Vous êtes sur la page 1sur 8

THEME : PROCEDES ELECTROLYTIQUE

CHAP 6 : LES PROCEDES ELECTROLYTIQUES

INTRODUCTION

Les nouvelles méthodes d’usinage sont de plus en plus développées dans le monde
d’industries aérospatiale, navale, spatiale et automobile. Ceci dû aux exigences de mise en
forme de matériaux particulièrement durs et résistants. C’est dans ce sillage que de nouvelles
méthodes d’usinage ont été développées très rapidement bien que les principales d’entre elles
comme l’usinage électrochimique soient déjà connues depuis longtemps et aient même trouvé
un début d’application industrielle.

Dès le XIXe siècle Faraday établit l’équation définissant le transfert de matière


susceptible de se produire à l’interface d’une électrode immergée dans un électrolyte : il faut
consommer 96500 coulombs pour enlever ou déposer une valence gramme de métal. Ainsi
notre exposer sera subdivisé en six grandes parties.

6.1 Définition de l’usinage électrolytique

L’usinage électrolytique consiste à compléter l’action abrasive d’une meule rendue


conductrice, par une action de corrosion entre les deux électrodes d’un bain d’électrolyse. C’est
ainsi que la cathode, qui est l’outil, est maintenue à faible distance, quelques dixièmes de mm,
de la pièce à usiner. Au fur et à mesure que l’anode est usinée, le déplacement à vitesse
constante d’une des électrodes, en général la cathode, maintient cet intervalle constant.il s’usine
ainsi sur la pièce, la reproduction fidèle de la forme de la partie active de la cathode-outil.
L’électrolyte, qui est amené sous pression entre les électrodes, s’échauffe sur son parcours sous
l’effet des densités de courant élevées et pourrait atteindre à la limite son point d’ébullition,
arrêtant toute action d’électrolyse. Aussi un débit de liquide suffisamment élevé doit être
assuré, cela sert en même temps à l’évacuation des produits formés dans l’intervalle anode-
cathode.

6.2 Principe

On fait passer un courant électrique continu entre deux électrodes (1 pièce-anode et 1


outil cathode) baignant dans un électrolyte. On réalise ainsi une action électrolytique accélérée
et contrôlée. Le métal enlevé à l’anode est évacué par l’électrolyte qui circule sous pression,
évitant ainsi le dépôt sur l’outil cathode comme en galvanoplastie (fig.1). Ce procédé d’usinage

Page | 1
THEME : PROCEDES ELECTROLYTIQUE

est une application directe de l’électrolyse et l’enlèvement de matière sur la pièce est
conditionné par loi de Faraday. Dans cette application, l’oxydation anodique se traduit par une
dissolution de métal et la réduction cathodique par un dégagement d’hydrogène de manière à
ce qu’il n’y ait aucune modification géométrique de la cathode ne soit par dissolution, soit par
dépôt.

Fig.1

6.2 Usinage

L’électrode a pratiquement la forme de l’emprunte à réaliser. En usinage, l’attaque


chimique est continue, pour éviter les enlèvements de matière de trop on utilise des électrodes
protégées (isolées par un vernis ou un plastique sur le corps).

NB : il n’y a jamais contact pièce-outil.

Page | 2
THEME : PROCEDES ELECTROLYTIQUE

Fig.2 : principe d’usinage électrolytique

6-3 -Mécanisme de l’électrolyse

De façon sommaire dans une cellule électrolytique, alimentée par une source de courant
continu, on a un circuit électrique fermé ou la conductivité est assurée dans la solution par le
déplacement des ions présents dans l’électrolyte et par les réactions aux interfaces.

• à l’anode une réaction d’oxydation : Par exemple pour anode en fer


• à la cathode une réaction de réduction : Dans une solution aqueuse

Trois mécanismes assurent donc le passage du courant :

• Circulation des électrons délocalisés dans les conducteurs métalliques, sous l’action du
champ électrique créé par le générateur,
• Passage des électrons aux interfaces électrodes-solution par l’intermédiaire des
Réactions électrochimiques, par libération ou consommation,
• Déplacement des ions de la solution qui migre sous l’action du champ électrique que la
différence de potentiel crée entre les deux électrodes.

Lorsqu’une électrode est immergée dans un solvant de type polaire (de l’eau par exemple),
si l’énergie d’activation (niveau de la barrière énergétique pour extraire union de la masse du
métal) n’est pas trop élevée, les ions extraits sont immédiatement entourés par les dipôles des
molécules du solvant et sous l’action du champ électrique, entre les électrons et les ions

Page | 3
THEME : PROCEDES ELECTROLYTIQUE

solvatés, il se crée une couche dite de Helmoltz dont l’épaisseur est voisine du rayon de l’ion
solvaté,Un équilibre s’établit ainsi entre les processus d’extraction et de recomposition : la
différence de potentiel existante est appelée potentiel d’électrode. Ces potentiels peuvent être
calculés en thermodynamique chimique et mesurés par rapport à une électrode de référence à
hydrogène. Si l’on fait circuler les électrons à l’aide d’un générateur, cet équilibre ne peut
s’établir et le potentiel que prend l’électrode par rapport à la solution s’appelle le potentiel
d’électrode [2].La loi de faraday définit la cinétique de la réaction [2]. La quantité de matière
enlevée ou déposée est proportionnelle à la quantité de courant à la valence gramme de fer
l’élément.

On appelle valence le nombre n d’électrons à échanger pour former des Ensembles


d’atomes par liaison ionique électriquement neutre. Par exemple le fer, de masse Atomique 56,
est fréquemment ionise à la valence 2 et parfois à la valence 3. Ainsi pour Dissoudre
anodiquement un métal de valence 2, il faut que l’atome perde 2 électrons. La Charge électrique
d’un électron étant de 1,6.10−19 coulombs, il faudra pour enlever un Atome gramme de fer
soit 6.1023atomes, une quantité de courant de : 2×1,6.10−19 ×6.1023= 193000 Coulomb ou
ampères /seconde. Pour assurer un débit de 7𝐶𝑚3/s il faudrait un générateur de 193 000
Ampères. Avec un générateur de 3000 A, un 𝐶𝑚3 est enlevé en 64 secondes, ce qui donne une
surface d’attaque est de 3𝐶𝑚2 et une vitesse d’avance de 3,3 mm/mn. [2]

La loi de faraday fixe de façon absolue la quantité maximum de métal que l’on peut
déplacer,il est a noter que cette quantité ne dépend pas de la nature de l’électrolyte. La valeur
de la densité de courant n’est pas fixée ni celle des phénomènes de passivation et de diffusion
[2]Les ions se déplacent sous trois types d’action [2] :

• La migration induite par le champ électrique,


• La diffusion où le mouvement est dû au gradient de concentration (loi de Fick),
• La convection qui peut découler d’un gradient de température, de densité ou d’un
entraiment.

Différent modes de polarisation peuvent alors se manifester à la surface des électrodes [2]:

• La polarisation de résistance due à la formation d’un sel insoluble ou d’un oxyde


entrainant une chute ohmique,
• La polarisation de réaction quand des réactions secondaires freinent la réaction
principale.

Page | 4
THEME : PROCEDES ELECTROLYTIQUE

6-4 -Enlèvement de matière.

En solution aqueuse, de chlorure de sodium, on peut caractériser le mécanisme de


dissolution anodique par la réaction globale :

• Dans l’électrolyte (dissociation) ;


• À l’anode (oxydation) ;
• À la cathode (réduction) ;
• Au voisinage de l’anode (formation d’hydroxyde ferreux).

6-5. Paramètres de coupe de l’usinage électrochimique.

6-5-1. Conditions Pratiques.

Deux électrolytes sont couramment utilisés : le chlorure de sodium (80% des


applications) et le nitrate de sodium (application d’affûtage et de rectification) en solution
aqueuse avec des concentrations pouvant atteindre respectivement300 à 600 g/l. le chlorure de
sodium permet un rendement d’usinage voisin de 100% qu’elle que soit la température et la
concentration, alors que le NaNO3 a un rendement qui varie en fonction inverse de la
température et de la concentration en raison d’un phénomène de passivation anodique(fig. 3)..
Cette passivation offre par contre l’avantage de réduire la surcoupe et d’obtenir des usinages
plus précis. Un second avantage du nitrate sur le chlorure est qu’il est beaucoup moins corrosif
pour la machine et ces accessoires [2].

D’autres électrolytes sont parfois utilisés [2]:

• Le nitrate de sodium NaNO2 pour l’affutage et la rectification du carbure métallique.


• Chlorure de sodium Na qui permet un bon rendement et une bonne précision
• La soude caustique ou hydroxyde qui est dangereuse à la manipuler mais permet
l’usinage du tungstène et de ses carbures,
• Les acides, délicats à manipuler corrosifs et dont le seul avantage est de ne pas former
de sels métalliques avec les métaux usinés.

Page | 5
THEME : PROCEDES ELECTROLYTIQUE

Fig3 : Usinage par chlorure de sodium et le nitrate de sodium.

6-5-2. Considérations technologique

La tension v appliquée entre l’électrode-outil et la pièce ainsi que la vitesse d’avance a


de l’outil sont les deux principaux paramètres de conduite, leurs valeurs sont déterminées dans
la phase de mise au point. Etant donné les fonctions assurées par l’électrolyte dans l’espace
inter électrode (apports des ions, évacuation des calories et des produits de dissolution) le mode
d’écoulement sera choisi après ’examen de la pièce à réaliser. L’écoulement direct (arrivée par
un ou plusieurs orifices percés dans l’outil) convient pour les formes prismatiques et les
perçages, l’écoulement est divergent et il est difficile d’avoir une conductivité uniforme [2].

Pour réduire la surcoupe on doit d’abord songer à ajuster tension à la vitesse d’avance
: prendre Vo aussi faible que possible et pour a la valeur la plus élevée sans pour autant
compromettre la stabilité du processus : une vitesse d’avance élevée donne un intervalle inter-
électrode frontal faible [2].

On peut aussi utiliser la cinétique de dissolution anodique qui, en fonction du couple


électrolyte–matériaux, offre des rendements faradiques variable avec la densité de courant :le
nitrate de sodium, qui a faible densité de courant passive la surface, permettra de meilleures
précisions que le chlorure de sodium. On essaie de maîtriser la variation de conductivité soit
en diminuant la concentration ou en augmentant la température, soit comme certains le

Page | 6
THEME : PROCEDES ELECTROLYTIQUE

proposent, d’injecter en écoulement direct un gaz (air comprimé ou gaz inerte) dans
l’électrolyte [2],

6-6. Avantages et inconvénients de l’usinage électrolytique

6-6-1 Avantages :

➢ Usinage de tout matériau conducteur (acier ordinaires, et inoxydables, alliages


réfractaires à base de nickel ou de cobalt, alliage à base titane, matériaux frittés
etc), quel que soit leur état de traitement métallurgique ;
➢ Un usinage surfacique avec une vitesse de pénétration importante tout en
permettant l’obtention d’un état de surface de finition sans perturbations
métallurgiques
➢ L’absence d’opération d’ébauche ;
➢ La reproduction des formes complexes
➢ Le perçage avec des profondeurs /diamètre très importants (<200) ;
➢ L’usinage des parois minces par usinage simultané des deux côtés de la pièce,
par exemple pour les aubes de turbomachines ;
➢ L’absence d’usure de l’outil ;
➢ Un contrôle aisé des paramètres de l’usinage permettant une grande
reproductibilité.

6-6-2 Inconvénients relatifs :

➢ Aux problèmes de corrosion ;


➢ Aux difficultés inhérentes à l’électrolyte ;
➢ A l’existence de pressions hydrauliques élevées (inférieur à 25bar)
➢ Aux études et à la mise au point de(s) l’outil(s).

6-7. Applications

L’industrie aéronautique utiliser ce procédé pour façonner des formes


tridimensionnelles dans des matériaux exotiques (Nicomic , Hastelloy), les fabricants de
turbine à gaz usiner les aubes de turbine L’industrie .automobile l’a utilisé pour les matrices de
forge .D’autres usages concernent les moules de verrerie, les têtes de trépan.

Page | 7
THEME : PROCEDES ELECTROLYTIQUE

CONCLUSION

L’objectif de ce travail était dans un premier temps de présenter brièvement le procédé


d’usinage par électrochimique, de donner le mécanisme de l’électrolyse, les paramètres de
coupe de l’usinage électrochimie et de donner quelques applications. Deuxièmement, il était
question d’établir une comparaison avec l’usinage par électroérosion. Il en est ressort que,
l’usinage par électrochimie est utilisé pour les matériaux conducteurs d’électricité avec des
électrolytes ne contenant aucun métal. Cet usinage permet d’avoir un bon état de surface et est
généralement utilisé pour les usinages spéciaux tels que dans les usinages spéciaux et pour les
pièces de finition.

Page | 8

Vous aimerez peut-être aussi