Vous êtes sur la page 1sur 67

CHAPITRE I : METALLURGIE DE L’ARGENT

I.1. GENERALITES

L‘argent est un métal rare (63ème métal concernant son abondance


dans la croûte terrestre). L'histoire de ce métal est intimement liée à celle de
l'alchimie : ainsi, c'est la coupellation, opération dans laquelle le plomb
semble se transformer en argent, qui donne vraisemblablement naissance
aux théories des alchimistes. Les alliages d'argent remontent aussi à la plus
haute antiquité : certains d'entre eux (par exemple l'électrum, alliage d'or et
d'argent) existent à l'état natif.

Au contraire, les sels d'argent ont été longtemps ignorés, sauf le


chlorure, qui existe à l'état naturel. Il fut préparé au XVIe siècle par
Paracelse à partir du métal. Carl Wilhelm Scheele a étudié l'action des
rayons lumineux sur le chlorure et la découverte de la photographie a attiré
l'attention sur les autres halogénures. Après le chlorure, le nitrate est le sel
le plus anciennement connu. Il a été fondu et coulé en 1663 par Christopher
Glaser, constituant la « pierre infernale » utilisée comme cautérisant.

I.2. PROPRIETES PHYSIQUES

 L‘argent est un métal noble de couleur grise à l‘éclat brillant, mais plus
réactif que l‘or ;
 Après l‘or, il est le métal le plus ductile de tous les métaux. La
ductilité, la conductivité et la malléabilité sont les qualités physiques
de l‘argent de plus en plus sollicitées avec la miniaturisation de
l‘électronique ;

 L'argent cristallise dans le système cubique.


 Sa masse volumique est voisine de 10,5.103 kg/m3 à la température
ordinaire et de 9,51.103 kg.m-3 à l'état liquide.
 La température de fusion est de 961,9°C.
 La température d‘ébullition est de 2 212°C ;
 De tous les éléments l'argent est le meilleur conducteur de la chaleur
(conductivité supérieure de 8 % à celle du cuivre). Sa conductivité
thermique est égale à 420 W. m-1. K-1 ;
 Du point de vue optique, l'argent poli possède un pouvoir réflecteur
très élevé dans l'infrarouge et sensiblement plus faible dans
l'ultraviolet. C'est principalement cette raison qui fait préférer
l'aluminium à l'argent dans les miroirs de télescopes. Son pouvoir
émissif est très faible, vraisemblablement l'un des plus bas de tous les
éléments ;

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 1
 De tous les éléments, l'argent est également le meilleur conducteur de
l'électricité. Sa résistivité est d'environ 95 % de celle du cuivre :
1,59 μΩcm ;
 L'argent est nettement diamagnétique ;
 Curieusement, pour la plupart des propriétés thermiques, optiques,
électriques ou magnétiques, l'argent – élément médian du groupe I b –
présente des valeurs extrêmes : minimales pour les températures de
fusion et de vaporisation, maximales pour les coefficients de dilatation,
la conductivité thermique, la conductivité électrique et le pouvoir
émissif.

I.3. PROPRIETES CHIMIQUES

L'argent se distingue très nettement de ses partenaires ; il existe de


composés simples de l'argent monovalent, binaires de l’argent bivalent, et
ternaire de l’argent trivalent.

Les composés simples de l'argent monovalent adoptent la structure du


chlorure de sodium. C'est le cas notamment pour les halogénures.

Deux composés binaires de l'argent bivalent seulement sont connus


avec certitude : le fluorure et l'oxyde. Le fluorure AgF2 fut le premier sel
d'argent bivalent isolé par action du fluor sur l'argent aux environs de
300°C. C'est un véritable composé de l'argent II. Il est antiferromagnétique.
C'est un très puissant agent d'oxydation et de fluoration.
L'oxyde d‘argent AgO est noir et stable jusqu'aux environs de 100°C. C'est un
semi-conducteur. Il est soluble dans les acides en libérant l'oxygène et en
donnant des ions Ag2+ en solution. Au cours de la dissolution en milieu
acide, les réactions suivantes se produisent :

Mais, en présence d'agent complexant en solution alcaline, des complexes de


Ag3+ sont obtenus.

On peut préparer des solutions perchloriques et nitriques de l'ion


argentique Ag2+ par oxydation de solutions d'ions Ag+ avec l'ozone.
L'oxydation se produit par un mécanisme faisant intervenir Ag3+ :

L'ion Ag2+ étant un oxydant très puissant.

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 2
Les sels complexes les plus stables de l'argent trivalent sont les
sulfates, nitrates et perchlorates. L'oxydation anodique de l'ion Ag+ en
solution alcaline conduit à un oxyde noir auquel on a attribué la formule
Ag2O3.

I.3.1 DIAGRAMME TENSION – pH

Les diagrammes tension-pH ont pour but essentiel de donner un cadre


thermodynamique aux réactions électrochimiques auxquelles prend part une
solution aqueuse.

Diagramme Tension – pH de l’argent

Figure 1 : Diagramme d’équilibre tension-pH du système argent-eau, à 25 °C

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 3
Figure 2 : Domaines théoriques de corrosion, d’immunité et de passivation de
l’argent, à 25 °C

L‘argent présente un large domaine de stabilité avec l‘eau ; il résiste


même à l‘action des solutions aqueuses exemptes d‘oxydants à tout pH.

 En milieu acide (pH < 7) :


L‘argent peut être dissous par des solutions acides oxydantes.
Son domaine de corrosion est grand à des pH très acides, puis
diminue au fur et à mesure que le pH augmente.

 En milieu neutre et modérément alcalin (pH compris entre 7 et 13) : en


présence d‘oxydants, le domaine de passivation se réduit suite à la
formation de la couche protectrice de qui s‘oxyde ensuite en
O3 ; et cette dernière étant instable en présence de l‘eau, se
décompose avec dégagement d‘oxygène.

 En milieu très basique (pH> 13) : en présence d‘oxydants, la corrosion


de la pellicule de peut à nouveau recommencer surtout dans le
solutions d‘alcalis caustiques.

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 4
I.4. USAGES

Les principaux usages de l‘argent concernent :

– l‘électronique en tant que conducteur (téléphones mobiles,


ordinateurs, équipements électroniques, cellules solaires, etc.) ;
– les usages bactéricides (nanotechnologies, industrie du textile,
pansements, produits à usages médicaux, purificateurs d‘eau, etc.) ;
– l'équipement chimique, car il résiste particulièrement bien à l'action
des bases, des sels alcalins et de beaucoup d'acides minéraux ;
– la fabrication de miroirs par évaporation thermique ;
– son rôle de catalyseur dans un certain nombre de réactions dont la
plus importante est la combustion du monoxyde de carbone ;
– Dans les alliages d'argent, par addition d'un métal étranger, on
cherche à remédier aux deux défauts principaux de l'argent : le
manque de dureté et la réactivité vis-à-vis du soufre et des sulfures ;
– L'accroissement de la résistance mécanique est généralement obtenu
par addition de cuivre. Les principaux alliages sont les alliages
d'orfèvrerie à 7,5 % et 10 % de cuivre. Ils sont également utilisés dans
l'industrie électrique, car la conductivité de l'argent est peu altérée.
L'accroissement de la résistance vis-à-vis du soufre et des sulfures est
obtenu par addition de cadmium, de zinc ou d'antimoine, mais la
couleur de l'argent est presque toujours altérée ;
– Les alliages ternaires, notamment argent-cuivre-zinc, sont utilisés
pour la brasure et leur importance ne cesse de croître, car leur emploi
est très général. Les alliages avec l'or et les métaux précieux
(palladium, platine) sont employés en orfèvrerie et dans l'art dentaire.

Enfin, il existe de très nombreux pseudo-alliages (cermets) avec des


composés minéraux ;
– Le plus important de tous les sels d'argent est le nitrate, qui est utilisé
pour la préparation de tous les autres sels. Ses principaux débouchés
sont :

la fabrication réduite mais encore présente des émulsions


photographiques ;
la fabrication des miroirs (argenture chimique) ;
la fabrication d'encres indélébiles, de teintures ;
les applications médicales (solutions ophtalmologiques, crayons
de nitrate d'argent).

C'est aussi un réactif analytique très important.

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 5
I.5. MINERAIS

Les principales espèces minéralogiques considérées comme minerais


possibles d‘argent se répartissent en trois groupes :

– L'argent natif, très rarement en quantité notable, ne constitue pas une


source importante de métal. L'argent natif est le plus souvent allié à
d'autres métaux, notamment l'or (électrum), le mercure et surtout
l'antimoine (dyserasite, qui contient environ 75 % d'argent).

– Les minerais sulfurés, séléniés et tellurés sont des minerais de


profondeur et constituent la source la plus importante d'argent. Le
principal est l'argentite Ag2S. Le plus souvent, le sulfure d'argent est
associé en petites quantités aux sulfures de plomb, d'antimoine
(stéphanite, pyrargyrite), d'arsenic (proustite), de cuivre (polybasite).

– Les minerais halogénés se rencontrent surtout dans les affleurements.


Le plus important est le chlorure (cérargyrite).

Ces espèces chimiques sont mélangées à de grandes quantités de


divers minéraux, et la récupération de l'argent comme sous-produit
d'autres métallurgies dépasse maintenant la production du métal à partir de
ses minerais propres. La galène est presque toujours argentifère. Le minerai
devient exploitable à partir de 500g/t d'argent. On le rencontre aussi dans
les pyrites et les blendes.

I.6. Extraction métallurgique

I.6.1. Procédé de coupellation

Le premier procédé d'élaboration de l'argent est la coupellation.

C‘est une opération par laquelle on sépare l‘or, et l‘argent des autres
métaux avec lesquels ils sont unis ; elle consiste à faire fondre dans une
coupelle (coupe ou petit vase de porcelaine) avec du plomb, l‘or et l‘argent. Le
plomb s‘oxyde, se fond, et entraine soit en passant à travers la coupelle, soit
à travers une ouverture ménagée à cet effet, les métaux étrangers.

On grille préalablement le minerai généralement à l‘état de sulfure ou


lorsqu‘il contient l‘arsenic ou l‘antimoine ; on passe ensuite au grillage du
grillé avant de le mélanger avec 8 % de grenailles de plomb (litharge PbO)
souvent un peu argentifère. L‘on ajoute du borax vitrifié qui agit comme
fondant.

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 6
Le mélange est placé dans un creuset puis fondu dans un fourneau
jusqu‘à scorifier la gangue et on coule pour obtenir le plomb métallique qui
aura retenu tout l‘argent et l‘or du minerai. On coupelle le plomb aurifère
pour récupérer tout l‘or qu‘il contenait ainsi que l‘argent apporté par les
grenailles.

Pour s‘assurer que l‘or obtenu est argentifère, on passe par un broyage
suivi d‘une attaque à chaud de l‘alliage broyé avec de l‘acide nitrique
concentré pendant 20 à 25 minutes. L‘or reste intact tandis tout l‘argent est
solubilisé. Après récupération de la solution, on fait une cémentation de
l’argent métallique avec une lame de cuivre.

La coupellation d‘un plomb argentifère consiste à placer la coupelle


dans le fourneau où elle est portée au rouge avant d‘y mettre l‘alliage.
Ensuite, ce dernier entre en fusion, se couvre d‘une couche d‘oxyde de
plomb et dégage des fumées qui accélèrent l‘oxydation. Au fur et à mesure
que l‘oxyde de plomb se forme, il est absorbé par la coupelle et le volume de
l‘alliage diminue jusqu‘à l‘absorption complète de l‘oxyde de plomb formé.
Il y a apparition d‘un éclat brillant montrant la présence de l‘argent qui est
récupéré après refroidissement de la coupelle.

I.6.2. Le procédé d’amalgamation

L'amalgamation est fondée sur la formation facile de l'amalgame


d'argent. Le procédé s'applique très facilement aux minerais contenant de
l'argent natif, du chlorure ou du sulfure. Il consiste à traiter les minerais par
le mercure. L'argent forme directement un amalgame ; le chlorure est réduit
à l'état d'argent métallique et forme encore un amalgame ; le sulfure est
préalablement transformé en chlorure. L'amalgame est distillé et le mercure
récupéré.

I.6.3. Le procédé de cyanuration (cfr Chapitre 2 : métallurgie de l’or)

Le procédé de cyanuration découvert au début du siècle a remplacé à


peu près tous les autres pour le traitement des minerais d'argent
proprement dits. Dans la cyanuration, l'argent natif, le chlorure et le sulfure
d'argent sont transformés en argento-cyanure par un cyanure alcalin.

L'argento-cyanure obtenu est réduit par le zinc ou l'aluminium suivant la


réaction :

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 7
I.7.4. Métallurgie secondaire (voir Chap. 2 suivant : métallurgie de l’or)

On distingue deux grands types de méthodes d'élaboration suivant


qu'elles s'appliquent aux minerais d'argent ou à la récupération du métal
comme sous-produit des métallurgies du cuivre, du plomb et du zinc
notamment. Dans cette dernière, on applique la méthode d‘électrolyse dans
les cellules de MOEBUS pour la récupération d‘argent sur les cathodes de
même métal lors de l‘électroraffinage d‘anodes de doré fondu et coulé en
anodes solubles après traitement des boues anodiques de Cu, Pb ou Zn.
L‘électrolyte est composé d‘une solution de nitrate d‘argent et d‘acide
chlorhydrique.

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 8
CHAPITRE II : METALLURGIE DE L’OR

II.1. GENERALITES

L‘or est un métal connu depuis l‘antiquité, le plus souvent disséminé


dans la nature à l‘état de trace.

Les grands producteurs sont la RSA, l‘URSS, le CANADA et les USA.

 Au point de vue commercial, l‘unité de l‘or est l‘once = 28,349527g

II.2. PROPRIETES PHYSIQUES

- Il est un métal précieux, de couleur jaune brillant qui rend facile


à repérer dans les alluvions aurifères ;
- Meilleur conducteur de chaleur et d‘électricité ;
- Facile à travailler car très malléable, il le plus ductile de tous les
métaux (on peut étirer 1 g d‘or en un fil de 3 km de longueur) ;
- Il est assez mou et on le durcit par alliage (Au-Ag, Au-Pt).

Il cristallise dans le réseau cubique face centrée CFC.

Mat : 197,2g/mole Masse volumique à 20°C : 19,3

T° fusion : 1063°C E° Au/Au+ : +1,68 V


T° ébullition : 2853°C E° Au/Au3+ : +1,50 V

II.3. PROPRIETES CHIMIQUES

Dans les conditions naturelles ou standards l‘or est inaltérable, c‘est le


métal le plus électropositif à cause de la grande stabilité de son électron
périphérique ; d‘où sa tendance à rester souvent à l‘état métallique.

Il réagit avec des systèmes fortement oxydant ou complexant


(l‘Au n‘est attaqué à aucune température).

L‘eau régale le dissout en acide chloro-aurifère HAuCl4.

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 9
II.3.1 DIAGRAMME TENSION – pH DE L’OR

Figure 3 : Diagramme d’équilibre tension-pH du système or-eau, à 25 °C

L‘or présente un large domaine de stabilité avec l‘eau ; il est inattaquable


par les solutions non oxydantes à tout pH.

 En milieu fortement acide (pH< 2) et en présence des oxydants forts,


l‘or est attaqué. Son domaine de corrosion est petit.
 En milieu modérément acide et faiblement alcalin (pH compris entre 2
et 12), et en présence d‘oxydants, il y a formation de l‘hydroxyde
aurique, Au(OH)3, instable en présence de l‘eau où il se réduit à l‘état
d‘or avec dégagement de l‘oxygène.
 En milieu alcalin (pH > 12) et oxydant, l‘or se dissout en formant les
ions aurâtes .

II.4. USAGES

Les principales utilisations de l‘or sont :

 Les réserves bancaires et fluories


 Frappe de monnaies et des médailles
 Très souvent utilisé dans la bijouterie et la dentisterie

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 10
 Dans la brasure pour haute température
 Dans les contacts électroniques et circuits imprimés
 Dans les alliages :
La teneur en or dans l‘alliage est exprimée soit en millièmes, soit en
carats :
– L‘or pur, qui renferme donc 1000 millièmes d‘or, correspond à
24 carats ;
– L‘alliage à 750 millièmes (renfermant 75% d‘or) correspond à 18
carats.
 L‘alliage à ⁄ est utilisé pour fabriquer des bijoux et
des prothèses dentaires ;
 Des objets formés des corps moins chers (par exemple des objets en
cuivre (laiton), bois ou plâtre) peuvent être dorés par placage d‘or :
une très mince couche d‘or est déposée à la surface de l‘objet ;
 Une grande partie de l‘or est conservée sous forme de lingots et de
pièces de monnaie dans les chambres fortes des banques centrales.

Attention : ne pas confondre le terme carat appliqué aux diamants (carat =


unité de masse = 0,2 g) à celui appliqué à l‘or (carat =
indication de la teneur en or).

II.5. MINERAIS

L‘or est un élément relativement rare dans la croûte terrestre.


Cependant, il est largement répandu à la surface de la Terre. On le rencontre
dans les veines de quartz, et à l‘état libre ou combiné dans les sédiments
alluvionnaires secondaires.

Il est presque toujours associé à des quantités variables d‘argent ;


l‘alliage naturel d‘or et d‘argent est appelé électrum. On trouve l‘or sous
forme combinée avec le tellure dans les minerais calavérite (AuTe2) et
sylvanite (AgAuTe4) avec l‘argent (Ag), et dans la nagyagite
(Pb13Au2Sb3Te6S16) avec le plomb (Pb), l‘antimoine (Sb), le tellure et le
soufre (S). Il apparaît encore avec le mercure sous forme d‘amalgame et en
petites quantités dans les pyrites de fer. La galène, minerai de sulfure de
plomb peut renfermer des quantités appréciables d‘or.
L‘Or se trouve sous trois (3) états :

- Il est à l‘état natif ;


- Il est concentré sous-forme de sylvanite, calavérite,...
- Il est associé à l‘argent et au cuivre, nickel, plomb et dans les minerais
de ces métaux.

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 11
Les minerais d‘or présentent des caractéristiques principales
suivantes :

a) - l‘Au est généralement sous-forme métallique : état natif dans ce cas,


b) - il est rarement chimiquement allié,
c) - généralement allié à l‘argent,
d) - il est généralement à une teneur faible : 10 ppm (g/t).

Du point de vue de l‘extraction métallurgique, les minerais d‘or sont classés


en fonction d‘autres éléments présents dans les minerais :

1. l‘Au est libre (il n‘est pas inclus dans d‘autres minéraux),
Dans cet état, il est très facile à extraire par une séparation
gravimétrique, par amalgamation, par cyanuration directe (quand il
s‘agit de minerai de faible teneur, pour une production industrielle).

2. l‘Au associé aux sulfures de fer, il est généralement disséminé sous


forme des très fines particules des cristaux de pyrite ou pyrrhotite.
Son extraction devient déjà complexe, il est donc nécessaire de passer
par une phase de pré concentration, de grillage avant la cyanuration
directe.

3. l‘Au associé aux minerais d‘arsenic et antimoine, la présence de ces


éléments rend l‘exploitation difficile. Le processus classique qui
consiste à une concentration, grillage ou calcination suivi d‘une
cyanuration peut conduire à des rendements d‘extraction très faibles
et parfois économiquement inexploitables. Pour ce type de minerai,
une étude économique est prioritaire.

4. L‘Or associé aux minerais de Cuivre, Ni ; Pb, Zn … Ces métaux Cu,


Ni, Pb, Zn sont cités pour mémoire, l‘Au étant un sous- produit de la
métallurgie d‘extraction de ceux-ci.

II.6. Gisements

L‘Or se présente sous deux formes de gisements principaux :

1. Le gisement primaire de type volcano-sédimentaire ou plutono-


volcanique (filon) est un gisement accompagné d‘une gangue quartz
dans le terrain ancien ;

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 12
2. Le gisement secondaire de type détritiques, l‘or est inaltérable, il se
libère lors de la destruction géologique et se reconcentre dans les
placers.
Le placer typique en RSA est le plus riche et le plus important du
monde.

II.7. Préparation des minerais et concentration

a) Procédés gravimétriques

Les procédés de concentration gravimétrique reposent sur le fait que l‘or


contenu dans un gisement a une masse spécifique (densité) de 19.3
supérieure à celle de la roche constituant le minerai, d‘environ 2.6. Tous les
dispositifs de concentration gravimétrique créent des mouvements
mécaniques entre l'or et les particules de roche pour séparer les parties
lourdes des parties plus légères. La batée du prospecteur est le dispositif de
concentration par gravité le plus familier. Pour fonctionner correctement, le
minerai doit être décomposé aux particules assez petites pour fournir une
différence significative de densité parmi les particules.
L'exploitation des placers a généralement été l‘endroit où la concentration
par gravité a été le plus largement appliquée. Dans un gisement
alluvionnaire, il y a généralement eu une pré-concentration d'or naturelle
due à la concentration par gravité des particules de minerai transportées par
l'eau. On emploie une concentration mécanique pour continuer le processus
plus loin jusqu'à ce qu‘une concentration suffisante soit obtenue. La
concentration par gravité fonctionne bien quand l'or est dans un état
élémentaire libre et dans des particules assez grandes pour permettre une
concentration mécanique.
On a conçu un nombre presque sans limites de procédés de concentration
par gravité. Certains des procédés les plus populaires sont:
 Les Sluices et battées
 Les Jigs
 Les Spirales
 Les tables à secousses
 Les concentrateurs centrifuges de type Falcon, Knelson, Kudnesen,…

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 13
Ces méthodes sont encore utilisées à l‘échelle industrielle pour des
gisements alluvionnaires ou certains placers typiques ou dans certains
gisements primaires à or libre.

Ces méthodes sont peu coûteuses, facile à travailler et généralement


pour le minerai pauvre 1g/T.

Dans le cas d‘un gisement alluvionnaire important, la laverie peut être


placée sur une drague flottante sur la rivière.

Fig 4 : Sluice

Fig 5 : Battée ou chapeau chinois

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 14
Constitution d’une laverie industrielle

La chaine de lavage industrielle est la suivante :


- Concassage, broyage, classification si nécessaire
- Repulpage
- Débourbage : sluice de 1ère concentration
- Tables à secousses, jigs
- Concentrateur gravimétrique (type NELSON, FALCON, ….)

On utilise de sluice tapissé de velours lorsqu‘on a le minerai qui contient des


particules très fines d‘or, c‘est la méthode CORDUROY.

b) Flottation

On emploi la flottation pour récupérer l‘or associé aux sulfures


métalliques dans le cas des minerais sulfurés.

c) Grillage (pré-traitement)

Dans le cas des nombreux minerais complexes, un grillage avant


l‘extraction par voie hydrométallurgique est essentiel pour obtenir un bon
rendement. Appliqué aux minerais contenant la pyrite, la pyrrothite, le
mispickel, la stibine,…

L‘objectif de ce grillage est d‘obtenir un produit assez poreux, facile à


mettre en solution. Pendant le grillage, on élimine le soufre des minerais tels
que PbS, ZnS,… les éléments volatils: As, Bi, Sb. Ces gaz seront retraités
pour récupérer tous les métaux. Ce grillage est réalisé au four fluo-solid ou à
soles multiples.

II.8. Extraction de l’or

II.8.1 L’amalgamation

Utilisé pour l‘or libre, ce procédé est basé sur le l‘aptitude de l‘or
métallique à s‘allier au mercure et former des amalgames décomposables
par distillation. L‘Ag sous-forme métallique possède cette même propriété et
est extrait simultanément.

Ce phénomène est considéré de manière générale comme un


phénomène de dissolution, on considère que l‘or est soluble dans le mercure
et forme avec celui-ci des composés définis.

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 15
Pour que ce phénomène se réalise, il faut la présence de l‘eau, car elle
facilite les tensions superficielles interfaciales entre l‘or et le mercure.
H20 – Hg

Cette amalgamation nécessite certaines conditions particulières :


- Une propreté de surfaces métalliques généralement obtenue en
ajoutant dans le broyeur des carbonates.
- La présence des impuretés nuisibles.
Cette méthode par amalgamation a été utilisée depuis l‘antiquité et est
devenue une technique marginale qui est parfois utilisée lorsque le gisement
permet d‘extraire l‘or libre après une concentration gravimétrique.

FLOW SHEET DE TRAITEMENT PAR AMALGAMATION

1. Préparation de la pulpe par ajout d‘eau au minerai ou au concentré.

2. Broyage humide pendant 16 à 24 heures dans le broyeur à tambour


cylindrique renfermant une charge réduite de boulets ou de barres
dans le but de libérer et polir les particules d‘or. Pour améliorer le
polissage, on ajoute parfois le NaOH ou le CaO.

3. Ajout du mercure Hg dans le tambour,


Le temps de malaxage est de 2 à 3 heures afin de produire l‘amalgame.

4. Séparation pulpe-amalgame dans un cône de séparation traversé par


un courant d‘eau ascendant.
5. Lavage de l‘amalgame dans un second cône de séparation dans le but
d‘éliminer le plus possible les solides.

6. Distillation de l‘amalgame : elle consiste en une évaporation suivie


d‘une condensation pour la récupération du mercure. Dans le fond du
distillateur, on récupère l‘or et l‘argent sous forme d‘éponge Au-Ag
appelée Or blanc qui sera ensuite fondu et purifié.
L‘appareil de distillation doit être étanche pour éviter les pertes de
mercures. Impact social négatif conduisant à la maladie des os :
saturnisme.

Remarque :

L‘amalgamation avec le mercure est l'un des procédés les plus anciens
disponibles. Ce procédé a été abandonné par les compagnies minières,
en raison de la nature extrêmement toxique du mercure et du

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 16
rendement médiocre du procédé en comparaison aux autres solutions
disponibles. Ce procédé est interdit dans la plupart des pays. Le
procédé est encore employé intensivement par les mines artisanales
dans des pays en développement, en raison de sa simplicité.

II.8.2 Hydrométallurgie de l’or

L‘or est traité par voie hydrométallurgique en raison de la teneur faible


de l‘or dans le minerai ou le concentré.

II.8.2.1 Cyanuration directe :

Procédé basé sur l‘action de cyanure CN- alcalin sur l‘or et l‘argent en
présence de l‘oxygène O2 qui conduit à la formation d‘un aurocyanure assez
soluble.

2 Au + 4 NaCN + ½ O2+H2O = 2 Na Au (CN)2 + 2 NaOH


(Equation de ELSNER )

Cette réaction doit se réaliser dans les conditions qui favorisent la


formation de NaOH. Dans la pratique industrielle, on opère dans un milieu
basique ; le pH doit être supérieur à 10.

pH > 10, pour éviter la décomposition du cyanure par l‘acide carbonique


présent dans l‘eau ; d‘autres part le CN-attaque d‘autres métaux présents,
pour limiter cette action, on travaille avec des solutions très diluées 1g/l.
Dans ces conditions de dilution, l‘or Au et l‘argent Ag sont attaqués grâce à
leur grande affinité pour le cyanure.
L‘utilisation des solutions diluées de CN- permet d‘éviter la
rédissolution du précipité obtenu. On évite également de réchauffer les
solutions pour la même raison quoique la température ait un effet bénéfique
par rapport à la cinétique réactionnelle de dissolution.

a) Les facteurs influant la cyanuration de l’or

Plusieurs facteurs interviennent dans la réaction de


cyanuration de l'or. Étant donné qu'ils sont tous deux essentiels à la
réaction, le cyanure et l'oxygène sont les facteurs analysés dans un
premier temps. En lien avec les deux premiers facteurs mentionnés, le
pH et la température du milieu réactionnel s'ajoutent à l'agitation et à la

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 17
surface de contact entre les réactifs et l'or, de même que le nitrate de plomb
comme facteurs importants.
L'oxygène et le cyanure sont les réactifs stratégiques pour
la mise en solution de l'or. L'oxygène favorise l'oxydation de l'or par
réduction de l'eau et l'ion cyanure complexe l'ion Au pour donner un auro-
cyanure stable en solution. La lixiviation en absence d'oxygène ou d'un
oxydant n'est pas possible.

a.1. Solvant utilisé pour la cyanuration de l’or


Le cyanure de sodium NaCN habituellement est le solvant par
excellent pour la cyanuration de l‘or, les usines achètent une solution de
cyanure pour réduire les risques associés à la préparation de la
solution ajoutée dans les équipements du circuit d'extraction. Les
cyanures de potassium (KCN) et de calcium (Ca(CN)2) ont aussi été
utilisés comme sources d'ions cyanures, mais des raisons économiques
et de qualité de produit ont fait en sorte que le cyanure de sodium
est maintenant le réactif commun pour les solutions de cyanuration.
La cinétique réactionnelle dépend de la concentration en cyanure et
en oxygène, elle dépend aussi de l‘alcalinité de la solution ; le pH optimal
étant de 10,3. Elle est proportionnelle au carré de la concentration en
oxygène dans la solution. Pour que les réactions précédentes aient une
cinétique acceptable, industriellement, il faut que :
 l‘or soit libre, sous forme de particules fines présentant des
surfaces propre ;
 le minerai ne contient pas de substances cyanicides (Co, Fe, Cu,
Pb, Sn, …., ou des impuretés susceptibles de détruire le cyanure
ou d‘inhiber la réaction.

Les sulfures des métaux de base sont faiblement solubles dans l'eau
cependant, ils sont généralement solubles dans des solutions oxygénées de
cyanure. Pour certains sulfures la présence d'oxygène en solution est
favorable à une oxydation du soufre et au passage en solution de l'élément
lié au soufre. C'est le cas de la marcasite (FeS2) et de la pyrrhotite. En plus

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 18
d'être responsable d'une consommation importante d'oxygène et de cyanure,
il y aura formation de thiosulfate (SCN-).
La formation de SCN- entraîne la consommation du cyanure et pourrait
aussi passiver les surfaces d'or, empêchant la réaction du cyanure avec l'or
selon la modèle de recouvrement illustré à la figure 3. Cette couche de
passivation est un film moléculaire de SCN- agissant comme une barrière
entre l'or et le cyanure.

SCN-

SCN- Au
SCN-

SCN-

SCN-
Lorsque le cyanure de sodium est mis en solution, un équilibre
s'établit entre l'ion cyanure (CNˉ) et le cyanure d'hydrogène (HCN).
CNˉ + HOH = HCN + OHˉ SCN-
Le cyanure d'hydrogène (HCN) est un gaz toxique qu'il faut
éviter de former. C'est le pH qui intervient sur l'équilibre entre les deux
composés, HCN et CNˉ selon le diagramme d‘équilibre ci-bas. A un pH
inférieur à 10, l'équilibre se déplace pour former le cyanure d'hydrogène
(HCN), ce qui explique pourquoi les circuits de lixiviation d'or sont toujours
opérés à pH alcalin. À un pH supérieur à 10, l'équilibre favorise la
stabilité du cyanure.

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 19
a.2. L'Oxygène et la température

La solubilité de l'oxygène est fonction de la température bien qu‘elle


diminue avec l'augmentation de la température. Le choix de la température
est le résultat d‘un compromis entre la vitesse de réaction, qui augmente
avec la température, et la disponibilité de l'oxygène, qui diminue avec
l'augmentation de celle-ci.
La concentration d'oxygène dans la pulpe de lixiviation est ajustée avec
le débit d'air ou d'oxygène injecté dans la pulpe.

a.3. Effet de la concentration d’oxygène sur la mise en solution de l’Or

De manière générale, même si une augmentation de la


température favorise la cinétique de réaction de mise en solution de l'or, il
est plus important de ne pas dégrader le cyanure et de maximiser la
solubilité de l'oxygène dans la pulpe. En industrie, pour des raisons
économiques évidentes, la température de la pulpe optimale de
cyanuration se situe entre 15,6°C et 21,1°C. Il faut aussi mentionner
que le cyanure se décompose à des températures d'environ 40°C, ce qui
exclut de travailler dans des régions où la température ambiante est élevée.

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 20
a.4. Impact de l’agitation dans la cuve de lixiviation

L'agitation est un facteur important pour la dissolution de l'or.


Plusieurs facteurs entrent en considération dans l'agitation à savoir :
Premièrement, les particules dans la cuve doivent être
maintenues en suspension pour éviter la sédimentation qui conduira à une
diminution du volume du réacteur.
Deuxièmement, la dispersion des gaz dans la solution doit
être la plus efficace possible pour avoir un maximum d'oxygène en
solution.
Finalement, le choix des conditions d'agitation doit favoriser
un maximum d'échanges par diffusion entre la solution cyanurée et la
surface des particules.
Considérant aussi le fait que la réaction implique trois phases :
gaz, solides et liquide, l'agitation doit être turbulente. Lixiviation utilise le
d80 (dimension laissant passer 80 % des minerais sur un tamis de référence)
pour caractériser la surface de contact entre l'or et le cyanure.

a.5. Effet de nitrate de plomb sur la cyanuration de l’or

Le nitrate de plomb a été utilisé avec succès pour le traitement de certains


minerais porteurs d'or et contenant des minéraux sulfurés. Ce serait
l'ion plombeux, relâché par le nitrate soluble, qui serait responsable de
la meilleure dissolution de l'or. Les explications au meilleur rendement
d'or observé sont diverses. L'élimination de l'ion soufre, par
précipitation du PbS, réduirait la consommation de l'ion cyanure par le
soufre et réduirait la formation de SCN- . Il en résulte une meilleure
disponibilité de l'ion cyanure et une réduction de la passivation des
surfaces d'or. L'ajout de Pb(N03)2 accélérerait aussi l'oxydation des
sulfures rendant la formation de thiosulfate impossible. Il est à noter que
le nitrate de plomb aurait des effets sur la cinétique de la réaction de
cyanuration par une précipitation du plomb à la surface de l'or lixivié
probablement.

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 21
NaCN Concentré (minerai) Ag, Au

Lixiviation par CN-

S/L

Clarification sur filtre presse


Léger excès CN-

Désaération

Cémentation Poudre de Zn

Récupération cément sur filtre presse

TRAITEMENT INDUSTRIEL DE CYANURATION CLASSIQUE

1) Broyage du minerai ou broyage cyanurant :


Objectif : libérer l‘or occlus dans les pierres en présence du CN-
Ce broyage est évité lorsqu‘on est en présence des sulfures parce que
les ions sulfures sont inhibiteurs des réactions de cyanuration.
On utilise le broyeur à boulets et on opère à pH 10,5 fixé par le lait de
chaux. Le broyeur fonctionne en circuit fermé avec un classificateur.

2) Dissolution : par un cyanure alcalin (NaCN ou KCN) se fait dans des


PACHUCCA ou des DORRS ; la vitesse de réaction est très faible par
conséquent le temps de séjour est assez long : 24 à 48 heures, la
consommation de CN- varie en fonction de type de minerai traité entre
1-10 kg/t minerai.
3) Séparation solide-liquide S/L en vue de la récupération de la solution
aurifère.
La séparation consiste en un épaississement suivi d‘une filtration

4) Traitement des rejets ; le CN- étant un poison et que nous traitons de


solutions importantes de CN-, il faut les traiter du point de vue
environnemental. En présence des rayons UV, le CN- se décompose en
Métallurgie des métaux précieux G3 CMA
Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 22
acide carbonique. Cette réaction est facilitée par la présence d‘agent
oxydant et catalysée par les rayons utra-violet du soleil.

5) Cémentation des métaux précieux

Le procédé d‘extraction par cémentation (ou précipitation) sur poudre de


zinc est appelé procédé MERRIL CROWE et se réalise dans un atelier
comportant une grande tour de désaération.
La réaction de cémentation s‘écrit de la manière suivante :

Cependant, le dépôt de l‘or peut être rapidement inhibé. Cet


inconvénient est évité en ajoutant un sel de Plomb. Il se forme un couple
électrochimique Zn-Pb sur la surface des particules de zinc, éliminant la
passivation superficielle et permettant un dépôt d‘Or continu. La poudre de
zinc est préférée aux copeaux de zinc, afin d‘obtenir une plus grande surface
spécifique et d‘augmenter ainsi la cinétique de la cémentation. Un pH élevé
supérieur à 10, est nécessaire pour précipiter l‘or et minorer la précipitation
du cuivre, souvent présent en solution.
La clarification de la liqueur est obligatoire pour atteindre une
efficacité élevée de précipitation. Enfin, une désaération de la solution
jusqu‘à une concentration d‘oxygène dissous inférieure à 1 ppm, est
nécessaire pour réduire la consommation de zinc et augmenter l‘efficacité de
la cémentation. Le schéma ci-haut indique les quatre étapes principales :
clarification, désaération, addition de zinc et de sel de plomb et récupération
du cément (précipité) Zn/Au. Il faut cependant insister sur deux points
particuliers :
— L‘oxygène doit être absolument absent. Une désaération sous
vide est la meilleure façon de se débarrasser de l‘oxygène et du CO2 ; ce
dernier réagissant sur le calcium donne du carbonate, qui bouche les filtres
presses de récupération du cément.

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 23
— Certains ions métalliques ont un effet sur la cémentation : ce
sont surtout Sb et As, dont des concentrations de l‘ordre de 1 ppm peuvent
ralentir de 20 % la cinétique de dépôt. Ils peuvent être éliminés par du
sulfure de sodium. Malheureusement, l‘argent aussi est précipité et il est
perdu. Le cuivre, enfin, a un rôle passivant pour le zinc et provoque de fortes
consommations de cyanure.

Remarques :

1. pour une meilleure cémentation, il faut assurer la quantité de CN-


libre stoechiométriquement nécessaire à la réaction.
2. pour certains minerais, on constate dans la solution, la présence
de très fines particules argileuses colloïdales ou des matières
organiques ne pouvant être éliminées économiquement à la
clarification, on utilise dans ce cas le procédé d‘absorption par le
charbon actif.

6) Traitement du cément
La composition du cément obtenu est très variable, elle dépend de la
nature du minerai traité.
Le traitement du cément devra être adapté à chaque type de cément.

En règle générale : le cément obtenu par cyanuration et cémentation


par le Zn devra contenir l‘Au, l‘Ag, Zn comme éléments principaux ; le
Rh, Pt, Pd comme autres métaux précieux et les éléments nuisibles
sont : Cu, Pd, Fe, Al2O3, CaO, SiO2, Bi, As….

Selon la nature des impuretés et celle des métaux précieux, le cément


peut être traité comme suit :
- Soit par fusion réductrice ;
- Soit par grillage et fusion dans le but d‘éliminer les impuretés
oxydées ;
- Addition de nitrate de sodium qui empêche le Zn de se volatiliser
(oxydant thermique favorise l‘oxydation avant une fusion), grillage,
fusion ;
- Traitement acide et fusion (éliminer les impuretés par un acide) ;
- Traitement acide, grillage et fusion réductrice ;
- Cas des sulfures : Grillage, traitement acide et fusion ;
- Addition de la litharge (PbO), fusion, coupellation.

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 24
Obtention d‘un lingot qui contient l‘or, les métaux précieux et une certaine
quantité d‘impuretés ( ), ce lingot devra être affininé pour éliminer les
impuretés et séparé l‘or et l‘Ag des autres métaux précieux.

TRAITEMENT DES MINERAIS TROP PAUVRES

II.8.2.2 Lixiviation en tas des minerais d’or au cyanure de sodium

La lixiviation en tas a été développée dans les années 70 comme


un moyen de réduire radicalement les coûts de récupération de l‘or. Ce
procédé a littéralement rendu économique beaucoup de mines en partant de
ressources géologiques à basse teneur et en les transformant en réserves de
minerai prouvées.

Des teneurs aussi basses que 0.3 g/t ont été économiquement
traitées par la lixiviation en tas. La lixiviation en tas implique le placement
de minerai tout venant ou concassé sur une aire construite sur un
recouvrement imperméable.

La solution de cyanure est arrosée sur le dessus du tas, la


solution filtre vers le bas à travers le tas et entraîne l'or. La solution mère
chargée d'or s'écoule au bas du tas et est collectée pour la récupération de
l‘or par adsorption sur charbon actif ou précipitation sur le zinc. La solution
stérile est alors recyclée vers le tas.
La lixiviation en tas nécessite généralement de 60 à 90 jours pour le
traitement du minerai qui pourrait être lixivié en 24 heures dans un procédé
de lixiviation agitée conventionnel. La récupération de l‘or est en général de
70% par rapport à 90% en lixiviation agitée. Même avec une récupération
inférieure, le procédé est largement utilisé, en raison de coûts de traitement
considérablement réduits comparés à la lixiviation conventionnelle ; un
faible investissement dans la section lixiviation (appareillages) et l‘
inconvénient majeur est l‘évaporation des gaz dans l‘atmosphère (pollution
atmosphérique).
Les avantages en termes de coût sont en grande partie les suivants :

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 25
1. Commination : là où la lixiviation en tas est typiquement faite sur des
blocs (1,9 cm) la lixiviation en cuve agitée exige une réduction à la maille -
200 mesh (75µ). Cette étape additionnelle est typiquement faite avec des
grands broyeurs qui consomment approximativement une puissance d‘un
cheval (0,75 kW) par tonne par jour de capacité.

2. Les étapes de séparation des solides en suspension ne sont pas exigées


pour la lixiviation en tas.
3. Les coûts de disposition des résidus sont élevés pour une usine de
lixiviation en cuve agitée moderne. De grandes et onéreuses digues de
retenue sont exigées. Par comparaison, les revêtements de sol des tas
peuvent généralement être laissés en place après remise en état.

Les inconvénients de la lixiviation en tas, en plus d‘une


récupération plus basse comparée à la lixiviation agitée, incluent :

Le minerai mis en tas doit être assez poreux pour permettre à la


solution de s'écouler goutte à goutte à travers lui. Il y a eu beaucoup
d'échecs de récupération dus à l'incapacité d'obtenir un écoulement de la
solution. C‘est largement le cas quand les minerais ont un contenu élevé en
argile. Ce problème est souvent évité par une agglomération préalable avant
d'empiler les tas.
Très fréquemment, les mines emploieront la lixiviation agitée
pour le minerai à haute teneur et la lixiviation en tas pour les minerais
marginaux qui autrement seraient considérés comme stériles.

La solution de lixiviation récupérée est traitée soit dans un atelier MERRIL


CROWE, soit sur charbon actif pour la récupération des métaux précieux.

Le tas à lixivier doit répondre à certains critères, dont :


a) L’or contenu doit être libre et non inclus dans des sulfures massifs
b) Le tas préparé doit être de bonne porosité, il s‘agit d‘un minerais tout
venant, concassé, broyé et mis en tas, les particules fines <150µm ne
doivent pas dépasser 10% de matière de manière à permettre une
porosité suffisante.

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 26
c) Lors de la préparation du tas, il faut éviter la ségrégation des
particules, grossières et fines qui entraineront une circulation
uniforme de la liqueur cyanurée
d) Lorsque la proportion des particules fines est > à 10%, il faut les
agglomérer avec des particules grossières ou faire le bouletage par
humidification et par ajout de chaux ou d‘un ciment.

Ce procédé sera principalement appliqué :


- Aux minerais exploités à ciel ouvert et à faible teneur
- Aux rejets d‘anciennes usines (laveries)
- Aux stériles d‘anciennes mines d‘or

II.8.2.3 Adsorption sur le charbon actif (Carbon in pulpe C.I.P) ou (Carbon


in Leach C.I.L)

C‘est une méthode qui a eu ses débuts en RSA et qui est en développement à
ce jour.
Dans ce procédé, l‘extraction de l‘Au et de l‘Ag d‘une pulpe, d‘une solution
est fondée sur l‘adsorption sélective et préférentielle de ces métaux sur et
dans les pores du charbon actif.
Par expérience, une tonne de charbon peut adsorbée jusqu‘à 70kg d‘Or, cette
adsorption peut se faire soit sur une pulpe de la solution cyanurée « carbon
in pulp C.I.P » ou sur une solution clarifiée de cyanure, alors on parlera de
« Carbon In Leach C.I.L ».
Par rapport au procédé par cyanuration classique, ici il y a absence des
étapes de séparation solide-liquide (S/L) et de désaération, l‘agent de dépôt
ou le charbon actif est récupérable.

L‘adsorption se fait selon la réaction suivante :

Cette réaction est réversible dans les conditions normales des opérations
industrielles, cinétiquement elle est limitée par la diffusion des espèces
ioniques vers la surface du charbon actif en grains dans une pulpe.

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 27
PRATIQUE INDUSTRIELLE

L‘opération se fait sur une pulpe cyanurée du broyeur

Minerai + NaCN + CaO + NaOH

Cette solution cyanurée sera renvoyée dans des bacs à contre–courant


contenant du charbon actif. Le diamètre du charbon actif sera du
point de vue cinétique.
Le temps de contact charbon actif –pulpe est de l’ordre d’une heure.
Le temps de séjour de charbon actif dans des bacs est d’environ 3 jours.
On utilise le charbon actif fabriqué du coke de noix de coco de 2 à 3 mm,
également le charbon actif peut venir des ossements des animaux marins.
Ces charbons doivent être assez rigides et résistants à l‘abrasion pour subir
sans dommage l‘ensemble des opérations.
Le charbon chargé d‘or et d‘autres métaux précieux sera récupéré par air-lift
ou par flottation.

La récupération des métaux précieux sur le charbon actif se fait par


percolation à chaud au moyen d‘une solution de NaOH (1-2%) et
d‘alcool (10-20%).

La solution de dilution ou chargée peut subir directement une électrolyse sur


une cathode en laine de fer et en suite une fusion.

La réactivation des grains de charbon est obtenu par chauffage à l‘abri de


l‘air à une température de 600 à 700°C afin d‘éliminer les matières
organiques qui ont contaminées et recréer une nouvelle surface active.

Ce procédé est très économique par rapport au procédé de cyanuration


classique

II.8.2.3 L’Electrolyse de l’or

L‘électrolyse de l‘or est une des étapes de précipitation d‘or du processus de


cyanuration à la place de la cémentation à la poudre de Zn. L‘électrolyse
s‘effectue généralement sous une tension de 6 volts et avec un courant de 18
à 20 ampères. A la cathode, l‘ion aurure se dépose à la cathode après avoir
pris un électron pour devenir l‘or métallique et à l‘anode se décompose l‘eau
suivant les réactions suivantes :

A la cathode, on a la réduction de l‘or :

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 28
Et à l‘anode, la réaction d‘oxydation de l‘eau favorisée par le milieu basique :

La cathode est en laine d‘acier pour offrir une grande surface de contact et
l‘anode est en plomb pour favoriser le dégagement d‘oxygène avec un
minimum de surtension. L‘électrolyse ne permet pas d‘obtenir de l‘or pur car
l‘argent et le cuivre, qui sont aussi solubles dans le cyanure, se déposent
avec l‘or à la cathode d‘acier. La laine d‘acier est finalement fusionnée avec
des fondants dans un four à induction et une brique d‘or impur est coulée
dans une moule. Même si le cuivre peut presque complètement être éliminé
dans la scorie de fusion de la brique, l‘affinage est nécessaire pour obtenir de
l‘or pur.

Traitement des minerais réfractaires

Dans le traitement de l‘or, la définition commune des minerais


dits ―réfractaires‖ sont les minerais naturellement résistant à la récupération
par des processus standard de cyanuration et d‘adsorption par le carbone.
Les minerais réfractaires nécessitent un prétraitement afin que
la cyanuration soit efficace pour récupérer l‘or. Un minerai réfractaire
contient généralement des minéraux sulfurés, du carbone organique, ou
englobe souvent les particules d‘or, ce qui rend difficile la complexation avec
l‘or via la lixiviation.
Le carbone organique présent dans le minerai d‘or peut adsorber le complexe
or-cyanure dissous de la même manière que le charbon actif.

II.8.3 Complexation par la thio-urée CS(NH2)2

Certains minerais d‘or restent réfractaires à la cyanuration et conduisent à


des rendements de récupération trop faibles. Ce sont généralement des
minerais sulfurés et riches en arsenic.

La réaction de complexation de l‘or en milieu acide est la suivante :

Au + 2 CS(NH2)2 = Au [CS(NH2)2]2+ +

 Cette réaction a lieu en milieu acide pour former le complexe soluble

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 29
 Si la solution contient le couple Fe2+/Fe3+, la réaction d‘oxydation
possible est nécessaire pour déplacer le couple vers la droite et est
donnée par la réaction :

Fe³+ + Fe²+

Il faut oxyder le composé d‘or avec la thio-urée pour qu‘il y ait compléxation.
Si on a le couple Fe²+/Fe³+

Réaction globale :

Cette réaction est très sensible à pH=1 et également très sensible au


potentiel redox contrôlé par le couple
On insuffle alors de l‘air pendant que l‘on complexe, on consomme le Fe³+
qui change en Fe²+
On contrôle la régénération de Fe³+ en insufflant l‘oxygène de l‘air dans le
réacteur.

L‘or de l‘agent complexé sera récupéré par cémentation sur la poudre


d‘aluminium. Le zinc n‘est pas indiqué car il donne un mauvais rendement.
L‘utilisation de l‘Al s‘accompagne d‘un grand dégagement d‘H , il ne faut pas
y amener une flamme pour risque d‘explosion.

TRAITEMENT INDUSTRIEL A LA THIO-UREE

Similaire au traitement industriel par cyanuration

Flow sheet général

 Concassage
 Broyage humide (broyeur à barres/boulets) suivi d‘une classification
 Flottation simple où le concentré sulfuré entraine 90-95 % de
précieux
 Grillage du concentré
a) Grillage en milieu réducteur pour éliminer l‘As dans les gaz
sous-forme d‘anhydride arsénieux. On obtient un produit de
bonne porosité.

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 30
 Différence entre grillage oxydant et réducteur

Dans les deux cas nous faisons un grillage en présence


d‘oxygène, mais chaque grillage a sa pression partielle d‘O
d‘équilibre pO selon que l‘on recherche à produire la réaction
S+O SO2 ⇒ la pression de travail (pO )>(pO ) SO d’équilibre
il s’agit d’un grillage oxydant
ou 2As + O As O₃ ⇒ (pO )> p(O )As2O3 ⇒ la pression de
travail p(O ) < p(O )(As O₃), on a un grillage réducteur.

b) Grillage oxydant pour éliminer la totalité du soufre sous-forme


de SO récupéré pour la fabrication de l‘acide.
 Digestion ou lixiviation du calciné dans un milieu sulfurique pour
éliminer les impuretés solubles dans l‘acide sulfurique.
 Séparation solide-liquide : décantation –filtration et récupération du
gâteau
 Digestion du gâteau dans un milieu acide en présence de thio-urée
dans un broyeur de polissage (concentration thio-urée 20g/l, temps de
digestion )
 Clarification et lavage sur filtre presse
 Cémentation à la poudre d‘Al (
 Traitement du cément pour obtenir du doré (collection des métaux
précieux) en fonction de sa composition, qui sera fondu sous-forme
d‘une brique destinée à l‘affinage.

II.8.4 Procédé de traitement par chlorination

Ce procédé a été utilisé pour traiter des minerais d‘or contenant de l‘arsenic.
Le système halogène/halogénure a été développé avant la cyanuration pour
le traitement de minerais contenant des particules d‘or de très faible
granulométrie et pour des minerais sulfurés d‘or qui ne se prêtent pas à la
concentration gravimétrique (par gravité) et à l‘amalgamation. Cette méthode
a perdu sa popularité suite à la découverte de la cyanuration qui s‘est avérée
moins chère et techniquement plus simple.

Ce procédé consiste en un lessivage suivi d‘une précipitation de l‘or dissout.


Le concentré est lessivé dans de l‘acide chlorhydrique (30% HCl) et au
chlore, trouvé couramment dans l‘eau de Javel (14-16% NaClO), pour
dissoudre les particules d‘or. Le résidu du lessivage, qui est composé
essentiellement de silice en combinaison avec l‘argent insoluble et du
chlorure de sodium et de petites quantités d‘or occlus, est récupéré et
réutilisé.

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 31
Une fois le lessivage terminé, le filtrat est traité à l‘aide d‘un des agents
suivants pour précipiter l‘or :

 Métabisulfite de sodium
 Acide oxalique,
 Ferrosulfate,
 Nitrate de sodium ; et
 Zinc en poudre ou barres.

Les réactions chimiques du processus sont les suivantes :

Lessivage

Au + NaClO + 2HCl = AuCl3 + NaCl + H O

Précipitation

Na S O₈ + AuCl3 + H O = Au + HCl +…….

Ce procédé refait surface dans certaines usines pour lutter contre la


pollution suite à la pratique de la méthode d‘extraction à l‘amalgamation
surtout dans l‘exploitation de l‘or alluvionnaire. Des dégâts causés par
l‘amalgamation sont énormes du point de vue environnement et sur la santé
des populations. Contrairement à d‘autres produits chimiques qui
provoquent des accidents spectaculaires lorsqu‘ils s‘échappent, le mercure a
des impacts à long terme et retardés et est couramment considéré par
beaucoup d‘experts comme « une bombe à retardement chimique ».

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 32
CHAPITRE III : AFFINAGE DU DORE

III.1 But

L‘objet de l‘affinage consiste à éliminer les impuretés restantes et séparer les


métaux précieux jusqu‘à l‘obtention du titre commercial.

Ces méthodes d‘affinage s‘appliquent aussi pour traiter les déchets des
métaux précieux de la métallurgie secondaire et également pour traiter les
boues anodiques de raffinage de cuivre.

La composition du produit à affiner et la nature des impuretés jouent un rôle


essentiel dans le choix des procédés à adopter.

III.2 Procédés ou méthodes d’affinage

Trois méthodes classiques :

1. La séparation par le chlore


2. Affinage électrolytique
3. Le procédé chimique de séparation.

1. LA SEPARATION PAR CHLORE ou PROCEDE MILLER

Le doré fondu à 1150°C et on injecte le chlore gazeux dans le bain.


En regardant le diagramme d‘Elligam des chlorures, nous constatons que
toutes les impuretés vont être emportées et même l‘argent.
a) Fe, Pb, Zn : sont éliminés en premier sous forme de chlorure
gazeux, ces gaz sont récupérés, condensés pour le traitement
des traces des métaux précieux contenus
b) Cu et Ag : sous-forme de chlorures liquides, ils sont séparés par
gravité.
On arrête le soufflage du chlore dans le bain liquide lorsque l‘Ag
dans le bain tombe en dessous de 35%.
Ce procédé ne donne pas de l‘or pur, environ , on peut
avoir de l‘or à 99,9% en continuant l‘insufflation, mais dans des
conditions peu économiques
Le CuCl et AgCl seront traités par différentes méthodes
chimiques afin de récupérer l‘Ag et les traces d‘or et même le
cuivre.

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 33
2. AFFINAGE ELECTROLYTIQUE

C‘est le procédé le plus étendu

Ce procédé par double électrolyse est appliqué au doré et aussi aux boues
anodiques de raffinage du cuivre.
Les boues anodiques qui sont récupérées à chaque fin de vie des anodes
solubles renferment :
 Tout l‘or et l‘argent
 Pt, Pd, Rh s‘ils sont présents (selon la nature d‘anodes)
 Se, Te (récupérables si le marché s‘y prête)
 As, Sb, Ni, S, Fe, Pd, Zn, Sn, Si
 Beaucoup de cuivre : 20% -50% sous-forme métallique

Le traitement industriel de ces boues comporte les étapes suivantes :


- Tamisage en pulpe pour éliminer les grains grossiers de cuivre
- Grillage oxydant à l‘air pour oxyder le cuivre afin de le rendre
attaquable à l‘H SO₄
- Décuivrage par attaque du grillé par l‘acide sulfurique qui ramène la
teneur de cuivre à + 1%
- Traitement du résidu restant au four de fusion et affinage pour donner
un doré comme dans un traitement de même type que celui du
cément.

TRAITEMENT DU DORE COULE EN ANODES SOLUBLES

Cette méthode électrolytique est appelé double électrolyse parce qu‘il permet
une récupération simultanée de l‘Ag et de l‘Au dans deux cellules séparées
d‘électrolyse.

 Electrolyse en cellules MOEBUS ou Procédé BALBACH

On utilise pour la récupération de l‘Ag des cellules en bois


d‘environ 500-600mm de longueur qui peuvent être montées en
série ou en parallèle pour former une salle d‘électrolyse.
- L‘électrolyte est une solution aqueuse à 3% d‘AgNO₃ et à 2%
d‘HNO₃ libre
- Densité du courant 300A/m²
- La tension aux bornes ⁄ =1,4 à 2 V
- La cathode est une feuille d‘Ag pur
- L‘anode est le doré coulé en format pour s‘adapter à la cellule et
réajuster pour avoir 20 à 30% Au

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 34
Il s‘agit en fait d‘une électrolyse de raffinage.
L‘Ag, moins noble et autres éléments à potentiels inférieurs que lui
passent en solution du côté anodique et les autres impuretés à
potentiels supérieurs que lui tombent sous-forme de boues. A la
cathode, l‘Ag ayant le potentiel préférentiel se dépose et les autres
ne peuvent s‘y déposer pare que leur potentiel ne le permet pas et
ni leur concentration en solution.
Les anodes sont enveloppées dans des sacs en mousseline pour
récupérer les boues anodiques d‘or et éviter le mélange avec l‘Ag
déposé ou les dendrites. La qualité de l‘Ag avoisine les 99,98%. Les
boues anodiques ainsi récupérées de ces cellules sont refondues
pour faire une nouvelle anode qui titre 80 à 90%Au, qui sera
traitée au point suivant.

 Electrolyse en cellule WILL WHOL

Electrolyse de récupération d‘or dans des cellules en grès (en


céramique) de 300 à 450 mm de long.
L‘électrolyte est une solution aqueuse à base d‘or HAuCl₄ : 50 à
80g/l et 5-7% HCl libre.
- Densité de courant =750A/m²
- ⁄ à
- La cathode est une feuille d‘or pur qui fait 0,25 mm d‘épaisseur
- L‘anode vient de la refusion de boues anodiques MOEBUS de 80
-90 % Au
L‘Au est ici plus noble que tous les autres métaux, toute l‘anode va
passer en solution (Au,Pt,Pd,Ag,Rh, ..) dans un milieu
chlorhydrique, l‘Ag précipite sous-forme d‘AgCl.
En solution, l‘Au est toujours plus noble, il se dépose à la cathode.

- Le Se et le Te sont récupérés dans les gaz et poussières, fumées


des différents appareils de grillage et peuvent être retraités.
- Le principal collecteur de ces impuretés est la 2°scorie du doré
(Four), l‘or obtenu titre de 99,95

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 35
FLOW SHEET GENERAL

Electrolyse mère de raffinage


Tank de stockage
solution
Décantation en cuve

Boues anodiques

Cu grossier
Four à anodes Tamisage

Cu fin
Grillage

Lavage acide Circuit Cuivre

Na2CO3
Four de fusion
pour doré
K2CO3
Ag cristaux(Cathode)
Cellules MOEBUS/ BALBACH
Fusion

Boues Anodiques Barres Ag 99,95%

Fusion

Doré 80 -90% Au

Saignée Pt, Pd, Rh Cellules WILL WHOLL Au cathodique


Fusion
Boues Anodiques
Barres Au 99,95- 99,99%

Cément Fusion Doré 25-50% Au


46- 72% Ag

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 36
PROCEDE ELECTROLYTIQUE D’EXTRACTION D’OR A HAUTE PURETE

Ce procédé est donc utilisé pour obtenir l‘or de grande pureté


particulièrement lorsque le doré contient les métaux du groupe de platine
qui ne sont pas éliminées par le chlore lors du procédé MILLER, c‘est donc
une électrolyse de raffinage de l‘électrolyte est une solution aqueuse à base
de HAuCl4 obtenu en attaquant l‘or en présence de l‘HCl et le Cl2 gazeux à
72°C.

Au+HCl+Cl = HAuCl₄

L‘électrolyse s‘opère en des cellules en céramique WILL WHOL, l‘anode est le


métal à purifier et la cathode est une feuille d‘or pur, densité de courant
Jc : 600A/m2 et la tension aode-cathode ⁄
L‘or obtenu titre 99,99%, l‘Ag est précipité sous-forme d‘AgCl alors que le Pt,
Rh, Pd restent en solution.

3. PROCEDE CHIMIQUE

C‘est une méthode similaire à la méthode utilisée en laboratoire pour


faire l‘analyse de l‘or et de l‘argent dans le procédé de coupellation et
inquartation ¼ Au et ¾ Ag.
En labo cette méthode consiste à attaquer l‘Ag par un acide qui n‘attaque
pas l‘Au

Ag+HNO₃ AgNO₃+H+

A l‘échelle industrielle, on va utiliser l‘H SO₄ au lieu de l‘HNO₃ compte tenu


des coûts opératoires, ensuite on va éliminer les communs en traitant le
produit (Zn, Cu..) par l‘H SO₄ bouillant qui dissout l‘Ag ; et l‘Ag sera
récupéré plus tard sous forme de AgCl après une séparation ou une filtration
et l‘or reste inattaqué.
Cette opération donne des meilleurs rendements lorsque cet or inattaqué
reste sous-forme d‘éponge sans être disséminer sous forme de fines
particules qui seraient entrainées dans le courant de solution ; cela dépend
de la composition du produit de départ.
Pour que cet or ne tombe pas en fines particules, il faut qu‘il y ait au
minimum ¼ Au et ¾ Ag et ce cette répartition minimale qui a donné le nom
au procédé appelé inquartation.

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 37
Figure 6 : Schéma de procédé général relatif à la récupération des métaux précieux des
escarbilles
poussières

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 38
CHAPITRE VII : METALLURGIE DU PLATINE

IV.1 Propriétés physiques

Le Pt est un métal noble.


C‘est un métal de transition dur, malléable, ductile, précieux et de couleur
gris-blanc lorsqu‘il est pur.
Sa résistance à l‘abrasion et au ternissement font qu‘il est apprécié en
bijouterie.
Sa densité est , masse atomique Mat : 195,078, étage d‘oxydation : 2
et 4. Le platine est un oxyde basique qui cristallise sous la forme cubique
face centrée (CFC).
La température de fusion T°f = 1768°C
La température d‘ébullition T°éb = 3824°C
Le platine naturel est un mélange de cinq isotopes stables et d‘un isotope
radioactif, le ¹⁹⁰Pt, de très longue période radioactive (650 millions d‘années)
par rapport au ¹⁹³Pt dont la période est de 50 ans.

IV.2 Propriétés chimiques

Figure 7: Diagramme d’équilibre tension-pH du système platine-eau, à 25 °C

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 39
Figure 8 : Domaines théoriques de corrosion, d’immunité et de passivation du Pt à 25 °C

Le domaine de stabilité du platine recouvre la plus grande partie du domaine de


stabilité de l’eau.
 En milieu acide : le platine fait une exception car il n’est pas attaqué par les
solutions acides et même oxydantes. Son attaque est trop lente dans ces mêmes
conditions en présence des solutions fortement oxydantes (pH < 1). Il est
facilement dissous dans l’eau régale qui combine l’action oxydante de l’acide
nitrique et l’action complexante de l’acide chlorhydrique.

 En milieu modérément acide et légèrement alcalin, les ions platineux se


couvrent d’une pellicule d’oxyde de platine qui se transforme en hydroxyde de
platine, , stable en présence d’eau et des solutions aqueuses exemptes
des réducteurs et oxydants énergétiques. Au fur et à mesure qu’on augmente le
pouvoir oxydant, on forme l’oxyde platinique hydraté jusqu’à avoir
le . (pH compris entre 1 et 13).

 En milieu très alcalin et oxydant, l’oxyde platinique hydraté n’est insoluble


qu’en absence des solutions aqueuses d’alcalis caustiques (pH>13).

Le Pt est très résistant à la corrosion, au ternissement à température


ambiante et à des nombreuses attaques chimiques. Il ne s‘oxyde pas à l‘air
libre mais il n‘est corrodé que par :
- le cyanure,
- des halogènes,
- le soufre,
- les métaux alcalins caustiques.

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 40
Il est insoluble dans l‘acide nitrique HNO₃ et chlorhydrique HCl, mais se
dissout dans l‘eau régale. A haute température (à partir de 600°C), il réagit
avec le dioxygène de l‘air pour former un oxyde volatil (PtO ) ; oxyde
lamellaire stable, qui a un pouvoir catalytique (catalyseur d‘ADAMS), et qui
peut être réduit en platine colloïdal par le dihydrogène in situ.

IV.3 Usages du platine

- Très utilisé en bijouterie


- Dans les contacts électriques
- Creusets
- Fourneaux électriques à haute température
- Tête ou nez de missiles en aviation
- Dans les alliages des aimants permanents
- Catalyseur (absorbe des grandes quantités d‘H )
- Pots catalytiques de moteurs à explosion de véhicules et autres
- Electrode en platine allié
- Les alliages Pt-Co ont d‘excellentes propriétés magnétiques
- En médecine, le cisplatine [PtCl (NH₃) ] et le carboplatine sont
utilisés pour traiter le cancer de certains types de cancers de la
vessie et testicule.
- L‘alliage platine/osmium 90/10 est utilisé pour réaliser des
stimulateurs cardiaques, des valvules cardiaques artificielles.
- Dans les laboratoires de l‘industrie chimique et
pharmaceutique, le Pt est utilisé sous-forme de pots, de creuset,
coupelles.
- L‘industrie chimique utilise une quantité significative de platine
ou d‘alliage platine-rhodium sous forme de gaz pour catalyser
l‘oxydation partielle l‘ammoniac pour produire de l‘oxyde
nitrique, qui entre dans la composition d‘engrais, d‘explosifs, et
de l‘acide nitrique.

IV.4 Minerais et gisements

Généralement le minerai de Pt se trouve dans les minerais secondaires des


métaux usuels, dans la nature, il se trouve sous-forme :
- A l‘état natif
- De sperrylite PtAs2, qui est la source principale
- De coopérite PtS
- De platiniridium, alliage naturel qui se trouve dans la coopérite,

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 41
En RSA, il se trouve dans les alluvions accompagné des métaux
-
de la famille du Pt
- Produit en grande quantité du point de vue commercial comme
sous-produit de la métallurgie du Ni, Cu, Co,.…qui contient 2
g/tonne.
Ces sont des gisements du type volcanique.

IV.4 Extraction industrielle

Du point de vue industriel, l‘extraction du Pt se fait en mine


souterraine, mais peut également exister dans les mines à ciel ouvert
profond.

L‘exploitation est semi-mécanisée et grande consommatrice de main


d‘œuvre.
La plus part des platinoïdes ont des teneurs très faibles jusqu‘à 0,0015ppm ;
ce, pourquoi le filon est percé par des mineurs avec des forets pneumatiques
manuels et les font éclater à l‘aide d‘explosifs. Puis, le minerai est extrait et
transporté jusqu‘à la surface par des moyens mécaniques.
Le minerai extrait titrant entre 4 à 7 g/t, est ensuite broyé dans un broyeur
à boulets ou à barres, conditionnés pour la flottation.
Pour augmenter la teneur de notre concentré qui flotte, le processus peut
être réitéré comme de l‘écume. Le contenu en platinoïdes atteint 100 à 1000
grammes par tonne dans le concentré.

Le concentré en suspension, une fois séché, est fondu par un four électrique
à des températures qui peuvent dépasser les 1500°C. Alors, la pâte
contenant le précieux métal est séparée des minéraux non désirés qui sont
jetés au rebut. Après avoir été malaxé périodiquement et introduit dans le
convertisseur, de l‘air est insufflé dans la pâte afin d‘en extraire le fer et le
soufre. A ce stade, le contenu en platinoïdes est supérieur à 1400 g/t.

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 42
Alimentation 4-7ppm
BROYAGE

CLASSIFICATION

FLOTTATION

Concentré 100-1000ppm

SECHAGE DU CONCENTRE

GRILLAGE

FOUR DE FUSION
O2
CONVERSION

Pâte précieuse à platinoïdes 1400ppm

1. RAFFINAGE ET EXTRACTION METALLURGIQUE DU METAL

Lors du raffinage du Ni, Cu, et Co, les platinoïdes sont séparés en


utilisant les techniques standard de l‘électrolyse (sous-forme des boues
anodiques).
L‘une des méthodes d‘affinage peut être utilisée à cet effet pour la
récupération des métaux précieux. Les résidus obtenus concentrent les
platinoïdes. Le dernier stade de la production du platine requiert la
séparation et la purification de ce nouveau groupe, pour en extraire ainsi l‘or
et de petites quantités d‘argent. C‘est la partie du processus la plus délicate
et la plus complexe combinant l‘extraction par solvant, la distillation et des
techniques d‘échanges d‘ions. Finalement les métaux solubles, qui se
dissolvent dans l‘acide chlorhydrique et le gaz chloré sont obtenus : en
premier l‘or, puis le palladium, et en dernier lieu, le platine. Les platinoïdes
sont les derniers à être extraits.

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 43
2. BLOC DIAGRAMME DU PROCESS ou EXTRACTION MINIERE,
CONCENTRATION, FUSION ET CONVERSION

Scorie

Minerais extrait Broyage Repulpage et Flottation Séchage et


classification fusion F.Elect

Fe, S
Conversion

. Boues anodiques Métaux coulés


Pâtes à platinoïdes Raffinage Electrolytique s/f anodes AS

Cu
Ni
Co
A la raffinerie des métaux primaires Cu, Ni ou cobalt sont séparées des
boues anodiques contenant la pâte à platinoïdes en utilisant les techniques
standards d‘électrolyse. Le dernier stade de la production du platine
requiert la séparation et la purification de ce nouveau groupe, pour en
extraire ainsi l‘or et de petites quantités d‘argent.
Deux voies peuvent être utilisées pour la séparation et la purification jusqu‘à
l‘obtention du métal précieux :

1° La voie humide consistant en une digestion-purification pour élimination


des métaux communs en choisissant un solvant adéquat combinant ensuite
l‘extraction par solvant, la distillation et la méthode d‘échange d‘ions.
Finalement, les métaux solubles, qui se dissolvent dans l‘acide chlorhydrique
et le gaz chloré sont obtenus : en premier l‘or, puis le palladium, et en
dernier lieu le platine.

2° Fusion des résidus suivie de la méthode par double électrolyse selon la


nature des boues anodiques et de la pâte à platinoïdes (teneur Au et Ag).

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 44
cells W.W
Séparation et purification par Platinoïdes insolubles Fe 2+
échange d’ions

Au 3+------Au
Coulée AS (Ag, Au, Pt, Pd
Métaux solubles
Au, Pt, Pd
Au
E. raffinage Filtration

NH4Cl Précipitation Pt et Pd

Filtrat, Fe3+, Fe2+ Filtration

Cl2
Calcination
NH3

Eau régale Lixiviation

C2H5OH Pd 4+ --Pd 2+

Eponge Pt Calcination Précipitation Pt

Cl2 Pd 2+-Pd4+

Eponge Pd calcination Précipitation Pd

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 45
CHAPITRE V : METALLURGIE DU PALLADIUM

V.1 GISEMENT

Le palladium Pd provient de la mine de platine. C‘est un métal précieux


très rare et blanc se rapprochant du Pt. Dans la nature, on le trouve
généralement en tant que platinoïde (Au, Ag, Pt, Pd…), liés aussi à
d‘autres métaux tels que l‘or , le nickel et le cuivre (platine Pt, palladium
Pd, Ruthenium Ru, Rhodium Rh, osmium Os et Iridium Ir. Le palladium
est considéré comme élément natif bien qu‘il ne soit jamais pur à 100%.

V.2 PROPRIETES PHYSIQUES

Le Pd est un métal moins dense et moins malléable de tous les


platinoïdes.
Il possède une teinte blanche argentée et ne ternit pas au contact de l‘air,
quand il est chauffé, il devient mou et malléable.

V.3 PROPRIETES CHIMIQUES

Nombre atomique : 46 Dureté : 41


Masse atomique : 106,42 Densité : 12,02g/cm3
T°éb : 3140°C T°f : 1554°C
Cristallise sous forme cubique face centrée
Il résiste à la corrosion et à l‘oxydation mais cependant il est sensible
aux attaques des acides nitriques et sulfuriques, à cause de sa capacité à
absorber plus de 900 fois son volume un hydrogène à T° ambiante, on le
surnomme « éponge stupéfiante »

L‘H2 diffuse facilement à travers le Pd chauffé et ceci fourni un instrument


de purification de l‘air, il est également utilisé comme catalyseur dans les
réactions d‘hydrogénation et de déshydrogénation.

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 46
Diagramme E-pH du Pd

Ce diagramme n'est valable qu'en absence de substances pouvant former


avec le palladium des complexes solubles ou des sels insolubles.
G. Chariot [3] signale que, à la valence + 2, le palladium forme des
complexes très stables avec l'ammoniaque, les cyanures, les nitrites, etc.; il
forme, comme sels peu solubles, notamment l'iodure PdI2, le sulfure PdS, le
cyanure Pd (CN)2, l'acétylure PdC2, et un composé avec la diméthylglyoxime.

V.3.1 Stabilité et corrosion du palladium.

Le palladium se présente comme un métal très noble, son domaine de


stabilité thermodynamique recouvrant la plus grande partie du domaine de
stabilité de l'eau. De même que les autres métaux du groupe du platine, il
existe dans la nature à l'état natif. Le palladium métallique est
thermodynamiquement stable en présence de solutions aqueuses de tout pH
exemptes d'oxydants énergiques, de réducteurs et de substances
complexantes. En effet, le palladium n'est nullement attaqué par l'eau,
même à haute température; il ne se ternit pas s'il est exposé à l'air humide.
Les solutions d'acides'non oxydants (acides acétique, fluorhydrique,
oxalique, sulfurique) sont sans action sur lui à température ordinaire.

Comme l'indique la figure, le palladium est dissous par les solutions très
acides fortement oxydantes : l'acide chlorhydrique, qui ne l'attaque
pratiquement pas en absence d'oxydants, l'attaque légèrement en présence
d'oxygène, plus rapidement s'il renferme du chlore, et très rapidement s'il est

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 47
en mélange avec de l'acide nitrique; il se forme dans ces trois cas de l'acide
palladochlorhydrique brun-rouge; l'eau régale est le meilleur dissolvant du
palladium. L'acide nitrique dilué ne l'attaque que lentement; l'acide nitrique
plus concentré, de densité atteignant 1,33 le corrode assez rapidement,
surtout s'il renferme des produits nitreux.

Signalons que le palladium résiste parfaitement à l'action des solutions


froides alcalines (KOH, NaOH), même si elles renferment des oxydants; ce
fait n'est pas en harmonie avec les circonstances hypothétiques de formation
de palladites solubles , ce qui peut être dû à la formation éventuelle d'un film
protecteur (PdO ?) plus stable que Pd (OH)2 considéré à cette figure.

Utilisé comme anode électrolytique le palladium peut être corrodé dans


des solutions très acides, sauf lorsque la tension d'électrode présente des
valeurs relativement élevées, pour lesquelles le métal peut se recouvrir de
peroxyde. En fait, une anode en palladium se dissout rapidement dans les
solutions concentrées d'acide chlorhydrique, mais elle ne se dissout que peu
dans les solutions diluées de cet acide. Elle ne se dissout pas en solution 2
M d'acide nitrique ou de nitrate de sodium elle se recouvre d'un revêtement
brun.

Signalons que, lors de la polarisation anodique de palladium en solution


normale de soude caustique (pH = 18,7). Jirsa a noté plusieurs sauts de
potentiel correspondant, d'après lui, à l'oxydation graduelle du métal selon
les stades successifs Pd -> Pd2O -> PdO -> PdO2 -> PdO3, se produisant
respectivement aux tensions + 0,15V, + 0,4V à + 0,5V, +0,95V et + 1,22 V.
Ces résultats ne sont généralement pas en harmonie avec la figure qui peut
être sujette à d'importantes modifications.
En solution alcaline, une anode de palladium se passive en se couvrant
d'une pellicule brune. Par réduction le palladium peut donner lieu à la
formation d'hydrures. Nous avons représenté ces hydrures par la formule
Pd2H qui correspond au corps étudié par Gillespie et Hall [2] et qui serait
l'hydrure de palladium 𝛼. Le palladium est, en présence d'hydrogène,
thermodynamiquement moins stable que son hydrure en lequel il tend à se
transformer. Aux tensions inférieures à celles indiquées par la ligne (1), il
existe donc un domaine de passivation cathodique du palladium. Utilisé
comme cathode électrolytique le palladium se comporte généralement de
manière particulière à cause de son très grand pouvoir dissolvant vis-à-vis
de l'hydrogène, dont il peut capter jusqu'à 35o fois son volume à
température ordinaire et jusqu'à 650 fois son volume à 100°C; de ce fait, on
n'observe généralement pas de dégagement gazeux au début de l'électrolyse.
L'absorption d'hydrogène par le palladium est accompagnée d'un
changement de la structure cristalline du métal, dû probablement à la

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 48
formation, non seulement de solutions solides 𝛼 et 𝛽, mais aussi d'un
hydrure Pd2H (ou Pd4H2)

V.3.2. Électrodéposition du palladium « palladiage électrolytique »

Il résulte de la figure que le palladium peut être très aisément obtenu sous
forme métallique par réduction de ses solutions. Cette réduction peut être
réalisée chimiquement par traitement de solutions de sels palladeux
(chlorure PdCl2) par l'hydrogène, par des métaux (magnésium, zinc, fer,
mercure), par des composés inorganiques (sels ferreux, acides sulfureux et
phosphoreux, oxyde de carbone, hydrogène phosphore) et par des
substances organiques (méthane, éthylène, formol, acide formique,
hydrazine, hydroxylamine). L'électrodéposition de palladium peut être
réalisée aisément sur la plupart des métaux usuels; le dépôt de palladium
ainsi formé peut protéger ces métaux contre la corrosion s'il n'est pas
poreux. L'expérience montre que le palladiage électrolytique conduit aux
meilleurs résultats si on l'applique à des matériaux de base en argent, en
cuivre ou en nickel, c'est-à-dire à des métaux relativement nobles sur
lesquels la déposition de palladium peut être réalisée sans aucune formation
d'hydrogène. Les objets en fer, acier, étain, etc., sont donc utilement cuivrés
ou nickelés préalablement au palladiage.

V.3.4. Électrode de palladium pour la mesure du pH.

Le palladium présente une surtension d'hydrogène particulièrement faible :


la réaction H2 = 2H+ + 2e~ s'accomplit sur ce métal de manière
pratiquement réversible, plus réversible encore que sur le platine; de ce fait,
le palladium peut, comme c'est le cas pour le platine, être utilisé pour la
confection d'électrodes à hydrogène pour la mesure du pH. La solubilité
considérable de l'hydrogène dans le palladium a pour résultat que des
électrodes en palladium préalablement saturées en hydrogène peuvent être
utilisées pour la mesure du pH sans qu'il y ait lieu, comme c'est le cas pour
le platine, de faire circuler en permanence autour d'elles un courant
d'hydrogène; leur tension conserve pendant de longues durées la valeur
d'équilibre correspondant à la pression sous laquelle elles opèrent.

V.3.5. Quelques composés du palladium

3.5.1 Stabilité de l'oxyde et de l'hydroxyde palladeux.

L'hydroxyde palladeux Pd (OH)2 (ou PdO. H2O), qui peut être obtenu par
précipitation d'un sel palladeux (nitrate, chlorure) par un hydroxyde alcalin
ou par hydrolyse d'une solution légèrement acide de sel palladeux, apparaît
comme légèrement soluble dans les acides (avec formation d'ions palladeux)
et dans les alcalis.

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 49
Signalons que la solubilité du Pd (OH)2 dépend fortement de son état
d'hydratation et est d'autant plus grande que Pd (OH)2 est plus hydraté :
fraîchement précipité à froid, il est facilement soluble dans les acides dilués
et dans les acides faibles (acide acétique); le produit séché au bain-marie est
insoluble dans l'acide acétique et presque insoluble dans les acides nitrique
et sulfurique. Cette même influence de l'état d'hydratation se manifeste sur
la solubilité dans les solutions d'hydroxydes alcalins. PdO anhydre, qui ne
peut être obtenu que difficilement par déshydratation de Pd (OH)2 vers 750 à
800°C, est insoluble dans les acides même à l‘ébullition, ce qui n'est pas
conforme aux valeurs d'enthalpies libres admises au paragraphe précédent,
selon lesquelles PdO serait plus soluble que Pd (OH)2. Il est donc probable
que la valeur de l'enthalpie libre de formation de l'oxyde palladeux anhydre
est inférieure à celle qui a été admise pour la présente étude (—14 400 cal.).
Comme l'indique la figure, l'hydroxyde palladeux est stable en présence
d'eau. Il est aisément réductible à froid en palladium métallique, notamment
par l'acide formique, par l'acide acétique, par l'eau oxygénée, par
l'hydrogène; dans ce dernier cas, la réduction est très vive et se manifeste
avec incandescence.

3.5.2 Stabilité de l'hydroxyde palladique.

L'hydroxyde palladique Pd (OH)4 (ou PdO2. 2H2O) peut être obtenu par
oxydation chimique (par l'ozone) ou électrolytique de solutions de sels
palladeux (nitrate, chlorure, sulfate). Comme l'indique la figure , Pd (OH)4 est
un oxydant énergique, instable à l'air où il se décompose avec dégagement
d'oxygène; plus énergiquement que Pd (OH)2, il est réduit par l'hydrogène,
par lés acides organiques, par l'eau oxygénée. Fraîchement précipité, il se
dissout avec réduction en ions palladeux Pd++ en présence de solutions
d'acide chlorhydrique, qu'il oxyde partiellement en chlore; les acides nitrique
et sulfurique le dissolvent également à la température ordinaire. Même
lorsqu'il est fraîchement précipité, Pd (OH)4 est insoluble dans les solutions
diluées de NaOH; il est soluble dans une solution 10 N de KOH, ce qui peut
indiquer l'existence de palladates solubles représentés à la figure par le
symbole PdO32-.

3.5.3 Stabilité du peroxyde de palladium.

L'oxyde « perpalladique » PdO3 ou anhydride palladique, très oxydant et très


instable, se formerait, selon Jirsa , par polarisation anodique de palladium
en solution de KOH IN à + 1,22 V.

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 50
V.4 USAGES

Il est plus utilisé en industries :


a) Industrie chimique :
Electrode de mesure de pH
Catalyseur dans les réactions d‘hydrogénation
Catalyseur pour l‘obtention des acides ou dans la fabrication
des fibres synthétiques
Fabrication des fertilisants et engrais artificiels

b) En joaillerie

Fabrication des montres et bracelets à grande valeur

c) Dans le secteur dentaire

Le Pd est largement utilisé dans les alliages dentaires

d) Dans le secteur électrique et électronique

Le Pd est utilisé pour la fabrication des condensateurs


multicouches en céramiques.
Fabrication de composants électriques pour les téléphones
cellulaires, les ordinateurs personnels et agenda
électroniques.

e) Dans l’usage des pots catalytiques

Pour éviter ou réduire les émanations des gaz polluants,


d‘hydrocarbures, d‘oxyde de carbone, d‘oxyde d‘azote et des
particules
Les pots catalytiques transformes la plus part des émissions
gazeuses en anhydride carbonique, en azote ou en vapeur
d‘eau

V.5 EXTRACTION METALLURGIQUE ET CONCENTRATION

Plus souvent minerai sous forme de sulfure, utilisant une grande


main d‘œuvre humaine car le filon à une faible teneur de 4 à 7 g/t.
L‘extraction métallurgique de ce métal se fait suivant les deux
procédés décrits dans le chapitre du platine (pages 38 et 39).

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 51
CHAPITRE VI : METALLURGIE DE L’IRIDIUM

VI.1 Généralités

L'iridium est un métal dont la découverte a été faite par Descotlis en 1803 à
Londres, Angleterre, en même temps que l'osmium dans les résidus de la
dissolution du platine dans de l'eau régale, et dont les propriétés ont été
étudiées par Fourcroy et Vauquclin. Son nom vient du latin iris signifiant
« arc-en-ciel », à cause de ses sels qui sont très colorés.

 ETAT NATUREL

L‘iridium ne se rencontre que dans le minerai de platine ; il y existe


sous deux états : associé au minerai même du platine et à l‘état d‘osmiure
d’iridium sous forme des grains isolés très durs. Le minerai de platine de
Nischne-Tagilsk dans l‘Oural est celui qui en contient le plus ; il donne des
teneurs comprises entre 4 à 5 % de son poids en iridium.

L‘osmiure d‘iridium se trouve engager dans le métal fondu ; mais


quand on dissout le culot métallique dans un acide, les grains d‘osmiure
réapparaissent avec leurs propriétés primitives. Il semble que ce soit ainsi
qu‘existent l‘osmium et l‘iridium dans les grains de minerai de platine.

VI.2 Propriétés physiques

 L'iridium est un métal blanc, d'aspect blanc argenté, mais avec une
légère touche jaunâtre, très dur de dureté 6,5, qui ressemble au
platine, cassant. Du fait de son extrême dureté et son inélasticité, il
est difficile à usiner, mettre en forme ou travailler.
 L‘iridium a une densité très élevée de 22,56: il est le 2e plus dense
élément naturel après l'osmium.

État ordinaire solide


Point de fusion 2 446 °C 1

Point d‘ébullition 4 428 °C 1

Il existe deux isotopes naturels et beaucoup de radioisotopes. Le plus


stable parmi ces derniers est le 192Ir avec une demi-vie de 73,83 jours et
d'une énergie moyenne de 380 KeV. L'isotope 192Ir est utilisé en
curiethérapie (traitement du cancer de col de l‘utérus). Il se désintègre en
192Pt tandis que la plupart des autres se désintègrent en osmium.

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 52
N.B. L'iridium sous sa forme métallique n‘est généralement pas toxique du
fait de sa non-réactivité chimique, mais ses composés doivent être
considérés comme hautement toxiques.

VI.3 Propriétés chimiques

L'iridium est un élément chimique de symbole Ir et de numéro


atomique 77. C'est un métal de transition de la famille des métaux du
groupe du platine.
L'iridium est le métal connu le plus résistant à la corrosion.
Il ne peut être attaqué par aucun acide ni même par l'eau régale, mais
peut l'être par des sels en fusion, tels que le chlorure de sodium (NaCl)
et le cyanure de sodium (NaCN).

Propriétés atomiques
Masse atomique 192,217 ± 0,003 u 1

Rayon atomique 135 pm (180 pm)


Rayon de covalence 1,41 ± 0,06 Å 3
Configuration électronique [Xe] 4f14 5d7 6s2
Électrons par niveau 2, 8, 18, 32, 15, 2
d‘énergie
État(s) d‘oxydation 2, 3, 4, 6
Oxyde basique
Structure cristalline Cubique à faces
centrées

ACTION DE L’AIR, DES OXYDES, ET DES HYDRATES

L‘iridium calciné est inaltérable à l‘air, soit à froid soit à chaud. Seul
l‘iridium réduit à une douce chaleur par l‘hydrogène ou le chlore subit
l‘action de l‘air en s‘oxydant d‘une manière sensible, lorsqu‘on le fait rougir.

L‘iridium, en s‘unissant à l‘oxygène forme, d‘après M. Bertelius, quatre


oxydes qui sont :

- Un protoxyde : IrO ;
- Un sesquioxyde : Ir2O3 ;
- Un dioxyde : IrO2 ;
- Un trioxyde : IrO3.

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 53
1. Le protoxyde d’iridium

Pour l‘avoir, il faut faire digérer avec une dissolution concentrée


d‘hydrate de potasse, le protoxyde qui se forme lorsqu‘on chauffe l‘iridium en
milieu du chlore. Presque tout l‘oxyde se rassemble en poudre noire : une
petite partie seulement reste dans la liqueur et la colore en pourpre et
quelquefois en bleu pur. Il est vrai que l‘oxyde, même après avoir été lavé,
retient un peu d‘alcali, mais il suffit de le mettre en contact avec un acide
pour le purifier.

Le protoxyde d‘iridium s‘unit très bien à l‘eau. C‘est en cet état de


combinaison qu‘il se précipite de la dissolution de proto-chlorure d‘iridium et
de potassium ou de sodium, à laquelle on ajoute du carbonate de potasse ou
de sodium. Un excès de carbonate rédissout l‘hydrate et donne à la
dissolution une teinte jaune verdâtre. L‘hydrate de protoxyde est gris-
verdâtre, très volumineux au moment de sa précipitation, il n‘abandonne son
oxygène que bien au-dessus du rouge naissant. Il se dissout dans les acides,
amis cesse d‘y être soluble aussitôt qu‘il est déshydraté.

2. Le sesquioxyde d’iridium

Le sesquioxyde anhydre est noir comme le protoxyde. Il résiste au


degré de chaleur du rouge naissant ; mais il laisse dégager tout son oxygène
au degré de chaleur qui fait entrer l‘argent en fusion. Le gaz hydrogène le
réduit de même que l‘oxyde d‘osmium à la température ordinaire. Chauffé
légèrement avec le charbon, le phosphore, le soufre, …, il détone violemment.
Les acides sont sans action sur lui. Il s‘unit au contraire avec les bases sali
gables.
Le sesquioxyde se forme plus facilement qu‘aucun autre oxyde
d‘iridium. C‘est en effet là ce degré d‘oxydation que l‘iridium se trouve porté
en calcinant ce métal, soit avec le contact de l‘air, soit avec le contact de l‘ air
et de l‘hydrate de potasse, soit avec l‘azotate de potasse, dans ces deux
derniers cas, l‘alcali entre en combinaison avec l‘oxyde, et le composé soluble
dans l‘eau froide ou tiède se détruit presque entièrement, en étendant d‘eau
la dissolution ou en la faisant bouillir : l‘oxyde se précipite. Toutefois le
meilleur moyen de l‘obtenir est de mêler une partie de chlorure double
d‘iridium sesqui-chloré et de potassium proto-chloré avec deux parties de
carbonate de potasse ; et de là résulte du chlorure de potassium, du
sesquioxyde d‘iridium et du gaz carbonique. Le chlorure alcalin est ensuite
dissous dans l‘eau et l‘oxyde d‘iridium devient libre : on enlève par un acide
la petite quantité d‘alcali qu‘il retient.
Le sesquioxyde peut s‘unir à l‘eau comme le protoxyde et former un
hydrate ; c‘est en décomposant par une dissolution de potasse ou de soude

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 54
la dissolution de sesqui-chlorure d‘iridium ou de chlorure double d‘iridium
sesqui-chloré et de potassium ou de sodium proto-chloré qu‘on obtient cet
hydrate ; il se précipite en flacons bruns, volumineux, qui contiennent
toujours de l‘alcali, même après avoir été lavé à grande eau, et qui se
dissolvent dans les acides en formant des sels bruns si foncés que la
dissolution, ressemble à un mélange d‘eau et de sang veineux.

Lorsque, au lieu du potasse ou de soude, on emploi de l‘ammoniac


pour précipiter le sesquioxyde des chlorures d‘iridium, l‘oxyde retient
également de l‘alcali ; mais alors desséché et chauffé, il se décompose tout à
coup avec une forte secousse, qui lance au loin la matière et qui est un signe
d‘une réaction subite entre les éléments : l‘iridium de l‘ammoniure devient
libre.

3. Le dioxyde d’iridium

Il n‘a pu encore être obtenu pur. Cependant il forme les acides des
oxydes sels qui ne sont pas précipités par les alcalis. A la vérité, le chlorure
double d‘iridium di-chloré et de potassium laisse déposer un oxyde noir,
lorsqu‘on le fait bouillir en dissolution avec le carbonate de potasse ; mais
l‘oxyde n‘est, selon M. Berzelius, que du sesquioxyde. La décomposition a
lieu avec effervescence.

4. Le trioxyde d’iridium

Il en est du trioxyde comme du bioxyde ; on ne le connaît que combiné


à d‘autres corps. Il s‘obtient en faisant chauffer doucement une dissolution
de chlorure double d‘iridium tri-chloré et de potassium ou sodium proto-
chloré avec du carbonate de potasse ou de soude, lui-même en dis solution ;
il se précipite en gelée d‘un jaune brunâtre ou verdâtre qui renferme
précisément assez de base alcaline, pour que dissous dans l‘acide
chlorhydrique , il produise un double chlorure, jaune à l‘état liquide, rouge à
l‘état solide. D‗ailleurs il reste dans la liqueur filtrée un peu d‘hydrate qui lui
donne une teinte jaunâtre. Cet hydrate a cela de particulier que, desséché, il
se décompose avec décrépitation, lorsqu‘on l‘expose à l‘action du feu ; ce qui
provient de ce que l‘eau et une partie de l‘oxygène s‘en dégagent tout à coup.

5. Oxyde bleu d’iridium

L‘oxyde bleu d‘iridium, admis d‘abord par les chimistes comme un


oxyde particulier, ne parait être qu‘un composé de protoxyde et de

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 55
sesquioxyde. On le prépare en versant de l‘ammoniaque dans une
dissolution de bichlorure d‘iridium et faisant digérer le mélange à une douce
chaleur, jusqu‘à ce que la majeur partie de l‘ammoniaque soit volatilisée : il
se dépose presque tout entier, uni à un peu d‘alcali qui lui donne la
propriété de décrépiter, et quelquefois même de détoner par la chaleur. Il se
dissout dans les acides, surtout dans l‘acide chlorhydrique, qu‘il colore en
beau bleu.

ACTION DES OXYDES ET DES ACIDES SUR L’IRIDIUM

 Hydrate de potasse, de soude

Lorsqu‘on les chauffe fortement avec l‘iridium, sous l‘influence de l‘air, il se


produit un composé de sesquioxyde et d‘alcali. Ce composé que l‘on obtient
plus facilement en calcinant l‘iridium avec l‘azotate de potasse est soluble
dans une petite quantité d‘eau froide ou tiède ; mais la majeure partie de
l‘oxyde se précipite, soit en faisant bouillir la dissolution, soit en l‘étendant
d‘eau.

 Acides

L‘iridium fortement calciné n‘est soluble dans aucun acide ; celui qui
provient de l‘oxyde réduit à une douce chaleur par l‘hydrogène, colore d‘une
matière sensible l‘eau régale ; lorsqu‘il es allié au platine ou à un autre
métal, l‘eau régale le dissout beaucoup moins difficilement, ce qui, selon
toute apparence, est dû en partie à ce qu‘il se trouve alors dans un grand
état de division.

COMBINAISON DE L’IRIDIUM AVEC LES METALLOÏDES


ET LES METAUX

Les métalloïdes unis à l‘iridium sont le carbone, le phosphore, le


soufre et le chlore. Les chlorures ne seront étudiés que dans l‘histoire des
sels.

1) Carbure

En plaçant un morceau d‘iridium au milieu de la flamme d‘une lampe


à esprit-de-vin, il se couvre de petites masses noires, semblables à des
tubercules de choux-fleurs, qui sont un véritable carbure d‘iridium. Ce
carbure est sans éclat, noircit et les corps qu‘il touche, brûle comme de
l‘amadou à l‘approche d‘un corps en combustion : aussi est-il nécessaire,
pour le conserver à la sortie de la flamme à esprit-de-vin.

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 56
2) Phosphure

Il parait qu‘en faisant passer du phosphore en vapeur dans un tube


où se trouve de l‘iridium convenablement chauffé, ces deux corps s‘unissent
avec un très faible dégagement de lumière ; que le phosphure n‘es pas saturé
de phosphore, et que calciné jusqu‘au rouge avec le contact de l‘air, il se
transforme en phosphate de protoxyde et en iridium.

3) Sulfures

Il existe autant de sulfures qu‘il y a d‘oxydes. On en peut préparer


aucun directement. C‘est en précipitant par le gaz sulfhydrique les chlorures
correspondants qu‘on les obtient. Le trichlorure n‘est décomposé qu‘à
chaud : c‘est pourquoi il faut le saturer de gaz sulfhydrique, mettre la
dissolution dans un flacon bien fermé et l‘exposer à une température de
60°C. Le sesquioxyde, le dioxyde et le tri-sulfure sont d‘un brun foncé tirant
sur le jaune. Soumis à la distillation, ils sonnent de l‘eau, de l‘acide
sulfureux, du soufre et un sulfure gris, brillant, que le grillage décompose et
transforme en sulfate. Ils se dissolvent dabs le sulfures et sulfhydrates
alcalins, dans la potasse et la soude caustique ou carbonatées, et lorsqu‘on
les précipite ensuite de la liqueur par un acide, ils se dissolvent même dans
l‘eau, à moins qu‘elle ne soit chargée d‘un peu d‘acide ou d‘uns peu de sel.
Aussi, la dissolution aqueuse qui est d‘un rouge foncé laisse-t-elle déposer la
plus grande partie du sulfure qu‘elle contient, par l‘addition d‘une suffisante
quantité d‘acide. L‘acide azotique transforme en sulfates solubles tous les
sulfures d‘iridium préparés par voie humide et qui n‘ont pas été desséchés.

4) Alliages

Ce n‘est qu‘à une très haute température que l‘iridium s‘unit aux
autres métaux. Il forme avec plusieurs de ceux qui sont ductiles des alliages
ductiles eux-mêmes : tel est entre autres alliages d‘iridium et d‘or. Lorsqu‘on
les traites par l‘acide azotique, et que le métal allié à l‘iridium y est soluble,
l‘iridium reste sous forme de poudre ; mais lorsqu‘on le traite par l‘eau
régale, l‘iridium lui-même se dissout en partie ; il se dissoudrait en totalité si
l‘alliage n‘en contenait qu‘une petite quantité.

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 57
VI.4 Usages

Il est utilisé dans les alliages à haute résistance et pouvant


supporter de hautes températures. On le trouve dans la nature en alliage
avec le platine ou l'osmium. Parmi les éléments connus, l'iridium est le plus
résistant à la corrosion. L'iridium est principalement utilisé comme agent
durcissant dans les alliages de platine. Voici d'autres utilisations :

 Dans les creusets et les équipements supportant des hautes


températures,
 Dans les contacts électriques, dont notamment les bougies des
moteurs à allumage commandé,
 En alliage avec l'osmium, dans les pointes de stylo plume et dans les
paliers de boussole.
 Pour traiter la surface des lunettes de ski (ce qui provoque l'effet de
miroir)
 Il est aussi appliqué sur les visières de casques de moto.
 L'iridium est utilisé dans des dispositifs devant supporter de hautes
températures, dans les contacts électriques et comme agent
durcissant du platine.
 Un alliage de 10 % d'iridium et de 90 % de platine a été utilisé comme
matériau pour les étalons du mètre et du kilogramme, conservés par le
Bureau international des poids et mesures à Sèvres, près de Paris,
France.

VI.5 Extraction métallurgique

Le procédé d‘extraction de l‘iridium varie selon qu‘on opère sur


l‘osmiure d‘iridium pur, ou sur l‘osmiure d‘iridium impur que l‘on obtient en
petites paillètes brillantes après le traitement du minerai de platine par l‘eau
régale.

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 58
1er Cas : OSMIURE D’IRIDIUM PUR

Réduction en poudre de l’osmiure d’Ir

Calcination

Séchage K2IrO3, K2OsO3, osmiure


d’Ir non attaqué
HNO3 en
excès
Lixiviation à chaud

H2O But : Dissoudre le nitrate


Dissolution alcalin et le nitrate d’Ir. Le
IrO2 est sous forme du
précipité.
Cl2 OsCl4
OF
Rejet Séparation solide-liquide
Fusion chlorurante
Oxyde d’Ir et
osmiure non attaqué
HCl concentré
Cl2 Chlurure fixe : IrCl4
Lixiviation à chaud

IrCl4 soluble
Refroidissement
Osmiure d’Ir
non attaqué Filtration

(NH4Cl)…………
Chlorhydrate Fusion en présence HCl
Précipitation d’ammoniaque de H2

IrCl4 insoluble et
NH4Cl Ir pur
N2, Cl2, NH3
Calcination

Ir en poudre

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 59
2ème cas : OSMIURE D’IRIDIUM IMPUR

L‘osmiure d‘iridium impur provient de l‘action de l‘eau régale sur le minerai


de platine. Il contient le fer chromé et le fer titané.

Réduction en poudre de l’osmiure d’Ir impur

KNO3
Calcination
Chlorhydrate
d’ammonium
K2IrO3 ; K2OsO3 ; K2CrO4 ; : pour éviter la
K2TiO3 ; FeO ; osmiure non Filtration perte de IrO2
attaqué dans le filtrat

HCl en excès N2, Cl2


H2OsO3 Calcination

Lixiviation à chaud
IrO2 ; Pt ; Rh2O3 ;
PdO2 ; OsO2 Eau régale :
3HCl+1HNO3
Les: chlorures
Rejet CrCl3, TiClde
3, Fe, Cr
KCl ; IrCl4 ; CrCl3 ; Elimination du Pt
et TiFeCl
sont2 solubles. Ceux
de Ir et K sont TiCl4 ; FeCl2 ; H2O ;
insolubles. Osmiure non attaqué
OF Rejet (filtrat)
Séparation S/L
riche en Pt4+
OF UF vers usine Pt
Séparation solide-liquide
Filtration
UF Alcool
Filtrat Gâteau : Rh2O3 ; PdO2 ;
Filtration + Lavage OsO2 ; IrO2
KHSO4
Gâteau : KCl + IrCl4
Na2CO3
CO2 Fusion en vase
en excès
clos
Fusion
IrO2

Fusion en vase
IrO2, NaCl, KCl, clos OsCl4

Fusion chlorurante
Dissolution
H2 HCl

OF Fusion
UF
Rejet : Na+, K+, Cl- Séparation solide-liquide
Métallurgie des métaux précieux G3 CMA
Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 60
Ir
CHAPITRE VII : METALLURGIE DE L’OSMIUM

VII.1 Généralités

L'osmium est un métal dont la découverte a été faite par Descotlis en 1803 à
Londres, Angleterre, en même temps que l'iridium dans les résidus de la
dissolution du platine dans de l'eau régale.

 ETAT NATUREL

L‘osmium ne se rencontre que dans le minerai de platine ; il y existe sous


deux états : associé au minerai même du platine et à l‘état d‘osmiure
d’iridium.
L'érosion des sols est une faible source (pour partie naturelle et pour partie
anthropique) d'osmium dans l'air. On en trouve aussi dans le minerai de
nickel et mélangé à d'autres métaux de la famille des platines, par exemple
à Sudbury, dans l'Ontario. La quantité de ces métaux trouvée dans ces
minerais est faible, mais le grand volume de minerai rend son exploitation
économiquement rentable.

L‘osmiure d‘iridium se trouve engager dans le métal fondu ; mais quand on


dissout le culot métallique dans un acide, les grains d‘osmiure
réapparaissent avec leurs propriétés primitives. Il semble que ce soit ainsi
qu‘existent l‘osmium et l‘iridium dans les grains de minerai de platine.

VII.2 Propriétés physiques

 L‘osmium pur sous sa forme métallique est extrêmement dense,


cassant, dur (sa dureté 7). Il se présente sous la forme d'un métal gris
bleuté et brillant. C'est un métal de transition appartenant aux
métaux du groupe du platine.
 L‘osmium a une densité très élevée de 22,61 en fait l'élément naturel
le plus dense, devançant de peu l'iridium.
 Enfin, ce métal a la plus haute température de fusion et la plus faible
pression de vapeur des métaux du groupe du platine.

État ordinaire solide


Point de fusion 3033 °C
Point d‘ébullition 5012 °C

L'osmium a sept isotopes naturels, dont cinq sont stables : le 187Os, le 188Os,
le 189Os, le 190Os et le 192Os (le plus courant). Le 184Os et le 186Os ont des

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 61
demi-vies extrêmement longues et peuvent être considérés comme stables
également.

Le 187Os est le fils du rhénium-187 (demi-vie 4,56x1010 années).

VII.3 Propriétés chimiques

L‘osmium est l'élément chimique du tableau périodique dont le symbole est


Os et le numéro atomique 76. C'est un métal de transition de la famille des
métaux du groupe du platine.

Ses états d'oxydation sont le plus souvent +4 et +3, mais les états allant de
+1 à +8 ont été observés.

Lorsque de l'osmium est exposé sous forme de poudre à l'air, il s'oxyde en


tétra oxyde d'osmium qui se sublime à température ambiante. Cela donne
un gaz extrêmement toxique et à l'odeur particulière. En fait, ceci explique le
nom de l'élément venant du grec osme qui signifie « odeur ».

Propriétés atomiques
Masse atomique 190,23 u 1
Rayon atomique 130 pm (185 pm)
Rayon de covalence 1,44 ± 0,04 Å 2
Configuration électronique [Xe]4f14 5d6 6s2
Électrons par niveau d‘énergie 2, 8, 18, 32, 14, 2
État(s) d‘oxydation ± 0,7
Oxyde acide
Structure cristalline Hexagonal compact

ACTION DE L’AIR, DES OXYDES

La poudre d'osmium est plus facile à obtenir, mais celle-ci forme au


contact de l'air du tétra oxyde d'osmium OsO4, un agent oxydant
puissant et très toxique.

L'osmium est une impureté faiblement présente dans les platinoïdes


catalytiques ; à raison de 600 à 700 ppm pour les pots catalytiques
anciens et beaucoup moins probablement pour les nouveaux
modèles. Un faible pourcentage de cet osmium est perdu sous forme
particulaire (expulsé avec les gaz d'échappement, déposé sur les
routes et éventuellement lessivé par les pluies). Une autre partie,
probablement de loin la plus importante et la plus préoccupante est
Métallurgie des métaux précieux G3 CMA
Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 62
perdue sous forme gazeuse. En effet, en laboratoire, la volatilité de
l'osmium sous forme de Tétra oxyde d'osmium (OsO4(g>) se montre
élevée ; assez pour que près de 95 % de l'Osmium des pots
catalytiques soit vaporisé et dispersé dans l'air.

Cet osmium n'est pas biodégradable, et s'ajoute à celui provenant des


rares autres sources anthropiques déjà inventoriées et on en trouve
déjà des quantités significatives dans les eaux et sédiments.

C'est une molécule très réactive (hyper oxydant), on suppose que sa


forme vapeur (la plus toxique) a une relativement faible durée de vie.

VII.4 Usages

Il est utilisé dans les alliages à haute résistance et pouvant supporter


de hautes températures. On le trouve dans la nature en alliage avec le
platine ou l'osmium.

Les alliages d'osmium sont employés notamment dans les pointes de


stylo plume, les contacts électriques et dans d'autres applications où sa
dureté et sa résistance extrêmes sont requises.

À cause de l'extrême toxicité de son oxyde, l'osmium est rarement


utilisé dans son état pur mais sous forme d'alliage avec d'autres métaux.
Ceux-ci sont très durs et, avec les autres métaux du groupe du platine, sont
employés dans les pointes de stylos plume, les aiguilles de phonographe, les
pivots d'instruments et les contacts électriques. L'osmium est aussi utilisé
en alliage avec le fer pour la fabrication de robots, tels que des "bending
units" (dont certains contiennent aussi du nickel).

L'alliage de 10 % d'osmium et de 90 % de platine est utilisé pour les


implants chirurgicaux comme les stimulateurs cardiaques et les
remplacements de valves cardiaques.

Le tétra oxyde d'osmium a été utilisé entre autres dans la détection des
empreintes digitales. Il sert aussi de catalyseur en chimie organique.

Le couple isotopique Re187/Os187 a été utilisé par l'équipe de C.-J. Allègre


dans les années 1970 pour dater l'âge de l'agrégation de la terre à
4,6 milliards d'années.

Le rapport187Os/186Os, comme le rapport 187Re/187Os, a été intensément


utilisé pour dater des terrains ou des roches météoritiques. Toutefois,
l'application la plus notable de l'osmium dans la datation a été en
conjonction avec l'iridium pour analyser la couche de quartz choqué de la
limite K-T qui marque l'extinction des dinosaures il y a 65 millions d'années.

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 63
Les combinaisons avec l‘osmium sont mises à profit pour fabriquer des
pointes et des pivots. On l'utilise pour des filaments d'ampoules électriques.
Il entre dans la composition d'alliages résistants à de hautes températures
et à de fortes pressions.

L'oxyde d‘osmium est un puissant colorant souvent utilisé dans la


microscopie électronique en transmission (MET) pour donner du contraste à
l'image. De la même manière, il peut colorer la cornée humaine, ce qui
entraîne la cécité, lorsque les précautions nécessaires ne sont pas observées.

En synthèse organique, il est parfois utilisé pour oxyder les alcènes en diols,
à l'instar du permanganate de potassium, utilisé dilué et à froid. Il est
notamment impliqué dans la réaction catalytique appelée di hydroxylation de
Sharpless, du chimiste Karl Barry Sharpless, prix Nobel de chimie 2001.

En biologie cellulaire, le tétra oxyde d'osmium est également utilisé pour


colorer les saccules de la partie cis de l'appareil de Golgi.

Il est aussi utilisé en histologie comme fixateur.

Pour la plupart, de l‘osmium est utilisé pour durcir les alliages de platine
pour les contacts électriques, filaments et autres utilisations.

VII.5 Extraction métallurgique de l’osmium

Le procédé d‘extraction de l‘iridium varie selon qu‘on opère sur


l‘osmiure d‘iridium pur, ou sur l‘osmiure d‘iridium impur que l‘on obtient en
petites paillètes brillantes après le traitement du minerai de platine par l‘eau
régale.

Nous avons deux types d‘extraction des minerais d‘osmium:

a) Extraction par l’acide chlorhydrique

Pour extraire l‘osmium des grains osmiure d‘iridium, qui se trouve


mêlés aux minerais de platine, il faut commence par le brise avec un
marteaux d‘acier sur une forte plaque en acier, puis le réduire en poudre
très fine dans mortier de memo nature. La poudre est mise ensuite en
digestion avec l‘acide chlorhydrique, pendant quelques heures enfin de
dissoudre les fers dont elle se charge dans la trituration ; on la sèche puis on
la chauffe pour avoir l osmium en poudre.

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 64
Minerai de Pt

Broyage

Réduction
en poudre

HCl

Lixiviation

Séchage

chauffage

Osmium en poudre

b. Extraction par l’azotate de potasse

La poudre obtenue par broyage de minerai de Pt est mélangée avec un


poids d‘azotate de potasse de même poids que le minerai ; on introduit le
mélangé dans une petite cornue de porcelaine et l‘on y adapte un long tube
de verre, légèrement courbe et entoure de glace et de sel. La cornue étant
placée dans fourneau à réverbère est chauffée doucement, et le feu est
continu ainsi jusqu‘ à ce que la chaleur soit au rouge blanc et qui ne se
dégage plein de gaz. Dans cette opération, l‘azotate de potasse est
décomposé, son oxygène s‘unit à l‘iridium et l‘osmium ; il en résulte un
osmiate et un iridiate de potasse qui reste dans la cornue, un sublime
d‘acide osmique qui se condense dans la tube, le chlorure du bioxyde d‘azote
qui se dégage. Lorsqu‘ il ne se dégage plus de gaz et que l‘appareil est
refroidi, on dissout dans l‘eau iosmiate et iridiate de potasse qui restent dans
la cornue de porcelaine, on les introduit avec un petit excès de HCl dans une
cornue de verre dont le col communique avec un récipient, et l‘on distille peu

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 65
à peu la plus grande partie de la liqueur. L‘acide osmique se vaporise avec
l‘eau et lui donne une odeur si forte et désagréable, qu‘il est impossible de la
supporter une part, on dissout également dans l‘eau d‘acide osmique qui
s‘est condensé dans le long de tube de verre, adaptée à la cornue de
porcelaine ; on réunit la dissolution dans un flacon, on les acidifie dans par
de HCl et même temps on ajoute du mercure: après quoi le flacon est
boucher et exposer pendant plusieurs jours à une température de 40 degré.
Par ce moyen l‘acide osmique se réduit peu à peu ; il se forme tout à la foi de
l‘eau, du protochlorure de mercure insoluble et un amalgame pulvérulent
d‘osmium, dont une petite partie se dissout dans le Hg. Enfin, après avoir
lavé le dépôt et l‘avoir séché, on le chauffe dans une cornue de manière à
volatiliser tout le Hg et tous les protochlorures de Hg. L‘osmium reste en
poudre noir et terne.

VII.6 Problèmes de l’osmium

La poudre d'osmium est plus facile à obtenir, mais celle-ci forme au contact
de l'air du tétra oxyde d'osmium OsO4, un agent oxydant puissant et très
toxique. Le tétra oxyde d'osmium est extrêmement toxique. Des
concentrations dans l'air de 10−7 g/m3 peuvent causer la congestion des
poumons et des dommages sur la peau et aux yeux.

L'osmium fait partie des déchets à risques ou produits susceptibles de faire


l'objet d'un trafic illicite. À titre d'exemple : en août 2000, six trafiquants ont
été arrêtées à Istanbul en possession de 64 tubes de verre contenant de
l'osmium 187 (utilisé dans le domaine nucléaire).

Ces métaux circulent de manière aéroportée, jusque dans les glaces de


l'Arctique et dans l'air des grandes villes.

Cet oxyde est extrêmement toxique, même en très faible quantité, et doit être
manipulé avec d'importantes précautions. En particulier, l'inhalation même
à des concentrations trop faibles pour en percevoir l'odeur peut entraîner des
œdèmes aux poumons, et causer la mort. Des symptômes détectables ne
peuvent apparaître que plusieurs heures après l'exposition.

Le 6 avril 2004, l'agence de presse américaine ABC News rapportait que les
services secrets britanniques auraient déjoué une attaque terroriste
impliquant une bombe au tétra oxyde d'osmium.

Il y a des dangers associés à la manipulation d‘osmium, car il émet un oxyde


toxique qui peut provoquer des lésions cutanées et oculaires ainsi que la
congestion du poumon.

L'érosion des sols est une faible source (pour partie naturelle et pour partie
anthropique) d'osmium dans l'air qu'en usage normal, près de 100 % de
l'osmium présent dans le catalyseur pourrait être perdu dans l'air.

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 66
Une étude isotopique récente a montré que cette contamination était déjà
largement planétaire pour les neiges et eaux de pluies, mais aussi des eaux
marines superficielles par de l'osmium anthropogénique.

En effet, en laboratoire, la volatilité de l'osmium sous forme de tétra oxyde


d'osmium (OsO4(g>) se montre élevée ; assez pour que près de 95 % de
l'osmium des pots catalytiques soit vaporisé et dispersé dans l'air, faisant
des automobiles contemporaines (des années 2000-2009) la première source
majeure et planétaire de pollution en Osmium non radiogénique.

La quantité de ces métaux trouvée dans ces minerais est faible, mais le
grand volume de minerai rend son exploitation économiquement rentable.

Cet osmium n'est pas biodégradable, et s'ajoute à celui provenant des rares
autres sources anthropiques déjà inventoriées et on en trouve déjà des
quantités significatives dans les eaux et sédiments.

Métallurgie des métaux précieux G3 CMA


Par l’Ir PATRICK KASHALA Mpanga Page 67

Vous aimerez peut-être aussi