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LES GISEMENTS D’OR

I. Economie

Connu dès le Néolithique, notamment au sixième millénaire dans la région


de Varna (Bulgarie), l'or a subi, au cours des siècles, de nombreux changements en
relation avec les découvertes ou l'adoption puis l’abandon du métal jaune comme
l'étalon monétaire.

La production du monde occidental était faible Avec la découverte de l'Amérique, en


1492, puis les ruées vers l’or de la seconde moitié du 19e siècle, avec enfin la mise
en exploitation des grands gisements stratiformes d’Afrique du Sud, la production
devient importante. Pourtant le cours longtemps forcé à 35 $ /once a freiné l’expansion
du métal. Dans les années 70, la libération des prix a relancé l’attrait de l'or.

Avec les temps modernes, l'exploitation alluvionnaire a presque disparu au profit de


l'or en roches. Dans ce dernier type, on peut distinguer les gisements dont l'or est le
produit principal, comme au Rand, ceux où l'or n'est qu'un sous-produit (volcano-
sédimentaires et porphyres).

En 1987, la production mondiale de l’or était de 1 593 tonnes avec, comme principaux
producteurs :

Afrique du Sud : 594 t


Russie 360 t
U.S.A. 154 t
Canada 118 t
Australie 110 t
Chine 45 t
Brésil 36 t
Philippines 35 t
II. Géochimie et Minéralogie

1. Géochimie
Avec des valeurs de l'ordre de 0,001 à 0,005 ppm, l’or est un des éléments « utiles
» les plus rares de l'écorce terrestre. Mais les teneurs moyennes atteignent 0,3
ppm. dans les météorites, 0,004 ppm. dans les ultrabasites, 0,007 dans les
gabbros et basaltes, 0,005 dans les diorites et andésites, 0,003 dans les granites
et rhyolites. Avec 0,03 ppm., les conglomérats et grès sont les roches
sédimentaires les plus riches ; les schistes, argiles et calcaires ne renferment que
0,003 ppm. d'or. Certains phosphates et grès charbonneux atteindraient 2 ppm.

Si le métal se trouve parfois chimiquement combiné au tellure, il se présente


généralement sous forme native ou en alliage avec l'argent (électrum), et tend à
précipiter rapidement. En fait, il peut se mobiliser ou se fixer sous l'action de
bactéries.

D'autre part, l’or a une affinité pour certains éléments chimiques ou minéraux, et
notamment : arsenic (arsénopyrite), fer (pyrite, pyrrhotite, carbonates), antimoine
(stibine), bismuth, silice, baryum (barytine), bore (tourmaline), etc.

On admet que l'or est anomalique en prospection-roche lorsque les teneurs


dépassent 0,1 ppm. En prospection géochimique-sol, les anomalies pouvant aboutir
à un résultat minier débutent également vers ces valeurs. Mais la présence d’un gîte
économique sous-jacent se traduit généralement par des valeurs supérieures à 0,2-
0,3 ppm.

Les seuils de teneurs économiques en roche sont variables, selon qu'il est possible
d'exploiter en carrière ou non, et selon les procédés utilisables pour séparer l’or du
minerai. Ces seuils sont en général compris entre 1 et 10 p p m .

2. Minéralogie

Or natif (Au)
Electrum (AuAg)

Amalgame (AuHg)

Tellurures :

• Calavérite (AuTe2)

• Sylvanite (AuAgTe 4)

• Nagyagite [AuTe 2. 6Pb (S,Te)]

• Petzite (AgAu)2 Te.

III. Epoques gîtologiques

L'or est apparu très tôt dans l'histoire du globe, l’âge des concentrations
économiques étant parmi les plus anciens, supérieur à 3 000 m.a., à Bababudan(Inde)
et à 3 500 m.a. dans les ceintures de roches vertes d'Afrique australe. Ceci se
rapproche des teneurs en or anormales dans les météorites. On remarque aussi que
l'aptitude de l’or à se conserver à l'état natif a permis des remaniements successifs,
accompagnés de concentrations ou de dilutions du métal, selon les cas.
Enfin, certains types de gisements sont mieux représentés à des époques gîtologiques
spécifiques. Celles-ci se répartissent comme suit :

• Quaternaire : nombreux placers à travers le monde,

• Tertiaire supérieur : San Juan (Colorado), Nouvelle- Zélande, Roumanie;

• Oligo-miocène à Zarehchouran (Iran) ;

• Crétacé à Pueblo Viejo, Saint Domingue;

• Jurassique en Californie et en NouveIIe Zélande. Il faut noter que


les systèmes porphyriques contenant l’or s'échelonnent d’avant
Jurassique au Quaternaire ;

• Carbonifère, Ardèche, France. Nord-ouest de la Chine ;

• Dévonien à Carlin-Getchell, U.S.A.

• Cambro-ordovicien à Salsigne, France et Serra Palada, Brésil;

• Précambrien : l’âge de ces gisements n’est pas toujours précis. En fait, le


Précambrien inférieur présente un stock d’or plus important que le Précambrien
supérieur. Pour l'ensemble du Précambrien, les principaux districts aurifères sont :
Afrique du Sud (2 400 M.A.), Kilo Moto, Zaïre (2 000 M.A.), Homestake, U.S.A.,
Porcupine, Kirkland Canada, Ballarat, Tennant Creek et Kalgoorlie, en Australie,
• Archéen Brésil (Tableau).

IV. Provinces minérales


En Afrique l'or suit une répartition linéamentaire. Ce phénomène semble bien se
retrouver en Europe, en Amérique et en Australie. Ceci est d'autant plus surprenant
que les gisements d'or appartiennent à des milieux gîtologiques très divers :
stratiformes-sédimentaires, ceintures acides ou basiques, plutons, et que ces
linéaments semblent se jouer des tectoniques tangentielles et notamment des
plaques.

La province minérale peut être définie par :

- sa géométrie (axes linéamentaires),


- la nature de la roche encaissante (volcanisme acide ou basique, liaison avec
un pluton),
- les associations minérales (arséniées, antimoniées, à barytine, etc.).

Cependant, l'association fréquente de types de gisements de natures différentes


dans une même province montre que l'on a affaire à des sous- ensembles dont
l’élément essentiel (en général un métallotecte) est une intersection qui permet de
définir les caractères spécifiques pour chaque district.

En résumé, les principales provinces aurifères se présentent comme suit :

- bassins à remplissage détritique, paléoplacers ou placers, sur socle à or disséminé


(type Rand), avec passage à des gisements d’uranium ,
- bordures de plaques avec intrusions porphyriques ;
- coupoles de batholites, ou intrusions circonscrites de nature souvent granodioritique
pouvant se rattacher au type de province précédent ;
- ceintures volcano-sédimentaires allant des faciès les plus basiques aux plus acides.
V. Types de gisements
Quatre grands ensembles sont susceptibles de renfermer des gisements d'or :

- séries sédimentaires,

- séries volcaniques,
- intrusions,
- et zones de cisaillement (shear zones).
Le classement des types est difficile à cause de la coexistence dans la plupart des districts
et provinces de gisements de types différents. Il existe ainsi de nombreuses intersections
dans les milieux gîtologiques aurifères, par exemple : shear zones dans les séries
ultrabasiques associées à des intrusions granitiques, ou, encore, or plus ou moins
stratiforme dans séries carbonatées tantôt qualifié de syngénétique, tantôt de volcanique
lointain, tantôt d'épithermal, etc. Pour cette raison, le classement peut être basé
essentiellement sur la nature de l’encaissant.

1. Les gisements dans les séries sédimentaires

a) Les gîtes dans les sols souvent latéritiques

Dans de nombreuses provinces, les sols jouent un rôle imposant, notamment en


modifiant le mode de présentation du minerai par oxydation des sulfures associés
ou en concentrant l'or dans la zone d'oxydation. Les conditions pédologiques
intertropicales et surtout la latéritisation favorisent de tels processus.

En Australie occidentale, les chercheurs ont montré comment l'or et l'argent sont mobilisés
au cours de l’altération latéritique. La dissolution de ces métaux sur la bordure des pépites
est particulièrement active lorsque celles-ci sont en contact avec des oxydes de fer, et il peut
ainsi se former au sein de ces oxydes, dans des profils latéritiques, des cristaux d'or très
purs (avec moins de 0,4 % d’argent). Les solutions chlorurées très acides favorisent ces
processus. D’autre part, le développement de pH faibles et la redistribution de l'or et de
l’argent dans les latérites sont plus fréquents dans les sols granito-gneissiques, tandis que
la présence de carbonates inhibe le phénomène dans les secteurs à roches basiques. Au Sud
du Mali,dans un ensemble latéritique de60à 80 mètres de puissance et comprenant, de bas
en haut, des altérites, puis des latérites et, enfin, des argiles sableuses, la minéralisation est
affectée par l'altération latéritique dans les dix derniers mètres, l’or étant dissous avec perte de
l'argent àpartir de la surface desgrains.Le halodedispersion peut s'étendre à 100 mètres de la
source et présenter des contours en champignon.

Au nord-est d’Haïti, dans la zone des latérites sur socle granodioritique, les pépites
trouvées dans les rivières sont parfois constituées d'or à peu prèspur.

• En République Dominicaine, à Pueblo Viejo deux phénomènes pédologiques se


superposent pour rendre le gisement exploitable :

- l'oxydation du gîte sulfuré, en libérant l’or de son encaissant pyriteux, permet une
récupération de plus de 90 % du métal, contre 76 % dans les sulfures,

- dans les sols, le lessivage superficiel et le transport de l'or vers le bas se traduisent par une
forte augmentation des teneurs à l’interface zone oxydée/zone sulfurée.

• Dans l’ensemble, la formation de chapeaux de fer, mobilise l’or et introduit des écarts de
teneurs entre la zone oxydée et les gîtes sulfurés sous-jacents. Ces écarts peuvent être
dans un sens ou dans l’autre selon les provinces, les types de gîtes, et les conditions
géographiques.
Les gîtes éluviaux fournissent parfois de grosses pépites, mais les teneurs des éluvions sont
erratiques et les moyennes sont souvent faibles. Certains de ces gîtes ont été exploités par les
Romains notamment en Espagne, selon la technique dite de « ruine des montagnes »

Ce sont souvent des gisements plus pénéconcordants que stratiformes, au moins dans les
séries récentes. Bien que l'or se trouve généralement àl'état détritique, la liaison avec les roches-
mères n'est pas toujours facile à établir. Car, de grands gisements en place ne donnent souvent
que de maigres placers, tandis que, à l’inverse de grands gisements détritiques semblent
éloignés ou sans relations avec des roches-mères potentielles.

Ce sont souvent des gisements plus pénéconcordants que stratiformes, au moins dans les
séries récentes. Bien que l'or se trouve généralement àl'état détritique, la liaison avec les roches-
mères n'est pas toujours facile à établir. Car, de grands gisements en place ne donnent souvent
que de maigres placers, tandis que, à l’inverse de grands gisements détritiques semblent
éloignés ou sans relations avec des roches-mères potentielles.

• Gîtes détritiques grossiers récents ou actuels.


Ils sont très nombreux de par le monde. Situés dans des domaines géostructuraux variés, ils sont
surtout conditionnés par les structures du socle, la nature de ce socle et celle des minerais
contenus.

Le contexte géographique ou paléogéographique est caractérisé par des fleuves et rivières à faible
pente au pied de massifs montagneux ou sur de vieux socles très pénéplanés. Les sédiments
fluviatiles sont généralement grossiers, et l'or se concentre essentiellement à la base de ces
alluvions. Mais, il peut exister de « faux bed-rocks », et donc des lits intermédiaires aurifères. Il
arrive que des éluvions ou des sables de plages renferment des gîtes exploitables.

L'or natif, plus ou moins argentifère, est associé à des minéraux lourds (ilménite, magnétite, grenat,
tourmaline, etc.) ou à des minéraux utiles tels que diamant, platine, scheelite, cassitérite,
wolframite. L’or est généralement détritique, mais peut aussi être néoformé, parfois à faces
cristallines (donc non roulé). Très souvent, ces associations minérales ne traduisent pas une
paragenèse originelle dans les roches-mères, mais une concentration de minéraux par densité ou
résistance à l’usure au cours de la sédimentation.

Les principaux métallotectes varient d'une province à l’autre. Mais, on relève, dans
l’ensemble :

— présence d’or, concentré ou disséminé, dans le socle,


— formation de piedmont,
— pente faible des cours d'eau,
— rupture de pente,
— irrégularités du bed-rock pour des concentrations localisées,
— rôle des matières organiques et des bactéries

Dans le passé, la cote économique a été élevée. De nos jours, on découvre


sporadiquement des tonnages limités : moins de 10 tonnes et le plus souvent moins
d'une tonne par gisement.

• Gîtes détritiques anciens stratiformes ou pénéconcordants dans les faciès continentaux.

Ce type stratiforme, ou plus ou moins pénéconcordant, est bien visible en Afrique du Sud
et à moindre échelle dans d’autres provinces notamment au Brésil

(Serra Jacobina). Il constitue grands gisements d’uranium. On le connait dans :

- Le tarkwaïen du Ghana,

- L’Archéen du Ghana,
- En RDC, en Russie, en Australie, en Finlande.

L’âge s’échelonne de l’Archéen au Trias.

En Afrique australe les gisements du Rand se situent sur le craton du Transvaal, dans un
bassin inférieur de Witwatersrand supérieur.
le «Vaal Reef », affecté par des failles NE-SO, est sur inconformité. L’âge de la formation
encaissante est estimé à 2 500-2 400 m.a.
Répartition et origine de l’or sur le craton Sud-africain : 1. Ceintures de roches vertes
aurifères 2. La quantité d’or s’accroit vers le centre du bassin 3. Zones pauvres en or
4. Aires d’origine de l’or du Witwatersrand 5. Points d’entrée connus des sédiments et
de l’or

le « Main Reef » renferme trois niveaux de 0,5 à 3 mètres d’épaisseur, avec des
gisements répartis sur 80 km dans le Rand et 50 km dans l'Orange, l’ensemble étant
considéré comme une vaste zone d'épandage de piedmont ou un cône deltaïque.

Dans le « Vaal Reef », la paléogéographie du milieu a été bien définie : milieu peu
profond, fluvio-deltaïque, avec chenaux. Talus au mur, transgression au toit,
slumpings, stratifications entrecroisées et traces de paléo-courants qui traduisent
la dynamique du milieu. Deux sources ont été identifiées pour les matériaux des
sédiments (fig2).
Fig2 :Paléogéographie et sédimentologie du Vaal Reef
D'autre part, il a été possible de définir la succession d'événements responsables
de la mise en place et de la conservation des gisements (fig 3).

Fig 3 : Séquence d’évènements ayant permis le dépôt et la préservation du


Vaal Reef
Dans le Formation Harmony (groupe supérieur du Witwatersrand) apparaissent
des corps chenalisés en « éventail » (fig.3), avec migration latérale des
fleuves, le tout correspondant à une alternance de phases déterminant un réseau
semi-continu de fleuves « tressés » et de coulées de boue éphémère ; (fig.4).

Fig.4 Chenaux tressés dans la formation harmony, Rand. Evolution du


système et dépôt des sédiments minéralisés
Détail entre teneurs en Au-U et sédimentologie des paléochénaux au Rand

L'or provient des remaniements du Steyn Placer sous-jacent, mais pourrait avoir
une origine primaire plus lointaine. Il s’accumule par ségrégation sur une surface
d’érosion.

b) Les gisements dans les séries carbonatées marines

Bien que la roche encaissante soit sédimentaire, le volcanisme ou le plutonisme ont


été soupçonnés. En effet, les minéralisations s’accompagnent généralement
d’altération de type hydrothermal et d’associations considérées comme
caractéristiques du volcanisme. Même si de telles extrusions ou intrusions ne sont pas
liés intimement aux gisements, elles sont connues dans les districts concernés.

Exemple 1 : Zarechouran (Iran). Au-As-Zn

Ces gisements stratiformes, très important du point de vue économique, sont souvent
inclus dans les roches carbonatées et sont caractérisés par l’omniprésence des
sulfures de zinc et d’arsenic, le zinc dominant largement le plomb comme à Pueblo
Viejo.

La gîtologie de Zarechouran est encore mal connue,. Il se situe au Kurdistan iranien


dans le Monts d’Azerbaïdjan, à la périphérie d’un anticlinal à noyau précambrien de
calcshistes, roches basiques et ultrabasiques.

La roche-support, d’âge oligo-miocène, est une micrite recristallisée et silicifiée, parfois


bréchoïde, associée à des éléments volcaniques.

L’or, non-visible, se trouve avec sphalérite, pyrite, orpiment, accessoirement fluorite,


stibine, boulangérite, lorandite, getchellite. Le plomb est peu abondant, quelques
centaines de ppm.

Les principaux métallotectes sont :

• prolongement du grand linéament de l’est africain ;


• chaîne plissée… ;
• série volcano-sédimentaire à épisodes carbonatés ;
• sphalérite. Pauvreté en plomb ;
• minéraux arséniés et antimoniés ;
• graphite ;
• fluorite ;
• getchellite.

On note que les faciès non bréchiques sont plus riches que les faciès bréchiques et
que les teneurs en or sont plus faibles en surface qu’en profondeur. Ceci est conforme
à la présence de boxworks en surface et à l’existence d’un important gisement
alluvionnaire, exploité auparavant, à sept kilomètres en aval.

Les teneurs et les tonnages sont très importants.

Exemple 2 : Gisement de Carlin, Nevada

Le district appartient à la cordillère de l’Eugéosynclinal-miogéosynclinal névadien,


d’âge antécarbonifère. Un ensemble de siltstones argileux ou dolomitiques, altérés et
silicifiés (Roberts Mountain Formation) constitue la roche encaissante du gisement
dont l’âge est dévonien inférieur-silurien et l’origine marine. Au-dessus, un charriage
apporte des sédiments ordoviciens. Le tout est recoupé par une intrusion de diorite
quartzifère et par de nombreux dykes de porphyre quartzifère d’âge tertiaire. Des
failles affectent l’ensemble.

La minéralisation est constituée par des corps tabulaires de 10 à 30 mètres de


puissance dans une roche dolomitique, plus ou moins lessivée, avec silstones et
manifestation volcaniques. Le minerai est associé à des matières organiques
charbonneuses à or microscopique, avec quartz, barytine, réalgar orpiment, pyrite, or
natif, stibine, cinabre, arsénopyrite, sphalérite, galène, illite, carbonates. A l’inverse de
nombreuses provinces, l’altération météorique détermine une augmentation des
teneurs en or, de 3,8 à 43 g/t. les altérations hypogènes se traduisent par la formation
d’illite, carbonates sous forme de quartz, jaspes et silice claire. La calcite est dissoute
tandis que la dolomie est corrodée. Bien que la roche encaissante soit paléozoïque,
l’âge du minerai serait tertiaire supérieur.

La cote économique du gisement est moyenne à élevée, avec 14 Mt à 9 g/t, soit un


stock de 130 t/métal. Mais, dans ce type, il peut exister comme à Zarechouran des
gisements beaucoup plus importants.

Exemple voisin : Getchell (Nevada)

Le minerai « en feuillets » est encaissé dans des faciès carbonatés et argileux, au


contact d’un porphyre granodioritique. Le minerai comprend : quartz, or natif, réalgar,
orpiment, stibine, pyrite, arsénopyrite et getchellite. On a vu que ce dernier minéral est
commun à Zarechouran et aux Kurokos.

Les principaux métallotectes pour ce type, apparaissent comme suit :

• ceintures plissées, cordillères ;


• série carbonatée, avec influences volcaniques ;
• formations très diaclasées et perméables ;
• chevauchements ;
• matières charbonneuses ;
• association avec des faciès porphyriques ;
• réalgar et orpiment ;
• zinc, barytine, mercure ;
• getchellite.

Exemple 3 : Homestake, Sud Dakota


Ce gisement est tantôt classé dans le type « itabiritique », tantôt dans le type
« ceintures de roches vertes ».

Un ensemble de roches plissées et métamorphiques précambriennes affleure en


fenêtre dans une série paléozoïque à mésozoïque. Dans cet ensemble, le faciès
minéralisé, épais de 60 à 100 mètres, la « Homestake Formation » est fortement
métamorphisé, au niveau de l’isograde grenat, les carbonates ferriques à magnésiens
étant transformés en cummingtonite. Le minerai forme des corps localisés surtout à
l’intersection de plis obliques sur les plis régionaux. La chloritisation est intense et
s’accompagne de filons ou amas de quartz à sulfures : pyrrhotite, pyrite, arsénopyrite,
avec ankérite, biotite, grenat, graphite, chalcopyrite, albite, albite, magnétite. L’or est
lié à l’arsénopyrite. On note qu’en dehors des zones minéralisées le fond géochimique
de la Homestake Formation est très haut, avec 1 g/t d’or.

La cote économique du gisement est élevée, avec 1 100 tonnes d’or, 240 tonnes
d’argent, et, des teneurs en or de 6,5 g/t. A l’origine, elles étaient de 9,3 g/t.

Les principaux métallotectes sont :

• formation Homestake ;
• niveau carbonaté magnésien et ferrifère avec manganèse ;
• recristallisation du faciès originel ;
• arsénopyrite ;
• volcanisme, district dans l’ensemble.

A ce type carbonaté se rattachent les gisements de la dolomie de Malmani au


Transvaal oriental. Le district, qui a produit 185 tonnes d’or se situe sur une plate-
forme du protérozoïque inférieur à sédimentation cyclique se terminant par des boues
carbonées. Le minerai lité, situé dans un ensemble de shales noirs pyriteux et de lits
à sulfures-quartz-carbonate, comprend : pyrite, chalcopyrite, arsénopyrite, tétraédrite,
bismuthinite et or. Les principaux métallotectes sont : l’association dolomie-shales
noirs à matières organiques riches en fer et, déformations d’allure chevauchante dans
les shales.

c) Gîtes dans des séries sédimentaires diverses, et, notamment, grauwackes et


turbidites, souvent métamorphisées
d) En général, les gîtes fissuraux dans des terrains divers, où, ni le volcanisme, ni
es appareils intrusifs n’ont pu être mis en évidence, ne correspondent pas à une
forte cote économique. Mais, ils donnent parfois des gisements alluvionnaires.
Les gîtes fissuraux sont connus au Brésil (Minas Geraes), dans le sud de l’Oural,
en Nouvelle-Ecosse au Ghana, en Australie, etc., surtout dans des terrains du
précambrien supérieur ou Paléozoïque inférieur. On les rencontre dans les
schistes, gneiss, tillites, etc., souvent fortement tectonisés, et surtout dans des
successions épaisses de sédiments clastiques fins, en milieu eugéosynclinal
profond. Des shales noirs sont associés. On trouve de nombreux points
communs, en dehors de l’absence ou de la rareté de roches basiques, avec les
ceintures de roches vertes archéennes : série eugéosynclinale marine épaisse,
gangues, minerais et éléments en trace analogues, qui laissent penser que ce
type grauwacke serait le terme ultime de l’évolution de ceintures de roches
vertes. On observe, d’autre part, des analogies avec le type Carlin malgré les
faibles teneurs en Hg, Bi, Sb, As, te, des turbidites et grauwackes.
Les minéralisations du type grauwackes sont généralement représentées par
des quartz à pyrite aurifère, en filonnets recoupant la roche encaissante. Sont
associés de l’arsénopyrite, de la pyrrhotite, de la wolframite, de la scheelite, etc.
Exemple de Ballarat-Bendigot, Victoria, Australie
Avec le gisement de Muruntan, en Uzbekistan soviétique, également d’âge
paléozoïque inférieur, Ballarat-Bendinzo est la seule concentration du type
grauwackes ayant une réelle cote économique. En Australie, la roche
encaissante la « Lachlan Fold Bet », incluse dans le géosynclinal Tasman,
comprend une épaisse série de turbidites, grauwackes, shales noirs, argilites,
jaspes et, au sommet des dépôts, quelques andésites.
Le minerai aurifère se localise dans des faciès silicifiés, concordants sur le litage,
en filons sécantes, et, surtout dans des structures en « selles », dans les
anticlinaux les plus importants. Ce minerai comporte : quartz, albite, ankérite,
calcite, chlorite, arsénopyrite et or libre, accessoirement, pyrrhotite, galène,
chalcopyrite, sphalérite. La cote économique était élevée, avec plusieurs
centaines de tonnes exploitées (+ de 1000 tonnes) et des teneurs en or de 12 à
27 g/t.

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