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INTRODUCTION

Un peu plus d’un siècle seulement s’est écoulé depuis la découverte, en


1896, de la radioactivité naturelle, considérée comme le début de l’histoire de l’énergie
nucléaire. A l’aube de la seconde Guerre mondiale, les travaux de grands scientifiques
européens ont permis de définir les principes de base de fonctionnement d’un réacteur nucléaire
pour produire de l’énergie. A partir des années 1950, l’utilisation du nucléaire à des fins
pacifiques, promesse d’une nouvelle source d’énergie bon marché et quasiment inépuisable, est
devenue le symbole du progrès. Son industrialisation rapide, tout d’abord aux Etats-Unis, en
URSS, en Europe et au japon, a été favorisée à partir de 1973 par la hausse brutale du prix des
hydrocarbures après la guerre du kippour. (Cédric Lewandowski, 2021)
L’histoire du programme nucléaire civil français en est une illustration.
Nous sommes en 1896. Les rayons X ont été découverts par Röntgen l’année précédente et les
travaux sur les rayonnements et la phosphorescence ont redoublé d’intensité dans le monde.
Henri Becquerel, chercheur français, membre de l’Académie des sciences, travaille sur les
phénomènes de fluorescence des sels d’uranium. Il constate qu’une plaque photographique est
impressionnée avec grande netteté par ces sels et avance l’hypothèse de l’émission d’un
rayonnement spécifique qu’il baptise « rayons uraniques ». Un an plus tard, une jeune étudiante
polonaise, tout juste diplômée de la Sorbonne, décide de consacrer sa thèse de ce phénomène
qu’elle nomme radioactivité…
L’Agence internationale de l’énergie atomique publie chaque année des
données très complètes caractérisant le parc électronucléaire dans le monde : elles constituent
une référence incontestée et offrent une photographie précise de l’électricité nucléaire à la fin
de l’année 2019. (Cédric Lewandowski, 2021)
CHAPITRE PREMIER : GENERALITES SUR L’ENERGIE NUCLEAIRE

I.1. Définition de l’énergie nucléaire


L’énergie nucléaire provient de la désintégration du noyau des atomes.
C’est pour cette raison qu’on l’appelle aussi ‘‘énergie atomique’’. Toute matière, vivante ou
inerte, est constituée d’atomes. Chaque atome est composé d’un noyau, lui-même constitué de
protons, chargés positivement, et de neutrons. Autour de ce noyau gravitent des électrons,
chargés négativement, en nombre égal aux protons. (www.missionenergie.goodplant.org)
Elle est aussi une forme d’énergie libérée par le noyau, cœur des atomes,
composé de protons et de neutrons. L’énergie nucléaire peut être produite de deux manières,
par la fission (division du noyau de l’atome en plusieurs parties) et par la fusion de plusieurs
noyaux. (Selon IAEA : Agence Internationale de l’Energie Atomique cfr www.iaea.org)

Figure 1:Schéma de principe d’un REP (Source : www.vienne-nature.fr)

La fission est le phénomène utilisé dans ce type de réacteur. Sous l’effet


d’un neutron, le noyau d’un atome d’Uranium 235 va se désintégrer en plusieurs morceaux.
Conséquences : la production de chaleur et la génération de deux à trois neutrons qui vont eux
aussi pouvoir être capturés par d’autres noyaux d’atomes d’uranium créant alors une réaction
en chaine. (www.vienne-nature.fr)
I.2. Principes fondamentaux de l’énergie nucléaire
I.2.1. Fusion thermonucléaire
La fusion est le mariage de noyaux légers qui donne naissance à des
noyaux plus lourds comme l’hélium par exemple. (JALLU Laurent, 2009)
Elle s’accompagne d’une très forte libération d’énergie. Cette réaction est
difficile à réaliser car les forces nucléaires qui lient les nucléons n’agissent qu’à très faible
distance alors que la force électrique crée une barrière répulsive qui empêche les noyaux des
atomes, qui sont chargés positivement, de s’approcher assez près les uns des autres. Pour passer
cette barrière, les noyaux doivent se trouver dans un état d’agitation thermique très grand. C’est
le cas lorsqu’ils sont portés à très haute température.
La fusion existe naturellement dans les environnements extrêmement
chauds que sont les étoiles comme le soleil. Il y a, au cœur su Soleil, une température de l’ordre
de plusieurs dizaines de millions de degrés qui permet la fusion de noyaux légers comme ceux
d’hydrogène en hélium. Ces réactions de fusion thermonucléaire libèrent beaucoup d’énergie
et expliquent la très haute température de cet astre qui atteint en surface les 5700 °C. Une très
petite partie de l’énergie rayonnée par le soleil atteint la Terre et permet la vie sur celle-ci.
Dans des étoiles plus massives que le soleil, des températures encore plus
hautes permettent la fusion de noyaux plus lourds que ceux de l’hydrogène. Ces réactions
produisent, entre autres, des noyaux de carbone, d’oxygène et même de fer au cœur des étoiles
les plus chaudes. (JALLU Laurent, 2009)

Figure 2:Transformation de l’hydrogène en hélium dans le soleil (Source : www.cea.fr)

• La fusion de deux atomes légers apparaît lorsque les noyaux de ces deux atomes sont
suffisamment proches l’un de l’autre pour fusionner, c’est-à-dire pour former un unique
noyau. Comme les noyaux ont une charge électrique positive, ils se repoussent
mutuellement, ce qui les empêche de fusionner. Si ces atomes sont dans un milieu très
chaud, ils auront des vitesses suffisamment élevées pour pouvoir fusionner avant d’être
séparés par la répulsion électromagnétique. C’est pourquoi on parle de fusion
thermonucléaire. (www.mesure-radioactivite.fr)

Figure 3: Exemple de réaction de fusion (Source : www.assistancesolaire.com)


I.2.2. Fission nucléaire
La fission est la rupture d’un gros noyau (noyau d’uranium 235, par
exemple) qui, sous l’impact d’un neutron, se scinde en deux noyaux plus petits. (JALLU
Laurent, 2009)
Elle s’accompagne d’un grand dégagement d’énergie. Simultanément se
produit la libération de deux ou trois neutrons. Les neutrons ainsi libérés peuvent provoquer à
leur tour la fission d’autres noyaux et la libération d’autres neutrons, et ainsi de suite… On a
une réaction en chaîne puisqu’en induisant une seule fission dans la masse d’uranium, on peut
obtenir si on ne contrôle pas les neutrons au moins 2 fissions, qui vont en provoquer 4, puis 8,
puis 16, puis 32…
Les deux principales utilisations de la fission sont les réacteurs nucléaires
et les bombes nucléaires de type A. Dans les réacteurs, la réaction en chaîne est stabilisée à un
niveau donné, c’est-à-dire qu’une grande partie des neutrons est capturée afin qu’ils ne
provoquent pas d’autres fissions. Il suffit seulement qu’un neutron, à chaque fission, provoque
une nouvelle fission pour libérer régulièrement de l’énergie. Au contraire, pour la bombe, la
réaction en chaîne doit être la plus divergente possible dans le temps le plus court : on favorise
sa croissance exponentielle et l’on confine l’énergie le plus longtemps possible. La réalisation
d’une bombe nécessite de grandes connaissances technologiques et un matériau fissile très pur.
(JALLU Laurent, 2009)

Figure 4: La fission d’un noyau uranium 235 (Source : www.encyclopedie-environnement.org)

• Un atome peut fissionner soit de manière spontanée si son noyau est trop lourd, soit
parce qu’il a été heurté par un neutron. Dans un réacteur nucléaire, les noyaux fissiles
d’uranium subissent une réaction de fission provoquée par bombardement de neutrons.
Un des neutrons divise un noyau en deux autres noyaux, ce qui entraîne l’émission d’un
ou plusieurs neutrons et la libération d’une très grande énergie sous forme de chaleur.
Ces nouveaux neutrons vont provoquer d’autres réactions de fission, il s’agit donc
d’une réaction en chaîne. Les réactions en chaîne de fission de l’uranium sont utilisées
dans les centrales nucléaires en France, c’est une énergie très concentrée puisque 1 g
de matière fissile permet de produire 24 000kWh, soit l’équivalent de 2 tonnes de
pétrole. (www.mesure-radioactivite.fr)
Figure 5: Exemple de réaction de fission (Source : www.assistancesolaire.com)

Du point de vue différence, nous dirons qu’une fusion nucléaire est une réaction
nucléaire qui combine deux ou plusieurs petits atomes pour former un grand atome.
Tandis qu’une fission nucléaire est une réaction nucléaire qui divise un atome lourd en
plusieurs atomes plus petits.
I.3. Types de centrales nucléaires
Il existe différents modèles de centrales nucléaires. Ils se caractérisent par
trois éléments principaux : le combustible, le modérateur (substance favorisant la réaction en
chaîne) et le caloporteur, un fluide qui permet l’extraction de la chaleur produite. (D’après la
RTS : Radio Télévision Suisse, 2013)
D’où, en combinant ces différents éléments les uns avec les autres, on
obtient 5 types de centrales distincts à savoir : centrale à réacteur à uranium naturel modéré
par du graphite ; centrale à réacteur utilisant de l’uranium naturel modéré par de l’eau
lourde ; centrale à réacteur à eau pressurisée (REP ou PWR en anglais) ; centrale à réacteur
à eau bouillante (REB) et enfin centrale à surgénérateur à neutrons rapides.
➢ Centrale à réacteur à uranium naturel. Modéré par du graphite, refroidi par du
dioxyde de carbone (filière uranium-graphite-gaz), c’est le type d’installation utilisée
au Bugey, première centrale nucléaire en France. Cette filière, qui était une réussite
technologique, a été supplantée par la filière REP pour des raisons économiques.
➢ Centrale à réacteur utilisant de l’uranium naturel modéré par de l’eau lourde (filière
canadienne CANDU)
➢ Centrale à réacteur à eau pressurisée (REP ou PWR en anglais). Ce type
d’installation utilise de l’oxyde d’uranium enrichi comme combustible et est modéré et
refroidi par de l’eau ordinaire sous pression. Les REP constituent l’essentiel du parc
actuel : 60% au niveau mondial et 80% en Europe. La France a opté pour ce type de
réacteur, alors sous licence Westinghouse, en 1969.
➢ Centrale à réacteur à eau bouillante (REB). Ce type de réacteur est assez semblable
à un réacteur à eau pressurisée, à la différence importante que l’eau primaire se vaporise
dans le cœur du réacteur. Les installations de Fukushima (japon) et Mühlberg
(BE/Suisse) sont des centrales nucléaires à eau bouillante.
➢ Centrale à surgénérateur à neutrons rapides, comme Superphénix, la centrale
(expérimentale) de Creys-Malville (France), arrêtée en 1998.
• Les 3 centrales nucléaires les plus puissantes du monde (www.google.com)
1°/ Centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa (Japon)
Puissance (GW) Production annuelle Durée des travaux
(TWh/an)
7,965 0 (depuis 2012) 1980-1997

Figure 6: Une partie de la centrale nucléaire de Kashiwazaki-kariwa

La centrale nucléaire la plus puissante du monde est à l’arrêt complet


depuis plus de 10 ans. Les 7 réacteurs qui totalisent près de 8 GW de puissance installée, ne
produisent plus le moindre kilowattheure depuis 2012.
La centrale de kashiwazaki-kariwa a en effet été fermée peu de temps après
l’accident de Fukushima. Si elle n’a pas été endommagée par le séisme suivi du tsunami en
2011, le gouvernement a ordonné sa fermeture afin de réaliser d’importants travaux de mise en
sécurité.
Une dingue anti-vagues haute de 15 mètres, des enceintes anti-submersion
autour des bâtiments réacteurs, de nouveaux systèmes d’injection d’eau pour le refroidissement
de secours et un renforcement de l’alimentation électrique d’urgence ont notamment été
réalisés.
Désormais mieux paré contre les tsunamis, le site pourrait redémarrer un
premier réacteur en octobre 2022 au plus tôt. Un second serait relancé en avril 2024 avant la
remise en service complète de la centrale prévue pour 2028, selon un plan proposé par TEPCO,
l’opérateur, au gouvernement japonais.
2°/ Centrale nucléaire de Kori (Corée du sud)
Puissance (GW) Production annuelle Durée des travaux
(TWh/an)
7,489 49,5 (en 2021) 1972-En cours

Figure 7: Deux réacteurs de la centrale nucléaire de Kori

En 45 ans, la centrale nucléaire de kori n’a jamais cessé de s’étendre. Si


elle ne comptait qu’un seul réacteur en service à son ouverture en 1978, elle en exploite
aujourd’hui 7 et en opérera 9 d’ici quelques années. Le premier réacteur, d’une modeste
puissance électrique de 576 MW, a été définitivement arrêté par sécurité en 2017.
Aujourd’hui, le site produit grâce à 3 réacteurs relativement anciens, mis
en service entre 1985 et 4 réacteurs récents, ouverts entre 2011 et 2019. Les travaux pour deux
réacteurs supplémentaires ont été lancés en 2017 et 2018 et devraient être achevés en 2023 et
2024.
Etendu sur près de 4 km de large au bord de la mer jaune, le vaste complexe
intègre notamment la « Kepco International Nuclear Graduate School », une grande université
du nucléaire située à proximité immédiate des installations.
Lorsqu’ils seront en service, et si les plus vieux réacteurs ne sont pas
arrêtés entretemps conformément à leur durée de vie initiale de 40 ans, la centrale nucléaire
de kori deviendra ainsi la plus puissante centrale nucléaire du monde, avec une puissance
installée de 10,289 GW. C’est près de 2 fois celle de Gravelines (5,460 GW), qui est la plus
grande nucléaire de France.
3°/ Centrale nucléaire de Hongyanhe (Chine)
Puissance (GW) Production annuelle Durée des travaux
(TWh/an)
6,366 38,17 (en 2021) 2007-2022

Figure 8: Deux réacteurs de la centrale nucléaire de Hongyanhe

Depuis la mise en service de son dernier réacteur en avril 2022, la centrale


nucléaire de Hongyanhe en Chine est la troisième plus puissante du monde. Elle détrône de 8
tous petits mégawatts la centrale de Bruce au Canada (6,358 GW). Située en bordure de la mer
Jaune, le site a lancé 6 réacteurs d’une puissance électrique nette de 1 061 MW, entre 2013 et
2022.
Il s’agit de réacteurs de type CPR-1000, développés par la chine à partir
du modèle français de 900 MW conçu par Framatome. Le site a produit 38,17 TWh en 2021,
selon le site de la Word Nuclear Association, sachant que le 5e réacteur a été mis en service en
juin 2021 et le 6e était toujours en chantier.
Le réacteur nucléaire de Kinshasa est un réacteur nucléaire de recherche de
l’Université de Kinshasa (site du mont-Amba, commune de Lemba) en République
démocratique du Congo. Il est le premier réacteur nucléaire installée en Afrique. (depuis
le 6 Juin 1959) (fr.m.wikipedia.org)

• Bref fonctionnement d’une centrale nucléaire


Une centrale nucléaire est une usine qui produit de l’électricité. Elle utilise
la chaleur libérée par ce qu’on appelle le « combustible nucléaire ». C’est généralement de
l’uranium 235 ou du plutonium 239. Comme objectif est d’utiliser cette énergie dégagée par le
combustible pour chauffer de l’eau et obtenir de la vapeur. La pression de cette vapeur permettra
d’actionner une turbine. D’où, celle-ci à son tour, entraînera un alternateur qui produira de
l’électricité.
I.4. Avantages et Inconvénients de l’énergie nucléaire (Antoine Decrouy, 2021)
I.4.1. Avantages
Comme nous avons commencé à le dire, ce type d’énergie présente de très
nombreuses améliorations et avancées pour les humains. Ainsi, voici les principaux avantages
du nucléaire par fission et des centrales nucléaires :
Génère une grande quantité d’électricité ;
Elle ne produit pas de gaz à effets de serre ;
La dépendance au pétrole est réduite ; et
Endommage moins l’environnement.
I.4.2. Inconvénients
Il semble qu’il s’agisse d’un sujet que le grand public connaît déjà bien, en
raison des divers accidents qui se sont produits au fil des ans, mais, en réalité, il y a beaucoup
de gens qui se posent encore ces questions. Voyons de suite quels sont les inconvénients de
l’énergie nucléaire :
Utilisation des énergies fossiles pour le fonctionnement des centrales nucléaire ;
Production des déchets radioactifs ;
Armes nucléaires pour la guerre nucléaire ; et
Augmentation de notre dépendance à l’uranium.
CHAPITRE DEUXIEME : CONSOMMATION ET RESERVE D’ENERGIE
NUCLEAIRE DANS LE MONDE

II.1. Statistiques Mondiale sur la consommation de l’énergie

La consommation d'énergie nucléaire dans le monde varie d'un pays à


l'autre en fonction de leurs politiques énergétiques et de leurs ressources naturelles. Certains
pays dépendent fortement de l'énergie nucléaire, tandis que d'autres ont choisi de ne pas utiliser
cette source d'énergie du tout. (www.iaea.org)

Statistiques Valeur
Capacité nucléaire Environ 39GW (2020)
installée
Production d’électricité Environ 2 657 TWh (2019)
nucléaire
Principaux producteurs États-Unies, France. Chine, Japon, Russie
d’électricité nucléaire

Part de l’énergie dans le Varie d’un pays à l’autre (exemple en France 70%)
mix énergétique

Projets de nouveaux Chine,Inde,Russie,Emirates Arabes Unis


réacteurs nucléaires

Figure 9: Courbe de l’évolution de la capacité électronucléaire par région


II.2. Principaux pays consommateurs de l’énergie nucléaire

Les pays qui consomment le plus d'énergie nucléaire sont les États-Unis,
la France, la Chine, le Japon et la Russie. Ces pays ont des parcs nucléaires importants et
utilisent l'énergie nucléaire pour répondre à une part significative de leurs besoins en électricité.
Par exemple, la France dépend largement de l'énergie nucléaire, qui représente environ 70 %
de sa production d'électricité.

Figure 10: Répartition de la consommation d'énergie nucléaire dans le monde en 2021, par pays

II.3. Réserves Mondiale de l’énergie nucléaire (Uranium)

Les ressources d’uranium sont suffisantes pour permettre l’utilisation


durable à long terme de l’énergie nucléaire aux fins de la production d’électricité à faible
émission de carbone ainsi que d’autres utilisations, comme les applications reposant sur la
chaleur résiduelle et la production d’hydrogène.
II.3.1. Réserves prouvées d'uranium
Les réserves prouvées d'uranium sont les gisements connus d'uranium qui
peuvent être exploités de manière économiquement viable avec les technologies actuelles.
Selon les estimations de l'Agence pour l'énergie nucléaire (AEN), les réserves prouvées
d'uranium dans le monde s'élevaient à environ 5,7 millions de tonnes en 2020.
II.3.2. Ressources potentielles d'uranium
En plus des réserves prouvées, il existe des ressources potentielles
d'uranium qui représentent des gisements connus mais qui ne sont pas encore économiquement
exploitables. Selon l'AEN, les ressources potentielles d'uranium sont estimées à environ 10,5
millions de tonnes.
II.3.3. Production d'uranium
La production mondiale d'uranium a fluctué au fil des ans en fonction de
la demande et des prix. En 2019, la production d'uranium était d'environ 53 500 tonnes.
Il est important de noter que la disponibilité de l'uranium dépend de
plusieurs facteurs, tels que les progrès technologiques, les coûts d'extraction, les politiques
d'exploitation minière et les considérations environnementales. De plus, la consommation
d'uranium dépend de la demande en énergie nucléaire, qui peut varier d'un pays à l'autre.
(Agence internationale de l’énergie atomique)
II.4. Autres sources d’énergie nucléaire

En dehors de l'uranium utilisé dans les réacteurs nucléaires actuels, il


existe d'autres sources d'énergie nucléaire qui sont en cours de développement ou qui sont
explorées pour une utilisation potentielle.
Voici quelques-unes de ces sources :
1. Thorium : Le thorium est un élément radioactif qui peut être utilisé comme
combustible nucléaire dans certains types de réacteurs. Le thorium présente certains avantages
potentiels par rapport à l'uranium, notamment une plus grande abondance dans la nature, une
meilleure sûreté et une production de déchets réduite. Les réacteurs à sels fondus au thorium
sont l'une des voies de recherche les plus prometteuses dans le domaine de l'énergie nucléaire.
2. Fusion nucléaire : La fusion nucléaire est une source d'énergie qui implique la fusion
de noyaux atomiques légers pour libérer une grande quantité d'énergie. Contrairement à la
fission nucléaire utilisée dans les réacteurs actuels, la fusion nucléaire offre des avantages
potentiels tels qu'une abondance de carburant (isotopes d'hydrogène), une production de déchets
réduite et une sécurité accrue. La fusion nucléaire est un domaine de recherche actif, mais la
création d'un réacteur de fusion commercial viable reste un défi technique majeur.
3. Réacteurs de quatrième génération : Les réacteurs de quatrième génération (Gen
IV) sont une catégorie de réacteurs nucléaires en développement qui visent à améliorer
l'efficacité, la sûreté et la durabilité de l'énergie nucléaire. Différents concepts de réacteurs de
quatrième génération sont étudiés, tels que les réacteurs à sels fondus, les réacteurs à haute
température, les réacteurs rapides refroidis au sodium, etc. Ces réacteurs ont pour objectif de
maximiser l'utilisation du combustible nucléaire, de réduire la production de déchets et
d'améliorer la sûreté.
II.5. Conservation et Contrainte de limites de l’énergie Nucléaire

La conservation de l'énergie nucléaire, il est important de noter que


l'énergie nucléaire est une source d'énergie non renouvelable. Les réacteurs nucléaires utilisent
de l'uranium ou du plutonium comme combustible, qui sont des ressources limitées sur Terre.
Par conséquent, la conservation de l'énergie nucléaire implique principalement l'utilisation
efficace de cette énergie et la gestion responsable des déchets radioactifs.
La conservation de l'énergie nucléaire peut être réalisée en améliorant
l'efficacité des réacteurs nucléaires, en réduisant les pertes d'énergie pendant la production et la
transmission d'électricité, et en optimisant l'utilisation de l'énergie nucléaire dans les processus
industriels. De plus, la recherche et le développement de nouvelles technologies nucléaires,
telles que les réacteurs de quatrième génération, peuvent contribuer à une utilisation plus
efficace de l'énergie nucléaire et à la réduction des déchets radioactifs.
Il convient également de noter que la conservation de l'énergie nucléaire
ne se limite pas à l'aspect technique, mais englobe également des considérations de sûreté et de
sécurité. Les pays qui utilisent l'énergie nucléaire doivent prendre des mesures pour garantir la
sûreté des installations nucléaires, la gestion appropriée des déchets radioactifs et la prévention
des accidents nucléaires. (https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr)
CHAPITRE TROISIEME : EVOLUTION DE L’ENERGIE NUCLEAIRE DANS LE
MONDE ET EN RDC

III.1. Historique de l’énergie nucléaire en RDC

En 1958, le « Gouvernement général » du Congo belge a acheté à


la General Dynamics Corporation
[fr.wikipedia.org/wiki/Réacteur_nucléaire_de_Kinshasa] (États-Unis) un réacteur de recherche
de type Triga Mark I d'une puissance de 10 à 50 kW. Ce avec l'accord du
ministre belge du Congo et du Ruanda-Urundi
Ce réacteur était destiné à la Commission consultative des sciences
nucléaires, présidée par Monseigneur Luc Gillon, recteur de l'université
Lovanium à Léopoldville de 1954 à 1967. Mg Luc Gillon est docteur en physique et a suivi
l'enseignement de Robert Oppenheimer à l'université de Princeton.
Il fut construit sur le site du Centre Trico de l'université, et consistait en un
ensemble de laboratoires de la Faculté des sciences, de la Faculté de médecine, ainsi que de
l'hôpital universitaire qui y était rattaché. Il entre en service le 6 juin 1959 pour la recherche,
l'enseignement et la production d'isotopes à usages médicaux et agricoles.
En 1970, le Centre Trico devient le Centre régional d'études nucléaires de
Kinshasa (CREN-K). Le CREN-K décide rapidement de se doter d'un réacteur de recherche
plus puissant, le Trico II. Celui-ci, d'une puissance de 1 MW est inauguré en 1972
TRICO II est mis en service en mars 1973, mais depuis 1994, il ne
fonctionne plus faute de moyens
La première guerre du Congo (1996-1997) et la deuxième guerre du
Congo (1998-2003) ont achevé de réduire le réacteur TRICO II "en miettes" selon l'AFP.

En 2007, des barres d'uranium sont volées en vue d'un possible


détournement à des fins militaires [« RDC: le dossier du nucléaire congolais refait
surface » [archive], sur La Libre Afrique, 21 février 2020 (consulté le 16 avril 2022)
].
III.2. UTILISATION ACTUELLE DE L’ENERGIE NUCLEAIRE EN RDC
• Quand on parle de l’énergie nucléaire, nous pensons directement au domaine militaire.
Et pourtant, la technologie nucléaire apporte aussi des solutions aux multiples
problèmes humains dans plusieurs secteurs de la vie sociale. (www.radiookapi.net)
Selon les experts, le nucléaire peut être utilisé :
• Dans le domaine médical ;
• Dans l’agriculture ;
• Dans l’environnement
• Et autres domaines.
III.3. PROJETS ET PERSPECTIVES POUR L’ENERGIE NUCLEAIRE EN RDC
En parlant de la perspective, une revue de l’énergie en République
Démocratique du Congo (Conférence K. Kusakanaka : ICDRE, Copenhague, Danemark, 2016)
La République Démocratique du Congo (RDC) connait actuellement une
crise énergétique générale en raison de manque d’investissement et de gestion approprié dans
le secteur de l’énergie.
Environ 93,6% du pays dépend fortement du bois de chauffage comme
principale source d’énergie, ce qui a de graves conséquences telle que la déforestation et
dégradation générale de l’environnement. En revanche, la majeure partie de l’électricité
produite, provenant principalement de centrales hydroélectricité et thermiques en mauvais état,
est principalement utilisée pour alimenter le secteur industriel ainsi que très peu de zones
urbaines.
Néanmoins, la RDC possède un énorme potentiel en ressources
renouvelables telles que :
• L’hydroélectricité ;
• La biomasse ;
• Le méthane ;
• La géothermie solaire et un potentiel éolien modéré qui peuvent être utilisés pour
la production d’énergie.
Récemment, le pays a lancé des projets visant à construire une
microcentrale hydroélectrique décentralisé :
• Pour approvisionner les zones reculées et isolées ;
• Réhabiliter ses principales centrales hydroélectriques et lignes de transport existantes,
ainsi qu’étendre sa capacité de production actuelle en construisant de nouvelles
centrales hydroélectriques capable de répondre à une grande partie des besoins
énergétiques du continent africain. (researchgate.net/ A review of energy in the
Democratic Republic of Congo)

III.4. EVOLUTION DE L’ENERGIE NUCLEAIRE DANS LE MONDE ET EN RDC


Au 1 er janvier 2019, on comptait 450 réacteurs nucléaires opérationnels
dans le monde. Ensemble, ils produisent 10,3% de l’électricité mondiale. La capacité de
production internationale de l’énergie nucléaire augmente depuis 4 ans et atteint actuellement
un nouveau niveau record plus 399000 MW. En 2018, cela représentait une augmentation de
3% de la capacité. En d’autres termes, il n’y a jamais eu autant d’énergie nucléaire dans le
monde (en termes de puissance installée) qu’aujourd’hui.
L’Agence Internationale de l’Energie (AIE) prévoit environ 1,1 Billion de
dollars d’investissement dans l’énergie nucléaire d’ici 2040, ce qui signifie une augmentation
de 46% de la production d’énergie nucléaire.
57 centrales nucléaires sont également en construction dans 16 pays. A
cela s’ajoutent la construction prévue de 147 réacteurs nucléaires ainsi que 337 réacteurs
proposés. Une vingtaine de pays, qui ne disposent pas encore de centrales nucléaires,
manifestent un intérêt concret pour l’énergie nucléaire. (www.forumnucléaire.be)
En termes de consommation intérieure d’énergie primaire en RDC
s’élevait en 2019 à 1267PJ dont 94 ,4% de biomasse, 3,1% d’hydroélectricité et 2,4% de produit
pétrolier importés.
La consommation d’énergie primaire par habitant atteignait 25,2GJ en
2019, soit 32% de la moyenne mondiale : 79,1GJ, et 92% de la moyenne africaine : 27,4GJ
(France :150,5 ; Afrique du Sud :100,2 ; Nigeria : 32,8). (fr.wikipedia.org)
CONCLUSION

En guise de conclusion, nous dirons que l’énergie nucléaire est produite


par deux manières (fission et fusion) et retenons qu’elle a 5 types de centrales nucléaires,
notamment centrale à réacteur à uranium naturel modéré par du graphite, centrale à réacteur
à uranium modéré par eau lourde, centrale à réacteur à eau pressurisée, centrale à réacteur
à eau bouillante et enfin la centrale à surgénérateur à neutrons rapides.
En effet, nous avons parlé d’une brève histoire de l’énergie nucléaire dans
la république Démocratique du Congo en affirmant la construction sur le site universitaire, un
centre TRICO qui deviendra le centre régional d’étude nucléaire (CREN-K).
Retenons que l’énergie nucléaire nous est cruciale car elle apporte une
solution dans de différents domaines comme la technologie dans les domaines médical,
agronomique et autres domaines.

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