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archéologique du centre de la
France
Relier Caroline, Didelot Catherine. Annexe II : Conservation-restauration des fibules de l’âge du Fer de Gouaix “ La Haute
Grève”. In: Les nécropoles protohistoriques de “La Haute Grève” à Gouaix (Seine-et-Marne) Tours : Fédération pour l'édition
de la Revue archéologique du Centre de la France, 2010. pp. 223-226. (Supplément à la Revue archéologique du centre de la
France, 37);
https://www.persee.fr/doc/sracf_1159-7151_2010_arc_37_1_1439
Caroline
"LA HAUTE
Relier et Catherine
GRÈVE” Didelot
Les traitements de conservation-restauration des bon de permettre une évaporation lente de l’humidité
fibules en fer et alliage cuivreux du site de Gouaix souvent importante contenue dans les objets en évitant
ont été effectués de janvier à avril 2004 au labora¬ de les confiner dans un conditionnement hermétique¬
toire UTICA. Ces traitements ont été appliqués à ment fermé.
des objets très fragiles, au contenu archéologique et Dans le cas du site de Gouaix, la méthode de pré¬
typo-chronologique fondamental, et pour lesquels lèvement utilisée par les archéologues a consisté en
la fouille
ration ultérieure.
a en grande partie conditionné la restau¬ une consolidation in situ afin de préserver l’emplace¬
ment des fragments, à l’aide d’une résine synthétique
Le moment de la fouille est déterminant : outre la réversible, le Paraloïd B72 dissout dans l’acétone
modification de l’environnement de l’objet, la fouille (Fig. 189), avec parfois un renfort de gaze chirurgicale
entraîne souvent des contraintes mécaniques sur des (Fig. 190).
objets déjà fragilisés. Il s’agit alors d’employer tout Une fois cette consolidation effectuée, les fragments
moyen utile pour préserver l’objet métallique de dégra¬ ont été prélevés en sape puis déposés dans une boîte
dations supplémentaires et le maintenir dans l’état où en plastique à fond rigide avec un calage de sédiments.
il se trouve au moment de son dégagement. Le numéro d’enregistrement de l’objet a été porté à
l’intérieur et à l’extérieur de chaque contenant.
Quels que soient les moyens employés le but du Si les fibules en fer sont le plus souvent mal conser¬
prélèvement est de conserver le maximum d’informations vées, le métal étant très minéralisé ce qui a entraîné
pour l’étude ultérieure ; pour cela le prélèvement doit une fragmentation importante due au poids des sédi¬
répondre à un certain nombre de critères : ments (Fig. 191) ainsi qu’une fragilisation importante
- ne pas provoquer de fragmentation supplémen¬ des fragments, ce mode de prélèvement simple a permis
taire; dans la plupart des cas de maintenir les fragments en
- permettre de maintenir en connexion les fragments connexion pendant plusieurs mois après la fouille
d’un même objet ou plusieurs objets eux-mêmes en (Fig. 192). Grâce au matériau plastique des boîtes,
connexion ; chaque fibule a pu être radiographiée à son arrivée au
- permettre de conserver autour de l’objet tous les laboratoire sans aucune manipulation puisque le maté¬
matériaux organiques qui y sont éventuellement riau est transparent aux rayons X.
associés ; Certains individus, mais c’est loin d’être le cas pour
- être durable dans le temps car souvent les objets tous, comportent encore un noyau de métal sain
sont étudiés longtemps après leur fouille. Le condi¬ (Fig. 193). Quelques fibules sont composites, leur
tionnement du prélèvement et l’attention portée à fabrication faisant intervenir deux, voire trois maté¬
son transport sont alors déterminants. riaux : fer, alliage cuivreux et inclusions de corail
(Fig. 194). Toutes sont difficilement lisibles avant
Tout prélèvement implique une surveillance ; en traitement en raison d’une importante couche de pro¬
effet, les objets sont généralement humides à la sortie duits de corrosion masquant ou déformant la surface
du sédiment et leur séchage trop brusque peut d’origine. En revanche, les rares fibules en alliage
entraîner des écaillages, voire des bris. Il est donc cuivreux présentent une surface d’origine bien conservée
224 LES NÉCROPOLES PROTOHISTORIQUES DE “LA HAUTE GRÈVE” À GOUAIX (SEINE-ET-MARNE)
archéologues dès le terrain. La prise de conscience, à pour l’archéologue que pour le conservateur-restaura¬
l’instant même de la fouille, de la fragilité des maté¬ teur et ce, dans des délais raisonnables, certes non
riaux en présence et du risque de perdre irrémédiable¬ compatibles avec ceux correspondant à la remise du
ment des informations essentielles a permis sans rapport de fouille, mais autorisant une publication
conteste d’aboutir à une restauration satisfaisante, tant monographique non différée.