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CH1 : L’OR NATIF

Sylvain Patrick MAKOUMACHANA

La métallogénie de l'or désigne l'ensemble des processus géologiques permettant la


mobilisation et la concentration de l'or dans la croûte terrestre. Élément à
comportement géochimique sidérophile, l'or est très difficilement remobilisable au sein
de la lithosphère. Par conséquent, la formation des gisements d'or est associée à des
processus géologiques, qui permettent de transférer et de concentrer cet élément dans
des zones spécifiques de la croûte terrestre. Il s'agit principalement de
processus magmatiques, sédimentaires et hydrothermaux, auxquels sont associés
des circulations de fluides.
I/ REPARTION DE L’OR SUR LA TERRE
Le noyau terrestre contiendrait l'essentiel de l'or de la planète, jusqu'à 98 % du volume
total. Il s'agit probablement de l'or initialement présent dans toute la planète, suite à
l'accrétion planétaire. Cet or aurait été concentré préférentiellement dans le noyau lors
de la différenciation planétaire. La teneur en or de la croûte et du manteau
terrestres est cependant plus importante que celle supposée si l'accrétion et la
différenciation planétaire sont les seuls processus invoqués pour expliquer la
répartition de l'or dans la Terre interne. En effet, la différenciation planétaire est un
processus suffisamment efficace pour concentrer la totalité de l'élément dans le noyau.
En 2011, il a été démontré que le rapport isotopique du tungstène (182W/184W) de la
Terre primitive était différent de celui de la Terre différenciée. Cette différence serait
expliquée par un apport tardif par les météorites lors du grand bombardement tardif.
La surconcentration en or serait expliquée également par cet apport tardif.
II/ L’OR NATIF
L'or natif est une espèce minérale naturelle, corps simple métallique, rare de formule
chimique Au, correspondant principalement à l'élément chimique or noté Au. L'or
appartient à la classe minéralogique des éléments natifs, en particulier il s'agit
d'un métal natif. Ce métal précieux et noble peut être pur ou associé à d'autres métaux,
comme l'argent, le cuivre, le palladium, le mercure, le fer...
Il se présente le plus communément en paillettes et micro-grains dans les veines
hydrothermales primaires, par exemple insérés dans le quartz, ou disséminés dans les
anciens dépôts sulfurés, y compris ceux des exhalaisons volcaniques ainsi que, de
manière secondaire, dans les principaux placers fluviaux ou marins, ou gisements
alluviaux actuels ou fossiles, dits aurifères. Ses principales impuretés sont l'argent,
le cuivre et le fer.

II-1/ Historique de la description et de l’appellation

L'or natif, corps simple métal mou et très malléable, très dense et très peu abondant
avec un clarke estimé à 0,01 ppm), est pourtant connu depuis la Préhistoire. Ce métal
peut être travaillé avec une main ferme, des pierres et du bois. Un collier ou un bracelet
d'apparat en or natif peut être réparé par son porteur.

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Le mot français provient du mot latin neutre aurum, i. Il s'agit d'un terme polysémique.
Il signifie en premier la matière minérale "or brut" ou "or fin", en second tous objets,
ustensiles ou vaisselles d'or, en troisième l'or monnayé ou monnaie d'or (nummus
aureus), enfin la richesse en général, notamment transposable en or ou en argent,
comme dans l'expression montes auri, "montagnes d'or". Les termes roman, latin ou
celte paraissent apparentés à l'ancienne langue indo-iranienne ou
au sanskrit hari signifiant jaune, alors que les termes germaniques, l'allemand gold, le
néerlandais gülden, l'anglais gold... proviennent de la racine *gelwa, "jaune brillant ou
jaune d'or, jaune lumineux ou solaire (qualifiant notamment un métal)" 3.
Des procédures de descriptions méticuleuses, à la suite des travaux classificateurs du
minéralogiste suédois Wallerius, ont été mises en œuvre dans la minéralogie
européenne du XVIIIe siècle. L'or natif pouvait alors être décrit par une nomenclature
pointilleuse relative à la forme, la couleur ou à l'aspect. Ainsi l'or peut être :

• en régules dit or cristallisé (Aurum regulinum cristallisatum octaëdrum), à


cristaux saillants de type octaédrique ou cubique agglutiné
• en régules dit or informe (Aurum informe regulinum, à cassure jaune et
grenue pour les agrégats...) ce qui rappelle de rares et différents faciès
cubiques, plus ou moins détritiques et plus ou moins déformés
• en cristaux alias Aurum nativum octaëdrum
• en lamelles, plaquettes, lames, plaques alias Aurum nativum lamellatum
• en poudre ou pulvérulent alias Aurum nativum pulverulentum
• en granules ou grains alias Aurum nativum granulatum
• en paillettes alias Aurum nativum paleatum
• en filaments ou capillaires alias Aurum nativum filamentosum
• ramuleux ou diversement arborescent, en végétation alias Aurum nativum
vegetatum
• en masse c'est-à-dire en solide cohérent alias Aurum nativum solidum4

Or natif à cristaux octaédriques bien formés et aigus presque demi-centimétriques,


Mine Colorado, district Whitlock, comté Mariposa, Californie.
Le géotype n'est pas définissable, car les gisements et surtout la connaissance de
cette espèce sont anciens, pour ne pas dire connus depuis l'Antiquité la plus lointaine.
Toutefois deux topotypes sont reconnus à titre indicatif en Amérique du Nord par l'IMA
ou association internationale de minéralogie sont représentés par les mines et placers
du champ minier des montagnes de la Sierra Nevada, mais aussi
de Nome en Alaska aux États-Unis.

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L'eau charriant des alluvions aurifères peut être déplacée sur une surface plus ou
moins étendue et inclinée, cela permet par lixiviation de séparer les grains ou
particules d'or, plus denses que les autres alluvions. C'est ce que fait à échelle
humaine par le maniement de sa bâtée l'orpailleur expérimenté...
La couleur de l'or natif très pur est jaune d'or profond. Mais cette couleur de base
devient plus ou moins vive selon les impuretés. L'or rouge ou orangé contient déjà des
traces significatives de cuivre. Les variétés pâles, comme l'or blanc naturel contiennent
des traces significatives soit séparément d'argent, de platine, de zinc ou de nickel, soit
en partie ensemble ou en totalité. Ces alliages ont un effet durcissant connu également
depuis l'Antiquité.

Cristal cubo-octaédrique étroit de 5 mm posé comme une tête sur or et quartz, partie grossie d'une pièce
centimétrique extraite de Meekatharra, Australie Occidentale.

Les alliages d'or argentifère tendent à être plus clairs. L'électrum, qui est une
dénomination d'une variété d'or natif à partir d'un minimum de 20 % en masse, en
moyenne 38 %, est jaune pâle argenté.
Les amalgames formés naturellement par l'or avec le mercure sont tenaces à froid,
mais facilement dissociables à la chaleur.
Il existe différents alliages naturels, comme l'or cuprifère contenant environ 20 % de
Cu, ou encore la porpézite ou perpézite à 5 à 10 % de Pd.

II-2/ Cristallographie et cristallochimie

La maille de son système cristallin est cubique à faces centrées. Les cristaux
observables bien formés sont très rares. Ils sont cubiques et surtout le plus souvent
octaédriques (octaèdres réguliers), parfois dodécaédriques. Il existe encore des petits
cristaux dendritiques.
Il existe aussi des formes massives, granulaires, tabulaires (plaques et plaquettes) ou
fibreuses, soit en inclusion dans la roche filonienne, soit en dispersion de taille variable
après désagrégation, altération et érosion de la matière rocheuse. Il existe ainsi des
lamelles planes, parfois plus rarement des fils et des feuilles, par exemple avec zones
d'accroissements triangulaires. Ces agencements peuvent engendrer au niveau
macroscopique des agrégats dentritiques, des formes arborescentes, squelettiformes
plus ou moins planes, fréquentes : elles expliquent souvent la continuité des filons
aurifères. Les structures purement filiformes, en cheveux d'ange, sont plus rares.

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Or natif dendritique reposant sur sa gangue de quartz, échantillon d'or de Californie à la galerie de
Minéralogie et de Géologie du Muséum national d'histoire naturelle, à Paris.

Le minéral fait partie du groupe du cuivre, rassemblant des éléments natifs métalliques
de même groupe de symétrie. Ce groupe du cuivre ou de l'or se limite souvent pour
les anciens minéralogistes au cuivre natif Cu, à l'or natif Au, au plomb natif Pb, à
la maldonite Au2Bi (bismuthure d'or), et à l'argent natif Ag.
Mais il s'agit précisément de l'or, l'argent, le cuivre, le plomb, l'aluminium selon
la classification de Dana ou de l'aluminium, du cuivre, du plomb, de l'or, du nickel et
de l'argent dans la classification de Strunz.

Or natif dendritique en petit arbre de Noël, origine californienne. Taille 1.7 x 1.6 x 0.3 cm

Il forme des séries ou solutions solides continues de l'or avec l'argent et le palladium.

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Or natif de forme réticulé de taille centimétrique, Papouasie-Nouvelle-Guinée, collection Bill Forest

II-3/ Propriétés physicochimiques et toxicologie

Ce métal jaune, remarquablement stable, quasi-inaltérable dans les principaux


produits chimiques, est noble et dense. La couleur est plus ou moins vive selon les
impuretés. La couleur jaune d'or est d'ailleurs définie par ce métal naturel. L'or fibreux
est rare et magnifique.
Chauffé au rouge vif au-delà de 1 062 °C sous le chalumeau, il fond facilement en
produisant de petites billes brillantes.
Il s'agit d'un métal très malléable et très ductile, bon conducteur de la chaleur et de
l'électricité. Le pouvoir réflecteur est élevé surtout dans le spectre proche du rouge, il
s'approche alors de la réflectance lumineuse de l'argent natif. Il montre un pouvoir
réflecteur encore plus élevé dans l'infrarouge.

Placage d'or natif en couches denses et espacées de cristaux, l'éclairage latéral génère déjà une lueur
verdâtre. Roşia Montanã, Verespatak, région transylvaine d'Alba, Roumanie.

L'or est légèrement moins mou que le plomb. Il montre une grande résistance à la
corrosion. Il conserve bien et sa couleur et son éclat. Il ne ternit pas à l'eau et à l'air.
Le mythe de son inaltérabilité peut être mis en doute, quand de simples bactéries
digèrent l'or.

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Des feuilles très minces peuvent être obtenues par un martelage rudimentaire. De très
longs fils peuvent être obtenus par tréfilage. À la coupe la matière est véritablement
infime au point qu'il est possible d'observer de la lumière (essentiellement bleue et
verte) par transmission. En général, les fines lames minces d'or laissent passer une
lumière verdâtre. L'épaisseur peut facilement atteindre 0,000 65 mm. Une once d'or
fin ou 31,103 47 g peut être étiré à plus de 50 miles anglo-saxons ou 80 km. Un
gramme d'or peut être étiré en un fin fil de 3 km ou aplati à une épaisseur
régulière 1/15 μm pour constituer une feuille d'un mètre carré de surface.
Du fait de son déficit relatif en électron de valence (mer de Fermi sans marée
attractive) et de l'existence généralisée d'orbitales resserrées impliquant un fort
potentiel d'ionisation, l'or corps simple métallique est assez inaltérable et surtout inerte
à l'oxygène, reste une matière peu dure de couleur jaune éclatante, dense, molle et
malléable (les plans atomiques peuvent aisément coulisser ou se déplacer du fait de
l'adaptation et de la mobilité des rares électrons impliqués dans les liaisons de
valence).
Ce corps simple métal est insoluble dans les alcalis et les acides forts.
Il réagit également par complexation avec les cyanures. Il s'amalgame facilement avec
le mercure.

Analyse, distinction
L'inaltérabilité aux acides forts permet de distinguer l'or des différents sulfures jaunes
plus ou moins dorés, aux reflets métalliques trompeurs. Les minéraux assez
semblables que sont la pyrite ("or des fous"), la chalcopyrite, la marcasite se
distinguent par des traits généralement noirs, une densité moindre, une plus grande
dureté, et surtout une quasi-absence de ductilité et de malléabilité (bien observable si
l'or est pur, moins évident avec grains agglomérés avec granules d'impuretés dures et
grossières).
Une observation attentive au niveau de la densité et des propriétés chimiques permet
de distinguer l'or natif, en grains fins, lamelles ou paillettes, des lamelles
de biotite altéré et jaunâtre, fréquentes dans les sables.
La détection chimique, par attaque chimique, peut être coûteuse et laborieuse. Les
méthodes de caractérisations physiques sont plus pertinentes, par exemple par
spectres d'émission UV ou par fluorescence X.
L'or natif de la plage de Porthcurnick en Cornouaille anglaise, récolté en grains ou
paillettes, est composé à 99,6 % en masse d'or, de 0,1 % de cuivre et
de 0,1 % d'argent, avec un reliquat par ordre d'importance de Fe, Pb, Ti, Sb, Hg, V, Bi,
Mn, As, Sn, Zn, Pd, Pt, Cd...

Toxicité
Les sels d'or sont toxiques. La plupart des composés de l'or, mis à part certains
complexes, sont assez instables.
L'or est utilisé comme bijou en contact avec la peau depuis plusieurs millénaires, sans
problème de santé apparent.

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Il l'est aussi par la médecine en raison de sa faible propension à l'oxydation pour la
fabrication de prothèses dentaires (ou dans certaines prothèses cardiaques) ou via
certains sels pour combattre la neuroinflammation (par exemple après un AVC ou
un traumatisme crânien), mais avec des effets indésirables possibles, particulièrement
au niveau des reins (néphrotoxicité) quand il est dispersé sous forme d'ions dans
l'organisme.
Sous forme métallique, il a longtemps été réputé biologiquement tout à fait inerte et
non-allergène, mais peut-être à tort, des allergies de contact ont pu être étudiées au
début des années 1990 en réaction au thiosulfate de sodium d'or (un lixiviant qui peut
remplacer le cyanure pour l'extraction de l'or), cette allergie (à un sel et non à l'or
métallique pur) semblant même fréquente.
Les tests cutanés confirmaient une réaction, mais sa nature réellement allergique a
d'abord été mise en question (s'agissait-il d'une véritable allergie de contact, ou
d'une dermatite indirectement liée à l'or ?)
Puis de nombreux cas d'allergie de contact (ou à la suite d'un traitement
oral homéopathique à base d'or) (Trichlorure d'or, bien que moins allergène que le
thiosulfate) ont été constatés.
Cette allergie peut être confirmée par des tests épicutanés à base de sels d'or et le fait
qu'elle disparaisse quand la dent en or est retirée. Elle est souvent trouvée chez des
personnes victimes d'eczéma et portant une ou plusieurs prothèses dentaires en or ,
ou en alliage d'or ou parfois de bijoux en or (mais avec une corrélation non
statistiquement significative dans le cas des seuls bijoux), ce qui laisse supposer que
l'or, au moins dans la bouche pourrait aussi être un métal sensibilisant (hypothèse
controversée) ou qu'il existe un co-sensibilisant). Cette allergie est fréquemment
révélée par des tests chez les porteurs de dents en or atteints de stomatitides non
spécifiques, de réactions lichénoïdes ou présentant simplement des « symptômes
« subjectifs » de la cavité buccale ». Il a été constaté que « la quantité d'or dentaire
est corrélée qualitativement et quantitativement à la concentration sanguine de l'or,
mais le cas échéant les effets de l'or circulant dans le sang ne sont pas connus ». Au
moins un cas de dermatite de contact a aussi été signalé à la suite de l'utilisation d'une
encre de tatouage à base d'or.

III/ GITOLOGIE, OCCURRENCES ET GISEMENTS

Or natif en incrustations et veinelettes jaunes dans des (méta)basaltes, en partie silicifiées à base de biotite
et de carbonates altérés (silice quartzeuse en blanc-gris, basalte de 2,85 milliards d'années altéré mais noir).

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L'or se serait infiltré dans la roche chauffée et fracturée tout de suite après 0,14 et 0,22 million d'années en
plusieurs séquences. Zone aurifère du Red Lake, au sud du lac Balmer, au nord-ouest de l'Ontario. Taille
maximale de l'échantillon avoisinant 6,6 cm.

Il apparaît en premier lieu dans les veines hydrothermales primaires, ou dans les
dépôts typiques de la formation de roches métamorphiques ou ignées, par exemple
inséré ou disséminés dans les veines de quartz avec différents sulfures, par exemple
dans les filons cupro-plombo-zincifères, ou dans les pegmatites. Il peut être associé à
des skarns à proximité des lieux de métamorphisme de contact et aux dépôts
hypothermaux, parfois dans les roches sédimentaires.
Dans la roche cristalline, en particulier le quartz, l'or peut être dispersé aléatoirement
en fines particules microscopiques. Les grains d'or peuvent aussi être de plus grande
taille, dans les filons hydrothermaux ou les veines de quartz. Dans les gisements
hydrothermaux dit "montants" et "de haute température", par exemple avec la pyrite
aurifère et autres dépôts de sulfures, séléniures et tellurures, ou avec les quartz des
roches éruptives, l'or s'agence en paillettes surtout dans les zones de cémentation.
En second lieu primaire, il est caractéristique des milieux volcaniques, dans les
anciens dépôts sulfurés des exhalaisons volcaniques, chambres profondes ou
éjections, voire fumerolles de surface. Il peut être présent en quantité notable dans les
tufs volcaniques, avec la calcédoine et d'autres minerais de manganèse. La
désagrégation des laves aurifères laisse des bonanzas à grande concentration d'or
natif.

Or natif récolté sur les placers aurifères de la rivière Schwarza, affluent de la Saale en Thuringe.

De façon secondaire, comme tous les minéraux denses ou métaux lourds, il est typique
des formations alluviales et dépôts éluviaux, consolidés ou non, fossiles (matrices de
conglomérats), anciennes ou récentes, en particulier des placers exploités et
aménagés. Il apparaît le plus souvent sous forme de flocons aplatis, paillettes ou
lamelles, de grains roulés, arrondis ou aplatis, souvent très petits, de pépites. Ces
pépites des sables des ruisseaux et des rivières contrairement à la légende sont
rarement grosses. Les gros grains comme les pépites proviennent souvent des effets
mécaniques suivant la concentration sédimentaire. Elles peuvent emprisonner des
particules diverses, par exemple de menus grains de sable, de micas altérés, de pyrite,
d'arsénopyrite, de pyrrhotine devenant un assemblage hétéroclite de forme biscornue,
ce que les pépites artificielles, obtenues par technique de granulation, ne copient pas.

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Pépite de 490 g allongée sur plus de 10 cm d'or natif terreux de Bendigo, Victoria, Australie. Taille 10.6 x
5.5 x 1.9 cm

Pépite d'or natif ou galet dense et jaune de rivière collecté sur des placers, retenue par un crochet,
au muséum Field de Chicago, dans l'état de l'Illinois (États-Unis).

Il existe néanmoins des blocs d'or natif, dénommés abusivement "grosse pépite" dans
le langage de l'orpailleur, du fait de la possibilité d'agglomération de formes
irrégulières, préalablement décrits, ou de l'assemblage exceptionnel de nodules. La
"Welcome stranger" découverte en 1869 à Moliagul en Australie est un bloc de 70,7
kg. Mais elle pèse bien moins qu'un autre bloc d'or natif de 215 kg découvert en
Australie.
Les gisements aurifères sont souvent dispersés. Mais les gisements sûrs de faible
quantité, s'ils sont accessibles et exploitables, (re)deviennent parfois rapidement
rentables selon les aléas du cours marchand de l'or.
Minéraux associés : métaux natifs comme l'argent, le cuivre, le palladium (perpézite),
le mercure, le rhodium (rhodite) mais aussi
quartz, tétradymite, pyrite, blende, mispickel, galène, arsénopyrite, pyrrhotite,limonite
, chalcopyrite, autres minerais de cuivre, d'argent et de mercure, de plomb..., minéraux
composés d'or petzite, calavérite, krennerite, nagyagite, sylvanite, autres séléniures
et tellurures d'or, isomertiéite, arsénopalladinite, bornite, rucklidgeite, altaïte, scheelite,
ankérite, tourmaline...

III-1/ Gisements relativement abondants ou caractéristiques

• Afrique du Sud
Witwatersrand "paléoplacer d'environ 3 milliard d'années", Transvaal

• Australie
Kalgoorlie, Australie occidentale (or natif avec mines de tellurures d'or et sur les
placers)

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Nouvelle-Galles-du-Sud sur la rivière Palmer et à Gympie, Queensland

Ravine d'or dans l'État de Victoria, Australie

Bendigo, Ballarat et Matlock, Victoria (ruée vers l'or de 1847)

• Autriche
• Brésil
Itaituba ou Serra Pelada, État du Pará

• Canada
Mine Porcupine et district Hemlo, district aurifère du lac rouge, Ontario
Dépôts sulfurés massifs du lac Snow, de Hanson et de Flin Flon, Manitoba et
Saskatchewan
District minier de Dawson, Territoire du Yukon

Or natif à structure granulaire fine et surtout feuilletée, Dafu,


province Sichuan, Chine

• Chine
• Colombie
• Congo

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Or natif sur cristaux de quartz, mine Harvard du district de
Jamestown, ceinture de la Mother Lode, comté Tuolumne,
Californie

• États-Unis
Ceinture de la "Mother Lode" ou veine principale de la ruée historique, Sierra
californienne
Mine Dalmatia, mine du nid d'Aigle (Eagle’s Nest), comté Placer, mine Red
Ledge, Comté Nevada, Californie
Mine Breckenridge (or natif en fil et feuilles) dans le comté Summit, mines de
Leadville, comté de Lake, Mine Dixie, comté de Clear Creek, Cripple Creek,
comté Teller, Colorado
Mine Homestake à Lead, comté Lawrence, Dakota du Sud
Mine de la montagne ronde (Round Mountain Mine) dans le comté Nye, district
de Olinghouse (or octaédrique et dentritique) dans le comté Washoe, Filon
Comstock historique, Nevada
District minier de Juneau avec les placers sur ou près de la rivière Yukon, et
autres districts de la péninsule Kenai, de Valdez Creek, de Hatcher Pass, de
Caribou Creek et de Petersville, Alaska

• France
Rivières pyrénéennes, Ariège
Mine de Salsigne, Aude
Châtelet, Cher
Lopérec, Finistère
Rivières cévenoles, Gard
Anciennes terrasses de la Garonne, Haute-Garonne
Mine de la Gardette, Isère
Saint-Yrieix, Haute Loire
La Bellière, Montlimard, Maine-et-Loire
Mine de la Lucette, Mayenne
Embouchure ou lit du Blavet, Morbihan
Laguepie, Gers... anciennes terrasses de la Garonne, Tarn-et-Garonne
Guyane
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III-2/ Localisation de l’or

D'une manière générale, les véritables montagnes sont des lieux aurifères
potentiellement importants. Ainsi les Alpes, la chaînes des Rocheuses, la chaîne des
Cascades, les Andes... Les grands fleuves qui en sortent ont de fortes probabilités
d'être aurifères, ainsi le Rhin connu depuis l'Antiquité pour son or (paillettes de l'aureus
rhenanus), le Rhône... ainsi l'Amazone et ses grands affluents...
Toutefois les racines d'anciens massifs, soulevées et érodées à nouveau par des
effets tectoniques de longue durée, peuvent conserver un potentiel aurifère. Ainsi la
Bretagne était un pays d'orpaillage, tout comme une grande partie du Massif central,
bordés par les antiques Cévennes d'où s'écoulent la Cèze, les différents Gardons, au
même titre que l'Oural.
L'or est aussi présent dans l'eau de mer, à l'état d'ions ou parfois d'or colloïdal très fin.
Le service géologique des États-Unis ou USGS estime qu'un cinquième des
ressources en or se trouve dans les principaux minerais de cuivre et d'argent, sous
forme de composés minéraux complexes ou minoritairement de (micro)particules d'or
natif. C'est par ce biais de récupération par procédés industriels secondaires (by-
roducts) que les exploitations sont souvent les plus rentables et les plus productives.

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