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REPUBLIQUE DU BENIN

UNIVERSITE NATIONALE DES SCIENCES, TECHNOLOGIES,


INGENIERIE ET MATHEMATIQUES
ECOLE NATIONALE SUPERIEURE DES TRAVAUX PUBLICS

**************************

SPECIALITE : GENIE CIVIL

SEMESTRE 7

Unité d’enseignement : Evaluation Environnementale

PLAN & NOTES DE COURS

Enseignants

Dr Ousséni AROUNA (ENSTP/UNSTIM)


Maître de Conférences des Universités-CAMES

Dr Parfait BLALOGOE (ENSTP/UNSTIM)


Maître-Assistant des Universités-CAMES

Dr Eric L. S. C. SEBO VIFAN (ENSTP/UNSTIM)


Maître-Assistant des Universités-CAMES

Année académique 2019-2020


Notes de cours de l’évaluation environnementale, UNSTIM/ENSTP, 2019-2020

SOMMAIRE
SOMMAIRE _______________________________________________________________ 2

PLAN DE COURS __________________________________________________________ 3

NOTES DE COURS _________________________________________________________ 5

INTRODUCTION ___________________________________________________________ 6

1. CLARIFICATION DES CONCEPTS _______________________________________ 7

2. BASES DE L’EVALUATION ENVIRONNEMENTALE ______________________ 10

3. FONDAMENTAUX DU DROIT DE L’ENVIRONNEMENT EN LIEN AVEC


L’EVALUATION ENVIRONNEMENTALE ____________________________________ 14

4. TYPES D’EVALUATION ENVIRONNEMENTALE _________________________ 14

5. AIR ET SANTE EN EVALUATION ENVIRONNEMENTALE _________________ 14

6. BIODIVERSITE EN EVALUATION ENVIRONNEMENTALE _________________ 39

7. PAYSAGES ET PATRIMOINES EN EVALUATION ENVIRONNEMENTALE ___ 43

8. EAU EN EVALUATION ENVIRONNEMENTALE __________________________ 44

9. EVALUATION ENVIRONNEMENTALE DES POLITIQUES, STRATEGIES,


PROGRAMMES, PROJETS DE GENIE CIVIL __________________________________ 49

10 ETUDES DE CAS (PROJETS DES ETUDIANTS) ___________________________ 67

CONCLUSION ____________________________________________________________ 68

BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE _____________________________________________ 69

TABLE DES MATIERES ___________________________________________________ 71

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PLAN DE COURS

I. Aperçu général
Etablissement : Ecole Nationale Supérieure des Travaux Public
Domaine de formation : Sciences et Technologies
Spécialité : Génie civil
Grade : Cycle ingénieur
Semestre : 7
Masse horaire : 56 heures
Crédit : 4

II. Objectifs

II.1 Objectif global


Ce cours permettra aux apprenants de connaître les principes généraux du droit de
l’environnement en lien avec l’évaluation environnementale, les principes généraux de
l’évaluation environnementale, les méthodes représentatives d’évaluation environnementale et
un panel représentatif de mesure d’intégration environnementale.

II.2 Objectifs spécifiques


A la fin du cours, l’apprenant sera capable de :
Au niveau du savoir :
✓ identifier un panel courant d’enjeux environnementaux;
✓ hiérarchiser un panel courant d’enjeux environnementaux.
Au niveau du savoir-faire
✓ déterminer les impacts classiques des projets, plans et programmes ;
✓ organiser une démarche d’évaluation environnementale.
Au niveau du savoir-être
✓ être conscient de l’importance de l’environnement dans les études et travaux de génie
civil ;
✓ s’engager à approfondir ses compétences en évaluation environnementale dans le
domaine du génie civil.

III. Contenu du cours

Introduction
Clarification des concepts
Bases de l’évaluation environnementale
Fondamentaux du droit de l’environnement en lien avec l’évaluation environnementale
Types d’évaluation environnementale

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Evaluation environnementale des politiques, stratégies, programmes, projets de génie civil


Conclusion
Bibliographie indicative

IV. Prérequis
Dans le cadre de ce cours, les apprenants sont invités à revisiter les notions élémentaires
d’écologie et d’environnement.

V. Méthodes d’enseignement
La pédagogie active sera la principale méthode utilisée. Les apprenants seront au centre de tout
le processus d’apprentissage.
Des petits groupes de travail seront constitués. L’exposé magistral ne dépassera guère une
trentaine de minutes.
Les travaux pratiques porteront sur les études de cas d’articulation entre les projets de
développement et les processus d’évaluation environnementale.

VI. Matériel didactique


Le matériel didactique sera constitué de :
✓ plan de cours ;
✓ notes de cours ;
✓ projets de génie civil.

VII. Modalités d’évaluation


Deux modalités d’évaluation seront utilisées : l’évaluation formative et l’évaluation sommative.
L’évaluation formative permettra d’améliorer le processus d’apprentissage de façon
progressive. Elle se fera à travers des questions-réponses orales sur la compréhension du cours
au début de chaque séance.

L’évaluation sommative se fera à travers un devoir de table et un examen final. Les parts du
devoir de table et de l’examen final dans la constitution de la note finale seront respectivement
de 40 % et de 60 %.

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NOTES DE COURS

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INTRODUCTION

Le progrès d’un pays passe par l’exécution des projets de développement. Les projets de
développement représentent un moyen de définir et de gérer avec précision des investissements
et des processus de changements. Ces programmes et projets impliquent des effets et impacts
environnementaux et sociaux.

La gestion durable et efficace de ces projets de développement et de leurs environnements


d’accueil nécessite une planification environnementale impliquant les notions de révision et
d’anticipation. Cette gestion utilise un certain nombre d’instruments, dont quelques-uns
s’attachent exclusivement à la planification environnementale.

C’est notamment le cas de l’étude d’impact environnemental et social. D’autres sont des outils
permettant d’améliorer la planification des politiques, des plans et des programmes
d’aménagement du territoire (l’évaluation environnementale stratégique), de réduire l’impact
de la conception et de la production des produits (l’écobilan et l’analyse de cycle de vie) ou,
tout simplement, de gérer les impacts d’une entreprise ou d’une installation existante (l’audit
environnemental et le système de management environnemental). L’acquisition et la maîtrise
d’utilisation de ces différents outils d’évaluation environnementale passent par le renforcement
de l’expertise des acteurs du développement, à divers niveaux d’intervention : décideurs,
administration centrale, services techniques centraux et décentralisés, services municipaux,
responsables d’entreprises, bureaux d’études, organisations non gouvernementales, etc.

Ce renforcement permettra de tendre le plus rapidement possible vers un état d’indépendance


et d’autosuffisance en matière de pratique de l’évaluation environnementale. Cette évaluation
environnementale comporte également des exigences au niveau de chaque phase du projet.

Pour atteindre les objectifs de développement durable, une meilleure vulgarisation des
évaluations environnementales auprès de différents acteurs est indispensable. Dans cette
perspective que la présente Unité d’Enseignement (UE) a été initiée. Elle ambitionne de i)
initier les étudiants de Génie civil sur les connaissances et les compétences en matière
d’évaluation environnementale et sa prise en compte dans les projets de développement ; ii)
faire connaître les outils d’évaluation environnementale et leur importance dans les activités de
développement ; iii) montrer comment ces outils peuvent aider à planifier, prévenir et gérer les
impacts des projets de développement.

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1. CLARIFICATION DES CONCEPTS

Evaluation environnementale
L’évaluation environnementale est un processus d’analyse des effets sur l’environnement et les
milieux sociaux des décisions et actions de l’homme ; elle est une analyse prospective. C’est
un processus complet démarrant avec la planification environnementale du projet, sa
catégorisation, la réalisation de l’étude environnementale, le suivi environnemental et le bilan.

L’évaluation environnementale est l’ensemble des procédures qui contribuent à l’élaboration,


à l’exécution et au suivi des programmes, projets et activités conformément aux normes
environnementales établies (ABE, 1998).

C’est une procédure à la fois administrative et technique permettant d’assurer la prise en compte
des enjeux et des risques environnementaux dans les processus de conception, d’approbation,
de planification, d’exécution et de suivi-évaluation d'une politique, d'un plan, d’un programme,
d’un projet ou de toute activité visant le développement socio-économique.

Etude d’impact environnemental et social


L’Etude d’Impact Environnemental et Social (EIES) est l’étude qui permet d’évaluer les
impacts environnementaux et sociaux d’un projet et de définir des mesures d’atténuation qui
sont à planifier. L’EIES est l’une des phases de l’évaluation environnementale dans le cadre
d’un projet. Elle permet d’identifier préalablement les effets positifs et négatifs que les projets
envisagés auront et la planification de l’exécution des mesures de maximisation et d’atténuation
y correspondant (ABE, 1998).

Droit de l’environnement
Le droit de l’environnement est le concept qui appel à la protection et la préservation de la
nature, qui incite à la lutte contre les nuisances et qui vise l’aménagement de l’espace rural,
urbain et du patrimoine culturel. Il constitue une science toute jeune est récente, le droit
environnemental englobe des lois, décrets, arrêtés, circulaires, directives et règlements issues
d’une législation et qui sont applicables à tout citoyen, ajouter à cela des normes, des lignes
directrices et des recommandations édictées aux administrateurs et aux dirigeants.

Projet
Un projet est un moyen pour réaliser un objectif. C’est un ensemble d’activités interdépendantes
menant à la livraison d’un produit ou d’un service clairement identifié et généralement dans un
contexte de temps et de ressources limités. Cet ensemble est un processus constitué de phases
et d’étapes dont le contenu et le contexte varient d’un projet à un autre, mais dont la forme est
semblable d’un projet à un autre.

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Un projet est un ensemble d'activités visant à atteindre, dans des délais fixés et avec un budget
donné, des objectifs clairement définis (Commission européenne, 2004).

Programme
Un programme est un ensemble de projets dont les buts convergent vers un objectif global
commun. La durée d’un programme est plus longue que celle d’un projet.

Relations entre un projet et un programme


Un programme est un ensemble de projets gérés de façon coordonnée afin d’obtenir des
résultats impossibles à obtenir en procédant à une gestion individualisée des projets. Si un projet
échoue à l’intérieur d’un programme alors le programme en question a échoué.

Figure 1 : schématisation d’un programme

Gestion de projet
L’art de diriger et de coordonner les ressources humaines et matérielles tout au long du cycle
de vie d’un projet en utilisant des techniques de gestion modernes et appropriées pour atteindre
des objectifs prédéterminés. C’est l’application des connaissances, habiletés, aptitudes, outils
et techniques aux activités du projet afin de répondre (ou de surpasser) les besoins et attentes
des parties prenantes du projet.

Cela implique de composer avec des demandes parfois contradictoires entre:


✓ envergure, temps, coût, qualité ;
✓ parties prenantes avec des besoins et des attentes différentes ;
✓ les caractéristiques identifiées (besoins) et les caractéristiques non identifiées (attentes)

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Caractéristiques d’un projet


Un projet est généralement caractérisé par sa nouveauté, son unicité, sa durée limitée et
déterminée, des contraintes et un contexte d’incertitudes. La nouveauté et l’unicité d’un projet
rappellent, un contexte unique, un processus unique et un produit unique. Lorsque l’objectif
sera atteint, lorsque le produit visé sera réalisé, lorsque le projet sera terminé, on ne le refera
pas. Le projet est donc une activité unique, non répétitive.

Le projet est une activité temporaire par nature ; les dates de démarrage et de clôture sont
généralement connues. Les contraintes font référence à l’envergure, à la qualité (normes), au
délai (échéances) et aux coûts.

Le contexte d’incertitudes regroupe les incertitudes de l’environnement (complexité,


imprévisibilité), les incertitudes technologiques et les incertitudes liées aux ressources.

Performance d’un projet


La performance d’un projet est intrinsèquement liée à son efficacité (atteinte des objectifs
fixés), à son efficience (respect des contraintes et spécifications relatives à la qualité, au budget
et à l’échéancier) et à la satisfaction des parties prenantes (promoteur, client, bailleurs de fonds,
collaborateurs, gestionnaires, communautés locales, etc.).

Habiletés du gestionnaire d’un projet


Un gestionnaire de projet doit avoir les habiletés suivantes :
✓ leadership (vision, stratégie, direction, motivation)
✓ communication (claire, sans ambiguïté et complète) ;
✓ négociation (tout au long du cycle) ;
✓ gestion de conflits et de problèmes ;
✓ pro-action (anticipation des évènements).

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2. BASES DE L’EVALUATION ENVIRONNEMENTALE


La connaissance des composantes de l’environnement constitue la première base fondamentale
de l’évaluation environnementale.

2.1. Composantes de l’environnement


Les composantes de l’environnement généralement touchés par les travaux du génie civil sont:
air, eaux, biodiversité, établissements humains, infrastructures.

2.1.1. Air
C’est la couche atmosphérique qui enveloppe la surface terrestre et dont la modification
physique, chimique et autres peut porter atteinte à l’environnement. Il est donc important de
prendre les dispositions pour éviter ou réduire la pollution de l’air ou la pollution atmosphérique
qui peut compromettre la santé publique.

2.1.2. Eau
C’est un corps liquide à la température et à la pression ordinaires, incolore, inodore, insipide,
dont les molécules sont composées d'un atome d'oxygène et de deux atomes d'hydrogène. L'eau,
sous sa forme liquide, est essentielle aux organismes vivants à la fois pour ses caractéristiques
mécaniques et ses propriétés chimiques. Ces êtres vivants peuvent par conséquent être
composés jusqu'à 97 % d’eau. Il est donc important de prendre les dispositions pour éviter la
pollution de l’eau.

2.1.3. Biodiversité
La biodiversité ou diversité biologique est l’ensemble des gènes, des espèces et des écosystèmes
d’une région. C’est la variabilité des organismes vivants de toute région y compris entre autres,
des écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes
écologiques dont ils font partie. La diversité biologique comprend la diversité au sein des
espèces et entre espèces ainsi que celle des écosystèmes.

Plusieurs menaces pèsent aujourd’hui sur la biodiversité : agriculture, construction


d’infrastructures, urbanisation, etc.

Les ressources biologiques sont les ressources génétiques, les organismes ou éléments de ces
organismes, des populations ou de tout autre élément biotique des écosystèmes ayant une
utilisation ou une valeur effective ou potentielle pour l’humanité.
Ce sont les ressources génétiques, les organismes ou éléments de ces organismes, des
populations ou de tout autre élément biotique des écosystèmes ayant une utilisation ou une
valeur effective ou potentielle pour l’humanité.

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2.1.4. Etablissements humains


Ce sont les habitats de l’Homme, une localité, un peuplement humain, ou encore une zone
peuplée, une entité territoriale de taille indéterminée ou non, incluant au moins un site
d'habitation permanent ou temporaire d'une communauté humaine.

2.1.5. Infrastructures
C’est l’ensemble des installations, des équipements (économiques, sociocommunautaires,
administratifs, culturels, touristiques, etc.) nécessaires à une collectivité.

2.2. Principes de l’évaluation environnementale


Les principes de l’évaluation environnementale sont : prise en compte du développement
durable, principe de la prévention, principe de la précaution, principe du pollueur-payeur,
principe de la justice environnementale et l’équité, droit à l’information et la participation du
public.

2.2.1. Prise en compte du développement durable


Depuis la fin des années quatre-vingt, le terme développement durable a dominé le droit et la
politique dans le domaine de la protection de l’environnement. Ce terme a été défini dans le
Rapport d 1987 de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement de cette
façon: développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des
générations futures à subvenir à leurs propres besoins.

Les composantes du développement durable à prendre dans l’évaluation environnementale


sont: l’économie, le social et l’environnement. L’équité intergénérations est aussi un aspect
important du développement durable à prendre en compte dans l’évaluation environnementale.

2.2.2. Principe de la prévention


L’expérience et l’expertise scientifique prouvent que la prévention doit être la règle d’or de
l’environnement, à la fois pour des raisons écologiques et économiques. Il est souvent
impossible de remédier aux dommages environnementaux : l’extinction d’une espèce de la
faune ou de la flore, l’érosion et le déversement de contaminants persistants dans la mer créent
des situations insolubles, voire irréversibles.

2.2.3. Principe de la précaution


Le principe de précaution, ou approche de précaution, est relativement récent. Il date de la fin
des années quatre-vingt. Le Principe 15 de la Déclaration de Rio de 1992 le formule de la façon
suivante : « Pour protéger l'environnement, des mesures de précaution doivent être largement
appliquées par les État selon leurs capacités. En cas de risque de dommages graves ou
irréversibles, l'absence de certitude scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte pour

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remettre à plus tard l'adoption de mesures effectives visant à prévenir la dégradation de


l'environnement ».

La précaution signifie la préparation à des menaces potentielles, incertaines ou même


hypothétiques, lorsqu’il n’existe aucune preuve irréfutable que le dommage se produira. C’est
une prévention basée sur des probabilités ou des éventualités. La précaution s’applique
particulièrement lorsque les conséquences d’une absence d’action pourraient être graves.

2.2.4. Principes du pollueur-payeur


Le principe du “pollueur-payeur” a été énoncé pour la première fois par l’Organisation pour la
coopération au développement économique (OCDE) pour empêcher les autorités publiques
nationales de subventionner les frais de contrôle de la pollution des entreprises privées.

Principe du pollueur-payeur est un principe, à l'origine de dispositions juridiques, selon lequel


les frais engagés pour prévenir, réduire ou combattre une pollution ou toute autre atteinte à
l'environnement sont à la charge de celui qui en est reconnu responsable.

Le principe du “pollueur-payeur” a été énoncé pour la première fois par l’Organisation pour la
coopération au développement économique (OCDE) pour empêcher les autorités publiques
nationales de subventionner les frais de contrôle de la pollution des entreprises privées.

Le principe du pollueur-payeur est un principe, à l'origine de dispositions juridiques, selon


lequel les frais engagés pour prévenir, réduire ou combattre une pollution ou toute autre atteinte
à l'environnement sont à la charge de celui qui en est reconnu responsable.

Ce principe a évolué et inclut maintenant la notion de « l’utilisateur-payeur », appelant le


consommateur de ressources environnementales à payer pour prévenir ou corriger les
conséquences de l’utilisation des ressources sur l’environnement.

2.2.5. Principe de la justice environnementale et l’équité


Le droit de l’environnement est construit autour des concepts d’équité et de justice autour des
points suivants:
✓ relations entre les générations présentes et futures;
✓ relations entre les individus et les communautés de la même génération;
✓ relations entre les humains et les autres espèces.

2.2.6. Droit à l’information


L’accès aux informations sur l’environnement est un prérequis pour une information efficace
du public dans la prise de décision et le contrôle des activités du gouvernement et du secteur

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privé. Il peut également aider les entreprises à planifier et à utiliser les meilleures techniques et
technologies disponibles.

La nature du dommage causé à l'environnement, qui apparaît souvent longtemps après qu’un
projet est terminé, peut être difficile, voire impossible à inverser.

2.2.7. Participation du public


La participation du public est soulignée dans le droit de l’environnement national et
international. La participation du public est basée sur le droit de ceux qui peuvent être touchés
d’avoir leur mot à dire dans la détermination de leur avenir environnemental. Cela peut inclure
des citoyens et des résidents étrangers.

Dans le contexte d’études d’impact, le public comprend typiquement tous les dépositaires
d’enjeux, y compris les communautés, les femmes, les enfants, les Organisations Non
Gouvernementales, d’autres institutions étatiques ou non étatiques. L’étude d’incidences est
mise à la disposition du public pour commentaire pour une période déterminée et le public est
habituellement autorisé à soumettre des commentaires écrits. Dans certaines circonstances, des
audiences publiques peuvent également être tenues.

2.2.8. Principe d’interconnexion entre les analyses


Dans un processus d’évaluation environnementale, il est important de prendre en compte les
interrelations entre les phénomènes ainsi que la connexion entre les sites. Pour bien illustrer
l’importance de cette interconnexion, prenons l’exemple de la construction d’une nouvelle ligne
électrique (Figure 1).

Figure 2 : interconnexions entre les analyses


✓ Au point de vue technique et économique l’optimum est atteint lorsque l’on passe une
ligne droite entre le point de départ A et le point d’arrivé B. c’est ce que les ingénieurs
proposeront. Dans notre exemple, le coût de la ligne entre A-B est évalué à 100.

✓ Par contre sur la ligne droite entre A et B se trouve une forêt vierge qui contient des
animaux classés comme étant en danger.
✓ Les ingénieurs et les biologistes décident donc de passer la ligne au nord de cette forêt
puis revenir vers le point B. Le cout de la ligne est maintenant évalué à 120.

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3. FONDAMENTAUX DU DROIT DE L’ENVIRONNEMENT EN LIEN AVEC


L’EVALUATION ENVIRONNEMENTALE
Un nombre croissant de dispositions internationales, constitutionnelles et législatives
contiennent des droits de l’homme pertinents que l’on invoque pour protéger de
l’environnement. Dans certains cas, ces dispositions garantissent des procédures destinées à
apporter de la transparence et une gouvernance démocratique en autorisant les personnes
intéressées à avoir des informations et des données à propos des décisions affectant leur
environnement ou à propos des réparations en cas d'endommagement de l’environnement. De
tels droits sont également considérés comme des instruments permettant de prendre des
décisions censées dans le domaine de l’environnement. Le principe 10 de la Déclaration de Rio
sur l’environnement et le développement reflète cette notion: « La meilleure façon de traiter les
questions d'environnement est d'assurer la participation de tous les citoyens concernés, au
niveau qui convient. Au niveau national, chaque individu doit avoir dûment accès aux
informations relatives à l'environnement que détiennent les autorités publiques, y compris aux
informations relatives aux substances et activités dangereuses dans leurs collectivités, et avoir
la possibilité de participer aux processus de prise de décision. Les Etats doivent faciliter et
encourager la sensibilisation et la participation du public en mettant les informations à la
disposition de celui-ci. Un accès efficace à des actions judiciaires et administratives, notamment
des réparations et des recours, doit être assuré ».

4. TYPES D’EVALUATION ENVIRONNEMENTALE


Les types d’évaluations environnementales généralement rencontrés sont :
✓ le tri préliminaire (screening) ;
✓ le cadrage (scoping) ;
✓ l’Etude d’Impact environnemental et Social de projets et programmes avec un Plan de
Gestion environnementale ou un Cadre de Gestion Environnementale et Sociale
✓ l’évaluation environnementale stratégique (évaluation environnementale sectorielle et
évaluation environnementale régionale)
✓ inspection environnementale
✓ suivi environnemental
✓ Audit environnemental

5. AIR ET SANTE EN EVALUATION ENVIRONNEMENTALE


L’air que nous respirons tous les jours est constitué à 99 % d’azote et d’oxygène, 0,9 % d’argon,
et d’autres gaz présents à l’état de trace. L’état original peut être perturbé par la présence de
composés chimiques supplémentaires, sous la forme de gaz ou de particules, et en des
proportions qui pourraient avoir des conséquences néfastes sur la santé humaine et
l’environnement. Ils proviennent de nos activités humaines et parfois de phénomènes naturels.
Cette perturbation se traduit par la notion de pollution atmosphérique.

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Selon une étude menée par des chercheurs allemands et publiée en mars 2019, la pollution de
l’air tuerait aujourd’hui plus que le tabac (LELIEVELD, et al., 2019). La qualité de l’air prend
alors une place importante parmi les préoccupations environnementales et sociales des
populations à travers le monde. Ainsi, l’intégration des enjeux de la qualité de l’air dans les
déférentes politiques sectorielles est de plus en plus prégnante.

Pour mieux connaître et maîtriser la pollution de l’air et ses impacts sanitaires, il est nécessaire
de savoir quelles sont les sources de pollution, d’identifier les impacts sur l’air, d’évaluer
l’importance des impacts afin d’y proposer des mesures adéquates d’atténuation, de correction,
de suppression ou de compensation.

5.1. Notions importantes relatives à l’air et à la santé

5.1.1. Notions relatives à l’air

5.1.1.1.Définition de l’air
Le terme « air » désigne le fluide gazeux parfait, incolore, inodore et invisible qui constitue
l'atmosphère terrestre. On l'associe plus généralement à la troposphère, la couche de
l'atmosphère de la terre la plus proche de la surface du globe terrestre. En contact direct avec
cette dernière, l'air est donc sensible à l'évaporation des océans, à la photosynthèse ou encore
aux activités humaines.

5.1.1.2. Composition de l'air


L'air est un mélange de différents corps purs dans leur état gazeux. En effet, l'air sec se compose
de 78 % de diazote, de 21 % de dioxygène, d’environ 1 % d'argon, des traces de néon, de
krypton, de xénon et d'hélium. Ces proportions -- même si la concentration de l'air diminue
avec l'altitude -- sont identiques quel que soit le lieu et jusqu'à une altitude de 100 kilomètres.
Au-delà, il n'y a quasiment plus d'air.

L'air contient également de la vapeur d’eau dans des concentrations qui peuvent beaucoup
varier, aussi bien dans le temps que dans l'espace. Ainsi, dans un air froid, le volume de vapeur
d'eau dans l'air ne dépasse pas les 0,6 %. En revanche, dans un air chaud, il peut monter jusqu'à
plus de 4 %.

L'air véhicule aussi des aérosols, des particules solides ou liquides formées par des phénomènes
naturels -- comme les éruptions volcaniques ou la dispersion du pollen -- ou par des activités
industrielles. La concentration des aérosols est bien sûr variable.

De nombreuses activités humaines affectent la composition de l’atmosphère.

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5.1.1.3. Mouvements de l’air


L'air est aminé de mouvements incessants provoqués par des différences de température et de
pression. En effet, la température de l'air, par exemple, décroît, dans la troposphère, de quelque
6 °C par kilomètre d'altitude. De quoi créer des mouvements de convection rapide. Les
mouvements de l'air se ressentent notamment lorsque le vent souffle.

5.1.2. Notions relatives à la santé

5.1.2.1. Définition de santé


Les perspectives sont différentes selon que l'on aborde la santé sous un angle individuel, comme
le font les individus à partir de leurs expériences de vie ou de maladie ou selon qu'elle fasse
l'objet d'étude ou de référence pour des professionnels ou des chercheurs. De nombreuses études
ont documenté les définitions spontanées de la santé auprès du public (HERZLICH, 1973 ;
D'HOUTAUD et al., 1989 ; BLAXTER, 1990). Elles font référence à plusieurs notions :
absence de maladie, santé physique et mentale, fonctionnalité, adaptation psychologique et
physique aux conditions environnantes ou à la maladie et potentiel de réalisation. Ces
définitions varient selon les caractéristiques des individus (âge et sexe, en particulier) et selon
que l'individu considère sa propre santé ou celle des autres.

Les définitions plus professionnelles de la santé ont été traditionnellement dominées par une
vision biomédicale dans laquelle la santé est essentiellement l'absence de maladie. Elles ont
maintenant tendance à élargir leurs perspectives. La définition initiale de la santé adoptée par
l'Organisation Mondiale de la Santé traduisait cette volonté d'élargissement : « la santé est un
état de bien-être complet, physique, mental et social, et non pas simplement l'absence de
maladie ou d’infirmité » (OMS, 1946).

Cette définition reconnaît la dimension positive de la santé, mais certains lui ont reproché de
ne pas référer à la fonctionnalité, au potentiel de contribution sociale et également d'établir une
dichotomie réductrice entre maladie et absence de maladie, alors qu'il existe un état
intermédiaire d'inconfort1. Terris a proposé une révision : « la santé est, d'une part, un état de
bienêtre physique, mental et social et, d'autre part, la capacité de se réaliser et non simplement
l'absence d'inconfort ou d'infirmité » (Terris, 1992).

Une version plus récente de l'Organisation Mondiale de la Santé fait une place encore plus
importante à l'interaction entre l'individu et son environnement social : « la santé est ...
l'aptitude d'identifier et de réaliser ses aspirations, satisfaire à ses besoins et modifier ou faire
face à son environnement. La santé est donc une ressource de la vie quotidienne et non pas un
objectif de vie. La santé est un concept positif mettant l'accent sur les ressources sociales et
personnelles ainsi que sur les capacités physiques » (OMS, 1986).

1
Traduction impropre du terme « illness » qui veut plutôt dire « mal être ».

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Cependant, toutes ces définitions sont à la fois :


• trop large : comment définir la complétude ? le bien-être ? le bien-être social ?
• pas assez, la notion d'état évoque un instantané dans le temps, alors que l'être se situe
dans la durée et est en devenir ;
• un état de complet bien-être : bien-être lié à la consommation d'alcool chez un alcoolique
chronique ? bien-être du toxicomane ? bien-être du cancéreux dans un moment de répit
d'une douleur chronique calmée par la morphine ?

Somme toutes, la santé est un concept complexe. Dans la charte d’OTTAWA2 (1986) la santé
est définie comme « la mesure dans laquelle un individu ou un groupe peut d’une part, réaliser
ses aspirations et satisfaire ses besoins et d’autre part évoluer avec le milieu et s’y adapter. La
santé est donc perçue comme une ressource de la vie quotidienne et non comme le but de la
vie ; il s’agit d’un concept positif mettant en valeur les ressources sociales et individuelles ainsi
que les capacités physiques ».

5.1.2.2. Déterminant de santé


Un déterminant de santé est tout élément ou facteur qui influence l’état de santé d’un individu
ou d’une population, soit isolément soit en association avec d’autres facteurs. Les figures 3 et
4 schématisent le concept multifactoriel de la santé.

Figure 3 : approche écologique de la santé Figure 4 : approche multifactorielle de la


santé

5.1.2.3. Indicateur de santé


Ce sont des statistiques produites dans l’objectif de renseigner, mesurer et suivre l’état de santé
d’un individu ou d’une population. Un "bon" indicateur doit être suffisamment performant et
fiable pour permettre l’élaboration de stratégies, notamment en santé publique, définir les

2
Charte d’OTTAWA adoptée en 1986 par l’OMS lors de la première conférence internationale pour la promotion de la santé.

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orientations des actions de santé et assurer leur pilotage, leur mise en œuvre comme leur
évaluation.

5.1.3. Notions relatives à la qualité de l’air


La qualité de l’air est définie par des valeurs seuils des éléments constitutifs de l’air ainsi que
les valeurs tolérées d’émissions physico-chimiques. Au Bénin, les normes d’une bonne qualité
de l’air sont définies par le décret n° 2001-110 du 4 avril 2001 fixant les normes de qualité de
l’air en République du Bénin. Ce décret fixe les normes de la qualité de l’air ambiant, les normes
de rejet des véhicules motorisés et les normes d’émission atmosphérique relatives aux sources
fixes (tableau I).

Tableau II : normes de qualité de l’air ambiant


Polluants Durée de la période de mesure Valeur moyenne
Ozone (O3) Moyenne sur 8 heures 0,08 ppm
Moyenne sur 1 heure 40 mg/m3
Monoxyde de carbone (CO)
Moyenne sur 8 heures 10 mg/m3
Moyenne sur 1 heure 1300 μg/m3
Dioxyde de souffre (SO2) Moyenne sur 24 heures 200 μg/m3
Moyenne annuelle 80 μg/m3
Moyenne sur 24 heures 230 μg/m3
Particules en suspension (<10 microns)
Moyenne annuelle 50 μg/m3
Moyenne sur 24 heures 150 μg/m3
Dioxyde d’azote (NO2)
Moyenne annuelle 100 μg/m3
Plomb (Pb) Moyenne annuelle 2 μg/m3

5.2. Pollution de l’air

5.2.1. Notions de base


Constitue une pollution de l’air, l'introduction par l'homme, directement ou indirectement, dans
l'atmosphère et les espaces clos, de substances ayant des conséquences préjudiciables de nature
à mettre en danger la santé humaine, à nuire aux ressources biologiques et aux écosystèmes, à
influer sur les changements climatiques, à détériorer les biens matériels, à provoquer des
nuisances olfactives excessives (Loi 96/1236 du 30 Décembre 1996 sur l’air et l’utilisation
rationnelle de l’énergie (LAURE).

La pollution atmosphérique est susceptible de modifier la composition de l’air et d'y ajouter ou


d'y supprimer de l'ozone, du méthane ou encore du dioxyde de carbone. Les proportions de ces
gaz aussi peuvent varier avec l'altitude. Ainsi, l'ozone se concentre entre 20 et 40 kilomètres
d'altitude, dans la couche d'ozone.

Comme pour la qualité de l’air, l’Organisation Mondiale pour la Santé (OMS) a aussi fixé un
certain nombre de valeurs guide pour différents polluants atmosphériques du fait de leurs effets
sanitaires. Elles sont données dans la tableau II ci-dessous :

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Tableau II : normes OMS relatives à certains polluants atmosphériques


Polluants Valeurs Effets sur la santé
Particules de diamètre 50 µg/m3 en moyenne journalière Risques de développement de maladies
inférieur à 10 µm (PM10) 20 µg/m3 en moyenne annuelle cardio-vasculaires et respiratoires
Particules de diamètre 25 µg/m3 en moyenne journalière Risques de développement de maladies
inférieur à 2,5 µm (PM2.5) 10 µg/m3 en moyenne annuelle cardio-vasculaires et respiratoires
Ozone (O3) 100 µg/m3 en moyenne sur 8 heures Peut induire des difficultés respiratoires,
asthme. Risque de perturbation du
fonctionnement des poumons
Dioxyde d’azote (NO2) 40 µg/m3 en moyenne annuelle Risque de développement de bronchites
200 µg/m3 en moyenne horaire chroniques chez les sujets asthmatiques
Dioxyde de soufre (SO2) 20 µg/m3 en moyenne journalière Peut susciter les fonctions respiratoires et
500 µg/m3 en moyenne sur 10 minutes le système pulmonaire, ainsi que des
irritations des yeux

Au-delà des risques pour la santé humaine, la pollution atmosphérique présente également des
risques pour l’environnement. Les écosystèmes sont agressés par les dépôts de polluants
atmosphériques. Le phénomène des pluies acides suscita une prise de conscience en Europe
venue de la Scandinavie (où les forêts et les lacs étaient particulièrement concernés) au début
des années 60. Aujourd’hui si le problème de l’acidification des écosystèmes s’est largement
amélioré du fait des politiques de maîtrise des émissions de dioxyde de soufre, il ne subsiste
pas moins des effets induits par les dépôts de composés azotés (eutrophisation des écosystèmes)
et de l’ozone (perte de rendement des cultures). Dans un autre registre, les dépôts de particules
sont à l’origine de l’encrassement des bâtiments et monuments historiques et peuvent également
nuire à la bonne visibilité.
Les polluants atmosphériques interagissent entre eux dans l’atmosphère par un jeu de réactions
chimiques extrêmement complexe. Ainsi l’ozone n’est pas émis directement dans les basses
couches de l’atmosphère. Il résulte de réactions chimiques impliquant deux classes de composés
dits « précurseurs » qui sont, quant à eux émis par les activités humaines : les oxydes d’azote
(NOx) et les composés organiques volatils (COV). Ces réactions s’opèrent lorsque les
conditions météorologiques s’y prêtent (rayonnement et températures élevées favorisant les
processus photochimiques) et lorsque les composés précurseurs sont émis selon certaines
proportions. Une part importante des particules présentes dans l’air sont également issues de
réactions chimiques impliquant émissions de gaz et de particules.

5.2.2. Polluants de l’air


Les polluants de l’air sont très nombreux. Leur catégorisation est réalisée selon les besoins
particuliers de celui qui en exprime le besoin. Cependant, il est universellement admis les
classes de polluants primaires (polluants que l’on trouve à l’endroit de l’émission) et
secondaires (polluants qui ne sont pas émis, mais qui résultent de la transformation physico-
chimique des polluants primaires au cours de leur séjour dans l’atmosphère).

Une autre classification est celle décrite ci-dessous.

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❖ Les polluants réglementés : ce sont les polluants pour lesquels l’OMS ou chaque pays a
édicté une réglementation (exemple des normes béninoises sus-présentées).
❖ Les composés organiques : à ce niveau, il est distingué les composés organiques
volatiles (COV) comme les hydrocarbures, le méthane, le propane, etc. ; et les produits
organiques persistants (POP) au nombre de douze composés organiques toxiques à
basse concentration qui sont des résidus industriels souvent toxiques, mutagènes et
cancérigènes et qui interfèrent avec notre système hormonal et sexuel : la liste la plus
communément admise est la suivante : Trichloroéthylène (TRI), Trichloroéthane (TCE),
Tetrachloroéthylène (PER), Dioxines et furanes (Diox), Hydrocarbures Aromatiques
Polycycliques (HAP), Polychlorobiphényls (PCB) et Hexachlorobenzène (HCB).
❖ Les métaux lourds : ils désignent en général les métaux dont le poids atomique est
supérieur à celui du fer. Ces métaux sont parfois également désignés par le terme de
métaux traces ou d’éléments traces métalliques. On considère en général les métaux
lourds suivants : Arsenic (As), Cadmium (Cd), Chrome (Cr), Cuivre (Cu), Mercure
(Hg), Nickel (Ni), Plomb (Pb), Sélénium (Se), Zinc (Zn).
❖ Les particules : elles regroupent également une variété importante de substances. Le
terme de particules désigne en général la fraction des composants (liquides ou solides)
en suspension dans le milieu gazeux. Souvent, les particules sont classées en fonction
de leur granulométrie :
✓ Particules en suspension (TSP) : masse totale de particules.
✓ PM10 : masse des particules dont le diamètre aérodynamique moyen est inférieur
à 10 µm.
✓ PM2.5 : masse des particules dont le diamètre aérodynamique moyen est inférieur
à 2.5 µm.
✓ PM1.0 : masse des particules dont le diamètre aérodynamique moyen est inférieur
à 1 µm.
✓ Ultrafines : particules dont le diamètre aérodynamique moyen est inférieur à 0.1
µm.
✓ Nanoparticules : particules de diamètre aérodynamique moyen inférieur à 0.05
ou 0.03 µm.
❖ Les chlorofluorocarbones ou les CFC (également connus sous le nom de Fréons) sont
nontoxiques, ininflammables et non-cancérogènes. Ils contiennent des atomes de fluor,
des atomes de carbone et des atomes de chlore. Les 5 CFCs principaux incluent le CFC-
11 (trichlorofluorométhane - CFCl3), CFC-12 (dichlorodifluorométhane - CF2Cl2),
CFC-13 (trichlorotrifluoroéthane C2F3Cl3), CFC-14 (dichlorotétrafluoroéthane -
C2F4Cl2), et CFC-15 (chloropentafluoroéthane - C2F5Cl).

Les CFC sont largement répandus comme liquides réfrigérants dans la réfrigération et
les climatiseurs, comme dissolvants dans les décapants, en particulier pour les cartes
électroniques, en tant qu’agents de soufflage dans la production de mousse (par exemple

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extincteurs), et comme propulseurs en aérosols. Leur durée de vie dans l’atmosphère


varie de 20 à plusieurs centaines d’années. A l’heure actuelle, les CFC ne constituent
plus un problème majeur de la pollution atmosphérique (voir ci-après).

5.2.3. Contribution du secteur des BTP aux émissions de polluants

5.2.3.1. Définition des activités prises en compte dans le cadre de l’étude


Le secteur du Bâtiment et des Travaux Publics (BTP) regroupe les activités de :
✓ bâtiment : construction, réhabilitation et démolition ;
✓ travaux publics : construction d’infrastructures (voiries et réseaux divers, voies ferrées,
ouvrages d’art, etc.) et leur entretien, maintenance et démolition.

Des substances chimiques considérées comme polluantes sont émises dans l’air à chaque étape
du cycle de vie d’un bâtiment ou d’une infrastructure : depuis le transport des matériaux
premiers à la gestion des déchets finaux en passant par sa construction en tant que telle. Les
émissions de polluants atmosphériques des chantiers du BTP se font généralement lors des
étapes suivantes (figure 5) :
✓ mise en œuvre du chantier de construction ;
✓ démolition ;
✓ gestion des déchets de chantier (sur et hors chantiers) issus des différentes étapes de
construction, d’entretien et de démolition, avec notamment le développement de filières
de recyclage ;
✓ transport des matériaux et déchets à chaque étape du cycle de vie.

Ces phases du cycle peuvent se partager en deux catégories d’activité : les activités propres au
chantier (la mise en œuvre et la démolition) et les activités concernant la logistique du chantier
et la gestion des déchets réalisées surtout hors du chantier.

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Figure 5 : cycle de vie d’un bâtiment ou d’une infrastructure

5.2.3.2. Nature des polluants émis


Les différentes activités liées à la réalisation de chantiers sont sources de pollution
atmosphérique, dont la nature varie selon le poste d’émission. Dans le cadre des chantiers de
BTP, deux grandes catégories de polluants atmosphériques existent : les gaz et les particules.
Ces deux grandes catégories de polluants atmosphériques interagissent en permanence entre
elles en fonction notamment des conditions climatiques pour former des aérosols, s’agréger, se
vaporiser, se lier avec la vapeur d’eau, se condenser en gouttelettes, etc.

❖ Principaux gaz émis sur les chantiers :


✓ Monoxyde de carbone (CO) ;
✓ Oxydes d’azote (NOx), notamment le dioxyde d’azote (NO2) ;
✓ Oxydes de soufre (SOx), notamment le dioxyde de soufre (SO2) ;
✓ Composés organiques volatils (COV), les Hydrocarbures Aromatiques
Polycycliques (HAP).

❖ Particules : les particules sont un ensemble très hétérogène de composés du fait de la


diversité de leur composition chimique, de leur état (solide ou liquide) et de leur taille

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(caractérisée notamment par leur diamètre). Les particules sont différenciées selon leur
taille car cette caractéristique est déterminante quant à leur potentiel effet sur la santé
(plus les particules sont fines, plus elles peuvent pénétrer profondément dans
l’organisme). NB : la liste des particules est déjà donnée dans la section 2.2.).

5.2.3.3. Part de la pollution atmosphérique imputable au secteur du BTP en France


Des inventaires d’émissions sont réalisés régulièrement aux niveaux national et régional pour
mesurer la contribution des différents secteurs d’activité aux émissions polluantes.

Le Comité Interprofessionnel Technique d’Etude de la Pollution Atmosphérique (CITEPA)


réalise pour le compte du ministère en charge de l’Ecologie les différents inventaires
d’émissions que la France est tenue de produire en réponse à ses divers engagements
internationaux et européens. Parmi les différents formats d’inventaires publiés, celui au format
« SECTEN » présente les émissions par secteurs et sous-secteurs d’activité, dont la «
Construction ».

En outre, la plupart des Associations Agréées de Surveillance de la Qualité de l’Air (AASQA)


ou Observatoires Régionaux, réalisent des inventaires d’émissions régionaux depuis plusieurs
années. Dans le cadre de l'arrêté du 24 août 2011 relatif au Système National d'Inventaires
d'Emissions et de Bilans dans l'Atmosphère (SNIEBA), un pôle de coordination des inventaires
territoriaux (PCIT) avait été créé pour harmoniser les méthodologies de calcul. Dans les
inventaires d’émissions régionaux, le secteur de la construction est très souvent intégré dans le
secteur Industriel, il est rarement possible d’avoir accès au détail pour ce sous-secteur.
Néanmoins, deux publications ont été identifiées dans lesquelles la contribution du secteur des
chantiers / BTP est détaillée. Elles concernent la région Ile de France et l’ex région Rhône-
Alpes (Tableau III).
Tableau III : pollution atmosphérique imputable au secteur du BTP en France

Source : diverses

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Au niveau national comme régional, le secteur du BTP représente une part importante des
émissions de polluants atmosphériques, en particulier pour les particules (TSP, PM 10) et les
COVNM (composés organiques volatils non méthaniques).

Cette contribution importante du secteur des BTP pour ces polluants est également constatée
en Suisse : selon l’inventaire publié par l’Office Fédéral de l’Environnement (OFEV) pour
l’année 2010, il représentait 10 % des émissions de TSP.

Les particules fines sont un enjeu majeur de santé publique. Les COVNM correspondent quant
à eux à une large famille de polluants, dont certains (benzène, formaldéhyde, etc.) sont
cancérigènes. Les COVNM sont également des polluants précurseurs de l’ozone. L’impact sur
la santé de ces différents polluants est détaillé dans le paragraphe suivant.

5.2.3.4. Principaux polluants émis par type d’activité


La Directive suisse « Protection de l’air sur les chantiers » énumère les activités liées aux
travaux du BTP générant des émissions polluantes, ainsi que leur importance relative. Le
tableau IV s’appuie sur des expériences et des estimations effectuées lors de la rédaction de
cette Directive.

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Tableau IV : ampleur relative des émissions de polluants atmosphériques dues aux activités de
construction

1 = faible ; 2 = moyenne ; 3 = forte

5.2.3.5. Emissions et impact qualité de l’air des activités liées au bâtiment

✓ Construction et réhabilitation

❖ Gros œuvre
Consistant en l’installation de l’ossature de la structure, le gros œuvre comprend l’infrastructure
du bâtiment et la superstructure (parties non enterrées) qui concourent à la stabilité et à la
solidité de l’édifice. Certaines activités propres au gros œuvre peuvent engendrer l’émission
et/ou le soulèvement de polluants dans l’air. La mise en suspension dans l’air de particules a

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lieu principalement au niveau des zones de transfert de matériaux (entreposage, mise en œuvre)
et lors des divers travaux mécaniques de matériaux (maçonnerie, sols).

Les travaux mécaniques concernent essentiellement les activités de type ponçage, fraisage,
découpage, perçage, sablage, taillage, aiguisage, concassage, broyage. Ils s’opèrent sur des
matériaux de construction de base (béton, granit, bois, etc.), en particulier lors de phase de
reprise de défaut de conception ou de mise en œuvre. Ces travaux mécaniques sont surtout
émetteurs de particules de toutes tailles (TSP, PM10, PM2.5 et particules ultrafines). Si les
émissions de TSP, PM10 et PM2.5 sont relativement bien documentées, un manque
d’information existe sur les émissions de particules ultrafines.

Le béton est un mélange de sable, de gravillons et de ciment possédant ainsi une quantité
significative de silice cristalline (de 25 à 70 %) qui peut être émise sous forme de particules et
propagée dans l’air lors des opérations mécaniques (grenaillage des sols, ponçage, perçage,
découpe, etc.) (photo 1 et 2).

Photo 1 : grenaillage des sols


Photo 2 : découpe de pierres

Le concassage du béton est fortement émetteur de particules ultrafines (diamètre inférieur à 0,1
µm). Une étude sur la simulation d’un concassage de bloc de béton, par compression en charge
progressive en environnement clos, a montré que les émissions de particules ultrafines étaient
d’environ 0,77.104 particules/cm3. Les particules ultrafines représentent alors 95 % de la
concentration en nombre de particules totales émises (CNP) et 71 % de la concentration en
masse de particules totales émises (CMP). Les pics de concentration relevés se situent
essentiellement pour les particules ayant des diamètres de 5,6, 11,5 et 48,7 nm. De même, la
simulation de la démolition d’un bloc de béton par martelage manuel sur un point central a
montré une concentration émise de particules ultrafines d’environ 19,1.104 particules/cm3 (soit
une concentration 20 fois supérieure à celle de l’air ambiant), avec 79 % des particules totales
en nombre et 92 % des particules totales en masse. Les pics de concentration se situent
essentiellement pour des diamètres de 30 et 200 nm.

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❖ Clos et couvert
Les activités de clos et couvert regroupent l’ensemble des prestations assurant un « hors d’eau
» et un « hors d’air » du bâtiment. En fonction de la finalité du projet, il peut s’agir de divers
travaux de couverture, d’étanchéité et de menuiseries extérieures (photos 3, 4 et 5).

Photo 3 : étanchéité d’un


toit

Photo 4 : verrière Photo 5 : façades vitrées

Les émissions de polluants atmosphériques sont observées notamment durant la phase de mise
en étanchéité des infrastructures. En fonction du type d’infrastructures à construire (bâtiment
individuel, bâtiment d’habitation collectif, bâtiment tertiaire ou industriel) et du type de toiture
(pente, arrondie ou en terrasse), différents types de couverture peuvent être envisagés.

Ainsi classiquement pour les bâtiments tertiaires ou industriels munis de toiture terrasse, il
existe par exemple trois principaux types de méthode permettant de rendre étanche une toiture :
la pose d’asphalte, la pose de produits bitumés ou la pose d’étanchéités multicouches (feuilles
de bitume armé, collées entre elles par du béton coulé).

Dans le cas de la pose d’asphalte et de produits bitumés, le processus est identique. Les
matériaux sont chauffés et malaxés, puis répandus à 160-180 °C en une 1ère couche (chape),
puis à 220 °C pour la deuxième couche (sablé). Une fois refroidi, le revêtement est lisse et
totalement hermétique à l'air et à l'eau. Les polluants émis à cette étape sont le CO, le SO 2, les
NOx, des PM10, PM2.5, et des COV (dont HAP). Parmi les HAP, les composés à 2 ou 3 cycles
(naphtalène, fluorène - concentration de l’ordre du µg/m3) sont majoritairement présents dans
l’air par rapport aux composés à 5 ou 6 cycles (Benzo(a)Pyrène et le dibenzo[a,h]anthracène -
concentration de l’ordre du ng/m3).

Pour les bâtiments d’habitation, les éléments de toiture et leur nature sont très variés (par
exemple : couverture en zinc, en tuile, en ardoise ; écran sous-toiture en feuilles bitumées, en
polypropylène). Les polluants atmosphériques émis sont a priori reliés principalement au
travail mécanique éventuel des matériaux de couverture (découpe) et concernent par exemple
les poussières de silice, de bois, d’ardoise, d’amiante (dans le cas de réhabilitation ou de
démolition).

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❖ Corps d’état architecturaux


Les corps d’état architecturaux consistent en des travaux de finition et des activités
d’aménagement : peinture, maçonnerie de finition, pose de carrelage, menuiserie et divers
autres travaux.

Les sources principales d’émission de polluants sont, comme lors du gros œuvre, les travaux
mécaniques (pose de céramiques, béton, etc.) et l’utilisation de substances chimiques
dangereuses (peinture, solvant, résine, colle, etc.) qui dégagent principalement des poussières,
particules et des COV. D’après AIRPARIF (réf. [5]), l’application de peinture dans le secteur
du Bâtiment et de la Construction est responsable de 8% des émissions régionales de COV en
Île-de-France en 2012.

La manipulation et l’application de produits chimiques (résines, solvants, peinture, etc.) lors


des opérations de vitrification s’effectuent le plus souvent dans des pièces confinées propices
au maintien et à la concentration des vapeurs de COV dans l’air, et ce même à une pression et
température ordinaire de travail. Ces émissions ont lieu durant la mise en œuvre, mais aussi
pendant le séchage et le nettoyage des outils d’application.

De même, les produits de collage émettent des substances chimiques dans l’air lors de
l’évaporation du solvant nécessaire à la prise des matériaux (solvants en tant que tels ou
contenant des COV tels que le toluène, le xylène, etc.).

✓ Démolition
Les activités de démolition réalisées dans les chantiers du Bâtiment sont très fortement
génératrices de poussières et particules (TSP, PM10, PM2.5).

De nombreuses études montrent que la nature des matériaux constituant la structure à démolir
détermine la nature et la composition des particules et poussières émises : minérales, organique,
biologiques, contenant des métaux voire des fibres d’amiante, etc. Selon la technique choisie
pour la démolition (avec ou sans curage préalable, abattage par foudroyage, grignotage,
abattage à la pelle mécanique, etc.), les quantités de poussières et particules émises sont
différentes.

Néanmoins, il ressort des études de cas que les émissions et concentrations les plus importantes
sont surtout relevées pour les démolitions par foudroyage. Elles sont très importantes sur une
courte durée, puis le nuage de poussières dégagé par l’implosion se dissipe à la fois par
déposition des particules au sol et par dilution à mesure de sa propagation aux alentours. Ainsi,
la qualité de l’air peut être impactée à grande échelle (plus de 20 km autour du site) mais les
concentrations en polluants atmosphériques diminuent rapidement après la fin de l’explosion
(40 min à 2h selon les études).

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En outre, plusieurs études montrent l’efficacité de l’utilisation de mesures d’atténuation des


poussières dans les chantiers en démolition.

5.2.3.6. Emissions et impact qualité de l’air des activités liées aux travaux publics
Les activités liées aux travaux publics concernent : le terrassement, la construction /
réhabilitation et la démolition d’infrastructures et ouvrages d’art.

✓ Terrassement
Les travaux de terrassement permettent d’adapter le terrain à l’infrastructure en construction,
en enlevant, ajoutant, déplaçant et tassant la terre. Ils comprennent les travaux d'excavation
(utilisant les pelles mécaniques par exemple), de dépôt, de stockage, ainsi que de dénivellement
du site et d'aménagement paysager (photo 6).

Photo 6 : travaux de terrassement effectués à la pelleteuse

Le WRAP (Western Regional Air Partnership) aux Etats-Unis a publié en 2006 un guide sur
les émissions fugitives de poussières dont une partie est notamment consacrée aux activités de
terrassement. Cette étude considère que le terrassement est l’un des postes principaux
d’émission de poussières sur un chantier. Ces poussières sont en particulier des PM10, des PM2.5
et des aérosols constitués de particules sur lesquelles peuvent être adsorbés des COV, des NOx,
des HAP (benzo(a)pyrène par exemple) et des métaux (Cd, Ni, Pb, As, etc.).

La quantité de poussières émises dépend de plusieurs paramètres. Elle est corrélée positivement
au taux de sables (particules < 75 µm) dans le sol, ainsi qu’à la vitesse et au poids des engins
de chantier. Elle est cependant corrélée négativement avec le taux d’humidité du sol.

Les principales activités génératrices de poussières lors du terrassement sont : l’excavation à


l’aide de bulldozers, l’extraction, le transport et le déchargement de terre à l’aide d’une
pelleteuse, le chargement des matériaux excavés dans les camions, le déversement de matériel
de comblement des camions, le compactage, et le nivellement.

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Concernant plus spécifiquement les activités d’excavation, une étude colombienne publiée en
2013 montre qu’elles génèrent près de 500 kg de PM10 pour 800 m3 de matériel dégagé (sans
action de contrôle des émissions). Les émissions de PM10 durant le chargement des camions
représentent 0,06 kg par tonne de sol, et 0,0003 kg par tonne de sol durant le déchargement. Par
exemple, des travaux d’excavation menés dans le cadre d’un chantier d’extension d’une
raffinerie de pétrole à Cuba ont été à l’origine de 13 000 t de CO2, de 46 t de CO, de 220 t de
NOx, de 11 t de SO2 et de 2 049 t de poussières estimés pour 3428 m3 de sol manipulé.

Une étude portant sur un chantier de construction du réseau ferré suédois (fiche TP.02)
s’étendant sur une longueur de 270 km, les émissions de polluants durant la phase de
terrassement (calculées à partir de facteurs d’émission) sont de l’ordre de 174 g/m² pour les
particules, 280 g/m² pour les COV, 2 420 g/m² pour les NOx et 753 g/m² pour le CO.

Si les activités d’excavation concernent des sols pollués comportant des métaux lourds, en
particulier arsenic et plomb, l’activité peut provoquer la mise en suspension dans l’air d’une
fraction des métaux présents dans les sols.

En outre, les chantiers de Travaux Publics sont souvent concernés par une étape supplémentaire
de traitement des sols lors des travaux de terrassement. Ainsi, lorsque les opérations de
terrassement impliquent la mise en œuvre de sols difficilement utilisables, c’est-à-dire des sols
fins, avec des propriétés géotechniques variables en fonction de leur teneur en eau, le traitement
des sols à la chaux ou aux liants hydrauliques est classiquement pratiqué (photo 7).

Photo 7 : épandage de chaux

La chaux ou les liants hydrauliques agissent sur la teneur en eau et la texture des sols, en
réutilisant des remblais, permettant la circulation des engins de chantier ou la réalisation de
fondation de plateformes industrielles.

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Les effets immédiats du traitement à la chaux sont : l’abaissement de la teneur en eau du déblai
(due à la réaction exothermique, CaO + H2O → Ca(OH)2 + 15 Kcal) et la floculation
(modification des caractéristiques argileuses du sol - réduction de la masse volumique). A long
terme, cela conduit à la formation d’une couche imperméable à la surface pour une protection
du matériau (sols et remblais pour un meilleur stockage en extérieur).

Les avantages techniques et économiques du traitement à la chaux sur les chantiers sont
indéniables (préservation des ressources naturelles, limitation de mises en décharge et coûts
associés). Cependant, il faut aussi considérer les émissions de poussières durant la phase
d’exécution des traitements, notamment pendant :
✓ le transport-stockage : rejet de produits au niveau des silos de chaux et au niveau des
zones de transvasement,
✓ l’épandage et malaxage : turbulence due à la soufflerie de l’épandeuse, rejet de produits
par les évents de l’épandeur lors de sur-remplissage, mise en suspension de particules
au sol lors de l’incorporation de la chaux.

Le vent et les turbulences dues à la circulation d’engins provoquent également la formation et


l’entraînement des poussières à la surface des sols recouverts de produit : près de 10 % de la
quantité de chaux (ou liants hydrauliques) à épandre peut être dispersée jusqu’à 100 à 200 m
en dehors de la zone d’épandage, lorsque les précautions nécessaires d’atténuation ne sont pas
prises. Ces données sont obtenues d’après une expérience terrain et sont donc à nuancer en
fonction de paramètres spécifiques, tels que la météorologie.

✓ Construction / réhabilitation
❖ Utilisation de produits chimiques

L’utilisation de substances chimiques dans les chantiers de Travaux Publics est potentiellement
émettrice de polluants dans l’atmosphère. Cela concerne notamment l’épandage de peintures
solvantées et acryliques lors de marquage routier (photo 8), par exemple. L'application
s'effectue à l'aide de machines à pulvérisation par air comprimé au moyen d'un ou plusieurs
pistolets. Des brosses, rouleaux ou pistolets manuels peuvent également être utilisés, mais le
dosage est dans ce cas plus difficilement contrôlé. Lors d’une application mécanisée, les
polluants émis dans l’air sont les polluants relatifs au fonctionnement de l’engin (particules et
polluants diesel). S’y ajoutent également les émissions de COV, relatives à la peinture déposée.

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Notes de cours de l’évaluation environnementale, UNSTIM/ENSTP, 2019-2020

Photo 8 : application de peinture routière à la machine (à gauche) et manuellement (à droite)

❖ Mise en œuvre d’enrobés bitumineux


Les enrobés bitumineux, dont notamment l’asphalte, sont utilisés pour la couverture des routes
(couche de surface) et des places de stationnement (parkings). Appliqués par coulage, ils
s’étalent manuellement ou mécaniquement.

Les opérations de couverture nécessitent divers équipements qui sont sources d’émissions de
polluants atmosphériques tels que les camions de transport, les « répandeuses » (appareil qui
répand la couche d’accrochage) et les « finisseurs » (appareil mobile de répartition, de lissage
et de nivellement, photo 9).

Photo 9 : finisseur permettant la répartition et le lissage instantané de la couche d’asphalte

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Notes de cours de l’évaluation environnementale, UNSTIM/ENSTP, 2019-2020

D’autre part, des émissions propres à l’asphalte et aux enrobés bitumineux ont lieu durant
l’épandage car ceux-ci sont chauffés à haute température (fabrication aux alentours de 180 °C
et application aux alentours de 150 °C), ce qui est propice la formation de composés gazeux.

Les substances émises sont : le CO, le SO2, le H2S, les NOx, des COV (dont HAP, BTEX,
PCB), mais également des aérosols organiques et des particules PM10 et PM2.5 et métaux (Ni,
V, Cd, Pb). Par exemple, l’épandage d’enrobés bitumineux peut dégager entre 1 et 23 µg/m3 de
HAP selon le type et la composition du matériau utilisé (granulométrie des granulats, type et
teneur en liant, etc.). D’après AIRPARIF, le recouvrement par l’asphalte des routes et de
toitures a été responsable de 6 % des émissions régionales de dioxines-furanes (soit 150 mg/an)
en Île-de-France en 2010.

Néanmoins, lors de son assemblée générale du 1er mars 2012, l’Union des Syndicats de
l'industrie Routière Française (USIRF) a exprimé sa volonté de recourir systématiquement aux
enrobés tièdes pour les opérations de travaux routiers ou de voirie. Les enrobés tièdes sont pour
l’instant peu utilisés en France (3,3 % en 2011 selon l’USIRF), mais sont en pleine progression.
Les enrobés tièdes ont ainsi une température en sortie de malaxeur inférieure de 25 à 80 °C
(selon les procédés) par rapport aux enrobés à chaud, ce qui diminue leurs émissions. La
diminution des émissions de fumées liées au bitume permet alors d’améliorer les conditions sur
les chantiers, tant pour les opérateurs que pour les riverains.

❖ Rabotage des couches de chaussées


Dans le cas des travaux routiers, le rabotage consiste à éliminer à froid les couches supérieures
du revêtement de la route, à l'aide de machines à tambour rotatif munies de dents, se déplaçant
sur la chaussée (photo 10). Cette technique permet d’enlever les couches abîmées pour une
réfection rapide et peu coûteuse.

Photo 10 : rabotage des chaussées

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Le rabotage est propice à diverses émissions de polluants atmosphériques, notamment les


émissions de silice cristalline sous forme de poussières (abrasion des graviers enrobés), et les
particules de diesel, présents dans les gaz d’échappement des engins. Il est également possible
que des émissions de particules d’amiante (présence dans les anciens revêtements routiers,
construits avant 1997) ou de goudrons générateurs de HAP (présence dans certains revêtements,
appliqués dans des spécifiques telles que les stations-essence) aient lieu.

❖ Traitement à froid des chaussées aux liants hydrauliques ou aux liants bitumineux
Le traitement à froid des chaussées aux liants hydrauliques ou aux liants bitumineux permet de
reconstituer une chaussée homogène et adaptée à la circulation, à partir d’une chaussée
endommagée. Un ciment ou un liant hydraulique est incorporé dans la chaussée préalablement
fractionnée. L’ensemble est mélangé in situ jusqu’à l’obtention d’un matériau homogène. Après
réglage et compactage, une nouvelle assise de chaussée est alors réalisée.

✓ Démolition d’infrastructures
Seules deux études de cas de démolition d’infrastructures ont été identifiées dans le cadre de
l’étude :
➢ démolition d’un ouvrage hydraulique (château d’eau) au Royaume Uni par l’emploi
d’une pelleteuse ;
➢ démolition d’un pont ferroviaire au Pays Bas par oxycoupage.

Dans ces deux études, des campagnes de mesures ont été déployées visant à quantifier les
concentrations de polluants retrouvées autour du chantier.

Dans le cas du château d’eau, on observe une teneur significative en matières minérales libérées
des matériaux de construction (poussières de béton). Les concentrations en poussières (jusqu’à
230 µg/m3) et en silice cristalline alvéolaire RCS (jusqu’à 11 µg/m3) sont plus élevées d’un
facteur 6 par rapport aux concentrations observées en moyenne dans l’air ambiant.

Dans le cas du pont ferroviaire, les concentrations observées à une distance de 50 mètres du
chalumeau sont de 1,7 à 14 mg/m3 (sous le vent) et de 0,06 à 0,08 (contre le vent).

5.2.3.7. Emissions et impact qualité de l’air liés au transport et à l’utilisation des engins
de chantiers
L’utilisation des engins de chantiers (inclus dans les engins mobiles non routiers, EMNR) est
l’une des principales sources d’émissions de poussières et particules sur un chantier, que ce soit
lors de leur circulation, qui provoque la mise en suspension des poussières déposées au sol, ou
lors du fonctionnement de leur moteur diesel. Les moteurs diesel des engins de chantier
émettent, en plus des particules grossières et fines, du CO2, NOx, CO, SO2, ainsi que des COV
et HAP (adsorbées sur les particules fines).

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Les émissions de particules ont alors lieu principalement durant les phases de fonctionnement
transitoire du moteur (utilisation pleine charge, démarrage à froid).

Les quantités de polluants atmosphériques émis par le fonctionnement du moteur des engins de
chantier dépendent de plusieurs facteurs :
✓ la nature de l’engin de chantier (pelleteuse, bulldozer, etc.),
✓ la date de mise en service de l’engin (ancienneté),
✓ la puissance du moteur,
✓ les activités entreprises,
✓ le temps d’utilisation, etc.

Cependant, de nombreuses données sont disponibles pour quantifier les émissions de PM, CO2,
CO, NOx, SOx, CH4, etc. en fonction de ces différents paramètres d’utilisation.
La question des émissions liées aux engins de chantier est essentiellement abordée dans le cadre
des études portant sur des travaux publics et industriels. Parmi les cas présentés précédemment,
certaines abordent la question des émissions liées aux engins de chantier. Les principales
conclusions sont résumées dans le tableau V ci-dessous.

Tableau V : principales caractéristiques et conclusion des études sur les émissions issues des
engins de chantier
Types de
Noms de l’étude
quantificat Caractéristiques de l’étude Résultats / conclusions
de cas
ion
BATIMENTS INDUSTRIELS
Construction de la Facteurs Travail de 45 engins pendant 10 h, 5 Concentrations en NOx 4 fois plus
centrale électrique d’émission jours par semaine importantes qu’en situation « normale
du Comté de »
Kemper Concentrations en PM10 doublées
Emission de HAP
Emissions de CO, SO2 et PM2.5
négligeables
Construction d’une Facteurs Effets de l’utilisation d’engins à faible Localisation géographique des
centrale de Gaz d’émission impact, amélioration de la logistique, émissions, faible importance des
Naturel Liquéfié abats-poussières, aspersion d’eau sur impacts, effets à court terme en
(GNL) les routes fonction de la nature des activités
Construction de Mesures Etudes sur des zones situées à plus de Gaz échappement : pour une vitesse
l’aéroport de Saint- 100 mètres autour de la limite du de 20 km/h, l’ensemble des poids
Hélène chantier lourds en service contribueraient à
une augmentation de 0,65 µg/m3 en
Mise en place de mesures NO2 et de 0,15 µg/m3 en PM10 par
d’atténuation rapport à la concentration moyenne
annuelle.

Mise en suspension des sols :


Circulation à 15 km/h, concentration
en poussières à 50 m de la route très
élevée, malgré la dilution.

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Impacts sur l’air évalués comme


négligeables après la mise en place
des mesures d’atténuation.
TRAVAUX PUBLICS
Expansion d’un Approche Mesures d’atténuation mises en place Emission discontinue et intermittente
poste d’amarrage qualitative lors du chantier : clôture du site, des engins de chantier : pas d’impact
de conteneur dans dispositions sur le stockage, sur les sur les populations les plus proches
le port de Jingtang véhicules de transport, etc.
Construction de Approche Aspersions d’eau réalisées pendant le
Pollution importante du «
route en Afrique du qualitative chantier background », émissions chantier ne
sud représentent pas localement un
générateur important de polluants
Construction de Facteurs Utilisation des engins de chantier de 99 % des émissions liées à l’utilisation
voies ferrées en d’émission construction : travail de terrassement des engins du chantier ont lieu lors des
Suède CORINAIR et épandage du ballast, mise en place travaux de terrassement
rails et macadam, installation réseau
téléphonique et infrastructures de
signalétiques et du réseau électrique.
Installation de Approche Mesures d’atténuation mises en place Polluants atmosphériques émis (pas
nouveaux pipelines qualitative lors du chantier : aspersions d’eau, de quantification) mais mesures
de gaz naturel et restriction sur les chargements, d’atténuation des poussières donc pas
autres couverture des matériaux d’impact sur la qualité de l’air à 500
infrastructures à m
Hong Kong
Construction de Approche Mesures d’atténuation lors du Travaux de terrassement représentent
lignes de qualitative chantier : bâchage des matériaux 65 % des émissions de PM10 Faible
transmission excavés, revêtement des voies de émission des engins de chantier et des
électriques circulation internes véhicules de transport par rapport aux
travaux de terrassement

5.2.3.8. Emissions et impact qualité de l’air liés à la gestion des déchets du BTP
Les trois grandes activités du bâtiment (construction, démolition et réhabilitation) génèrent une
quantité de déchets qui est dépendante de la taille du chantier, de sa localisation, de son
accessibilité et des corps de métiers intervenant.

La production de déchets du secteur de la construction s’élève en 2012 à 247 millions de tonnes


sur les 345 millions de tonnes produites en France cette même année, soit plus des deux-tiers.

Les déchets sont classés en trois catégories - les déchets dangereux, non dangereux et inertes,
conformément à la Directive européenne 1999/31/CE du 26 avril 1999.

Les déchets dangereux (1 % des déchets du BTP) sont dangereux pour l’environnement et
la santé (à court, moyen et long terme, à travers des effets directs ou indirects). Il s’agit
notamment de :
✓ amiante friable et lié,
✓ aérosols,
✓ accumulateurs et piles contenant des substances dangereuses,
✓ boues de séparateur d’hydrocarbures,
✓ bois traités,
✓ emballages et produits souillés par des substances dangereuses,

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✓ produits contenant du goudron,


✓ les DEEE (déchets d’équipements électriques et électroniques) contenant des substances
dangereuses,
✓ peintures, vernis, colles, solvants contenant des substances dangereuses,
✓ et les ballasts contenant des substances dangereuses.

Les déchets non inertes non dangereux ou déchets industriels banals DIB (5,2% des
déchets du BTP) pour l’environnement ou la santé incluent notamment :
✓ pour le bâtiment : métaux, bois bruts ou faiblement adjuvantés, papiers, cartons, plâtre,
plastiques, peintures, vernis, colles, mastics (ne comportant pas de substances
dangereuses), DEEE (déchets d’équipements électriques et électroniques ne comportant
pas de substances dangereuses),
✓ pour les travaux publics : métaux, bois bruts ou faiblement adjuvantés, cartons,
plastiques, peintures de signalisation en phase aqueuse (ne comportant pas de
substances dangereuses), pneus, déchets verts.

Les déchets inertes non dangereux (93,8% des déchets du BTP) ne subissent aucune
modification physique, chimique ou biologique importante. Il s’agit notamment de :
✓ pour le bâtiment : pierres, blocs de béton, terre et matériaux de terrassement, céramique,
brique et tuile, matériaux de démolition non mélangés, etc.,
✓ pour les travaux publics : terres et pierres (hors terre végétale), matériaux bitumineux
sans goudron, ballasts sans substances dangereuses.

La répartition des différents types de déchets en fonction de leur provenance est décrite dans le
tableau VI.

Tableau VI : répartition des différents types de déchets en fonction de leur provenance


Quantité totale de Répartition suivant le type de déchet (en %)
Secteurs déchets (en millions de
Inertes Non dangereux, DIB Dangereux
tonnes)
Bâtiment 38,2 72,4 26,1 1,5
Gros œuvre 28,1 80,8 18 1,2
Second œuvre 10,1 49 48,6 2,4
Travaux publics 216,3 97,6 1,5 0,9
TOTAL 254,5 93,8 5,2 1,0

5.3. Effets des différents polluants

5.3.1. Effet de la pollution atmosphérique sur les matériaux


Les matériaux sont essentiellement affectés par la pollution acide (surtout liées au SO2) qui
entraîne une dégradation des édifices, monuments ou façades d’immeubles. Il s’agit bien
souvent de la décomposition de certaines pierres calcaires sous l’effet des acides. Les particules
interviennent plutôt sur les aspects de salissures des bâtiments. La pollution atmosphérique met

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en danger notre patrimoine culturel et occasionne d’onéreux travaux de ravalement de façades


ou de restauration des monuments.

5.3.2. Effet de la pollution atmosphérique sur la santé


Les limites de concentration dans l’air ambiant de certains polluants (SO2, Poussières, NO2, Pb,
O3) imposées par des directives Européennes tiennent compte des effets sur la santé de certaines
substances. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) édicte les règles qu’il faudrait
respecter pour les divers polluants. Certains effets sont associés à des seuils, c’est à dire qu’on
peut déterminer une valeur de concentration dans l’air en dessous de laquelle la substance n’est
pas dangereuse. Pour certaines substances, il n’existe pas de seuil au sens médical du terme,
mais il existe des seuils réglementaires (niveau de pollution acceptable, mais non dénué de
conséquences). Les effets sur la santé ayant été le plus étudiés sont les effets à court terme liés
à des concentrations élevées. Des études sont également menées pour évaluer les conséquences
à long terme d’une exposition à un niveau de pollution plus faible.

Pour déterminer les seuils (Information, alerte, protection de la santé, etc.), on se base sur des
études toxicologiques et épidémiologiques. La toxicologie vise à étudier par une analyse
phénomélogique ce qui fait qu’une substance est bien tolérée et l’autre non, à découvrir à partir
de quelle dose une molécule deviendra dangereuse. L’épidémiologie consiste à analyser
statiquement les relations entre une exposition et des effets.

Ci-dessous, les effets des polluants les plus courants sont présentés :
✓ particules : plus les particules sont fines plus elles pénètrent profondément dans
l’appareil respiratoire et plus leur temps de séjour y est important. Elles ont une double
action liée aux particules proprement dites et aux polluants qu’elles transportent
(métaux, hydrocarbures, dioxyde de soufre, etc.). Elles irritent le système respiratoire
humain et peuvent contribuer au déclenchement de maladies respiratoires aiguës ;
✓ SO2 : le SO2 entraîne une inflammation des bronches avec un spasme qui provoque une
altération de la fonction respiratoire ;
✓ NO-NO2 : NO2 est toxique (40 fois plus que CO, 4 fois plus que NO) NO2 pénètre
profondément dans les poumons. Les pics de concentrations sont plus nocifs qu’une
même dose sur une longue période. NO est un gaz irritant pour les bronches, il réduit le
pouvoir oxygénateur du sang ;
✓ COV : certains composés organiques tels que les aromatiques, les oléfines provoquent
des irritations des yeux. Les aldéhydes sont de puissants irritants des muqueuses.
Certains COV tels que le benzène, sont cancérigènes.

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6. BIODIVERSITE EN EVALUATION ENVIRONNEMENTALE


La biodiversité ou diversité biologique est l’ensemble des gènes, des espèces et des écosystèmes
d’une région. C’est la variabilité des organismes vivants de toute région y compris entre autres,
des écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes
écologiques dont ils font partie. La diversité biologique comprend la diversité au sein des
espèces et entre espèces ainsi que celle des écosystèmes.

Diversité génétique : elle désigne la diversité des gènes et codes génétiques (nucléotides,
gènes, chromosomes) au sein des espèces. Elle recouvre des populations distinctes de la même
espèce (plusieurs milliers de variétés de riz en Inde) ou la variabilité génétique au sein d’une
population (très élevée chez les rhinocéros en Inde et très faible chez les guépards).
Diversité spécifique : elle désigne la diversité des espèces d’une région.
Diversité taxonomique : qui considère les relations mutuelles entre espèces
Diversité écosystémique : elle désigne la diversité entre les écosystèmes d’une région. Il est
plus difficile de mesurer la diversité écosystémique car les frontières entre communautés et
écosystèmes sont parfois floues.

Les éléments de la biodiversité deviennent des ressources biologiques qu’ils ont une utilisation
effective ou potentielle. Les ressources biologiques sont les ressources génétiques, les
organismes ou éléments de ces organismes, des populations ou de tout autre élément biotique
des écosystèmes ayant une utilisation ou une valeur effective ou potentielle pour l’humanité.
On peut avoir les ressources renouvelables ou les ressources non renouvelables.
Plusieurs indices permettent de mesurer l’état de la biodiversité.

6.1. Evaluation de la biodiversité

La richesse spécifique, l’indice de diversité de Shannon et l'équitabilité de Pielou sont devenus


des indices utilisés pour évaluer l’état de la biodiversité végétale.

6.1.1 Richesse spécifique (R)

C’est le nombre d'espèces végétales recensées par placeau. Cet indicateur est insuffisant pour
mesurer la diversité spécifique car il ne permet pas de différencier des groupements qui
comporteraient un même nombre d'espèces mais avec des effectifs d’individus différents.

6.1.2 Indice de diversité de Shannon (H)

L’indice de diversité exprime la diversité des espèces au sein des groupements végétaux. Il est
calculé à partir de la formule suivante :
H = -ΣPilog2Pi

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Avec Pi =ni/N; ni = nombre d'individus/espèce; N = nombre d'individus /placeau. H varie en


général de 0 à 5.

Un indice de diversité de Shannon élevé correspond à des conditions du milieu favorables à


l'installation de nombreuses espèces; c'est le signe d'une grande stabilité du milieu (Dajoz,
1985). L’indice de diversité de Shannon est faible lorsque sa valeur est comprise entre 0 et
2 bits; il est moyen si sa valeur est comprise entre 2 et 2,5 bits et élevé lorsque sa valeur est
supérieure à 2,5 bits.

6.1.3 Equitabilité de Pielou (E)

L’équitabilité de Pielou ou régularité est une mesure du degré de diversité atteint par le
peuplement et correspond au rapport entre la diversité effective (H) et la diversité maximale
théorique (Hmax) qui est égale au log à base 2 du nombre de taxons (Oumorou, 2003). Elle est
ainsi déterminée à partir de la formule suivante : E = H/log2R.

L'équitabilité varie entre 0 et 1. Elle tend vers 0 si la quasi-totalité des effectifs correspond à
une seule espèce du peuplement et tend vers 1 lorsque chacune des espèces est presque
représentée par le même nombre d'individus ou le même recouvrement. L'équitabilité de Pielou
élevé peut-être alors le signe d'un peuplement équilibré (Dajoz, 1985).

6.2 Paramètres dendrométriques

La répartition par classe de diamètre, la densité et la surface terrière constituent les principaux
paramètres dendrométriques pour évaluer l’état de la biodiversité.

6.2.1 Structure en diamètre

Les structures en diamètre sont révélatrices des événements liés à la vie des peuplements
(Rondeux, 1999). Les structures en diamètre sont en général des histogrammes construits à
partir des fréquences relatives de classes de diamètre d’amplitude égales. Dans le souci d’une
caractérisation détaillée des groupements végétaux, des histogrammes basés sur la densité en
tiges des différentes classes qui sont plus informatifs ont été préférés. Les amplitudes choisies
sont de 10 cm. Les densités observées sont calculées par classe de diamètre suivant la formule
(Glèlè Kakaï & Bonou, 2010):
ni
d obs i = ;
n ps
(1)
où dobsi = densité observée en arbres/ha de la classe i ; ni = nombre d'arbres dénombrés pour
la classe i ; np = nombre total de placeaux considérés et s = superficie d’un placeau en ha.
Pour mieux interpréter les structures en diamètre des groupements végétaux, la distribution de
Weibull à trois paramètres a été préférée car elle se caractérise par une grande souplesse

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d’emploi et présente une grande variabilité de forme suivant les valeurs prises par ses
paramètres et prend ainsi en compte plusieurs distributions théoriques notamment normale,
exponentielle et bêta (Glèlè Kakaï & Bonou, 2010).
La distribution de Weibull à 3 paramètres (a, b et c) a pour fonction de densité de probabilité
(Jonhson & Kotz, 1970):
c  x− a 
c −1
  x− a c 
f(x) =   exp −   
b b    b   (2)
Où x = diamètre des arbres; f (x) = valeur de densité de probabilité au point x; a = paramètre
d'origine (ou de position), il est égal à 0 si toutes les catégories d’arbres sont considérées (des
plantules jusqu'aux semenciers), il est non nul si les arbres considérés ont un diamètre supérieur
ou égal à a ; b = paramètre d'échelle ou de taille; il est lié à la valeur centrale des diamètres
des arbres du peuplement considéré ; c = paramètre de forme lié à la structure en diamètre
considérée. La distribution de Weibull peut prendre plusieurs formes selon la valeur du
paramètre de forme c (Tableau VIII). L’estimation des paramètres a, b et c se fait à partir des
données de diamètre des arbres grâce à un algorithme basé sur la méthode du maximum de
vraisemblance disponible dans le logiciel Minitab 14 ou dans le langage MatLab (version
R2006a).

Tableau VII : forme de la distribution de Weibull suivant les valeurs du paramètre c


c<1 Distribution en « J renversé », caractéristique des peuplements multispécifiques ou
inéquiennes.
c=1 Distribution exponentiellement décroissante, caractéristique des populations en extinction.
1 < c < 3,6 Distribution asymétrique positive ou asymétrique droite, caractéristique des peuplements
monospécifiques avec prédominance d’individus jeunes ou de faible diamètre (ou hauteur).

c = 3,6 Distribution symétrique ; structure normale, caractéristique des peuplements équiennes ou


monospécifiques de même cohorte.
c > 3,6 Distribution asymétrique négative ou asymétrique gauche, caractéristique des peuplements
monospécifiques à prédominance d’individus âgés ou de gros diamètre (ou grande hauteur).

Source : Glèlè Kakaï & Bonou, 2010

Les fréquences théoriques (fc) des différentes classes établies ont été ensuite calculées. Les
densités théoriques d’arbres des classes de diamètre ont été alors calculées suivant la formule :
nafc
d th i = ;
n ps
(3)
avec dthi la densité théorique en arbres/ha de la classe i ; na le nombre total d’arbres
échantillonnés pour le peuplement considéré; fc est la fréquence théorique de la classe
considérée ; np et s gardent les mêmes définitions que dans la formule (1).
Enfin le test d’ajustement de la distribution observée à la distribution de Weibull a été réalisé
avec le logiciel SAS version 9.2.

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6.2.2 Structure verticale

La structure verticale de la végétation a été analysée suivant la classification de Yangambi


(Aubreville, 1957).

6.2.3 Surface terrière moyenne (G)

La surface terrière moyenne est la somme des sections des troncs des arbres à un niveau de
référence. Elle est calculée à partir de la formule suivante :
G = ΣΠd²/4 ou G = ΣC²/4Π
Avec d = diamètre à 1,30 m au-dessous du sol ; C = circonférence à 1,30 m au-dessus du sol.

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7. PAYSAGES ET PATRIMOINES EN EVALUATION ENVIRONNEMENTALE


Les paysages particuliers et les patrimoines sont des éléments importants à prendre en compte
dans l’évaluation environnementale. La Convention du patrimoine mondial de 1972 est tout à
fait unique. C’est en effet le seul instrument juridique international conçu pour protéger à la
fois le patrimoine culturel et le patrimoine naturel, en se fondant sur le principe de valeur
universelle exceptionnelle, c’est-à-dire la valeur irremplaçable d’un site qui doit être protégé
pour l’humanité tout entière.

Sur la base des critères suivants, l’évaluation environnementale doit chercher à protéger le
patrimoine naturel et le patrimoine culturel.
✓ être des exemples éminemment représentatifs des grands stades de l’histoire de la terre,
y compris le témoignage de la vie, de processus géologique en cours dans le
développement des formes terrestres ou d’éléments géomorphologiques ou
physiographiques ayant une grande signification ;
✓ être des exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques
en cours dans l’évolution et le développement des écosystèmes et communautés de
plantes et d’animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins ;
✓ contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour la
conservation in situ de la diversité biologique, y compris ceux où survivent des espèces
menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science ou
de la conservation.
✓ représenter des phénomènes naturels remarquables ou des aires d’une beauté naturelle
et d’une importance esthétique exceptionnelles.
Tous les éléments qui respectent l’un de ces critères doivent faire l’objet d’attention particulière
en évaluation environnementale.

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8. EAU EN EVALUATION ENVIRONNEMENTALE


Les aspects liés aux impacts sur les ressources en eau sont pris en compte lors de la description
des variantes du projet.

8.1. Description des variantes du projet


La description du projet concerne tant le projet initial que toutes les alternatives et variantes qui
existent ou qui seront définies par la suite. La description du projet doit servir à définir la
méthode de travail et à délimiter la sphère d’influence du projet. Elle comprend les informations
relatives :
✓ au site d’implantation : emprise du projet, des chantiers ;
✓ à la nature et à la conception du projet : processus de fabrication, rejets, trafic et
populations concernées, types d’ouvrages d’art ;
✓ à ses caractéristiques architecturales : dimensions, matériaux.

Par définition, l’EIES doit concourir à améliorer un projet, ce qui suppose la recherche
d’alternatives ou de variantes au projet, dans la mesure du possible. Par la suite, toutes les
solutions seront soumises aux phases ultérieures de l’étude. La recherche d’alternatives ou de
variantes est généralement prévue par la législation.

Pour répondre au « besoin » qui motive le projet, différentes options ou alternatives ou solutions
de rechange doivent être envisagées et évaluées.

Les différentes options doivent être analysées de manière systématique et itérative, en tenant
compte de critères techniques, environnementaux et économiques. Cette analyse doit permettre
de comparer les solutions envisagées et d’évaluer leurs avantages respectifs, tant sur les plans
environnemental et social que technique et économique, notamment en matière d’opportunités
d’espace nécessaire, de ressources disponibles, de facilités technologiques, de risque et de
sécurité pour les bénéficiaires et les populations riveraines et de sources d’approvisionnement.

L’étude décrit l’ensemble des caractéristiques connues et prévisibles associées à la variante


sélectionnée ou, le cas échéant, à chacune des variantes sélectionnées pour l’analyse détaillée
des impacts. Cette description comprend les activités, les aménagements, les travaux et les
équipements prévus pendant les phases de la réalisation du projet, de même que les installations
et les infrastructures temporaires, permanentes et connexes. Le choix des éléments à considérer
dépend largement de la dimension et de la nature du projet ainsi que du contexte d’insertion de
chaque variante dans son milieu récepteur.

8.2. Description des effets du projet sur les ressources en eau


Cette description doit se faire suivant chaque phase du projet.

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❖ Phase de conception
Le plan d’ensemble des composantes du projet à une échelle appropriée et une représentation
de l’ensemble des aménagements et ouvrages prévus (plan en perspective, simulation visuelle,
etc.), en incluant si possible une photographie aérienne du secteur.

Les plans spécifiques des éléments de conception du projet (dimensions, capacités, etc.).

La localisation cadastrale complète du projet, soit le lot, le rang et la municipalité touchés, fait
état du statut de propriété des terrains (domaine hydrique public, terrains municipaux, parcs
nationaux, forêts classées, propriétés privées, etc.) et présente les droits de propriété et d’usage
octroyés, en décrivant les démarches nécessaires afin de les acquérir ou, le cas échéant, en
rapportant l’état d’avancement des ententes à conclure. Dans le cas des terres publiques, la
localisation doit être effectuée à l’arpentage primitif et le droit de propriété confirmé selon la
loi foncière en vigueur.

❖ Phase d’aménagement et de construction


Les activités d’aménagement et de construction et les opérations prévues (déboisement,
défrichage, brûlage, forage, excavation, dynamitage, creusage, remblayage, franchissement de
cours d’eau, enlèvement du sol arable, utilisation de machinerie lourde, utilisation d’herbicides
et de pesticides, démolition ou déplacement de bâtiments, etc.).

Les déblais et remblais (volumes approximatifs, provenance, transport, entreposage et


élimination).

Les eaux de ruissellement et de drainage (collecte, contrôle, dérivation et confinement).

Les émissions atmosphériques, s’il y a lieu (ponctuelles et diffuses).

Les résidus solides (types, volume, lieux et modes d’élimination, etc.).

Les installations et infrastructures temporaires connues et probables (chemins d’accès, points


de raccordement aux réseaux ou au milieu récepteur, aires d’entreposage et d’expédition,
équipements de traitement des eaux et des boues, sites de dépôt de matériaux secs, parcs pour
la machinerie, installations sanitaires, hébergement du personnel, cafétéria, bureaux
administratifs, aires de stationnement, etc.).

Les bâtiments et autres structures permanentes, ainsi que les installations connexes
(infrastructures routières, ferroviaires, portuaires et aéroportuaires, prises d’eau, garages et
entrepôts, aires de réception, de manipulation et d’entreposage, etc.).

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❖ Phase d’exploitation
Les activités et les modes d’exploitation (entretien des ouvrages, des aménagements et des
installations, aménagements paysagers, etc.).

Les procédés et équipements, ainsi que les schémas de procédé et les bilans de masse pour
chacune des étapes de production et de gestion des rejets, notamment les schémas de circulation
des eaux (de procédé, de refroidissement, sanitaires et pluviales) en relation avec les activités
génératrices de contaminants.

Les matières premières et les additifs (quantité, caractéristiques, entreposage, transport, etc.).

Les rejets liquides, solides et gazeux (quantité et caractéristiques physiques et chimiques


détaillées, localisation précise de leurs points de rejet) des activités (par exemple, les eaux de
procédé, de refroidissement et de ruissellement, la production d’énergie ou de vapeur), le bruit,
les odeurs, les émissions diffuses et les autres types de nuisance, ainsi que les équipements et
installations qui y sont associés (captage, épuration, traitement, dispersion, diffusion,
élimination, contrôle, réception, entreposage, manipulation, etc.).

Les mesures d’utilisation rationnelle et de conservation des ressources (réduction à la source,


amélioration de l’efficacité d’utilisation, réemploi, recyclage, valorisation par, entre autres, le
compostage).

L’engagement à fournir, quelques années avant la cessation des activités, les plans de fermeture
des installations ou de désaffectation des activités.

Autres renseignements :
- le calendrier de réalisation selon les différentes phases du projet
- la durée des travaux (dates et séquences généralement suivies)
- la main-d’œuvre requise
- les horaires de travail quotidiens
- la durée de vie du projet et les phases futures de développement
- les coûts estimatifs du projet et de ses alternatives.

8.3. Types d’impacts sur l’eau liés aux projets d’infrastructures

❖ Projet autoroutier
Les principaux effets sur l’eau d’un projet autoroutier sont les suivants :
- Modification ponctuelle du régime hydro-géomorphologique du fleuve en amont et en
aval immédiat de la tour de prise
- Perturbation de la stabilité des berges par le phénomène d’érosion

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- Mise en suspension des sédiments et modification de la turbidité des eaux,


- Déstabilisation des berges suite aux travaux de pose de la conduite, création de fouille
- Augmentation ponctuelle de la turbidité des eaux
- Pollution accidentelle des eaux par déversements des huiles de vidange des engins de
chantier
- Rehaussement des niveaux piézométriques de la nappe, risque d’inondations augmenté
- Augmentation des temps de submersion et de stagnation des eaux, prolifération de
moustiques
- Gêne visuelle et dégradation de l’environnement de vie des riverains
- Dégradation de la qualité des eaux par les risques de pollution accidentelle et des
pollutions liées au chantier (excréments- restauration)
- Infiltration de la pollution vers les nappes souterraines
- Raccordement des ouvrages de vidange et de trop-plein sur les collecteurs existants et
augmentation des risques de débordements et de stagnation des eaux, prolifération de
moustiques
- Perturbation ponctuelle de la faune aquatique au droit du fleuve.
- Perturbation de la circulation des eaux, courants climatiques ;
- Altération par l’écoulement d’eaux de ruissellement autoroutières chargées en matières
polluantes.
Les eaux souterraines ainsi que les milieux sauvages peuvent se développer en relation avec ces
facteurs. Ces altérations peuvent être liées aux terrassements, aux dépôts et aux infiltrations de
matières polluantes (métaux lourds, composés hydrocarbonés).

❖ Projet de barrage
Les principaux effets sur l’eau d’un projet de barrage sont les suivants :

• Effets prévisibles :
- la perte de zones naturelles dans le périmètre du lac artificiel ;
- la modification des différents facteurs physico-chimiques de l’eau à hauteur et en aval
du barrage et répercussions sur la vie aquatique (substrat, flore ou végétation, poissons)
;
- l’effet géomorphologique (profil de la vallée et du lit de la rivière) ;
- l’effet sur le paysage ;
- les effets liés au chantier et au dépôt de déblais en excès ;
- les effets sur le tourisme et les possibilités de loisirs (pêche, canotage).

• Effets imprévisibles :
- les accidents divers pouvant engendrer des pollutions, une dégradation des ouvrages
hydrauliques, des inondations, des glissements de terrain, des tremblements de terre.

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Parmi les effets sur l’environnement d’un projet, on peut distinguer, d’une manière générale :
- des effets prévisibles, comme dans le cas de la plupart des effets mentionnés dans une
EIE. Ces effets peuvent être plus ou moins localisés et leur intensité est estimée
quantitativement ou qualitativement ;
- des effets imprévisibles ou accidentels, qu’on ne peut pas localiser et dont on ne peut
estimer l’intensité par définition. Bien souvent, on n’en soupçonne même pas
l’éventualité.

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9. EVALUATION ENVIRONNEMENTALE DES POLITIQUES, STRATEGIES,


PROGRAMMES, PROJETS DE GENIE CIVIL

9.1 Cadre général de l’évaluation environnementale des politiques, stratégies,


programmes et projets

Les politiques, stratégies et programmes sont d’un ordre plus stratégique. Ils déterminent une
approche générale à suivre pour atteindre un objectif. L’Evaluation Environnementale
Stratégique s’applique à ces niveaux plus stratégiques et intègre en amont les considérations
environnementales.

L’Étude d’impact environnemental et social (EIES) s’applique aux projets, qui concrétisent les
politiques, les stratégies et les programmes. Les projets sont à ce stade bien définis, avec des
spécifications bien précises (aspects techniques, localisation, etc.).

9.1.1 Quelques exemples de politiques/programmes/projets et évaluation


environnementale

La SONEB va construire un nouveau système d’aqueduc qui nécessitera le déplacement


d’environ 600 ménages et demandera à ce que le trafic automobile soit détourné durant de longs
mois. Que recommandez à la SONEB ? Est-ce une évaluation environnementale (EE) d’une
politique, d’un programme ou d’un projet ?

Les géologues de plusieurs entreprises pétrolières désirent faire de la prospection pour évaluer
la viabilité financière d’un vaste réservoir de gaz naturel dans le sous-sol d’un large territoire
situé en zone rurale et urbaine.

Le ministère a accordé des permis de prospection, mais pas encore d’exploitation. Le


gouvernement désire encadrer ces activités par un processus d’EE. En tant qu’expert, que
recommanderiez-vous ? Est-ce une évaluation environnementale pour une politique
gouvernementale, un programme ou un projet ?

Le gouvernement du Bénin désire augmenter les revenus des producteurs de Coton du


Département de l’Alibori à l’aide de l’irrigation et d’autres solutions d’économie d’eau.
Plus d’une trentaine de communautés seront impliquées dans ces activités. Chaque
communauté a des caractéristiques environnementales et socioéconomiques particulières. Que
recommandez-vous au gouvernement ? Est-ce une évaluation environnementale d’une
politique, d’un programme ou d’un projet ?

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Notes de cours de l’évaluation environnementale, UNSTIM/ENSTP, 2019-2020

9.1.3 Evaluation environnementale au cours de la phase de définition du


projet : tri préliminaire (screening)

Le tri préliminaire est un type d’Evaluation Environnementale simple réalisée par les experts
(Bailleurs de fonds). Il Mène à la définition de la catégorisation d’un projet ou à la définition
des différentes études qui devront être menées pour définir les impacts environnementaux du
projet. Le screening permet de faire le cadrage d’une étude d’impact environnementale du
projet.

Le tri préliminaire est l’étape du processus d’évaluation environnementale au cours de laquelle


le bailleur de fond (ou dans certains cas le maître d’ouvrage) détermine la nécessité d’une étude
environnementale et, le cas échéant, son envergure.

La catégorisation du projet sera faite en fonction du type, de l’emplacement, du degré de


sensibilité et de l’échelle et de l’ampleur des incidences environnementales potentielles du
projet : Catégories A, B, C, Fi (Banque Mondiale) ; catégories 1, 2, 3 (BAD).

9.1.3.1 Résultats du screening


Le projet ne nécessite pas d’étude environnementale additionnelle (Catégorie C ou 3) ;
Le projet nécessite une étude environnementale réduite, simplifiée (EIES) (Catégorie B ou 2) ;
Le projet nécessite une étude environnementale approfondie (EIES). (Catégorie A ou 1).
Si l’opération implique un investissement de fonds de la Banque, par le truchement d’un
intermédiaire financier, dans des sous-projets qui peuvent aboutir à un impact environnemental
négatif (Catégorie FI).

Dans ce cas, chaque FI examine les sous-projets proposés et veille que les sous-emprunteurs
mènent une étude environnementale appropriée pour chaque sous-projet.

Projet de catégorie A : Probabilité d’avoir des impacts environnementaux négatifs sensibles,


divers, sans précédent. Ces impacts peuvent affecter une zone plus vaste que les sites ou les
installations soumises aux travaux physiques.

Exemple de projet de catégorie A : Construction d’une nouvelle route ou d’un barrage


hydroélectrique.

Projet de catégorie B : Ces impacts négatifs sont moins graves que ceux des projets de la
catégorie A; ils sont spécifiques au site ; peu d’entre eux, le cas échéant, sont irréversibles, et
dans la plupart des cas, les mesures d’atténuation sont immédiatement prises.

Exemple de projet de catégorie B : Réparation d’une route existante sans modifier le tracée
ni la largeur de la route.

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Notes de cours de l’évaluation environnementale, UNSTIM/ENSTP, 2019-2020

Projet de catégorie C : Probabilité de provoquer peu ou pas d’impacts environnementaux


négatifs.

Exemple de programme de catégorie C : financement d’un programme d’appui institutionnel


dans le secteur de la finance publique.

9.1.3.2 Facteurs affectant le tri préliminaire


Le type du projet : le projet ou certaines de ces composantes présentent des risques
environnementaux inhérents ;
Emplacement du projet : à proximité des zones à grande importance environnementale,
sociale ou culturelle ;
Sensibilité : Les impacts peuvent être irréversibles, ou l’environnement peut être sensible aux
changements ;
Echelle : ampleur des impacts environnementaux et sociaux
Le type du projet : le projet ou certaines de ces composantes présentent des risques
environnementaux inhérents ;
Emplacement du projet : à proximité des zones à grande importance environnementale,
sociale ou culturelle ;
Sensibilité : Les impacts peuvent être irréversibles, ou l’environnement peut être sensible aux
changements ;
Echelle : ampleur des impacts environnementaux et sociaux.

9.1.4 Evaluation environnementale au cours de la phase de définition du


projet : Cadrage (Scoping)

➢ Similaire au screening mais plus détaillé; le screening permet de définir les termes de
référence d’une EIES ou d’une EE sectorielle;
➢ il permet d’identifier les enjeux majeurs et les zones écologiques fragiles et de définir
les modalités d’étude;
➢ l’objectif du cadrage est de concentrer les ressources disponibles pour la réalisation de
l’EIES au niveau des éléments significatifs.

9.1.5 Evaluation environnementale au cours de la phase de planification du


projet : Etude d’Impact Environnementale et Sociale

L’Etude d’Impact Environnementale et Sociale (EIES) est un instrument de planification qui


prend en compte l’ensemble des facteurs environnementaux qui seront touchés par le projet.
Elle se concentre sur les éléments vraiment significatifs et considère les intérêts et les attentes
des parties prenantes. L’EIES éclaire les choix et les prises de décision.

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Notes de cours de l’évaluation environnementale, UNSTIM/ENSTP, 2019-2020

L’EIES n’est pas un document opérationnel en soi, il sert de base à la préparation du Plan de
Gestion Environnementale et Sociale (PGES), qui est un document opérationnel.
La préparation d’un PGES est obligatoire pour les projets de catégories A et B. Le PGES est
également obligatoire chaque fois qu’une EIES est nécessaire. Certains projets requièrent
seulement un PGES si les répercussions environnementales du projet jugées faibles.

Exceptionnellement, certains projets de catégorie C requiert un PGES mais cela est à la


discrétion du Team Task Leader. Ce cas se présente lorsqu’un doute subsiste sur la vulnérabilité
du milieu ou si les activités du projet ne sont pas bien définies.

9.1.5 Evaluation environnementale au cours de la phase de planification du


projet : Cadre de Gestion Environnementale et Sociale

Un Cadre de Gestion Environnementale et Sociale (CGES) est élaboré lorsque :


✓ les activités du projet ne sont pas bien définies et qu’il est impossible d’en évaluer
l’impact avec une précision suffisante ;
✓ lorsque le programme est évalué et que les projets seront définis au fur et à mesure de
la réalisation du programme ;
✓ lorsqu’un intermédiaire financier finance des projets avec de l’argent de la banque.

9.1.6 Evaluation environnementale au cours de la phase de l’exécution du


projet : surveillance environnementale et suivi environnemental

La surveillance environnementale et le suivi environnemental sont les types d’évaluation


environnementale exécutés au cours de l’évaluation environnementale.

La surveillance environnementale est une surveillance systématique et continue de la mise


en œuvre des obligations contractuelles de l’entreprise (tirées à partir du PGES, prescriptions
environnementales incluses dans le contrat, etc.) reliées à la protection de l’environnement et
aux aspects sociaux. La surveillance environnementale est quotidienne.

Le suivi environnemental est une prérogative du gestionnaire du projet ou du ministère de


tutelle du projet, ou de l’entité qui aura à gérer l’investissement une fois réalisé. Le suivi doit
être réalisé par une personne formée à cette fin.

Le suivi environnemental se fait sur une base régulière mais non obligatoirement systématique
(mensuel, trimestriel, etc).

Le suivi environnemental vise à :


✓ s’assurer que le CGES/PGES est respecté dans l’exécution du projet;

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✓ vérifier la mise en œuvre des mesures environnementales tant au point de vue qualitatif
que quantitatif;
✓ vérifier si les prédictions se sont réalisées.

9.1.7 Evaluation environnementale au cours de la phase de l’exécution du


projet: inspection environnementale

L’inspection environnementale est la prérogative du responsable en charge de la réglementation


environnementale.

Dans les projets financés par les partenaires financiers ; cette réglementation est double; celle
du pays et celle du partenaire financier. Le projet peut donc être sujet à des inspections
environnementales venant des deux institutions.

L’inspection environnementale permet de :


✓ juger du respect de l’application des mesures découlant des règles établies par la
réglementation nationale applicable et/ou celle du partenaire financier ;
✓ déterminer l’écart de l’application des mesures en fonction des engagements des lois et
des règlements applicables ;
✓ conclure des recommandations et/ou sanctions spécifiques.

9.1.8 Evaluation environnementale au cours de la phase de l’exécution du


projet : audit environnemental

L’audit environnemental est habituellement réalisé sur des travaux terminés. Les objectifs de
l’audit environnemental sont :
✓ identifier et évaluer les éléments du projet qui, de par leur nature, peuvent avoir des
répercussions sur l’environnement naturel et humain et qui peuvent contrevenir aux
règles définies par les bailleurs de fonds;
✓ mettre en conformité, avec les textes applicables (politiques de sauvegarde), un projet
qui a débuté sans prendre en compte les exigences environnementales.

9.1.9 Evaluation environnementale au cours de la phase de l’exécution du


projet: Réception environnementale de chantier

La réception environnementale de chantier permet de vérifier que :


✓ l’ensemble des engagements contractuels au regard de l’environnement ont été
respectés ;
✓ les sites aménagés et/ou construits sont exempts de matières résiduelles ou autres ;
✓ les plaintes, le déplacement de populations, dédommagements, etc. ont été traités
conformément aux exigences des politiques de sauvegarde.

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Notes de cours de l’évaluation environnementale, UNSTIM/ENSTP, 2019-2020

Le résultat de la réception environnementale de chantier autorise de donner quitus ou non au


contractant qui lui permettra le cas échéant de retirer son dépôt de garantie.

9.1.10 Evaluation environnementale au cours de la phase d’achèvement du


projet : Evaluation du PGES/CGES et des effets/impacts environnements et
sociaux

A la fin du projet, l’évaluation environnementale vise à :


✓ évaluer le niveau de mise en œuvre des mesures prévues dans le PGES/CGES;
✓ analyser le niveau de réalisation des prédictions réalisées dans le PGES/CGES ;
✓ évaluer les effets/impacts environnementaux et sociaux du projet;
✓ dégager les changements environnementaux et sociaux majeurs induits par
l’exécution du projet ;
✓ faire une synthèse des leçons apprises par rapport au PGES/CGES et aux autres aspects de
l’évaluation environnementale.

9.2 Evaluation environnementale des projets d’infrastructures

Les deux étapes essentielles de l'évaluation environnementale des plans et programmes


(notamment des infrastructures) permettent, pour la première, d’identifier les enjeux
environnementaux (richesse, fragilité et potentialités des territoires concernés) et pour la
seconde, d'évaluer les effets des scénarios envisagés afin d’orienter le choix vers le scénario le
plus favorable.

9.2.1 Principes généraux

9.2.1.1 Méthodes d’évaluation adaptées


Les méthodes d'évaluation environnementale des infrastructures ne peuvent être simplement
transposées à partir des méthodes classiques utilisées dans les études d'impact des projets et ce
pour deux raisons majeures :
✓ les enjeux à prendre en compte ne sont pas de même nature, n'ont ni la même échelle ni
le même degré de précision et s'étendent aux dimensions sociale et économique du
développement durable.
L’évaluation :
- s'intéresse à des enjeux globaux (effet de serre, maintien de la biodiversité,
conservation des espaces naturels, risque pour la santé) qui ne peuvent plus être
appréhendés à l'échelle des projets eux-mêmes,
- intègre ces enjeux en amont dans la conception de la politique des transports et
des décisions de planification qui en découlent ;

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Notes de cours de l’évaluation environnementale, UNSTIM/ENSTP, 2019-2020

✓ la zone d'étude des programmes d’infrastructure est généralement trop vaste (le territoire
national, une région, un ou plusieurs départements, voire un territoire transfrontalier) et
les paramètres de l'environnement à analyser sont trop nombreux pour qu'une approche
exhaustive, tant de l'état initial de l'environnement que de l'ensemble des impacts, puisse
être préconisée.

Ainsi, une double simplification s'impose pour apporter aux décideurs des informations
pertinentes dans des délais et à un coût acceptables :
✓ une approche particulière de l'état initial de l'environnement à travers un petit nombre
d'indicateurs traduisant les enjeux environnementaux ;
✓ une modélisation des atteintes potentielles de ces interventions sur l'environnement.
9.2.1.2 Profil environnemental (identification des enjeux environnementaux)
Un enjeu environnemental désigne la valeur prise par une fonction ou un usage, un territoire ou
un milieu au regard des préoccupations écologiques, patrimoniales, sociologiques, de qualité
de la vie et de santé. Définir un enjeu, c'est déterminer les biens, les valeurs et fonctions
environnementales qu'il n'est pas acceptable de voir disparaître ou se dégrader, disparitions ou
dégradations pour lesquelles aucune compensation ne saurait être trouvée.

Parmi le champ des problèmes environnementaux potentiels, on identifie un nombre restreint


mais significatif d'enjeux environnementaux. Au niveau de l'évaluation environnementale des
plans et programmes d’infrastructures, les enjeux doivent :
✓ servir d'éléments d’orientation,
✓ fixer des objectifs à atteindre (par exemple, en matière d'émissions atmosphériques ou
de niveau de bruit à ne pas dépasser),
✓ contribuer à éliminer certaines solutions entraînant des effets irréversibles.

L'enjeu environnemental part d’un diagnostic établissant un inventaire de problèmes (milieux


menacés, paysages dégradés, pollution importante) pour arriver à un projet global pouvant
orienter ou réorienter les choix : intermodalité, solutions facilitant le développement local ou
permettant une requalification du patrimoine naturel et paysager. Les enjeux environnementaux
peuvent être hiérarchisés au regard d'un référentiel spatial :
✓ au niveau stratégique, on retiendra les enjeux d'ordre national, régional ou
d'agglomération,
✓ au niveau des projets, le référentiel sera d'ordre plus local, sauf pour les projets les plus
importants dont l'évaluation environnementale se rapproche de celle des plans et
programmes.

Les enjeux peuvent s'apprécier par rapport à diverses valeurs :

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✓ les valeurs patrimoniales liées à la biodiversité sont relatifs aux grands écosystèmes
nécessaires aux équilibres biologiques, milieux et paysages remarquables (du fait de
leur rareté ou de leur diversité) ;
✓ les critères réglementaires sont en en liaison avec les engagements de l'État en matière
récentes lois françaises sur l'eau, l'air et le bruit fixant des objectifs de limitation ou de
réduction) ;
✓ la gestion acceptable du risque intervient eu égard à certains risques majeurs qu’ils
soient naturels (inondations, glissements de terrain) ou technologiques (proximité d'une
industrie produisant ou stockant des matières dangereuses) ;
✓ les valeurs sociétales sont fonction de la valeur accordée par la société à certains grands
principes (le principe de précaution, le caractère renouvelable des ressources naturelles,
le droit des générations futures à disposer d'un environnement préservé, le droit à la
santé et tout principe compatible avec le développement durable).

Les enjeux majeurs généralement identifiés comme significatifs au regard de l'évaluation


environnementale des plans et programmes d'infrastructures de transport sont le maintien de
la biodiversité, la préservation de la qualité de l’ambiance sonore, de la qualité des eaux
et de la qualité de l’air, la gestion des ressources primaires et celle des risques naturels et
technologiques.

9.2.2 Evaluation des effets

L’évaluation environnementale doit porter sur :


✓ les effets directs des grands principes de liaison ou de déplacements,
✓ l'ensemble des effets indirects sur le territoire qu'ils engendrent, tels que les effets
structurants se traduisant par l’accélération de l'urbanisation, l’installation de zones
d'activités, le fractionnement de l'espace, etc.
✓ et les effets globaux et territoriaux.

Les effets globaux peuvent être évalués en terme de masse de polluants (gaz à effet de serre,
matières en suspension, etc.) émis dans les milieux récepteurs (atmosphère, milieux
aquatiques).

Les effets territoriaux mesurent l'impact sur les espaces représentant des enjeux
environnementaux. On évalue, par exemple :
✓ la consommation d'espace induite par les infrastructures projetées sur la conservation
des espaces les plus intéressants au titre de la biodiversité ;
✓ les conséquences indirectes des grands couloirs de liaison sur la concentration des
équipements et des activités, sur le niveau des nuisances produites (bruit, pollution
atmosphérique, banalisation des paysages) et les effets qui en découlent sur la santé et
le cadre de vie des populations.

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Sur la base de différents indicateurs d’impact, les effets globaux et territoriaux, directs et
indirects, peuvent être évalués, selon les outils à disposition :
✓ soit quantitativement, par exemple en comparant les flux de polluants au regard des
seuils acceptables et des objectifs de rejets totaux de pollution fixés par la
réglementation nationale ou par des conventions internationales par lesquelles le pays
est engagé ;
✓ soit qualitativement, en confrontant les implications des schémas aux objectifs
prioritaires de protection de l'environnement. Par exemple, la consommation ou le
fractionnement des espaces naturels par les plans et programmes d’infrastructures
affectent-ils de manière irréversible les actions entreprises au titre de la politique de
conservation des sites désignés selon les directives « Habitats » et « Oiseaux » dans le
cadre du réseau Natura 2000 ?

Le dépassement avéré de normes ou de seuils (évaluation quantitative) ou l’incompatibilité avec


des enjeux environnementaux majeurs (évaluation qualitative) impliquent alors l'étude et la
comparaison de scénarios contrastés proposant des logiques d'aménagement différentes, des
changements de paramètres d'accessibilité, le report sur d'autres modes, des variantes
d’interconnexion et de grandes options de liaisons, ou encore de régulation de la politique des
transports.

9.2.3 Indicateurs d’enjeux et d’effets

Les enjeux environnementaux peuvent être décrits par des indicateurs d'enjeux spécifiant la
qualité de l'environnement et des ressources naturelles et exprimant les tendances observées
dans l'état physique ou biologique du milieu naturel ou humain.

Evaluer les effets de scénarios des plans et programmes d’infrastructures nécessite de mettre au
point une série d’indicateurs d’effets adaptés qui sont des variables ou groupe de variables
associées dont certaines valeurs ou certains états permettent d'évaluer l’effet du plan ou du
programme sur un enjeu environnemental donné.

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Tableau VIII : enjeux, indicateurs d'enjeux et indicateurs d'effets retenus dans l'évaluation des
effets de plans et programmes de transport

La définition des indicateurs d’effets doit répondre à plusieurs exigences relatives à :


✓ la nature de l'évaluation : elle ne vise pas des projets d'infrastructures ponctuels mais
un principe de liaison stratégique dont la représentation territoriale n'est que
schématique ;
✓ la pertinence des indicateurs : ils doivent permettre d’évaluer les effets sur l’ensemble
des enjeux environnementaux majeurs ;
✓ l’échelle spatiale : l’évaluation peut être menée à une échelle qui se situe entre le
1/1 000 000 et le 1/100 000, ce qui élimine les indicateurs d'effet territoriaux dont la
représentation spatiale est négligeable à l'échelle cartographique utilisée ou dont la
dimension est si faible qu'elle permet d'être facilement évitée lors de la recherche
ultérieure de corridors ou de fuseaux ;

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✓ la réplicabilité : les indicateurs doivent être applicables ou adaptables à l’évaluation de


l’ensemble des différents modes de transport afin de permettre des comparaisons
objectives ;
✓ l'échelle temporelle : elle permet de sélectionner les indicateurs d'effets dont la validité
et la pertinence sont pérennes, à l'horizon du développement et de la maturité des plans
et programmes.

9.2.4 Méthode à l'échelle régionale ou nationale

La méthode vise l’évaluation des effets des plans et programmes d’infrastructures sur quatre
indicateurs concernant des enjeux environnementaux majeurs. En effet, une part du territoire
national demeure à l'écart de l'urbanisation et de l'aménagement, notamment des grandes
infrastructures de transport. Elle constitue un ensemble d'espaces patrimoniaux ayant pour
caractéristiques de n’être ni fragmentés, ni contraints par des nuisances majeures altérant la
qualité de la biodiversité, de l'ambiance sonore, de l'eau et de l'air.

L'objectif primordial consiste à préserver un accès démocratique et durable à la nature et au


silence, à l'eau propre et à l'air pur, en conservant sur le long terme, les zones nécessaires aux
équilibres biologiques, les zones tranquilles et exemptes de pollution de l'eau et de l'air
nécessaires au bien-être et à la qualité de vie de la population.

Or, le développement des infrastructures risque de les faire disparaître, à moyen terme, par
fragmentations successives.

En conséquence, la méthode proposée favorise l'évaluation des effets des réseaux de transport
sur ces espaces au travers de quatre enjeux majeurs :
✓ maintenir la biodiversité,
✓ préserver une ambiance sonore de qualité,
✓ préserver la qualité des eaux superficielles et souterraines,
✓ maintenir la qualité de l'air.

9.2.5 Maintenir la biodiversité

La biodiversité est en partie liée à la diversité des milieux et des paysages (en considérant
comme indice de biodiversité le nombre d'espèces par unité de surface). Elle revêt plusieurs
fonctions à savoir : la production (air, sols, eau et ressources énergétiques), la stabilisation des
grands équilibres et cycles naturels, le stockage des ressources énergétiques et « sécurité » en
préservant la diversité génétique.

La biodiversité représente l'extrême richesse constituée par l'ensemble des organismes vivant
de la planète, englobant à la fois les individus et leurs relations fonctionnelles. Tous les niveaux

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Notes de cours de l’évaluation environnementale, UNSTIM/ENSTP, 2019-2020

d'organisation du vivant sont concernés par la diversité biologique, du plus complexe au plus
simple : les milieux et écosystèmes, les espèces, les individus et les gènes.

La fragmentation des habitats naturels décrit le phénomène de désintégration d'une certaine


superficie d'un milieu ou d’un espace donné, en habitats plus petits et séparés les uns des autres.
Les infrastructures linéaires de transport conçues en réseaux ont pour principal effet de
fragmenter le territoire et donc de dégrader la biodiversité selon quatre effets différents : le
morcellement, l'insularité, l'effet lisière et la coupure. Mettre en évidence les territoires les plus
sensibles aux effets des réseaux d’infrastructures de transport, c’est d'abord identifier les
territoires non fragmentés d’un intérêt majeur du point de vue de la biodiversité.

9.2.6 Préserver l’ambiance sonore

L'évolution de la qualité de l'ambiance sonore sur un territoire reste peu favorable si l'on
considère les perspectives d'accroissement des trafics routier, ferroviaire et aérien futures.
Aussi, la préservation de zones d’étendues suffisantes ayant vocation à constituer des zones
tranquilles est-elle le véritable enjeu environnemental et social de demain. Les zones tranquilles
peuvent être définies comme les espaces non fragmentés du territoire qui ne sont pas soumis à
la pression sonore des activités humaines.

Compte tenu du caractère conventionnel de l'indicateur retenu dû à l'échelle macroscopique de


l'évaluation, les valeurs calculées (superficie des zones tranquilles, par exemple) :
✓ ne sauraient avoir de valeur dans l'absolu,
✓ ne peuvent être utilisées qu'à des fins de comparaisons de plusieurs scénarios, au niveau
national.
La méthode peut être améliorée en estimant les empreintes sonores et donc, par soustraction,
les zones tranquilles, à partir des trafics réels ou estimés et non plus d'une évaluation forfaitaire.

9.2.7 Préserver la qualité des eaux

L'eau fait partie du patrimoine commun de toute nation. La protection, la mise en valeur et le
développement des ressources utilisables superficielles et souterraines, dans le respect des
équilibres naturels, sont d'intérêt général. Le maintien de l'intégrité de leurs fonctions qui
garantit la pérennité de la ressource tant en quantité qu'en qualité est un véritable enjeu national
et européen puisqu'une récente directive cadre relative à l'eau impose la création de bassins
hydrographiques internationaux.

La réglementation nationale sur l'eau a permis de fixer un certain nombre d'objectifs de qualité
des eaux superficielles qui sont appliqués dans les schémas directeurs d'aménagement et de
gestion des eaux (SDAGE) mais il existe encore un écart non négligeable entre la qualité
actuelle et ces objectifs.

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Notes de cours de l’évaluation environnementale, UNSTIM/ENSTP, 2019-2020

Les eaux souterraines sont présentes sur l’ensemble du territoire national, dans des nappes qui
constituent à la fois un « plan » de distribution et un réservoir. Leur stock présente une très
grande inertie au plan de la quantité comme de la qualité en raison de la lenteur des écoulements
qui les affectent. La protection naturelle des nappes au regard des pollutions localisées,
chroniques, saisonnières ou accidentelles est très hétérogène et la résorption d'une pollution est
difficile et lente.

9.2.8 Maintenir la qualité de l’air

S'agissant de la pollution atmosphérique, la part de responsabilité des transports dans les


émissions globales va croissant. Cette situation paraît d'autant plus préoccupante qu'elle fait
subir des doses de polluants notables à une population nombreuse travaillant ou habitant en
milieu fortement urbanisé.

Par ailleurs, les accords internationaux sur la réduction des gaz à effet de serre conduiront dans
un avenir proche à une limitation de leurs émissions qui s'exercera significativement sur le
secteur des transports (en 2008, les nouveaux véhicules ne devront pas émettre plus de 140
g/km de CO2, contre environ 180 g/km aujourd'hui). Or l'augmentation continue des véhicules-
kilomètres effectués par les citadins implique, si rien n'est fait pour en atténuer les effets, un
accroissement corrélatif des consommations d'énergie et de la production du gaz carbonique.

Cette pollution atmosphérique se ressent à plusieurs échelles. En effet, les polluants voyagent
dans l’atmosphère - ils diffusent par turbulence - et leurs concentrations résultantes sont
toujours variables dans l'espace et dans le temps. Les effets induits par l'émission des substances
polluantes dans l'atmosphère sont donc variables de par leur nature, la durée et le champ
géographique de leur impact. On distinguera ainsi des effets planétaires, régionaux et locaux.

✓ Effets planétaires
La combustion des carburants fossiles produit du dioxyde de carbone (CO2) qui, accumulé dans
l'atmosphère, est à l'origine de l'effet de serre, lequel induit un réchauffement de la planète.
D'autres gaz (CFC, HFC, CH4 et N2O) ont les mêmes effets mais le CO2 présente, de loin, la
plus forte contribution à l'effet de serre. Les émissions de NO, COV et CO contribuent aussi à
l'accroissement de l'ozone troposphérique (qui est aussi un gaz à effet de serre) et donc de façon
indirecte à l’effet de serre.

✓ Effets régionaux
La combustion des carburants d'origine fossile a des effets régionaux qui résultent
principalement du rejet dans l’atmosphère de polluants ayant des effets acidifiants et
eutrophisants tels que les oxydes d'azote et les oxydes de soufre. En outre, ces polluants - et en
particulier les oxydes d’azote - s’associent aux composés organiques volatiles pour produire,

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Notes de cours de l’évaluation environnementale, UNSTIM/ENSTP, 2019-2020

en présence d’un rayonnement solaire puissant, de l’ozone troposphérique par voie


photochimique qui a la particularité de se former non pas sur les sites de rejet des polluants
précurseurs mais à cinquante ou cent kilomètres de là, sous le vent. Transportés dans la
troposphère, ces gaz induisent des impacts sur l'environnement à des distances éloignées (des
centaines de kilomètres) de leur lieu de production. Ainsi, les problèmes de pollution régionale
Les plus visibles sont, dans les régions ensoleillées, la formation de l'ozone troposphérique en
basse altitude qui est le composant le plus important de ce que l’on nomme communément le
smog photochimique.

✓ Effets locaux
Les effets locaux sont similaires aux effets régionaux, mais généralement plus intenses et
impliquent davantage les effets du CO, et des poussières pouvant contenir toutes sortes de
polluants dits « traces » (métaux lourds, hydrocarbures aromatiques polycycliques, etc.).

L’évaluation des effets, quelle que soit l’échelle à laquelle on se place, est théoriquement
toujours possible en utilisant un processus de modélisation. Celle-ci est encore absolument
insatisfaisante à l’échelle locale ou régionale et fait encore l’objet de travaux de recherche et de
développement à l’échelle globale.

A l’échelle globale ou planétaire, une modélisation du transfert de polluants dans l'atmosphère


devrait en principe permettre d’estimer l'impact de ces polluants sur l'environnement, en terme
de concentration en polluants en tout point du territoire. Une telle modélisation est
théoriquement possible mais, à l'échelle de l'évaluation environnementale de plans et de
programmes, elle nécessiterait la mise en place de moyens techniques disproportionnés par
rapport aux résultats attendus (certains moyens techniques ne sont d'ailleurs pas encore
disponibles de façon opérationnelle et ils sont surtout réservés à des études de pollution
atmosphérique à l’échelle d’un hémisphère terrestre). Faute de modélisation, on s’attachera à
comparer des scénarios en prenant en compte uniquement des flux rejetés (sans chercher à
estimer des concentrations résultantes) :
✓ les émissions de CO2 , polluant majeur dans l’effet de serre,
✓ les émissions de NOx qui contribuent à l’augmentation du pouvoir oxydant de
l’atmosphère,
✓ la consommation d’énergie primaire.

A l’échelle régionale, il commence d’être possible de modéliser, par exemple les effets en terme
de concentrations résultantes en ozone et de comparer les effets induits par différents scénarios
(choix de corridors d’infrastructure, PDU, etc.). On favorisera les scénarios permettant de
réduire les flux de CO2 et de NOx et les consommations d’énergie.

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Notes de cours de l’évaluation environnementale, UNSTIM/ENSTP, 2019-2020

A l’échelle locale, la modélisation est possible. Il est toutefois recommandé de ne pas s’appuyer
uniquement sur les résultats de la modélisation et de prendre en compte quelques considérations
de bon sens :
✓ le flux de CO2 n’a plus une importance majeure à ce niveau (l’effet de serre se situe à
une échelle beaucoup plus importante) ;
✓ les émissions de NOx (qui conditionnent - en association avec les émissions de COV -
la formation d’ozone photochimique) ont une importance majeure ;
✓ la consommation d’énergie restera toujours un élément clé de toute stratégie.

9.3 Evaluation environnementale des documents et projets d’urbanisme

Depuis le milieu des années 70, le droit de l’environnement et le droit de l’urbanisme ont
profondément évolué pour assurer la prise en compte des considérations environnementales
dans les choix d’aménagement des territoires.

L’évaluation environnementale des documents d’urbanisme est une démarche qui contribue à
placer l’environnement au cœur du processus de décision, condition d’un développement
durable. Le fait d’interroger l’opportunité des décisions d’aménagement en amont de la
réalisation des projets s’inscrit dans un objectif de prévention des impacts environnementaux
et de cohérence des choix. Elle n’est pas une démarche isolée, mais elle s’inscrit dans un
processus d’intégration de l’environnement qui vise à accompagner de manière proportionnée
chaque niveau de décision (c’est-à-dire que plus une orientation ou un projet se précise, plus
l’évaluation peut s’affiner).

Pour remplir son rôle, l’évaluation environnementale doit être conduite conjointement à
l’élaboration du document d’urbanisme, en accompagnant chaque étape de son élaboration. Elle
doit donc être initiée en même temps que l’élaboration du document, et être approfondie
progressivement au fur et à mesure que les orientations se précisent.

9.3.1 Fondements de l’évaluation environnementale des documents


d’urbanisme

L’évaluation doit permettre de comprendre :


- les orientations et objectifs environnementaux qui s’imposent au territoire sont pris en
compte et déclinés par le document d’urbanisme,
- les enjeux environnementaux du territoire sont intégrés par le document d’urbanisme, à
la fois en termes de valorisation de ses potentialités et atouts, et de prise en compte et
d’amélioration de ses fragilités,
- les options envisagées pour l’aménagement et le développement du territoire,
- les dispositions et règles que le document instaure en matière d’environnement.

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Notes de cours de l’évaluation environnementale, UNSTIM/ENSTP, 2019-2020

L’évaluation environnementale n’aborde pas les thématiques environnementales uniquement


de manière sectorielle. Elle doit identifier les interactions pouvant exister entre elles, pour
valoriser des synergies d’actions possibles (par exemple préservation de la biodiversité et lutte
contre les inondations en maintenant des champs d’expansion de crues) ou anticiper des
contradictions potentielles (par exemple préservation du patrimoine et développement des
énergies renouvelables).

C’est aussi une approche transversale, dans le sens où elle analyse l’état de l’environnement et
son évolution, au regard de l’ensemble des dynamiques à l’œuvre sur le territoire : comment les
politiques d’aménagement du territoire portées par le document d’urbanisme impactent-elles
aujourd’hui l’environnement ? Quels leviers offrent-elles pour préserver et valoriser les
richesses naturelles ? Comment ces leviers peuvent-ils être traduits par le document
d’urbanisme ?

9.3.2 Phases de l’Evaluation environnementale des documents d’urbanisme

Les principales phases sont :


- Initier la démarche
- Identifier les enjeux environnementaux du territoire
- Accompagner l’élaboration du document d’urbanisme
- Vérifier la cohérence interne
- Assurer la cohérence externe
- Préparer le suivi ultérieur
- Restituer la démarche d’évaluation

❖ Initier la démarche
L’évaluation environnementale devant accompagner en continu l’élaboration du document
d’urbanisme, ses modalités doivent être définies en même temps que celles du document lui-
même. L’initiation de la démarche passe par :
- La préparation de l’évaluation et l’établissement d’un cahier des charges conjointement
à celui du document d’urbanisme ;
- L’établissement du bilan du document antérieur et pré-identifier les enjeux
Environnementaux.

❖ Identifier les enjeux environnementaux du territoire


L’état initial de l’environnement est une étape fondamentale qui conditionne la qualité de
l’ensemble de la démarche d’évaluation. Il a un double objectif. En donnant une vision objective
des enjeux environnementaux du territoire, il contribue à la construction du projet de territoire.
Il constitue aussi le référentiel sur lequel doivent s’appuyer les autres temps de l’évaluation
(analyse des incidences, cohérence interne et externe). Il s’agira de :

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Notes de cours de l’évaluation environnementale, UNSTIM/ENSTP, 2019-2020

- Dégager une vision stratégique et transversale de la situation environnementale du


territoire (figure 6)
- Approfondir l’état initial en fonction de la sensibilité du territoire et des orientations du
document d’urbanisme
- Construire le scénario environnemental de référence
- Formuler des enjeux hiérarchisés et territorialisés
- Assurer articulation et cohérence entre diagnostic et état initial de l’environnement.

Figure 6 : les thématiques environnementales de l’état initial de l’environnement

❖ Accompagner l’élaboration du document d’urbanisme


A chaque étape de la construction du document d’urbanisme, l’évaluation contribue à l’adapter
en analysant les incidences potentielles de sa mise en œuvre et en s’assurant que les enjeux
environnementaux sont pris en compte.
- Décrypter le document d’urbanisme ou les scénarios
- Qualifier et, dans la mesure du possible, quantifier les incidences
- Localiser les incidences
- Analyser les incidences cumulées
- Analyser la consommation d’espace, point clé de l’évaluation

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Notes de cours de l’évaluation environnementale, UNSTIM/ENSTP, 2019-2020

- Comparer des scénarios ou alternatives.

❖ Vérifier la cohérence interne


L’évaluation aide à traduire les enjeux environnementaux du territoire dans le document
d’urbanisme. Elle doit aussi vérifier que cette traduction est cohérente entre toutes les pièces
qui composent le document et que les dispositions prévues seront facilement applicables.

❖ Assurer la cohérence externe


Le rapport de présentation doit décrire l’articulation avec un certain nombre d’autres documents
d’urbanisme et plans ou programmes. Il doit également expliquer les choix retenus au regard «
des objectifs de protection de l’environnement établis au niveau international, communautaire
ou national ».

Il ne s’agit pas d’en faire une simple vérification a posteriori, mais bien d’assurer la cohérence,
la complémentarité voire la synergie entre des politiques publiques mises en œuvre à différentes
échelles.

❖ Préparer le suivi ultérieur


Après son approbation, la mise en œuvre du document d’urbanisme, et plus particulièrement
ses incidences et dispositions en matière d’environnement, devra être suivie puis évaluée. Il
s’agira de vérifier les hypothèses émises au cours de l’évaluation et de se donner les moyens
d’adapter le document et ses modalités d’application, en continu, en fonction des résultats de
ce suivi.

❖ Restituer la démarche d’évaluation


L’évaluation est une démarche qui accompagne l’élaboration du document d’urbanisme. Son
déroulement, ses apports mais aussi ses limites doivent être expliqués dans le rapport de
présentation.

9.3.3 Contenu de l'évaluation environnementale d'un document d'urbanisme

Le rapport doit présenter la méthode employée pour mener l’évaluation environnementale et


les difficultés éventuellement rencontrées. Il est préférable d’en faire une partie distincte et de
ne pas l’intégrer au résumé non technique. Il est ainsi donné toute son importance à cette partie,
qui doit permettre au lecteur, initié ou non, de comprendre le raisonnement mis en œuvre au
cours de l’évaluation (quels critères et quelle méthode pour identifier les enjeux, analyser les
incidences…).

C’est aussi la formulation d’un retour d’expériences qui pourra être utile au maître d’ouvrage
porteur du document d’urbanisme, ou à d’autres maîtres d’ouvrage.

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10 ETUDES DE CAS (PROJETS DES ETUDIANTS)

10.1 Surveillance environnementale du projet d’asphaltage dans la commune de


Bohicon

10.2 Surveillance environnementale du chantier de construction d’un collecteur dans la


ville de Bohicon

10.3 Surveillance environnementale du projet Asphaltage dans la ville d’Abomey

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Notes de cours de l’évaluation environnementale, UNSTIM/ENSTP, 2019-2020

CONCLUSION
L’évaluation environnementale est un outil pour la mise en œuvre du développement durable.
Il s’agit d’un processus dont les pratiques vont encore évoluer au fil des ans. Les impacts des
activités humaines sur l’environnement changent également. Il faudrait, dans cette optique,
continuer à avoir des balises efficaces pour préserver l’environnement. De nos jours,
l’évaluation environnementale est sans aucun doute un des instruments dont disposent les pays
et les institutions de développement.

L’effectivité de l’évaluation environnementale passe nécessairement par la multiplication


d’actions concrètes. Elle peut toutefois être limitée par des contraintes budgétaires,
institutionnelles et de ressources humaines.

Les contraintes budgétaires peuvent être liées aux ressources propres consacrées pour
l’évaluation environnementale. Des arbitrages sont parfois décidés en limitant les études au
minimum requis pour obtenir les autorisations nécessaires à leur implémentation. Malgré ces
contraintes, bien souvent objectives, il est utile de s’assurer que ce qui est fait correspond bien
aux exigences du moment en matière d’acceptabilité environnementale, sociale et économique.

Sur le plan institutionnel, le rythme des législations n’est pas corrélé avec celui des
connaissances et de l’évolution de la pratique de l’évaluation environnementale. Il faudrait alors
que les décideurs politiques puissent être réactifs pour permettre une synergie entre les lois et
règlements.

Le problème des ressources humaines dans le domaine doit être abordé sous l’angle de la
formation et du renouvellement des spécialistes. Les programmes de formation universitaire
devraient intégrer les méthodes et les outils de l’évaluation environnementale dans les
enseignements. La maîtrise de ces outils passera également par des stages pratiques dans les
milieux professionnels.

Un autre enjeu majeur, qu’il faut considérer et ne pas négliger, est la qualité des études faites
sur l’évaluation environnementale, en particulier les études d’impact. Cela suppose qu’il faut
valider des résultats qui soient conformes à ce qui est exigé par la loi. Or cette validation n’est
pas une opération facile ; elle exige de disposer de données fiables. En effet, comment peut-on
déterminer les effets anticipés, les impacts prévus et les mesures d’atténuation à proposer si les
informations sont indisponibles ou peu fiables ?

Il faut également évoquer la question des procédures d’évaluation environnementale. Celles-ci


peuvent varier d’un pays ou d’un organisme à l’autre. Une harmonisation est souhaitable dans
les grands ensembles économiques pour éviter une concurrence entre les pays. Cela favoriserait
un meilleur contrôle des activités dans chaque pays. Les échanges d’expertise seront également
plus faciles à mettre en œuvre.

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Notes de cours de l’évaluation environnementale, UNSTIM/ENSTP, 2019-2020

BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE

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d’aménagement de forêts et d’aires protégées : Guide sectoriel de réalisation d’une étude
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BAD (Banque Africaine de Développement), 2003. Lignes directrices pour l’évaluation


intégrée des impacts environnementaux et sociaux, 189 p.

BM (Banque Mondiale), IEPF (Institut de l’Energie et de l’Environnement de la Francophonie)


et Sécretariat Francophone de l’Association Internationale pour l’Evaluation d’Impact, 1999.
Manuel d’évaluation environnementale : Volume I Politiques, procédures et questions
intersectorielles. Banque Mondiale, Washington, 301 p.

Buchy M. & Hoverman B., 2000. Understanding public participation in forest planning. Forest
Policy and Economics, 1: 15-25.

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Canivet G., Lavrysen L. & Guihal D., 2006. Manuel judiciaire de droit de l’environnement.
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Commission européenne, 2004. Lignes directrices & Gestion de cycle de projets. Office de
Coopération EuropAid, 151 p.

Dominique Dron (2011) : Guide sur l'évaluation environnementale des documents d'urbanisme.
Collection « Références » du Service de l’Économie, de l’Évaluation et de l’Intégration du
Développement Durable (SEEIDD) du Commissariat Général au Développement Durable
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Djogbénou C.P., 2010. Analyse multicritère des Plans d’Aménagement et de Gestion


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Hockings, M., Stolton, S., Leverington, F., Dudley, N. et Courrau, J. 2008. Évaluation de
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Olander J.& Johannes E., 2011. Créer des Projets de Carbone Forestier : Vue d’ensemble et
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RB (République du Bénin), 2007. Loi n°2007-03 portant régime foncier rural en République
du Bénin. Cotonou, Bénin, 15 p.

RB (République du Bénin), 1999a. Loi N° 97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des
Communes en République du Bénin. Cotonou, Bénin, 15 p.

RB (République du Bénin), 1999b. Loi N° 97-028 du 15 janvier 1999 portant organisation de


l’administration territoriale de la République du Bénin. Cotonou, Bénin, 40 p.

RB (République du Bénin), 1998. Loi nº98-030 portant loi-cadre sur l’environnement en


République du Bénin, 62 p.

RB (République du Bénin), 1996. Décret n° 96-271 du 2 juillet 1996 portant modalités


d’application de la Loi n° 93-009 du 2 juillet 1993 portant régime des forêts en République du
Bénin. DFRN, Cotonou, Bénin, 24 p.

RB (République du Bénin), 1993. Loi n° 93-009 du 2 juillet 1993 portant régime des forêts en
République du Bénin. DFRN, Cotonou, Bénin, 26 p.

UICN (Union mondiale pour la nature), 2003. Renforcer la durabilité sociale des actions de
lutte contre la désertification : un manuel pour la réflexion. UICN, Gland, Suisse et Cambridge,
Royaume Uni, 140 p.

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2007. Guide méthodologique pour les études sur les impacts de la gestion des ressources
naturelles. USAID, Washington, 53 p.

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TABLE DES MATIERES


SOMMAIRE _______________________________________________________________ 2
PLAN DE COURS __________________________________________________________ 3
NOTES DE COURS _________________________________________________________ 5
INTRODUCTION ___________________________________________________________ 6
1. CLARIFICATION DES CONCEPTS _______________________________________ 7
2. BASES DE L’EVALUATION ENVIRONNEMENTALE ______________________ 10
2.1. Composantes de l’environnement ___________________________________________ 10
2.1.1. Air ________________________________________________________________________10
2.1.2. Eau _______________________________________________________________________10
2.1.3. Biodiversité _________________________________________________________________10
2.1.4. Etablissements humains _______________________________________________________11
2.1.5. Infrastructures _______________________________________________________________11
2.2. Principes de l’évaluation environnementale ___________________________________ 11
2.2.1. Prise en compte du développement durable ________________________________________11
2.2.2. Principe de la prévention ______________________________________________________11
2.2.3. Principe de la précaution _______________________________________________________11
2.2.4. Principes du pollueur-payeur ___________________________________________________12
2.2.5. Principe de la justice environnementale et l’équité ___________________________________12
2.2.6. Droit à l’information __________________________________________________________12
2.2.7. Participation du public ________________________________________________________13
2.2.8. Principe d’interconnexion entre les analyses _______________________________________13
3. FONDAMENTAUX DU DROIT DE L’ENVIRONNEMENT EN LIEN AVEC
L’EVALUATION ENVIRONNEMENTALE ____________________________________ 14
4. TYPES D’EVALUATION ENVIRONNEMENTALE _________________________ 14
5. AIR ET SANTE EN EVALUATION ENVIRONNEMENTALE _________________ 14
5.1. Notions importantes relatives à l’air et à la santé _______________________________ 15
5.1.1. Notions relatives à l’air ________________________________________________________15
5.1.1.1. Définition de l’air ____________________________________________ 15
5.1.1.2. Composition de l'air __________________________________________ 15
5.1.1.3. Mouvements de l’air _________________________________________ 16
5.1.2. Notions relatives à la santé _____________________________________________________16
5.1.2.1. Définition de santé ___________________________________________ 16
5.1.2.2. Déterminant de santé _________________________________________ 17
5.1.2.3. Indicateur de santé ___________________________________________ 17
5.1.3. Notions relatives à la qualité de l’air _____________________________________________18
5.2. Pollution de l’air ________________________________________________________ 18
5.2.1. Notions de base ______________________________________________________________18
5.2.2. Polluants de l’air _____________________________________________________________19
5.2.3. Contribution du secteur des BTP aux émissions de polluants___________________________21
5.2.3.1. Définition des activités prises en compte dans le cadre de l’étude ______ 21
5.2.3.2. Nature des polluants émis _____________________________________ 22
5.2.3.3. Part de la pollution atmosphérique imputable au secteur du BTP en France
23
5.2.3.4. Principaux polluants émis par type d’activité ______________________ 24
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5.2.3.5. Emissions et impact qualité de l’air des activités liées au bâtiment _____ 25
5.2.3.6. Emissions et impact qualité de l’air des activités liées aux travaux publics
29
5.2.3.7. Emissions et impact qualité de l’air liés au transport et à l’utilisation des
engins de chantiers ___________________________________________________ 34
5.2.3.8. Emissions et impact qualité de l’air liés à la gestion des déchets du BTP _ 36
5.3. Effets des différents polluants ______________________________________________ 37
5.3.1. Effet de la pollution atmosphérique sur les matériaux ________________________________37
5.3.2. Effet de la pollution atmosphérique sur la santé _____________________________________38
6. BIODIVERSITE EN EVALUATION ENVIRONNEMENTALE _________________ 39
6.1. Evaluation de la biodiversité _______________________________________________ 39
6.1.1 Richesse spécifique (R) ___________________________________________________________39
6.1.2 Indice de diversité de Shannon (H)___________________________________________________39
6.1.3 Equitabilité de Pielou (E) __________________________________________________________40
6.2 Paramètres dendrométriques ___________________________________________________ 40
6.2.1 Structure en diamètre _____________________________________________________________40
6.2.2 Structure verticale ________________________________________________________________42
6.2.3 Surface terrière moyenne (G) _______________________________________________________42
7. PAYSAGES ET PATRIMOINES EN EVALUATION ENVIRONNEMENTALE ___ 43
8. EAU EN EVALUATION ENVIRONNEMENTALE __________________________ 44
8.1. Description des variantes du projet __________________________________________ 44
8.2. Description des effets du projet sur les ressources en eau _________________________ 44
8.3. Types d’impacts sur l’eau liés aux projets d’infrastructures _______________________ 46
9. EVALUATION ENVIRONNEMENTALE DES POLITIQUES, STRATEGIES,
PROGRAMMES, PROJETS DE GENIE CIVIL __________________________________ 49
9.1 Cadre général de l’évaluation environnementale des politiques, stratégies, programmes et
projets 49
9.1.1 Quelques exemples de politiques/programmes/projets et évaluation environnementale __________49
9.1.3 Evaluation environnementale au cours de la phase de définition du projet : tri préliminaire
(screening) __________________________________________________________________________50
9.1.3.1 Résultats du screening ___________________________________________ 50
9.1.3.2 Facteurs affectant le tri préliminaire _____________________________ 51
9.1.4 Evaluation environnementale au cours de la phase de définition du projet : Cadrage (Scoping) ____51
9.1.5 Evaluation environnementale au cours de la phase de planification du projet : Etude d’Impact
Environnementale et Sociale ____________________________________________________________51
9.1.5 Evaluation environnementale au cours de la phase de planification du projet : Cadre de Gestion
Environnementale et Sociale ____________________________________________________________52
9.1.6 Evaluation environnementale au cours de la phase de l’exécution du projet : surveillance
environnementale et suivi environnemental ________________________________________________52
9.1.7 Evaluation environnementale au cours de la phase de l’exécution du projet: inspection
environnementale ____________________________________________________________________53
9.1.8 Evaluation environnementale au cours de la phase de l’exécution du projet : audit environnemental 53
9.1.9 Evaluation environnementale au cours de la phase de l’exécution du projet: Réception
environnementale de chantier ___________________________________________________________53
9.1.10 Evaluation environnementale au cours de la phase d’achèvement du projet : Evaluation du
PGES/CGES et des effets/impacts environnements et sociaux __________________________________54
9.2 Evaluation environnementale des projets d’infrastructures ___________________________ 54
9.2.1 Principes généraux ___________________________________________________________54

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Notes de cours de l’évaluation environnementale, UNSTIM/ENSTP, 2019-2020

9.2.1.1 Méthodes d’évaluation adaptées ___________________________________ 54


9.2.1.2 Profil environnemental (identification des enjeux environnementaux) _____ 55
9.2.2 Evaluation des effets ______________________________________________________________56
9.2.3 Indicateurs d’enjeux et d’effets _____________________________________________________57
9.2.4 Méthode à l'échelle régionale ou nationale _____________________________________________59
9.2.5 Maintenir la biodiversité ___________________________________________________________59
9.2.6 Préserver l’ambiance sonore ________________________________________________________60
9.2.7 Préserver la qualité des eaux________________________________________________________60
9.2.8 Maintenir la qualité de l’air ________________________________________________________61
9.3 Evaluation environnementale des documents et projets d’urbanisme____________________ 63
9.3.1 Fondements de l’évaluation environnementale des documents d’urbanisme ___________________63
9.3.2 Phases de l’Evaluation environnementale des documents d’urbanisme _______________________64
9.3.3 Contenu de l'évaluation environnementale d'un document d'urbanisme ______________________66
10 ETUDES DE CAS (PROJETS DES ETUDIANTS) ___________________________ 67
10.1 Surveillance environnementale du projet d’asphaltage dans la commune de Bohicon _____ 67
10.2 Surveillance environnementale du chantier de construction d’un collecteur dans la ville de
Bohicon ______________________________________________________________________ 67
10.3 Surveillance environnementale du projet Asphaltage dans la ville d’Abomey____________ 67
CONCLUSION ____________________________________________________________ 68
BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE _____________________________________________ 69
TABLE DES MATIERES ___________________________________________________ 71

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