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INTRODUCTION

I. GENERALITES SUR LA CORROSION ;

1. Le phénomène de corrosion
2. Types de corrosion :
3. Facteurs agissant sur la corrosion des ouvrages métalliques enterrés
4. Rappel métaux et électrolytes
5. Processus électrochimiques développés sur une électrode métallique en contact avec un électrolyte.

II. GENERALITES SUR LA PROTECTION DES CONDUITES ENTERREES

1. La protection passive.
2. La protection active

III - DIMENSIONNEMENT DE LA PROTECTION CATHODIQUE.

1. Etude mathématique des éléments de la protection cathodique (Potentiel et intensité) :


2. Etapes pour le dimensionnement d’un système de protection cathodique
3. Exemple de dimensionnement de la protection cathodique d’une conduite en acier:

IV- TECHNIQUES DE MESURE DE LA PROTECTION CATHODIQUE :

1. Mesure de la résistivité du sol (Mesure de l'agressivité du sol)


2. Mesure du potentiel sur un ouvrage.
3. Mesure des résistances de terres dans les ouvrages concentrés (réservoirs de stockage).
4. Mesure de l’efficacité des joints isolants ;
5. Identification des câbles d’une PPA
6. Calibrage d’une PPA.
7. Actions à entreprendre pour remédier aux problèmes d’interférences au niveau des croisements de
pipes.
8. Procédure des essais ON/OFF sur les ouvrages (lors de la pose, à la mise en exploitation et fiches
techniques à utiliser).
9. Localisation des défauts de revêtement sur une canalisation par la méthode DCVG.
INTRODUCTION

La branche transport par canalisations « TRC » gère actuellement un réseau de


pipelines d’une longueur supérieure à 16000 Km.

La construction de ces ouvrages a engendré des investissements lourds, ce qui


nécessite en matière d’exploitation d’augmenter au maximum la durée de vie de ces ouvrages,
et ce pour éviter les arrêts imprévus qui entraînent l’arrêt de la production.

En dehors d’une bonne protection passive, Le meilleur moyen pour augmenter la durée
d’exploitation des ouvrages est la protection cathodique. Cette technique permet d’éviter toutes
sortes de corrosion extérieure, de réduire les frais d’entretien et d’éviter des incidents qui
engendrent des réparations coûteuses.

Cette formation d’une durée de cinq jours, a pour objectif de permettre aux
participants d'acquérir et d’améliorer les connaissances théoriques et pratiques dans le
domaine de la protection cathodique, à savoir :

1. La compréhension des phénomènes de corrosion ;


2. La connaissance du principe de la protection passive et active ;
3. La maîtrise des mesures courantes de la protection cathodique ;
4. Le dimensionnement des systèmes de protection cathodique ;
5. Le diagnostic du revêtement des canalisations ;
6. L’analyse, et l’investigation des phénomènes rencontrés dans le domaine de la
protection cathodique ;
7. La connaissance des techniques de mesure de la protection cathodique ;
8. La localisation des défauts de revêtement par la méthode DCVG.
I. GENERALITES SUR LA CORROSION ;

1. Le phénomène de corrosion

On désigne sous le nom de corrosion métallique tout processus de dégradation de métaux et


alliage faisant intervenir, ou moins partiellement, la composition chimique de leur
environnement.

A partir du moment où il contient de l’eau, l’environnement devient un milieu corrosif, dit


«électrolyte», ce milieu est, bien entendu, l’eau elle-même, qui contient certaine quantité
d’espèces chimiques dissoutes ou en suspension, mais il y a aussi les sols qui contiennent plus
ou moins de l’humidité.

La corrosion chimique est le résultat de réaction électrochimique, dont les particules


proviennent d’une électrode métallique et d’un électrolyte qui réagissent au contact l’un de
l’autre. Ces réactions, à l’interface de la phase métallique et la phase aqueuse, mettent en jeux
à la fois les électrons du métal et certains éléments chimiques neutres ou ionisés contenus
dans la solution.

2. Types de corrosion :

Il existe plusieurs formes de corrosion :

2.1 Corrosion électrochimique

Le mécanisme du processus de corrosion électrochimique et étroitement lié d’une part à la


structure de métal et d’autre part à la structure de la solution (la solution est caractérisée par le
pH, il s’agit du milieu acide, basique ou neutre).

La solution est caractérisée par la circulation (formation) de courant électrique, c'est-à-dire par
le déplacement d’électrons au sein de la masse métallique et par le déplacement des ions
positifs et négatifs au sein de l’électrolyte.

Les métaux, par la répartition des électrons sur les orbites autour du noyau ont tendance à
perdre des électrons, il y a alors l’excès de charge positive, l’atome est devenu un ion positif.

H2O H+ + OH-

Zn Zn++ + 2e-

Zn++ + 2OH- Zn(OH)2

2H+ + 2e- H2
Corrosion électrochimique par couple galvanique

Le processus de corrosion s’accompagne d’un passage de courant électrique. Les électrons


libérés par l’anode s’écoulent à travers le métal vers la cathode.

La loi de Faraday permet de passé de la quantité d’électricité écoulée à la quantité de métal


dissoute à l’anode.

Quantité d’électricité : Q = i.t

Quantité de métal corrodé : M = (A/(F.n)) i.t

Où Q : quantité d’électricité qui s’écoule dans le temps t vers la cathode.

M : quantité de métal corrodé.

i : intensité de courant de corrosion.

A : masse atomique

F : nombre de Faraday.

n : valence du métal corrodé

2.2 Corrosion par piqûres

Elle est représentée par des attaques localisées de très faible surface. Les aciers inoxydables
immergés dans l’eau de mer, sont typiques de cette forme de corrosion par piqûres, de même
en atmosphère industrielle polluée, il se produit une attaque très localisée si la surface n’est pas
lavée régulièrement.

2.3 Corrosion par aération différentielle

Elle est de nature électrochimique est due à une différence importante de concentration
d’oxygène locale du milieu d’où formation de pile dite pile D’EVANS, cas de gouttes d’eau salie
a la surface d’une tôle de fer parfaitement propre.
Corrosion par aération différentiel

2.4 Corrosion galvanique

C’est, en générale, lorsque deux métaux différents sont en contact ou reliés électriquement
dans un milieu corrosif aqueux. La corrosion s’établit sur le métal le moins noble et s’arrête sur
le métal le plus noble. Les sites anodiques et cathodiques sont distincts. Mais elle se manifeste
aussi lorsque les deux parties d’un objet métallique d’un même métal ne sont plus au même
potentiel à cause d’une hétérogénéité ou à cause d’un âge différent.

2.5 Corrosion sélective

C’est elle dont l’attaque se produit préférentiellement sur un des éléments de l’alliage, la
signification des alliages cuivre-zinc et le cas le plus typique. Cette corrosion peut être éliminée
par la protection cathodique.
2.6 Corrosion sous tension

Elle se rencontre plus particulièrement dans les aciers à haute résistance et dans ceux du type
inoxydable ainsi que dans les laitons et alliages léger. Elle se produit sous l’action conjointe
d’un milieu agressif spécifique et d’une contrainte mécanique dans le matériau. Les pertes de
poids dues à la corrosion sont sans rapport avec les dégâts causés aux matériaux. Les
contraintes, les tensions thermiques (soudure, trempe) sont à l’origine de cette corrosion.

2.7 Corrosion intergranulaire

C’est un type d’attaque localisée aux joints de grains d’un métal ou alliage, elle engendre une
perte de résistance mécanique. On rencontre se type de corrosion, notamment dans les
soudures d’aciers inox.

2.8 Corrosion par frottement, usures et cavitation

Elle est due à une action conjuguée, lorsque deux surfaces métalliques sont très peu distantes
l’une de l’autre, les mouvements renouvelés de se matériel entrainent des vibrations et des
frottements répètes des deux surfaces métalliques.

Les brides de fixation de tubes peuvent soumises à la corrosion par frottement par suite de
vibrations répétées.

Les moyens pour l’éviter ou tout au moins de la diminuer sont : on peut soit effectuer une
lubrification des surfaces avec une huile neutre, soit encore d’effectuer un revêtement jouant le
rôle d’amortisseur de vibrations.

La corrosion par cavitation est crée dans un fluide en circulation sous forte agitation localisée.
Elle est produite par de hautes et basses pressions. Il se forme des bulles à l’interface métal-
liquide en éclatant, provoquent une rupture du film protecteur ou une cavité que s’accroitra sous
l’action électrochimique ou chimique de la corrosion elle-même.

La cavitation – érosion se produit sur les faces exposée des hélices, les pôles des turbines
hydrauliques, les canalisations de distribution.

2.9 Corrosion biologique

Si l’on met un matériau en présence d’oxygène et de bactéries anaérobie, il y a une réaction qui
se forme avec le soufre, donnant des sulfures provoquant une violente attaque encore accrue
par les phénomènes électrochimiques.

Les principaux micro-organismes associes à la corrosion biologique sont les bactéries


réduisant les sulfates. Les pH favorables aux bactéries sulfato- réductrices sont voisins de la
neutralité entre (5.5 et 9.5).

Les bactéries du fer sont de longs filaments (600 microns).s’entourant d’amas d’oxyde de fer.
Les bactéries du fer vivent de l’énergie fournie par la réaction d’oxydation.

L’endroit où il quitte, celui-ci subit une attaque anodique, quelque fois rapide et locale
2.10 Corrosion par courants vagabonds

Le courant vagabond comme son nom l’indique, circule en dehors des circuits normaux. Il
cherche à suivre les circuits de moindre résistance, tel que les canalisations métalliques,
l’endroit où il quitte celle a subit une attaque anodique quelque fois rapide et locale.

3. Facteurs agissant sur la corrosion des ouvrages métalliques enterrés

Nous venons d’établir les principes fondamentaux de la corrosion des métaux, en montrant
qu’elle résultait la destruction de l’équilibre métal/solution. Examinons maintenant ce que
deviennent les circonstances de destruction d’équilibre lorsque l’on a affaire dans la pratique à
une canalisation de gaz et un électrolyte qui est le sol.

Le sol comme électrolyte est un amalgame complexe de solides, liquide et gaz, qui font qu’il est
parfois agressif, ce qui conduit a des corrosions extrêmement rapides, mais qu’il est, dans
certains cas, parfaitement inerte et n’a qu’une action tout à fait négligeable.

L’agressivité absolue du sol pour un métal découle de ses propriétés physiques et chimiques

- Propriétés physiques des sols

Le sol contient de grandes quantités de minéraux différents, de granulométries variables selon


leur provenance. Les sables contiennent des particules pouvant atteindre 2 mm, les particules
constitutives de l’argile n’ont que quelques microns de diamètre.

Les sols contiennent de l’eau


- une eau libre amenée par les mouvements de la nappe phréatique à profondeur variable (1 à
100 m), qui joue un rôle important surtout pour les structures enterrées vertical, comme les
puits.
- Une eau libre qui s’infiltre depuis la surface du sol ; eaux de pluie, d’irrigation et d’inondation.
- Une eau interstitielle qui migre par capillarité, dont la quantité dépond de la nature de la terre
et fixe le taux d’humidité d’un sol.

Les sols contiennent des gaz

A la profondeur des conduites, il y a presque toujours de l’air, donc de l’oxygène beaucoup


dans les sols sableux ou poreux, moins dans les sols compacts argileux.

- Propriétés chimiques des sols

Elles sont mises en évidence par la mesure de pH. La plus part des sols ont un pH compris
entre 5 et 8.

Les sols contiennent des sels dissous à des concentrations allant de 100 à 1500 ppm.

La teneur en sel est fonction des précipitations. Des pluies abondantes lavant les terrains, leur
salinité et faible. Dans les régions arides, au contraire, où l’eau remonte du sol pour s’évaporer,
la concentration en sels peut devenir très importante.

Les cations les plus répondus et qui causent l’agressivité des sols, sont les ions potassium,
sodium, magnésium et calcium.

Les anions présents, chlorure et sulfate, augmentent la conductibilité de l’électrolyte (sol) et


facilitent donc les transferts électriques causant les corrosions.

4. Rappel métaux et électrolytes

4 .1 L’électrode métallique

Un métal M est constitué par un édifice cristallin d’ions positifs Mn+ dans lequel circulent des
électrons libres.
La particularité d’un conducteur métallique est de laisser passer le courant électrique sans subir
de modification chimique.
Une électrode ou demi-pile est un système diphasé constitué d’une phase solide (métal ou
graphite) et d’une phase liquide (solution électrolytique).
La surface séparant les deux phases est appelée « interface ».

4.2 L’électrolyte

Un électrolyte est un système qui renferme des particules ionisées. Ces particules peuvent être
des atomes ionisés, ou des ions complexes constitués de plusieurs atomes.
Les ions positifs ou cations proviennent d’atomes qui ont perdue un ou plusieurs électrons.
C’est le cas des atomes métalliques.
Les ions négatifs ou anions proviennent d’atomes qui ont gagné un ou plusieurs électrons. Si
en générale le cas des métalloïdes.
Les ions complexes pourvus d'une charge positive ou négative.
L'eau est un solvant très dissociant, dit ionisant. Ce n'est pas un solvant inerte car la molécule
d'eau a la propriété, par action électrostatique, de se combiner avec des particules du soluté
pour former des ions hydratés (ions solvatés).

4.3 La conduction.

La conduction sous l'action d'un champ électrique est due, dans le cas de l'électrolyte, au
déplacement des ions.
Les cations (ions +) se déplacent dans le sens du champ et se dirigent vers la cathode.
Les anions (ions -) se dirigent vers l'anode.
Plus la concentration en espèces ionisées est grande, meilleure sera la conductibilité électrique
de l'électrolyte.
La particularité du conducteur électrolytique est d'être décomposée par le passage du courant
électrique. Les électrodes qui apportent le courant dans l'électrolyte sont le siège de réactions
d'oxydoréduction ou phénomènes d'électrolyse.

En résumé, la distinction entre métal et électrolyte, en ce qui concerne la conduction du


courant, s'établit comme suit :

Le métal conduit le courant par ses électrons. Le métal est un conducteur électronique.

La tension appliquée aux bornes du métal est proportionnelle au courant qui le traverse, c'est
un conducteur ohmique auquel s'applique la loi d'Ohm U = RI.

L’électrolyte conduit le courant par ses particules ionisées, il s'agit d'une conduction ionique.
L'application d'une tension minimale d'électrolyse est nécessaire ici pour assurer la circulation
d'un courant dans l'électrolyte.

4.4 Réaction au niveau d’une électrode

On considère un conducteur électronique plongeant dans une solution électrolytique. La


réaction susceptible de se produire à l’interface entre une espèce oxydante Ox et une espèce
réductrice Red d’un couple oxydoréducteur Ox/Red est appelée « réaction d’électrode ». ce
phénomène est expliqué par la réaction équilibré suivant :

υox Ox + ne- υred Red

Avec :

υox et υred coefficients stœchiométriques respectives des espèces Ox et Red. Ils sont
positifs.
n coefficient stœchiométrique de l’électron

dans le cas d’une lame de cuivre Cu plongeant dans une solution de sulfate de cuivre (H2O,
Cu2+ , SO42-) la réaction d’électrode s’écrit :

Cu+2 + 2 e- Cu
5. Processus électrochimiques développés sur une électrode métallique en contact avec
un électrolyte.

5.1 Equilibre d’un métal dans une solution

5.1.1 Double couche à l'interface métal-solution.

Plongeons un métal dans un électrolyte ionisant inerte.


Les ions du réseau métallique tendent à passer en solution et laissent le métal chargé
négativement par ses électrons.
Ce passage s'effectue jusqu'à ce que la charge des électrons s'oppose à celles des ions
positifs.
Il s'établit alors un équilibre réversible entre le métal, ses ions et ses électrons.
Les réactions 1 et 2 ont lieu simultanément.
1
M M++ + 2 e-
2
Ce phénomène se traduit par la création à l'interface métal/solution d'une double couche
électrochimique responsable de l'existence d'un potentiel du métal dans l'électrolyte.

Equilibre d’un métal dans une solution


5.1.2 Potentiel du métal dans la solution (potentiel relatif ou tension relative)

La tension absolue d’une électrode Vabs = Vmétal – Vsolution n’est pas mesurable, car elle s’établit
entre deux phase de nature différentes (solide et liquide). Par conséquent, seul la différance
des potentiels absolus de deux électrodes est accessible à la mesure. Si l’une des deux
électrodes est prise comme référence, la différance de potentiel « E » mesuré entre les deux
électrodes est appelée « potentiel relatif » ou tension relative de l’électrode considérée par
rapport à l’électrode de référence.

V = V0 + (RT/n.F) ln [M+n] E = V abs élect – Vabs ref


Equilibre de deux métaux dans une solution

Mesure du potentiel d’un métal dans solution


avec une électrode de référence
- Electrode de référence

Une électrode métallique plongée dans un électrolyte est assimilable à une demi-pile.
Son potentiel ne peut se mesurer physiquement.
En effet on ne peut mesurer que la différence de potentiel d'une pile. Dans notre cas, cette pile
sera constituée par la chaîne électrochimique constituée de l'électrode métallique à étudier,
plongée dans l'électrolyte, et d'une électrode de référence également au contact de l'électrolyte.
L'électrode de référence est constituée elle aussi par une demi-pile soumise à un processus
réversible d'oxydoréduction c'est à dire métal/solution normale d'un sel du métal. Elle possède
son propre potentiel normal.
L'électrode standard à hydrogène a été choisie arbitrairement comme zéro de l'échelle des
potentiels, mais dans la pratique on utilise des électrodes de référence plus simples, telles
l'électrode Cu/Cu SO4, Ag/Ag Cl, au calomel (Hg - Hg2 C12 - KCl), dont on connaît les
potentiels respectifs.
POTENTIELS RESPECTIFS DES DIFFERENTES ELECTRODES

5.2 Destruction de l'équilibre par réaction du milieu


Tout système chimique, contenu dans l'électrolyte, capable de fixer au contact de l'électrode
métallique les électrons du métal (ce qui est le cas des oxydants de la solution) provoquera une
oxydation du métal.
Les oxydants de la solution sont réduits (gain d'électrons).
Le métal, qui est dit réducteur, est, lui, oxydé (perte d'électrons).
C'est le cas par exemple :
- de l'ion hydrogène en milieu acide : 2H + + 2e-
H2
- de l'oxygène en milieu acide : O2 + 4H+ + 4e -
2H2O
- de l'oxygène en milieu basique : O2 + 2H2O + 4e -
4OH-
- d'un ion métallique contenu
dans la solution qui peut être réduit : Mm+ + électrons
n+
M
Les sites anodiques et cathodiques se formant au hasard sur l'électrode, ce processus conduit
à une corrosion de type généralisé. Avec le temps, l'électrode voit sa masse et son épaisseur
diminuer régulièrement.

Remarque
Pour les deux cas de destruction de l'équilibre métal/solution que nous venons d'établir, nous
appellerons :
Anode : l'électrode, ou la partie de l'électrode, sur laquelle se développe une réaction
d'oxydation du métal. L'anode est en général sujette à dissolution.
Cathode : l'électrode, ou la partie de l'électrode, sur laquelle se développe une réaction de
réduction d'une espèce contenue dans l'électrolyte (dégagement d'hydrogène, formation d'ion
OH- donc alcalinisation du milieu, dépôt de métal, ...).

5.3 Diagramme de Pourbaix PH – Tension

Le professeur, Marcel POURBAIX a établi pour la plupart des métaux des diagrammes pH - potentiel
d'équilibre des réactions, qui décrivent les différentes réactions théoriques possibles entre un métal et ses
ions en présence d'eau. Selon la solubilité des corps formés, il en a déduit des domaines théoriques de
situation du métal. Ainsi pour le fer on trouve :
- un domaine de corrosion où le fer se dissout dans la solution et forme des sels et des hydroxydes
solubles,
- un domaine de passivation où le fer est protégé par un film superficiel qui l'isole du milieu ambiant.
C'est un domaine où le métal est protégé contre la solution, si le film a pu se former d'une manière
uniforme, s'il reste adhérent et si, mécaniquement, rien ne vient le détruire.
- un domaine d'immunité où le fer reste à l'état métallique et ne peut donc se corroder, les réactions
d'oxydation n'étant plus possibles. C'est le domaine de la protection cathodique.
Ces trois domaines et les circonstances (pH et tension) qui les définissent peuvent être établis pour tous
les métaux purs, et en particulier pour le plomb et le cuivre.
II. GENERALITES SUR LA PROTECTION DES CONDUITES ENTERREES

Les conduites métalliques (que se soit celle de l’eau, du gaz ou autre) enterrées dans le sol
sont toutes exposées au danger de la corrosion.

Pour remédier à ce problème et pour assurer la protection des structures enterrées, il est
souvent nécessaire d’associer plusieurs procédés et qui sont la protection passive (revêtement
et enrobage) et active (protection cathodique) ; ainsi, les conduites seront protégées par un
revêtement externe qui a pour but d’isoler au maximum le métal du milieu corrosif, cependant
un tel revêtement n’est jamais parfait et la protection cathodique permet de palier les défauts en
plaçant le métal exposé dans des conditions d’immunité par rapport à la corrosion.

1. La protection passive.

Elle consiste à soustraire l’ouvrage à protéger du milieu agressif dans lequel il baigne, par
utilisation d’un revêtement adéquat, elle nécessite aussi d’isoler l’ouvrage des autres métaux
qui pourraient amener à des couplages galvaniques.

Le rôle de la protection passive des structures enterrées soumises à la protection cathodique


peut être considéré de deux façons :

- Soit assurer l’essentielle de la protection contre l’action du milieu environnant


(revêtement parfait).

- Soit réduire le besoin en courant de protection cathodique, notamment lors de la phase


de polarisation de la structure.

Dans tous les cas, il est toujours souhaitable que le revêtement utilisé possède les qualités
suivantes:

Une excellente adhérence avec le métal support pour éviter l’infiltration du milieu électrolyte
et les risques de corrosion qui y sont associés malgré la présence d’un système de protection
cathodique fonctionnant correctement.
Une bonne rigidité diélectrique (caractérise l’aptitude du revêtement à résister à des champs
électriques intenses).
Une résistance d’isolement élevée vis-à-vis du milieu électrolytique afin de limiter la
consommation de courant de protection. Cette résistance d’isolement est la résultante de
nombreux paramètres liés soit aux caractéristiques du milieu électrolytique environnant, soit
aux différentes propriétés du revêtement et en particulier :
 Une résistivité élevée;
 Une perméabilité minimale à l’eau, aux ions et au gaz;
 Une grande inertie aux agents chimiques et biologiques contenus dans le milieu
environnant,
 Une bonne résistance aux contraintes mécaniques et thermiques lors des opérations de
construction;
Une bonne conservation dans le temps des propriétés énumérées ci-dessus.

Catégories de revêtements :
On distingue trois catégories de revêtements pour les conduites enterrées :

 Revêtements à base de produits hydrocarbonés.


 Revêtements thermoplastiques.
 Revêtements à base de produits thermodurcissables.

2. La protection active

2.1. Protection cathodique par courant imposé :

- Principe :
Ce mode de protection est appelé, plus communément, protection par soutirage, et consiste à
utiliser un générateur extérieur au système conduite/sol qui débitera un courant continu, reliant
le pôle positif à une pièce conductrice appelée déversoir, tandis que le pôle négatif est relié au
métal de la conduite à protéger pour le rendre cathodique.
Le courant venant du déversoir traverse le sol, puis entre dans la structure créant ainsi
l’abaissement de potentiel d’immunité recherché qui est pour l’acier compris entre –850 et –
1200 mV / Cu-CuSO4.
- Domaines d’application:
Le soutirage de courant s’emploie chaque fois que l’intensité nécessaire à la protection est
importante ou que la portée demandée est élevée:
- Conduite enterrées ou immergées, revêtues ou non;
- Castings de forages;
- Structures marines importantes;
- Réservoirs de stockage de grandes dimensions;
- Ouvrages concentrés;
- Etc.
Schéma de principe d’un poste redresseur

Remarque : les dispositions concernant la protection des travailleurs contre les risques dus aux courants
électriques sont à prendre dans tous les cas, en fonction des réseaux et de la réglementation en vigueur
(mises à la terre, disjoncteur différentiels, etc…).

Dispositifs complémentaires :
En complément au poste de soutirage élémentaire d’écrit précédemment, il est fréquent d’installer
certains dispositifs permettant :

- La régulation automatique du potentiel de protection de la structure ;


- La limitation de l’intensité. Ceci s’applique notamment aux portes d’écluses, aux coques de bateaux,
ou soutirage sur rail de voie ferrée en service (cas où le rail est utilisée comme anode) ;
- Le comptage du temps de fonctionnement. Il s’agit d’un dispositif qui permet de compter, par exemple,
le temps durant lequel le poste débite ou, au contraire, le temps durant lequel il ne débite pas ;
- Interruption périodique. C’est un dispositif qui met « en » ou « hors » service le soutirage selon un
programme préétabli, ceci aux fins de mesures ;
- La télésignalisation de l’état du poste, par radio, fil, ou structure elle-même. Les informations
couramment transmises sont : marche-arrêt.

2.1.1 Réalisation de la protection cathodique:

La protection cathodique par courant imposé se définit par deux paramètres:

a) La densité de courant de protection: La densité du courant, qui est l’intensité par unité de
surface, dépend essentiellement:
- de la qualité d’isolement du revêtement;
- de l’agressivité du milieu environnant.

b) Les caractéristiques du générateur: Le débit de l’appareil est défini par la loi d’Ohm :

U=R.I

U est la tension de la source de courant continu,


R est la résistance du circuit qui est conditionnée par la résistance de la masse anodique
(déversoir).
Le circuit de la protection par soutirage comprend :
 un générateur de courant continu ;
 un déversoir ;
 l’électrolyte ;
 la structure à protéger.

- Générateur de courant continu :


Le poste de soutirage est habituellement constitué par un transformateur redresseur alimenté à
partir du réseau électrique basse tension (220 - 380 V). Dans certaines situations où l’énergie
électrique basse tension n’est pas disponible, il est nécessaire d’avoir recours à d’autres
sources d’énergie autonome telles que l’énergie solaire, accumulateurs et piles, groupes
électrogènes, générateurs et thermo-générateurs.

Le meilleur emplacement d’un poste de soutirage est celui qui permet d’assurer la protection la
plus efficace sur la plus grande portée pour une puissance minimale.

Les paramètres qui interviennent sont:


- la forme générale du réseau et sa longueur;
- les diamètres des conduites;
- le degré d’agressivité des sols où les conduites sont posées;
- les points les plus favorables pour l’installation des déversoirs;
- disponibilité et coût de l’alimentation en énergie électrique;
- encombrement du sous-sol en structures diverses.

Il est donc nécessaire d’examiner, tout d’abord, le plan d’ensemble du réseau afin de pouvoir
dimensionner le système de protection cathodique à installer et d’en déduire les emplacements
les plus indiqués, quant à la disposition des canalisations et des lignes électriques.

c) Déversoir :
Le déversoir sert à injecter le courant de protection cathodique dans le sol, il doit donc être de
matériaux conducteurs de courant. Se comportant comme une anode, il est soumis aux
phénomènes d’oxydation. La masse du matériau constituant le déversoir devra être déterminée
pour que l’installation ait une durée de vie de l’ordre de 15 à 20 ans.
L’un des matériaux suivants peut être utilisé pour la réalisation des déversoirs : Le graphite, le
Ferro-Silicium, la magnétite, le titane platiné et l’acier sous forme de rails
Le choix du type d’anode à installer dépend des conditions suivantes :
- Le milieu ;
- La consommation (donc la durée de vie) ;
- La densité de courant admissible ;
- Le prix (fourniture et mise en œuvre)
Les anodes sont cassées en trois grandes familles :
- Consommables (produits ferreux, acier, fonte) ;
- Peu consommables (graphite imprégné, ferro-silicium, ferro-silicium au chrome ou au molybdène,
alliage de plomb et d’argent, magnétite) ;
- Très peu consommables (titane platiné, niobium platiné, tantale platiné).

Nous donnons ci-après les caractéristiques de ces types d’anodes.

 FERRAILLE (RAILS, TUBES EN ACIER, ETC.)


- Milieu : conviennent à tous les milieux.
- Consommation : 10 kg/A.an
- Densité de courant admissible : pas limitée.
- Masse linéaire : 45 kg/m de rail.
L’utilisation de ferrailles peut être intéressante, notamment lorsqu’elles sont déjà enterrées à proximité de
la structure a protégé.

 FERRO-SILICIUM
- Milieu : convient à tous les milieux (dans le cas de milieu riche en chlorure, en utilise des anodes en
Ferro-silicium additionné de chrome, et, éventuellement de molybdène).
- Consommation : 0.3 Kg/A.an
- Densité de courant admissible : 0.2 A/dm².
- La masse d’anode : 22.7 Kg
- Longueur d’anode : 1.524 m
- Diamètre d’anode : 10.16 cm.
Ces anodes sont de mise en œuvre plus facile que les précédentes de fait qu’elles peuvent être livrées
prêtes à l’emploi.

 MAGNITITE
- Milieu : convient à tous les milieux
- Consommation : 0.01 Kg/A.an.
- Densité de courant admissible : de l’ordre de 1.2 A/dm².

L’inconvénient de ces anodes réside dans leur fragilité lorsqu’elles sont exposées au soleil ou à la
température élevée lors des travaux de pose.

 GRAPHITE
- Milieu : tous milieux, sous réserve de la présence d’un backfill (il s’agit d’un mélange régulateur,
composé de poudre de graphite), surtout en milieu imperméable où il assure l’évacuation des gaz.
En cas d’utilisation dans l’eau, prévoir des anodes imprégnées (imprégnation réalisé avec de huile de lin
cokéfiée).
- Consommation : 1 Kg/A.an.
- Densité de courant : 0.08 A/dm2.
- Masse spécifique : 1.6 g/cm3.
Ces anodes sont d’un emploi courant pour la protection des ouvrages enterrés. Leur prix relativement
faible. Par contre, elles ne sont pas recommandées pour l’utilisation en eau de mer. En fin, leur point
faible est constitué par la jonction câble-anode.

 TITANE PLATINE (épaisseur de platine de 2.5 μ minimum)


- Milieu : eau de mer ou eau douce brassée, intérieur de réservoir métallique ou de conduite à usage
alimentaire, etc.
- Consommation de platine : 9 mg/A.an.
- Densité de courant : de 5 à 7 A/dm2.
- Masse spécifique de titane : 4.5 g/cm3.

Ces anodes résistent parfaitement à l’immersion en eau salée ou douce. Par contre, elles n’admettent pas,
en eau de mer, de potentiel supérieure à 7 V alors qu’on peut atteindre 15 à 20 V dans certaines eaux
douces. Un taux d’ondulation du courant redressé inférieur à 5% est recommandé.

 NIOBIUM PLATINE (épaisseur de platine de 2.5 μ minimum)


- Milieu : eau de mer ou eau douce brassée.
- Consommation du platine : 9 mg/A.an.
- Densité de courant : 10 A/dm2.
- Masse spécifique de niobium : 8.57 g/cm3.
Ces anodes ont une meilleure résistance mécanique que celles en titane platiné. De plus, elles peuvent
admettre une tension de 30 V. leur principal inconvénient est leur prix, qui est élevé.

 TANTALE PLATINE (épaisseur de platine de 2.5 μ minimum)


- Milieu : eau de mer ou eau douce brassée.
- Consommation du platine : 9 mg/A.an.
- Densité de courant : 20 A/dm2.
- Masse spécifique de tantale : 16.6 g/cm3.

Ce type d’anode présente par rapport aux de précédents l’avantage de supporter jusqu'à 110 V.
L’inconvénient reste : le prix très élevé.

Remarque : pour ces trois types d’anodes, il est important de préciser que la consommation ne concerne
que le platine, l’autre métal sert uniquement de support.

D’autre part, nous n’indiquons que la masse spécifique du métal support, celle du platine n’intervenant
pratiquement pas en raison de faible épaisseur
- Principaux Backfills utilisés:

A base d'argile
Avec 150 litres d'eau on constitue une boue épaisse d'une argile colloïdale (30 kg de bentonite),
additionnée de 10 kg de gypse en poudre (ou plâtre gâché) et de 2 kg de sel dénaturé pour améliorer la
conductibilité du mélange.
Ce backfill peut être employé avec les déversoirs du type "rail" et avec les rondins en Ferro-silicium mais
en aucun cas avec les rondins de graphite.
A base de graphite
Il s'agit de poudre de graphite ou de poussier de coke ou de charbon de bois pillé, mélangé avec de la
chaux.
Ce "backfill" est utilisable avec tout type de déversoir, à la dose d'environ 40 kg par mètre de longueur
(30 kg de poussier, 10 kg de chaux).
Cette dose peut être augmentée si la résistivité du milieu est très importante, ou si les terrains sont très
compacts.
2.1.2 Critères de protection cathodique (Courant de protection) :

Dans certaines circonstances si la mesure du potentiel n'est pas réalisable, il peut être utile de contrôler le
courant assurant la protection cathodique.
Des expériences établies par UHLIG donnent pour l'acier nu les critères suivants :
0,7 mA/m2 pour acier dans le ciment
5 mA/m2 acier dans un sol anaérobie sans bactérie
35 mA/m2 dans un sol aéré
60 mA/m2 dans une eau douce agitée
100 mA/m2 dans une eau de mer calme
500 mA/m2 ou plus dans une eau de mer mise en mouvement.
Ces valeurs sont des moyennes et doivent toujours, au moment de projets, être ajustées en fonction des
caractéristiques réelles du métal mais surtout de la nature de l'électrolyte.

2.2 Protection cathodique par anode sacrificielle

La protection cathodique par anodes sacrificielles appelées également « anodes réactives » ou « anodes
solubles » a pour but de mettre à profit l’effet de couplage galvanique (pile) crée par l’association, dans
un même électrolyte, deux métaux différents : le métal à protéger et un métal moins noble qui constitue
l’anode.
Dans le cas de la protection de l’acier, les anodes utilisées sont à base de zinc, d’aluminium ou de
magnésium. Des études, et l’expérience ont permis de déterminer, pour chacun des métaux de base, les
seuils d’impureté admissibles ainsi que les éléments d’alliage complémentaire nécessaire pour obtenir les
meilleures performances. De nombreux alliages spécifiques pour la protection cathodique existent
aujourd’hui sur le marché.
Dans ce type de protection, l’anode se consomme par dissolution en portant la surface de métal à protéger
au-delà de son potentiel d’immunité.
Pour que cette protection existe, il faut :
-que la pile débite, donc que l’anode soit reliée électriquement à l’acier.
-que la surface à protéger et l’anode soient plongées toutes les deux dans le même milieu électrolytique
(par exemple, la protection interne d’une conduite n’est pas possible si les anodes sont installées à
l’extérieur de la conduite) ;
- que l’installation soit adaptée à la surface à protéger (dimensions, nombre, répartition des anodes).
La protection par anodes sacrificielles n’a pas une durée indéterminée ; elle s’arrête avec la disparition de
l’anode.

Caractéristiques des anodes couramment utilisées.

a) Anodes à base de zinc


Les anodes utilisées répondent généralement, soit aux spécifications de la marine américaine, soit à celle
du marine française, ces dernières étant plus strictes.

Composition (%) Norme française Norme américaine


NC 431990 STCAN MIL-A-18001 H
Du 22 septembre 1960 Du 28 juin 1968
Pb 0,006 max 0,006 max
Fe 0,0014 max 0,005 max
Cd 0,04 -0,06 0,025 – 0,15
Cu 0,005 max 0,005 max
Sn 0,01 max -
Al 0,10 – 0,20 0,10 – 0,50
Mg 0,5 max -
Si - 0,125 max
Zn Le reste Le reste

Caractéristiques électrochimiques
Les caractéristiques électrochimiques habituelles sont les suivantes
En eau de mer A terre (3)
Potentiel à débit nul (v) -1,05 (1) -1,1 (2)
Potentiel en charge (v) -1 à 1,05 (1) -1,1 (2)
Capacité pratique (Ah/kg) 780 740
Consommation pratique (kg/A.an) 11,2 11,9
Rendement électrochimique (%) 95 90

(1) Par rapport à l’électrode Ag/AgCl/eau de mer.


(2) Par rapport à l’électrode Cu/CuSO4 saturée.
(3) Avec mélange régulateur de corrosion (75 % de bentonite et 25% de gypse).

Avantage des anodes à base de zinc


- Potentiel bien adapté à la protection de structures compactes en eau de mer
- Comportement sûr dans des conditions diverses de fonctionnement (sol, eau de mer, vase, milieux
confinés…..).
- Fiabilité excellente, quel que soit le débit, et même après un arrêt prolongé.
- Excellent rendement.
- Peu sensible aux salissures marines.

Inconvénients des anodes à base de zinc


- Portée limité en raison de son faible potentiel.
- Température d’utilisation limitée à 60 °C.
- Coût par A/an plus élevé que celui de l’aluminium (cas des ouvrages en mer).
- Poids spécifique élevé (7.14).

Domaines d’utilisation principaux


- Conduite enterrées de faible longueur.
- Ouvrages immergés (coques de navires, bouées, sea-lines, etc.….).
- Capacités métalliques (intérieur et/ou extérieur).
b) Anodes à base d’aluminium
L’aluminium ce passivant spontanément par formation d’une couche d’alumine superficielle, il est
nécessaire d’introduire dans la composition du matériau anodique un agent activeur, généralement le
mercure ou l’indium.
En l’absence actuelle de normes, nous indiquons ci-après les valeurs moyennes des compositions des
alliages couramment utilisés.

Anode en aluminium au mercure


Composition
Zn : 0.3 à 3 %
Hg : 0.03 à 0.05 %
Fe : 0.10 à 0. 13 % max
Si : 0.10 % max
Cu : 0.005 % max
Al : le reste
Anode en aluminium a l’indium
Composition
Zn : 0.5 à 5 %
In : 0.005 à 0.05 %
Fe : 0.10 à 0.13 % max
Si : 0.10 % max
Mg : 0 à 2.2
Al : le reste
Avantages des anodes à base d’aluminium
- Coût de l’A/an le plus faible en raison de sa forte capacité pratique.
- Potentiel bien adapté à la protection de structures compactes en eau de mer.
- Utilisation possible dans les citernes de tankers (pas d’étincelle en cas de chute).
- Restent actives aux températures élevées, contrairement aux alliages de zinc ; ce pondant on
observe un chute du rendement jusqu'à 20 à 30 % pour 80 à 100°C.
Inconvénient des anodes à base d’aluminium
- Les alliages courants actuels sont généralement déconseillés pour les milieux faiblement
renouvelés, donc non utilisables dans le sol. Il y a chute du rendement par suite de l’acidification
du milieu.
- Vulnérable aux salissures marines, mais la conséquence pratique de celles-ci ne semble pas
néfaste.
- Les alliages courants actuels sont généralement déconseillés pour la protection des ouvrages
entièrement peints du fait du risque de passivation si l’anode est faiblement sollicitée.

Comparaison entre les différents types d’alliages


- Les alliages au mercure ont un meilleur rendement que ceux à l’indium. Par contre la répartition
du mercure à l’intérieur de l’alliage est plus difficile et des problèmes d’attaque hétérogène de la
surface ont été rencontrés. La technique de coulée verticale semi-continue permet de réduire
fortement ce risque.
- Les alliages à l’indium ont un potentiel plus négatif que ceux au mercure. Leur usure est uniforme.
- L’utilisation des alliages au mercure est déconseillée par certaines réglementations invoquant le
risque de pollution de la mer par le mercure

Principaux domaines d’utilisation


- Plates-formes offshore.
- Conduites offshore chaudes.
- Capacités métalliques (intérieur).

c) Anodes en magnésium :
Le type d'anodes utilisé au G.D.F. correspond à un alliage à 90 % de magnésium contenant 6 %
d'aluminium, et environ 3 % de zinc.
- consommation massique pratique : environ 7 kg/ A.an
- potentiel dans le sol : - 1600 mV (électrode Cu/Cu SO4)
- écart de potentiel par rapport au critère de protection : 750 mV.
Les produits de corrosion qui se forment autour de l'anode modèrent leur efficacité après quelques années
de service : pour diminuer cet inconvénient, l'anode est toujours posée dans une boue, mélange de gypse
et d'argile colloïdale benthonique, dont le but est de constituer un milieu assurant une corrosion uniforme
de l'anode, tout en améliorant son rendement.
L'anode en magnésium présente, sur celle en zinc, l'avantage d'offrir une tension plus importante, et donc
de permettre son utilisation sur des ouvrages plus importants, dans des terrains de forte résistivité ou en
eau douce. Cet avantage général peut, dans certains cas, être un inconvénient, car il se traduit par une
durée de vie plus faible, des débits de courant plus importants qui, en milieu marin, peuvent être
incompatibles avec la tenue de certaines peintures.

Installation des anodes galvaniques pour la protection des conduites


Dans notre projet, on utilise uniquement les anodes en zinc et magnésium.
Ces anodes de forme parallélépipédique ont un poids de 20 kg pour une longueur de
600 mm pour le zinc, et 360 mm pour le magnésium.
Elles sont livrées dans un sac de jute contenant des produits pour réguler la corrosion du métal et
diminuer la résistivité du sol autour de l'anode.
L'anode est implantée à une distance d'environ 3 m de la conduite à protéger au niveau de la génératrice
inférieure de la conduite.
L'anode est posée horizontalement dans la tranchée. Avant de la remblayer, on remplit celle-ci d'eau, de
façon à ce que le milieu entourant l'anode devienne une boue épaisse.
On termine le remblaiement.
Les anodes doivent être posées dans des terrains de faible résistivité électrique, inférieure à 30 Ω.m en ce
qui concerne le zinc, et inférieure à 50 Ω.m pour le magnésium. Le terrain doit être le plus humide
possible : aussi, en ville, faudra-t-il veiller à ne pas poser des anodes sous les chaussées, trottoirs
recouverts de matériaux étanches en béton ou en bitume...).

Performances
Les précautions prises, les débits attendus pour la protection d'ouvrages sont de l'ordre de :
1 à 10 mA avec une anode en zinc,
5 à 20 mA avec une anode en magnésium.
En réalité, le débit délivré par les anodes est fonction de la résistance électrique du circuit, principalement
due aux résistances de terre de l'anode et de la conduite.
- La résistance de terre de l'anode, fonction de ses dimensions, dépend de la résistivité du sol (ρen Ω.m).
anode
R = 100
- La résistance de terre d'une conduite, fonction de ses caractéristiques en longueur, diamètre, dépend en
grande partie de la valeur d'isolement du revêtement. Elle peut varier de quelques Ωpour des réseaux mal
isolés à 1 000 Ωpour des conduites, de faibles longueurs, bien isolées.

Domaine d'utilisation de la protection par anodes sacrificielles


Les anodes galvaniques ne sont utilisées que pour assurer la protection de réseaux dont l'isolement est
correct, de petite envergure (1 à 2 km de conduites) et pour lesquels on peut être sûr que des extensions
importantes ne seront pas réalisées dans les années à venir. C'est souvent le cas des conduites revêtues
polyéthylène reliant un poste de livraison d'une Région à de petites distributions publiques dont le réseau
a été entièrement établi avec des tubes en polyéthylène.
Les anodes galvaniques sont parfois utilisées au niveau des installations du transport de gaz pour assurer
la protection des conduites enterrées, de faible longueur, dans certaines stations de compression, dont les
sols se révèlent agressifs.
Elles peuvent aussi être installées pour jouer un rôle de mise à la terre électrique d'un ouvrage, tout en
assurant la protection cathodique de l'ouvrage, et en évitant, de ce fait, les couples galvaniques
acier/cuivre qui peuvent se développer lors de l'utilisation de terres en cuivre dans des terrains très
conducteurs.
Dans les domaines autres que gaziers, les anodes galvaniques sont utilisées avec succès sur des structures
complexes, compactes ou longilignes, baignant en eau de mer. L'eau de mer, électrolyte peu résistant (0,3
Ω.m), permet alors des débits de l'ordre de l'ampère.
C'est le cas : à E.D.F. : dans les centrales nucléaires en bord de mer pour la protection des maillons de
chaînes des filtres des prises d'eau, ainsi que des grilles d'arrêt en acier, ou même en acier inoxydable.
Dans le domaine offshore : pour la protection de plates-formes de forage, ainsi que des canalisations
immergées de très grande longueur.

Calcul de résistance d’anode

Pour estimer la valeur de la résistance de l’anode en utilise les formules suivantes :


Déversoir ou anode Schéma de l’installation Formule déterminé de résistance
d
Tube ou une tige terrée
verticalement dont le bout
sort de la terre e
d
sol o sol

L
n
a

d
Tube ou une tige terrée
verticalement t
e
d sol
o
L

n
a
L/2

Tube ou une tige terré d sol


avec le régulateur de
regulateur
t

corrosion e
d
o
L

n
a
30

da

Tube enterré sol


o t

horizontalement
an
d
e
regulateur
d

L
III - DIMENSIONNEMENT DE LA PROTECTION CATHODIQUE.

1- Etude mathématique des élements de la protection cathodique ( Potentiel et intensité) :

1.1 Base de calcul


Lorsqu’une source de courant continu est connectée, le pôle positif à une prise de terre, et le pôle négatif à
une canalisation enterré, il en résulte une circulation de courant. Celui-ci issu de la prise de terre, se
répartit dans le sol et retourne à la conduite. Le point de connection de la conduite à la borne négative de
la source est nommé point de soutirage.
Le passage du courant détermine dans la conduite un abaissement de potentiel. Cet abaissement de
potentiel et l’intensité de courant sont variables le long de la conduite.
Soit donc :
E0 et I0 = chute de potentiel en « V » et intensité en « A », connues au point 0 pris comme origine ;
Ex= chute de potentiel en un point d’abscisse x, en volts ;
Ix= intensité du courant en même point, en ampères ;
r = résistance électrique longitudinale de la conduite en Ω par mètre linéaire ;
R = résistance transversale de la conduite en Ω par mètre linéaire.
Nous ferons, d’autre part, les remarques suivantes :
a. Nous admettrons que la prise de terre et très éloignée, donc que les chutes de potentiel sont
mesurées sur les conduites en dehors de champ de celle-ci ;
b. Nous négligerons la résistance du sol en admettant d’ailleurs que celle-ci est constante sur toute la
longueur de canalisation intéressée par le calcul ;
c. La résistance transversal R de la conduite à une forte influence sur de résultats numérique et est
généralement très mal connue.
Elle dépend en effet :
- De la nature du sol au contact de la canalisation et de soin apporté au pilonnage ;
- De la qualité d’exécution de la poste : vérification et réparation du revêtement avant mise en
fouille ;
- Du temps depuis lequel la conduite est en service : cohésion de remblai et vieillissement de
certains revêtements ;
- De la qualité initiale du revêtement et de sa constance le long de la conduite ;
- Des terres intempestives provoquées en cours de conduite par des vannes, des regards, des
ouvrages ou accessoires divers.
C’est donc dans l’évaluation a priori du terme R que présente la plus grande difficulté.

1.2 Etablissement des formules fondamentales.


Soit donc une canalisation de longueur indéfinie dont les caractéristiques r et R. énoncées plus haut, sont
constante.
Considérons un élément de canalisation de longueur dx située à une distance x de l’origine. Dans cet
élément, il se produit :
a- Une entrée de courant :
dI = (E/R) dx ou dI/dx = E/R (1)

b- Une chute de potentiel :


dE = r.I dx ou dE/dx = rI (2)

En dérivant l’équation (2) par rapport à x, on obtient :


d2E/dx2 = r (dI/dx) (3)

Et on remplaçant dI/dx par sa valeur, tirée de (1), il vient :


d2E/dx2 = r (E/R) (4)

C’est une équation de 2eme ordre sa forme général


y 2 = a tel que y = dE/dx et a = r/R

La solution générale de cette équation différentielle est :

E=A +B (5)

D’autre part, l’équation (2) donne :


I = (1/r) dE/dx (6)

Après la dérive de l’équation (5)

I = (1/r) (A -B ) (7)

Pour déterminer les constantes A et B, posons x = 0 dans l’équation (5) et (7), l’origine des abscisses
étant en « o »

E0 = A + B

I0 = (1/r) (A – B)
D’où le système à résoudre :
A + B = E0
A – B = I0
D’où
A = 1/2 (E0 + I0 )

B = 1/2 (E0 - I0 )

En portant dans les équations (5) et (7) les valeurs de A et B on obtient :

Ex = ((E0 + I0 ) + (E0 - I0 ) )/2

Ex = E0 ( + ) /2 + I0 ( - ) /2

Et on sait que

+ ) /2 = cosh ( )

- ) /2 = sinh ( )

Ou :

Ex = E0 cosh ( ) + I0 sinh ( )

Et pour Ix en trouve, dans les mêmes conditions :

Ix = (E0/ ) Sinh ( ) + I0 cosh ( )

En posant, pour simplifier l’écriture :

= α et =γ

On a :
Ex = E0 cosh (αx) + I0 γ sinh (αx)
Groupe A
Ix = (E0 (sinh (αx) / γ) + I0 cosh (αx)

Le groupe A est général et permet de résoudre tous les cas. Il peut, en raison de sa symétrie, donner lieu à
des développements mathématiques intéressants.
Précisons, en premier lieu, que :
- Si le calcul est mené en allant vers le point de soutirage, Ex est plus grand que E0 ; x est positif et
tous les signes sont les mêmes.
- I0 peut s’annuler : en extrémité de conduite ou au point d’équilibre, entre deux points de soutirage
successifs ; mais I0 ne peut être nul.
Donc les conditions aux limites sont :
Pour x = 0 E = E0 et I = I0 = 0
Pour x = L on a que E = Es et I = Is
Donc le groupe A devient :
E = E0 cosh (αL)
I = E0 sinh (αL) / γ

Quelques données
- Résistivité de l'acier : ρ = 1,8.10-6 Ω.cm
- Résistance longitudinale d'1 mètre de conduite

- Facteur d'atténuation : varie de 1 à 20.10-5 (unités métriques)


- Résistance caractéristique

γ représente la résistance de terre d'une conduite de longueur infinie.


γ s'exprime en Ω, et varie d'une fraction à quelques centaines d'Ohm.

Valeur d'isolement
La valeur d'isolement R introduite dans les calculs correspond à la résistance transversale d'une portion de
conduite d'un mètre de long. Cette valeur ne permet pas la comparaison de deux conduites de diamètres
différents. C'est pourquoi on utilise plus fréquemment la résistance d'isolement ramenée au mètre carré de
revêtement.
R (Ω.m2) = R (Ω)x D (m)
Jusqu'à présent la valeur d'isolement n'a été décrite que comme une résistance électrique pure, considérée
comme constante sur toute la longueur de l'ouvrage ; en réalité elle est d'une toute autre nature, et dépend
de nombreux paramètres.
Elle dépend de la nature du revêtement, peu en ce qui concerne la matière utilisée, mais surtout dans la
particularité du matériau à former des défauts, lors de son application, au cours de la pose ou pendant son
vieillissement.
La nature de l'électrolyte qui emplit les défauts et assure le contact électrique entre le sol et le métal, par
sa résistivité, fixe la résistance de mise à la terre. Pour un même nombre de défauts, la valeur d'isolement
apportée par un revêtement sera d'autant plus faible que la résistivité du terrain sera faible.
La résistance de ces défauts est en réalité de nature électrochimique, puisque c'est là que se produisent les
réactions d'électrolyse ; c'est donc une résistance variable puisque fonction de la tension appliquée entre
métal et solution.
Tous ces points font que la résistance d'isolement n'est pas constante et qu'il est difficile d'en donner une
formulation mathématique. En général on parlera de valeurs moyennes d'isolement sur un tronçon donné.
* Au niveau des calculs, lors des projets de pose de conduites, il faut pouvoir estimer les différentes
valeurs moyennes d'isolement que pourra prendre le même revêtement sur différents tronçons constitutifs
d'un ouvrage, en fonction des paramètres liés aux caractéristiques du terrain (résistivité, nappe phréatique,
présence de cailloux...) et à celles du revêtement, ainsi qu'aux difficultés de pose...

* Au niveau de l'exploitation d'un ouvrage existant, à partir des mesures de courants et des potentiels de la
conduite, on peut calculer, plus ou moins empiriquement, une valeur globale de l'isolement de la
conduite, ou des tronçons qui la constituent.
Mais on doit toujours garder à l'esprit que ce n'est qu'une valeur globale, et qu'elle est en réalité la
composition de valeurs qui peuvent être localement très différentes. Or, ce qu'il importerait de connaître
quand on met en œuvre une protection cathodique, ce sont les zones à plus faible isolement, où
augmentent les risques de corrosion, et non une valeur globale qui n'est pas toujours significative et peut
cacher des dangers latents.
Compte tenu de tous ces points il est parfois hasardeux de vouloir comparer les chiffres représentatifs de
cette valeur pour des ouvrages différents. On peut tout au plus tenter de définir un classement par grandes
"tranches" d'isolement.
• Ainsi, en-dessous de 1 000 Ω.m2 la valeur d'isolement est très mauvaise, représentative d'un ouvrage
ancien, dont le revêtement a mal vieilli dans des terrains de faible résistivité, ou d'un ouvrage en contact
avec des structures étrangères.
• Une valeur d'isolement de 10 000 Ω.m2 est très moyenne, surtout s'il s'agit d'un ouvrage de transport,
mais serait plutôt significative de valeurs calculées pour un ouvrage de distribution de gaz posé en zone
urbaine.
• Des valeurs de 50 000 Ω.m2 à 100 000 Ω.m2 sont tout à fait acceptables, significatives d'un bon
revêtement type C. Un revêtement quasi parfait pourrait donner des valeurs d'isolement supérieures à 500
000 Ω.m2 ou au mégohm. m2.
Mais avant de porter un jugement critique sur l'isolation d'un ouvrage neuf, dont la protection est obtenue
par des intensités extrêmement faibles, grâce à un revêtement moderne à très hautes performances
(quelques μA pour de petites conduites de distribution, à quelques mA pour les antennes d'un réseau de
transport), n'oublions pas cependant qu'une erreur, ou une imprécision, dans la mesure sur chantier d'une
intensité de cet ordre peut se traduire par des valeurs d'isolement variant du simple au double.

Représentation graphique du potentiel d'une conduite

2. Etapes pour le dimensionnment d’un système de protection cathodique

- Calcul de la variation de la résistance d’isolement du revêtement R t pour la durée de vie « t »:


Rt=R0 ) / βt
Rt : résistance d’isolement du revêtement en fonction du temps ;
R0 : résistance d’isolement initiale du revêtement ;
β: coefficient de dégradation du revêtement.
- calcul de la résistance transversale du revêtement RT à l’aide de la formule suivante :
RT= Rt /D
Où :
D : représente le diamètre extérieur de pipe.
- Détermination de la résistance linéaire de l’acier du pipe pour une longueur de 1 métre :

r = ρ L/S
ρ : Résistivité de l’acier de conduite ; ρ = 18.10-8 Ω.m
L : Longueur de la conduite (L = 1 m)
S : Section de la conduite en m²

- Détermination des coefficients α (coefficient d’atténuation) et γ (résistance caractéristique de


revêtement) :

α= et γ=

- Calcul de la longueur du bras LB (portée d’un poste de soutirage)


LB= [ln ((Es/E0) + ]/α
ES : la chute de potentiel au point de soutirage
E0 : la chute de potentiel aux extrémités de la portée du poste de soutirage

- Portée totale (LP) d’un poste de soutirage :


LP = 2.LB
- Détermination du nombre de postes NP :
NP= (L/LP) +1
Avec :
L : longueur du tronçon à protéger.

- Evaluation de la nouvelle portée (LP’) d’un poste :


LP’=L/NP
- Calcul de la nouvelle chute de potentiel aux extrémités (E0’) selon la relation :
E0’= Es cosh (α LP’/2)
- Détermination du besoin en courant de protection par poste :
I= 2 E0’ sinh (α LP’/2)/γ

1,35
1,30
1,25
1,20
1,15
1,10
1,05
Es mV
1,00
0,95
0,90
E0=--850 mV
0,85
0,80
0 6000 12000 18000 24000 30000 36000 42000 48000 54000 60000 66000 72000 78000

PPC
Conduite
Is2 Is1

Is = Is1+Is2

3. Exemple de dimensionnement de la protection cathodique d’une conduite en acier:

3.1 Calcul du nombre de postes, courants, tension et potentiel d’une conduite

Dimensionnement de la protection cathodique pour une durée de vie de 25 ans sur un tronçon ayant une
résistance d’isolement initiale R0=10000 Ωm2

- Données de base :
R0= 10000 Ωm2
t = 25 ans
β= 0,124 an-1
D=48 pouce (121.92 cm)
ρacier = 18. 10-8 Ω m
S= 4,86. 10-2 m2
L= 101,776 km
E extrémité proposé = -950 mV
E0 = (E extrémité – E naturel)= (-950-(-500))= -450mV
E soutirage proposé= -1200 mV
Es = (E soutirage – E naturel) = (-1200-(-500))= -700mV

- Calcul de Rt

Rt= R0 (1- /βt = = 3080.48 Ωm2

- Calcul de RT

RT= Rt/(. D)= = 804.26 Ω.m

- Calcul de r pour L=1 m

=
r= ρ L/S = 3.7 .10-6Ωm-1

- Calcul de α et γ
α= = = 6.78 10-5 m-1

γ= = =5.45. 10-2 Ω

- Calcul de longueur du bras LB

LB= ln [ (Es/E0)+(( Es/E0)2-1)1/2]/α= =1.48 .104m

- Calcul de la longueur de la portée LP


4
LP= 2LB = 2 x 1.48. 104= 2.967. 10 m

- Calcul du nombre de postes de protection cathodique NP

NP= (L/LP) +1 = +1=4.43 4 postes

- Calcul de la nouvelle portée LP’

LP’= L/NP= = 2.544. 104m

Variation de l’intensité du courant total (en mA) des postes assurant la protection du tronçon en fonction
de résistance d’isolement.

R0(Ωm2)
10000 20000 30000 40000 50000 60000 70000 80000 90000 100000 150000 200000
t (an)
0 21171 11878 8268 5292 4423 3801 3334 2969 2677 2437 1683 1286
1 22214 12531 8742 5553 4650 4002 3514 3132 2826 2574 1782 1363
2 23272 13199 9230 7099 4881 4207 3698 3299 2979 2715 1883 1442
3 24345 13882 9731 7494 5116 4416 3886 3470 3135 2860 1987 1523
4 29661 14579 10244 7900 5354 4628 4077 3644 3295 3007 2094 1607
5 31129 15289 10769 8316 5594 4843 4272 3822 3458 3158 2204 1693
6 32623 16010 11305 8742 7128 5061 4469 4002 3624 3312 2316 1782
7 34140 16742 11851 9177 7490 5281 4669 4185 3793 3468 2431 1872
8 35679 17483 12406 9621 7860 5503 4871 4370 3964 3627 2548 1965
9 37237 18232 12970 10073 8237 5727 5075 4558 4137 3788 2667 2059
10 38811 18988 13542 10533 8621 7297 5280 4746 4312 3951 2788 2155
11 40399 19749 14120 10999 9011 7633 5487 4937 4488 4115 2910 2252
12 41999 20516 14705 11471 9407 7974 5695 5128 4666 4281 3034 2351
13 43608 21285 15295 11949 9809 8320 7224 5321 4845 4448 3160 2452
14 45225 22057 15889 12432 10215 8671 7533 5514 5024 4616 3286 2553
15 46847 22831 16487 12919 10626 9026 7845 5707 5205 4785 3414 2656
16 48472 27249 17088 13410 11041 9385 8162 7221 5385 4954 3543 2760
17 50098 28267 17691 13904 11459 9747 8481 7507 5566 5123 3672 2864
18 57605 29293 18296 14401 11880 10112 8804 7796 5746 5293 3802 2970
19 59598 30323 18901 14899 12303 10480 9129 8087 7259 5462 3932 3075
20 61598 31357 19507 15399 12728 10850 9457 8381 7525 5632 4063 3182
21 63601 32394 20112 15900 13155 11222 9786 8677 7794 7074 4194 3288
22 65606 33433 20716 16401 13583 11596 10118 8974 8064 7321 4325 3395
23 67611 34474 21319 16902 14012 11971 10450 9273 8335 7570 4455 3503
24 69615 35514 21920 17403 14442 12346 10784 9574 8608 7820 4586 3610
25 71615 36554 22519 17903 14871 12722 11118 9875 8882 8071 4716 3717

- Détermination des nouvelles valeurs de la chute de potentiel aux extrémités de la portée E0’

E0’= ES/cosh(α.LP’/2)= =-514.60 mV

10. Détermination de l’intensité du courant soutiré par poste :

I= 2 |E0’| sinh (α LP’/2)/γ = 2. 501,60 = 17.79 103 mA = 17.79 A.


Courant en (mA)

Variation de l’intensité de courant total soutiré par les postes de protection cathodique
en fonction de la résistance d’isolement durant 25 ans d’exploitation.
3.2 Dimensionnement des anodes (déversoirs)

Hypothèse de calcul.

- La durée de vie prévue est de 25 ans


- Caractéristique du transformateur redresseur 50 V /50 A.
- Les anodes utilisées sont en en Ferro-silicium :
- La résistivité du sol : ρ = 114,08Ωm
Consommation : 0.3 Kg/A.an
Densité de courant admissible : 0.2 A/dm2.
La masse de l’anode : 22.7 Kg
La longueur de l’anode : 1.524 m
Le diamètre de l’anode : 10.16 cm.
D : diamètre déversoir « anode + backfill » = 0,4 m
- Le potentiel au point de soutirage : Esout = -1.35 V
- La résistance caractéristique γ = 0.122 Ω.

- Calcul du déversoir :
Calcul de Rd (résistance du déversoir) :
Courant débité par le poste à t = 25 ans :
Itot = 16,36A

La tension d’utilisation du poste est limitée à 70% de sa capacité, soit 35 V.

Utot = Rtot. Itot + Esout

Esout = -1,35V ; Utot = 35V ; Itot = 16,36A

Donc :
Rtot = (Utot – Esout) / Itot
Rtot = (35 – (-1.35)) / 16.36 = 2.22
Rtot = 2.22Ω
Tel que :
Rtot = Rcâble + Rconduite + Rdéversoir

Rcâble : résistance du câble qui liée l’anode avec le poste de soutirage

Rcâble = ρ (L / S)

ρ : la résistivité du cuivre = 1,7. 10-8 Ω m ;


L : longueur du câble positif + négatif = 250 m ;
S : section du câble = 25 mm2
Rcâble = 1,7. 10-8 (250 / 25.10-6)
Rcâble = 0.17 Ω

Rconduite : la résistance caractéristique de la conduite : γ = 0.122 Ω

Donc :
Rdéversoir = Rtot - Rcâble – Rconduite
Rdéversoir = 2.22 – 0.17 – 0.122 = 1.93 Ω

Donc la valeur de la résistance du déversoir doit être limitée à 1.93 Ω


Calcul de la masse anodique du déversoir.
Masse de Ferro-silicium minimal pour assurer la durée de vie :
Mt = la consommation du métal (Kg/A ans) x t x Itot
Mt : La masse totale de Ferro-silicium nécessaire pour les 25 ans.
Itot : Intensité du courant nécessaire pour les 25 ans

Mt = 0.3 (Kg/A ans). 25ans. 16.36A


Mt = 122.7 Kg

Ce qui correspond à un nombre minimal d’anodes égale à :


Na = Mt / Ma
Na = 122.7 / 22.7
Na = 5.4 donc Na 6 anodes

Résistance du déversoir :
La résistance de déversoir = la résistance équivalant des anodes

Les six (06) anodes sont implantées verticalement:


Le facteur de correction « F » dû aux interférences, dépend du nombre d’anodes et la distance inter-
anodes « s ».

Donc :
1 / Réq = 1 / Ra1 + 1/ Ra2 + ……… + 1/ Ra6
Avec :
Ra1 = Ra2 = ………. = Ra6 = Ra
Donc :
1 / Réq = 6 / Ra
Réq = Ra / 6
Réq = (Ra / n). F

Réq : résistance équivalente du déversoir.


Ra : résistance d’une anode
n : nombre d’anodes
F : facteur de correction
Avec :
F = 1 + (ρ / .S.Ra) ln (0,66. n)
ρ: résistivité du sol
S : la distance entre le centre de deux anodes
Et :
Ra = (ρ / 2. .La) ln (La2 / D.P)
Avec :
La : langueur d’anode
D : diamètre déversoir « anode + backfill » = 0,4 m
P : profondeur d’implantation du déversoir

Alors :
Ra = (114,08 / 2.. 1,524) ln (1,5242 / 0,4. 3)
Ra = 7,87Ω

On donne une valeur arbitraire à S (distance entre anodes)


Supposant S = 5 m
Alors :
F = 1 + (114,08 / .5.7, 87) ln (0,66.6)
F = 2,27
On trouve :
Réq = (7,87 / 6). 2,27
Réq = 2,98 3 Ω  1,93 Ω

Pour trouver une résistance équivalente inférieure ou égale à 1.93 Ohm, on doit trouver une relation qui
relie la distance « S » et le nombre d’anodes « n ».
Réq = (Ra / n). F (1)
Et :
F = 1 + (ρ / .S.Ra) ln (0,66. n) (2)

En remplaçant (2) dans (1) :


Réq = (Ra / n) (1 + (ρ / .S.Ra) ln (0,66. n)) (3)
Alors :
Réq.n = Ra + (ρ /.S.) ln (0, 66. n)
Donc :
S = (ρ / (Réq.n + Ra)) ln (0, 66. n) (4)
Ld = (La. n) + (n – 1). S

Avec Ld = longueur du déversoir.


En variant le nombre n, en peut trouver la valeur de S, puis en cherche les valeurs optimale de (S et n) qui
satisfaire la condition Réq 1,93 Ω.
Les résultats sont portés dans le tableau suivant

n S (m) L (m) F
6 13,4604065 76,4460325 1,47192668
7 9,84853183 69,759191 1,71724779
8 7,97883462 68,0438423 1,9625689
9 6,80842522 68,1834018 2,20789002
10 5,99372029 69,1834826 2,45321113
11 5,38704163 70,6344163 2,69853224
12 4,91378735 72,3396608 2,94385335
13 4,5319069 74,1948828 3,18917447
14 4,2157377 76,1405901 3,43449558
15 3,94864506 78,1410309 3,67981669
16 3,71932398 80,1738597 3,92513781
17 3,5197933 82,2246928 4,17045892
18 3,34423934 84,2840688 4,41578003
19 3,18831504 86,3456707 4,66110114
20 3,04869708 88,4052445 4,90642226
Selon le tableau et le graphe ci-dessus, les valeurs optimales caractérisant le déversoir à réaliser sont
comme suit :
- Le nombre minimal des déversoirs est de 7 anodes
- La longueur du déversoir est de 69.75 m
- La distance inter-anodes est de 9.84 m
- Le facteur d’influence est de 1.71
La masse anodique :
Mt = Na. MA
Donc :
Mt = 7x22.7 (Kg)
Mt = 158.9 Kg
La durée de vie est donc :
Mt = la consommation du métal (Kg/A ans) x t x Itot
Mt = 0.3 (Kg/A ans). t (ans). 16.36A
t = 158,9 / (0,3. 16,36)
t = 32,37 ans

Distance entre le déversoir est la canalisation :

Avec :
Vx = Tension à la distance X du déversoir.
I : Courant de protection.
: Résistivité du sol.
t : Profondeur du déversoir.
X = distance entre pipe – déversoir.
Lb : longueur du déversoir.
IV- TECHNIQUES DE MESURE DE LA PROTECTION CATHODIQUE :

1. Mesure de la résistivité du sol (Mesure de l'agressivité du sol)

Pour mesurer la résistivité du sol, on utilise un quadripôle, formé d’un dipôle d’injection de courant et
d’un dipôle pour la mesure de la différence de potentiel V

Dispositif Wenner:
Le dispositif de mesure le plus fréquemment utilisé en tomographie électrique est le dispositif Wenner.
Avec ce dispositif, les résistivités apparentes sont moins affectées par les variations latérales
superficielles. Pour ce dispositif, l’écartement entre électrodes est constant (distance a) et les électrodes
de courant entourent les électrodes de potentiel.
L'équation devient alors,

Il est recommandé pour les structures horizontales. Profondeur d'investigation plus faible que celle du
Dipôle-Dipôle et du Wenner-Schlumberger
le nombre de points à l'acquisition est inférieur à celui du Dipôle-Dipôle et du Wenner-Schlumberger; cet
effet se fait surtout sentir sur les bords

« British Standard Institution » dans le document référence CP1021, évalue l’agressivité du sol comme
suit :

 < 10 .m sol très agressif (corrosivité très sévère ».


10 <  < 50 .m sol agressif (corrosivité sévère ».
50 <  < 100 .m sol moins agressif (corrosivité moyenne ».
 > 100 .m sol non agressif (corrosivité faible ou inexistante».

2. Mesure du potentiel sur un ouvrage.

a) Points de mesure
Ils sont destinés à contrôler le potentiel d'une canalisation par rapport au sol. Le nombre de points de mesure dépend
de la configuration de l'ouvrage.

b) Mesure de potentiel
La mesure du potentiel des canalisations dans le sol est indispensable pour contrôler l'efficacité de la protection
cathodique. Or, celles-ci étant assimilables à des éprouvettes plongées dans un électrolyte, on mesure le potentiel par
l'intermédiaire d'électrodes de référence. La conduite dans le sol constitue une demi-pile que l'on associe à l'autre
demi-pile, l'électrode.

Les électrodes utilisées sont :


• électrode au calomel (laboratoire),
• électrode au sulfate de cuivre Cu/CuSO4 (couramment utilisée),
• électrode au chlorure d'argent Ag/AgCl (eau de mer),
• électrode au zinc (eau de mer).

3. Mesure des résistances de terres dans les ouvrages concentrés (réservoirs de


stockage)..

4. Mesure de l’efficacité des joints isolants ;

5. Identification des câbles d’une PPA

6. Calibrage d’une PPA.

7. Actions à entreprendre pour remédier aux problèmes d’interférences au niveau des


croisements de pipes.
8. Procédure des essais ON/OFF sur les ouvrages (lors de la pose, à la mise en
exploitation et fiches techniques à utiliser).

9. Localisation des défauts de revêtement par DCVG.

http://www.univ-enligne.prd.fr/chimie_link/sol_aqueuse.htm

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