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Le fer est de loin le métal le plus employé : réfléchir sur la corrosion du fer et surtout sur sa protection
contre la corrosion est indispensable.
La quantité annuelle de fer corrodé correspond environ au quart de la production mondiale !
Les phénomènes de corrosion sont complexes. Ils dépendent du métal envisagé mais aussi très
largement de l’environnement dans lequel il est placé (humidité, pH, concentration des ions et gaz
présents, présence de bactéries, température,…).
Les atmosphères urbaines contiennent des acides produits par diverses combustions. On a alors
formation de pluies acides :
Fe + H+aq → Fe2+ + H2
L’oxygène de l’air, en présence d’eau, oxyde le fer et forme Fe(OH)3, nH2O : la rouille.
Rem : L’acier inox contient du chrome : les oxydes qui se forment en surface de l’alliage gênent la
progression de l’oxygène.
3. Corrosion électrochimique :
En milieu aqueux ou humide, le métal qui se corrode forme une pile électrochimique à la surface du
métal dans laquelle les 2 électrodes sont en contact (elles sont court-circuitées).
C’est ce qu’on appelle une pile de corrosion.
A l’aide d’un appareil d’un voltmètre, il est donc possible de mesurer la tension du courant provoqué
par la corrosion. C’est le principe des piles salines et alcalines (Cf : Cours sur les piles)
Cours
Les ions chlorures ou sulfates rendent les produits de la corrosion poreux. L’oxydation peut ainsi
continuer jusqu’à la corrosion complète de la pièce.
Me → Men+ + n.e–
Il suffit donc de faire arriver des électrons sur ce métal pour favoriser la réaction inverse.
A. Protection physique
Afin d’éviter la réaction d’oxydoréduction, on recouvre le métal par une couche étanche (peinture,
plastique,…) et dont le rôle sera de créer une barrière électrique entre le métal et le milieu environnant.
Les peintures à base de métaux lourds (minium de plomb, chromate de plomb ou de zinc) ont
largement été utilisées. Elles le sont de moins en moins du fait de leurs toxicités.
Elles sont désormais remplacées par des revêtements organiques (polyéthylène, résines epoxy,…) qui
sont bien moins toxiques.
L’épaisseur du film protecteur mis en place dépendra de l’utilisation finale du produit afin de pallier à
l’usure par frottements, rayures…
Certaines oxydations peuvent se produire avec des vitesses de corrosion très faibles.
Plus exactement, sous la rouille, une armature est recouverte d'une fine couche protectrice de produits
blancs, à base de ferrite Fe(OH)2et d'hydroxyde de calcium Ca(OH)2.
Cours
Cette protection est très utilisée pour l’aluminium. On parle dans ce cas d’anodisation.
Les pièces protégées sont souvent teintées de couleur orange ou bleu.
L’épaisseur des couches passivantes peut atteindre quelques dizaines de μm dans les cas les plus
favorables.
Dans le cas du béton, la diffusion progressive de CO2 dans le béton tend à dépassiver les fers à béton.
L’idée est de recouvrir le métal utilisé par un autre métal qui se fera oxydé.
C’est le cas des tôles galvanisées où l’acier est recouvert de zinc. Le zinc va progressivement se
passiver et former ainsi une couche de protection.
Dans, si la couche protectrice est altérée mécaniquement (chocs, rayures,…), il se forme une pile de
corrosion entre le zinc et l’acier mais ce dernier sera toujours protégé.
Le zinc sera oxydé en priorité du fait de son potentiel électrochimique plus faible (règle du γ).
Cette protection durera tant que le métal passivant n’est pas entièrement consommé.
Cours
Le principe est identique mais si la couche passivante est altérée et que le revêtement apparaît, il se
forme une pile de corrosion qui attaquera l’acier.
Le fer deviendra le meilleur réducteur et sera attaqué aussi bien par les agents de l’environnement (O2,
H+,…) que par la couche de métal qui était sensée le protéger.
Le métal à protéger est relié électriquement à un autre métal de potentiel électrochimique moins élevé.
E. Protection électrochimique
On relie le fer à protéger au pôle positif ou au pôle négatif d’un générateur. C’est le potentiel imposé
qui permet la protection.
Dans le cas du béton, la protection cathodique des armatures métalliques est un traitement appliqué
de façon permanente qui permet de ralentir voire d'arrêter leur corrosion.
Elle consiste à abaisser le potentiel électrochimique de l'armature jusqu'à une valeur seuil appelée
potentiel de protection qui est telle que la vitesse de corrosion de l'acier devient négligeable.
Le courant de polarisation qui circule de l'anode vers l'armature se situe entre 2 et 50 mA par mètre
carré de surface d'armature.