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Chapitre 5
Diagrammes de phase
de corps purs
p = 2 : paramètres physiques T et P.
q : nombre de relations particulières entre les paramètres intensifs des constituants d’une même
phase.
Exemple
Il faut fixer arbitrairement trois variables intensives pour déterminer un état d’équilibre.
Variables intensives : T, P, PH2, PN2, PNH3. L’opérateur peut fixer T, P et PH2, alors :
Les autres pressions à l’équilibre peuvent être ainsi déterminées (on a deux équations à deux
inconnues PN2 et PNH3).
Cas particulier.
2.1. Généralités
Toutes les substances, corps purs ou mélanges, peuvent exister sous différents états
physiques : solide, liquide, gaz. A l’état solide certaines substances peuvent de plus exister sous
différents états d’agrégations qui sont appelés variétés allotropiques ; c’est le cas par exemple
du carbone (carbone diamant et carbone graphite).
Le diagramme P = f(T) d’un corps pur représente les domaines de stabilité des divers
états (solide, liquide, gaz et éventuellement des différentes variétés allotropiques). Ces
domaines sont séparés par des courbes de changement de phase représentant des états
d’équilibre à deux phases.
3.1. Caractéristiques
• Lorsque deux phases sont en équilibre, v = 1 ; il existe donc entre les facteurs d’équilibre p
et T une relation P = f(T) se traduisant par une courbe de changement d’état dans le diagramme
P = f(T)
• Lorsque trois phases sont en équilibre en un point T, appelé point triple (intersection de
trois courbes de changement d'état), la variance est nulle ; l’état du système est donc
complètement défini : les coordonnées du point T (TT, pT) constituent un point fixe pour le
système.
• Point critique
La courbe de vaporisation est limitée vers les hautes températures et fortes pressions au point
critique, au-delà duquel le changement d’état liquide gaz n’est pas observé.
Le diagramme P = f(T) représente les domaines de stabilité des différents états physiques :
vapeur, liquide, solide. L’attribution des domaines est indiquée à la figure 1 ainsi que la
signification des différentes courbes de changement d’état.
Figure 1 : Diagramme de phase d’un corps pur dans le cas usuel (général)
(a): Courbe de fusion : elle représente l’équilibre solide/liquide ayant lieu entre phases
condensées, la pression a très peu d’influence et la courbe de fusion Pfus = f (T) est presque
verticale. La pente de la courbe fusion peut être positive (cas le plus fréquent) ou négative
(eau, bismuth (Bi), Silicium (Si), Gallium (Ga) et Antimoine (Sb)).
La courbe de fusion est limitée pour les basses pressions par le point triple (Tr) mais pas pour
les hautes pressions.
(b) : Courbe de vaporisation : elle représente l’équilibre liquide/vapeur, elle est limitée vers
les basses températures par le point triple (Tr) et vers les hautes Températures par le point
critique (C). La pression de la vapeur en équilibre avec le liquide est appelée aussi pression
de vapeur saturante.
(c) : Courbe de sublimation : elle représente l’équilibre solide/vapeur qui concerne les
faibles valeurs de pression et température. La pression de la vapeur en équilibre avec le solide
est appelée aussi pression de vapeur saturante. La courbe de sublimation est limitée au
niveau supérieur par le point triple (Tr).
Un corps pur bout lorsque sa pression de vapeur est égale à la pression de l’atmosphère
qui le surmonte. La température reste constante jusqu’à ce que la dernière goutte de liquide
soit vaporisée.
Cette relation permet de relier la chaleur latente de changement d’état et la pression d’équilibre.
B() ═ B()
*(P,T) = *(P,T)
(Avec *= (G/n)T,p: enthalpie libre molaire du corps pur ou potentiel chimique).
En différenciant cette égalité pour une variation élémentaire de T et P on obtient :
d* = d* (2)
D’autre part, nous savons que : dG = VdP – SdT (si Wélect = 0).
La relation (2) devient :
𝑣𝛼∗ dP – 𝑠𝛼∗ dT = 𝑣𝛽∗ dP – 𝑠𝛽∗ dT
(𝑥𝛼∗ : grandeur molaire de la phase ) ; (𝑥𝛽∗ : grandeur molaire de la phase β)
𝑑𝑃
Représente la pente de la courbe P = f(T) du changement d’état considéré.
𝑑𝑇
Corps pur (sd) ═ corps pur gaz (g) ; corps pur (lq) ═ corps pur gaz (g)
Comme, d’autre part, le volume molaire de la phase condensée (𝑣𝑠∗ pour le solide, 𝑣𝑙∗ pour le
∗
liquide) est toujours inférieur à celui de la phase gaz, (𝑣𝑣𝑎𝑝 –𝑣𝑠∗ ) et (𝑣𝑣𝑎𝑝
∗
-𝑣𝑙∗ ) sont positifs.
Il en résulte que dans la relation de Clapeyron, dp/dT 0.
Dans la mesure où le volume 𝑣𝑐∗ de la phase condensée (𝑣𝑐∗ =𝑣𝑠∗ ou 𝑣𝑐∗ =𝑣𝑙∗ ) est généralement
négligeable devant celui de la vapeur assimilée à un gaz parfait, il est possible d’écrire :
∗ 𝑅𝑇
(𝑣𝑣𝑎𝑝 –𝑣𝑐∗ ) 𝑣𝑣𝑎𝑝
∗
=
𝑃
La relation de Clapeyron s’écrit alors :
∗
𝛥(𝑐→𝑣𝑎𝑝) 𝐻𝑚
𝑑𝑃
= 𝑃
𝑑𝑇 𝑅 𝑇2
∗
Généralement 𝛥(𝑐→𝑣𝑎𝑝) 𝐻𝑚 dépend de la température, ce qui se traduit par :
∗
𝑃 𝑑𝑃 𝑇 𝛥(𝑐→𝑣𝑎𝑝) 𝐻𝑚
∫𝑃° 𝑃 = ∫𝑇 ° 𝑅 𝑇 2 𝑑𝑇
La transformation : corps pur (sd) ═ corps pur (lq) est caractérisée par l’enthalpie de
fusion subH° 0 ; donc, le signe de la dérivée de la fonction P = f(T), donné par la relation
En général, le volume 𝑣𝑙∗ du liquide est supérieur au volume 𝑣𝑠∗ du solide correspondant, de
𝑑𝑃
sorte que 0. Comme fusH° et fusV dépendent peu de la température, l’intégration de :
𝑑𝑇
𝛥𝑓𝑢𝑠 𝐻 ∗
𝑑𝑃 = dT
𝑇𝛥𝑓𝑢𝑠 𝑣 ∗
Remarques
• Le diagramme de l’eau (Fig. 2) présente, pour la fusion, une pente dP/dT 0. Cela est due
au fait que 𝑣𝑙∗ (H2O) 𝑣𝑠∗ (H2O) : la glace est moins dense que l’eau. Sb et Bi sont dans ce
cas.
• Pour les autres substances, la pente dP/dT 0 : le solide est plus dense que le liquide.