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Protection Cathodique en Mer:

Définition et Fonctionnement.
Richard Baxter, Jim Britton

Comment se développe la corrosion de l'acier dans l'eau de mer?


Pour comprendre la protection cathodique, il faut d'abord comprendre le mécanisme de la corrosion. Pour que la
corrosion puisse se produire, trois conditions doivent être présentes.

1. Deux métaux différents


2. Un électrolyte (de l'eau avec n'importe quel type de sel ou des sels dissouts dedans)
3. Un parcours de métal (conducteur) entre les différents métaux

Les deux différents métaux peuvent être des alliages totalement différents, tels que l'acier et l'aluminium mais en
principe les différences sont métallurgiques au niveau microscopique ou macroscopique sur la surface d'une
seule pièce d'acier.

Si les conditions susmentionnées sont présentes, au niveau de la surface métallique la plus active (dans ce cas,
nous allons considérer de l'acier librement corrosif qui n'est pas uniforme), la réaction suivante se produit au
niveau des sites les plus actifs : (2 ions de fer plus 4 électrons libres)

2Fe => 2Fe++ + 4e-


Les électrons libres passent par le parcours de métal en direction de sites moins actifs où la réaction suivante a
lieu : (L'oxygène est converti en ions d'oxygène [en l'associant aux quatre électrons libres] qui se mélangent
ensuite à l'eau pour former des ions d'hydroxyle)

O2 + 4e- + 2H20 => 4 OH-


Les recombinaisons de ces ions au niveau de la surface active produisent la réaction suivante qui crée
l'hydroxyde ferreux, produit issu de la corrosion du fer (Le fer associé à l'oxygène et l'eau pour former de
l'hydroxyde ferreux)

2Fe + O2 + 2H2O => 2Fe (OH)2


Cette réaction est généralement décrite comme le courant traversant l'eau de l'anode (site plus actif) vers la
cathode (site moins actif).

Dans quelles mesures la protection cathodique est capable d'arrêter la


corrosion?
La protection cathodique empêche la corrosion en convertissant tous les sites (actifs) anodiques de la surface
métallique en sites cathodiques (passifs) par le biais du courant électrique (ou électrons libres) provenant d'une
source alternative.

Cette conversion prend généralement la forme d'anodes galvaniques qui sont plus actives que l'acier. Cette
pratique est également désignée sous le nom de système sacrificiel, puisque les anodes galvaniques se
sacrifient pour protéger l'acier ou les pipelines contre la corrosion. Dans le cas d'anodes d'aluminium, la réaction
au niveau de la surface de l'aluminium est la suivante (4 ions d'aluminium plus 12 électrons libres) :

4Al => 4AL+++ + 12 e-


et sur la surface en acier (L'oxygène est converti en ions qui se mélangent à l'eau pour former des ions
hydroxyles) :

3O2 + 12e- + 6H20 => 12OH-


Tant que le courant (électrons libres) arrive à la cathode (acier) plus rapidement que l'oxygène, aucune corrosion
ne se produira.
Figure 1 : Système CP d'anodes sacrificielles dans l'eau de mer

Facteurs élémentaires à inclure dans la conception de systèmes


à anodes sacrificielles
Le courant électrique qu'une anode décharge est régi par la loi d'Ohm; à savoir :

I=E/R
Où :
I= Courant en ampères
E= Différence dans le potentiel entre l'anode et la cathode en volts
R = Résistance totale du circuit en ohms
Au début, le courant sera élevé puisque la différence de potentiel entre l'anode et la cathode est élevée, mais à
mesure que la différence de potentiel diminue suite à l'impact du courant sur la cathode, le courant diminue
graduellement en raison de la polarisation de la cathode.

La résistance du circuit inclut le parcours de l'eau et celui du métal, y compris tous les câbles faisant partie du
circuit.
Ici, la valeur dominante est la résistance de l'anode à l'eau de mer.

Pour la plupart des applications, la résistance des métaux est si faible comparée à la résistance de l'eau qu'elle
peut être ignorée. (Ce n'est toutefois pas le cas des traîneaux ou des longs pipelines protégés aux deux
extrémités).

En principe, la résistance des anodes longues et minces est inférieure à celle des anodes épaisses et courtes.
Elles déchargeront plus de courant, mais ne dureront pas aussi longtemps.

En conséquence, un concepteur en protection cathodique doit concevoir les anodes de sorte qu'elles aient la
forme et la superficie adéquates pour décharger suffisamment de courant et pour protéger la structure ainsi que
le poids requis pour que leur vie utile corresponde aux spécifications de décharge de courant.

En règle générale : La longueur de l'anode détermine la quantité de courant que l'anode est capable de produire
et en conséquence, la superficie en pieds carrés d'acier qui peut être protégée. La section transversale
(poids) détermine la durée pendant laquelle l'anode est capable de soutenir ce niveau de protection.

Systèmes de protection cathodique à courant appliqué


En raison des courants élevés impliqués dans beaucoup de systèmes d'eau de mer, il n'est pas rare d'utiliser des
systèmes à courant appliqué. Les systèmes à courant appliqué utilisent les anodes d'un type qui ne se dissout
pas facilement dans les ions métalliques, mais soutient plutôt une réaction alternative, qui est l'oxydation des
ions de chlorure dissous.

2Cl- => Cl2 + 2e-


L'alimentation est fournie par une unité CC externe.
Figure 2: Système de protection cathodique à courant
appliqué

Comment peut-on déterminer si la protection cathodique est


suffisante?
Nous savons si nous avons suffisamment de courant en mesurant le potentiel de l'acier par rapport à une
électrode standard de référence, en principe l'argent/le chlorure d'argent (commutation Ag/AgCl), mais parfois le
zinc (commutation Zn).

Le courant dans n'importe quel métal décale son potentiel normal dans la direction négative.

L'histoire a montré que si l'acier reçoit suffisamment de courant pour décaler le potentiel vers (-) 0,800 V par
rapport à l'argent/chlorure d'argent, la corrosion cesse.
En raison de la nature des films formés, le potentiel minimum (0,800 V) est rarement le potentiel optimum, et les
concepteurs essayent de réaliser un potentiel entre (-) 0,950 V et (-) 1,000 V par rapport à la commutation
d'Ag/AgCl.

Figure 3: Mesure du potentiel de protection cathodique (à gauche sans


protection – à droite avec protection)
protection cathodique
Temps de lecture : 5 minutes
La protection cathodique consiste à appliquer un potentiel électrique externe à une
structure. Elle se pratique comme suit :

 application d’un potentiel et du courant en résultant à partir d’une source


électrique externe ;
 emploi de métaux sacrificiels tels que le magnésium, le zinc ou l’aluminium, qui
sont moins nobles que l’acier et produisent un courant galvanique protecteur du
fait de leur dissolution sélective.

Cette forme de protection rend entièrement cathodique la structure métallique, qui ne


pourra plus être corrodée tant qu’un potentiel suffisamment négatif est maintenu de
façon à polariser entièrement la surface à protéger et à la maintenir dans la zone de
passivité.

Son utilisation est envisageable :

 soit en présence de différents électrolytes (eaux plus ou moins salées, sols plus
ou moins humides) ;
 soit lorsque plusieurs métaux sont au contact d’un même électrolyte.

Le critère de protection cathodique de l’acier généralement admis correspond à des


valeurs de potentiel appliquées (mesurées à l’électrode cuivre-CuSO4) comprises
entre – 0,85 et – 1,0 V. La densité de courant est fonction de la surface métallique à
protéger, par exemple :

 60 mA · m–2 pour une grille mécanique nue immergée dans l’eau de mer ;
 5 mA · m–2 pur une grille mécanique revêtue d’époxy ;
 0,1 mA · m–2 pour une tuyauterie revêtue de brai épikote ou des conduites dans
un sol humide peu conducteur.

La prise de terre qui constitue l’anode est réalisée en matériau inattaquable,


(ferrosilicium ou en titane platiné) avec des densités de courant respectivement
d’environ 0,1 A · dm–2 et 10 A·dm–2 de surface anodique. Les différences de potentiel
mises œuvre sont de 5 à 10 V en eau douce et 1,5 à 2 V en eau de mer.

L’emploi d’anodes sacrificielles (tableau 5) est envisageable avec des structures


immergées de géométrie simple ou si des raisons mécaniques limitent l’autre
procédé (ex. : ponts des décanteurs raclés).
Tableau 5. Protection cathodique

Certaines considérations pratiques limitent l’emploi de la protection cathodique :


l’application de potentiels trop élevés peut entraîner la production d’hydrogène
élémentaire conduisant à une fragilisation des éléments, en particulier des alliages à
haute résistance ; la zone d’efficacité de la protection cathodique est limitée : elle est
déterminée par la géométrie des équipements et la conductivité de l’eau.

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