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ANNEE ACADEMIQUE 2018/2019

INSTITUT NATIONAL POLYTECHNIQUE


FELIX HOUPHOUET-BOIGNY

INPHB

GEOLOGIE GENERALE
SUPPORT DE COURS POUR BCPST 1, TSMG 1 ET TSGC 1

KOUADIO K. EUGENE;ENSEIGNANT-CHERCHEUR DFR STERMI / INPHB


14/10/2018
GEOLOGIE GENERALE

SOMMAIRE

CHAPITRE I : GENERALITES

CHAPITRE II : LE SYSTEME SOLAIRE

CHAPITRE III : LA PLANETE TERRE

CHAPITRE IV : LA GEODYNAMIQUE INTERNE

CHAPITRE V : LA GEODYNAMIQUE EXTERNE

CHAPITRE VI : LES ROCHES

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Chapitre 1 : GENERALITES

I- DEFINITION ET PRESENTATION DE LA GEOLOGIE

La géologie est une science comprenant l’étude des parties de la terre directement accessibles
à l’observation et à l’élaboration des hypothèses qui permettent de reconstituer leur histoire et
d’expliquer leur agencement. Ainsi la géologie analyse l’environnement physique de l’homme
afin d’en dégager des lois.

On parle aussi de géologie d’une région pour désigner l’ensemble des caractéristiques de cette
région. La géologie est confrontée à des objets de taille infiniment variable (objets de la taille
du micron aux enveloppes de la terre de l »ordre du millier de kilomètres). Des techniques
d’analyse avancées conduisent à des résultats de plus en plus précis. A la différence du monde
biologique, les objets géologiques ne sont pas tous accessibles. L’approche de la constitution
des parties internes du globe, inaccessibles directement à l’observation, s’est faite par l’analyse
des tremblements de terre, des explosions nucléaires et de la propagation des ondes sismiques
qu’ils provoquent, ainsi que l’analyse des trajectoires de satellites périterrestres.

Des modèles cohérents sont actuellement proposés : ils rendent compte de la nature et de
répartition des masses profondes du globe, de leur géométrie et de leur dynamisme.

L’échelle des temps géologiques étant extraordinairement grande, la géologie ne se limite pas
à l’analyse de la terre sous sa forme actuelle. Elle tente de retracer son passé, en recherchant
des phénomènes anciens, figés, fossilisés ; leur comparaison avec ceux du monde actuel conduit
à des hypothèses sur l’histoire de la terre.

Le géologue se place donc aux différentes époques du temps. Il suppose que les phénomènes
anciens ont été régis par les mêmes processus mécaniques, physiques et chimiques que ceux
des phénomènes semblables observés à l’heure actuelle. Ainsi, la géologie progresse aux pas
des techniques expérimentales, d’analyses à toute échelle.

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II- LES BASES DE LA GEOLOGIE

Bien que nombre d’aspects de ce que nous appelons aujourd’hui géologie aient inspiré les
réflexions d’auteurs aussi anciens que les auteurs grecs ou romains, on peut probablement dire
que les bases de la science géologique ont été jetées par le Danois Nicolas Sténon (1638-1686),
dans son prodrome d’une dissertation sur un solide naturellement contenu dans l’intérieur d’un
solide de 1669. Dans cet ouvrage, après avoir démontré que les coquilles et les débris sont des
restes d’anciens organismes vivants, il déduit que les terrains qui les contiennent se sont déposés
au fond des eaux (ce qui avait été compris auparavant par Léonard de Vinci) et que :

<< Au temps où se formait une strate quelconque, ou bien elle était circonscrite sur ses cotés
par un autre corps solide ; ou bien elle couvrait tout le globe de la terre>> et << au temps où se
formait l’une des strates les plus élevées, la strate inférieure avait déjà acquis sont consistance
solide >> (Prodrome, 1669, p. 30).

Il s’agit bel et bien des principes fondateurs de la stratigraphie : le principe de continuité des
couches et de superposition, impliquant que toute couche géologique est plus récente que celle
qu’elle surmonte.

L’originalité de Sténon par rapport à ses prédécesseurs vient aussi de sa démarche naturaliste :
ses principes sont appuyés non sur une réflexion philosophique mais sur des observations de
terrain.

III- METHODES DE DATATIONS ET ECHELLE DES TEMPS GEOLOGIQUES

III-1. CHRONOLOGIE RELATIVE

La stratigraphie permet de reconstruire les événements géologiques grâce à l'établissement


d'une chronologie relative des terrains par l'application des principes suivants :

– Principe d’actualisme

Les lois régissant les phénomènes géologiques actuels étaient également valables dans le passé.

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– Principe de superposition
+
Ce principe s’applique aux structures géologiques qui se forment par dépôts successifs.r Lors de
é
la sédimentation ou de l’empilement de coulée volcanique, une couche [ou une coulée] c donnée
e
est plus récente que la couche qui lui est sous-jacente et plus ancienne que la couche nqui lui est
sus-jacente. t
+
A
+ RECENT n
c
i
e
n

+ ANCIEN

– Principe de continuité

Une couche, définie par un faciès donné (ensemble des conditions de dépôt du sédiment ayant
donné naissance à la roche), est de même âge sur toute son étendue. Les strates s’étendent sur
une surface importante: on peut reconstituer une série par corrélations à partir des observations
faites sur plusieurs affleurements (ici 3, A, B et C).

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– Principe d’identité paléontologique

Deux couches ou deux séries de couches sédimentaires de même contenu paléontologique en


fossiles stratigraphiques (et de lithologie différente ou pas) ont le même âge. Les fossiles sont
caractérisés par une extension géographique maximale et une extension chronologique
minimale.

– Principe de recoupement et d’inclusion

Un élément qui en recoupe un autre est considéré comme le plus récent.

Par exemple pour la déformation (ou pour le magmatisme intrusif) : l’événement ayant généré
les changements de géométrie des couches (plis) ou les discontinuités (failles) (ou la limite de
l’intrusion), est postérieur à la formation qu’il affecte.

Le principe d’inclusion indique que Les morceaux de roche inclus dans une autre couche sont
plus anciens que leur contenant. Un élément inclut dans un autre est plus ancien que celui qui
l’entoure.

Ces principes peuvent s’appliquer à l’échelle microscopique : un minéral inclus dans un autre
lui est forcément antérieur et un minéral qui en recoupe un autre a forcément cristallisé en
dernier.

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– Principes de recouvrement.

Une structure (couche sédimentaire ou volcano-sédimentaire ou coulée volcanique...) qui en


recouvre une autre (déformée ou pas) est postérieure à cette dernière.

Une des applications importantes de ce principe est la notion de discordance stratigraphique.

III-2. CHRONOLOGIE ABSOLUE

La chronologie absolue, en donnant accès à l’âge des roches et des fossiles, permet de mesurer
les durées des phénomènes géologiques. Elle permet aussi de situer dans le temps l’échelle
relative des temps géologiques établie par datation relative grâce à des techniques qui
s’appuient sur la désintégration radioactive d’isotopes de certains éléments chimiques. La
radioactivité correspond à des changements naturels ou artificiels du nombre de protons et de
neutrons de noyaux dits instables.

On appelle isotopes, les atomes d'un élément qui contiennent des nombres différents de
neutrons. On identifie un isotope par son nombre de masse, qui représente la somme des
neutrons plus protons. Par exemple, tous les atomes de carbone contiennent 6 protons, mais ces
derniers peuvent se lier à 6, 7, ou 8 neutrons.

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Les isotopes radioactifs majeurs P (pères) et leurs produits F (fils) utilisés en géologie sont
40
K/40Ar, 238U/206Pb, 235U/207Pb, 232Th/208Pb, 87Rb/87Sr (pour les longues durées) et 14C/14N pour
les courtes durées).

Le tableau ci-après donne une idée sur les tranches d'âge pouvant être obtenues en étudiant
quelques couples d'isotopes:

III-3. ECHELLE DES TEMPS GEOLOGIQUES

La biostratigraphie et les méthodes de géochronologie permettent de reconstituer l'histoire


géologique d'une région donnée. Les recoupements généralisés à l'échelle du globe ont permis
d'établir un calendrier de référence appelée échelle stratigraphique internationale des temps
géologiques qui comprend plusieurs subdivisions.

L'établissement de l'échelle des temps géologiques résulte du travail des géologues depuis près
de deux siècles. La division de base de cette échelle est l'étage ou l'âge, défini par un
affleurement type qui sert en quelque sorte d'étalon et que l'on nomme stratotype.

Le nom de l'étage est le plus souvent dérivé de celui de la région/localité dans laquelle est situé
le stratotype (ex: Oxfordien, Maastrichtien, Lutétien…). Plusieurs étages/âges forment une
série ou une époque (ex: Lias, Crétacé supérieur, Eocène…).

Plusieurs séries/époques forment un système ou période (ex: Carbonifère, Jurassique,


Paléogène…).

Plusieurs systèmes/périodes forment un érathème ou ère (ex: Paléozoïque ou Primaire,


Cénozoïque ou Tertiaire…).

L'échelle des temps géologiques est donc tout à la fois une échelle de chronologie relative
(chronostratigraphique), puisqu'elle est divisée en étages définis sur des stratotypes; mais

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également une échelle de chronologie absolue (géochronologique), puisque les limites entre ces
étages sont datés en millions d'années.

Les Eons (=Eonothèmes)

Un éon représente l'intervalle de temps géologique le plus grand de plusieurs centaines de


millions d’années. Il en existe quatre:

- Le Hadéen couvre le début de l'histoire de la Terre – 4600 millions d'années (Ma) à 3800Ma.
Il n'existe plus de roches de cette âge à cause de l'érosion et de la subduction. L'Hadéen est suivi
par:

- L'Archéen (3800 Ma à 2500 Ma) qui représente les roches les plus anciennes sur Terre - ces
roches contiennent des traces d'organismes microscopiques (bactéries).

- Le Protérozoïque (2500 Ma à 542 Ma) suit l'Archéen et ses roches contiennent des traces de
micro-organismes multicellulaires mais il y manque certaines parties solides. La stratigraphie
des roches archéennes et protérozoïques est moins connue que celle des roches plus jeunes
parce que ces roches anciennes ont été déformées, métamorphisées et érodées.

- Le Phanérozoïque (542 Ma à aujourd'hui) est l'éon le plus récent. Les roches du


Phanérozoïque contiennent beaucoup d'évidence de vie et les parties solides des organismes
sont bien fossilisées.

Les Eres (= Erathèmes)

Les éons sont subdivisés en ères dont les limites sont marquées par de grands bouleversements
biologiques (grandes extinctions), paléogéographiques (Orogenèse) ...

Une ère géologique reprend l'intervalle de temps défini sur la base des organismes présents dans
ces roches. L'éon Phanérozoïque est subdivisé en trois ères:

- Paléozoïque (vie ancienne - 542 Ma à 251 Ma),

- Mésozoïque (vie intermédiaire - 251 Ma à 65,5 Ma) et

- Cénozoïque (vie récente – 65,5 Ma à aujourd'hui).

Au Paléozoïque, les formes de vie incluent des invertébrés marins, des poissons, des
amphibiens, et des reptiles. Certaines plantes y ont également apparu et évolué. Le Mésozoïque

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est l'ère des dinosaures qui sont devenus les vertébrés les plus importants. Des mammifères sont
apparus vers la fin du Mésozoïque et dominent le Cénozoïque.

• Eon Phanérozoïque = 3 Eres

Cénozoïque(vie récente -65,5 Ma à aujourd'hui)

Mésozoïque(vie intermédiaire -245 Ma à -65,5 Ma)

Paléozoïque(vie ancienne -542 Ma à -245 Ma)

• Eon Archéen = 4 Eres

Néoarchéen(-2800 Ma à-2500 Ma)

Mésoarchéen(-3200 Ma à –2800 Ma)

Paléoarchéen(-3800 Ma à -3200 Ma)

Eoarchéen (-3800 Ma à -3600 Ma)

• Eon Protérozoïque = 3 Eres

Néoprotérozoïque(-1000 Ma à -542 Ma)

Mésoprotérozoïque(-1600 Ma à -1000 Ma)

Paléoprotérozoïque(-2500 Ma à -1600 Ma

On a donc pu établir pour la terre l’échelle des temps géologiques subdivisée en deux grandes
époques :

- l’époque azoïque, dépourvue de vie : le Précambrien (≈ 4 MA) ;

- le Phanérozoïque avec apparition de la vie et comprend l’ère Ire, IIre, IIIre, IVre (voir
tableau ci-dessous).

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Tableau 1 : échelle des temps géologiques

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IV – BRANCHES ET DISCIPLINES DES SCIENCES E LA TERRE

IV-1. les Disciplines fondamentales

Les sciences de la terre ou géosciences regroupent l'ensemble des disciplines des sciences de la
Terre. Le point commun à l'ensemble de ces disciplines est l'étude du sous-sol. Classiquement,
on associe aux Sciences de la Terre le terme de géologie, branche qui regroupe l'ensemble des
disciplines dont la finalité est la description des objets géologiques : on y trouve d'une part
l'étude des minéraux, des roches, et des fossiles, d'autre part l'étude des milieux de dépôts
(sédimentologie) et des structures et déformations (géologie structurale), …

IV-1-1. La pétrographie

Elle est l’étude des roches et s’appuie sur la minéralogie (étude des minéraux des roches) et sur
la cristallographie (étude des propriétés physiques et de l’état cristallin de la matière).

IV-1-2. La sédimentologie

Elle étudie la façon dont se déposent les sédiments (phénomènes ou processus sédimentaires)
et dont se sont formées les roches sédimentaires (roches issues de l’altération et de la
dégradation d’anciennes roches).

IV-1-3. La géochimie

Elle est l’étude de la répartition des éléments chimiques tels que O, Si , Mg , Fe, …, et des lois
de leur comportement chimique en particulier dans les roches, mais aussi dans les eaux
(continentales et marines) et dans l’atmosphère.

IV-1-4. La stratigraphie

Elle est l’étude de la succession des dépôts sédimentaires généralement arrangés en couches
(ou strates). Les conditions de leur dépôt étant précisées par l’analyse sédimentologique, elle
permet une reconstitution des paysages du passé (ou paléogéographie).

IV-1-5. La Tectonique

Elle est l’étude des déformations de la partie superficielle de la terre. Elle peut être envisagée à
différentes échelles : centimétrique à millimétrique (microtectonique) régionale (géologie
structurale), mondiale (tectonique globale).

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IV-1-6. La Paléontologie

Elle étudie les êtres ayant vécu par le passé (fossiles), soit animaux (paléozoologie) soit
végétaux (paléobotanique). Lorsqu’elle concerne des organismes de très petite taille, on parle
de micropaléontologie. Elle est très en rapport avec la stratigraphie, notamment lorsqu’elle se
charge de dater les couches de terrain par l’examen de leur contenu en fossiles.

IV-1-7. La Géomorphologie

Elle étudie l’évolution des reliefs de la surface terrestre et les causes de celle-ci. Elle est à mi-
chemin entre la géologie et la géographie.

IV-2. les Disciplines appliquées

L’homme préhistorique qui recherchait les pierres susceptibles de lui fournir des outils ou des
armes s’exerçait déjà à la géologie appliquée. Cette dernière n’est pas à proprement parler une
discipline particulière, mais regroupe les applications pratiques de toutes les branches de la
géologie (mines, pétroles, travaux publics, hydrogéologie, …).

En fait il n’existe pas de frontière entre géologie fondamentale et géologie appliquée. D’autre
part toutes les méthodes de la géologie fondamentale sont utilisées en géologie appliquée et
réciproquement. C’est le cas des forages continentaux et océaniques, de la prospection
gravimétrique, magnétique, sismique. Il s’y ajoute nombre de techniques de prospection et
d’analyse. On peut citer :

-la géophysique, qui étudie la structure et la composition interne de la Terre faisant appel à des
méthodes physiques : sismiques, gravimétriques, magnétiques, électriques, électromagnétiques,
appliquées à la prospection pétrolière et minière et aux études environnementales, etc.) ;

-la géotechnique, a pour principal objet les études de sol pour la construction d'ouvrages
humains et infrastructures (pavillons, immeubles, voiries, barrages...). C’est la géologie
appliquée au domaine de la construction ; elle traite de l'interaction sol / structures, et fait appel
à des bases de géologie, de mécanique des sols, de mécanique des roches et de structures. Elle
traite également des phénomènes de mouvement de sol (glissement, affaissement et autres) ;

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-l'hydrogéologie étudie les aspects géologiques des eaux souterraines. Elle s'occupe de la
distribution et de la circulation de l'eau souterraine dans le sol et les roches, en tenant compte
de leurs interactions avec les conditions géologiques et l'eau de surface ;

-D’autres techniques et moyens d’investigations sont venus compléter les études en sciences de
la terre et constituent des disciplines appliquées à divers domaines des sciences notamment en
sciences de la Terre :

• L’imagerie satellitaire et la télédétection spatiale : est l’ensemble des techniques qui


permettent, par l’acquisition d’images,( à partir d'avions, de ballons ou de satellites,) d’obtenir
de l’information sur la surface de la Terre (y compris l’atmosphère et les océans), c’est le
processus qui permet de capter et enregistrer l’énergie d’un rayonnement électromagnétique
émis ou réfléchi, à traiter, et analyser l’information qu’il représente, pour ensuite mettre en
application cette, information (Géologie, Météorologie, Océanographie, catastrophes
naturelles,…) ;

• La géomatique regroupe l'ensemble des outils et méthodes permettant d'acquérir, de


représenter, d'analyser et d'intégrer des données géographiques ;

• Les Systèmes d’information Géographique (SIG) : sont des systèmes informatiques de


représentation de données sur l'espace spatial terrestre réel en associant coordonnées
géographiques et données récoltées, toutes sortes de données peuvent être ainsi représentées.

Fig1. Les différentes disciplines des sciences de la terre

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V- INTERETS DE LA GEOLOGIE

Les Sciences de la Terre mettent en valeur les ressources naturelles et elles se préoccupent
également de leur gestion et leur préservation de notre environnement. Une ressource naturelle
est une substance, un organisme ou un objet présent dans la nature faisant, l'objet d'une
utilisation pour satisfaire les besoins.

V-1. Les ressources en eau

L’eau douce est indispensable à l’homme non seulement pour son alimentation et ses besoins
domestiques mais aussi pour l’agriculture, l’industrie et le refroidissement des centrales
nucléaires. Or les ressources en eau douce, essentiellement nappes et cours d’eau, sont limitées,
alors que la consommation s’accroît par suite de l’augmentation de la population et de sa
concentration sur un petit espace, dans des centres urbains fortement industrialisés. On a alors
recours à d’autres sources comme le dessalement de l’eau de mer. Cette méthode est appliquée
dans les régions désertiques, où fonctionnent des installations qui distillent l’eau de mer. Pour
l’alimentation en eau des régions désertiques, on a également conçu le projet de remorquer des
icebergs. Un iceberg moyen (1500m*900m*300m), même partiellement fondu, suffirait à
pourvoir aux besoins en eau de l’Arabie Saoudite pendant une année.

En attendant il serait souhaitable de faire l’inventaire des eaux continentales utilisables et


d’entreprendre leur exploitation rationnelle.

Notons que l’exploitation des eaux thermales et minérales est une ressource importante, ainsi
que l’exploitation énergétique des eaux chaudes (géothermie).

V-2. L’Environnement

Il se définit comme un ensemble, à un moment donné, des aspects physiques, chimiques,


biologiques et des facteurs sociaux susceptibles d’avoir un effet direct ou indirect, immédiat ou
à terme, sur les êtres vivants et les activités humaines.

La géologie est partie prenante dans ce concept en ce qui concerne notamment : la protection
des sols, la pollution de l’atmosphère et des eaux, le stockage des déchets et les problèmes liés
à l’aménagement du territoire.

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V-2-1. Protection des sols

Dans les écosystèmes naturels, les sols sont protégés par le couvert végétal. L’exploitation
inconsidérée de la forêt et certaines pratiques agricoles favorisent l’érosion des sols par
écoulement, ravinement, glissement.

La protection des sols consiste à reboiser là où la pente est trop forte. Des barrages, en retenant
les eaux, ralentissent la dégradation du sol.

V-2-2. Pollution de l’atmosphère et des eaux

L’augmentation du taux de CO2 atmosphérique (à partir de la combustion des roches, cas du


charbon et le fuel) aura des conséquences biologiques et géologiques comme l’augmentation
de température par effet de serre, ce qui entraînerait la fusion partielle (ou d’une partie) des
icebergs, d’où augmentation du niveau moyen des océans (voir transgression dans la
sédimentation marine). On a également des risques d’altération et de la dégradation de
l’ozonosphère (ozone O3) par le fréon (gaz utilisé dans certains frigos et climatiseurs) en
particulier.

Parmi les autres pollutions géologiques de l’atmosphère, on peut citer encore le dioxyde de
soufre (SO2), générateur d’acide sulfurique (qui donne par conséquent des pluies acides), les
poussières de silice, les poussières d’amiante, cancérigènes pour les voies respiratoires, et les
éléments radioactifs dont la teneur a brusquement augmentée depuis 1945, début de l’ère
atomique.

Outre les effluents organiques et chimiques (pesticides, herbicides) qui peuvent contaminer les
nappes d’eau, il existe aujourd’hui des risques de pollution chimique qui proviennent de
l’emploi exagéré d’engrais. Enfin, tout le monde est au fait de l’énorme agression que
représente pour la flore et la faune la pollution de la mer par les hydrocarbures et les "marées
noires" qui en résultent.

V-2-3. Stockage des hydrocarbures et des déchets

Il est en relation avec les problèmes énergétiques et concerne le stockage :

- des hydrocarbures gazeux dans les roches imperméables protégées par un toit étanche
(argile) pour éviter la pollution des nappes superficielles.

- des déchets industriels, en particulier les déchets radioactifs et les déchets d’hôpitaux.

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- de l’eau chaude utilisée en géothermie.

Le choix de bons réservoirs exige l’étude mécanique des roches concernées et de tous les
phénomènes physiques, chimiques, thermiques, hydrodynamiques susceptibles de s’y
développer sous l’action des substances stockées.

V-2-4. Aménagement du territoire et protection des sites

L’ouverture d’une carrière, l’agrandissement d’une ville, la construction d’une autoroute ou


d’un pont, … engendrent des perturbations du milieu naturel qu’il s’agit de prévoir et de
maîtriser pour éviter de graves conséquences à long terme. C’est pourquoi tout grand projet est
soumis à une étude d’impact à laquelle le géologue, l’hydrogéologue et l’expert en mécanique
des sols participent.

V-2-5. Les risques naturels

Outre les risques volcaniques et sismiques, il faut prendre en compte les risques hydrauliques
(inondation, coulées de boues) et ceux qui sont liés aux mouvements de terrain : glissements,
éboulements, effondrements de cavités, érosions des sols. Il n’en reste pas moins que la
prévision des risques naturels demeure dans certains cas difficile, en particulier devant la
localisation imprévisible des phénomènes météorologiques exceptionnels.

V-3. Les matières premières

Les matières premières dont on peut disposer sont les matériaux de construction, les matières
premières de l’industrie chimique, les gîtes métallifères et minerais.

V-3-1. Les matériaux de construction

La plupart des matériaux de construction proviennent directement ou indirectement du sous-


sol. Ce sont les pierres de construction, calcaire, granite, grès…Il faut tenir compte de leur
porosité, de leur densité et de leur résistance à l’écrasement.

D’autres matériaux sont utilisés après traitement préalable. C’est le cas :

- du gypse (CaSO4, 2H2O) qui se transforme en plâtre après déshydratation partielle par
chauffage entre 100 et 140°C ;

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- du mélange calcaire-argile qui donne les ciments dans les proportions de 80% de
calcaire et 20% d’argile ;

- de l’argile et du loess avec lesquels on fabrique des tuiles, briques, poteries ;

- du mélange kaolinite-feldspath pour obtenir de la porcelaine ;

- du sable siliceux qui entre dans la fabrication du verre.

V-3-2. Les matières premières de l’industrie chimique

Outre le pétrole et les charbons, l’industrie chimique requiert un certain nombre de minéraux et
de roches utilisés directement ou après une simple épuration. C’est notamment :

- le soufre qui sert d’abord à la fabrication du plus important de tous les acides minéraux,
l’acide sulfurique et de ses dérivés, et qui trouve des applications dans l’agriculture (lutte contre
les parasites) et dans l’industrie (allumettes, pharmacie, caoutchouc, papier, etc..) ;

- le sel gemme (NaCl) ou halite, exploité pour l’alimentation, les usages agricoles ou
industriels ;

- le chlorure de potassium (KCl) ou sylvite utilisé comme engrais et par les verreries,
savonneries et l’industrie chimique ;

- les phosphates généralement d’origine biochimique et qui rentre dans la composition


des engrais.

V-3-3. Les gîtes métallifères et minéraux : la métallogénie

On appelle minerai une substance naturelle d’où il est possible d’extraire un métal dans des
conditions économiques avantageuses en regard des conditions du marché mondial du métal.
Exemple de l’aluminium non rentable dans les argiles mais la bauxite l’est.

On distingue les minerais de fer dans les oxydes et carbonates, les minerais d’aluminium dans
les bauxites, les minerais d’or, …

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V-4. Les sources d’énergie

La consommation mondiale d’énergie s’est accrue considérablement depuis le début du siècle.


Or, les ressources énergétiques exploitées (charbon, pétrole, uranium) sont disponibles en
quantité limitée.

V-4-1. Charbon

Après avoir connu une période de déclin l’exploitation du charbon est redevenue compétitive.

Les réserves de charbon sont colossales (de l’ordre de 10000 milliards de tonnes).

Outre le charbon (ou houille, 85% de C) proprement dit, la tourbe (55% de C) et surtout le
lignite (70 à 75% de C) constituent encore d’importantes réserves énergétiques.

V-4-2. Le pétrole et le gaz naturel

De toutes les ressources énergétiques c’est le pétrole qui disparaîtra le premier. Il ne représente
en effet, que 5% des combustibles fossiles contre 7% pour les schistes et les sables bitumineux,
8% pour le gaz naturel et 76% pour le houille et la lignite.

Parmi les autres sources d’énergie on peut citer :

- l’énergie hydraulique et éolienne ;


- la géothermie ;
- l’énergie solaire ;
- l’énergie nucléaire.

V-5. Le Génie géologique et Génie civil

Le génie géologique ou géologie de l’ingénieur comprend trois volets principaux :

- l’analyse des risques géologiques évoqués ci-dessus ;

- la mécanique des milieux fissurés (massifs granitiques, calcaires) dans un but


d’exploitation ou de stockage ;

- la géotechnique minière qui étudie le comportement des massifs rocheux escavés et


des carrières souterraines abandonnées.

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D’autre part le génie géologique s’ouvre sur le génie civil qui concerne plus particulièrement
les grands travaux, et même la construction d’immeubles : établissement des fondations, qualité
des matériaux, choix des emplacements (risques de séismes, inondations …).

Les services de l’Equipement ont intérêt à consulter les géologues pour choisir l’itinéraire des
autoroutes, prévoir le profil des talus, rechercher les matériaux d’empierrement.

L’étude du site d’un barrage comporte non seulement l’expertise des roches qui supporteront le
barrage lui-même mais aussi celle du bassin de retenue pour éviter les pertes d’eau et celle du
bassin versant pour connaître les possibilités d’alimentation.

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Chapitre 2 : LE SYSTEME SOLAIRE

I - COMPOSITION ET STRUCTURE DE L’UNIVERS

I-1. Quelques définitions

• L’Univers est l’ensemble de tout ce qui existe. On l'appelle également le Cosmos ou


l'Espace lorsqu'on parle du milieu extraterrestre.
• La Cosmologie est l’étude de la structure, de l’origine et de l’évolution de l’Univers.
• L’Astronomie est la science des corps célestes. (Céleste est un mot qui est relatif au
ciel).
• L'Astrophysique est l'étude des propriétés physiques des corps célestes.

I-2. L’échelle des distances pour mesurer l’Univers

En astronomie on utilise généralement deux sortes d'échelles :

a) - L’année lumière : c’est la distance parcourue en un an par la lumière. Elle est notée al et
elle vaut 9,46 .1015 m. (on rappelle que la vitesse de la lumière est d'environ 300.000 km/s).

Ex : la lumière du soleil met 8 minutes pour nous parvenir. Quelle est la distance entre la Terre
et Soleil ?

b) - L’unité astronomique, notée UA, est la distance entre la Terre et le Soleil : 1 UA =

150.000.000 km environ.

c) – Le parsec, noté pc, correspond à la distance d’un astre (depuis le Soleil) dont la parallaxe
annuelle correspond à 1 seconde. C’est l’unité la plus utilisée par les astronomes pour évaluer
la distance des étoiles proches. Le parsec est la distance à laquelle il faudra se placer pour
observer le rayon de l’orbite terrestre sous un angle d’une seconde.

1 parsec = 206.265 UA = 3,23 al = 31000 milliards de km

1Mpc = 1 mégaparsec = 1 million pc.

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I-3. La hiérarchie de l’Univers


Une galaxie est une entité de base de l’Univers ; elle est constituée de milliards d'étoiles.
Un amas est constitué de milliers de galaxies.
Un superamas est constitué de quelques à plusieurs milliers d’amas.
Notre Galaxie, appelée la Voie Lactée, n’est qu’une parmi les milliards de galaxies ; elle est
constituée de quelques dix milliards d’étoiles. Le Soleil est l’une de ces d’étoiles.

I-4. Les galaxies


Les différents types de galaxies

Les photographies réalisées aux télescopes terrestres et spatiaux ont permis de mettre en
évidence l'existence d'innombrables galaxies semblables à la Voie Lactée. Toutes ces galaxies
se situent à des distances supérieures à 2 millions d'années-lumière. Elles sont donc très pâles
et occupent un champ de quelques dizaines de secondes d'arc seulement sur la voûte céleste.
Les plus faibles d'entre elles se distinguent à peine parmi les étoiles de la Voie Lactée situées
au premier plan.
Selon leur morphologie, les galaxies ont été classées par Edwin Hubble en quatre catégories :
a) - Les galaxies elliptiques ont la forme d’ellipsoïdes plus ou moins aplatis, avec une répartition
d’étoiles augmentant vers le centre, mais ne montre aucune structure fine. Elles présentent une
symétrie de rotation complète. Suivant leur ellipticité, on les qualifie de E0 (les plus
sphériques), E1, E2, ..., ou E7 (les plus aplaties).
b) - Les galaxies spirales ont une forme aplatie, la plupart des étoiles brillantes étant concentrées
dans un disque peu épais, et suivant des bras que dessinent des spirales à partir de la région
centrale. Au niveau du bulbe des galaxies spirales se trouve une grande concentration d’étoiles.
c) - Les galaxies lenticulaires (S0), a été introduite pour désigner certaines galaxies elliptiques
très aplaties possédant un bulbe très lumineux et, parfois, de la matière interstellaire absorbante
esquissant l’ébauche d’un disque.
d) - Les galaxies irrégulières, on ne peut mettre en évidence aucun axe de symétrie et elles sont
riches en matière interstellaire et en étoiles jeunes.

En nombre, les 2/3 des galaxies de l'Univers ont une forme spirale, 10% sont elliptiques et 25%
lenticulaires. Parmi les galaxies spirales, les 2/3 d'entre elles sont barrées.

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Notons enfin que la plupart des galaxies présentent un trou noir au centre du bulbe qui serait
constitué de la matière car il émet des ondes radios.

L'éloignement des galaxies : l’expansion de l’Univers

Une fois décomposé, le rayonnement émis par une galaxie montre l’ensemble des raies, en
absorption et en émission, des étoiles et du gaz qui composent cette galaxie. En se référant à
l'effet Doppler-Fizeau, la mesure du déplacement de ces raies par rapport à celles d’une source
au repos permet de déterminer la vitesse radiale dont est animée la galaxie.
Ces mesures montrent que la quasi-totalité était des vitesses d’éloignement. Plus une galaxie
est lointaine, et plus sa vitesse d’éloignement est grande. Cela se traduit par la loi de Hubble,
qui peut s’écrire V = Hd :
V= la vitesse radiale (exprimée en kilomètres par seconde) et
d = la distance exprimée en mégaparsecs (106 parsecs) et
H une constante nommée constante de Hubble (réajustée un certain nombre de fois : la valeur
admise actuellement est 15km/s/ al).
La loi de Hubble conduit à l’image simple d’un Univers en expansion depuis son origine, le
big bang, il y a environ 13,8 milliards d’années. La distance et la vitesse d'éloignement des
galaxies sont proportionnelles.

Les quasars
Les quasars sont des galaxies impossibles à distinguer des étoiles sur les clichés du ciel, d’où
leur nom de quasars (abréviation de quasi stellar radio sources). Dans le domaine des ondes
radio, elles se caractérisent par une émission très intense provenant d’une région très localisée
au centre de la galaxie. Dans le domaine visible, elles sont en moyenne cent fois plus lumineuses
que les galaxies normales. Elles sont également de puissants émetteurs de rayonnements γ, X
et ultraviolets. Cette énergie est d’origine gravitationnelle provenant d’un trou noir massif siège
d'une accrétion de la matière située dans son environnement.

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I-5. Les étoiles


Evolution des étoiles

Les étoiles constituent une fraction importante de la masse de l’Univers (la Galaxie en contient
une centaine de milliards). Elles naissent à partir des nuages interstellaires denses (nébuleuse)
grâce à la gravitation qui compresse la matière du cosmos.
A un moment donné le nuage interstellaire atteint l’effondrement ; c'est-à-dire une accrétion
qui peut avoir lieu lorsque la pression interne devient insuffisante pour contrebalancer les forces
d’autogravitation. La température augmente dans la partie centrale et il peut y avoir des
réactions nucléaires qui donnent naissance à une étoile. Cette dernière se gonflera après
quelques milliards d'années et elle peut évoluer de deux façons :

- Si sa masse est faible, elle évoluera en géante rouge semblable au soleil. La plupart des étoiles
visibles sont dans le même stade d’évolution que le Soleil, c’est-à-dire qu’elles rayonnent
l’énergie libérée par la combustion de l’hydrogène en hélium dans leur région centrale. Cette
dernière subi une contraction ; elle est beaucoup plus dense et plus chaude (108 K). Par contre
l’enveloppe se dilate et refroidie. La phase géante rouge des étoiles a une durée d’environ 10
% la phase précédente. La matière finit par se condenser dans la partie centrale grâce à des
fusions nucléaires et la géante rouge évolue en naine blanche.

- Si la masse est plus grande, l'étoile continue son évolution en passant par la phase géante rouge
qu’elle travers évidemment plus rapidement pour évoluer une supergéante. Cette dernière subit
une importante explosion qui disperse la plus grande partie de sa masse dans le milieu
interstellaire. L’étoile est alors une supernova. Les parties centrales des supernovas subsistent
non sous forme de naines blanches mais d’étoiles à neutrons en rotation rapide qui émettent des
ondes radio de façon très régulière et aussi très rapide appelées pulsars. Les étoiles les plus
massives peuvent devenir des trous noirs.

Couleur et luminosité des étoiles


Les étoiles ne sont pas toutes de la même couleur. Si l'on regarde le ciel de plus près on se rend
compte que certaines d'entre-elles sont rouges, d'autres sont bleues, d'autres sont jaunes,

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blanches. Cette différence de couleur provient essentiellement d'une différence de température


superficielle des étoiles. Ces dernières ne montrent pas également la même luminosité.
Il existe une relation entre la luminosité, la couleur et la température qu'on peut résumer sur le
diagramme de Hertzprung-Russell.

Les constellations
Une constellation est un regroupement d'étoiles visibles à l'oeil nu qui sert pour se repérer dans
le ciel. Les constellations portent des noms d'animaux, d'objets ou de personnages religieux et
mythologiques.

Fig 3. Le diagramme de Hertzsprung-Russell ; la séquence principale va du bas à


droite au haut à gauche.

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I-6. Les interactions fondamentales

- La gravitation
La force de gravitation résulte de l'interaction d'un objet massif qui modifie les propriétés de
l’espace, en créant autour de lui un champ qui peut être ressenti jusqu’aux distances les plus
éloignées. On attribue l’interaction gravitationnelle à l’échange d’une particule encore
mystérieuse, appelée graviton (qui est un boson, non encore détecté et qui est responsable de
l'attraction de l'électron autour du noyau atomique). La gravitation est omniprésente aux
niveaux macroscopique et microscopique. Lorsque d’autres interactions peuvent se manifester,
la gravitation devient tout à fait négligeable.

- L'électromagnétisme
L’interaction électromagnétique agit sur la charge des particules Elle résulte de la
communication des particules chargées qui créent autour d’elles un champ électromagnétique.
Ce dernier se propage à la vitesse de la lumière jusqu’à de très grandes distances. La physique
quantique décrit cette interaction comme l’échange de photons entre particules chargées.

- L'interaction nucléaire forte


L’interaction nucléaire forte est responsable de l'union des quarks ensembles en assurant une
forte cohésion des nucléons et donc des noyaux des atomes. Elle est très intense, elle n’agit qu’à
très faible distance, pas plus loin que le rayon du noyau. Elle est aussi à l'origine des
phénomènes de fission et de fusion nucléaires.

– L'interaction nucléaire faible


L’interaction nucléaire faible correspond à l’échange de bosons W et Z entre les fermions
portant une « charge faible ». Elle est beaucoup moins intense que l’électromagnétisme ; sa
portée est inférieure à la taille des noyaux. Cette interaction faible est responsable de la
radioactivité bêta et grâce à laquelle la matière a vaincu l'antimatière.

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I-7. Le Big bang

Il y a environ 13,8 milliards d'années l'Univers est né dans des circonstances inconnues, car les
lois physiques qui régissent notre Univers ne semblent pas pouvoir s'y appliquer. La conception
traditionnelle de "Grosse Explosion" dite big bang suggère que le cosmos résulte d'un point de
densité infinie où toutes les lois connues de l’espace et du temps n'ont pas lieu.

Le big bang marque l'instant zéro de l'Univers qui, à son origine, n'a rien en commun avec celui
que nous connaissons : la densité de matière et la température sont infinies.

II – ORGANISATION DU SYSTEME SOLAIRE

Le Système solaire est un système planétaire composé d'une étoile, le Soleil, et des objets
célestes définis gravitant autour de lui (autrement dit, notre système planétaire) : les huit
planètes et leurs 175 satellites naturels connus (appelés usuellement des « lunes »), les cinq
planètes naines, et les milliards de petits corps (astéroïdes, objets glacés, comètes, poussière
interplanétaire, etc.).

II-1. Terminologie

Depuis la décision prise le 24 août 2006 par l'Union astronomique internationale, les objets ou
corps orbitant directement autour du Soleil sont officiellement divisés en trois classes : planètes,
planètes naines et petits corps.
• Une planète est un corps en orbite autour du Soleil, suffisamment massif pour avoir une forme
sphérique et avoir nettoyé son voisinage immédiat de tous les objets plus petits. On connaît huit
planètes : Mercure, Vénus, la Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune.
• Une planète naine est un corps en orbite autour du Soleil qui, bien que suffisamment massif
pour avoir une forme sphérique, n’a pas fait place nette dans son voisinage. En septembre 2008,
cinq corps étaient officiellement désignés de la sorte : Cérès, Pluton, Éris, Makémaké et
Hauméa. D’autres corps pourraient l’être dans le futur, tels que Sedna, Orcus ou encore Quaoar.
• Tous les autres objets en orbite directe autour du Soleil sont classés comme petits corps du
Système solaire.

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Les satellites naturels, aussi appelés lunes, sont les objets en orbite autour des planètes, des
planètes naines et des petits corps du Système solaire plutôt qu'autour du Soleil. Les statuts de
Charon et de la Lune sont, en se basant sur ces définitions, ambigus, et ne sont d'ailleurs pas
encore définitivement tranchés, bien que ces corps soient toujours classés respectivement
comme satellites de la Terre et Pluton.

II-2. Structure du système solaire

De façon schématique, le Système solaire est composé du Soleil, de quatre planètes telluriques
internes, d'une ceinture d'astéroïdes composée de petits corps rocheux, quatre planètes géantes
(deux géantes gazeuses et deux géantes glacées) externes et une seconde ceinture appelée
ceinture de Kuiper, composée d’objets glacés.

Ensuite vient l'héliopause, limite magnétique du Système solaire définie par l'arrêt des vents
solaires (ils deviennent plus faibles que le vent galactique). Bien au-delà se trouve une sphère
d’objets épars, nommée suivant la théorie avancée par Jan Oort, le nuage d'Oort. La limite
gravitationnelle du Système solaire, elle, se situe bien plus loin, jusqu'à 1 ou 2 années-lumière
du Soleil.

De la plus proche à la plus éloignée (du Soleil), les planètes du système se nomment Mercure,
Vénus, la Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune. Toutes ces planètes hormis les deux
plus proches du Soleil possèdent des satellites en orbite et chacune des quatre planètes externes
est entourée d’un anneau planétaire de poussière et d’autres particules. Toutes les planètes, y
compris la Terre, portent des noms de dieux et déesses de la mythologie romaine.

II-2-1. Le soleil

Le principal corps céleste du Système solaire est le Soleil, une étoile naine jaune de la séquence
principale de type G2 qui contient 99,86 % de toute la masse connue du Système solaire et le
domine gravitationnellement. Jupiter et Saturne, les deux objets les plus massifs orbitant autour
du Soleil, regroupent à eux deux plus de 90 % de la masse restante.

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Son diamètre est de 1391000 Km, soit 109 fois celui de la terre. Son volume et sa masse valent
respectivement 1301200 fois et 333400 fois le volume et la masse de la Terre ; sa densité n’est
que le quart de celle de la Terre. Il contient essentiellement de l’Hydrogène (73%) et de
l’Hélium (25%) avec de petites quantités d’autres éléments chimiques. Exemple : Oxygène,
Carbone, Azote, Fer, Néon, Soufre, etc.
Des réactions en continue se déroulent à l’intérieur du soleil, ce qui produit d’énormes
quantités d’énergie. La majeure partie de cette énergie est rayonnée dans l’espace sous forme
d’ondes électromagnétiques comme la lumière visible (voir schéma ci-dessous).

Plus Violet-Bleu-Vert- Moins


énergétique Jaune-Orange- énergétique

Rayon γ Ultra Rouge


Lumière Infraroug Micro-ondes
Visible Rayon X

Remarque : Bleu + Vert + Rouge = Blanc ;


Magenta + Vert = Blanc car Magenta = Bleu + Rouge ;
Bleu + Jaune = Blanc car Jaune = Vert + Rouge ;
Cyan + rouge = Blanc car Cyan = Bleu + Vert.

II-2-2. Le système solaire interne

Le Système solaire interne désigne traditionnellement la région située entre le Soleil et la


ceinture d’astéroïdes. Composés principalement de silicates et de métaux, les objets du Système
solaire interne orbitent près du Soleil : le rayon de la région tout entière est plus petit que la
distance entre Jupiter et Saturne.

Planètes internes
Les quatre planètes internes possèdent une composition dense et rocheuse, peu ou pas de
satellites naturels et aucun système d’anneaux. De taille modeste (la plus grande de ces planètes
étant la Terre dont le diamètre est de 12 756 km), elles sont composées en grande partie de
minéraux à point de fusion élevé, tels les silicates qui forment leur croûte solide et leur manteau
semi-liquide, et de métaux comme le fer et le nickel qui composent leur noyau. Trois des quatre
planètes (Vénus, la Terre et Mars) ont une atmosphère substantielle ; toutes présentent des
cratères d’impact et des caractéristiques tectoniques de surface comme des rifts et des volcans.

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Mercure

Mercure est la planète la plus proche du Soleil (0,4 UA), ainsi que la plus petite (4 900 km de
diamètre) et la moins massive, plus du vingtième de la masse terrestre (0,055 masse terrestre).
Elle est connue depuis l'Antiquité et doit son nom au dieu Mercure, qui était chez les Romains
le messager des dieux, et dieu du commerce et du voyage ; cela est dû au fait qu'elle se déplace
très vite. Mercure ne possède aucun satellite naturel et ses seules caractéristiques géologiques
connues, en dehors des cratères d’impact, sont des dorsa, probablement produites par
contraction thermique lors de la solidification interne, plus tôt dans son histoire. L’atmosphère
de Mercure, quasiment inexistante, est formée d’atomes arrachés à sa surface par le vent solaire,
ou momentanément capturé à ce vent. L’origine de son grand noyau de fer liquide -et son fin
manteau, composée de différents métaux n’a toujours pas été expliquée de manière adéquate.
Parmi les scénarios hypothétiques, il est possible que ses couches externes aient été balayées
par un impact géant ou qu’elle ait été stoppée dans son accrétion par l’énergie solaire. Sa période
de révolution est d'environ 88 jours et sa période de rotation est de 58 jours. L’absence
d'atmosphère significative et la proximité du Soleil amène les températures de surface à varier
de 427 °C (700 K) lorsque le Soleil est au zénith à -183 °C (90 K) la nuit.

Vénus

Vénus (0,7 UA) est proche de la Terre en taille et en masse (0,815 masse terrestre) et, comme
elle, possède un épais manteau de silicate entourant un noyau métallique, une atmosphère
significative et une activité géologique interne.

Cependant, elle est beaucoup plus sèche et la pression de son atmosphère (au sol) est 90 fois
celle de la nôtre. Vénus ne possède aucun satellite. Il s’agit de la planète la plus chaude, avec
une température de surface supérieure à 450°C, maintenue essentiellement par l’effet de serre
causé par son atmosphère très riche en gaz carbonique, Aucune activité géologique récente n’a
été détectée sur Vénus ; son absence de champ magnétique ne permettant pas d’empêcher
l'appauvrissement de son atmosphère, cela suggère cependant qu’elle est réalimentée
régulièrement par des éruptions volcaniques. Sa période de révolution est d'environ 225 jours.
Sa période de rotation est de 243 jours.

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Terre

La Terre (1 UA) est la plus grande, la plus massive et la plus dense des planètes internes, la
seule dont on connaisse une activité géologique récente et qui abrite la vie. Son hydrosphère
liquide est unique parmi les planètes telluriques et elle est la seule planète où une activité
tectonique a été observée. L’atmosphère terrestre est radicalement différente de celle des autres
planètes, ayant été altérée par la présence de formes de vie pour contenir 21 % d’oxygène. La
Terre possède un satellite, la Lune, le seul satellite significativement grand des planètes
telluriques du Système solaire. L'explication la plus généralement admise pour expliquer
l'origine de ce singulier satellite serait la collision latérale de la jeune Terre avec un impacteur
géant, de la taille de la planète Mars ce qui explique aussi que la période de rotation soit si
courte (~24h). La période de révolution de la Terre, c'est-à-dire la durée de l'année, est d'environ
365,25 jours.

Mars

Mars (1,5 UA) est deux fois plus petite que la Terre et Vénus, et a seulement le dixième de la
masse terrestre (0,107 masse terrestre). Sa période de révolution autour du soleil est d'environ
669 jours et sa journée dure 24 heures et 40 minutes. Elle possède une atmosphère ténue,
principalement composé de dioxyde de carbone et une surface désertique avec un climat qui
peut être qualifié d'hyper-continental (la température de 20 °C lors d'un bel après-midi d'été
peut chuter à -100 °C pendant la nuit. Le terrain martien, parfois très accidenté, est constellé de
vastes volcans comme Olympus Mons (le plus massif du Système solaire), de vallées, de rifts
comme Valles Marineris. Ces structures géologiques montrent des signes d’une activité
géologique voire hydraulique qui a peut-être persisté jusqu’à récemment, Mars possède deux
petits satellites naturels (Déimos et Phobos), probablement des astéroïdes capturés.

Fig 4. Les planètes internes. De gauche à droite : Mercure, Vénus, la Terre et Mars
(dimensions à l’échelle).

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Ceinture d'astéroïdes

Les astéroïdes sont principalement de petits corps du Système solaire composés de roches et de
minéraux métalliques non volatils. La ceinture d'astéroïdes occupe une orbite située entre Mars
et Jupiter, à une distance comprise entre 2,3 et 3,3 UA du Soleil. On pense qu'il s'agit de restes
du Système solaire en formation qui n'ont pas pu s'accréter en un corps plus gros à cause des
interférences gravitationnelles de Jupiter.

Les astéroïdes varient en taille, depuis plusieurs centaines de kilomètres à des poussières
microscopiques. Tous les astéroïdes, sauf le plus grand, Cérès, sont considérés comme des petits
corps, bien que certains tels Vesta ou Hygie pourraient être reclassés comme planètes naines
s'il est démontré qu'ils ont atteint un équilibre hydrostatique.

On appelle météoroïdes les fragments d’astéroïdes qui entrent dans l’atmosphère terrestre. Les
grands météoroïdes qui tombent sur la surface terrestre sont appelés météorites. L’étude de ses
météorites a permis de les classer en trois (3) groupes en fonction de leur abondance relative en
métaux et silicates. Ce sont :

➢ Les météorites pierreuses : riches en silicates ;

➢ Les météorites ferro-pierreuses : riches en Fer et en silicates ;

➢ Les météorites métalliques : riches en fer et nickel.

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Fig 5. Schéma de la ceinture d'astéroïdes et des astéroïdes troyens.

Astéroïdes troyens
Les astéroïdes troyens sont deux groupes d'astéroïdes situés aux points de Lagrange L4 ou L5
de Jupiter (des zones gravitationnellement stables en avant et en arrière de son orbite).
Neptune et Mars sont également accompagnés par quelques astéroïdes troyens.

II-2-3. Le système solaire externe

Planètes externes

Les quatre planètes externes sont des géantes gazeuses et regroupent à elles quatre 99 % de la
masse qui orbite autour du Soleil. L'atmosphère de Jupiter et Saturne est principalement
constituée d'hydrogène et d'hélium ; celle d'Uranus et de Neptune contient un plus grand
pourcentage de glaces. Il a été suggéré qu'elles appartiennent à une catégorie distincte, les «
géantes glacées ». Les quatre géantes gazeuses possèdent des systèmes d'anneaux, mais seuls

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ceux de Saturne peuvent être facilement observés depuis la Terre. En outre, le nombre de leurs
satellites naturels est élevé voire très élevé (On en a détecté plus de soixante autour de Jupiter
et de Saturne).

Jupiter

Jupiter (5,2 UA), avec 318 masses terrestres, est aussi massive que 2,5 fois toutes les autres
planètes. Elle est composée essentiellement d'hydrogène et d'hélium.

Sa forte chaleur interne crée un certain nombre de caractéristiques semi-permanentes dans son
atmosphère, comme des bandes de nuages ou la Grande tache rouge. Jupiter possède 79
satellites connus ; les quatre plus gros, (appelés aussi satellites galiléens car découverts par
l'astronome italien Galilée au XVIIe siècle), Ganymède, Callisto, Io et Europe, présentent des
similarités avec les planètes telluriques, comme le volcanisme. Ganymède, le plus gros satellite
du Système solaire, est plus grand que Mercure.

Au 29 Septembre 2018, on connaît donc 79 lunes à Jupiter, parmi lesquelles 72 sont


officiellement numérotées dont 52 nommées. Il est possible que d'autres petites lunes (au plus
quelques kilomètres de diamètre) restent à découvrir.

Sa période de révolution est d'environ 12 ans et sa période de rotation est de 9 h 55 min 27,3 s.

Saturne

Saturne (9,5 UA), connue pour son système d'anneaux, possède des caractéristiques similaires
à Jupiter, comme sa composition atmosphérique. Elle est moins massive (95 masses terrestres)
et possède 62 satellites ; deux d'entre eux, Titan et Encelade, présentent des signes d'activité
géologique, essentiellement du cryovolcanisme. Titan est plus grand que Mercure, il est le seul
satellite du Système solaire à avoir une atmosphère substantielle.

Sa période de révolution est d'environ 29 ans et sa période de rotation est de 10 h 47 min 6 s.

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Fig 6. Les géantes gazeuses. De haut en bas : Neptune, Uranus, Saturne et Jupiter

(Image non à l'échelle).

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Uranus

Uranus (19,6 UA), avec 14 masses terrestres, est la moins massive des géantes gazeuses. De
façon unique parmi les planètes du Système solaire, elle orbite le Soleil sur son côté, l'axe de
sa rotation étant incliné d'un peu plus de 90° par rapport à son orbite. Son noyau est nettement
plus froid que celui des autres géantes gazeuses et rayonne très peu de chaleur dans l'espace.
Uranus possède 27 satellites connus, les plus grands étant Titania, Obéron, Umbriel, Ariel et
Miranda.

Sa période de révolution est d'environ 84 ans.

Neptune

Neptune (30 UA), bien que plus petite qu'Uranus, est légèrement plus massive (17 masses
terrestres) et par conséquent plus dense. Elle rayonne plus de chaleur interne, mais pas autant
que Jupiter ou Saturne. Neptune possède 14 satellites connus. Le plus grand, Triton, est
géologiquement actif et présente des geysers d'azote liquide. Triton est le seul grand satellite
placé sur une orbite rétrograde.

Sa période de révolution est d'environ 164 ans.

Comètes

Les comètes sont de petits corps célestes du Système solaire, généralement de quelques
kilomètres de diamètre, principalement composés de glaces volatiles. Elles possèdent des
orbites hautement excentriques, avec un périhélie souvent situé dans le Système solaire interne
et un aphélie au-delà de Pluton. Lorsqu'une comète entre dans le Système solaire interne, la
proximité du Soleil provoque la sublimation et l'ionisation de sa surface, créant une queue : une
longue traînée de gaz et de poussière.

Les comètes à courte période (comme la comète de Halley) parcourent leur orbite en moins de
200 ans et proviendraient de la ceinture de Kuiper ; les comètes à longue période (comme la
comète Hale-Bopp) ont une périodicité de plusieurs milliers d'années et tiendraient leur origine
du nuage d'Oort. D'autres enfin ont une trajectoire hyperbolique et proviendraient de l'extérieur
du Système solaire, mais la détermination de leur orbite est difficile. Les vieilles comètes qui
ont perdu la plupart de leurs composés volatils sont souvent considérées comme des astéroïdes.

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Fig 7. Vue de la comète Hale-Bopp.

Ceinture de Kuiper

La ceinture de Kuiper, la principale structure de la région, est un grand anneau de débris


similaire à la ceinture d'astéroïdes, mais composée principalement de glace. La première partie
de la ceinture s'étend entre 30 et 50 UA du Soleil et s'arrête à la « falaise de Kuiper », la seconde
partie va au-delà (100 UA voire plus). On pense que la région est la source des comètes de
courte période.

Pluton (39 UA en moyenne), une planète naine, est le plus grand objet connu de la ceinture de
Kuiper.

Nuage d'Oort

Le nuage d'Oort est une zone hypothétique regroupant jusqu'à un trillion d'objets glacés et dont
on pense qu'il est la source des comètes à longue période. Il entourerait le Système solaire vers
50 000 UA, peut-être même jusqu'à 154 000 UA. On pense qu'il serait composé de comètes qui
ont été éjectées du Système solaire interne après des interactions avec les géantes gazeuses.

Éris (68 UA en moyenne) est le plus gros objet épars situé dans cette région.

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Objet épars

Les objets épars s'étendent bien au-delà de la ceinture de Kuiper. On pense qu'ils proviennent
de cette ceinture mais en ont été éjectés par l'influence gravitationnelle de Neptune lors de sa
formation.

Fig 8. Montage présentant les composants principaux du Système solaire (échelle non
respectée), de gauche à droite : Pluton, Neptune, Uranus, Saturne, Jupiter, la ceinture
d'astéroïdes, le Soleil, Mercure, Vénus, la Terre et la Lune, et Mars. Une comète est également
représentée sur la gauche.

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Le système solaire

Fig 9. Le système solaire

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III – FORMATION ET EVOLUTION DU SYSTEME SOLAIRE

III-1. Formation

III-1-1. La Nébuleuse Primitive

Le système solaire s’est formé à partir d’une Nébuleuse primitive issue de l’explosion d’étoiles
plus anciennes : Super Nova. Dans la Nébuleuse primitive, on trouve déjà tous les éléments qui
composent actuellement notre système solaire actuel. Les principaux d’entre eux sont le
Carbone, l’Azote, l’Oxygène et divers Minéraux. Mais il y a surtout de l’Hydrogène et de
l’Hélium qui sont les deux composantes nécessaires à la création d’une étoile, ici, c’est le Soleil.
Cette Nébuleuse est en fait formée de nuages de poussières, qui, sous l’effet de la gravitation,
commencent à se concentrer autour d’un centre et à former un disque.

III-1-2. La création du soleil

Cette Spirale, se formant ainsi autour du centre de la Nébuleuse, prouve que ce centre attire une
quantité toujours plus importante de matières. Ce rassemblement, très dense, se caractérise par
la rencontre extrêmement violente entre la matière, créant ainsi de l’énergie partiellement
dissipée sous forme de chaleur. Comme la masse de ce nouvel astre augmente, son attraction
fait de même. Il en résulte que le phénomène précédemment expliqué s’amplifie de plus en plus
jusqu’à former une boule de feu énorme : c’est la formation du proto-soleil.

Puisque le disque qui entoure le proto-soleil s’échauffe dès le moment de sa naissance, dont la
taille peut atteindre les 200 UA (Unité Astronomique : 1 UA = 150.000.000 Km), celui-ci
commence à se solidifier, les atomes se collent les uns aux autres pour former des grains de
matière. A ce moment, se met en place le phénomène d’accrétion.

En effet, deux (2) processus physiques interviennent au cours de la formation du Système


solaire. Il s’agit de l’effondrement et des collisions. Le premier, très rapide, semble
prépondérant dans la formation du Soleil et des planètes géantes tandis que les planètes internes
se formaient plutôt par agglomération, lors des collisions, de petits corps de moins de 20 Km
de diamètre : les Planétoïdes.

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III-1-3. La création des planètes

Lorsque les grains ne vont pas trop vite et se percutent, ils forment des planétoïdes. Ce sont en
fait des petits astres qui tournent sur orbite autour d’une étoile, dans notre cas l’étoile est le
soleil. Puis, ils s’assemblent entre eux et forment une planète. Pour qu’une planète naisse, il
faut compter entre 50 et 100 Ma (Millions d’années). A cette période, le système solaire est
pratiquement terminé. En effet, le proto-soleil est devenu soleil à part entière puisqu’il a atteint
la température qui lui permet de mettre en place son mécanisme nucléaire. Les planètes sur leur
orbite attirent les derniers planétoïdes ou poussières et les plus éloignées du soleil captent les
gaz les plus légers tels que l’Hydrogène ou l’Hélium et deviennent des planètes gazeuses
(Planètes externes). Au contraire, les plus proches du soleil ont plus de difficultés à garder leur
atmosphère car le soleil attire les éléments légers. Elles ont alors un noyau dur et peu ou pas
d’atmosphère (Planètes telluriques). Enfin, il reste le cas de Pluton qui est probablement un
ancien satellite de Neptune.

Par ailleurs, on remarque que le nombre de satellites naturels que possède chaque planète varie
avec la distance au soleil. Ainsi, plus la planète est loin du soleil et de son attraction, plus elle
a de la chance de posséder de satellites. De ce fait, on remarque que Venus n’a aucun satellite,
la terre n’en a qu’un seul (la lune), Mars en a deux et à l’opposé, Jupiter en possède 79. C’est
ainsi qu’est apparu notre système solaire actuel.

III-2. Evolution

La chaleur dégagée par le soleil augmente au fil du temps. On peut extrapoler qu’à très long
terme (plusieurs centaines de millions d’années), elle atteindra un niveau tel que la vie sera
impossible sur terre. Dans plus de cinq milliards d’années (5.000.000.000), le soleil aura épuisé
ses réserves d’Hydrogène, qui seront transformées en Hélium et changera de structure. Son
noyau se contractera mais l’étoile entière deviendra beaucoup plus volumineuse. Il devrait se
transformer en géante rouge, cent (100) fois plus grande qu’à l’heure actuelle. Les planètes les
plus proches, Mercure et Venus, devraient être détruites.

Il entamera alors un nouveau cycle de fusion avec l’Hélium fusionnant en Carbone et Oxygène
dans son cœur et l’Hydrogène fusionnant en Hélium dans une couche périphérique du cœur.
Dans cette configuration, il aura soufflé son enveloppe externe, devenant une sous-géante,
environ dix (10) fois plus grande qu’actuellement. Il va ensuite brûler son Hélium assez

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rapidement. À la fin de ce cycle il regonflera de manière encore plus importante, grillant


complètement la terre au passage. Une fois ses réserves d’énergie nucléaire complètement
consommées, le soleil va s’effondrer sur lui-même et se transformer en naine blanche très
dense et peu lumineuse. Il refroidira petit à petit et finira par ne plus rayonner.

III-3. La cohésion du système solaire

Imaginons que les lois de l’Univers soient complètement modifiées. Que se passerait-il si la
Terre avait une vitesse nulle ou cessait brusquement d’obéir à l’attraction du Soleil ?

➢ avec une vitesse nulle mais soumise à la force de gravitation, la Terre prendrait
immédiatement la direction du Soleil pour venir s’y fondre.
➢ insensible à la gravitation mais conservant sa vitesse, la Terre adopterait
immédiatement une trajectoire rectiligne et s’éloignerait du Soleil.

Ces deux hypothèses catastrophe nous rappellent que la trajectoire de la Terre relève d’un subtil
équilibre entre sa masse, sa vitesse et la distance qui la sépare du Soleil, la force de gravitation
étant l’unique facteur de cohésion de ce système.

Fig 10. Représentation schématique du mouvement de la Terre

La Terre décrit une trajectoire circulaire (flèche bleue) à cause de la force de gravitation (flèche
rouge) qui l’attire vers le Soleil. Si cette force n’existait pas, la Terre adopterait une trajectoire
rectiligne (flèche verte). Attention à ne pas confondre une force avec une trajectoire !

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Fig 11. Un disque protoplanetaire, image libre de droits - NASA

Fig 12. Image de disques protoplanétaires de la nébuleuse d'Orion prise par le télescope spatial
Hubble ; cette « pépinière d'étoile » est probablement similaire à la nébuleuse primordiale à partir de
laquelle s'est formé le Soleil.

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Fig 13. Schéma indiquant la structure générale de la Voie lactée, ses bras principaux et la localisation
du Système solaire.

Fig 14. Série de cinq cartes montrant, de gauche à droite, notre position dans le Système solaire, le
Système solaire parmi les étoiles du voisinage local, notre voisinage stellaire dans la Voie lactée, la
Voie lactée dans le Groupe local de galaxies, et le Groupe local dans le Superamas de la Vierge.

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Fig 15. Image de la nébuleuse de l’aigle, localisée dans la constellation du serpent. Crédit de
l’image : NASA

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Chapitre 3 : LA PLANETE TERRE

I - HISTOIRE, FORME ET DIMENTION DU GLOBE TERRESTRE

I-1. Généralité sur la planète terre

La planète Terre, tout comme les autres planètes du système solaire tournent autour du soleil
(révolution) en 365,25 jours. Elle tourne également sur elle-même (rotation) en 24 heures (une
journée). Il y a aussi la variation de son axe de rotation (axe des pôles). Cette évolution de l’axe
des pôles justifie l’existence des différentes saisons car cela agit sur la répartition géographique
de l’énergie solaire. La terre éclairée par le soleil projette dans l’espace une longue ombre
conique. En tout point de l’espace situé dans ce cône, la lumière du soleil est complètement
cachée. Ainsi, quand la lune est alignée avec la terre et le soleil et qu’elle entre dans l’obscurité
projetée par la terre, elle disparaît au fur et à mesure : c’est l’éclipse lunaire. Il se produit
également une éclipse solaire lorsque l’ombre de la lune atteint la terre.

Fig 16. Eclipse lunaire et solaire

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Fig 17. Les différentes saisons

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I-2. Histoire de la terre

L’Univers est né il y a environ 13,8 Milliards d’années, à la suite d’une immense explosion
appelée ‘Big Bang’.

Durant les premières secondes, l’univers était constitué d’un mélange de cinq (5) particules
élémentaires (protons, neutrons, électrons, photons et neutrons) animées, du fait des
températures extrêmes, d’agitations intenses.

Grace à un phénomène thermonucléaire, sont apparus d’abord, l’Hydrogène, puis l’Hélium


et enfin, la plupart des éléments chimiques connus.

Une diminution de la température va permettre l’émergence d’un nouveau phénomène, la


gravité, pour continuer l’évolution de l’univers. Elle favorise des agrégations et des masses
matières, lesquelles vont se condenser pour donner naissance aux galaxies. Les Galaxies sont
des systèmes liés (par des forces gravitationnelles) qui échappent à l’expansion et au
refroidissement universel (exple : la voie lactée). En leur sein, de nouvelles condensations de
la matière gazeuse vont se produire en donnant naissance aux étoiles. Les étoiles sont des
gigantesques réacteurs nucléaires produisant l’énergie nécessaire à leur activité lumineuse
(exple : le soleil). Leur évolution se termine par une gigantesque explosion appelée ‘Stade de
Supernova’ qui évacue une masse stellaire dans l’espace. Le reste de cette explosion est appelé
‘résidu stellaire ou pulsar’.

Les planètes sont des structures liées gravitationnellement à une étoile qui apporte par son
rayonnement, une partie de l’Energie nécessaire à une température correcte. Le reste de
l’énergie provient de la chaleur initiale de la planète qui est due aux réactions nucléaires et au
bombardement météoritique. De plus, si sa masse est suffisante, la planète retient le gaz et une
atmosphère se constitue : c’est le cas de la planète Terre.

I-3. Forme et dimensions de la terre

C’est Aristote qui apporte pour la première fois une preuve de la sphéricité de la terre : la forme
circulaire de l’ombre de la terre projetée sur la lune lors d’une éclipse.

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Fig 18. Forme de la terre

La surface topographique : surface physique de séparation Terre solide – atmosphère. C´est


une surface complexe, non modélisable

Le Géoïde : surface équipotentielle du champ de pesanteur correspondant au niveau moyen de


mers. C´est une surface irrégulière avec des creux et des bosses, qui ne correspond pas á une
surface géométrique simple.

Écart surface topographie – géoïde = relief terrestre

L´ellipsoïde : surface géométrique simple approximant au mieux le géoïde.

Notre terre est très proche d’un ellipsoïde de révolution, la différence entre les rayon polaire et
équatoriale est égale presque à 21,5 km, alors que celle entre le méridien et l’équateur dépasse
65km. C'était Eratosthène (-230 ans avant J.C), qui le premier évalue le rayon du globe terrestre.

Les dimensions exactes du sphéroïde sont : rayon polaire 6356,78 km ; rayon équatorial
6378,16 km ; avec un rayon moyen de 6371 km. Partant de ces valeurs, on peut calculer :

Surface de la terre : 510 069 596 km2

Volume de la terre : 1,083 1012 km3

La masse est de 5,9678 1024 kg

La densité d= 5,515

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II - STRUCTURE DE LA TERRE

II-1. Les enveloppes fluides de la terre

La terre est la seule planète du système solaire à posséder une température de surface qui
permette à l’eau d’y exister sous trois états : liquide, solide (glace) et gaz (vapeur d’eau).

L’hydrosphère

Enveloppe regroupant les différentes formes d’eau présentes à la surface du globe terrestre, est
composée à plus de 98% d’eau à l’état liquide dont 99% sont constitués par l’eau des mers et
des océans. 72% de la surface de la terre est recouverte par les océans ce qui lui vaut son
qualificatif de planète bleue.

L’atmosphère

Au contact de l’atmosphère et de l’hydrosphère quelle contient en partie (vapeur d’eau),


l’atmosphère est un mélange de gaz et de particule retenus autour de la planète grâce au champ
gravitationnel.

Structure et composition de l’atmosphère

L’atmosphère terrestre est constituée en majorité de 78,084% d’Azote (N), de 20,946%


d’Oxygène (O2), de 0,934% d’Argon et de composants mineurs qui sont par exemple le
Dioxyde de Carbone (CO2), l’Ozone (O3), l’Hydrogène (H), l’Hélium (He), le Néon, le
Méthane, … qui ne représentent que 0,0376%. L’atmosphère joue plusieurs rôles. Elle nous
fournit d’abord l’air que nous respirons. Les constituants retiennent certains rayonnements qui
sont nocifs à l’être vivant (UV ⟹ Ozone). Elle sert également de réservoir pour les émissions
qui découlent de l’activité humaine. C’est le lieu de tous les phénomènes météorologiques
(exple : les nuages, la pluie : rencontre entre deux types de nuages : clairs et sombres).

L’atmosphère terrestre couche épaisse de 800 km mais dont 99,9 % de la masse est contenue
dans les cinquante premiers kilomètres structurés en plusieurs étages.

Certains gaz atmosphériques agissent sur le rayonnement solaire incident et réfléchi : l’ozone
absorbe une partie du rayonnement ultraviolet incident, tandis que la vapeur d’eau, le dioxyde
de carbone et le méthane absorbent une partie des rayonnements infrarouges émis par le sol
échauffé. Ces derniers gaz renvoient à leur tour un rayonnement infrarouge en direction du sol,

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qui à son tour s’échauffe et engendre un nouveau rayonnement infrarouge, et ainsi de suite :
c’est l’effet de serre.

La température au sol de la Terre, facteur abiotique essentiel pour la vie, dépend donc de
l’énergie solaire reçue au sol mais aussi de l’effet de serre. La quantité d’énergie solaire
incidente reçue par unité de surface et par an, diminuée de la quantité d’énergie rayonnée vers
l’espace depuis cette même surface dans le même temps, représente le bilan radiatif annuel.

Sur prêt de 800 km d’épaisseur, l’atmosphère comporte plusieurs couches qui n’ont pas la
même composition.

La troposphère s’étend depuis la surface du sol jusqu’à la tropopause située à une dizaine de
kilomètres d’altitude : la température y décroît avec l’altitude (jusqu’à –55 °C environ vers la
tropopause). La troposphère est relativement pauvre en ozone (la teneur maximale en ozone
n’est jamais supérieure à 1/1 000e de la teneur en CO2) et contient de la vapeur d’eau en
proportions variables (quelques %). De grandes cellules convectives y animent les masses d’air.
C’est le siège des phénomènes météorologiques (orage, pluie…).

La stratosphère lui fait suite depuis la tropopause jusqu’à une cinquantaine de kilomètres
d’altitude, caractérisé par la forte présence de l’ozone qui absorbe une partie des UV. La
température augmente avec l’altitude.

Entre 50 et 80 km est située la mésosphère. La base de cette dernière est balayée par de forts
courants d’air tangentiels : les courants jets, et elle absorbe peu le rayonnement solaire de sorte
que la température y chute fortement.

Au-delà de 80 km d’altitude on trouve la thermosphère avec cette fois-ci une forte


augmentation de température. Beaucoup plus loin, vers 500 km d’altitude, les rayons solaires
décomposent les molécules : c’est l’ionosphère.

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Fig 19. Structure, composition de l’atmosphère terrestre et effet de serre.

II - 2. La structure interne de la terre

La Terre est constituée d’une série de couches concentriques de propriétés chimiques et/ou
physiques différentes.

La structure interne de la Terre a été mise en évidence en grande partie grâce à l’étude de la
propagation des ondes sismiques émises pendant les grands tremblements de terre. Les autres
informations concernant la structure et la composition interne de la terre proviennent de :

➢ l’échantillonnage direct de la croûte terrestre ;


➢ l’étude des morceaux de roches du manteau supérieur remontés par certains volcans ;
➢ l’étude des météorites ;
➢ et les travaux expérimentaux de laboratoire (étude du comportement des minéraux du
manteau à haute pression–haute température grâce à l’utilisation de la cellule à enclumes
de diamant).

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II - 2-1. Informations tirées des sismogrammes et du trajet des ondes sismiques

Lors de séismes naturels (fracture des roches) ou de fortes explosions (nucléaire par exemple)
il y a émission d’ondes sismiques parmi lesquelles :
- les ondes P qui traversent tous les milieux
- les ondes S qui traversent les milieux solides et qui ne passent pas dans les liquides.
Après chaque séisme, les résultats obtenus concernant les vitesses des ondes P et S en fonction
de la profondeur du globe terrestre sont toujours les mêmes. On les exprime sous forme de
graphe = courbes des vitesses des ondes sismiques en fonction de la profondeur.

Fig 20. Courbes des vitesses des ondes sismiques

L’augmentation brutale des vitesses Vp et Vs à certaines profondeurs, (ainsi que leurs chutes à
certains niveaux) veut dire que les ondes P et les ondes S sont passées d’un milieu à un autre
de caractéristiques physiques très différentes et qu’elles ont traversé des limites = surfaces de
discontinuité à l’intérieur de la Terre.

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Ainsi plusieurs surfaces de discontinuité ont été mises en évidence et qui délimitent, à l’intérieur
de la Terre, de grandes couches plus ou moins concentriques (zones de croissance des vitesse)
dont la nature physique a été affinée par le calcul grâce aux études de laboratoire.

En effet ces études ont montré que les vitesses Vp et Vs respectives des ondes sismiques P et S
augmentent brutalement en fonction de la profondeur de la Terre, qu’elles dépendent de trois
paramètres du milieu de propagation liés par les relations suivantes :

− μ, coefficient de rigidité, lequel mesure la résistance des roches au changement de forme


(pour les fluides μ = 0, d’où Vs = 0 → S non transmises) ;

− k, coefficient d’incompressibilité, lequel mesure la résistance des roches au changement de


volume;

− d, sa densité (ou ρ sa masse volumique).

Le calcul de μ, k et d a permis de trouver la combinaison qui correspond le mieux à la vitesse


observée lors d’un séisme à différentes profondeurs, Ce calcul fait intervenir également la
sismologie expérimentale sur plusieurs matériaux connus dans lesquels la vitesse de
propagation des ondes P et S ont été déterminées.

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Fig 21. Principales caractéristiques des ondes Pet S

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• Sur la base des discontinuités majeures des vitesses des ondes sismiques

Sur la base des discontinuités majeures mises en évidence par la variation brusque de la
vitesse des ondes sismiques du globe terrestre permet de distinguer de l’extérieur vers
l’intérieur :

La croûte : c’est la couche externe qui représente 1,5% volume de la Terre. Elle est limitée

à la base par la discontinuité majeure de Mohorovicic (dite Moho). Il faut distinguer 2 types
de croûte :

− la croûte continentale, épaisse en moyenne de 35 km (mais dont l'épaisseur peut atteindre


70 km sous les hautes chaînes de montagnes.

− la croûte océanique, très mince (5 à 8km sous les océans).

Les différences d’épaisseur de la croûte sont étroitement liées aux phénomènes d’isostasie qui
impliquent les différences de la densité des roches.

Le manteau : il représente 82,5 % en volume de la Terre. Son épaisseur est de 2900 km. Il est
limité à la base par la discontinuité majeure de Gutenberg. On peut distinguer au sein de ce
manteau 2 unités :

− le manteau supérieur qui s’etend jusqu'à 670 km.

− le manteau inférieur dont la profondeur est comprise entre 670 km et 2900 km.

Le Noyau : il représente 16% du globe terrestre. Le noyau a une épaisseur maximale de 3300
km. Il comprend :

− le noyaux externe, dont la profondeur est comprise entre 2900 km et 5150 km.

− le noyau interne (ou Graine), dont la profondeur est comprise entre 5150 km et 6371 km.

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Fig 22. Le modèle PREM : (a) variations de la vitesse de propagation des ondes sismiques et de la densité
en fonction de la profondeur ; (b) schéma d’interprétation associé de la structure interne de la Terre.

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• Sur la base du comportement physisque des couches

Lorsqu’on tient compte du comportement physique des matériaux, selon qu’ils se comportent
comme des matériaux rigides ou comme des matériaux « mous », on distingue :

La lithosphère qui est bloc rigide et qui comprend la croûte et la partie sommitale rigide du
manteau supérieur. Son épaisseur varie entre 5 km sous les océans et 100 km au niveau des
continents. Sa limite inférieure est marquée par une discontinuité des ondes sismique dite LVZ
(Low Velocity Zone). La densité de la lithosphère se répartit de la façon suivante :

− d =2,7 g/cm3 pour la partie supérieure de la croûte continentale,

− d = 3 g/cm3 pour la partie inférieur de la croûte continentale,

− d = 3,2 g/cm3 pour la croûte océanique,

− d = 3,4 g/cm3 au niveau du manteau supérieur rigide

L’asthénosphère qui est une zone « molle » ou « plastique » qui s’étend depuis la limite
inférieure de la lithosphère jusqu’à 670 km de profondeur. Elle est formée du reste du manteau
supérieur dont la partie supérieure est une zone de moindre vitesse des ondes sismiques (LVZ)
dont l’épaisseur est d’environ 200 km. Sa densité est d’environ 3,3g/cm3.

La mésosphère est un bloc « rigide » ; il est synonyme du manteau inférieur. Sa limite


supérieure (670 km) est marquée par la croissance brutale des vitesses des ondes sismiques
jusqu’à la discontinuité de Gutenberg (2900 km). Sa densité est également croissante avec cette
profondeur en passant de la valeur 3,3 à 5,5 g/cm3.

La couche D’’ a été mise en évidence grâce à l’étude détaillé des transmissions des ondes P
lors d’un fort séisme. C’est une zone molle, de 200 à 300 km d’apaisseur comprise entre le
mateau inférieur et le noyau externe. Son rôle est pour l’instant énigmatique.

Le noyau externe est une couche liquide comprise entre la couche D’’ et la discontinuité de
Lehman. Sa densité est croissante avec la profondeur ; elle passe de 9,5 g/cm3 jusqu’à 11,5
g/cm3.

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Le noyau interne est une couche solide appelée graine. Sa densité d est égal à 12 g/cm3.

Fig 23. Structure interne de la terre

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II - 2-2. Modèle géochimique, minéralogique de la terre

La croûte
Les constituants principaux de la croûte sont la silice SiO2 (50 à 60% en moyenne) et
d’Alumine (Al2O3) (15 à 16% en moyenne). Pour cela on désigne la croûte sous le nom de
SIAL.

Parmi les autres constituants - qu’on a déterminé sous forme d’oxydes - lesquels sont en
beaucoup plus faible pourcentage ; on peut citer principalement CaO, MgO, FeO. Ces trois
derniers sont plus abondants dans la croûte océanique et dans la partie inférieure de la croûte
continentale que dans la croûte continentale supérieure.

Parce que la proportion de silice y dépasse un certain pourcentage la croûte continentale


supérieure est dite "acide". Et elle constituée principalement de Quartz + Feldspaths +
Pyroxènes.

Parce que la proportion de silice y est inférieure à un certain pourcentage de croûte continentale
inférieure et la croûte océanique dont dites "basiques". Quartz + Pyroxènes + Oxydes.

La partie superficielle de la croûte continentale supérieure (quelques milliers de mètres) est


constituée principalement de sédiments et de roches sédimentaires métamorphisées à la base de
cette partie mais l’essentiel est formé de roches magmatiques granitiques, d’ou parfois le nom
de croûte "granitique" et de roches métamorphiques.

Le manteau

Le manteau a moins de silice (40% seulement de sa composition) que dans la croûte; il est donc
très "basique". Il contient une forte proportion de magnésium; d’où l’attribution du nom SIMA
au manteau. Sa partie supérieure est constituée de péridotites et sa partie inférieure a,
probablement, la même composition que le manteau supérieur mais les atomes sont assemblés
selon des structures plus denses (plus compactes) du fait de l’augmentation de la pression.

Du point de vue minéralogie :

- Le sommet du manteau supérieur est constitué d’Olivine + Pyroxènes + Oxydes

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- La base du manteau supérieur est constitué de Spinelle (Olivine très dense) + Pyroxènes +
Oxydes.

Le manteau inférieur est constitué de Pérovskite (Olivine très très dense) + Oxydes

Le noyau

Le noyau interne serait constitué d’élément sidérophiles : beaucoup de fer, nickel, cobalt, or,
platine, etc…;

Le noyau externe ("liquide") serait constitué d’une forte proportion de fer associé à des éléments
légers tels que l’oxygène, le soufre ; et un peu de silice.

GOLDSCHMIDT (1954) a montré également que l’on pouvait regrouper les éléments
chimiques en quatre (4) grandes familles géologiques qui sont :
✓ Les Eléments Atmophiles et Hydrophiles : Ce sont les éléments qu’on retrouve
en abondance dans l’Atmosphère et l’Hydrosphère. Exple : l’Azote, l’Oxygène,
l’Hydrogène et les gaz rares tels que l’Hélium, le Néon, …

✓ Les Eléments Lithophiles : Ce sont les éléments qui sont localisés dans les roches
de la Croûte et du Manteau Supérieur. Exple : le Silicium, l’Aluminium, le Calcium, le
Sodium, le Potassium, le Magnésium, … et aussi quelques éléments mineurs comme le
Césium, le Strontium, …

✓ Les Eléments Chalcophiles : Ce sont les éléments qu’on trouve en abondance


dans le Manteau Inférieur et qui se lient facilement au Soufre pour donner des Gisements
Métallifères sulfurés. On a par exemple le Cuivre, le Plomb, le Zinc, l’Or, … qui se lient
au Soufre.

✓ Les Eléments Sidérophiles : Ce sont les éléments qui sont préférentiellement


associés au Fer et qui composent le Noyau. Exemple : le Nickel, le Cobalt, …

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Fig 24. Schéma synthèse de la structure interne de la terre

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Fig 25. Figue synthèse structure interne et composition de la terre

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Fig 26. Schéma bilan structure interne de la terre

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III – NOTION SUR LA PROSPECTION GRAVIMETRIQUE

III-1. La gravimétrie

C’est l’étude du champ de pesanteur de la Terre (et/ou des autres corps célestes). Elle permet
notamment d’étudier la répartition (spatiale et temporelle) des masses `a l’intérieur de la Terre.
On peut également étudier l’équilibre de ces masses, et donc avoir une information dynamique
(isostasie).

L’accélération de la pesanteur à la surface de la Terre est calculée à partir de la loi de l’attraction


universelle. Deux corps de masses m1 et m2, séparées par une distance d, s’attirent selon une
force déterminée par la loi de Newton :

La détermination des variations de g permet de connaître les causes profondes. En effet la


pesanteur varie à la surface terrestre avec :

- L’altitude : plus l’altitude est élevée plus l’intensité de la pesanteur est faible car R augmente;

- La latitude : Le rayon terrestre est minimum selon l’axe des pôles et maximum à l’équateur,
donc g est plus grand aux pôles ;

- La topographie : La surface topographique terrestre n’est pas régulière, mais elle présente des
irrégularités importantes qui ont des effets gravitationnels. En effet, la masse d’une montagne
exerce une attraction sur tout corps situé dans la plaine voisine. Cette attraction due à la masse
d’une montagne tend à diminuer la pesanteur. Au niveau d’une vallée, le déficit de masse tend
à augmenter la pesanteur.

Les mesures de g montrent que sur Terre la pesanteur n’est pas constante. A un instant donné g
varie d’un point à un autre et en un point donné g varie avec le temps. Ainsi les mesures
gravimétriques brutes doivent subir diverses corrections delta g pour être comparables entre
elles et par rapport à des valeurs théoriques déterminées sur le géoïde.

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a) Correction d’altitude (à l’air ou de Faye)

Ayant mesuré la valeur en un point S, d’altitude hs, on peut déduire de cette mesure la valeur g au
point So, situé sur la même verticale à une altitude nulle et en considérant que la différence de
pesanteur en S et So est due uniquement à la variation d’altitude entre ces deux points.

b) Correction de plateau

On peut calculer g la gravité au point So, en tenant compte cette fois-ci de l’attraction qui s’exerce
au point S de la couche de terrain comprise entre les rayons R et R + hs . Cette correction permet
d’éliminer l’influence des masses rapprochées mais néglige les masses éloignées.

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c) Correction de relief (terrain)

La correction de relief tient compte des masses supplémentaires et des déficits de masse par
rapport au géoïde.

La correction de Bouguer est la somme des trois corrections précédentes (d’altitude, de plateau et
de relief).
La correction de Bouguer a pour but de révéler l’influence des masses profondes. Tout se passe
comme si dans la nature, l’effet des reliefs sur la pesanteur est déjà compensé en profondeur
par un déficit de masse. Il semble donc que la croûte terrestre soit plus légère au niveau des
montagnes, d’où la notion de compensation isostasique ou Isostasie. D’une manière générale
on note que :
- sur les continents l’anomalie de Bouguer est négative ; c’est-à-dire que la pesanteur est
inférieure à la moyenne, il y a donc déficit de masse ;
- sur les océans, l’anomalie est positive ; il y a donc un excès de masse.

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III-2. La théorie de l’isostasie

L’analyse des anomalies gravimétriques conduit à l’idée d’une compensation. Tout se passe
comme si la densité des roches était plus faible que prévue sous les montagnes et plus fortes
sous les océans.
Le concept d'isostasie traduit le fait que les charges topographiques en surface sont compensées
par des anomalies de densité en profondeur. La façon dont ces anomalies de densité sont
distribuées, dépend du mécanisme de compensation. On distingue 3 modèles :

* Modèle de Pratt
Ce modèle est basé sur l'hypothèse que les densités varient latéralement dans des colonnes en
fonction de leur élévation par rapport au géoïde. Plus la colonne est élevée, moins elle est dense
et inversement, de telle sorte qu'à une certaine profondeur, appelée "la profondeur de
compensation", les pressions seront hydrostatiques (même pression).

* Modèle d'Airy
Airy suggère que, les montagnes qui sont très lourdes, ne peuvent pas être supportées par l'écorce
terrestre, et elles "flottent" sur une substance de forte densité selon le principe d'Archimède. Plus
les montagnes sont élevées, plus leur racine est importante. Dans ce modèle et à une certaine
profondeur, il existe une surface dite de compensation, où les pressions seront hydrostatiques. Les
reliefs seront donc compensés par une racine crustale et les dépressions par une anti-racine.

* Modèle de Vening-Meinesz (modèle régional)


Les modèles classiques d’Airy et Pratt sont des modèles d’isostasie locale. Des modèles plus récents
tiennent compte du fait que la partie externe du globe terrestre, la lithosphère, peut subir des

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contraintes latérales importantes et se déformer sous l’action de forces ou de contraintes agissant à


l’échelle des temps géologiques. De ce fait, Vening-Meinesz, proposa une modification du modèle
d’Airy en supposant que la racine pouvait «s’étaler». Il supposait que la croûte pouvait répondre
d’une façon analogue à une plaque élastique sous l’effet d’une charge verticale telle qu’une
montagne. Sous l’effet de la charge, la plaque se déforme (flexure).

Modèle de Vening-Meinesz.

IV – MODELE THERMIQUE DE LA TERRE

La température croit avec la profondeur. On parle de gradient géothermique qui est égal en moyenne
à 10°C/ km dans les zones stables de la croûte continentale et à 30°C/ km dans les zones de
déformation. Si le gradient était constant en profondeur on aboutirait à une température très élevées,
incompatible avec son état solide de la graine.

La production de chaleur interne par la Terre est essentiellement la conséquence de la désintégration


radioactive.

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Le flux moyen de la chaleur interne est d’environ 70 mégaWatt par m 2 ; soit au total 42,3 TéraWatt
(1TW = 1000 Gigawatt). Le flux de chaleur est la quantité de chaleur, en Joule, traversant l’unité
de surface par unité de temps (J./s/ m2 = W./m2)

Le transport de la chaleur de l’intérieur vers l’extérieur est un processus complexe qui s’effectue
principalement par conduction dans les couches limites thermiques (lithosphère, limite noyau-
manteau) et par convection à l’échelle des temps géologiques dans les couches capables de se
déformer par fluage (manteau, noyau).

L’énergie interne produite par la Terre est la source de tous les phénomènes internes qui s ’y
produisent : tectonique des plaques, séismes, volcanisme, variation du champ magnétique terrestre
et du champ de pesanteur.

Le profil de la température en fonction de la profondeur (appelé géotherme) de la figure ci-après a


été estimé grâce aux expériences sur les minéraux de hautes pressions qui ont permis d’une façon
indirecte de connaître les températures qui règnent dans les profondeurs de la Terre.

Fig 27. Répartition de la chaleur à l’intérieur de la Terre

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V – LA SEISMOLOGIE

V-1. Définitions et enregistrement des séismes

La Sismologie encore appelée Séismologie est la Science qui étudie la propagation des ondes
générées par les séismes ou tremblements de terre.

Un Séisme ou Tremblement de terre est une secousse ou une succession de secousses plus
ou moins violentes dues au relâchement brutal des contraintes dans la Croûte Terrestre. Cela
provoque le glissement de deux (2) compartiments le long d’une faille (cassure qui déplace
un terrain ; c’est donc une fracture suivie d’un déplacement de terrain), avec la libération
instantanée (brusque) de toute l’énergie accumulée. Lorsqu’un Séisme se produit, il y a
émission d’ondes dans toutes les directions.

➢ Le Foyer ou l’Hypocentre est le lieu en profondeur où se produit réellement le Séisme.


C’est précisément le point où débute le mouvement initial et où se libère l’énergie.
➢ L’Epicentre est le point situé à la surface terrestre verticalement au dessus du foyer.
➢ L’effort d’un Séisme double : d’une part, les vibrations (ondes) atteignent la surface
terrestre et déplacent tous les constituants provoquant des modifications topographiques.
D’autre part, les vibrations se propagent à l’intérieur de la terre et peuvent atteindre la surface
terrestre, très loin de l’épicentre, après avoir subi les phénomènes de réflexions et de réfractions.

Les appareils qui enregistrent les ondes sismiques sont des sismographes, des séismographes,
des sismomètres et des séismomètres. Les enregistrements obtenus par les sismographes sont
appelés sismogrammes.

V-2. Classification des séismes

Les Séismes peuvent être classés soit en fonction de la profondeur du foyer, soit en fonction
de leur origine, c’est-à-dire l’endroit où se produit le Séisme.
En fonction de la profondeur du foyer, on distingue trois (3) types de Séismes qui sont :
➢ Les Séismes superficiels : le foyer a une profondeur inférieure à 100 Km ;
➢ Les Séismes intermédiaires : le foyer a une profondeur comprise entre 100 Km et
300 Km ;

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➢ Les Séismes profonds : le foyer a une profondeur comprise entre 300 Km et 700 Km.

En fonction de leur origine, on distingue également trois (3) catégories de séismes qui sont :
➢ Les Séismes d’origine tectonique : Ce sont les plus fréquents et les plus dangereux.
Ses Séismes sont liés aux mouvements des masses continentales, c’est-à-dire, à la
tectonique des plaques. Ils se limitent aux limites des plaques. Ainsi, on distingue les
Séismes associés aux zones de subduction (entrer en subduction c’est plonger sous
l’autre couche à cause de sa densité), aux dorsales médio-océaniques, aux zones de
collision, aux failles transformantes et aux rifts (les rifts évoluent pour donner les mers
qui évoluent leurs tours pour donner les océans).
➢ Les Séismes d’origine volcanique : Ils présentent surtout l’intérêt d’annoncer des
éruptions volcaniques. Ces Séismes se manifestent lorsque le magma s’accumule dans
la chambre magmatique d’un volcan.
➢ Les Séismes artificiels sont provoqués par les hommes en raison de certaines activités
telles que le pompage des fluides profonds, l’extraction minière souterraine, les
explosions souterraines de bombe atomique.

V-3. Conséquences des séismes

Les Séismes sèment la mort en détruisant les habitations, les ponts, les barrages et aussi les
édifices publics. Les Séismes provoquent aussi la liquéfaction (perte de la cohésion) des sols.
Certains sols, notamment les sables, gorgés d’eau, peuvent perdre leur cohésion aussi. Ainsi,
certains bâtiments, fondés sur ces types de sols, peuvent subir des tassements et des
basculements importants. Les Séismes peuvent provoqués des glissements de terrains et aussi
des coulées de boue.
Lorsqu’un Séisme se trouve en milieu marin ou à proximité de la côte, cela peut provoquer un
Raz de Marée ou un Tsunami. Pour ce type de séisme, l’eau gagne du terrain sur la terre.

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V-4. Prévisions et protection contre les séismes

En ce qui concerne la prévision, on peut citer par exemple, la cartographie des failles actives,
l’utilisation des satellites, la détection par géophone, les grondements qui se produisent dans
les profondeurs de la terre. Il faut également surveiller les comportements des animaux.
Concernant la protection contre les séismes, il faut éviter de construire des quartiers
sommaires. Il faut aussi bâtir des constructions paraséismiques. Il faut faire une étude des
séismes antérieurs. Il faut éviter de construire sur les zones de failles et aussi à cheval sur deux
sortes de terrains différents.

V-5. Quantification ou mesures des séismes

La quantification des séismes se fait selon deux (2) types d’échelles qui tiennent compte de
deux (2) notions très distinctes qui sont d’une part l’intensité et d’autre part la magnitude.
L’intensité indique les effets d’un séisme à un endroit donné. C’est l’ampleur des dégâts
associés au séisme qui est appréciée. C’est aussi la perception qu’a eu la population du séisme.
L’intensité est indiquée en chiffres romains avec une limite supérieure subjective. Pour
apprécier l’intensité, on utilise les échelles suivantes : ROSSI et FOREL ; MERCALLI ;
MSK ; EMS-98.
La magnitude d’un séisme mesure l’énergie libérée lors du séisme. La magnitude, dite de
Richter est basée sur la mesure de l’amplitude maximale des ondes sismiques sur un
sismogramme. La magnitude est donc définie comme étant le logarithme décimal de
l’amplitude. Cette échelle logarithmique simple est de la forme : 𝐌𝐋 = 𝐋𝐨𝐠 (𝐀) −
𝐋𝐨𝐠 (𝐀 𝟎 ) + 𝐂. 𝐋𝐨𝐠 (𝐞)
Avec ML : magnitude locale
A0 : amplitude de référence dans une région donnée
A : amplitude maximale enregistrée
C : constante de calibration
e : distance épicentrale (m), c’est la distance entre l’épicentre et le sismographe qui a mesuré
la magnitude.

Pour la magnitude, on utilise l’échelle de Richter. Cette échelle est objective. Elle est
numérotée en chiffres arabes de 1 à 12.

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Fig 28. Séisme et magnitude

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Chapitre 4 : LA GEODYNAMIQUE INTERNE

I - GENERALITES

Si les méthodes sismiques ont permis de mieux connaître la structure interne de la Terre,
l’existence des phénomènes tels que les séismes, le volcanisme, la formation des chaînes de
montagnes, l’océanisation, etc., dans des régions spécifiques du Globe, devrait trouver des
explications plausibles. L’on peut répartir en quatre (4) étapes les tentatives d’explication de
l’existence de ces phénomènes :

➢ La première tentative est celle des géophysiciens qui considèrent une Terre fixe, sans
mouvement, mais en contradiction, ce qui engendrerait des zones surélevées (chaînes de
montagnes) et aussi des zones d’effondrement (bassins océaniques).
➢ La deuxième tentative est celle de Wegener avec sa théorie de la dérive des continents.
➢ La troisième tentative est la théorie de l’expansion des fonds océaniques grâce aux
travaux effectués sur les fonds des océans.
➢ La dernière tentative est la théorie unificatrice adoptée par tous : la tectonique des
plaques qui est le cadre dans lequel l’on explique l’existence des phénomènes naturels.

La tectonique des plaques étudie donc l’évolution de l’enveloppe superficielle du Globe


Terrestre, ou lithosphère qui est formée de plaques relativement rigides, épaisses d’une centaine
de kilomètres et flottant sur l’asthénosphère, relativement plastique. Selon la théorie de la
tectonique des plaques, la lithosphère évolue et se déforme sous l’effet des forces internes de la
Terre. Ces déformations résultantes se traduisent par le découpage de la lithosphère en un
certain nombre de plaques rigides, dont six (6) plaques majeures : Pacifique, Amérique,
Eurasie, Afrique, Indienne ou Australie et Antarctique. Ces plaques sont mobiles les unes par
rapport aux autres en glissant sur l’asthénosphère. C’est le long des frontières les séparant que
les phénomènes tectoniques sont les plus importants.

La limite inférieure des plaques correspond à un changement mécanique. En effet la lithosphère


se présente comme un ensemble rigide et par conséquent fragile : la température augmentant
avec la profondeur, modifie ce comportement, qui devient de plus en plus ductile, c’est-à-dire,
capable de fluer comme du fer chauffé à blanc. Ce passage du domaine cassant au domaine

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ductile marque la limite lithosphère-asthénosphère qui se situe entre 150 Km et 200 Km sous
les continents. Il existe trois (3) types de limites qui sont :

➢ Les zones d’expansion océanique, dans lesquelles naît la croûte océanique.


➢ Les zones de subduction, dans lesquelles disparaît du matériel cristal.
➢ Les zones transformantes, le long desquelles coulissent des plaques ou des fragments de
plaques sans création ni résorption de croûte.

II - THEORIE DE LA DERIVE DES CONTINENTS DE WEGENER

II-1. Hypothèse de Wegener

C’est au 17ème siècle que des observateurs comme Francis BACON en 1620, ont été étonnés
par la ressemblance des tracés entre les côtes africaines et des côtes sud-américaines. Au 19ème
siècle, on découvrit des similitudes géologiques entre ces deux (2) continents. C’est à la fin du
siècle et au début du 20ème siècle que l’on émit les premières hypothèses. Mais il fallut attendre
1912 que Alfred WEGENER, frappé par la ressemblance des contours côtiers entre l’Afrique
et l’Amérique du Sud, expose son hypothèse de travail qui stipule ceci : « la fragmentation
d’une masse continentale unique ‘la Pangée’ entourée d’un océan ‘la Panthalassa’ mise en
place vers 245 millions d’années (la fin de l’ère primaire = le Permien) en différents blocs
ayant des déplacements relatifs ». Wegener venait de s’opposer ainsi au vieux model d’une
Terre fixe en contradiction. Pour convaincre, il va fournir une série impressionnante
d’arguments.

II-2. Arguments de Wegener

II-2-1. Arguments topographiques


Wegener avait remarqué que les continents pouvaient s'emboîter les uns les autres tel un puzzle.
C'est par exemple le cas des côtes ouest africaines et des côtes est sud-américaines. On peut
envisager que jadis ces deux continents n'en formaient qu'un seul et que progressivement ils se
sont éloignés l'un de l'autre, l'un (l'Amérique du Sud) migrant vers l'ouest, l'autre (l'Afrique)
dérivant vers l'est.

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D'une façon plus générale, on peut envisager qu'à une certaine époque géologique la majeure
partie des continents ne formait qu'un continent unique qui s'est ensuite fracturé et morcelé en
plusieurs unités qui se sont séparés au cours des temps géologiques.

II-2-1. Arguments Géologiques

Pour compléter les arguments topographiques, Wegener apporte aussi des arguments
géologiques tels que :

➢ Le vieux plateau de Gneiss ouest-africain qui offre une grande ressemblance avec
celui du Brésil.
➢ La chaîne plissée du Cap en Afrique du Sud semble se prolonger au niveau de
l’Argentine en Amérique du Sud.
➢ Il existe des similitudes entre les couches qui datent du début du Mésozoïque de part et
d’autre de l’Atlantique Sud.
➢ Au niveau de l’Atlantique Nord, les roches des orogénèses (processus de formation
de chaîne de montagne) Hercynienne et Calédonienne de l’Europe se prolongent au Canada
et aux Etats-Unis.

II-2-2. Arguments paléontologiques

Les faunes et les flores continentales de certaines régions du monde aujourd’hui éloignées
présentent de grandes similitudes jusqu’au début de l’ère secondaire (Trias) puis se sont
diversifiées par la suite. Les similitudes s’observent entre :
➢ L’Amérique du Nord et l’Europe ;
➢ L’Amérique du Sud et l’Afrique de l’Ouest ;
➢ L’Australie et l’Afrique du Sud.

Pour Wegener, tout ceci ne peut s’expliquer que par la présence à la fin de l’ère primaire (le
Permien) d’un continent unique (la Pangée) qui s’est fragmenté d’abord au début de l’ère
secondaire (le Trias) en deux (2) ensembles : la partie nord encore appelée la Laurasie et la
partie sud appelée le Gondwana. Ces deux (2) parties se sont, par la suite fragmentées en de
nombreux ensembles vers la fin de l’ère secondaire (Crétacé) pour donner les continents
actuels.

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II-2-3. Arguments paléoclimatiques

La répartition de certains sédiments tels que les Moraines (sédiments glaciaires), le charbon et
les évaporites (sel qu’on ne peut retrouver que dans les régions désertiques) permettent à
Wegener de déterminer d’importants changements dans la disposition des continents par
rapport aux pôles et à l’équateur. Ainsi, vers la fin de l’ère primaire, précisément au carbonifère
(l’époque à laquelle s’est formé le charbon en Europe), on connaît des sédiments glaciaires en
Australie et en Amérique du Sud. A la même époque, des terrains ouillés sont connus dans l’Est
de l’Amérique du Nord et dans le Nord-est de l’Asie. Ces sédiments ouillés contiennent une
flore qui traduit un climat de type équatorial.

Par rapport à la position actuelle des continents, la répartition des ces deux (2) types de
sédiments (les sédiments glaciaires et les sédiments ouillés) est difficilement explicable
(Normalement, le charbon ne doit pas se trouver dans une région polaire). Par contre, cette
répartition trouve toute sa logique dans le schéma de Wegener. Selon lui, les sédiments
glaciaires entouraient le pôle sud au carbonifère. De même, les sédiments ouillés se
répartissaient dans une bande parallèle à l’Equateur. Ainsi, entre le carbonifère et l’époque
actuelle, l’Europe serait passée d’un climat équatorial à un climat tempéré. L’Afrique du Sud
serait passée d’un climat polaire à un climat subtropical.

Fig 29. La pangée de Wegener

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Fig 30. Mouvement des plaques d’après Wegener

II-3. Rejet de l’hypothèse de Wegener

La théorie de Wegener fût dans un premier temps ignoré, puis en 1922 la théorie de la dérive
des continents fut violemment rejetée par une majorité de la communauté scientifique. Les
raisons de ce rejet sont multiples, certains sont basés sur des faits scientifiques et rationnels
d'autres beaucoup moins.

➢ La première raison de rejet fût de dire que Wegener n'expliquait pas ce qui se passait au
fond des océans.
➢ La deuxième raison est la théorie des ponts continentaux, qui était bien ancrée dans la
communauté scientifique (voir schéma de Haug). Cette théorie des ponts continentaux
était complétée par la théorie de l'effondrement (où une partie d'un continent, c'était
effondré pour donner naissance à un océan).
➢ La complémentarité partielle des côtes de l'Atlantique, en particulier dans l'Atlantique
Nord. La correspondance des côtes n'étant que le fruit du hasard.

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➢ Le métier de Wegener. Il était météorologiste, il ne pouvait donc rien connaître à la


géologie.
➢ Les mécanismes responsables de la dérive des continents. À l'époque il a été démontré
que la Terre est un milieu solide. Par conséquent, pour que les continents dérivent il
faudrait une force considérable. Wegener n'a aucune idée de l'origine de la force
responsable de la dérive des continents. Il suppose que la dérive est due à la force de
Coriolis. Wegener explique que si le SIMA est visqueux alors une petite force appliquée
pendant des milliers d'années pourrait déplacer un continent. Harold Jeffreys
(geophysicien anglais) démontrera que les calculs de Wegener sont faux. Il sera l'un des
plus farouches opposant à Wegener et responsable de l'abandon de la théorie de
Wegener en 1930.
➢ - La dérive des continents suppose l'existence d'un liquide visqueux (le SIMA), or à
l'époque la propagation des ondes sismiques démontre que la lithosphère est solide, ce
n'est donc pas possible.

Harold Jeffreys, critique ardemment la théorie proposée par Wegener avec 2 arguments majeurs
: « L’intensité des forces supposées est bien trop faible, la résistance du manteau bien trop forte
pour permettre un déplacement appréciable des continents. » Il calcule que les forces supposées
ont une amplitude 2,5.105 fois trop faible pour mouvoir et déformer les blocs continentaux et
pour lui la théorie des translations est « out of the question ».

Il considère de plus que l’ajustement des continents qui bordent l’Atlantique est très
approximatif.

De son côté, R.T. Chamberlin rédige en 1928 un ouvrage « Some of the objection to We-gener’s
theory » dans lequel on peut lire : « Si nous croyons l’hypothèse de Wegener, nous devons
oublier tout ce que nous avons appris dans les soixante-dix dernières années et retourner sur les
bancs de l’école ».

Le principal véritable point faible de la théorie de Wegener est le moteur des mouvements des
continents. Arthur Holmes, un géologue écossais propose en 1928 un moteur aux déplacements
des continents en accord avec la théorie de Wegener. Selon lui, le manteau terrestre serait animé
de courants de convection très lents ayant pour origine la chaleur libérée par la désintégration
des éléments radioactifs. Ces courants seraient à l'origine des déplacements horizontaux des
continents en surface.

KOUADIO K. EUGENE;ENSEIGNANT-CHERCHEUR
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Le modèle proposé par Holmes n'emporte pas l'adhésion immédiate du monde scientifique.
L’hypothèse de Wegener n'est pas validée mais reste envisageable en raison du comportement
visqueux de la Terre.

Malgré le rejet presque systématique de Wegener, quelques géologues firent preuve de


discernement, comme Marcel Roubault, professeur à l’Université de Nancy, qui, en 1949, dans
son livre La genèse des montagnes, n’hésite pas à écrire, après avoir passé en revue les
objections faites à l’hypothèse de la dérive des continents : « Et pourtant, après mûre réflexion,
je pense que la théorie de Wegener recèle une grande part de vérité. » Et de continuer quelques
lignes plus loin : « Elle mérite infiniment mieux que l’accueil boudeur et les discussions
réticentes réservées à cette hypothèse par certains savants, trop visiblement réfractaires à des
idées révolutionnaires. »

Mais il faudra attendre l’exploration de nouveaux domaines d’investigation, paléomagnétisme,


études des fonds océaniques…, dans les années 1960, pour que la théorie des déplacements
continentaux renaisse de ses cendres.

III - TRAVAUX SUR LES FONDS OCEANIQUES ET HYPOTHESE DE L’EXPANSION


DES FONDS OCEANIQUES

Les travaux effectués sur les fonds océaniques ont donné des résultats satisfaisants.

Par exemple, les méthodes sismiques ont permis de connaître la topographie des fonds
océaniques.

On a pu remarquer également que les dorsales sont situées à mi-distances des continents.

Les travaux ont montré également qu’au niveau de la dorsale médio-océanique (Atlantique), le
flux de chaleur est de deux (2) à huit (8) fois plus élevé qu’ailleurs et également qu’au niveau
des fosses océaniques (zones de subduction), le flux de chaleur est dix (10) fois moins élevé
que la normale.

Les travaux ont aussi montré que la chaleur radioactive accumulée à l’intérieur de la Terre
réchaufferait le manteau et créerait des courants de convections ascendants au niveau des
dorsales et aussi des courants de convections descendants au niveau des fosses océaniques. En

KOUADIO K. EUGENE;ENSEIGNANT-CHERCHEUR
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effet, le gradient thermique entre le centre de la Terre et la surface provoque un mouvement de


matière qui se déplace des zones chaudes vers les zones froides. Cette remontée de matière
chaude, en se refroidissant, devient plus dense et finit par redescendre. Des mouvements de
convection se mettent en place avec les cellules de convection. Ce gradient thermique et le flux
de matière induit sont les moteurs de la tectonique des plaques.

Le moteur du déplacement horizontal des plaques est donc les courants ou les cellules de
convection qui sont dans l’asthénosphère. Ces cellules de convections sont générées par la
chaleur interne de la Terre. Cette chaleur interne a deux origines :

➢ Une première origine thermique héritée à l’époque de la formation de la Terre ;


➢ Une deuxième origine radioactive provenant de la désintégration des isotopes U238,
Th232 et K40.

La datation des sédiments océaniques et des roches basaltiques a montré que ceux-ci sont
de plus en plus jeunes lorsqu’on s’approche du rift de la dorsale.

La genèse de la croûte océanique et sa dynamique furent élaborées progressivement à partir


des années 1960.

Les études paléomagnétiques effectuées sur les fonds océaniques mirent en évidence des
anomalies du champ magnétique terrestre. On a découvert que le plancher océanique était
successivement composé de roches basaltiques à magnétisme normal et à magnétisme inverse.
Ces anomalies du champ magnétique océanique forment des bandes parallèles aux dorsales
médio-océaniques et symétriques de part et d’autre de la ride.

En 1963, Lawrence Morley au Canada, Fred Vine et Drummond Matthews en Angleterre


interprétèrent ces anomalies magnétiques.. De la croûte océanique basaltique se forme
continuellement au niveau des rides océaniques et prend le champ magnétique de l'époque

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tantôt normal, tantôt inverse. Les dorsales sont ainsi les zones de genèse ou zones d'accrétion
de la croûte océanique.

Au fur et à mesure que du magma est produit dans l'axe de la dorsale, la lithosphère océanique
se sépare. La dorsale est donc une zone de divergence de la lithosphère océanique. L'océan
grandit et s'élargit de part et d'autre de la ride. On parle d'expansion océanique. Si on connaît
en un point donné l'âge de la croûte océanique et sa distance par rapport à la ride, l'écartement
des bandes d'anomalies magnétiques de part et d'autre de la dorsale fournit la vitesse
d'expansion des fonds océaniques pendant les périodes qui séparent les différentes bandes
d'anomalies magnétiques. Cette vitesse est de l'ordre de quelques centimètres par an (2 à 15
cm/an). C'est ainsi que l'expansion océanique entraîne les continents et est le moteur de leur
dérive qu'Alfred Wegener n'avait pu mettre en évidence à son époque.

Tous ses travaux ont permis d’émettre la théorie de l’expansion des fonds océaniques qui
stipule ceci : « chaque fois qu’une bande de basaltes se met en place au niveau des dorsales
à partir des courants de convection ascendants, cela va provoquer l’écartement du fond
océanique et la fente de façon longitudinale de la bande basaltique et les deux parties vont
s’éloigner à des vitesses variables ».

Fig 31. Mouvement de convection et expansion océanique

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Fig 32. Anomalie magnétique

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IV - THEORIE DE LA TECTONIQUE DES PLAQUES

La théorie de la tectonique des plaques, développée à la fin des années 1960, a eu des incidences
énormes sur toutes les Sciences de la Terre : c’est une théorie scientifique planétaire unificatrice
qui nous fournis un cadre unique dans lequel s’intègrent toutes les observations géologiques
(déformation des roches, sismicité, volcanisme, métamorphisme…). Cette théorie est basée sur la
notion de plaques tectoniques.

1. Fondements de bases de la tectonique des plaques

Les fondements de la tectonique des plaques sont les suivants :


➢ Une plaque tectonique par définition est un morceau de lithosphère épais d’environ 100
Km et capable de se mouvoir sur l’asthénosphère.
➢ La distinction sismique de deux enveloppes terrestres qui sont d’une part la lithosphère,
rigide et constituée d’un certain nombre de plaques mobiles les unes par rapport aux autres et
dont les frontières sont des zones sismiques et d’autre part l’asthénosphère, ductile.
➢ Les plaques prennent naissance au niveau des dorsales et disparaissent au niveau des zones
de subduction.
➢ Les plaques sont animées de mouvements horizontaux suite à des phénomènes de
convection qui affectent l’asthénosphère et aussi de mouvements verticaux par réajustement
isostatique (érosion intense en surface des reliefs nouvellement formés qui est compensée par
une remontée de matériaux profonds).

2. Frontières ou limites entre les plaques

Selon cette théorie, la lithosphère est découpée en un certain nombre de plaques (six grandes
plaques et de nombreuses microplaques) rigides qui bougent les unes par rapport aux autres
en glissant sur l'asthénosphère. Ce mouvement définis trois types de frontière entre les
plaques :

Les frontières divergentes : là où les plaques s'éloignent l'une de l'autre et où de la matière


fondue, montant de l’asthénosphère, est ajoutée sur les bords de chacune des deux plaques.
C’est ce qui se produit au niveau des dorsales océaniques au milieu des océans actuels.

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Les frontières convergentes : là où l’une des deux plaques s’enfonce sous l’autre, comme on
l’observe au niveau des zones de subduction. Un autre type de frontière convergente est celui
où deux plaques entrent en collision, là où se forme la plupart des chaînes de montagnes
intracontinentales.

Les frontières transformantes : là où deux plaques glissent latéralement l'une contre l'autre,
le long de failles ; dans ce cas il n’y a ni destruction, ni création de matière.

Actuellement, il existe à la surface du globe 16 plaques tectoniques, chacune de ces plaques


peut comporter à la fois de la lithosphère océanique et de la lithosphère continentale. Trois
plaques seulement sont entièrement océanique : la plaque Pacifique, Nazca et Cocos. La plaque
somalienne ne figure pas.

Fig 33. Les différentes plaques tectoniques

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a) Les frontières divergentes

C’est la région des dorsales océaniques, lignes suivant lesquelles deux plaques s’écartent l’une
de l’autre, et qui sont continuellement comblés par l’arrivée de magmas basaltiques neufs, venu
de l’asthénosphère. L’axe de la dorsale est souligné par une vallée profonde dans laquelle se
mettent en place les magmas qui jaillissent du manteau.

Ce magma crée une nouvelle croûte océanique et s’intègre au système des deux plaques : c’est
l’expansion du plancher océanique.

L’âge de la croûte océanique augmente donc d’une manière symétrique en s’éloignant de la


dorsale. Ce processus d’expansion, bien que lent, n’est pas négligeable, et l’ouverture ou la
progression est en moyenne de 2 cm par an (10 cm/an au maximum dans la dorsale du Pacifique
Est).

Il se crée donc continuellement de la nouvelle lithosphère océanique au niveau des frontières


divergentes, c'est-à-dire aux dorsales médio-océaniques.

Au cours de son écartement de la dorsale, la plaque océanique nouvellement créée, se refroidit,


s’épaissit, devient plus dense et se recouvre de sédiments.

Le stade initial de l’ouverture océanique se produit sur un continent : quand la croûte


continentale s’amincit, on a formation d’un rift (exemple : le Rift Est-Africain). Avec le temps,
le rift devient une dorsale océanique.

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Fig 34. Frontières divergentes

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b) Les frontières convergentes

Etant donné que la surface terrestre a toujours été constante, le fait que de nouvelles plaques se
créent continuellement aux frontières divergentes implique qu'il faudra détruire de la
lithosphère ailleurs. Cette destruction se fait aux frontières convergentes qui, comme le nom
l'indique, marquent le contact entre deux plaques lithosphériques qui convergent l'une vers
l'autre.

La destruction de plaque se fait par l'enfoncement dans l'asthénosphère d'une plaque sous l'autre
plaque, et par la digestion de la portion de plaque enfoncée dans l'asthénosphère. Ainsi, le
volume de la Terre ne change pas.

On appelle subduction (de sub, et du latin ducere, tirer) le processus par lequel la lithosphère
descend dans l'asthénosphère. Les marges le long desquelles les plaques sont subductées sont
appelées zones de subduction. Elles sont marquées par des fosses profondes dans le fond
océanique.

Les limites de convergence de plaques peuvent être de trois types :

➢ Convergence croûte océanique – croûte océanique : dans ce cas, la plaque océanique


ancienne plonge sous l’autre plaque plus jeune, moins épaisse et moins dense. Il y’a
dans ce cas formation d’un arc volcanique insulaire océanique sur la bordure de la
plaque non subductée. A l’arrière de certains de ces arcs s’ouvre un bassin arrière arc
dans lequel se crée une nouvelle croûte océanique. (Exemple : la fosse des Philippines,
des Mariannes, la fosse du Japon).
➢ Convergence croûte océanique – croûte continentale : dans ce cas la plaque
océanique plus dense s'enfonce sous la plaque continentale. Il se formera une chaîne de
volcans sur les continents (arc volcanique continental) et donc une cordillère
montagneuse. Le cas le plus typique est la fosse Pérou-Chili
➢ Convergence croûte continentale – croûte continentale
➢ : deux plaques entrent en collision lorsque la subduction de la partie océanique d'une
plaque ramène aussi une partie continentale. Dans ce cas, la croûte continentale ne peut
pas s’enfoncer dans l’asthénosphère à cause de la trop faible densité de la lithosphère
continentale par rapport à celle de l'asthénosphère. Le mécanisme se coince et il y’aura
collision entre les deux croûtes continentales avec soulèvement, plissement et

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chevauchement de l’épaisse couverture sédimentaire et formation d’une chaîne de


montagnes. C'est la soudure entre deux plaques continentales pour n'en former qu'une
seule. L’exemple le plus célèbre est la collision de l'Inde avec le continent asiatique et
la formation de l’Himalaya.

c) Les frontières transformantes

Les frontières transformantes correspondent aux régions où deux plaques coulissent l’une par
rapport à l’autre. Les plaques glissant latéralement l'une par l'autre.

Ces marges de glissements produisent de grandes fractures qui affectent toute l'épaisseur de la
lithosphère ; on utilise plus souvent le terme de failles transformantes.

Elles se trouvent le plus souvent dans la lithosphère océanique, et se forment lors du décalage
entre une même dorsale océanique du fait de différences de vitesses d’expansion (Figure 6).

Parfois ces failles font le relais entre des limites divergentes et convergentes (ces failles
transforment le mouvement entre divergence et convergence, de là leur nom de failles
transformantes).

La faille transformante la plus connue est celle de San Andreas en Californie.

Fig 35. Collision lithosphère continentale-lithosphère océanique

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Fig 36. Collision lithosphère océanique-lithosphère océanique

Fig 37. Collision intra-continentale

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Fig 38. Failles transformpantes

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3. Les chaines d’obduction

Pour des raisons diverses, la subduction peut être bloquée, notamment lorsqu’un continent est
entrainé sous un arc insulaire. La croute et le manteau ne s’enfoncent plus sous le continent,
mais au contraire, tendent à le chevaucher : c’est le phénomène d’obduction. Comme le
continent, du fait de sa légèreté, ne peut s’enfoncer dans le manteau, le fonctionnement de sa
zone de subduction est de plu en plus difficile et des contraintes compressives croissantes se
développent. Elles provoquent des chevauchements qui aboutissent finalement à un charriage
du matériel océanique sur le continent qui subit lui-même une importante déformation.

Fig 39. Complexes ophiolitiques

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Fig 40. Schéma bilan de la tectonique des plaques

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Fig 41. Exemple de subductions

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Chapitre 5 : LA GEODYNAMIQUE EXTERNE/ PROCESSUS EXOGENES

La Géodynamique externe regroupe l’ensemble des phénomènes géologiques qui se déroulent


à la surface de la Terre. Elle s’intéresse donc à l’étude des phénomènes exogènes tels que
l’altération, l’érosion des roches, le transport des éléments qui en résultent, le dépôt de ces
éléments, les premières transformations de ces sédiments après leur dépôt à l’exclusion des
transformations métamorphiques.
Les facteurs responsables de ces phénomènes sont : l’eau, l’altération et les êtres vivants.

I - L’ALTERATION

I-1. Définitions

L’altération constitue l’ensemble des mécanismes chimiques qui libèrent les particules des
roches et soustrait des éléments dissous à la surface du globe sous l’effet dominant des eaux
d’infiltration avant l’intervention des processus d’érosion, de transport et de dépôt.
La topographie, le climat et la végétation jouent un rôle important au cours de ce processus dont
le résultat dépend de la nature de la roche et de l’agressivité de l’eau d’infiltration (liée à sa
température, à son pH et à sa composition), de la nature et de la composition chimique ou
minéralogique de la roche mère.
Les produits d’altération sont composés essentiellement de produits en solution issus de
l’hydrolyse des minéraux de la roche mère et de produits solides qui sont des minéraux
résistants soient à l’altération soient à la néoformation.
L’altération est plus avancée dans les couches ou horizons proches de la surface qu’à proximité
de la roche mère. On observe en général plusieurs horizons qui sont les suivants à partir de la
surface :

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1. La terre végétale de couleur sombre

2. L’horizon de latérite (oxyde de fer en petites bulles)

3. Horizon des argiles latéritiques (argiles de néoformation)

4. L’horizon de roches décomposées (Exemple : arène


granitique)

5. Roche mère intacte

I-2. Mécanismes de l’altération

➢ L’Hydratation : exemple de l’hydratation de l’anhydride (CaSO4) en gypse (CaSO4,


2H2O) avec augmentation du volume : CaSO4 + 2H2O ⇄ (CaSO4, 2H2O) ; l’effet dans les
mines ou les TP est désastreux.
➢ L’action biochimique dans les sols : la matière organique tend à s’oxyder dans les
milieux aérobies et à libérer les ions CO32-, PO43-, SO42- agressifs vis-à-vis de la roche saine.
➢ L’hydrolyse : mécanisme fondamental de l’altération des silicates par la mise en
solution des ions alcalins (Na++, K+) et alcalino-terreux (Ca++, Mg++). Les ions Ca++ et Mg++,
au cours de leur écoulement donneront respectivement des carbonates (CaSO4) et des
dolomites (MgSO4). Le Silicium (Si4+), le Fer (Fe3+) et l’Aluminium (Al3+) sont difficilement
mobilisables à cause de leur charge ionique élevée. Le plus caractéristique et le plus important
est le Fer dont sa libération donne la couleur rouge caractéristique des sols tropicaux. Si l’arène
est débarrassée des ions bivalents et des reliquats de plagioclases grâce à un drainage très bon
(milieu acide), on voit apparaître la Kaolinite qui si les valeurs du pH sont suffisamment élevées
dans le milieu, peut se dissoudre et donner la gibbsite, minéral des croûtes latéritiques dans les
pays tropicaux qui peut conduire à la formation de la bauxite : Al4Si4O10(OH)8 (kaolinite) ⇄
Al(OH)3 (gibbsite) + Si(OH)4 (solution)

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I-3. Exemple de processus d’altération des minéraux constitutifs du granite

Le Quartz reste ferme et inaltérable, sous la forme de quartz et deviendra grain de sable sous
nos climats.
Les Feldspaths, par hydrolyse, perdent leurs ions Ca++, Na+ et K+. Ils subissent une altération
en une variété de micas très petits appelée la séricite donnant lieu à leur tour à une argile, l’Illite
qui est la base des minéraux argileux des arènes : feldspath → séricite → illite→ ion alcalin et
alcalino-terreux.
Les micas blancs encore appelés muscovites s’altèrent pour fournir un minéral argileux, l’illite
et des ions K+ qui passent en solution : Si3AlO10(OH)2Al2K (muscovite) ⇄
(Si3,5AlO,5O10)(OH)2K0,5Al2 (illite) + 0,5K+
Les micas noirs encore appelés biotites et des autres ferromagnésiens tels que les amphiboles
ont leur hydrolyse qui conduit à la formation d’autres types d’argile, qui sont les chlorites et à
la libération des ions alcalins et alcalino-terreux et d’oxydes de fer et de magnésium.

II - L’EROSION

II-1. Définition

C’est l’ensemble des phénomènes d’enlèvement et de désagrégations des matériaux


constitutifs de la roche sous l’action de la pluie, des contraintes thermiques, des vagues, du
transport et des activités humaines.

II-2. Mécanismes de l’érosion

➢ L’alternance gel-dégel encore appelée la cryoclastie ou la gélifraction est la


pénétration de l’eau dans les fissures des roches. Cette eau provoque en gelant l’éclatement des
roches. Ce phénomène est fréquent dans les pays de haute montagne et de haute altitude.
➢ L’alternance humidité-dessiccation due aux variations de température entre les
jours et les nuits donnent naissance à des contraintes thermiques qui désagrègent les roches.
C’est le cas du Sahara actuel.
➢ La dilatation thermique différentielle, exploitation de l’hétérogénéité des coefficients
de dilatation dans les différentes directions de l’espace pour les cristaux constituant les roches.
Les effets de dilatation et de contraction thermique différents suivant les cristaux constituant

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les roches contribuent à dissocier les roches. Par exemple, un minéral hydraté comme la
montmorillonite (une argile) ne se comportera pas de la même manière qu’un minéral
anhydre comme le pyroxène (MgSiO3).
➢ L’action des vagues de mer chargées de sable sur les roches d’une côte va produire un
travail d’abrasion et d’usure de ces roches.
➢ La cristallisation des sels à partir des solutions saturées. L’exemple le plus banal est la
désagrégation accélérée des granites en bordure de mer sous l’effet des embruns chargés de sel.

III - LE TRANSPORT ET LE DEPOT

Une fois dissous par l’altération et/ou démantelés par l’érosion, les éléments des roches ou
produits des phénomènes d’altération et/ou d’érosion vont être transportés sous plusieurs
formes :
➢ A l’air, sous l’effet de la gravité le long des pentes ;
➢ A l’air en suspension sous la force du vent. Exemple, les sables du Sahara apportés par
l’harmattan ;
➢ Dans l’eau qui est le principal agent de transport :
✓ En solution sous forme d’ions K+, Na+, Ca++, Mg++,… ;
✓ Sous la forme de solutions colloïdales ou en suspension, c’est le cas des oxydes
de fer et de la silice. C’est aussi le cas des particules fines ;
✓ Sous la forme de grains, par transport mécanique. C’est-à-dire par saltation
(particules moyennes) ou par roulement (particules grossières).

Surface de l’eau
(solution)
Suspension

Saltation

Différentes formes de transport

Pendant le transport, les phénomènes d’altération et d’érosion ont toujours lieu. Les
particules les plus résistantes pourront franchir des distances plus grandes que les particules
friables.

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Le dépôt de ces particules s’effectue lorsque les conditions propices au transport cessent. Les
particules les plus denses se déposeront plus rapidement que les particules légères. On observe
alors un classement granulométrique : c’est le granoclassement.
Le dépôt des particules en suspension se fait par gravité tandis que celui des particules en
solution est conditionné par la composition chimique du milieu. Dans ce dernier cas, le
rassemblement en grumeaux des éléments en solution (c’est la floculation) est nécessaire
pour permettre la sédimentation.
Selon la vitesse d’un cours d’eau contenant des particules de diverses formes, les phénomènes
d’érosion, de transport et de dépôt sont illustrés par le diagramme de HJÜLSTROM. La figure
définit en fonction de la taille des particules d’un sol meuble, les effets d’un courant de vitesse
variable (Erosion, transport, sédimentation).

Vitesse en
mm/s
Zone d’érosion
104 Zone de saltation

Erosion + Transport
103
B

10
2

Transport
1 A C
0 Sédimentation Dimension des
1 particules
1 µm 10 0,1 1 1
µm mm mm cm
DIAGRAMME EXPERIMENTAL DE HJÜLSTROM :
EROSION, TRANSPORT ET SEDIMENTATION

IV - LA DIAGENESE

La Diagenèse recouvre l’ensemble des transformations physiques et chimiques qui affectent


les sédiments après leurs dépôts dans des conditions de pression et de température faibles.
Si la pression et la température dépassent un certain seuil, on rentre dans le domaine de
métamorphisme. La diagenèse comprend quatre (4) processus principaux que sont la

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compaction des sédiments sous l’effet de la pression lithostatique, la cimentation des


éléments, la recristallisation de certains minéraux et la métasomatose.

IV-1. La Compaction
La compaction correspond à la consolidation des sédiments. Ceux-ci sont écrasés par le poids
des couches qui se déposent au dessus d’eux. L’eau interstitielle est chassée et la porosité
diminue.

IV-2. La cimentation
Les éléments dissous dans l’eau interstitielle qui imprègnent les sédiments précipitent ou
s’organisent en minéraux de néoformation qui vont cimenter les grains entre eux. Comme
exemple, nous pouvons citer le cas des grès siliceux qui sont d’anciens sables cimentés par la
silice secondaire.

IV-3. La recristallisation
La recristallisation est le résultat d’une série d’échanges entre les sédiments et la solution qui
les imprègne. Certains minéraux seront dissous et contribueront à la croissance d’autres
minéraux. D’autres minéraux, par contre, instables se transformeront en minéraux stables. C’est
le cas de l’aragonite (CaCO3) qui forme les coquilles des mollusques et qui se transforme en
calcite (CaCO3) de forme cristalline plus stable.

IV-4. La métasomatose
Dans ce cas, la solution interstitielle apporte aux sédiments des éléments qui n’y étaient pas
contenus au départ. Par exemple une eau magnésienne imprégnant des boues calcaires les
transformera en dolomies suivant la réaction suivante : 2CaCO3 + Mg2+ (en solution) ⟶
CaMg(CO3)2 + Ca2+ (passe en solution)

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GEOLOGIE GENERALE

CONCLUSION AUX PROCESSUS ENDOGENES ET EXOGENES

Ces processus, encore appelés phénomènes géodynamiques internes et externes forment un


cycle qui se déroule depuis l’origine de la Terre.

EROSION

TRANSPORT
ALTERATION

DEPOT
OROGENESE

DIAGENESE VOLCANISME

METAMORPHISME MAGMATISME

CYCLE DES PHENOMENES GEODYNAMIQUES

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Chapitre 6 : LES ROCHES

(EXPOSES)

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BIBIOGRAPHIE

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