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LES METAUX

1. Etude générale des métaux


1.1.Liaison métallique et structure

Les atomes métalliques présentent tous la particularité de posséder une couche périphérique avec très
peu d’électrons. Leur tendance générale est donc de perdre des électrons. On comprend pourquoi les
molécules comme Na2, Fe6, Pb3 et Mn8 n’existent pas (stabilisation par formation d’octet après partage
d’électrons).

Les électrons périphériques des métaux sont mobiles et continuellement délocalisés. En réalité, les
cations (ions positifs) s’empilent suivant un réseau régulier et le plus compact possible. Ainsi, ces ions
de charge positive, sont prisonniers du nuage électronique, celui-ci étant à son tour retenu par les
cations. C’est cette interaction entre le réseau cristallin composé de cations et le nuage de leurs
électrons qui constituent la liaison métallique.

Dans le réseau cristallin, chaque atome est entouré d’un nombre d’atomes voisins bien plus élevé que le
nombre de ses électrons de valence ; ce nombre dépendant de la géométrie du réseau et de la taille
des ions métalliques. Chez les métaux, la structure cristalline compacte obéit à 3 types de symétrie :

- la symétrie hexagonale (12 atomes voisins)


- la symétrie cubique à faces centrées (12 atomes voisins)
- la symétrie cubique centrée (8 atomes voisins)

Les propriétés générales des métaux résultent donc d’une part du mode de liaison qui unit les atomes
entre eux (liaison métallique) et d’autre part de la répartition de ces atomes dans l’espace (structure
cristalline). Par exemple, les propriétés électriques sont une conséquence de la liberté des électrons qui
caractérisent la liaison métallique.

1.2.Propriétés physiques

-Aspect brillant (éclat métallique) dû à la réflexion de la lumière sur leur surface

-Masse volumique comprise entre o, 5 et 22,5 kg/dm3 :¿ ρ ≤ 3kg/dm3 : métaux légers

¿ ρ>¿ 3kg/dm3 : métaux lourds

La plupart des métaux ont des masses volumiques généralement élevées.

-Bons conducteurs de la chaleur et de l’électricité, la conductivité augmente par abaissement de la


température. Chauffés dans le vide à haute température, certains métaux ont tendance à perdre des
électrons : c’est l’effet thermo-ionique. Egalement dans le vide, quelques métaux émettent des
électrons sous l’influence d’une radiation électromagnétique visible ou ultraviolette : c’est l’effet
photoélectrique qui se réalise notamment dans les cellules photoémissives (photovoltaïques).

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-Lorsqu’on chauffe un métal, celui-ci se dilate. Par élévation de la température, on augmente l’énergie
des particules du réseau cristallin. D’où amplification de leurs mouvements de vibration, ce qui les
contraint à s’écarter davantage les unes des autres. Chaque métal est caractérisé par son propre
coefficient de dilatation.

Si on poursuit l’élévation de la température en chauffant, on passe progressivement vers l’état liquide :


c’est la fusion pâteuse. On peut noter la grande diversité des températures de fusion qui s’échelonnent
de -38,4℃ (Hg) jusqu’à 3400℃ (W).

1.3.Propriétés mécaniques

Les métaux possèdent un certain nombre de propriétés mécaniques qui conditionnent leur emploi tant
pour la fabrication d’appareillages divers que pour les constructions. Parmi les propriétés mécaniques,
on ne peut retenir la dureté, la ténacité et la plasticité (il s’agit en fait des propriétés liées au
comportement des métaux vis-à-vis des forces auxquelles ils sont soumis).

1° La dureté est la résistance à la pénétration. Qualitativement la dureté est relative c’est-à-dire qu’un


métal A est plus dur qu’un métal B lorsque A raye la surface de B alors que B ne raye pas la surface de A.
Quantitativement la dureté est mesurée par le test de Brinell (mesure de la profondeur de pénétration
ou de la taille de son empreinte lorsqu’on applique une force connue avec une bille sphérique de
diamant pendant un temps donné). Par exemple l’acier raye le plomb mais pas l’inverse ; donc l’acier est
plus dur que le plomb.

2° La ténacité est la résistance à la rupture par traction et se mesure par 2 grandeurs :

-la limite d’élasticité qui est la force en kg par mm2 de section à partir de laquelle les déformations
deviennent permanentes lorsque l’effort est supprimé.

-la charge de rupture qui est la force en kg par mm2 de section au-delà de laquelle il y a rupture du fil
métallique.

3° La plasticité est une caractéristique très importante des métaux qui consiste en leur aptitude à se
laisser déformer : on dit qu’ils sont plastiques. Parmi toutes les déformations que peut subir un bloc
métallique, il en est 2 qui sont à la base de toute l’industrie métallurgique : la malléabilité et la ductilité.

a)La malléabilité est la faculté d’un métal de se laisser laminer à chaud ou marteler (battage avec un
marteau) à froid en tôles minces. Cette aptitude correspond à un glissement des cations les uns par
rapport aux autres mais non à une rupture de la liaison métallique.

b) La ductilité est la capacité des métaux de se laisser transformer en fil relativement fin. Cette opération
porte le nom d’étirage. Comme la malléabilité, cette aptitude correspond à un glissement des cations les
uns par rapport aux autres.

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N.B. Les traitements mécaniques subis par les métaux modifient très souvent de façon importante leurs
constantes mécaniques. D’autre part, des traces d’impuretés peuvent modifier les propriétés physiques
et mécaniques d’un métal.

1.4. Propriétés chimiques

Du point de vue chimique, on distingue 2 types de métaux : les métaux très réactionnels comme les
métaux alcalins et les métaux alcalino-terreux et les métaux moins réactionnels comme l’aluminium,
l’étain, le plomb et les métaux des groupes B et C.

1.4.1. Corrosion des métaux

Les surfaces métalliques subissent une attaque lente de la part des différents agents chimiques comme
l’air humide, les vapeurs acides (SO2, H2S, HCl), les solutions acides, basiques ou salines (NaCl). Par action
conjuguée de l’oxygène, de la vapeur d’eau et du dioxyde de carbone, la corrosion atmosphérique
s’exerce sur les métaux en donnant des sels complexes et de composition très diverse dont notamment
les carbonates basiques et oxydes hydratés.

¿Exemples de carbonates basiques : CuCO3.Cu(OH)2

ZnCO3.Zn(OH)2

PbCO3.Pb(OH)2

¿Exemples d’oxydes hydratés : Fe2O3.nH2O (rouille) et Al2O3.nH2O

Ces réactions qui débutent à la surface du métal peuvent se poursuivre jusqu’à l’intérieur : c’est la
corrosion. Cependant, la plupart des métaux se recouvrent d’une fine pellicule qui les ternit mais les
protège contre une attaque plus profonde.

N.B. Le nickel et le chrome résistent bien aux agents atmosphériques ; seuls l’or et le platine ne
s’altèrent pas.

1.4.2. Action des acides

1° HCl dilué ou concentré et H2SO4 dilué attaquent seulement les métaux qui précèdent l’hydrogène
dans la série électrochimique d’après le schéma de la classification des métaux usuels par ordre de
pouvoir réducteur décroissant : K, Na, Ca, Mg, Al, Zn, Fe, Pb, H, Cu, Hg, Ag, Pt, Au

2° HNO3 dilué ou concentré et H2SO4 concentré et chaud attaquent tous les métaux sauf les métaux
nobles (l’or et le platine). Toutefois, le fer et le chrome résistent bien à l’action de HNO3 concentré. En
effet, au contact de cet acide, ils se recouvrent immédiatement d’une couche d’oxyde qui empêche la
réaction : on dit qu’il y a passivation.

1.4.3. Action des bases

Les métaux amphotères réagissent avec les bases fortes avec dégagement d’hydrogène.

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Ex1: 2Al + 6H2O →2Al(OH)3 + 3H2↑

2Al(OH)3 + 2NaOH → 2Al(OH)4-Na+

2Al(OH)4-Na+ → 2AlO2-Na+.4H2O (aluminate de sodium hydraté)

Bilan: 2Al + 2NaOH + 6H2O → 2NaAlO2.4H2O + 3H2↑

Ou 2Al + 2NaOH + 2H2O → 2NaAlO2 + 3H2↑

Ex2 : Zn + 2H2O → Zn(OH)2 + H2↑

Zn(OH)2 + 2KOH → Zn(OH)42- 2K+

Zn(OH)42- 2K+ → ZnO22- 2K+ .2H2O (zincate de potassium hydraté)

Bilan: Zn + 2H2O + 2KOH → K2ZnO2.2H2O + H2↑

Ou Zn + 2KOH→ K2ZnO2 +H2↑

1.4.4. Action de l’eau

1° Les métaux très électropositifs décomposent l’eau à froid avec dégagement d’hydrogène. Ce sont en
général les éléments des groupes Ia et IIa

Ex : 2Na + 2H2O → 2NaOH + H2↑

2° Les métaux faiblement électropositifs mais plus réducteurs que l’hydrogène décomposent l’eau à
température élevée. C’est le cas de Fe, Zn, Sn, Ni

Ex : 3Fe + 4H2O → Fe3O4 + 4H2↑ (fabrication industrielle de l’hydrogène)

2. Etude des métaux alcalins

Les éléments lithium (Li), sodium (Na), potassium (K), rubidium (Rb) et césium (Cs) sont désignés sous la
dénomination générale de métaux alcalins (de alkali ou al-kily qui signifie cendre des plantes), parce
qu’en effet, les cendres des plantes sont riches en carbonate de sodium et surtout en carbonate de
potassium.

2.1.Généralités sur les métaux alcalins

2.1.1.Propriétés physiques

Les alcalins sont des métaux d’un blanc argenté, assez mous, très bons conducteurs de la chaleur et de
l’électricité, malléables et ductiles, peu denses car le lithium, le sodium et le potassium sont plus légers
que l’eau.

Chauffés dans la flamme incolore d’un bec Bunsen, les métaux et leurs sels émettent une lumière
colorée caractéristique.

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Ainsi la flamme est jaune avec le sodium, rouge avec le lithium, violette avec le potassium, rouge avec le
rubidium et bleue avec le césium.

2.1.2. Propriétés chimiques

1° Les métaux alcalins brûlent dans l’air en donnant des oxydes ou des peroxydes lorsque l’oxygène est
pur :

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2M + O2 → M2O
2

Ces oxydes réagissent avec l’eau pour former des hydroxydes à caractère fortement basique :

M2O + H2O → 2MOH

2° Ce sont de bons réducteurs qui déplacent l’hydrogène de l’eau pour donner des hydroxydes et de
l’hydrogène :

1
M + H2O → MOH + H2↑
2

La réactivité avec l’eau augmente du lithium au césium : jeté sur l’eau, le lithium réagit calmement alors
que le sodium réagit vivement. Le potassium réagit tellement violemment que l’hydrogène formé
s’enflamme spontanément. Par ailleurs, exposé à l’air humide, le césium s’enflamme spontanément.

3° Ils réagissent avec le chlore en formant des sels blancs de chlorures solubles dans l’eau :

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M + Cl2 → MCl
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En général, non seulement ils se combinent avec le chlore mais aussi avec les non-métaux.

En conclusion, comme les halogènes, les métaux alcalins sont très réactifs et ne se trouvent pas dans la
nature à l’état libre mais toujours à l’état combiné. C’est pourquoi leur obtention se fait par électrolyse
de leurs chlorures fondus.

2.2. Le sodium et ses dérivés

2.2.1. Le sodium

2.2.1.1. Etat naturel et propriétés physiques

Le sodium se rencontre sous forme de sels dont le plus important est le chlorure de sodium NaCl à l’état
dissout dans les eaux marines (sel marin) ou à l’état solide dans le sol (sel gemme ou halite).

A l’état pur, c’est un solide mou, brillant s’il est fraichement coupé, de masse volumique 0,9g/cm3 ou
0,9kg/dm3, facilement fusible et bon conducteur de chaleur et d’électricité.

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2.2.1.2. Propriétés chimiques

1° Le sodium chauffé brûle dans l’air avec une flamme jaune caractéristique, en donnant l’oxyde de
sodium. Si l’oxygène est pur et en excès, il peut se former du peroxyde de sodium Na 2O2

4Na +O2 → 2Na2O et 2NaO + O2→ 2Na2O2

Le sodium est donc un métal très oxydable qu’il convient de conserver à l’abri de l’air, dans le pétrole.

En tant que réducteur, il déplace l’hydrogène de l’eau pour former de l’hydroxyde de sodium :

2Na + 2H2O → 2NaOH + H2↑

2° Le sodium se combine aux halogènes :

-avec le fluor, la réaction est vive à température ordinaire

-avec le chlore, la réaction est lente à la température ordinaire mais vive à chaud

-avec le brome, la réaction est lente même à chaud.

-le sodium ne réagit pas avec l’iode même à l’état fondu

Le sodium réagit à chaud avec le soufre pour donner du sulfure de sodium Na 2S et avec le phosphore, il
donne du phosphure de sodium Na 3P : 2Na + S → Na2S et 12Na + P 4 → 4Na3P

3° Chauffé en présence d’hydrogène, le sodium donne de l’hydrure de sodium qui est un composé
hydrolysable : 2Na + H2 → 2NaH et NaH + H 2O → NaOH + H2↑

4° Le sodium enflammé continue à brûler dans un courant de chlorure d’hydrogène et dans un courant
de sulfure d’hydrogène ; il y a formation de chlorure et de sulfure de sodium avec dégagement
d’hydrogène : 2Na + 2HCl → 2NaCl + H2↑

2Na + H2S → Na2S + H2↑

5° Le sodium réagit avec l’ammoniac liquide pour donner de l’amidure de sodium hydrolysable :

2Na + 2NH3 → 2NaNH2 + H2↑ et NaNH2 + H2O → NaOH + NH3↑

A chaud, le sodium déplace les métaux de leurs oxydes à l’exception des autres métaux alcalins, des
métaux alcalino-terreux et de l’aluminium. Ex : ZnO + 2Na → Na2O + Zn

Egalement à chaud, le sodium décompose les oxydes neutres tels que NO et les oxydes acides tels que
SO2. Dans ce dernier cas, il y a formation éventuelle des sels d’oxoacides.

Ex: 2NO + 4Na → Na2O + N2↑

SO2 + 4Na → 2Na2O + S

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SO2 + Na2O → Na2SO3

2.2.1.3. Préparation

Dans l’industrie, on prépare le sodium en électrolysant entre une cathode en fer et une anode en
graphite, le chlorure de sodium fondu dans une cellule électrolytique munie d’une cloche surmontant un
conduit circulaire. Le chlore libéré à la cathode s’échappe par la cloche tandis que le sodium libéré à
l’anode s’écoule dans le réservoir communiquant avec le conduit circulaire (voir ci-dessous).

2.2.1.4. Usages

Le sodium liquide est utilisé comme véhicule calorifique dans les réacteurs nucléaires et dans certains
moteurs d’avions à cause de sa bonne conductibilité thermique et de la grande échelle thermique (de 97
℃ à 880℃ ) où il reste liquide.

Le sodium est également utilisé pour la fabrication du tétraéthyle de plomb, du peroxyde de sodium
comme agent de blanchiment, dans l’industrie des colorants, des produits pharmaceutiques par
l’intermédiaire de NaNH2 et de NaH et dans le raffinage des hydrocarbures (désulfuration des pétroles).

2.2.2. L’hydroxyde de sodium

2.2.2.1. Propriétés physiques

L’hydroxyde de sodium est un solide blanc très soluble dans l’eau et très hygroscopique (grand pouvoir
d’absorption de l’eau). En effet il se liquéfie en absorbant la vapeur d’eau (il absorbe l’eau
atmosphérique et s’y dissout). Aussi doit-il être manipulé avec précaution car il corrode la peau.

2.2.2.2. Propriétés chimiques

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1° L’hydroxyde de sodium est une base forte qui, en solution, colore la teinture de tournesol en bleu.

Il réagit aussi avec les acides pour donner des sels de sodium.

2° L’hydroxyde de sodium précipite la plupart des métaux de leurs sels sous forme d’hydroxydes

Ex : CuSO4 + 2NaOH → Cu(OH)2↓ (bleu) + Na2SO4 (soluble)

NiSO4 + 2NaOH → Ni(OH)2↓ (vert) + Na2SO4 (soluble)

MnSO4 + 2NaOH → Mn(OH)2↓ (blanc) + Na2SO4 (soluble)

3° L’hydroxyde de sodium réagit avec les oxydes acides pour donner des sels de sodium et de l’eau.

Ex : 2NaOH + CO2 → Na2CO3 + H2O

2NaOH + SO2 → Na2SO3 + H2O

2NaOH + SO3 → Na2SO4+ H2O

4° L’hydroxyde de sodium réagit avec les halogènes comme le chlore, le brome et l’iode pour donner des
sels de sodium et de l’eau. Les solutions aqueuses de ces sels ont un grand pouvoir oxydant.

Ex : 2NaOH + Br2 → NaBr + NaBrO + H2O

2.2.2.3.Usages

L’hydroxyde de sodium ou soude caustique est utilisé pour la fabrication des savons durs, pour le
dégraissage des bouteilles et des verres, pour l’élaboration de l’aluminium à partir des bauxites. La
soude caustique intervient également dans l’industrie textile et dans l’industrie des pâtes à papier.

3.Etude des métaux alcalino-terreux

3.1.Généralités

La famille des alcalino-terreux constitue le groupe IIa et comporte 6 éléments dont le béryllium (Be), le
magnésium (Mg), le calcium (Ca), le strontium (Sr), le baryum (Ba) et le radium (Ra). Leurs atomes ne
possèdent que 2 électrons sur la couche périphérique et sont donc fortement électropositifs mais ils le
sont moins que les alcalins. Ce sont tous de bons conducteurs de la chaleur et de l’électricité.

Comme les alcalins, les métaux alcalino-terreux ne se rencontrent pas dans la nature à l’état libre .On les
prépare ainsi par électrolyse de leurs sels.

3.2. Etude du magnésium

3.2.1. Etat naturel et Préparation

Le magnésium est un élément très abondant dans la nature à l’état combiné (environ 2%). On le trouve
dans beaucoup de roches, notamment dans la magnésite (MgCO3) et la dolomie (CaCO3.MgCO3) ainsi

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que dans de nombreux silicates comme le talc et l’amiante. On le rencontre aussi, mélangé a d’autres
éléments sous forme de chlorures et de sulfates. Ex : MgCl2.KCl.6H2O (la carnallite)

MgSO 4.KCl.3H2O (la kaïnite)

MgSO 4.K2SO4.6H2O (la schoenite)

Le magnésium est un constituant indispensable de certains tissus animaux et végétaux comme le sang et
la chlorophylle.

Comme pour la préparation des métaux alcalins et de l’aluminium, on utilise l’électrolyse d’un sel fondu
pour préparer le magnésium, généralement le chlorure de magnésium.

3.2.2. Propriétés physiques

Le magnésium est un métal blanc argenté, très malléable, peu ductile, peu tenace et fusible à 651℃ . De
masse volumique 1,75g/cm3=1,75kg/dm3, il est le plus léger des métaux usuels.

3.2.3. Propriétés chimiques

1° Le magnésium a une grande affinité pour l’oxygène : 2Mg + O2 → 2MgO + 2.143,9Kcal

Il brûle dans l’air avec une flamme blanche très éclairante et riche en radiations ultraviolettes.

2° Le magnésium est un réducteur puissant. Ex: 2Mg + CO2 → 2MgO + C

2Mg + SO 2 → 2MgO + S

3° Le magnésium réagit avec les acides dilués pour donner des sels. Ex : Mg + 2HCl → MgCl2 + H2↑

Mg + H2SO4 → MgSO4 + H2↑

Par action de l’air humide, il se forme un hydroxyde : 2Mg + 2H2O + O2 → 2Mg(OH)2

3.2.4. Usages

Grâce à sa flamme éblouissante et actinique (se dit d’un rayonnement qui a un impact chimique sur une
surface ou sur la peau) , le magnésium est utilisé dans la transmission des signaux et dans l’éclairage
pour la prise de vues photographiques (flash). En métallurgie, il intervient aussi comme réducteur
(magnésiothermie) et surtout dans la composition de quelques alliages légers  comme le magnésium
(90-95% d’Al et 5-10% de Mg) utilisé dans la construction d’appareils scientifiques.

3.3. Etude du calcium et de ses dérivés

3.3.1. Etat naturel et métallurgie

Le calcium est un des éléments les plus répandus dans la lithosphère (3,5%) le plus souvent sous forme
de carbonates, de phosphates et de sulfates. En solution, il se trouve dans les eaux naturelles sous

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forme d’hydrogénocarbonates Ca(HCO3)2. Le calcium est également présent dans les os, les coquillages
et les tissus des organismes vivants.

Comme pour le magnésium, on réalise l’électrolyse du chlorure de calcium fondu pour l’obtention du
calcium

3.3.2. Propriétés physico-chimiques

1° Le calcium est un métal blanc argenté, de dureté légèrement supérieure à celle du plomb, fusible à
842℃ et de masse volumique 1,55g/cm3=1,55kg/dm3

2° Le calcium a un caractère métallique très fort ; ainsi il réagit avec l’eau et s’oxyde à l’air humide :

Ca + 2H2O → Ca(OH)2 + H2↑ et 2Ca + 2H2O + O2 → 2Ca(OH)2

3° Le calcium enflammé continue à brûler dans l’oxygène en donnant une flamme de couleur orange:

2Ca + O2 → 2CaO + 2.151,7kcal

Comme le sodium et le magnésium, le calcium a un grand pouvoir réducteur. Non seulement il réagit
avec l’oxygène mais aussi avec les acides dilués en déplaçant l’hydrogène.

Ex : Ca + 2HCl → CaCl2 + H2↑

4° Par voie sèche (par chauffage), le calcium intervient pour récupérer l’uranium à partir du fluorure :

2Ca + UF4 → 2CaF2 + U

En métallurgie, le calcium est utilisé comme réducteur (calciothermie) et il entre dans la constitution de
certains alliages tels les alliages de plomb et d’aluminium.

3.3.3. Le carbonate de calcium.

1° Le carbonate de calcium est un solide blanc inodore, insipide et insoluble dans l’eau pure.

2° A haute température, le carbonate de calcium se décompose en oxyde de calcium et en dioxyde de


carbone.

3° L’action des acides sur le carbonate de calcium provoque un dégagement intense de dioxyde de
carbone : c’est l’effervescence.

Ex : CaCO3 + 2HCl → CaCl2 + CO2↑ + H2O

CaCO3 + H2SO4 → CaSO4 + CO2↑ + H2O

4° Usages du carbonate de calcium sous forme de calcaire :

- Les calcaires durs sont utilisés pour la construction et les calcaires tendres comme la craie sont
employés sous forme de poudre pour le polissage et le nettoyage des métaux et des verres.

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-Les marbres servent à la décoration des appartements.

- Dans l’industrie chimique, le calcaire est utilisé pour la fabrication du dioxyde de carbone, de la chaux,
du ciment, du verre, des sels de calcium, etc.

3.3.4. La chaux vive et la chaux éteinte

- La chaux vive correspond chimiquement à l’oxyde de calcium ; c’est un solide blanc amorphe, très
caustique et très difficilement fusible (T f=3000℃ )

- Traitée par de l’eau, la chaux vive donne la chaux éteinte qui, chimiquement correspond à l’hydroxyde
de calcium. Cette réaction libère une grande quantité de chaleur : c’est une réaction fortement
exothermique.

CaO + H2O → Ca(OH)2 + 15,5kcal .

La chaux éteinte est peu soluble dans l’eau et la solution saturée est appelée eau de chaux.

-A haute température dans un four électrique, la chaux vive donne du carbure de calcium en présence
de charbon : CaO + 3C → CaC2 + CO↑

-La chaux est utilisée pour la libération de l’ammoniac à partir des sels ammoniacaux, pour la
préparation du chlorure de chaux et du carbure de calcium, pour la fabrication des mortiers, pour la
désinfection et pour le blanchiment des murs.

3.3.5. Les chaux hydrauliques et les ciments

La chaux, le ciment et le plâtre font partie des liants hydrauliques c’est-à-dire ceux qui se forment et
durcissent par réaction avec l’eau et qui sont encore capables de le faire sous l’eau. En effet, quand on
mélange de la chaux ou du ciment avec de l’eau, on obtient une pâte semi-fluide qui prend rapidement
une consistance solide : on dit qu’il y a prise. La prise est normalement suivie du durcissement.

La prise des chaux hydrauliques et des ciments est due à l’hydratation des silicates de calcium et des
aluminates de calcium qui entrent dans leur composition avec formation de composés insolubles
complexes.

3.3.5.1. Les chaux hydrauliques

Ils proviennent de la cuisson du calcaire contenant 6-22% d’argile. A la sortie des fours, la chaux
hydraulique est éteinte à une température comprise entre 150℃ et 450℃ de manière à transformer la
chaux vive en chaux éteinte sans hydrater les silicates de calcium et les aluminates de calcium.

3.3.5.2. Les ciments

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Ils s’obtiennent par cuisson dans des fours rotatifs, d’un mélange soigneusement dosé d’argile (22%) et
de calcaire (78%), à la température de 1450℃ pour combiner la silice et l’alumine à la chaux. Le produit
obtenu par cuisson appelé clinker est ensuite réduit en poudre après addition de gypse dont le rôle est
de régulariser la prise afin de limiter le retrait.

3.3.5.3. Utilisation des chaux hydrauliques et des ciments

En tant que liants, les chaux hydrauliques et les ciments sont utilisées en construction sous forme de
mélanges solides auxquels on ajoute de l’eau pour permettre la prise et le durcissement, les 2
propriétés qui les caractérisent.

1° Les mortiers sont constitués par un mélange de liant hydraulique et de sable gâché avec de l’eau en
quantité suffisante pour permettre de faire la prise. Le sable quant à lui, il s’oppose à ce que le retrait
qui accompagne le durcissement ne s’exerce pas dans toute la masse et le mortier conserve alors sa
solidité.

2° Les bétons s’obtiennent en gâchant avec de l’eau un mélange composé de ciment, de sable et de
gravier. Le béton est dit armé si une armature métallique lui a été associée.

Le béton est un matériau de construction dont le succès est indiscutable avec ses nombreuses qualités :
résistance mécanique, résistance au feu, inertie thermique, isolation acoustique. Toutefois, il présente
un seul inconvénient majeur : le retrait qui correspond à la contraction de volume due à l’action des
phénomènes physico-chimiques liés à l’hydratation et au séchage.

3.3.6. Le sulfate de calcium CaSO4

Le sulfate de calcium se rencontre dans la nature à l’état anhydre (anhydrite CaSO 4) et à l’état hydraté
(gypse ou pierre à plâtre CaSO4.2H2O) qui est la forme la plus répandue.

Le gypse chauffé à une température modérée (120℃ -150℃ ) se transforme en plâtre :

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CaSO4.2H2O → CaSO4. H2O + H2O
2 2

La température de cuisson ne peut dépasser 180℃ sous peine d’obtenir du sulfate de calcium anhydre
qui ne fait pas prise avec l’eau (plâtre mort).

4.Etude des métaux terreux : cas de l’aluminium

4.1. Etat naturel

L’aluminium est le métal le plus abondant dans la nature (7,5% dans la croute terrestre). Sous forme de
silicates, il entre dans la composition de très nombreuses roches telles que les feldspaths, les micas, le
kaolin, les argiles et les schistes.

On le trouve également sous forme d’oxyde non hydraté Al2O3 (corindon), d’oxyde hydraté Al2O3.2H2O
(bauxite) ou de fluorure double d’aluminium et de sodium Na 3AlF6 (cryolithe).

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4.2. Propriétés physiques et mécaniques

L’aluminium est un métal blanc argenté, très léger (de densité égale à 2,7). C’est un métal ductile,
malléable, bon conducteur de la chaleur et de l’électricité et dont la température de fusion est de 660
℃.

L’aluminium est peu tenace, assez mou avec une grande plasticité.

4.3. Propriétés chimiques

L’aluminium est un métal réducteur très oxydable mais l’oxydation reste très superficielle car l’oxyde
formé recouvre le métal d’une couche mince très adhérente, imperméable aux gaz, isolant
complètement le métal sous-jacent ; ce qui évite une oxydation profonde.

1° La poudre ou la feuille d’aluminium brûle dans l’air avec une lumière éblouissante et dégagement de
la chaleur ; la poudre blanche qui se forme est de l’alumine : 4Al + 3O2 → 2Al2O3 + 388kcal

A l’air humide, l’aluminium est inoxydable car il se recouvre d’une mince couche d’alumine imperméable
à toute oxydation. Si on élève la température, la couche d’alumine devient plus épaisse.

2° L’aluminium réduit les vapeurs d’eau. En effet, enflammé dans l’air, il continue à brûler dans la vapeur
d’eau : 2Al + 3H2O → Al2O3 + 3H2↑

3° L’aluminium réduit les oxydes métalliques et non-métalliques :

-à chaud, les oxydes métalliques libèrent les métaux en présence de l’aluminium.

Ex : 2Al + Fe2O3 → Al2O3 + 2Fe

-il brûle dans le dioxyde de carbone et le dioxyde de soufre en s’oxydant.

Ex: 4Al + 3CO2 → 2Al2O3 + 3C↓ et 4Al + 3SO 2 → 2Al2O3 + 3S↓

4° Les acides dilués oxydent l’aluminium en donnant des sels dans lesquels l’aluminium est trivalent.

Ex: 2Al + 6HCl → 2AlCl3 + 3H2↑ et 2Al + 3H 2SO4 → Al2(SO4)3 + 3H2↑

5° Les bases fortes réagissent avec l’aluminium pour donner des sels d’aluminates dans lesquels
l’aluminium reste toujours trivalent avec dégagement d’hydrogène.

Ex : 2Al + 2NaOH + 2H2O → 2NaAlO2 + 3H2↑

6° L’action du chlore sur l’aluminium donne une fumée blanche constituée de cristaux de chlorure
d’aluminium : 2Al + 3Cl2 → 2AlCl3

4.4. Métallurgie de l’aluminium

4.4.1. Généralités sur la métallurgie

13
14

La métallurgie est l’ensemble des opérations qui consistent essentiellement en 2 activités.

1° L’extraction du métal brut à partir de ses minerais par élimination de la gangue c’est-à-dire
l’ensemble des matières terreuses auxquelles les minerais sont mélangés en ajoutant un fondant pour la
rendre fusible. Si la gangue est argileuse le fondant est calcaire et si la gangue est calcaire, le fondant
est argileux. A haute température, gangue et fondant réagissent pour donner un produit liquide de
faible densité : le laitier qui surnage au-dessus du métal.

2° L’affinage c’est-à-dire la purification du métal.

4.4.1.1. Principaux minerais

On appelle minerai toute roche dont il est possible d’extraire un métal déterminé par des procédés
physiques et chimiques ; une roche étant un ensemble de minéraux. Un minéral est une substance de
la nature de composition chimique bien déterminée.

Rarement les métaux se trouvent dans la nature à l’état natif (cas des métaux inoxydables ou
difficilement oxydables : Au, Pt, Ag, Cu, Hg). Très souvent, ils s’y trouvent sous forme de combinaisons
insolubles tels que les oxydes, les sulfures et les carbonates basiques.

4.4.1.2. Traitement chimique des métaux

Les métaux peuvent subir 2types de traitements.

1° Les traitements chimiques par voie humide en solution : électrolyse de leurs sels et précipitation des
métaux par oxydo-réduction. Ex: CuO (cuprite) +H 2SO4 → CuSO4 + H2O

CuSO 4 + Fe → Cu↓ + FeSO4

2° Les traitements chimiques par voie sèche à température élevée dans des dispositifs essentiellement
réducteurs : les hauts fourneaux qui ne traitent que des oxydes.

a)Cas des oxydes

La réduction se fait par le carbone à l’état de coke ou par le monoxyde de carbone obtenu dans le haut
fourneau par les réactions : C + O2 → CO2 (exothermique)

CO 2 + C→ 2CO (endothermique)

A haute température, c’est donc le monoxyde de carbone qui est le véritable réducteur.

L’hydrogène et certains métaux très électropositifs sont utilisés dans la réduction des oxydes.

Principalement on utilise le magnésium (magnésiothermie) et l’aluminium (aluminothermie).

Ex: Fe2O3 + 2Al → Al2O3 + 2Fe

WO3 + 2Al → Al2O3 + W

14
15

3MnO2 + 4Al → 2Al2O3 + 3Mn

b)Cas des sulfures

Les sulfures doivent subir un grillage qui les transforme en oxydes ultérieurement réduits.

11
Ex : 2FeS2 + O2 → Fe2O3 + 4SO2↑
2

3
ZnS + O2 → ZnO + SO2↑
2

Cu2S + 2O2 → 2CuO + SO2↑

c)Cas des carbonates

Les carbonates sont transformés en oxydes par calcination à haute température.

Ex: CuCO3.Cu(OH)2 → 2CuO + CO2↑ + H2O↑

CuCO3→ CuO + CO2↑ + H2O↑

1
2FeCO3 + O2 → Fe2O3 + 2CO2↑
2

4.4.2. Métallurgie de l’aluminium

Pour obtenir de l’aluminium à haut degré de pureté, on soumet à l’hydrolyse de la bauxite qui a subi un
traitement préalable destiné à le purifier. Toutefois, comme l’alumine est insoluble dans l’eau,
l’électrolyse d’une solution aqueuse n’est pas possible. On procède alors à une décomposition
électrolytique à l’état fondu. Par ailleurs, comme la température de fusion de la bauxite est très élevée,
on facilite sa fusion en ajoutant un fondant constitué par un mélange de cryolithe Na3AlF6 et de fluorine
CaF2.

Le tout (minerai et fondant) est mis dans une cellule électrolytique dont l’intérieur est protégé par un
garnissage réfractaire et recouvert d’une couche de graphite qui joue le rôle de cathode. Des anodes
également en graphite plongent dans le bain qui est maintenu à une température d’environ 1000 ℃ .

L’aluminium fondu est recueilli au fond de la cuve à condition qu’on maintienne le bain à une densité
inférieure à celle du métal. Dans la masse fondue, se trouvent les ions Al 3+ et O2- qui migrent l’un et
l’autre vers les électrodes de signe opposé à leur charge :

-les ions Al3+ se déchargent à la cathode et il se produit de l’aluminium : 2Al3+ + 6 e → 2Al

-les ions O2- se déchargent à l’anode où il se dégage de l’hydrogène naissant : 3O2- → 3O + 6 e

15
16

L’oxygène naissant se combine au carbone du graphite pour donner du CO qui brûle à la surface en
1
donnant du CO2 : C + O → CO et CO + O2→ CO2
2

,,,,,,L’aluminium brut ainsi obtenu titre 98-99% de métal pur.

4.4.3.Usages de l’aluminium

L’aluminium est utilisé à l’état pur ou sous forme d’alliages, le plus courant étant le duralumin (95%Al,
4%Cu, 0,5%Mn et 0,5%Mg).

1° Grâce à son pouvoir réfracteur, l’aluminium est utilisé dans la confection des réfracteurs d’éclairage
et des miroirs des télescopes.

2° Grâce à sa légèreté, l’aluminium ainsi que ses alliages sont utilisés dans la fabrication des pièces
métalliques et des objets divers dont on veut réduire le poids notamment dans les domaines de
l’aéronautique, de l’astronautique, de l’automobile, du bâtiment et du camping.

3° Etant moins coûteux et léger, l’aluminium est utilisé dans la fabrication des câbles électriques pour
construire des lignes de distribution de l’énergie électrique sous haute tension.

4° L’aluminium a remplacé le cuivre dans la fabrication des ustensiles de cuisine et de beaucoup


d’appareils destinés à accélérer les charges thermiques (serpentins, tubes réfrigérants).

5. Etude des métaux de transition

5.1. Etude du cuivre

5.1.1.Etat naturel

Les minerais de cuivre sont essentiellement des carbonates basiques ou des sulfures. Les principaux
sont : -la malachite CuCO3. Cu(OH)2

-l’azurite 2CuCO3. Cu(OH)2

-la chalcopyrite Cu 2S.Fe2S3

-la chalcosine Cu2S

5.1.2. Propriétés physiques

- métal de couleur rouge par réflexion et vert par transparence.

- métal assez lourd ; masse volumique : ρ = 8,92 g/cm3

-température de fusion : Tf = 1083℃

- peu dur et peu tenace mais très ductile et très malléable.

16
17

- meilleur conducteur de la chaleur et de l’électricité après l’argent

5.1.3. Propriétés chimiques

1° Le cuivre est un métal oxydable : l’oxydation au contact de l’air est lente mais elle est plus rapide à
chaud.

a) Chauffé au rouge, un fil de cuivre se recouvre d’une couche noire d’oxyde de cuivre(II) :CuO
b) Une plaque de cuivre qui a été exposée à l’air humide se recouvre d’un vert-de-gris : c’est
l’hydrocarbonate de cuivre ou carbonate basique CuCO 3.Cu(OH)2 qui le protège contre une
altération profonde.

2° Le cuivre se combine facilement aux non-métaux à chaud à l’exception de l’azote, du carbone et de


l’hydrogène. Par exemple, un fil de cuivre préalablement chauffé brûle dans le chlore en donnant des
fumées abondantes de chlorure de cuivre(I) CuCl ou dans la vapeur de soufre en donnant du sulfure de
cuivre(I) Cu2S noir.

3° Le cuivre réagit avec H2SO4 concentré et HNO3 dilué ou concentré mais ne réagit pas avec HCl et H2SO4
dilué.

5.1.4. Usages du cuivre

1° En tant que métal mou et bon conducteur de la chaleur et de l’électricité, le cuivre est utilisé dans
l’obtention des alliages :

-le laiton ou cuivre jaune (66%Cu et 34%Zn) pour la fabrication d’instruments scientifiques, d’ustensiles
de ménage, d’instruments de musique et de bijoux bon marché.

-le maillechort (50%Cu, 25%Ni et 25%Zn) pour la fabrication des résistances dans l’industrie électrique.

-les bronzes (85-95%Cu et 5-15%Sn) pour la fabrication des cloches, des canons et des statues.

2° Les oxydes de cuivre sont utilisés en verrerie pour colorer les verres : l’oxyde de cuivre (I) colore le
verre en rouge et l’oxyde de cuivre (II) colore le verre en vert.

5.1.5. Métallurgie du cuivre

Le minerai de cuivre est d’abord transformé en oxyde qui, mélangé avec du coke et à un fondant, est
chauffé à une température suffisamment élevée pour réaliser sa réduction en cuivre brut dans une sorte
de haut-fourneau : CuO + C → Cu + CO

Le cuivre brut ainsi obtenu titre environ 99% de métal pur. Son affinage (purification) est nécessaire du
fait de la présence quasi permanente de nombreuses impuretés métalliques dans les minerais de cuivre.

5.2. Etude du zinc

17
18

5.2.1. Etat naturel

Les minerais de zinc les plus importants sont : la blende ZnS, la smithsonite ZnCO3, la willémite ZnSiO4 et
la calamine ZnSiO4.H2O

5.2.2. Propriétés physiques et mécaniques

-métal blanc bleuâtre

-métal assez lourd ; ρ =7g/cm3

-métal assez fusible ; Tfus=419,5℃

-ductile et malléable entre 100 et 200℃

-relativement mou et peu tenace

5.2.3. Propriétés chimiques

a) Oxydation du zinc

- Combustion dans l’air : 2Zn + O2 → 2ZnO + 2,84kcal

-Oxydation à l’air humide : formation d’une couche grisâtre de carbonate basique de zinc ZnCO 3.Zn(OH)2
protectrice contre une altération plus profonde.

b) Le zinc est un métal très oxydable et donc un bon réducteur.

-il réduit l’eau et certains oxydes métalliques et non-métalliques. Ex : Zn + 2H2O → Zn(OH)2 + H2↑

Zn + CuO → Cu + ZnO

2Zn +CO2 → C + 2ZnO

-il se combine facilement aux non-métaux sauf N, C et H. Ex : Zn + Cl2 → ZnCl2

Zn +S → ZnS

c)Comme tous les métaux réducteurs, le zinc réagit avec les acides dilués.

Ex : Zn + 2HCl → ZnCl2 + H2↑

Zn + H2SO4 → ZnSO4 + H2↑

Zn + 2H2SO4 conc. → ZnSO4 + SO2↑ + 2H2O

d) Le zinc déplace de leurs sels un grand nombre de métaux. Ex : CuSO4 + Zn → ZnSO4 + Cu

5.2.4. Usages du zinc

18
19

Le zinc laminé est utilisé dans la fabrication des tôles et des gouttières. Le zinc est également utilisé dans
la galvanisation du fer : après décapage, la pièce en fer est plongée dans un bain de zinc en fusion ;
ainsi elle se recouvre d’une mince couche protectrice.

Le zinc est un constituant secondaire de nombreux alliages dont les principaux sont : le laiton (Cu-Zn) et
le maillechort (Cu-Ni-Zn).

5.3. Etude du fer

5.3.1. Etat naturel

Le fer est un métal de transition assez répandu dans la croûte terrestre. Avec une teneur d’environ 5%, il
occupe la 4e place parmi les éléments et la seconde parmi les métaux. Compte tenu de sa grande
réactivité chimique vis-à-vis de l’oxygène, il n’existe pas à l’état isolé mais à l’état combiné.

Les principaux minerais de fer sont : l’hématite rouge ou fer oligiste Fe2O3, la magnétite à propriétés
magnétiques Fe3O4, la limonite 2Fe2O3.3H2O, la sidérite ou fer spathique FeCO3 et la pyrite ou disulfure
de fer FeS2.

5.3.2. Propriétés physiques et mécaniques

-Le fer est un métal blanc grisâtre dont la masse volumique est 7,86g/cm 3.

-Le fer est le plus dur des métaux usuels.

-Le fer fond à 1535℃ . Il se ramollit avant de fondre. Grâce à cette propriété, il peut être soude à lui-
même et être forge.

-Le fer est malléable, ductile à chaud, très tenace, magnétique, bon conducteur de la chaleur et de
l’électricité

5.3.3. Propriétés chimiques

a) Le fer s’oxyde facilement car il a beaucoup d’affinité pour l’oxygène. En effet, à l’air humide, il se
recouvre d’une couche de rouille (Fe 2O3.nH2O) qui ne forme pas une couche homogène et qui ne
protège pas le métal contre une oxydation ultérieure. Le fer doit être préservé de la rouille par une fine
couche d’un métal inaltérable comme le zinc (fer galvanisé), le nickel (fer nickelé) ou l’étain (fer étamé).
Le fer peut aussi être protégé de la rouille par une couche de peinture qui doit être imperméable pour
être tout à fait efficace.

b) Le fer porté au rouge décompose la vapeur d’eau avec dégagement d’hydrogène :

3Fe + 4H2O → Fe3O4 + 4H2↑

c) Le fer se combine facilement aux non-métaux excepté l’azote et l’hydrogène.

Ex : Fe + S → FeS

19
20

2 Fe + 3Cl2 → 2FeCl3

d) Le fer est attaqué par les acides dilués ordinaires.

Ex : Fe + 2HCl → FeCl2 + H2↑

Fe +H2SO4 → FeSO4+ H2↑

Fe + 4HNO3 → Fe(NO3)3 + NO↑ + 2H2O

5.3.4. Usages du fer

Le fer, métal le plus utilisé, est employé pour la fabrication des rails de chemin de fer, des grillages, des
clous, des vis, etc. Il est également utilisé dans la fabrication des électro-aimants, des dynamos et des
transformateurs.

En chimie organique, le fer intervient comme catalyseur.

5.3.5. Métallurgie du fer ou sidérurgie

5.3.5.1. Obtention de la fonte

Pour préparer la fonte, il s’agit en principe de réduire le minerai de fer après l’avoir débarrassé de ses
impuretés (gangue). Cette opération s’effectue dans les hauts fourneaux, immenses tours faits d’une
enveloppe d’acier revêtue à l’intérieur par des briques réfractaires.

Au cours du fonctionnement du haut fourneau, le mélange de minerai, fondant et coke est introduit à la
partie supérieure ou gueulard et on insuffle de l’air préchauffé à la base à travers les tuyères afin de
favoriser la combustion et maintenir le mélange à très haute température. Dans le haut fourneau, les
réactions importantes qui ont lieu sont :

- la combustion du coke
- la réduction des oxydes de fer par le coke
- la combinaison des oxydes acides avec les oxydes basiques pour former la scorie ou le laitier.

1° Réactions avec le coke

L’ensemble de ces réactions constitue ce que l’on appelle la marche ascendante des gaz car elles
débutent au bas du haut fourneau. Le coke réagit d’abord avec l’air pour se transformer en dioxyde de
carbone. L’énergie libérée par cette réaction élève la température du mélange ; ainsi il y a réduction du
CO2 par le coke. La température qui atteint 1900−2000 ℃ à la partie inférieure du four, diminue
graduellement de bas en haut et n’est plus que de 300 ℃ au sommet.

D’où: C + O2 → CO2 (exothermique)

C + CO2 → 2CO (endothermique)

20
21

2° Réduction des oxydes

L’ensemble des réactions de réduction constitue ce que l’on appelle la marche descendante des solides
car elles commencent dans la partie supérieure du haut fourneau où il y a d’abord déshydratation des
minerais, grillage des sulfures et calcination des carbonates.

a) À partir de Fe2O3: 3Fe2O3 + CO → 2Fe3O4 + CO2

2Fe 3O4 + 2CO → 6FeO + 2CO2

6FeO + 6CO → 6Fe + 6CO2

Bilan: 3Fe2O3 + 9CO → 6Fe + 9CO2 ou Fe2O3 + 3CO → 2Fe + 3CO2

b) À partir de Fe3O4: Fe3O4 + CO → 3FeO + CO2

3FeO + 3CO → 3Fe + 3CO2

Bilan: Fe3O4 + 4CO → 3Fe + 4CO2

3° D’autres réactions se produisent dans le haut fourneau ayant pour résultat la formation d’une
scorie qui agit comme fondant vis-à-vis du fer ; ce qui lui permet de fondre à une température
inferieure à sa température de fusion. D’où le nom de fonte. La température continuant à augmenter, le
fer en fusion se combine en partie au carbone.

Ex: CaCO3 → CaO + CO2

CaO + SiO2 → CaSiO3

Finalement on recueille une fonte constituée de fer liquide, de cémentite (Fe 3C), de carbone (2 à 5%) et
d’impuretés comme le silicium, le manganèse et le phosphore.

Le laitier de densité inférieure à celle de la fonte est un ensemble de silicates résiduels qui sont séparés
de la fonte par décantation et livrés à l’industrie des engrais chimiques parce que riches en phosphates
(scories de déphosphoration).

5.3.5.2. Obtention de l’acier

L’acier s’obtient en faisant passer dans la fonte en fusion un courant d’air et d’oxygène. On débarrasse
ainsi la fonte d’une partie de son carbone et de ses impuretés selon les réactions :

C + O2 → CO2

2Fe3C + O2 → 6Fe + 2CO

Comment ça marche un haut fourneau?

21
22

Avec leurs tours dominatrices, leurs gros tuyaux droits, coudés, incurvés, tantôt
horizontaux, tantôt obliques ou verticaux, leurs charpentes compliquées, leurs rampes et
leurs appareils de chargement, leurs échelles et leurs passerelles, leurs fumées, les hauts
fourneaux sont à la base de l'industrie du fer et de l'acier : ce sont eux, en effet, qui lui livrent
sa matière première, en transformant en fonte le minerai venu de la mine. | L'opération
s'accomplit
dans les tours, garnies intérieurement de briques réfractaires

, qui peuvent avoir jusqu'à une quarantaine de mètres de hauteur. On y empile, en lits
successifs, du minerai et du coke. Violemment insufflé par de puissantes tuyères situées à la
base du haut fourneau, un vent ardent (800 °C) entretient la combustion du coke, qui brûle
lentement, en produisant une grande quantité d'oxyde de carbone. La température atteint
2000 °C, et le minerai fond. L'oxyde de carbone « réduit » alors les oxydes de fer, c'est-à-dire
capte leur oxygène pour donner du gaz carbonique, tandis que le fer, en s'écoulant dans le
creuset, au bas de la tour, se combine au carbone du coke pour donner de la fonte, où
surnagent les résidus de la gangue fondue, le laitier — futur ballast des voies ferrées. D'autre
part, les gaz dégagés par la combustion, qui contiennent encore une certaine proportion
d'oxyde de carbone, lequel est combustible, sont récupérés vers le sommet de la tour, puis
épurés, pour être utilisés diversement : chauffage de fours métallurgiques, fonctionnement
de toutes sortes de moteurs. 

22
23

Le haut fourneau a été précédé du bas fourneau. La


différence fondamentale est qu'on injecte moins d'air, pas le
fait qu'il soit plus petit. La température ne monte pas
suffisamment pour faire fondre le fer. L'oxyde de fer est réduit
en fer, mais reste mélangé à la gangue qu'il faut éliminer en
martellant longuement le fer rouge (le cinglage). On obtient
ainsi du fer forgé.

L'inconvénient du bas-fourneau est aussi son avantage:


comme le fer ne devient pas liquide, il n'absorbe pratiquement
pas de carbone: à l'époque la fonte (riche en carbone) n'avait
pratiquement aucune valeur car elle ne pouvait pas être
travaillée à la forge. Les premiers sidérurgistes n'avaient pas
encore trouvé la “pierre philosophale” pouvant transformer la
fonte en acier. Ce n'est que plus tard, avec l'apparition des
fours à réverbère qu'on a pu réduire le taux de carbone et
transformer la fonte en acier. Mais, cà c'est décrit à la page
suivante.

La photo de droite nous montre un bas-fourneau reconstruit

23
24

avec sa tuyère d'injection d'air. Comme le fer ne se liquéfie


pas, il faut chaque fois démolir en partie le four pour récolter la
loupe de fer (le fer mélangé à la gangue).

Les fours avaient une hauteur de 2 metres au maximum et


produisaient quelques kilos d'acier melé aux cendres. Les plus
grands bas fourneaux pouvaient produire 300 kilo par
campagne: c'est bien moins que la production journalière d'un
haut fourneau qui est dix fois supérieure.

Les bas fournaux travaillaient en “réduction directe”: c'est


ce procédé qui e été redécouvert dans les années 1970 et qui
est maintenant utilisé dans certains sites de production.

Les caractéristiques de l'acier obtenu dépendaient presque


exclusivement des matières premières utilisées. La
connaissance des forgerons de l'époque était purement
empirique et la bonne qualité de certains aciers historiques
provenaient du fait que les matières premières contennaient
par hasard les métaux d'alliage bénéfiques.

Haut fourneau

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25
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Une représentation schématique d'un haut fourneau dans les


années 1950 et un exemple pratique à droite. Ce petit
fourneau pouvait travailler au charbon de bois. Il fallait
beaucoup de charbon de bois car le rendement n'était pas très
bon (relativement, les petits fours ont une grande surface qui
dissipe la chaleur et un petit volume utile). Les boites de
refroidissement sont bien visibles sur le ventre du four, là où
les réactions chimiques sont les plus actives. Tous les
industriels pouvaient batir leur propre haut fourneau pour
subvenir à leurs besoins. La région de Liège avait de nombreux
hauts fourneaux.

On est passé au coke contraint et forcé: il n'y avait


pratiquement plus de forêts dans les régions industrialisées.
De plus, le charbon de bois avait tendance à se tasser sous le
poids des couches supérieures, empèchant par là la circulation
de l'air.

26
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Un haut-fourneau travaille à contre-courant, avec les gaz qui


montent et les charges (solides) qui descendent. La chaleur
atteinte dans le bas (au creuset) est tellement intense que le
métal entre en fusion et est récolté sous forme liquide à la
base. Du carbone se dissout dans le fer qui se transforme en
fonte. Contrairement à un bas fourneau, le haut fourneau
fonctionne en continu.

A droite une représentation d'un haut fourneau (planche d'un


livret édité par l'industrie sidérurgique). On voit les bunkers de
stockage (on utilise maintenant souvent des champs
d'étendage qui permettent de mélanger les arrivages pour
obtenir un minerai de composition plus stable), les cowpers
pour réchauffer l'air, la poche à laitier et les torpilles pour la
fonte. La fonte était parfois coulée en lingots (geuzes) pour
affinage (production de fonte pour matériel urbain).

Pour un fourneau récent on peut multiplier les dimensions par


deux: une hauteur totale de plus de 100m, un diamètre au
creuset de 10 mètres. La représentation schématique est
assez correcte, mais on utilise maintenant en plus un bruleur
qui va bruler le monoxyde de carbone en dioxyde dans le
cowper (et ainsi augmenter le rendement). Augmenter la
température de l'air insufflé permet d'utiliser moins de cokes,
une matière première qui devient de plus en plus chère.

Un tel haut fourneau ne pourrait plus fonctionner actuellement:


les normes environementales ne le permettraient plus. L'air
récupéré en haut du four passe dans plusieurs bacs à
poussières (bouteille, cyclone, barbotement dans un bain d'eau
et même système électrostatique) avant d'aller dans
les cowpers ou récupérateurs de chaleur où le monoxyde
de carbone qu'il contient est brulé. L'air de haut fourneau
contient des poussières qui sont en fait des particules de coke
et de minérai de fer qu'il faut agglomérer et renvoyer dans le
four.

On tente d'augmenter le rendement du four en utilisant de l'air


enrichi en oxygène, en utilisant un supplément de charbon
broyé injecté au niveau des tuyères, injection de fuel lourd
(bunker oil), utilisation de lances à plasma. Le but est
d'augmenter la température tout en utilisant moins de cokes.
Ce qu'on gagne d'un coté, on le perd de l'autre (coût de
l'électricité). Actuellement, on se limite à une injection de
poussière de charbon, avec l'avantage qu'on peut moduler la
température du four.

Le haut fourneau a toujours sa place dans la sidérurgie. En


effet, le minérai utilisé est très pur, ce qui permet d'obtenir un
acier de très haute qualité, ce qui n'est souvent pas possible
avec la récupération de ferrailles (tout venant) dans l'aciérie
électrique. La ferraille devient de plus en plus chère, et une
aciérie électrique n'est avantageuse que là où on dispose de
suffisamment d'électricité (centrale nucléaire ou centrale

27
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thermique fonctionnant justement au gaz de HF ou au gaz de


cokerie). L'utilisation d'acier de récupération est
particulièrement interessante dans les convertisseurs LD où la
conversion de la fonte en acier permet de faire fondre les
chutes d'acier sans apport d'énergie.

La fonte peut être utilisée telle quelle (elle est coulée dans


des moules pour produire des pièces relativement grossières
(bâti de machines et d'installations de chauffage,...). Mais pour
faire de l'acier, il faut des étapes supplémentaires.
L'historique des acieries est décrit ici.

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