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Les transformations de phases hors équilibre

les diagrammes TRC : influences des éléments d’alliages

● la composition chimique
Les éléments d’alliage entraînent un déplacement vers le bas et vers la droite des courbes, ceux
donnant des carbures spéciaux (Cr, Mo, V) tendent à séparer les domaines perlitiques et bainitiques.
● les conditions d’austénitisation
Quand la température d’austénitisation augmente, les courbes se déplacent vers la droite et Ms
s’abaisse (meilleure mise en solution des carbures et augmentation de la taille de grain austénitique).
● les ségrégations
Elles produisent un étalement des domaines.
● les inclusions
Elles tendent à provoquer un déplacement vers le haut et vers la droite.
● influence sur Ms des transformations antérieures incomplètes en bainite et perlite
Les transformations incomplètes provoquent un abaissement de Ms dans les aciers hypoeutectoïdes
(enrichissement de l’austénite en carbone) et une augmentation dans les aciers hypereutectoïdes.

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Les transformations de phases hors équilibre
La trempabilité des aciers : définition

La trempe a pour but d’empêcher la précipitation


du carbone au cours du refroidissement.
La vitesse critique de trempe est la vitesse de
trempe minimale qui permet d’éviter tout début
de transformation perlitique ou bainitique pour
obtenir une structure entièrement martensitique.
Sévérité de trempe 

- les solutions d’eau et de sel,


- l’eau,
- les huiles,
- les brouillards,
- les bains fluidisés,
- l’air et les gaz.

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Les transformations de phases hors équilibre
La trempabilité des aciers

Lorsque l’on plonge un solide métallique dans un liquide « vaporisable », le refroidissement se fait en 3
étapes :
- le régime de caléfaction,
- le régime d’ébullition,
- le régime de convection.
représentation
schématique des lois de
refroidissement et des
variations de la vitesse de
refroidissement en
fonction du temps d’un
cylindre de métal
préalablement porté à
800°C et trempé à l’eau et
à l’huile.

La trempabilité caractérise les possibilités de réalisation de la structure martensitique, sans


précipitation du carbone, par rapport aux conditions technologiques dans lesquelles peut être réalisé
la trempe.
La dureté et la trempabilité ne doivent pas être confondues. En effet, la dureté dépend du pourcentage
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en carbone et la trempabilité des éléments d’alliages.
Les transformations de phases hors équilibre
La trempabilité des aciers

Pour être efficace, un milieu de trempe doit avoir le meilleur contact avec la pièce à
refroidir et s’échauffer le moins possible en absorbant la chaleur contenue dans la
pièce : cela exige:
- que l’échange de chaleur entre pièce et milieu de trempe ne soit pas gêné par une
couche de calamine,
- que le milieu vienne au contact de toute la surface de la pièce,
- que le milieu de trempe au contact de la pièce soit constamment renouvelé,
- que le refroidissement du milieu de trempe soit suffisant (renouvellement et quantité)

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Les transformations de phases hors équilibre
La trempabilité des aciers : exemples

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Les transformations de phases hors équilibre
La trempabilité des aciers : définition

Un diamètre critique est défini pour déterminer la trempabilité. C’est le diamètre d’une barre pour

lequel la structure est composée de 50% de martensite et 50% de ferrite. Le diamètre critique idéal

est celui d’une barre trempée dans un milieu de sévérité infinie (la surface de la pièce aurait

instantanément la température du milieu).

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Les transformations de phases hors équilibre
La trempabilité des aciers : essai Jominy

La trempabilité est caractérisée par :


- les diagrammes de transformation en
refroidissement continu (TRC),
- l’essai Jominy,
Cet essai consiste à austénitiser une éprouvette
cylindrique dans des conditions déterminées
puis à la refroidir en arrosant à l’eau une
extrémité. La trempabilité est caractérisée par la
variation de dureté le long d’une génératrice à
partir de la face trempée.
- les courbes HV=f(Dt).
Le tracé des courbes dureté-paramètre de
refroidissement sont obtenues à partir des
diagrammes TRC.
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Les transformations de phases hors équilibre
La trempabilité des aciers : définition

principe du trace point par point de la courbe


HV=f(Dt) à partir du diagramme TRC.

exemples de courbe HV=f(Dt) pour deux


aciers du type 100C6.
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Les transformations de phases hors équilibre
La trempabilité des aciers : définition

Choix des conditions de trempe

Le diagramme TRC de l’acier, permet de définir, pour


les conditions d’austénitisation, les conditions de
refroidissement pour obtenir soit de la martensite, soit
de la bainite + de la martensite.

La transformation de l’austénite en martensite au


cours de la trempe est incomplète souvent à la
température ambiante. On peut donc refroidir jusqu’à
moins 120°C l’acier pour poursuivre cette
transformation.

Cycle optimal d’un traitement par le froid


- Commencer le refroidissement dès le retour à la
température ambiante après trempe,
- Refroidir lentement,
- Maintenir à la température visée pour réaliser
l’égalisation de température dans la pièce, estimation de la proportion d’austénite.
- Réchauffer lentement jusqu’à la température
ambiante 9
Les transformations de phases hors équilibre
Variations dimensionnelles au cours de la trempe

détermination des déformations et des détermination des déformations et des


contraintes dans un cylindre de 100mm de contraintes dans un cylindre de 100mm
10 de
diamètre en acier Z38CDV5 trempé à l’eau . diamètre en acier Z38CDV5 trempé à l’huile.
Les transformations de phases hors équilibre
contrôle du pouvoir refroidissant des installations de trempe

Enregistrement de la loi de refroidissement à cœur d’un cylindre en

acier de diamètre donné (longueur  3 fois le diamètre) dans l’installation

considérée,

Mesure de la dureté à cœur après trempe dans l’installation, d’un

cylindre de diamètre donné (longueur  3 fois le diamètre) dans

l’installation considérée, réalisé dans un acier dont on connaît la courbe

Jominy,

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Les transformations de phases hors équilibre
contrôle du résultat de trempe

Contrôle de l’état structural


Examen métallographique de la structure de l’acier en peau (décarburation, taille de
grain) et au coeur,
Mesure de la dureté en surface (plusieurs mesures pour voir l’homogénéité du
refroidissement) et au cœur  confrontation avec la courbe jominy
Mesure du grain de cassure dans les zones totalement martensitiques (voir si
surchauffe de l’austénite).
Nouvelles techniques de contrôles non destructifs
-les courants de Foucault
-l’effet Barkhausen
-les ultrasons
-les évolutions des propriétés magnétiques ….

Contrôle de l’état physique


 vérification de l’absence de tapures,
 vérification des déformations subies par la pièce 12
Revenu des aciers
définition

Le revenu est un deuxième traitement thermique qui fait toujours suite à une trempe. Les

effets sont multiples et différents selon la nature du matériau. Il a pour but de diminuer la

fragilité de l’acier sans en diminuer fortement la dureté.

Le traitement comprend :

- un chauffage à une température inférieure à Ac1,

- un maintien en température,

- un refroidissement approprié.

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Revenu des aciers
définition

Aciers non alliés ou faiblement alliés


A l’état trempé, la martensite est en général fragile. Pour rendre l’acier plus tenace, on
effectue le revenu qui conduit à un réarrangement des dislocations (restauration) et à une
précipitation du carbone encore en solution solide.
Jusqu’à 150°C, le carbone ségrège sur les dislocations. Il n’y a pas beaucoup
d’évolution. On observe simplement une détente du matériau.
De 130 à 250°C, on observe une précipitation de carbure e puis pour certains aciers au
carbone une précipitation de carbure  de Hägg aux joints de macles de la martensite.
Entre 300 et 450°C, il y a retour à la maille CC du fer a et la formation de Fe3C avec
disparition des autres carbures vus précédemment.

Aciers alliés contenant des éléments carburigènes


La précipitation des carbures spéciaux se fera entre 450 et 600°C environ. Le
durcissement secondaire maximal est alors obtenu après revenu à une température
comprise entre 520 et 550°C.

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Recuits des aciers

Les traitements thermiques appelés « recuit » permettent d’obtenir une structure proche de
l’équilibre (ferrito-perlitique). Ils font suite à des traitements thermomécaniques tels que le
soudage, l’écrouissage à froid, la solidification avec ségrégation …
Le traitement comprend :
- un chauffage : la température est fonction de l’histoire thermomécanique de la tôle et de
la structure souhaitée,
- un maintien isotherme ou des oscillations autour d’une température,
un refroidissement lent (vitesse < vitesse critique de recuit) à l’air ou au four.

zones usuelles des principaux types de traitement. 15


Recuits des aciers

Recuit complet

Aciers hypoeutectoïdes
La température de maintien est AC3 + 50°C.
Le refroidissement lent est réalisé dans un four.
La structure obtenue est une perlite grossière. Par conséquent, la dureté et la
résistance mécanique chutent, la ductilité augmente.

Aciers hypereutectoïdes
La température de maintien est AC1 + 50°C.
Le refroidissement lent est réalisé dans un four.
On assiste à une globularisation partielle de la cémentite qui permet une meilleure
résistance dynamique.

Recuit d’homogénéisation ou de diffusion


Le traitement sert à éliminer les ségrégations mineures dans l’alliage notamment
du carbone dans l’austénite qui peut poser problème au cours des autres traitements
thermiques. C’est un traitement de diffusion en phase g (1000°C à 1200°C). la
température ne doit pas être trop élevée pour éviter la surchauffe (grossissement de
grain) ou de fusion partielle (oxydation interne : brûlure). 16
Recuits des aciers

Traitement d’affinage structural

Il permet de régénérer une structure surchauffée. La température de maintien est


légèrement supérieure à Ac3. le temps de maintien est court. Le refroidissement pas trop
lent entre Ar3 et Ar1 (750°C – 600°C) permet d’obtenir une structure ferrite-perlite.

effet du recuit de normalisation sur la structure d’un acier XC32.(a) structure brute de
forge, (b) structure après recuit.(c) mécanisme de la régénération.

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Recuits des aciers

Traitement de normalisation
La température de maintien est supérieure à celle d’un recuit complet pour les aciers
hypoeutectoïdes et supérieure à Acm pour les aciers hypereutectoïdes.
Le refroidissement est plus rapide.
La structure ferrito-perlitique est fine avec des espaces lamellaires réduits dans la perlite.

Traitement d’adoucissement
La température de maintien est supérieure à Ac1. Le refroidissement est lent. La pièce est
exempte de contraintes au final sans changement de microstructure. Lors du chauffage
entre 600 et 650°C, la limite élastique baisse considérablement rendant possible la
libération des contraintes par déformation plastique du métal.

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Recuits des aciers

Recuit de sphéroidisation ou globularisation

Un maintien à la température légèrement supérieure à Ac1 ou oscillant autour d’elle. Un


refroidissement lent pour que la cémentite coalesce. Ce traitement augmente la capacité de
déformation de l’acier.

Figure 24 : (a) structure de recuit, (b) structure


semi-globulisée, (c) structure globulisée.
globularisation de Fe3C lamellaire.
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Charte

Bibliographie

•Claude Leroux, Traitements thermochimiques superficiels: présentation et


classification, Techniques de l’Ingénieur, M1221
•Barry Thomas, Durcissement des aciers : Rôle de la microstructure,
Techniques de l’Ingénieurs, M
•Guy Murry, Aciers : généralités, Technique de l’Ingénieurs, M300
•www.efd-induction.com
•Olivier PERROT, cours d’électrothermie, I.U.T. de Saint-Omer Dunkerque,
Département Génie Thermique et énergie
•OTUA, Les différents types d’acier : les connaître pour mieux les choisir,
courrier technique n°65
•http://www.joel-houzet.fr/cours/accueilcours.html

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