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« Toute vérité franchit trois étapes: d’abord, elle est


ridiculisée, ensuite, elle subit une forte opposition, puis elle
est considérée comme ayant toujours été une évidence »
Arthur Schopenhauer

Pr. Dorra Kammoun


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« Toute vérité franchit trois étapes: d’abord, elle est


ridiculisée, ensuite, elle subit une forte opposition, puis elle
est considérée comme ayant toujours été une évidence »
Arthur Schopenhauer

Pr. Dorra Kammoun


3 Propriétés mécaniques requises par la norme NF EN ISO 22674

Limite conventionnelle pour un Allongement à la Module de


Type allongement non proportionnel de rupture (%) Young (GPa)
0,2% Rp0,2 (MPa) minimum minimum minimum
0 - - -
1 80 18 -
2 180 10 -
3 270 5 -
4 360 2 -
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500 2 150
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Les spécifications de l'American Dental
Association (ADA)
o "high noble" : comprenant un taux de métaux nobles supérieur ou égal à
60% (en poids) dont un minimum de 40% d'or (Type 1)
o "noble" : comprenant un taux de métaux nobles supérieur ou égal à 25% (en
poids) sans précision pour l'or (Type 2)
o "base métal" : alliages non précieux, comprenant un taux strictement
inférieur à 25% (en poids) de métaux nobles (Type 3)

Il est maintenant indispensable de faire référence à la nouvelle norme NF EN ISO 22674, pour
toutes les restaurations prothétiques, conjointes ou adjointes, à base de métaux communs (ou
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métaux non précieux) ou de métaux nobles.


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Classification récente de l’ADA

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Les spécifications N° 5 de l’ADA
o Type 1: faible résistance – pour les pièces soumises à de très légères contraintes (les
incrustations), 50 < V.H.N. < 90
o Type 2: résistance moyenne – pour les pièces soumises à des contraintes modérées
(inlays et onlays), 90 < V.H.N. < 120
o Type 3: haute résistance – pour les pièces soumises à des contraintes élevées (onlays,
supports coulés minces couronnes complètes, selles, couronnes à facettes épaisses et
prothèses partielles fixes de courte portée), 120 < V.H.N. < 150
o Type 4: très haute résistance – pour les pièces soumises à des contraintes très élevées
et à une section transversale mince (selles, barres, prothèses partielles fixes de longue
portée et partielles amovibles, armatures de prothèses), 150 < V.H.N
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Objectifs du cours

o Préciser les principaux types d’alliage d’or de coulée et donner leurs


utilisations
o Saisir le rôle de chaque métal dans le système d’alliage précieux
o Maîtriser les caractéristiques métallurgiques des alliages précieux et leurs
principales propriétés mécaniques
o Décrire les propriétés spécifiques des alliages précieux en cas de
céramisation et de brasure

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10 Introduction
o L’or se trouve métallique à l’état natif
o L’homme a su maîtriser très tôt sa métallurgie
o La malléabilité de l’or ainsi que son adaptabilité aux contraintes des forces
de mastication facilite son travail
o Son inoxydabilité naturelle en bouche ainsi que sa couleur ont créé les
conditions de son succès dans des implications buccodentaires
L’essor de la prothèse fixée au XXème siècle a donc légitimement entraîné une
augmentation de la consommation d’or à visée odontologique

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Diverses évolutions des techniques métallurgiques, prothétiques et
sociales ont cependant modifié profondément le recours à l’or

o l’élaboration d’alliages de métaux précieux a permis de mieux contrôler les


caractéristiques mécaniques des pièces prothétiques à réaliser
o l’apparition des techniques céramo-métalliques a orienté la demande vers
des alliages spécifiques permettant l’émaillage
o la proposition d’alliages non précieux à base de Nickel, de Chrome et de
Cobalt, a cherché pour des raisons économiques, à limiter l’usage des
métaux précieux

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14 Caractéristiques structurales des alliages précieux
o Un alliage est le produit solide, de caractère métallique, que l’on obtient en fondant
ensemble 2 ou plusieurs métaux, puis en laissant refroidir jusqu’à la T° ambiante le
liquide qui résulte de la fusion
o La plupart des alliages d’or dentaire sont du type à solution solide (les constituants sont
solubles l’un dans l’autre à l’état solide): les atomes se confondent dans un même réseau
spatial donnant une structure homogène ressemblant à celle des métaux purs
o Parfois, les métaux constituants ne sont pas entièrement solubles en toutes proportions
o La composition d’un alliage est donc sa 1ère caractéristique et l’on parle d’un alliage
binaire, ternaire, quaternaire sachant que l’on peut rencontrer des alliages utilisés en
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odontologie comptant jusqu’à 6 métaux composants
15 Alliages précieux
o On parle d’alliage précieux lorsque ses composants sont
principalement des métaux précieux tels que l’or et les
métaux de la ligne du platine, c’est-à-dire le platine, le
palladium, l’iridium, le rhodium, le ruthénium et
l’osmium

o On considère comme alliage d’or haut titre les alliages dont la teneur en or
est supérieure à 75%. Les différents autres composants sont choisis en
fonction de leur rôle spécifique et orientent l’alliage soit vers la coulée
classique, soit vers la technique céramo-métallique
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Or
(Au)

Platine Rhodium
(Pt) (Rd)

Osmium Ruthenium
(Os) (Rt)

Iridium Palladium
Pr. Dorra Kammoun (Ir) (Pd)
18 Alliage précieux
o Les alliages précieux doivent comporter au moins 75% en poids d'or et de platine
(règle de Tamman) pour éviter toute corrosion

o D'autres composants : argent, cuivre, palladium


, zinc... interviennent pour moduler les
propriétés physiques et la teinte de l'alliage

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19 Rôle des différents constituants
o L’or donne sa ductilité à l’alliage, sa résistance à la corrosion et augmente sa
densité
o Le platine augmente la dureté, et la résistance à la corrosion. Il élève le point
de fusion et blanchit l’alliage
o le palladium élève de façon très importante le point de fusion. II augmente la
dureté, la résistance et le durcissement thermique. De plus 5 à 6% de
palladium suffisent à blanchir complètement l’alliage
o L’argent blanchit la couleur de l’alliage, durcit légèrement l’alliage. Il diminue
la résistance au ternissement
o Le cuivre augmente la résistance et la dureté et joue un rôle important dans le
durcissement thermique à condition que sa proportion soit supérieure à 4%.
Il diminue la résistance à la corrosion et peut être à l’origine de discoloration
dans la technique céramo-métallique
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20 Structure
L’or, l’argent, le cuivre, le platine et le palladium sont, d’un
point de vue cristallographique des métaux du type réseau
cubique à faces centrées. Leurs alliages présentent donc des
propriétés directement liées à leur structure: c’est le cas de
la dureté, de la résistance à la traction et de la résistance à la
déformation plastique

Additions mineurs: augmenter la dureté, la T°f ou maîtriser les phénomènes


d’oxydation:
- Ruthénium (0,2%) pour les alliages Au-Pd
- Iridium (0,005%) pour les alliages d’or
 Germination homogène réduisant la taille des grains Pr. Dorra Kammoun
21 Classification
On peut également séparer les alliages selon leur couleur, jaune ou blanche
o Cette information figure systématiquement sur les fiches techniques
o Elle n'est pas significative de la teneur réelle en or de l'alliage
o Elle est donc insuffisante pour évaluer la qualité d'un alliage
o Les spécifications de l'American Dental Association (ADA) classent les alliages dentaires en
trois catégories:
• "high noble" : comprenant un taux de métaux nobles supérieur ou égal à
60 % (en poids) dont un minimum de 40% d'or
• "noble" : comprenant un taux de métaux nobles supérieur ou égal à 25%
(en poids) sans précision pour l'or
• "base métal" : alliages non précieux, comprenant un taux strictement
inférieur à 25% (en poids) de métaux nobles Pr. Dorra Kammoun
22 Classification
Couleurs de l’or en
fonction des compositions
en Au, Ag et Cu

AFNOR

ISO

Norme NF EN
ISO 22674

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23 Classification des alliages d’Or selon le pourcentage
en poids des principaux composants (normes ISO)
Alliages dentaires précieux pour
Alliages dentaires précieux à couler
TCM
Classe
d’alliage Base Au Base Au Base Au-Ag Base Ag Base Au Base Au-Pd Base Pd

Au ≥75 60 à 70 30 à 50 30 ≥75 46 à 60 5
Pt, Pd 4à6 10 à 20 25 à 40 75 à 80
Ag 8 à 10 15 à 25 40 à 60 50 à 60 5 à 20 4
Cu Exempt ou Exempt ou
10 11 6
11 11
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In, Ga 4 à 10 4 à 10
24 Alliages semi-précieux
Ils présentent les mêmes métaux composants que les alliages précieux
mais leur teneur en or est nettement inférieure
On peut distinguer

o le sous-groupe des alliages faisant appel à environ 50% d’or en poids,


essentiellement constitué par des alliages or/ palladium
o le sous groupe des alliages à très faible teneur en or, constitué d’alliages
à forte teneur en palladium et ou argent

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25 Traitements thermiques
o Les alliages dentaires subissent, au cours de l’élaboration des prothèses,
des manipulations (coulée, forgeage, soudage, émaillage etc.) qui
peuvent en modifier la structure et donc les propriétés. Différents types
de traitements thermiques permettent de retrouver une structure
homogène de l’alliage ou de valoriser sa dureté
o Le traitement d’homogénéisation allie une température minimale
maintenue en temps précis, avant un refroidissement rapide

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26 Traitements thermiques
o Pour les alliages semi-précieux, un traitement d’homogénéisation est
nécessaire, et contribue, pour les alliages précieux, à obtenir de meilleures
caractéristiques mécaniques
o Le durcissement demande de maintenir pendant un temps donné l’alliage
en dessous d’une température maximale
o Une homogénéisation suivie d’un durcissement permet d’améliorer le
comportement à la corrosion d’alliages semi-précieux relativement pauvres
en or
o Les alliages "autotrempants" ont une composition qui les rend bruts de
coulée, homogènes, non dendritiques
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Les temps généraux d’un traitement thermique


Les traitements dits d’homogénéisation consistent à maintenir à une T° assez élevée (le plus
souvent entre 450 et 610 °C) et pendant des temps prolongés (en général durant 6 à 48 h) les
plaques ou billettes coulées, afin de faciliter leur transformation ou d’améliorer les propriétés
des produits obtenus
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Schéma de la disparition de la ségrégation inter-granulaire
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des éléments alliés et changement de l’organisation

Structure après le recuit


Structure avant le traitement
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d’homogénéisation
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Traitement thermique d’alliage


précieux à des températures de
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30 Traitements thermiques: homogénéisation
o Permet d’obtenir des propriétés mécaniques maximales et évite tout risque de corrosion
électrochimique. Après la coulée, le cylindre est refroidi à 700°C pendant 15 min, puis il est
trempé dans l’eau
o Cela évite l’augmentation de la taille des grains composant la microstructure de l’alliage
o Après le traitement d’homogénéisation, la prothèse est portée à 400°C pendant 15 min
dans un bain de sels fondus afin de favoriser son durcissement. Ceci est surtout valable
quand les alliages de type 3 et 4 sont employés, pour les prothèses plurales
o La masselotte de coulée n’est réutilisable que si un traitement thermique est effectué après
chaque coulée et si l’apport d’or neuf, de même composition, est supérieur au poids de la
masselotte résiduelle

Dans le cadre des relations avec le laboratoire, il est indispensable de connaitre la composition
exacte de l’alliage utilisé et de s’assurer que les traitements thermiques ont été effectués
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31 Propriétés des alliages précieux
o Propriétés dépendant de la structure volumique globale
o Physiques: Densité, conductivité thermique, intervalle de fusion,
coulabilité, contraction de refroidissement
o Mécaniques: dureté et plasticité, rigidité et élasticité, ductilité et
malléabilité

o Propriétés de surface
o Aptitude à la céramisation
o Aptitude au brasage

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32 Propriétés dépendant de la
structure volumique globale

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33 Qualités physiques

o Elles doivent leur permettre de répondre à des situations fort différentes,


allant d’un simple inlay ou d’une couronne céramo-métallique unitaire, à
une restauration fixée complète avec des bridges de grande portée, ou des
traitements d’édentements partiaux par châssis métalliques
o Pour chaque cas les qualités demandées aux matériaux ne sont pas
identiques et parfois même contradictoires

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34 Qualités physiques

o La densité caractérise directement le poids des prothèses réalisées


Les alliages or-platine ont la densité la + élevée de l’ordre de 15 à 18 g/cm
Les alliages semi-précieux ont une densité de l’ordre de 10 à 12 g/cm selon leur
teneur en or
o La conductibilité thermique est plus importante pour les alliages riches en or
ce qui peut constituer un préjudice pour une couronne sur dent vivante,
mais un avantage pour une prothèse adjointe

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35 Qualités physiques

L’intervalle de température de fusion caractérise un alliage, contrairement à un


métal pur qui a une seule T° de fusion
Les alliages précieux à couler ont des intervalles de températures de
fusion variant de 850 à 950°C
o Cette température est assez proche de celle de la cuisson de la céramique.
Pour la technique céramo-métallique, il convient donc de choisir des alliages
à haute température de fusion (1200°C pour les semi précieux)
o les alliages riches en palladium ont des températures de fusion encore plus
élevées
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36 Qualités physiques

Type d’alliages Intervalle de fusion (°C) Température de coulée (°C)


Alliages d’or dentaire de 888-960 1040
couler
précieux mixtes à couler 980-1100 1250
et pour céramique basse
fusion
Alliages dentaires pour 1030-1777 1200-1300
restaurations céramo-
métalliques Pr. Dorra Kammoun
37 Qualités physiques

o La coulabilité: Aptitude de l’alliage liquide à s’écouler et reproduire


parfaitement les contours du moule. Elle dépend de la densité, la viscosité, la
tension superficielle, la conductibilité thermique et des conditions
thermodynamiques de solidification
Les alliages semi-précieux perdent en coulabilité quand le pourcentage de Pd
dépasse 9%
o La contraction de refroidissement varie avec la composition de l’alliage et
son point de fusion

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38 Qualités physiques

o La contraction de refroidissement découle d’une contraction de la matière


qui passe d’un état désordonné (liquide) à un édifice ordonné, compact, fixé
par la cristallisation de l’alliage. Ce phénomène varie avec la composition de
l’alliage et son point de fusion

 Les alliages précieux présentent un retrait de 1,3 à 1,7% qui est nuisible
quant à la fidélité de reproduction de la maquette en cire

 Même s’il est possible, par le choix du revêtement, de limiter les


inconvénients du retrait, il vaut mieux utiliser un alliage précieux à faible
rétraction. L’addition importante de platine diminue le coefficient de
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dilatation thermique, alors que l’étain ou l’iridium ont l’effet inverse
39 Caractéristiques mécaniques

o Dureté et plasticité sont des caractéristiques inverses: plus un alliage est dur,
moins il est plastique
La dureté en odontologie correspond à une dureté de surface uniquement
La dureté est mesurée selon plusieurs méthodes. D’un point de vue pratique les
nombres Vickers (HV) et Brinell sont du même ordre pour les matériaux dont la
dureté ne dépasse pas 400 HV environ tandis que la dureté de l’émail est de
330 HV et celle de la dentine de 72 HV, celle de la céramique est de 465 HV
La dureté idéale des alliages serait de 220 à 250 HV pour les alliages à couler, et
légèrement supérieure pour les alliages supports de céramique
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40 Caractéristiques mécaniques

o La dureté des alliages d’or varie de 40 à 230 HV du type I au type IV. Cette
dureté reste faible et constitue un élément négatif des alliages précieux.
L’addition de platine ou de palladium, les traitements thermiques durcissant
et le polissage constituent les moyens classiques d’améliorer la dureté des
alliages d’or
o La dureté des alliages semi précieux est majorée, parfois trop pour les bases
palladium. elle reste en général tout à fait compatible avec celle de la
denture naturelle

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41 Caractéristiques mécaniques

o La rigidité et l’élasticité: Une grande rigidité permet d’alléger les


infrastructures en prothèse amovible partielle, et d’affiner les chapes dans la
technique céramométallique
o La rigidité des alliages précieux autorise des chapes de 0,4 mm renforcées
autant que possible par des colliers vestibulaires et des embrasures réduites,
ce qui peut conduire à des préjudices esthétiques et parodontaux
o Les alliages semi-précieux offrent, grâce à l’apport de palladium, une rigidité
doublée, ce qui permet de réduire l’épaisseur des chapes à 0,2 ou 0,3 mm,
avec les conséquences esthétiques et parodontales que l’on peut en
attendre Pr. Dorra Kammoun
42 Caractéristiques mécaniques
La ductilité et la malléabilité
o La ductilité est l’aptitude d’un matériau à supporter une déformation de
réaction sans rupture
o La malléabilité permet de supporter une déformation permanente sous
compression
o L’or est le métal le plus ductile et le plus malléable, permettant un brunissage
des pièces métalliques.
o Ces propriétés permettent des techniques spécifiques aux ors:
- obturation directe aux ors cohésifs
- couronne céramo-métallique sur or pur utilisant une feuille d’or de 0,07 mm
renforcée par un talon d’or coulé
o Les alliages semi-précieux sont d’autant plus ductiles et malléables qu’ils
sont riches en or Pr. Dorra Kammoun
43 Propriétés de surface

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44 Aptitude à la céramisation

La liaison céramo-métallique : la qualité de l’adhérence de la céramique est le


point capital de cette technique. Cette liaison est la résultante d’un ensemble
de forces
o une liaison chimique par échange ionique entre le métal, les oxydes de
l’interface, et la céramique
o une liaison physique due aux forces de Vander-Walls qui assurent le
mouillage du métal
o une liaison physicomécanique consécutive à la différence de dilatation
thermique entre l’alliage et la céramique; il en résulte un phénomène de
contraction de la céramique sur l’armature métallique (frettage) et un micro-
clavetage du verre dans les micro anfractuosités du métal Pr. Dorra Kammoun
45 Aptitude à la céramisation

La couche d’oxydes est indispensable à l’établissement des liaisons citées. Une


chape de métal pur, inoxydable comme le platine, ne permet pas l’accrochage
de la céramique
L’oxydation est due à l’absorption d’oxygène par le métal à haute température.
Elle est fonction de la solubilité et de la diffusibilité de l’oxygène dans l’alliage,
et varie quantitativement et qualitativement avec la composition de l’alliage,
de la céramique, et au cours des cycles de cuisson de la céramique

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46 Aptitude à la céramisation

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47 Aptitude au brasage

o Le brasage = unir des pièces métalliques par la fusion d’alliages


intermédiaires qui ont un point de fusion plus bas (au moins 100° de
différence)
- On parle de brasure primaire si elle a lieu avant l’émaillage, ou secondaire si elle
a lieu après les cycles de cuisson
- Le brasage permet l’élaboration de constructions complexes dont les essayages
doivent pouvoir être faits de façon fractionnée. C’est en particulier le cas en
implantologie et/ou pour les constructions plurales céramo-métalliques de
grande étendue
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48 Aptitude au brasage
o Les brasures des alliages précieux sont à base d’Au, d’Ag, et de Cu; des
ajouts de zinc et d’étain permettent de diminuer la température de fusion
o La brasure secondaire peut être soit à basse fusion (< 800°) soit à haute
fusion (>1000°)
o Pour, les alliages semi-précieux or-palladium, avec une teneur en or
supérieure à 50%, il n’y a pas de difficulté de brasage à basse ou haute
fusion, y compris pour des attachements
o Au fur et à mesure que le pourcentage d’or diminue, la soudure devient
de plus en plus complexe, en particulier pour les alliages, très riches en
palladium. Si le palladium dépasse 30%, l’utilisation de brasures
traditionnelles au zinc et au cadmium n’est plus possible, et contraint à
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avoir recours à des températures plus élevées (870-880°)
49 La corrosion
o La corrosion désigne à la fois le phénomène et ses effets qui se
caractérisent par des destructions localisées ou généralisées de l’alliage
o Les effets de la corrosion se traduisent par un ternissement de la surface
métallique, ou une attaque érosive de toute la surface, ou même une
attaque localisée (par plaques, piqûres ou cavernes). La corrosion peut
aussi être à l’origine de métalloses qui pigmentent les tissus gingivaux, ou
d’altération du goût, voire de sensations de picotements ou de brûlures
localisées

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50 La corrosion
La corrosion chimique et électrochimique résulte de l’interface métal-milieu
salivaire. Du fait de la présence d’un électrolyte, les ions libérés peuvent migrer
vers d’autres zones métalliques, ce qui engendre des micro-courants
électriques et la réalisation de piles électrochimiques
Lorsque deux métaux se trouvent en bouche, l’un d’eux joue le rôle d’anode, qui
se dissout, et l’autre constitue la cathode
Tout processus de corrosion peut être considéré comme un système
d’oxydoréduction directement fonction des potentiels électrochimiques des
métaux impliqués

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51 La corrosion
o Skinner et Phillips ont classé les potentiels des métaux les souvent
rencontrés en bouche
o Selon cette échelle les éléments sont classés en fonction de leur tendance à
se dissoudre, l’or étant le moins susceptible et le potassium le plus fragile à
la corrosion.
o On observe que les alliage précieux et semi-précieux font appel à des
métaux placés en haut de l’échelle, donc résistants à la corrosion.
o Les alliages riches en or (plus de 75% d’or en poids) présentent une
résistance élevée à la corrosion.
o Cette résistance est renforcée par l’addition de platine, mais atténuée par
une teneur trop importante en cuivre.
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Potentiels d’électrode
Réaction E(volt) Réaction E(volt)
Sn2++ 2e = Sn - 0,1375 Li++ e = Li - 3,04
Pb2+2+ e = Pb - 0,1262 K++ e = K - 2,93
Fe3++ 3 e = Fe - 0,037 Ca2++ 2 e = Ca - 2,87
H++ e = H 0,0000 Na++ e = Na - 2,71
Cu2++ 2e = Cu + 0,342 Mg2++ 2 e = Mg - 2,37
Cu++ e = Cu + 0,521 Al3++ 3 e = Al - 1,662
Ag++ e = Ag + 0,800 Zn2++ 2 e = Zn - 0,762
Hg2++ 2e = Hg + 0,851 Cr3++ 3 e = Cr -0,744
Pt2++ 2 e = Pt + 0,118 Fe2++ 2 e = Fe - 0,447
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Au2++ 2 e = Au + 1,692 Ni2++ 2 e = Ni - 0,257


53 L’allergie
o L’allergie correspond à une réaction particulière du système immunitaire
d’un sujet à un ou plusieurs composants de l’environnement. Les
manifestations cliniques de l’allergie sont variées. En ce qui concerne les
métaux, la manifestation la plus fréquente est l’eczéma de contact; pour la
cavité buccale on parle de mucosités
o Les métaux les plus souvent en cause sont le chrome, le nickel, le cobalt et
le mercure. Les métaux qui ne causent des allergies que de façon très
exceptionnelle (et sous forme de leurs sels presque exclusivement) sont l’or,
le platine, le cuivre, le plomb et le palladium.
o En ce qui concerne le palladium , le chlorure de palladium est allergisant . il
Pr. Dorra Kammoun

s’agit d’une allergie très rare


54 Alliages et biocompatibilité

o L’or et le palladium montrent un comportement de cytocompatibilité de


haute qualité sur les cultures cellulaires
o De plus, le présence de l’or à plus ou moins forte concentration semble avoir
un effet complémentaire sur la qualité physicochimique des alliages,
réduisant fortement les effets cytotoxiques et inflammatoires induits par
d’autres éléments faisant partie de leur composition, notamment l’argent
o De même Sigot-Luizard a montré l’absence de cytotoxicité d’alliages
précieux et semi-précieux mis au contact de fragments de gencive provenant
de biopsies humaines
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55
Conclusion

Les alliages très nobles peuvent être considérés en 3 groupes

Au-Pt
Au-Pd
Au-Ag-Cu

Pr. Dorra Kammoun


56 Au-Pt

o Couramment utilisés pour les applications métal plein et céramo-métal


o Ce type d'alliage a été développé à l'origine pour le platine afin de servir de substitut au
palladium réduisant le coût de l'alliage
o L'ajout de platine augmente la résistance à l'affaissement lors de la cuisson de la
porcelaine en raison de la température plus élevée
o L'ajout de petites quantités de fer renforce l'alliage par la formation d'une phase
intermétallique
o Un autre renforcement est obtenu par addition de zinc formant une phase dispersée
ou d’argent soluble dans l’or pour renforcer la solution solide
o L'étain et l'indium sont présents s'ils sont destinés à être collés à la céramique pour
diffuser sur la surface de coulée afin de former des oxydes de surface
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57 Au-Pd

o Ce sont des alliages extrêmement noble très utilisé pour les restaurations en
céramo-métal, malgré leur coût élevé
o En règle générale, cette combinaison d'alliages donne un alliage blanc et contient
de l'indium et de l'iridium comme générateurs d'oxydes
o L'argent est présent dans certaines formulations pour renforcer les solutions
solides
o Les alliages Au-Pd ont une résistance, un module d’élasticité et une dureté
supérieurs à ceux des alliages Au-Pt, Cependant, la densité inférieure définissant
cette classe d'alliage diminue l'efficacité potentielle de la coulée
Pr. Dorra Kammoun
Au-Ag-Cu
58
Ce groupe n'est généralement pas utilisé pour la liaison
COM, car la T° du solidus est trop basse pour la fusion de la
porcelaine
o Par conséquent, ces alliages sont utilisés depuis de nombreuses années pour des
applications entièrement métalliques
o La présence de cuivre confère souvent une teinte brun rougeâtre, bien que le chroma
soit jaune à jaune-rouge
o L'alliage est considéré comme facile à couler et à souder
o Le cuivre et l'argent sont miscibles dans l'or, ce qui donne un alliage monophasé;
Cependant, le contenu relatif de l'or varie. Les alliages à faible teneur en or ont une
teneur en argent beaucoup plus élevée, ce qui diminue la densité de coulée et la
résistance à la corrosion
o Les traitements thermiques sont utilisés dans les laboratoires dentaires pour durcir ou
ramollir cet alliage très noble par un durcissement en solution solide et un durcissement
Pr. Dorra Kammoun
ordonné pour des procédures spécifiques
59 Constituants mineurs
Gallium (Ga), Indium
(In), Etain (Sn)
Rhuténium (Rh)
•diminue •très réactifs
l'hétérogénéité de Le zinc (Zn) chimiquement
l'alliage
•très réactif •abaissent la T°f
•affineur de grains
•durcit l'alliage en chimiquement
présence de platine •blanchit l'alliage et joue
un rôle de désoxydant Iridium (Ir)
•abaisse la T°f •affineur de grains
•diminue la densité de •des µadditions (0,005%)
l'alliage provoquent une germination
•durcit l'alliage en homogène des alliages
présence de platine
Pr. Dorra Kammoun •durcit l'alliage en présence de
platine

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