Vous êtes sur la page 1sur 26

Ecole Nationale Supérieure des Arts et Métiers - Casablanca

Pr. KHATIB Hamza Année universitaire : 2021/2022

Chantier de construction navale utilisant l'acier comme matériau de construction

1
3

Plan du cours

• 1- Les alliages de Fer


• 2- Désignation des aciers
• 3- Classification des aciers
• 4- Elaboration des aciers et fontes

Partie 1 : Les alliages de Fer

2
1 : Les alliages de Fer 5

Introduction

Le fer pur est un métal de transition ductile, il est rarement utilisé dans son état purifié en raison de la complexité des
procédés d'obtention et ses propriétés mécaniques moyennes. L'état de pureté peut dépasser un taux de 99,95 % en
masse.
À son examen, on constate que le fer presque pur n’est pas mécaniquement performant. Ses propriétés mécaniques
(limite d’élasticité, résistance à la traction, dureté, ténacité...) sont faibles, en contrepartie, sa plasticité (allongement à
rupture, striction...) sont bonnes. En fonction des conditions de service d’une pièce, un métallurgiste identifie les
propriétés mécaniques à donner au matériau pour assurer sa fonction. Par la suite, la fonction d’un métallurgiste et
d’identifier les éléments d’adition ainsi que les traitements à suivre pour donnée au matériau les propriétés mécaniques
voulues.

Le principal défaut du fer est son affinité pour l'oxygène et l'eau. La


rouille (oxyde de fer) attaque le métal dans toute son épaisseur et altère
significativement ses propriétés mécaniques.

1 : Les alliages de Fer 6

Propriétés du Fer

Le fer pur est caractérisé par une masse volumique et une température de fusion importantes en les comparant à ses
alliages (ρ(Fer pur) =7870 Kg/m3) (température de fusion= 1538 °C). Ses propriétés mécaniques telles que la limite
élastique ou la résistance à la traction restent moins importantes que celles de ses alliages (sa résistance mécanique (Rm)
est au voisinage de 220MPa).
Le fer pur cristallise dans le système CC jusqu’à 910˚C, dans le système CFC entre 910 et 1 394˚C et de nouveau dans le
système CC au-dessus de 1 394 ˚C.
L'adjonction de très faibles quantités d'éléments d'additions modifie considérablement ses propriétés mécaniques.

3
1 : Les alliages de Fer 7

Aciers et fontes

L'adjonction de très faibles quantités de carbone et d'autres éléments d'addition au fer permet
d'améliorer considérablement ses propriétés mécaniques.
Les alliages de fer, à de rares exceptions près, contiennent tous du carbone comme élément d’alliage en
proportions diverses. L'insertion des atomes de carbone dans les mailles ferreuses attribue à l'alliage
des propriétés mécaniques plus importantes.

On distingue deux principaux alliages du Fer :

Acier : Alliage de Fer et carbone, qui comporte un pourcentage en masse


inférieure à 2% en carbone.

Fonte : Alliage de fer et carbone comportant un pourcentage en masse


supérieure à 2% de carbone.

1 : Les alliages de Fer 8

Acier :

C'est l'alliage de fer le plus utilisé. Le faible taux de carbone additionné


améliore la dureté, la limite élastique et la résistance mécaniques sans trop
altérer la ductilité. Ce mode de comportement est très demandé pour assurer
la résistance des structures et pour l'élaboration des pièces par des procédés
de mise en forme par déformation plastique.

▪L'optimalité des propriétés de plasticité de rigidité et de dureté attribue à cet


alliage un vaste champ d'application :

▪Formage à froid ou à chaud, emboutissage, étirage, laminage, pliage,


carrosseries, fers et profilés pour le bâtiment, construction navale, plate-
forme pétrolière, trains, chaudronnerie, ameublement, électroménager, biens
de consommation.

▪Sa faible teneur en carbone assure une bonne soudabilité de ces alliages
dans les constructions soudées.

4
1 : Les alliages de Fer 9

Fontes :

L'addition excessive du carbone au fer augmente sa dureté, en contre partie, la structure devient plus fragile
et moins ductile. Le niveau de carbone dans le cas de la fonte rend cet alliage difficilement soudable et
nécessite des précautions préalables.

La fonte présente une faible température de fusion par rapport aux aciers, cette propriété simplifie la
coulabilité des pièces de fonderie présentant une géométrie complexe.

1 : Les alliages de Fer 10

Effet du Carbone sur les propriétés mécaniques des aciers

Les figurent suivantes, illustrent l'effet du carbone sur les propriétés mécaniques de l'alliage fer carbone.

L'ajout carbone provoque:


L'ajout du carbone provoque: 1-L’augmentation de la température de
1- L'Augmentation de Re et Rm. transition (ductile-fragile).
2- La Diminution de la ductilité. 2-La diminution de la résilience dans le
domaine ductile.
*daJ=10J

5
1 : Les alliages de Fer 11

Effet du Carbone sur les propriétés mécaniques des aciers

1 : Les alliages de Fer 12

Oxydation du Fer

Le fer réagit avec le dioxygène en présence d’eau (air humide) pour former de la rouille.
La rouille contient essentiellement l’oxyde de fer III (oxyde ferrique) de formule chimique Fe2O3. La
réaction chimique entre le fer et le dioxygène est lente sa vitesse augmente en présence de l’eau salée.

La rouille est une couche poreuse cette dernière laisse passer l’eau et l’air qui peuvent continuer à réagir
avec le fer en profondeur jusqu'à la disparition totale du fer. Ce phénomène est appelé la corrosion.

6
1 : Les alliages de Fer 13

Oxydation-Corrosion sèche.

Ce mécanisme de corrosion peut se manifester en présence de gaz oxydant à haute température,


principalement par l’air ou l’oxygène. Dans le cas des aciers, les oxydes les plus protecteurs sont : l’oxyde de
chrome Cr2O3, la silice SiO2 et l’alumine Al2O3. Par conséquent, les aciers résistant à l’oxydation
contiennent des additions de chrome et/ou d’aluminium et/ou de silicium, de façon à former de tels oxydes. À
ce titre, les aciers inoxydables qui contiennent plus de 10,5 % Cr, ont un bon comportement à l’oxydation
sèche.

1 : Les alliages de Fer 14

Aciers inoxydables :

Les aciers inoxydables sont les aciers dont l’analyse chimique montre un
taux de chrome Cr≥10,5% et un taux de carbone C ≤1,2%.
Les aciers inoxydables doivent leurs propriétés de résistance à la corrosion
à la présence du chrome qui, en s'oxydant, va former une fine pellicule
protectrice.
Pour des teneurs en chrome supérieures à 10-11 %, il se forme à la surface
du métal une couche passive mince (1 à 5 nm) à base d’oxyde de chrome
(Passivation), ce qui protège le métal et ralentit très fortement la vitesse de
corrosion. Cela permet de rendre le métal compatible avec plusieurs
applications (Agroalimentaire, médicale….).

7
1 : Les alliages de Fer 15

Inconvénients des alliages ferreux

Les alliages ferreux présentent, par rapport aux autres matériaux métalliques ou non, deux points faibles :

1- La densité du fer, de l’ordre de 7,8, est relativement élevée. Ceci conduit donc souvent à des structures plus lourdes
pouvant être un inconvénient pour certaines applications telles que l’aéronautique par exemple. Ainsi s’explique la
concurrence des alliages d’aluminium, de titane ou des matériaux composites.

2- La résistance à la corrosion atmosphérique est relativement médiocre. Cependant, de nombreuses solutions sont
possibles pour résoudre ce problème. Des revêtements, tels que galvanisation où la peinture. Les aciers inoxydables ont
des résistances à la corrosion exceptionnelles, au prix d’additions d’éléments d’alliage.

Ordre de grandeurs des caractéristiques mécaniques de quelques


matériaux, comparées à celles des aciers.

1 : Les alliages de Fer 16

Avantages des alliages ferreux


Inversement, les alliages ferreux possèdent trois caractéristiques très favorables :

1- Leurs propriétés mécaniques sont élevées en conservant, toutes choses égales par ailleurs, une bonne ténacité. Pour
cette raison, ce sont, en général, des matériaux très sûrs pour la réalisation de structures fortement sollicitées.

2-Leur module d’élasticité est très élevé comparé à celui des autres matériaux, ceci permet la construction de structures
rigides, c’est-à-dire présentant de faibles déformations sous l’effet des contraintes.

3- De façon générale, le prix des alliages ferreux, et tout particulièrement celui des aciers au carbone, est relativement
faible. Ce sont des produits économiques.

Ordre de grandeurs des caractéristiques mécaniques de quelques


matériaux, comparées à celles des aciers.

8
17

Partie 2 : Classification des aciers


Selon la norme (NF EN 10020)

Définition d'un acier selon la norme EN10020 :


Acier : Matériau contenant en masse plus de fer que tout autre élément et dont la teneur en
carbone est généralement inférieure à 2 % et qui contient d’autres éléments.

2 - Classification des aciers 18

Classification des aciers (NF EN 10020)

Dans l'industrie, le nombre des nuances d'aciers utilisées est important. En vue de simplifier le choix et le
classement, la norme NF 10020, regroupe les nuances d'aciers dans des ensembles distincts. La norme classe
les aciers selon deux classifications :

1- Classification basée sur la composition chimique de l'acier;


2-Classification basée sur le niveau de qualité de l'acier.

9
2 - Classification des aciers 19

Classification selon la composition chimique :

La norme distingue deux classes en fonction de la


composition :

Aciers non alliés : Se sont des aciers dont la teneur


des éléments additifs est inférieure aux valeurs
données dans le tableau.

Aciers alliés : sont les aciers dont les teneurs limites


sont supérieures ou égales à celles du tableau.

Industriellement, Les aciers alliés peuvent être décomposés en deux catégories :


Aciers peu (faiblement) alliés : Teneur de chaque élément d'alliage est
inférieure à 5%.

Aciers très (fortement) alliés: La normalisation ne précise pas une condition


spécifique. Généralement on considère qu'un acier est fortement allié si la
teneur de l'un des composants dépasse 5%.

2 - Classification des aciers 20

Classification selon le niveau de qualité de l'acier

Chaque classe d'acier déjà présentée se décompose selon le


niveau de précision avec lequel elle a été réalisée.

1- Les aciers spéciaux : Il sont composés de quarte familles :

▪Les aciers de construction: Utilisés particulièrement en construction mécanique pour la réalisation


des machines et des mécanismes.
▪Les aciers à outils : Utilisés pour la réalisation des outils d'usinage ou de mise en forme.
▪Les aciers inoxydables : Résistent à la corrosion.
▪Les aciers spéciaux divers.

2- Les aciers de qualité : Se sont des aciers alliés pour lesquels il existe des exigences de propriétés
spécifiées de ténacité (résilience), de grosseur de grain et/ou de formabilité.

10
2 - Classification des aciers 21

Pour les aciers non alliés, on distingue :

1- Les aciers de qualité non alliés pour lesquels il existe par exemple des exigences de propriétés
spécifiées de ténacité (résilience), de grosseur de grain et/ou de formabilité.
2- Les aciers spéciaux non alliés qui présentent par rapport aux aciers de qualité non alliés une plus
grande pureté, notamment vis à vis des inclusions non métalliques. La plupart du temps, ces aciers sont
destinés à un traitement de trempe ou à un traitement de trempe superficielle. Ces aciers permettent de
répondre à des exigences sévères.

Aciers non alliés

Aciers de qualité non Aciers spéciaux non


alliés alliés

2 - Classification des aciers 22

Similairement, on distingue pour les autres aciers alliés :

1- Les aciers de qualité alliés pour lesquels il existe des exigences de propriétés spécifiées de ténacité, de
grosseur de grain et/ou de formabilité.
2- Les aciers spéciaux alliés qui sont caractérisés par un ajustement précis de leur composition chimique
et de leurs conditions particulières d’élaboration et de contrôle qui leur confèrent des propriétés
améliorées qui sont fréquemment spécifiées dans des limites étroites.

Aciers alliés

Aciers de qualité alliés Aciers spéciaux alliés

11
2 - Classification des aciers 23

24

Partie 3 : Désignation des aciers


selon la norme - NF EN 10027

12
3 - Désignation des aciers 25

Introduction à la désignation

La désignation symbolique des aciers est composée de lettres et de chiffres/nombres. Ces éléments
peuvent exprimer des propriétés liées à d’emploi, des propriétés mécaniques, physiques ou chimiques.
Dans le cas des aciers moulés, la lettre G est ajoutée, avant les désignations symboliques décrites ci-
après.

Deux modes de désignations sont possibles :

Catégorie 1 : Aciers désignés en fonction de leur emploi et de leurs propriétés mécaniques


ou physiques.
Catégorie 2 : Aciers désignés en fonction de leur composition chimique.

Les désignations symboliques sont constituées de symboles principaux et éventuellement de symboles


additionnels.

3 - Désignation des aciers 26

Désignation symbolique en fonction de l'emploi et des caractéristiques mécaniques ou physiques.

Ce système de désignation utilise une lettre qui fait référence au domaine d'application :

S : Acier de construction (utilisé pour les tôles…);


P : Acier pour les appareils sous pression (Réservoirs ….);
L : Acier pour tubes;
E: Acier de construction mécanique (utilisé pour la réalisation des
pièces mécanique);
B : fers à béton;
D : produits plats pour formage à froid;
R : sous forme de rails ;
T : aciers pour emballage (fer blanc, fer noir, fer chromé) ;
Y : pour béton précontraint.

Le symbole est suivis d'un valeur numérique indiquant une propriété


mécanique de l'acier.

13
3 - Désignation des aciers 27

D'autres symboles peuvent s'ajouter pour spécifier d'autres propriétés ou conditions d'obtention du
matériau :

Exemple :

S 355 Limite élastique minimale est 355 MPa.


Acier de construction.

L 460 M L Résilience à basse température.


Traitement thermo-mécanique.
Limite élastique minimale est 460 MPa.
Acier pour tube.

3 - Désignation des aciers 28

Désignation par composition

Aciers non alliés avec une teneur moyenne en masse en


manganèse < 1 % :
En raison de leurs faible teneur en composants additifs, la désignation
ne site que la teneur du carbone. La désignation commence par la lettre
C suivie de la teneur en carbone multipliée par 100 :

Exemple : C35 : Acier avec une teneur de 0,35% Carbone

14
3 - Désignation des aciers 29

3 - Désignation des aciers 30

Acier non allié avec Mn> 1% ou acier peu allié dont aucun élément ne dépasse 5%.

Le premier chiffre précise la teneur en carbone multipliée par 100. Les lettres suivantes selon les
abréviations chimiques indiquent la concentration des principaux éléments d'alliage. Chaque chiffre
donne la teneur multipliée par 4 ou 10… Selon le tableau suivant :

Exemples :
10 Cr. Mo 9-10 : Acier contenant 0,1 % en carbone, (9/4) soit 2,25 % en Chrome et 1% en molybdène.
100 Cr 6 : Acier contenant 1% de carbone et 1,5 % en Chrome.
G 35 NiCrMo 16 : Acier contenant 0,35 % de carbone, 4 % de nickel et des traces < 1% de chrome et de
molybdène (G = acier moulé).

15
3 - Désignation des aciers 31

Effet des éléments additifs sur la résistance mécanique Effet des éléments additifs sur la
dureté

32

16
3 - Désignation des aciers 33

Aciers très alliés dont un élément a une teneur supérieure à 5%.


Une première lettre X permet d'identifier que c'est un acier très allié. La lettre X est suivie de la teneur
en carbone multipliée par 100. Les lettres qui suivent précisent les principaux éléments additifs suivis de
leurs teneurs en pourcentage. Ils sont destinés à des usages particuliers (inoxydable...).

Exemple :
X6 Cr Ni 18.9 : Acier très allié avec 0,06 % de carbone, 18% de
chrome et 9 % de Nickel.
G X6CrNiTi 18-11 : Acier très allié avec 0,06 % C , 18 % de chrome ;
11 % de nickel et des traces de titane (< 1%), (G pour acier moulé).

Désignation des aciers fortement alliés

3 - Désignation des aciers 34

Aciers rapides (Aciers à outils): désignation en anglais : High Speed Steel, abrégé HSS

Ils sont utilisés pour la réalisation des outils de coupe et d'usinage des métaux. Ils se caractérisent par une
très forte dureté, qui est conservé même à des hautes températures (Conservation de l'effet de trempe à
haute température) sous l'effet des fortes vitesses de coupe d’où le nom rapide.

La désignation symbolique commence par les lettres HS (High Speed) suivies par des nombres séparés par
des traits, représentant les teneurs en pourcentage en masse, en tungstène, molybdène, vanadium et
cobalt.

Exemple : HS2-9-1-8 désigne un acier rapide qui présente des teneurs en masse en tungstène, molybdène,
vanadium et cobalt, respectivement égales à environ 2 %, 9 %, 1 % et 8 %

17
35

Partie 4 : Elaboration des aciers et fontes

4 - Elaboration des aciers et fontes 36

18
4 - Elaboration des aciers et fontes 37

Procédés d'obtention des aciers et fontes :

-Le Fer est un élément répondue dans la nature, il constitue environ 35 % de la masse terrestre. Il est moins
présent sur la croute terrestre avec un taux approximatif de 5% en masse.

-Naturellement le minerai de fer ne contient pas le fer pur (contrairement à d'autres métaux comme l'Or), le
fer se présente généralement dans le minerai sous forme des oxydes (Fe2O3 ou Fe3O4).

-Le minerai de fer est exploité en sidérurgie si sa teneur en fer est suffisante (à partir de 25 à 30%). Un
minerai riche en fer contient plus de 50% de fer, les minerais les plus riches contiennent 68% .

4 - Elaboration des aciers et fontes 38

Dans l'industrie sidérurgique actuelle, les alliages ferreux sont obtenus en utilisant deux catégories de
matière première :

Minerai de Fer : Obtenu à partir des roches extraites à partir des mines, les roches doivent présenter une
teneur suffisante pour assurer la rentabilité du procédé de transformation.

Ferraille : Obtenue à partir des objets composés des alliages ferreux, le produit final est le résultat du
recyclage par fusion électrique.

19
4 - Elaboration des aciers et fontes 39

Procédé d'obtention de l'acier – Filière Fonte

phase 1 : Agglomération

Elle consiste à réaliser un mélange à base de minerai de Fer qui sera traité par la suite dans les hauts
fourneaux.

Cette phase exploite les fines de minerais (Produit obtenu par concassage des roches de minerai à des
tailles réduites) mélangés avec un combustible solide (poussière de coke) et avec des fondants qui vont
permettre d'isoler les éléments étrangers dans le laitier durant la fusion.

Durant l'agglomération, ce mélange est chauffé puis criblé ce qui permet d'avoir une composition et une
granulométrie homogène.

4 - Elaboration des aciers et fontes 40

Coke

C'est un matériau solide à forte concentration en carbone. Il est utilisé comme combustible en raison de son
pouvoir calorifique très élevé.
Il est obtenu à partir de la houille (roche formée par la carbonisation des organismes végétaux), cette dernière
est exposée à des hautes températures dans un environnement non oxygéné (pour éviter sa combustion). Ce
procédé permet d'augmenter la teneur en carbone par décomposition et élimination des éléments auxiliaires.

20
4 - Elaboration des aciers et fontes 41

Phase 2 : Haut Fourneau


Le haut fourneau est une enceinte (Réacteur) qui permet de
mettre en fusion le mélange obtenu à partir de l'agglomération.

Il est attaqué par l'air chaud qui présente une température


de 1200°C. La combustion interne du coke permet
d'atteindre une température très élevée (2000°C) ce qui
permet d'obtenir la fusion du minerai de fer.

A cette température le carbone réagie avec les oxydes de Fer en


produisant du Monoxyde ou dioxyde de carbone.

4 - Elaboration des aciers et fontes 42

A la partie basse du haut fourneau, la phase liquide obtenue par fusion est récupérée. Elle est composée
d'un mélange de Fer à haute teneur en carbone (fonte). Le laitier qui regroupe des éléments auxiliaires
de minerai est récupéré pour d'autres applications (cimenterie, construction routière…).

21
4 - Elaboration des aciers et fontes 43

fonctionnement du haut-Fourneau

Le haut fourneau est un réacteur de réduction, où l'on met en contact


les oxydes de fer et un agent réducteur (CO).

Cuve : Réaction des oxydes de fer et le (CO)


Partie supérieure de la cuve (I)

T> 320°C Fe2O3 +CO →Fe3O4 +CO2

620°C<T< 950°C Fe3O4 +CO →FeO +CO2

950°C<T< 1100°C FeO +CO →Fe +CO2

Partie inférieure de la cuve (I) (régénération du gaz réducteur)

T> 1100 °C FeO +CO →Fe +CO2

4 - Elaboration des aciers et fontes 44

Etalages – Zone de fusion - Ramollissement

Fusion du Fer et du (FeO) non réduit.


Formation du laitier par fusion des éléments étrangers (gangue).

Zone active
Réduction des oxydes de Fer (FeO) en Fer.

Ouvrage
Production du gaz réducteur (CO) par la combustion du coke

2C+O2 → 2CO

Creuset
Séparation du laitier et de la fonte par différence de densité.

22
4 - Elaboration des aciers et fontes 45

Phase 3 : Convertisseur

C'est une enceinte qui permet de réduire la teneur en carbone du liquide obtenu
par le haut fourneau. Dans le convertisseur, la fonte est attaquée par un jet
d'oxygène pur, ce qui provoque la formation du monoxyde de carbone à l'état
gazeux.

L'évacuation de ce gaz permet de réduire la teneur en carbone à un niveau suffisant pour former l'acier.
L'acier obtenu après la phase du convertisseur est intitulé "Acier sauvage". La teneur des éléments
étrangers est réduite au maximum.

Phase 4 - Station d'affinage

Dans cette phase, les éléments aditifs sont ajoutés à l'acier (C, Cr, Mo…) en fonction des propriétés
mécaniques et chimiques demandées par le client.

4 - Elaboration des aciers et fontes 46

Phase 5 – Coulée

Coulée en lingots

Arrivant de la station d'affinage, une première solution consiste à recueillir l'acier dans
une poche métallique garnie de réfractaires pour le transporter jusqu’au lieu de coulée.
L'acier est coulé et solidifié dans des moules (lingotières). Une fois la solidification
terminée, les lingots sont démoulés. Après un réchauffage à 1200 °C, ils sont écrasés dans
un laminoir pour être transformés en :
-Brames, ébauches de produits plats (Slabbing);
-Blooms, futurs produits longs (blooming).
Ils peuvent aussi être directement livrés au client, forgeron par exemple..

Le poids des lingots varie de 4 à 30 t voire plus pour les pièces destinées au
forgeage.

23
4 - Elaboration des aciers et fontes 47

Coulée continue

Après l'affinage une deuxième solution consiste à couler l'acier à partir d'une poche, en continue entre deux
surfaces refroidies. Cela permet de solidifier l'acier progressivement en lui attribuant la géométrie désirée.
Ce procédé est le plus utilisé actuellement, il permet d'obtenir directement les demi-produits (brame, bloom,
billette) sans l’étape de laminage.

4 - Elaboration des aciers et fontes 48

Les demi-produits

Brame
Billette
De section généralement carrée, parfois
bloom
Parallélépipède d'acier d'environ 10m de
long sur 2m de large sur 25cm d'épaisseur. rectangulaire ou ronde, de dimension C'est une barre d'acier de section
Elle pèse en moyenne 25 tonnes et sera supérieure à 50 mm et inférieure à carrée (peut être cylindrique ou
laminée pour devenir une bobine. 120 mm. Sa longueur varie de 5 à 18 m de rectangulaire), supérieure à un carré
long de 120 mm de côté.

24
4 - Elaboration des aciers et fontes 49

Laminage

Il consiste à laminer les demi-produits, c’est-à-dire à étirer et écraser le métal pour lui donner les dimensions et formes
souhaitées par les clients. Le laminage s’effectue d’abord à chaud, entre 800 et 1200 °C. Certains produits plats
subissent ensuite un amincissement complémentaire, effectué par laminage à froid.
Les blooms et billettes issues de la coulée en lingots ou de la coulée continue sont transformés en poutrelles, profilés,
rails barres (produits longs)… .
Les brames sont transformées en produit plats (plaques et tôles).

4 - Elaboration des aciers et fontes 50

Plaques
PRODUITS FINIS

Produits plats
Plaques : Epaisseur généralement supérieure à 10 mm. Elles sont utilisées pour la
fabrication de biens d’équipement, par exemple navires, plateformes de forage off
shore, tubes pour oléoducs.

Laminage à chaud
Tôles laminées à chaud : En feuilles ou en bobines d’épaisseur comprise entre 1 et
25 mm. Elles servent surtout à la fabrication de biens d’équipement (chaudronnerie,
énergie), mais aussi de biens de consommation comme les bouteilles de gaz domestiques les
jantes de roues ou des parties de châssis d’automobiles.

Tôles laminées à froid : (épaisseur inférieure à 3 mm), elles peuvent être revêtus,
disponibles sous la forme de feuilles ou de bobines. Ils ont de très nombreuses Tôles laminées à froid
utilisations, particulièrement pour la fabrication de biens de consommation comme
l’automobile, le bâtiment, l’électroménager, les emballages métalliques.
Une proportion importante des tôles laminées à chaud sont ensuite laminées à froid pour
en réduire encore l’épaisseur.

25
4 - Elaboration des aciers et fontes 51

Exemple : A partir d’une brame de 10 m de long, 25 cm


d’épaisseur et 2 m de large, on obtient une bobine de tôle de
plus d’1 km de long.

Traitement de finalisation

-Si des propriétés mécaniques spécifiques sont exigées, des traitements thermiques sont menés pour
atteindre certaines performances (notamment l’emboutissabilité).
-En cas de besoin, les produits plats subissent un éventuel revêtement pour protéger le métal contre
l’oxydation: Le revêtement est assuré par le zinc (tôle galvanisée) ou étain (fer blanc). Ces tôles revêtues
peuvent en outre être laquées ou plastifiées.

4 - Elaboration des aciers et fontes 52

Produits longs
La famille des produits longs regroupes une grande diversité des produits utilisés dans tous les secteurs industriels,
(construction métallique, fabrication mécanique…).
Parmi ces produits on trouve les éléments suivants: Rails, poutrelles, palplanches, fils machine, ronds à béton, laminés
marchands. Ces derniers comprennent une large variété de produits de petite section : barres de section ronde, carrée,
hexagonale ; barres plates; profilés en «T», en «U», cornières, etc.

Palplanche : Pièce longue servant à consolider une structure afin d'éviter les
éboulements et l'effondrement.

26

Vous aimerez peut-être aussi