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REPUBLIQUE DE COTE D’IVOIRE

UNION-DISCIPLINE-TRAVAIL

THEME
:

ENSEIGNANT ETUDIANTS-EXPOSANTS
-KOUAME IVETTE

M.KOUADIO EUGENE -KOUYATE IDRISSA

ENSEIGNANT- -OKOU YAO RODRIGUE


CHERCHEUR A L’INPHB -SERY BI FIANEH ALEXANDRE
-YAPI AKE THOMAS
2

1
Sommaire

INTRODUCTION

I-PRESENTATION DES ROCHES PYROCLASTIQUES.

II-LES CRITERES D’IDENTIFICATION DES DEPOTS


PYROCLASTIQUES ET LES TYPES D’ERUPTION VOLCANIQUE.

III-LES DIFFERENTS DEPOTS PYROCLASTIQUES.

IV-LES MATERIAUX PYROCLASTIQUES.

V-LES CLASSIFICATIONS DES ROCHES PYROCLASTIQUES.

CONCLUSION

2
INTRODUCTION

La géologie la science qui comprend l’étude des parties de la Terre


directement accessibles à l’observation, et l’élaboration des hypothèses
qui permettent de reconstituer leur histoire et d’expliquer leur
agencement. Cette science comprend plusieurs disciplines notamment la
pétrographie et la pétrologie dont l’étude concerne les roches et leurs
modes de formation. Ainsi, les roches (du latin Rocca) sont des
matériaux naturels généralement solides et formés, essentiellement ou
en totalité, par un assemblage de minéraux, comportant parfois des
fossiles (du verre résultant du refroidissement rapide d'un liquide ou des
agrégats d'autres roches). Comme sa définition l’indique nous avons une
pluralité de roches que nous ne pourrions exposer, ainsi nous nous
focaliserons sur les roches pyroclastiques que nous tenterons d’élucider
dans la suite de notre travail.

Les grandes lignes de notre travail sont :

-La présentation des roches pyroclastiques ;

-Le mode de mise en place ;

-et les classifications des roches pyroclastiques

3
I-PRESENTATION DES ROCHES PYROCLASTIQUES.

Les roches pyroclastiques sont généralement issues des activités


volcaniques. Une activité volcanique explosive se traduit surtout par la
projection à la verticale d’un jet de gaz et de fragments volcaniques en
fusion issus de l’éclatement du magma. Les explosions projettent
également des fragments de roche solide, arrachés des parois du cratère
de la cheminée.

Les roches pyroclastiques ou pyroclastites sont des roches


composées principalement ou uniquement de matériaux volcaniques.
Lorsque les matériaux volcaniques ont été déplacés et remaniés par
action mécanique, comme celle du vent ou de l'eau, ces roches sont
appelées volcanoclastiques.

*Terminologie et caractéristiques

Une roche volcanoclastique est une roche élastique qui contient


principalement du matériel volcanique dans des proportions
quelconques sans tenir compte de son environnement. Ce terme
comprend aussi bien des roches épiclastiques, des roches autoplastique
et différentes types de roches pyroclastiques, qu'elles soient primaires ou
secondaires. La classification de ces roches est basée sur leur
composition, les textures et les structures sédimentaires.

Un sédiment épiclastique est un agrégat de matériel quelconque


qui résulte de l'érosion de matériel consolidé ou non. Un dépôt
épiclastique volcanogène est un agrégat de matériel volcanique qui
résulte de l'érosion de matériel volcanique consolidé ou non. Les dépôts
ont tendance à être polygéniques. Ils renferment les mêmes structures
sédimentaires que les autres roches silicoclastiques .

4
Une roche autoplastique est un agrégat de matériel volcanique où
la fragmentation résulte de la friction mécanique ou d'explosions
gazeuses durant le mouvement de la lave ou de l'effondrement
gravitationnel de dômes de lave ou de crêtes .

Les fragments de ces dépôts sont formés in situ, monogéniques et


non-soudés. Ils peuvent être en transition 17 avec les coulées de lave
parent, qui ont la même composition. Les structures internes de ces
dépôts suggèrent peu ou pas de transport .

Une roche pyroclastique est un agrégat de matériel volcanique


directement déposé par une éruption volcanique ou remobilisé par des
agents tels que le vent et l'eau . Il s'ensuit que la classification standard
de granulométrie de Fisher (1961, 1966) pour les roches pyroclastiques
consolidées est applicable aux roches volcanoclastiques.

II-LES CRITERES D’IDENTIFICATION DES DEPOTS PYROCLASTIQUES ET


LES TYPES D’ERRUPTION VOLCANIQUE.

1-Les critères d’identification des dépôts pyroclastiques

L'identification et la classification des dépôts pyroclastiques est


fondamental pour définir les critères qui peuvent faciliter la
reconnaissance des dépôts primaires ou secondaires. Les critères de
composition de Fisher et Schmincke (1984) et de Stix (1991) seront
utilisés ici pour identifier la composante pyroclastique .

Les dépôts pyroclastiques sont composés de trois sortes de


pyroclastes: (1) les fragments juvéniles vitreux, (2) les fragments lithiques,
et (3) les cristaux. Les fragments juvéniles (essentiels) sont des particules
de magma refroidi, comme des ponces (pour le matériel felsique), des
scories (pour le matériel mafique), et du verre volcanique non-vésiculaire
. Les fragments lithiques décrivent généralement les composants denses
dans un dépôt pyroclastique. On peut les diviser en deux catégories: (1)
les fragments accidentels et (2) les fragments accessoires. Les fragments
5
accidentels sont des fragments de roches de dépôts environnants. Les
fragments accessoires sont des fragments de roches volcaniques
consolidés produit lors d'éruptions antérieures. Les cristaux idiomorphes
ou brisés sont surtout de quartz volcanique bipyramidé à texture de
résorption et de feldspath de haute température. Ces cristaux se seraient
relâchés durant la perturbation explosive et le bris des magmas explosifs
et des fragments juvéniles. Les textures et les structures sédimentaires
sont importantes pour l'interprétation . La mise en place de ces
constituants à partir d'éruptions subaériennes à sous- marines peut être
déduite de plusieurs caractéristiques. Les séquences à double classement,
dans les dépôts pyroclastiques, sont la meilleure preuve pour les dépôts
primaires . Stix (1991) et Cas et Wright (1987) font une revue des
caractéristiques de tous les types de dépôts pyroclastiques en milieux
subaériens et sous-marins. Le point sur lequel une attention particulière
est portée dans ce mémoire, est sur les coulées pyroclastiques

20 felsiques primaires et secondaires en milieux sous-marins. Finalement,


en se basant sur la pétrographie ainsi que sur les structures
sédimentaires nous tenterons de définir les séquences volcanoclastiques
de la Formation de Beauceville.

CRITERE COULEE DE MASSES COULEE DE MASSES


SABAQUEUSES DE SABAQUEUSES DE
DEBRIS DEBRIS
PYROCLASTIQUES(CARA PYROCLASTIQUES(CARA
CTERE PRIMAIRE) CTERE SECONDAIRE)

6
Eléments vitreux eau
–ponce Abondant ; possiblement Rare ; classement normal
à classement inverse et
plus abondante au
sommet des lits
-échardes Abondantes ; bien Appauvries en verres ;
formées, anguleux ; absentes ou arrondies ;
composition homogène composition homogène

cristaux Composition Enrichissement possible ;


magmatique compatible populations mixtes de
euédrique et brisée provenances variées,
arrondi possible
lithiques Peu de fragments
lithiques*, anguleux Fragments accessoires et
accidentels relativement
-roches Volcanites abondantes** abondants et en relation
associées roches non-volcaniques inverse avec le nombre
peu abondantes de fragments juvéniles ;
anguleux à arrondis
-Retention de Possibles***
chaleur Peu présente

-texture Massif à support de Massif à support de


matrice matrice ou de fragments ;
-classement Classement par densité structure de traction
de l’unité massive basale
passant à une unité Unité basale massive à
sommitale classée ; double
granodécroissante classement
•La composition et les proportions de fragments lithiques sont fonction
du type d'éruption pyroclastique. Les fragments juvéniles vitreux
abondent dans les éruptions de type Pelée alors que les fragments
lithiques non-vitreux abondent dans les dépôts de type Mérapi. La
proportion de fragments vésiculaires devrait diminuer avec la profondeur
de l'éruption sous-marine.

7
** Les éléments terrestres communs dans les dépôts pyroclastiques
subaériens (sédiments terrestres, plantes et fossiles terrestres) sont
absents dans les dépôts sous-marins et remplacés par leurs équivalents
marins (sédiments marins, plantes et fossiles marins). Les couleurs rouge,
rose et blanche communes des dépôts subaériens sont remplacées par
une couleur verdâtre provenant d'une argilisation rapide dans les dépôts
sous-marins.

*** La rétention de chaleur est favorisée dans les dépôts formés par
éruptions sous-marines latérales et absentes dans les éruptions sous-
marines verticales; elle peut être présente dans la partie dense d'une
coulée pyroclastique subaérienne qui parvient à franchir l'interface terre-
eau.

2-LES TYPES D’ERRUPTION VOLCANIQUE

Les éruptions volcaniques explosives produisent les dépôts


pyroclastiques. Les éruptions peuvent être classées en fonction de la
nature des gaz qui génèrent l'explosion:

(1) les éruptions phréatiques, (2) les éruptions phréatomagmatiques et


(3) les éruptions magmatiques. Les éruptions phréatiques ou de vapeur
sont des explosions qui ne sont pas directement impliquées avec un
magma frais. Le magma peut être la source de chaleur pour générer la
vapeur mais ne participe pas aux processus éruptifs. L'énergie explosive
résulte plutôt d'un transfert de chaleur instantané provoqué par
l'interaction de l'eau et de la roche chaude. Ceci produira une
vaporisation instantanée accompagnée d'une expansion explosive de
l'eau ayant pour résultat une rapide réduction de la pression de
confinement. De telles explosions de vapeur ont une température faible
et n'expulsent pas de fragments juvéniles (donc surtout accessoires et
accidentels) car, l'eau souterraine est vaporisée seulement par la chaleur
ou par des gaz chauds et pas par le contact direct avec le magma frais.
21 Les éruptions phréatomagmatiques sont des explosions impliquant
elles aussi de la vapeur. Par contre, cette vapeur est produite par
l'interaction directe du magma ou de lave avec l'eau externe. L'explosion

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survient lorsque l'eau très chaude jaillit sous forme de vapeur amenant
une diminution rapide de la pression. Simultanément, il y aura
fragmentation du magma . Les produits d'éruptions qui en résultent
inclus les fragments juvéniles et accessoires.

Les éruptions magmatiques incluent l'exsolution et l'expansion


explosive de volatils magmatiques. De grands volumes de ponces ou
scories et d'échardes de verre sont alors générés. Ce sont des éruptions
relativement sèches car, la vapeur apportée par l'eau Extérieure est un
composant mineur. La composition du magma, les propriétés physiques
et La géométrie de l'évent contrôle le caractère et le comportement des
éruptions explosives Magmatiques. Ces éruptions peuvent Être
basaltiques, andésitiques ou felsiques et montrent des caractéristiques
propres à Chacune. Les éruptions magmatiques sont divisées en plusieurs
types telles que les Éruptions hawaiiennes, vulcaniennes, stromboliennes,
sub-pliniennes et pliniennes

III-LES DIFFERENTS DEPOTS PYROCLASTIQUES.

Les dépôts pyroclastiques peuvent être classés en fonction de leur


mode de transport et de dépôt: (1) dépôts de retombées pyroclastiques,
(2) dépôts de coulées pyroclastiques, et (3) dépôts de déferlantes
pyroclastiques. Ces dépôts peuvent être formés par tous les types
d'éruptions explosives, qu'ils soient magmatiques, phréatomagmatiques
ou phréatiques. La classification de ces dépôts est basée sur leurs
compositions, leurs textures et structures sédimentaires tel que résumé
dans le tableau en dessous.

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1-LES DEPOTS DE RETOMBEE OU FALL.

Les fragments lancés dans l’atmosphère ou soulevés à l’intérieur


des colonnes de convection ont tendance à retomber sur le sol sous
l’action de la gravité terrestre. Les fragments de grande taille retombent
très vile à proximité de la bouche éruptive en suivant une trajectoire
parabolique et ceux de plus petite taille sont transportés vers le haut par
le gaz puis éloignés par la force du vent.

Les dépôts de retombée présentent des caractéristiques diverses


selon le type d’activité explosive. Les éruptions hawaiiennes et
stromboliennes projettent des matériaux à une hauteur moyenne et
produisent surtout des dépôts granuleux de scories et des lapillis. C’est
surtout autour de la bouche éruptive que ces matériaux retombent,
créant ainsi des cônes de scories.

Lors d’éruptions pliniennes, les matières plus fines (cendres) et les


fragments poreux et légers (ponces) peuvent être soulevés dans la
colonne éruptive et atteindre des hauteurs de plusieurs dizaines de
kilomètres. Une fois la hauteur maximum atteinte, la colonne s’élargit
latéralement (ombrelle) et les fragments tombent peu à peu causant une
pluie épaisse de matière volcanique.

Cette pluie peut durer des heures ou même des jours au cours des
éruptions pliniennes, provoquant une accumulation de couches de lapillis
et de cendres qui recouvrent comme un manteau des milliers de
kilomètres carrés. La caractéristique principale des dépôts de retombées
pliniennes sont l’épaisseur constante à l’échelle locale et le fait d’être
formés de clastes de ponces de taille relativement uniforme.

2-LES DEPOTS DE COULEE PTROCLASTIQUES OU PYROCLASTIC


FLOW.

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Les coulées pyroclastiques produites par l’écroulement de la
colonne éruptive ou par l’activité explosive des dômes, génèrent des
avalanches de gaz, de cendres et de fragments de magma en fusion qui,
sous l’action de la gravité, dévalent à grande vitesse le long des flancs du
volcan. La haute densité de ces coulées leur permet de s’agglomérer lors
de leur déplacement et d’épouser la topographie de l’appareil
volcanique. Lorsque la pente faiblit, le mouvement se ralentit
progressivement jusqu’à s’arrêter complètement et il se forme des
dépôts concentrés au creux des dépressions.

Le dépôt résultant d’une coulée pyroclastique est formé d’un


mélange hétérogène de cendres mélangées à des fragments de tailles
variables. Très souvent, ces dépôts contiennent des restes carbonisés de
matière végétale, incorporée au long de leur parcours. Si la température
de la coulée est suffisamment élevée au moment de la sédimentation, les
pyroclastes peuvent se souder entre eux et créer une masse qui, dans
certains cas, peut être si compacte qu’elle ressemble à une vraie coulée
de lave.

3-LES DEPOTS DE SURGE OU SURGE.

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Les dépôts de retombée proviennent des nuées pyroclastiques
turbulentes et diluées (riches en gaz) qui se forment très rapidement
autour du volcan. Le mot «surge» a été utilisé pour la première fois pour
décrire l’anneau qui se forme à la base des nuées produites par une
explosion nucléaire. La densité de ces nuées étant supérieure à celle de
l’atmosphère, elles se déplacent au ras du sol et emportent tout ce qui se
trouve sur leur passage. Ceci prenant place à très grande vitesse, la
topographie n’a alors que très peu d’incidence.

Ce comportement particulier explique pourquoi les dépôts en


vagues sont plus épais vers le centre des vallées mais sont quand même
observés sur les parties plus élevées. Au cours de leur déplacement, les
fragments sont tenus en suspension par la turbulence du mélange lui-
même cependant, au fur et à mesure de la perte de vitesse de la nuée, les
fragments les plus gros et les plus lourds se concentrent vers le bas et
finissent par tomber. Une des principales caractéristiques des dépôts en
vagues est leur nette stratification interne qui suivent un mouvement
ondule rappelant celui des dunes formées par le vent.

Comparés aux dépôts de flux, les dépôts en vagues sont plus


pauvres en poussières et ont des caractéristiques granulométriques
intermédiaires entre éjecta et flow, contenant des clastes partiellement
arrondis par les frottements subis lors du déplacement. Les explosions
génératrices de surge se propagent selon un mode radial autour du
volcan et rejettent souvent des blocs de roche qui, en retombant, créent
des déformations dans les couches de cendres et de lapillis (structures
d’impact).

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Tableau : caractéristiques des trois principaux dépôts pyroclastiques.

Eléments Retombée (fall) Coulée (flow) Déferlante


(surge)
Composant -pauvre en fines -riche en -riche en
-riche en matrice, en cristaux et
fragments lithiques fragments en
lithiques fragments
lithiques
Classement -bien classée -pauvrement -bien
classée classée
dans les
dépôts
De coulées
Epaisseur des lits -régulière et - irrégulière -contrôlé
épouse la surface avec par la
(épaisseurs remplissage topographi
uniformes ou des vallées e avec
mantle bedding) épaississem
ent dans les
vallées et
amincissem
ent sur les
crêtes

13
Granoclassement -les lits massifs -les lits sont -les
et lamination sont rares massifs stratificatio
-le -le ns internes
granoclassement granoclasseme ou
normal et inverse nt inverse et entrecroisé
-absence de normal est es sont
structure de présent présentes
tractions. dans les
dépôts de
base surge

IV-LES MATERIAUX PYROCLASTIQUES.

14
1-LES MATERIAUX CONSOLIDES.

Lorsque les cendres sont entraînées dans des dépressions, elles


peuvent se consolider, par l’intermédiaire d’un ciment dont la nature
n’est pas directement éruptive, pour former des cinérites et des tufs. Il
s’agit donc de formations mixtes, volcano-sédimentaires, qui sont en
général finement stratifiées et dont l’origine marine ou continentale ne
peut être déterminée que par l’analyse du contexte géologique ou par la
présence de fossiles caractéristiques. Cependant, dans l’ensemble, les
tufs sont plutôt marins et calcaro-pélitiques (et parfois constituées de
lapilli ou de blocs), alors que les cinérites sont plutôt lacustres et
siliceuses (et d’ailleurs souvent associées à des diatomites).

15
Cendre consolidée

Les hyaloclastites sont des roches souvent fortes bien stratifiées


qui accompagnent ordinairement les émissions basaltiques sous-marines,
sous-lacustres ou sous-glaciaires. Lancés dans l’eau par l’explosion
volcanique, les fragments de lave, brutalement trempés, éclatent en
débris vitreux anguleux qui s’accumulent en se mêlant aux sédiments
éventuels et qui se trouvent cimentés par des minéraux zéolitiques. Leur
association avec des « pillow-lavas» est fréquente et ce type de roche est
très répandu dans les fonds océaniques. Là encore, la grande instabilité
des verres basiques permet une facile évolution, et en particulier le
passage, souvent décrit, à des amphibolites.
16
On peut en rapprocher les «pépérites» d’Auvergne et les
«pipernos» d’Italie, dont l’aspect granulaire résulte d’un processus
analogue, mais sous-lacustre, ainsi que les «tufs palagonitiques»
d’Islande, attribués à des éruptions basaltiques sous-glaciaires. On a
regroupé sous le terme d’épanchements pyroclastiques (pyroclastic
flows) des formations variées, auxquelles correspondait un nombre
impressionnant de types descriptifs: tufs chaotiques, tufs soudés,
tuffolaves, ignimbrites, nuées ardentes, avalanches incandescentes, etc.
La multiplicité des appellations allait souvent de pair avec leur
imprécision et, dans les années cinquante, une bibliographie démesurée
a répandu une confusion totale sur ce sujet.

L’unité de tous ces ensembles n’a été reconnue que récemment,


par l’analyse précise du processus éruptif. Il s’agit de magmas visqueux et
assez riches en gaz, dont les vacuoles se dilatent jusqu’à la rupture de
leurs parois communes. On a alors une sorte d’émulsion d’échardes
vitreuses, de ponces et éventuellement de cristaux, dans une phase
gazeuse à haute température, qui ne se mélange pas à l’air ambiant et
dont la température est voisine à 900 0C.

Cette écume très mobile peut s’épancher sur des surfaces


considérables et le long de pentes très faibles, de l’ordre de quelques
degrés. Une fois immobilisée, elle s’affaisse sur elle-même et les
particules vitreuses ont tendance à se coller les unes aux autres, en raison
du poids de l’ensemble de la formation et en raison de la température
encore élevée à ce stade (on a montré expérimentalement que cette
soudure ne cesse qu’au-dessous de 600 0C). La consolidation peut faire
intervenir également des actions fumeroliennes ou des circulations
météoriques secondaires, mais le caractère essentiel de ces formations
est leur faible déperdition calorifique, qui les oppose nettement aux
projections aériennes, directement en contact avec l’air atmosphérique.
Dans les cas extrêmes, la structure «vitro clastique», initiale disparaît
totalement, et l’on obtient les lentilles aplaties de verre homogène («
flammes») ou même de véritables coulées de laves reconstituées
(«rhéoïgnimbrites»). Bien entendu, il peut y avoir alors convergence avec

17
les structures dues à l’écoulement de laves fortement bulleuses, et seule
une analyse détaillée permet de reconstituer l’évolution rhéologique
dans son ensemble.

Ces épanchements pyroclastiques sont le mode d’émission


prédominant des magmas acides (rhyolites, dacites). Ils affectent des
volumes considérables, pouvant atteindre des centaines de kilomètres
cubes et entraînant en général la formation de caldeiras d’effondrement
de plusieurs kilomètres de diamètre. Par contre, les célèbres «nuées
ardentes» de type péléen, associées parfois aux extrusions de dômes ou
d’aiguilles, ne présentent que des volumes très inférieurs à un kilomètre
cube et ne peuvent d’ailleurs pas se compacter en raison de leur masse
insuffisante.

2-LES MATERIAUX NON CONSOLIDENT.

Les produits de projection qui retombent au sol et restent bien


individualisés sont parfois appelés «tephras». On les rencontre, en
proportions très variables, dans les types de dynamisme classiques, et ils
sont particulièrement abondants dans les cônes et les stratovolcans. Bien
qu’il s’agisse typiquement de roches détritiques, on n’a jamais utilisé
pour les décrire la nomenclature des sédimentologistes (redites, arénites,
etc.) et l’on conserve une terminologie fondée à la fois sur des caractères
granulométriques et sur des considérations génétiques.

Les cendres, poussières, sables sont constitués de fragments de


lave pulvérisée, trempés sous forme vitreuse, en principe d’une taille
inférieure à 4 mm Leur coloration, très variable, dépend essentiellement
de la teneur en fer et du degré d’oxydation. Les lapilli et escarbilles
sont des fragments compris entre 4 et 32 mm, formés le plus souvent par
de la lave bulleuse, mais parfois aussi par des cristaux expulsés du
magma sans fragmentation, ainsi que par des débris des roches
antérieurement consolidées.

18
Les bombes et les blocs, de taille toujours supérieure à 32 mm,
peuvent atteindre des masses de plusieurs dizaines de tonnes. On
réserve plutôt le terme de blocs aux fragments projetés à l’état solide et
celui de bombes aux éléments encore fluides, mais cette distinction est
assez subjective dans le cas des magmas très visqueux.

Très souvent, les lambeaux de lave de ce type retombent en


s’aplatissant et forment les «bombes en galette» ou en «bouse de
vache». Lorsque le magma est plus visqueux, l’expansion des gaz qui se
poursuivent dans la partie centrale .La plupart des volcanologues
qualifient de scories des éléments de lave vésiculeuse, sans forme
particulière. Elles se constituent par projection au niveau de la cheminée,
mais elles apparaissent aussi par fragmentation de la pellicule consolidée
qui recouvre les coulées et qui se dissocie généralement au cours de la
progression. Les ponces sont des matériaux très vésiculeux, dont la
densité apparente peut être inférieure à celle de l’eau et dont la forme
est en général arrondie. Elles accompagnent d’ordinaire les coulées
d’obsidienne, mais elles participent souvent aussi à un dynamisme très
particulier, que l’on détaillera plus loin. Tous ces matériaux sont projetés
à des distances, horizontales et verticales, variables suivant leur taille et
suivant la violence des explosions.

Des blocs de quelques tonnes peuvent franchir plusieurs


kilomètres, et les cendres les plus fines atteignent fréquemment des
altitudes de 5 000 à 10 000 m. La chute de ces produits entraîne un
classement net en fonction de la granulométrie, et les poussières
volcaniques retombent souvent à très grandes distances, ce qui permet
dans certains cas d’excellentes corrélations stratigraphiques. En général,
cependant, ces débris non consolidés ont une existence éphémère. Les
verres volcaniques sont en effet particulièrement altérables, surtout en
climat chaud et humide, et ils évoluent rapidement en sols à allophanes
ou à montmorillonites. Seuls des processus particuliers permettent
l’accumulation durable des matériaux pyroclastiques.

19
V-LA CLASSIFICATION DES ROCHES PYROCLASTIQUES.

Les roches pyroclastiques peuvent être classées selon leur taille, des
plus gros blocs aux cendres les plus fines et aux tufs. Les plus grosses
pyroclastites sont appelés bombes plus petites, elles portent le nom de
lapillis. Les cendres volcaniques sont rattachées aux pyroclastites parce
que leur ne poussière est issue des roches volcaniques.

Cette classification ne tient pas compte de la composition des tephras.

Taille des Equivalent Roche


Tephra
constituants détritique pyroclastique
blocs brèche
>62 mm galets, blocs
(anguleux) volcanique
bombes
agglomérat
(arrondies1)
graviers,
2-62 mm lapilli tuf à lapilli
granules
cendre
62 µm-2 mm sable tuf grossier
grossière
<62 µm silt et argile cendre fine tuf fin

20
peu
fortement aggloméré :
aggloméré :
taille désignation
Pyroclaste
Tephra

claste, brèche brèche volcanique, brèches


> 64 mm
bombe volcanique pyroclastiques

strate, lapilli Lapilli (tufs), roche


< 64 mm Lapillis
tephra pyroclastique consolidée

cendres
< 2 mm cendres cinérites, tuf
épaisses

<
cendres fines cendres fines tuf volcanique
0.063 mm

D'autres classifications sont basées sur des critères


pétrographiques, c'est le cas par exemple de la classification de Friedman
et al. (1992) qui utilise un diagramme triangulaire. Ce diagramme permet
de subdiviser les tufs en fonction de la proportion relative de trois
constituants : les débris lithiques, les cristaux et les fragments de verre
volcanique. Les tufs à fragments de verre volcanique sont issus de la
désagrégation de laves, les tufs cristallins se forment quand une partie du
magma a commencé à cristalliser avant l'éruption et les tufs lithiques
sont constitués de fragments de roche volcanique ou de l'encaissant
remaniés au cours de l'éruption.

21
CONCLUSION

Il nous convient de retenir au terme de notre étude que les roches


pyroclastiques sont des roches issues de l’activité volcanique,
généralement les dépôts pyroclastiques sont de trois différents types.
Nous avons les dépôts de retombée, les dépôts de coulée et les dépôts
de surge. Cette identification se fait selon des critères bien déterminés.
De là nous distinguons les matériaux consolidés et les matériaux non
consolidés, toutefois la classification des roches se fait selon leurs tailles.

22
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

FISHER, R.V. 1995. Decoupling of pyroclastic currents: hazards


assessments. Journal of Volcanology and Geothermal Research, 66:
257-263.

FISHER, R.V. et SCHMINCKE, H-U. 1984. Pyroclastic rocks. Springer-


Verlag, New -York, 528 p.
FISHER
BRUN, J. et CHAGNON, A. 1979. Rock stratigraphy and clay
mineralogy of volcanic ash beds from the Black River and Trenton
Groups (Middle Ordovician) of Southern Quebec. Revue canadienne
des sciences de la Terre, 16: 1499-1507.

BUSBY-SPERA, C.J. 1986. Depositional features of rhyolitic and


andesitic volcaniclastic rocks of the Mineral King submarine Caldera
Complex, Sierra Nevada, California. Journal of Volcanology and
Geothermal Research, 27: 43-76.

23
TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION

I-PRESENTATION DES ROCHES PYROCLASTIQUES.

II-LES CRITERES D’IDENTIFICATION DES DEPOTS PYROCLASTIQUES


ET LES TYPES D’ERUPTION VOLCANIQUE.

1-CRITERES D’IDENTIFICATION DES DEPOTS


PYROCLASTIQUES.

2- LES TYPES D’ERUPTION VOLCANIQUE

III-LES DIFFERENTS DEPOTS PYROCLASTIQUES.

1-LES DEPOTS DE RETOMBEE OU FALL.

2-LES DEPOTS DE COULEE PYROCLASTIQUE OU


PYROCLASTIC FLOW.

3-LES DEPOTS DE SURGE OU SURGE.

IV-LES MATERIAUX PYROCLASTIQUES.

1-LES MATERIAUX CONSOLIDES

2-LES MATERIAUX NON CONSOLIDES

V-LES CLASSIFICATIONS DES ROCHES PYROCLASTIQUES.

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