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Module: Science des matériaux FGM&GP

2ème ST-GM 2015/2016

Les alliages
I. Définitions
* Les métaux sont rarement utilisés à l’état pur, mais sous forme d’alliages, des mélanges de deux
ou plusieurs éléments :
Alliages binaires ex. Cu-30 %Ni (cupro-nickel), Cu-30%Zn (laiton)
Alliages tertiaires ex. Fe- 17%Cr- 12% Ni (acier inoxydable)

* Composant - corps chimiquement pur (température de fusion (T f) définie)


ex.: élément simple (Fe, Cu, Al, C, etc.) composés de proportions fixes (NaCl, Al2 O3 , etc.)

* Phase : régions homogènes d’un corps caractérisé par une structure et un arrangement atomique
identique. ex.: H2 O à 0°C; H2 O + huile

* Constituant : phases mélangées mais non confondues - ex.: H2O + huile, l’eutectique

II. Solutions solides : Les phases métalliques qui apparaissent dans les alliages en fonction de la
disposition de leurs atomes sont les suivants. Il existe deux types :
A
 solution solide d'insertion (Fig.1a) : C'est une solution solide où l'atome
dissous occupe les interstices du réseau du solvant. Elle ne peut exister B
que lorsque les atomes du soluté sont très petits par rapport à ceux du
solvant
 solution solide de substitution (Fig.1b) : elle apparait lorsque les atomes du
soluté se substituent à une partie des atomes du solvant

 Combinaison intermétallique: C'est un constituant particulier et original de
formule A m -B n (m,n sont des nombres entiers). Sa formation est régie par A
B
la loi de valence normale. Le réseau cristallin diffère de ceux des
éléments qui entre en combinaison (ex: CuAl2 , Fe3 C ).
 Structure hétérogène: C'est un rassemblement purement mécanique des
cristaux de différents métaux Figure 1 : (a) solution solide d’insertion
(b) solution solide de substitution
III. Solidification des alliages.
La solidification d'un alliage est le passage de l'état liquide à l'état solide. Elle commence au
moment où la température baisse au-dessous d'une certaine grandeur critique. Pour certains métaux,
appelés polymorphiques, la modification de leurs températures entrain la transformation de leur réseau
cristallin accompagnée d'un dégagement de chaleur pendant le refroidissement. Cette modification peut
être déterminée que par l'analyse thermique qui consiste à observer le changement de la température
T(°C) du système qui évolue en fonction du temps t(s). Lorsqu'on chauffe cette soudure de
thermocouple, un courant électrique s'établit, courant dont l'intensité est fonction de la température. Cet
appareil permet la lecture directe de la courbe tempéture-temps.

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VI. Diagramme d’équilibre
L’état d’équilibre thermodynamique des alliages métalliques s’étudie par l’intermédiaire des
diagrammes de phases (ou d’équilibre) obtenus par les courbes de refroidissement de plusieurs
alliages A-B . Afin de donner une première idée de l’allure d’un diagramme de phases, nous
schématisons le cas fictif d’alliages binaires A-B, mettant en évidence des domaines
(monophasé) à une phase et des domaines (biphasés) à deux phases.

Diagramme d’équilibre A-B Courbes de refroidissement T°C = f(t)

Dans le mélange de deux métaux à l'état liquide, trois cas peuvent se présenter:
1) miscibilité complète : Le système A-B ne comporte qu’une
phase à l’état solide. ex. Ni peut dissoudre dans son réseau
CFC n’importe quelle quantité de Cu, et vice versa. Dans ce
cas les diamètres atomiques semblables à 15 % près. Même
structure cristalline

Diagramme d’équilibre (ou diagramme de phases)


du système Cu-Ni (composition massique)

2) miscibilité partielle : La grande majorité des alliages ne


vérifient pas les conditions précédentes, A ne peut pas
dissoudre plus qu’une certaine quantité de B, et vice-
versa
Entre les limites de solubilité, il y a deux phases solides
dans la microstructure :
ex. phase  riche en A + phase  riche en B

Diagramme d’équilibre du système Pb-Sn

3) miscibilité nulle : Les deux métaux se séparent par densité et on obtient deux phases à l’état
solide. Ex Al-Pb

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V. Composition des phases : Il existe deux méthodes simples qui permettent de connaître d'une
manière approximative le pourcentage du liquide et du solide ainsi que leurs concentrations en
éléments les constituants.
Soit le diagramme d'équilibre Cu-Ni et étudions l'alliage à 70% de Ni et à 'I`=1350 °C.

* Règle de l'horizontale : A une température, la concentration des éléments dans les phases liquide et
solide sont donnés par les abscisses des points d'intersection de l'horizontale correspondant à la
température donnée avec le liquidus et le solidus,
Pour l'alliage à C0% de B: - phase liquide contient CL% de B;
- phase solide contient Cs % de B.

* Règl e des segments inverses : Elle permet de connaître le pourcentage du liquide et du solide d'un
alliage au cours du refroidissement à une température donnée. Le segment AB représente la masse
totale de l'alliage.

Alliage A-B de composition nominale C0


Dans le domaine biphasé (L+S), à une température
intermédiaire i entre les températures de solidus et de
liquidus, les phases solide et liquide ont une composition CS <
C0 et CL> C0 , respectivement :

CL  C0 C0  CS
fS  x100 % fL  x100 %
C L  CS C L  CS
( f S  f L  1)
100 %

VI. Transformation particulières


Les transformations particulières qui peuvent êtres rencontrées dans les diagrammes d’équilibre sont :

1) Transformation allotropique
 (0%B) 
700°C α (0%B)

2) Transformation eutectoïde (point E1)


400°C
 (15%B)  α (10%B) +  (60%B)

3) Transformation eutectique (point E2)


900°C
L (40%B)   (30%B) +  (50%B)

4) Transformation péritectique (point E3)


L (90%B) +  (75%B) 600°C β (85%B)

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VII. Diagramme Fer-Carbone

Le fer existe sous plusieurs formes cristallines différentes. Chaque forme établit est stable dans un domaine de température
déterminée (figure ci-dessous). Ces variétés conservent les mêmes propriétés chimiques, par centre leurs propriétés physiques
peuvent être différentes

Fer  : ce type de fer existe entre 1539°C et 1400°C. Il se cristallise dans un système (CC)
Fer  : ce type de fer existe entre 1400°C et 910°C. Il se cristallise dans un système (CFC)
Fer α : type de fer existe entre 910°C et la température ambiante. Il se cristallise dans un système
(CC)
Dans les microstructures tableau I, II et III des alliages Fer-carbone on distingue ce qui suit:
Ferrite (Fe α) --------------- solution solide (phase);
Austénite (Fe ) ------------ solution solide (phase);
Perlite (P) ------------------- structure hétérogène (constituant);
Lédéburite (Led) ----------- structure hétérogène (constituant);
Cémentite (Fe3C) ---------- combinaison chimique (phase);
Graphite (G) ---------------- carbone libre (phase).

Il existe quatre transformations particulières au point C (eutectique), au point S (eutectoide), au


point J (péritectique) et une transformation allotropique du Fer pur

 Transformation eutectique dans le système métastable:


1148°C
Liq (4.30 %C)  Fe(2.11 %C) + Fe3 C (6.67 %C)

 Transformation eutectoïde dans le système métastable


727°C 4
Fe (0.85 %C)  Feα (0.025 %C) + Fe3C(6.67 %C).
 Transformation péritectique
Liq (0.5 %C) + δ (0,1 %C)  Fe (0,2 %C)
 transformation allotropique
1395°C Fe 
Fe δ  910°C Feα

Tableau IV récapitulatif du diagramme métastable (Fe- Fe3 C).

Point A température de fusion on du Fer 0% C, 1539°c


Point C Point eutectique 4.3 %C, 1148°c
Point E Solubilité max du C dans le Fe y ( 2.11% C )
Point J Point peritectiquc 1490 °c, 0.18% C
Point S Point eutectoide 0.85 % C, 727 °c
Point II Solubilité max du C dans le Fe S ( 0.1 %C )
Point P Solubilité max du C dans le Fe a ( 0.025 % C )

Courbe A,B, C, D Liquidus


Courbe A H J E l ', C, F Solidus
Droite H, B Palier péritectique
Droite E l', C, F Palier eutectique
Droite P, S, K Palier eutectoide

Tableau I. Constituants et Microstructures des aciers:

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Tableau II. Constituants et Microstructures des fontes blanches

Fontes grises:
C'est des alliages qui se solidifient entièrement dans le système stable, lors du refroidissement
lent de la fonte liquide. Le carbone dissout peut former des dépôts de graphite sous trois formes:

 Graphite lamellaire -- Fonte grise ordinaire.


 Graphite sphéroïdal Fonte à haute résistance.
 Graphite nodulaire - Fonte malléable.

L'apparition du graphite (phase stable) ou de la cémentite (phase instable) dépend de la vitesse de


refroidissement et de la présence de l'élément graphitisant (silicium) jusqu'a 3%.La cémentite se
décompose lors du refroidissement lent en Fe 3 C  3Fe + C .Dans le système stable, il existe
deux transformations.

 Transformation eutectique: Liq (4.3%C)   (2.06%C) + Gr

 Transformation eutectoïde :  (2.06%C)  α (0.025 %C) + Gr


La structure, et par conséquent les propriétés de la fonte grise sont définies par la constitution de la
matrice métallique, par les dimensions, la forme, la quantité et la distribution des particules du
graphite.

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