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Cours

Comment protéger les matériaux contre


la corrosion ?
La corrosion d’un métal correspond à une destruction lente, progressive et spontanée des métaux et de
leurs alliages.

Le fer est de loin le métal le plus employé : réfléchir sur la corrosion du fer et surtout sur sa protection
contre la corrosion est indispensable.
La quantité annuelle de fer corrodé correspond environ au quart de la production mondiale !

Les phénomènes de corrosion sont complexes. Ils dépendent du métal envisagé mais aussi très
largement de l’environnement dans lequel il est placé (humidité, pH, concentration des ions et gaz
présents, présence de bactéries, température,…).

I. Les phénomènes de corrosion


A. Les différentes formes de corrosion

La corrosion correspond à une oxydation du métal qui le transforme en ions.

Il existe plusieurs types de corrosion :


- La corrosion sèche : le métal est attaqué par un gaz
- La corrosion humide : elle se produit en présence d’une solution.

1. Attaque du fer par les ions H+aq ( acide) :

Les atmosphères urbaines contiennent des acides produits par diverses combustions. On a alors
formation de pluies acides :
Fe + H+aq → Fe2+ + H2

2. Attaque du fer par le dioxygène en présence d’eau :

L’oxygène de l’air, en présence d’eau, oxyde le fer et forme Fe(OH)3, nH2O : la rouille.

Cet oxyde est poreux et ne protège pas le fer.

Rem : L’acier inox contient du chrome : les oxydes qui se forment en surface de l’alliage gênent la
progression de l’oxygène.

3. Corrosion électrochimique :

Ce phénomène résulte d’un effet de pile.

En milieu aqueux ou humide, le métal qui se corrode forme une pile électrochimique à la surface du
métal dans laquelle les 2 électrodes sont en contact (elles sont court-circuitées).
C’est ce qu’on appelle une pile de corrosion.

A l’aide d’un appareil d’un voltmètre, il est donc possible de mesurer la tension du courant provoqué
par la corrosion. C’est le principe des piles salines et alcalines (Cf : Cours sur les piles)
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B. Influence du milieu sur la vitesse de corrosion

Les phénomènes de corrosion peuvent être accélérés par :


- la présence d’eau, d’ions chlorures, de dioxyde de soufre, d’ozone,…
- l’élévation de température,
- l’impact des UV.

Les ions chlorures ou sulfates rendent les produits de la corrosion poreux. L’oxydation peut ainsi
continuer jusqu’à la corrosion complète de la pièce.

II. Protection contre la corrosion

La protection électrochimique d’un métal consiste à éviter la réaction d’oxydation :

Me → Men+ + n.e–

Il suffit donc de faire arriver des électrons sur ce métal pour favoriser la réaction inverse.

A. Protection physique

Afin d’éviter la réaction d’oxydoréduction, on recouvre le métal par une couche étanche (peinture,
plastique,…) et dont le rôle sera de créer une barrière électrique entre le métal et le milieu environnant.

Les peintures à base de métaux lourds (minium de plomb, chromate de plomb ou de zinc) ont
largement été utilisées. Elles le sont de moins en moins du fait de leurs toxicités.

Elles sont désormais remplacées par des revêtements organiques (polyéthylène, résines epoxy,…) qui
sont bien moins toxiques.

L’épaisseur du film protecteur mis en place dépendra de l’utilisation finale du produit afin de pallier à
l’usure par frottements, rayures…

B. Protection par passivation

Certaines oxydations peuvent se produire avec des vitesses de corrosion très faibles.

Les oxydes ainsi formés sont peu poreux et


protègent le métal de la corrosion en profondeur.

Ce phénomène peut être obtenu par oxydation


initiale ou bien naturellement comme dans le cas
des armatures métalliques dans les bétons.

En effet, l'eau de gâchage du béton permet de


former autour de l'acier des produits, qui le
protègent par passivation.

Plus exactement, sous la rouille, une armature est recouverte d'une fine couche protectrice de produits
blancs, à base de ferrite Fe(OH)2et d'hydroxyde de calcium Ca(OH)2.
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Cette protection est très utilisée pour l’aluminium. On parle dans ce cas d’anodisation.
Les pièces protégées sont souvent teintées de couleur orange ou bleu.

On l’utilise également pour les dépôts de zinc lors d’une galvanisation.


Les objets obtenus ont alors une finition noire, bleu ou olive.

On retrouve également ce phénomène de passivation avec les pièces chromées ou


nickelées.

L’épaisseur des couches passivantes peut atteindre quelques dizaines de μm dans les cas les plus
favorables.

De ce fait, en fonction de l’agressivité de l’environnement, la couche passivante peut être détruite et le


corrosion attaque plus profondément le métal.

Dans le cas du béton, la diffusion progressive de CO2 dans le béton tend à dépassiver les fers à béton.

C. Protection par dépôt métallique

L’idée est de recouvrir le métal utilisé par un autre métal qui se fera oxydé.

Il existe 2 méthodes pour cela :

1. Métal de protection avec un potentiel électrochimique moins élevé

C’est le cas des tôles galvanisées où l’acier est recouvert de zinc. Le zinc va progressivement se
passiver et former ainsi une couche de protection.

Dans, si la couche protectrice est altérée mécaniquement (chocs, rayures,…), il se forme une pile de
corrosion entre le zinc et l’acier mais ce dernier sera toujours protégé.

Le zinc sera oxydé en priorité du fait de son potentiel électrochimique plus faible (règle du γ).

Cette protection durera tant que le métal passivant n’est pas entièrement consommé.
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2. Métal de protection avec un potentiel électrochimique plus élevé

C’est le cas des pièces chromées ou nickelées.

Le principe est identique mais si la couche passivante est altérée et que le revêtement apparaît, il se
forme une pile de corrosion qui attaquera l’acier.

Le fer deviendra le meilleur réducteur et sera attaqué aussi bien par les agents de l’environnement (O2,
H+,…) que par la couche de métal qui était sensée le protéger.

D. Protection par anode sacrificielle

Le métal à protéger est relié électriquement à un autre métal de potentiel électrochimique moins élevé.

Il se crée alors une pile de corrosion dont l’anode (très souvent


du Zn ou du Mg) se fera oxyder en ions d’où le nom d’anode
sacrificielle.

Cette protection cesse de fonctionner dès que l’anode est


totalement consommée.

E. Protection électrochimique

On relie le fer à protéger au pôle positif ou au pôle négatif d’un générateur. C’est le potentiel imposé
qui permet la protection.

Dans le cas du béton, la protection cathodique des armatures métalliques est un traitement appliqué
de façon permanente qui permet de ralentir voire d'arrêter leur corrosion.

Elle consiste à abaisser le potentiel électrochimique de l'armature jusqu'à une valeur seuil appelée
potentiel de protection qui est telle que la vitesse de corrosion de l'acier devient négligeable.

Le courant de polarisation qui circule de l'anode vers l'armature se situe entre 2 et 50 mA par mètre
carré de surface d'armature.

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