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GISEMENTS LIES AUX ROCHES CRISTALLINES

Introduction

II n'est pas toujours facile de classer les gisements en fonction de la nature des roches cristallines.

Il existe de nombreux intermédiaires entre les intrusions et les roches extrusives volcaniques, chacun de ces intermédiaires
pouvant avoir son cortège spécifique de minéralisations. Inversement, dans une même province, des minéralisations de même
nature peuvent exister dans des ensembles tantôt intrusifs, tantôt extrusifs ;

Pour des roches de natures assez voisines, les caractères du milieu géostructural font que ces roches sont o u ne sont pas
minéralisées, par exemple, les kimberlites à éclogite diamantifères des cratons et les brèches ultrabasiques stériles des aires plissées ;

• les gisements liés aux roches cristallines présentent un éventail extrêmement vaste, étant donnée la variété des types et de la
nature des contextes. Ainsi, le minerai peut être disséminé dans une roche intrusive de type porphyrique par exemple, et on ne
peut émettre de doute sur les relations entre ce minéral et la roche encaissante ou son altération. Inversement, certaines
minéralisations stratiformes dans les séries sédimentaires, comme certains gites de fluorite ou même de phosphate en Tunisie,
peuvent être associées à un « volcanisme discret » et, dans ce cas, le rôle métallotectique du volcanisme n’est pas toujours
aisé a mettre en évidence.

A. GISEMENTS LIES A DES ENSEMBLES A DOMINANTE INTRUSIVE

I. COMPLEXES ULTRABASIQUES ET BASIQUES


Dans cette catégorie d’ensembles pétrographiques on connaît des intermédiaires entre les corps intrusifs et

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extrusifs, intermédiaires qualifiés d’intrusifs des cratons.

Une des plus récentes classifications des corps ultrabasiques et basiques, a été établie, en 1976, par A.J.
NALDRETT et L.J. CABRI, en liaison avec les gites de nickel et de platinoïdes qu’ils peuvent renfermer. Les grandes
subdivisions sont définies en fonction du milieu géostructural et de leurs relations dans le temps avec l’évolution de
ces milieux.
• Corps mis en place dans des aires orogéniques
Contemporains du volcanisme eugéosynclinal, avant le paroxysme de l'orogénése
a) Serie tholéitique (pauvre en magnésium)

• Sous-type picritique.
Sills de différenciation par gravité.

• Sous-type anorthositique. Exemple : Lac Dosé, Complexe Dikamiskotia (Ontario).


Concordants ou discordants.

b) Série Komatitique (ou magnésienne)

Exemple : Munro-Dundonald (Ontario), Eastern Gold- fields (Australie). Coulées simples ou coulées à texture
spinifex au sommet. Sills différenciés.

Composition des coulées : des péridotites aux basaltes. Composition des sills : des dunites aux gabbros
anorthositiques.

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Corps de type alpin ou ophiolitique, mis en place pendant I‘orogenése

a)Grands feuillets « obductés »

Exemples : Nouvelle Calédonie, Papouasie. Nouvelle Guinée : Ni-Cr.

b)Complexes ophiolitiques
Exemples : Vourinos (Chypre), Oman : Cu.
c) Complexes ophiolitiques déformés et blocs clastiques dans terrains divers
Exemples :Twin Sisters (Washington), Serpentines du Vermont, Iran : Cr-Cu.
d)Diapirs possibles
Exemple : Mont Albert (Ouébec)

Complexes de type alaskien, mis en place dans les stades tardifs de l’orogenése
Exemples : Intrusions d’AIaska, Colombie britannique, Oural : Pt-Os-lr.
• Corps mis en place dans des aires non-orogéniques

Grands complexes lités stratiformes

Exemples : Bushveld, Stillwater (Montana), Sudbury :


Pt — Pd — Cr-Ni.

Sills ef feuillets de coulées basaltiques

Exemples : Palissades, Ihsizwa-lngeli (Afrique du Sud), Dufek (Antartique) : Cu-(Ni-R).


Se trouvent généralement dans les aires à coulées basaltiques.

Intrusions de dimension petite ou moyenne

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Exemples : Norilsk — Talssakh : Ni-Cu-Pd.

Roches alcalines ultrabasiques dans des complexes circulaires et pipes de Kimberlites

Terres rares-Cu-Ti-P-Diamants-etc.

1. Corps mis en place dans des aires orogéniques


• Ultrabasiques et basiques contemporains du volcanisme eugéosynclinal
a) Série tholéitiques

Les séries tholéitiques sont caractérisées par leur pauvreté en magnésium, ll’absence de structures spinifex, un rapport élevé
FeO/(FeO + MgO) et des teneurs en titane assez hautes. Deux sous-types ont été distingués : picritique et anorthositique.

Sous-type à picrite

L’exemple type est Ie sill de Dundonald (Ontario), complexe lité avec, de la base au sommet : péridotites-pyroxénites à
augite — gabbro-granophyre.

Sous-types à anorthosites

II comprend des anorthosites, des anorthosites gabbroiques avec lits riches en magnétite titanifére. L’épisode ultrabasique est
très réduit.

b) Séries Komatitiques

Elles représenteraient une fusion très complète des matériaux du manteau.

Les séries Komatitiques comprennent plus de 40 % de MgO dans les dunites, 30 a 40 % dans les péridotites, 12 a 20 % dans
les pyroxénites, 10 a 12 % dans les basaltes magnésiens, et moins de 10 % dans les basaltes. Elles se seraient formées à

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grande profondeur.

Les pyroxénites sont marquées par des textures spinifex à grains aciculaires de clinopyroxénes. Souvent, en Australie occidentale,
par exemple, les Komatites sont caractérisées par des teneurs élevées en Ni (146 p.p.m.) et Cr (417 p.p.m.), tandis que dans les
tholéites, les teneurs ne sont respectivement que de 76 et 138 p.p.m. Ces séries sont particulièrement favorables à la présence de
gisements de nickel, généralement petits, mais à forte teneur.

Ces gisements de séries Komatitiques sont caractérisés par un faible rapport à la fois de Pt/(Pt + Pd) et Cu/(Cu + Ni).

• Ultrabasiques et basiques de type alpin

Ces corps se sont mis en place pendant la phase compressive des orogénies et comprennent essentiellement des ophiolites qui
seraient, elles-mêmes, des morceaux de la cro6te océanique et du manteau supérieur .Ils sont caractérisés par une zone de base
métamorphique à péridotites, surmontée par des accumulations de péridotites, gabbro , des pillow- lavas, le tout couronné par des
sédiments de mer profonde avec cherts à radiolarites.

a) Grands feuillets « obductés »

L’exemple a été choisi en Nouvelle Calédonie. II s’agit d'un immense feuillet péridotitique de 1 500 mètres au moins
d’épaisseur, reposant sur des coulées sous- marines de basaltes-andésites.

A ces formations ultrabasiques sont associés des gisements de chrome (Tiébaghi) liés aux harzburgites serpentinisées rubanées
(à pyroxène orthorhombique) et, surtout, de nickel latéritique sur les péridotites peu serpentinisées.

b) Complexes ophiolitiques

Selon les opinions classiques, les « corps alpins » seraient des morceaux de complexes ophiolitiques mis en place a l’état solide
pendant une phase tectonique.

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Les minéralisations associées aux complexes ophiolitiques sont essentiellement cuprifères, avec sulfures massifs, à pyrite-
chalcopyrite. Le zinc est subordonné et le plomb est généralement absent ou en faible teneur. L'or est assez abondant par rapport à
l’argent. La roche-magasin de nature basaltique « spillitisée » est essentiellement à pillow—lavas, analogue à celle que l'on
trouve dans les rides médio-océaniques et à caractère tholéitique. Les teneurs en silice des basaltes sont plus fortes que dans le
type « plateau » : 49-51 %. De même, pour les teneurs en fer, calcium et titane, tandis que la teneur en potasse est plus faible.

Peu de roches acides associées, ou de roches sédimentaires, celles-ci sont surtout chimiques : cherts à radiolaires, « ironstones
», et roches à manganèse. Peu, aussi, de roches volcano-clastiques, en dehors de « bréches en oreillers » et tufs sous-marins.
Le milieu géostructural indique une faible subsidence, à un stade précoce de mouvement des plaques, accompagnée de tensions
dans les rifts et grabens.

Les exemples classiques se situent à Vourin os (Chypre). Ce type est connu depuis le Paléozoïque inférieur jusqu'au Tertiaire,
avec un maximum d’intensité au Mésozoïque.

c) Complexes ophiolitiques déformés ou métamorphisés

En dehors des exemples de I'lran et des Etats du Vermont et de Washington, où les complexes ophiolitiques ont été fortement
perturbés par la tectonique, il est intéressant de citer le complexe hercynien de Saint Jacques de Compostelle (NO Espagne).

Les gisements de sulfures de cuivre et pyrite, représentant environ 200 000 tonnes de cuivre métal, se situent le long d’un
accident chevauchant et sont associés à des roches basiques considérées comme d’anciens basaltes de rides médio -
océaniques, reliques d'ophiolites. Actuellement, la roche-magasin est une amphibolite à grenat..

d) Les diapirs peuvent se trouver dans la région de Mont Albert en Gaspésie (Québec).
Dans certaines provinces, le type alpin peut donner des placers platinifères exploitables.

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• Complexes alaskiens

Plus de 30 complexes de ce type s'allongent sur 550 kilomètres de la côte d’Alaska. Ils présentent comme dans l’Oural — un
arrangement zonaire avec un noyau de dunite entouré d’auréoles successives de pyroxénite à olivine, de pyroxénite riche en
magnétite et de hornblendite. L’orthopyroxène et le plagioclase sont absents, ce qui les distingue des complexes alpins ou
stratiformes. La hornblende est abondante, la chromite riche en fer. Enfin, de la magnétite peut devenir exploitable. Des complexes
analogues sont connus en Colombie britannique et au Vénézuéla.

Le type alaskien présente une importance économique par son association à des gisements de platine-osmiridium, surtout
exploitables en alluvions dérivés de ce faciès alaskien, tandis que les gîtes de platine des aires non orogéniques sont associés au
palladium. Un autre élément caractéristique est la pauvreté en sulfures comparée aux complexes des zones non orogéniques.

2. Corps minéralisés mis en place dans les aires non orogéniques

1) Grands complexes lités stratiformes

Les trois exemples classiques sont : Ie Bushveld (Afrique du Sud), Stillwater (Montana) et Sudbury (Canada).

En dehors des basaltes des plateaux et des intrusions alcalines, la classification des corps basiques —
ultrabasiques des milieux non orogéniques est une question de dimension de ces intrusions plutôt que de type ou
de magma. II reste aussi une incertitude pour classer dans les aires orogéniques ou non orogéniques les
intrusions liées aux rifts. Dans les grands complexes stratiformes, la nature des intrusions est plutôt basique
qu’ultrabasique, bien que ces derniers soient toujours en partie à dunite ou gabbro à olivine. Ces complexes
renferment des concentrations en chrome, platine, nickel, à forte cote économique .Ils sont caractérisés par un
rapport élevé orthopyroxénes/clinopyroxénes et cristallisent dans l’'ordre suivant : olivine, orthopyroxénes,
plagioclases + augite, ou plagioclases et augite.

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La nature du magma est tholéitique et, en dehors des sulfures plus ou moins massifs, de grands tonnages de
nickel apparaissent sous forme de sulfures disséminés, notamment vers la base des complexes. Dans Ie
Bushveld et à Stillwater, le nickel, associé à de fortes concentrations de platinoïdes, peut se situer à plus de 1 000
mètres au-dessus de la base du complexe. Le rapport Pt/(Pt + Pd) décroit tandis que le rapport Cu/(Cu + Ni) croit.

2) Sills et feuillets équivalents des coulées basaltiques

Ces complexes sont bien représentés en Antartique (Dufek) où l’épaisseur de la formation dépasse 6 km et sa
surface 8 000 km2, et à Insizwa (Afrique du Sud), où ils sont associés a des basaltes tholéitiques du type plateau
en milieu continental, donc a forte teneur en K2O.. Sills et basaltes ont sensiblement la même composition
chimique. Les teneurs en titane sont inférieures à 1,75 %, celles en silice inférieures à 47 %. Les basaltes sont à
olivine, augite, pigeonite et a zéolithes primaires ou d’altération hydrothermale.
Des minéralisations en cuivre peuvent être présentes (Coppermine, Canada).

3) Intrusions de petites dimensions

En dehors de l'échelle des phénomènes, on retrouve a Norilsk, par exemple, des caractéristiques analogues a
celles des complexes de plus grandes

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dimensions en milieu cratonique avec, notamment, des gabbros picritiques ou « taxitiques », des diabases et des labradorites
porphyriques. Dans les sulfures de Ni-Cu, le palladium est abondant (0,8 à 2,6 ppm), l’osmoridium étant négligeable.

4) Roches ultrabasiques dans des complexes circulaires

II s'agit de milieux gîtologiques à l’échelle kilométrique ou inférieure. Ce sont essentiellement les pipes de kimberlites et les
complexes annulaires à carbonatite
II. COMPLEXES ACIDES A NEUTRES
D'une manière un peu abstraite, on distingue les gites liés à des intrusions, des gites liés au volcanisme. En plus de ces
associations fréquentes de ces deux catégories de gites, il existe des types intermédiaires.
Dans la catégorie des gites intrusifs les deux grandes familles de roches associées sont les granites-granodiorites et les
porphyres. A partir du Mésozoïque, la majeure partie des intrusions ayant un intérêt gitologique se localise en bordure de
plaques, soit sur les marges continentales, soit dans des arcs insulaires, et présente un caractère porphyrique. Avant cette
période, il est plus difficile de définir un milieu géostructural précis. II est certain que les processus étaient différents, peut-
être par dégazage dans une protocroûte peu épaisse à partir d'un protomanteau, bien que l’on ait assimilé certaines
intrusions porphyriques anciennes aux porphyres classiques mésozoïques ou plus récents.
A INTRUSIONS DE TYPE GRANITIQUE EQUIGRANULAIRE

1) Caractères généraux

Dans les deux grandes catégories de granitoïdes — anatexie et circonscrits — seule la dernière présente un intérêt gîtologique
évident.

Ces granites circonscrits se présentent en batholites ou corps dont la dimension est de l’ordre de quelques
dizaines, voire plus d'une centaine de kilomètres en allongement, avec des coupoles adjacentes qui ne se

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traduisent souvent en surface que par des modifications métamorphiques ou hydrothermales dans les roches
encaissantes. Parfois, ces batholites sont associés à des corps porphyriques de moindres dimensions
en bordure de plaques.

Ce type d'intrusion se trouve dans presque toutes les époques géologiques. Mais, pour une période donnée, ces granitoïdes
appartiennent généralement à la phase tardive d’une orogenèse.

La nature de ces granitoides est donc variée, avec tous les termes entre les granodiorites et les granites acides. Ces
variations vont avoir un rôle dans la répartition des gîtes minéraux, selon leur nature, encore que la zonalité des minerais,
puisse modifier la rigueur des liaisons entre un type pétrographique particulier de granitoïde et la nature des minerais
associés. Dans ce domaine le niveau d’érosion par rapport au corps batholitique, joue également un rôle important.

2)Chimisme

Trois aspects du domaine géochimique sont à envisager dans l’étude des intrusions granitiques :

- le chimisme de la roche intrusive,

- celui de l’encaissant et, enfin,

- celui des altérations hydrothermales accompagnant les minéralisations.

Chimisme des intrusions

La famille des granitoïdes peut débuter aux termes relativement basiques des monzonites et des syénites, la
gamme, dont le rôle métallotectique est le mieux marqué, s’échelonne entre les diorites quartziféres et les
granites alcalins, en passant par les granodiorites et les granites proprement dits. Dans l’ensemble du point
de vue gîtologique, on distingue deux familles de granitoides : les ensembles à tendance neutre et les
ensembles à tendance acide.

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Les granites sont classés en cinq groupes

Groupe 1 : Roches à plus de 60 % de quartz. Surtout hydrothermales.


Groupe 2 : Granites alcalins (f =0-10) ne renfermant pratiquement pas de plagioclases. Equivalents des rhyolites.
Groupe 3 : Granites (f = 10-65) subdivisés en deux groupes, syénogranites (f = 10-35) où prédominent les feldspaths
alcalins, et par ailleurs, monzogranites (f = 35-65) où feldspaths alcalins et plagioclases sont en proportions à peu
prés égales. Equivalents des rhyolites et rhyodacites (ou latites quartziques).
Groupe 4 : Granodiorites (f = 65-95) où prédominent les plagioclases. Equivalents des dacites.
Groupe 5 : Diorites quartziques (f = 90-100) ne renfermant pratiquement plus de feldspaths alcalins. Equivalents des
andésites quart ziques.

A chaque groupe de granites, peut être attribuée une association gîtologique spécifique. Du point de vue géochimique,
l’argent, le plomb, l'étain et le cuivre peuvent être libérés et concentrés en gîtes minéraux. . DE VORE a calculé qu’un kilomètre
cube de hornblendite du faciès amphibole-épidote évoluant en une hornblendite du faciès granulite libérerait 8 millions de
tonnes de Cr2O3, 4 millions de tonnes de NiO et 800 000 tonnes de CuO. La transformation inverse libérerait 2 millions de
tonnes de MnO, 94 millions de tonnes de TiO 800 000 tonnes de ZnO et 27 000 tonnes de PbO. Ces chiffres découlent des
résultats d'analyse de hornblendes et de biotites de divers faciès métamorphiques.
La granitisation affectant des sédiments non métamorphiques produit des effets similaires. II est donc imprudent d'attribuer à la
mise en place de roches cristallines, l’origine de tous les métaux, la granitisation ne constituant souvent que le moteur de la
remise en mouvement de métaux inclus dans des roches sédimentaires ou métamorphiques préexistantes. Ceci n'exclut pas
que des métaux juvéniles aient été apportés lors des manifestations majeures de tec tonique globale.

Altération

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Dans le cas des granites circonscrits, les altérations sont de nature hydrothermale et souvent plus limitées en étendue que
dans les porphyres. L’altération hydrothermale se marque par des modifications de la couleur, de la granulométrie, de la
texture et surtout de la composition minéralogique et chimique des roches encaissantes. Les variations de couleur se
manifestent souvent par une décoloration des roches encaissantes ou, au contraire, par une rubéfaction souvent liée à
l’altération de la pyrite et d'autres sulfures.

La granulométrie est modifiée par apparition de minéraux nouveaux, bien que, souvent, on observe des épigénies de minéraux
antérieurs.

Les changements minéralogiques en relation avec les minéralisations hypothermales sont I’apparition de grenats, amphiboles,
pyroxéne, tourmaline, biotite ; avec les minéralisations mésothermales : séricite, chlorite, carbonates, silice, et, avec les
minéralisations épithermales et surtout volcaniques, en général quelquefois séricite, souvent chlorite, carbonates, adulaire,
alunite, argile . La propylitisation est une combinaison de plusieurs néogenéses minérales : chlorite, amphibole, calcite, épidote

Dans les gîtes métallifères liés aux intrusions, ces altérations peuvent être soit localisées au contact immédiat des gites, c'est-
a-dire à quelques mètres des minerais, soit former des halos qui annoncent à plusieurs centaines de mètres, voire plusieurs
kilomètres, la présence d’un indice ou d’un gîte. C'est le cas de la propylitisation ou encore des halos de
pyrite dans et autour de massifs circonscrits a gitologie aurifère, par exemple.

Roches encaissantes et chimisme de l’intrusion

La pétrographie et donc le chimisme des roches encaissantes a une influence déterminante sur la nature et l e type de
minéralisation, notamment lorsqu’il existe des calcaires, qui se transforment en skarns, au contact des intrusions.

En général, le contraste entre l’acidité-basicité de l’intrusion (ou des solutions hydrothermales) et celle de la roche
encaissante a une valeur métallotectique marquée.

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L’'acidité des solutions issues d'un magma est conditionnée par quatre facteurs :

- la composition du magma et des roches

- la concentration en K et Na des solutions

- la concentration en composants acides des solutions


- le régime de l’oxygène, les milieux peu profonds de solfatares acidifiant le milieu.
Une venue acide avec solutions de K2O et Na2O donne des greisens, de la séricite, de l'andalousite, de l’alunite et des «
quartzites hydrothermaux », avec filons à andalousite, corindon, alunite dans les quartzites.
Si les mêmes solutions ont une teneur plus élevée en alcalins, on obtient des granites alcalins à terres rares.

Si les solutions acides pauvres en alcalins traversent des roches basiques, les pyroxénes et minerais des gabbros sont
remplacés par des amphiboles et des plagioclases, suivis par le dépôt de titanomagnétite et sulfures. Dans les roches
ultrabasiques, l’olivine est remplacée par du pyroxène, avec, localement, un phénomène inverse de remplacement des
pyroxénites par de l’olivine et des minerais. Si la teneur en alcalin augmente, une partie des pegmatites associées aux
syénites néphéliniques se forment par métasomatose et débasification. Ultérieurement, dans les fissures de ces pegmatites
se déposent des minéraux riches en fer, titane, zircon, terres rares . Dans les ensembles alcalis ultrabasiques, l'olivine est
remplacée par du diopside et de la phlogopite.

3)Répartition des minerais dans les ensembles intrusifs

a) Répartition géométrique

A l’échelle des massifs granitiques, on distingue les gites intra- des gîtes péri-batholithique. En fait, la répartition des gites
n'est pas toujours centrée sur l’intrusion, sans compter de nombreuses exceptions zonalités classiques.
On distingue :

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— les gites intrabatholitiques (ou intraplutoniques) tant filoniens, ou de cassures comme l’uranium du massif central français, que
disséminés, ces derniers sont plutôt répandus dans les complexes basiques et ultrabasiques et les porphyres
- les gîtes péribatholitiques (ou périplutoniques) qui peuvent apparaitre dans
des terrains quelconques, selon le milieu encaissant l’intrusion, sous forme de
filons ou de cassures minéralisées comme dans les intrabatholitiques. Ces
gîtes peuvent se présenter avec des faciès particuliers liés directement à la
mise en place du pluton. Ce sont les skarns et les pegmatites
Skarns

Cette catégorie de gîtes correspond à une cote économique élevée pour des métaux comme le
tungstène et l’étain, le zinc(pIomb), Ie cuivre(dans le type porphyrique), accessoirement le fer. Ils peuvent
se situer au contact immédiat de l’'intrusion et présenter une morphologie capricieuse, ou former des
corps plus ou moins stratiformes à u n e c e r t a i n e d i s t a n c e des contacts intrusifs. Dans tous les
cas, la roche o r i g i ne l l e était en majeure partie carbonatée.

Les skarns, connus du Précambrien au Tertiaire, renferment des gisements économiques surtout dans les
formations relativement jeunes associées à des ceintures orogéniques à plutonisme dioritique à granitique.. Ils
sont caractérisés par un faciès à gros grain, généralement riche en fer, et aussi en silicates de Ca- Mg-Fe-AI,
formés par métasomatisme à température relativement élevée.

On oppose souvent les skarns aux cornéennes. D'autres part, il a été précisé que les caractères des deux
grandes familles endoskarns et exoskarns, selon que les roches remplacées étaient à l’origine intrusives ou
carbonatées.

Les endoskarns se développent essentiellement dans les districts où les fluides métasomatiques ont utilisé
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des calcaires argileux, des volcanites ou des dykes, très perméables de par leur fracturation. Lorsqu’il existe
une association endo-exoskarns, le minerai se localise dans I'exoskarn. Mais si Ie calcaire est absent,
I'endoskarn peut contenir le minerai. En général, les endoskarns ne sont pas représentés dans des coupoles
plutoniques et les porphyres cupriféres. Ils sont affectés par une zonalité minérale qui reflète l'action
progressive du calcium. Dans des conditions relativement réductrices, la zonalité dans les c a l c a i r e s (ou
dans les fentes majeures en l’absence de calcaire) se traduit par la séquence suivante : biotite amphibole --›
pyroxène grenat. Les feldspaths potassiques disparaissent avec la biotite. L’assemblage type est pyroxène-
plagioclase, notamment dans les skarns à tungstène, et parfois à cuivre. Dans les conditions relativement
oxydantes, le quartz et l’épidote dominent le pyroxène et Ie plagioclase, tandis que le grenat devient plus
abondant, notamment dans les skarns à cuivre et à plomb-Zinc.

Les exoskarns sont classés selon leurs caractères minéralogiques qui reflètent la composition de la roche carbonatée
remplacée. Ainsi, les skarns magnésiens renferment de la forstérite et de la serpentine comme produit d'altération, avec
diopside, calcite, spinelle. Les skarns calciques sont représentés par des silicates de Ca-Fe, grenats, pyroxénoïdes, idocrase.

La majeure partie des gisements économiques se trouve dans les exoskarns calciques. Grenat et pyroxène sont les minéraux
les plus abondants. La zonalité se traduit par : grenat —-› pyroxène wollastonite —-› marbre. Beaucoup de skarns à étain et
tungstène montrent une teneur en alumine élevée, avec idocrase exprimée. De même, de nombreux skarns à Pb-Zn sont
riches en manganèse avec rhodonite à la place de wollastonite. Les grenats sont généralement du grossulaire-andradite.
Seuls les skarns à étain et tungstène renferment des grenats à plus de 20 % de spessartine + almandin.
Les gisements de skarns sont généralement classés en fonction de leur métal économique dominant (Fe, W, Cu, Pb-Zn, Sn),
mais se situent dans des milieux divers : diorites-andésites des arcs insulaires (Fe), granodiorites et monzonites quartziféres
des marges continentales (W, Cu, Pb-Zn), granites post-orogéniques ou non-orogéniques (Sn-W).

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II existe une relation entre la composition des pyroxènes-grenats et le type de skarns. Dans la séquence Cu Fe W Pb-Zn,
hédenbergite et johannsenite croissent tandis que le diopside décroît.
L’état oxydé-sulfuré des gîtes de skarns est lié à des facteurs tels que la profondeur, le pouvoir réducteur de la roche-hôte,
l’état d’oxydation et d'acidité des magmas. Ainsi, les skarns peu sulfurés réduits tendent à s’associer à des magmas à
ilménite et à des magmas à magnétite de profondeur moyenne, tandis que les skarns riches en sulfures tendent à s'associer
aux magmas les plus oxydés de milieu hypoabyssal.

Pegmatites

Ces roches, caractérisées par le gigantisme de leurs cristaux, ont généralement une composition granitique mais peuvent
atteindre des termes hyperacides ou au contraire basiques allant jusqu'aux gabbros et aux pyroxénites. Elles seraient le
produit de la cristallisation de magmas résiduels saturés en eau et autres fluides, produit généralement recristallisé de façon
métasomatique. Elles renferment des éléments chimiques rares . Be, Li, Nb, Ta, Th, Cs, Rb, etc. Les pegmatites peuvent êtres
intraplutoniques et, dans ce cas, plus ou moins diffuses, ou au contraire, recouper l’’encaissant des plutons et présenter des
contacts nets.

Trois catégories de pegmatites sont distinguées selon leur composition minéralogique

Pegmatites granitiques, à feldspath sodi -potassique ( surtout microcline) , quartz, p l a g i o c l a s e sodique,


accessoirement muscovite, biotite, tourmaline, grenat. Lorsque l’albite lamellaire augmente, apparaissent des minéraux tels
que béryl, micas et tourmalines lithiniféres, spoduméne, et minérraux rares.

• Pegmatites alcalines liées aux roches éruptives alcalines, a néphéline, microcline, sodalite, natrolite, hornblende alcaline,
aegyrine, biotite et minéraux d’éléments rares (Zr, Ti, Be, Li, Th, Nb).

• Pegmatites basiques dans les massifs basiques et ultrabasiques a plagioclases basiques, hornblende, magnétite, ilménite,

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apatite, su!tures et platinoides. Dans certains facies ultrabasiques, les lherzolites des Pyrénées ou d'AndaIousie, par exemple,
apparaissent des pegmatites relativement acides.

• Fréquemment, les pegmatites passent a des filons ou am as métasomatiques hydrothermaux de quartz ou greisens avec
sulfures et cassitérite.
D’autre part, les pegmatites zonées présentent une séquence assez constante, de la périphérie vers le centre : (1)
plagioclase-quartz- muscovite, (2) plagioclase-quartz, (3) plagioclase- quartz-perthite, (4)perthite-quartz, (5) quartz-
plagioclase-perthite-spoduméne, (6) quartz-spoduméne (7) quartz-microcline ou perthite, (8) quartz, (9) lépidolite-plagioclase-
quartz-microcline.

Cette séquence a été vérifiée sur les deux plus .grandes pegmatites différenciées du Monde, celles de Bikita au Zimbabwe et
de Tanco au Manitoba. On constate une concentration du lithium et du cesium vers les parties internes des pegmatites. La
pollucite se situe vers la zone (5). D'autre part, de grandes masses de quartz se trouvent tant dans la zone la plus interne que
dans la zone la plus externe..

D'une manière générale, les gites associés aux pegmatites sont riches, mais de faible tonnage. Les principaux minéraux ou
éléments extraits sont : feldspaths (porcelaine et verre), mica et quartz, pierres précieuses ou semi-précieuses (émeraude,
chrysobéryl, kunzite, tourmaline, etc.) et éléments rares : béryllium, lithium, rubidium, césium et tantale.

B. INTRUSIONS PORPHYRIQUES

1) Caractères généraux

D'une manière générale, les gîtes porphyriques sont considérés comme liés aux zones de subduction en bordure des
plaques continentales. En fait, il est possible de distinguer trois familles de gites en fonction de leur domaine

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géostructural ; les gisements d'arcs insulaires , ou « dioritiques » , les gisements de marges continentales ou de
monzonites quartziféres, et les gisements porphyriques des séries anciennes.

Trois éléments caractérisent les porphyres cuprifères :

- leur répartition à l'échelle du Monde dans des milieux et ères géologiques spécifiques ;

- surles continents, leur localisation à des ceintures renfermant des intrusions « intermédiaires » et un volcanisme
andésitique ,

- et, enfin une corrélation entre le type porphyrique de gisements, d'une part, et les foyers sismiques et volcaniques d'autre
part.

Arcs insulaires

C’est dans ce type de milieu que le phénomène de subduction est le plus net. Les arcs insulaires sont bien représentés dans
les Caraïbes, les Philippines, le Pacifique.

Le type « dioritique » ou volcanique, ou encore alcalin, est associé à des épontes de « croute océanique » représentés
par des andésites, basaltes et des sédiments eugéosynclinaux, l’intrusion étant du type diorite quartzifére et plus basique
que dans le type « marge continentale », peut être par assimilation de roches également plus basiques.
Du point de vue tectonique, ils correspondent à des zones d'écrasement.

La morphologie des gites est plus volontiers lenticulaire qu'en cylindre vertical, tandis que la zonalité de l’altération est parfois
déformée par les directions structurales des roches encaissantes. La limite vert- gris clair, entre l’altération propylitique et
phyllitique des gites de marge continentale, est ici masquée par l’'apport de biotite, chlorite et magnétite dans l'assemblage
phyllitique (Bougainville, Philippines, Porto Rico, etc.).

18
Marges continentales
La roche encaissante est continentale, miogéosynclinale, de composition intermédiaire, l’intrusion est de type monzonite
quartzifére ou calc-alcaline. La minéralisation est disposée en cylindre vertical, la zonalité bien marquée. Si dans certaines
provinces, le minerai se met en place pendant des périodes d'activité tectonique (Sud-Ouest des Etats- Unis), de
nombreuses provinces se situent dans des phases de calme tectonique.

En général, la valeur économique du molybdène domine sur celle de l’or, mais à Bougainville, en Nouvelle Guinée, et à
Bingham, l’or et le molybdène sont à la fois présents d'une manière significative.

Porphyres des séries anciennes

Une partie des caractères propres à ces porphyres pourrait être attribuée au métamorphisme régional. Leur dimension est
généralement petite. La pyrite est peu abondante. Le feldspath potassique apparait souvent sous forme de microcline et de
sanidine tandis que des teneurs en Bi et W s'ajoutent au cuivre et au molybdène. Souvent à contours circulaires, ils
surmontent une intrusion de monzonite quartzifère stérile. Ils pourraient représenter les racines de systèmes porphyriques des
types précédents. Deux exemples, attribués au Précambrien, sont connus en Gaspésie (Est Canada) et a Mount Morgan au
Queensland.

2) Ages, géométrie
La plupart des porphyres se situent dans d'anciennes provinces cuprifères périodiquement réactivées, avec des intervalles de
temps pouvant dépasser 80 M.A. Ainsi, en Amérique centrale, au cuivre stratiforme précambrien. succèdent des porphyres
cuprifères paléozoïques, puis des stratiformes et des porphyres mésozoïques, des porphyres laramiens et, enfin, des
porphyres du Tertiaire moyen et supérieur.

La géométrie des porphyres est extrêmement variable, d'autant plus qu’ilI existe souvent une non concordance entre la

19
géométrie des intrusions, celle des altérations et, enfin, cette de la minéralisation. La dimension des systèmes porphyriques
est de l’'ordre du kilomètre carré.

Les systèmes porphyriques présentent nombre de caractères généraux morphologiques.

Dans l’ensemble, les systèmes porphyriques s'organisent en « coquilles zonaires » d’'aItérations et de minéralisations
centrées sur un stock calc-alcalin. Dans un plan vertical, le système passe, de haut en bas, à une minéralisation de
stockwerk, puis à une altération silicatée potassique, et enfin, à un pluton granodioritique peu ou pas altéré de dimension
beaucoup plus importante que le porphyre. Le tout est localisé dans un ensemble volcanique, appelé stratovolcan.,
renfermant du soufre natif et un peu de métaux de base à proximité de son évent. Les sommets des porphyres cuprifères

Classiques se situeraient à des profondeurs de 1 ,5 à 3 km, sous le sommet du stratovolcan. Ce type de système a des
caractères intermédiaires entre les intrusifs francs et les extrusifs volcaniques.
3) Altérations et minéralisations
Altération
Comme la minéralisation, l’altération hydrothermale se dispose d'une manière zonaire autour d'un ou de plusieurs
foyers, l’altération dépassant largement la zone minéralisée et constituant ainsi un guide de recherche.

On distingue, du centre vers la périphérie, trois types d’altération, dont l'importance apparente
varie selon le niveau d'érosion :

- potassique, avec muscovite (séricite), biotite, orthoclase


- argileuse, avec kaolinite, montmorillonite et un lessivage du calcium faisant disparaitre les carbonates et
l’épidote ;
- Propylitique, avec épidote, calcite, chlorite (souvent biotite altérée), séricite, pyrite, magnétite.
20
Parmi les autres minéraux d'altération, on cite : alunite, antigorite, zoisite, leucoxéne, pyrophyllite, rutile, quartz.

Le meilleur cuivre primaire est souvent lié au faciès potassique, le secondaire étant associé à la potasse et aux
argiles. La pyrite est généralement avec la séricite. Certains porphyres présentent une forte altération hydrothermale,
mais pas de minerai économique. Parfois, l’intensité de l’altération est telle que l’on ne reconnait plus la roche initiale.

21
Coupe type d’un porphyre montrant la position des limites entre milieux plutonique et volcanique
1. Stock porphyrique 2 Granodiorite phanéritique 3 Brèche intrusive hydrothermale 4. Horizon calcaire 5. Silice et argile 6. Ptopylite 7.
Séricite 8. potasse

22
Niveau d’érosion de quelques
porphyres cuprifères classiques

23
La magnétite, quelquefois détruite par l’altération hydrothermale, est bien visible en géophysique et constitue, de ce fait, un
bon métallotecte..

Les Minerais

Dans la zone primaire, les types d'association sont simples, avec, par ordre d'importance décroissante pyrite, chalcopyrite,
bornite, molybdénite. La sphalérite est souvent abondante tandis que la magnétite se concentre à la périphérie, si la roche
encaissant l’intrusion est carbonatée. Dans certaines provinces (Haiti) la pyrite est rare, la bornite étant localement le sulfure
dominant.

On distingue, de la surface vers la profondeur :

- Une zone oxydée ou lessivée parfois importante, il faut enlever jusqu’à 200 millions de tonnes de stérile avant d’atteindre
le minerai économique. Dans cette zone le cuivre n’est pas toujours visible à l’œil nu, mais apparaît généralement en
géochimie sol ainsi que l’or et le moybdène. Les teneurs en cuivre sont de l’ordre de 0,1 à 0,25%. Au sol les roches sont
décolorées en blanc, colorées en brun ou verdâtre Souvent des taches d’hydroxyde de fer ou de limonite cuprifère sont
disséminées ou en filets le long des diaclases. Les porphyres cuprifères présentent également des affleurements brun foncé à
brun rouge alors que les roches pyriteuses présentent des affleurements rouge brique. Souvent ces faciès sont siliceux et
poreux. Dans cette zone on peut trouver toute la gamme des oxydes de cuivre : malachite, azurite, chrysocolle, tenorite etc..

- Une zone de cémentation avec essentiellement chalcosite et covellite se superposant aux sulfures primaires. Les teneurs
en cuivre sont de l’ordre de 0,5 à1.2%

24
- . Une zone primaire ou protore, dont les teneurs en cuivre varient entre 0,2 et 0,5%.Dans certains cas ,où il n’existe
pas de zone de cémentation comme en Haïti , le protore peut montrer des valeurs de l’ordre de 0,6 – 0,7% en cuivre.
Les teneurs peuvent être peu particulièrement dans les brèches de pipe
La moitié des minerais se trouvent dans les intrusions, mais les laves ou sédiments voisins ainsi que les skarns peuvent
renfermer une quantité notable de sulfures. Le minerai est soit disséminé dans la roche altérée, soit réparti le long des
diaclases, soit en filons plus ou moins périphériques

25
Répartition et mode de présentation des minerais autour d’un système porphyrique en Haïti

1 Minerai disséminé 2 Minerai en veinules 3 Porphyre 4 Faciès stérile minéralisé 5 Filons cuprifères

26
Si les porphyres cuprifères sont les plus classiques, il existe également des porphyres à :
- Molybdène dont les teneurs varient entre 0,1 et 0,6% et dont le plus célèbre à Climax (USA).,
- Or notamment aux Philippines et en Nouvelle Guinée, A Bougainville or et molybdènes sont à la fois significatifs,
- Argent, outre les teneurs en argent de nombreux porphyres, il existe des porphyres argentifères avec plomb zinc, comme
dans le district de Parral au Mexique, où de petites intrusions renferment des teneurs ,économiques en argent,
- Etain en bolivie,
- Tungstène avec le porphyre de Cernay (Vosges), où la scheelite est dans une intrusion porphyrique, disséminée ou
stockwerk de veinules à quartz, à la manière des porphyres cuprifères.

4) Les métallotectes
En dehors des métallotectes spécifiques à chaque district minier, il apparaît des métallotectes ayant un caractère universel :
- Géostructuraux, se trouvant dans les ceintures et les limites des plaques,
- Tectoniques : failles chevauchantes et failles transversales, anticlinaux et dômes, fracturation intense de l’intrusion et de
l’encaissant, brèches intrusives ;
- Stratigraphiques : prédominances des porphyres crétacé -tertiaire ;
- Pétrographiques : intrusions porphyriques associées à des batholites, de nature granodiorititque, parfois plus acides avec
plagioclases plus basique qu’andésine, abondance de la silice, altérations potassiques et zonalités,
- Géophysiques, réponses magnétiques dans certains cas ;
- Géochimiques :Or, molybdène, cuivre en prospection géochimique sol.

Dans certaines provinces il est possible que les teneurs en fluor des zones altérées soient associées à la présence de porphyres
économques.:

27
B. GISEMENTS LIES A DES ENSEMBLES A DOMINANTE VOLCANIQUE

Dans les ensembles volcaniques les gisements les plus ou moins lenticulaires et concordants sur leur roches hôtes appartiennent à
des milieux géostructuraux divers et dérivent d’un chimisme particulier de ces roches hôtes, dont les associations minéralogiques
sont spécifiques.
1. Milieu géstructural
Dans le cadre de la tectonique des plaques quatre types de milieux géstructuraux sont susceptibles de présenter un volcanisme
sous-marin.

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Sulfures massifs et ensembles géostructuraux
1. Crêtes océaniques 2. Centre d’expansion dans les bassins océaniques marginaux 3. Arcs insulaires Les gisements générés en 1a sur les
crêtes et dans les bassins (2a) sont déplacés latéralement en 1b et 2b pendant la dérive et engouffrés dans les zones de subduction. Les
gisements peuvent être subductés (1d) ou incorporés à la marge continentale en 1c. Les gisements formés en 2,dans les bassins
marginaux, sont incorporés dans une plaque ophiolitique obductée pendant une collision arc/arc. Les gisements d’eau peu profonde au-
dessus des zones d’arc insulaire (3a)peuvent être enfouis pendant des épisodes de sédimentation ou de volcanisme.

a) Les rides médio-océaniques, le long des plaques avec un cortège de basaltes tholéïtiques des pillow lavas

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Gisements de Py Cu massifs volcanique dans un environnement de type rift
1. Grès ferrugineux siliceux 2. Gisements de Cu – Py 3. Roches sédimentaires, shales évaporites 4. Pillow lavas basaltiques 5. Diabases 6
Granophyres 7 Intrusions mafiques, gabbros 8. Intrusions mafiques

b) Bassins de bordure océanique (par exemple le Pacifique Ouest) avec épandage sur les parties les plus profondes des zones

de subduction lors des séparations des arcs insulaires des continents voisins ou fragmentations des arcs insulaires eux-

30
mêmes. Le volcanisme se traduit par des basaltes tholéïtiques.
c) Marges continentales et arcs insulaires le long des bordures de plaques convergentes, avec volcanisme actif au- dessus des

zones de subduction (et dont les sites coïncident plus ou moins avec des porphyres cuprifères). La série volcanique calco-
alcaline se traduit par des basaltes, des andésites, des dacites, des ryolithes avec pyroclastiques abondants. Le volcanisme
des arcs insulaires est le plus souvent subaquatique que dans les marges continentales, où l’activité sous-marine est
généralement limitée aux stades précoces de l’orogénèse.

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Gisements de sulfures massifs de Zn Cu, régénérés dans les stades précoces des ceintures mobiles phanérozoïques sur les marges continentales
1. Grès ferrugineux siliceux 2. Gisements de Zn – Cu 3 Roches sédimentaires 4 Volcanisme acide 5 volcanisme intermédiaire 6 Volcanisme mafique.

32
d) Chaines d’îles à l’intérieur des plaques dans les grands bassins océaniques, où apparaissent des séquences de basaltes
tholéïtiques et alcalins.

Les gîtes de sulfures massifs se situent tant dans les bassins océaniques principaux que marginaux, ainsi que dans les arcs
insulaires. Les relations entre les îles océaniques sont moins évidentes
De nombreux gisements de sulfures dans les arcs insulaires se forment en bordure des plaques convergentes, associés à
des roches calco-alcalines, à des dômes de dacites rhyolites et à des évents explosifs en milieu marin peu profonds. Sous
les sulfures massifs riches en barytine ( barytine, zinc, cuivre argent) on observe des stockwerk silicifiés et minerais de
cuivre – pyrite disséminés. Gypse et anhydride massifs sont présents dans les parties inférieures des gisements.
La ceinture rhyolitique de Rio Tinto (Espagne – Portugal) dans le paléozoïque supérieur, avec Cu, Pb, Zn, Ag, Au pourrait
également représenter un ancien arc insulaire ou une ancienne marge continentale.
La cote économique des gîtes formés en bordure des plaques convergentes est plus importante que celles des gîtes formés
près des centres d’épandage.

2. Cadre Pétrographique

En fonction des milieux géostructuraux, des associations pétrographiques et de la nature des minerais, il a été défini trois de
gîtes volcano-sédimentaires :
- Le type à cuivre pyrite associé au volcanisme basique,
- Le type à pyrite sphalérite chalcopyrite associé au volcanisme acide à neutre,
- Et le type à pyrite galène sphalérite chalcopyrite associé au volcanisme acide à neutre
-

33
Type à pyrite sphalérite chalcopyrite
Il apparaît dans les séries différenciées basiques à acides avec, souvent des affinités à la fois tholéïtiques et calco-
alcalines. Le plomb est peu représenté l’or et l’argent constituent des sous- produits économiques.
Les séries débutent par des basaltes, passant ensuite à des roches acides, à mesure que le volcanisme prend une allure
en dôme. Les sédiments intercalés comprennent des cherts, des formations ferrugineuses, des tufs siliceux et des
grauwackes. La subsidence est importante. On peut observer plusieurs cycles basiques à acides., tout ceci en milieu
subaqueux eugéosynclinal, et précoce dans le cycle orogénique. Ce type de gisement apparaît dès l’archéen : l’exemple
est visible avec les mines de la Province supérieure du Canada.(Horne, Timmins et Mattagami)
A Mattagami (Québec) le gisement renferme plus de 20 millions de tonnes de minerais à 10% de zinc, 0,7% de cuivre,
0,4g/t Au et 35g/t Ag.
A Horne il y a 57 millions de tonnes de minerais 3,2% de Cu, 6g/t Au. La pyrite, la chalcopyrite et la pyrothite sont
encaissées dans une brèche rhyolitique couronnées par des silexites. Le minerai zoné surmonte une zone altérée à
séricite et chlorite.
D’une manière générale, dans les séries volcaniques, l’évolution d’une série basique vers une série acide, constitue un
métallotecte majeur.

Type à plomb cuivre zinc argent

Dans ces gîtes de sulfures massifs, les minerais s’enrichissent en plomb et en argent, tandis que le cuivre et l’or diminue.
Les séries anciennes présentent des gangues carbonatées, les séries récentes étant caractérisées par des litages de
barytine et de gypse -anhydrite. L’encaissant est généralement plus acide que dans le cas précédent, les basaltes étant
rares vers la base de la série volcanique ou latéralement. Des intrusions subvolcaniques porphyriques sont souvent
observées au voisinage avec des brèches et des roches pyroclastiques.

34
Le volcanisme explosif a été mis en place dans des foyers en dômes, qui renferment à la fois laves acides et leurs
équivalents porphyriques subvolcaniques. Les sédiments clastiques sont plus développés que dans le type précédent.
Les faciès volcanoclastiques sont représentés par des tufs, des grauwackes et aussi des argiles manganésifères,
carbonées ou graphitiques, le minerai étant souvent dans les sédiments près des laves acides, plutôt que dans les laves
acides elles-mêmes. Plus rarement les silstones, les roches épiclastiques grossières et les calcaires sont associés à des
gîtes de ce type
Si le milieu tectonique est encore eugéosynclinal, les gîtes sont plus tardifs dans son évolution, l’abondance de clastiques
étant lié à l’érosion du dôme volcanique et des zones en bordure de craton.
Ce type apparaît au Protérozoïque (Ontario), se retrouve au Paléozoïque inférieur( Silurien). En montant dans l’échelle
stratigraphique ces gisements deviennent plus rares et plus petits.
Tous ces gisements concordants présentent des caractères communs :
- Distribution à l’échelle régionale le long d’un même contact lithostratigraphique, entre deux formations volcaniques ou
volcano-sédimentaires ;
- Deux types de roches – support :
a. Roches siliceuses chimiques, en enclaves ou au contact de brèches d’explosion ou de cheminée de rhyolite massive
b. Sédiments pyroclastiques fins et généralement schistifiés, riches en matières carbonées ;
- Concordance entre les amas et les déformations tectoniques de leur milieu ;
- Disposition rubanée du minerai ;
- Altérations hydrothermales localisées au contact de l’amas ou dans des pipes sous- jacentes ;
- Absence de faille profonde.
Tableau des gisements Pb Zn Cu Pyrite volcanosédimentaires

35
C. GISEMENTS DANS DES ENSEMBLES METAMORPHIQUES

Il existe des relations entre le métamorphisme et les relations selon :


- Le type de métamorphisme (régional ou contact),
- La présence de minerais dans les séries métamorphisées,
- L’apport de minerai par le métamorphisme,
- La migration d’éléments et leur répartition,
- La nature (sulfurée ou oxydée) des minerais,
- Les recristallisations ou néoformations.
Le métamorphisme peut être utilisé pour définir les conditions de température et de pression lors de la mise en
place des minéralisations associées.

I. LE METAMORPHISME REGIONAL

1. Métamorphisme régional et zonalités

Quatre exemples de métamorphisme régional illustrent les relations minerais-milieux gîtologiques : sulfures de
cuivre de Terre Neuve, sulfures et oxydes du Tennessee, matière organique associée à l’uranium d’Afrique du
Sud et greisen à tungstène de Tchécoslovaquie.

a) Sulfures de cuivre de Terre Neuve


Les gîtes cuprifères de type ophiolitique ont subi un métamorphisme ayant abouti au faciès hornblende-
cornéennes. Les relations entre les sulfures et les silicates montrent qu’un équilibre est obtenu au cours
d’un métamorphisme faible ou moyen dans les roches riches en sulfures. Ceci se traduit par des

36
changements notables dans la composition globale des éléments du minerai et de la gangue. Ainsi les
roches originelles à chlorite et séricite, se transforment, dans le faciès hornblende-cornéenne, en roches à
cordiérite – anthophyllite – biotite – andalousite, tandis que la pyrite est remplacée par de la pyrrhotite –
magnétite.
Les chlorites des gangues, dans la zone des schistes verts, sont plus riches en fer que les chlorites en dehors
des zones à minerai. Les silicates ferromagnésiens des gangues du faciès hornblende – cornéenne sont
riches en magnésium que ceux situés à la périphérie des gîtes. L’abondance de pyrrhotite et de magnétite
et l’enrichissement en magnésium des silicates ferromagnésiens peuvent être attribués à un déplacement
du fer à partir des silicates par réaction entre pyrite et silicates ferromagnésiens riches en fer. Ces
modifications peuvent servir de guides pour l’approche de minéralisations.
b) Sulfures et oxydes du Tennessee :
Plusieurs zones ont été distinguées dans les assemblages oxydes – sulfures – graphite aux épontes des gîtes
de sulfures massifs, comprenant 60% de pyrrhotite, 30% de pyrite, 4% de chalcopyrite, 4% de sphalérite,
2% de magnétite et un peu de galène.
On distingue trois zones par l’assemblage oxydes – sulfures – graphite :
- Roches encaissantes : pyrrhotite – ilménite – graphite,
- Epontes : pyrrothite-ilménite, pyrrhotite – rutile, pyrrhotite – pyrite – rutile,
- Minerai : pyrrhotite – pyrite – magnétite.
Cette zonalité primaire est utilisée pour explorer des secteurs nouveaux.

Le district est localisé sur le flanc d’un dôme dans la zone de métamorphisme à staurotide qui correspondrait à
un température de 540°C et une pression de 6 kb.

37
Dans les roches encaissantes l’assemblage oxydes – sulfures – graphite varie en fonction du degré de
métamorphisme.
Ainsi les intensités les plus faibles dans les zones à biotite et grenat renferment pyrrothite, pyrite, ilménite,
graphite et un peu de magnétite et chalcopyrite. A un degré de métamorphisme plus élevé, la pyrite est
généralement absente et le graphite moins abondant.
L’approche d’une zone minéralisée se traduit par une plus grande abondance de biotite, de chlorite et de
clinozoïte, la disparition du graphite, le remplacement du couple pyrrhotite -ilménite par pyrrhotite -rutile.
Par ailleurs les zones extérieures des gîtes tendent à être plus riches en chalcopyrite, sphalérite, pyrrhotite, le
noyau étant plus riche en magnétite et pyrite.
Parallèlement aux variations dans l’assemblage oxydes – sulfures – graphite, les ferromagnésiens subissent des
transformations minéralogiques et chimiques : apparition de chlorite dans la zone à ilménite – rutile,
disparition de la staurotide dans la zone à pyrrothite – rutile, disparition du grenat dans les zones à
pyrrhotite – pyrite – rutile.
L’étude détaillée de ces zonalités permet de définir des guides de recherche pour localiser de nouvelles aires
intéressantes.
c) Uranium en Afrique du Sud
La série permo-triasique de Beaufort correspond à un bassin côtier marin, passant à un milieu continental. Elle
renferme des gîtes et indices d’uranium. Il existe une relation entre les zones à uranium et le degré de
métamorphisme de la matière organique. La transformation métamorphique de la matière organique débute
à 80°C et continue jusqu’à 300°C environ, température qui correspond au début du métamorphisme des
roches encaissantes et se traduit par la transformation totale de la matière organique en carbone amorphe.

38
Faciès du métamorphisme des matières organiques

Les deux tiers de la région sont dans le faciès des schistes verts, le reste dans le faciès métamorphique, la
couleur brune des tissus sert de critère pour délimiter les zones.
Plus de 80% des indices d’uranium se trouvent dans les faciès non métamorphiques, ce qui laisse que
comprendre que la faible intensité du métamorphisme constitue un métallotecte et que l’uranium est
d’origine secondaire, tandis que la présence de composés organiques dans le faciès métamorphique
apparait également comme un métallotecte.

39
d) Greisens à tungstène de la République Tchèque

Un ensemble archéen a été métamorphisé à plusieurs reprises, et plus récemment à l’époque varisque,
dans la région de Cetocaz. Contrairement aux provinces examinées ci-dessus, le secteur était occupé
par des roches cristallines, plus tard métamorphisées en orthogneiss
Le faciès de greisen se situe dans les orthogneiss, près du contact avec des paragneiss, mais ne
passent jamais dans ceux-ci. Des filons de quartz associés au greisen, s’infiltrent dans les plans de
schistosité.

Les greisens sont constitués de quartz, muscovite, feldspaths potassiques, grenat, sillimanite, schorlite,
gahnite, wolframite, scheelite, pyrite, bismuth, chalcopyrite, molybdénite.

Le métamorphisme est essentiellement isochimique, ce qui montre que les assemblages minéraux
dans le greisen restent stalbes dans le métamorphisme.régional, tant qu’il n’atteint pas le faciès
sillimanite – almandin – orthose. Quand la muscovite disparaît les minerais restent également stables.
Régionalement les gîtes se situent dans le sous - faciès à sillimanite – muscovite du faciès almandin -
amphibolite, dont les conditions de température – pression seraient 600-700°C pour 4 – 8 Kb.

40
2. Migration des éléments

Une répartition ou une réorganisation des éléments métalliques est possible en fonction de la nature et
de l’intensité du métamorphisme, bien que les gisements constitués avant la mise de tels processus
montrent une étonnante résistance aux actions métamorphiques : les grands gisements de plomb – zinc de
Sulliva (Canada) et de cuivre de Kilembé (Ouganda) en sont les témoins. Ces deux gisements se situent
dans les roches fortement métamorphisées.

Dans l’île de Vancouver (Colombie britannique) les basaltes tholéïtiques à brèches et pillow lava ont
subi un léger métamorphisme à prehnite et pumpellyite, qui a redistribué le cuivre dans les coulées, mais
non dans les brèches subaquatiques ou les pillow lavas, tandis que Cr, Ni, Ti, Zn et Mn ne montrent pas de
rédistribution. Le cuivre (150 – 200 ppm) est localisé dans les faciès subaquatiques et se remobilise en
fonction des assemblages minéraux post-éruptifs. Inversement les teneurs faibles en cuivre se trouvent
dans les faciès rouges à hématite résultant de l’altération, les teneurs les plus élevées et le cuivre natif se
situant dans les faciès verts à pumpellyite.

La dissolution de la chalcopyrite et la précipitation de cuivre natif dans les amygdales de prehnite


seraient liées au processus de faible métamorphisme. Le cuivre n’atteint jamais de teneurs économiques.

Ces processus expliquent l’association de cuivre natif aux séries de laves peu métamorphisées et
l’absence générale de cuivre dans les basaltes subaquatiques des rides océaniques et ophiolites, la
différence essentielle étant non pas dans la nature du métamorphisme qui affecte les roches mais dans

41
l’altération prémétamorphique des roches mises en place dans les différents milieux volcaniques.

Dans la presqu’île de Kerveenawan du Michigan un milieu analogue renferme des gisements de cuivre
à forte teneur économique. Le cuivre et le zinc ont été mobilisés pendant l’élaboration du faciès prehnite –
pumpellyite dans les basaltes.

Dans la zone de déshydratation le cuivre (70 ppm dans les basaltes) a été lessivé dans les roches
épidotisées ou plus métamorphisées. Dans les hydratées à pumpellyite, prehnite, chlorite, laumontite, le
cuivre s’enrichit pour se déposer sous forme de cuivre natif. Le zinc (100 ppm dans les tholéïtes à olivine
non altérée est lessivé dans toutes les roches non altérées des zones perméables et transporté par les
fluides métamorphiques. Le nickel est peu déplacé lors des processus métamorphiques.
3. Texture et néoformations métamorphiques

Quelque soit l’origine possible des éléments métalliques dans les séries métamorphiques, le mode de
présentation des minerais reflète l’histoire géologique de la formation qui les renferme.

A l’échelle macroscopique il n’est pas toujours facile de déterminer l’origine des assemblages de
structures. Cependant lorsque des assemblages allongés de sulfures se situent dans des plans de
schistosité métamorphique et plongent parallèlement aux axes des plis ou des linéations de la roche hôte,
on estime que ces structures sont dues au métamorphisme régional.

A l’échelle macroscopique, on distingue des critères de mise en place primaire, des critères de mise en

42
place sous l’effet du métamorphisme régional et de contact :
- Structures primaires : nombreuses zones étroites parallèles d’accroissement des cristaux, macles
primaires, gerbes ou rosettes de cristaux prismatiques ou columnaires, lits colloformes ou botryodaux
de très fins cristaux, cocardes autour des débris bréchiques.

- Structures de métamorphisme régional : fracturation de la pyrite et remplissage par de la galène, flexures


des macles primaires dans la sphalérite, macles de déformation dans la sphalérite, grains de sphalérite,
galène, pyrite, dont la longueur est plusieurs fois supérieure à la largeur et dont l’allongement est
parallèle à celui des cristaux de dolomie de la roche encaissante.

- Structures de métamorphisme de contact : macle dans la sphalérite, granulométrie des sulfures inférieure,
égale ou supérieure à celle de la dolomie encaissante, texture granoblastique, polygonale de la galène,
plus rare dans la blende, la pyrrhotite et la pyrite. Lorsque la sphalérite est moins abondante que la
galène, elle se présente en petits nodules le long des contacts de la galène, ou en grains sphériques à
l’intérieur de celle-ci. La pyrite et la trémolite forment de grands cristaux automorphes dans les minerais.

-
Dans certains cas le métamorphisme des gîtes est tel que le milieu apparaît avec des caractères
analogues à ceux des milieux magmatiques hydrothermaux.

43
4. Métamorphisme de contact

La notion de métamorphisme de contact est souvent confondue avec celle de métasomatisme. Le


métamorphisme de contact peut s’exercer sur des minéralisations préexistantes ou mettre en place des
minéralisations néoformées : cas des skarns.

A Mont Morgan (Qeensland) des dykes de roches basiques à intermédiaire ont subir un métamorphisme
thermique à des minéralisations en pyrite – chalcopyrite – magnétite avec recristallisation des minerais le
long des contacts vers 850°C..La composition du minerai reste globalement identique, mais les textures
sont analogues à celles des métaux préexistants. La pyrite subit une déformation ductile à température
relativement haute et sous une faible contrainte.

Le métamorphisme de contact, avec apport de métaux, ne présente généralement d’intérêt économique


que pour les éléments de valeur commerciale élevée. Si des gîtes de fer existent dans les skarns comme
en Grèce et au Nord-Ouest de l’Espagne, la plupart des gîtes de skarn correspondent à Sn, W liés aux
intrusions acides, ou Cu, Mo, Pb-Zn liés aux porphyres.

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