Vous êtes sur la page 1sur 8

H7g6.

fr - Le site des concepteurs


Article : Cuivre et alliages de cuivre
Version du : 18/07/2022 Consulter la version en ligne

Cuivre et alliages de cuivre

Le cuivre est le métal le plus ancien utilisé par l'homme. Les principaux pays producteurs et
exportateurs de minerai de cuivre sont le Chili, le Pérou et l'Australie. Ses principales caractéristiques
sont :

• L'excellente conductivité électrique qui a été prise pour référence dans les normes
internationales depuis le début du XXème siècle. C'est l'étalon, la référence en physique dans la
mesure de conductivité électrique exprimée en pourcentage IACS (International Annealed
Copper Standard). Elle est égale à 100% IACS. En comparaison, celle de l'aluminium est de 63%.
• Le cuivre est utilisé pour la fabrication de câbles, de fils conducteurs, de cosses, de connecteurs,
de douilles, de transformateurs, de disjoncteurs et pour des composants électroniques. Les
applications électriques correspondent à 50% de la consommation du cuivre en France.
• L'aptitude à être mis en oeuvre facilement grâce à une grande ductilité (capacité élevée
d'allongement sans rupture pouvant aller jusque 45%). Il est facile à étirer en fils très minces ou à
laminer en tôles ou en feuilles. On fabrique également des tubes en cuivre pour des tuyaux de
plomberie (vendus en barres de 5 mètres avec souvent une épaisseur de 1mm ou vendus en
couronnes de 10, 25 ou 50 mètres).
• Les tubes pour canalisations (eau, chauffage, gaz...) correspondent à 30% de la consommation du
cuivre en France.
• La conductivité thermique. Le cuivre étant un bon conducteur de la chaleur, on l'utilise pour
chauffer ou refroidir rapidement un gaz ou un liquide : chauffe-eau, chaudières, radiateurs...
• La malléabilité à l'état recuit. Le cuivre se prête remarquablement aux opérations de pliage et
d'emboutissage.
• Le recyclage : comme l'aluminium, il est recyclable à l'infini en gardant toutes ses
caractéristiques.
• La résistance à la corrosion.
• Les propriétés antibactériennes et antiseptiques qui en font un métal salubre. Il est couramment
utilisé pour les canalisations d'eau (tuyaux de plomberie, raccords) pour prévenir les infections et
la prolifération de bactéries, sur les toitures pour éviter la formation de mousses, dans des
peintures antifouling pour éviter la formation d'algues sur les coques des bateaux. Il est utilisé
chez les confituriers (cuve, bassine, chaudron) pour favoriser la prise de la confiture, chez les
fabricants d'eaux-de-vie (Cognac, Armagnac, Rhum...) pour la fabrication ou la maintenance des
alambics (serpentins, col de cygne...) pour la distillation du raisin, ainsi que par les fabricants
d'huiles essentielles. Il est utilisé allié au zinc dans les hôpitaux pour réduire le risque des
maladies nosocomiales (poignées de porte, rampes, distributeurs de savon...).
• Il est soudable et peut être brasé selon les nuances.
• Il est amagnétique (qui ne s'aimante pas) : il est donc utilisé en horlogerie, en électronique et en
connectique.

Il est utilisé pur ou faiblement allié (au chrome, au


béryllium...) ou allié au zinc pour donner du laiton, à l'étain
pour former du bronze. De nombreux autres alliages sont
disponibles : les cupro-alliages (cuproaluminiums,
cupronickel, maillechorts - alliage de cuivre, de nickel et de
zinc)...
Le cuivre pur est peu utilisé par les usineurs car les
caractéristiques mécaniques sont trop faibles pour
l'usinage: il est trop mou. On améliore donc l'usinabilité du
Page 1 sur 8
H7g6.fr - Le site des concepteurs
Article : Cuivre et alliages de cuivre
Version du : 18/07/2022 Consulter la version en ligne

cuivre avec des additions d'alliage comme le zinc pour former le laiton (mélange de cuivre et zinc) ou
l'étain pour former le bronze (mélange de cuivre et d'étain).

Le cuivre devient mou à 830° et son point de fusion est de 1085°.


Sa densité est de 8,94. On l'appelle également le métal rouge en raison de sa couleur rouge-brun. Oxydé, il
devient vert-de-gris.

Catégories de cuivre
On peut classer les cuivres en plusieurs catégories : les cuivres purs, les cuivres faiblement alliés et les
alliages de cuivre (bronze et laiton...).

Le cuivre pur
Pour obtenir toutes les propriétés du cuivre recherchées par les industriels, le minerai de cuivre passe
par différentes opérations. L'obtention du cuivre haute pureté s'obtient par affinage par procédé
électrolytique ou procédé thermique. Le plus courant est l'affinage électrolytique pour obtenir une
teneur en cuivre de 99,9%. Ce cuivre raffiné est ensuite refondu, ce qui donne plusieurs catégories de
cuivre :

• les cuivres contenant de l'oxygène (le plus courant : Cu-a1)


• les cuivres sans oxygène (désoxydé) mais avec phosphore résiduel : Cu-b1
• les cuivres sans oxygène, sans phosphore et hautes puretés : Cu-c1

Les cuivres contenant de l'oxygène

Dans cette catégorie, on distingue les cuivres affinés par procédé électrolytique (Cu-a1) des cuivres
affinés par procédé thermique (Cu-a2, Cu-a3, plus rares et avec plus d'impuretés). Le plus courant est le
Cua1 qui est affiné par procédé électrolytique avec une teneur minimale de cuivre de 99,90%. Ce cuivre
électrolytique correspond à la désignation ISO Cu-ETP (Electrolytic Tough-Pitch) avec une forte
conductivité électrique (100% IACS). On le trouve dans le commerce sous forme de méplats en
longueur de 6 mètres, en barres rondes de 3 à 4 mètres, en barres carrés de 3 à 4 mètres et en tôles
laminées à froid R240.

Les cuivres sans oxygène (désoxydé) mais avec phosphore résiduel

Dans cette catégorie, le cuivre est affiné électrolytiquement ou thermiquement. La désoxydation du


cuivre est obtenue en fonderie par addition de phosphore. On obtient la nuance Cu-b1 titrant à 99,90%
de cuivre qui correspond à la désignation ISO Cu-DHP (Phosphorus Deoxidised High Residual). C'est
une nuance de cuivre utilisée notamment par les tôleries avec une bonne soudabilité, une bonne
aptitude au pliage et une conductivité électrique réduite par rapport à un Cu-a1 en raison de la
présence de phosphore. Sa conductivité électrique est entre 70 et 90% IACS. Il est proposé dans le
commerce à l'état écroui R240 ou recuit R220 en format 2000x1000.

Les cuivres exempts d'oxygène et sans phosphore

Dans cette catégorie, on trouve deux nuances de cuivre haute-pureté avec une teneur minimale de
cuivre de 99,95% : la nuance Cu-c1 qui correspond à la désignation ISO Cu-OF (Oxygen Free) et la
nuance Cu-c2. Les nuances Cu-a1, Cu-c1 et Cu-c2 ont la même résistivité électrique de 1,7

Page 2 sur 8
H7g6.fr - Le site des concepteurs
Article : Cuivre et alliages de cuivre
Version du : 18/07/2022 Consulter la version en ligne

Les cuivres faiblement alliés


On rajoute au cuivre d'autres éléments en faible quantité, en général moins de 2%, souvent pour
améliorer les caractéristiques mécaniques tout en conservant les caractéristiques de conductivité
électrique et thermique et la résistance à la corrosion. Dans cette famille, on retrouve les cuivres au
chrome, les cuivres au zirconium, les cuivres alliés au béryllium, les cuivres avec addition de tellure, les
cupro-nickels...

Les cuivres au chrome et cuivre-chrome-zirconium : CuCr, Elmedur XS, Elmedur X, CuCr1Zr... On


rajoute environ 1% de chrome au cuivre pour plus de dureté, de stabilité aux températures avec une
excellente conductivité électrique. Les applications sont essentiellement électriques. Les cuivres alliés
au chrome ou au zirconium ont des propriétés mécaniques améliorées par durcissement structural
(traitement thermique de mise en solution, suivi d'une trempe et d'un revenu).

Les cuivres au béryllium : Le CW101C (CuBe2) par exemple est un cuivre allié au béryllium pour des
pièces avec les caractéristiques mécaniques les plus élevées des alliages de cuivre et une conductivité
électrique plus importante que le bronze. La conductivité électrique est de 25% IACS. Sa résistance est
de 1300 MPa.
Les cuivres au béryllium sont des alliages de cuivre et de béryllium : le plus répandu d'entre eux est le
CuBe2 avec un pourcentage massique de 1,8 à 2% de béryllium. Il est utilisé dans l’industrie de la
connectique, de l’électrotechnique et de l’horlogerie. Hautement toxique lorsqu’il est inhalé pendant
plusieurs années et à fortes doses, il est donc faiblement dosé et souvent remplacé par d’autres
matériaux.

En savoir plus sur les alliages de cuivre au béryllium...

Le béryllium a pour caractéristiques :


• d'être très léger avec une densité de 1,85 g/cm³. C'est le deuxième métal le plus léger après le lithium.
• d'améliorer très fortement les caractéristiques mécaniques du cuivre.

C'est un minerai rare avec une petite production mondiale de 350 tonnes par an. 92% de la production minière
vient des USA, de l'Utah, de la société Materion.
Les alliages de cuivre-béryllium se caractérisent par :

• une bonne formabilité pour faire des rouleaux de bandes, du fils et des ronds
• de très hautes caractéristiques mécaniques et une relative faible conductivité thermique et électrique
(de 25 à 60% IACS). Après traitement thermique de revenu, le CuBe2 peut atteindre 1300 N/mm²
• une bonne résistance à la corrosion, à l'usure et à l'abrasion
• de bonnes caractéristiques mécaniques de -200° à 150°
• ils sont amagnétiques et anti-étincelants

Le cuivre au béryllium est utilisé dans les équipements mécaniques (25%), l'électronique (20%), dans nos
téléphones et nos ordinateurs (20%), dans l'automobile (15%), dans l'aéronautique et le spatial, le ferroviaire et
le naval. Il est utilisé dans la plasturgie pour réaliser des moules, notamment ceux des bouchons de bouteilles
plastiques. Il est utilisé également dans les agrafes de stylo haut de gamme, les enceintes hi-fi, les lunettes et
l'horlogerie de luxe...
Dans l'aéro, il est dans les systèmes de mesures des vitesses et de pression, dans les trains d'atterrissage, les
connecteurs...
Dans le spatial dans les systèmes de télécommunication, les radars, les fusées, les satellites, dans le robot
Curiosity sur Mars.

Page 3 sur 8
H7g6.fr - Le site des concepteurs
Article : Cuivre et alliages de cuivre
Version du : 18/07/2022 Consulter la version en ligne

Dans l'automobile, il est utilisé dans les portières, les connecteurs...


Dans les téléphones portables dans les batteries, les connecteurs d'antenne et de haut-parleur...

Ce sont des alliages fiables qui servent quand on recherche sécurité et performance. Ils résistent à l'usure et à la
fatigue et peuvent être miniaturisés.
Les propriétés des alliages de cuivre au béryllium peuvent être modifiées par un traitement de surface. C'est
essentiellement l'argenture, le dépôt d'une fine couche d'argent, qui est pratiqué.
La nuance la plus courante est le CuBe2. Sa densité est de 8,26. Sa conductibilité électrique est de 25% IACS.
Grâce à un traitement thermique, sa résistance mécanique peut monter à 1300 MPa

Désignations :
ISO CuBe2 Autres désignations : EN CW 101 C, UNS 17200
Le CuBe 1,9 et le CuBe2 sont le même alliage. La norme donne un titre de béryllium compris entre 1,8 et 2%
Le CuBe2Pb est un alliage de décolletage. Une très faible addition de plomb (0,2%) lui confère une très bonne
usinabilité
CuCo2be: cuivre allié au cobalt et au beryllium

Les cuivres au tellure : Le CuTe est un cuivre au tellure pour le décolletage. Usinage rapide de pièces
avec une bonne conductivité électrique et thermique

Les cupronickels : l’alliage du cuivre et du nickel est utilisé pour ses qualités anti-corrosion et anti-
fouling notamment dans la fabrication des pièces de monnaie avec 25% de nickel, et sous forme de
tubes pour le transport de gaz et la construction d'échangeurs thermiques: CuNi10 et CuNi30.
Le CuNi3Si (CW 112C) est un cupronickel silicium qui a une très forte résistance à la corrosion, une
résistance et une dureté élevées avec une forte conductivité électrique et thermique.
Encore plus allié avec 10% de nickel, il existe le CW 352 H ou CuNi10Fe1Mn également appelé CuNi
90-10.
Avec 30% de nickel, le CW 354 H (CuNi30Mn1Fe ou cupronickel 70-30) pour des applications marines
(sous-marins, porte-avions...) pour sa forte résistance à la corrosion notamment dans les univers salins
et ses propriétés anti-fouling. Il est utilisé également pour des échangeurs thermiques qui utilisent l'eau
de mer.

Les cupro-aluminiums : le CuAl10Fe5Ni5 (UA10N) par exemple est un cupro-aluminium, avec de


hautes propriétés mécaniques, ayant une dureté de 160HB (en comparaison, la dureté du CuSn12 est
de 100HB) utilisé lorsque l’on recherche une excellente résistance à la corrosion.

Les laitons
Les laitons sont des alliages de cuivre et de zinc aux proportions variables avec parfois des additions
d’autres éléments comme le plomb. La teneur en zinc varie de 15 à 40%. Sa densité est de 8,47. Le laiton
est facilement usinable mais relativement fragile. Il est très malléable (A% jusqu’à 50%).

Il est utilisé notamment dans le domaine du décolletage (fabrication de petites pièces tournées en très
grandes séries) et dans le domaine du matriçage à chaud.
60% des barres laiton sont utilisées dans le domaine de la robinetterie industrielle (raccords, valves,
vannes…), le reste dans le domaine électrique, automobile, électronique, serrurerie, décoration
(bijouterie, accessoires maroquinerie, quincaillerie...).

Page 4 sur 8
H7g6.fr - Le site des concepteurs
Article : Cuivre et alliages de cuivre
Version du : 18/07/2022 Consulter la version en ligne

L’alliage de décolletage le plus courant est le CuZn40Pb3. L’alliage de matriçage le plus répandu, avec
une température de matriçage de 750°, est le CuZn39Pb3 avec environ 58% de cuivre, 3% de plomb et
le reste de zinc. Le laiton matricé offre de meilleures propriétés mécaniques que la fonderie. Le
matriçage en creux permet la réalisation de formes complexes sans la contrainte de l’assemblage et
avec une étanchéité parfaite pour le transport de fluides.
Notons également l’existence de laitons hautes résistance (HR) comme le CuZn23Al4 (UZ23A4) et le
CuZn19Al6 (UZ19A6) avec une forte résistance à l’usure par frottement.

Restriction du plomb
Par le règlement n°836/2012 de la Commission Européenne du 18 septembre 2012, la teneur en plomb est
limitée à 0.05% dans toutes les parties des articles de bijouterie et d'horlogerie. Ces restrictions mises en place
dans le cadre de REACH sont entrées en vigueur en octobre 2012 avec une application en octobre 2013. Si l'on
trouve encore du laiton 2ème titre CuZn39Pb2 chez les stockistes-revendeurs, les nuances de laiton sans
plomb se sont développées.

Les bronzes
Les bronzes sont des alliages de cuivre et d’étain. On distingue les alliages de corroyage, avec un
pourcentage d’étain souvent inférieur à 13%, des alliages de fonderie avec 20 à 25% d’étain pour la
fabrication de cloches par exemple.

Les caractéristiques principales du bronze sont sa bonne résistance à l’usure par frottement à vitesses
et charges importantes, son usinabilité et sa bonne conductivité thermique et électrique. Certains
alliages de bronze ont une excellente résistance à la corrosion, notamment à l’eau de mer. Sa densité est
fonction des alliages mais elle est en moyenne de 8,8.

Le bronze est utilisé dans de nombreuses industries pour la réalisation de coussinets d’arbres (bagues
cylindriques), d’engrenages, d’écrous, de glissières à guidage, de coulisseaux, de guides de soupapes...
Parmi les nuances, on trouve fréquemment :
• CuSn7 et CuSn12 : le chiffre indique le pourcentage d’étain. Le reste est composé
essentiellement de cuivre. Plus le pourcentage d’étain augmente, plus la dureté augmente. Le
CuSn12 est utilisée pour sa très grande résistance à l’usure aux frottements à grandes vitesses et
son usinabilité.
• CuSn9P-CuSn8 (UE9P) : ce bronze est un alliage de qualité alimentaire. On l’utilise aussi pour
des guides de soupapes dans les moteurs.
• CuSn10Pb10 (U-Pb10E10) : cet alliage est un bronze avec du plomb utilisé en cas de risque de
rupture de lubrification, lorsque le graissage est insuffisant, en cas de chocs ou d’inversion de
rotation et dans les milieux plus hostiles, plus abrasifs... Cet alliage est un bronze "gras" semi-
autolubrifiant.

Notons également les bronzes frittés autolubrifiants (Metafram® BP25) pour bagues et coussinets
avec ou sans collerette. Ces bronzes sont imprégnés d’huile, ce qui constitue une réserve de lubrifiant.
Quand le coussinet s’échauffe, l’huile se dilate et une partie s’échappe des pores pour venir assurer le
graissage. À l’arrêt, l’huile rentre dans le métal par action de capillarité.

Page 5 sur 8
H7g6.fr - Le site des concepteurs
Article : Cuivre et alliages de cuivre
Version du : 18/07/2022 Consulter la version en ligne

Les normes définissant le cuivre et ses alliages


Pas évident de s'y retrouver dans la désignation des cuivres car des désignations nationales (AFNOR
pour la France) sont encore utilisées par habitude alors que l'Europe représentée par le CEN (Comité
européen de normalisation) a cherché à simplifier les normes pour faciliter le commerce européen.

Le système européen
C'est la norme DIN (Deutsches Institut fur Normung) EN 1412 de mai 1996 qui définit le système
européen de désignation numérique du cuivre et des alliages de cuivre. La désignation comporte 6
caractères (CW 004 A, CW 101 C...).
Prenons l'exemple du CW 004 A plus connu également avec la désignation de la norme française Cu-a1.
C'est le cuivre le plus utilisé.

La première lettre désigne le cuivre C, le W signifie corroyé (wrought en anglais), les chiffres de 000 à
999 qui suivent sont attribués de manière arbitraire. La dernière lettre, le sixième caractère, caractérise
le type d'alliage :

• A ou B : cuivre
• C ou D : cuivre faiblement alliés
• E ou F : alliages de cuivre divers
• G : cuivre-aluminium
• H : cuivre-nickel
• J : cuivre-nickel-zinc
• K : cuivre-étain
• L ou M : cuivre-zinc binaires
• N ou P : cuivre-zinc-plomb
• R ou S : cuivre-zinc complexes

Ainsi, dans notre exemple, la lettre A signifie cuivre.

Autres exemples:

• CW 307 G correspond à un cupro aluminium CuAl10Ni5Fe4. La lettre G signifie cuivre-


aluminium
• CW 614 N correspond au laiton CuZn39Pb3 (les barres de décolletage). La lettre N signifie
cuivre-zinc-plomb
• CW 507 L correspond aux tôles de laiton sans plomb CuZn36, les laitons binaires cuivre-zinc
(lettre L)
• CW 101 C = CuBe2= cuivre au béryllium. La lettre C signifie faiblement allié.

La norme européenne NF EN 12167 d'août 2011 (Profilés et barres pour usages généraux) définit la
composition, les caractéristiques et les tolérances dimensionnelles du cuivre et des alliages de cuivre. Le
CEN (comité européen de normalisation composé d'un président, d'une secrétaire et d'une trentaine de
membres) révise régulièrement ces normes en supprimant certaines nuances ou en rajoutant de
nouveaux matériaux en raison des exigences du marché (interdiction du plomb par exemple).
L'Europe a défini de manière encore plus précise le cuivre et alliages de cuivre en proposant des normes
pour :

• Les barres pour usages généraux (EN 12163)


Page 6 sur 8
H7g6.fr - Le site des concepteurs
Article : Cuivre et alliages de cuivre
Version du : 18/07/2022 Consulter la version en ligne

• Les barres de décolletage (EN 12164)


• Les barres corroyées et brutes pour matriçage (EN 12165)
• Les plaques, tôles, bandes et disques pour usages généraux (EN 1652)...
• La désignation des états métallurgiques EN 1173

Ainsi les normes sont très nombreuses et aident à s'y retrouver en harmonisant les productions
nationales pour faciliter les échanges entre les pays européens.

L'ancien système français


Dans la désignation du système européen du cuivre et de ses alliages, nous n'avons pas la composition
chimique des alliages. Aussi, dans la pratique quotidienne sur notre territoire, nous sommes encore
nombreux à utiliser l'ancien système français défini par la norme NF A51-050-Classification des
Cuivres qui a l'avantage de donner la composition des alliages.
La désignation commence par le symbole chimique du cuivre Cu suivi à la fois :

• de lettres qui indique selon une norme ISO le mode d'élaboration (exemple : Cu-ETP : cuivre
affiné électrolytiquement désigné aussi par Cu-a1).
• de lettres et de chiffres qui indiquent les éléments d'alliage et leurs teneurs.

Exemples :
CuZn39Pb3 laiton composé de 39% de zinc, 3% de plomb et le reste de cuivre
CuSn10Pb10 bronze composé de 10% d'étain, 10% de plomb et le reste de cuivre
CuAl10Ni5Fe4 cupro-aluminium composé de cuivre, d'aluminium, de nickel et de fer

Etats métallurgiques ou états de livraison


Le cuivre est très malléable et on peut facilement le déformer lorsqu'il est à l'état recuit (symbolisé par
la lettre O). L'état recuit donne au cuivre une résistance mécanique minimale de 200 MPa.
Pour durcir le cuivre recuit, on le déforme à froid : on dit qu'il s'écrouit. Il existe différents degrés
d'écrouissage symbolisés par la lettre H suivie de chiffres qui indiquent sa résistance mécanique. Ainsi,
le degré d'écrouissage modifie les caractéristiques mécaniques (résistance mécanique, capacité à se
déformer et dureté Vickers HV). Les caractéristiques mécaniques des cuivres dépendent non pas de
l'alliage ou de sa forme (rond, plaque, tube, méplat) mais surtout du taux d'écrouissage (recuit, 4/4 dur,
½ dur...).

L'état complètement recuit est H14 avec une résistance mécanique minimale de 300 MPa (R300). Il
existe des états intermédiaires notamment H12 avec une résistance mécanique comprise entre 260
MPa et 320 MPa.
H12 est aussi appelé demi dur (½ dur)
H14 est aussi appelé quart de dur (4/4 dur)

Aussi, quand on achète du cuivre, il est important de se faire préciser, selon l'utilisation que l'on en a,
son état métallurgique. Les méplats en cuivre peuvent être avec des angles vifs ou rayonnés.
C'est la norme NF EN 1173 qui définit les états métallurgiques. La désignation de l'état métallurgique
comporte une lettre suivie de 3 chiffres. La première lettre désigne :

• A : allongement
• B : limite de flexion élastique
Page 7 sur 8
H7g6.fr - Le site des concepteurs
Article : Cuivre et alliages de cuivre
Version du : 18/07/2022 Consulter la version en ligne

• D : brut d'étirage, sans spécification de caractéristiques mécaniques


• G : grosseur de grain
• H : dureté (Brinell ou Vickers)
• M : brut de fabrication, sans spécification de caractéristique mécanique
• R : résistance à la traction
• Y : limite conventionnelle d'élasticité

Exemples :
Résistance à la traction 300 MPa : R300
Dureté Vickers 105 HV : H105

Article rédigé par Frédéric Crespel, spécialiste des métaux et fondateur de aciersspeciaux.fr

Page 8 sur 8

Vous aimerez peut-être aussi