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Cours d’Elaboration et utilisation des alliages métalliques – Partie 2 : Production des métaux non-ferreux (META011)
La production mondiale de cuivre blister en 2006 a été de 14.093 kt, dont Afrique 452 kt,
Amérique 3.348 kt, Asie 6.548 kt, Europe 3.269 kt et Océanie 377 kt.
La production mondiale de cuivre raffiné en 2006 a été de 17.357 kt, dont Chine (17 %), Chili
(16 %), Japon (9 %), États-Unis (7 %) et Russie (5,5 %) ; ou Afrique 611 kt, Amérique 5.682 kt,
Asie 7.028 kt, Europe 3.607 kt et Océanie 429 kt.
Les réserves mondiales estimées en 2006 sont de 200 Mt.
La consommation mondiale en 2006 a été de 17175 kt., dont Chine (21 %), États-Unis
(12,5 %), Allemagne (8 %), Japon (7,5 %) et Italie (4,8 %) ; ou Afrique 236 kt, Amérique
3282 kt, Asie 8115 kt, Europe 5369 kt et Océanie 143 kt.
La production mondiale de Cu secondaire à partir du recyclage a été de 2 Mt en 2005, soit
13 % de la production totale.
En Février 2009, le cours du Cu était d’environ 3150 US$/t.
http://www.mineralinfo.org/AS3M/Cuivre/ProdMonde.htm.
La plupart des minerais exploités de cuivre sont pauvres et ont des teneurs en métal comprises
entre 0,3 et 1 %.
A la surface du globe, les minerais de cuivre se présentent généralement sous 2 formes : il
s’agit de minerais sulfurés, ou de minerais oxydés et mixtes. Cette différenciation définit le
processus à suivre pour l’obtention du cuivre pur : pyrométallurgie pour les minerais sulfurés,
hydrométallurgie pour les minerais oxydés.
Les minerais sulfurés assurent la source principale de cuivre : leur minéralisation est
constituée principalement de chalcopyrite CuFeS2 et de bornite Cu5FeS4.
Les minerais sulfurés sont les plus répandus et représentent plus de 80 % de la production
mondiale. Ces minerais sont très nombreux. Les espèces minéralogiques les plus courantes
sont :
• la chalchopyrite CuFeS2,
• la chalchosine Cu2S,
• la covelline CuS,
• la bornite Cu5FeS4,
• l’énargite Cu3AsS4.
On traite également des minerais de cuivre (covellite CuS, chalcocite Cu2S) qui sont souvent
associés à la pyrite FeS2 ou à la pyrrhotite Fe1-xS.
Il résulte de ce qui précède la nécessité de prévoir des opérations permettant de séparer le fer
du cuivre.
Ces minerais sont souvent accompagnés de quantités appréciables de métaux précieux Ag,
Au, Pt déterminantes pour assurer la rentabilité de la production. Certains contiennent encore du
nickel (sous forme de pentlandite (NiFe)9S8) et du cobalt qui viennent ajouter un intérêt
économique à leur exploitation.
La quasi totalité du cuivre de première fusion provient de minerais ayant subi un traitement
d’enrichissement ou de valorisation in situ.
Les minerais oxydés constituent les étages supérieurs des gîtes qui sont entièrement sulfurés
en profondeur.
Lorsque l’altération subie par les couches supérieures est intense, on observe principalement
des minéralisations de malachite CuCO3.Cu(OH)2.
• malachite Cu2CO3.(OH)2,
• cuprite Cu2O,
• azurite Cu3.(Co3)2.(OH)2,
• dioptase CuO3 H2O
Le processus suivant qui décrit la production des concentrés par le procédé de flottation, ne
concerne que les minerais sulfurés.
Les minerais oxydés donnent lieu, de leur côté, à un traitement particulier par voie chimique,
dit procédé de lixiviation.
Le traitement des minerais sulfurés associe une étape pyrométallurgique à une étape
d’électroraffinage ; il assure 80 % de la production (Figure 12). Cette voie reste la plus
avantageuse au point de vue consommation énergétique et économie d’exploitation. En présence
de métaux précieux, elle s’impose vis-à-vis de l’hydrométallurgie.
L’élaboration du cuivre se fait par passage au four à réverbère et dans un convertisseur, puis
le cuivre est coulé soit coulée en anodes soit en blisters (Figure 13). La coulée des anodes est
directe. La fabrication des blisters l’est moins.
1. Généralités
2. Le procédé classique
1. Grillage,
2. Fusion pour matte,
3. Conversion.
a) Grillage
Un grillage partiel est obtenu vers 550-650°C, dans des fours à soles multiples, ou en lit
fluidisé, avec une quantité d’air limitée à la conversion d’une fraction du soufre où se produisent
les réactions suivantes :
2 CuFeS2 + O2 Cu2S + 2 FeS + SO2
FeS2 + O2 FeS + SO2
Les mattes présentent une conductibilité élevée et ont un point de fusion plus bas que les
scories mais sont plus denses que celles-ci. Elles sont non miscibles à la fois dans le métal et
dans la scorie.
Les mattes de cuivre peuvent être représentées en première approximation dans le système
Cu-Fe-S ; elles rassemblent toutefois des métaux secondaires (Ni, Co, Pb, Zn) et précieux (Au,
Ag, Pt) ainsi que les métalloïdes (As, Sb).
Durant la fusion, le FeS de la matte se transforme partiellement en FeO ou en Fe3O4 selon les
valeurs de la pression d'oxygène et de la température suivant les réactions :
FeS(matte) + 3/2 O2 FeO(scorie) + SO2
3 FeS(matte) + 5 O2 Fe3O4(solide) + 3 SO2
Le Cu2O présent dans le minerai ou formé durant la fusion est transformé en Cu2S par la
réaction Cu2O + FeS FeO + Cu2S.
En première approximation, les mattes à base de cuivre et de fer ne contenant pas les
molécules Cu2S, FeS et FeO, elles peuvent être considérées comme des solutions ioniques
obéissant au modèle de TEMKIN et renfermant des cations Cu+, Fe2+ entourés d’anions S2- et
O2-. Les activités de Cu2S et FeS sont alors données par les expressions :
2 2
nCu nS nFe nS
aCu2S = et aFeS =
nCu + nFe nS + nO nCu + nFe nS + nO
c) Conversion
La conversion de la matte à
1200°-1300°C par insufflation d’air
ou d’air enrichi en oxygène a lieu
généralement dans un convertisseur
PIERCE-SMITH, qui est Figure 15 : Convertisseur PIERCE-SMITH.
schématisé à la figure 15. Ceux-ci
ont généralement une longueur comprise entre 10 et 12 m et un diamètre de 4 m, et sont garnis
de briques de magnésie-chrome.
L’air qui est injecté latéralement passe à travers la charge liquide. Il réagit avec le soufre pour
former de grandes quantités de SO2 collectées par l’orifice situé à la partie supérieure du
convertisseur et destinées à la production d’acide sulfurique. La réaction d’oxydation en SO2
étant fortement exothermique, l’injection de combustibles n’est pas nécessaire pour maintenir
liquide la matte.
Dans une deuxième phase du soufflage, l’oxydation du soufre est poursuivie avec obtention
de cuivre « blister » : phase métallique ayant une teneur en Cu de 98 à 99 % avec plus ou moins
1 % d’oxygène et de petites quantités de soufre et de fer.
Afin de limiter la perte en cuivre tout en désulfurant, la seconde phase de la conversion est
réalisée en présence d’une très faible quantité de scorie, d’où son décrassage intermédiaire.
L’injection latérale de l’air (Figure 16) se justifie par l’examen du diagramme binaire Cu-
Cu2S (Figure 17) qui montre que ces deux phases sont des liquides non miscibles, le cuivre ayant
une plus grande densité occupant le fond du convertisseur.
Les éléments tels que l’As, le Sb, le Pb et le Zn sont partiellement volatilisés pendant la
fusion et la conversion de la charge ; ils se retrouvent dans les gaz.
La voie classique de production par batch, qui met en jeu trois étapes distinctes : grillage,
fusion et conversion, présente les inconvénients suivants :
Les étapes de grillage et de fusion peuvent être combinées si la température est suffisamment
élevée que pour produire la fusion de la charge.
Dans l’opération de flash smelting (fusion éclair), le concentré sulfuré est injecté avec la silice
et les fondants dans un flux d’oxygène ou dans un flux d’air préchauffé et enrichi d’oxygène
(Figure 18).
Lorsque de l’oxygène commercial (%O2 = 95) est utilisé, les réactions exothermiques
suivantes rendent le procédé autogène :
La technique de la fusion
éclair est obtenue dans le
procédé OUTOKUMPU,
développé simultanément par
l’INCO (International Nickel
Company) au Canada et
OUTOKUMPU en Finlande.
Les teneurs en SO2
obtenues avec les procédés
Outokumpu et INCO (procédé
dans lequel on réalise une
injection d’oxygène
horizontalement) sont Figure 18 : Procédé de Flash smelting
supérieures à 15 %, les mattes
produites renfermant de 50 à 60 % de cuivre et la scorie pouvant en contenir 0,5 à 1 %. Les
concentrations élevées en SO2 constituent un atout environnemental dans la mesure où les gaz
peuvent être convertis économiquement en acide sulfurique.
Dans les procédés de flash smelting, les contrôles de l’état thermique et de la granulométrie
jouent un rôle capital. En effet, l’enrichissement en oxygène du gaz diminue (ou élimine) la
quantité d’énergie nécessaire pour élever la température de l’azote à la température de réaction et
augmente l’énergie disponible pour la fusion. Par ailleurs, les réactions d’oxydation étant
exothermiques, une température trop élevée empêche les réactions de se produire complètement.
Les concentrés sulfurés finement divisés sont projetés comme des particules séparées
soumises à l'action du gaz oxydant. Elles s’enflamment à 400-500°C et ont le temps de fondre
durant le temps de leur parcours vers le puits de métal fondu situé en bas du four. La vitesse de
réaction augmente lorsque la taille des particules diminue. Si celle-ci est trop faible, la quantité
de poussières collectées par les gaz augmente. Un compromis doit donc être trouvé entre la taille
maximum des particules qui peuvent réagir et la taille minimum en-deçà de laquelle les pertes
par les poussières sont prohibitives.
Pour assurer la production de cuivre blister, on peut utiliser deux unités de flash smelting. Le
produit obtenu dans la première unité est broyé à la taille de petites particules transformées à
l'état de cuivre métallique dans la seconde installation.
Une autre solution pour obtenir la conversion en cuivre en blister, consiste en l’utilisation
d’agglomérés de particules ayant subi un grillage partiel et de particules de concentré de sulfures.
b) Procédés divers
Le cuivre fondu est collecté sous la matte dans un puits prévu au centre du four et est coulé
régulièrement.
Les parois du creuset présentent une faible pente vers le côté opposé au chargement de
manière à évacuer la scorie par débordement sans perte de matte. Le creuset constitue également
une zone à faible vitesse d'écoulement ce qui facilite la libération du Cu2S et des gouttelettes de
Cu emprisonnés dans la scorie.
Malheureusement, la scorie évacuée contient toujours des teneurs élevées en cuivre elle doit
donc être retraitée après son refroidissement.
Il est décrit à la figure 20. Il met en œuvre trois opérations (fusion, décantation et enlèvement
de la scorie et conversion) réalisées en continu dans trois fours successifs avec recyclage dans le
premier four de la scorie formée dans le troisième four.
Dans le premier four est réalisée une fusion oxydante. L’alimentation de particules de
concentré et de flux s’effectue par des lances verticales, avec soufflage d’air enrichi en oxygène
(jusque 50 %). Les particules sont projetées dans un courant gazeux de forte turbulence et se
dissolvent dans le bain fondu avant de réagir (à la différence du procédé de flash-smelting).
L’air soufflé oxyde donc directement le bain avec oxydation partielle du fer et du soufre. Avec
un concentré ayant une teneur en Cu de 30 %, on obtient une matte à 60-70 % de cuivre.
Les produits fondus (matte et scorie) s’écoulent dans un four électrique intermédiaire où se
produit (pendant environ une heure) la séparation par décantation de la matte résiduelle et de la
scorie.
La scorie est extraite en continu et la matte s’écoule vers le 3ème four où se produit la
conversion par soufflage d’air. Cette conversion du Cu2S en cuivre blister se fait en présence
d’une faible quantité de scorie contenant 15 % de Cu sous forme de Cu2O et 20 % de chaux qui
forme des ferrites avec les oxydes de fer. La scorie riche en Cu2O est alors recyclée au niveau
du premier four, la chaux contribuant à abaisser le point de fusion de la scorie.
Une caractéristique importante de ce procédé est que les phases fondues dans les fours de
fusion et de conversion ont un volume, une composition et une température constants.
Des unités de production de 100 à 200 Mt Cu/an existent au Japon, au Canada, en Corée, en
Indonésie et en Australie.
l’oxygène de grande largeur (45 cm) ; elle est immergée constamment dans la scorie par un
système de contrôle automatique de positionnement. Le réfractaire du four est composé de
briques magnésie-chrome dont la longévité peut être accrue par un système de refroidissement à
l’eau.
L’affinage du cuivre
blister est constitué par des
opérations pyro-
métallurgiques et une
opération d’électro-raffinage.
Cette dernière consiste à
récupérer à la cathode le
cuivre obtenu lors de l’étape
précédente et qui est introduit
dans les cellules d’électrolyse
sous forme de plaques ou
anodes.
1. Affinage pyro-
métallurgique
Il comporte deux
opérations qui se déroulent
dans des fours rotatifs
horizontaux tels que celui
représenté à la figure 22.
La première est une
désulfuration par oxydation
Figure 22 : Four d’affinage du cuivre blister [PHILIBERT]
du cuivre blister dans des
fours rotatifs horizontaux tels
que ceux utilisés pour la conversion de la matte et dans lesquels le soufre résiduel dissous dans le
cuivre est oxydé par soufflage d’air à 1200°C. On a la réaction S Cu + 2OCu ⇒ SO2 dont
l’affinité est maintenue grande par maintien d’une faible pression partielle de SO2 due au
soufflage d'oxygène :
pSO2
∆G = ∆G°T + RT ln
aSCu × a 2OCu
tension superficielle entre métal et oxyde est élevée, l’oxyde présente une forme globulaire.
Cette morphologie est toutefois moins préjudiciable pour les propriétés mécaniques (ductilité,
ténacité) que dans le cas du fer (pour lequel la tension superficielle métal-oxyde est faible)
l’oxyde apparaît aux joints de grains.
1°/ Principe.
Le métal impur est coulé en plaques d’anodes (d’environ 400 kg et disposées sur un carrousel
pouvant en contenir une vingtaine). Elles sont ensuite sont suspendues dans un bain de CuSO4
acide de composition convenable (40-50 g de Cu et 140-200 g d’H2SO4/l), entre les plaques de
métal qui constituent les cathodes.
Les cathodes sont constituées de minces feuilles de cuivre ou de plaques d’acier inoxydable
pour les procédés les plus récents (exemple procédé Full Scale Deposition utilisé à UMICORE-
OLEN) dont l’objectif consiste à améliorer la productivité en facilitant leur stripping. Dans le
cas de la nouvelle électrolyse d’OLEN, l’anode (à 99 % de Cu) se dissout progressivement (2 x
50 kg sont recueillis par plaque d’inox en 5 à 6 jours) jusqu’à un poids approximatif de 100 kg
qui est renvoyé au four de fusion.
Le tableau 9 donne le niveau des principales impuretés exprimées en ppm des anodes et des
cathodes à OLEN
Ainsi, l’anode de Cu n’est en équilibre avec l’électrolyte contenant des ions Cu+ et Cu++ que
si la tension électrode-électrode E est égale à la tension d’électrode réelle des deux électrodes
Cu/Cu+ et Cu/Cu++ et au potentiel de la réaction d’oxydoréduction Cu+/Cu++ : E = E1 = E2 = E3.
A 25°C, par exemple, pour E1 = E2, on a (en volt) :
0,520 + RT/F ln a(Cu+) = 0,337 + RT/2F ln a(Cu++) d’où : a(Cu++) / a2(Cu+) = 1.140
Un rapport fixe a(Cu++) / a(Cu+) (très grand) est ainsi imposé à la solution et si, d’une façon ou
d’une autre, la quantité de Cu+ tend à augmenter, on voit immédiatement apparaître la réaction
de dismutation : 2 Cu+ = Cu++ + Cu, avec précipitation de Cu métal très finement divisé.
Inversement, s’il y a trop d’ions Cu++, une corrosion de Cu métallique s’installe pour donner
+
Cu .
Le Cu anodique renferme des impuretés : métaux moins nobles que le Cu (ex. : Ni, Pb) ou
plus nobles (ex. : Ag, Au, Pt) et aussi de nombreux composés (oxydes, sulfures, séléniures).
Parmi les composés présents dans les anodes, le plus abondant est évidemment l’oxyde Cu2O.
Cu2O est présent à raison de l’ordre de 1 % dans l’anode selon le degré de désoxydation du Cu à
la fusion pour anodes. Il réagit partiellement directement avec l’acide sulfurique de l’électrolyte
selon la réaction chimique : Cu2O + H2SO4 = CuSO4 + H2O + Cu°.
Le Cu2O ne fournit donc qu’une partie de son Cu à la solution ; l’autre partie 50 % est
précipitée dans les boues sous forme de très fines particules de Cu (ces particules de Cu peuvent
être réoxydées, elles réagissent avec l’acide sulfurique pour former du sulfate de Cu).
D’autres oxydes susceptibles d’être rencontrés dans l’anode sont NiO, PbO, SnO2, ZnO et une
série d’oxydes mixtes de Pb-As, Ni-As, Pb-Sb, Ni-Sb tels par exemple PbO-As2O5, PbO-Sb2O5,
… Certains de ces oxydes se retrouvent comme tels dans les boues : NiO (très difficilement
solubilisé dans H2SO4) et ZnO.
L’arséniate et l’antimoniate de nickel se dissolvent dans l’acide sulfurique.
Les autres composés les plus importants présents dans l’anode et retrouvés inchangés dans les
boues sont : Ag2Se, CuAgSe, Ag2Te et CuAgTe.
Le bismuth se trouve vraisemblablement sous forme d’oxyde mixte associé à l’arsenic et au
plomb.
Il passe en solution à l’état trivalent mais est précipité à l’état de sel basique.
Une composition représentative des précipités anodiques est donnée au tableau 10 en regard
d’une composition représentative de la composition anodique (composants principaux).
− le transfert de charge qui va de pair avec l’arrachement d’un atome métal qui s’ionise et
s’hydrate. Le processus est fondamentalement le même que celui qui se produit à la
cathode mais en procédant en sens inverse ;
− une certaine accumulation d’ions Cu++ au voisinage de l’anode appelant une
accumulation semblable d’ions SO4-- : formation d’un gradient de concentration
introduisant un terme de surtension de concentration. La surtension totale à l’anode
(environ 0,05 V) est normalement nettement plus faible que celle qui prévaut à la cathode
(environ – 0,10 V).
La vitesse globale du processus peut être ralentie par chacune des étapes énumérées ci-dessus
ainsi que par le transport de masse (diffusion) au sein de l’électrolyte. Chacune de ces étapes
exige une énergie d’activation et assume une part de la surtension totale (environ – 0,10 V).
La texture des dépôts de cuivre dépend, dans une large mesure, des conditions d’électrolyse
et, au départ, de l’état du métal sous-jacent. Lorsque le dépôt est libre de prendre sa texture
propre fibreuse, il y a un axe commun à tous les cristallites (axe de fibre), les autres axes étant
orientés d’une manière quelconque par rapport à la direction commune. L’orientation
prédominante du Cu, tant en électroraffinage qu’en électro-obtention aux températures
supérieures à 40°C est (110). Ce n’est qu’aux très faibles ou très fortes teneurs en acides
qu’apparaît l’orientation (100).
Le danger de voir pousser des dendrites ou des nodules en électrolyse est tel que pratiquement
aucune opération électrolytique n’est conduite sans l’addition de quantités plus ou moins
importantes d’adjuvants organiques. Leur rôle est essentiellement de bloquer la poussée
d’excroissances qui, non seulement détériorent la qualité du dépôt en favorisant la rétention
d’électrolyse et des substances en suspension, mais qui peuvent même court-circuiter la cathode
avec l’anode et occasionner ainsi des pertes sensibles de courant.
Le mécanisme mis en jeu est essentiellement une adsorption sur les centres actifs et une
augmentation de la surtension η aux endroits qui émergent du dépôt par rapport aux régions
voisines, ce qui tend à y diminuer l’intensité excessive et à freiner ainsi le dépôt sur les points
critiques et, par conséquent, la DENIVELLATION.
Autre action souhaitable : l’AFFINEMENT ou blocage d’une poussée latérale excessive afin
d’éviter la formation de cristaux trop volumineux dont la séparation latérale suivant des faces
non parallèles crée des pièges pour l’occlusion de l’électrolyte et des matières en suspension. Ici
encore, c’est le pouvoir d’adsorption qui entre en jeu.
Un des additifs les plus anciennement connus et toujours employés est la gélatine (colle) (haut
polymère protéinique à chaînes peptiques -CO-NH-) dont la dégradation en solution CuSO4-
H2SO4 est relativement lente ; elle donne lieu à la formation de molécules sensiblement plus
petites (poids moléculaire de l’ordre de 15000). La gélatine est un surtenseur énergétique
provoquant une augmentation de surtension de plusieurs dizaines de millivolts à 200 A/m2. Elle
possède à la fois un pouvoir nivelant et un pouvoir d’affinement des grains très marqués. Sa
rétention aux joints de grains tend à augmenter la dureté des dépôts.
NH2
On utilise conjointement à la gélatine de la thiourée S = C -NH2 dont l’action est assez
particulière : nettement dépolarisante aux faibles concentrations et nettement polarisante aux
concentrations plus fortes. Il est à présent établi que la thiourée est fortement adsorbée sur les
centres actifs via l’atome de soufre. On obtient ainsi de très beaux dépôts à fibres enchevêtrées
qui se continuent probablement à travers toute l’épaisseur du dépôt. La quantité de soufre
incorporée au dépôt est très faible et le bilan est bénéfique car la rétention d’électrolyte sulfaté
est considérablement diminuée grâce à la qualité du dépôt.
Ni As Sb Fe Co Bi
2 à 5 g/l 3 g/l 0.3 g/l 0.5-1g/l 1g/l 0,2 – 2 g/l
Tableau 11
− de la densité de courant : plus la densité de courant est basse, plus le rendement est grand ;
− de l’état d’agitation des solutions.
o utiliser un électrolyte de grande conductivité (de faible résistivité ρ), ce qui est
obtenu par l’emploi d’un électrolyte acide et par le chauffage de l’électrolyte
(celui-ci est limité supérieurement par des conditions économiques) ;
o rapprocher les électrodes (l petit) : on est limité par le danger de court-circuit.
Conclusions.
Le choix de chacun des facteurs résulte d’un compromis entre des raisons techniques et des
raisons économiques :
1. A/dm2 : plus la densité de courant est basse, plus le rendement est important, plus les frais
de premier établissement sont élevés : 2,0 à 3,3 A/dm2.
2. Composition de l’électrolyte : plus la solution est acide, plus le voltage est réduit, plus le
Cu est spongieux : 40 à 50 g de Cu/l, 140 à 200 g H2SO4/l.
3. Température de l’électrolyte : plus la température est élevée, plus le voltage est réduit,
plus le chauffage est coûteux : 50 à 65°C.
4. Distance anode-cathode : plus elle est réduite, plus les dangers de court-circuit sont
grands, plus le voltage diminue : 2,5 à 10 cm.
Le seul inconvénient de H2SO4 est qu’il dissout le Cu essentiellement à l’état Cu++, ce qui
implique une consommation de courant double de celle qui aurait lieu si l’électrolyse s’effectuait
sur une solution d’ions Cu+. Néanmoins, les tentatives faites dans ce sens n’ont donné aucun
résultat concret et, à présent, l’utilisation d’un électrolyte sulfurique est incontestée.
Wr 96500 × n Vr
C= = × × 1000 W.h/kgCu
Qr 3600 × M ρF
N.B. : le poste électrolyse de raffinage intervient peu dans le prix de revient du kilo de Cu ;
d’après une analyse russe, la structure du prix de la cathode de Cu se décompose en 97 à 98 %
supportés par la valeur du métal et 2 à 3 % supportés par l’énergie (électricité + vapeur ; main
d’œuvre et amortissement). Les raffineries de Cu peuvent s’installer dans les pays où
l’électricité coûte cher.
Les solutions tournant en circuit fermé, il faut maintenir constantes en fonction du temps leurs
teneurs en Cu, en acide libre et en impuretés.
Seules, les impuretés moins nobles que le cuivre peuvent s’accumuler dans la solution. Parmi
elles figurent : Ni – As – Sb – Bi – Fe. Pour combattre l’accumulation progressive des impuretés
solubles, on recourt à une saignée appropriée. Les suspensions circulantes sont éliminées par
filtration totale ou partielle du circuit.
Les causes de perte en acide libre sont multiples : formation de sels avec les impuretés moins
nobles restant en solution, réaction avec Cu+ et Cu oxydés en Cu++ par l’action de l’air. On est
donc amené à ajouter de l’acide de temps en temps.
Les boues anodiques qui se forment à raison d’environ 0,8 à 1,2 % du poids des anodes de Cu
électrolysé sont formées principalement de Cu et d’Ag. Elles contiennent toutes aussi de l’or qui
se trouvait initialement dans les anodes et les impuretés insolubles dans l’électrolyte.
Le cuivre des cathodes est refondu dans des fours à cuves avant d’être coulé en continu dans
diverses installations soit sous forme de billettes, soit sous forme de larges brames ou de mini-
brames.
La coulée continue du cuivre vis-à-vis de la coulée en lingots permet :
Enfin, pour les nuances destinées à la plomberie, la solution généralement utilisée pour
obtenir de bas niveaux en oxygène, consiste à poursuivre la désoxydation par ajout avant la
coulée de phosphore (via un alliage Cu-P bon marché à 15% de P) avec formation d’oxyde P2O5
beaucoup plus stable que Cu2O.
Le cuivre est produit à raison d’environ 17,3 millions de tonnes par an ; c’est le troisième
métal en importance après le fer et l’aluminium.
En 2006, la consommation de cuivre raffiné a été de 17 millions de tonnes à raison de 32,1 %
en Europe, 1,09 % en Afrique, 33 % en Asie, 32,2 % en Amérique et 1,5 % en Australie).
En Belgique, UMICORE produit environ 300000 tonnes de cuivre par an ; sa production est
essentiellement assurée directement à partir de cuivre blister importé, de mattes venant du
smelter d’Hoboken, de ferrailles ou d'anodes de cuivre.
Le prix du cuivre est fluctuant mais à la hausse depuis 1970 ; il est passé de 24000 FB la
tonne à 5000 € la tonne en 2007.
Les principales propriétés physiques du cuivre sont :
− son coefficient de dilatation : 16,6.10-6 K-1 (de 20 à 100°C) ; 18,6.10-6 K-1 (de 20 à
500°C) ;
− sa conductibilité thermique λ =385 W.m-1.K-1 (23 fois plus élevée que l’acier inox ou le
titane ; 1,6 fois supérieure à celle de l’Al) ;
− sa résistivité électrique à 20°C : 1,72 µOhm.cm : valeur étalon dite 100% I.A.C.S
(International Annealed Copper Standard).
Les principaux usages du cuivre sont la construction électrique (55 %), le bâtiment (20 %),
l’équipement industriel (10 %), le transport (5 %) et autres (10 %).
Ses principales applications découlent de sa bonne conductibilité électrique et de son
excellente résistance à la corrosion.
La première caractéristique précitée justifie son utilisation majeure en électricité (câbles,
moteurs, interrupteurs, transformateurs).
Sa bonne résistance à la corrosion et sa mise en forme facile à chaud et à froid en font
également un matériau de choix :
C’est aussi un matériau très utilisé en informatique (circuits intégrés, circuits imprimés,
câbles, ...) et qui tend de plus en plus à se substituer à l'aluminium dans la course à la
miniaturisation. On développe en effet aujourd’hui des processeurs câblés au cuivre en
remplacement de l’aluminium, un problème technologique important restant les connexions entre
métal et puces en silicium.
Le cuivre est un des rares métaux qui trouvent une utilisation plus large en tant que métal
qu’en tant qu’alliage. On dénombre environ une dizaine d’« alliages » caractérisés par une
teneur en cuivre d’au moins 99,3 %.
On trouve donc tout d’abord des alliages à teneur minimale de 99,9 % dont les
caractéristiques électriques et thermiques sont précisées au tableau 12.
Année académique 2009-2010
38
Faculté Polytechnique de Mons – Service de Métallurgie
Cours d’Elaboration et utilisation des alliages métalliques – Partie 2 : Production des métaux non-ferreux (META011)
Parmi ces qualités de cuivre figure la nuance ETP (Electrolytic Tough-Pitch) qui correspond à
un cuivre de grande pureté allié à une quantité d’oxygène comprise entre 100 et 400 ppm. La
nuance de cuivre ETP (normes C101 et C110) n’est pas recommandée pour une utilisation en
présence d’hydrogène car elle est susceptible de donner lieu à un phénomène de fragilisation à
chaud.
(20-30 µm) résistant à des cycles de fatigue élevés. La figure 27 montre la différence de
résistivité électrique d’un cuivre 4N et 6N en fonction de la température.
Il existe également des alliages dont la teneur en éléments d’addition est inférieure à 1 %. Ils
restent de bons conducteurs électriques en conservant une bonne résistance à la corrosion et leurs
propriétés mécaniques sont améliorées par écrouissage ou par durcissement structural.
Les alliages concernés appartiennent aux familles Cu-Ag, Cu-Cd, Cu-Te, Cu-Se, Cu-Cr et Cu-
Be. Pour ces derniers, la teneur en Be peut excéder 1 % (elle varie entre 0,2 et 2,5 % :
Figure 28).
La plupart des éléments sont solubles dans le cuivre, et peuvent constituer avec lui des
alliages dont certains ont des applications d’un intérêt considérable. On peut introduire dans le
cuivre jusqu’à 100 % de nickel, 40 % de zinc, 25 % d’étain et 15 % d’aluminium. Le domaine
d’application des alliages de cuivre, et en particulier du laiton, est immense.
Les principaux alliages de cuivre sont les laitons, les bronzes, les cupro-aluminiums, les
cupro-nickels, les mailleshorts et les cupro-siliciums.
Le cuivre rentre donc dans divers alliages dont les propriétés mécaniques sont améliorées
pour un prix moindre (moins de cuivre) mais avec une augmentation de la résistivité électrique.
Les tableaux 13 et 14 donnent les compositions et propriétés mécaniques de quelques alliages
corroyés et de fonderie courants à base de Zn, Al, Sn, Ni, Be.
Les alliages de cuivre sont classés dans quelques grandes familles (laitons, bronzes, cupro-
nickels, cupro-aluminiums) passées en revue par après ; de manière générale, on distingue :
• Les alliages destinés principalement au travail à froid qui sont monophasés (phase α) et
très ductiles à température ambiante. Font partie de cette catégorie les laitons
(% Zn < 36), les bronzes d’étain et les alliages Cu-Ni ;
• Les alliages destinés au travail à chaud (filage, estampage) qui sont biphasés (phases α et
β), ce qui se produit quand la quantité totale d'éléments d'alliage dépasse la limite de
solubilité.
Figure 31 : Variations des propriétés mécaniques, mesurées en traction, des alliages Cu-Zn monophasés,
en fonction de la teneur en Zn dans divers états d’écrouissage [DORLOT]
Ces alliages (Figure 32), qui ont généralement une teneur en étain (Sn) variant entre 3 et
20 %, sont surtout des alliages de fonderie.
Ils peuvent toutefois être corroyés pour des teneurs en étain inférieures à 10 %.
Les bronzes monophasés α sont en effet malléables à chaud et à froid et leurs propriétés
mécaniques augmentent avec la teneur en Sn et le degré d’écrouissage.
Le diagramme binaire (Figure 32) montre que pour des teneurs en Sn inférieures à 13,5 %, il
n’existe qu’une phase (α) après solidification. Cependant à cause des phénomènes de
ségrégation, la phase β peut apparaître (à partir de 8 % d’étain) et par suite, au cours du
refroidissement, les phases γ et δ. La phase δ, qui est dure et fragile, empêche de mettre en
forme les bronzes par déformation plastique pour Sn > 10 %.
Les bronzes biphasés α + δ sont en général des alliages de fonderie. Leur teneur en étain est
en général inférieure à 6 % et leurs propriétés varient avec le pourcentage de phase δ.
Certains alliages à haute teneur en Sn (20-25 %) sont utilisés pour fabriquer les cloches (la
bonne sonorité est due à la présence de la phase δ) ou les bronzes à miroirs (30-35 % Sn).
Les bronzes ont une meilleure résistance à la corrosion que les laitons.
Les bronzes possèdent également une bonne résistance au frottement et à l’usure (coussinets,
engrenages, pignons – rôle favorable de la phase δ)
L’addition de phosphore à raison d’environ 0,3 % permet d’élever les caractéristiques
mécaniques par formation du composé dur et fragile Cu3P.
L’addition de plomb (jusque 7 %), qui est insoluble dans l’alliage, permet d’améliorer leur
aptitude à l’usinage.
L’addition de zinc améliore la coulabilité et la malléabilité.
Ces alliages (Figure 33) sont monophasés α jusque 8 % d’Al. Ils ont de bonnes propriétés
mécaniques, ils sont ductiles et tenaces et présentent une bonne résistance à l’usure et à la
fatigue.
Grâce à la formation, en surface, d’une couche d’alumine, ils résistent bien à la corrosion en
atmosphères industrielles et marines (condenseurs, échangeurs de chaleurs, organes de pompe).
Au-delà 9,5 % d’aluminium, ils sont biphasés : α et γ2 provenant de la réaction eutectoïde
β → α + γ 2 ou α + β si le refroidissement est trop rapide.
La phase γ2 est dure et fragile, ce qui fait que les alliages biphasés α et γ2 sont résistants mais
peu ductiles.
La phase β donne lieu par refroidissement rapide à de la martensite β’ qui est moins dure que
la phase γ2.
Les alliages à 10-13 % d’Al sont utilisés pour leurs propriétés mécaniques, leur résistance à
l’usure et leur bonne teneur à la corrosion.
Leur résistance peut être également améliorée par ajout de fer et de nickel (aubes de turbine,
hélices marines).
3. Les sels
Une faible partie de la production du cuivre (1-1,5 %) sert également à produire des sels de
cuivre : CuSO4.5 H2O, Cu2O, CuO, CuCl, Cu(OH2), CuSO4.3 CuO(OH)2, CuCl2.3 CuO(OH)2.
Le coût de production de ces sels est généralement faible, car d'une part, les procédés utilisés
sont simples et, d’autre part, les matières de bases sont essentiellement des matières de
récupération (ferrailles, solution d'électrolyte, catalyseur épuisé) peu coûteuses.
Le sulfate de cuivre est le sel produit en plus grande quantité, soit comme matériau final, soit
comme matériau intermédiaire.
Les utilisations des produits sulfatés concernent l'alimentation animale, le traitement des eaux
(algicide), la protection du bois...
Les oxydes de cuivre sont utilisés dans le revêtement de la coque des navires pour lutter
contre la croissance des algues, dans la fabrication des peintures (pigment rouge) et comme
catalyseurs.
Les hydroxydes sont surtout employés comme fongicides dans les vignobles et les plantations
de café.