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Pierres precieuses

Diamant
Catégorie I : Éléments natifs1

Cristal de diamant jaune en forme d'octaèdre.

Général

Numéro CAS
7782-40-3

[+]
Classe de Strunz

1.CB.10a

[+]
Classe de Dana

01.03.06.01
Formule chimique
C

Identification

Masse formulaire2
12,0107 ± 0,0008 uma
C 100 %,

Typiquement jaune, brun ou gris à


Couleur
incolore. Plus rarement, bleu, vert,
noir, translucide, blanc, rose, violet,
orange ou rouge
Classe cristalline et groupe
Hexakisoctaédrique m3m
d'espace
Fd3m (n° 227)
Système cristallin
Cubique
Réseau de Bravais
Cubique à faces centrées (diamant)
Clivage
111 (parfait dans quatre directions)
Cassure
Conchoïdale
Habitus
Octaédrique
Échelle de Mohs
10
Trait
Incolore
Éclat
Adamantin

Propriétés optiques

Indice de réfraction
2,407 à 2,451, selon la longueur d'onde
de la lumière
Pléochroïsme
Non
Biréfringence
Non
Dispersion
2 vz ~ 0,044

Pour les diamants jaune pâle, la


raie 415,5 nm est typique. Les
Spectre d'absorption
diamants irradiés ou chauffés montrent
souvent une raie vers 594 nm lorsqu'ils
sont refroidis à basse température.
Transparence
Transparent

Propriétés chimiques

Densité
3,517
Température de fusion
3546,85 °C

Solubilité
Insoluble dans l'eau, les acides et les
bases

Comportement chimique
Se transforme en graphite dans une
flamme

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

modifier 

Le diamant (\dja.mã\) est l'allotrope de haute pression du carbone, métastable à


basses température et pression. Moins stable que le graphite et la lonsdaléite qui
sont les deux autres formes de cristallisation du carbone, sa renommée en tant
que minéral lui vient de ses propriétés physiques et des fortes liaisons
covalentes entre ses atomes arrangés selon un système cristallin cubique. En
particulier, le diamant est le matériau naturel le plus dur (avec l'indice maximal (10)
sur l'échelle de Mohs) et il possède une très forte conductivité thermique. Ses
propriétés font que le diamant trouve de nombreuses applications dans l'industrie
comme outils de coupe et d'usinage, dans les sciences comme bistouris
ou enclumes à diamant et dans la joaillerie pour ses propriétés optiques.
La majorité des diamants naturels se sont formés dans des conditions de très hautes
températures et pressions à des profondeurs de 140 à 190 kilomètres dans
le manteau terrestre. Leur croissance nécessite de 1 à 3,3 milliards d'années (entre
25 et 75 % de l'âge de la Terre). Les diamants sont remontés à la surface par le
magma d'éruptions volcaniques profondes qui refroidit pour former une roche
volcanique contenant les diamants, les kimberlites et les lamproïtes.
Le mot provient du grec ancien ἀδάμας – adámas « indomptable ».

Sommaire

 1Étymologie et histoire
o 1.1Étymologie
o 1.2Histoire
 1.2.1Antiquité
 1.2.2Moyen Âge et Renaissance
 1.2.3Époques moderne et contemporaine
 2Propriétés
o 2.1Structure cristalline
o 2.2Dureté
o 2.3Conductivité électrique
o 2.4Conductivité thermique
o 2.5Stabilité chimique
o 2.6Propriétés optiques
o 2.7Identification
 3Géologie
o 3.1Formation dans le manteau terrestre
o 3.2Kimberlites et transport volcanique
o 3.3Roches sédimentaires porteuses de diamants
o 3.4Diamants d'origine extraterrestre
 4Industrie
o 4.1Gisements et production
 4.1.1Pays producteurs
 4.1.2Exploitation minière
o 4.2Diamants de joaillerie
 4.2.1Les 4C du diamant
 4.2.1.1Taille (Cut)
 4.2.1.2Couleur (Color)
 4.2.1.3Pureté (Clarity)
 4.2.1.4Poids (Carat)
 4.2.2Laboratoires et certification
 4.2.3Types de diamant
 4.2.4Diamants célèbres
 4.2.4.1Dans la fiction
 4.2.5Enchères remarquables
 4.2.6Diamants de conflits
o 4.3Diamants industriels
 5Synthèses, imitations et améliorations
o 5.1Diamants de synthèse
o 5.2Diamants d'imitation
o 5.3Améliorations des diamants
 6Symbolique et dénominations abusives
o 6.1Symbolique
o 6.2Dénominations abusives
 7Notes et références
 8Bibliographie
 9Voir aussi
o 9.1Articles connexes
o 9.2Liens externes

Étymologie et histoire[modifier | modifier le code]


Étymologie[modifier | modifier le code]
Le terme diamant provient du bas latin diamas, -antis, probablement issu par
métathèse de *adimas, -antis (« aimant », terme désignant à l'origine le métal le plus
dur puis toute matière très dure, comme la magnétite qui agit comme un aimant)
sous l'influence des mots grecs commençant par dia-, lui-même dérivé du grec
ancien Ἀδάμας (adamas : « indomptable », de adamastos3 : inflexible, inébranlable4,
qui a donné l'adjectif adamantin, l'ancien nom du diamant adamant et également la
désignation adamantane, hydrocarbure tricyclique de formule C10H16)5.
Le terme qualifie initialement un état d'âme indomptable avant de désigner les
métaux les plus durs avec lequel sont forgés les armes et les instruments des dieux
(les seuls à posséder le secret de leur préparation) : le casque d'Héraclès de
la Théogonie d'Hésiode6, la faucille de Cronos, la charrue d'Æétès ou les chaînes
de Prométhée (Eschyle)7. L'adamant est mentionné dans l'Épinomis8.
L'appellation « adamas » pour « diamant », se précise cependant dans le traité Sur
les pierres9 du philosophe grec Théophraste7 ; elle est reprise dans l'œuvre Histoire
naturelle du romain Pline l'Ancien10, les deux auteurs réservant au mot diamant la
pierre actuellement connue sous ce nom.
Du terme adamas dérivent les dénominations occidentales (français diamant,
anglais diamond, espagnol et italien diamante), sanskrits et arabes (almas), russe
(алмаз)11.
Histoire[modifier | modifier le code]
Couronne de la princesse Blanche (en), fabriquée vers 1370. Les diamants n'ont pas subi de taille en
facettes12.

Diadème de l'impératrice Joséphine de Beauharnais (vers 1804).

Collier de diamants Napoléon, Smithsonian Institution, Washington D.C.

Diadème de la duchesse d'Angoulême (or, argent doré, 40 émeraudes et 1031 diamants) réalisé à Paris en
1819-1820 pour compléter une parure d'émeraude créée par Paul-Nicolas Menière en 1814.

La légende raconte que le diamant est exploité depuis 6 000 ans en Inde (cas
du Koh-i Nor)13. Historiquement, les premiers diamants sont extraits il y a 3 000 ans
en Inde14 où ils sont trouvés uniquement dans les gisements alluvionnaires (rives des
cours d'eau)15 tels le Pennar, le Godâvarî, le Mahânadî ou le Krishnâ dans la région
mythique de Golconde, principal centre de commerce du diamant pendant des
siècles16. Il est représenté comme le « fruit des étoiles » ou provenant de sources
sacrées, aussi orne-t-il les objets religieux17. Des textes bouddhistes révèlent tout son
symbolisme : Sūtra du Diamant (pour qui le diamant est, comme la vérité, éternel),
textes du Vajrayana. Il est aussi un objet de culte hindou, représentant
symboliquement les vajras, et fait partie du mysticisme du jaïnisme et
du lamaïsme tibétain18. Les Dravidiens pensent que les diamants poussent dans le
sol comme des légumes, c'est pourquoi ils utilisent le caroubier dont les fèves
servent d'étalon de masse pour peser les diamants, pratique à l'origine du carat19.
Le diamant est à l'origine un élément de parure comme d'autres (la taille du
diamant (en) en facettes qui lui donne sa brillance caractéristique n'apparaît pas
avant le milieu du XIV  siècle20, probablement par crainte que cette technique ne lui
e
fasse perdre de ses pouvoirs21), aussi est-il surtout utilisé
comme amulette et talisman à cause de ses pouvoirs magiques et pour sa grande
dureté dans la taille d'outils en fer ou la perforation de gemmes (jades, saphirs),
comme en Chine, au Yémen vers -400 où ont été trouvées des perles percées par
des diamants et au Kalimantan, partie indonésienne de Bornéo où le diamant est
découvert vers 60022.
Antiquité[modifier | modifier le code]
En Égypte, Grèce et Rome antique, il est considéré comme indestructible
chimiquement et représente les « larmes de Dieu ». Il est porté comme amulette à
laquelle on attribue la vertu d'être un anti-poison, la poudre de diamant est utilisée
en glyptique. Sa rareté lui donne de plus en plus de valeur et il gagne son statut
de pierre précieuse17. Ses formes naturelles, sa dureté et sa transparence obtenue
par un polissage partiel le rendent suffisamment attrayant pour qu'il soit monté en
bijou pour la première fois vers le II  siècle, la mythologie gréco-romaine l'associant à
e

l’amour éternel : les flèches de Cupidon auraient en effet été surmontées de pointes


de diamant23.
Moyen Âge et Renaissance[modifier | modifier le code]
Au début du Moyen Âge, son commerce devient limité : l'expansion de l'Islam a pour
effet que les marchands arabes contrôlent les routes caravanières vers l'Inde et
l'Église chrétienne condamne l'usage des diamants comme amulette païenne. Le
commerce du diamant se redéveloppe à partir des Grandes découvertes qui voient
l'ouverture de la route des Indes par les Européens, les républiques
maritimes prenant progressivement le monopole des épices et la République de
Venise devenant le centre de commerce du diamant en Occident24.
Au Moyen Âge et à la Renaissance, il est porté au sommet des couronnes ou en
pendentif, orne les regalia et symbolise le « troisième œil » des mahârâjas. Les rois
européens se le procurent pour sa rareté mais aussi pour son pouvoir d'anti-
poison, panacée ultime25. En 1270, Louis IX institue des lois somptuaires réservant le
diamant au seul souverain26. Jusqu'en 1477, date à laquelle l'archiduc
d'Autriche, Maximilien Ier de Habsbourg offre comme bague de fiançailles un diamant
à Marie de Bourgogne, le diamant est porté uniquement27 par des souverains
hommes28. François Ier constitue les diamants de la Couronne en important des diamants
d'Inde comme le Régent, puis d'autres ont été ajoutés par ses successeurs comme
le Sancy et le diamant bleu de la Couronne.
En 1534, le pape Clément VII meurt en avalant un médicament à base de poudre de
diamant. Dès lors le diamant paré de vertus curatives est utilisé comme poison
(poudre de diamant utilisée dans des bagues à poison)29. Un diamant imparfait
(brillant moins) est supposé porter malheur (ainsi le Bleu de France acheté par Jean-
Baptiste Tavernier en 1668 pour le compte de Louis XIV n'est que de 220 000 livres,
prix très inférieur aux gros diamants incolores). En fait, il s'agit le plus souvent pour
les propriétaires de mine de créer une légende de malédiction pour dissuader les
voleurs de vouloir les dérober ou pour les joaillers de créer toute une mythologie qui
augmente la cote de vente du joyau30.
Époques moderne et contemporaine[modifier | modifier le code]
Les gisements indiens s'épuisant, la découverte et exploration de l'Amérique ouvre
de nouveaux horizons, ce qui entraîne la découverte de gisements au Brésil à partir
de 1725 : jusqu'à cette date de leur découverte à Tejuco, l'Inde et
l'Indonésie détiennent les seuls gisements exploités, la découverte brésilienne
provoquant une véritable « ruée vers le diamant »31. Ces diamants brésiliens font
chuter le prix du joyau de deux tiers aux trois quarts selon le type de pierre brute :
jusqu'alors monté en pièce unique sur des chatons métalliques, il devient désormais
une pièce de parure cousue à même le vêtement et portée au milieu
du XVIII  siècle surtout par les reines ou les aristocrates puis au XIX  siècle également
e e

par la haute bourgeoisie32.


En 1772, Antoine Lavoisier utilise une lentille pour focaliser les rayons solaires sur un
diamant dans une atmosphère riche en oxygène. Le produit de la combustion est du
dioxyde de carbone, Lavoisier montrant la nature carbonée du diamant. En
1797, Smithson Tennant répète l'expérience sur le charbon : la combustion du
diamant produisant le même volume de dioxyde de carbone qu'une masse
équivalente de charbon, il montre que le diamant est du carbone pur33.
En 1866, à Hopetown, à 120 kilomètres au sud de Kimberley (Afrique du Sud),
le diamant Eureka (en) (baptisé ainsi à l'Exposition universelle de Paris la même
année) est découvert par un jeune garçon, Erasmus Jacobs, dans une kimberlite34.
La mise au jour dans cette région de nombreuses mines diamantifères donne
naissance en 1888 à la De Beers, plus grande entreprise diamantaire du monde.
Alors que la découverte de la composition du diamant au XVIII  siècle marque le début
e

de l'épopée de sa synthèse, il faut attendre le milieu du XX  siècle pour que


e

des chimistes réussissent à le fabriquer. Dès lors, le diamant est devenu un matériau


industriel dont la production annuelle atteint aujourd'hui 570 millions de carats, soit
114 tonnes (chiffres 2007)35.
En 1932, Gabrielle Chanel lance la collection « Bijoux de diamants » dans laquelle
elle supprime la parure, les diamants étant montés sur platine. Elle est la première à
désacraliser le diamant en imaginant des bijoux fantaisie (bijoux faux mélangés avec
les vrais)32.
Le 2 octobre 1979 est découverte la mine de diamant d'Argyle en Australie-
Occidentale qui est à ce jour la plus importante mine de diamants au monde en
volume36.
En septembre 2012, la Russie rend publique l'existence d'un gisement de diamants
sans équivalent, tenu secret durant 40 ans. Situé à Popigaï, il a été découvert au
début des années 1970 dans une zone inhabitée de la Sibérie orientale, à 400 km de
Khantiga et à 2 000 km au nord de Krasnoïarsk, le chef-lieu de la région. Il serait 110
fois supérieur aux réserves mondiales de diamants.
L'intérieur de l'exoplanète 55 Cancri e pourrait être constituée, pour au moins un tiers
de sa masse, par du diamant37,38.

Propriétés[modifier | modifier le code]
Le diamant est une forme métastable du carbone dans les conditions de température
et de pression normales. La masse molaire du diamant est de 12,02 g mol−1,
sa masse volumique mesurée est de 3 520 kg/m3.
Au-dessus d'une température de 1 700 °C dans une atmosphère neutre sans
oxygène le diamant se transforme en graphite. Dans l'air sa transformation débute à
environ 700 °C. Son point d'ignition est situé entre 720 et 800 °C dans l'oxygène et
entre 850 et 1 000 °C dans l'air39.
Dans l'édifice cristallin du diamant, les liaisons entre atomes de carbone résultent de
la mise en commun des électrons de la couche périphérique afin de former des
couches saturées. Chaque atome de carbone est ainsi associé de façon tétraédrique
à ses quatre voisins les plus proches (hybridation sp3 du carbone), et complète ainsi
sa couche extérieure. Ces liaisons covalentes, fortes et donc difficiles à casser,
couvrent tout le cristal, d'où sa très grande dureté.
À des pressions de l'ordre de 0,6–1,1 TPa (6–11 Mbar), le carbone liquide est,
comme l'eau, plus dense que la forme solide. Les hautes pressions nécessaires à la
liquéfaction du diamant pourraient être réunies sur Uranus et Neptune40.
L'onde sonore la plus rapide, qui se propage à environ 18 km/s, a été mesurée dans
le diamant41.
Structure cristalline[modifier | modifier le code]

Structure cristalline du diamant. Chaque côté mesure 0,36 nm.


 

Structures respectives du diamant et du graphite.


 

Maille d'un cristal de diamant.


 

Projection stéréographique de la figure de pôles de la structure cristalline du diamant selon l'axe [111],


démontrant sa symétrie au long de la diagonale d'espace du cube élémentaire.
Dans son état naturel, le diamant possède une structure dérivée de la
structure cubique à faces centrées (cfc), appelée structure type diamant où en plus
des atomes aux sommets du cube et au centre de chaque face, quatre des huit sites
tétraédriques définis par une telle structure sont occupés, ce qui donne finalement
huit atomes par maille (contre 4 pour une structure cfc classique), et fait que chaque
atome de carbone a quatre voisins.
Cette structure est notée A4 en notation  Strukturbericht. Son groupe
d'espace est Fd3m (no 227 dans les tables internationales), son symbole de
Pearson est . Son paramètre de maille est a = 0,3566 nm. Le volume d'une maille est
de 0,04537 nm3, la densité théorique est de 3,517.
Il est possible de créer en laboratoire des diamants à structure cristalline
hexagonale plus rigides que les diamants cubiques naturels.42
Dureté[modifier | modifier le code]

Un diamant pyramidal incrusté dans un testeur de dureté Vickers.

Le diamant est le matériau naturel le plus dur à la fois sur l'échelle de Vickers et
de Mohs.
La dureté du diamant dépend de sa pureté, de la perfection et de l'orientation de
sa structure cristalline. La dureté est la plus haute pour les cristaux purs et parfaits
orientés dans la direction <111>, soit le long de la plus longue diagonale de la
construction cubique du diamant en question43. S'il est possible de rayer certains
diamants avec d'autres matériaux tels que le nitrure de bore, les diamants les plus
durs ne peuvent être rayés que par d'autres diamants ou par des nanobaguettes de
diamants agrégées.
La dureté du diamant contribue à son succès en tant que pierre précieuse.
Contrairement à de nombreuses pierres fines ou précieuses, sa résistance aux
rayures fait qu'il peut facilement être porté au quotidien en maintenant la qualité de
son poli, expliquant peut-être sa popularité de gemme préférée pour les bagues de
fiançailles ou les alliances de mariage généralement portées tous les jours.
Les diamants naturellement les plus durs proviennent principalement des
exploitations de Copeton et Bingara dans la Nouvelle-Galles du Sud en Australie.
Ces diamants sont généralement de petite taille, avec une structure moléculaire
octaédrique parfaite à semi-parfaite, et sont utilisés pour polir d'autres diamants. Leur
dureté est liée à la forme de croissance du cristal en une étape, alors que la plupart
des diamants ont plusieurs étapes de croissance, ce qui produit les inclusions et les
défauts affectant leur dureté.
La dureté est associée à une autre propriété mécanique, la ténacité, qui correspond
à la capacité d'un matériau à résister à un choc. La ténacité d'un diamant naturel a
été mesurée à 7,5−10 MPa m½44. Cette valeur est bonne en comparaison à d'autres
matériaux céramiques mais faible comparée aux matériaux utilisés en ingénierie dont
les alliages atteignent des ténacités supérieures à 100 MPa m½.
Conductivité électrique[modifier | modifier le code]
La conductivité électrique est basse, car les électrons ne se regroupent pas comme
dans un métal : ils restent liés aux atomes et ne peuvent pas, par exemple sous
l'action d'un champ électrique extérieur, former un nuage électronique qui
transporterait le courant de façon continue. En d'autres termes, le diamant est un très
bon isolant. Néanmoins, il fait l'objet d'études en tant que semi-conducteur à large
bande pour l'électronique de puissance.
Les diamants bleus (en) de type II-B sont semi-conducteurs en raison de la
présence d'atomes de bore45.
Conductivité thermique[modifier | modifier le code]
La conductivité thermique du diamant est exceptionnelle, ce qui explique pourquoi il
paraît si froid au toucher. Dans un cristal isolant électrique comme le diamant, la
conductivité thermique est assurée par les vibrations cohérentes des atomes de la
structure. Des valeurs de 2 500 W/(m·K) ont été mesurées, que l'on peut comparer
aux 401 W/(m·K) du cuivre et aux 429 W/(m·K) de l'argent. Cette propriété en fait un
candidat comme substrat pour le refroidissement des semi-conducteurs.
Le coefficient de dilatation du diamant, lié aux propriétés des vibrations de la
structure de ce matériau, est très faible. Pour le diamant pur, l'accroissement relatif
de longueur par degré est d'environ un millionième à température ambiante, que l'on
peut comparer aux 1,2 millionièmes de l'Invar, alliage constitué de 64 % de fer et de
36 % de nickel, qui est réputé pour sa très faible dilatation. Le fer est très loin
derrière, avec 11,7 millionièmes.
Contrairement à la plupart des isolants électriques, le diamant pur est un
bon conducteur de chaleur du fait des fortes liaisons covalentes constituant le cristal.
La conductivité thermique du diamant pur est la plus élevée connue, derrière celle du
graphène, pour un solide à température ambiante. A très basse température, comme
pour tous les isolants, sa conductivité électrique est très faible contrairement aux
métaux dont la conductivité thermique, comme la conductivité électrique, augmentent
lorsque leur température baisse. La conductivité des diamants naturels est réduite de
1,1 % par le carbone 13 naturellement présent, qui déshomogénéise la structure46.
Stabilité chimique[modifier | modifier le code]
Le diamant est une des formes allotropiques du carbone solide. Il est métastable,
c'est-à-dire en équilibre thermodynamique avec les autres formes allotropiques :
assez pour exister en l'état dans les conditions normales mais pas assez pour le
demeurer. En effet, le diamant se transforme spontanément en graphite, la réaction
étant favorisée thermodynamiquement par l'énergie de formation très basse du
graphite, la forme la plus stable de toutes les formes du carbone. Une modification
des paramètres (T, P) peut favoriser la transformation en question et son inverse (fait
utilisé pour la conception des diamants de synthèse). Toutefois, la transformation du
diamant en graphite est un processus cinétiquement lent, trop lent d'ailleurs pour qu'il
puisse être observé, d'où sa stabilité apparente. Par conséquent et contrairement à
la réclame, le diamant n'est pas éternel.
Le diamant est naturellement lipophile et hydrophobe et ne réagit normalement pas
avec les acides et les alcalins. Il est soluble dans la soude fondue et surtout dans
le nitrate de potassium, plongé dans ces substances, le diamant se dissout et il est
complètement détruit.
Enfin, il est sensible à l'oxydation et peut réagir avec certains métaux ou alliages
métalliques.
Ces défauts ont conduit l'industrie à créer des matériaux d'une dureté comparable,
mais plus stables, moins réactifs chimiquement, comme le nitrure de bore cubique.
Propriétés optiques[modifier | modifier le code]
Le diamant est transparent, translucide ou opaque.
Son indice de réfraction est particulièrement élevé et varie en fonction de la longueur
d'onde : ce sont ces propriétés, associées avec une taille particulière des
facettes47 qui lui donnent son éclat caractéristique, dit « adamantin ». Cet indice est
de :

 2,407 pour la lumière rouge (687 nm),


 2,417 pour la lumière jaune (589 nm),
 2,426 pour la lumière verte (527 nm) et
 2,451 pour la lumière violette (431 nm).
Les diamants synthétiques sont en général fluorescents, vert, jaune, mauve ou
rouge, en raison des impuretés présentes (azote, bore, nickel) ou après irradiation,
au contraire de la plupart des diamants naturels.
Identification[modifier | modifier le code]
La conductivité thermique naturelle du diamant est utilisée par les bijoutiers et autres
gemmologues pour différencier un vrai diamant d’une imitation. Ce test repose sur
une paire de thermistances alimentées par batterie, montée sur une pointe cuivre.
L’une fonctionne comme un dispositif de chauffage pendant que l’autre mesure la
température de la pointe de cuivre. Si la pierre testée est un diamant, elle conduira
l'énergie thermique de la pointe assez rapidement pour produire une chute de
température mesurable. Le test prend 2 à 3 secondes48.

Géologie[modifier | modifier le code]
Les diamants naturels sont souvent composés de carbone qui se trouvait dans le
manteau depuis la formation de la Terre mais certains sont constitués de carbone
provenant d'organismes comme des algues. C'est ce que révèle la
composition isotopique du carbone49. Ce carbone organique a été enfoui jusque dans
le manteau terrestre par le mouvement des plaques tectoniques, dans les zones
de subduction.
Les diamants formés dans le manteau contiennent parfois des inclusions
microscopiques d'olivine, minéral typique de la roche composant principalement le
manteau : la péridotite. À l'inverse, les diamants formés lors de subductions, dans
des roches éclogitiques, sont parfois porteurs d'inclusions de grenat ou
d'omphacite par exemple, qui sont les minéraux typiques de ces roches-ci.
Formation dans le manteau terrestre[modifier | modifier le code]

Schéma géologique (3 km de profondeur), racine, enclaves, diatrème. Le cratère est bordé par un anneau
de tufs et d'éjectas.

On sait que le diamant ne peut se former que dans l'environnement chimique


particulier d'un bain silicaté à sulfures et sous des pressions et températures
élevées ; ces conditions sont rencontrées à de grandes profondeurs, au moins 150 à
400 km dans la partie supérieure du manteau terrestre. Les diamants sont constitués
de carbone. Ils se forment lorsque ce dernier se trouve dans des conditions de
température et de pression extrêmes, entre 1 100 °C et 1 400 °C pour la
température, et pour la pression, entre 4,5 et 6 GPa (selon des expériences de
synthèse en laboratoire dans les années 1970), ce qui correspond à des profondeurs
d'environ 150 à 1 000 km dans le manteau terrestre. L'analyse d'inclusions minérales
et gazeuses (impuretés comme l'azote, le soufre ou des métaux colorant) permet
d'être plus précis. La majorité des diamants cristallise entre 150 et 200 km de
profondeur.
La plupart des diamants sont extraits de la kimberlite présente dans les bordures
des cratons, les régions les plus anciennes de la croûte continentale (au moins 1,5
milliard d'années)50. Les kimberlites sont rares et insignifiantes en termes de volume
(5 000 km3) ; les lamproïtes sont encore plus rares.
Dans les parties les plus internes des chaînes de collision (voir tectonique des
plaques) comme les Alpes, l'Himalaya ou la chaîne varisque, on trouve des roches
continentales contenant des microdiamants51. Ces diamants se forment au cours
du métamorphisme dit d'ultrahaute pression en contexte subduction-collision :
températures modérées de l'ordre de 800 à 900 °C et pressions de l'ordre de 4 GPa.
La nature minéralogique des inclusions, leur contenu en éléments-trace et la
composition isotopique (carbone et azote) des diamants eux-mêmes sont de
précieux indices pour comprendre la genèse de ce minéral. Tout porte à croire que la
croissance des diamants dans le manteau lithosphérique ne résulte pas d'une
transformation directe à partir du graphite mais impliquerait plutôt l'entremise d'un
fluide COH (fluide aqueux contenant du carbone dans une forme moléculaire non
spécifiée : CH4, CO, CO2) ou d'un magma carbonaté (un panache venant percuter
une racine continentale riche en carbonatite). Le mode de cristallisation des
diamants issus du manteau inférieur est bien moins contraint. Les caractéristiques en
éléments en traces des inclusions de pérovskites calciques dans ces diamants
suggèrent à certains auteurs une croissance associée à la présence de croûte
océanique, dans une zone du manteau où elle pourrait effectivement s'accumuler52.
Les diamants formés sont de tailles micrométriques et ne peuvent donc pas être
concernés par l'exploitation minière. Cependant, ils offrent des objets uniques pour
l'étude du comportement d'un système rocheux en profondeur.
Deux grandes catégories de diamants sont distinguées selon la nature de leur
cortège d'inclusions, caractéristiques de l'environnement de cristallisation. Dans la
plupart des cas, ces inclusions représentent une minéralogie de péridotite. Une
seconde catégorie d'inclusions est caractéristique d'association éclogitiques.
Kimberlites et transport volcanique[modifier | modifier le code]
La roche diamantifère se forme à partir du manteau terrestre, en profondeur. Le
magma provient d'une profondeur à laquelle les diamants peuvent se former (soit
trois fois ou plus la profondeur du magma source de la plupart des volcans). Il s'agit
donc d'un phénomène relativement rare. Le magma lui-même ne contient pas de
diamants. Le magma qui remonte par volcanisme se refroidit dans les roches ignées
(kimberlite ou lamproïte).
Les cratères volcaniques constituent généralement de petites surfaces à partir de
cheminées volcaniques. Du matériel rocheux est transporté vers la surface. Les
diamants sont remontés par des éruptions volcaniques puissantes, ne laissant pas le
temps au diamant de se transformer. Elles ont occasionné la formation
de brèches volcaniques, constituées de débris de roches d'origines profondes. Les
diamants sont ainsi retrouvés en inclusion dans des roches appelées kimberlites.
Parce que les cratons sont très épais, ils sont très stables. Leur manteau
lithosphérique se développe à une assez grande profondeur ; cette stabilité permet la
formation des diamants. Toutes les cheminées volcaniques ne contiennent pas des
diamants ; rares sont celles en contennant suffisamment pour permettre une
exploitation minière économiquement viable.
Roches sédimentaires porteuses de diamants[modifier | modifier le
code]
Une fois que les diamants ont été transportés à la surface par le magma dans une
cheminée volcanique, le matériau peut s'éroder et les diamants sont alors répartis
sur une grande surface.
Une cheminée volcanique contenant des diamants est une source primaire de
diamants. Les sources secondaires concernent toutes les régions où un nombre
important de diamants a été érodé à partir de la kimberlite ou la matrice lamproïte et
accumulé par l'eau ou le vent c'est-à-dire dans les dépôts alluviaux et lacustres,
actuels et anciens. Les diamants libérés de leur matrice s'accumulent en fonction de
leurs taille et densité dans ses sédiments.
Des diamants ont également été plus rarement trouvés dans des dépôts
glaciaires (Wisconsin et Indiana). Contrairement aux dépôts alluviaux, les dépôts
glaciaires ne constituent pas de bonnes sources d'exploitation53.
Diamants d'origine extraterrestre[modifier | modifier le code]

Poudre de cristaux de diamants interstellaires de la météorite Allende présentée dans un tube.

Les diamants peuvent également apparaître naturellement lors d'un violent impact
d'un astéroïde. Le graphite alors comprimé se transforme en diamant.
Un gisement particulièrement riche a été découvert en Sibérie du Nord dans les
années 1970. En raison de la guerre froide et pour ne pas remettre en cause les
projets russes de construction d'usines de diamants synthétiques, l'information a été
tenue secrète jusqu'en 201254. Il s'agit d'un site de cratère d'impact, le cratère
Popigaï, dû à un astéroïde il y a 35 millions d'années. La quantité de diamants serait
dix fois supérieure à l'ensemble des réserves mondiales (ou beaucoup plus encore
selon les sources55,56) mais utilisable uniquement en industrie57.
Depuis 1984, des télescopes ont capté un rayonnement infrarouge émis par des
étoiles mourantes riches en carbone et caractéristique de nano-diamants
extrasolaires. En 1987, la météorite d'Orgueil révèle des nano-diamants pré-solaires
qui seraient issus d'une géante rouge dont l'explosion est à l'origine de la formation
du système solaire58. En 1997, de tels nano-diamants sont trouvés dans la météorite
d'Allende59.
D'après une étude américaine de 2013, dirigée par Mona Delitsky du California
Speciality Engineering et Kevin Baines de l'Université du Wisconsin à Madison, des
diamants se formeraient dans l'atmosphère de Jupiter et de Saturne à partir du
méthane atmosphérique. Cette étude rejoint toutes celles suggérant la production
hypothétique de diamants dans les planètes gazeuses massives mais, leur
observation étant absente, elles restent purement théoriques60. En 2017 de nouvelles
expériences simulant les conditions présumées régner 10 000 km sous la surface
d'Uranus et de Neptune viennent conforter ce modèle en produisant des diamants de
taille nanométrique. Ces températures et pressions extrêmes ne peuvent pas être
maintenues plus d'une nanoseconde en laboratoire, mais elles sont atteintes dans
les profondeurs de Neptune ou d'Uranus, où des nanodiamants pourraient se
former61.

Industrie[modifier | modifier le code]
La filière du diamant, de la mine à la bijouterie, a été baptisée « pipeline », en
référence au système d'acheminement de matières fluides62.
Gisements et production[modifier | modifier le code]
Jusqu'au XVI  siècle, l'Inde et, plus particulièrement la région
e

de Golkonda (Golconde), comme la région de Bornéo étaient les seules régions de


production. C'est en Inde qu'ont été extraits les plus célèbres diamants anciens. Puis
les gisements du Brésil ont été découverts. Ils ont alimenté le marché occidental
jusqu'à la fin du XIX  siècle, date de la découverte des gisements sud-africains.
e

Depuis cette époque, la plupart des diamants viennent d'Afrique (62,1 % en 1999).


Cette situation a été l'origine de plusieurs guerres comme celle du Sierra Leone, où
les objectifs stratégiques étaient le contrôle des principaux gisements du pays pour
financer le conflit63.

Cristal presque octaédrique dans sa matrice.


 

Diamant dans une gangue de kimberlite, Afrique du Sud.


 

Cristal octaédrique de diamant verdâtre.


 

Macle de diamants, Afrique du Sud.


 

Diamant octaédrique, approx. 1,8 carat (6 mm), sur une matrice de kimberlite, Finsch Diamond Mine,
Afrique du Sud.
Pays producteurs[modifier | modifier le code]

Exploitation du diamant en Sierra Leone, dans des alluvions.

Carte des principaux pays producteurs de diamants dans le monde.

En 2005, la production mondiale de diamants était de 173,5 millions de carats et les


principaux producteurs sont la Russie, le Botswana, l'Australie et la République
démocratique du Congo qui produisent à eux quatre un peu plus de 73 % de la
production mondiale64.
Production de diamants industriels naturels en 200564

Pays Millions de carats % du total

Russie 38,000 21,9

Botswana 31,890 18,4

Australie 30,678 17,7

République démocratique du
27,000 15,6
Congo

République Centrafricaine 16,455 10,1

Afrique du Sud 15,775 9,1

Canada 12,300 7,1

Angola 10,000 5,8

Namibie 1,902 1,1

République populaire de Chine 1,190 0,7

Ghana 1,065 0,6

Production de diamants joaillerie & industrielle 201365

Gemme Total
Industrielle
Pays M % monde
M M carats
carats
carats

1 Russie 21,2 16,7 37,900 29


Production de diamants joaillerie & industrielle 201365

Gemme Total
Industrielle
Pays M % monde
M M carats
carats
carats

2 Botswana 16,2 6,96 23,160 17,7


3 RD Congo 3,14 12,5 15,640 12
4 Australie 0,235 11,5 11,735 9
5 Canada 10,6 10,600 8,1
6 Zimbabwe 1,04 9,37 10,410 8
7 Angola 8,42 0,936 9,356 7,2
8 Afrique du Sud 6,51 1,63 8,140 6,2
9 Namibie 1,69 1,690 1,3
10 Sierra Leone 0,457 0,152 0,609 0,5
Total monde 69,492 59,748 129,24 100
Exploitation minière[modifier | modifier le code]

Mine de diamants d'Oudatchnaïa, Yakoutie, Russie.

Il existe principalement trois catégories de mines : à ciel ouvert, souterraines ou


sous-marines66.

Mineurs de Sierra Leone effectuant le lavage (2012).

Le processus d'extraction est très diversifié, puisqu'il dépend de la région dans


laquelle le diamant est exploité. Mais, en général, les opérations se divisent en
quatre parties :
1. l'élimination des éléments stériles (sol et roches qui
couvrent le sable diamantifère) ;
2. l'extraction ;
3. le concassage ;
4. le lavage.
En raison du coût de l'exploitation minière (en moyenne 250 tonnes66 de minerai
permettent d'extraire seulement un carat de diamant), seules les entreprises
investissent dans les régions qui leur garantissent une production importante car des
kilomètres carrés de terrain sont généralement excavés pour obtenir une gemme de
taille et de qualité appréciables.
En dehors, l'extraction est rudimentaire et donc limitée à de petites concessions.
Dans certains pays, africains notamment, l'absence d'encadrement législatif et la
corruption ouvrent une brèche à la prospection, l'extraction et à un commerce
incontrôlés du diamant.
L'exploitation alluviale est une alternative moins onéreuse66, mais elle n'est possible
que lorsque les mouvements géologiques ont élevé la roche diamantifère vers la
surface, érodée par le lit d'une rivière. L'exploitation en pleine mer est nouvelle, avec
un seul navire opérant pour le moment, le Mafuta.
Diamants de joaillerie[modifier | modifier le code]
Le marché du diamant est un système autorégulé qui fixe ses propres prix. La règle
des quatre C (Cut, Color, Clarity and Carat)67 est traditionnellement utilisée pour
déterminer le prix d'un diamant68 sur la base d'un rapport Rapaport. Ces quatre
qualités font du diamant la plus célèbre des pierres précieuses en joaillerie.
La beauté de son brillant est due au fait qu'il possède un haut indice de réfraction de
la lumière et un grand pouvoir dispersif : en pénétrant, les rayons de lumière sont
réfléchis à l'intérieur de la pierre à l'infini et la lumière blanche se disperse, retourne à
l'intérieur transformée en un éventail de couleurs. Les diamants (comme les gouttes
d'eau) fonctionnent comme des prismes en freinant, plus ou moins en fonction
des longueurs d'onde (violette au maximum, rouge au minimum), de façon que les
couleurs soient dispersées sous forme d'arc-en-ciel.
Tous les diamants ne sont pas utilisés en bijouterie. Le moindre défaut peut leur ôter
de la valeur et ils sont alors employés pour des applications industrielles. Il s'agit de
bulles internes, de particules étrangères ou d'inclusions, de médiocre coloration ou
lorsqu'ils présentent une forme irrégulière.
Les 4C du diamant[modifier | modifier le code]
Taille (Cut)[modifier | modifier le code]

Diagramme de tailles anciennes de diamants : évolution de la plus primitive à plus avancée, pré-
Tolkowsky, vieille taille européenne.
 

Taille brillant69, selon Marcel Tolkowsky, 1919.


 

Formes de diamant : (1) octaèdre, (2) dodecaèdre rhombique, (3) hexakis-octaèdre, (4) et (3) facettes
arrondies (Encyclopædia Britannica, 1911).
 

Diamants taillés.
Le degré de la beauté de la dispersion (effet arc-en-ciel) du diamant dépend, en
grande partie, de la taille et du poli de la pierre. Naturellement les diamants ont leurs
éclats propres, ils sont ensuite améliorés et multipliés par la taille experte
d'un diamantaire.
Ce critère de notation du diamant est le seul qui résulte du travail du lapidaire
diamantaire et les laboratoires octroient une note de taille suivant le tableau ci-
dessous.

Cod
Taille (Cut)
e

EX Excellent (Excellent)

VG Very good (Très bien)

G Good (Bien)

F Fair (Acceptable)

P Poor (Pauvre)

La taille des diamants s'effectue surtout à Anvers (Belgique), à Tel-Aviv (Israël) et


au Gujarat (Inde) par la communauté jaïne. En Thaïlande, ce sont les pierres
précieuses comme les rubis et les saphirs qui sont taillées. Alors qu'en Inde des
méthodes de fabrication industrielles sont mises en place, à Anvers l'industrie
conserve des méthodes artisanales pour les diamants de plus de 0,5 carat70.
Du fait de son extrême dureté, le diamant ne peut être usiné que par un autre
diamant, c'est pourquoi la taille et le poli de la pierre en sont les éléments les plus
importants.
Avant de le tailler, on examine la gemme pour déterminer ses plans de clivage. On
trace ensuite sur elle une ligne qui marque le périmètre de ces plans. Sur celui-ci, on
fait une petite cannelure avec une espèce de bois qui porte dans son extrémité un
diamant. Par cette ouverture, on introduit une fine lame d'acier, on donne un coup
sec et la pierre se divise en deux.
Il existe de nombreuses façons de tailler le diamant. Du XV  au XVII  siècle, on
e e

pratique la taille en pointe (polissage de la pointe de l'octaèdre) et celle en table


(polissage des faces du cristal à la poudre de diamant). Les peintures de portraits de
l'époque montrent un diamant noir car ces techniques sont peu efficaces.
Au XVII  siècle apparaît la taille « brillant », taille la plus connue, celle qui met le mieux
e

en valeur la beauté du diamant et qui est de ce fait la plus utilisée. Cette technique
perfectionnée permet de transformer les pierres brutes en véritables joyaux de
lumière, en faisant apparaître 58 facettes (57 si l'on ne tient pas compte de la
collette) : 33 sur la couronne et 24 sur la culasse, régulières et de tailles définies
précisément, à la surface du diamant.
En effet, si les notions de pureté de diamant [archive] et de couleur paraissent
familières, les proportions de taille le sont plus rarement. Pourtant, ces dernières
sont un facteur de qualité essentiel. Elles conditionnent directement le rendu de
brillance et le « feu » du diamant. À couleur identique, un diamant possédant de
bonnes proportions sera bien plus éclatant qu'un diamant pur incorrectement taillé.
Depuis l'apparition de la taille Tolkovsky en 1919, les diamantaires n'ont cessé de
chercher à optimiser le rendu de brillance du diamant. De toutes les tailles du
diamant, c'est certainement la forme ronde brillant qui a été la plus étudiée et qui est
la plus aboutie ; aujourd'hui, les proportions appliquées à cette taille résultent
directement de la compréhension des lois optiques du matériau et de la maîtrise de
la technique de taille et du polissage.
Au Japon, la taille flèche et cœurs (Hearts and arrows) est très appréciée et nommée
ainsi en raison des formes des jeux de lumière produits.
Couleur (Color)[modifier | modifier le code]
Les diamants sont aussi classés par couleurs. La couleur la plus commune étant « le
blanc » (absence de couleur : c'est-à-dire que le diamant est transparent et incolore).
Ces couleurs sont notées en allant de D (blanc le plus pur) à Z (teinte la plus
foncée) :

Code Couleur

D Blanc exceptionnel +

E Blanc exceptionnel

F Blanc extra +

G Blanc extra

H Blanc

I et J Blanc nuancé

K et
Légèrement teinté
L

MàZ Couleur marquée


Ce système de notation de la couleur a été mis en place par le laboratoire
indépendant GIA (Gemological Institute of America) en remplacement d'autres
systèmes utilisant un classement A, B ou C (A signalant les meilleurs diamants)
accompagnés de descriptions de la couleur Bleu blanc. Afin d'éviter toute confusion
avec l'ancien système la notation de la couleur démarre à D pour indiquer la
meilleure couleur71.
Les diamants d'une autre couleur tels que les diamants bleus sont nommés Fancy
Colored Diamonds et disposent d'un système de notation différent72.
Pureté (Clarity)[modifier | modifier le code]
Les diamants contiennent aussi une grande variété d'inclusions qui peuvent modifier
leur apparence. Une inclusion ou impureté dans un diamant est surnommée
« crapaud » en France. Les inclusions sont indiquées en utilisant les codes
suivants73 :

Code Signification

IF (Internally Flawless) / FL Absence d'inclusions internes et de surface avec un grossissement de 10


(Flawless) fois

VVS1-VVS2 (Very Very Minuscule(s) inclusion(s) très difficilement visible(s) à la loupe avec un
Slightly Included) grossissement de 10 fois (1 étant la meilleure qualité)

VS1-VS2 (Very  Slightly Très petite(s) inclusion(s) difficilement visible(s) à la loupe avec un
Included') grossissement de 10 fois

SI1-SI2-SI3 (Slightly Petite(s) inclusion(s) facilement visible(s) à la loupe avec un


Included) grossissement de 10 fois

I1-I2-I3 (Included) Grande(s) et/ou nombreuses inclusion(s) visible(s) à l'œil nu

Lorsqu'un diamant contient de l'hydrogène comme impureté, il apparaîtra


généralement violet ou pourpre, dans de très rares cas il apparaîtra rouge74,75. Les
diamants verts résultent d'une irradiation par des particules alpha qui entraînent
une déformation du réseau cristallin.
Poids (Carat)[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Carat (gemmologie).
La masse d'un diamant se mesure en carats, qui équivaut à 0,20 gramme. La valeur
d'un diamant est exponentielle par rapport à sa masse. Autrement dit, un diamant de
deux carats a une valeur supérieure à deux diamants d'un carat, puisqu'il est
considéré comme plus rare et donc plus cher.
Laboratoires et certification[modifier | modifier le code]
Les laboratoires de gemmologie s'occupent de certifier les caractéristiques des
diamants suivant la classification des 4C76. Cette certification s'accompagne d'une
prise des mesures précises des diamants, de l'attribution d'une note de taille, de poli
et de symétrie, d'une analyse de la fluorescence et de l'attribution d'un numéro
unique gravé au laser dans le diamant. Les personnes chargées de ce travail sont
des gemmologues professionnels. Il existe peu de laboratoires mondiaux de
gemmologie, les plus connus sont :

 Gemological Institute of America (GIA) à New York ;


 Hoge Raad voor Diamant (HRD) à Anvers ;
 International Gemological Institute (IGI) à Anvers ;
 GGTL Laboratories - à Genève et au Liechtenstein;
 Fellow of gemmological Association (FGA) à Londres ;
 American Gem Society (AGS) à New York ;
 Laboratoire Français de Gemmologie (LFG) à Paris.
Il existe deux types de certificats émis par les laboratoires :

 Le premier est un certificat de gradation pour diamants


incolores. Ce document rend compte uniquement de la
qualité du diamant, fonction des critères retenus par la
profession et partant du postulat que la pierre est
naturelle.
 Le deuxième type de certificat concerne principalement
les diamants de couleur, mais également certains
diamants incolores traités à haute pression et haute
température (HPHT) pour les décolorer. Il confirme que
la pierre est naturelle mais surtout rend compte de
l'origine de la couleur, à savoir d'origine naturelle ou
induite par un/des traitement/s (irradiation, chauffage,
HPHT, éventuellement cumulés).
Ce type de certificat implique l'usage d'instruments modernes : spectroscopie
infrarouge (IRTF), spectrométrie ultraviolet-proche infrarouge à basse température
(UV-PIR), photoluminescence (PL), etc.
Le diamantaire (terme désignant initialement le tailleur de diamant) a contrario du
gemmologue n'étudie pas le diamant mais le négocie. En fonction de sa spécialité,
son activité concernera les pierres taillées ou les bruts, certains cumulant les deux.
Types de diamant[modifier | modifier le code]
La classification des diamants s'organise aussi selon qu'il y ait ou non une présence
d'azote dans sa structure, ce qui modifie ses propriétés optiques. On distingue deux
types77 : le type I où la présence d'azote est avérée, et le type II sans azote, très rare
et qui correspond à des durées de formation plus longues.
On peut résumer cette classification, essentiellement scientifique, dans le tableau
suivant :

Type Définition Couleur Particularité Population

Petits groupes
d'azote Incolore, jaune, brun, Fluorescence bleue
Ia 98 %
Contient 0,3 % rose, vert et bleu Raies d'absorption étroites
d'azote

Azote isolé Plupart des diamants


Jaune intense, orange, Rare
Ib Contient 0,1 % synthétiques
brun et incolore Environ 1 %
d'azote Raies d'absorption larges

Incolore, brun, rose,


Transparent aux UV < 230 Environ 0,8 %
II a Pure sans azote violet, vert et doré
μm Très rare
Blanc exceptionnel +

Environ 0,2 %
Sans azote avec
II b Bleu et gris Semi-conducteur type P Extrêmement
0,1 % de bore
rare

Diamants célèbres[modifier | modifier le code]


Voir la catégorie : Diamant célèbre.
Liste de quelques diamants célèbres :

Pierre brute Pierre taillée

Couleur
Lieu de
Nom Carats Année Nom Carats
découverte

Incolore Grande Étoile d'Afrique 530,20


(Cullinan I)
Afrique du
Cullinan 3 106 Sud 1905
(mine Premier)
Petite Étoile d'Afrique 317,40
(Cullinan II)

793,62 Inde XVIIe siècle Grand Mogol 279,56


(mine de Kollur)
787,50 Inde XVIIe siècle Orloff 194,75

410 Inde 1698 Régent 140,50

Koh-i Nor 105,602

Afrique du
Excelsior 995,2 Sud 1893 Excelsior I 69,68
(Jagersfontein)

Sancy 55,23

Beau Sancy 34,98

242,31
Inde avant 1642 Grande Table (anciens
carats)

entre 175 et
Inde Daria-e nour
195

261,24 Brésil 1853 Étoile du Sud 128

Inde Noor-ol-Ain (en) env. 60

Rose
Afrique du Pink Star, puis Pink
132,5 1999 59.60
Sud Dream (en)

Inde Princie (en) 34,65

Graff pink 24,78

Hortensia 21,32

Martian Pink 12,04


Vert 119,50 Inde 1743 Dresde vert 40,70

Diamant bleu de la
Couronne 69
(taillé en 1671)

Bleu 115 Inde 1668

Hope
(diamant bleu de la Couronne volé 44,50
et retaillé vers 1812)78

Inde 1664 Wittelsbach 35,56

Bleu-gris
1559 El Estanque (es) 100

Orloff noir 67,50

Afrique L'esprit de De
Noir 587 XXe siècle 312,24
centrale Grisogono

Tablet of Islam 160,18

Florentin (disparu depuis 137,27


1922)

Jaune-
marron
Afrique du Golden Jubilee
755 1985 545.67
Sud (couronne royale de Thaïlande)

Diamant très rare de la taille d'une noix, le Wittelsbach, de couleur bleu-gris, pesait plus de 35 carats avant
sa nouvelle taille. Il a été le diamant le plus cher jamais vendu pendant près de deux ans.

Dans la fiction[modifier | modifier le code]


La Panthère Rose dans le film du même nom, de Blake
Edwards, avec David Niven et Peter Sellers (1963).
 Le Youkounkoun, dans le film Le Corniaud de Gérard
Oury avec Bourvil et Louis de Funès (1965).
Enchères remarquables[modifier | modifier le code]

 Le 14 novembre 2007, un diamant de 84,37 carats a


été adjugé 16,2 millions de dollars (11 millions d'euros)
au fondateur de la chaîne de vêtements Guess,
Georges Marciano, lors d'une vente
aux enchères chez Sotheby's à Genève. Le diamant se
place ainsi à la troisième place au classement des
pierres précieuses et bijoux ayant remporté les plus
grosses enchères79.
 En mai 1995, un diamant de 100,1 carats a été adjugé
16,5 millions de dollars lors d'une vente à la même
branche de Sotheby's, à Genève.
 Ce record est largement battu par un diamant bleu-gris
déjà connu au XVII  siècle, le Wittelsbach, adjugé 16,4
e

millions de livres sterling (18,7 millions d'euros) au


célèbre joaillier londonien Laurence Graff par Graff
Diamonds, à Londres, le 10 décembre 200880.
 Le 17 novembre 2010, Laurence Graff acquiert à
nouveau, un diamant rose de 24,78 carats, pour 46,16
millions de dollars (soit 34,0 millions d'euros) et qu'il
baptise Graff pink81.
 Le 11 novembre 2015 le Blue Moon Josephine (en),
un diamant bleu de 12,03 carats, s'est vendu 46,8
millions de francs suisses (43,7 M€) lors d'une vente
aux enchères chez Sotheby's à Genève82.
 Le 18 mai 2016, l'Oppenheimer Blue, un diamant bleu
de 14,62 carats, s'est vendu 56,8 millions de francs
suisses (53 M€) lors d'une vente
aux enchères chez Christie's à Genève83.
 Le 4 avril 2017, le Pink Star (en), un diamant rose
de 59,60 carats, s'est vendu 71,2 M$ lors d'une vente
aux enchères à Hong Kong84.
Diamants de conflits[modifier | modifier le code]
Articles détaillés : Diamants de conflits et Processus de Kimberley.
Les diamants de conflits, parfois nommés « diamants de sang » (blood diamonds en
anglais), sont des diamants issus du continent africain qui alimentent les guerres
livrées par des rebelles aux gouvernements. Extraits de mines localisées dans des
zones où la guerre fait rage, ces diamants sont vendus en toute illégalité et en toute
clandestinité, afin de fournir en armes et en munitions les groupes armés qui les
exploitent.
En 2003, un régime international de certification des diamants bruts, le Processus de
Kimberley (Kimberley Process Certification Scheme - KPCS), est lancé afin de
contrôler le commerce mondial des diamants bruts63. Toutefois, le forum international
fait l'objet de nombreuses critiques dont certaines émanent directement des
membres fondateurs du Processus de Kimberley, tels que les ONG Global
Witness et Impact (anciennement appelée Partenariat Afrique Canada)85.
Diamants industriels[modifier | modifier le code]
L'industrie utilise beaucoup le diamant en raison de sa dureté. Depuis les outils de
coupe et d'usinage fondés sur les propriétés mécaniques du diamant,
jusqu'aux enclumes à diamant permettant de recréer des pressions titanesques, les
applications en sont multiples. Cette dureté intervient aussi dans la précision que l'on
peut atteindre avec des outils en diamant : notamment, les bistouris en diamant,
permettent de créer des incisions ultraprécises (en ophtalmologie par exemple), car
le moindre effleurement découpe la peau. Le diamant n'étant pas réactif, il est
biocompatible et ne génère pas de rejet ou de toxicité.
La chimie s'intéresse fortement au diamant : il possède des propriétés qui le rendent
tout à fait approprié pour des applications en électrochimie :

 d'une part il est résistant aux acides et aux bases, ce


qui permet une utilisation dans des milieux corrosifs ;
 d'autre part les électrodes de diamant plongées dans
de l'eau pure ne subissent aucune réaction
électrochimique ; elles sont donc très efficaces.
De nombreux dispositifs optiques utilisent la transparence du diamant, tandis que les
dispositifs électroniques exploitent notamment ses propriétés thermiques.
En raison de sa faible conductivité électrique, le diamant peut être utilisé dans
l'industrie des semi-conducteurs lorsqu'il est dopé avec des impuretés de bore, bore-
deutérium ou de phosphore. Un diamant fortement dopé au bore (plus de 3 ×
1020 B/cm3) acquiert un comportement métallique et peut être utilisé
comme électrode pour l'électrochimie. De telles électrodes son capables de « réduire
à des bas potentiels et même d'oxyder à des hauts potentiels des composés que
certaines électrodes conventionnelles telles que l’or, le platine, le carbone vitreux ne
peuvent atteindre. Elles demeurent alors très intéressantes à des fins
environnementales puisque cela leur permet de réduire les nitrates et d’oxyder
certains composés organiques qui polluent les eaux sans attaquer l'eau »86.
Les diamants sont actuellement à l'étude pour une utilisation comme détecteurs :

 de rayonnements dans des installations de recherche


scientifique. Le CERN devait recevoir plusieurs mètres
carrés de détecteurs en diamants synthétiques. La
technologie n'ayant pas avancé assez vite, ils seront
en silicium ;
 de rayonnements dans les installations
de radiothérapie. Le carbone du diamant est le même
que celui du corps (carbone 12 normal) et permet donc
des mesures de dose plus proche de la dose
réellement reçue par les tissus ;
 de produits divers, par les méthodes de type SAW
(Surface Acoustic Waves), car le diamant est un très
bon transducteur, grâce à sa rigidité. Il est cependant
nécessaire de déposer (par des méthodes de CVD-
Magnétron87, notamment) un film mince de nitrure
d'aluminium, qui est un piézoélectrique, au contraire du
diamant. La forme du dépôt influe sur les produits
détectables.
En revanche, et malgré leur stabilité considérable, les diamants ne peuvent pas
servir dans un cœur de centrale nucléaire, car le bombardement est bien trop
important et le matériau serait détruit.

Agrandissement des diamants sertis dans une lame.


 

Un scalpel diamant, lame de diamant synthétique.

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