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BOMBE A

Bombe A
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Pour les articles homonymes, voir Bombe.

Explosion atomique de 14 kilotonnes lors de l'essai américain XX-27 CHARLIE dans le site d'essais du


Nevada en 1951

La bombe A, communément appelée bombe atomique, bombe à


fission ou bombe nucléaire, est un engin explosif où l'énergie est obtenue par
la fission nucléaire d'une masse critique d'éléments fissiles comme l'uranium 235 ou
le plutonium 239. Son procédé a été couvert par le brevet français 971-324 de 1939
à 1959.
Les bombes à fission furent les premières armes nucléaires développées ; c'est
également l'explosion d'une masse critique fissile qui permet l'allumage d'une bombe
H dans les engins modernes.
Dans l'histoire de l'arme nucléaire, c'est à ce jour le seul type de bombe ayant servi
lors d'un conflit. Durant la Seconde Guerre mondiale, deux bombes A, baptisées
respectivement Little Boy (à l'uranium) et Fat Man (au plutonium), furent utilisées par
l'armée américaine pour bombarder les villes d'Hiroshima et Nagasaki en août 1945.

Sommaire

 1Formation de la masse critique


o 1.1Masse critique et neutrons
o 1.2Importance de la mise en configuration critique
o 1.3Assemblage par insertion
o 1.4Assemblage par implosion
 2Explosion d'une masse critique
o 2.1Passage en assemblage supercritique
o 2.2Amorçage de la réaction
o 2.3Explosion nucléaire
o 2.4Bombe A dopée
 3Brevet
 4Notes et références
 5Annexes
o 5.1Bibliographie
o 5.2Articles connexes
o 5.3Liens externes

Formation de la masse critique[modifier | modifier le code]


Masse critique et neutrons[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Réaction en chaîne (nucléaire).
Une masse de matériau fissile est qualifiée de critique quand elle devient capable
d'entretenir une réaction en chaîne, compte tenu de sa taille, de sa forme, de la
pureté et de la composition isotopique du matériau.
Une mesure numérique du caractère critique est le coefficient multiplicateur de
neutron k = f - l, où f est le nombre de neutrons relâchés en moyenne par chaque
fission d'atome et l est le nombre moyen de neutrons perdus, soit parce qu'ils
s'échappent du système ou parce qu'ils sont capturés par d'autres atomes sans
produire de fission. Quand k = 1, la masse est dite critique, quand k < 1 la masse est
sub-critique, et pour k > 1 la masse est dite super-critique.
La masse critique d'une boule de matériau pur (non modéré) en l'absence de
réflecteur est d'environ cinquante kilogrammes pour l'uranium 235 et de dix
kilogrammes pour le plutonium 2391. Si l'on dispose autour de la matière fissile un
revêtement renvoyant une partie des neutrons vers elle (réflecteur de neutrons), on
peut réduire la masse critique. De même, si on comprime transitoirement cette
matière fissile d'un facteur important (sous l'effet d'une onde de choc d'une explosion
extérieure), on peut également réduire la masse critique.
Pour éviter que la réaction ne se déclenche n'importe quand, on donne à la matière
fissile une forme facilitant l'évasion des neutrons : séparation en deux morceaux, ou
boule creuse, donc de plus grande surface. De cette manière la masse critique n'est
pas atteinte et il n'y a donc aucun risque qu'une réaction en chaîne s'amorce sans
qu'on le désire. Le déclenchement de l'explosion a lieu lorsque toutes les parties de
la matière fissile sont brusquement réunies, sous une forme convenable, et
atteignent ainsi une masse super-critique.
Importance de la mise en configuration critique[modifier | modifier le
code]
Pour des raisons évidentes de sécurité, les éléments fissiles d'une bombe atomique
sont tenus en configuration sous-critique pour éviter toute explosion nucléaire
accidentelle. C'est juste avant le déclenchement de la bombe qu'on lève les
différentes sécurités mises pour éviter que la forme critique soit atteinte ; on dit alors
que la bombe est armée.
Dans une bombe atomique, il est important que les éléments fissiles soient réunis le
plus vite possible. En effet, les éléments fissiles utilisés sont par ailleurs radioactifs,
et dégagent naturellement des neutrons. De ce fait, une réaction de fission nucléaire
peut se déclencher avant que toute la matière fissile n'ait la meilleure configuration.
La puissance de l'explosion se trouve alors amoindrie, parce que la petite explosion
qui en résulterait dissiperait le reste de la matière fissible avant qu'elle ait pu prendre
part à la réaction.
Il existe plusieurs techniques pour réunir la matière fissile et ainsi atteindre la
configuration sur-critique, qui déclenche l'explosion nucléaire. On peut citer deux
techniques : par insertion, et par implosion.
Assemblage par insertion[modifier | modifier le code]

Schéma de la bombe Little Boy

La technique la plus simple pour déclencher une explosion est de projeter un bloc de
matière fissile contre un autre bloc, constitué de la même matière, ou mieux, un bloc
cylindrique à l'intérieur d'un bloc creux. C'est la technique de l'insertion, aussi
appelée la technique du pistolet — ou du canon. Ainsi, les conditions critiques sont
atteintes et la réaction en chaîne est amorcée.
Le bloc de matière fissile est projeté à l'aide d'un explosif très puissant, pour
permettre que la forme soit atteinte rapidement. L'inconvénient de cette technique est
que bien que cette forme soit atteinte rapidement (de l'ordre d'une milliseconde), elle
ne l'est pas assez pour du plutonium 239, qui contient toujours des isotopes,
notamment le plutonium 240, dégageant spontanément des neutrons, ce qui amorce
l'explosion prématurément, juste au moment où les conditions deviennent critiques.
C'est pour cette raison que la technique de l'insertion n'est utilisée que pour les
bombes à uranium 235.
La bombe larguée sur Hiroshima, Little Boy, utilisait cette technique. Le fait que cette
technique ait été employée sans essai préalable (contrairement au type à implosion
utilisé sur Nagasaki) montre à quel point ce mode de fonctionnement est fiable, et
relativement facile à maîtriser.
Architecture d'une bombe par insertion (Little Boy)
1. Ailerons stabilisateurs
2. Cône de queue
3. Entrée d'air
4. Détonateur par pression
5. Conteneur en plomb (protection)
6. Bras du détonateur
7. Tête du détonateur
8. Charge explosive (cordite)
9. Projectile en uranium 235
10. Cylindre du canon
11. Cible en uranium 235 avec réceptacle, le réflecteur de
neutrons se trouve à son sommet
12. Sondes pour la télémétrie (altimètre)
13. Fusibles d'armement de la bombe (insérés peu avant le
largage)
Architecture d'une bombe par insertion
(Little Boy)

Assemblage par implosion[modifier | modifier le code]

Schéma de la bombe Fat Man.

Schéma de la propagation des ondes de choc et de leur changement de forme dans les explosifs.

La technique de l'implosion est plus complexe à mettre en œuvre. Elle consiste à


rassembler la matière fissile disposée en boule creuse, puis à la comprimer de
manière à augmenter sa densité et ainsi atteindre une configuration supercritique,
qui déclenchera la réaction de fission nucléaire et donc l'explosion.
Sa mise en œuvre est très délicate : la compression de la matière fissile est réalisée
à l'aide d'explosifs très puissants disposés tout autour. Mais la détonation de ces
explosifs est déclenchée par un ensemble de détonateurs qui doivent être
rigoureusement synchronisés. De plus, chaque explosion a tendance à créer
une onde de choc sphérique, centrée sur le détonateur. Or on doit obtenir une onde
de choc aboutissant simultanément à tous les points externes de la matière fissile,
que l'on peut imaginer comme une boule creuse. Ces ondes de choc doivent se
déformer pour passer de sphères centrées à l'extérieur à une sphère de centre
commun. On aboutit à ce résultat en utilisant des explosifs dont l'onde de choc se
déplace à des vitesses différentes, ce qui amène à sa déformation. L'usinage des
formes de ces explosifs doit donc être fait avec précision.
Un problème semblable se pose avec le plutonium, qui peut revêtir plusieurs états
(phases) de caractéristiques mécaniques différentes, et qui a donc tendance à
devenir hétérogène, ce qui aboutirait à une déformation de l'onde de choc. On y
remédie, comme dans la métallurgie du fer – où un additif commun est le carbone –
par l'addition de faibles quantités d'un autre élément, souvent le gallium.
La technique de l'implosion permet d'atteindre la disposition supercritique bien plus
rapidement que par celle de l'insertion. Par implosion, le délai est de l'ordre de deux
à trois microsecondes, ce qui est environ cent fois plus rapide que par insertion.
Cette technique permet d'utiliser le plutonium 239 comme matière fissile. La
technique de l'implosion est également plus sûre puisque la configuration critique
n'est atteignable qu'en cas de mise en œuvre de l'explosif classique et non par
simple déplacement d'une pièce de métal comme dans le système à insertion.
On peut encore améliorer le rendement et/ou diminuer la masse critique en plaçant
entre l'explosif et la matière fissile diverses couches qui peuvent soit avoir un effet
mécanique par leur inertie ou en étalant dans le temps l'onde de choc (prolongeant
ainsi l'explosion), soit ralentir la perte de neutrons (réflecteur à neutrons diminuant la
masse critique)
La première bombe atomique de l'Histoire, Gadget, et la troisième, Fat Man,
contenaient du plutonium et utilisaient la technique de l'implosion.

Explosion d'une masse critique[modifier | modifier le code]

Les premières armes nucléaires, telles Fat Man, étaient très difficiles à transporter et leur mise à feu était
complexe.

Passage en assemblage supercritique[modifier | modifier le code]


Si la présence d'une masse critique suffit à déclencher une réaction en chaîne, celle-
ci n'est pas nécessairement explosive : elle ne l'est pas dans une centrale nucléaire,
ni lors d'accident de criticité. Le principal problème technique à résoudre pour
assurer l'efficacité de l'explosion est de maintenir le matériau fissile dans une
configuration supercritique suffisamment longtemps pour qu'une fraction substantielle
de sa masse ait subi la fission et produise de l'énergie.
Pour obtenir une explosion atomique, il faut déclencher une réaction en chaîne dans
un matériau fissile, de manière que les neutrons libres puissent se
multiplier exponentiellement, en le faisant passer rapidement d'une configuration
subcritique (k = 0,9) à une configuration nettement supercritique (typiquement, k = 3).
On parle alors de masse sur-critique.
Pour cela, il faut avoir une quantité suffisante de matière fissile, c'est la masse
critique, et sous la forme la plus compacte possible, une boule, pour éviter que trop
de neutrons ne s'échappent par la surface. Dans les bombes atomiques, la quantité
de matière fissile doit même être supérieure à la masse critique, de l'ordre de trois
fois en général2.
Pour caractériser l'évolution de la réaction de fission, on utilise un coefficient
« alpha » défini comme le coefficient de la croissance exponentielle de la population
de neutrons2, qui ne dépend que de la géométrie et de l'état de la matière, et est
donc sensiblement constant aux échelles de temps considérées :
, ou encore, dα/dt étant négligeable : 

Ce coefficient est nul à la criticité, négatif si


l'assemblage n'est pas critique, et d'autant plus
positif que la réaction en chaîne sera rapide. Il a la
dimension d'une fréquence. Quand il est positif, il
est inversement proportionnel au temps de
doublement de la population neutronique.
Les seules valeurs accessibles à l'expérience pour
le projet Manhattan étaient évidemment celles
inférieures à la criticité prompte. Par extrapolation
aux densités visées pour l'assemblage
supercritique, l'alpha calculé était de 270/µs pour
l'assemblage à uranium, et 252/µs pour celui à
plutonium2 ; ce qui représente un temps de
doublement de 0,002 57 à 0,002 75 µs.
Chaque fission libère de l'ordre de 2,93×10-11 J. Pour
produire par fission une énergie équivalente
à 20 kt de TNT, soit 8,367×1013 J, la réaction en
chaîne doit porter sur environ 2,856 × 1024 fissions,
soit donc de l'ordre de 281,2. Si le temps de
doublement est de l'ordre de 0,002 66 µs,
l'ensemble du dégagement d'énergie prendra de
l'ordre de 0,216 µs.
Amorçage de la réaction[modifier | modifier le
code]
Pour assurer une explosion efficace, le matériau
fissile doit être maintenu suffisamment longtemps
dans une configuration supercritique. Mais l'énergie
dégagée par la réaction en chaîne tend à chauffer et
disperser la masse critique, diminuant sa criticité. Il
faut donc que le passage en criticité soit
suffisamment brutal pour que la criticité atteinte soit
élevée, et que l'inertie de la masse fissile soit
suffisante pour qu'elle puisse rester critique le plus
longtemps possible avant d'être finalement
dispersée par l'explosion.
Pendant que le système évolue vers l'état visé, il est
d'abord sous-critique, puis passe par un état juste
critique. Dès que la criticité est atteinte, les réactions
nucléaires peuvent se développer
exponentiellement, initiées par des neutrons
provenant de la fission spontanée du matériau
employé, et faire exploser l'assemblage avant qu'il
n'ait atteint son état optimal. C'est ce que l'on
appelle une « pré-détonation ».
Pour que la probabilité d'une telle pré-détonation
reste faible, la probabilité qu'un seul neutron puisse
être émis entre le passage à l'état critique et l'état
optimal doit être négligeable. Pour cela, la
conception de l'engin doit être telle que le temps de
passage à l'état de réactivité maximal est le plus
court possible, et l'on utilise des matières fissiles qui
n'ont qu'un faible taux d'émissions spontanées de
neutrons. Pour réaliser une explosion nucléaire, il
faut amener la matière fissile dans son état
supercritique optimal très rapidement.
Plus le matériau fissile utilisé aura de fission
spontanée, et plus il sera nécessaire de passer
rapidement en mode supercritique, de manière que
la probabilité d'une fission spontanée avant
l'optimum soit la plus faible possible, ou que
la réaction en chaîne entraînée par une fission
spontanée n'ait pas eu le temps de se développer
significativement.
Par kilogramme de matière fissile, l'uranium
235 produit 0,3 neutron par seconde, le plutonium
239 en produit 22, pratiquement cent fois plus ; mais
surtout le Pu-239 contient toujours une fraction de
Pu-240 qui produit 920 neutrons par gramme. C'est
à cause du Pu-240 qu'il n'est pas possible de
réaliser une arme par rapprochement en utilisant
du plutonium comme matière fissile : le temps
nécessaire au rapprochement est trop long pour que
l'arme soit fiable. C'est également pour cette raison
que le taux de plutonium 240 doit être le plus faible
possible pour un plutonium dit « de qualité
militaire ».
Inversement, pour avoir une arme dont la puissance
soit prévisible, il n'est pas possible à la fois d'éviter
une pré-détonation, et d'attendre un amorçage
spontané : l'assemblage n'atteint son état optimal
que pendant un temps très court ; et la probabilité
que l'amorçage soit fait par une fission
spontanée précisément au moment où on en a
besoin est encore plus faible que celle d'un pré-
amorçage.
Pour cette raison, les armes nucléaires comportent
une source de neutrons, qui envoient une bouffée
de neutrons au moment optimal, tel qu'il est
déterminé par la conception de l'arme. La quantité
de neutrons étant d'ordre molaire représente
l'équivalent de ~ 80 doublements de la population
neutronique, ce qui représente la marge maximale
entre le passage à la criticité et l'amorçage pour une
arme fiable.
Explosion nucléaire[modifier | modifier le
code]
Article détaillé : explosion nucléaire.
Une fois la masse critique atteinte, la réaction en
chaîne est déclenchée. Dans une réaction complète,
chaque noyau de la matière fissile se divise en deux
noyaux plus légers (produits de fission) et libère en
plus des neutrons. Ces derniers vont alors percuter
d'autres atomes de matière fissile, qui à leur tour
vont libérer des neutrons et ainsi de suite. La
réaction en chaîne est déclenchée, et la matière
dégage une énergie colossale en comparaison de la
quantité de matière fissile mise en jeu. Cependant,
dans une bombe atomique, seule une petite fraction
(parfois très faible) du matériau fissible est
effectivement consommée avant d'être dissipée par
l'explosion, ce qui diminue d'autant la puissance de
l'explosion au regard de l'énergie potentielle de la
masse fissible.
À quantité égale de réactifs, l'énergie dégagée lors
d'une réaction de fission peut être de l'ordre de la
centaine de millions de fois plus grande que celle
dégagée par une réaction chimique. Cette énergie
se transforme très rapidement en chaleur, par
freinage de ces produits de fission dans la matière
avoisinante.
Bombe A dopée[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Bombe à fission dopée.
Une arme à fission dopée est un type d'arme
nucléaire qui utilise une petite quantité de
combustible destinée à fusionner, afin d'en
augmenter le taux de fission et donc la puissance.
Dans une bombe H, la puissance de l'étage
primaire, et sa capacité à provoquer l'explosion du
secondaire, sont augmentées (dopées) par un
mélange de tritium, qui subit une réaction de fusion
nucléaire avec du deutérium. L'idée du dopage a été
initialement développée entre l'automne 1947 et
automne 1949, à Los Alamos3. Une autre
signification concerne un type de bombe nucléaire
obsolète à un seul étage, qui utilise la fusion
thermonucléaire sur une grande échelle pour créer
des neutrons rapides, pour provoquer la fission
d'uranium appauvri, mais qui n'est pas une bombe à
hydrogène en deux étages.
Le dopage repose sur la réaction suivante :
D + T → 4He + n + 17,6 MeV
(D étant un noyau de deutérium 2H, T un noyau
de tritium 3H, n un neutron et p un proton)
Cette réaction (fusion deutérium-tritium) est
relativement facile à démarrer, les conditions
de température et de compression sont à la
portée d'une réaction de fission. Le taux de
réaction de fusion devient généralement
significatif à partir de 20 à 30 mégakelvins.
Cette température est atteinte à des niveaux
d'efficacité très faibles, alors que moins de
1 % de la matière fissile a fissionné
(correspondant à une puissance de l'ordre de
quelques centaines de tonnes de TNT). Elle
est par elle-même insuffisante pour démarrer
une explosion thermonucléaire, mais peut
être employée pour doper la réaction.
Quelques grammes de deutérium et de
tritium sont placés au centre du cœur fissible,
où l'explosion de la masse fissile crée des
conditions de température et de pression
suffisantes pour déclencher la fusion. Le
processus de fusion en lui-même ne fait
qu'ajouter une petite quantité d'énergie dans
le processus, peut-être 1 %[réf. nécessaire]. La
fusion crée surtout un flux important
de neutrons très énergétiques.
Les neutrons libérés par les réactions de
fusion ajoutés aux neutrons libérés par la
fission provoquent un emballement accru
des réactions de fission, dans la mesure où
ce flux de neutrons arrive à un moment où le
cœur est encore très sur-critique. Les
neutrons augmentent substantiellement
le taux de combustion du matériau fissible
présent, plutonium ou uranium hautement
enrichi4. Les neutrons produits ont une
énergie de 14,1 MeV, ce qui est suffisant
pour provoquer la fission de l'U-238. Le
nombre de réactions de fission augmente
ainsi fortement avant que le cœur n'explose
véritablement.
Pour donner une idée de l'efficacité du
dopage, la fusion (supposée complète)
d'une mole de tritium (3 g) et d'une mole de
deutérium (2 g) peut être déclenchée avec
moins de 1 % de l'énergie de fission et
produit de l'ordre de 1 % de l'énergie de
fission. Mais elle produit surtout une mole de
neutrons (1 g), qui, en négligeant les pertes,
pourrait fissionner une mole (239 g) de
plutonium directement, produisant 4,6 moles
de neutrons secondaires, qui fissionneraient
à leur tour 4,6 autres moles de plutonium
(1 099 g). Au total, la fission de 1,338 kg de
plutonium en deux générations ajoute
23 kilotonnes d'équivalent TNT5 à l'explosion
du cœur.
Cette approche est utilisée dans les armes
modernes pour assurer une puissance
suffisante à l'étage primaire, tout en
autorisant une diminution importante de la
taille et du poids6 et l'immunité aux
rayonnements. De plus, les bombes à fission
dopée peuvent plus facilement être
immunisées des rayonnements
neutroniques parasites issus d'explosions
nucléaires proches.

Brevet[modifier | modifier le code]
La bombe A fait l'objet d'un brevet
d'invention portant sur le Perfectionnement
aux charges explosives [1] [archive] déposé
sous le numéro 971-324 le 4 mai 1939 par
la Caisse nationale de la recherche
scientifique — concernant les travaux
de Frédéric Joliot-Curie, Hans Halban et Lew
Kowarski. Les trois co-inventeurs avaient
évidemment caché l'existence de leur brevet
aux occupants allemands. Le brevet tombe
dans le domaine public en 1959.
À celui-ci s'ajoutent quatre autres brevets
déposés de 1939 à 1940 et portant sur la
production d'énergie7.
Ces brevets ont rapporté peu
de redevances au regard de leur importance.
Une part de l'argent obtenu est affectée à la
recherche scientifique via l'attribution de
bourses7.
Robert Oppenheimer fut choisi par le
gouvernement Américain pour entreprendre
et expérimenter la première bombe A.
Notes et
références[modifier | modifier le code]
 (en) Cet article est partiellement ou en
totalité issu de l’article de Wikipédia
en anglais intitulé « Nuclear weapon
design » (voir la liste des auteurs).

1. ↑ (en) Types of Nuclear Bombs, and the Difficulty


of Making Them - Table 1 - Properties of Nuclear-
Explosive Nuclides [archive]
2. ↑ Revenir plus haut en :a b et c (en) The Nuclear Weapon
Archive [archive] (consulté le 23 février 2012)
3. ↑ Hans A. Bethe, « Memorandum on the History
Of Thermonuclear Program » [archive],
sur Federation of American Scientists, Chuck
Hansen, 28 mai 1952 (consulté le 19 mai 2010)
4. ↑ (en) Richard E. Rowberg, Clifford Lau, The
Department of Energy's Tritium Production
Program [archive], 1997.
5. ↑ « Nuclear Weapon Archive: 12.0 Useful
Tables » [archive]
6. ↑ (en) Nuclear Weapon Design [archive], Federation
of American Scientists
7. ↑ Revenir plus haut en :a et b C. Gilguy, « L'histoire des
brevets de base de l'équipe Joliot » [archive],
BIST, avril 1963 (consulté le 6 décembre 2008)

Annexes[modifier | modifier le code]
Sur les autres projets Wikimedia :
 bombe A, sur le Wiktionnaire

Bibliographie[modifier | modifier le code]

 Paul Quilès, Jean-Marie Collin et Michel


Drain, L'illusion nucléaire : la face
cachée de la bombe atomique,
Paris, Editions Charles Léopold
Mayer, 2018, 172 p. (ISBN 978-2-843-77213-
9).
 (en) Richard Rhodes, The making of the
atomic bomb, New York, N.Y. Place of
publication not identified, Simon &
Schuster Paperbacks Paw Prints, 2008,
886 p. (ISBN 978-1-439-50686-8 et 978-0-684-
81378-3). Écrite par un journaliste, c'est
une histoire érudite qui a obtenu les prix
Pulitzer, National Book Award et National
Book Critic's Circle Award américains
 Alcante (scénario), Bollée (scénario)
et Denis Rodier (dessin), La bombe,
Grenoble, Glénat, 2020 (ISBN 978-2-344-
02063-0 et 2-344-02063-2, OCLC 1149551082, lir
e en ligne [archive])

Bande dessinée historique


Articles connexes[modifier | modifier le
code]

 Physique nucléaire
 Explosion atomique
 Bombe à fission dopée, Bombe à
neutrons
 Projet Manhattan de la première bombe
atomique de l'histoire (aux États-
Unis), Bombardements atomiques
d'Hiroshima et Nagasaki, Fat Man, Little
Boy
 Hibakusha
 Prolifération nucléaire
Liens externes[modifier | modifier le
code]

 Notices dans des dictionnaires ou


encyclopédies généralistes  : Dizionario
di Storia [archive] • Encyclopædia
Britannica [archive]
 Notices d'autorité  : 
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France (données)
o Bibliothèque du Congrès
o Gemeinsame Normdatei
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