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LES ROCHES SEDIMENTAIRES

Les roches sédimentaires ne représentent que 5% de la croute terrestre. Elles se


rencontrent principalement à la surface du globe terrestre où elles recouvrent 75%.

A. GENESE

Les roches sédimentaires sont des roches d’origine secondaire. Elles se forment à la
surface du globe, à partir des produits de l’altération des roches préexistantes
(magmatiques, métamorphiques, sédimentaires). Les produits d’altération subissent
normalement un transport plus ou moins long entre l’emplacement de la roche d’origine
et le lieu de dépôt.

Durant leur déplacement assuré par l’eau, la glace, le vent et les forces gravitaires, les
éléments détritiques et les composants contenus en solution sont mélangés, séparés
ou chimiquement transformés de telle sorte qu’une roche totalement nouvelle prend
naissance sur les lieux de dépôts.

B. CLASSIFICATION DES ROCHES SEDIMENTAIRES


La classification des principaux groupes se fonde généralement sur leur genèse.
Principaux groupes des roches sédimentaires
roches détritiques Roches Roches résiduelles Roches
néoformées charbonneuses
Pséphites Calcaire Kaolin Tourbe
Psammites Roches siliceuses bauxite Lignite
Pelites Roches salines Charbon
Roches Houille
phosphatées Anthracite
Roches ferrifères

I. LES ROCHES DÉTRITIQUES


1. GENÈSE

Les roches détritiques se forment principalement à partir de la désagrégation physique


des roches préexistantes. La désagrégation purement mécanique se produit sous
l’influence des éléments météoriques. Elle dépend du climat. Les variations fréquentes

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de température affaiblissent la cohésion de la roche par suite de la dilatation et de la
contraction différentielle des minéraux.

La gélifraction provient du fait que l’eau en gelant augmente de volume et exerce une
pression qui fait éclater la roche. Ce processus agit le long des fentes et des fissures à
l’intérieur des pores remplis d’eau, provoquant la fragmentation de la roche. La
gélifraction s’observe surtout en haute montagne et dans les régions froides, sur des
latitudes élevées.

L’haloclastie, limitée aux régions sèches, arides agit de façons comparable à la


gélifraction. Des sels augmentent de volume par absorption d’eau, ce qui provoque des
tensions faisant éclater la roche.

2. FAMILLE DES RUDITES (PSÉPHITES)

Les rudites sont des sédiments grossiers, dont les grain s ont plus de 2mm de diamètre.

- Les conglomérats : ce sont des roches sédimentaires détritiques constituées de


débris de roches de taille supérieur à 2 mm liés par un ciment. Les brèches sont
éléments anguleux et les poudingues à éléments arrondis.
- Les brèches : une brèche est une roche consolidée souvent multicolore formé
de lithoclastes anguleux.
Selon la région d’ablation, elle peut être composée soit d’une même roche soit
de matériaux divers. En règle générale pas de granoclassement ni d’orientation
des éléments, aucun tri granulométrique, pas de stratification pas de fossile elle
contient souvent des cavités anguleuses, formées par la disparition d’éléments.
Le liant peut être de l’argile du calcaire ou de la silice. Il se rencontre sur le flanc
de montagnes
- Les brèches tectoniques, de friction ou mylonitique se forment ainsi : dans
un premier temps la roche est brisée à cause des phénomènes orogéniques ou
sismiques mais l’ensemble de la roche ne se désolidarise pas complètement. les
zones de fracture sont rapidement ressoudées par des solutions minérales.
- Les brèches d'éboulement proviennent du démantèlement d'un relief en voie de
formation : ce sont des brèches intraformationnelles monogéniques. Elles

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peuvent prendre naissance sous l'eau et, dans ce cas, la cimentation est
généralement rapide.
- Les brèches de pente, ou brèches d'éboulis, se forment à sec. Elles peuvent être
polygéniques et les fragments qui les constituent sont souvent classés.
L'éclatement des roches est généralement dû à un phénomène atmosphérique :
gel, dessiccation, variations brusques de température, d'où le nom de brèches
météoriques qui leur est parfois attribué.
- Les brèches de dessiccation sont des brèches intraformationnelles
monogéniques dues à la fragmentation de vases desséchées en blocs
légèrement déplacés et ressoudés lors de l'inondation suivante. De telles
brèches s’observent souvent dans les calacaires lacustres

- Les brèches d'éclatement sont provoquées par une explosion volcanique ou la


chute d'une météorite : brèche calcaire du Ries-Kessel en Bavière.
- Les brèches d'ossement, ou bone-beds, sont dues à la cimentation d'os de
Mammifères dans des formations continentales (phosphorites du Quercy) ou d'os
et de dents de Poissons dans des formations néritiques ou lagunaires (Éocène
inférieur d'Afrique du Nord). Les unes comme les autres peuvent être de bons
gisements de phosphates.
- Les brèches volcaniques résultent de la cimentation de projections, bombes et
lapillis, mélangées souvent à des roches encaissantes. Elles sont donc
polygéniques.
- Les tillites: c’est le matériel morainique contenant de l’argile, constituant la
matrice et des galets morainiques peu nombreux, pas de stratification ni de
fossiles. Les éléments anguleux et arrondis coexistent. Les galets sont parfois
orientés dans le sens de la glace.

Le nom de ces roches est tiré de l'écossais till : argile peu fertile, en particulier
argile d'origine glaciaire.

Les tillites sont à fragments arrondis ou anguleux, très hétérométriques, unis par un
ciment pélitique ou arkosique, de coloration foncée. Ce sont typiquement des

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conglomérats polygéniques dans lesquels la disposition des galets peut indiquer le sens
d'écoulement de la glace. Les tillites sont très répandues dans le Précambrien et le
Paléozoïque de l'hémisphère austral : Sahara, Congo, Afrique du Sud, Australie,
Amérique du Sud.

- Les fanglomérats : ils représentent un stade intermédiaire entre les brèches et


les poudingues. Ils sont formés d’éléments anguleux et arrondie non triés.
Stratification presque inexistante, tri granulométrique rares.
- Les poudingues : ce sont des accumulations de galets consolidés. Des galets
arrondis sont aimantés par un liant argileux, calcaire ou siliceux
- Contrairement aux fragments anguleux que contiennent les brèches, les galets
des poudingues ont subi un certain transport. Ils peuvent provenir de blocs et de
cailloux véhiculés par les cours d'eau et déposés au pied du relief : poudingues
de piémont. Parmi les plus développés de ces poudingues de piémont,
postérieurs à la surrection d'une chaîne de montagnes et témoins de son
érosion, on peut retenir : pour les Alpes, les poudingues miocènes et pliocènes
d’une épaisseur de 2 000 m sur une étendue de 2 000 km2.
- Mais les poudingues peuvent aussi témoigner de l'étalement de galets sur un
rivage. Ils apparaissent souvent lors d'une transgression (poudingue de base), tel
celui qu'on observe à la base des grès triasiques, mais peuvent apparaître à
n'importe quel niveau d'une formation. Il suffit pour cela d'un apport fluviatile qui
s'étale sur une plage, ou même sur le continent.

- Parmi les poudingues d'aspect particulier, on mentionnera, dans les Alpes, le


Verrucano, conglomérat permo-triasique aux colorations vives, à galets blancs
de quartz, rouges de rhyolite, et verts d'ophiolite.

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3. FAMILLE DES ARÉNITES (PSAMMITES)

a) LE SABLE

Le sable est un assemblage meuble de minéraux et de fragments de roches,


dont 50% au moins des éléments ont de 0.02 à 2mm de diamètre. Sa
composition peut révéler jusqu'à 180 minéraux différents (quartz, micas,
feldspaths) ainsi que des débris calcaires.

- Les minéraux sont le plus souvent du quartz et du feldspath, ainsi que du mica et
des minéraux lourds.
Les sables sont le plus souvent hétérométriques. Ils comprennent aussi bien des
pséphites grossière que des pelites et des argiles extrêmement fines.
Le sable se caractérise par sa capacité à s'écouler. Plus les grains sont ronds,
plus le sable s'écoule facilement.

On peut également différencier un sable qui a été transporté par le vent d'un sable
transporté par l'eau. Le premier est de forme plus ronde, sphérique, alors que le
deuxième est plus ovoïde. De plus, le sable éolien présente une diaphanéité plus mate
que le sable fluviatile ou marin.. L'aspect de la surface du grain de sable éolien est due
aux multiples impacts que subit le sable lors de son déplacement.

Le sable est souvent le produit de la décomposition des roches du fait de l'érosion. Les
plus fréquents de ses composants sont le quartz, constituant le moins altérable du
granite, ainsi que des micas et feldspaths.

Il peut avoir plusieurs couleurs :

 en fonction de la nature des particules sableuses (minéraux) issues de la roche-


mère :
o noir (exemple : sable issu d'une roche volcanique);
o blanc (exemple : White Sands, dunes de gypse pur ; sable coquillier
enrichi de certains débris de coquillages ; sables riches en quartz usés et
micas blancs);

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o rose (plages de la côte de granite rose).

 en fonction du type et de la quantité de pigments qui recouvrent les particules


sableuses (oxyde de fer...), il prend une couleur jaunâtre, rouille.

b) LES GRES

Ce sont des roches sédimentaires détritiques provenant de la consolidation d'un


sable, généralement quartzeux, par un ciment naturel. Les éléments des grès
appartiennent à la classe granulométrique des arénites

Ils sont toujours stratifiés.


On peut différencier les grès d'après
- la nature des éléments détritiques – grès quartzeux, micacés, glauconieux,
coquilliers... – - la nature du ciment – grès siliceux, calcaires, ferrugineux...
- leur degré de cohésion – grès « tendres » qui s'effritent facilement, grès moyens,
grès durs, sonores sous le choc
Les couleurs dominantes sont le jaune et le brun, dû à la présence de limonite.
L’hématite produit une couleur rougeâtre, le bitume et le charbon des teins bleus
et noirs. Les grès verts doivent leur couleur à la glauconie.
- Le quartzite est un grès riche en quartz, à ciment siliceux contenant au moins
85% de quartz.
- L’arkose : est un grès riche en feldspath, généralement rougeâtre.

- Certains grès rouge dans les séries géologiques ont suscité l'intérêt parce qu'ils
sont de bons repères cartographiques et parce qu'ils témoignent de conditions
particulières de dépôt. Les grès rouges traduisent un faciès continental
détritique, plus ou moins grossier, appartenant généralement aux sédiments
post-orogéniques groupés sous le nom de « molasses ». Ils tiennent leur couleur
rouge d'oxydes de fer, associés parfois à des oxydes de manganèse, élaborés
par une pédogenèse de type latéritique ou de type « cuirassement », fréquente
en milieu intertropical.

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- Au cours de l'histoire géologique, les formations gréseuses rouges ont pris une
importance considérable à des périodes bien déterminées : à la fin des temps
protérozoïques, au milieu du Paléozoïque (continent des Vieux Grès rouges), au
Permo-Trias (continent des Nouveaux Grès rouges).
- Les grès sont des roches relativement résistantes, ce qui explique les formes
tabulaires, arrondies ou chaotiques auxquelles ils donnent lieu dans la nature et
les divers usages qu'ils connaissent, traditionnellement.

Nature des éléments grossiers

Les grès quartzeux sont les plus répandus dans toute l'échelle stratigraphique,
depuis le Précambrien jusqu'au Quaternaire . Les grès feldspathiques
contiennent de 5 à 25 % de feldspath et les grès arkosiques plus de 25% ; les
grès glauconieux renferment souvent, outre des grains de glauconie, de gros
nodules de phosphate de chaux. Les grès micacés sont riches en mica blanc
(muscovite). Lorsque les lamelles sont disposées en couches, c'est une
psammite.

- L'itacolumite est un grès quartzeux, dont les grains sont engrenés de telle
manière que la roche est flexible (Indes, Brésil). Les grès oolithiques renferment,
outre du quartz, une proportion appréciable d'oolithes ferrugineuses ou d'une
autre nature, parfois déformées.
- Les grès coquilliers sont riches en fossiles ; certains sont de véritables
biocalcaréniques et peuvent contenir jusqu'à 600 Nummulites par gramme de
roche. Il existe aussi des grès gypseux, où les cristaux de gypse, plus ou moins
arrondis, ont été cimentés par du gypse de nouvelle formation.

Nature du ciment (ou matrice)

Beaucoup de grès quartzeux sont à ciment siliceux (calcédoine). Les grès


quartzites sont des roches très dures, à cassure luisante, esquilleuse et
conchoïdale.

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Les grès à ciment d'opale et à spicules d'éponge (spongolites) forment les
gaizes. Les grès rouges à ciment ferrugineux sont très répandus Leur coloration
est due à un climat chaud et humide à saisons alternantes, associé à une
tectonique active qui favorisait l'érosion avant que l'altération des feldspaths ne
soit totale.

- Les grès à ciment calcaire sont répandus dans le Lias inférieur (grès du
Luxembourg) et à la base du Lutétien (glauconie grossière). Les molasses qui
se déposent au voisinage des chaînes de montagne appartiennent à cette
catégorie.
- Parfois, le ciment peut être bitumineux , argileux ou ferro-humifère). Outre les
grès à ciment gypseux déjà mentionnés, il existe, dans le Trias d'Hassi R'Mel au
Sahara, des grès à ciment d'anhydrite.

Les grès rouges

Des grès rouges datant d’un milliard d'années environ sont connus, en particulier
en Scandinavie, en Écosse et en Amérique du Nord. En fait, l'ensemble des
terres émergées, à partir du moment où l'atmosphère a contenu suffisamment
d'oxygène pour devenir oxydante, se trouvait placé, par l'absence de couvert
végétal, dans des conditions d'aridité favorables à la formation de grès rouges.
On peut penser que ces grès rouges se sont déposés sous un climat plutôt
chaud. La teneur de l'atmosphère en oxygène libre est évaluée à partir de
1,75 milliard d'année à 1% de la valeur actuelle.

Les Vieux Grès rouges

Entre — 400 et — 380 millions d'années, c'est-à-dire entre la fin du Silurien et le


Dévonien supérieur, se sont déposés les Vieux Grès rouges, sédiments
deltaïques (conglomérats, grès et pélites) à stratification entrecroisée, Les Vieux
Grès rouges correspondent à une phase importante de l'évolution organique,
pendant laquelle l'atmosphère saturée en oxygène est devenue non seulement

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oxydante, mais respirable pour les animaux et les plantes (50 % de la teneur
actuelle environ).

Le peuplement végétal et animal des Vieux Grès rouges s'étend à une aire
continentale immense, caractérisée par la répétition de ce faciés depuis
l'Amérique du Nord jusqu'à l'Ukraine, et même à la steppe kirghize et au bassin
de Minusinsk.

Les Nouveaux Grès rouges

Entre — 290 et — 200 millions d'années (surtout du Permien à la base du Trias),


on rencontre à nouveau des grès rouges. On peut citer à ce propos les
Nouveaux Grès rouges d'Angleterre, qui sont des dépôts à stratification fluviale
et même torrentielle, d'âge permien. Leurs couches terminales sont des grès
éoliens, peut-être d'âge triasique. Ces Nouveaux Grès rouges ont des
équivalents en Allemagne dans le Saxonien et en Italie du Nord.

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4. FAMILLE DES LUTITES
Du point du vue de granulométrique cette famille inclut les fractions argileuses et les

silts plus grossiers.

a) LES ARGILES :

Les roches sédimentaires à granulométrie fine sont appelées argiles lorsqu’elles sont
partiellement déshydratées et plastiques, et argilites lorsqu’elles sont desséchée et
indurées. Les composants des argiles sont le quartz, le feldspath et le mica, des résidus
d’organismes calcaires et des substances organiques ainsi que des minéraux argileux
extrêmement petits, décelables seulement au rayon X. les roches argileuses sont
toujours litées. Leur induration est due à la compaction et à la cimentation.
La corrélation est fournie par des corps étrangers. La limonite produit une couleur jaune
à brune, l’hématite une couleur rouge, les matières charbonneuses, la bitume et les
sulfures des couleurs grises ou bleutées à noire. Les argiles sont les roches
sédimentaires les plus répandues.

Les minéraux argileux

Les minéraux argileux sont des phyllosilicates comme le sont les cristaux de micas
(biotite ou muscovite) qui se débitent en lamelles lorsqu'ils sont macroscopiques. Le
feuillet élémentaire de chaque espèce peut être décrit par un agencement spécifique de
deux types de couches déterminées par la géométrie des polyèdres et la coordinence
des cations : la couche tétraédrique et la couche octaédrique. La couche est dite
trioctaédrique si tous les sites octaédriques sont occupés par des cations divalents et
dioctaédrique si seuls deux octaèdres sur trois sont occupés par des cations trivalents.
Pour constituer le feuillet élémentaire du cristal, les couches octaédriques et
tétraédriques partagent des ions oxygènes. Lorsque les feuillets présentent une charge
électrique négative du fait de substitutions chimiques dans les couches tétraédriques et
octaédriques, la neutralité électrique de l'édifice est assurée par l'ajout d'une couche
interfoliaire chargée positivement.

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La classification des phyllosilicates repose sur un ensemble de critères regroupant le
nombre de couches mises en commun dans le feuillet élémentaire, le mode
d'empilement et la chimie des feuillets. Il est possible de regrouper la quasi-totalité des
minéraux argileux en trois grandes familles structurales.

Dans les feuillets de la famille 1 :1, une couche tétraédrique est liée à une couche
octaédrique comme c'est le cas de la kaolinite.

Dans le feuillet de la famille 2 :1, une couche octaédrique est liée à deux couches
tétraédriques comme c'est le cas pour l'illite. Cette famille intègre plusieurs groupes
structuraux qui se distinguent par l'absence ou la présence d'une couche interfoliaire
(pyrophyllite et illite respectivement) et par le caractère variable ou non de l'épaisseur
du feuillet en fonction de son l'état d'hydratation comme c'est le cas pour la smectite,
dont la distance inter-réticulaire peut varier de 1 à 1,5 nanomètre.

Le feuillet de la famille structurale 2 :1 :1 se caractérise par la présence d'une couche


octaédrique interfoliaire qui assure la neutralisation électrique du feuillet 2 :1, comme
c'est le cas pour la chlorite. Une des caractéristiques des minéraux argileux est leur
aptitude à l'interstratification qui consiste dans l'empilement de feuillets de compositions
différentes (deux composants ou plus) au sein du même cristal.

Les types d’argiles

La bentonite est une argile colloïdale dont le nom vient de Fort Benton dans le
Wyoming aux États-Unis. Connue aussi sous le terme de terre à foulon, elle peut
être considérée comme une smectite, étant essentiellement constituée de
montmorillonite (80 %) qui est une argile ce qui explique sa capacité de rétention
d'eau car la montmorillonite est un type de smectite particulièrement gonflant. On
trouve également d'autres minéraux comme le quartz, le mica, lefeldspath, la
pyrite ou la calcite. Les gisements de bentonites sont d'origines volcanique et
hydrothermale.

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Elle possède diverses propriétés. Notamment, elle absorbe les protéïnes, réduit
l’activité des enzymes. Les boues bentonitiques (recelant une fraction de
bentonite) sont utilisées comme boues de forage dans les travaux de
terrassement, de paroi moulée, du fait de leur capacité à laisser la place
rapidement et facilement aux bétons coulés à leur place.

- Le lehm : est une variété d’argile ou d’argilite contenant une grande quantité de
sable. Les oxydes de fer lui confèrent une couleur jaune. Elle est utilisée comme
matière première importante en tuilerie.
- Les marnes : Ce sont des variétés d’argile à forte proportion de carbonate se
présentant sous forme de calcite ou de dolomite. Elles constituent la matière
première pour la fabrication du ciment.

- Les marnes sont intermédiaires entre les calcaires et les argiles, et le terme
« marne » ne désigne pas une espèce pétrographique bien définie. On passe
ainsi des calcaires marneux, qui ne contiennent que 5 à 35 % d'argile, aux
marnes argileuses (de 65 à 95 % d'argile) par l'intermédiaire des marnes sensu
stricto (de 35 à 65 %).
- Comme les argiles, les marnes sont tendres, finement poreuses (elles happent à
la langue), friables quand elles sont sèches, plastiques lorsqu'elles sont
mouillées. Mais, à la différence des argiles, elles font effervescence avec les
acides à cause de la présence du calcaire. La finesse des particules constitutives
(minéraux argileux, carbonates et, parfois, siliceen faible quantité, place les
marnes dans le groupe des lutites, ou pélites.
- Suivant la composition minéralogique, on peut distinguer des marnes
dolomitiques, glauconieuses, magnésiennes, gypseuses, micacées, sableuses,
humifères.

Souvent, les marnes sont désignées d'après leur couleur : marnes bleues,
marnes blanches ,ou marnes brunes.

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- Le lœss : C’est une variété d’argile contenant jusqu’à 50% de quartz ainsi que
des feldspaths du mica des minéraux argileux et du calcaire abondant. Il est
d’origine éolienne.

Le lœss (ou loess) est une roche sédimentaire détritique meuble formée par
l'accumulation de limons issus de l'érosion éolienne (déflation), dans les régions
désertiques et périglaciaires.

Le lœss est formé principalement de silice (quartz détritique) et de carbonate de


calcium (Ca CO3). Il contient, en proportion moindre, des feldspaths, de la biotite (mica)
(deux minéraux qui, avec le quartz, entrent dans la composition des sables) et des
argiles, souvent de la kaolinite(ces argiles pouvant être agglomérées et former des
grains de limon fin).

Les dépôts éoliens de couverture résultent du transport par le vent à moyenne et


longue distance. Ils s'étendent en couverture sur plus de 10 % de la surface des
continents et concernent les sables fins (sables de couverture) et les limons
(lœss).

Les kaolin : Ce sont des argiles formées essentiellement de kaolinite contenant


également du quartz et du mica.

Ce sont des argiles blanches, friables et réfractaires, composées principalement


de kaolinite, soit des silicates d’aluminium. Découverts à l’origine enChine, ils
sont à la base de la fabrication de la porcelaine, mais sont aussi utilisés dans
l'industrie du papier, la médecine et la cosmétique.

De grain grossier et beaucoup moins plastiques que la plupart des argiles


sédimentaires, les kaolins purs sont très réfractaires et leur point de fusion
dépasse 1 800 °C. Employés seuls, ils sont d’une utilisation difficile à cause de
leur faible plasticité et de leur point de fusion élevé. Par conséquent, l’ajout
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d’autres matériaux au kaolin permet de le rendre plus plastique et d’abaisser son
point de fusion afin d’obtenir des pièces vitrifiées. Ces kaolins modelés sont alors
appelés porcelaines..

- Les schistes argileux et schistes ardoisiers : Ce sont des argilites ayant subi
une diagenèse intense allant jusqu’à un léger métamorphisme. Le terme de
schistes ardoisiers désigne également des roches plus fortement
métamorphiques.

Un schiste est une roche qui a pour particularité d'avoir un aspect feuilleté, et de
se débiter en plaques fines ou « feuillet rocheux ». On dit qu'elle présente unes
chistosité. Il peut s'agir d'une roche sédimentaire argileuse, ou bien d'une roche
métamorphique. Quand celle-ci est purement sédimentaire, on l’appelle shale.

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II. ROCHE SEDIMENTAIRES D’ORIGINE CHIMIQUE ET
BIOLOGIQUE

Toutes les roches d’origine chimique et biologique sont des roches néoformées.

Ces roches sont classées suivant leur classification chimique et minéralogique (roche
carbonatées, salines, phosphatées et ferrifères).

1. FAMILLE DES ROCHES CARBONATÉES

Ce sont les calcaires formés en milieu marin et les dolomies issues de ceux-là, les
formations continentales que sont les dépôts de source appelés concrétions calcaires et
les calcaires lacustres.

Le calcaire : c’est une roche monominérale, formée d’une seule espèce minérale, la
calcite jusqu’à 95%. Les minéraux accessoires sont la dolomite, la sidérite, le quartz, le
feldspath, le mica et les minéraux argileux, ceux donnant la coloration du calcaire. Les
calcaires purs sont d’un blanc de neige. La limonite et la sidérite les colorent en jaune et
brun, l’hématite en rouge, le chlorite et la glauconie en vert, le bitume en gris à noir.

Genèse :uniquement en milieu marin à partir des débris de parties dures d’animaux et
de végétaux, de vase calcaire précipitée par des processus physique et de sécrétion
calcaires d’organisme. Le principal apport des substances calcaires est fourni par des
organismes comme les algues, les canaux, les éponges, les foraminifères, les
bryozoaires, les brachiopodes, les échinodermes, les mollusques, les crustacés, les
ptéropodes. Ces organismes fabriquent à partir du calcaire dissous dans l’eau des
squelettes, tests ou coquilles qui après leur mort, s’accumulent sur le fond en une vase
calcaire.

Les roches calcaires constituent environ 20 % de l'ensemble des roches sédimentaires.


Les plus anciennes connues sont vieilles d'environ 3 milliards d'années (calcaires
dolomitiques du Zimbabwe) et présentent une structure algaire (stromatolithes). Depuis
cette époque, la proportion des roches calcaires s'est accrue en même temps que la vie
se développait. Les grandes périodes de sédimentation calcaire coïncident avec de

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grandes transgressions : Ordovicien, Jurassique, Crétacé et, localement, Cénozoïque.
Aujourd'hui les sédiments calcaires sont bien représentés dans les mers chaudes : ce
sont des récifs, des dépôts néritiques (nord-ouest de l'Australie, golfe Persique,
Bahamas) et des boues à globigérines dans la plupart des océans.

Les calcaires sont toujours lités excepté les calcaires récifaux.


La dolomie : c’est une roche monominérale constituée de la dolomite dans une
proportion d’au moins 50% suivant la proportion de calcaire ou d’argile. Il existe toutes
les transitions vers les calcaires ou les marnes. Elle se rencontre uniquement sous
forme de roche sédimentaire d’origine marine associée à du calcaire.

2. FAMILLE DES ROCHES SILICEUSES

Elle comprend toutes les roches sédimentaires non détritiques formées d’au moins 50%
de silice.

La silice, très répandue dans les roches magmatiques (près de 60%), est mobilisée par
l'altération superficielle et entraînée en solution dans les eaux courantes. Bien qu'elle
soit aussi soluble dans l'eau de mer que dans l'eau douce, les rivières en contiennent
souvent beaucoup plus. Une partie de la silice est alors fixée par les radiolaires, les
diatomées, les silicoflagellés et les spongiaires, tandis qu'une autre partie précipite.

Les diatomites sont des roches blanches, grises, verdâtres ou jaunâtres, légères
(densité voisine de 1), à porosité très élevée, tendres (les seules roches siliceuses
consolidées rayables à l'ongle), bien que rugueuses au toucher, formées
essentiellement par l'accumulation de tests ou frustules de diatomées
(Bacillariophycées), algues unicellulaires siliceuses. Les diatomées vivant aussi bien
dans les eaux douces que dans la mer, il existe à la fois des diatomites lacustres et des
diatomites marines. À l'heure actuelle, les boues à diatomées se déposent dans toutes
les mers, mais plus particulièrement dans les mers froides et au fond des grandes
fosses océaniques.

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Le kieselguhr : est une variété de diatomite essentiellement sous forme de d’opale. La
porosité est élevée et la densité inférieure à 1g /cm3, ce qui le fait flotter sur l’eau. Les
variétés pures sont blanches. Les impuretés lui confèrent des couleurs jaunâtres et
brunes, verdâtres, grises presque noires. Il ne se forme qu’en eau douce.
Le tripoli : est une variété de diatomite fortement indurée.

Les radiolarites sont des roches dans lesquelles la silice a été apportée par des tests de
radiolaires. On retrouve la trace de ces protozoaires du groupe des Actinopodes en
lame mince, parfois admirablement conservée, noyée dans un ciment de calcédoine ou
de quartz microcristallin. Certaines radiolarites, comme celles, tertiaires, apparaissent
comme l'équivalent des boues à radiolaires actuelles qu'on rencontre par des fonds de
2 000 à 6 000 m dans les océans Indien et Pacifique, d'abord mêlées à des
bouescalcaires, puis de plus en plus pures (vers 4 000 m) par suite de la dissolution
progressive de tous les éléments carbonatés.

D'après leur structure, on distingue trois groupes de radiolarites : les jaspes, les
lydiennes et les phtanites.

Les jaspes sont généralement colorés en rouge ou en noir par des oxydes de fer et de
manganèse, quelquefois mouchetés de vert et parfois rubanés. Leur bel aspect
décoratif justifie leur emploi en architecture et en joaillerie (calcédoine). Ils affleurent
dans la plupart des chaînes géosynclinales, en particulier dans les Alpes, où ils sont
associés aux roches vertes (ophiolites) dans les schistes lustrés déposés sous forme
de calcschistes au Jurassique supérieur dans la zone piémontaise. Les jaspilites
désignent des roches présentant des lits alternés de jaspe et d'hématite (Précambrien
du lac Supérieur).

Les lydiennes sont des radiolarites entièrement noires : leur matrice quartzeuse micro-
cristalline est obscurcie par un pigment d'origine organique, et les vestiges de
radiolaires sont plus difficiles à identifier. Très dures, les lydiennes sont employées
comme pierre de touche pour les essais de métaux précieux.

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Les phtanites sont des radiolarites fortement recristallisées en quartz, souvent colorées
en vert pâle par de la chlorite, de l'épidote, ou des oxydes de fer, parfois graphiteuses
(début de métamorphisme). Elles sont associées à des grauwackes et à des tufs
volcaniques.

Les radiolarites ont habituellement des dimensions de l’ordre de quelques fractions de


millimètres. Ils peuvent atteindre parfois 3mm de diamètre. Les radiolarites ont des
structures compactes.

- Les concrétions siliceuses : ce sont des roches siliceuses formées par


précipitation dans les sources chaudes ou leur proximités, la présence d’algue
joue parfois un rôle, les dépôts Les silex sont des accidents siliceux en milieu
calcaire, en particulier dans la craie ; on les trouve aussi dans les produits de
décalcification de cette dernière, les « argiles à silex ». De forme irrégulière et de
couleur brune ou noire, ils sont formés surtout de calcédoine. Ils présentent
fréquemment une patine blanche de calcédoine microporeuse.
peuvent être poreux ou en croûtes. cohérentes microcristallins ou sous forme d’opale.
- Les chailles
Les chailles ressemblent aux silex, mais elles sont de couleur brune et
dépourvues de patine. Parfois, elles renferment un peu de calcaire et font alors
effervescence à l'acide. Il existe dans la craie ou dans les calcaires tous les
intermédiaires entre chailles et silex (par exemple, des silex bruns, blonds ou
roses), et il n'est pas toujours facile de les distinguer lorsqu'ils sont repris dans
des alluvions.
- Les cherts
Le terme de chert désigne en effet aussi des dépôts siliceux lités ou
interstratifiés, comme des schistes silicifiés, dont la porcelanite.
- Les meulières
Elles sont soit compactes, soit caverneuses. Les premières sont des pierres à
meules (d'où leur nom). Les secondes sont employées comme moellons en

19
construction : elles constituent un matériau léger,bon isolant thermique et
phonique.
Les meulières compactes sont jaunâtres. C'est la présence d'oxyde de fer qui
donne aux meulières caverneuses leur coloration brun-rouge. On y observe
souvent des empreintes de mollusques d'eau douce. La plupart des argiles à
meulière se forment directement dans une matrice argileuse, soit dans des
mares, soit par pédogenèse en climat semi-aride, comme c'est le cas pour des
meulières actuelles en bordure du Sahara et du Kalahari. C'est ainsi que la
transformation d'illite en kaolinite s'accompagne de la libération de silice qui peut
nourrir des concrétions d'opale ou de calcédoine.

20
3. FAMILLE DES ROCHES PHOSPHATÉES

La teneur moyenne de l'écorce terrestre est de 0,23 % de P2O5, de sorte que la


réalisation de gisements, renfermant souvent des centaines de millions de tonnes de
minerai titrant généralement plus de 25 % de P2O5, exige le concours de tout un
ensemble de mécanismes favorables.

Origines et mécanismes de sédimentation

Les études océanologiques montrent que la quantité de phosphore en solution dans la


mer, surtout sous forme d'ions HPO42—, augmente avec la profondeur. Aussi, lorsque
les eaux des fonds océaniques, mues par les courants marins ascendants, viennent se
mêler aux eaux plus superficielles, celles-ci acquièrent des concentrations anormales
en phosphate favorables à son dépôt. Un approvisionnement notable en phosphate par
les eaux des grands fleuves est également possible. Il y a également un apport dû au
volcanisme sous-marin.

D'après les observations faites dans les gisements, la sédimentation phosphatée


apparaît comme un phénomène lent. Le phosphate n'a donc de bonnes chances de
s'accumuler que lorsque l'apport phosphaté est abondant et la sédimentation terrigène
contemporaine fortement ralentie ; les hauts fonds et les bordures de bassins situés
dans des régions propices aux courants marins ascendants , en période chaude et
sèche, géologiquement stable, constituent des contextes favorables. Les sédiments
phosphatés ne s'accumulent cependant que s'ils sont piégés à la faveur d'un creux du
fond marin, de l'abri d'une ride, d'un fond de golfe...

Les phénomènes d'altération superficielle, de remaniements ou de remobilisation du


phosphore en solution peuvent également contribuer ultérieurement à enrichir le dépôt
initial ou à alimenter des concentrations à forte teneur de cavités karstiques sous-
jacentes (phosphorites du Quercy, par exemple).

21
Enfin, dans le cas de phosphates issus de guanos, les courants marins ascendants, le
phytoplancton, les poissons, les oiseaux et les phénomènes de lessivage en milieu
continental contribuent successivement à constituer des gisements pouvant, comme à
l'île Christmas par exemple, renfermer des réserves considérables de minerai à bonne
teneur.

Les roches phosphatées sont les matières premières importantes pour la fabrication d’engrais.

22
4. FAMILLE DES ROCHES FERRIFÈRES

Constitution minéralogique et chimique

En pratique, on classe les formes du fer en minéraux ferrifères et minéraux non


ferrifères. On entend par minéral ferrifère, un minéral dont le fer est un constituant
normal, et qui ne peut être remplacé par un autre élément que dans d'étroites limites.
Un minéral non ferrifère contient le fer en faibles quantités et en substitution du
constituant de base du minéral.

Une classification économique permet de distinguer les constituants formant la gangue.


Cette gangue, qui appauvrit le minerai et que l'on cherche à rejeter, présente des
formes très variées : elle peut être volatile ou solide, ferrifère ou stérile. L'utilisation du
minerai de fer dépend étroitement de ces aspects. Ainsi la pyrite, FeS2, renfermant 46,6
% de fer, n'en est pas un minerai du fait de sa teneur élevée en soufre.

La pyrite est essentiellement exploitée pour l'extraction du soufre et pour la fabrication


de l'acide sulfurique.

Les principaux minéraux ferrifères présents dans les minerais sont : la magnétite Fe3O4
(72,4 % de fer), l'oligiste Fe2O3 (69,9% de fer), encore appelée hématite, la goethite
Fe2O3, H2O (62,8 % de fer), la sidérite FeCO3 (48% de fer), des silicates et
silicoaluminates divers : greenalite, minnesotaïte, chlorite.

La magnétite, un oxyde de fer, cristallise dans les roches magmatiques basiques et


ultrabasiques. Cet échantillon montre des cristaux caractéristiques octaédriques, aux
faces striées, de couleur gris fer à noir.

La sidérite, également dénommée fer spathique en raison de son facile clivage


rhomboédrique, est un carbonate de fer plutôt répandu dans la nature.

Les minéraux de gangue sont également très variés dans les minerais de fer. Les plus
connus sont : le quartz qui confère le caractère siliceux aux minerais ; l'apatite à

23
laquelle on doit le plus souvent le caractère phosphoreux des minerais de fer ; la calcite
pour les minerais calcaires ; des silicates et silicoaluminates divers (argiles,
amphiboles...).

Les types de minerais de fer

On distingue :

– Les minerais à hématite : l'espèce dominante est l'oligiste ou l'hématite rouge. Ils sont
généralement rocheux ou pulvérulents, à perte au feu très faible, souvent fragiles, et
présentant une porosité non négligeable.

– Les minerais à magnétite : ils présentent souvent un gain au feu. Ils sont
habituellement durs, massifs, compacts.

– Les limonites, fragiles, scoriacées, poreuses, à forte perte au feu.

– Les sidéroses : massifs, compacts, durs, non poreux, ces minerais présentent une
perte au feu considérable ordinairement accompagnée d'une fragilisation et même
d'une désagrégation du produit.

Classification pétrographique

Les taconites

Ces gisements sont d'énormes accumulations de quartzites ferrifères dont les seuls
constituants sont pratiquement la silice et des oxydes de fer. Les minerais sont très
purs, exempts d'éléments nuisibles. De tels gisements apparaissent dans tous les vieux
socles précambriens du monde : Amérique du Nord, Brésil, Venezuela, Scandinavie,
Afrique, Inde, Asie, Australie. Ces roches, encore appelées itabirites, jaspilite, , très
compactes, dont la teneur en fer varie entre 25 et 45%, ne sont exploitées (car leur
mise en valeur passe obligatoirement par une opération d'enrichissement) que lorsque
l'oxyde de fer est la magnétite ou l'oligiste en gros cristaux.

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Les minerais à hématite riches

Ces minerais se sont formés aux dépens des taconites par lessivage de la silice dans
certaines conditions géographiques et géologiques particulières. Ils se présentent en
grandes masses souvent très riches (plus de 65 % de fer). Dans la plupart des
gisements de taconites, le minerai est de dureté variable, souvent friable et poreux. La
composition chimique est très simple : Fe2O3, SiO2. Suivant la nature du matériau
d'origine et l'importance de l'altération superficielle, on peut trouver de petites quantités
d'alumine (jusqu'à 1,5 %) et de phosphore (jusqu'à 0,05%).

Les minerais de fer oolithiques

Très répandus, ils constituent fréquemment les approvisionnements locaux des


anciennes sidérurgies. On en trouve de tous âges depuis le Protérozoïque, mais ils sont
surtout développés à certaines époques favorables : Ordovicien, Lias, Crétacé. La
caractéristique dominante des gisements est la couche ; d'épaisseur variant entre 3 et
20 mètres, plissée ou horizontale, elle peut couvrir d'énormes superficies (plusieurs
dizaines de milliers d'hectares), et même dépasser une centaine de milliers d'hectares.
Le trait essentiel du minerai du point de vue géologique est l'oolithe : il s'agit d'un grain
arrondi, de quelques centaines de microns, formé d'enveloppes minérales
concentriques autour d'un noyau. Ce constituant s'est mis en place comme un grain de
sable.

Les minerais skarnifères

Ils sont caractérisés par leur gangue particulière appelée skarn : il s'agit d'une gangue
très colorée formée de nombreuses espèces minérales, dont grenats, amphiboles, etc.,
auxquelles s'ajoutent des sulfures divers et du quartz, de la calcite et de l'apatite. Les
phases ferrifères sont la magnétite et l'oligiste. Les minerais de texture fine ont des
compositions chimiques très variables d'un gisement à l'autre.. Ils peuvent être pauvres
ou riches en manganèse et contiennent souvent d'autres éléments comme le cuivre.

25
Les minerais latéritiques

La latérite est le résultat en climat intertropical d'une altération particulière par lessivage
des roches cristallines avec départ de la silice et des bases. Si la roche mère est riche
en fer et pauvre en alumine, la latérite devient un minerai de fer. Ces minerais ont une
texture minérale très fine, mais présentent souvent des concrétions de type pisolithique
(analogues aux oolithes, mais plus grosses). Ils sont très poreux, formés de limonite,
hématite rouge, relativement pauvre en phosphore mais très riche en alumine. Le
problème de la mise en valeur d'énormes gisements de ces latérites réside dans les
teneurs en nickel, cobalt, chrome toujours présents.

Les minerais des marais

Dans les régions nordiques d'Europe et d'Amérique, de nombreux marais présentent


sur leur fond et certaines rives des formations ferrugineuses qui ont été exploitées
comme minerai de fer et le sont encore localement. Les amas sont peu importants en
tonnage. Ils sont formés de limonite, chlorites, argiles et sable. La texture fine est
cellulaire et poreuse. Ces minerais ont une composition chimique voisine des minerais
oolithiques.

26
5. FAMILLE DES ROCHES SALINES

La précipitation d'un sel s'effectue lorsque le produit des concentrations de ses


composés ioniques atteint une valeur limite appelée produit de solubilité dépendant de
la température et de la pression.

Les processus sont variés, mais toujours plus ou moins associés : introduction d'ions
nouveaux qui permettent la cristallisation de sels de faible solubilité ; addition de
nouveaux ions semblables à ceux qui sont déjà présents, ce qui déplace les équilibres ;
changements de température ; extraction du solvant. Ce dernier facteur correspond à
l'évaporation des saumures, dont la concentration doit atteindre une valeur telle que les
autres facteurs puissent intervenir.

Lorsqu'un sel précipite, le chimisme de la solution évolue : un autre sel pourra précipiter
en constituant le second terme d'une séquence. Les successions les plus simples se
réalisent alors quand les apports en ions sont négligeables par rapport au stock piégé
dans le bassin et lorsque les domaines de précipitation des sels successifs ne se
chevauchent pas trop. Les dépôts seront ainsi bien ordonnés et bien différenciés. En
fait, il est exceptionnel de trouver des bassins qui correspondent à ce cas idéal, car les
apports varient en fonction du climat et dépendent de la nature, du chimisme et de la
position des tributaires du bassin.

Les dépôts salins les plus communs sont fournis, de nos jours, par des dépressions
continentales de faible extension. Mais on connaît des gisements, estimés à plusieurs
centaines de milliers de kilomètres cubes, occupant des plates-formes dépourvues
d'affleurements salins plus anciens susceptibles de les avoir alimentés. Seule une
évaporation d'eaux d'origine marine peut expliquer leur présence.

27
Évaporation de l'eau de mer

Evaporation à 25° C de l'eau de mer normale sans (a) et avec (b) réaction des précipités les
uns sur les autres. Les épaisseurs seraient celles qui suivraient un dépôt de sel gemme de
100 m de puissance (d'après Braitsch).

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La précipitation des sels à partir des saumures se fait dans l’ordre inverse de leur
solubilité. Le calcaire et la dolomie se forment en premier ensuite viennent le gypse et
l’anhydrite, le sel gemme et enfin les sels de potassium et de magnésium. Un
phénomène de dilution causé par l’apport d’eau douce et l’écoulement des saumures
dans la mer empêche le développement complet de toute la série des dépôts de sel.

- Le sel gemme : c’est une roche sédimentaire monominérale constituée


principalement d’halite. Les minéraux accessoires sont l’anhydrite, la carnallite,
la kieserite, la polyhalite et contient en outre fréquemment des impuretés
argileuses. Des incorporations de fer de bitume ou de matière argileuses
confèrent au sel gemme l’origine incolore des teintes bleutées, brunes ou
rouges.
- Le gypse : c’est une roche sédimentaire monominérale formée essentiellement
de gypse. Il est fréquemment mélangé de l’anhydrite, du sel gemme ainsi qu’a du
calcaire et de la dolomite. Il se forme par précipitation lors de l’évaporation de
l’eau de mer hydratation de l’anhydrite. La couleur est blanche, souvent colorée
en gris jaunâtre. Il est utilisé pour fabriquer le plâtre.
- L’anhydrite : c’est une roche monominérale constituée d’anhydrite. Les
composants accessoires sont le gypse, la calcite, la dolomite, des minéraux
argileux et du bitume. Elle se forme par précipitation à partir de l’eau de mer ou
par diagenèse à partir du gypse sous l’influence de température élevée et de
pressions exercées par une surcharge importante. La couleur est blanchâtre.
- Les sels de potasses
 La Sylvine : c’est une roche saline formée de Sylvine et d’halite.Les
minéraux accessoires sont l’anhydrite la kieserite et les matières
argileuses.
 La carnallite : c’est une roche saline dont les minéraux essentiels sont la
carnallite et l’halite. Les minéraux accessoires sont l’anhydrite, la
kieserite la Sylvine et des matières argileuses. La couleur est
principalement rouge.

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 La kaïnite : c’est une roche saline constituée de kaïnite et d’halite. La
structure lenticulaire rappelle des fibres musculaires. Couleur
généralement orange à rougeâtre.
 Le sel dur : c’est une roche saline ayant pour minéraux essentiels la
Sylvine et l’halite accompagnés d’anhydrite et de kieserite.

Bassin marin à sédimentation

Schéma d'un bassin marin à sédimentation saline (d'après Sloss).

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5. FAMILLE DES ROCHES RÉSIDUELLES
Elles se forment à partir d’éléments résiduels par l’altération chimique des roches
préexistantes sur les lieux même de la destruction de ces roches : bauxite, kaolin,
bentonite.

La bauxite

Les bauxites se présentent tantôt comme des roches indurées, rouges, brunes, grises
ou vertes (France, Grèce, Inde, Russie), tantôt comme de la poudre rouge à ocre
(Jamaïque), ou encore comme un agglomérat de petites concrétions noyées dans un
fond argileux (Hawaii).

Elles montrent des textures très diversifiées : aphanitique, noduleuse, bréchique,


conglomératique, et les très caractéristiques textures oolitiques et pisolitiques.

Six éléments principaux composent chimiquement les bauxites : l'aluminium, le fer, le


silicium, letitane, l'oxygène et l'hydrogène .

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Analyses chimiques de bauxites

Analyses chimiques de bauxites (en % d'oxydes).


Les autres éléments décelés, toujours en teneur très faible, se trouvent dans les minéraux rares des bauxites ou se
substituent aux éléments majeurs des minéraux constitutifs de ces roches.

Parmi les minéraux des bauxites, peuvent être distingués : des hydroxydes et l'oxyde d'aluminium, des hydroxydes et
oxydes de fer, des minéraux du titane, des silicates argileux, des minéraux accessoires divers, ainsi que des minéraux de
métamorphisme.

Hydroxydes et oxyde d'aluminium

Quatre sont connus dans les bauxites ; ce sont la gibbsite, la bœhmite, le diaspore, le corindon.

La gibbsite, ou hydrargillite, A1(OH)3, cristallise dans le système monoclinique et se présente en petits cristaux
hexagonaux, souvent maclés. Elle constitue parfois des sphérolites à cristallisation fibroradiée. La gibbsite est fréquente
dans les bauxites mésozoïques et cénozoïques et, particulièrement, dans les gîtes latéritiques où elle peut être le seul
hydroxyde d'aluminium individualisé. Dans les bauxites de karst, elle est généralement associée à un autre hydroxyde
d'aluminium.

La bœhmite, A1O(OH), également monoclinique, se présente en cristaux si petits qu'ils ne sont pas identifiables au
microscope polarisant.

Le diaspore, A1O(OH), cristallise dans le système orthorhombique ; la taille des cristaux est intermédiaire entre celle des
cristaux de gibbsite et de bœhmite Dans les bauxites karstiques, le diaspore est souvent associé à la bœhmite.
Accompagné du corindon, c'est un minéral de métamorphisme des bauxites.
Le corindon, A12O3, cristallise dans le système hexagonal. Il a longtemps été considéré uniquement comme un minéral
de métamorphisme des bauxites.

Hydroxydes et oxydes de fer

Les plus fréquents sont la gœthite FeO(OH), abondante dans les gîtes à gibbsite, et l'hématite Fe2O3 qui est le minéral
ferrugineux le plus important des bauxites à diaspore et à bœhmite. On connaît encore : lamagnétite, Fe3O4, dans les
bauxites métamorphiques notamment .

Modes de gisement

Les bauxites karstiques

Les bauxites de karst reposent sur un mur toujours calcaire ou dolomitique ; elles sont souvent scellées dans leur gîte par
des assises sédimentaires qui constituent leur toit.
Poche karstique

Coupe d'une poche de bauxite karstique d'Istrie (d'après G. de Weisse, 1948).


Gisement de Mazaugues

Coupe schématique du gisement de Mazaugues (d'après M. Lecolle, 1967).


Les bauxites latéritiques

Les bauxites latéritiques reposent sur des roches silico-alumineuses de nature variée,
desquelles elles dérivent : syénites néphéliniques en Guinée (îles de Los), dans
l'Arkansas ; basaltes ou dolérites, en Allemagne (Vogelsberg), en Irlande (Antrim), en
Inde (trapps du Deccan), au Cameroun (Adamaoua) ; trachytes et andésites en
Malaisie (Johore, Sarawak) ; schistes sédimentaires ou métamorphiques dans les
Guyanes, en Guinée (Kindia), au Ghana ; grès arkosiques en Australie (Queensland),
etc.

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6. FAMILLE DES ROCHES CHARBONNEUSES

Les roches charbonneuses sont des roches résiduelles mais en raison de leur origine
organique elles sont considérées comme un groupe particulier. Les roches
charbonneuses proviennent de l’accumulation de masses végétales qui se sont
carbonifiées à la suite d’une déshydrations. La carbonification est un enrichissement
relatif en carbone lié à un appauvrissement en oxygène. Ce sont la pression et
l’augmentation de température lors de processus orogéniques ou volcaniques qui
provoquent ces transformations métamorphiques ou diagénétiques. Les roches
charbonneuses anciennes sont normalement plus fortement carbonifiées que les
formations récentes.

- La tourbe : c’est un charbon avec des restes de plantes reconnaissables. Elle


est brune avec une densité de 1.0.
- Le lignite : c’est un charbon ou les restes de plantes ne sont plus
reconnaissables que par fragments. La couleur est brun noir, la densité est 1.2.
Elle se désagrège facilement.
- La houille : est un charbon avec des empreintes végétales reconnaissables très
rares. La couleur est noire, la densité est 1.3.
- L’anthracite : est un charbon qui ne contient plus de restes végétaux
reconnaissables, ressemble à la houille. Eclat plus fort, métallique densité 1.5.
- Le graphite : a subit un fort métamorphisme, il est cristallin et non combustible.

Degré de carbonification %C %H %O %N

Bois sec 50 6 43 1

Tourbe 60 6 33 1

Lignite 73 6 19 1

Houille 83 5 10 1

Anthracite 94 3 2 1

Graphite 100 - - -

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