Vous êtes sur la page 1sur 54

Retrouver ce titre sur Numilog.

com
Retrouver ce titre sur Numilog.com
Retrouver ce titre sur Numilog.com
Retrouver ce titre sur Numilog.com
Retrouver ce titre sur Numilog.com
Retrouver ce titre sur Numilog.com
Retrouver ce titre sur Numilog.com
Retrouver ce titre sur Numilog.com
Retrouver ce titre sur Numilog.com
Retrouver ce titre sur Numilog.com

GRANDES ENCYCLOPÉDIES INDUSTRIELLES J.-B. BAILLIÈRE


Publiées sous le patronage de
LA SOCIÉTÉ DES INGÉNIEURS CIVILS DE FRANCE
ET DE LA SOCIÉTÉ DE
' NCOURAGEMENT POUR L'INDUSTRIE NATIONALE

MÉTALLURGIES DU PLOMB
DU NICKEL ET DU COBALT
ET

ALLIAGES DE CES MÉTAUX


Retrouver ce titre sur Numilog.com

A LA MÊME LIBRAIRIE

Métallurgie de cuivre et Alliages de cuivre, par M. ALTMAYER, ingénieur


des Arts et Manufactures, et L. GUILLET, directeur de l'École centrale des
Arts et Manufactures. 1925, 1 vol. in-8 de 714 pages, avec 248 fig. et
48 planches. Broché, 70 fr. ; relié 80 fr.
Traité de Métallurgie générale, par Léon GUILLET, professeur à l'École Cen-
trale et au Conservatoire national des Arts et Métiers. 1922, 1 vol. in-8
de 528 pages, avec 3:3.5 figures. Broché, 50 fr. ; relié 60 fr.
Précis d'électro-métallurgie et d'électro-chimie, par L. GUILLET, 1903, 1 vol.
in-16 de 354 pages, avec 78 figures 15 fr.
Électro-sidérurgie, par M. CLAUSEL DE COUSSERGUES, ingénieur-conseil.
1922, 1 vol. in-8 de 416 pages, avec 150 figures. Broché, 50 fr. ; relié. 60 fr.
La Fabrication des Ferro-Allisgee, par A. COUTAGNE. 1 vol. gr. in-8 cb
650 pages, avec 76 figures. Broché, 70 fr. ; relié 80 fr.
Fabrication de l'Acier au four Mar/ir, par A. BARBEROT, 1 vol. gr. in-8
de 543 pages, avec 160 figures. Broché, 50 fr. ; relié 60 fr.
Forgéage et Laminage, par M. GEUZE. 1 vol. gr. in-8 de 362 pages, avec
229 figures. Broché, 40 fr. ; relié 50 fr.
L'Or et l'A-gant, par A. BORDEAUX. 1 vol. gr. in-8 de 598 pages, avec
60 figures. Broché 60 fr. ; relié 70 fr.
Précis de Métallurgie, par H. PÉCHEUX, sous-directeur de l'École nationale
d'Arts et Métiers de Lille, lauréat de l'Institut. 3e édition, 1915, 1 vol.
in-18 de 484 pages, avec 138 figures. 15 fr.
Des métaux et alliages métalliques industriels. Essais mécaniques, physiques,
chimiques, par H. PÉCHEUX, sous-directeur de l'École nationale d'Arts et
Métiers de Lille. 1924, 1 vol. in-16 de 320 pages, avec 125 figures.. 15 fr.
La Métallurgie, par E. D'HUBERT, professeur à l'École supérieure de Com-
merce de Paris. 1 vol. in-16 de 400 pages, avec figures 15 fr.
Séparément : I. Les minerais, les métaux, les alliages. II. Les fers, fontes
et aciers. III. Les métaux usuels (cuivre, zinc, étain, plomb, nickel,falu-
minium). IV. Les métaux précieux (mercure, argent, or, platine). 41vol.
in-16 de 100 pages, avec figures. Chaque 3 fr.
Les Métaux précieux, par Jean VOISIN, ingénieur-chimiste (Encyclopédie de
chimie industrielle). 1922, 1 vol. in-8 de 252 pages, avec 88 figures. Bro-
ché, 30 fr. ; relié 40 fr.
L'Or, propriétés physiques et chimiques, gisements, extraction, applications,
dosages, par L. WEILL. 1896,1 vol. in-16 de 420 pages, avec 67 figures. 15 fr.
L'Argent, géologie, minéralogie, chimie, métallurgie, industrie, rôle écono-
mique, par DE LAUNAY, professeur à l'École des Mines. 1896, 1 vol in-16
de 380 pages, avec 80 figures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 fr.

Ajouter pour frais d'envoi 10 p. 100 pour la France; 15p. 100 pour
l'Étranger. ,
Retrouver ce titre sur Numilog.com

ENCYCLOPÉDIE MINIÈRE ET MÉTALLURGIQUE


PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE

L. GUILLET
Membre de l'Académie des Sciences,
Directeur de l'Éco'e Centrale des iris et Ilallufactures,
Professeur au Conservai lire N itional des Arts et Métiers.

MÉTALLURGIESDUPLOMB
DU/fiëî^L ET DUCOBALT ET

'A-tU� S DE CES MÉTAUX


PAR

Marcel FOURMENT Léon GUILLET


INGÉNIEUR MEMBRE DE L'A(--ADÉI%I-,E DES SCIENCES
DES ARTS ET MANUFACTURES DIRECTEUR DE L'ÉCO-LE CENTRALE
PROFESSEUR-ADJOINT A. L'ÉCOLE CENTRALE DES ARTS ET MANUFACTURES
DES ARTS ET MANUFACTURES PROFESSEUR AU CONSERVATOIRE NATIONAL
DES ARTS ET MÉTIERS

Avec le patronage de la Société des Ingénieurs civils ce France


et de la Société d'Encouragement pour l'Industrie nationale.

PARIS
LIBRAIRIE J.-B. BAILLIÈRE ET FILS
19, RUE HAUTEFEUILLE

1926
Tous droits réservés.
Retrouver ce titre sur Numilog.com
Retrouver ce titre sur Numilog.com

MÉTALLURGIE DU PLOMB

INTRODUCTION
La métallurgie du plomb, qui fait l'objet des pages qui vont
suivre, a été divisée en trois parties.
La première est un résumé des propriétés d11 plomb, de ses
composés et de ses minerais.
La seconde expose la métallurgie du plomb proprement dite,
c'est-à-dire l'obtention du métal plus ou moins pur en partant de
ses minerais.
La troisième traite de la désargentation et du raffinage du plomb
d'oeuvre obtenu précédemment par la fusion des minerais.
La métallurgie du plomb, bien qu'elle n'occupe en France, par
suite de l'absence presque complète de gisements plombifères,
qu'un faible nombre d'ouvriers, tient dans l'industrie mondiale
une place importante ; mais, étant donné que le cadre relativement
restreint de cet ouvrage n'a pas permis de donner au sujet toute
l'ampleur qu'il comporte, les développements ont surtout porté
sur les derniers progrès réalisés dans cette métallurgie, et les pro-
cédés anciens ou ceux ayant tendance à disparaître ont été résumés.
Ceux qui désireraient des renseignements plus complets pourront
les trouver dans les ouvrages, écrits en anglais, qui traitent spé-
cialement de la métallurgie du plomb comme ceux de :
Percy, Metallurgy of Lead, Murray, Londres, 1870 ;
Collins, Metallurgy of Lead, Griffin, Londres, 1910 ;
Hofman, Metallurgy of Lead, Me. Graw-Hill, New-York, 1918.
Smythe, Lead, Longmans, Green et C°, LoItdres, 1923.
L'ouvrage de Percy, bien que très ancien, contient encore des
chapitres intéressants ; celui de Collins est très complet et reflète
surtout la métallurgie européenne. Quant au traité du professeur
américain Hofman, c'est le plus complet et le plus récent de ceux
Retrouver ce titre sur Numilog.com

parus jusqu'à ce jour ; il donne des renseignements très détaiHés


sur la pratique de la métallurgie du plomb aux États-Unis (où
existent les plus grandes usines du monde entier), et nousy avons
eu recours en de nombreux endroits. L'ouvrage de Smythe, bien
qu'étant le plus récent, ne présente pas un grand intérêt par rap-
port aux précédents, sauf en ce qui concerne les alliages et les
composés du plomb.
Retrouver ce titre sur Numilog.com

LIVRE PREMIER

MÉTALLURGIE DU PLOMB
PREMIÈRE PARTIE
PROPRIÉTÉS DU PLOMB
SES COMPOSÉS, SES MINERAIS
Le plomb est un métal connu depuis la plus haute antiquité,
puisqu'il estcertainqueles Égyptiens l'ont utilisé; plus près denous,
les Grecs et les Romains ont laissé de nombreuses traces d'ex-
ploitations importantes de minerais de plomb ; la manière dont
ceux-ci étaient traités ne nous est pas exactement connue, mais
leur métallurgie était déjà assez perfectionnée, puisqu'elle compre-
nait la coupellation pour récupérer l'argent contenu dans le plomb.
Propriétés du plomb. —Le plomb est le plus lourd de tous
les métaux communs ; son poids spécifique à 0° est de 11,37
(par rapport à l'eau à 4°) ; il se présente*sous l'aspect d'un métal
gris bleuâtre et, lorsqu'il est fraîchement coupé, il présente un
brillant métallique très accentué. Sa dureté est très faible, puisqu'il
peut être rayé par l'ongle et qu'il laisse une trace grise lorsqu'il
est frotté sur du papier ; les impuretés augmentent considérable-
ment la dureté du plomb. Sa malléabilité est très grande, et il est
facilement laminé et martelé ; par contre, sa ténacité et par suite
sa ductilité sont très faibles. Un plomb qui a été refroidi rapide-
ment est moins malléable qu'un plomb qui a été refroidi très
lentement ; au point de vue micrographique, on a mis en évidence
différentes formes allotropiques et même un point de transforma-
tion vers 60°. Le recuit a poureffet de produire un grossissement
très accentué des cristaux. Le laminage trop brutal du plomb a
Retrouver ce titre sur Numilog.com

l'inconvénient de produire une sorte d'écrouissage qui le rend


cassant et plus facilement attaquable par les acides. Bien qu'il
est probable que la température du recuit, détruisant cet état
instable du métal, soit voisine de la température ordinaire, un
plomb laminé très rapidement peut demander un très long temps,
parfois des années, pour retrouver ses qualités normales.
Le plomb fond à 327°,4 et bout à la pression de 760 milli-
mètres, vers 1525°;leplombfonducommenceà émettre des vapeurs
vers 850°-900°; mais la présence d'autres métaux, comme le zinc
et l'antimoine, diminue considérablement la température, vers
laquelle commence la volatilisation du plomb.
Coefficient de dilatation linéaire à 40°: 0,2924 x 10-4. Si l'on
prend comme unité la conductibilité de l'argent, la conductibilité
calorifique du plomb à 12° est de 0,085, et sa conductibilité élec-
trique est de 0,107. La chaleur spécifique du plomb à l'état solide
est donnée par la formule 0,02925 + 0,00019 t ; à l'état liquide,
entre 350°et 450°, elle est de 0,042. La chaleur latente de fusion
est de 4 et celle de vaporisation est de 230.
Le poids atomique du plomb est de 207,1.
Au point de vue chimique, le plomb est inoxydable à la tempé-
rature ordinaire ; chauffé au contact de l'air, vers son point de
fusion, il se recouvre d'une pellicule de Pb20 qui se transforme
ensuite en PbO et en Pb304 ; ce dernier oxyde (minium) se dé-
- compose d'ailleurs, vers 550°, en donnant PbO, qui est l'oxyde
stable à haute température. Le plomb n'est attaqué par l'eau que
si celle-ci contient de l'air dissous ; dans ce cas, le plomb se recouvre
d'unp pellicule d'oxyde, qui peut se transformer, à la longue, en
carbonate. Le meilleur dissolvant du plomb est l'acide azotique ;
les acides chlorhydrique et sulfurique non concentrés ne l'atta-
quent que faiblement ; il se forme une pellicule insoluble de
PbCl2 ou de S04Pb, qui protège contre une action plus prononcée ;
ces mêmes acides, concentrés et bouillants, attaquent lentement
le plomb ; l'acide sulfurique concentré et à 260° dissout complète-
ment le plomb. Les acides organiques, comme les acides citrique,
tartrique, acétique, attaquent le plomb en présence de l'air ; les
composés du plomb sont des poisons pour l'organisme, et le danger
qu'ils présentent est en proportion directe avec leur solubilité.
Retrouver ce titre sur Numilog.com

Impuretés du plomb. —Le plomb commercial, tel qu'on le


vend sur le marché, est un produit de grande pureté (plus de
99,9 p. 100 de
plomb) ; des trois,
sortes de plomb qui
sont offertes, c'est
,le plomb désargen-
té qui est le plus
pur, et qui consti-
tue la majeure par-
tie de la produc-
tion mondiale, puis
vient le plomb non
désargenté, puis le
plomb antimo-
nieux, qui est quel- Fig.1.
quefois très impur.
Les principales impuretés sont, dans l'ordre approximatif de
leur. importance : Sb, Cu, Bi, Fe, Ag, Zn, Ni, Cd, As, Mn et S.
Antimoine. — L'anti-
moine et le plomb, entière-
ment miscibles à l'état li-
quide, se séparent pendant
la solidification en donnant
naissance au métal pur et à
un eutectique ; ce dernier
fond à 246° et contient
13p. 100 Sb et 87 p. 100 Pb;
le diagramme des alliages
Pb-Sb est donc très simple
(fig. 1). Des quantités, même
faibles, d'antimoine donnent
au plomb une couleur gri-
Fig. 2. sâtre, augmentent sa dureté
et diminuent sa malléabilité ;
une teneur de0,005 p. 100de Sb n'altère pas les qualités du plomb ;
une teneur de 0,1 p. 100 améliore la résistance du métal à l'action
Retrouver ce titre sur Numilog.com

de l'acide sulfurique froid, mais facilite l'attaque par l'acide


chaud ; avec 0,2 p. 100 de Sb, ce dernier effet, est encore plus
marqué ; au point de vue physique, les lingots de plomb antimo-
nieux possèdent une faible sonorité et pré-
sentent à la partie centrale de leur surface
un léger affaissement rempli d'une sorte
de mousse. Industriellement, l'antimoine
peut être enlevé en portant le plomb, avec
accès d'air, à haute température ; l'anti-
moine est oxydé pour former en partie de
l'oxyde volatil Sb203 et en partie de l'oxyde
Sb205 qui se combine avec le PbO pour
donner des antimoniates de plomb qui
peuvent être écumés et éliminés.
Cuivre. — Le cuivre et le plomb ne sont
Fig. 3. miscibles à l'état liquide que dans le voisi-
nage des métaux purs ; dans le cas parti-
culier qui nous occupe, la partie intéressante du diagramme
(fig. 2 et 3) est celle qui est relative au voisinage du plomb pur et
qui présente la particularité
suivante ; il existe un eutec-
tique, contenant 0,06 p. 100
Cu et 99,94 p. 100 Pb ; à
gauche delaligne Eel'alliage
se compose de plomb pur
et d'eutectique ; à droite,
de cuivre et d'eutectique. La
considération de ce dia-
grame conduit aux conclu-
sions industrielles suivantes :
un plomb cuprifère refroidi
lentement retiendra toujours Fig. 4.
une faible quantité^de cuivre
(au moins 0,06 p. 100) ; de plus, étant donnée l'ascension rapide
de la branche courbe qui sépare la zone à deux liquides de la zone
à un liquide, on voit que la solubilité du cuivre dans le plomb
croît très rapidement avec la température ; il est donc de la plus
Retrouver ce titre sur Numilog.com

grande importance, dans la pratique industrielle, de fondre le


plomb cuprifère lentement et à la température la plus basse pos-
sible, afin que le cuivre se
concentre dans une écume
solide surnageant à la sur-
face du bain ; si l'on veut
une élimination plus com-
plète du cuivre, il est pos-
sible de l'obtenir par une
addition de zinc. Le cuivre
n'est une impureté gênante
que lorsque le plomb est des-
tiné à la fabrication du cris-
tal ou de la céruse ; dans ce
cas, la limite supérieure que
l'on peut admettre est de Fig. S.
0,0014 p. 100 ; pour les autres
emplois, une teneur de 0,1 p. 100 n'a pas d'inconvénients.
Bismuth. — Le diagramme plomb-bismuth (fig. 4) indique une
miscibilité au voisinage des
métaux purs et un eutec-
tique à44p. 100Pb fondant
124°-125°. Le bismuth ap-
porte une augmentation de
dureté et une apparence
cristalline, sans que la mal-
léabilité semble être dimi-
nuée tant que la teneur en
bismuth est inférieure à
2 p. 100 ; cette impureté
augmente la résistance du
plomb à l'action de l'acide
. - Fig. 6. sulfurique froid et n'est
gênante que pour la fabri-
cation de la céruse ; dans ce cas, on admet la teneur de 0,05 Bi
comme un maximum ; pour se débarrasser du bismuth, on peut
procéder soit par refroidissement lent (pattinsonnage), quipermet
Retrouver ce titre sur Numilog.com

une élimination partielle, soit par électrolyse (procédé Betts),


qui assure une élimination et une récupération complètes du
bismuth.
Fer. — Le plomb et le fer
ne présentent aucune misci-
bilité ; les plombs du com-
merce contiennent peu de fer
(moins de 0,07 p. 100 Fe), et
cette impureté n'est gênante
que pour la fabrication de la
céruse ; dans ce cas, on admet
commeteneur limite 0,003 Fe.
Argent. — Le diagramme
des alliages Pb-Ag (fig. 5)
montre une miscibilité com-
- Fig. 7. —Diagramme Pb-Zn. plète à l'état liquide et une
non-miscibilité à l'état solide ;
il existe un eutectique à 2,5 p. 100 d'argent fondant vers 3000 ;
il n'existe pas de solutions solides entre ces deux métaux. L'argent
existe donc dans le plomb
d'oeuvre sous forme d'eu-
tectique, et le diagramme
explique l'irrégularité de
la répartition de l'argent
dans un lingot de plomb
argentifère.
Or. —Lediagramme des
alliages Pb-Au(fig. 6), dans
le voisinage du plomb pur,
présentela mêmeallureque
le diagramme Pb-Ag;c'est
dire que l'or, qui est com-
plètement miscible avec Fig. 8.— Diagramme Pb-As.
l'argent en toutes propor-
tions, suivra ce dernier dans tous les procédés de fusion. La récupé-
ration de l'argent et del'or contenu dans le plomb présente un grand
intérêt industriel et sera étudiée en détail dans la troisième partie.
Retrouver ce titre sur Numilog.com

Zinc. — Le diagramme des alliages Pb-Zn (fig. 7) indique un


eutectique à 98,5 p. 100 Pb fondant vers 317° ; pour une teneur
plus élevée en zinc, il y a non-miscibilité des deux métaux à l'état
liquide tant que la température est inférieure à 950° ; pour une
température supérieure à 950°, on trouve un liquide homogène,
Le zinc est une impureté néfaste ; ce métal donne au plomb une
couleur blanche, le rend très dur, impossible à laminer, et facile-
ment attaquable par l'acide sulfurique, même froid. On se débar-
rasse du zinc par oxydation à haute température, soit par l'air,
soit par la vapeur.
Cadmium. — Le plomb
commercial ne contient que
des traces de cadmium ; il
est intéressant de noter
que l'addition de cadmium
abaisse le point de fusion
de plomb et qu'il existe un
eutectique contenant 80 p.
100 de plomb qui fond à
249°.
Arsenic. —La constitu-
tion des alliages Pb-As 1ig. 9. —Diagramme Pt-Sn.
(fig. 8) est tout à fait ana-
logue à celle des alliages Pb-Ag et Pb-Sb. Il existe aussi un
eutectique contenant 2,5 à 3 p. 100 As qui. fond vers 292° ;
l'arsenic apporte les mêmes changements que l'antimoine, et on
s'en débarrasse avec les mêmes méthodes. La fabrication du plomb
de chasse exige une teneur de 0,5 à 0,7 d'arsenic, qui est indis-
pensable pour réaliser la sphéricité des gouttelettes de plomb
fondu.
Étain. —L'étain se trouve rarement dans leplomb commercial ;
il rend le plomb plus dur et plus attaquable par l'acide sulfurique.
Le diagramme des alliages Pb-Sn (fig. 9) est assez complexe à
cause de l'existence de points de transformation à l'état solide ;
il existe un eutectique contenant 36 p. 100 Pb et fondant à 1810.
On se débarrasse de l'étain par une oxydation à haute tempéra-
ture qui l'amène soit à l'état d'oxyde d'étain, qui surnage sous
Retrouver ce titre sur Numilog.com

forme de poudre, soit à l'état de stannate de plomb qui s'allie


avec PbO pour former une scorie.
Plomb commercial. —Le tableau ci-dessous donne les teneurs
en impuretés de plombs du commerce de provenance diverses.
Plomb.

Composés du plomb. — Oxydes de plomb. —Le seul oxyde


de plomb, intéressant au point de vue métallurgique, répond
à la formule PbO. Il peut- se produire sous deux formes distinctes
connues sous les noms de massicot et de litharge.
Le massicot est une poudre jaune amorphe qui se produit
lorsque du plomb fondu est exposé à l'air à la température
Retrouver ce titre sur Numilog.com

du rouge sombre et lorsque l'on enlève au fur et à mesure


de-sa formation la pellicule de sous-oxyde Pb20 ; si on élève la
température au delà du point de fusion de l'oxyde, c'est-à-dire
au rouge blanc, le massicot se transforme en litharge au refroi-
dissement ; si ce dernier s'effectue lentement, on obtient un produit
rouge, et, si le refroidissement est brusque,'le produit est jaune.
La litharge s'obtient en grandes quantités dans les fours de cou-
pellation du plomb argentifère. La litharge à l'état liquide a la
propriété d'absorber l'oxygène et de le libérer au moment de sa
solidification ; les phénomènes ci-dessus peuvent s'observer dans
l'expérience suivante : si on laisse couler la litharge sur le devant
d'un four de coupellation, de façon à former un gâteau d'une
tonne et demie environ et si on le laisse se refroidir lentement,
on constate un boursouflement de la masse dû au dégagement
de l'oxygène qui avait été absorbé par la litharge fondue et la
formation d'une croûte extérieure qui a emprisonné cet oxygène.
L'intérieur de la masse est, de plus, obligée à un refroidissement
lent et donne, par suite, naissance à des flocons rouges, tandis que
li croûte extérieure, qui a été saisie par l'air froid environnant,
est jaune.
La litharge fond vers 882°, commence à se volatiliser faiblement
dans un courant d'air, vers 800° et très lentement vers 950° ;
sa densité est de 9,36 ; à l'état fondu, elle est bonne conductrice
de la chaleur et de l'électricité. Au point de vue chimique, c'est
une base énergique qui corrode rapidement les revêtements
réfractaires des fours avec lesquels elle forme des silicates fusibles ;
c'est un excellent fondant qui forme des composés fusibles com-
plexes avec les oxydes métalliques qui, seuls,'seraient infusibles.
La litharge se réduit par le charbon à partir de 600° ; la réduction
par COcommence vers 1800 en donnant Pb20, puis Pb. Avec les
alcalis, il se forme des plombites et des plombates qui sont assez
instables et décomposables par les acides, même faibles comme
l'acide carbonique.
Il existe d'autres oxydes : la sous-oxyde Pb20, qui est une
poudre noire qui se forme soit en chauffant du plomb métal à
basse température, soit en réduisant PbO par le gaz à l'eau ; le
minium Pb304, qui est une poudre rouge obtenue par oxydation
Retrouver ce titre sur Numilog.com

du massicot vers 300° ; le peroxyde Pb02, ou oxyde puce, qui peut


être obtenu en faisant digérer le minium avec de l'acide azotique
dilué.
Carbonate de plomb. — Le carbonate de plomb C03Pb qui se
rencontre dans la nature sous le nom de cérusite, se décompose
facilement par la chaleur en oxyde de plomb et en gaz carbonique ;
la céruse, que l'on fabrique industriellement pour la préparation
des peintures, est un cabonate basique de plomb. Les diverses
méthodes de préparation de
la céruse sortent du cadre
de cet ouvrage.
Silicates de plomb. —La
silice et l'oxyde de plomb
peuvent s'allier en toutes
proportions pour donner
naissance soit à des combi-
naisons chimiques, soit àdes
solutions solides. Le dia-
gramme PbO—Si03Pb (fig.^
10) met en évidence l'exis-
tence de deux combinaisons
répondant aux formules
Fig. 10.—Diagramme PbC—SiO'Pb. Si02.2 PbO et 2 Si02.3
PbO, et de trois eutectiqucs
fondant, l'un vers 7170 et les deux autres vers 670° ; on voit
donc que le point de fusion de la litharge peut être consi-
dérablement abaissé par l'addition de silice. Les silicates de
plomb sont d'une couleur jaune d'autant plus foncée que la
teneur en PbO est élevée ; mais, pratiquement, ils sont contaminés
~par les autres oxydes métalliques ; le fer colore en brun, le cuivre
en vert, le cobalt en bleu, le nickel en jaune brun, etc. Les silicates
de plomb ont des applications dans la verrerie pour le glaçage des
poteries. Au point de vue métallurgique, pour extraire le plomb
d'un silicate, il faut d'abord le libérer de la silice par une base
forte ; c'est ordinairement au fer que l'on a recours, car il.
possède la propriété de décomposer, à la température du rouge
blanc, tous les silicates de plomb fusibles, à condition que l'on
Retrouver ce titre sur Numilog.com

en ajoute assez pour former un singulo-silicate ; l'oxyde de plomb


ainsi libéré peut alors être réduit par le carbone ; la réduction
du silicate directement parle carbone ne permettrait pas d'extraire
la totalité du plomb.
Le singulo-silicate et le bisilicate de plomb sont rapidement
décomposés par l'acide azotique, mais les autres silicates sont
attaqués d'autant moins facilement que leur indice est plus
élevé.
Chlorure de plomb (PbCl2). — Ce composé du plomb, qui peut
se former par voie sèche, soit
sous l'action du chlore sur le
plomb, soit par grillage chlo-
rurant des minerais de Pb,
est un corps cristallisé ou
amorphe selon son mode de
préparation qui fond à 498°,
bout à 956°. Il est soluble
dans l'eau bouillante, d'où
par refroidissement il cris-
tallise dans le système rhom-
bique.
Le chlorure de plomb
forme de nombreux sels Fig. 11. - Diagramme Pb-PbS.
doubles avec les chlo-
rures alcalins et alcalino-terreux et avec PbO et PbS.
Sulfure de plomb (PbS).— C'est la galène qui est le minerai-
de plomb le plus répandu et qui est la matière première de la
'métallurgie de Pb ; artificiellement, ce composé peut être pré-
paré par voie sèche en faisant agir le soufre sur le plomb, ou par
décomposition du sulfate de plomb, et par voie humide par pré- -
cipitation, par l'action de H2S sur un sel soluble de plomb ; le
produit obtenu par voie sèche a les mêmes propriétés que la galène.
Le sulfure de plomb a un point de fusion compris entre 935°
et 1 100°, bien que ce soit cette dernière température qui soit
le plus généralement admise ; à l'état liquide, on a un produit
très fluide qui traverse avec la plus grande facilité les parois
en briques réfractaires des iwiiHwXa volatilisation commence
Retrouver ce titre sur Numilog.com

vers 600°, c'est-à-dire notablement avant le point de fusion; on a


mêmepu réaliser la sublimation dela galène, dans une atmosphère
d'azote, à 860°; il n'est pas rare de trouver dans les fours de
traitement des petits cristaux cubiques de galène sublimée contre
les murs.
On a admis autrefois l'existence de sous-sulfures de plomb
(Pb2S,Pb4S);mais cette hypothèse est erronée ainsi quele montre
le diagramme Pb-PbS qui est indiqué dans la figure 11 et qui ne
révèle la formation d'aucune combinaison chimique intermédiaire
entre Pb et PbS. (On- sait que les combinaisons chimiques se
révèlent sur les diagrammes par la présence- d'un maximum ou
d'un minimum.)
Sous l'action de la chaleur et de l'air, la galène commence à
s'oxyder vers 360°-380° pour donner del'oxyde de plomb ; comme
cette réaction est à la base de la métallurgie moderne du plomb,
il est intéressant de connaître les différents facteurs qui la déter-
minent. Il faut d'abord noter que la grosseur et le brassage de la
matière ont une influence sur la vitesse de la réaction ; celle-ci
est relativement faible et croît avec la température. Il y a une
réaction secondaire importante : à basse température le gaz sul-
fureux formé fixe, par catalyse, de l'oxygène pour donner S03,
qui, à son tour, réagit sur PbO pour former S04Pb ; si le grillage
est conduit lentement à une température inférieure à 450°, on
obtient presque exclusivement du sulfate ; plus on élève la tempé-
rature, plus la proportion desulfate diminue et plus la proportion
d'oxyde augmente ; au-dessus de 750°, la réaction du sulfate sur
Ja galène peut même avoir lieu en donnant du plomb-métal qui
ne tarde pas à s'oxyder. On admet généralement qu'un grillage
lent peut être symbolisé par la réaction :
2 PbS + 7 0 = PbO + S04Pb + SO2

et qu'un grillage rapide donne :


3PbS +100 = 2PbO+ S04Pb + 2S02.
Mais pratiquement la galène n'est jamais pure et est associée
avec d'autres minéraux qui ont une influence sur le rendement
Retrouver ce titre sur Numilog.com

du grillage en PbO ; en général, la présence d'autres sulfures


augmente la proportion de SO'PB formé.
Quelle est l'influence de la gangue, ou, en d'autres termes,
quel est le rôle de la
chaux et de la silice ?
Voici, à ce sujet, des
expériences qui analysent
de près les phénomènes
et qui conduisent à des
conclusions intéressantes,
puisqu'elles ont été con-
firmées par la pratique
industrielle (Bannister).
On a d'abord grillé de
la galène presque pure Fig. 12.
mélangée avec 20 p. 100
de chaux dans un four à moufle, et on a enregistré la
courbe (fig. 12) donnant les températures en fonction du temps ;
la courbe pointillée CD représente l'essai à blanc ; la courbe en
trait plein AB représente l'essai correspondant au moufle chargé
avec le mélange ci-des-
sus ; on remarque au dé-
but un léger dégagement
de chaleur entre 180°
et 260° dû à l'oxydation
de la pyrite (il y en
avait 2 à 3 p. 100 dans
la galène) ; vers 560°, il
y a un dégagement très
net de chaleur, accompa-
gné d'une incandescence
Fig. 13. de la masse, qui s'arrête
vers 730°, mais qui est
presque immédiatement suivi, vers -745°, d'un plus faible déga-
gement, sans incandescence ; enfin, vers 800°, se produit une
autre élévation de température qui atteint 900° et porte la masse
à l'incandescence. L'analyse chimique donne :
Retrouver ce titre sur Numilog.com

Ces chiffres montrent que la seconde incandescence est provo-


quée par la réaction de PbS sur SO'PB et que la chaux a un rôle
actif dans le grillage de la galène.
On a ensuite relevé une courbe semblable (fig. 13) en remplaçant
la chaux par la silice, et on a constaté que les réactions étaient
moins intenses que dans le cas précédent ; les analyses étaient les -
suivantes :

On voit donc que la silice ne joue, dans la charge, qu 'un rôle


de diluant. Ces conclusions ont été confirmées par la pratique, qui
a prouvé que les charges calcaires se travaillaient mieux que les
charges siliceuses.
La galène peut être àussi décomposée par un métal dont l 'affi-
nité pour le soufre est plus grande que celle du plomb ; dans cet
ordre d'idée, on peut ranger les métaux dans l'ordre suivant :
Mn—Cu—Ni —Fe —Sn—Zn—Pb.
La réaction avec le fer, PbS + Fe = FeS + Pb, est à la base
du procédé dit «de précipitation ». Pratiquement, ces décompo-
sitions ne sont jamais complètes, et on se trouve là en présence
de réactions réversibles ; par suite, la température et les concen-
trations des diverses phases en présence influent sur le phénomène.
Retrouver ce titre sur Numilog.com

Sulfate de plomb (SQ1Pb). - Ce composé, qui existe dans la


nature sous le nom d'anglésite, peut s'obtenir comme il a été
vu ci-dessus par l'oxydation de PbS, ou bien par précipitation
d'un sel soluble de plomb par l'acide sulfurique. Lesulfate de plomb
se décompose partiellement par la chaleur : c'est ce qui empêche
la détermination de son point de fusion, qui doit être supérieur
à 1 100° ; en tout cas, c'est le plus stable des sulfates des métaux
lourds. La décomposition du sulfate de plomb, qui commence vers
800°, \donne naissance à des sulfates basiques et à de l'oxyde de
plomb, qui, si l'on élève la température au-dessus de 950°, se vola-
tilise.
Onobtient une meilleure décomposition par l'action de la silice,
qui, vers 1 030°, donne du silicate de plomb et de l'anhydride
sulfurique qui se décompose à son tour :
2SO'Pb + Si02 = SiO2. 2PbO + 2SO2+ O.
La viscosité du silicate formé joue un grand rôle, et l'action
décomposante de la silice n'est pas proportionnelle à la quantité
ajoutée ; c'est que le silicate enveloppe le sulfate et empêche une
action plus prononcée de la silice ; on a remarqué que la décompo-
sition la plus rapide et la perte de plomb par volatilisation la
plus faible étaient obtenues en s'efforçant de se maintenir entre
le singulo et le bisilicate (10 à 15 p. 100 de Si02). Cette réaction
peut avoir lieu lorsque l'on grille des galènes siliceuses, si la tem-
pérature nécessaire est atteinte et si la teneur en silice est conve-
venable. On a alors un grillage agglomérant.
La réduction du sulfate de plomb par le carbone est très com-
plexe ; elle commence vers 600° :
S 0 4 P h + 2 C = P b S + 2 GO2;
puis :

PbS + S04Pb = 2Pb + 2SO2;


la réaction se termine vers 700° en donnant un mélange de PbS
et de Pb ; en fait, le sulfate de plomb amène toujours des pertes
en plombsous forme de PbS, et c'est pour cela que c'est un produit
peu aimé des métallurgistes.
F. N. Flynn donne des indications très intéressantes sur le
Retrouver ce titre sur Numilog.com

problème de la réduction du sulfate de plomb, tel qu'il est envisagé


aux États-Unis (Engineering and Mining Journal, 21 février 1920).
Il indique notamment que la quantité de sulfate que l'on peut
admettre au four à cuve doit être inférieure à 10 p. 100 du poids
de la charge ; dans le cas contraire, il devient impossible de main- -
tenir le four en marche continue, et le rendement direct en plomb
diminue considérablement. Le problème du traitement du sulfate
de plomb se rencontre maintenant dans les nouvelles usines qui
traitent les minerais complexes plomb-zinc ; on verra, dans les
pages qui vont suivre, que cette méthode, qui a été mise au point
dans ces dernières années (1917), consiste à lessiver le minerai
mixte grillé par de l'acide sulfurique et à électrolyser pour zinc
métal la liqueur après complète purification ; le plomb reste sous
forme desulfate dans le résidu de lixiviation, qui est ordinairement
traité au four à cuve avec des fondants et autres minerais appro-
priés.
D'après Flynn, la solution du problème serait dans l'emploi
de la voie humide : la méthode qu'il propose est basée sur la facilité
avec laquelle les sels de plomb, y compris le sulfate, se dissolvent
dans une solution saturée en chlorure de sodium ; ce principe
est à la base des recherches faites par le Bureau uf Mines des
États-Unis en vue de traiter économiquement les minerais de
plomb pauvres (Voy. bulletin no 157 : Innovation dans la métal-
lurgie du plomb, 1918). Une fois le plomb mis en solution, on le
précipite à l'état métallique par la voie électrolytique ; ce pro-
cédé peut être résumé comme suit : le sulfate de plomb, ou la
matière contenant le sulfate, est chargé dans un appareil appro-
prié qui assure la mise en contact avec la saumure pendant le
temps nécessaire à la dissolution ; la liqueur résultante est ensuite
enlevée et décantée pour en séparer les éléments insolubles.
L'opération est réglée sur une teneur approximative de 1 p. 100
de plomb dans la liqueur, qui est alors prête à l'électrolyse ; au
début de la mise en marche, on y ajoute une certaine quantité
de chlorure ferreux pour agir comme dépolarisateur dans la phase
électrolytique ; on emploie une anode en graphite et une cathode
en plomb ; le chlore qui se dégage à l'anode s'unit immédiatement
avec le chlorure ferreux pour d'onner du chlorure ferrique ; la
Retrouver ce titre sur Numilog.com

solution, lorsqu'elle quitte les bacs d'électrolyse, ne contient plus


que 0,01 p. 100 de plomb ; elle est conduite dans un appareil dans
lequel doivent s'effectuer la réduction du fer ferrique en fer ferreux
et l'enlèvement de l'acide sulfurique libre ou combiné-; la trans-
formation de Fe2Cl6 en Fe2Cl2 peut se faire par l'anhydride sul-
fureux libre ou combiné avec de la chaux ; quant à l'acide sul-
furique ou combiné, il peut être précipité par de la chaux ; la
solution ainsi traitée est prête pour dissoudre une nouvelle quantité
de plomb ; on réalise ainsi un cycle fermé d'opérations à un prix
de revient qui serait, paraî-il, rémunérateur.
Fluosilicate de plomb ( S i F 6 P b ) . - Ce composé, qui p r é s e n t e de
l'intérêt au p o i n t de v u e industriel à cause de son emploi c o m m e
électrolyte, s ' o b t i e n t p a r l ' a c t i o n de l'acide fluosilicique sur P b O ;
il cristallise facilement avec 4 molécules d ' e a u et est soluble
dans 28 p. 100 de son poids d ' e a u en d o n n a n t u n e solution siru-
peuse, de densité égale à 2,38. C'est le seul sel soluble de p l o m b
qui ait d o n n é des r é s u l t a t s i n t é r e s s a n t s lorsqu'il est électrolysé ;
d a n s ce cas, on utilise u n e solution c o n t e n a n t de 3 à 5 p. 100
d'acide hydro-fluosilicique libre et 5 à 7 p. 100 d'acide c o m b i n é a u
plomb. Les a v a n t a g e s de cet électrolyte r é s i d e n t d a n s sa h a u t e
conductibilité électrique et d a n s le fait qu'il ne d o n n e pas lieu
a u x p h é n o m è n e s de polarisation qui se p r o d u i s e n t avec les a u t r e s
électrolytes, c o m m e l ' a z o t a t e ou l ' a c é t a t e de p l o m b .
M i n e r a i s d e p l o m b . — Il existe d e u x sortes de minerais de
plomb : les minerais sulfurés, qui s o n t les plus r é p a n d u s , et les
minerais oxydés, appelés plus c o m m u n é m e n t minerais c a r b o n a t é s ,
qui s o n t plus rares ; ces minerais s o n t plus ou moins riches en
plomb selon la q u a n t i t é de g a n g u e qui a c c o m p a g n e le sel de p l o m b ,
et à ce dernier p o i n t de v u e on p e u t classer les m i n e r a i s en m i n e r a i s '
siliceux, basiques ou n e u t r e s , selon qu'ils r é c l a m e n t , p o u r subir
la fusion, u n f o n d a n t basique, acide, ou qu'ils n ' e n d e m a n d e n t
aucun.
Galène. — L a galène est, de b e a u c o u p , le m i n e r a i de p l o m b le
plus r é p a n d u ; elle se p r é s e n t e sous la forme d ' a m a s de c r i s t a u x
cubiques ou quelquefois octaédriques, qui sont parfaitement
visibles à l'œil n u ; lorsqu'elle est pure, la galène c o n t i e n t 86,6 p. 100
.de p l o m b ; mais, p r a t i q u e m e n t , elle est t o u j o u r s a c c o m p a g n é e
Retrouver ce titre sur Numilog.com

d'une gangue, de composition variable, et souvent de divers


autres sulfures métalliques comme la blende (ZnS), la pyrite
(FeS2), etc. L a t e n e u r m o y e n n e des minerais qui s o n t exploités
i n d u s t r i e l l e m e n t a v e c bénéfice (ce qui d é p e n d n a t u r e l l e m e n t des
frais de t r a i t e m e n t et s u r t o u t d u cours d u m é t a l ) é t a i t en 1914
a u x environs de 5 p. 100. E n général, la galène subit u n enri-
c h i s s e m e n t à la mine.
L a galène est p r e s q u e t o u j o u r s argentifère ; l ' a r g e n t p e u t y
exister sous d e u x formes :
1° A l ' é t a t de sulfure d ' a r g e n t Ag2S, i s o m o r p h e de la galène,
et p a r suite r é p a n d u u n i f o r m é m e n t d a n s la masse ;
2° A l ' é t a t d ' a r g e n t i t e ou de m i n e r a i d ' a r g e n t similaire, fine-
m e n t divisé et c o n c e n t r é d a n s les plans de clivage.
C'est ce d e r n i e r cas qui est le plus r é p a n d u , et on observe alors,
p e n d a n t le t r a i t e m e n t d ' e n r i c h i s s e m e n t , qu'il p e u t y a v o i r u n e
p e r t e i m p o r t a n t e de m é t a l p r é c i e u x ; en effet, c o m m e le m i n e r a i
a r g e n t i f è r e inséré d a n s la galène est b e a u c o u p plus fin, plus friable
et plus léger, il a t e n d a n c e à s'en aller avec les b o u e s résiduelles
d u t r a i t e m e n t de c o n c e n t r a t i o n ou s c h l a m m s ; d a n s le p r e m i e r cas,
a u c o n t r a i r e , les p e r t e s en a r g e n t s o n t proportionnelles a u x
pertes en plomb.
C e r t a i n s m i n e u r s - p r é t e n d e n t différencier une galène riche d ' u n e
galène p a u v r e en a r g e n t p a r la seule inspection d u grain, en se
b a s a n t s u r ce q u e les galènes à gros grains seraient p e u argen-
tifères ; en réalité, cela p e u t être v r a i p o u r u n gîte déterminé,
mais la règle n ' e s t pas générale ; on cite d'ailleurs des districts
miniers (Broken Hill, Australie) où l'on observe le p h è n o m è n e
inverse, la galène à gros grains é t a n t plus riche que celle à grains
fins. Les sulfures qui a c c o m p a g n e n t la galène, c o m m e la p y r i t e
et la blende, s o n t g é n é r a l e m e n t moins riches en a r g e n t que la
galène.
Anglésite (SO'Pb), cérusite (C03Pb). — Ces minerais sont, sauf
de rares exceptions, des p r o d u i t s r é s u l t a n t de la t r a n s f o r m a t i o n
des minerais sulfurés ; le sulfate p r o v i e n t de l ' o x y d a t i o n directe
de PbS, t a n d i s que le c a r b o n a t e est le r é s u l t a t de l'action des e a u x
s o u t e r r a i n e s chargées en gaz c a r b o n i q u e e t en c a r b o n a t e s en solu-
tions ; c'est p o u r cela que l ' o n t r o u v e presque t o u j o u r s ces minerais
Retrouver ce titre sur Numilog.com

sous forme d'amas dans les parties supérieures des gîtes sulfurés ;
il n'est pas rare de trouver dans ces amas des nodules de galène
entourés d'une écorce d'anglésite, qui est elle-même recouverte
d'une légère couche de cérusite ; cela prouve bien que nous
sommes en présence de produits de transformations et que l'anglé-
- site est un état intermédiaire entre la galène et la cérusite ;
les gîtes sulfurés sont plus ou moins décomposés selon les condi-
tions locales qui peuvent affecter les facteurs suivants : 1° pro-
fondeur du minerai par rapport au niveau hydrostatique ; 2° per-
méabilité des roches ; 3° quantité des eaux de pluies.
Autres minerais de plomb. — Il existe d'autres minerais de
plomb, auxquels il est d'ailleurs bien difficile de donner cette
dénomination. Ce sont :
L a p y r o m o r p h i t e , PbCI2 + 3p2 08Pb 3 ; la m i m é t i t e , PbC12 +
3AS208Pbl ; lavanadinite, PbCl2 + 3V208Pb2; la crocoïse, Cr04Pb;
la wulfénite Mo04Pb, etc.
Il existe aussi, disséminés dans les gîtes, des sulfo-arsénites
et arséniates de plomb, des sulfo-antimonites et antimoniates
de plomb, des sulfo-bismuthites, etc., qui ne sont que des curiosités
minéralogiques.
Les fonderies de plomb reçoivent aussi d'autres matières pre-
mières plombeuses, qui ne sont pas, à proprement parler, des mine-
rais ; cesont des résidus d'autres fabrications, comme, par exemple,
les boues des chambres de plomb des fabriques d'acide sulfurique,
les résidus des creusets des usines à zinc ou les fonds de bacs de
batteries d'accumulateurs. Cessous-produits se trouvent d'ailleurs
en quantités limitées et sont traités en les mélangeant avec des
minerais de plomb ordinaires dans une proportion généralement
faible.
Méthodes commerciales d'achat des minerais de
plomb. —Le prix payé pour un minerai pris à la mine doit être
calculé detelle façon qu'il couvre les frais de traitement et qu'il
laisse un bénéfice acceptable au fondeur ; en réalité, la question est
complexe et met en jeu de nombreux facteurs dont les principaux
sont les suivants : teneur en plomb, teneur en argent, richesse
duminerai, nature de la gangue et des impuretés, prix du transport,
état physique, frais de fusion et de raffinage, pertes au traitement,
Retrouver ce titre sur Numilog.com

frais de vente, variation du cours du métal marchand, etc. C'est


donc dire qu'il n'y a pas derègles précises pour acheter un minerai,
et pratiquement les formules d'achat varient aussi avec les habi-
tudes locales ; en voici une qui est assez logique :

011' Vest le prix aux 100 kilogrammes de minerai sec ;


P, le cours moyen du plomb aux 100 kilogrammes pendant le
mois de la livraison ;
.T, la teneur en plomb ;
p, le cours du kilogramme d'argent ;
t, la teneur en argent en grammes par tonne de minerai;
x, les frais de traitement.
C'est naturellement le coefficient x qui comprend les bénéfices
et qui peut prêter à discussion. La facture définitive d'un achat
de minerai est donc basée essentiellement sur des analyses chi-
miques ; l'échantillonnage d'un lot de minerai qui doit fournir
la petite quantité de minerai qui sera envoyée aux laboratoires
pour analyse doit être fait très soigneusement, car il présente
une grande importance ; cela est particulièrement vrai pour les
minerais argentifères, où une petite erreur peut avoir des consé-
quences importantes ; comme l'échantillonnage exige un broyage
des prélèvements, ce sont les parties pulvérulentes qui sont les
plus riches en argent, ainsi que cela a été expliqué précédemment,
et le point délicat consiste à garder dans l'échantillon définitif
la proportion de gros et de fins qui existe dans le produit broyé.
Les analyses chimiques sont faites respectivement par le vendeur
et l'acheteur, et, si l'écart entre leurs résultats est trop consi-
dérable, il est prévu dans ce cas le recours à une analyse arbitrale
faite par un spécialiste essayeur.
Lorsque les deux parties sont d'accord sur l'analyse du minerai
livré, la facture est établie d'après les conventions qui ont été
faites ; les frais de traitement x de la formule ci-dessus sont
calculés au moyen d'une formule qui tient compte du rôle favo-
rable ou défavorable que jouent certains éléments dans le traite-
ment. Par exemple, les frais de traitement étant fixés à un chiffreX,
Retrouver ce titre sur Numilog.com

le vendeur et l'acheteur peuvent faire les conventions suivantes :


Teneur en plomb. —Si la teneur en plomb est inférieure à un
chiffre fixé, il est prévu une pénalité déterminée par unité au-
dessous de ce chiffre. Si la teneur en plomb est au-dessous de
5p. 100par exemple, le plomb ne sera pas payé.
Zinc. —Si la teneur en zinc est trop élevée, ce qui gênerait
la fusion, il est prévu une pénalité pour chaque unité au-dessus
de la limite fixée (40 p. 100 par exemple).
Soufre. —On peut prévoir également une pénalité pour une
teneur trop élevée en soufre.
Arsenic. —L'arsenic donnant lieu à la formation de speiss,
une teneur trop élevée peut être sanctionnée par une indemnité.
Silice. —Une teneur trop élevée en silice oblige l'acheteur à
ajouter une certaine quantité de fondants supplémentaires dans
son lit de fusion ; on peut prévoir une amende pour chaque unité
de silice au-dessus de la teneur en fer.
Fer, chaux, magnésie. —En contre-partie, onpeut prévoir une
bonification du prix de base lorsque les teneurs en fer, en chaux
et en magnésie sont supérieures à des chiffres déterminés.
Toutes ces conditions doivent être très exactement spécifiées
avant l'achat,.et les ventes de minerai un peu importantes font
toujours l'objet de contrats qui mentionnent avec précision les
divers points signalés ci-dessus. Quelquefois les métaux pré-
sents ne sont pas payés intégralement ; par exemple, on peut
ne payer que 90p. 100de l'or et del'argent contenus ; le cuivre au-
dessus de 3 p. 100, par exemple, peut être payé à moitié prix ;
quant au plomb, on peut convenir de ne payer que 90 p. 100 du
métal contenu en comptant l'unité de plomb à un prix variable
avec la teneur ; on établit alors un barème indiquant pour chaque
teneur en plomb le prix payé pour une unité.
Principauxcentres de production.—La France estunpays
particulièrement peu favorisé sous le rapport des gisements de
plomb ; les mines de Pontgibaud (Puy-de-Dôme) sont épuisées
depuis longtemps, et il ne reste plus commemines importantes en
activité, à notre connaissance, que celles de Peyrebrune (Tarn),
de Ceilhes (Hérault) et de Villemagne (Gard). Il existe quelques
gisements en Algérie et en Tunisie. En Europe, les pays produc-
Retrouver ce titre sur Numilog.com

teurs de plomb sont : l'Espagne (Penarroya, Mazzaron, etc.),


l'Allemagne (Freiberg, Mechernich, Goslar, Clausthal), la Tchéco-
Slovaquie (Przibram), l'Italie (Pertusola, Monteponi), la Grèce
(Laurium). Dans les autres continents, on peut citer l'Australie
avec ses installations considérables de Broken Hill, le Canada, le
Mexique et surtout les États-Unis, qui sont, de beaucoup, les plus
forts producteurs. Les usines traitant les minerais de plomb ne
sont pas toujours situées dans le voisinage immédiat de la mine;
ce sont les conditions locales d'exploitation qui font adopter l'une
ou l'autre de ces solutions ; dans de nombreux cas, le minerai
est enrichi à la mine, et ce sont les concentrés qui sont expédiés
pour être traités dans les grandes fonderies du continent ; dans ce
cas, ces usines sont établies au bord de la mer et reçoivent des
concentrés de provenances très variées. En France, la fonderie
de Couëron (Loire-Inférieure) à la Société des Mines et Fonderies
de Pontgibaud, en Belgique la fonderie d'Hoboken près d'Anvers
travaillent dans ces conditions. La fonderie de Couëron est la plus
importante et la plus moderne qui existe en France.
La Société de Pontgibaud fournit à peu près la moitié de la pro-
duction française ; il est bon de signaler l'importance de la Société
* de Penarroya, qui est certainement la plus grosse affaire de plomb
française, grâce à ses usines de Penarroya (Espagne), de Mégrine
(Tunisie), de l'Estaque (près de Marseille) et des Pyrénées. L'usine
de Mégrine, près deTunis, qui a été mise en marche en 1921, doit
traiter des minerais tunisiens ; elle a une capacité de 20 000tonnes.
L'usine des Pyrénées doit traiter un minerai complexe zinc-plomb ;
le zinc sera extrait par la voie électrolytique par une méthode
semblable à celle employée par l'Anaconda Co aux États-Unis.
La Société de Penarroya a racheté les usines de Noyelles-Godault
(Pas-de-Calais), qui appartenaient avant guerre à la Société de
Malfidano et qui a été détruite pendant la guerre ; l'usine doit
être reconstruite et modernisée. Quant à l'usine espagnole de
Penarroya, la Société étudie actuellement sa reconstruction sous
la direction de spécialistes américains pour en faire une des usines
à plomb les plus modernes.
Il est bon de noter aussi que beaucoup d'exploitations euro-
péennes sont constituées avec des capitaux français, parmi les-
Retrouver ce titre sur Numilog.com

quelles on peut citer la compagnie du Laurium (Grèce), la com-


pagnie La Cruz (Espagne), etc.
L'usine à plomb del'Escalette (près de Marseille) a été rachetée
par la Société«Minerai et Métaux», et l'atelier de désargentation
de Saint-Louis (près de Marseille) a été acheté par la Compagnie
française des Métaux. Ces usines vivent sur les plombs d'œuvre
espagnols.
Statistique. —Le tableau ci-joint donne le détail de la pro-
duction mondiale en plomb, d'après le Bureau américain des
Statistiques (1922) ; certains chiffres relatifs à cesdernièresannées
manquent ou sont établis avec une certaine approximation ;
néanmoins, on peut en conclure que la production mondiale est
voisine d'un million de tonnes. Ce sont les États-Unis qui four-
nissent le plus fort tonnage ; l'Espagne vient ensuite.
Pendant la guerre, par suite des besoins énormes des belli-
gérants, la production a été très intense ; après l'armistice, il y
eut unedécroissancemarquéedansla demande ;mais actuellement
celle-ci commence à être de nouveau plus active. Cesont les indus-
tries des peintures, des batteries d'accumulateurs, des câbles
électriques qui marquent une augmentation très nette dans leurs
besoins en plomb. ■
Il est intéressant de signaler la situation de la France au point
de vue de sa consommation en plomb ; voici les chiffres pour la
période d'avant-guerre :

Cette statistique montre que la France était tributaire del'étran-


ger pour les trois quarts de ses besoins ; comme il n'a été découvert
aucun gisement important depuis 1913, cette situation défavorable
ne semble pas devoir se modifier avant longtemps.
Saturnisme.—L'industrie duplombet de ses dérivasest classée,
Retrouver ce titre sur Numilog.com

Production mondiale en plombJ


(D'après le Bureau américain ■
Retrouver ce titre sur Numilog.com

xprimée en tonnes métriques.


?s statistiques desmétaux.)
Retrouver ce titre sur Numilog.com

en France, parmiles industries insalubres ; c'est quel'on a observé


depuis longtemps que les ouvriers travaillant constamment dans
une usine à plomb étaient intoxiqués plus ou moins rapidement
et que cela pouvait avoir de graves conséquences. On s'est donc
efforcé, pendant ces dernières années, de lutter contre ce danger
(lutte contre le saturnisme). Le plomb pénètre dans l'organisme
humain par les voies respiratoires et digestives ; il est attaqué
dans l'estomac par les sucs gastriques, dissous et entre dans l'orga-
nisme, d'où il n'est éliminé que très difficilement ; il peut s'y
accumuler en certains points et être la cause d'accidents graves ;
on a cru pendant longtemps qu'il pouvait y avoir intoxication par
la peau, mais il a été prouvé que cela n'était pas possible tant que
la peau n'était pas coupée. Detous les composésdu plomb, ce sont
ceux qui sont solubles dans l'eau ou facilement attaquables par
les acides dilués qui sont le plus dangereux, car ils sont assimilés
rapidement par l'organisme.
En métallurgie du plomb, ce sont les vapeurs et les poussières
de plomb qui sont dangereuses ; malheureusement, leur formation
nepeut être évitée, et il faut se préoccuper de capter ces poussières
et fumées pour mettre les ouvriers à l'abri ; c'est cette solution
qui est généralement adoptée lorsquela choseest possible, et, pour
avoir .un fonctionnement efficace, il est indispensable de créer une
aspiration artificielle au moyen d'un ventilateur ; il est rationnel
d'envoyer les gaz ainsi, captés dans-une chambre à poussières ou
dans une chambre à sacs et de récupérer ainsi un produit ayant
une certaine valeur. Le personnel doit aussi, et c'est là un point
très important, prendre certaines précautions : éviter de respirer
lorsque l'on est obligé de s'exposer pendant quelques instants à
traverser une atmosphère plombeuse, et, dans le cas d'un travail
prolongé dans une pareille atmosphère, le port d'un masque
protecteur doit être obligatoire ; interdiction de prendre ses repas
dans un atelier à plomb (réfectoire) ; se laver et changer de vête-
ments lorsque la journée est terminée, bains obligatoires ; mettre
un peu de vaseline dans le nez ; éviter les aliments acides.
Commemoyens préventifs,on recommande quelquefois de boire
de l'eau légèrement acidulée par de l'acide sulfurique dans le but
de former dans l'estomac un sulfate de plomb insoluble, ou encore
Retrouver ce titre sur Numilog.com

d'absorber descomprimés composés desoufre,desucre, dementhe,


avec un peu de sulfate de soude. On a aussi essayé un nouveau
traitement (Clague Electrolytic System),consistant à envoyer un
courant de 60milliampères sous 20 volts dans l'homme à soigner,
qui a les pieds et les mains placés dans un bac électrolytique. Le
traitement comprend une séance detrente minutes pendant trente
jours consécutifs.
Levrai moyen, pour limiter efficacement les ravages du satur-
nisme,consiste à attacher spécialement à l'usine un médecin ou
un infirmier particulièrement au courant de la. question \ tout
ouvrier embauché à l'usine est inspecté par le médecin,et il est
prescrit ensuite une visite mensuelle, qui permet, dès qu'unouvrier
présente le moindre symptôme d'intoxication, de le soigner et
surtout del'affecter àun autre travail, oùil nesera plus en contact
avec des poussières ou des fumées plombeuses. On possède main-
tenant, dans l'analyse du sang, un moyen très efficace de déceler
la moindre trace de maladie. Les autres symptômes sont les
suivants : au début, maux de tête, constipation, faiblesse, perte
d'appétit accompagnée d'une grande soif ; ensuite, douleurs
d'estomac, vomissements, teint jaunâtre ; quelquefois, décolo-
ration des gencives avec une ligne bleue au contact des dents ;
dans les cas très aigus, on observe des coliques douloureuses
(coliques de plomb) accompagnées d'une rétention d'urine.
Retrouver ce titre sur Numilog.com
Retrouver ce titre sur Numilog.com

DEUXIÈME PARTIE

TRAITEMENT DES MINERAIS


DE PLOMB

CHAPITRE PREMIER
GÉNÉRALITÉS

Pratiquement, les méthodes de traitement des minerais de


plomb sont des méthodes par voie sèche; on a bien essayé diverses
méthodes de voie humide basées sur le lessivage de PbC12 ou de
S04Pb par des dissolvants appropriés, mais aucune n'a pu encore
s'imposer industriellement.
Comme il a été vu précédemment, il n'existe qu'un seul minerai
de plomb, la galène; les autres n'existent qu'en faibles quantités,
et. d'ailleurs leur traitement n'offre aucune difficulté spéciale :
ils peuvent être considérés comme des minerais sulfurés grillés
et, par suite, ils rentrent dans le cycle du traitement delà galène,
et nous n'avons à examiner que le problème de l'extraction du
plomb contenu dans les minerais sulfurés.
Il existe trois principales méthodes de traitement :
10 Méthode de grillage et de réduction dans laquelle le minerai
sulfuré est grillé, c'est-à-dire oxydé,le plus complètement possible,
et est ensuite réduit par le charbon ; il y a donc deux phases
successives qui se passent dans des appareils différents : une phase
d'oxydation, une phase de réduction.
Retrouver ce titre sur Numilog.com

Il se forme pendant le grillage une petite proportion de sulfate


de plomb qui peut être ou bien transformé en silicate vers la
fin de l'opération dans l'appareil de grillage, et réduit ensuite
par l'oxyde de fer dans l'appareil de réduction, ou bien ce sulfate
peut être réduit dans le four de réduction à l état de sulfure de
plomb dans lequel le plomb peut être déplacé partiellement par
le fer pour donner un sulfure double de fer et de plomb appelé
matte.
20 Méthode de grillage et réaction dans laquelle le minerai
sulfuré, est grillé partiellement pour donner un mélange de PbO,
P b S et S04 Pb. puis, la t e m p é r a t u r e é t a n t élevée f o r t e m e n t , les
divers corps en présence réagissent l ' u n sur l a u t r e p o u r d o n n e r
d u p l o m b m é t a l l i q u e et d u gaz sulfureux. Il n ' y a q u ' u n e seule
opération, p u i s q u e t o u t e s ces réactions o n t lieu d a n s le m ê m e
appareil.
30 Méthode par précipitation d a n s laquelle on décompose la
galène à h a u t e t e m p é r a t u r e p a r d u fer m é t a l l i q u e avec f o r m a t i o n
de p l o m b m é t a l et de m a t t e .
L a m é t h o d e employée d a n s la métallurgie m o d e r n e d u plomb
est la première (grillage et réduction). E n réalité, il y a b e a u c o u p
de réactions qui s o n t c o m m u n e s a u x trois m é t h o d e s et qui,
r é a c t i o n s principales d a n s l'une, d e v i e n n e n t des réactions secon-
daires d a n s les autres.
On a proposé u n e a u t r e m é t h o d e (procédé G e r m o t ) , basée sur
l ' o x y d a t i o n directe de la galène, qui n ' a pas encore été expéri-
m e n t é e i n d u s t r i e l l e m e n t : le procédé consiste à avoir u n b a i n de
p l o m b fondu, p o r t é à h a u t e t e m p é r a t u r e , d a n s u n convertisseur ;
on y j e t t e de la galène qui, sous l'action de l'air injecté p a r les
tuyères, d o n n e une certaine p r o p o r t i o n de p l o m b m é t a l l i q u e :
2 PbS + 20 == Pb + SOa + PbS.

La réaction, u n e fois amorcée, n e d e m a n d e r a i t d a u t r e com-


bustible que le soufre c o n t e n u d a n s la galène ; ce procédé est donc,
t h é o r i q u e m e n t , d ' u n g r a n d i n t é r ê t ; l ' a r g e n t c o n t e n u d a n s la
galène p a s s e r a i t en g r a n d e p a r t i e d a n s le plomb liquide forme.
Les essais n ' o n t pas été e n c o u r a g e a n t s à cause de la g r a n d e vola-
tilité de P b S et de la p e r t e p a r les scories.
Retrouver ce titre sur Numilog.com

Le choix sur l'une des trois principales méthodes indiquées


plus haut dépend de la considération de divers facteurs : richesse
du minerai, quantité et nature des impuretés, sources locales de .
combustibles, main-d'œuvre.
La méthode par grillage et réaction peut être conduite soit
au bas-foyer, soit au réverbère ; elle s'accommode de tous les
combustibles, mais elle ne convient qu'au traitement de galènes
riches (60 à 70 p. 100 Pb), car la présence d'impuretés modifie
les réactions qui ont lieu entre PbO, PbS et S04Pb ; elle est
inapplicable aux minerais siliceux, car, dansce cas, il se formerait
une grande quantité de silicate de plomb. Les avantages de cette
méthode, dans le cas des minerais riches, sont :a. la production
d'un plomb très pur ; b. l'utilisation de combustibles grossiers
et bon marché ; c. la suppression des fondants ; d. la faible perte
par volatilisation. Ses inconvénients sont : a. la production d'une
scorie très riche en plomb qui doit être retraitée ; b. le travail est
pénible et demande une nombreuse main-d'œuvre ; c. la grande
consommation de combustible.
La méthode par précipitation peut se faire dans les fours-
réverbères ou dans les fours soufflés ; elle n'est applicable qu'aux
minerais riches contenant peu d'antimoine et d'arsenic, car ces
métaux sont aussi déplacés par le fer et, par suite, viennent salir
le plomb, qui est alors déprécié considérablement. La silice n'est
pas gênante ; s'il existe du cuivre dans la minerai, il se retrouve
dans la matte et peut être ainsi récupéré ; les avantages de cette
méthode sont : a. la suppression du grillage préliminaire ; b. la
faible perte par volatilisation, et ses inconvénients sont : a. la
grande consommation de coke ; b. le faible rendement en plomb
métallique, à cause de la grande quantité de matte formée qui
doit être retraitée, ce qui, -par suite, augmente le prix de revient.
Cette méthode, employée seule, n'est plus utilisée ; elle joue
encore un rôle secondaire dans la métallurgie moderne du plomb
dans certains cas, lorsque l'on dispose de déchets de fer à très
bon compte ; onajoute ces derniers à la charge des fours de réduc-
tion, et celle-ci en est améliorée d'autant ; cette addition de fer
métallique peut être un remède de secours lorsqu'un four de ré-
duction marchemal.
Retrouver ce titre sur Numilog.com

Laméthodepar grillage et réduction s'applique àtous les minerais


et spécialement aux minerais pauvres, siliceux, pyriteux et blen-
deux; qui sont les plus répandus ; un inconvénient inhérent à
cette méthode réside dans les pertes par les sous-produits (matte,
speiss, scories) et par les fumées (volatilisation et entraînement).
Le rendement direct en plomb recueilli au bas du four de réduction
dépasse rarement 85 p. 100 ; tous les progrès réalisés pendant ces
dernières années ont cherché à améliorer ce rendement direct.
Commec'est cette méthode qui est presqueexclusivementemployée
aujourd'hui, nous allons l'examiner en détail dans les chapitres
qui vont suivre.
Le plomb obtenu par ces méthodes est toujours impur et, par
suite, n'est pas utilisable en cet état ; il faut donc- débarrasser ce
plomb impur, appelé-plomb d'oeuvre, de ses impuretés, dont l'une,
.l'argent, est d'une grande valeur ; c'est ce que nous étudierons
dans la troisième partie de cet ouvrage, qui sera relatif à la désar-
gentation et au raffinage du plomb. Il est intéressant de remarquer
que, a ce point de vue, la métallurgie du plomb constitue un des
procédés de la métallurgie de l'argent et de l'or ; étant donnée la
grande affinité du plomb pour l'argent et l'or, il peut être inté-
ressant. de mélanger au lit de fusion des matières riches en métaux
précieux ; le plomb, pendantla fusion, drainera l'or et l'argent dans
ces matières qui passeront dans les scories ; c'est la méthode
d'emplombage ; l'opération est particulièrement intéressante
lorsque les matières argenti-aurifères seront justement un des
éléments qu'il est indispensable d'ajouter au minerai de plomb
pour faciliter sa fusion (fondant argentifère).
La métallurgie du plomb a-t-elle atteint actuellement son plus
haut degré de perfection? Certainement non. Comme nous l'avons
indiqué ci-dessus, le rendement direct, en plomb est relativement
faible, et les divers sous-produits demandent pour leur récolte
et leur traitement des frais supplémentaires ; il y a de plus une
perte de plomb, définitive, par les scories et par la cheminée, qu'il
sera peut-être possible de diminuer. Il y a là matière à des perfec-
tionnements de détails dans les méthodes et appareils actuellement
utilisés.
Mais il y a, à côté de la diminution des pertes en plomb et des
V
Retrouver ce titre sur Numilog.com

frais de fusion, une grave lacune dans les procédés actuels ; les
minerais de plomb contiennent en effet des corps qui ont une valeur
importante et qui sont totalement perdus. Pourra-t-on un jour
les récupérer à bas prix? Cela est possible. Il y a d'abord le soufre
qui, transformé en gaz sulfureux, s'échappe dans l'atmosphère
et rend malsaine la campagne entourant l'usine. Ensuite il y a
les métaux qui accompagnent la galène dans ses gisements ; s'il
est possible de récupérer dans la matte, dans le speiss et dans les
fumées le cuivre, le nickel, l'arsenic, il n'en est pas de même du
zinc,qui existe toujours en quantités appréciables dans les minerais
de plomb et qui est presque totalement perdu par les scories (on
en retrouve un peu dans les fumées), où il est sous forme de silicate
de zinc.
Les essais faits jusqu'ici pour récupérer industriellement le
soufre sous forme d'acide sulfurique et le zinc n'ont pas encore
donné de résultats encourageants, mais il se peut que de nouveaux
moyens mis en œuvre viennent un jour les couronner de succès.
Le problème de la récupération du zinc contenu dans les minerais
de plomb a fait de notables progrès dans ces dernières années ;
des résultats industriels très intéressants ont été obtenus pendant
la guerre dans le traitement de minerais mixtes Pb-Zn-Cu par
une nouvelle méthode qui procède à la fois de la voie humide
et de la voie sèche ; mais il est juste de dire que ces résultats fa-
vorables ont été obtenus avec des minerais très riches en zinc
(32-35 p. 100), et pendant une période où les.cours des métaux
étaient très élevés. Cette nouvelle méthode, qui obtient le zinc
par l'électrolyse, a été mise au point dans les usines américaines de
l'Anaconda et, bien qu'elle soit plutôt du ressort de la métallurgie
du zinc, il est intéressant d'en noter les grandes lignes : le minerai
comp exe est grillé à basse température dans le but de transformer
le blende partie en S04Zn et partie en ZnO ; puis le produit de
ce grillage sulfatisant est lessivé par une solution acide provenant
des bacs d'électrolyse ; la liqueur résultante est purifiée par le
bioxyde demanganèse, qui précipite le fer, et par la poudre de zinc,
qui précipite le cuivre et le cadmium ;l'électrolyse de la liqueur
donne du zinc extrapur et une liqueur acide qui est utilisée pour
le lessivage du minerai ; le bioxyde de manganèse se retrouve au
Retrouver ce titre sur Numilog.com

fond des bacs ; on a ainsi un cycle continu d'opérations. Ce sont


les divers dépôts qui contiennent le plomb et le cuivre qui sont
traités ensuiteparvoiesèche parles méthodes ordinaires. Enréalité,
la méthode est assez complexe et a demandé de nombreux efforts
pour sa mise au point ; une première usine d'essai de 25 tonnes de
zinc parjour a donné desrésultats si encourageants qu'une seconde
usine de 150 tonnes fut construite ensuite et a été sanctionnée
par une marche de plusieurs années. Mais actuellement, avec la
baisse des cours des métaux, il n'est pas possible de prévoir
l'avenir de cette méthode pour le traitement des minerais mixtes,
surtout pour ceux qui sont plus pauvres que ceux traités à l'Ana-
conda et qui se rencontrent très fréquemment dans la métallurgie
du plomb. Pour ces derniers minerais, des progrès considérables
ont été réalisés par la mise au point des méthodes de séparation
de flotation qui permettent de séparer les divers sulfures de leur
gangue.
De nombreuses méthodes ont été suggérées, essayées, et même
mises au point industriellement pour traiter les minerais mixtes
Pb-Zn, mais aucune n'a pu encore s'imposer définitivement ; on
. peut signaler notamment :
10Méthodes par volatilisation. —Elles consistent soit à distiller
le minerai mixte finement pulvérisé avec du charbon dans des
cornues analogues à celles utilisées dans la métallurgie du zinc
et à séparer le plomb du zinc en se basant sur la différence entre
leurs points d'ébullition (procédé Sulmanet Picard), soit à distiller
ces minerais au four water-jacket. Dans cette dernière catégorie,
on peut placerle procédé Bartlett, qui fonctionne industriellement
depuis plusieurs années et qui semble être le meilleur de tous ces
procédés de voie sèche : on oxyde et on volatilise le plomb et le
zinc et on rassemble les métaux précieux dans une matte Cu-Fe ;
les fumées sont recueillies et peuvent être soit utilisées après
raffinage commematièrepremière pourla fabricationde peintures,
soittraitées par l'acide sulfuriquepour donner dusulfate deplomb,
qui est traité pour plomb au four water-jacket, et du sulfate de
zincqui, aprèsépuration,est électrolysépour obtenir duzincmétal.
Quant à la matte argenti-aurifère, elle peut être soit vendue
aux fonderies de cuivre, soit traitée directement au convertisseur.
Retrouver ce titre sur Numilog.com

Depuis la mise au point de l'électrolyse du zinc; ce procédé semble


devoirse maintenir, et une usine basée sur ce principe a été cons-
truite récemment (à Florence, Colorado, États-Unis, 1916) ;
à cause de la forte consommation de coke et des difficultés de
fusion, la méthode a été perfectionnée, et le water-jacket a été
remplacé par le four-réverbère chauffé au charbon pulvérisé.
Le minerai est grillé partiellement dans un four Wedge et, après
avoir été mélangé avec du charbon broyé, est fondu dans le
réverbère pour donner de la matte, de la scorie et des fumées
plombo-zingueuses.
2° Méthodes par fusion. —Leminerai est fondu par la méthode
ordinaire degrillage et réduction pourdonner duplombmétallique,
tandis que le zinc passe dans la scorie. Cette scorie est ensuite
traitée séparément pour récupérer le zinc par fusion, soit au réver-
bère, soit au four électrique.
30 Méthodes par dissolution et précipitation. —Cesméthodes,
qui sont très nombreuses, consistent à dissoudre le zinc par un
acide(l'acide sulfurique le plus souvent) et à le précipiter ensuite
soit par le sulfure de baryum pour donner du lithopone, soit par
de la magnésie calcinée pour donner de l'hydrate de zinc, quel'on
transforme ensuite en oxyde, soit par l'ammoniaque pour donner
aussi de l'hydrate de zinc, soit par l'électrolyse pour obtenir du
zinc métal, etc. C'est le procédé électrolytique qui, d'après ce qui
a été dit plus haut, semble donner les meilleurs résultats
Bien que beaucoup de ces méthodes soient très ingénieuses,
le cadre de cet ouvrage est trop limité pour qu'il puisse en être
donnéune description complète, et nous nous bornerons, dans les
chapitres qui vont suivre, à examiner les méthodes qui relèvent
plus particulièrement de la métallurgie du plomb, telle qu'elle est
pratiquée aujourd'hui dans la plupart des fonderies du monde
entier ; ce sont :
1° La méthode de traitement des minerais de plomb au four-
réverbère (chap. II) (grillage et réaction) ;
20 La méthode de traitement des minerais de plomb au bas-
foyer (chap. III) (grillage et réaction) ;
3° La méthode de traitement des minerais de plomb au four
à cuve soufflé ou four water-jacket (grillage et réduction) (chap.
Retrouver ce titre sur Numilog.com

IV et suiv.). Cette dernière méthode est de beaucoup la plus


employée et caractérise la métallurgie moderne du plomb ; elle
comprend deux phases : le grillage (chap. IV) et la réduction
(chap. V).
4° Méthode par chloruration. - On fait actuellement des essais
aux États-Unis pour mettre au point une nouvelle méthode qui
s'appliquerait avantageusement au traitement des minerais
pauvres. Voici le principe de cette méthode, que l'on peut quali-
fier de méthode par chloruration volatilisante : le minerai est
mélangé avec du chlorure de sodium (sel marin), et il est chauffé
dans des fours de grillage rotatifs jusque vers 800° ; le plomb
se volatilise sous forme de chlorure ainsi que l'or et l'argent.
Ces chlorures sont précipités des fumées par le procédé électrique
Cottrell, dont il sera parlé dans la suite.
Les chlorures précipités après mélange avec de la chaux et
avec un agent réducteur (charbon) sont chauffés au rouge ; il se
forme une scorie de chlorure de chaux et du plomb métallique.
Le chlorure de chaux est un substitut avantageux au chlorure
de sodium de la première opération, et on compte récupérer ainsi
50 à 70 p. 100 du chlorure initial.
Ce procédé a donné d'excellents résultats avec des minerais
pauvres en Plomb qui s'étaient montrés réfractaires aux procédés
de lavage et de flottaison ; ce procédé serait particulièrement
intéressant dans les localités où l'eau nécessaire au lavage ferait
défaut. Quant au prix du traitement, il serait, parait-il, plusavan-
tageux que celui qui correspondrait au traitement par concentra-
tion hydraulique suivie de fusion.
La méthode exposée ci-dessus peut être rapprochée de celle
qui a été décrite précédemment à propos du traitement des sulfates
de plomb (première partie) et qui comportait une lixiviation du
minerai grillé par une solution saturée en sel marin suivie d'une
électrolyse en présence de chlorure ferreux. L'état actuel de la
question ne permet pas de se prononcer définitivement sur ces
nouveaux procédés.
Retrouver ce titre sur Numilog.com

CHAPITRE II
TRAITEMENT DES MINERAIS DE PLOMB AU FOUR-
RÉVERBÈRE (MÉTHODE PAR GRILLAGE ET RÉACTION)
Cette méthode de traitement de la galène est très ancienne ;
elle a été très employée jusque vers ces dernières années, spécia-
lement en Angleterre, en Belgique, en Autriche, etc., lorsque les
usines trouvaient à s'approvisionner en minerais remplissant les
conditions requises pour s'adapter à ce traitement ; aujourd'hui,
les méthodes modernes par grillage et réduction se sont répandues
dans toutes les usines, et on peut dire qu'actuellement le four-
réverbère n'est plus employé pour le traitement direct de la galène.
Il est néanmoins intéressant d'indiquer, dans ses grandes lignes,
les principes de la conduite de ce procédé et d'en noter les caracté-
ristiques métallurgiques.
Le procédé que l'on réalise dans le réverbère est un procédé
par grillage et réaction ; les deux phases, celle de grillage et celle
de réaction, ont lieu successivement, mais dans le même appareil ;
elles sont d'ailleurs répétées chacune un certain nombre de fois
pour épuiser le minerai le plus possible.
1" Phase oxydante. —On part d'un minerai broyé ; ordinaire-
ment ce broyage n'est pas une opération supplémentaire à faire
à la fonderie, puisqu'on ne peut traiter que des minerais très
riches, c'est-à-dire qui ont été concentrés après un broyage
préalable ; le minerai est placé sur la sole du réverbère de façon
à former une couche de 8 à 10 centimètres d'épaisseur ; puis on
pousselefeu de façonàobtenir une température de 500° à 600° dans
une atmosphère oxydante. L'oxydation des grains de galène
s'effectue avec f o r m a t i o n de P b O et de S 0 4 P b , et on c o n d u i t
l'opération selon la n a t u r e d u minerai, de façon qu'il n ' y ait q u ' u n e
Retrouver ce titre sur Numilog.com
Encyclopédie Minière et Métallurgique
* ' • II: - LES DIFFÉRENTES MÉTALLURGIES
Laseconde série douvrages étudie les différentes métallurgies en quinze volumes.
A. — Généralités.
XI. — La métallurgie générale.
XII. — Les combustibles.
XIII. — Les matériaux réfractaires.
Ledirecteur de l'Encyclopédie examine les différents problèmes de la Métallurgie générais
théorie des différentes opérations, utilisation des divers appareils, et développe ainsi une partie des
leçons qu'il professeau ConservatoireNational desArts et Métiers et à l'École Centrale.
Deux livres traitent des matières premières les plus importantes pour la métallurgie, après les
minerais : les Combustibles dans leur emploienmétallurgie sont examinés par M. BERTHELOT,
dont les travaux ont rapidement fait connaître le nom; les Matériaux réfractaires par M. RI-
V!ERE, maître deConférencesà l'Ecole Centrale desArts et Manufactureset administrateur-directeur
dela Compagnie générale de Construction de Fours.
B. —La Sidérurgie.
Puis viennent les livres sur les différentes métallurgies ; bien entendu, la sidérurgie y occupe
uneplace toute spéciale avecsix volumes.
XIV. — La fonte.
XV. — Les aciers au convertisseur.
XVI. — Les aciers au four Martin.
XVII. — Les aciers au four électrique et au creuset.
XVIII. — Les alliages ferro-métalliques.
XIX. — Les propriétés et emplois des aciers ordinaires et spéciaux.
Le volume consacré à la Fabrication de la fonte est signé de M. COLLET, professeur sup-
pléant du cours de métallurgie du fer à l'Ecole Centrale et directeur de la Société l'Horme et Buire, et
M. DIBOS, ingénieur des Arts et Manufactures, répétiteur à l'Ecole Centrale, spécialiste en construc-
tion dehauts fourneaux ;unelongue préface de M. MÉTAYER, le professeur de métallurgie du ferà
l'Ecole Ce&irale, dépeint la situation technique généraledecette branche capitale del'activité natio-
nale.
Les trois ouvrages relatifs à la fabrication de l'acier étudient de façon très complète les quatre
modes defabrication deceétal :la Fabrication Daconoertisseur, sous la signature de M. LAL-
LEMENT, ingénieur civil des Mines, directeur des grandes usines deSenelle-Maubeuge ; la Fabri-
cation au four Martin, sous la signature de M. BARBEROT, ingénieur desArts et Manufactures
qui a coopéré de la façon la plus immédiate, pendant la guerre, à la construction de la plus grande
aciérie Martin de France et qui est actuellement à la tête des usines de Saint-Dizier appartenant à
la Société de Sainte-Marie et Gravigny ; la Fabrication au four électrique et au creuset, sous
la signature de M.CLAUSELde COUSSERGUES, ancien directeur desHauts Fourneaux et Forges
d'Allevard, dont les travaux donnés dans la Revuede Métallurgie ont montré toute la compétence.
Un volume est consacré spécialement à la Préparation des alliages ferro-métalliques
et M. COUTAQNE,ingénieur enchef des services hydrauliques et électrométallurgiques à la Sociétéde
Firminy, dont les publications ont été particulièrement remarquées, veut bien l'écrire.
Enfin les emplois des fontes et des aciers, ainsi que la préparation et l'utilisation des Aciers
Spéciaux sont étudiés par le Directeur del'Encyclopédie qui a consacré delongues années d'étude à
cette question de première importance pour toutes les industries.
C. —Les Métallurgies autres que celle du fer. -
Les métallurgies autres que la sidérurgie ont été divisées en six volumes :
XX. — Le cuivre, le plomb, le nickel.
XXI. — Le zinc, l'étain, l'antimoine, le mercure.
XXII. — L'aluminium, le magnésium, le sodium, le calcium.
XXIII. — L'or, l'argent.
XXIV. — Le platine et les métaux de la mine du platine.
XXV. — Le radium.
Participant d’une démarche de transmission de fictions ou de savoirs rendus difficiles d’accès
par le temps, cette édition numérique redonne vie à une œuvre existant jusqu’alors uniquement
sur un support imprimé, conformément à la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012
relative à l’exploitation des Livres Indisponibles du XXe siècle.

Cette édition numérique a été réalisée à partir d’un support physique parfois ancien conservé au
sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal.
Elle peut donc reproduire, au-delà du texte lui-même, des éléments propres à l’exemplaire
qui a servi à la numérisation.

Cette édition numérique a été fabriquée par la société FeniXX au format PDF.

La couverture reproduit celle du livre original conservé au sein des collections


de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal.

*
La société FeniXX diffuse cette édition numérique en vertu d’une licence confiée par la Sofia
‒ Société Française des Intérêts des Auteurs de l’Écrit ‒
dans le cadre de la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012.

Vous aimerez peut-être aussi