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1.

RAPPEL DE NOTIONS DE BASE DE L’HYDROGEOLOGIE ET DE L’HYDRAULIQUE

1.1. LA LOI DE DARCY SIMPLE

L’écoulement souterrain dans les roches à perméabilité en petit suit


1
la loi de Darcy qui est propre à l’écoulement laminaire tandis que l’écoulement dans les
aquifères à perméabilité en grand avec écoulement turbulent ne sont plus régis par la loi de
Darcy.

La loi expérimentale de Darcy ou loi de Darcy avait été établie par


l’hydraulicien Français, H. Darcy, après ses expériences dont la représentation est figurée ci-
dessous.
Elle dit que la vitesse (V) d’écoulement laminaire dans un milieu
poreux est directement proportionnelle à la perte de charge unitaire, gradient hydraulique
(I).

V =KI ………………………………………………………………(1.1.1)
V
=K …………………………………………………………………(1.1.2.)
I

Où K est un coefficient qui dépend tant de dimensions des pores du milieu aquifère que de la
viscosité du liquide en écoulement. C’est la conductivité hydraulique.

Une fois la vitesse connue, le débit est déterminé par le produit de la


vitesse par la section transversale à l’écoulement.

Il faut noter le fait que Darcy a agit comme si toute la section


transversale du milieu poreux était sujette à l’écoulement alors que l’eau gravitaire dont la
vitesse est déterminée par la loi qui porte son nom ne passe qu’à travers les vides
intergranulaires non occupés par l’eau liée. Donc la section réelle où l’eau passe en milieu
poreux est plus faible que la section totale du milieu, ce qui fait que la vitesse réelle
d’écoulement interstitiel est supérieure à la vitesse de Darcy.

1Henry Philibert Gaspard Darcy (10 juin 1803 - 2 janvier 1858) est un hydraulicien français de la ville de Dijon.

1
Figure 1.1.1. : Dispositif de l’expérience de Darcy.

Darcy avait constaté que l’eau (en bleu) qui traverse le sol (en
gris) perd la charge H en parcourant une distance L. Connaissant le débit, Q, d’écoulement et
la section transversale, S, du tube contenant l’échantillon de sol, il avait calculé la vitesse V
Q
d’écoulement de l’eau (V = ) et découvert quelle était égale au produit de la perte de
S
charge par unité de distance parcourue dans l’échantillon et un coefficient K propre au sol et
à l’eau, qu’il a appelé coefficient de perméabilité. La perte de charge par unité de distance
parcourue en milieu poreux à écoulement laminaire est appelé gradient hydraulique, I. La loi
de Darcy expérimentale s’écrit donc :

V =KI

1.2. LA LOI DE DRACY GENERALISEE

L’expérience de Darcy avait été réalisée sur un écoulement dans un


tube de section transversale constante, dans un sable homogène et sous un gradient
hydraulique constant. Cela donne une vitesse d’écoulement constante dans tout le milieu
d’écoulement. C’est l’écoulement uniforme. Les composantes de la vitesse dans les
directions perpendiculaires à l’axe d’écoulement sont nulles.

La généralisation de la loi de Darcy consiste à considérer


l’écoulement non uniforme, les composantes du vecteur vitesse d’écoulement dans les
directions des axes d’un système cartésien quelconque ne sont plus nulle.

1.2.1. Aspect cinématique de l’écoulement souterrain. Le concept du vecteur vitesse


d’écoulement. Surfaces et lignes de courant.

La cinématique de l’écoulement traite seulement des paramètres de


l’écoulement sans s’occuper des forces et des énergies qui sont à la base de cet écoulement.
Les paramètres traités dans la cinématique sont la vitesse et l’accélération, par exemple.

2
Cependant, en écoulement souterrain les vitesses sont si faibles qu’il n’est pas utile de
considérer les accélérations. Nous allons parler seulement de la vitesse et montrer qu’il
s’agit d’un vecteur.

1.2.1.1. Vecteur vitesse de l’écoulement

Figure 1.2.1. Vecteur vitesse d’écoulement

Imaginons un tétraèdre OACB découpé dans un aquifère en


écoulement. Comme l’eau est incompressible, la somme des débits qui entrent par les faces
OAB, OAC et OBC est égale au débit qui sort par la face ACB. Ceci peut s’écrire :

1
( dydz V x + dxdz V y + dxdy V z)=dS V n
2

dydz dxdz dxdy


V x+ V y+ V =V n
2dS 2 dS 2 dS z

α V x + β V y + γ V z =V n

Avec

● dS, la surface de la face ABC

● Vx, la vitesse selon l’axe des x

● Vy, la vitesse selon l’axe des y

● Vz, la vitesse selon l’axe des z

● Vn, la vitesse selon la normale à la face ABC

D’autre part, on sait que si dQ est le débit qui sort par la face ABC, on aura :

dQ
V n=
dS

Ainsi donc

3
dydz dxdz dxdy
=α ; =β et =γ
2dS 2 dS 2 dS

On aura

V x α +V y β +V z γ =V n…………………………………………………….(1.2.1)

Donc α, β et γ sont des cosinus directeurs de la normale n

La forme de cette dernière équation nous amène à considérer V x, Vy,


Vz et Vn comme des projections sur n, ox, oy et oz d’un vecteur V . Nous appellerons ce
vecteur, vecteur vitesse de l’écoulement ou de filtration.

Vx, Vy et Vz sont des composantes du vecteur V .

1.2.1.3. Concept de lignes et surfaces de courant.

Comme Vn est la projection de V sur n, alors nous pouvons écrire le


produit scalaire suivant :

V n=V . n=V∗n∗cosθ ……………………………………………………(1.2.2)

Avec θ : l’angle que forment le vecteur V et la normale n.

Une surface tangente en tout point du vecteur vitesse d’écoulement


a, en chacun de ces points, une normale perpendiculaire au vecteur vitesse. Comme cette
π
normale forme avec le vecteur vitesse un angle, θ , égal à , la composante du vecteur
2
vitesse dans cette direction est nulle. Donc cette surface n’est traversée par aucun débit.
Une telle surface est appelée surface de courant ; elle contient des lignes de courant
partout tangentes au vecteur vitesse d’écoulement.

1.2.1.4. Concept de la Fonction de courant.

Les lignes et les surfaces de courant peuvent délimiter les portions


d’écoulement de différents débits dans une masse d’écoulement. En effet, ayons un cours
d’eau, tel le fleuve Congo à Kinshasa, et choisissons des points à la surface d’écoulement du
fleuve. Entre ce point et la berge origine va passer un débit donné. On imagine donc qu’à
chaque point de l’écoulement correspond un débit passant entre ce point est la berge
origine. Relions les points de même débit, cela forme des lignes et des surfaces délimitant
les portions du fleuve de différents débits comptés à partir de la berge origine. Ces lignes et
ces surfaces sont des lignes et des surfaces de courant.

4
Si nous plaçons un système des coordonnées pour localiser différents
points du fleuve, nous pouvons dire qu’à un point des coordonnées données de notre
système, correspond un débit donné compté à partir de la berge origine. Une relation qui
donne un tel débit en fonction des coordonnées des points de la masse d’un fluide en
écoulement est appelée fonction de courant. La fonction de courant est très souvent
symbolisée par la lettre ψ (minuscule) lorsque ses valeurs sont exprimées en longueur ou par
la lettre Ψ (majuscule) lorsqu’elles sont exprimées en longueur au carré par unité de temps.

Au lieu de considérer la section du fleuve sur toute sa profondeur,


nous pouvons considérer la section seulement sur une profondeur unitaire. En ce moment
là, le débit passant sur cette profondeur unitaire est exprimé, non plus en longueur au cube
par unité de temps, mais en longueur au carré par unité de temps. La fonction donnant en
chaque point de la surface du fleuve ce débit exprimé en longueur au carré par unité de
temps est la fonction de courant symbolisée par la lettre Ψ (majuscule). Si nous divisons ce
débit par un débit passant par une unité de surface, en ce moment là nous allons avoir un
débit exprimé en longueur. Une fonction donnant, en fonction de l’espace, ce débit exprimé
en longueur est la fonction de courant symbolisée par la lettre ψ (minuscule).

1.2.1.5. Concept de tube de courant et de filet liquide

Si dans une section d’écoulement on découpe mentalement une


petite circonférence sur laquelle s’appuient des lignes de courant, l’ensemble forme un tube
de courant. Si le diamètre de la circonférence dévient infiniment petit, le tube de courant
devient alors un filet liquide.

Figure 1.2.2. Représentation géométrique de l’écoulement

1.2.2. Aspect dynamique de l’écoulement souterrain

Nous n’avons considéré jusqu’ici que les mouvements de l’eau sans


tenir compte de forces qui leur donnent naissances. C’était la cinématique des écoulements.
Nous étudierons maintenant les forces qui sont à l’origine de ces mouvements. C’est l’aspect
dynamique de l’écoulement.

L’équation fondamentale de la dynamique qui établit la relation entre


la force, F, la masse, m et l’accélération, a, est

5
F=m∗a…………………………………………………………………………..(1.2.3)

Les forces qui agissent sur une particule élémentaire (de masse
unitaire) d’un liquide sont :
● Les forces de volume comme la pesanteur ρg

● Les forces d’inertie ρdVdt

● Les forces de pressions.

A partir de ces forces Navier et Stokes ont établi l’équation générale


du mouvement des fluides qui porte leurs noms :

(
ρ F+
dV
dt ) 2 1
=grad p−μ ∇ V − μgrad θ ………………………………(1.2.4)
3

Devant la difficulté de l’intégration de cette équation, les


hydrauliciens recourent ne fût-ce qu’à la compréhension de chacune de ses termes.
● ρ F représente les forces des masses. Dans le cas d’un liquide qui s’écoule dans le
champ de la gravité, F est le poids du liquide. Pour une particule de masse unitaire, F
vaut g (accélération de la pesanteur).
dV
● ρ dt représente les forces d’inertie

● grad p est un vecteur qui correspond à la variation de la pression dans le sens de


l’écoulement.
2
● μ ∇ V exprime l’action d’une particule liquide en mouvement sur les autres
particules sous l’effet de la viscosité, μ
1
● 3 μgrad θ est un vecteur qui traduit l’effet de la compressibilité du fluide en
mouvement. Il est nul pour des fluides incompressibles à des pressions habituelles.
C’est le cas de l’eau.

Dans le cas d’un liquide en mouvement dans le champ de la gravité


universelle, F = grad –gz +Cte. L’équation générale de Navier-Stockes s’écrit, après avoir divisé
chaque terme par ω=ρg , alors :

( ωp )=−1g dVdt + ωμ ∇ V …………………………………………(1.2.5)


grad z +
2

6
Pour l’écoulement souterrain où les vitesses d’écoulement sont déjà
dV
très faibles, leurs accélérations sont négligeables ; donc est nulle.
dt

L’équation de Navier Stokes devient

( )p μ
grad z + = ∇2 V …………………………………………………(1.2.6)
ω ω

( ωp ) est donc une force ; on l’appelle en hydrogéologie, comme nous le verrons au


grad z +

sous-chapitre suivant, gradient hydraulique.


μ 2
∇ V , comme nous l’avons dit, exprime les forces de frottement qui sont à la base de
ω
perte de charge tel que nous le verrons au sous-chapitre ci-après.

En hydraulique souterrain, de quatre forces qui agissent sur une


particule du liquide, il ne reste que trois : la force de pesanteur, la force de pression et la
force de frottement. Donc l’équation fondamentale des forces agissant sur une particule
d’eau souterraine se réduit à l’expression suivante :

M + F=0………………………………………………………..(1.2.7)
D’où
● M : la somme des forces motrices (force de pesanteur et force de pression)

● F : force de frottement causé par la viscosité de l’eau et qui est à la base des pertes
de charge.

1.2.3. L’aspect énergétique de l’écoulement. Le gradient hydraulique

1.2.3.1. Types d’énergie

Une particule d’eau de masse m et de masse spécifique ρ en


écoulement possède trois énergies :

● Une énergie potentielle mgz due à la hauteur z où elle se trouve par rapport à un
plan horizontal quelconque de référence (le niveau de la mer, le substratum
imperméable horizontal de l’aquifère, par exemple).
pm
● Une énergie potentielle de pression, ρ , due à la colonne d’eau au dessus de la
particule

7
2
mV
● Une énergie cinétique, , due à la vitesse V, dont est animée la particule.
2

Ces énergies sont toutes exprimées en joules.

Une particule d’eau en écoulement de poids unitaire possède toutes


pm mV 2
ces énergies mais exprimés en mètre du fait que, mgz, et sont divisées par mg et
ρ 2
donnent :

mgz
● Pour l’énergie potentielle de position : mg =z

pm p p
● Pour l’énergie potentielle de pression : ρmg = gρ = ϖ (ϖ est le poids spécifique de
l’eau)
2 2
mV V
● Pour l’énergie cinétique : =
2 mg 2 g

Au total donc, la particule de poids unitaire possède la somme, E, de


toutes ces énergies, appelé charge hydraulique :
p V2
E=z+ + …………………………………………….(1.2.8)
ϖ 2g
● z est la hauteur à laquelle se trouve, à l’instant t, la particule d’eau de poids unitaire
p
● ϖ est la hauteur de la colonne d’eau au dessus de la particule de poids unitaire. On
l’appelle hauteur piézométrique.
V2
● est la hauteur de laquelle tombe dans le vide la particule pour atteindre la vitesse
2g
V, ou la hauteur maximale qu’atteindra la particule jetée verticalement à la vitesse V
dans le vide. On l’appelle hauteur cinétique.

V2
En hydrogéologie, la hauteur cinétique, , est négligeable car les vitesses d’écoulement
2g
des eaux souterraines sont trop faible pour prendre en compte la hauteur qu’elle génèrent.
En effet les vitesses de 1 m par jour sont très fréquentes ; cependant la hauteur qu’elles
génèrent est seulement de 5,787*10 -7 m ou 5,787*10-4 mm ou encore 0,5787 micromètres.
Pour l’écoulement souterrain, on utilise, comme il a été dit ci-haut, la lettre φ pour
symbiliser la charge hydraulique, E.

● Donc pour l’écoulement souterrain, on a :


p
φ=z + ……………………………………………………(1.2.9)
ϖ

8
● A la surface libre de la nappe aquifère (surface piézométrique) où p est nulle, on a :
φ=z …………………………………………………………(1.2.10)

● Sur le substratum imperméable horizontal de l’aquifère pris comme surface de


référence où z est nul, on a :

p
φ= …………………………………………………………………….(1.2.11)
ϖ

Donc chaque point d’un fluide possède son énergie. La masse du


fluide est donc un champ d’une grandeur scalaire, le potentiel hydraulique.

1.2.3.2. Les dimensions des écoulements

● Lorsque le potentiel hydraulique varie seulement le long d’un axe d’un système
cartésien mais reste constant dans les deux autres axes, l’écoulement est
unidimensionnel ou monodimensionnel.

∂φ ∂φ ∂φ
≠0; =0; =0…………………………………………………………………(1.2.12)
∂x ∂y ∂z
Les surfaces équipotentielles sont alors des plans perpendiculaires à l’axe ou leur
dérivé n’est pas nulle, ici, l’axe des x.

● Lorsque le potentiel hydraulique varie dans deux direction est reste constant dans la
troisième direction, l’écoulement est bidimensionnel

∂φ ∂φ ∂φ
≠0; ≠0 ; =0 …………………………………………………….(1.2.13)
∂x ∂y ∂z
Les surfaces équipotentielles peuvent être des cylindres concentriques dont l’axe
longitudinal est parallèle à l’axe dont la dérivée du potentiel hydraulique est nulle, ici,
l’axe z.

● Quand l’écoulement varie dans toutes les trois direction de l’espace cartésien,
l’écoulement est tridimensionnel

∂φ ∂φ ∂φ
≠0; ≠0 ; ≠0 …………………………………………………………..(1.2.14)
∂x ∂y ∂z

9
Les surfaces équipotentielles peuvent être imaginées comme des sphères
concentriques avec l’origine des axes de cordonnées comme leur centre.

1.2.3.3. Types d’écoulement

Par rapport à la variation de caractéristiques d’écoulement dans le


temps on a les écoulements permanents, et les écoulements transitoires.

1.2.3.3.1. Ecoulement permanent

L’écoulement est dit permanent, autrement appelé stationnaire ou


écoulement en régime d’équilibre quand ses caractéristiques hydrauliques (vitesse, gradient,
potentiel hydraulique) ne varient pas en un même point au cours du temps. Si nous
∂φ
considérant le potentiel hydraulique, nous disons que pour un tel écoulement, =0 , si
∂t
∂2 φ
nous considérons le gradient hydraulique, nous écrivons : =0
∂x ∂t

1.2.3.3.2. Ecoulement transitoire ou non permanent

L’écoulement est dit transitoire, qu’on appelle aussi écoulement non


permanent, non stationnaire ou écoulement en régime de non équilibre quand ses
caractéristiques hydrauliques (vitesse, gradient, potentiel hydraulique) varient en un même
point au cours du temps. Si nous considérant le potentiel hydraulique, nous disons que pour
∂φ
un tel écoulement, ≠ 0, si nous considérons le gradient hydraulique, nous écrivons :
∂t
∂2 φ
≠0
∂x ∂t

Par rapport à la vitesse d’écoulement en un point, on a les


écoulements laminaires, et les écoulements turbulents. Lorsque l’écoulement se fait à faible
vitesse tel qu’un filet liquide coloré ne se mélange pas avec les autres filets liquides en
mouvement, on dit que l’écoulement est laminaire. Lorsque le filet liquide se mélange avec
d’autres filets du fait de la forte vitesse qui imprime aux molécules de l’eau en écoulement
des mouvements vibratoires dans tous les sens, on dit que l’écoulement est turbulent. La
détermination du type d’écoulement se fait par un nombre Re, appelé nombre de Reynolds.

UD
Re =
ν

D’où
● U est la vitesse moyenne dans la section transversale

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● Le diamètre de la conduite

● ν la viscosité relative. L’eau à 20°C a une viscosité relative, ν , égale à 1,1*10-6 m/s

Lorsque Re < 2000 l’écoulement est laminaire. Si 2000 < R e < 3000,
l’écoulement est intermédiaire. L’écoulement turbulent a R e > 3000.

Par rapport à la variation de la vitesse d’écoulement dans l’espace,


on a les écoulements uniformes, et les non uniformes. L’écoulement est uniforme dans un
espace donné si sa vitesse n’y varie pas, ni par sa grandeur ni par sa direction. L’écoulement
est dit non uniforme dans un espace donné si sa vitesse y varie soit par sa grandeur ou
direction.

1.2.3.4. La surface piézométrique

La surface piézométrique est le lieu des points où la pression de l’eau


est nulle. Donc le potentiel hydraulique à la surface piézométrique est seulement égal à z. La
surface piézométrique est représentée sur une carte par des courbes de même potentiel
hydraulique ; ici, du fait que p est nulle, par les courbes de même z, Ce sont des courbes
isopièzes. Elles sont semblables aux courbes de niveau topographique. Avec la différence
que ces dernières sont les traces des intersections avec la surface du sol des plans
horizontaux de même altitude, les courbes isopièzes sont les traces d’intersections des
surfaces équipotentielles avec le niveau supérieur de la nappe aquifère.

1.2.3.5. Le gradient hydraulique

Le gradient hydraulique est la variation de l’énergie dans un champ


hydraulique lorsque le fluide se déplace sur une distance unitaire. C’est la perte d’énergie ou
perte de charge par unité de distance parcourue par une particule du fluide en mouvement.

De façon vectorielle, nous pouvons écrire le gradient hydraulique, I,


comme suit :
P
I =grad ( z + )…………………………………………….(1.2.15)
ϖ

La dérivée d’une énergie par rapport à une distance est une force. Le
gradient hydraulique est donc une force. Donc un vecteur. A ce titre, il a son point
d’application, sa direction et son sens. Son point d’application est le point où il est

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déterminé, le point où on a calculé la dérivée ci-dessus ; sa direction dans un milieu isotrope,
tout, comme dans un milieu anisotrope, est toujours perpendiculaire aux lignes et surfaces
équipotentielles ; dans un aquifère isotrope, le gradient et la vitesse ont la même direction
mais de sens contraire (le gradient est dirigé vers l’amont tandis que la vitesse est dirigée
vers l’aval).

Le gradient hydraulique étant une force, c’est lui, et non la vitesse de


l’eau, qui déplace les grains du sol sur lesquels il s’exerce pour créer des érosions.

Comme tout vecteur, le gradient hydraulique peut avoir des


composantes selon différentes directions. C’est ainsi que l’on peut avoir les composantes
suivantes, I x , I y et I z comme composantes du vecteur gradient hydraulique respectivement
selon l’axe des x, l’axe des y et l’axe des z.

Le milieu d’écoulement est donc un champ d’une grandeur


vectorielle, le gradient hydraulique.

1.2.3.6. L’effet de différence d’énergie

Le mouvement des fluides est généré par la différence d’énergie. Dès


que deux points d’un fluide possèdent des énergies différentes, le fluide se déplace du point
de la plus forte énergie vers celui de la plus faible énergie. Si trois ou plus de points d’un
milieu isotrope possèdent des énergies différentes, le fluide va se déplacer selon la direction
de la plus grande valeur du grand gradient hydraulique.

Contrairement à la croyance populaire selon laquelle l’eau se


déplacerait du point de plus forte valeur de z vers celui de plus faible valeur de z, l’eau se
déplace plutôt du point de plus fort potentiel hydraulique vers celui de plus faible potentiel
hydraulique ; c’est ce qui explique comment l’eau dans une conduite monte d’un étage
inférieur vers un étage supérieur plus élevé.

1.2.3.7. Lignes et surfaces équipotentielles

Chaque point considéré dans une masse de fluide en écoulement


possède un potentiel hydraulique, φ . Une ligne qui relie les points de même potentiel
hydraulique est une ligne de charge, ou une ligne équipotentielle. Une surface qui relie les
points de même charge hydraulique est appelée surface équipotentielle.

1.2.3.8. Potentiel hydraulique et potentiel de vitesse

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Si nous plaçons un système des coordonnées au sein de la masse de
fluide en écoulement, nous pouvons définir une relation qui donne la charge hydraulique en
fonction des coordonnées de chaque point. Une telle fonction est appelée le potentiel
hydraulique et est symbolisée très souvent par la lettre φ (en minuscule) quand le potentiel
hydraulique est exprimé en longueur ou par lettre Φ (en majuscule) quand le potentiel
hydraulique est exprimée en longueur au carré par unité de temps ; on l’appelle alors,
potentiel de vitesse.

Le potentielle de vitesse est le potentiel hydraulique multiplié par le


débit à travers une section transversale à l’écoulement de surface unitaire, la vitesse
d’écoulement, d’où son nom. Un tel débit est exprimé en longueur au carrée par unité de
temps.

1.2.3.9. Potentiel de force

Hubert qui a donné une explication mathématique des écoulements


des fluides pétroliers dans le milieu poreux, surtout dans la roche réservoir, a inventé le
concept de potentiel de force, φ * qui est le produit du potentiel hydraulique, φ , par
l’accélération de la pesanteur, g ; d’où :

φ *¿ gφ………………………………………………(1.2.16)

Pour Hubert, le potentiel de vitesse, Kφ , n’est utilisé que dans le cas


simplifié où on considère que la conductivité hydraulique est constants partout dans la roche
aquifère. Comme dans la majorité de cas, les roches sont hétérogène, ce qui conduit à la
variation spatiale de K, l’usage de potentiel de vitesse ne se justifie plus dans le cas des
roches non homogènes ; il conseille alors, pour les milieux hétérogènes, d’utiliser le
potentiel de force.

1.2.3.10. La loi de Darcy généralisée dans le cas d’un milieu isotrope

La généralisation de la loi de Darcy signifie qu’elle est valable en tout


point d’un écoulement souterrain laminaire et dans toutes les directions. Dans le système
des axes coordonnés, on aura :

∂φ
V x =−K ………………………………………………………(1.2.17)
∂x
∂φ
V y =−K ………………………………………………………(1.2.18)
∂y
∂φ
V z=−K ………………………………………………………(1.2.19)
∂z

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Avec, Vx, Vy et Vz des composantes du vecteur vitesse de filtration, V ,
respectivement dans les directions, x, y et z.

Gradφ est le gradient du potentiel hydraulique, φ . Il est dirigé dans le sens contraire de la
vecteur vitesse, c’est ce que signifie le signe négative dans les seconds membres de ces
∂φ ∂φ ∂φ
équations. , et sont des composantes du vecteur gradient, I respectivement
∂x ∂x ∂x
selon l’axe des x, des y et des z.

La généralisation de la loi de Darcy a recours à des dérivées qui,


mathématiquement, font intervenir la notion des infiniment petits. Mais dans le cas des
écoulements interstitiels, l’infiniment petit doit être suffisamment grand pour représenter le
milieu poreux avec ses grains pleins et ses vides.

1.2.3.11. La loi de Darcy généralisée dans le cas d’un milieu anisotrope

Un milieu anisotrope est un milieu où la valeur de la conductivité


hydraulique, K, change d’une direction à une autre, contrairement au milieu isotrope où K
est constante dans toutes les directions.

Si pour simplifier nous considérons l’écoulement bidimensionnel où


nous considération le potentiel hydraulique dans les directions x et y seulement et pas dans
la direction z, il est démontré que la conductivité hydraulique, dans un tel milieu possède
une direction où sa valeur est maximale et une autre où elle est minimale. On appelle ces
deux directions les directions principales du terrain et les conductivités hydrauliques
correspondantes, les conductivités hydrauliques principales. Soient KI et KII respectivement
la plus grande conductivité hydraulique et la plus petite conductivité hydraulique. Les
directions principales sont orthogonales l’une par rapport à l’autre.

Une des caractéristiques de l’anisotropie est que le vecteur vitesse


et le vecteur gradient ne sont plus colinéaires comme dans le milieu isotrope. Ici, leurs
directions respectives font un angle dont la valeur dépend de l’anisotropie de chaque terrain
aquifère. Pour un aquifère isotrope il suffit de tracer des perpendiculaires aux courbes
isopièzes pour trouver la direction d’écoulement souterrain un en point de chaque courbe,
les sens d’écoulement étant dirigé vers les courbes isopièzes de faibles valeurs. La
détermination de la direction et du sens d’écoulement, donc la direction et le sens du
vecteur vitesse, est plus laborieux dans un terrain aquifère anisotrope. Nous allons indiquer
la procédure pour déterminer en un point d’un aquifère anisotrope la direction et le sens du
vecteur vitesse, partant, de l’écoulement de l’eau.

a) A l’aide d’un essai de pompage on détermine KI et KII et leurs directions respectives.

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b) On détermine la valeur, la direction et le sens du vecteur gradient hydraulique sur la
carte en courbes isopièzes ; sachant que sa direction est perpendiculaire, en tout point, à ces
courbes et son sens dirigé vers les isopièzes de plus grandes valeurs.
c) On détermine l’angle, a , que fait la direction de KI avec celle du gradient I.
d) On trace un système d’axes des coordonnés dont le point où l’on veut déterminer la
direction et le sens du vecteur vitesse est l’origine de ces axes.
e) On prend l’axe des x comme étant celui du vecteur gradient hydraulique.
f) On détermine sur cet axe, le point A tel que OA= K II I
g) A l’aide de l’angle, a , on trace la direction de KI passant par le point A.
h) On détermine sur l’axe des x, donc sur la direction de I, le point B, tel que OB=K I I
i) On trace une circonférence de diamètre AB et de centre C, milieu de AB.
j) La circonférence intercepte la direction de KI en un point P.
k) OP est la direction du vecteur vitesse, partant la direction de l’écoulement,
recherchée. L’écoulement se fait dans le sens de P vers O.

Figure 1.2.3. Méthode graphique de tracer le sens d’écoulement en milieu anisotrope

Si a est l’angle que fait la direction du vecteur gradient avec celle de la plus grande
conductivité hydraulique, KI, et u et v les composantes du vecteur vitesse respectivement
dans la direction de la plus grande conductivité hydraulique et celle de la plus petite
conductivité hydraulique, aura.

u=K I Icos(a) ………………………………………………………(1.2.20)

v=K II Isin( a) ………………………………………………………(1.2.21)

Le vecteur vitesse a pour module :

V = √u 2+ v 2………………………………………………………(1.2.22)

Soit

√ 2 2
V = ( K I Icos(a) ) + ( K II Isin (a) ) ………………………………………………………(1.2.23)

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Soit V I , La composante du vecteur vitesse dans la direction du vecteur gradient hydraulique,
I ; on aura :

V I =ucos ( a ) +vsin ( a ) = [ K I + K II K I −K II
2
+
2 ]
cos ( 2 a ) I ……………………………………(1.2.24)

Soit VPI la composante du vecteur vitesse dans la direction perpendiculaire au vecteur


gradient hydraulique.

V IP=−usin ( a ) + vcos ( a )= [ K I −K II
2 ]
sin sin ( 2 a ) I ………………………………………………………(1.2.25)

D’après la figure ci-dessus :

K I −K II K I + K II
CP= I =r ; OC= I ; OQ=V I ; OP=V ; PQ=rsin(2 α)
2 2

CQ=rcos( 2 α ) ………………………………………………………(1.2.26)

L’angle, β ,que fait le vecteur vitesse avec la direction du gradient hydraulique est

β=arctg ( OQ
PQ
)=arctg ¿………………………………………………………(1.2.27)
1.2.4. Aspect de quantité de mouvement.

La quantité de mouvement, Q M, est une grandeur physique que présente


un corps d’une masse, m, animé d’une vitesse V. Son expression mathématique est
Q M =mV

Ses dimensions sont M . L1 .T −1

La quantité de mouvement d’une masse d’eau en écoulement est la somme


des quantités de mouvement des particules qui la composent. Si cette masse traverse une section
normale à son vecteur vitesse, la quantité de mouvement, Q M, qui traverse cette section par unité de
temps, son flux ou son débit, a les dimensions d’une force : M . L1 .T −2.

M =ρQV

16
Si la section est celle d’un canal ou d’une conduite, il faudra, du fait de la
variation de la vitesse à l’intérieur de cette section, prendre la vitesse moyenne U en lieu et place de
la vitesse ponctuelle, V. Alors le flux, M, de la quantité de mouvement va s’écrire :

M =βρQU

Avec

● β : le coefficient de Boussinesq, voisin de 1 et plus proche de 1 que le coefficient de Coriolis


au cours d’hydraulique générale. Il est défini comme la relation entre e flux de la quantité de
mouvement réelle et la quantité de mouvement d’un écoulement fictif où toutes les
particules auraient la même vitesse au sein de la section d’écoulement.
● ρ : la masse spécifique de l’eau

● Q : le débit liquide de l’eau à travers la section

Euler a énoncé un théorème selon lequel la variation du flux, M, de la


quantité de mouvement d’une masse d’eau est égale à la somme de forces extérieures agissant sur
cette masse.

∆ M =∑ ❑ F ext

Navier et Stokes et Stokes ont dit (voir sous-chapitre 1.2.2.) que sur une masse d’eau en écoulement
agit cinq force que sont :

● La force de volume agissant sur la masse d’eau, lorsque la masse du fluide n’est soumise
qu’au champ de la pesanteur2, cette force de masse est mg ou G
● La force de pression, P

● La force d’inertie, I

● La force de frottement, F, qui comprend tant le frottement du fluide contre les parois de la
conduite que le frottement des particules du fluide les unes contre les autres
● La force de compression qui est comme la réaction des parois de la conduite sur le fluide qui
y coule, R

De toutes ces forces, nous ne devons donc considérer que celles qui sont d’origine extérieure à la
masse d’eau. Ce sont :

● La pesanteur, G

● La force de pression, P

2 On ne prend pas en compte d’autres champs qui ne sont qu’exceptionnels tels le champ électrique, le champ
magnétique à l’action desquelles la masse d’eau seraient soumises dans des conditions exceptionnelles.

17
● Les forces d’inertie, I

● La force de frottement du fluide contre les parois de la conduite, F

● Les forces de compression, que la conduite exerce sur le fluide pour le comprimer, R.

En effet, les forces de frottement des particules du fluide les unes contre les autres sont des forces
d’origine interne au fluide ; ce ne sont donc pas des forces extérieures du théorème d’Euler.

Conventionnellement, lorsque la force de pression est dirigée vers l’intérieur de la masse du fluide en
mouvement, on la compte positivement ; on la compte négativement quand elle est orientée vers
l’extérieure de cette masse. On écrit donc :

∆ M =G+ I + R+ F + P

Disons très vite que le théorème d’Euler néglige les forces de frottement du liquide contre les parois
de la conduite. Son expression devient alors :

∆ M =G+ I + R+ P

Et si l’écoulement est permanent, les forces d’inertie, I, sont nulles. Alors, le théorème se réduit à

∆ M =G+ R+ P

Et si on considère la variation de la quantité de mouvement en écoulement permanent entre deux


sections S1 et S2, on écrira

∆ M =M 2 −M 1 =G+ R + P1−P2

Appliquons ce théorème à une masse d’eau s’écoulant dans un filet liquide


qui se déplace durant le temps dt de la position 1,2 à la position 1’,2’. Comme l’eau est
incompressible dans les conditions normales, tout se passe comme si la quantité d’eau comprise
entre 1,1’ s’est déplacée durant ce temps dt en 2,2’. Si dq et le débit d’écoulement, comme le régime
est permanent et l’eau incompressible, il est le même dans chaque section d’écoulement de la
conduite.

● En 1 le débit vaut :V 1 dS1 et la masse d’eau entre 1 et 1’ est V 1 dS1 ρdt ou dqρdt

18
● En 2 le débit vaut : V 2 dS2 et la masse d’eau entre 2 et 2’ est V 2 dS2 ρdt ou dqρdt

● La quantité de mouvement en 1 est donc dqρdt V 1

● La quantité de mouvement en 2 est donc dqρdt V 2

● La variation de la quantité de mouvement durant ce temps dt est donc : dqρdt V 2−dqρdt V 1

● La variation du flux de la quantité de mouvement est donc : dqρ V 2−dqρ V 1

Si ce raisonnement était appliqué à un écoulement en plaine section dans une conduite, il faudrait
remplacer la vitesse ponctuelle V, par la vitesse moyenne U multipliée par le coefficient, β , de
Boussinesq, et le débit dq par Q (débit dans la conduite) :

Qρ β 2 U 2−Qρ β 1 U 1

D’après le théorème d’Euler, cette variation du flux de la quantité de mouvement est égale à la
somme des forces extérieures qui agissent sur la masse de l’eau en mouvement. Ici, ces forces sont :

● La force de pesanteur G

● La force de pression p1 de l’eau sur la section S1, donc p1S1

● La force de pression p2 de l’eau sur la section S2, donc p2S2

● La force R que les parois intérieures de la conduite exercent sur la masse de l’eau

Donc, en vertu du théorème d’Euler, nous pouvons écrire

Qρ β 2 U 2−Qρ β 1 U 1=G+ R+ p 1 S1− p2 S 2

Comme il s’agit d’additionner et de soustraire des forces, donc des vecteurs, il faudrait tenir compte
de leurs directions et leurs sens respectifs. Pour cela, il faudra les projeter sur un seul axe que l’on se
choisit librement.

Le théorème d’Euler présente trois avantages majeurs :

● Le non prise en compte de forces de frottement interne, donc de la viscosité de l’eau

● Le non prise en compte de ce qui se passe entre la section 1 et la section 2 (perte de charge
éventuelle quelle que soit sa cause entre les deux sections)
● Le libre choix de l’axe sur lequel on projette les forces extérieures pour les additionner et/ou
les soustraire permet de choisir cet axe tel que les projections des forces difficiles à
déterminer y soient nulles.

Pour concrétiser l’aspect théorique du théorème d’Euler, appliquons le pour détermine la poussée, F,
qu’exerce un jet d’eau horizontal sur une plaque verticale.

19
Qρ β 2 U 2−Qρ β 1 U 1=G+ R+ p 1 S1− p2 S 2

Considérons d’abord une plaque plane dont le plan forme, avec l’axe du jet d’eau, un angle α.

Les forces extérieures qui agissent sur le jet d’eau sont la poussée R de la plaque sur le jet d’eau à
l’endroit de l’impact, la pesanteur, la pression de l’air sur la surface latérale du jet ainsi que la force
de frottement de cette surface contre l’air. Les deux dernières forces sont négligeables, donc les
seules forces extérieures qui restent sont la force R que la plaque exerce sur le jet à l’endroit de
l’impact et la force G de pesanteur. La poussée, F, de l’eau sur la plaque sera égale, en intensité, à la
poussée, R, de la plaque sur le jet d’eau à l’endroit de l’impact et aura la même direction mais son
sens sera contraire à celui de R. Donc F = - R

S1 et S2 sont respectivement des sections droites du jet d’eau respectivement avant et après l’impact
(ces deux sections doivent être suffisamment éloignées de l’endroit de l’impact afin d’éviter que la
pression qu’exerce la plaque sur le jet à cet endroit ne se ressente sur elles) et U 1 et U2 des vitesses
de l’eau respectivement à travers S 1 et S2. Si on prend le coefficient de Boussinesq partout égal à un,
on a

le flux de la quantité de mouvement en S 1 est : Qρ U 1

le flux de la quantité de mouvement en S 2 est : Qρ U 2

Comme ces deux flux de la quantité de mouvement ne sont pas dans la même direction, il faudra,
pour pouvoir opérer, sur elles, les projeter d’abord sur un même axe. Leur projection sur l’axe de la
normale à la plaque est la plus avantageuse car la projection de Qρ U 2 sur cette normale est nulle. En
effet, si on avait choisi un autre axe où cette projection ne serait pas nulle, il faudrait connaître U 2
dont la détermination est très difficile ; même la détermination de la section S 2 est difficile. En outre,
la projection sur l’axe de la normale au plan de la plaque a l’avantage que c’est l’axe qui porte la
poussée, F, de l’eau sur la plaque que nous cherchons à déterminer. En outre, la projection de G sur
cet axe de la normale à la plaque est également nulle car G est perpendiculaire à cette normale.

La projection de Qρ U 1sur cet axe normale à la plaque est Qρ U 1 sin ⁡( α)

La variation des flux de la quantité de mouvement entre S1 et S2 est donc, en projection sur la
normale à la plaque est donc

M 2−M 1=0−M 1 sin ⁡(α )=−Qρ U 1 sin ⁡(α )

L’application du théorème d’Euler nous ramène à écrire

−Qρ U 1 sin sin ( α )=R

20
Donc

F=Qρ U 1 sin(α )

Si le jet d’eau frappe perpendiculairement la plaque, l’angle que forme son axe avec le plan de la
π
plaque est ; donc( α )=1. Alors
2

F=Qρ U 1

La poussée du jet d’eau sur la plaque est alors maximale.

Si la plaque reste verticale et se déplace à la vitesse constante v tout en gardant son plan
perpendiculaire à l’axe du jet d’eau, on a :

a) F=Qρ (U 1−v) (si la plaque se déplace dans le même sens que le jet d’eau)
b) F=Qρ (U 1+ v ) (si la plaque se déplace dans le sens contraire de celui du jet d’eau)

La puissance, P, est le produit de la poussée, F, par la vitesse de


déplacement de la plaque. Si la plaque se déplace en s’éloignant de la source du jet d’eau comme
dans le cas a) ci-dessus, on aura :

P = Fv=Qρ ( U 1 −v ) v

U
On constate que P a sa valeur maximale, Pm, à v= et s’annule à v = 0 et à v = U.
2

La puissance, P1, du jet avant l’impacte est


2
U
P1 = ρQ
2

Le rendement maximum est ηm =¿ 0,5Pm/P1

Considérons maintenant une plaque courbe. Prenons-la comme la moitié d’un cylindre verticale et le
jet la percute à son arête.

Après percussion, le jet se divise en deux jets qui sont renvoyés dans les directions parallèles au jet
incident. Comme la vitesse des jets renvoyés et sensiblement la même que celle du jet incident. Les
jets renvoyés ont les débits égaux et chacun égal à la moitié du débit du jet incident.

Q
Soit Q le débit du jet incident et , le débit de chacun de deux jets renvoyés. Le flux M 1 du jet
2
incident est

M 1=ρQU

La somme des fluxs, M2, de deux jets renvoyés est

M 2=ρQU

21
Les forces extérieures qui créent la variation du flux, ∆ M =M 2 −M 1 , sont la pesanteur, G ; la
réaction, R de la plaque sur le jet ; le frottement, F, des jets renvoyés sur les parois de la plaque et sur
l’air ambiant et la force de pression P. Ces deux dernières forces sont négligeables ; donc

∆ M =M 2 −M 1 =G+ R

Pour les additionner et les soustraire, nous devons d’abord les projeter sur un même axe. Prenons
l’axe du jet incident. Ce choix présente deux avantage : (i) c’est l’axe de la poussé, F, recherchée et
(ii) le fait que la projection de G sur cet axe est nulle.

La projection sur l’axe du jet incident donne :

−M 2−M 1=R

En effet, M2 a le sens contraire à celui du jet incident ; R est positif car c’est une force de compression
qu’exerce la plaque sur le jet d’eau. Or F=-R ; donc

M 2+ M 1 =−R=F

F=ρQU + ρQU=2 ρQU

On constate que dans le cas d’une plaque courbe, l’impact du jet d’eau a, toutes choses restant
égales par ailleurs, une poussée F double de celle du jet sur une plaque plane.

Si la plaque impactée se déplace à une vitesse constante, v, alors

a) F=2 Qρ(U 1 −v ) (si la plaque se déplace dans le même sens que le jet d’eau)
b) F=2 Qρ(U 1 + v) (si la plaque se déplace dans le même sens contraire de celui du jet d’eau)

La puissance, P, est le produit de la poussée, F, par la vitesse de


déplacement de la plaque. Si la plaque se déplace en s’éloignant de la source du jet d’eau comme
dans le cas a) ci-dessus, on aura :

P = Fv=2 Qρ ( U 1−v ) v

U
On constate que P a sa valeur maximale, Pm, à v= et s’annule à v = 0 et à v = U.
2

22
La puissance, P1, du jet avant l’impact est égale à la puissance moyenne, Pm et se détermine par :

U2
P1 = ρQ
2

Le rendement maximum est ηm =¿ Pm/P1 = 1

On constate que toutes les choses restantes constantes, par ailleurs, le


rendement de l’énergie cinétique du jet d’eau sur une plaque courbée est le double de celui sur une
plaque plane. C’est sur ce principe que l’on base la forme des augets de la roue de la turbine Pelton,
ci-dessous.

La turbine Pelton, inventée en 1879 par le Californien Lester Allan Pelton, est un type de turbine
hydraulique utilisée dans les centrales hydroélectriques. L’énergie potentielle de l’eau s'écoulant
dans une conduite forcée est transformée en énergie cinétique par l'intermédiaire d’un jet d’eau qui
agit directement sur les augets de la roue pour la faire tourner et produire de l’électricité par une
dynamo.

1.2.5. lm

23
1.3. LE CONCEPT DE POTENTIEL COMPLEXE

Nous avons vu à la section 1.2.1. qu’à un point des coordonnées, il


existe une fonction, la fonction de courant, qui associe le débit qui passe entre ce point et
une origine aux coordonnées de ce point. Nous venons de voir à la section 1.3.1. qu’il existe
des fonctions, appelées potentiel hydraulique et potentiel de vitesse qui donnent les dits
potentiels pour chaque point d’un fluide en écoulement. Donc, à chaque point de
l’écoulement on a ces deux fonctions ; l’un exprimant le débit à ce point et l’autre l’énergie à
ce même point. Ceci génère une fonction qui donne, en chaque point d’un fluide en
écoulement, et le débit et l’énergie associés aux coordonnées de ce point, une telle fonction
est appelée potentiel complexe. En effet, il fait la somme de deux grandeurs de natures
différentes : le débit et l’énergie ; or en mathématiques, pour opérer sur des grandeurs de
natures différentes, on a recours aux nombres complexes.

1.3.1. Rappel sur les nombres complexes

Les nombres complexes (z) comprennent deux chiffres (x et y) chacun


exprimant la grandeur d’une variable de nature différente de celle indiquée par l’autre.

z=x +iy ……………………………………………………………………………………(1.3.1)

En hydrogéologie, ces variables sont la fonction du potentiel hydraulique, symbolisé par ϕ


et la fonction de courant, symbolisé par ψ . Nous avons choisi dans ce cours, pour exprimer
le nombre complexe qu’est le potentiel complexe, le symbole ω . Ainsi nous pouvons écrire :

ω=φ+ iψ ……………………………………………………………………………………(1.3.2)

1.3.2. Valeur absolue d’un nombre complexe

La valeur absolue d’un nombre complexe, z=x +iy est

|x +iy|=√ x2 + y 2…………………………………………………………………………..(1.3.3)

Exemple, la valeur absolue du nombre complexe z=−4+i 2 est

|4+i 2|= √(−4)2 +(i2)2=√ 16+4= √ 20=2 √5

24
1.3.3. Représentation graphique des nombres complexes

Figure 1.3.1. Représentation graphique des nombres complexes

Les potentiels complexes aux points de ce graphique peuvent être écrits comme suit :

● au point Q : z=x +iy=−3+i3

● au point p : z=x +iy=3+i 4

● au point R : z=x +iy=−2,5−i 1,5

● au point S : z=x +iy=2−i 2

1.3.4. La forme polaire des nombres complexes

Un nombre complexe, z, peut être écrit et représenté sous forme


polaire comme l’indique la figure (1.3.2), ci-dessous.

Figure 1.3.2. Représentation polaire d’un nombre complexe

25
Nous pouvons écrire, sous forme polaire, le nombre complexe, z=x +iy , situé au point, P, du
plan complexe dans lequel sont tracés les axes des coordonnées cartésiennes x, et y comme
suit :

Sachant que x=rcos (θ) et y=rsin(θ), alors

z=r [ cos ( θ )+ isin ( θ ) ]…………………………………………………………………………………………..(1.3.4)

Avec

● r =√ x + y =|x +iy|est appelé le module ou la valeur absolue de z=x +iy , noté


2 2

mod(z) ou |z|;
● θ est l’amplitude ou l’argument de z=x +iy , noté arg(z). C’est l’angle que fait le
vecteur OP avec le demi-axe positif OX.

Ainsi donc r et θ sont des coordonnées polaires. On écrit très souvent cis à la place de
cos ( θ )+ isin (θ ).

Pour tout nombre complexe, z, non nul, il correspond un et un seul arg(z) dans l’intervalle
0 ≤ θ<2 π . Toutefois on peut utiliser n’importe quel autre intervalle de longueur 2 π tel
−π <θ ≤ π , par exemple.

1.3.5. La formule de Moivre

Si z 1=x 1+ i y 1 et z 2=x 2+ y 2 alors, on aura :

z 1 z 2=r 1 r 2 [ cos cos ( θ 1+ θ2 ) +isin(θ 1+θ 2) ] ……………………………………………..(1.3.5)

z1 r 1
= [ cos cos ( θ1−θ 2 ) +isin(θ1 −θ2) ]………………………..…………………………..(1.3.6)
z2 r 2

En généralisant, nous pouvons écrire :

z 1 z 2 … z n =r 1 r 2 … r n [ cos cos ( θ1 +θ2 +…+θ n ) +isin(θ1 +θ 2+ …θ n) ] ……..(1.3.7)


Donc
n
z = {r [ cos cos ( θ ) +isin (θ) ] } =r [ cos cos ( nθ ) +isin ( nθ ) ]………………………………….(1.3.8)
n n

1.3.6. Les racines d’un nombre complexe

26
Un nombre, w, est appelé racine n me d’un nombre complexe, z, si w n=z . Nous écrivons
1
alors : w=z n . D’après la formule de Moivre, on peut montrer que si n est un nombre entier
positif, alors

[ ( θ+2n kπ )+isin ( θ +2n kπ )]………………………….(1.3.9)


1 1 1
z n ={ r [ cos cos ( θ ) +isin(θ) ]} =r n cos cos
n

Avec k = 0, 1, 2,…, n-1


1
Ceci montre que si z ≠ 0 , il y a donc n valeurs différentes pour z n , c’est-à-dire, nme racines
différentes de z.

1.3.7. La formule d’Euler

x2 x3
En admettant que le développement en série entière suivant : e x =1+ x + + +…de
2! 3 !
l’analyse élémentaire conserve un sens quand x=iθ , on parvient au résultat suivant :


e =cos cos (θ ) +isin(θ)………………………………………………………..(1.3.10)
Avec
e = 2,71828… (base de logarithme népérien)

C’est la formule d’Euler.

Donc le nombre complexe, z, peut s’écrire d’après l'équation (1.3.4), par

z=( θ )+isin (θ)¿ ………………………………………………………..(1.3.10 bis)

On peut la généraliser comme suit :

e z =e x+ iy=e x e iy =e x [ cos cos ( y ) +isin( y ) ]…………………………………………(1.3.11)

En considérant la formule d’Euler, celle de Moivre devient :

n
( e iθ ) =einθ…………………………………………………………………………(1.3.12)

1.3.8. Les racines nme de l’unité

Les solutions de l’équation z n=1 où n est un entier positif sont appelées les racines n ème de
l’unité et sont données par l’équation :

27
( ) ( )
i 2 kπ
2 kπ 2 kπ n
z=cos cos +isin =e ……………………………………(1.3.12)
n n

Avec

k = 0, 1, 2,…, n-1

( ) ( )
i2 π
2π 2π n
Si l’on pose w=cos cos + isin =e , les racines sont 1 , w , w2 , … , wn−1. Elles
n n
représentent géométriquement les n sommets d’un polygone régulier de n côtés, inscrit
dans le cercle de rayon 1 centré à l’origine. Ce cercle a pour équation |z|=1 et est souvent
appelé cercle unité.

1.3.9. L’interprétation vectorielle des nombres complexes

Un nombre complexe z=x +iy peut être considéré comme un vecteur OP dont l’origine est à
l’origine 0 du plan complexe et dont l’extrémité P est le point (x,y) ainsi que le représente la
figure (1.3.3). Deux vecteurs ayant même longueur ou module et même direction et sens
mais avec des origines distinctes, tels que OP et AB dans le figure (1.3.3), ci-dessous, sont
considérés comme étant égaux. On écrit alors :
OP= AB=x +iy …………………………………………………………………(1.3.13)

Figure 1.3.3. Représentation vectorielle des nombres complexes

Ainsi, la somme de nombres complexes z1 et z2, de la figure (1.3.4), ci-dessous, se fait,


comme pour les vecteurs, par la construction de parallélogramme.

Figure 1.3.4. Somme de deux nombres complexes, z1 et z2.

1.3.10. Représentation sphérique des nombres complexe. Projection stéréographique

28
Soit P¿Figure 1.3.5) le plan complexe et considérons une sphère unité Sp de rayon 1
tangente à P au point S où z = 0.

Figure 1.3.5. Représentations sphériques des nombres complexes, z 1 et z2. La projection stéréographique.

Le diamètre NS est perpendiculaire à P et nous pouvons appeler les points N et S


respectivement le pôle Nord et le pôle Sud de Sp. A chaque point A de P on peut associer la
droite NA qui coupe Sp en A'. Ainsi, à chaque point du plan complexe P, il correspond un
point et un seul de la sphère Sp et nous pouvons représenter tout nombre complexe par un
point de la sphère. Pour compléter nous dirons que le point N correspond au "point à l'infini"
du plan. L'ensemble de tous les points du plan complexe comprenant le point à l'infini est
appelé le plan complexe entier ou le plan complexe complété. Cette méthode de
représentation du plan sur la sphère est appelée projection stéréographique. La sphère est
quelquefois appelée sphère de Riemann.

1.3.11. Produit intérieur et produit extérieur

Soient z 1=x 1+ y 1 et z 2=x 2+ y 2 deux nombres complexes (vecteurs). Le produit intérieur


(aussi appelé produit scalaire) de z 1 et z 2 est défini par

1
z 1 ° z 2=|z 1|| z 2|cos cos ( θ )=x 1 x2 + y 1 y 2=ℜ ( z 1 z 2 )= {z z + z z } ……………(1.3.14)
2 1 2 1 2

Où, θ est l’angle compris entre 0 et π que font z1 et z2.

Le produit extérieur (aussi appelé produit vectoriel) de z 1 et z 2 est défini par

1
z 1 x z2 =|z 1||z 2|sin sin ( θ )=x 1 y 2+ y 1 x 2=ℑ { z 1 z 2} = { z z − z z }……………(1.3.15)
2i 1 2 1 2

Avec

z 1 z 2=( z 1 ° z 2 ) +i ( z1 x z 2 )=| z1||z 2|e …………………………………..(1.3.16)


Si z 1 et z 2 sont non nuls, alors

(i) une condition nécessaire et suffisante pour que z 1 et z 2 soient orthogonaux est
que z 1 ° z 2=0;

29
(ii) une condition nécessaire et suffisante pour que z 1 et z 2 soient parallèles est que
z 1 x z2 =0;
|z 1 ° z 2|
(iii) la longueur de la projection de z 1 sur z 2 est
|z2|
(iv) l’aire du parallélogramme ayant z 1 et z 2 pour côtés est |z 1 x z 2|

1.3.12. Coordonnées complexes conjuguées

Un point du plan complexe peut être repéré par ses coordonnées rectangulaires (x, y) ou
polaires(r,θ ). On peut opérer de beaucoup d'autres manières. L'une d'entre elles utilise le
1 1
fait que x= ( z + z ) , y= ( z−z ) où z=x +iy . Les coordonnées (z , z ) qui déterminent un
2 2i
point sont appelées coordonnées complexes conjuguées, ou plus brièvement coordonnées
conjuguées.

1.3.13. Variables et fonctions

Un symbole tel que z qui peut remplacer n'importe quel élément d'un ensemble de nombres
complexes est appelé une variable complexe.
Si à chaque valeur que peut prendre une variable complexe z, il correspond une ou plusieurs
valeurs d'une variable complexe w, nous dirons que w est une fonction de z et écrirons
w=f ( z) ou w=G ( z ) . La variable z est quelquefois appelée la variable indépendante
cependant que w est appelée la variable dépendante. La valeur de la fonction en z = a est
souvent écrite f (a). Ainsi, si z=2 i, pour f ( z )=z 2 , on a f ( 2 i )=( 2 i )2=−4 .

1.3.14. Fonctions uniformes. Fonctions multiformes

Si une seule valeur de w correspond à chaque valeur de z nous dirons que w est une fonction
uniforme de z ou que f (z) est uniforme. Si plusieurs valeurs de w correspondent à chaque
valeur de z, nous dirons que w est une fonction multiforme de z. Une fonction multiforme
peut être considérée comme un ensemble de fonctions uniformes, chaque élément de cet
ensemble étant appelé une branche de la fonction. On choisit habituellement un des
éléments de cet ensemble comme branche principale de la fonction multiforme considérée,
la fonction ainsi définie est appelée la détermination principale.

● Exemple 1. Si w = z2, à toute valeur de z il correspond une seule valeur de w. Donc


2
w=f ( z ) =z est une fonction uniforme de z.
1
● Exemple 2. Si l'on considère la fonction w=z 2 , à chaque valeur de z correspondent
1
deux valeurs de w. Donc w=f ( z ) =z 2 est une fonction multiforme de z.

Toutes les fois que nous utiliserons le mot fonction ce sera, sauf spécification contraire, avec
le sens de fonction uniforme.

30
1.3.15. Fonctions inverses

Si w = f (z), nous pouvons aussi considérer z comme fonction de w, ce qui peut s'écrire sous
la forme z=g ( w )=f −1 (w). La fonction f-1 est souvent appelée la fonction inverse de f. Ainsi w
= f (z) et w = f-1(z) sont des fonctions inverses l'une de l'autre.

1.3.16. Transformations

Si w = u + iv (où u et u sont réels) est une fonction uniforme de z = x + iy (où x et y sont réels),
nous pouvons écrire u + iv = f (x + iy). En égalant les parties imaginaires et les parties réelles
ceci est équivalent à

u=u( x , y ) et v=v ( x , y)………………………………………………………………………………(1.3.17)

Ainsi étant donné un point (x , y) dans le plan de la variable z, tel que P dans la figure (1.3.6 à
gauche) ci-après, il lui correspond un point (u, v) noté P', du plan de la variable w (Fig. 1.3.6 à
droite).

Figure 1.3.6. Transformation.

L'ensemble des équations (1.3.17) [ou ce qui est équivalent, w = f (z)] est appelé une
transformation. Nous dirons que les points P et Q sont transformés respectivement en P' et
en Q’ par cette transformation et appellerons P' et Q’ respectivement l'image de P et de Q.

Exemple : Si w = z2, alors u + iv = (z + iy)2 = x2 - y2 + 2izy et la transformation est définie par


u = x2 - y2, v = 2xy. L'image du point (1 , 2 ) du plan de la variable z est le point (- 3, 4) du plan
de la variable w.

En général un ensemble de points tel que l'arc de la courbe PQ de la figure (1.3.6, à gauche)
est transformé en un ensemble de points, appelé l'image, tel que l'arc P'Q' de la figure (1.3.6,
à droite). Les particularités de l'image dépendent naturellement du type de fonction f(z)
utilisée. Si f(z) est multiforme, un point (ou une courbe) du plan de la variable z est appliqué
en général sur plus d'un point (ou d'une courbe) du plan de la variable w.

1.3.17. Coordonnées curvilignes

Si l'on se donne la transformation w = f (z) ou ce qui est équivalent, u = u (x, y), v = v(x, y),
nous appellerons (x, y) les coordonnées rectangulaires correspondant au point P du plan de
la variable z et (u , v) les coordonnées curvilignes de P.

31
Figure 1.3.7. Transformation des coordonnées curvilignes et coordonnées rectangulaires.

Les courbes f(x, y) = c1 et g(x, y) = c2, où c1 et c2, sont des constantes sont appelées
coordonnées [voir Figure (1.3.7, à gauche], une courbe d'une famille rencontre toujours une
courbe de l'autre famille en un point. Dans le plan de la variable w ces courbes sont
transformées en une famille de droites, u=u( x , y ) et v=v (x , y), formant un réseau
orthogonal [voir Figure (1.3.7, à droite].

1.3.18. Fonctions élémentaires

1.3.18.1. Les fonctions polynomiales

Les fonctions polynomiales sont définies par

n n−1
w=a o z + a1 z +…+a n−1 z +an =P( z) ……………………….…………………….(1.3.18)
Où a o ≠ 0 , a 1 , a2 … an sont des constantes complexes et n un entier positif appelé le degré du
polynôme P(z).
La transformation w = az + b est appelé une transformation linéaire.
1.3.18.2. Les fonctions rationnelles

Les fonctions rationnelles sont définies par

P(z )
w= ……….……………………………………………………………..…………….(1.3.19)
Q( z)

Où P(z) et Q ( z ) sont des polynômes. Nous appellerons quelquefois l’équation (1.3.19) : une
az +b
transformation rationnelle. Le cas particulier w= où ad−bc ≠ 0 est appelé
cz +d
transformation homographique.

1.3.18.3. Les fonctions exponentielles

Les fonctions exponentielles sont définies par

w=e z=e x +iy=e x [ cos cos ( y ) +isin( y ) ]…………………………………………………(1.3.20)

Pour a réel et positif, on définit :


32
z zln(a)
a =e ……………………………………………………………………………………(1.3.21)

Les fonctions exponentielles complexes ont des propriétés analogues à celles des fonctions
exponentielles réelles. Ainsi par exemple :

z z z +z
e ∗e =e ………………………………………………………………………..(1.3.22)
1 2 1 2

et
ez1

z
=e z −z …………………………………………….………………………………..(1.3.23)
1 2

e 2

1.3.18.4. Les fonctions trigonométriques

Nous définirons les fonctions trigonométriques ou circulaires, sin z, cos z, etc., à l'aide des
fonctions exponentielles de la manière suivante :

iz −iz
e −e
sin sin ( z )= …………………………………………….………………………………..(1.3.24)
2i
iz −iz
e +e
cos cos ( z )= …………………………………………….………………………………..(1.3.25)
2
1 2
sec sec ( z ) = = iz −iz …………………………………………….…………………..(1.3.26)
cos ⁡( z ) e +e
1 2i
( z )= = iz −iz ………………………………………….…………………..(1.3.27)
sin ⁡( z ) e −e
sin ⁡(z) e iz −e−iz
( z )= = …………………………………………….…………………..(1.3.28)
cos ⁡( z) i ( eiz +e−iz )
cos (z ) i ( e + e )
iz −iz
( z )= = …………………………………………….…………………..(1.3.29)
sin ⁡( z ) ( eiz −e−iz )

La plupart des propriétés des fonctions trigonométriques réelles sont encore valables dans le
cas complexe. Ainsi par exemple
2 2
[ sin ⁡(z) ] + [ cos ⁡(z)] =1…………………………………………….…………………..(1.3.30)
2 2
1+ [ tg (z) ] = [ sec ⁡( z ) ] …………………………………………….…………………..(1.3.31)
2 2
1+ [ cotg( z ) ] =[ cosec ⁡( z ) ] …………………………………………….…………..(1.3.32)
sin sin (−z )=−sin ⁡(z ) …………………………………………….…………………………..(1.3.33)
cos cos (−z )=cos ⁡( z) …………………………………………….……..……………………..(1.3.34)
(−z )=−tg ⁡(z) …………………………………………….………………………… …..(1.3.35)

sin sin ( z 1 ± z 2 )=sin sin ( z 1 ) cos cos ( z 2 ) ± cos cos ( z 1 ) sin sin ( z2 ) ……………………………(1.3.36)

33
cos cos ( z 1 ± z2 ) =cos cos ( z1 ) cos cos ( z 2) ∓ sin sin ( z 1 ) sin sin ( z2 )……………………………(1.3.37)

tg(z 1)±tg ( z 2 )
tg ( z1 ± z 2 ) = …………………………… ………………………………..(1.3.38)
1 ∓tg ( z 1 ) tg ( z 2 )

1.3.18.5. Les fonctions hyperboliques

Les fonctions hyperboliques sont définies comme suit :

z −iz
( z )= e −e …………………………………………….………………………………..(1.3.39)
2i
e z +e− z
(
cos cos z = ) …………………………………………….………………………………..(1.3.40)
2
1 2
( z )= = z − z …………………………………………….…………………..(1.3.41)
ch ⁡( z) e +e
1 2
( z )= = z − z ………………………………………….…………………..(1.3.42)
sh ⁡(z ) e −e
sh ⁡(z ) e z−e−z
( z )= = …………………………………………….…………………..(1.3.43)
ch ⁡( z) ( e z + e−z )
ch( z) ( e + e )
z −z
coth coth ( z )= = …………………………………………….…………………..(1.3.44)
sh ⁡( z) ( e z −e−z )

Les propriétés suivantes sont encore vérifiées :

2 2
[ ch ⁡( z) ] − [ sh( z ) ] =1…………………………………………….…………………..(1.3.45)
2 2
1− [ th (z ) ] =[ sech ⁡( z) ] ………………………………………….…………………..(1.3.46)
2 2
[ coth ⁡( z)] −1= [ csch ⁡( z) ] ……………………………………………….…………..(1.3.47)
(−z )=−sh ⁡(z) …………………………………………….…………………………..(1.3.48)
(−z )=ch ⁡( z ) …………………………………………….……..……………………..(1.3.49)
(−z )=−th ⁡( z ) …………………………………………….………………………… …..(1.3.50)

( z 1 ± z 2 )=( z 1 ) ( z 2 ) ± ( z 1 ) ( z 2 )……………………………(1.3.51)

( z 1 ± z 2 )=( z 1 ) ( z 2 ) ± ( z 1 ) ( z 2 )……………………………(1.3.52)
th(z 1 )± th ( z 2 )
th ( z 1 ± z 2 )= …………………………… ………………………………..(1.3.53)
1 ±th ( z 1) th ( z2 )

Les fonctions trigonométriques et les fonctions hyperboliques sont liées par les relations
suivantes :

34
sin sin ( iz )=ish(z ) ………………………………………………………………………………..………(1.3.54)
cos cos ( iz )=ch(z) …………………………………………………………….…………………..………(1.3.55)
( iz ) =ith(z) …………………………………………………..……………………………..………(1.3.56)
( iz ) =isin(z) ………………………………………………………………………………..………(1.3.57)
( iz ) =cos(z ) …………………………………………………………….…………………..………(1.3.58)
( iz ) =itg( z) …………………………………………………..……………………………..………(1.3.59)

1.3.18.6. Les fonctions logarithmiques

Si ¿ e w , nous écrirons w = ln(z) appelé le logarithme népérien de z. La fonction ln(z) est donc
l'inverse de la fonction exponentielle et peut être définie par :

w=ln ln ( z )=ln ln ( z )+i(θ +2 kπ )……………………………………………………………(1.3.60)


Avec
k =0 , 1 ,± 2 , …

Où z=r e iθ =r e i(θ+2 kπ ) . On remarque que ln(z) est une fonction multiforme (cette fonction
possède une infinité de déterminations). La détermination principale ou valeur principale de
ln(z) est souvent définie par ln ln ( r )+iθ où 0 ≤ θ<2 π . Cependant tout autre intervalle
d'amplitude 2 π peut être utilisé, par exemple −π ≤θ<+ π , etc.

La fonction logarithme peut être définie pour d'autres bases réelles que e. Ainsi pour z=aw
ln ⁡(z)
on aw=log a (z), avec a> 0 et a ≠ 0 , 1. Dans ce cas z=ewln (a) et donc w= .
ln ⁡( a)

1.3.18.7. Les fonctions trigonométriques inverses

Si z=sin (w) alors w=arcsin (z ) est appelée la fonction inverse de sin z ou arcsinus de z. De
la même façon on peut définir d'autres fonctions trigonométriques inverses arcos (z),
arctg ( z) , etc. Ces fonctions qui sont multiformes peuvent être exprimées au moyen de la
fonction logarithme. Dans les formules qui suivent nous avons omis la constante 2 kπi avec
¿ 0 , ±1 , ± 2 , . . . , du logarithme.

1
arcsin arcsin ( z )= ln ln ( iz+ √ 1−z 2) …………………………………………………………..………(1.3.61)
i
1
( z )= ln ln ( iz+ √ z 2−1 )…………………………………………………………..………(1.3.62)
i

( z )=
1
2i
ln ln ( 1−iz
1+iz
)…………………………………………………………………………..………(1.3.63)
1
( z )= ln ln
2i ( z−i
z +i
)…………………………………………………………………………..………(1.3.64)
1.3.18.8. Les fonctions hyperboliques inverses

35
Si z=sh(w) alors w=argsh( z) est appelée la fonction inverse de sh(z) ou argsh(z). De la
même façon on peut définir d'autres fonctions inverses des foncions hyperboliques inverses
arch(z ), argth ( z), etc. Ces fonctions qui sont multiformes peuvent être exprimées au moyen
de la fonction logarithme. Dans les formules qui suivent nous avons omis la constante 2 kπi
avec ¿ 0 , ±1 , ± 2 , . . . , du logarithme.

( z )=ln ln ( z+ √ z 2 +1 )…………………………………………………….………..………(1.3.65)
( z )=ln ln ( z+ √ z 2−1 )…………………………………………………..…………..………(1.3.66)

1
( z )= ln ln
2 ( 1−z
1+ z
)…………………………………………………………………………..………(1.3.67)
1
( z )= ln ln
2 ( zz+i−i )…………………………………………………………………………..………(1.3.68)
1.3.18.9. La fonction z α

La fonction z α , où α peut être complexe, est définie par z α =e αln ⁡( z ). De même si f (z) et g(z)
sont deux fonctions données, de z, nous pouvons définir f ( z ) g (z )=e g (z ) ln ln [ f ( z) ]. En général de
telles fonctions sont multiformes.

1.3.18.10. Les fonctions algébriques et transcendantes

Si w est solution de l'équation algébrique suivante

P0 ( z ) w n + P1 ( z ) wn −1 +…+ P n−1 ( z ) w+ Pn ( z )=0……………………………(1.3.69)

Où P0 ≠ 0 , P1 ( z ) … Pn ( z ) sont des polynômes en z et n un entier positif, alors w = f (z) est


appelée une fonction algébrique de z.

1
Exemple : w=z 2 est solution de l'équation w 2−z=0 et est donc une fonction algébrique de
z.

Toute fonction qui ne peut être considérée comme solution de (1.3.69) est appelée fonction
transcendante. Les fonctions trigonométriques et hyperboliques ainsi que leurs inverses, la
fonction logarithme, la fonction exponentielle, sont des exemples de fonctions
transcendantes.
Les fonctions considérées dans les paragraphes 1.3.18.1 à 1.3.18.9 ci-dessus ainsi que les
fonctions qui en dérivent par un nombre fini d'opérations telles que addition, soustraction,
multiplication, division et extraction de racines, sont appelées fonctions élémentaires.

1.3.19. Les transformations conformes

36
Le potentiel complexe est très souvent symbolisé par la lettre ω (en
minuscule quand le potentiel hydraulique,φ et la fonction de courant,ψ , sont exprimés en
longueur ) ou la lettre Ω (en majuscule quandle potentiel hydraulique,Φ et la fonction de
courant,Ψ , sont exprimés en longueur au carrée par temps ). On a donc

ω=φ+ iψ ………………………………………………………(1.2.28)

Et

Ω=Φ+iΨ ………………………………………………………(1.2.29)

Tout problème d’hydraulique souterraine (même d’hydraulique


générale) est considéré comme résolu lorsque l’on connait en chaque point le potentiel
complexe ; c’est-à-dire, lorsqu’on connait en chaque point le potentiel hydraulique et la
fonction de courant.

D’autre part, il avait été démontré (une telle démonstration dépasse


le cadre de ce cours) que la fonction de courant et le potentiel hydraulique sont des
fonctions conjuguées. Cela signifie que si l’on connait l’une, on en déduit automatiquement
l’autre.

D’ailleurs, dans un écoulement en milieu isotrope, cas des


écoulements auxquels on a à faire le plus souvent en hydrogéologie théorique, les courbes
ou les surfaces équipotentielles sont toujours orthogonales aux lignes de courant ou aux
surfaces de courant.

1.3.19.1. Etude des écoulements des fluides par le potentiel complexe

Beaucoup de problèmes de dynamique des fluides,


d’hydrodynamique ou d’aérodynamique sont souvent résolus par les méthodes employant
le potentiel complexe dans les cas suivants :
a) L’écoulement est bidimensionnel
b) L’écoulement est permanent
∂V ∂ V
c) Le fluide en écoulement est incompressible. Cela veut dire que + =0
∂x ∂ y
d) Le fluide étudié est non visqueux (fluide parfait). Cependant on use de ces méthodes
dans l’étude de l’écoulement de l’eau qui est pourtant visqueuse en négligeant l’effet
de sa viscosité intrinsèque.
e) Le vecteur vitesse de l’écoulement dérive d’un potentiel. Cela veut dire que
∂Φ ∂Φ
V x= et V y =
∂x ∂y

37
1.3.19.1.1. La vitesse complexe

La combinaison de la condition c et de la condition e, conduit à

∂2 Φ ∂2 Φ
2
+ 2 =0 ………………………………………………………(1.2.30)
∂x ∂y
Donc Φ est une fonction qui vérifie l’équation de Laplace. On dit que
Φ est une fonction harmonique dans l’espace z = x+iy. On peut donc la déterminer à chaque
point de cet espace si on y connait des conditions aux limites. Les conditions aux limites
peuvent être celles de Dirichlet si c’est le potentiel de vitesse qui est connu sur ces limites ou
celles de Neumann si c’est sont les dérivées du potentiel de vitesse qui sont connues.

L’équation de Cauchy-Reamann dit que si on a :

Ω ( x , y )=Φ ( x , y ) +iΨ (x , y ), dérivable, alors :

∂Φ ∂Ψ
= ………………………………………………………(1.2.31)
∂x ∂ y

∂Φ −∂ Ψ
= ………………………………………………………(1.2.32)
∂y ∂x

Φ et Ψ étant des fonctions conjuguées.

Dérivons la première équation par y et la seconde par x. Nous aurons


2 2
∂ Φ ∂Ψ
= ………………………………………………………(1.2.33)
∂ x ∂ y ∂ y2

∂2 Φ −∂2 Ψ
= ………………………………………………………(1.2.34)
∂x ∂ y ∂ x2

Donc
2 2
∂ Ψ −∂ Ψ
2
= 2 ………………………………………………………(1.2.35)
∂y ∂x

D’où
2 2
∂Ψ ∂Ψ
2
+ 2 =0………………………………………………………(1.2.36)
∂ y ∂x

Donc Ψ est aussi une fonction harmonique. Ses valeurs peuvent donc être déterminées sur
chaque point d’un domaine où elle est dérivable si on connait sur les limites de ce domaine
soit les conditions de Dirichlet soit celles de Neumann.

38
Dérivons Ω ( x , y )=Φ ( x , y ) +iΨ (x , y ) par rapport à x, nous aurons :

' ∂Φ ∂Ψ
Ω= +i ………………………………………………………(1.2.37)
∂x ∂x

Or d’après l’équation de Cauchy-Reamann :

∂Φ −∂ Ψ
= ………………………………………………………(1.2.32)
∂y ∂x

Donc

' ∂ Φ ∂Φ
Ω= −i =V x −i V y ………………………………………………………(1.2.38)
∂x ∂y

Prenons le conjuguée de Ω' , soit Ω' , on aura

Ω' =V x + iV y =¿V………………………………………………………(1.2.39)

Son module, V, vaut :

V¿ √ V 2x +V 2y ………………………………………………………(1.2.40)

V est la vitesse complexe.

1.3.19.1.2. Relation géométriques entre les lignes de courant et les lignes équipotentielles

Φ (x,y) et Ψ (x,y) génèrent des familles des courbes

Φ (x,y) = α et Ψ (x,y) = β

Les courbes Φ (x,y) = α sont orthogonales aux courbesΨ (x,y) = β

1.3.19.1.3. Les sources et les puits

Les sources et les puits sont des points singuliers de l’écoulement où


les équations de continuité ne sont plus valables. Une source est un point singulier par
lequel l’eau entre dans l’aquifère ; alors qu’un puits est un point singulier par lequel l’eau
sort d’un aquifère.

39
Le potentiel complexe d’une source située à z = a dans un plan z est

Ω ( z )=−kln( z−a) ………………………………………………………(1.2.41)

Le potentiel complexe d’un puits situé à z = a dans un plan z est

Ω ( z )=kln( z−a) ………………………………………………………(1.2.42)

Les notions de l’hydraulique des sources et des puits seront examinées avec un peu plus de
détails au le chapitre 6 qui traite de l’hydraulique des puits.

1.3.19.1.4. L’écoulement uniforme

Lorsqu’on a un écoulement uniforme dont le vecteur vitesse fait un


angle θ avec l’axe des abscisses, le potentiel complexe d’un tel écoulement est :

Ω=V e−iθ z………………………………………………………(1.2.43)

40
−iθ
Ω=V e (x +iy)

Ω=V [ cos cos (−θ ) +isin (−θ ) ] [x +iy] ………………………………………………………(1.2.44)

En effet, z=x +iy

Et d’après la formule d’Euler

e iθ =cos cos (θ ) +isin(θ)………………………………………………………(1.2.45)

Et, en général

e z =e x+ iy=e x cos cos ( y )+ iex sin ⁡( y ) ………………………………………………………(1.2.46)

Donc

Ω=V [ cos cos ( θ )−isin ( θ ) ] [x +iy] ………………………………………………………(1.2.47)

Ω=V [xcos ( θ ) +iycos ( θ )−ixsin ( θ )+ ysin ( θ )]

Ω=V { xcos ( θ ) + ysin ( θ ) +i [ ycos(θ)−xsin ( θ ) ]}

D’où

Φ=V [ xcos ( θ ) + ysin ( θ ) ] ………………………………………………………(1.2.48)

Ψ =V [ ycos ( θ ) −xsin ( θ ) ] ………………………………………………………(1.2.49)

Car Ω=Φ+iΨ

1.3.19.2. L’écoulement autour d’un obstacle

41
Lorsque l’écoulement permanent uniforme de vite V de la figure A ci-
dessus rencontre un obstacle cylindrique dont hauteur infinie (la hauteur est dite infinie afin
d’éviter de tenir compte dans les calculs des effets des extrémités du cylindre sur
l’écoulement) est perpendiculaire à la direction de l’écoulement et de rayon a, le potentiel
complexe autour de l’obstacle sera :
2
a
Ω=V (z+ ) ………………………………………………………………………..(1.2.50)
z

1.3. MISE EN EQUATION DES ECOULEMNTS SOUTERRAINS OBEISSANTS A LA LOI DE


DARCY.

1.3.1. Introduction

La mise en équation des écoulements souterrains qui sont en


adéquation avec la loi de Darcy sert à exprimer cet écoulement en équations différentielles
dont la solution, compte tenu de conditions aux limites, permet de déterminer, en un instant
donner, le champ du potentiel hydraulique de ces écoulements.

La connaissance du champ du potentiel hydraulique dans un aquifère


permet de résoudre la quasi-totalité de problèmes de l’écoulement souterrain qui se pose
généralement pour un projeteur, on peut en citer notamment :

a) La détermination du sens d’écoulement d’un aquifère utile à plusieurs égards


b) La détermination du gradient hydraulique qui permet de connaitre les forces de l’eau
qui agissent sur les grains de la formation aquifère et ainsi prévenir des accidents tel
que le phénomène de renard.
c) La détermination de la pression de l’eau en chaque point de l’aquifère
d) La prévision de l’évolution du champ du potentiel hydraulique dans le temps et en
particulier de la surface piézométrique en ce qui concerne les écoulements
transitoires.

Dans ce sous chapitre nous étudierons la mise en équation des


écoulements permanents et la mise en équation des écoulements transitoires.

42
1.3.2. Mise en équation des écoulements permanents

L’équation générale de l’écoulement permanent est la combinaison


de l’équation de continuité et de l’équation de Darcy généralisée.

1.3.2.1. Equation de continuité

Figure 1.3.1. Parallélépipède imaginé dans un aquifère homogène et isotrope en écoulement


permanent

Comme l’eau et le terrain sont incompressibles, le débit entrant dans le cube est égal au
débit qui en sort. Les côtés dx, dy et dz du cube sont suffisamment petits pour que l’on
puisse négliger l’erreur de troncature de la série de Taylor après le premier terme de la
dérivée de la vitesse. Ainsi, on peut écrire :
● La somme des débits entrant :V x dydz + V y dxdz + V z dxdy

● La somme des débits (


sortant: V x +
∂V x
∂x )
dx dydz +

( V y+
∂V y
∂y ) (
dy dxdz + V z +
∂V z
∂z )
dz dxdy

On peut donc poser que

∂V x ∂V y ∂V z
V x dydz +V x dydz +V z dxdy=V x dydz +V x dydz +V z dxdy + dxdydz + dxdydz + dxdydz
∂x ∂y ∂z

Donc

∂V x ∂V y ∂Vz
dxdydz + dxdydz + dxdydz=0
∂x ∂y ∂z

Ou

∂V x ∂ V y ∂ V z
+ + =0………………………………………………………………..(1.3.1)
∂ x ∂ y ∂z

C’est l’équation de continuité souvent écrite sous la forme vectorielle :

43
¿ V =0………………………………………………………………………………………..(1.3.2)

On arriverait à la même équation pour un liquide incompressible si on faisait le bilan sur la


masse liquide qui entre et qui sort dans le cube en multipliant le volume entrant et sortant
par la masse spécifique constante, ρ ,du liquide.

1.3.2.2. Equation de l’écoulement permanent dans un milieu isotrope

Au point 1.2.3.9, nous avons écrit l’équation de Darcy généralisée


comme suit :

∂φ
V x =−K ………………………………………………………(1.2.17)
∂x
∂φ
V y =−K ………………………………………………………(1.2.18)
∂y
∂φ
V z=−K ………………………………………………………(1.2.19)
∂z

Remplaçons les composantes du vecteur vitesse dans l’équation de continuité (1.3.1) par
leurs expressions respectives des équations (1.2.17), (1.2.18) et (1.2.19) qui expriment la
généralisation de l’équation de Darcy en milieu isotrope. Nous aurons :


∂x (
−K
∂φ
+

∂x ∂ y) (
−K
∂φ
+
∂y ∂z

−K
∂φ
∂z) (
=0 )
Après multiplication par -1 et division par K, nous obtenons :

∂2 φ φ 2 φ φ 2 φ
+ + =∆ φ=0……………………………………………………………(1.3.3)
∂ x2 ∂ y2 ∂ z2

Le potentiel hydraulique, φ , est donc un potentiel harmonique, c’est-à-dire, une fonction de


x, y et z satisfaisant l’équation de Laplace. Cette l’équation est très connue en
mathématique et en physique, l’on appelle, équation de Laplace. En mathématique, une
fonction obéissant à l’équation de Laplace peut être entièrement déterminée et de façon
univoque en tout point d’un domaine, un aquifère par exemple, si on connait sur les limites
du domaine les caractéristiques du potentiel hydrualique. Lorsqu’on connait les valeurs de la
fonction sur la limite, on dit que les conditions en question sont de Dirichlet. Lorsque ce sont
les dérivées de la fonction qui sont connues sur la limite, on parle des conditions de
Neumann.

Les conditions aux limites qui permettent de résoudre l’équation de


Laplace sont :

a) Sur une limite imperméable

44
∂φ
=0 (Condition de Neumann)
∂n

b) Sur une surface filtrante, c’est-à-dire, surface de contact de la nappe aquifère avec
une étendue d’eau libre (un lac, un cours d’eau, l’eau dans un puits etc.)

φ=C te (condition de Dirichlet),

c) Sur une surface de suintement, c’est-à-dire, surface où la nappe aquifère est en


contact avec l’air
φ=z

d) Sur une surface piézométrique

φ=z (En effet, sur la surface piézométrique p est nulle)


On a aussi
∂φ
=0
∂n

En effet, la surface piézométrique étant une surface de courant, il est donc imperméable

L’équation générale de l’écoulement souterrain permanent, ici


l’équation de Laplace, donne le champ du potentiel hydraulique en fonction des
coordonnées des différents point d’un aquifère et des conditions aux limites et indique
qu’en milieu isotrope, ce champs n’est pas fonction de la conductivité hydraulique.

1.3.2.3. Equation de Laplace dans un milieu anisotrope

Etant donné que le terrain est anisotrope, chaque direction a sa propre


conductivité hydraulique. L’équation de Darcy généralisée s’écrit donc dans le cas d’un
aquifère anisotrope :

∂φ
V x =K x …………………………………………………………….1.3.4
∂x
∂φ
V y =K y …………………………………………………………….1.3.5
∂y
∂φ
V z=K z …………………………………………………………….1.3.6
∂z

L’équation de continuité (1.3.1) ne change pas :

45
∂V x ∂ V y ∂ V z
+ + =0…………………………………………………………….1.3.1
∂ x ∂ y ∂z

En remplaçant les composantes du vecteur vitesse de l’équation de


continuité par leurs expressions de l’équation de Darcy généralisée pour un milieu
anisotrope on obtient l’équation suivante :

2 2 2
∂ φ ∂ φ ∂ φ
Kx 2
+ K y 2 + K z 2 =0…………………………………………………………….1.3.7
∂x ∂y ∂z

Le potentiel hydraulique n’est plus une fonction harmonique des variables


x, y et z, car elle n’est plus, par rapport à ces variables, une équation de Laplace. Son champ
dépend, cette fois, de la conductivité hydraulique qui change selon la direction considérée.
Donc on ne peut plus déterminer ce champ à l’aide des conditions aux limites seulement, il
faut, en plus, connaitre les conductivités hydrauliques dans chaque direction.

Pour déterminer le champ du potentiel hydraulique dans un milieu


anisotrope, nous devons remplacer de façon imaginaire, l’aquifère anisotrope réel par un
aquifère isotrope fictif de conductivité hydraulique K constante dans toutes les directions.
Pour cela, il faut replacer par l’imagination l’aquifère étudié dans un système d’axes
cartésiens x’,y’ et z’ tel que :

x ' =x
√ K
Kx
…………………………………………………………….1.3.8

y'= y
√ K
Ky
…………………………………………………………….1.3.9

'
z =z
√K
Kz
…………………………………………………………….1.3.10

On démontre que cette transformation, appelée en mathématique,


transformation affine, permet, par la substitution des variables indépendantes x, y et z par
d’autres variables indépendantes x’, y’ et z’, de remplacer l’aquifère réel anisotrope par un
aquifère fictif isotrope de conductivité hydraulique K. Ainsi,le potentiel hydraulique devient
une fonction harmonique dans le système de ces nouveaux axes des coordonnées car il est
maintenant une fonction de Laplace de ces nouvelles variables et l’on écrit alors :

2 2 2
∂ φ ∂ φ ∂φ
+ + =Δφ=0 …………………………………………………………….1.3.11
∂ x '2 ∂ y '2 ∂ z '2

46
Une fois le champ du potentiel hydraulique déterminé dans le milieu isotrope fictif à l’aide
de la solution mathématique de l’équation de Laplace en milieu isotrope fictif, on le replace
en milieu anisotrope réelle des coordonnées x, y et z, en faisant les transformations inverses.

Ainsi on

x=x '
√ Kx
K
…………………………………………………………….1.3.12

y= y '
√ Ky
K
…………………………………………………………….1.3.13

z=z '
√Kz
K
…………………………………………………………….1.3.14

En ces qui concerne les caractéristiques de l’écoulement obtenues dans le milieu isotrope
fictif on les convertit en caractéristiques hydrauliques de l’aquifère réel anisotrope de la
façon suivante :

u=u'
√ Kx
K
…………………………………………………………….1.3.15

v=v '
√ Ky
K
…………………………………………………………….1.3.16

w=w'
√ Kz
K
…………………………………………………………….1.3.17

Q=Q '
√ KxK yKz
K
3
…………………………………………………………….1.3.18

1.3.3. Mise en équation de l’écoulement transitoire

On rappelle qu’un écoulement transitoire (écoulement en régime de


non équilibre) est caractérisé par le fait que les caractéristiques de l’écoulement (vitesse,
potentiel hydraulique) changent à chaque instant en chaque point de la nappe aquifère.

1.3.3.1. Validité de la loi de Darcy en écoulement transitoire

De façon rigoureuse la loi de Darcy aura, en régime transitoire,


l’expression suivante :
∂V
V +α =−K gradφ
∂t

47
Comme les vitesses des écoulements souterrains sont très faibles, à
∂V
fortiori leurs accélérations, , en négligeant cette accélération, on retrouve l’équation de
∂t
Darcy généralisée en régime permanent :

V =−K gradφ

La loi de Darcy sera donc considérée comme valable à chaque instant


dans un écoulement en régime de non équilibre (régime transitoire).

1.3.3.2. Equation générale des écoulements à surface libre

L’écoulement transitoire à surface libre se fait par exemple dans une


digue en terre dont l’eau endiguée remplit ou s’évide su réservoir ou dans une nappe
aquifère à surface libre soumis à un pompage ou à une injection.

L’équation que nous établissons est valable sous deux hypothèses :


a) La loi de Darcy est valable à chaque instant de l’écoulement transitoire
b) L’eau et le terrain qui la contient son incompressibles.

Nous avons vu au point 1.3.2.2. que ces deux hypothèses conduise à


l’équation de Laplace :

∂ 2 φ ∂ 2 φ ∂2 φ
+ + = Δφ=0……………………………………………………………..(1.3.3)
∂ x2 ∂ y2 ∂ z2

La seule différence est que cette équation permet de déterminer le champ du potentiel
hydraulique à un instant donné grâce aux conditions aux limites qui existent au bord de
l’aquifère à cet instant-là. Si les conditions aux limites de l’aquifère arrivent à changer à
l’instant d’après, le champ du potentiel hydraulique est recalculé à l’aide des nouvelles
conditions aux limites. Ainsi, dans écoulement transitoire, le champ du potentiel hydraulique
change à chaque instant du fait de changement continu des conditions aux limites de
l’aquifère dans le temps.

Les conditions aux limites dont il est question sont les mêmes que
celle que nous avons vues au point1.3.2.2. Sauf qu’ici la position de la surface piézométrique
n’est connue qu’à l’instant initial. Pour connaitre la position de cette surface à l’instant
d’après, il faudrait déterminer la vitesse de monter ou de descente de cette surface en
chacun de ses points en un instant donnée.

On détermine cette vitesse par le procédé suivant :

48
Pour simplifier les écritures dans la procédure, considérons que le
potentiel hydraulique ne varie que dans les directions x et z et reste constant dans celle des
y.

Considérons deux positions successives de la surface libre à l’instant


initial to et à l’instant suivant to + dt (voir figure ci-dessous). Pour que la surface libre ait pu
passer de sa position au moment to à sa nouvelle position au temps t o + dt, elle a dû être
traversée par un débit d’eau Q. Soit dQ le débit qui traverse une surface élémentaire dS de la
surface libre de normale n . Soient ε , V n et dn respectivement le coefficient
d’emmagasinement (porosité efficace) de l’aquifère, la composante selon n du vecteur
vitesse de l’eau sur la surface libre et le segment de la normale compris entre les deux lignes
qui déterminent la position de la surface libre à ces deux instants.

La croissance dh de h pendant le temps de dt de la remontée de la


surface piézométrique est

∂h
dh= dt
∂t

∂h
Avec la vitesse instantanée de la remontée de la surface libre de
∂t
la nappe aquifère au point considérée de cette surface.

Figure 9.1. : Variation dans le temps de la surface piézométrique

Du fait du principe de continuité, le volume d’eau qui est entré dans la nappe par la surface
élémentaire dS pour relever la surface libre est égal au volume qui a rempli les vides
efficaces :

V n dSdt=εdSdn

Donc

49
V n dt=εdn

Or

∂h
dn= dtcos( α)
∂t

a étant l’angle que fait dn avec la verticale.

Par ailleurs

V n=usin ( α )+ wcos(α )

Donc

∂h
usin ( α ) + wcos ( α ) =ε cos (α )
∂t

Ou

∂h
utg ( α ) + w=ε
∂t

Or

−∂ h ∂φ ∂φ
tg ( α ) = ;u=−K ;w=
∂x ∂x ∂z

L’équation de la vitesse instantanée de remontée de la surface libre


en chacun de ses point est finalement :

∂ h K ∂ φ ∂h ∂ h ∂ φ ∂ φ
= ( + − )
∂t ε ∂x ∂ x ∂ y ∂ y ∂ z

● K est la conductivité hydraulique de l’aquifère

● ε est le coefficient d’emmagasinement (porosité efficace) de l’aquifère

● φ est le potentiel hydraulique au point de la surface piézométrique où on voudrait


connaître la vitesse de la remontée ou de la descente de la surface piézométrique
● h e st la hauteur en ce point de la surface piézométrique.

∂φ
Etant donné qu’à la surface piézométrique φ = h, cependant qui est le gradient
∂x
∂h
hydraulique à la surface libre n’est plus égal à qui est la pente de la surface libre. Les
∂x

50
deux ne sont les mêmes que si l’écoulement est horizontal, c’est-à-dire, si les surfaces
équipotentielles sont verticales.

A l’aide de cette vitesse instantanée du mouvement (remontée ou


descente) de la surface libre, on peut déterminer la position et la forme de cette surface à
une date donnée. On doit d’abord retenir que le mouvement de la surface libre se fait à une
vitesse variable dans le temps ; donc on ne connait à chaque instant que la vitesse
instantanée qui va changer, augmenter ou diminuer le temps d’après. Alors, pour connaître
la position et la forme de la surface libre à une date donnée, on procède comme suit :

a) Au temps initial to, on détermine la position et la forme de la surface libre à l’aide des
conditions aux limites régnant au bord de l’aquifère à cet instant.
b) On calcule en chaque point de la surface libre la vitesse instantanée de son
mouvement.
c) On découpe en petits temps, dt, le temps compris entre l’instant initial et la date à
laquelle on voudrait connaître la position et la forme de la surface libre.
d) On multiplie la vitesse instantanée de chaque point par dt, ce qui permet de trouver
la position et la forme de la surface libre au temps t o +dt.
e) On détermine les conditions aux limites de l’aquifère en cet instant t o +dt pour
connaitre le potentiel hydraulique, φ , en chaque point de la surface libre en ce temps
to + dt.
f) A l’aide du champ du potentiel hydraulique, on calcul la nouvelle vitesse instantanée
en chaque point de la surface libre à cet instant to +dt.
g) On calcule la vitesse moyenne par la moyenne arithmétique entre celle trouvée à la
litera b et celle trouvée à la f.
h) On multiplie la vitesse moyenne trouvée à la litera g par dt pour trouver la nouvelle
position de la surface libre au temps t + dt.
i) On détermine les nouvelles conditions aux limites de l’aquifère en cet instant t o +dt
pour connaitre le potentiel hydraulique, φ , en chaque point de la surface libre en ce
temps to + dt
j) A l’aide de ce nouveau champ du potentiel hydraulique, on calcul la nouvelle vitesse
instantanée en chaque point de la surface libre à cet instant to +dt.
k) On calcule la nouvelle vitesse moyenne par la moyenne arithmétique entre celle
trouvée à la litera b et celle trouvée à la j.
l) On compare cette nouvelle moyenne trouvée à la litera k avec celle trouvée à la litera
g. Si les deux moyennes ne diffèrent pas beaucoup, on retient la vitesse moyenne
calculé à la litera k comme la vitesse de la variation de h.
m) On calcule la nouvelle position de la surface piézométrique et on détermine les
conditions aux limites de l’aquifère régnant à cette position de la surface
piézométrique et on recommence le calcul comme si on était à la litera a
n) Si la comparaison faite à la litera l montre que les deux vitesses diffèrent trop, on
recommence le calcul à partir de la litera j.

51
o) On procède ainsi jusqu’à ce qu’on arrive à la date choisie pour déterminer la position
et la forme de la surface libre.

1.3.3.3. Equation générale des écoulements dans une nappe phréatique peu épaisse

L’épaisseur de la nappe est si faible par rapport à son étendue que la


composante verticale du vecteur vitesse de l’eau est considérée comme quasi nulle. Ainsi la
variation du potentiel hydraulique sur l’axe verticale z est très faible ; les surfaces
équipotentielles étant presque verticales. Alors on a

∂φ ∂h ∂φ ∂h
= et = .
∂ x ∂x ∂ y ∂ y

Et

Or

[ ]
h h
∂φ ∂2 φ ∂ 2 φ ∂2 φ ∂ 2 h ∂2 h
=∫❑ 2 dz=−∫ ❑ + dz=−h[ + ]
∂z 0 ∂ z 0 ∂ x2 ∂ y2 ∂ x2 ∂ y2

L’équation de la vitesse instantanée de la surface libre s’écrit alors :

∂h K ∂
= h
∂h
+( )
∂ ∂h
(h )
∂t ε ∂x ∂x ∂ y ∂h

Comme l’épaisseur de la nappe aquifère et très faible par rapport à l’étendue de celle-ci,
nous pouvons considérer h comme l’épaisseur constante, H, de la nappe et récrire l’équation
ci-dessus :
2 2
∂ h KH ∂ h ∂ h
= ( + )
∂t ε ∂ x2 ∂ y2

Ou
2 2
∂h T ∂ h ∂ h
= ( + )
∂ t ε ∂ x2 ∂ y2

Ou

∂h T
= ∆h
∂t ε

Avec T, la transimissivité de la nappe aquifère qui est le produit de la conductivité par


l’épaisseur de la nappe.

52
C’est l’équation de la chaleur très connue en physique.

1.3.3.4. Equation générale des écoulements transitoires dans une nappe profonde sous
pression (nappe captive)

Lorsque la nappe aquifère n’est plus phréatique mais profonde est


sous pression et d’épaisseur e et de porosité efficace, n, l’équation générale de l’écoulement
transitoire prend en compte la compressibilité de l’eau, β , et de la roche magasin, α .

La variation dans le temps du potentiel hydraulique s’écrit toujours


en équation de la chaleur :
∂ φ Ke T
= ∆ φ= ∆ φ
∂t S S

Avec

● S= ρg(α+ nβ)est le coefficient d’emmagasinement de l’aquifère. Il est sans


dimension et représente la quantité d’eau qu’une colonne de section unitaire
(découpée mentalement dans l’aquifère sous pression) peut libérer lorsque le
potentiel hydraulique, φ , baisse d’une unité.
● T =eK est la transimissivité de l’aquifère.

Le coefficient d’emmagasinement et la transimissivité sont


déterminés par des essais de pompage que nous verrons dans le chapitre 13, ci-dessous.

2. ACTION DE L’EAU INTERSTITIELLE SUR LES MILIEUX POREUX

2.1. INTRODUCTION

En hydrogéologie nous étudions surtout ou principalement l’action


du mileu poreux sur l’eau qui se trouve dans ses interstices. Lorsque ces eaux sont en
mouvement, nous considérons le frottement qu’exerce le milieu sur l’eau qui provoque aisni
les pertes de charge.
Dans ce chapitre, nous allons étudier cette fois l’action de l’eau sur le
milieu poreux qui la contient.

53
L’étude de cette action repose sur la théorie de Terazghi 3 de la
contrainte effective et la pression neutre.

Dans ce chapitre, nous verrons, tour à tour, les contraintes effectives


et les pressions neutres, le soulèvement hydrostatique, la pression de courant et le phémène
de renard, le potentiel de forces de volume sur un massif poreux, l’action des forces
capillaires sur le milieu poreux, le cas particulier des terrains sans cohésion et enfin, la
théorie de la consolidation.

2.2. LES CONTRAINTES EFFECTIVES ET LES PRESSIONS NEUTRES

Considérons un terrain grénu sans cohésion, un sable, par exemple,


et entièrement saturé d’eau remplissant un récipient sur une hauteur h comme le motre la
figure (2.2.1. a). Versons de l’eau d’un poids, P, dans le récipient comme le montre la figure
(2.2.1.b). Nous constatons que le sol ne se trasse pas. Remplaçons l’eau de poids, P, par des
grenailles de plomb de même poids, P, que l’eau comme le montre la figure (2.2.1.c). Nous
constatons, celle fois que le sable a subi un tassement dh.

Terzaghi est la première personne à avoir éffectué cette expérience. Il


a expliqué le fait que le sable du récipient de la figure (2.2.1. b) ne s’est pas tassé parce que
chaque grain du sable subit la pression hydrostatique dans tous les sens qui tend à le
comprimer. Comme à cette pression là, les grains de sable ne peuvent pas se comprimer, la
pression de l’eau replissant les vides intergranulaires ne provoque aucun tassement. C’est
pour cette raison que Terzaghi a appelé la pression de l’eau, pression neutre (p). Les
grenailles de plomb ne pénètrent pas dans le sable ; leur pression n’est donc pas dirigée
dans tous les sens mais seulement de haut en bas sur les grains de la surface supérieure du
sable avec lesquelles elles sont en contact. Les grains de la surface supérieure
communiquent cette poussée des grenailles de plomb aux autres grains qui sont en bas, d’où
le tassement du sable sur une hauteur dh. Comme la pression excercer par les grenailles de
plomb provoque le tassement, Terzaghi l’a appelée, contrainte effective (σ ').

3 Karl von Terzaghi, né le 2 octobre 1883 à Prague et mort le 25 octobre 1963 à Winchester, est un ingénieur civil et
géologue autrichien, considéré comme le « père » de la géotechnique et de la mécanique des sols. On lui doit les principales
méthodes d'essai qui ont fait de la mécanique des sols une science reconnue en tant que telle, et plus particulièrement :

● la notion de « contrainte effective » dans un sol granulaire

● le modèle analogique de la consolidation unidimensionnelle, et l'exploitation de l'essai œdométrique pour prédire


le temps de consolidation caractéristique d'un sol.

54
Figure (2.2.1.). Expérience de Terzaghi pour la mise en évidence de la contrainte effective et la pression neutre

D’après Terzaghi, si on met sur le sable du récipient de la figure


(2.2.1.a) et de l’eau et de la grenaille de plomb, à chaque surface horizontale dans le sable, il
y aura ces deux pressions, la pression neutre créée par l’eau et la contrainte effective créée
par les grenailles de plomb. La somme de ces deux pressions engendre en un point d’une
surface horizontale du sable, une pression ou une contrainte totale (σ ). On a donc :
'
σ =σ + p……………………………………………………………..…………………..(2.2.1)
'
σ =σ −p …………………………………………………………………………………..(2.2.2)

A la profondeur z,

p=z ϖ w………………………………………………………………………………………(2.2.3)

L’équation (2.2.1), ci-dessus, est l’équation de base de ce chapitre. Dans le cas plus général,
'
σ et σ sont des tenseurs comportant chacun, trois contraintes normales et trois contraintes
tangentielles.

Nous travaillerons sous ces hypothèses :

(i) le liquide interstitiel est incompressible ;


(ii) les grains de sable sont, chacun, également incompressibles et
(iii) le milieu poreux, lui, est compressible parce que les espaces intergranulaires
peuvent changer de volume du fait des contraintes qui s’exercent sur le sable
poreux.

2.3. LE SOULEVEMENT HYDROSTATIQUE

Pour comprendre l’action du soulèvement hydrostatique sur le milieu


poreux nous allons examiner les contraintes sur un sol de porosité n, dont les grains ont un
poids spécifique de ϖ g et le poids spécifique du sol sec (grains plus les vides intergranulaires)
est ϖ .

2.3.1. Cas où ce sol est complètement sec

55
Comme le sol est sec, la pression neutre est nulle. La contrainte
totale est, d’après l’équation (2.2.1), égale à la contrainte effective partout. A la profondeur
z, la contrainte effective se détermine comme suit :
'
σ z =ϖ g ( 1−n ) z =ϖz ………………………………………………………………………….(2.3.1)

Donc

ϖ =ϖ g (1−n)…………………………..……………………………………………………(2.3.2)

2.3.2. Cas où ce sol est saturé en eau au repos

Comme le sol poreux est saturé d’eau au repos, la pression neutre


existe. A la profondeur z, règne la contrainte (pression) totale, σ z , que nous allons
déterminer comme suit :

σ z =ϖ g ( 1−n ) z + ϖ w nz =ϖ s z …………………………………….…………..(2.3.3)

Avec

● ϖ w: le poids spécifique de l’eau ;

● ϖ s: le poids spécifique du sol saturé.

Donc

ϖ s=[ ϖ g ( 1−n ) + ϖ w n ]…………………………………………………………..(2.3.4)

Or d’après les équations (2.2.2 et (2.2.3), la contrainte effective sera ici :

σ 'z =ϖ s z−ϖ w z=( ϖ s −ϖ w ) z …………………………………………………………..(2.3.5)

Ou, d’après l’équation (2.3.4),

σ 'z =[ ϖ g ( 1−n ) +ϖ w n−ϖ w ] z…………………………………………………..(2.3.6)

Après réarrangement, l’équation (2.3.6) peut s’écrire :

σ z =( ϖ s−ϖ w ) z=[ ϖ g ( 1−n )+ ϖ w (n−1) ] z=( ϖ s−ϖ w ) z=[ ϖ g (1−n )−ϖ w (1−n) ] z
'

Ou encore

σ z =( ϖ s−ϖ w ) z=[ ( 1−n ) (ϖ g−ϖ w ) ] z=ϖ a z ………………………………(2.3.7)


'

D’après l’équation (2.3.1), ci-dessus, la contrainte effective du terrain sec était ϖ g (1−n ) z.
Cependant l’équation (2.3.7) indique que la contrainte effective du terrain saturé est

(ϖ g−ϖ w ) ( 1−n ) z .

56
Tout se passe comme si le poids spécifique des grains qui était de ϖ g quand le sol était sec
est devenu (ϖ g−ϖ w ) dans le sol saturé. Il a donc été réduit de ϖ w en devenant ϖ a. Cette
réduction du poids spécifique des grains est appelée le soulèvement hydrostatique.

La diminution du poids spécifique du terrain est due à la poussée d’Archimède qui s’exerce
sur les grains du sol baigant dans l’eau du terrain saturé.

On appelle ϖ a le poids spécifique apparent.

ϖ a=( ϖ s−ϖ w )=[ ( 1−n ) (ϖ g−ϖ w ) ]…………………………………………………..(2.3.8)

Le terme ( 1−n ) est le volume spécifique des grains (volume des grains dans un volume
unitaire du terrain). Il équivaut au volume d’eau de placée par les grains dans un volume
unitaire du terrain saturé en eau.

Le soulèvement hydrostatique est utile à connaître lorsqu’on étudie


la stabilité des ouvrages hydrauliques ou de leurs fondations. En effet, les grains de leurs sols
ou de leurs terrains de fondation ne résistent plus à la poussée du gradient hydraulique par
leur poids mais plutôt par leur poids réduit par le soulèvement hydrostatique comme nous le
verrons au point suivant.

2.4. LA PRESSION DE COURANT ET LE PHENOMENE DE RENARD

2.4.1. Force pression de courant

Considérons un massif de terre poreuse de dimensions dx, 1 et dz


saturé d’eau en écoulement (figure 2.4.1). Nous avons choisi dy = 1 de travailler en deux
dimensions pour des raisons didactiques ; la généralisation à trois dimensions en découle
facilement.

Figure 2.4.1. Forces agissant sur massif poreux saturé d’eau

● Sur la face AC agit la force, Fx, valant pdz

(
∂p
) ∂p
● Sur la face BD agit la farce, (Fx)’, valant p+ ∂ x dx dz=pdz + ∂ x dxdz

57
● Sur la face CD agit la force, Fz, valant pdx

( ∂p
) ∂p
● Sur la face AB agit la force, (Fz)’, valant p+ ∂ x dz dx=pdx + ∂ z dxdz

Comme les forces agissant le long de l’axe de x sont dans le sens opposé, nous pouvons dire
−∂ p
que leur résultante est dxdz
∂x

Tout comme les forces agissant le long de l’axe de z sont dans le sens opposé, nous pouvons
−∂ p
dire que leur résultante est dxdz
∂z

Donc la résultante générale des forces agissant sur le volume de la figure (2.4.1) est donc

−grad ( p)dxdz

En divisant la résultante, −grad ( p)dxdz , par dxdz, nous trouvons la résultante par unité de
volume du massif : −grad ( p)

Or ce que nous avons vu au point 2.3, ci-dessus, nous permet de dire qu’un volume unitaire
de ce massif est aussi soumis à une résultante des forces de pesanteur de −ϖ s grad ( z ).
Donc le volume unitaire du massif est soumis à la somme, FV, de forces de volume :

F v =−grad ( p )+ (−ϖ s grad (z ) )…………………………………………………………………….(2.4.1)

D’autre part, l’équation (1.2.9) rencontrée au point 1.2 montre que

p
φ=z + …………………………………………………………………(1.2.9)
ϖ

D’où

− p=ϖz−ϖφ

Le gradient d’une somme étant égal à la somme des gradients, nous écrivons :

−grad ( p)=ϖ grad ( z)−ϖ grad (φ)……………………………………………..(2.4.2)

L’équation (2.4.1) peut donc se reécrire comme suit :

F v =ϖ grad ( z )−ϖ grad (φ)+ (−ϖ s grad ( z ) )……………………………………………….(2.4.3)

L’équation (2.4.3) révèle que le volume unitaire d’un massif poreux saturé d’eau en
écoulement est soumis à trois forces de volume qui sont :

(i) la force de pesanteur :−ϖ s grad (z ),


(ii) la poussée d’Archimède : ϖ grad ( z)
(iii) la force variable dépendant du gradient hydraulique : −ϖ grad (φ)

58
La dernière force, −ϖ grad (φ), est appelée la pression de courant. Elle porte le signe moins
qui montre qu’elle est dirigée dans le sens contraire du gradient hydraulique. Elle est dirigée
donc dans le même sens que le vecteur vitesse de l’écoulement. C’est ce sens qui explique le
fait que les grains de terre sur lesquels elle s’applique sont poussés vers l’aval, donc dans la
direction de l’écoulement.

2.4.2. Phénomène de renard

Figure 2.4.2. Création du phénomène de renard

Considérons un récipient cylindrique contenant une colonne de sable


de longueur L (figure 2.4.2.). Créons un écoulement ascendant dans la colonne de sable en
l’alimentant en eau par la base et dont nous pouvons faire varier la charge motrice grâce à
un réservoir d’alimentation réglable en hauteur et muni d’un trop plein. Cet écoulement est
uniforme et le gradient de charge sera :

H
grad ( φ )= ……………………………………….……………………………………(2.4.3)
L

Le gradient de l’équation (2.4.3) est dirigé vers le haut.

Les forces qui agissent sur un volume unitaire de la phase solide sont :

● la force de pesanteur : ϖ s

● la poussée hydrostatique : ϖ w

● la pression de courant : ϖ w grad (φ)

Si nous combinons la force de pesanteur et la poussée hydrostatique, nous arrivons à :

(ϖ s−ϖ w )

Or d’après l’équation (2.3.8),

( ϖ s−ϖ w )=ϖ a

59
Donc la résultante descendante de la combinaison de la force de pesanteur et de la poussée
d’Archimède est :

ϖa

C’est cette résultante descendante qui va s’opposer à la force ascendante de la pression de


courant, ϖ w grad (φ). Trois cas de figure peuvent se présenter :

ϖa
(i) ϖ a> ϖ w grad ( φ)⇒ > grad (φ) : il y a stabilité du sol
ϖw
ϖa
(ii) ϖ a=ϖ w grad (φ) ⇒ =grad ( φ) : il y a boulance du sol, la phase solide devient non
ϖw
pesante. On est au gradient critique.
ϖa
(iii) ϖ a< ϖ w grad ( φ) ⇒ < grad (φ) : il y a phénomène de renard
ϖw

2.5. LE POTENTIEL DES FORCES DE VOLUME SUR UN MASSIF POREUX

Nous avons, au point 2.3, montré qu’un volume unitaire d’un massif
poreux saturé d’eau est soumis à trois forces :

(i) la force de pesanteur : ϖ s grad ( z )


(ii) la poussée hydrostatique (poussée d’Archimède) :ϖ w grad (z)
(iii) la pression de courant : ϖ w grad ( φ )

Sur ces trois forces, deux proviennent de l’eau interstitielle, à sa voir, la poussée
hydrostatique et la pression de courant. Or ces deux forces sont des forces de volume (c’est-
à-dire) des forces qui agissent sur tout le corps du massif. Donc l’eau interstitielle n’agit sur
un massif poreux qu’elle pénètre uniquement par des forces de volume.

L’importance pratique de cette conclusion en Génie civil peut être montrée par l’exemple de
l’étude de stabilité d’une digue en terre poreuse dans laquelle l’eau retenue pénètre. En
pénétrant dans le corps de la digue, elle devient l’eau interstitielle et, à ce titre, elle n’agit
que par les forces de volume et non par les forces de surface. N’agissant pas par les forces
de surface, elle ne pousse pas la digue vers l’aval comme elle le ferait sur un barrage
imperméable qu’elle ne pénètre pas. Ainsi l’étude de stabilité d’une digue en terre poreuse
vis-à-vis de l’eau qui y agit par les forces de volume diffère de cette de la stabilité d’un
barrage imperméable sur lequel l’eau agit par les forces de surface. Nous étudierons la
stabilité des digues et des barrages dans les chapitres suivants.

2.6. L’ACTION DES FORCES CAPILLAIRES SUR LE MILIEU POREUX

La figure (2.6.1), ci-dessous, présente un récipient rempli de sable


partiellement saturé d’eau. La partie saturée est divisée en deux zones séparées par la

60
surface plane figurée par le segment de droite FG. La zone en dessous de FG est la zone
saturée en eau libre, son épaisseur est H, et la zone au dessus, d’épaisseur C, est saturée en
eau capillaire. Donc le segment de troite FG figure la surface piézométrique ou règne la
pression atmosphérique où la pression de l’eau est nulle. La zone (frange) capillaire est
surmontée d’une zone non saturée en eau d’épaisseur E.

Nous allons évaluer les contraintes régnant dans ces trois zones.

2.6.1. Les contraintes dans la zone saturée d’eau libre

Figure 2.6.1. Diagramme des contraintes avec zone capillaire

La contrainte totale, σ z , agissant sur un élément de surface


horizontale situé au point A est, d’après les équations du point 2.3, déterminée comme suit :

σ z =ϖE+ ϖ s ( C+ h )………………………………………………………………………(2.6.1)

La contrainte effective agissant sur le même élément de surface


sera :

σ 'z =σ z− p…………………………………………………………………………………..(2.2.2)

σ 'z =ϖE+ ϖ s ( C+ h )−ϖ w h ………………………………………………………(2.6.2)

σ 'z =ϖE+ ϖ s C+ ϖ s h−ϖ w h………………………………………………………(2.6.3)

σ 'z =ϖE+ ϖ s C+(ϖ ¿ ¿ s−ϖ w ) h¿ ………………………………………………………(2.6.4)


'
σ z =ϖE+ ϖ s C+ ϖ a h……………………………..……………………………………(2.6.5)

σ 'z =ϖE+ ϖ a C+ ϖ w C +ϖ a h……………………………..……………………………………(2.6.6)


'
σ z =ϖE+ ϖ w C+ ϖ a (C+ h) ……………………………..……………………………………(2.6.7)

2.6.2. Les contraintes dans la zone saturée d’eau capillaire

61
La contrainte totale agissant sur un élément de surface horizontale
passant par le point A’ dans la zone saturée en eau capillaire est évaluée comme suit :

σ z =ϖe +ϖ s ( C−h ' )………………………………………………………………………(2.6.8)

La contrainte effective agissant en ce point est :


' '
σ z =ϖe +ϖ s ( C+ h ' )−(−ϖ w h )………………………………………………………(2.6.9)
' '
σ z =ϖe +ϖ s ( C+ h ' ) +ϖ w h ¿………………………………………………………(2.6.10)
' '
σ z =ϖe +ϖ s C+ ϖ s h +ϖ w h ' ………………………………………………………(2.6.11)
'
σ z =ϖe +ϖ s C+(ϖ ¿ ¿ s−ϖ w ) h ' ¿………………………………………………………(2.6.12)
'
σ z =ϖe +ϖ s C−ϖ a h ' ……………………………..……………………………………(2.6.13)
'
σ z =ϖe +ϖ a C+ ϖ w C−ϖ a h ' …………………………………………………………(2.6.14)
'
σ z =ϖe +ϖ w C+ ϖ a (C−h ')…………………..……………………………………(2.6.15)

Immédiatement en dessous de la surface horizontale figurée par le segment de droite IJ dans


la zone de saturation en eau capillaire, h’ = C. Donc l’équation (2.6.15), ci-dessus, devient :
'
σ z =ϖe +ϖ w C …………………..……………………………………(2.6.16)

2.6.3. Les contraintes dans la zone non saturée

Immédiatement au-dessus de la surface horizontale figurée par le


segment de droite IJ dans la zone non saturée, on a :
'
σ z =ϖe ………………………………………………………………………..(2.6.17)

2.6.4. Les forces capillaires

La considération des équations (2.6.16) et (2.6.17) montre qu’il suffit


de traverser le segment de droite IJ qui sépare la zone non saturée de la zone saturée en eau
capillaire pour que la contrainte effective augmente brusquement de ϖ w C dans la zone
saturée en eau capillaire. Cette augmentation de la contrainte effective est due au poids de
l’eau suspendue aux grains sur toute la hauteur C du fait du phénomène capillaire.

2.6.5. Evolution des contraintes dans les trois zones (zone non saturée, frange capillaire,
zone saturée en eau libre)

62
2.6.5.1. Zone non saturée ( z > H +C )
'
Les dérivées par rapport à z de la contraintre effective (σ z ) et de la contrainte totale sont
égales :

∂ σ z ∂σ 'z
= =ϖ ……………………………………………………..……………(2.6.18)
∂ z ∂z

2.6.5.2. Zone saturée en eau capillaire ( H < z < H +C )

'
● A la surface piézométrique où z = H, la contrainte effective (σ z ) est égale à la
contrainte totale (σ z ) car p est nulle (σ z =σ 'z).
'
● Au dessus de la surface piézométrique où p devient négative, nous avons σ z > σ z . En
effet, d’après l’équation (2.2.1),
' '
σ z =σ z + (− p )=σ z − p

σ z évolue de σ z , à la surface piézométrique, à σ z +C ϖ w , immédiatement en dessous


'

de la surface de séparation de la frange capillaire avec la zone non saturée.

'
● Les dérivées par rapport à z de la contraintre effective (σ z ) et de la contrainte totale
ne sont plus égales :
∂σz
=−ϖ s……………………………………………………..……………(2.6.19)
∂z

'
∂σz
=ϖ a ……………………..…………………………………..……………(2.6.20)
∂z

L’équation (2.6.20) indique que les grains de sable sont déjaugés même dans la
frange capillaire ; la poussée d’Archimède (poussée hydrostatique) y existe donc.

2.6.5.3. Zone saturée en eau libre (0 ≤ z ≤ H )

'
● En essous de la surface piézométrique où p devient positive, nous avons σ z < σ z . En
effet, d’après l’équation (2.2.1),
' '
σ z =σ z + ( + p )=σ z + p

63
'
● Les dérivées par rapport à z de la contraintre effective (σ z ) et de la contrainte totale
ne sont pas égales et sont les mêmes que celles de la frange capillaire :
∂σz
=−ϖ s……………………………………………………..……………(2.6.21)
∂z

'
∂σz
=ϖ a ……………………..…………………………………..……………(2.6.22)
∂z

2.6.6. Les graphiques de différentes contraintes

Les graphiques à gauche du récipient indiquent l’évolution avec la


profondeur des contraintes :
● La pression neutre (p) augmente de façon linéaire avec la profondeur en desous de la
surface de séparation entre la zone non saturée et la zone saturée. Elle est négative
au dessus de la surface piézométrique et atteint sa valeur minimum de – ϖC au
niveau de la surface de séparation entre la zone non saturée et la zone saturée en
eau capillaire. Elle est nulle à la surface piézométrique. Sa dérivée par rapport à la
profondeur z, est
∂p
=−ϖ w ………………………………………………………………………(2.6.23)
∂z
La pression neutre est nulle à la surface piézométrique et devient négative au dessus
de cette surface.

'
● La contrainte effective (σ z ), toujours positive, elle croît de manière linéaire en
dessous de la surface de séparation entre la zone non saturée et la zone saturée et
est égale à la contrainte totale au niveau de la surface piézométrique parce que p est
nulle à cette surface.
● La contrainte totale (σ z ), toujours positive, elle croît de manière linéaire en dessous
de la surface de séparation entre la zone non saturée et la zone saturée et est égale à
la contrainte totale au niveau de la surface piézométrique parce que p est nulle à
cette surface.

2.7. LE CAS PARTICULIER DES TERRAINS SANS COHESION

2.7.1. La loi de Coulomb4 en mécanique

4 Charles-Augustin Coulomb , né le 14 juin 1736 à Angoulême et mort le 23 août 1806 à Paris, est un officier, ingénieur et
physicien français. Il est passé à la postérité pour la formulation précise des loi)s du frottement solide, et pour l'invention du
pendule de torsion, dynamomètre de précision qui lui permit de formuler la loi d'attraction entre solides électrisés.

64
Figure 2.7.1. Illustration des composantes de la loi de Coulom en mécanique

La loi Coulomb en mécanique s’écrit comme suit :

τ max=c+ σ ' tag ( ϕ )……………………………………………………………………….(2.7.1)

Avec

● τ max: contrainte tangentielle maximum

● c : cohésion de la matière soumise à l’effort de cisaillement


'
● σ : contrainte éffective

● ϕ : angle de frottement interne

2.7.2. Définition des terrains pulvérulents

Si le sol est sans cohésion, tel le sable sec, on l’appelle « sol pulvérulent ». L’équation (2.7.1)
s’écrit pour le sol sec :
'
τ max=σ tag ( ϕ )……………………………………………………………………….(2.7.2)

2.7.3. La cohésion capillaire

On sait que si le sol est sec la contraite effective est égale à la


contrainte totale dans l’équation (2.7.1.). Mais si le sol est saturé en eau, on écrit :

τ max=( σ− p ) tag ( ϕ )……………………………………………………………………….(2.7.3)

Ou

τ max=σtag ( ϕ )− ptag ( ϕ)……………………………………………………………………….(2.7.4)

Si le sol est saturé en eau capillaire, la pression neutre, p, est remplacé par la pression
capillaire pc, négative. Alors l’équation (2.7.4) devient :

τ max=σtag ( ϕ ) + pc tag( ϕ)……………………………………………………………………….(2.7.5)

65
Tout se passe comme si le sol pulvérulent avait une cohésion, pc tag( ϕ). Ce ce qui explique
que les enfant batissent des maisons en sable légèrement mouillé et non en sable sec
(équation 2.7.4) ou en sable saturé en eau libre (équation 2.7.4).

2.8. LA THEORIE DE LA CONSOLIDATION

Lorsqu’on charge certains terrains peu perméables saturés d’eau, on


constate peu ou pas de tassement ; mais après un temps plus ou moins long (ce temps
dépend de la charge et de la perméabilité du terrain ; il peu prendre quelques jours,
quelques mois ou quelques années), le tassement apparait et se poursuit dans le temps. Ce
phénomène de tassement dans le temps est appelé consolidation.

Pour pouvoir le prévoir dans le temps, Terzaghi a posé quatre


hypothèses :

1) l’écoulement de l’eau interstitielle sous la charge s’écoule en suivant la loi de Darcy ;


2) la conductivité hydraulique reste constante durant toute la période de la
consolidation ;
3) les grains du sol ainsi que l’eau interstitielle sont considérés comme incompressibles
durant la consolidation ; le tassement se fait par expulsion de l’eau et par la
réduction des vides ;
4) la compressibilité du squelette solide (diminution des vides) est « élastique ». C’est-à-
dire qu’il existera une relation linéaire entre la contrainte effective qui s’exerce sur le
terrain et la diminution du volume apparent du terrain.

Ces hypothèses en sont pas toutes vraies mais forment tout de même un socle sur lequel
Terzaghi a basé sa théorie de consolidation.

Sur base de la quatrième hypothèse, on peut écrire :

−dV '
=m v d σ ……………………………………………………………………….(2.8.1)
V

Comme le changement de volume se fait seulement sur la porosité (n) du sol, alors nous
pouvons écrire :

dV =Vdn………………………………………………………………………………….(2.8.2)

Au début de la surcharge, la contraite totale est suporté quasi uniquement par l’eau et la
contrainte totale est ainsi égale à la pression neutre. Mais au fur et à mesure que l’eau est
chassée, le squelette rocheux commence aussi à supporter une partie de la surcharge. Le
tassement s’achève que toute la surcharge est supportée uniquement par les grains du sol
quand l’eau interstitielle est complètement chassée ; à ce moment là, la contrainte totale est
égale à la contrainte effective.

L’équation générale de la consolidation s’écrit :

66
mv ϖ ∂ p
=∆ p …………………………………………………………………….(2.8.3)
K ∂t

∂p K
= ∆ p …………………………………………………………………….(2.8.4)
∂ t mv ϖ

∂p
=c v ∆ p …………………………………………………………………….(2.8.4)
∂t

Avec

K
cv=
mv ϖ

Les digues et les barrages sont des ouvrages hydrauliques destinés à


la retenue de l’eau. Ils créent généralement en amont, les lacs de retenue dont l’étendue
varie avec l’importance de l’ouvrage, la superficie du bassin amont et le débit du cours d’eau
endigué.
Les barrages formes un écran imperméable à l’eau tendis que les
digues sont perméables à celle-ci.

Dans ce cours d’hydrogéologie, seuls les aspects hydrogéologiques


seront considérés au dépends d’autres aspects, tels que ceux relatifs au Génie civil.

3. ETUDES HYDROGEOLOGIQUES DES DIGUES, BARRAGES ET ECRANS

3.1. DIGUES

Les digues sont des barrages de cours d’eau construits en terres


meubles donc perméables à l’eau.

L’étude hydraulique des digues en terre se fonde sur le fait que


contrairement à ce que l’on pense souvent, l’eau de la retenue n’agit pas sur la digue comme
une force de surface qui s’exercerait sur la paroi amont de la digue pour pousser celle-ci vers
l’aval et que la digue devrait résister contre cette poussée soit par son poids soit par son
encrage. L’eau de la retenue pénétrant dans la digue agit sur celle-ci comme une force de
volume qui s’exerce sur chaque grain de la digue tendant à la pousser vers l’aval par la force
du gradient hydraulique.

Cette force du gradient hydraulique augmente de l’amont à l’aval de


la digue car, du fait de la perte de charge de l’eau s’écoulant à travers la digue, la section

67
d’écoulement diminue de l’amont à l’aval ; ce qui entraine l’augmentation de la vitesse
d’écoulement de l’amont à l’aval, le débit entrant étant égal au débit sortant. La conductivité
hydraulique étant constante dans toute la digue, la si la vitesse croît de l’amont à l’aval, c’est
alors, d’après la loi de Darcy, le gradient qui croit avec la vitesse. Le gradient hydraulique
étant une force, elle pousse chaque grain de la digue vers l’aval.

Le tapis filtrant constitué d’un lit de gravier de forte conductivité


hydraulique joue comme un drain qui draine l’eau de la digue avant que sa section
transversale ne diminue d’avantage est comme sa conductivité hydraulique est plus forte
que celle de la terre formant la digue, l’accroissement de la vitesse de l’eau n’entraine pas
nécessairement l’accroissement du gradient hydraulique. Le tapis est donc destiné à
empêcher la digue à se détruire du fait de l’accroissement du gradient hydraulique donc de
la force qui agit sur les grains de terre de la digue ; il empêche donc l’érosion régressive de la
digue.

Pour déterminer l’écoulement à travers la digue, ce qui permet de


connaître le champ du potentiel hydraulique, partant de la pression de l’eau sur le grain de
la digue et aussi pour connaître le débit de fuite de la digue, nous allons étudier
l’écoulement de l’eau à travers cet ouvrage.

3.1.1. Digue est terre homogène sur fondation imperméable avec un tapis filtrant

Plaçons dans la digue un système de coordonnées cartésiennes avec


le point amont du tapis filtrant comme l’origine des axes 0x et 0y.

Si e est la valeur de la surface de courant que forme la surface


piézométrique dans la digue, l’écoulement à travers une telle digue est régi par l’équation
suivante :
ω=φ+ iψ= √ 2 ez

Comme z=x +iy , on a


2 2
φ +2 iφψ −ψ =2 ex+ 2iey

68
En séparant la partie réelle et la partie imaginaire, on aura
2 2
φ −ψ =2 ex

φψ=ey

En effet, comme à la surface libre φ = y, alors la ligne de courant dont ψ=e est une ligne de
la surface libre de l’eau de la digue.

Pour déterminer e, il suffit de connaitre la position de la surface libre en un point de la


digue ; c’est-à-dire, connaître x et y de ce point. Or au point supérieur du contact de la digue
avec l’eau de la retenue, on est sur la surface libre et les cordonnées x et y de ce point sont
connues ; ce qui permet de déterminer e à l’aide de deux équations ci-dessus.

La combinaison de ces deux équations amène à :


2 2
2 ψ ψ
y =2 (x + )
e 2e

φ2 φ 2
y 2=2 ( −x)
e 2e

Les lignes de courant, ψ =Cte, et les lignes équipotentielles, φ=C te, sont des paraboles
homofocales de foyer, F, à l’origine des axes x et y. Les paraboles des lignes de courant
2 2
ψ −ψ
coupe l’axe des ordonnées à y= et l’axe des abscisses à x= . Les lignes
e 2e
φ2
équipotentielles auront comme l’ordonnée à l’origine, y= et couperont l’axe des
e
φ2
abscisses à x= .
2e

Le réseau d’écoulement est basée sur la théorie de Kozeny, le champ


du potentiel hydraulique qu’il donne ne coïncide parfaitement avec la réalité que vers le
tapis filtrant mais près de la paroi amont de la digue, la théorie et la réalité ne coïncident
plus parfaitement. Cependant, pour les cas pratique, la théorie de Kozeny est le plus souvent
utilisée pour déterminer l’écoulement à travers une digue en terre homogène et isotrope.

Le débit, q, traversant une tranche de longueur unitaire de la digue calcule à partir de


l’équation de la partie imaginaire : φψ=ey .

Hψ =eH

Comme à la surface libre, ψ=e et comme sur substratum imperméable ψ=0 alors

q=K ( ψ surf libre−ψ ¿imper ) =Ke

69
3.1.2. Digue en terre homogène sur fondation imperméable sans tapis filtrant

L’eau va sortir sur la paroi aval sur une hauteur ha.

La théorie présentée pour les digues avec tapis filtrant ne convient


plus tout à fait pour les digues en terre homogènes et isotropes sans tapis filtrant. En effet
les travaux de Casagrande ont montré qu’en aval la courbe théorique est légèrement au
dessus de la courbe réelle représentant la surface libre.

Huard de la Marre a, à l’aide des modèles physiques, donné une


formule simple et acceptable pour le calcul de débit, q :
2
H
q=K
L+l

Il faut noter que l’absence de tapis filtrant cause un risque d’érosion


de la partie avale de l’ouvrage du fait de l’augmentation du gradient hydraulique. Pour parier
à cela, on pose un massif graveleux filtrant sur la partie avale.

3.2. LES BARRAGES

3.2.1. Barrage imperméable sur terrain aquifère sans écran d’étanchéité vertical

70
Nous considérons un barrage imperméable de largeur a reposant sur
une couche aquifère d’épaisseur b, homogène et isotrope de conductivité hydraulique K.
L’eau qui passe en dessous du barrage à travers la couche perméable de base perd une
charge égale à dH =H am−H av .

(Images tirées de Google pour mieux visualiser les lignes de courant et les courbes équipotentielle)

71
D’après G. Schneebeli, l’expression précise du potentiel complexe est



ω=φ+ iψ=c1∫ ❑ + c2
❑ √ (ζ 2
−1 ) (ζ 2−m2)

Avec

1
m=
πa
Th( )
4b

πz
Th( )
2b
ζ=
πa
Th( )
4b

Face a la complexité de cette équation, G. Schineebeli propose une expression plus


simple mais donnant une solution approchée acceptable dans la majorité de cas, surtout
dans les cas où b est très grand par rapport à a.

ω=φ+ iψ=arc cos cos ( 2az )


Comme z=x +iy , alors :

ω=φ+ iψ=arcos ( 2ax + iya )


Ce qui fait que

72
2x 2 y
cos cos (φ+ iψ )= +i
a a

Or

2x 2 y
cos ( φ+iψ ) =cos cos ( φ ) cos cos ( iψ ) −sin sin ( φ ) sin sin ( iψ )= +i
a a

Ou

2x 2 y
cos ( φ+iψ ) =cos cos ( φ )( ψ ) −sin sin ( φ ) iSh ( ψ )= +i
a a

Donc

2x
=cos cos ( φ ) Ch(ψ)
a

2y
=−sinsin ( φ ) Sh(ψ )
a

Ou

a
x= cos cos ( φ ) Ch(ψ )
2

−a
y= sin sin ( φ ) Sh(ψ)
2

[ ]
2
a 2
x = cos cos ( φ ) [ Ch(ψ )]
2
2

x2 2
¿ [ Ch(ψ ) ]
[ ]
2
a
cos cos ( φ )
2

[ ]
2
a 2
y 2= sin sin ( φ ) [ Sh (ψ) ]
2
2
y 2
¿ [ Sh (ψ) ]
[ ]
2
a
sin ( φ )
2

Les lignes équipotentielles (φ constant) sont donc exprimées par l’expression suivante :
2 2
x y 2
¿ [ Ch (ψ ) ] −[ Sh(ψ ) ]
2

[ ] [ ]
2 2
a a
cos cos ( φ ) sin sin ( φ )
2 2

73
Or
2 2
[ Ch ( ψ ) ] − [ Sh(ψ )] =1

Donc
2 2
x y
− =1
[ ] [ ]
2 2
a a
cos cos ( φ ) sin sin ( φ )
2 2

a
Les lignes équipotentielles sont donc des hyperboles de foyers x=±
2

On peut tracer les équipotentiels par l’expression suivante

√[ [ ] [ ]
2 2
x a
y= −1 sin sin ( φ )
]
a
2
2
cos cos ( φ )
2

Les lignes de courant (ψ constant ) sont donc exprimées à l’aide l’expression suivante :

x2 y2
+ =1
[ ] [ ]
2 2
a a
(ψ ) Sh ⁡(ψ )
2 2

a
Elles sont donc des ellipses de foyers x=±
2

On peut tracer les lignes de courant à l’aide l’expression suivante

√[ ] [ ]
2
x2 a
y= 1− Sh(ψ )
a
2
2
[ Ch ( ψ ) ]
2

Immédiatement sous la fondation du barrage et au contact de celle-ci, ψ , est nul, donc

2x
cos cos ( φ )=
a

Ou

φ=arc cos ( 2ax )


74
Donc,

−a
● φ=π au point, x= 2 , c’est-à-dire, à l’extrémité amont du barrage
π
● φ= 2 au point, x=0 , c’est-à-dire, au milieu du barrage
a
● φ=0 au point, x= 2 , c’est-à-dire, à l’extrémité aval du barrage

Or à l’extrémité amont, le potentiel hydraulique vaut la hauteur d’eau de la retenue, H,


et à l’extrémité aval, le potentiel hydraulique est à la hauteur, h o=H−dH . Donc sous le
barrage,

Lorsque l ' angle=π , on perd dH

dh
Lorsque l’angle ¿ 1, on perd
π

dh
Lorsque l’angle ¿ φ , on perd φ
π

h=
dH
π
φ+ ho=
dH
π
arcos
2x
a ( )
+ ho

p
Par définition en écoulement souterraine suivant la loi de Darcy, φ=z + , lorsque φ est
γ
p
exprimé en longueur ; or sur l’axe de x, z est nul, donc la charge hydraulique, h vaut ;
γ
d’où la pression sous la semelle du barrage est h γ . Donc les sous-pressions sur la semelle
du barrage sont calculée par

hϖ =
dH
π
φϖ +ho ϖ =
dH
π
arcos ( )
2x
a
ϖ +ho ϖ

La force de pression de l’eau qui agit en dessous du barrageest verticale et est dirigée vers le
haut ; elle tend à soulever le barrage. Comme x est maximum sur l’extrémité amont de la
semelle du barrage et minimum sur l’extrémité aval de celle-ci, cette poussée diminue de
l’amont à l’aval. Ceci explique pourquoi les barrages sont moins épais en aval qu’en amont.

Le débit, q’, qui passe entre la surface de contact de la fondation du barrage avec le terrain
perméable sur lequel l’ouvrage repose et une surface de courant ψ ' est déterminé par :

KΔH
q'= ψ'
π

Or le ligne de courant ψ ' est une ellipse de petit demi-axe, d, de définie par l’expression :

75
a '
d= Sh (ψ )
2

Ou

' 2d
ψ =arSh ( )
a

Donc

( ) √
2
KΔH 2d HΔH 2d 2d
q'= arSh = ln ⁡[ + ( ) +1]
π a π a a

Donc le débit, q, qui passe entre la semelle du barrage et la ligne de courant ψ tangente au
terrain imperméable, c’est-à-dire, le débit total qui passe sous le barrage sur une longueur
unitaire du barrage est

q=
KΔH
π
arSh ( )
2b
a
=
HΔH
π
ln ln
2b
a [ √
2b 2
+ ( ) +1
a ]
b b
Cette formule donne des résultats exacts pour >1. Lorsque <1 la formule qui convient
a a
est

K ∆ Hb
q=
b+a

3.2.2. Barrage imperdable sur terrain aquifère avec écran d’étanchéité vertical

76
(Image tirée de Google pour mieux visualiser les lignes de courant et les courbes équipotentielle)

Pour réduire la poussée verticale, Fv, sous le barrage, on augmente la longueur du trajet de
l’eau en posant un écran imperméable verticale sous la semelle du barrage ; ce qui
augmente ainsi la perte de charge entre l’amont et l’aval du barrage.

3.2.2.1. Equations des équipotentielles et des lignes de courant

Comme pour le cas du barrage sans écran, il existe une formule plus exacte mais aussi plus
complexe à appliquer. Schneebeli propose une formule approchée mais plus simple
d’application. En effet, il procède par deux transformations de Schwarz-Christoffel 5 de la
formule ci-dessous pour passer du barrage avec écran au barrage sans écran :

ζ
z= A ∫ ❑ dζ + B
❑ √ζ 2−1
Soit le plan z = x + iy de départ de la figure ci-dessous indiquant une ligne de la fondation du
barrage tracée de l’amont à l’aval et perpendiculaire à l’axe du barrage transerversal au
cours d’eau. Le point A est l’extrémité amont de cette ligne tandis que le point A est sont
extrémité aval. L’écran est figuré par le segment de droite DC et sa longueur est c ; a est la

5 La transformation de Schwarz-Christoffel transforme tout polygone (un polygone non fermé est considéré
comme un polygone fermé à l’infini.) en un demi-plan (voir les transformations conformes dans les variables
complexes).Ici l’axe des abscisses et l’écran forment un polygone non fermé

77
distance entre l’écran et l’extrémité amont du barrage et e la distance entre l’écran et
l’extrémité aval du barrage.

Plan z = x + iy

Pour revenir à l’étude d’un barrage sans écran, le plan z ci-dessus est transformé, par la
méthode de Schwarzt-Christoffel, en P=m+¿ , ci-dessous.

Plan P = m + in

Les paramètres de transformation du plan z en plan P sont

● mc = 0

● mB = -1

● mD = +1

Ils ont été choisis de telle sorte que le point C occupe l’origine des coordonnées dans le plan
P et les point B et D en occupent respectivement les abscisses - 1 et +1.

Donc chaque point du plan z est transformé en point

z= A √ P2−1+ B

Une telle transformation fait que pour

● P=± 1 , on a z=0 , ce quisignifie que B=0

● P=0 , on a z =−ic , ce qui signifie que A=−c

78
La transformation s’écrit donc

z=−c √ P2−1

Pour trouver la position des points du plan z dans le plan P, on utilise donc la formule
suivante


z 2
P=± ( ) +1
c

Ainsi l’abscisse, a, du point A dans le plan z, devient , dans le plan P


2
a
i=+ ( ) + 1
c

Et l’abscisse, e, du point E dans la plan z, devient, dans le plan P


2
e
k =+ ( ) +1
c

Pour trouver l’écoulement qui donne la solution que nous recherchons, transformons le plan
P = m + in, en plan H = J +iK tel que

2 P+ m−n
H=
m+n

Par cette transformation, les abscisses + m et - m des points extrêmes (E et A) de la ligne du


barrage se trouve respectivement en abscisses +1 et -1 dans le plan H.

La solution du problème est donc

ω=φ+ iψ=arcos(H )

Pour procéder établir le réseau d’écoulement dans le plan z, il faut donc procéder par les
transformations inverses de cette expression.

Dans le plan P nous aurons

ω=φ+ iψ=arcos ( 2 P+m+m−n


n )

79
Et dans le plan z, nous aurons

(√ )
2
z
2 ( ) +1+V
c
ω=φ+ iψ=arcos
W

Avec

√ √
2 2
a e
V = ( ) +1− ( ) +1
c c

√ √
2 2
a e
W = ( ) +1+ ( ) +1
c c

En observant les deux équations ci-dessus on voit que V diminue plus rapidement que W
quand a diminue ; en effet, e s’accroît de la même valeurque décroît a. On verra d’après les
équations qui donnent la charge le long de l’axe des abscisses, donc le long de la semelle du
barrage, que comme V diminue plus vite que W lorsque a décroît, donc le numérateur de la
fraction qui donne φ , diminue plus vite que son dénominateur, alors la charge sous le
barrage diminue donc quand a diminue. C’est pour cela que la meilleure position pour placer
l’écran est l’extrémité amont du barrage.

▪ Charge, φ , sur l’axe de x, sous la semelle du barrage, sera

φ=arcos (

x 2
2∗ ( ) +1+V
c
W
)

Pour −e ≤ x ≤0 , on aura

φ=arcos [

x 2
2∗ ( ) +1+V
c
W
]

Pour0 ≤ x ≤ a, on aura

φ=arcos [
√x 2
−2∗ ( ) +1+V
c
W
]

On aura aux points D, B, E et A :

2+V
φ D =arc cos ( )
W

80
V −2
φ B=arc cos( )
W

φ E =arc cos cos (+ 1 )=0

φ A=arc cos cos (−1 ) =π

La charge hydraulique, h, sera, en chaque point de la semelle de l’ouvrage

∆H
h= φ+ h2
π

Et la pression, p, exprimée en N/m 2, qui tend à soulever le barrage et qui s’exerce sous
chaque unité de surface de la semelle

∆H
hγ = p=γ φ+γ h2
π

La charge, et partant, la pression sous le barrage, décroît lorsque l’écran approche de la


partie amont du barrage, donc quand a diminue. C’est pour cela que l’on place très souvent
cet écran à l’extrémité amont du barrage.

▪ Charge le long de l’écranvertical d’étanchéité

Sur l’axe des y, on seulement −c ≤ y ≤ 0


2
y
2 1−( ) +V
c
φ=arcos [ ]
W

Et au point C
V
φ c =arc cos cos ( )
W

Et pour une même position de l’écran, la pression sous l’ouvrage décroît avec
l’augmentation de la longueur c, de l’écran.

3.2.2.2. Equation des débits

Pour y=iy avec y >c , on a

ω=φ+ iψ=arc cos ⁡¿

En séparant la partie réelle et imaginaire, on obtient :

81
m
cosφChψ=
n


2
2 y
−sinφShψ=± ( ) −1
n c

En éliminantφ , on obtient

−sin ⁡¿

Si l’écran est au milieu de l’ouvrage, on obtient une expression assez simple car m = 0. On a
alors


2
y
2 ( ) −1
c
Shψ=
n

D’où


2 2
y −c
ψ= Ar Sh( )
a2 +c 2

√ √
2 2
Car, a = la moitié de la largeur du barrage, n=2 ( a ) +1=2 ( e ) + 1
c c

On voit que pour y=−c , on a ψ =0

Alors le débit q passant entre la ligne de courant ψ ' et l’écran sur une longueur unitaire du
barrage (débit unitaire) est

KH
q= ψ'
π

Ainsi le débit unitaire passant entre l’écran et le substratum imperméable sur lequel repose
la couche aquifère supportant le barrage est

q=
KΔH
π
ar Sh (√ )
b 2−c 2 HΔH
2
a −c
2
=
π
ln ⁡(
b2−c 2
2
a +c
2
+ 2
a +c√
b2 +a 2
2
)

On voit que pour c = 0, on retrouve la formule du débit unitaire sous un barrage sans écran
(ici a est la moitié de la largeur du barrage alors que dans la formule du débit pour un
barrage sans écran, a signifie toute la largeur de l’ouvrage.

Toutes ces formules tant du potentiel que des lignes de courant n’approchent de la solution
exacte que si b est très grand par rapport à la largeur du barrage.

Dans le cas où l’écran approche beaucoup du substratum imperméable (b/c approche 1), on
peut utiliser la formule suivante pour le calcul du débit :

82
z
ω=φ+ iψ= Ar Sh( )
b−c

Ceci génère des courbes équipotentielles et des lignes de courant respectivement des
hyperboles et des ellipses homofocales des foyers

y=±(b−c)

Pour x=0 et y ≥ b−c

y y
Chφ= soit φ=± ArCh( )
b−c b−c

Si on considère que les pertes de charge totales sont celles qui ont lieu le long de l’écran et
on néglige celles qui ont lieu entre A et B et entre D et E, on pour écrire que la charge sous le
barrage est

h=αφ+ β

On pourra écrire

h1=hB =+α Ar Ch ( b−c


b
)+ β
h o=h D=−α Ar Ch ( b−cb )+ β
D’où

h1−ho h1 + h o
α= et β=
b 2
2 ar Ch( )
b−c

Donc

h1−ho h1 +ho
h= φ+
b 2
2 ar Ch( )
b−c

Le débit unitaire, q, est

q=Kα (ψ 1−ψ 2 )

Lorsque α ,ψ 1 et ψ o sont remplacés par leurs expressions, on aura

πK ∆ H πK ∆ H
q= =
b 2b
4 Ar Ch( ) 4 ln ⁡( )
b−c b−c

83
Cette formule de débit ne prend pas en compte la largeur du barrage et pourtant, elle donne
2a c
de bons résultats pour ≤ 1et > 0,8
b b

Le débit ne varie que faiblement en fonction de la position de l’écran, il est maximum pour
l’écran situé au milieu de la largeur de l’ouvrage.

3.2.3. Poussée horizontale sur la face amont du barrage par l’eau de la retenue

Sur le barrage agit aussi une autre force de surface qu’exerce l’eau sur la face amont de
l’ouvrage, le poussant vers l’aval. Sa direction est horizontale.

Cette poussée horizontale, Ph, agissant sur la face amont verticale du barrage et qui pousse
celui-ci vers l’aval est déterminée par :

Ph=Sγz

Avec

● S : la surface de la face amont du barrage sous eau

● γ : le poids spécifique de l’eau

● z : la profondeur du centre gravité de la face amont du barrage

Cette poussée s’applique au point R du barrage situé à la profondeur y déterminée comme


suit :

R2g
y=z +
z

Avec

Rg : le rayon de giration. Le rayon de giration de la surface en contact de l’eau par rapport à


l’axe horizontal contenu par le plan de la surface et passant par le centre de gravité de la
surface est calculé comme la racine carrée du rapport de moment quadratique (moment
d’inertie), I, de la surface par rapport à cet axe à l’aire, A, de la surface en contact de l’eau :

R g=
√ I
A

3.2.4. Calcul de la stabilité du barrage par rapport à la poussée de l’eau

84
La stabilité de l’ouvrage est calculée pour contrebalancer la résultante de la
poussée verticale agissant sous la semelle du barrage et la poussée horizontale agissant sur la face
amont de celui-ci.

Attentions ! Toutes ces deux forces sont directement proportionnelles à la hauteur de l’eau dans la
retenue en face de la paroi amont du barrage. Or cette hauteur est une variable aléatoire. La stabilité
du barrage doit donc prendre en compte les valeurs extrêmes de cette hauteur. Les probabilités de
ces valeurs extrémis ainsi que leurs récurrences sont déterminées par des lois statistiques telles que
celle de Gumbel ou celle de Log Pearson III.

3.3. L’HYDRAULIQUES DES ECRANS

3.3.1. Ecran vertical dans un terrain aquifère d’épaisseur infinie

L’étude porte sur un écran vertical enfoncé jusqu’à la profondeur c,


dans un terrain aquifère de conductivité hydraulique K et d’épaisseur infinie (l’aquifère aura
toujours une épaisseur finie mais, il s’agit ici d’un aquifère si épais qu’aucun effet de sa limite
inférieure n’affecte l’écoulement qui contourne l’écran).

Pour simplifier, nous supposerons que l’écran a une longueur infinie


pour ne pas tenir compte ainsi des effets de ces limites latérales sur l’écoulement.

3.3.1.1. Equations des courbes équipotentielles et des lignes de courant

Considérons un système d’axe des coordonnées cartésiennes dont


l’axe des abscisses coïncide avec le plan horizontal d’un sol inondé et l’axe des ordonnées, y,
coïncide avec l’écran vertical (voir figures ci-dessous).

85
(Image tirée de Google pour mieux visualiser les lignes de courant et les courbes équipotentielle)
Le potentiel complexe, ω , de l’écoulement au tour de l’écran, obtenu
par le procédé de transformations conformes, sera :

iz
ω=φ+ iψ=arc sin sin( )
c

iz ix− y
sin sin ( φ+iψ )= =
c c

Ou

ix− y
sin sin ( φ ) cos cos ( iψ ) +sin sin ( iψ ) cos cos ( φ )=
c

Or d’après Euler,
−ψ ψ
( ) e +e
cos cos iψ = =Ch (ψ )
2

e−ψ −eψ
sin sin ( iψ ) = =iSh(ψ )
2i

Donc

−y x
sin sin ( φ )( ψ ) + ( ψ ) cos cos ( φ )= +i
c c

Et en séparant les parties réelles de parties imaginaires, on aura

( φ ) Ch ( ψ )

x=( φ ) Sh(ψ )

En combinant ces deux équations on aura

86
2 2
y x
2
− 2
=1
[c sinsin ( φ ) ] [c cos cos ( φ )]

et
2 2
y x
2
+ 2
=1
[ c Ch ( ψ ) ] [c Sh ( ψ ) ]

Les lignes équipotentielles sont donc des hyperboles de foyers y=±c


et de demi-axes c sin(φ ¿ et c cos(φ ). Les lignes de courant sont des ellipses de foyers ± c et
de demi-axesc Ch ( ψ ) et c Sh ( ψ ).

L’équation ( φ ) Ch ( ψ ) montre que quand y est zéro (on est sur l’axes
des abscisses), sin sin ( φ ), est aussi zéro (carCh (ψ ) ne peut pas être nul), donc φ est soit égal à
0, soit à π . En effet, φ = 0 quand x >0 et φ=π quand x <0 ; car le potentiel, φ est plus grand en
amont et plus faible en aval ; ici, il est exprimé en radian. La surface de contact avec l’eau
libre et l’aquifère est d’ailleurs toujours une surface équipotentielle (une surface filtrante).

L’équation x=( φ ) Sh(ψ ) montre que quand x est nul, on est sur l’axe
π
des y, donc sur l’écran. Cette équation est nulle soit quand ¿ , qui montre encore que l’on
2
est sur l’axe des y donc sur l’écran ou quand ψ=0 ou dans les deux cas. La ligne de courant,
ψ=0 correspond au contour de l’écran, c’est-à-dire, x=0 et | y|≤C . En effet, la surface de
contact entre l’aquifère et une surface imperméable (la surface de l’écran) est toujours une
surface de courant.

3.3.1.2. Etudes des gradients hydrauliques au voisinage de l’écran

Il apparait que du point de vue angulaire, l’eau en passant du coté


amont de l’écran où le potentiel angulaire est π au coté aval où le potentiel angulaire est 0,
elle subit une perte de charge égale à π . On peut donc déterminer sa vitesse angulaire, son
gradient angulaire et son potentiel angulaire, φ , qui sera tel 0 ≤ φ ≤ π entre l’amont et l’aval
de l’écran. D’autre part, l’eau s’infiltre du côté amont de l’écran, où x <0, et où le potentiel
hydraulique estH1 et rejaillit de l’autre coté de l’écran où x >0 et où le potentiel hydraulique
est H2. Elle subit donc une perte de charge égale à ∆ H =H 1−H 2. On peut également
déterminer sa vitesse linaire, son gradient hydraulique et son potentiel hydraulique par
rapport à cette perte de charge.

Comme la perte de charge hydraulique, ∆ H , est la même sur chaque


ligne de courant le gradient hydraulique sur une ligne de courant est donc d’autant plus
élevé que la ligne de courant est courte. Donc la valeur maximum du gradient hydraulique
dans cette couche aquifère homogène et isotrope est celle qui se fait le long de l’écran où la
ligne de courant est la plus courte. L’écoulement n’étant pas uniforme (même vitesse en
grandeur et en direction partout), le gradient hydraulique le long de l’écran devrait pendre

87
sa valeur maximum à l’extrémité de celui-ci où les pertes de charge augmentent du fait du
changement brusque de la direction et du sens de l’écoulement qui y amorce son ascension.

Le gradient hydraulique étant une force, cette force s’exerce sur les
grains du terrain aquifère qu’elle pousse dans le sens de l’écoulement. Sur la demi-droite
x >0 où les lignes de courant sont verticales, le gradient hydraulique n’a plus que la
composante verticale, donc la poussée sur les grains du terrain vers le haut y prend sa valeur
maximum.

Le gradient hydraulique étant plus grand près de l’écran et devient


vertical sur la demi-droite x >0; la conjugaison de ces deux phénomènes fait que la poussée
de l’eau sur les grains du terrain aquifère est maximum sur la demi-droite x >0, près de
l’écran. C’est d’ailleurs là-bas que le phénomène de renard que nous allons voir ci-dessous se
produit en général.

Après avoir examiné les caractéristiques de l’écoulement sur le plan


physique, examinons les maintenant sur le plan mathématique analytique pour pouvoir le
chiffrer.

Comme le gradient hydraulique dans les deux considérations de


l’écoulement est proportionnel à la perte de charge entre l’amont et l’aval, nous pouvons
écrire à propos du gradient entre l’amont et l’aval de l’écran, la relation suivante
I I'
=
∆H π

D’où
∆ HI '
I=
π
'
Les composantes, I ' x et I ' y du gradient angulaire I sont exprimées par

∂φ ∂ψ
I ' x= = (Equations de Cauchy-Riemann)
∂x ∂ y

∂ φ −∂ψ
I ' y= = (Equations de Cauchy-Riemann)
∂y ∂x

Les composantes horizontale et verticale, I x et I y , du vecteur gradient hydraulique linaire 6, I,


sont exprimées par

6 Le mot linéaire ici ne signifie pas en ligne droite mais seulement l’opposition entre la vitesse angulaire et la
vitesse linéaire dont les deux gradients dérivent.

88
∆ H ∂φ ∆ H ∂ψ
I x= = (Equations de Cauchy-Riemann)
π ∂x π ∂y

∆ H ∂ φ −∆ H ∂ψ
I y= = (Equations de Cauchy-Riemann)
π ∂y π ∂x

Soient I y 1 le gradient hydraulique à la sortie d’eau dans le terrain aquifère sur le coté aval (
x >0 ¿ et I y 2 le gradient hydrauliques le long de l’écran du côté aval.

∆ H ∂ φ −∆ H ∂ ψ
I y 1= = quand y=0 et φ=0
π ∂y π ∂x

Dérivons x= ( φ ) Sh(ψ ) par rapport à x ; comme φ est constant sur


x ≥ 0 , cos cos ( φ ) est constant , seul ψ y varie, nous aurons

∂ψ
1= ( φ ) Sh(ψ )
∂x

Comme φ=0 , on a cos cos ( φ )=1

Donc

∂ψ 1
=
∂ x cSh (ψ)

Comme x=( φ ) Sh(ψ ) et ( φ )=1

Donc

x
Sh ( ψ ) =
c

Et

∂ψ 1
=
∂x x

D’où

∆ H ∂ φ −∆ H ∂ ψ ΔH 1
I y 1= = = quand y=0 et φ=0
π ∂y π ∂x π x

On voit que le gradient hydraulique tend vers infini quand x tend vers zéro, donc quand on
s’approche de l’écran. C’est la démonstration mathématique de la vision physique du

89
gradient hydraulique qui augmente près de l’écran, où d’ailleurs se produit toujours le
phénomène de renard. En réalité, le gradient hydraulique ne devient pas infini quand x est
nul car nous avions négligé dans nos équations l’effet de l’inertie de la vitesse de l’eau.

∂φ
Le long de l’écran, l’étude du gradient se fait par l’évolution de quand x = 0
∂y
Or le long de l’écran, ψ est constant et est égal à zéro

Comme ( φ ) Ch ( ψ ) et Ch (ψ ) =1

On a donc

(φ )

Et

−y
φ=arc sin ⁡( )
c

Donc

∂φ 1
=


∂y y 2
1−( )
c

Il apparait clairement que la dérivée du potentiel le long de l’écran, donc le gradient,


augmente avec y et atteint sa valeur maximum, ici, ∞ , quand y = c. Cependant, du fait des
forces d’inertie dont nous n’avons pas tenu compte, le gradient hydraulique n’atteint pas la
valeur infinie à l’extrémité inférieure de l’écran.

Nous venons de démontrer mathématiquement les deux faits physiques dont nous avons
parlé ci-haut, à savoir, l’augmentation de l’action du gradient hydraulique sur la partie
positive de l’axe des abscisses et près de l’écran et la croissance du gradient hydraulique à
l’extrémité inférieur de l’écran.

L’étude de la charge hydraulique le long de l’écran est utile car le phénomène de renard à
éviter se produit souvent le long de l’écran.

Si ∆ H est la perte de charge entre les deux côtés opposés de l’écran ( ∆ H =H 1−H 2), la
charge hydraulique, h, le long de l’écran est

h=
∆H
π
φ+ H 2 =
∆H
π
arc sin sin
y
c
+H2()
90
Donc la dérivée de h par rapport à y est

∂h ∆H 1
=


∂y π y
2
1−( )
c

Cette dérivée croît quand y croît et atteint sa valeur maximum, ici, ∞ quand y = c comme
nous venons de le montrer ci-dessus.

La pression de l’eau le long de l’écran est déterminée par l’équation :

γh=γ
∆H
π
arc sin sin
y
c()
+ γH 2

Avec, γ , le poids spécifique de l’eau.

Cette pression s’exerce sur les grains du sol. Du côté aval de l’écran où la nappe est rabattue,
la pression tend à soulever les grains car elle est dirigée vers le haut. Les grains y opposent
leur poids déjaugé respectifs, leur frottement contre les autres grains et la cohésion entre
eux. A l’absence de frottement et de cohésion, seul leurs poids déjaugé s’opposera à la
poussé de soulèvement.

Pour éviter le phénomène de renard en aval de l’écran dans un terrain sans cohésion ni
frottement interne, il faudrait qu’en chaque point de profondeur y, la somme de poids de
l’eau au-dessus de la surface du sol ( γ H 2 ¿ et de poids déjaugé des grains qui surmontent ce
point ( y γ a), soit plus grande à la composante verticale de la poussée de l’eau vers le haut en
ce point ( γh ¿. La composante verticale du gradient de la charge γh n’est maximum que sur
la demi droite x >0où le gradient n’a pas d’autre composante que la composante verticale
dirigée vers le haut et tendant à soulever les grains du sol ; en effet, sur la demi-droite x <0
où n’existe aussi que la composante verticale du gradient, celle-ci est dirigée vers le bas et
pousse ainsi les grains du sol vers le bas, aucun risque de renard.
Pour éviter le renard, il faut qu’à chaque point, l’équation suivante se vérifie

∆H y
y γ a >γ arc sin ⁡( )+ γH 2
π c

Ou vous avez le renard quand


∆H y
γ arc sin ⁡( )+ γH 2 ≥ γ a y
π c

Avec γ a, le poids spécifique apparent ou déjaugé des grains.

γ a=γ s−γ =( 1−m ) (γ g −γ )

91
Où,
● m est la porosité totale du terrain aquifère,

● γ s le poids spécifique du terrain saturé

● γ g le poids spécifique de grain du terrain aquifère

● (1−m), le volume de grains dans un volume unitaire de terrain

● (γ g−γ ), poussé d’Archimède sur un volume de grains contenus dans un volume


unitaire de terrain saturé.

Lorsque | y|=c , vous avez le renard quand

∆H
γ + γH 2 ≥ γ a c
2

Ou
∆H
γ+γ H 2
2
c≤
γa

Donc pour éviter le phénomène de renard pour une perte de charge donnée, ∆ H , il faut
que

∆H
γ+γ H 2
2
c>
γa

Cette formule permet de déterminer,pour un rabattement, ∆ H , donné, la profondeur c à


laquelle l’écran doit descendre afin d’éviter le phénomène de renard.

Ce calcul, du fait qu’il ne prend pas en compte la résistance mécanique du terrain (cohésion
et frottement interne), il est l’option la plus pessimiste de l’étude du phénomène de renard.
C’est elle que l’on prend généralement pour se prémunir du renard quelle que soit la
faiblesse de la résistance mécanique du terrain.

Sur l’axe des abscisses où y est nul, on a


γ ∆H
c≥
γa π

92
La formule ci-dessus donne la profondeur minimale, c, en dessous de laquelle il y aura le
phénomène de renard dans un terrain sans cohésion quel que soit son angle de frottement
interne.

3.3.1.3. Equations des débits

Le débit, q, passant entre l’écran et la ligne de courant, ψ , est, par unité de longueur de
l’écran

KΔH
q= ψ
π

Comme la ligne de courant ψ est une ellipse de demi-petit axe b=c Sh(ψ ) et de demi-grand
axe a=c Ch(ψ ), on peut exprimer le débit en fonction soit de a soit de b et écrire :

q=
KΔH
K
ar Sh
c ()
b 1 a
= Ar Ch( )
π c

√( ) √
2 2
KΔH b b KΔH a a
q= ln ⁡[ + +1]= ln ⁡[ + ( ) −1]
π c c π c c

3.3.2. Ecran vertical dans un terrain aquifère d’épaisseur finie

L’équation exacte est très complexe, alors on a recours à des solutions approchées qui
fournissent des résultats largement suffisant dans la plupart des cas réels. Une de ces
solutions est de considérer le substratum imperméable sur lequel repose le terrain aquifère
comme une surface courbe dont la courbure coïncide parfaitement avec une surface de
courant dont la coupe longitudinale a la forme elliptique dont nous avons vu l’équation à la
sous-section 9.2.1. ci-dessus.

La répartition de la charge hydraulique sera la même que dans le cas ci-dessus d’un écran
posé dans un terrain aquifère d’épaisseur infinie.

Le débit par unité de longueur de l’écran sera donné par

q=
K∆H
π
ar Ch
c
=()
a K∆H
π
ln ⁡¿

93
Avec

a : l’épaisseur du terrain perméable

c : la longueur de l’écran.

Cette formule donne le débit légèrement inférieur au débit déterminé par une formule
mathématique exacte.

3.3.3. Ecran vertical placé au bord d’une fouille dans un terrain aquifère d’épaisseur
infinie

Il s’agit d’un écran placé pour soutenir une paroi verticale d’une fouille de profondeur d
creusée dans un terrain inondée. La surface horizontale du sol coïncide avec l’équipotentiel
amont et le fond de la fouille coïncide avec l’équipotentiel aval.

3.3.3.1. Le réseau hydraulique et les conditions de renard

Par la transformation de Schwarz-Christoffel, le plan z défini par les axes x et y et qui


contient l’écran et la fouille est transformé en un demi-plan ζ défini par les axes ξ et η par
l’expression suivante :
ζ
ζ +γ
z= A ∫ ❑ dζ + B
0 √ζ 2−1

Les paramètres de la transformation ont été choisis de sorte que ξ ( B ' ) =−1 , ξ ( D' )=+1 et
ξ ( C ) =−δ tendis que ξ ¿A’) et ξ ¿E’) sont respectivement rejetés à −∞ et +∞
'

94
Après intégration, on a :

z=iH [ −√ 1−ζ +δ arc sin sin ( ζ ) ] + J


2

Comme au point B, ζ =−1, alors


d π
z=−i =−iAδ +J
2 2

Comme au point D, ζ =+1, on aura, en ce point,

d π
z=i =iHδ + J
2 2

Donc 2J = 0 et J = 0

Donc
d
H=
πδ

La transformation de Schwarz-Christoffel devient

d
[−√ 1−ζ + δ arc sin sin ( ζ ) ]
2
z=i

Nous avons vu lors de l’étude d’une ligne des puits que la formule
πz
ζ =sin ⁡( )
a

a
transforme le planζ en une bande du plan z limitée par ±
2
De même, la formule suivante
ζ =sin ⁡( ω)

95
π
transforme un le plan,ζ , en une bande de plan ω limitée par φ=± dans le plan ω ¿ ) du
2
potentiel complexe ω=φ+ iψ de la figure ci-dessous.

−π +π
Les paramètres de la transformation ont été choisis de sorte que φ ( B )= , φ ( D' ' ) = ;
''
2 2
comme -1 et +1, les abscisses respectivement des points B’ et D’ dans le plan ζ sont
−π π
respectivement les sinus de et de , alors nus allons choisir – δ , l’abscisse du point C,
2 2
comme le sinus de φ c ; tendis que A’’ et E’’ sont respectivement rejetés à + ∞et +∞ . A’’B’’ et
−π π
E’’D’’ sont des équipotentiel de valeurs respectives et ; tendis que le segment B’’D’’
2 2
est une ligne de courant de valeur zéro car elle longe l’écran.

Comme dans le plan z



● sur DE, φ= 2
−π
● sur AB, φ= 2

● sur le point C
– δ =sin ⁡( φc );

d’où

φ c =arc sin ⁡(−δ)

d
[−√ 1−ζ + δ arc sin sin ( ζ ) ] devient
2
Donc l’équation z=i

d cos ⁡( ω)
z=i [ +ω ]
π sin ⁡(φc )

Sur la verticale contenant l’écran, z=iy (sur l’axe des ordonnées), on a alors

96
y +1 cos ⁡(φ)
= [ + φ]
d π sin ⁡(φ c )

Au point C, on a

c −1
= [ctg ( φc ) +φ c ]
d π

La charge hydraulique est donnée par

∆H
h= φ+ H B
π

Avec ∆ H =H D −H B ; H D et H B étant respectivement la charge hydraulique en amont et en


aval de l’écran.

La pression agissant sur chaque grain du terrain pour le soulever est

∆H
p=hγ=γ φ+γ H B
π

Pour éviter le renard au pied aval de l’écran (nous avons démontré que c’est là que le
phénomène a lieu de préférence), il faut, pour un sol sans cohésion ni frottement interne,
que le poids du terrain au dessus de l’extrémité inférieur de l’écran, au point C, soit plus
grand que la poussée verticale de l’eau due à la différence de potentiel hydraulique entre
l’extrémité de l’écran, point, C, ( γ w H c ¿ et le pied aval de l’écran, point B, ( γ ω H B ¿. Donc il
faut que

d γω
c− > ( H c −H H )
2 γa

Avec, γ ω , le poids spécifique de l’eau.

Pour pouvoir tracer le réseau hydraulique de l’écoulement dans le plan z, il faudrait


déterminer les équations du potentiel hydraulique,φ , et de la fonction de courant, ψ , dans
d cos ⁡¿
l’expression suivante : z=i π [ +ω ]. Pour cela, il faut séparer la partie réelle et la
sin ⁡(φc )
partie imaginaire de cette expression.

d cos ⁡(ω) d d
x +iy=i +i φ+i ψ
π sin ⁡(φ c ) π π

97
Ou
x y 1 cos ⁡(φ+iψ ) 1 1
+i =i +i φ+ ψ
d d π sin ⁡( φc ) π π

Ou
x y 1 cos cos ( φ ) cos cos ( iψ )−sin sin ( φ ) sin ⁡(iψ ) 1 1
+i =i +i φ+ ψ
d d π sin ⁡( φc ) π π

Ou
x y 1 cos cos ( φ ) Ch (ψ ) sin sin ( φ ) Sh(ψ)
+i = {i − +iφ−ψ }
d d π sin sin ( φc ) sin ⁡( φc )

Donc

x 1 sin sin ( φ )
= [ Sh(ψ)−ψ ]
d π sin sin ( φc )

y 1 cos cos ( φ )
= [ Ch(ψ)+ φ]
d π sin sin ( φ c )

Si sur un système des coordonnées on porte en abscisse les valeurs de s φ exprimées en


degrés et partant de – 90° à +90° et en ordonnée, les valeurs des ψ exprimées en degrés et
partant de 0° à 180°, on peut tracer, à l’aide de deux équations ci-dessus, des courbes d’iso
x y
valeur de et des courbes iso valeurs de et obtenir ainsi deux familles de ces courbes. Les
d d
points d’intersection des courbes de deux familles sont aux cordonnées où φ et ψ sont
facilement indentifiables ; ce qui permettra de tracer les courbes d’iso valeurs de φ et de ψ
dans le plan z portant l’écran et la fouille.

3.3.3.2. Le calcul du débit

Le débit unitaire, q, passant sur une longueur unitaire de l’écran entre l’écran ( ψ=0) et la
ligne de courant, ψ est déterminé par

KΔH
q= ψ
π

3.3.4. Ecran vertical au bord d’une fouille dans un terrain aquifère d’épaisseur finie

98
3.3.4.1. La détermination du réseau d’écoulement

Etudions l’écoulement autour de l’écran dans un système des coordonnées cartésiennes où


l’axe des abscisses passe à mi-profondeur de la fouille et celui des ordonnées par l’écran
vertical. Soit a la distance verticale entre l’axe des abscisses et le toit du substratum
imperméable sur lequel repose le terrain aquifère dans lequel est enfoncé l’écran qui
protège la fouille et d, la profondeur de celle-ci. L’épaisseur de la couche aquifère est donc
d
a+ .
2

Une fois encore nous n’allons donner que la solution approchée qui fournit des résultats
généralement admis. Pour cela reprenons l’équation que nous avons vue ci-dessus pour la
partie imaginaire :

y 1 cos cos ( φ )
= [ Ch(ψ)+ φ]
d π sin sin ( φ c )

Nous sommes intéressés par l’équation de la ligne de courant passant par le toit du
substratum imperméable sur lequel repose la couche aquifère dans lequel est creusé la
fouille sous l’abri de l’écran. L’équation de cette ligne peut être assimilée à la tangente au
point – a, de la ligne de courant du plan passant par ce point. Cherchons donc le maxima de
cette courbe. Pour cela il faudra annuler la dérivée de l’expression ci-dessus de la courbe
y −a
= =Cte dans le plan ω=φ+ iψ de la section précédente par rapport à φ et à ψ .
d d

Cela donne

[
1 −sin sin ( φ )
π sin sin ( φ c )
Ch ( ψ ) dφ+
cos cos ( φ )
sin sin ( φc ) ]
Sh ( ψ ) dψ +dφ =0

99
Ou
sin ⁡(φ) cos ⁡(φ) dψ
1− Ch ( ψ ) + Sh ( ψ ) =0
sin ⁡(φc ) cos ⁡(φc ) dφ


Cette courbe a une tangente horizontale ( =0) au point ω a du plan ω=φ+ iψ qui

correspond au point z a du plan z=x +iy où la ligne de courant est tangente à l’horizontale
y −a te
= =C .
d d
La valeur ψ a correspondant à cette ligne de courant sera

sin sin ( φc )
ψ a= ArgCh[ ]
sin sin ( φa )

Si nous introduisons cette valeur dans l’expression de départ, nous aurons

−a 1 cos ⁡(φa ) sin ⁡( φc )


= [ +φ ]
d π sin ⁡(φc ) sin ⁡(φa ) a

Ou
a −1
= [ctg ( φa ) + φa ]
d π

a
C’est une équation qui permet de déterminer φ a en fonction de .
d

3.3.4.2. Le calcul de débit

Le débit, q, qui passe de l’aquifère à la fouille sous l’écran est

KH KH
q=
π
( ψ a−ψ c )=q π ψ a

Car
ψ c =0

c a
Pour et ≥ 1, le débit est donné par
d d

ANALYSE FRÉQUENTIELLE DES PHÉNOMÈNES HYDROMÉTÉOROLOGIQUES

100
3.4. INTRODUCTION.

L’étude hydrologique des digues et barrages va porter uniquement


sur l’analyse prévisionnelle des évènements exceptionnels à l’aide des méthodes de
l’analyse fréquentielle de ces évènements.

L'analyse fréquentielle est une méthode statistique de prédiction


consistant à étudier les événements passés, caractéristiques d'un processus donné
(hydrologique ou autre), afin d'en définir les probabilités d'apparition future.

Cette prédiction repose sur la définition et la mise en œuvre d'un


modèle fréquentiel, qui est une équation décrivant le comportement statistique d'un
processus. Ces modèles décrivent la probabilité d'apparition d'un événement de valeur
donnée.

L'analyse fréquentielle fait appel à diverses techniques statistiques et


constitue une filière complexe qu'il convient de traiter avec beaucoup de rigueur. Ses
diverses étapes peuvent être schématisées très simplement selon le diagramme suivant :

Principales étapes de l'analyse fréquentielle

101
Avant de commencer tout d’analyse fréquentielle, il est primordial de
formuler clairement les buts de l'analyse et d'adapter la démarche en conséquence. On doit
ensuite disposer d’une suite chronologique ou spatiale ou autre de valeurs x 1, x2,……xN d’une
variable aléatoire, X. X peut être la pluie, le débit d’un cours d’eau ou le niveau de l’eau dans
un canal, enregistré en un lieu, pendant un an, un mois ou un jour et x1, x2,……xN, des valeurs
particulières prises par la variable aléatoire, X, au cours de l’année, du mois ou du jour. X
peut aussi être une variable aléatoire quelconque, par exemple, la taille des plantes ou leur
diamètre à une hauteur donnée sur une parcelle ; X peut aussi être une suite de résultats
d’analyse chimique d’une même substance obtenus après plusieurs analyses répétitives dans
une même solution.

102
N représente la taille de l’échantillon que l’on a choisi comme
représentant la population entière à étudier. En statistique, plus N est grand mieux les
valeurs qu’il renferme représentent dans leur ensemble la population infinie que N est censé
représenter. Par ailleurs, il est indispensable, avant d'utiliser des suites de données, de se
préoccuper de leur qualité et de leur représentativité. Le contrôle des données ne fera pas
partie de ce cours, faute de temps.

Une fois l’échantillon choisi et ses valeurs contrôlées, vient le choix


du modèle mathématique ou modèle fréquentiel qui donne le mieux possible la probabilité
au dépassement ou au non dépassement de chaque valeur. En effet, les variables aléatoires
étudiées ici étant des variables contenues dont les valeurs numériques appartiennent au
groupe de nombres réels (R), la probabilité d’une seule valeur est considérée comme nulle.
La validité des résultats d'une analyse fréquentielle, c’est-à-dire, les probabilités au non
dépassement ainsi que leurs récurrences, dépend du choix du modèle fréquentiel et plus
particulièrement de son type. Diverses pistes peuvent contribuer à faciliter ce choix, mais il
n'existe malheureusement pas de méthode universelle et infaillible. Parmi ces pistes, on
peut citer celle de la réputation qu’a la variable aléatoire étudiée de suivre d’habitude une
loi fréquentielle ou la réputation qu’a une loi de régir telles variables aléatoires connues. A
titre d’exemple, les pluies annuelles dans la zone intertropicales sont réputées être en
adéquation avec la loi normale, il en est de même des résultats d’analyse chimique d’une
substance dans un même échantillon ; les maxima des pluies ou de débits journaliers se
conformeraient mieux avec la loi de Gumbel.

Dans tous les cas, on choisit une loi de répartition, le modèle


fréquentiel, et ont applique des tests aux variables de l’échantillon pour voir s’il y a ou non
adéquation des valeurs de l’échantillon au model fréquentiel choisi. S’il y a adéquation, on
retient le model et on s’en sert pour déterminer les probabilités au non dépassement et
leurs récurrences, si non, on rejette le model et on choisit un autre que l’on va aussi tester.

Il existe un grand nombre de lois de distributions des variables


aléatoires mais dans ce cours nous n’examinerons que quatre d’entre elles ; à savoir, la loi
normale, la loi log-normale, la loi de Gumbel et la loi de Log Pearson III qui semblent passer
pour les plus utilisées

3.5. LA LOI NORMALE

Parmi les lois de probabilité, la loi normale prend une place


particulière grâce au théorème central limite. En effet, elle correspond au comportement
d'une suite d'expériences aléatoires similaires et indépendantes lorsque le nombre
d'expériences est très élevé. Grâce à cette propriété, la loi normale permet d'approcher
d'autres lois et ainsi de modéliser de nombreuses études scientifiques comme des mesures
d'erreurs ou des tests statistiques, en utilisant par exemple les tables de la loi normale.

3.5.1. Définition et caractéristiques

103
En théorie des probabilités et en statistique, la loi normale est l'une
des lois de probabilité les plus adaptées pour modéliser des phénomènes naturels issus de
plusieurs événements aléatoires. Elle est également appelée loi gaussienne, loi de Gauss ou
loi de Laplace-Gauss des noms de Laplace (1749-1827) et Gauss (1777-1855), deux
mathématiciens, astronomes et physiciens qui l'ont étudiée.

Plus formellement, c'est une loi de probabilité absolument continue


qui dépend de deux paramètres : son espérance mathématique, un nombre réel noté μ, et
son écart type, un nombre réel positif noté σ . La densité de probabilité de la loi normale est
donnée par :
−1
1 2
¿¿
f ( x )= e
σ √2 π

Lorsque f(x) est calculé sur un échantillon, l’espérance


mathématique, μ, et l’écart-type, σ , qui sont respectivement la moyenne arithmétique et
l’écart-type d’une population infinie de x1, x2… x ∞, sont remplacés respectivement par la
moyenne, x , et l’écart-type, s, de l’échantillon. Alors on écrit :
−1
1 2
¿¿
f ( x )= e
s√2π

La courbe de cette densité de répartition, ci-dessous, est appelée


courbe de Gauss ou courbe en cloche, entre autres. C'est la représentation la plus connue de
cette loi.

La fonction de répartition de X, F(x) qui donne la probabilité pour que


X soit inférieur ou égal à x, c’est-à-dire, F ( x )=P( X ≤ x ) s’exprime par
x −1
1 ¿¿
F ( x )= ∫ ❑e
s √ 2 π −∞
2

Et son graphique est

104
On définit une variable dite réduite et centrée de Gauss, u comme :

x−x
u=
s

Alors la densité de répartition s’écrit, f(u) et prend l’expression :


−1
1 2
¿¿
f ( u )= e
s √2 π

La loi normale de moyenne nulle et d'écart type unitaire est appelée


loi normale centrée réduite ou loi normale standard.

La variable aléatoire, u, est dite centrée et réduite car elle réduit


toute valeur xi au nombre d’écart-type qui le distance de la moyenne et centre tous les x i
autour de la moyenne. Prenons la taille des citronniers dans un champ comme une variable
aléatoire, X de moyenne 280 cm et d’écart-type de 32 cm. Un citronnier, xi, a une taille d’un
écart-type si sa taille est 312 cm ; c’est-à-dire, sa taille est la moyenne plus un écart-type ; le
citronnier de 206,4 cm a une taille de – 2,3 écart-type. On voit que toutes les tailles de
citronniers du champ peuvent se décliner en nombre d’écart-type par rapport à la moyenne.
La moyenne, elle, est à zéro écart-type d’elle-même.

Lorsqu'une variable aléatoire, X, suit la loi normale, elle est dite


gaussienne ou normale et il est habituel d'utiliser la notation avec la variance σ 2 :

X N (μ , σ 2 )

La variable aléatoire réduite centrée, U, s’écrit alors

U N (0,1)

3.5.2. Calcul des probabilités et des récurrences sur une loi normale

105
3.5.2.1. Calcul des probabilités

Comme on ne connait pas la fonction primitive de la fonction dérivée,


2

e , on ne peut déterminer analytiquement la probabilité au non dépassement de la


−x

variable aléatoire xi qui est aussi celle de sa variable réduite centrée de Gauss, u i. La
probabilité au non dépassement des xi, donc de ui, n’est déterminée uniquement que par la
méthode numérique. Comme il est établi que la surface la surface sous la courbe F(x) ou
sous la courbe de f(x) entre −∞ et +∞ est vaut la probabilité de 100 %, alors la mesure de la
surface sous la dite courbe entre −∞ et x i vaut la probabilité au non dépassement de x i. Des
tables donnent ces probabilités en fonction de u i et certains logiciels comme Excel donnent
aussi cette probabilité.

La probabilité d’une valeur xi de la variable X de tomber dans un


intervalle xa et xb, avec a< b, est P(X¿ x b ¿−P( X < x a).

Ainsi, si une variable X suit la loi de Gauss, alors

● La probabilité pour qu’une valeur, xi, soit dans l’intervalle [ x−s ; x+ s ] est de 68 %

● La probabilité pour qu’une valeur, xi, soit dans l’intervalle [ x−2 s ; x +2 s ] est de 95 %

● La probabilité pour qu’une valeur, xi, soit dans l’intervalle [ x−3 s ; x+3 s ] est de 99,7 %

3.5.2.2. Calcul des récurrences

La récurrence, R, ou la période de retour d’une valeur x i est l’inverse


de sa probabilité au non dépassement si celle-ci est inférieure à 50 % ou l’inverse du
complément à l’unité de sa probabilité au non dépassement si celle-ci est plus grande que 50
%.

Exemple 1. Si la probabilité au non dépassement de x i est 20 %,


1
(C’est-dire xi≤ x ), sa récurrence est =5. Si xi est une valeur annuelle, sa période de retour
0,2
est donc de 5 ans.

Exemple 2. Si la probabilité au non dépassement de xi est de 80 %,


1
(c’est-à-dire xi≥ x ), alors sa récurrence est de =5 . Si xi est une valeur annuelle, sa
(1−0,8)
période de retour est donc de 5 ans.

A chaque période de retour correspondent donc deux valeurs, x i et x 'i,


la valeur basse, x i, de probabilité au non dépassement P et la valeur haute, x 'i, de probabilité
au non de passement P’ telle que 1 – P’ = P.

Si ces valeurs, x i et x 'i, sont annuelles et leur récurrence est de dix ans,
on dit que la valeur basse, x i, est le module décennal bas ou faible, et la valeur haute, x i, le
'

106
module décennal haut ou fort. S’il s’agit des pluies annuelles, on dira que xi est le module
'
décennal sec et x i, le module décennal humide.

3.5.2.3. Propriétés

a) Si la variable aléatoire X suit une loi normale centrée réduite N (0,1), alors la variable
aléatoire σx + μ suit une loi normale N ( μ , σ 2 ) de moyenne μ et de variance σ 2.
x−μ
Réciproquement, si X suit une loi normale N ( μ , σ 2 ) , alors suit une loi normale
2
centrée réduite. Dit autrement, toute loi normale peut s'obtenir par translation (shifting en
anglais) et par dilatation (scaling en anglais) d'une loi centrée réduite.
Cette première propriété permet d'obtenir la formule très utile :

P ( X ≤ x )=P ¿

Il est alors possible de déduire les propriétés de la loi normale à partir de celles de la loi
X−μ
normale centrée réduite, et vice versa. La variable est parfois appelée la
σ
« standardisation » de X ou variable X centrée réduite.

b) La densité de répartition, f, est symétrique par rapport à la moyenne μ.


1
c) Le maximum de la fonction f est atteint en μ et vaut .
σ √2π
d) La décroissance de la densité à droite et à gauche de μ est surexponentielle.
e) Puisque la loi normale est une loi de probabilité absolument continue, l'événement X = x i est
négligeable, c'est-à-dire que presque sûrement une variable aléatoire de loi normale X n'est
jamais égale à une valeur fixée xi. Ceci se traduit mathématiquement par : P(X = xi) = 0. C’est
pour cela que l’on détermine la probabilité au non dépassement ou au dépassement de x i et
non la probabilité d’apparition de xi.
f) La largeur à mi-hauteur permet de donner une valeur d'amplitude de la loi. C'est la largeur
de la courbe à une hauteur qui vaut la moitié de la hauteur totale. Cette largeur à mi-hauteur
de la loi normale est proportionnelle à l'écart type : H=2σ √ 2 ln ⁡(2) ≅ 2,3548 σ . Le facteur
2 est issu de la propriété de symétrie de la loi normale.
g) La courbe de densité probabilité, f, possède deux points d'inflexion en, μ−σ et en μ+σ . Ce
sont les points en lesquels la dérivée seconde f’’ s'annule et change de signe. Les deux points
se situent approximativement aux trois cinquièmes de la hauteur totale.
h) Il y a 62 % de chance pour que X¿ μ−0,5 σ ou X > μ+0,5 σ ou pour que xi soit à l’extérieur de
l’intervalle fermé [ μ−0,5 σ ;μ +0,5 σ ¿
i) Il y a 32 % de chance pour que X < μ−σ ou X> μ +σ ou pour que xi soit à l’extérieur de
l’intervalle fermé [ μ−σ ; μ +σ ¿
j) Il y a 24 % de chance pour que X < μ−1,169 σ ou X > μ+1,169 σ ou pour que xi soit à
l’extérieur de l’intervalle fermé [ μ−1,169 σ ; μ+1,169 σ ¿
k) Il y a 10 % de chance pour que X < μ−1,645 σ ou X > μ+1,645 σ ou pour que xi soit à
l’extérieur de l’intervalle fermé [ μ−1,64 σ ; μ+1,64 σ ¿

107
l) Il y a 5 % de chance pour que X < μ−1,96 σ ou X > μ+ 1,96 σ ou X < μ−2 ou X > μ+2 σ ou
pour que xi soit à l’extérieur de l’intervalle fermé [ μ−1,96 σ ; μ+ 1,96 σ ¿
m) Il y a 1 % de chance pour que X < μ−2,58 σ ou X > μ+ 2,58 σ ou pour que xi soit à l’extérieur
de l’intervalle fermé [ μ−2,58 σ ; μ+ 2,58 σ ¿
n) Il y a une chance pour mille pour que X < μ−3,3 σ ou X > μ+ 3,3 σ ou pour que xi soit à
l’extérieur de l’intervalle fermé [ μ−3,3 σ ; μ+ 3,3 σ ¿

3.5.2.4. Tests d’adéquation

Il peut arriver que l’on examine si une variable remplit toutes ces
propriétés pour se prononcer sur son adéquation à la loi de Gauss.

Cependant il existe des tests d’adéquation reconnus. Le plus cité


d’entre eux et que nous allons examiner dans ce cours est le test de KHI carrée ( χ 2 ¿.

a) Test de Khi carré ( χ 2)

Le test du χ2 (prononcez khi deux ou khi carré) procède par


comparaison des nombres théoriques (nth) de valeurs xi que l’on devrait trouver dans des
intervalles choisis par l’opérateur si la variable aléatoire suivait réellement la loi de
répartition testée aux nombres observées (n ob)réellement dans chacun de ces intervalles par
l’opérateur. Ces intervalles sont appelés « classes ». L’hypothèse selon laquelle la variable
aléatoire étudiée suit ou est en adéquation avec la loi choisie est admise si les écarts entre
les nth et le nob ne sont pas importants et l’hypothèse est rejetée dans le cas contraire.

L’adéquation parfaite serait que pour chaque classe, n th soit égal à


nob. Cependant, l’adéquation n’est jamais parfaite même si la variable aléatoire est en
adéquation avec la loi répartition statistique choisie. Il faudra donc déterminer un seuil de
différence entre les nth et les nob au-delà du quel l’hypothèse d’adéquation devrait être
rejetée.

La statistique, Q qui mesure les écarts entre les n th et les nob est
déterminée comme suit :
2

( nth −nob )
Q=∑ ❑
❑ nth

La table de Student donne les seuils pour différents degrés de liberté


et la probabilité de s’être trompé. Si Q est supérieur à ce seuil, il n’y a pas adéquation est si
Q est inférieur ce seuil, on retient l’hypothèse de l’adéquation avec α probabilité de se
tromper en retenant l’hypothèse. Généralement on choisit pour un degré de liberté donné,
k , un seuil correspondant à α le plus faible possible, 10 %, 5% ou 1 %. L’extrait du tableau de
Student ci-dessous donne les seuils jusqu’à 25 degrés de liberté pour des valeurs de trois α .
Il appartient à l’opérateur de choisir son α en fonction de la précision qu’il désire.

108
En fait, on procède comme suit :

a) On classe les valeurs xi de l’échantillon en ordre de grandeur croissante


b) On regroupe les xi en environ 4 à 6 classes dont 80 % d’entre elles contiennent
supérieur à 5 valeurs xi.
c) On détermine la probabilité pour chaque classe de contenir une valeur x i.
d) On détermine le nombre théorique, Nth, des valeurs xi de l’échantillon pour chaque
classe en multipliant sa probabilité calculée à la litera c) ci-dessus par la taille, N, de
l’échantillon.
e) On compte le nombre réel, Nob, de valeurs des xi observés dans chaque classe
f) On calcule Q comme indiqué ci-dessus.
g) On détermine le degré de liberté par k – 3 (k étant le nombre de classes).
h) On choisit une probabilité de faux positif (d’erreur de type α). Le choix tombe
d’habitude sur 1 %, 5 % ou 10 % comme α.
i) On détermine dans la table de Student la valeur de χ 2 correspondant et au degré de
liberté déterminé à la litera g) ci-dessus.
j) Si Q est inférieur à cette valeur, χ 2, la probabilité qu’on dise qu’il y a adéquation avec
la loi de Laplace-Gauss alors qu’il n’y en a pas est α ; on retient l’hypothèse
d’adéquation avec un risque de se tromper de α seulement de malchance d’erreur de
se tromper. Si Q est supérieur à χ 2, on rejette l’hypothèse d’adéquation à la loi de
Laplace-Gauss avec un risque de α de faire un faux négatif, ou d’erreur de type β.

b) Test par la droite de Henri

Il arrive aussi que l’on se serve de la droite de Henri pour déterminer


l’adéquation.
La droite de Henri se trace en joignant les points ( μ-
σ ; u ¿ , ( μ ; u ) et(μ+ σ ; u) sur un système de coordonnées cartésiennes dont l’axe des
ordonnées porte les valeurs réduites de Gauss, u et celui des abscisses, les valeurs x i de la
variable X de l’échantillon.

Pour se servir de la droite de Henri comme test d’adéquation, on procède comme suit

a) On classe les valeurs xi en ordre de grandeur croissante. La plus petite valeur x i porte
le rang 1 ; la plus grande valeur, le rang N, qui est la taille de l’échantillon ; et les
autres valeurs, xi, portent, selon leur grandeur respective, le rang 2 jusqu’au rang n-1.
x −x
b) On calcule ui de chaque valeur xi à l’aide de la formule, ui= i
s
c) On calcule la fréquence expérimentale de chaque valeur x i par la formule de Hazen :
i−0,5
f i= , i étant le rang de la valeur xi.
N
d) A l’aide de la table de Gauss ou à l’aide de la loi normale inverse d’Excel, on
'
détermine, pour chaque valeur, xi, la variable réduite de Gauss, ui , pour chaque fi. Ces
u'i , sont des variables réduites de Gauss théoriques de x i que l’on devrait avoir si la
variable aléatoire étudiée suivait la loi de Laplace-Gauss ; tendis que les ui calculées à
la litera b), ci-dessus, sont des variables réduites de Gauss expérimentales.

109
e) On porte les valeurs xi sur l’axe des abscisses du système des coordonnées
cartésiennes et en ordonnées, les valeurs de variables réduites de Gauss théoriques
obtenues à la litera d ci-dessus. Si on obtient une droite, il y a adéquation de la
variable aléatoire, X, étudiée à la loi de Gauss ; si non, il n’y a pas d’adéquation avec
la loi de Gauss.
f) En pratique, on n’a jamais une droite parfaite, c’est à l’opérateur de juger
subjectivement (ce qui est une faiblesse de ce test) que les points s’alignent plus ou
moins sur une droite ou qu’ils ne s’y alignent pas.

3.5.2.5. Intervalles de confiance

Comme on ne travaille que sur un échantillon, toutes les valeurs que


l’on trouve, moyenne et écart-type ainsi que les probabilités et les récurrences des quantiles
que l’on en tire, dépendent toutes de la taille de l’échantillon. Alors on a déterminé
l’intervalle de confiance qui aurait une probabilité donnée, appelée degré de confiance, de
couvrir le quantile (moyenne, écart-type, valeur x i d’une probabilité au non dépassement et
d’une récurrence données) si l’étude statistique avait été appliquée, non sur un échantillon,
mais sur la population totale de la variable aléatoire étudiée. Si l’étude porte sur les pluies
annuelles, la population totale est le nombre infini d’années des pluies étudiées, si l’étude
porte sur les analyses chimiques, la population totale est le nombre infini de fois où l’analyse
se la substance sera effectuée dans les mêmes conditions. En effet, le degré de confiance
n’est pas la probabilité du quantile estimé de se trouver dans l’intervalle de confiance, parce
qu’il n’est pas une variable aléatoire, mais c’est la probabilité qu’a cet intervalle de couvrir le
quantile estimé, étant donné que l’intervalle de confiance est, lui, une variable aléatoire qui
dépend de l’échantillon choisi. Ainsi, un intervalle de confiance à 95 % donnera un encadrement
correct 95 fois sur 100 en moyenne, c'est-à-dire que si l'on pouvait répéter des estimations de même
nature un grand nombre de fois, en affirmant à chaque fois que le paramètre à estimer se trouve
dans cet intervalle, on se tromperait en moyenne 5 fois sur cent.

Plus généralement, l'intervalle de confiance permet d'évaluer la


précision de l'estimation d'un paramètre statistique sur un échantillon, laquelle précision est
exprimé par le degré de confiance. Malheureusement, l'augmentation de ce degré de
confiance entraine un étalement de l'intervalle de confiance et donc une diminution de la
précision. L’idéal serait d’avoir un faible étalement de l’intervalle de confiance pour un degré
de confiance élevé. Ceci est possible lorsque la taille de l’échantillon augmente.

a) L’intervalle de confiance de la moyenne, μ, inconnue quand l’écart-type, σ , est aussi


inconnu quand on connait seulement x et s, calculés sur un échantillon de taille n, est :

L'usage le plus simple des intervalles de confiance concerne les populations à distribution
normale (en forme de cloche) dont on cherche à estimer la moyenne, μ. Si on connaît l'écart
type σ (X ) (ou si on en connaît une estimation assez fiable) de cette distribution, et si on
mesure la moyenne x sur un échantillon de taille n pris au hasard, alors

σ (X ) σ ( X)
● l'intervalle [ x− ; x+ ] est un intervalle de confiance de μ à environ 68 %
√n √n
110
σ( X) σ (X )
● l'intervalle [ x−1,96 ; x +1,96 ] est un intervalle de confiance de μà
√n √n
environ 95 %
σ ( X) σ (X )
● l'intervalle [ x−3 ; x+ 3 ] est un intervalle de confiance de μ à environ
√n √n
99,7 %

Ces formules sont valables pour des échantillons supposés infinis (n>100). Dans le cas
d'échantillon plus petit, la consultation d'une table de distribution de la loi de Student est
nécessaire.

Encore faut-il connaître ou avoir une estimation de l'écart type σ (X ). En pratique, on prend
comme estimation de σ ( X ) la valeur s où s est l'écart-type de la série de mesures issues de
l'échantillon.

Ainsi l'on voit que pour augmenter la confiance, il faut élargir l'intervalle et pour obtenir un
intervalle plus fin avec même degré de confiance, il faut augmenter la taille de l'échantillon.

Pour les petits échantillons, l’intervalle de confiance de la moyenne est déterminé par la
formule suivante :
s s
[ x−t α ; x+ t α ]
√n √n

Avec
i=n
1
● x= ∑ ❑ x i
n i=1

√∑
i=n
1 2
● s= ❑( x−x )
n−1 i=1

● n : taille de l’échantillon
α
● t : le quantile d’ordre 2 de la loi de Student à k degrés de liberté (ici, k = n – 1). Des tables,
comme celui de Student-Fisher, ci-dessous, donnent t en fonction de α et de k.
● α : la probabilité de commettre un faux-positif

b) Pour la population infinie, très grand échantillon (N ¿ 100 ¿, l’intervalle de confiance


de l’écart-type se détermine par :

σ (X ) σ ( X)
● l'intervalle [ x− ; x+ ] est un intervalle de confiance de μ à environ 68 %
√ 2n √2 n
σ( X) σ (X )
● l'intervalle [ x−1,96 ; x +1,96 ] est un intervalle de confiance de μà
√2n √2 n
environ 95 %

111
σ ( X) σ (X )
● l'intervalle [ x−3 ; x+ 3 ] est un intervalle de confiance de μ à environ
√2 n √2 n
99,7 %

Pour de petits échantillons l’intervalle de confiance de l’écrat-type est déterminé par la


formule ci-après :

s s
[s−t α ; s +t α ]
√ 2n √2 n
Avec
● s : écart-type calculé sur l’échantillon

● t et α gardent leurs définitions donné lors de la détermination de l’intervalle de


confiance pour la moyenne.

c) Intervalle de confiance d’un quantile de probabilité au non dépassement, p

On a choisi dans une forêt dont le nombre total d’arbres est inconnu
un échantillon de 100 arbres pour y déterminer le nombre d’arbres dont le diamètre à une
hauteur de 1,5 m est inférieur à 30 cm. Les mesures sur cet échantillon ont donné 15 arbres
15
de diamètre inférieur à 30 cm, soit une proportion de =0,15. On cherche à déterminer
100
dans toute la forêt la vraie proportion d’arbres de diamètre inférieur à 30 cm à cette
hauteur. Comme on n’a pas mesuré le diamètre de tous les arbres, on a très probablement
mal estimé, à partir de l’échantillon, la proportion d’arbres de diamètre inférieur à 30 cm à la
hauteur de 1,5 m dans la forêt.

Soit p, la vraie proportion inconnue d’arbres de diamètre inférieur à


30 cm à la hauteur de 1,5 m dans toute la forêt. On veut déterminer, à partir de mesures
faites sur l’échantillon, un intervalle de confiance dont le degré de confiance est de 95 % de
couvrir la proportion d’arbres de diamètre inférieur à 30 cm à la hauteur de 1,5 m dans toute
la forêt.

Soient N et E respectivement le nombre d’arbres ayant été mesurés


E
et le nombre d’arbres dont le diamètre était inférieur à 30 cm. est la proportion donnée
N
E 15
par l’échantillon, ici = =0,15.
N 100

On applique le théorème central limite à la variable aléatoire Xi qui


vaut 1 si le i-ème arbre mesuré a un diamètre inférieur à 30 cm à la hauteur de 1,5 m et 0
sinon. Cette variable a une moyenne, p, et une variance p(1 - p).

112
E−Np
Comme N est assez grand, , tend vers une loi normale de moyenne 0 et de
√ Np(1−p)
variance 1. Pour une loi normale de moyenne 0 et de variance 1 on a :

P(−1,96 < Z < 1,96) = 0,95.

E
−p
N
Avec Z =

√ p ( 1− p )
N

La valeur 1,96 est le quantile d'ordre 2,5 % de la loi normale. Ces valeurs peuvent se trouver
dans des tables de quantiles ou être calculées à partir de la fonction d'erreur réciproque :
q=√ 2 . erf ( p ), par exemple, q=√ 2 . erf ( 0,95 )=1,9599 (voir par exemple les quantiles de
−1 −1

la loi de Student pour un exemple de table de quantile.)

E
−p
N
P(−1,96< <1,96) ≅ 0,95

√ p ( 1− p )
N

Soit encore

P¿

En estimant √ p (1− p) par


√ E
N
E
(1− ) on peut alors encadrer p :
N

√ √
E E E E
(1− ) (1− )
E N N E N N
P( −1,96 < p< + 1,96 ) ≅ 0,95
N N N N

L'intervalle de confiance à 95 % vaut alors [0,1005;0,1995]. On est sûr


à environ 95 % que les arbres qui ont un diamètre inférieur à 30 cm à la hauteur de 1,5 m est
représentent entre 10,05 % et 19,95 % de tous les arbres de la forêt.

Pour avoir une plus grande précision, il faudrait mesurer plus


d’arbres. On remarque en effet l'existence d'un N apparaissant au dénominateur des deux
racines carrées. Si on mesure plus de d’arbres (N plus grand), ces deux termes auront
tendance à devenir plus petits et l'intervalle sera plus petit.

3.5.2.6. Tables

113
a) Table de répartition de la loi de Laplace-Gauss

Dans cette table, la première colonne à gauche contient les valeurs de u et la première ligne en haut,
celles de décimaux suivant de u. La valeur de F(u) se situe à l’intersection de la ligne et de la colonne
x−x
dont les chiffes d’entrée pour somme u. Par exemple, en calculant u par la formule, ¿ , on
s
trouve u = 1,23 à l'intersection de la ligne et de la colonne dont les chiffres d'entrée ont pour somme u.
C'est ainsi pour u = 1.72 = 1.7 + 0.02, on trouve F(u) = 0.9573

U 0.00 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07 0.08 0.09
0.0 0.5000 0.5040 0.5080 0.5120 0.5160 0.5199 0.5239 0.5279 0.5319 0.5359
0.1 0.5398 0.5438 0.5478 0.5517 0.5557 0.5596 0.5636 0.5675 0.5714 0.5753
0.2 0.5793 0.5832 0.5871 0.5910 0.5948 0.5987 0.6026 0.6064 0.6103 0.6141
0.3 0.6179 0.6217 0.6255 0.6293 0.6331 0.6368 0.6406 0.6443 0.6480 0.6517
0.4 0.6554 0.6591 0.6628 0.6664 0.6700 0.6736 0.6772 0.6808 0.6844 0.6879
0.5 0.6915 0.6950 0.6985 0.7019 0.7054 0.7088 0.7123 0.7157 0.7190 0.7224
0.6 0.7257 0.7290 0.7324 0.7357 0.7389 0.7422 0.7454 0.7486 0.7517 0.7549
0.7 0.7580 0.7611 0.7642 0.7673 0.7704 0.7734 0.7764 0.7794 0.7823 0.7852
0.8 0.7881 0.7910 0.7939 0.7967 0.7995 0.8023 0.8051 0.8078 0.8106 0.8133
0.9 0.8159 0.8186 0.8212 0.8238 0.8264 0.8289 0.8315 0.8340 0.8365 0.8389
1.0 0.8413 0.8438 0.8461 0.8485 0.8508 0.8531 0.8554 0.8577 0.8599 0.8621
1.1 0.8643 0.8665 0.8686 0.8708 0.8729 0.8749 0.8770 0.8790 0.8810 0.8830
1.2 0.8849 0.8869 0.8888 0.8907 0.8925 0.8944 0.8962 0.8980 0.8997 0.9015
1.3 0.9032 0.9049 0.9066 0.9082 0.9099 0.9115 0.9131 0.9147 0.9162 0.9177
1.4 0.9192 0.9207 0.9222 0.9236 0.9251 0.9265 0.9279 0.9292 0.9306 0.9319
1.5 0.9332 0.9345 0.9357 0.9370 0.9382 0.9394 0.9406 0.9418 0.9429 0.9441
1.6 0.9452 0.9463 0.9474 0.9484 0.9495 0.9505 0.9515 0.9525 0.9535 0.9545
1.7 0.9554 0.9564 0.9573 0.9582 0.9591 0.9599 0.9608 0.9616 0.9625 0.9633
1.8 0.9641 0.9649 0.9656 0.9664 0.9671 0.9678 0.9686 0.9693 0.9699 0.9706
1.9 0.9713 0.9719 0.9726 0.9732 0.9738 0.9744 0.9750 0.9756 0.9761 0.9767
2.0 0.9772 0.9779 0.9783 0.9788 0.9793 0.9798 0.9803 0.9808 0.9812 0.9817
2.1 0.9821 0.9826 0.9830 0.9834 0.9838 0.9842 0.9846 0.9850 0.9854 0.9857
2.2 0.9861 0.9864 0.9868 0.9871 0.9875 0.9878 0.9881 0.98884 0.9887 0.9890
2.3 0.9893 0.9896 0.9898 0.9901 0.9904 0.9906 0.9909 0.9911 0.9913 0.9916
2.4 0.9918 0.9920 0.9922 0.9925 0.9927 0.9929 0.9931 0.9932 0.9934 0.9936
2.5 0.9938 0.9940 0.9941 0.9943 0.9945 0.9946 0.9948 0.9949 0.9951 0.9952
2.6 0.9953 0.9955 0.9956 0.9957 0.9959 0.9960 0.9961 0.9962 0.9963 0.9964
2.7 0.9965 0.9966 0.9967 0.9968 0.9969 0.9970 0.9971 0.9972 0.9973 0.9974

114
2.8 0.9974 0.9975 0.9976 0.9977 0.9977 0.9978 0.9979 0.9979 0.9980 0.9981
0.9981 0.9982 0.9982 0.9983 0.9984 0.9984 0.9985 0.9985 0.9986 0.9986

Table pour les grandes valeurs de u

u 3.0 3.1 3.2 3.3 3.4 3.5 3.6 3.8 4.0 4.5

F(u) 0.99865 0.99904 0.99931 0.99952 0.99966 0.99976 0.999841 0.999928 0.999968 0.999997

b) Table de KHI CARRE

α= α= α=
ν
0.05 0.01 0.001
1 3.84 6.64 10.83
2 5.99 9.21 13.82
3 7.82 11.35 16.27
4 9.49 13.28 18.47
5 11.07 15.09 20.52
6 12.59 16.81 22.46
7 14.07 18.48 24.32
8 15.51 20.09 26.13
9 16.92 21.67 27.88
1
18.31 23.21 29.59
0
1
19.68 24.73 31.26
1
1
21.03 26.22 32.91
2
1
22.36 27.69 34.53
3
1
23.69 29.14 36.12
4
1
25.00 30.58 37.70
5
1
26.30 32.00 39.25
6
1
27.59 33.41 40.79
7
1
28.87 34.81 42.31
8
1
30.14 36.19 43.82
9
2 31.41 37.57 45.32
115
0
2
32.67 38.93 46.80
1
2
33.92 40.29 48.27
2
2
35.17 41.64 49.73
3
2
36.42 42.98 51.18
4
2
37.65 44.31 52.62
5

c) Table de Student-Fisher pour le calcul de l’intervalle de confiance

99,5 99,8 99,9


50 % 60 % 70 % 80 % 90 % 95 % 98 % 99 % % % %
k
3,07 6,31 31,8 63,6
1 1 1,376 1,963 8 4 12,71 2 6 127,3 318,3 636,6
0,81 1,88 6,96 9,92
2 6 1,061 1,386 6 2,92 4,303 5 5 14,09 22,33 31,6
0,76 1,63 2,35 4,54 5,84
3 5 0,978 1,25 8 3 3,182 1 1 7,453 10,21 12,92
0,74 1,53 2,13 3,74 4,60
4 1 0,941 1,19 3 2 2,776 7 4 5,598 7,173 8,61
0,72 1,47 2,01 3,36 4,03
5 7 0,92 1,156 6 5 2,571 5 2 4,773 5,893 6,869
0,71 1,94 3,14 3,70
6 8 0,906 1,134 1,44 3 2,447 3 7 4,317 5,208 5,959
0,71 1,41 1,89 2,99 3,49
7 1 0,896 1,119 5 5 2,365 8 9 4,029 4,785 5,408
0,70 1,39 2,89 3,35
8 6 0,889 1,108 7 1,86 2,306 6 5 3,833 4,501 5,041
0,70 1,38 1,83 2,82
9 3 0,883 1,1 3 3 2,262 1 3,25 3,69 4,297 4,781
1,37 1,81 2,76 3,16
10 0,7 0,879 1,093 2 2 2,228 4 9 3,581 4,144 4,587
0,69 1,36 1,79 2,71 3,10
11 7 0,876 1,088 3 6 2,201 8 6 3,497 4,025 4,437
0,69 1,35 1,78 2,68 3,05
12 5 0,873 1,083 6 2 2,179 1 5 3,428 3,93 4,318
0,69 1,77 3,01
13 4 0,87 1,079 1,35 1 2,16 2,65 2 3,372 3,852 4,221
14 0,69 0,868 1,076 1,34 1,76 2,145 2,62 2,97 3,326 3,787 4,14

116
2 5 1 4 7
0,69 1,34 1,75 2,60 2,94
15 1 0,866 1,074 1 3 2,131 2 7 3,286 3,733 4,073
1,33 1,74 2,58 2,92
16 0,69 0,865 1,071 7 6 2,12 3 1 3,252 3,686 4,015
0,68 1,33 2,56 2,89
17 9 0,863 1,069 3 1,74 2,11 7 8 3,222 3,646 3,965
0,68 1,73 2,55 2,87
18 8 0,862 1,067 1,33 4 2,101 2 8 3,197 3,61 3,922
0,68 1,32 1,72 2,53 2,86
19 8 0,861 1,066 8 9 2,093 9 1 3,174 3,579 3,883
0,68 1,32 1,72 2,52 2,84
20 7 0,86 1,064 5 5 2,086 8 5 3,153 3,552 3,85
0,68 1,32 1,72 2,51 2,83
21 6 0,859 1,063 3 1 2,08 8 1 3,135 3,527 3,819
0,68 1,32 1,71 2,50 2,81
22 6 0,858 1,061 1 7 2,074 8 9 3,119 3,505 3,792
0,68 1,31 1,71 2,80
23 5 0,858 1,06 9 4 2,069 2,5 7 3,104 3,485 3,767
0,68 1,31 1,71 2,49 2,79
24 5 0,857 1,059 8 1 2,064 2 7 3,091 3,467 3,745
0,68 1,31 1,70 2,48 2,78
25 4 0,856 1,058 6 8 2,06 5 7 3,078 3,45 3,725
0,68 1,31 1,70 2,47 2,77
26 4 0,856 1,058 5 6 2,056 9 9 3,067 3,435 3,707
0,68 1,31 1,70 2,47 2,77
27 4 0,855 1,057 4 3 2,052 3 1 3,057 3,421 3,69
0,68 1,31 1,70 2,46 2,76
28 3 0,855 1,056 3 1 2,048 7 3 3,047 3,408 3,674
0,68 1,31 1,69 2,46 2,75
29 3 0,854 1,055 1 9 2,045 2 6 3,038 3,396 3,659
0,68 1,69 2,45
30 3 0,854 1,055 1,31 7 2,042 7 2,75 3,03 3,385 3,646
0,68 1,30 1,68 2,42 2,70
40 1 0,851 1,05 3 4 2,021 3 4 2,971 3,307 3,551
0,67 1,29 1,67 2,40 2,67
50 9 0,849 1,047 9 6 2,009 3 8 2,937 3,261 3,496
0,67 1,29 1,67
60 9 0,848 1,045 6 1 2 2,39 2,66 2,915 3,232 3,46
0,67 1,29 1,66 2,37 2,63
80 8 0,846 1,043 2 4 1,99 4 9 2,887 3,195 3,416
10 0,67 2,36 2,62
0 7 0,845 1,042 1,29 1,66 1,984 4 6 2,871 3,174 3,39
12 0,67 1,28 1,65 2,35 2,61
0 7 0,845 1,041 9 8 1,98 8 7 2,86 3,16 3,373
0,67 0,842 1,036 1,28 1,64 1,96 2,32 2,57 2,807 3,09 3,291

117
4 2 5 6 6
Remarque : la dernière ligne du tableau ci-dessus correspond aux grandes valeurs de k. Il
s’agit d’un cas limite pour lequel la loi de Student est équivalente à la loi normale centrée et
réduite.

3.6. LA LOI LOG NORMALE

La loi log-normale est préconisée par certains hydrologues dont V.-T.


Chow qui la justifient en argumentant que l'apparition d'un événement hydrologique résulte
de l'action combinée d'un grand nombre de facteurs qui se multiplient. Dès lors la variable
aléatoire X =X 1∗X 2∗…∗X r suit une loi log-normale. En effet le produit de r variables se
ramène à la somme de r logarithmes de celles-ci et le théorème central-limite permet
d'affirmer la log-normalité de la variable aléatoire.

En pratique, au lieu de travailler sur les valeurs observées, on


applique la loi de Gauss et toutes ses propriétés sur les logarithmes à base dix de valeurs
observées.

3.7. LA LOI DE GUMBEL

E.-J. Gumbel postule que la loi double exponentielle, ou loi de


Gumbel, est la forme limite de la distribution de la valeur maximale d'un échantillon de n
valeurs. Le maximum annuel d'une variable étant considéré comme le maximum de 365
valeurs journalières, cette loi doit ainsi être capable de décrire les séries de maxima annuels.

3.7.1. Présentation de la loi de Gumbel

La distribution des valeurs extrêmes provenant de n'importe quelle


distribution converge vers la loi des extrêmes généralisées (GEV). La probabilité au non
dépassement, F(X), de cette loi de distribution se calcule par l’expression mathématique
suivante : :

F ( x )=exp¿ ]

où a est le paramètre de position, b, le paramètre d'échelle et c, le paramètre de forme. 3


lois peuvent être distinguées en fonction des valeurs de c. Leurs caractéristiques sont
résumées dans le tableau suivant :

118
type nom borne inférieure borne supérieure
III Weibull

I Gumbel +
II Fréchet

Alors, la fonction de répartition de la loi de Gumbel s'exprime de la manière suivante :


−x i−a
b
−e
F ( X )=e

x i−a
La variable réduite de Gumbel, u, est déterminée par u= . La distribution s'écrit alors
b
comme suit :
−u

F ( X )=e−e

Et

u=−ln ln [−ln ln ( F ( X ) ) ]

L'avantage d'utiliser la variable réduite est que l'expression d'un


quantile est alors linéaire. En effet pour trouver la valeur xq d'un quantile, correspondant à la
distribution F(xq) = q, en fonction des deux paramètres a et b, il suffit d'utiliser la relation
suivante :

x q=a+b uq

3.7.2. Techniques d'ajustement

A. Méthode graphique

Dans le cas d'un ajustement selon la loi de Gumbel, la méthode


graphique repose sur le fait que l'expression d'un quantile correspond à l'équation d'une
droite. En conséquence, les points de la série à ajuster peuvent être reportés dans un
système d'axes (xi,u); il est alors possible de tracer la droite qui passe le mieux par ces points
et d'en déduire les deux paramètres a et b définissant la loi. Le graphique ci-dessous montre
un ajustement à l'œil. Dans la mesure où les points xi sont connus (ils font partie de la
donnée du problème), il suffit de définir les coordonnées ui correspondant à chaque point
pour pouvoir le positionner dans le graphique. Ces coordonnées se déterminent à partir de

119
la relation inverse de la fonction de répartition qui donne u en fonction de la
distribution F(X). Il s'agit donc essentiellement d'estimer la probabilité de non-
dépassement F(xi) qu'il convient d'attribuer à chaque valeur xi.

Principe de la méthode d'ajustement graphique.

Il existe de nombreuses formules d'estimation de la fonction de répartition F ' ( X) à l'aide de


la distribution empirique. Elles reposent toutes sur un tri de la série par valeurs croissantes
permettant d'associer à chaque valeur son rang, r. Ces formules peuvent être résumées par
une relation générale qui garantit la symétrie autour de la médiane :

' r −a
F ( xr )=
n+ 1−2 a

où n est la taille de l'échantillon, xr, la valeur de rang r et a un coefficient compris entre 0 et


0,5. Le tableau ci-dessous présente quelques exemples de distributions empiriques :

Nom Formule
Weibull

Cunnane

Gringorten

Hazen

Des simulations ont montré que pour la loi de Gumbel, il est judicieux
utiliser la distribution empirique de Hazen

L'ajustement graphique, bien qu'étant une méthode approximative, a


le très grand avantage de fournir une représentation visuelle des données et de

120
l'ajustement. Celle-ci constitue un aspect essentiel du jugement porté sur l'adéquation entre
la loi choisie et les données traitées, quelle que soit la méthode d'ajustement utilisée.

L'ajustement graphique est une approximation de la méthode


statistique des moindres rectangles. Il est à remarquer cependant que, si un seul point parmi
les données est fortement décalé par rapport aux autres, la méthode graphique est difficile à
réaliser. En effet l'œil humain a de la peine à juger le poids à donner à ce point. Dans ce cas,
des méthodes statistiques rigoureuses doivent être utilisées.

B. Méthode des moments

La méthode des moments consiste à égaler les moments


échantillonnaux et les moments théoriques de la loi choisie. Soit x1, x2, … xn l'échantillon de
données à disposition. Posons
i=n
1
μ '=x= ∑ ❑ xí
n i=1

Et
i=n
1
2
σ ' =s =
2

n−1 i=1
❑( x i−x )
2

les estimateurs standard de la moyenne et de la variance. Les deux premiers moments


théoriques de la loi de Gumbel s'expriment à partir des paramètres de position et d'échelle
de la manière suivante :

avec (constante d'Euler).

On obtient donc les formules suivantes pour l'estimation par la méthode des moments :

121
3.8. LA LOI LOG PEARSON III

La loi log Pearson III analyse aussi des évènements exceptionnels


comme le fait la loi de Gumbel.

La loi log Pearson III fonction avec trois paramètres qui sont :

● La moyenne des logarithmes de la variable aléatoire


∑ ❑ log ⁡( x i)
...............................................................................................
log ⁡(x)= ❑
N
(4.5.1)

● L’écart-type des logarithmes de la variable aléatoire



2


❑ [ log log ( xi ) −log ⁡(x) ] ...........................................................................
slog ⁡( x)=
N −1
(4.5.2)

● L’excentricité des logarithmes


N ∑ ❑ [ log log ( xi ) −log ⁡(x) ]
3

glog ⁡( x)= ❑ ..........................................................................


3
( N−1)(N−2)( s log ⁡(x) )
(4.5.3)

Le quantile, x Tr , de période de retour T est déterminé comme suit :

log log ( x Tr ) =log ⁡( x )+ K Tr (Slog log ( x )).....................................................................(4.5.4)

Avec KTr est le facteur d’excentricité, K, pour une période de retour (Tr) donnée obtenu à
partir du tableau en annexe utilisant les valeurs de glog ⁡( x).

4. ETUDES HYDRAULIQUES DES BARRAGES

4.1. ORIFICES

122
Il arrive très souvent que l’on laisse une ouverture dans le corps du
barrage pour permettre aux animaux vivant dans le cours d’eau barré de traverser le barrage
par cette ouverture. Le barrage de Zongo 2 en contient une.

L’hydraulique de ces ouvertures est utile à connaître ne fût-ce que


pour déterminer le débit d’eau passant à travers cette ouverture.

4.1.1. Définition

On appelle orifice en hydraulique une ouverture de forme régulière


aménagée dans une paroi ou dans le fond d’un récipient à travers lequel le liquide contenu
dans le récipient s’écoule, les contours intérieurs de l’orifice restant constamment
submergé, c’est-à-dire, au-dessus de la surface libre.

● Un orifice est à mince paroi ou arête vive lorsque la veine de liquide n’est en contact
qu’avec le bord intérieur de l’orifice.
● Orifice à veine moulé
● Le courant liquide qui sort de l’orifice s’appelle le jet.
● La hauteur de liquide qui cause la sortie du liquide est la charge
● L’orifice est dit noyé quand tout son contour aval est sous le liquide
● L’orifice partiellement noyé a une partie de son contour aval hors du liquide
● L’orifice est dit non noyé tout son contour aval est hors de l’eau
H
● L’orifice est appelé petit si >5
d
H
● L’orifice est appelé grand si <5
d

4.1.2. Orifices non noyés

4.1.2.1. Orifice non noyé en mince paroi

Figure 5.1.1. : Orifice non noyé

123
a) Observations

● Si on verse dans le récipient des particules colorées de même poids spécifique que le
liquide, on observera que seules les particules à l’intérieur du contour autour de
l’orifice sont animées de mouvement vers celui-ci ; les autres particules semblant
stationnaires.
● La veine se contracte à la sortie de l’orifice et atteint la contraction maximum à une
distance de la paroi égale plus ou moins au rayon de l’orifice, en cas d’orifice
circulaire.

b) Ecoulement à travers un petit orifice

Appliquons l’équation de Bernoulli entre les points 1 et 2.

p1 V 21 p2 V 22
z 1+ + =z 2+ + ..............................................................(5.1.1)
γ 2g γ 2g

Or, z 1=H , z 2 =0 ,V 1 =0 et p1= p 2=0

Nous aurons donc


2
V2
H= ..............................................................(5.1.2)
2g

D’où
V = √ 2 gH ..............................................................(5.1.3)

C’est la formule de Torricelli.

Cette vitesse de Torricelli est, dans ce cas supérieure à la vitesse réelle car elle ne prend pas
en charge la perte de charge à la sortie de l’orifice.

Si l’orifice est aménagé dans le fond du récipient, H sera la charge au-dessus de la section
contractée de la veine. Elle sera la somme de h qui est la charge au-dessus de la paroi et δ
qui est la distance entre la paroi et la section la plus contractée. H=h+δ . Nous avons dit que
pour un orifice circulaire, δ , vaut presque le rayon de l’orifice.

Dans la section contractée de l’orifice,

U =C v √ 2 gH ..............................................................(5.1.4)

124
Avec C v , le coefficient de la vitesse variant entre 0,95 et 0,99. Pour les orifices à paroi mince,
on prend généralement 0,98.

On note deux autres coefficients, le coefficient de contraction, Cc, et le coefficient de débit,


Cd déterminés comme suit :

Sc
C c= et C d=C v C c
S

Avec S et Sc respectivement la section de l’orifice et la section de contraction maximum de la


veine.

Cc varie généralement de 0,61 à 0,65.

c) Calcul du débit sortant du récipient

Le débit sortant de l’orifice s’obtient en multipliant la section de l’orifice par le coefficient du


débit et la vitesse de Torricelli.

Q=C d S √ 2 gH ..............................................................(5.1.5)

Quel que soit le liquide, la forme et la position de l’orifice, C d, varie de 0,59 à 0,63. On prend
généralement la valeur de 0,6 ; sauf pour les charges très faibles où on pourrait prendre 0,7.

d) Calcul de débit de grand orifice

Si Hi et Hs sont respectivement la profondeur du bord inférieur et du bord supérieur de


l’orifice, de telle sorte que H i−H s=b ; on a

[ ]
3 3
2
Q= C d b √ 2 g H i2 −H s2 ..............................................................(5.1.6)
3

4.1.3. Vannes dénoyées

Une vanne est un orifice, souvent de forme rectangulaire dont le bord inférieur est à même
le radier du canal. Soit e, la hauteur de la vanne.

4.1.3.1. Vanne verticale

125

2 g h1
Q=C d S
Cd e ..............................................................(5.1.7)
1+
h1

Avec h1, la profondeur du canal en amont de la vanne

4.1.3.2. Vanne inclinée

Si l’inclinaison est de 1 de base pour 2 de hauteur, on a

Q=0,74 S √ 2 gH ..............................................................(5.1.8)

Si l’inclinaison est de 1/1 (45°), on a

Q=0,8 S √ 2 gH ..............................................................(5.1.9)

4.1.4. Orifices noyés

Q=C d b (H 2−H 1) √ 2 gH ..............................................................(5.1.10)

Figure 5.1.2. : Orifice noyé, orifice partiellement noyé et vanne noyée

4.1.5. Orifice partiellement noyé

3 3
2
Q=C d b ( H 2 −H 1 ) √2 gH + C d b √ 2 g [H 2 −H 12 ] ...................................................(5.1.11)
3

126
4.1.6. Vanne noyée


2
U1
Q=C d S 2 g( H 2+ −ha )..............................................................(5.1.12)
2g

4.1.7. Ajutages

Un ajutage est petit conduit de section transversale circulaire dont on munit un orifice par
lequel le liquide va s’écouler.

Figure 5.1.2. : Ajutage

La formule de débit déduite du théorème d’Euler (voir sous-chapitre 1.6.) est donnée par

Q=0,5 S √ 2 gH ..............................................................(5.1.13)

4.2. DEVERSOIRS

4.2.1. Définition

Un déversoir est un orifice entaillé sur le sommet supérieur d’un barrage, le bord inférieur
de l’orifice devenant ainsi le sommet du barrage à l’endroit du déversoir. Il est surtout utilisé
pour la mesure de débit sur les canaux à ciel ouvert ; il sert aussi de trop plein à nos
barrages.

Il existe plusieurs formes de déversoir :

● Déversoir rectangulaire
● Déversoir triangulaire
● Déversoir trapézoïdal

127
● Déversoir étagé

Du point de vu de la largeur de leur seuil, on distingue :

● Le déversoir à mince seuil quand la largeur du seuil est plus petite que la moitié de la
charge hydraulique, H ; donc s<0,5 H
● Le déversoir à largeur seuil, avec s>0,5 H

4.2.2. Déversoir à mince seuil

Figure 5.2.1. : Déversoir vertical à mince seuil

3
2
Q= C d L H 2 √ 2 g ..............................................................(5.2.1)
3

Ou

Q=μLH √ 2 gH ..............................................................(5.2.2)

Bazin donne la formule empirique suivante pour la détermination de μ

(
μ= 0,405+
0,003
H )
¿ ..............................................................(5.2.3)

4.2.3. Déversoir à large seuil


128
Figure 5.2.2. : Déversoir vertical à large seuil

La nappe déversante subit d’abord un abaissement à l’approche du déversoir, ensuite sa


surface libre reste quasi horizontale sur le seuil du déversoir avec toutes les lignes de
courant parallèles entre elles à cet endroit où l’épaisseur de la lame d’eau n’est plus que h.

Si on considère la vitesse en amont de la déprime comme négligeable devant celle, U, sur le


seuil, en négligeant la perte de charge, très faible sur le seuil, on a, en appliquant le
théorème de Bernoulli :

U =√ 2 g(H −h)..............................................................(5.2.4)

D’où

Q=Lh √ 2 g ( H−h)..............................................................(5.2.5)

Comme, il n’est pas commode d’aller mesurer h, le théorème du débit maximum donne

2
h= H ..............................................................(5.2.6)
3

Ce qui donne

2
Q= LH
3
2
3 √
gH ≅ 0,385 LH √ 2 gH ..............................................................(5.2.7)

4.3. LA GRILLE DE LA PRISE D’EAU

La prise d’eau qui va aux turbines est toujours couverte d’une grille
afin d’empêcher des flottants de grandes dimensions d’entrer dans la prise et ainsi couler
vers les turbines.

129
Il se fait que grille vibre du fait de l’eau qui la traverse. Il faut donc
empêcher que la fréquence de sa vibration soit la même que celle des tourbillons de l’eau
qui y passe ; si non, il y aura résonnance avec amplification de la fréquence de vibration
provoquant un risque de l’arracher.

Nous allons ici examiner les pertes de charge à travers la grille et


surtout étudier sa vibration.

Comme on les observe sur le captage de la Régideso à Ndjili, les


grilles sont constituées des panneaux rectangulaires constitués de barreaux. Les panneaux
sont contenus, comme le montre le dessin ci-dessous, dans les mailles formées par des
traverses et des longrines appuyées sur un mur en béton ou en maçonnerie.

Figure 5.3.1. : La grille et ses barreaux

Les pertes de charge à travers une grille sont fonction de


l’écartement, a, entre les barreaux, de la dimension, b, des barreaux dans le sens de
l’écoulement et de l’épaisseur, e, des barreaux et de la forme de leur section transversale. La
perte de charge, ∆ H , au niveau d’une grille est donnée par la formule ci-dessous :

U2
∆ H =K ..............................................................(5.3.1)
2g

Où, U est la vitesse moyenne dans la section de la prise sans la grille. Les valeurs de K sont
tabulées.

130
La fréquence des tourbillons provoqués par le passage de l’eau à
travers la grille ne doit pas entrer en résonnance avec les vibrations des barreaux dues à ce
passage de l’eau. Les deux fréquences doivent donc être très différentes.

La fréquence, ft, des tourbillons de l’eau au passage de la grille se détermine comme suit :

U
f t=S t ..............................................................(5.3.2)
e

Avec

● U : la vitesse moyenne dans la section de la grille sans la grille

● St : le nombre de Strouhal qui est fonction de la section transversale des barreaux et


de leur densité de répartition, (a+e)/e. Les abaques existent qui donnent la valeur de
St pour chaque barreau et cette valeur est à majorer par les coefficients tabulés.
Alors le St est multiplié par la valeur tabulé pour trouvé St majoré.
● e : épaisseur du barreau.

La fréquence, fb, des barreaux noyés dans l’eau est donnée par :


K g Eb
f b=M
L ϖ + a ϖ ..............................................................(5.3.3)
2
b
e

Avec

k
● Si les extrémités de la grille sont encastrées, M = 2 π pour l’harmonique
fondamentale, k = 22,4
πk '
● Si les extrémités sont articulées, M = 2 ; k’ = 1 pour l’harmonique fondamentale

● K : rayon de giration de la section transversale du barreau par rapport à un axe


parallèle à la direction du vecteur vitesse du courant de l’eau
● L : la distance entre les appuis du barreau

● Eb : module d’élasticité du barreau

● ϖ b: poids spécifique du barreau

● ϖ : poids spécifique de l’eau.

131
Cette formule est valable seulement pour a ≤ 0,7 b; pour a> 0,7 b, il
faut rendre a = 0,7b.

La stabilité de la grille est garantie quand f b ≥ 1,5 f t. Dans ces


conditions, il n’y a pas des résonnances dangereuses.

On conseille que les valeurs de U ne dépassent pas 1 m/s. Et que si le


débit est de l’ordre de 150 m3/s, que a soit compris entre 120 et 150 mm ; pour les débits de
l’ordre de 100 m3/s, a sera compris entre 100 et 120 mm ; pour les petits débits égaux ou
inférieurs à 1 m3/s, a sera de l’ordre de 20 mm.

5. ETUDES GEOLOGIQUE ET GEOTECHNIQUES RELATIVES AUX BARRAGES

5.1. ETUDES GEOLOGIQUES

Les études géologiques ne devraient pas se limiter au site seulement

5.2. ETUDES GEOTECHNIQUES

5.2.1. Stabilité des pentes et des talus

5.2.1.1. Introduction et typologie des mouvements de terrain

La stabilité contre les mouvements de terrain qui sera étudiée ici


concerne aussi bien les mouvements des pentes naturelles et ceux des talus artificiels créés
par l’homme.

132
Ces mouvements peuvent être rapides, spectaculaires et
destructeurs comme celui qui a eu lieu dans le Territoire de Kalehe, province du Sud Kivu, en
septembre 2014, dont une ONG m’a présenté le rapport reproduit en annexe.

Dans ce chapitre nous allons examiner les mécanismes qui


conduisent à la rupture de certaines pentes naturelles et de certains talus faits par l’humain ;
nous allons également présenter quelques méthodes de calcul les plus courantes permettant
d’évaluer la stabilité des pentes et des talus.

Il faudrait ici attirer l’attention que quelle que soit la méthode de


calcul de l’évaluation de la stabilité’ des pentes et des talus, le problème reste complexe du
fait de la variation brusque ou continue des caractéristiques du terrain étudié. C’est pour
cela qu’il est vivement recommandé de procéder, avant tout calcul, à des études
géologiques minutieuses et fines du terrain afin de mettre en évidence des hétérogénéités
locales ainsi que d’autres facteurs (anisotropie, cassures, failles, foliation, lits des micas
blancs, présence d’eau et leur sens de circulation etc.) qui échappent au modèles
mathématiques souvent élaborés pour des terrains homogènes et isotropes.

133
Figure 3.1. : Couche géologique de faible résistance sur un talus artificiel sur le site de la centrale hydroélectrique de Zongo 2

Avant leurs études détaillées, nous pouvons établir ici la typologie de


principaux mouvements de terrain.

a) Sur les pentes naturelles on observe les types suivants :

134
● Ecroulements,

● Glissements,

- Glissements plans

- Glissements rotationnels simples

- Glissements rotationnels complexes

● Fluage et solifluxions

● Coulées boueuses

b) Les talus artificiels sont généralement affectés par des glissements et parfois par les
phénomènes de fluage. On distingue selon les ouvrages :

● Les talus en déblai

● Les talus en remblai sur sol non compressible

● Les talus en remblai sur sol compressible

● Ouvrages de soutènement vis-à-vis d’un glissement profond

● Digues et barrages en terre

5.3. DESCRIPTION DES PRINCIPAUX TYPES DE MOUVEMENT

5.3.1. Ecroulement et chutes des pierres

La chute des pierres concernent la chute sur les grandes pentes des
blocs des pierres de taille moyenne (0,5 à 1 m) de diamètre moyen ; on les observe assez

135
souvent sur le site des centrales hydroélectriques de Zongo. Les éboulements concernent
les blocs de roches indurées de plus grande taille ; leur étude relève de la mécanique des
roches.

Ils affectent généralement les fronts des carrières ou des falaises et


vont de la simple chute de pierre à l'éboulement catastrophique. Dans ce cas, les volumes
mis en jeu sont énormes et se comptent en millions de mètre cube. Leur vitesse de
déplacement peut être supérieure à cent kilomètres à l'heure et les matériaux peuvent
s'étaler sur d'importantes surfaces.

5.3.2. Effondrement

Ils résultent de la rupture brutale du toit des cavités souterraines


naturelles ou artificielles. Le plus souvent, en surface, ils présentent une ouverture plus ou
moins cylindrique, appelée fontis.

5.3.3. Glissements

Les glissements sont des mouvements de terrain qui intéressent des


masses terreuses ou rocheuses qui subissent un mouvement transrotationnel le long d’une
surface. La vitesse de rupture qui donne lieu au glissement peut être lente ou brutale.

5.3.3.1. Glissement plan

Le glissement plan affecte plus généralement des roches indurées. La


surface plane de glissement se situe le long d’une discontinuité (cassures, plan de
stratification, etc.) ou au droit d’une couche très souvent de faible épaisseur formée de
roches de faible résistance au cisaillement (surface de foliation, surface formée de micas
blancs, marne altérée et déconsolidée, etc.) des telles couches sont appelées, couches
savons. Les ruptures ont souvient lieu lorsque la discontinuité est imbibée d’eau. Un tel
glissement a eu lieu le 26 octobre 2013 sur la pente de la rive droite du site du barrage de
Zongo II le jour d’une grande averse.

L’étude de terrain va identifier les talus ou les pentes au droit


desquels ces discontinuités ou ces couches savons sont en aval pendage ; c’est-à-dire, là où
elles pendent vers le talus ou la pente comme l’indique la figure 3.2. ci-dessous :

136
Figure 3.2. : Talus en aval et en amont pendage des surfaces de rupture possible

5.3.3.2. Glissement rotationnel simple

La surface de rupture a la forme d’une portion de cylindre. C’est le


type de rupture qui se produit le plus souvent dans des terrains meubles limoneux ou
argileux. L’étude analytique de ce type de rupture est aisée comme nous allons le voir aux
sous-chapitres 6.4. et 6.5.

Figure 3.3. Glissement rotationnel simple

5.3.3.3. Glissement rotationnel complexe

Il s’agit de plusieurs glissements emboités les uns dans les autres.

Figure 3.3. : Glissement rotationnel complexe

Ainsi la surface de glissement résultante est une ligne présentant plusieurs courbures,
chaque courbure étant la surface de glissement élémentaire. Le premier glissement en bas
de la pente se produit d’abord et le terrain en amont pente immédiatement au dessus perd
sa butée et glisse aussi, provoquant, par le même phénomène le glissement du terrain en
son amont et ainsi de suite.

137
5.3.4. Fluages et solifluxion

5.3.4.1. Fluage

Il s’agit de mouvements lents d’une formation géologique de


mauvaise tenue (marne, argile) surmontée d’une formation géologique rigide (calcaire, grès)
au niveau d’une falaise. Sous la contrainte de la formation rigide, la formation sous-jacente
se déforme et atteint le domaine de plasticité et flue en formant un bombement (ventre). Le
mouvement peut ensuite soit se stabiliser soit conduire à la rupture de la formation
marneuse ou argileuse. Dans tous les cas, le fluage peut conduire à la fissuration et voire, à
l’éboulement de la formation rigide sus-jacente.

5.3.4.2. Solifluxion

La solifluxion désigne originellement un type de reptation du sol que


l'on rencontre dans les régions où la terre gèle à une très grande profondeur.

Lors de la saison chaude, la partie superficielle du sol, en fondant,


chemine vers le bas des pentes sur les matériaux toujours gelés. Ce sol, en état de liquide
visqueux, peut descendre une pente aussi faible que de 2 ou 3 degrés et transporter des
roches d'une taille considérable, qu'il tient en suspension.

Plus largement, on désigne par solifluxion tout écoulement


superficiel des sols. Outre le transport de roches, parfois extrêmement volumineuses - la
solifluxion est à l'origine de la plupart des chaos granitiques - la solifluxion a pour effet
d'infléchir le port des arbres jeunes et encore mal enracinés. Le glissement, certes lent, mais
continuel, tend à obliquer la tige de la jeune plante laquelle, par géotropisme négatif,
cherche à se redresser verticalement. Cette lutte permanente a pour effet de donner une
forme courbée très caractéristique à la base de la plante dont l'observation atteste sans
aucune ambiguïté qu'elle croît sur un sol instable.

138
L'observation de grands mouvements de solifluxion se fait aisément
en constatant des nappes de charriage superficielles à la surface des sols, un peu comme les
marques que laissent les troupeaux de vaches sur des versants pentus.

5.3.5. Coulés boueuses

Les coulées boueuses résultent de l’imbibition des sols par l’eau


d’infiltration qui les rends quasi liquide ; cet état les fait couler sur des pentes comme des
liquides. Ces sols peuvent envahir des routes et des villages en les ensevelissant.

5.3.6. Talus en déblai et talus en remblai sur sol non compressibles

Les ruptures dans les sols meubles se font souvent par glissement
rotationnel dont on distingue :

(i) Les cercles de talus (en rouge sur la figure 3.4.) ; il coupe le talus dans sa partie aval.
Ce genre de rupture se fait généralement sur les sols hétérogènes ; le cercle est
tangent à une couche plus résistante.

(ii) Les cercles de pied de talus (en noir sur la figure 3.4.) ; son extrémité aval se situe au
pied du talus. Ce genre de rupture est le plus fréquent sur les talus en remblai.

(iii) Les cercles profonds (en brun sur la figure 3.4.) ; il se termine au delà du pied de
talus. Cette rupture ne se produit que lorsque le sol situé sous le pied du talus est de
mauvaise qualité.

139
5.3.7. Talus en remblai sur sol compressible

Figure 3.5. : Remblai sur sol mou

Un remblai compacté sur un sol mou (argile molle, tourbe, marne


etc.) peut provoquer une déformation du sol mou de fondation et créer une rupture par un
cercle profond tangent à la couche rigide sous la couche molle (figure 3.5.)

5.3.8. Stabilité sous le soutènement

Figure 3.5. : Glissement rotationnel sous le soutènement

Ce genre de rupture emporte tout l’ouvrage par un glissement


rotationnel profond passant sous l’ouvrage (Figure 3.5.).

5.4. STABILITE EN RUPTURE CIRCULAIRE AVEC COEFFICIENT DE SECURITE GLOBAL

Nous allons présenter deux méthodes de calcul de coefficient


de sécurité par deux méthodes : la méthode des tranches de Fellenius et la méthode
simplifiée de Bishop.

5.4.1. Méthode des Tranches de Fellenius

5.4.1.1. Terrain complètement sec

140
Figure 3.6. : Tranches de Fellenius

5.4.1.1.1. Etude de stabilité selon un cercle de rupture

L’étude du glissement rotationnel d’un terrain hétérogène (les


droites en rouge délimitent les formations géologiques de caractéristiques mécaniques (c et
ϕ ) différentes) se fait en le découpent en imagination en plusieurs tranches verticales de
largeurs pouvant être différentes d’une tranche à l’autre tel qu’indiqué à la figure 3.6., ci-
dessus. Fellenius recommande que les limites de formations géologiques puissent coïncider
avec les limites des tranches sur le cercle de rupture (comme nous l’avons fait aux points B,
G et H).

Il est tout à fait compréhensible que la somme des forces motrices


(forces qui tendent à créer le glissement) de toutes les tranches et la force motrice de tout le
massif ; de la même façon, la somme des forces de résistance (forces qui s’opposent au
glissement) de toutes les tranches et la force de résistance de tout le massif. Dès lors, nous
allons étudier ces forces pour chaque tranche.

L’étude va se faire en deux dimensions, c’est-à-dire, que l’épaisseur


de la tranche dans le sens perpendiculaire au plan de la figure est unitaire.

Considérons la tranche ABCD. Elle est soumise aux forces suivantes :

● Son poids : W et des surcharges éventuelles

● La réaction du sol sous-jacent contre ce poids : Rn

● Les actions des tranches adjacentes sur les faces AC et BD que nous allons décomposer en
composantes horizontales Hn et Hn+1 et en composantes verticales Vn et Vn+1. Ces forces étant
des forces internes au massif sujet au glissement, Fellenius conseille de ne pas les
prendre en compte dans l’étude de la stabilité de la tranche.

141
Pour simplifier, étudions la stabilité de la tranche le long de la corde
AB au lieu de l’arc AB.

La résistance maximale, τ i , au glissement de la tranche le long de la corde AB est donnée par


Coulomb :
'
τ i =c i ( AB)+σ i( AB )tg (ϕ i)

Avec

● ci : la cohésion du terrain à l’endroit de la corde AB

'
● σ i: la contrainte effective (comme le terrain est sec, elle vaut la contrainte totale)
normale à la corde AB

● ϕ i : l’angle de frottement interne du terrain au droit de la corde AB.

La contrainte effective, σ 'i, est égale à la contrainte effective normale à la corde AB exercée
par composante normale à cette corde du poids de la tranche ABCD et des surcharges
éventuelles.

La force motrice sera la composante tangentielle, T i, à AB du poids de la tranche et des


surcharges éventuelles.

La stabilité de tranche sera étudiée en considérant les moments


moteurs et les moments résistants. Il n’y a qu’un moment moteur lié à la force motrice
qu’est la composante tangentielle à la corde AB du poids de la tranche et un moment
résistant lié à la force résistante déterminée par la formule de Coulomb.

Les moments seront déterminés par rapport au centre de rotation


qu’est le centre du cercle auquel appartient l’arc EGABHF qui est la surface de glissement
rotationnel du massif étudié.

Alors le moment moteur sera : RT i

et le moment résistance sera : R[c i ( AB ) + N i tg ( ϕ ) ]

Le coefficient de sécurité, Fs, de cette tranche est définie comme :

Momentsrésistants
F s=
Momentsmoteurs

Donc

R[c i ( AB ) + N i tg ( ϕ ) ] [c i ( AB ) + N i tg ( ϕ ) ]
F s= =
RTi Ti

142
En géotechnique on considère qu’il y a stabilité si F s ≥ 1. En pratique on est vraiment assurer
de la stabilité si F s ≥ 1,5 .

Le coefficient de sécurité de tout le massif est, comme il a été dit plus faut, la somme de
coefficients de sécurité des tranches composants le massif.
i=n
F s=∑ ❑¿ ¿
i=1

Fs est le coefficient de sécurité global ; et la formule ci-dessus est appelée, formule de


Fellenius pour le coefficient de sécurité global.

● Si le sol est homogène, c et ϕ sont constants partout alors le coefficient de sécurité


global s’écrit :

i=n
c . L+ tan (ϕ) ∑ ❑ N i
i=1
F s= i=n

∑ ❑ Ti
i=1

● Lorsque la ligne de rupture dépasse l’aplomb vertical du centre du cercle vers le côté
aval, les tranches de terre en aval de cette ligne d’aplomb (dans la figure 3.6.,
tranches 1 et 2) ont effet stabilisateur. En effet, leurs moments est dirigé dans le sens
contraire du glissement rotationnel. Dans les deux formules ci-dessus de calcul de F s,
i=n
leurs Ti devront être affectées de signe négatif dans le terme ∑ ❑Ti .
i=1

● Si Fsa est le coefficient de sécurité minimale recherchée, en divisant par F as les deux
membres des équations du fs ci-dessus, nous écrirons :

i=n

∑ ❑[c ¿i . AB + N i . tan tan ( ϕ¿i ) ]


1< i=1 i=n

∑ ❑T i
i=1

Avec

143
¿ ci
⮚ ci =
F sa

¿ ϕi
⮚ ϕi =
F sa

● Lorsqu’on introduit la largeur réelle, b, de chaque tranche ainsi que l’angle que
l’angle α que fait le rayon du cercle passant par le milieu de la corde AB de la tranche
avec la verticale passant par le centre du cercle, la formule de F s s’écrit :

i=n
b
∑ ❑[c i cos ⁡(α
i
)
+Wcos ( α ) tan tan ( ϕ i ) ]
i=1
F s= i=n

∑ ❑Wsin(α )
i=1

Cette formule permet une facile élaboration de programme de calcul automatique de F s.

5.4.1.1.2. Recherche du cercle de coefficient de sécurité minimal

La rupture ne pourra avoir lieu que le long de la circonférence qui


présente le coefficient de sécurité global le plus petit possible. Ce coefficient est noté, F sa. De
façon générale, il n’est pas possible de le déterminer d’avance ; on procède pour ce faire, par
tâtonnement ; on choisit au hasard un cercle, et on calcul son F s et puits on choisit un autre
et on calcul son Fs, on fait ainsi beaucoup de fois et on choisit le cercle qui présentera le F s
minimum. Le faire manuellement est fastidieux, on y procède par calcul automatique à
l’ordinateur.

Il existe des formules et des abaques qui permettent, dans certains


cas simples, de déterminer directement le cercle du plus faible coefficient de sécurité global,
Fsa.

5.4.1.2. Terrain contenant de l’eau statique

L’eau étant statique, la surface piézométrique est horizontale. Les


formules présentées au point 3.3.1.1. restent valables sauf qu’il faudra, dans la
détermination du poids de chaque tranche, tenir compte du soulèvement hydrostatique
dans la partie de la tranche située sous le niveau piézométrique (hydrostatique).

5.4.1.3. Terrain contenant de l’eau en mouvement

144
La présence de l’eau en mouvement change la détermination de la
pression de l’eau qui se calculera sur les courbes équipotentielles. On va distinguer le cas où
l’eau de la nappe phréatique est en dessous-du pied du talus et le cas où elle est au dessus.

a) Dans le cas où l’eau de la nappe phréatique est en dessous du pied du talus pour les
tranches situées en aval du pied du talus, la pression de l’eau, p, sera le produit de la
hauteur verticale du terrain compris entre le milieu de la base AB de la tranche et le point
d’intersection de la courbe équipotentielle passant par le milieu de AB avec la surface
piézométrique (figure 3.7.)

b) Dans le cas où la nappe phréatique noie le pied du talus, la pression, p, de l’eau est
déterminé est multipliant le poids spécifique de l’eau par la différence en hauteur entre la
hauteur de l’eau en aval du pied du talus et la hauteur du point où l’équipotentiel passant
par le milieu de AB intercepte la surface piézométrique (figure 3.8.)

5.4.2. Méthodes des tranches de Bishop

5.4.2.1.1. Formule détaillée de Bishop

Bi shop prend en compte

F s= i=n
1
i=n
.∑ ❑
[ w+ ( V i−V i−1 )−u i . b ] tan tan ( ϕi ) + c i . b
' '

tan ⁡(ϕ 'i )


∑ ❑ Wsin(α ) i=1
cos cos ( α ) +sin sin ( α ) .
Fs
i=1

Elle prend en compte les actions des tranches adjacentes. Fs


recherché se trouvant dans les deux membres de l’équation, son calcul n’est possible que
pas itération. Cependant du fait que malgré les faits que le calcul de Fs est fastidieux et la

145
détermination des forces d’actions des tranches adjacentes complexe, la formule détaillée
de Bishop n’apporte pas une meilleure précision dans le calcul du coefficient de sécurité.
Pour cette raison est rarement utilisée.

5.4.2.1.2. Formules simplifiées de Bishop

La formule simplifiée de Bishop ne prend pas en compte les actions


des tranches adjacentes :

i=n

1
∑ ❑[W − pi .b . tan(ϕ'i )+ c 'i . b]
i=1
F s= i=n . '
tan ⁡(ϕi )
∑ ❑ W sin ⁡(α ) cos cos ( α )+ sin sin ( α ) . Fs
i=1

5.4.3. Choix de la méthode et du coefficient de sécurité

La méthode de Fellenius donne des coefficients de sécurité


généralement plus faibles que la méthode de Bishop. Il faut aussi indiquer la position du
cercle de sécurité minimale est différente selon qu’elle est déterminée par l’une ou l’autre
de deux méthodes.

Les logiciels les plus courants utilisent indifféremment les deux


méthodes et aussi des méthodes de rupture non circulaire. En outre la complexité de la
méthode de Bishop détaillée n’est pas récompensée par la précision sur le coefficient de
sécurité, c’est ainsi qu’on utilise généralement la méthode de Bishop simplifiée.

Il faut dire que les coefficients de sécurité trouvés sont des valeurs
probabilistes. On retiendra donc que, sauf erreurs de calcul, les talus restent toujours
stables quand Fs > 1,5 et que le glissement arrive toujours quand F s < 1. Entre ces deux
valeurs, on a toujours un risque de rupture. C’est pour ceci que l’on conseille que l’on ait
toujours 1,4 ≤ F s ≤ 1,5.

146
5.5. STABILITE EN RUPTURE CIRCULAIRE AUX ETATS LIMITES

5.5.1. Rappel de la théorie des états-limites

L’usage de la théorie des états-limites est rendu obligatoire dans des


pays avancés en technologie. Contrairement aux méthodes classiques qui déterminent le
coefficient de sécurité de façon déterministe, les méthodes aux états limites sont d’une
approche semi-probabiliste. Une méthode déterministe calcule un coefficient de sécurité
considéré comme certain alors qu’une méthode probabiliste trouve un coefficient de
sécurité dont la probabilité pour qu’une rupture survienne est très faible est admise par le
projeteur ; car il est connu qu’il est impossible de se protéger à 100 %.

La méthode de calcul des probabilité étant complexe et demandant


par exemple, plusieurs dizaines de cas d’observation pour permettre de tirer des conclusions
fiables, on a recours à certaines simplifications ; d’où le nom de semi-probabiliste donné aux
méthodes de calcul aux états-limites.

Le calcul aux états limites comprend trois étapes principales :

(i) la description des situations et la d’indication des actions

(ii) la combinaison d’actions pour déterminer des sollicitations

(iii) la justification des caractéristiques de l’ouvrage pour qu’il résiste, avec une
probabilité très élevée, aux sollicitations identifiées.

5.5.1.1. Les situations et les actions

Une situation est un état d’un ouvrage et de son environnement qui


nécessite une étude de sa solidité et de sa stabilité. On a ainsi, par exemple, la situation de
l’ouvrage pendant la période de son exécution et la situation de l’ouvrage en terminé en
cours de son exploitation.

147
Une action est un sollicitation élémentaire clairement définie qui
s’applique sur l’ouvrage. On ainsi la catégorisation suivante d’actions :

● action permanente (le poids de l’ouvrage, la poussée de l’eau, etc. )

● action variable (il s’agit, par exemples, des surcharges d’exploitations)

● action accidentelle (séisme, par exemple)

5.5.1.2. Les combinaisons d’actions et les sollicitations

La combinaison de différentes actions donne une sollicitation. On


considère deux catégories de sollicitations :

● les états limites ultimes (E.L.U.). Ils correspondant à un évènement qui n’a qu’une
très faible probabilité de se produire. La justification de l’ouvrage est d’assurer la non
ruine de celui-ci et d’éviter des pertes en vie humaine cas d’apparition de cet
évènement. Il est toléré cependant des désordres mineurs (petites fissures, etc.) en
cas de son apparition.

● les états limites de services (E.L.S.). Ils correspondent à un évènement qui a une
probabilité d’apparaitre une seule fois dans la vie de l’ouvrage. Ici, aucun désordre,
même mineur, n’est acceptable lors de l’apparition de cet évènement.

La combinaison d’actions de fait comme suit

a) E.L.U.

● Combinaison fondamentale :


S=(1,35 Gmax +G min +γ Q1 . Q1 + ∑ ❑1,3 Ψ o .Qi )

148
● Combinaison accidentelle


S=(Gmax + Gmin + F A +Ψ 1 .Q1 + ∑ ❑Ψ 2 .Q i)

b) E.L.S.

● Combinaison fréquente :

S=¿)

● Combinaison quasi permanente :


S=(Gmax + Gmin + ∑ ❑Ψ 2 .Qi )

● Combinaison rare :

S=¿)

Avec

- S : sollicitation globale

- G max : action permanente défavorable (la composante motrice du poids de l’ouvrage,


par exemple)

149
- G min: action permanente favorable (la composante de cisaillement du poids d’une
tranche en aval de l’aplomb verticale dans un glissement rotationnel, méthode de
Fellenius)

- Q1 et Qi : respectivement action de base et d’accompagnement :

❖ charge d’exploitation : Q

❖ vent : V

❖ neige : Sn

❖ effet de la température : Q θ

Les actions de type Q sont considérée à chaque sollicitation comme des actions de base ; les
autres devenant des actions d’accompagnements

- F A : action accidentelle (un séisme, par exemple)

Les valeurs de coefficients γ Q 1 ,Ψ o ,Ψ 1 et Ψ 2 dépendent de l’action


considérée et du règlement s’appliquant à l’ouvrage. Pour les bâtiments, par exemple, les
valeurs les plus courantes sont indiquées dans le tableau ci-dessous :

Type de charge γQ 1 Ψo Ψ1 Ψ2

Charge d’exploitation des 1,5 0,77 0,75 0,65


bâtiments

Vent pour E.L.S. et pour E.L.U. V 1,5 0,77 0,20 0


=1,2 Qv

Neige (altitude < 500 m) 1,5 0,77 0,15 0

Variation de la température 1,35 0,60 0,50 0

150
5.5.1.3. Les justifications des ouvrages

Cette étape consiste à préciser les différents modes de rupture ou de


désordre susceptible de se produire au niveau de l’ouvrage concerné. A titre d’exemple, la
stabilité d’une construction érigée sur une pente s’étudie, entre autres par :

● la stabilité de l’ensemble (glissement du terrain sur lequel est érigé l’ouvrage


entrainant sa ruine) ;

● la stabilité de l’ouvrage concernant la capacité portante du terrain.

L’étude de stabilité porte sur la comparaison des facteurs de


résistance aux facteurs moteurs. Ce qui conduit à déterminer le coefficient de sécurité. Le
calcul du coefficient de sécurité se fait de deux façons :

● soit par le calcul du coefficient de sécurité global, Fs

résistance du sol à larupture


F s=
sollicitation majorirée ou non

● soit par le calcul du coefficient de sécurité partiel, Fsr

' '
1 N . tan ⁡(ϕ ) c . A ' 1
F sr = [ + ]
γ sd γ mϕ ' γ mc' T

Avec

● F sr : coefficient de sécurité résiduel qui doit être F rs ≥ 1

● γ sd : coefficient de sécurité partiel relatif à l’incertitude sur la méthode de calcul

● N : composante normale des efforts sur la surface cisaillée

151
'
● ϕ : angle de frottement effectif du terrain à l’endroit de la surface cisaillée

● γ mϕ ' : coefficient de sécurité partiel relatif à l’angle de frottement interne effectif

'
● c : cohésion effective du terrain à l’endroit de la surface cisaillée

● A ' : aire de la surface cisaillée

● γ mc ': coefficient de sécurité partiel relatif à la cohésion effective, c '

● T : composante tangentielle des efforts sur la surface cisaillée

Pour des ouvrages courants et des combinaisons fondamentales, on a γ mϕ ' = 1,2 et γ mc ' = 1,5.

5.5.2. Intérêt des calculs aux états-limites

Comme la sécurité calculée est donnée est terme de probabilité, il est


conseillé d’utilisé les méthodes de la théorie des états-limites qui fait usage de coefficients
de sécurité partiels ; ce qui permet de tenir compte de risque acceptable en fonction de
chaque cas particulier.

Par la théorie des états-limite le coefficient de sécurité global, F s,


calculé au sous-chapitre 3.3. est remplacé par des coefficients pondérateurs des actions des
coefficients de sécurités partiels. La condition requise est

moments résistants
≥1
momentsmoteurs

Ainsi la formule générale de Fellenius s’écrit :

c 'i . b '

( )
i=n
p . b tan ⁡(ϕ i)
∑ ❑[ γ + γsl .Wcos ( α )− cos ⁡(α ) γ ]
1 i=1 mc' mϕ '
. ≥1
γ sd i=n
γ sl . ∑ ❑ Wsin(α )
i=1

Les valeurs et les définitions de tous ces coeffcients sont données dans les tableaux ci-
dessous extraits l’ouvrage7 G. Philipponat et B ; Hubert.

Combinaison
Symbole Fondamentale Accidentelle
γ sd
Coefficient de la méthode 1,125 1

7 G. Philipponat et B. Hubert (2003)-« Fondations et ouvrages en terre », Ed. Eyrolles, p 2003

152
Coefficients pondérateurs des
actions
Nature des actions Symboles Fondamentale Accidentelle
1. Actions permanentes type G
a) Poids propre du sol
γs 1
● Effet stabilisateur, Gmin 0,95 1
'
γ s1
● Effet déstabilisateur, Gmax 1,05 1
b) Autres actions permanentes
γ F1
● Effet stabilisateur (*) 0,9 1
'
γ F1
● Effet déstabilisateur (**) 1,2 1
γ gw
c) Action de l’eau, Gw (***) 1 1

2. Actions variables type Q


γQ
a) Charges roulantes (****) 1,33 1

γ FA
3. Actions accidentelles - 1

(*) : Le principe de cohérence impose que les coefficients γ s 1 ou γ s 1et le poids volumique du sol
'

soient toujours identiques pour une même couche de sol, quel que soit son caractère stabilisateur ou
déstabilisateur par rapport à la surface de rupture potentielle. Pour chaque application, il faut
considérer le cas le plus défavorable.

(**) : Par exemple, le poids des constructions fondés au-dessus de la surface de glissement selon
qu’elles se situent dans la zone active ou dans la zone passive
3
(***) : ici γ w =10 kN /m

(****) : En l’absence d’indications précises, les surcharges roulantes sont assimilées à une surcharge
uniformément réparties de 10 kN/m2 lorsqu’elles ont un effet défavorables et sont négligées si elles
sont stabilisateurs.

Coefficients de sécurité partiels


Combinaison Combinaison
Fondamentale Accidentelle
Coura Sensibl Coura Sensibl
Propriétés des sols Symbole nt e nt e
γ mϕ '
Tangente ϕ ' 1,2 1,3 1,1 1,2

153
γ mc '
Cohésion effective c’ 1,5 1,65 1,4 1,5
γ mcu
Cohésion non drainée Cp (ϕ u=0 ¿ 1,3 1,4 1,2 1,3

5.6. STABILITE DES PENTES EN RUPTURE PLANE

5.6.1. Pente de hauteur indéfinie. Rupture selon un plan parallèle à la pente

Figure 3.7. : Glissement plan sur pente de hauteur indéfinie

Le glissement plan se fait le long de la droite passant par AB.

5.6.1.1. Décomposition des forces

Etudions la stabilité d’une pente de hauteur indéfinie formant un


angle β avec l’horizontal (Figure 3.7.) sur un sol meuble constitué d’une superposition de m
couches des caractéristiques géomécaniques suivantes :

● Poids spécifique du sol sec au dessus de la surface libre de la nappe phréatique, γ i

● Poids spécifique du sol saturé en dessous de la surface libre de la nappe phréatique,


γ i sat

'
● Cohésion effective le long du plan de glissement, c i

'
● Angle de frottement interne effectif le long du plan de glissement, ϕ i

154
La nappe phréatique qui coule dans le sens de la pente a une surface libre parallèle à la
pente et s’élève au dessus de la surface de glissement d’une hauteur h w. Les lignes de
courant (en bleu sur la figure) sont évidemment parallèles à la pente et les lignes
équipotentielles (en rouge sur la figure) sont donc perpendiculaires à celle-ci.

Examinons les conditions d’équilibre de la tranche ABCD de largeur b.

● Pour raison de symétrie, nous disons que les forces qui agissent sur les faces AC et BD
sont égale est opposées, donc leurs effets sur la stabilité de la tranche
n’interviennent pas

● Le poids, W, de la tranche vaut

j=m
W =b ∑ ❑ γ j e j
j=1

Avec

⮚ b : la largeur vraie de la tranche ABCD

⮚ ei : l’épaisseur verticale d’une couche

Les composantes normale (N) et tangentielle (T) de W à la face AB sont


j=m
N=Wcos ( β )=bcos ⁡( β ) ∑ ❑ γ j e j
j=1

j=m
T =Wsin ( β )=bsin ⁡(β ) ∑ ❑γ j e j
j=1

● La pression de l’eau sur AB est

p=γ w h w cos 2 ( β)

Le poids de l’eau sur la surface AB orienté sur la normale à AB est

p . AB=γ w h w bcos (β)

155
● La résistance maximum au cisaillement est, d’après Coulomb,

R=c . AB +[N −b . cos ( β ) . tan tan ( ϕ ) ]


' '

j=m
b
R=c ' +[ ∑ ❑(γ j e j )−γ w hw ]bcos( β) tan ⁡( ϕ ' )
cos ⁡( β) j=1

[∑ ]
j=m
'
R=c + ❑( γ j e j)−γ w hw cos2 ( β ) tan ⁡( ϕ ' )
j=1

5.6.1.2. Coefficient de sécurité global, Fs

[∑ ]
j=m
' 2
c+ ❑(γ j e j )−γ w hw cos ( β)tan ⁡( ϕ ')
j=1
F s= j=m
sin sin ( β ) cos ⁡(β) ∑ ❑(γ j e j )
j =1

Remarques

a) La formule révèle que Fs décroît quand hw augmente. C’est ce qui explique pourquoi
les glissements plans ou rotationnels ou autre surviennent lors de fortes pluie qui
augmente hw. Le glissement qui est survenu le 26 octobre 2013 sur le flanc droit du
site du barrage de la centrale hydroélectrique de Zongo II a eu lieu le jour d’une forte
pluie. Les mesures préventives contre le glissement sont, notamment, le drainage du
terrain susceptible de glissement et ou son imperméabilisation et ou le drainage de
des eaux de surface. Ce sont ces mesures qui ont été prises à Zongo II.

b) A l’absence d’eau dans un sol homogène, la formule ci-dessus devient

c +γz cos 2 (β) tan ⁡(ϕ )


F s=
γzsin ( β ) cos ⁡( β)

156
Cette formule indique que F s diminue quand z s’accroît. Ce qui veut dire qua la surface de
glissement sera la plus profonde possible. C’est pour cela que le manteau d’altération glisse
quasi toujours sur le substratum de la roche saine ou le long d’une surface de faible
résistance (cassure, lit des micas blancs etc.).

c) Si le sol est sec et non cohérent, on aura

tan ⁡(ϕ)
F s=
tan ⁡(β)

Donc quand la pente augmente, avec ou sans cohésion, le talus accroît la probabilité de
glissement. Cependant la réduction de la pente des talus aménagés est couteux. C’est pour
réduire ce coût que la Gécamines avait adopté, à partir des années 1982, les carrières avec
fortes pentes ; ce qui a amené au glissement des talus et contribué fortement à la faillite de
l’entreprise.

5.6.1.3. Calcul des états-limites

Les coefficients pondérateurs des actions et les coefficients de


sécurité partiels sont ceux définis au sous-chapitre 3.4. Ainsi la formule générale vue à la
section 3.4.2. devient :

[ ]
j=m '
c' tan ⁡(ϕ )
+ γ s 1 . ∑ ❑ γh−γ w .h w cos2 ( β ) .
1 γ mc j=1 γ mϕ '
. ≥1
γ sd j =m
γ s 1 . sin sin ( β ) cos ⁡(β ) ∑ ❑ γh
j=1

5.6.2. Pente de hauteur finie

157
Figure 3.8. : Glissement plan p pente de hauteur finie

La figure 3.8. ci-dessus présente un talus susceptible de glisser le long de la couche savon (en
mauve sur la figure) faisant un angle β avec le plan horizontal. Il est question d’étudier
l’équilibre de la masse de terre compris entre les plans verticaux AD et BC.

Les forces motrices sont

● la composante, P’a, selon la direction de la couche savon de la poussée des terres en


amont de AD et

● la composante tangentielle du poids ,W, de la masse ; soit T =Wsin( β )

Les forces de résistances sont

● la composante, P’b, selon la direction de la couche savon de la butée des terres en


aval de BC et

● la résistance maximum au cisaillement le long de la couche savon telle que donnée


par l’équation de Coulomb.

R=c ' . AB+ [ Wcos ( β )− p . ( AB ) ] tan ⁡( ϕ ' )

158
c’ etϕ ' sont des caractéristiques géomécaniques de la couche.

Le coefficient de sécurité global, Fs, est calculé comme d’habitude par la division de la
somme des forces résistances par celle des forces motrices :

'
R+ Pb
F s= '
Pa +T

La position de AD et BC donnant Fs minimum des déterminer par approximation successives.


La position de BC qui donne la butée la plus faible est celle passant par le pied du talus (plan
B’C’). La méthode de détermination de la poussée, P a, et de la butée, Pb, ainsi que leurs
composantes est présentée à l’étude de l’action des terres sur les soutènements.

5.7. STABILITE EN RUPTURE NON CIRCULAIRE

Il arrive souvent de rencontrer sur le terrain des zones ou des


surfaces de faiblesse mécanique (cassures, zones de broyages, plans de starification, couches
savons, etc.) dont l’orientation géométriques complexe suggèrent des surfaces de
glissement qui ne sont ni circulaires ni planes. Leur étude sort du cadre de ce cours.

Dans tout le cas, chaque fois que le calcul devient complexe,


l’ingénieur qui doit prendre des mesures d’urgence, devra procéder au drainage d’eau de la
nappe phréatique par des forges inclinés pratiqués dans la masse sujette au glissement, par
des drainages des eaux de surface (eau de pluie, par exemple) et par l’imperméabilisation de
la surface du talus afin d’éviter leur infiltration dans la masse terreuse à protéger ; il peut
aussi, tant que faire se peut réduire le poids de cette masse de terre par un déblai. Ce sont
ces mesures urgentes qui ont été prise sur le site du barrage de la centrale hydroélectrique
de Zongo II au niveau du flanc du talus de la rive droite.

5.8. ABAQUES ET FORMULES

Lorsque le sol sujet au glissement est homogène et que sa géométrie


est simple (pente constante, par exemple, ce qui est souvent le cas pour les talus artificiels),
il est souvent aisé d’avoir recours à des abaques ou des formules simples.

159
Il n’est pas possible de fournir ces abaques dans ce cours. On peut les
rechercher à l’Internet. A titre d’exemple, la référence : Pilot G.- « Catalogues d’abaques de
calcul de stabilité », Bulletin de liaison des L.P.C. n° 52, Mai 1971 et la référence : Pilot G. et
Moreau M. – « La stabilité des remblais sur sols mous », Editions Eyrolles. 1973, en donnent.
On peut aussi rechercher dans Google.com, « les abaques de Taylor et Biarez ».

5.8.1. Terrain pulvérulent

5.8.1.1. Terrain sec

L’angle de frottement interne, pour rappel, est l’angle que forme un


cône de terrain (matériaux) pulvérulent quand il est déversé en tas. Dans un sol pulvérulent
d’angle de frottement interne, ϕ , la pente maximale d’un talus est β=ϕ quelle que soit sa
hauteur. Dans ce cas, comme nous l’avons vu à la litera c, du point 3.5.1.2., le coefficient de
sécurité global est calculé par

tan ⁡(ϕ)
F s=
tan ⁡(β)

Nous avons vu au chapitre 2 que le sol pulvérulent peut avoir une


cohésion capillaire quand il est légèrement mouillé. Ceci peut lui permettre de former des
pentes plus raides ; mais leur stabilité reste précaire. Les glissements des talus dont la
stabilité n’est basée que sur la cohésion capillaire sont brusque et causent très souvent des
dégâts importants.

5.8.1.2. Terrain avec un écoulement

Examinons trois écoulements simples pour l’angle, β lim ¿¿ , c-à-dire,


l’angle d’équilibre limite (Fs =1) où la combinaison de la force de gravité et de la force de
courant conduit à ces trois cas :

160
a) Ecoulement parallèle à la pente (Figure 3.8. a) : Cet écoulement a lieu quand l’eau
infiltrée rencontre une couche imperméable dont le pendage est le même que la pente.
On a

tan¿

b) Ecoulement horizontal (Figure 3.8.b). Il existe dans le cas où un talus artificiel est taillé
dans une nappe phréatique en écoulement. On a :

β 1
lim ¿= ϕ '¿
2

c) Ecoulement vertical (Figure 3.8.c). Il apparaît quand l’eau d’infiltration est drainé par le
bas ; cas de remblai muni de drain.

β lim ¿=ϕ ' ¿

Figure 3.8. : Différents cas d’écoulement dans sol pulvérulent taluté

On voit que dans les deux premiers cas, du fait de l’écoulement qui
accentue l’action des forces motrices, pour avoir la stabilité, la pente du talus doit être
divisée par deux ; c’est-à-dire, ne devra être, au maximum que la moitié de l’angle de
frottement interne du terrain.

5.8.2. Terrain homogène cohérent

5.8.2.1. Terrain purement cohérent (sans angle de frottement interne)

161
Prenons le cas simple suivant (Figure 3.9) :

H
● Un talus de hauteur H et de largeur horizontale B avec tan tan ( β )= B

● Une surface libre horizontale

● Un sol homogène et purement cohérent (c’est-à-dire à angle de frottement interne


nul) des propriétés géomécaniques suivantes

⮚ Poids spécifique : γ

⮚ Cohésion : c ≠ 0

⮚ Angle de frottement interne : φ=0

● Le sol du talus repose sur un substratum rocheux rigide à la profondeur ndH

Le coefficient de sécurité global d’un tel terrain se calcule par

c. L
F s= ❑


❑T

L : est la longueur de l’arc du cercle de glissement.

Comme L est proportionnel à H et T est proportionnel au poids, W,


du terrain susceptible de glissement, donc proportionnel H2 et à γ , on a

F s=f
( Hc . H. γ )=f ( Hc. γ )
2

162
c
L’expression est sans dimension, certains auteurs l’utilisent dans le calcul de stabilité
H.γ
des talus à l’aide des tableaux et des abaques de Taylor et de Biarez. Mais Taylor lui-même
γH γH
avait préféré utiliser son inverse, qu’il a appelé : coefficient de stabilité, Ns ( N s = ).
c c

γH
F s=f ( )
c

Vous trouverez en annexe8 quelques abaques et tableaux tirés de la


troisième édition du livre de Jean Costet et Guy Sanglerat intitulé : « Cours pratique de
Mécaniques des Sols. 2 Calcul des Ouvrages ».9

5.8.2.2. Terrain cohérent avec angle de frottement interne

Si l’angle de frottement interne est plus grand que 3°, le cercle


critique est toujours un cercle de pied. Le coefficient de sécurité dépendra de N s, de β et
ainsi de ϕ . Un abaque de Taylor sur lequel les valeurs de N s sont portées en ordonnée et
celles de β , en abscisses présente des courbes de même, ϕ . Il permet de déterminer H avec
Fs = 1 pour chaque cas. Une autre version d’abaque faite par Biarez présente une série de
1 c
courbes de même valeur de β sur un diagramme ayant en abscisse les valeurs de = et
N s γH
en ordonnée, les valeurs de ϕ , permet aussi de déterminer H pour Fs =1.

Dans tous les cas, lorsqu’on prend en compte la cohésion, c, et


l’angle de frottement interne,ϕ , la formule de Fs devient :

cL+ ∑ ❑ Ntan( ϕ)
F s= ❑



❑T

5.8.3. Talus vertical

Les talus définitifs faits par l’homme sont très rarement laissés
verticaux ; il est par contre courant de laisser provisoirement verticales les parois de fouilles.
Ce sont ces cas qui sont intéressés par la présente section.

8 Cet annexe est distribué en photocopie aux étudiants.

9 Cet ouvrage est téléchargeable sur Internet. Attention, il est publié en 1983 ; il faudrait donc lire
aussi des publications plus récentes sur la même matière.

163
Si Hc est la hauteur critique, le coefficient de stabilité, N s, de Taylor
pour un coefficient de sécurité, Fs = 1, va alors s’écrire :

γ Hc
Ns=
c

Les abaques de Taylor et de Biarez indiquent que pour β=90 ° , on a :

π ϕ
N s =3,85 tan ⁡( + )
4 2

Donc

c π ϕ
H c =3,85 . tan ⁡( + )
γ 4 2

6. LA STABILITE DES PENTES ET DES TALUS

6.1. INTRODUCTION ET TYPOLOGIE DES MOUVEMENTS DE TERRAIN

La stabilité contre les mouvements de terrain qui sera étudiée ci


concerne aussi bien les mouvements des pentes naturelles et ceux des talus artificiels créés
par l’homme.

Ces mouvements peuvent être rapides, spectaculaires et


destructeurs comme celui qui a eu lieu dans le Territoire de Kalehe, province du Sud Kivu, en
septembre 2014, dont une ONG m’a présenté le rapport reproduit en annexe.

Dans ce chapitre nous allons examiner les mécanismes qui


conduisent à la rupture de certaines pentes naturelles et de certains talus faits par l’humain ;
nous allons également présenter quelques méthodes de calcul les plus courantes permettant
d’évaluer la stabilité des pentes et des talus.

Il faudrait ici attirer l’attention que quelque soit la méthode de calcul


de l’évaluation de la stabilité’ des pentes et des talus, le problème reste complexe du fait de
la variation brusque ou continue des caractéristiques du terrain étudié. C’est pour cela qu’il
vivement recommandé de procéder, avant tout calcul, à des études géologiques minutieuses

164
et fines du terrain afin de mettre en évidence des hétérogénéités locales ainsi que d’autres
facteurs (anisotropie, cassures, failles, foliation, lits des micas blancs, présence d’eau et leur
sens de circulation etc.) qui échappent au modèles mathématiques souvent élaborés pour
des terrain homogènes et isotropes.

Figure 3.1. : Couche géologique de faible résistance sur une talus artificiel sur le site
de la centrale hydroélectrique de Zongo 2

165
Avant leurs études détaillées, nous pouvons établir ici la typologie de
principaux mouvements de terrain.

c) Sur les pentes naturelles on observe les types suivants :

● Ecroulements,

● Glissements,

- Glissements plans

- Glissements rotationnels simples

- Glissements rotationnels complexes

● Fluage et solifluxions

● Coulées boueuses

d) Sur les talus artificiels sont généralement affectés par des glissements et parfois par
les phénomènes de fluage. On distingue selon les ouvrages :

● Les talus en déblai

● Les talus en remblai sur sol non compressible

● Les talus en remblai sur sol compressible

● Ouvrages de soutènement vis-à-vis d’un glissement profond

● Digues et barrages en terre

166
6.2. DESCRIPTION DES PRINCIPAUX TYPES DE MOUVEMENT

6.2.1. Ecroulement et chutes des pierres

La chute des pierres concernent la chute sur les grandes pentes des
blocs des pierres de taille moyenne (0,5 à 1 m) de diamètre moyen ; on les observent assez
souvent sur le site des centrales hydroélectriques de Zongo. Les éboulements et concernent
les blocs de roches indurées de plus grande taille ; leur étude relève de la mécanique des
roches.

Ils affectent généralement les fronts des carrières ou des falaises et


vont de la simple chute de pierre à l'éboulement catastrophique. Dans ce cas, les volumes
mis en jeu sont énormes et se comptent en millions de mètre cube. Leur vitesse de
déplacement peut être supérieure à cent kilomètres à l'heure et les matériaux peuvent
s'étaler sur d'importantes surfaces.

6.2.2. Effondrement

Ils résultent de la rupture brutale du toit des cavités souterraines


naturelles ou artificielles. Le plus souvent, en surface, ils présentent une ouverture plus ou
moins cylindrique, appelée fontis.

6.2.3. Glissements

Les glissements sont des mouvements de terrain qui intéresse des


masses terreuses ou rocheuses qui subissent un mouvement transrationnel le long d’une
surface. La vitesse de rupture qui donne lieu au glissement peut être lente ou brutale.

6.2.3.1. Glissement plan

167
Le glissement plan affecte plus généralement des roches indurées. La
surface plane de glissement se situe le long d’une discontinuité (cassures, plan de
stratification, etc.) ou au droit d’une couche très souvent de faible épaisseur formée de
roches de faible résistance au cisaillement (surface de foliation, surface formée de micas
blancs, marne altérée et déconsolidée, etc.) des telles couches sont appelées, couches
savons. Les ruptures on souvient lieu lorsque la discontinuité est imbibée d’eau. Un tel
glissement a eu lieu le 26 octobre 2013 sur la pente de la rive droite du site du barrage de
Zongo II le jour d’une grande averse.

L’étude de terrain va identifier les talus ou les pentes au droit


desquels ces discontinuités ou ces couches savons sont en aval pendage ; c’est-à-dire, là où
elles pendent vers le talus ou la pente comme l’indique la figure 3.1. ci-dessous :

Figure 3.2. : Talus en aval et en amont pendage des surfaces de rupture possible

6.2.3.2. Glissement rotationnel simple

La surface de rupture a la forme d’une portion de cylindre. C’est le


type de rupture qui se produit le plus souvent dans des terrains meubles limoneux ou
argileux. L’étude analytique de ce type de rupture est aisée comme nous allons le voir aux
sous-chapitres 3.3. et 3.4.

Figure 3.3. Glissement rotationnel simple

6.2.3.3. Glissement rotationnel complexe

168
Il s’agit de plusieurs glissements emboités les uns dans les autres.

Figure 3.3. : Glissement rotationnel complexe

Ainsi la surface de glissement résultante est une ligne présentant plusieurs courbures,
chaque courbure étant la surface de glissement élémentaire. Le premier glissement en bas
de la pente se produit d’abord et le terrain en amont pente immédiatement au dessus perd
sa butée et glisse aussi, provoquant, par le même phénomène le glissement du terrain en
son amont et ainsi de suite.

6.2.4. Fluages et solifluxion

6.2.4.1. Fluage

Il s’agit de mouvements lents d’une formation géologique de


mauvaise tenue (marne, argile) surmontée d’une formation géologique rigide (calcaire, grès)
au niveau d’une falaise. Sous la contrainte de la formation rigide, la formation sous-jacente
se déforme et atteint le domaine de plasticité et flue en formant un bombement (ventre). Le
mouvement peut ensuite soit se stabiliser soit conduire à la rupture de la formation
marneuse ou argileuse. Dans tous les cas, le fluage peut conduire à la fissuration et voire, à
l’éboulement de la formation rigide sus-jacente.

6.2.4.2. Solifluxion

La solifluxion désigne originellement un type de reptation du sol que


l'on rencontre dans les régions où la terre gèle à une très grande profondeur.

Lors de la saison chaude, la partie superficielle du sol, en fondant,


chemine vers le bas des pentes sur les matériaux toujours gelés. Ce sol, en état de liquide
visqueux, peut descendre une pente aussi faible que de 2 ou 3 degrés et transporter des
roches d'une taille considérable, qu'il tient en suspension.
169
Plus largement, on désigne par solifluxion tout écoulement
superficiel des sols. Outre le transport de roches, parfois extrêmement volumineuses - la
solifluxion est à l'origine de la plupart des chaos granitiques - la solifluxion a pour effet
d'infléchir le port des arbres jeunes et encore mal enracinés. Le glissement, certes lent, mais
continuel, tend à obliquer la tige de la jeune plante laquelle, par géotropisme négatif,
cherche à se redresser verticalement. Cette lutte permanente a pour effet de donner une
forme courbée très caractéristique à la base de la plante dont l'observation atteste sans
aucune ambiguïté qu'elle croît sur un sol instable.

L'observation de grands mouvements de solifluxion se fait aisément


en constatant des nappes de charriage superficielles à la surface des sols, un peu comme les
marques que laissent les troupeaux de vaches sur des versants pentus.

6.2.5. Coulés boueuses

Les coulées boueuses résultent de l’imbibition des sols par l’eau


d’infiltration qui les rends quasi liquide ; cet état les fait couler sur des pentes comme des
liquides. Ces sols peuvent envahir des routes et des villages en les ensevelissant.

6.2.6. Talus en déblai et talus en remblai sur sol non compressibles

Les ruptures dans les sols meubles se font souvent par glissement
rotationnel dont on distingue :

(iv) Les cercles de talus (en rouge sur la figure 3.4.) ; il coupe le talus dans sa partie aval.
Ce genre de rupture se fait généralement sur les sols hétérogènes ; le cercle est
tangent à une couche plus résistante.

(v) Les cercles de pied de talus (en noir sur la figure 3.4.) ; son extrémité aval se situe au
pied du talus. Ce genre de rupture est le plus fréquent sur les talus en remblai.

170
(vi) Les cercles profonds (en brun sur la figure 3.4.) ; il se termine au delà du pied de
talus. Cette rupture ne se produit que lorsque le sol situé sous le pied du talus est de
mauvaise qualité.

6.2.7. Talus en remblai sur sol compressible

Figure 3.5. : Remblai sur sol mou

Un remblai compacté sur un sol mou (argile molle, tourbe, marne


etc.) peut provoquer une déformation du sol mou de fondation et créer une rupture par un
cercle profond tangent à la couche rigide sous la couche molle (figure 3.5.)

6.2.8. Stabilité sous le soutènement

171
Figure 3.5. : Glissement rotationnel sous le soutènement

Ce genre de rupture emporte tout l’ouvrage par un glissement


rotationnel profond passant sous l’ouvrage (Figure 3.5.).

6.3. STABILITE EN RUPTURE CIRCULAIRE AVEC COEFFICIENT DE SECURITE GLOBAL

Nous allons présenter deux méthodes de calcul de coefficient de


sécurité par deux méthodes : la méthode des tranches de Fellenius et la méthode simplifiée
de Bishop.

6.3.1. Méthode des Tranches de Fellenius

6.3.1.1. Terrain complètement sec

Figure 3.6. : Tranches de Fellenius

6.3.1.1.1. Etude de stabilité selon un cercle de rupture

L’étude du glissement rotationnel d’un terrain hétérogène (le droite


en rouge délimitent les formations géologiques de caractéristiques mécaniques (c et ϕ )
différentes) se fait en le découpent en imagination en plusieurs tranches verticales de
largeurs pouvant être différentes d’une tranche à l’autre tel qu’indiqué à la figure 3.6., ci-
dessus. Fellenius recommande que les limites de formations géologiques puissent coïncider
avec les limites des tranches sur le cercle de rupture (comme nous l’avons fait aux points B,
G et H).

172
Il est tout à fait compréhensible que la somme des forces motrices
(forces qui tendent à créer le glissement) de toutes les tranches et la force motrice de tout le
massif ; de la même façon, la somme des forces de résistance (forces qui s’opposent au
glissement) de toutes les tranches et la force de résistance de tout le massif. Dès lors, nous
allons étudier ces forces pour chaque tranche.

L’étude va se faire en deux dimensions, c’est-à-dire, que l’épaisseur


de la tranche dans le sens perpendiculaire au plan de la figure est unitaire.

Considérons la tranche ABCD. Elle soumise aux forces suivantes :

● Son poids : W et des surcharges éventuelles

● La réaction du sol sous-jacent contre ce poids : Rn

● Les actions des tranches adjacentes sur les faces AC et BD que nous allons
décomposer en composantes horizontales H n et Hn+1 et en composantes verticales V n
et Vn+1. Ces forces étant des forces internes au massif sujet au glissement, Fellenius
conseille de ne pas les prendre en compte dans l’étude de la stabilité de la tranche.

Pour simplifier, étudions la stabilité de la tranche le long de la corde


AB au lieu de l’arc AB.

La résistance maximale, τ i , au glissement de la tranche le long de la corde AB est donnée par


Coulomb :

τ i =c i ( AB)+σ 'i( AB )tg(ϕ i)

Avec

● ci : la cohésion du terrain à l’endroit de la corde AB

'
● σ i: la contrainte effective (comme le terrain est sec, elle vaut la contrainte totale)
normale à la corde AB

● ϕ i : l’angle de frottement interne du terrain au droit de la corde AB.

La contrainte effective, σ 'i, est égale à la contrainte effective normale à la corde AB exercée
par composante normale à cette corde du poids de la tranche ABCD et des surcharges
éventuelles.

La force motrice sera la composante tangentielle, T i, à AB du poids de la tranche et des


surcharges éventuelles.

173
La stabilité de tranche sera étudiée en considérant les moments
moteurs et les moments résistants. Il n’y a qu’un moment moteur lié à la force motrice
qu’est la composante tangentielle à la corde AB du poids de la tranche et un moment
résistant lié à la force résistante déterminée par la formule de Coulomb.

Les moments seront déterminés par rapport au centre de rotation


qu’est le centre du cercle au quel appartient l’arc EGABHF qui est la surface de glissement
rotationnel du massif étudié.

Alors le moment moteur sera : RT i

et le moment résistance sera : R[c i ( AB ) + N i tg ( ϕ ) ]

Le coefficient de sécurité, Fs, de cette tranche est définie comme :

Momentsrésistants
F s=
Momentsmoteurs

Donc

R[c i ( AB ) + N i tg ( ϕ ) ] [c i ( AB ) + N i tg ( ϕ ) ]
F s= =
RTi Ti

En géotechnique on considère qu’il y a stabilité si F s ≥ 1. En pratique on est vraiment assurer


de la stabilité si F s ≥ 1,5 .

Le coefficient de sécurité de tout le massif est, comme il a été dit plus faut, la somme de
coefficients de sécurité des tranches composants le massif.
i=n
F s=∑ ❑¿ ¿
i=1

Fs est le coefficient de sécurité global ; et la formule ci-dessus est appelée, formule de


Fellenius pour le coefficient de sécurité global.

● Si le sol est homogène, c et ϕ sont constants partout alors le coefficient de sécurité


global s’écrit :

i=n
c . L+ tan (ϕ) ∑ ❑ N i
i=1
F s= i=n

∑ ❑ Ti
i=1

174
● Lorsque la ligne de rupture dépasse l’aplomb vertical du centre du cercle vers le côté
aval, les tranches de terre en aval de cette ligne d’aplomb (dans la figure 3.6.,
tranches 1 et 2) ont effet stabilisateur. En effet, leurs moments est dirigé dans le sens
contraire du glissement rotationnel. Dans les deux formules ci-dessus de calcul de F s,
i=n
leurs Ti devront être affectées de signe négatif dans le terme ∑ ❑Ti .
i=1

● Si Fsa est le coefficient de sécurité minimale recherchée, en divisant par Fas les deux
membres des équations du fs ci-dessus, nous écrirons :

i=n

∑ ❑[c ¿i . AB + N i . tan tan ( ϕ¿i ) ]


i=1
1< i=n

∑ ❑T i
i=1

Avec

¿ ci
⮚ ci =
F sa

¿ ϕi
⮚ ϕi =
F sa

● Lorsqu’on introduit la largeur réelle, b, de chaque tranche ainsi que l’angle que
l’angle α que fait le rayon du cercle passant par le milieu de la corde AB de la tranche
avec la verticale passant par le centre du cercle, la formule de F s s’écrit :

i=n
b
∑ ❑[c i cos ⁡(α
i
)
+Wcos ( α ) tan tan ( ϕ i ) ]
F s= i=1 i=n

∑ ❑Wsin(α )
i=1

Cette formule permet une facile élaboration de programme de calcul automatique de F s.

6.3.1.1.2. Recherche du cercle de coefficient de sécurité minimal

175
La rupture ne pourra avoir lieu que le long de la circonférence qui
présente le coefficient de sécurité global le plus petit possible. Ce coefficient est noté, F sa. De
façon générale, il n’est pas possible de le déterminer d’avance ; on procède pour ce faire, par
tâtonnement ; on choisit au hasard un cercle, et on calcul son F s et puits on choisit un autre
et on calcul son Fs, on fait ainsi beaucoup de fois et on choisit le cercle qui présentera le F s
minimum. Le faire manuellement est fastidieux, on y procède par calcul automatique à
l’ordinateur.

Il existe des formules et des abaques qui permettent, dans certains


cas simples, de déterminer directement le cercle du plus faible coefficient de sécurité global,
Fsa.

6.3.1.2. Terrain contenant de l’eau statique

L’eau étant statique, la surface piézométrique est horizontale. Les


formules présentées au point 3.3.1.1. restent valables sauf qu’il faudra, dans la
détermination du poids de chaque tranche, tenir compte du soulèvement hydrostatique
dans la partie de la tranche située sous le niveau piézométrique (hydrostatique).

6.3.1.3. Terrain contenant de l’eau en mouvement

La présence de l’eau en mouvement change la détermination de la


pression de l’eau qui se calculera sur les courbes équipotentielles. On va distinguer le cas où
l’eau de la nappe phréatique est en dessous-du pied du talus et le cas où elle est au dessus.

c) Dans le cas où l’eau de la nappe phréatique est en dessous du pied du talus pour les
tranches situées en aval du pied du talus, la pression de l’eau, p, sera le produit de la
hauteur verticale du terrain compris entre le milieu de la base AB de la tranche et le point
d’intersection de la courbe équipotentielle passant par le milieu de AB avec la surface
piézométrique (figure 3.7.)

d) Dans le cas où la nappe phréatique noie le pied du talus, la pression, p, de l’eau est
déterminé est multipliant le poids spécifique de l’eau par la différence en hauteur entre la
hauteur de l’eau en aval du pied du talus et la hauteur du point où l’équipotentiel passant
par le milieu de AB intercepte la surface piézométrique (figure 3.8.)

176
6.3.2. Méthodes des tranches de Bishop

6.3.2.1.1. Formule détaillée de Bishop

Bi shop prend en compte

F s= i=n
1
i=n
.∑ ❑
[ w+ ( V i−V i−1 )−u i . b ] tan tan ( ϕ'i ) + c 'i . b
tan ⁡(ϕ 'i )
∑ ❑ Wsin(α ) i=1
cos cos ( α ) +sin sin ( α ) .
Fs
i=1

Elle prend en compte les actions des tranches adjacentes. Fs


recherché se trouvant dans les deux membres de l’équation, son calcul n’est possible que
pas itération. Cependant du fait que malgré les faits que le calcul de Fs est fastidieux et la
détermination des forces d’actions des tranches adjacentes complexe, la formule détaillée
de Bishop n’apporte pas une meilleure précision dans le calcul du coefficient de sécurité.
Pour cette raison est rarement utilisée.

6.3.2.1.2. Formules simplifiées de Bishop

La formule simplifiée de Bishop ne prend pas en compte les actions


des tranches adjacentes :

i=n

1
∑ ❑[W − pi .b . tan(ϕ'i )+ c 'i . b]
F s= i=n . i=1
tan ⁡(ϕ'i )
∑ ❑ W sin ⁡(α ) cos cos ( α )+ sin sin ( α ) . F
i=1 s

6.3.3. Choix de la méthode et du coefficient de sécurité

177
La méthode de Fellenius donne des coefficients de sécurité
généralement plus faibles que la méthode de Bishop. Il faut aussi indiquer la position du
cercle de sécurité minimale est différente selon qu’elle est déterminée par l’une ou l’autre
de deux méthodes.

Les logiciels les plus courants utilisent indifféremment les deux


méthodes et aussi des méthodes de rupture non circulaire. En outre la complexité de la
méthode de Bishop détaillée n’est pas récompensée par la précision sur le coefficient de
sécurité, c’est ainsi qu’on utilise généralement la méthode de Bishop simplifiée.

Il faut dire que les coefficients de sécurité trouvés sont des valeurs
probabilistes. On retiendra donc que, sauf erreurs de calcul, les talus restent toujours
stables quand Fs > 1,5 et que le glissement arrive toujours quand F s < 1. Entre ces deux
valeurs, on a toujours un risque de rupture. C’est pour ceci que l’on conseille que l’on ait
toujours 1,4 ≤ F s ≤ 1,5.

6.4. STABILITE EN RUPTURE CIRCULAIRE AUX ETATS LIMITES

6.4.1. Rappel de la théorie des états-limites

L’usage de la théorie des états-limites est rendu obligatoire dans des


pays avancés en technologie. Contrairement aux méthodes classiques qui déterminent le
coefficient de sécurité de façon déterministe, les méthodes aux états limites sont d’une
approche semi-probabiliste. Une méthode déterministe calcule un coefficient de sécurité
considéré comme certain alors qu’une méthode probabiliste trouve un coefficient de
sécurité dont la probabilité pour qu’une rupture survienne est très faible est admise par le
projeteur ; car il est connu qu’il est impossible de se protéger à 100 %.

La méthode de calcul des probabilité étant complexe et demandant


par exemple, plusieurs dizaines de cas d’observation pour permettre de tirer des conclusions
fiables, on a recours à certaines simplifications ; d’où le nom de semi-probabiliste donné aux
méthodes de calcul aux états-limites.

178
Le calcul aux états limites comprend trois étapes principales :

(iv) la description des situations et la d’indication des actions

(v) la combinaison d’actions pour déterminer des sollicitations

(vi) la justification des caractéristiques de l’ouvrage pour qu’il résiste, avec une
probabilité très élevée, aux sollicitations identifiées.

6.4.1.1. Les situations et les actions

Une situation est un état d’un ouvrage et de son environnement qui


nécessite une étude de sa solidité et de sa stabilité. On a ainsi, par exemple, la situation de
l’ouvrage pendant la période de son exécution et la situation de l’ouvrage en terminé en
cours de son exploitation.

Une action est un sollicitation élémentaire clairement définie qui


s’applique sur l’ouvrage. On ainsi la catégorisation suivante d’actions :

● action permanente (le poids de l’ouvrage, la poussée de l’eau, etc. )

● action variable (il s’agit, par exemples, des surcharges d’exploitations)

● action accidentelle (séisme, par exemple)

6.4.1.2. Les combinaisons d’actions et les sollicitations

La combinaison de différentes actions donne une sollicitation. On


considère deux catégories de sollicitations :

● les états limites ultimes (E.L.U.). Ils correspondant à un évènement qui n’a qu’une
très faible probabilité de se produire. La justification de l’ouvrage est d’assurer la non
ruine de celui-ci et d’éviter des pertes en vie humaine cas d’apparition de cet

179
évènement. Il est toléré cependant des désordres mineurs (petites fissures, etc.) en
cas de son apparition.

● les états limites de services (E.L.S.). Ils correspondent à un évènement qui a une
probabilité d’apparaitre une seule fois dans la vie de l’ouvrage. Ici, aucun désordre,
même mineur, n’est acceptable lors de l’apparition de cet évènement.

La combinaison d’actions de fait comme suit

c) E.L.U.

● Combinaison fondamentale :


S=(1,35 Gmax +G min +γ Q1 . Q1 + ∑ ❑1,3 Ψ o .Qi )

● Combinaison accidentelle


S=(Gmax + Gmin + F A +Ψ 1 .Q1 + ∑ ❑Ψ 2 .Q i)

d) E.L.S.

● Combinaison fréquente :

S=¿)

180
● Combinaison quasi permanente :


S=(Gmax + Gmin + ∑ ❑Ψ 2 .Qi )

● Combinaison rare :

S=¿)

Avec

- S : sollicitation globale

- G max : action permanente défavorable (la composante motrice du poids de l’ouvrage,


par exemple)

- G min: action permanente favorable (la composante de cisaillement du poids d’une


tranche en aval de l’aplomb verticale dans un glissement rotationnel, méthode de
Fellenius)

- Q1 et Qi : respectivement action de base et d’accompagnement :

❖ charge d’exploitation : Q

❖ vent : V

❖ neige : Sn

❖ effet de la température : Q θ

181
Les actions de type Q sont considérée à chaque sollicitation comme des actions de base ; les
autres devenant des actions d’accompagnements

- F A : action accidentelle (un séisme, par exemple)

Les valeurs de coefficients γ Q 1 ,Ψ o ,Ψ 1 et Ψ 2 dépendent de l’action


considérée et du règlement s’appliquant à l’ouvrage. Pour les bâtiments, par exemple, les
valeurs les plus courantes sont indiquées dans le tableau ci-dessous :

Type de charge γQ 1 Ψo Ψ1 Ψ2

Charge d’exploitation des 1,5 0,77 0,75 0,65


bâtiments

Vent pour E.L.S. et pour E.L.U. V 1,5 0,77 0,20 0


=1,2 Qv

Neige (altitude < 500 m) 1,5 0,77 0,15 0

Variation de la température 1,35 0,60 0,50 0

6.4.1.3. Les justifications des ouvrages

Cette étape consiste à préciser les différents modes de rupture ou de


désordre susceptible de se produire au niveau de l’ouvrage concerné. A titre d’exemple, la
stabilité d’une construction érigée sur une pente s’étudie, entre autres par :

● la stabilité de l’ensemble (glissement du terrain sur lequel est érigé l’ouvrage


entrainant sa ruine) ;

● la stabilité de l’ouvrage concernant la capacité portante du terrain.

L’étude de stabilité porte sur la comparaison des facteurs de


résistance aux facteurs moteurs. Ce qui conduit à déterminer le coefficient de sécurité. Le
calcul du coefficient de sécurité se fait de deux façons :

● soit par le calcul du coefficient de sécurité global, Fs

182
résistance du sol à larupture
F s=
sollicitation majorirée ou non

● soit par le calcul du coefficient de sécurité partiel, Fsr

' '
1 N . tan ⁡(ϕ ) c . A ' 1
F sr = [ + ]
γ sd γ mϕ ' γ mc' T

Avec

● F sr : coefficient de sécurité résiduel qui doit être F rs ≥ 1

● γ sd : coefficient de sécurité partiel relatif à l’incertitude sur la méthode de calcul

● N : composante normale des efforts sur la surface cisaillée

'
● ϕ : angle de frottement effectif du terrain à l’endroit de la surface cisaillée

● γ mϕ ' : coefficient de sécurité partiel relatif à l’angle de frottement interne effectif

'
● c : cohésion effective du terrain à l’endroit de la surface cisaillée

● A ' : aire de la surface cisaillée

● γ mc ': coefficient de sécurité partiel relatif à la cohésion effective, c '

● T : composante tangentielle des efforts sur la surface cisaillée

Pour des ouvrages courants et des combinaisons fondamentales, on a γ mϕ ' = 1,2 et γ mc ' = 1,5.

6.4.2. Intérêt des calculs aux états-limites

Comme la sécurité calculée est donnée est terme de probabilité, il est


conseillé d’utilisé les méthodes de la théorie des états-limites qui fait usage de coefficients
de sécurité partiels ; ce qui permet de tenir compte de risque acceptable en fonction de
chaque cas particulier.

183
Par la théorie des états-limite le coefficient de sécurité global, F s,
calculé au sous-chapitre 3.3. est remplacé par des coefficients pondérateurs des actions des
coefficients de sécurités partiels. La condition requise est

moments résistants
≥1
momentsmoteurs

Ainsi la formule générale de Fellenius s’écrit :


' '

( )
i=n
ci . b p . b tan ⁡(ϕ i)
∑ ❑[ γ mc'
+ γ sl .Wcos ( α )−
cos ⁡(α ) γ mϕ '
]
1 i=1
. i=n
≥1
γ sd
γ sl . ∑ ❑ Wsin(α )
i=1

Les valeurs et les définitions de tous ces coeffcients sont données dans les tableaux ci-
dessous extraits l’ouvrage10 G. Philipponat et B ; Hubert.

Combinaison
Symbole Fondamentale Accidentelle
γ sd
Coefficient de la méthode 1,125 1

Coefficients pondérateurs des


actions
Nature des actions Symboles Fondamentale Accidentelle
4. Actions permanentes type G
d) Poids propre du sol
γs 1
● Effet stabilisateur, Gmin 0,95 1
'
γ s1
● Effet déstabilisateur, Gmax 1,05 1
e) Autres actions permanentes
γ F1
● Effet stabilisateur (*) 0,9 1
'
γ F1
● Effet déstabilisateur (**) 1,2 1
γ gw
f) Action de l’eau, Gw (***) 1 1

5. Actions variables type Q


γQ
b) Charges roulantes (****) 1,33 1

γ FA
6. Actions accidentelles - 1

10 G. Philipponat et B. Hubert (2003)-« Fondations et ouvrages en terre », Ed. Eyrolles, p 2003

184
(*) : Le principe de cohérence impose que les coefficients γ s 1 ou γ 's 1et le poids volumique du sol
soient toujours identiques pour une même couche de sol, quel que soit son caractère stabilisateur ou
déstabilisateur par rapport à la surface de rupture potentielle. Pour chaque application, il faut
considérer le cas le plus défavorable.

(**) : Par exemple, le poids des constructions fondés au-dessus de la surface de glissement selon
qu’elles se situent dans la zone active ou dans la zone passive
3
(***) : ici γ w =10 kN /m

(****) : En l’absence d’indications précises, les surcharges roulantes sont assimilées à une surcharge
uniformément réparties de 10 kN/m2 lorsqu’elles ont un effet défavorables et sont négligées si elles
sont stabilisateurs.

Coefficients de sécurité partiels


Combinaison Combinaison
Fondamentale Accidentelle
Coura Sensibl Coura Sensibl
Propriétés des sols Symbole nt e nt e
γ mϕ '
Tangente ϕ ' 1,2 1,3 1,1 1,2
γ mc '
Cohésion effective c’ 1,5 1,65 1,4 1,5
γ mcu
Cohésion non drainée Cp (ϕ u=0 ¿ 1,3 1,4 1,2 1,3

6.5. STABILITE DES PENTES EN RUPTURE PLANE

6.5.1. Pente de hauteur indéfinie. Rupture selon un plan parallèle à la pente

Figure 3.7. : Glissement plan sur pente de hauteur indéfinie

185
Le glissement plan se fait le long de la droite passant par AB.

6.5.1.1. Décomposition des forces

Etudions la stabilité d’une pente de hauteur indéfinie formant un


angle β avec l’horizontal (Figure 3.7.) sur un sol meuble constitué d’une superposition de m
couches des caractéristiques géomécaniques suivantes :

● Poids spécifique du sol sec au dessus de la surface libre de la nappe phréatique, γ i

● Poids spécifique du sol saturé en dessous de la surface libre de la nappe phréatique,


γ i sat

'
● Cohésion effective le long du plan de glissement, c i

'
● Angle de frottement interne effectif le long du plan de glissement, ϕ i

La nappe phréatique qui coule dans le sens de la pente a une surface libre parallèle à la
pente et s’élève au dessus de la surface de glissement d’une hauteur h w. Les lignes de
courant (en bleu sur la figure) sont évidemment parallèles à la pente et les lignes
équipotentielles (en rouge sur la figure) sont donc perpendiculaires à celle-ci.

Examinons les conditions d’équilibre de la tranche ABCD de largeur b.

● Pour raison de symétrie, nous disons que les forces qui agissent sur les faces AC et BD
sont égale est opposées, donc leurs effets sur la stabilité de la tranche
n’interviennent pas

● Le poids, W, de la tranche vaut

j=m
W =b ∑ ❑ γ j e j
j=1

Avec

⮚ b : la largeur vraie de la tranche ABCD

⮚ ei : l’épaisseur verticale d’une couche

Les composantes normale (N) et tangentielle (T) de W à la face AB sont

186
j=m
N=Wcos ( β )=bcos ⁡( β ) ∑ ❑ γ j e j
j=1

j=m
T =Wsin ( β )=bsin ⁡(β ) ∑ ❑γ j e j
j=1

● La pression de l’eau sur AB est

p=γ w h w cos 2 ( β)

Le poids de l’eau sur la surface AB orienté sur la normale à AB est

p . AB=γ w h w bcos (β)

● La résistance maximum au cisaillement est, d’après Coulomb,

R=c . AB +[N −b . cos ( β ) . tan tan ( ϕ ) ]


' '

j=m
b
R=c '
+[ ∑ ❑(γ j e j )−γ w hw ]bcos( β) tan ⁡( ϕ ' )
cos ⁡( β) j=1

[∑ ]
j=m
'
R=c + ❑( γ j e j)−γ w hw cos2 ( β ) tan ⁡( ϕ' )
j=1

6.5.1.2. Coefficient de sécurité global, Fs

187
[∑ ]
j=m
'
c+ ❑(γ j e j )−γ w hw cos 2( β)tan ⁡( ϕ ')
j=1
F s= j=m
sin sin ( β ) cos ⁡(β) ∑ ❑(γ j e j )
j =1

Remarques

d) La formule révèle que Fs décroît quand hw augmente. C’est ce qui explique pourquoi
les glissements plans ou rotationnels ou autre surviennent lors de fortes pluie qui
augmente hw. Le glissement qui est survenu le 26 octobre 2013 sur le flanc droit du
site du barrage de la centrale hydroélectrique de Zongo II a eu lieu le jour d’une forte
pluie. Les mesures préventives contre le glissement sont, notamment, le drainage du
terrain susceptible de glissement et ou son imperméabilisation et ou le drainage de
des eaux de surface. Ce sont ces mesures qui ont été prises à Zongo II.

e) A l’absence d’eau dans un sol homogène, la formule ci-dessus devient

2
c +γz cos (β) tan ⁡(ϕ )
F s=
γzsin ( β ) cos ⁡( β)

Cette formule indique que F s diminue quand z s’accroît. Ce qui veut dire qua la surface de
glissement sera la plus profonde possible. C’est pour cela que le manteau d’altération glisse
quasi toujours sur le substratum de la roche saine ou le long d’une surface de faible
résistance (cassure, lit des micas blancs etc.).

f) Si le sol est sec et non cohérent, on aura

tan ⁡(ϕ)
F s=
tan ⁡(β)

Donc quand la pente augmente, avec ou sans cohésion, le talus accroît la probabilité de
glissement. Cependant la réduction de la pente des talus aménagés est couteux. C’est pour
réduire ce coût que la Gécamines avait adopté, à partir des années 1982, les carrières avec
fortes pentes ; ce qui a amené au glissement des talus et contribué fortement à la faillite de
l’entreprise.

6.5.1.3. Calcul des états-limites

188
Les coefficients pondérateurs des actions et les coefficients de
sécurité partiels sont ceux définis au sous-chapitre 3.4. Ainsi la formule générale vue à la
section 3.4.2. devient :

[ ]
j=m '
c' tan ⁡(ϕ )
+ γ s 1 . ∑ ❑ γh−γ w .h w cos2 ( β ) .
1 γ mc j=1 γ mϕ '
. ≥1
γ sd j =m
γ s 1 . sin sin ( β ) cos ⁡(β ) ∑ ❑ γh
j=1

6.5.2. Pente de hauteur finie

Figure 3.8. : Glissement plan p pente de hauteur finie

La figure 3.8. ci-dessus présente un talus susceptible de glisser le long de la couche savon (en
mauve sur la figure) faisant un angle β avec le plan horizontal. Il est question d’étudier
l’équilibre de la masse de terre compris entre les plans verticaux AD et BC.

Les forces motrices sont

● la composante, P’a, selon la direction de la couche savon de la poussée des terres en


amont de AD et

● la composante tangentielle du poids ,W, de la masse ; soit T =Wsin( β )

189
Les forces de résistances sont

● la composante, P’b, selon la direction de la couche savon de la butée des terres en


aval de BC et

● la résistance maximum au cisaillement le long de la couche savon telle que donnée


par l’équation de Coulomb.

R=c ' . AB+ [ Wcos ( β )− p . ( AB ) ] tan ⁡( ϕ ' )

c’ etϕ ' sont des caractéristiques géomécaniques de la couche.

Le coefficient de sécurité global, Fs, est calculé comme d’habitude par la division de la
somme des forces résistances par celle des forces motrices :

'
R+ Pb
F s= '
Pa +T

La position de AD et BC donnant Fs minimum des déterminer par approximation successives.


La position de BC qui donne la butée la plus faible est celle passant par le pied du talus (plan
B’C’). La méthode de détermination de la poussée, P a, et de la butée, Pb, ainsi que leurs
composantes est présentée à l’étude de l’action des terres sur les soutènements.

6.6. STABILITE EN RUPTURE NON CIRCULAIRE

Il arrive souvent de rencontrer sur le terrain des zones ou des


surfaces de faiblesse mécanique (cassures, zones de broyages, plans de starification, couches
savons, etc.) dont l’orientation géométriques complexe suggèrent des surfaces de
glissement qui ne sont ni circulaires ni planes. Leur étude sort du cadre de ce cours.

Dans tout le cas, chaque fois que le calcul devient complexe,


l’ingénieur qui doit prendre des mesures d’urgence, devra procéder au drainage d’eau de la
nappe phréatique par des forges inclinés pratiqués dans la masse sujette au glissement, par

190
des drainages des eaux de surface (eau de pluie, par exemple) et par l’imperméabilisation de
la surface du talus afin d’éviter leur infiltration dans la masse terreuse à protéger ; il peut
aussi, tant que faire se peut réduire le poids de cette masse de terre par un déblai. Ce sont
ces mesures urgentes qui ont été prise sur le site du barrage de la centrale hydroélectrique
de Zongo II au niveau du flanc du talus de la rive droite.

6.7. ABAQUES ET FORMULES

Lorsque le sol sujet au glissement est homogène et que sa géométrie


est simple (pente constante, par exemple, ce qui est souvent le cas pour les talus artificiels),
il est souvent aisé d’avoir recours à des abaques ou des formules simples.

Il n’est pas possible de fournir ces abaques dans ce cours. On peut les
rechercher à l’Internet. A titre d’exemple, la référence : Pilot G.- « Catalogues d’abaques de
calcul de stabilité », Bulletin de liaison des L.P.C. n° 52, Mai 1971 et la référence : Pilot G. et
Moreau M. – « La stabilité des remblais sur sols mous », Editions Eyrolles. 1973, en donnent.
On peut aussi rechercher dans Google.com, « les abaques de Taylor et Biarez ».

6.7.1. Terrain pulvérulent

6.7.1.1. Terrain sec

L’angle de frottement interne, pour rappel, est l’angle que forme un


cône de terrain (matériaux) pulvérulent quand il est déversé en tas. Dans un sol pulvérulent
d’angle de frottement interne, ϕ , la pente maximale d’un talus est β=ϕ quelle que soit sa
hauteur. Dans ce cas, comme nous l’avons vu à la litera c, du point 3.5.1.2., le coefficient de
sécurité global est calculé par

tan ⁡(ϕ)
F s=
tan ⁡(β)

Nous avons vu au chapitre 2 que le sol pulvérulent peut avoir une


cohésion capillaire quand il est légèrement mouillé. Ceci peut lui permettre de former des
pentes plus raides ; mais leur stabilité reste précaire. Les glissements des talus dont la

191
stabilité n’est basée que sur la cohésion capillaire sont brusque et causent très souvent des
dégâts importants.

6.7.1.2. Terrain avec un écoulement

Examinons trois écoulements simples pour l’angle, β lim ¿¿ , c-à-dire,


l’angle d’équilibre limite (Fs =1) où la combinaison de la force de gravité et de la force de
courant conduit à ces trois cas :

d) Ecoulement parallèle à la pente (Figure 3.8. a) : Cet écoulement a lieu quand l’eau
infiltrée rencontre une couche imperméable dont le pendage est le même que la pente.
On a

tan¿

e) Ecoulement horizontal (Figure 3.8.b). Il existe dans le cas où un talus artificiel est taillé
dans une nappe phréatique en écoulement. On a :

β 1
lim ¿= ϕ '¿
2

f) Ecoulement vertical (Figure 3.8.c). Il apparaît quand l’eau d’infiltration est drainé par le
bas ; cas de remblai muni de drain.

β lim ¿=ϕ ' ¿

192
Figure 3.8. : Différents cas d’écoulement dans sol pulvérulent taluté

On voit que dans les deux premiers cas, du fait de l’écoulement qui
accentue l’action des forces motrices, pour avoir la stabilité, la pente du talus doit être
divisée par deux ; c’est-à-dire, ne devra être, au maximum que la moitié de l’angle de
frottement interne du terrain.

6.7.2. Terrain homogène cohérent

6.7.2.1. Terrain purement cohérent (sans angle de frottement interne)

Prenons le cas simple suivant (Figure 3.9) :

H
● Un talus de hauteur H et de largeur horizontale B avec tan tan ( β )= B

● Une surface libre horizontale

● Un sol homogène et purement cohérent (c’est-à-dire à angle de frottement interne


nul) des propriétés géomécaniques suivantes

⮚ Poids spécifique : γ

⮚ Cohésion : c ≠ 0

⮚ Angle de frottement interne : φ=0

193
● Le sol du talus repose sur un substratum rocheux rigide à la profondeur ndH

Le coefficient de sécurité global d’un tel terrain se calcule par

c. L
F s= ❑


❑T

L : est la longueur de l’arc du cercle de glissement.

Comme L est proportionnel à H et T est proportionnel au poids, W,


du terrain susceptible de glissement, donc proportionnel H2 et à γ , on a

F s=f
( c .H
2
H .γ )
=f (
c
H .γ
)

c
L’expression est sans dimension, certains auteurs l’utilisent dans le calcul de stabilité
H.γ
des talus à l’aide des tableaux et des abaques de Taylor et de Biarez. Mais Taylor lui-même
γH γH
avait préféré utiliser son inverse, qu’il a appelé : coefficient de stabilité, Ns ( N s = ).
c c

γH
F s=f ( )
c

Vous trouverez en annexe11 quelques abaques et tableaux tirés de la


troisième édition du livre de Jean Costet et Guy Sanglerat intitulé : « Cours pratique de
Mécaniques des Sols. 2 Calcul des Ouvrages ».12

6.7.2.2. Terrain cohérent avec angle de frottement interne

11 Cet annexe est distribué en photocopie aux étudiants.

12 Cet ouvrage est téléchargeable sur Internet. Attention, il est publié en 1983 ; il faudrait donc lire
aussi des publications plus récentes sur la même matière.

194
Si l’angle de frottement interne est plus grand que 3°, le cercle
critique est toujours un cercle de pied. Le coefficient de sécurité dépendra de N s, de β et
ainsi de ϕ . Un abaque de Taylor sur lequel les valeurs de N s sont portées en ordonnée et
celles de β , en abscisses présente des courbes de même, ϕ . Il permet de déterminer H avec
Fs = 1 pour chaque cas. Une autre version d’abaque faite par Biarez présente une série de
1 c
courbes de même valeur de β sur un diagramme ayant en abscisse les valeurs de = et
N s γH
en ordonnée, les valeurs de ϕ , permet aussi de déterminer H pour Fs =1.

Dans tous les cas, lorsqu’on prend en compte la cohésion, c, et


l’angle de frottement interne,ϕ , la formule de Fs devient :

cL+ ∑ ❑ Ntan( ϕ)
F s= ❑



❑T

6.7.3. Talus vertical

Les talus définitifs faits par l’homme sont très rarement laissés
verticaux ; il est par contre courant de laisser provisoirement verticales les parois de fouilles.
Ce sont ces cas qui sont intéressés par la présente section.

Si Hc est la hauteur critique, le coefficient de stabilité, N s, de Taylor


pour un coefficient de sécurité, Fs = 1, va alors s’écrire :

γ Hc
Ns=
c

Les abaques de Taylor et de Biarez indiquent que pour β=90 ° , on a :

π ϕ
N s =3,85 tan ⁡( + )
4 2

Donc

c π ϕ
H c =3,85 . tan ⁡( + )
γ 4 2

195
7. ETUDES SEISMOLOGIQUES DES BARRAGES
8. ETUDES DES MATERIAUX DE CONSTRUCTION ET DES BARRAGES

ANNEXES

I. LES CALCULS DES MOMENTS


Le moment, I, peut être déterminé par

Schéma

● Moment quadratique de la section par rapport à l’axe :

● Moment quadratique de la section par rapport à l’axe :

● Moment quadratique (polaire) de par rapport au point :

Remarques
On a puisque (Théorème de Pythagore).

Il découle de ces définitions que plus les éléments de la section sont situés loin de
l'axe, plus le moment quadratique sera important.

Application de la définition

196
Section carrée

Pour une section carrée de côté centrée en :

● Moment quadratique par rapport à :

● Moment quadratique par rapport à : De même, à cause de la symétrie de cette


section, on a :

● Moment quadratique par rapport au point : En utilisant le fait que


on a :

Formules pour les sections usuelles

Section rectangulaire

197
Section rectangulaire

Section circulaire

Section circulaire

Section annulaire

198
Section annulaire

Il s'agit simplement de soustraire le moment quadratique du disque intérieur à celui du disque


extérieur.

199
200

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