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1.

RAPPEL DE NOTIONS DE BASE DE L’HYDROGEOLOGIE

1.1. LA LOI DE DARCY SIMPLE

L’écoulement souterrain dans les roches à perméabilité en petit suit


la loi de Darcy1qui est propre à l’écoulement laminaire tandis que l’écoulement dans les
aquifères à perméabilité en grand avec écoulement turbulent ne sont plus régis par la loi de
Darcy.

La loi expérimentale de Darcy ou loi de Darcy avait été établie par


l’hydraulicien Français, H. Darcy, après ses expériences dont la représentation est figurée ci-
dessous.
Elle dit que la vitesse (V) d’écoulement laminaire dans un milieu
poreux est directement proportionnelle à la perte de charge unitaire, gradient hydraulique
(I).

𝑉 = 𝐾𝐼……………………………………………………………… (1.1.1)
𝑉
= 𝐾………………………………………………………………… (1.1.2.)
𝐼

Où K est un coefficient qui dépend tant de dimensions des pores du milieu aquifère que de la
viscosité du liquide en écoulement. C’est la conductivité hydraulique.

Une fois la vitesse connue, le débit est déterminé par le produit de la


vitesse par la section transversale à l’écoulement.

Il faut noter le fait que Darcy a agit comme si toute la section


transversale du milieu poreux était sujette à l’écoulement alors que l’eau gravitaire dont la
vitesse est déterminée par la loi qui porte son nom ne passe qu’à travers le vide inter
granulaires non occupés par l’eau liée. Donc la section réelle où l’eau passe en milieu poreux
est plus faible que la section totale du milieu, ce qui fait que la vitesse réelle d’écoulement
interstitiel est supérieure à la vitesse de Darcy.

1
Henry Philibert Gaspard Darcy (10 juin 1803 - 2 janvier 1858) est un hydraulicien français de la ville de Dijon.

1
Figure 1.1.1. : Dispositif de l’expérience de Darcy.

Darcy avait constaté que l’eau (en bleu) qui traverse le sol (en
gris) perd la charge H en parcourant une distance L. Connaissant le débit, Q, d’écoulement et
la section transversale, S, du tube contenant l’échantillon de sol, il avait calculé la vitesse V
𝑄
d’écoulement de l’eau (𝑉 = 𝑆 ) et découvert quelle était égale au produit de la perte de
charge par unité de distance parcourue dans l’échantillon et un coefficient K propre au sol et
à l’eau, qu’il a appelé coefficient de perméabilité. La perte de charge par unité de distance
parcourue en milieu poreux à écoulement laminaire est appelé gradient hydraulique, I. La loi
de Darcy expérimentale s’écrit donc :

𝑉 = 𝐾𝐼

1.2. LA LOI DE DARCY GENERALISEE

L’expérience de Darcy avait été réalisée sur un écoulement dans un


tube de section transversale constante, dans un sable homogène et sous un gradient
hydraulique constant. Cela donne une vitesse d’écoulement constante dans tout le milieu
d’écoulement. C’est l’écoulement uniforme. Les composantes de la vitesse dans les
directions perpendiculaires à l’axe d’écoulement sont nulles.

La généralisation de la loi de Darcy consiste à considérer


l’écoulement non uniforme, les composantes du vecteur vitesse d’écoulement dans les
directions des axes d’un système cartésien quelconque ne sont plus nulle.

1.2.1. Aspect cinématique de l’écoulement souterrain. Le concept du vecteur vitesse


d’écoulement. Surfaces et lignes de courant.

La cinématique de l’écoulement traite seulement des paramètres de


l’écoulement sans s’occuper des forces et des énergies qui sont à la base de cet écoulement.
Les paramètres traités dans la cinématique sont la vitesse et l’accélération, par exemple.
Cependant, en écoulement souterrain les vitesses sont si faibles qu’il n’est pas utile de
2
considérer les accélérations. Nous allons parler seulement de la vitesse et montrer qu’il
s’agit d’un vecteur.

1.2.1.1. Vecteur vitesse de l’écoulement

Figure 1.2.1. Vecteur vitesse d’écoulement

Imaginons un tétraèdre OACB découpé dans un aquifère en


écoulement. Comme l’eau est incompressible, la somme des débits qui entrent par les faces
OAB, OAC et OBC est égale au débit qui sort par la face ACB. Ceci peut s’écrire :

1
(𝑑𝑦𝑑𝑧𝑉𝑥 + 𝑑𝑥𝑑𝑧𝑉𝑦 + 𝑑𝑥𝑑𝑦𝑉𝑧 ) = 𝑑𝑆𝑉𝑛
2
𝑑𝑦𝑑𝑧 𝑑𝑥𝑑𝑧 𝑑𝑥𝑑𝑦
𝑉𝑥 + 𝑉𝑦 + 𝑉 = 𝑉𝑛
2𝑑𝑆 2𝑑𝑆 2𝑑𝑆 𝑧
𝛼𝑉𝑥 + 𝛽𝑉𝑦 + 𝛾𝑉𝑧 = 𝑉𝑛

Avec

 dS, la surface de la face ABC


 Vx, la vitesse selon l’axe des x
 Vy, la vitesse selon l’axe des y
 Vz, la vitesse selon l’axe des z
 Vn, la vitesse selon la normale à la face ABC

D’autre part, on sait que si dQ est le débit qui sort par la face ABC, on aura :

𝑑𝑄
𝑉𝑛 =
𝑑𝑆
Ainsi donc

𝑑𝑦𝑑𝑧 𝑑𝑥𝑑𝑧 𝑑𝑥𝑑𝑦


=𝛼 ; = 𝛽 𝑒𝑡 =𝛾
2𝑑𝑆 2𝑑𝑆 2𝑑𝑆
On aura

3
𝑉𝑥 𝛼 + 𝑉𝑦 𝛽 + 𝑉𝑧 𝛾 = 𝑉𝑛 …………………………………………………….(1.2.1)

Donc α, β et γ sont des cosinus directeurs de la normale n

La forme de cette dernière équation nous amène à considérer V x, Vy,


Vz et Vn comme des projections sur n, ox, oy et oz d’un vecteur 𝑉. ̅ Nous appellerons ce
vecteur, vecteur vitesse de l’écoulement ou de filtration.

̅
Vx, Vy et Vz sont des composantes du vecteur 𝑉.

1.2.1.3. Concept de lignes et surfaces de courant.

Comme Vn est la projection de V sur n, alors nous pouvons écrire le


produit scalaire suivant :

𝑽𝒏 = 𝑉̅ . 𝑛̅ = 𝑉 ∗ 𝑛 ∗ 𝑐𝑜𝑠𝜃……………………………………………………(1.2.2)

Avec 𝜃 : l’angle que forment le vecteur V et la normale n.

Une surface tangente en tout point du vecteur vitesse d’écoulement


a, en chacun de ces points, une normale perpendiculaire au vecteur vitesse. Comme cette
𝜋
normale forme avec le vecteur vitesse un angle, 𝜃, égal à , la composante du vecteur vitesse
2
dans cette direction est nulle. Donc cette surface n’est traversée par aucun débit. Une telle
surface est appelée surface de courant ; elle contient des lignes de courant partout
tangentes au vecteur vitesse d’écoulement.

1.2.1.4. Concept de la Fonction de courant.

Les lignes et les surfaces de courant peuvent délimiter les portions


d’écoulement de différents débits dans une masse d’écoulement. En effet, ayons un cours
d’eau, tel le fleuve Congo à Kinshasa, et choisissons des points à la surface d’écoulement du
fleuve. Entre ce point et la berge origine va passer un débit donné. On imagine donc qu’à
chaque point de l’écoulement correspond un débit passant entre ce point est la berge
origine. Relions les points de même débit, cela forme des lignes et des surfaces délimitant
les portions du fleuve de différents débits comptés à partir de la berge origine. Ces lignes et
ces surfaces sont des lignes et des surfaces de courant.

Si nous plaçons un système des coordonnées pour localiser différents


points du fleuve, nous pouvons dire qu’à un point des coordonnées données de notre
système, correspond un débit donné compté à partir de la berge origine. Une relation qui
donne un tel débit en fonction des coordonnées des points de la masse d’un fluide en

4
écoulement est appelée fonction de courant. La fonction de courant est très souvent
symbolisée par la lettre 𝜓 (minuscule) lorsque ses valeurs sont exprimées en longueur ou par
la lettre Ψ (majuscule) lorsqu’elles sont exprimées en longueur au carré par unité de temps.

Au lieu de considérer la section du fleuve sur toute sa profondeur,


nous pouvons considérer la section seulement sur une profondeur unitaire. En ce moment
là, le débit passant sur cette profondeur unitaire est exprimé, non plus en longueur au cube
par unité de temps, mais en longueur au carré par unité de temps. La fonction donnant en
chaque point de la surface du fleuve ce débit exprimé en longueur au carré par unité de
temps est la fonction de courant symbolisée par la lettre Ψ (majuscule). Si nous divisons ce
débit par un débit passant par une unité de surface, en ce moment là nous allons avoir un
débit exprimé en longueur. Une fonction donnant, en fonction de l’espace, ce débit exprimé
en longueur est la fonction de courant symbolisée par la lettre 𝜓 (minuscule).

1.2.1.5. Concept de tube de courant et de filet liquide

Si dans une section d’écoulement on découpe mentalement une


petite circonférence sur laquelle s’appuient des lignes de courant, l’ensemble forme un tube
de courant. Si le diamètre de la circonférence dévient infiniment petit, le tube de courant
devient alors un filet liquide.

Figure 1.2.2. Représentation géométrique de l’écoulement

1.2.2. Aspect dynamique de l’écoulement souterrain

Nous n’avons considéré jusqu’ici que les mouvements de l’eau sans


tenir compte de forces qui leur donnent naissances. C’était la cinématique des écoulements.
Nous étudierons maintenant les forces qui sont à l’origine de ces mouvements. C’est l’aspect
dynamique de l’écoulement.

L’équation fondamentale de la dynamique qui établit la relation


entre la force, F, la masse, m et l’accélération, a, est

𝐹 = 𝑚 ∗ 𝑎…………………………………………………………………………..(1.2.3)

5
Les forces qui agissent sur une particule élémentaire (de masse
unitaire) d’un liquide sont :
 Les forces de volume comme la pesanteur 𝜌𝑔
 Les forces d’inertie 𝜌𝑑𝑉𝑑𝑡
 Les forces de pressions.

A partir de ces forces Navier et Stokes ont établi l’équation générale


du mouvement des fluides qui porte leurs noms :

𝑑𝑉 1
𝜌 (𝑭 + ) = 𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑝 − 𝜇∇2 𝑉 − 3 𝜇𝑔𝑟𝑎𝑑 𝜃………………………………(1.2.4)
𝑑𝑡

Devant la difficulté de l’intégration de cette équation, les


hydrauliciens recourent ne fût-ce qu’à la compréhension de chacune de ses termes.
 𝜌𝑭 représente les forces des masses. Dans le cas d’un liquide qui s’écoule dans le
champ de la gravité, F est le poids du liquide. Pour une particule de masse unitaire, F
vaut g (accélération de la pesanteur).
𝑑𝑉
 𝜌 𝑑𝑡 représente les forces d’inertie
 𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑝 est un vecteur qui correspond à la variation de la pression dans le sens de
l’écoulement.
 𝜇∇2 𝑉 exprime l’action d’une particule liquide en mouvement sur les autres particules
sous l’effet de la viscosité, 𝜇
1
 𝜇𝑔𝑟𝑎𝑑 𝜃 est un vecteur qui traduit l’effet de la compressibilité du fluide en
3
mouvement. Il est nul pour des fluides incompressibles à des pressions habituelles.
C’est le cas de l’eau.

Dans le cas d’un liquide en mouvement dans le champ de la gravité


universelle, F = grad –gz +Cte. L’équation générale de Navier-Stockes s’écrit, après avoir
divisé chaque terme par 𝜔
̅ = 𝜌𝑔, alors :

𝑝 1 𝑑𝑉 𝜇
𝑔𝑟𝑎𝑑 (𝑧 + 𝜔̅) = − 𝑔 𝑑𝑡 + 𝜔̅ ∇2 𝑉…………………………………………(1.2.5)

Pour l’écoulement souterrain où les vitesses d’écoulement sont déjà


𝑑𝑉
très faibles, leurs accélérations sont négligeables ; donc 𝑑𝑡 est nulle.

L’équation de Navier Stokes devient


𝑝 𝜇
𝑔𝑟𝑎𝑑 (𝑧 + 𝜔̅) = 𝜔̅ ∇2 𝑉…………………………………………………(1.2.6)
𝑝
𝑔𝑟𝑎𝑑 (𝑧 + 𝜔̅) est donc une force ; on l’appelle en hydrogéologie, comme nous le verrons au
sous-chapitre suivant, gradient hydraulique.

6
𝜇
̅
∇2 𝑉, comme nous l’avons dit, exprime les forces de frottement qui sont à la base de perte
𝜔
de charge tel que nous le verrons au sous-chapitre ci-après.

En hydraulique souterrain, de quatre forces qui agissent sur une


particule du liquide, il ne reste que trois : la force de pesanteur, la force de pression et la
force de frottement. Donc l’équation fondamentale des forces agissant sur une particule
d’eau souterraine se réduit à l’expression suivante :

𝑀 + 𝐹 = 0………………………………………………………..(1.2.7)
D’où
 M : la somme des forces motrices (force de pesanteur et force de pression)
 F : force de frottement causé par la viscosité de l’eau et qui est à la base des pertes
de charge.

1.2.3. L’aspect énergétique de l’écoulement. Le gradient hydraulique

1.2.3.1. Types d’énergie

Une particule d’eau de masse m et de masse spécifique 𝜌 en


écoulement possède trois énergies :

 Une énergie potentielle mgz due à la hauteur z où elle se trouve par rapport à un
plan horizontal quelconque de référence (le niveau de la mer, le substratum
imperméable horizontal de l’aquifère, par exemple).
𝑝𝑚
 Une énergie potentielle de pression, , due à la colonne d’eau au dessus de la
𝜌
particule
𝑚𝑉 2
 Une énergie cinétique, , due à la vitesse V, dont est animée la particule.
2

Ces énergies sont toutes exprimées en joules.

Une particule d’eau en écoulement de poids unitaire possède toutes


𝑝𝑚 𝑚𝑉 2
ces énergies mais exprimés en mètre du fait que, mgz, et sont divisées par mg et
𝜌 2
donnent :
𝑚𝑔𝑧
 Pour l’énergie potentielle de position : =𝑧
𝑚𝑔

𝑝𝑚 𝑝 𝑝
 Pour l’énergie potentielle de pression : = 𝑔𝜌 = 𝜛 (𝜛 est le poids spécifique de
𝜌𝑚𝑔
l’eau)

7
𝑚𝑉 2 𝑉2
 Pour l’énergie cinétique : 2𝑚𝑔 = 2𝑔

Au total donc, la particule de poids unitaire possède la somme, E, de


toutes ces énergies, appelé charge hydraulique :
𝑝 𝑉2
𝐸 = 𝑧 + 𝜛 + 2𝑔…………………………………………….(1.2.8)
 z est la hauteur à laquelle se trouve, à l’instant t, la particule d’eau de poids unitaire
𝑝
 est la hauteur de la colonne d’eau au dessus de la particule de poids unitaire. On
𝜛
l’appelle hauteur piézométrique.
𝑉2
 est la hauteur de laquelle tombe dans le vide la particule pour atteindre la vitesse
2𝑔
V, ou la hauteur maximale qu’atteindra la particule jetée verticalement à la vitesse V
dans le vide. On l’appelle hauteur cinétique.

𝑉2
En hydrogéologie, la hauteur cinétique, 2𝑔, est négligeable car les vitesses d’écoulement des
eaux souterraines sont trop faible pour prendre en compte la hauteur qu’elle génèrent. En
effet les vitesses de 1 m par jour sont très fréquentes ; cependant la hauteur qu’elles
génèrent est seulement de 5,787*10-7 m ou 5,787*10-4 mm ou encore 0,5787 micromètres.
Pour l’écoulement souterrain, on utilise, comme il a été dit ci-haut, la lettre 𝜑 pour
symbiliser la charge hydraulique, E.

 Donc pour l’écoulement souterrain, on a :


𝑝
𝜑 = 𝑧 + 𝜛……………………………………………………(1.2.9)
 A la surface libre de la nappe aquifère (surface piézométrique) où p est nulle, on a :
𝜑 = 𝑧…………………………………………………………(1.2.10)

 Sur le substratum imperméable horizontal de l’aquifère pris comme surface de


référence où z est nul, on a :

𝑝
𝜑 = 𝜛…………………………………………………………………….(1.2.11)

Donc chaque point d’un fluide possède son énergie. La masse du


fluide est donc un champ d’une grandeur scalaire, le potentiel hydraulique.

1.2.3.2. Les dimensions des écoulements

 Lorsque le potentiel hydraulique varie seulement le long d’un axe d’un système
cartésien mais reste constant dans les deux autres axes, l’écoulement est
unidimensionnel ou monodimensionnel.

8
𝜕𝜑 𝜕𝜑 𝜕𝜑
≠ 0; = 0; = 0…………………………………………………………………(1.2.12)
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧
Les surfaces équipotentielles sont alors des plans perpendiculaires à l’axe ou leur
dérivé n’est pas nulle, ici, l’axe des x.

 Lorsque le potentiel hydraulique varie dans deux direction est reste constant dans la
troisième direction, l’écoulement est bidimensionnel

𝜕𝜑 𝜕𝜑 𝜕𝜑
≠ 0; ≠ 0; = 0…………………………………………………….(1.2.13)
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧
Les surfaces équipotentielles peuvent être des cylindres concentriques dont l’axe
longitudinal est parallèle à l’axe dont la dérivée du potentiel hydraulique est nulle, ici,
l’axe z.

 Quand l’écoulement varie dans toutes les trois direction de l’espace cartésien,
l’écoulement est tridimensionnel

𝜕𝜑 𝜕𝜑 𝜕𝜑
≠ 0; ≠ 0; ≠ 0…………………………………………………………..(1.2.14)
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧

Les surfaces équipotentielles peuvent être imaginées comme des sphères


concentriques avec l’origine des axes de cordonnées comme leur centre.

1.2.3.3. La surface piézométrique

La surface piézométrique est le lieu des points où la pression de l’eau


est nulle. Donc le potentiel hydraulique à la surface piézométrique est seulement égal à z. La
surface piézométrique est représentée sur une carte par des courbes de même potentiel
hydraulique ; ici, du fait que p est nulle, par les courbes de même z, Ce sont des courbes
isopièzes. Elles sont semblables aux courbes de niveau topographique. Avec la différence
que ces dernières sont les traces des intersections avec la surface du sol des plans
horizontaux de même altitude, les courbes isopièzes sont les traces d’intersections des
surfaces équipotentielles avec le niveau supérieur de la nappe aquifère.

1.2.3.4. Le gradient hydraulique

Le gradient hydraulique est la variation de l’énergie dans un champ


hydraulique lorsque le fluide se déplace sur une distance unitaire. C’est la perte d’énergie ou
perte de charge par unité de distance parcourue par une particule du fluide en mouvement.

9
De façon vectorielle, nous pouvons écrire le gradient hydraulique, I,
comme suit :
𝑃
𝐼 = 𝑔𝑟𝑎𝑑(𝑧 + 𝜛)…………………………………………….(1.2.15)

La dérivée d’une énergie par rapport à une distance est une force. Le
gradient hydraulique est donc une force. Donc un vecteur. A ce titre, il a son point
d’application, sa direction et son sens. Son point d’application est le point où il est
déterminé, le point où on a calculé la dérivée ci-dessus ; sa direction dans un milieu isotrope,
tout, comme dans un milieu anisotrope, est toujours perpendiculaire aux lignes et surfaces
équipotentielles ; dans un aquifère isotrope, le gradient et la vitesse ont la même direction
maisde sens contraire (le gradient est dirigé vers l’amont tandis que la vitesse est dirigée
vers l’aval).

Le gradient hydraulique étant une force, c’est lui, et non la vitesse de


l’eau, qui déplace les grains du sol sur lesquels il s’exerce pour créer des érosions.

Comme tout vecteur, le gradient hydraulique peut avoir des


composantes selon différentes directions. C’est ainsi que l’on peut avoir les composantes
suivantes, 𝐼𝑥 , 𝐼𝑦 𝑒𝑡 𝐼𝑧 comme composantes du vecteur gradient hydraulique respectivement
selon l’axe des x, l’axe des y et l’axe des z.

Le milieu d’écoulement est donc un champ d’une grandeur


vectorielle, le gradient hydraulique.

1.2.3.5. L’effet de différence d’énergie

Le mouvement des fluides est généré par la différence d’énergie. Dès


que deux points d’un fluide possèdent des énergies différentes, le fluide se déplace du point
de la plus forte énergie vers celui de la plus faible énergie. Si trois ou plus de points d’un
milieu isotrope possèdent des énergies différentes, le fluide va se déplacer selon la direction
de la plus grande valeur du grand gradient hydraulique.

Contrairement à la croyance populaire selon laquelle l’eau se


déplacerait du point de plus forte valeur de z vers celui de plus faible valeur de z, l’eau se
déplace plutôt du point de plus fort potentiel hydraulique vers celui de plus faible potentiel
hydraulique ; c’est ce qui explique comment l’eau dans une conduite monte d’un étage
inférieur vers un étage supérieur plus élevé.

1.2.3.6. Lignes et surfaces équipotentielles

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Chaque point considéré dans une masse de fluide en écoulement
possède un potentiel hydraulique, 𝜑. Une ligne qui relie les points de même potentiel
hydraulique est une ligne de charge, ou une ligne équipotentielle. Une surface qui relie les
points de même charge hydraulique est appelée surface équipotentielle.

1.2.3.7. Potentiel hydraulique et potentiel de vitesse

Si nous plaçons un système des coordonnées au sein de la masse de


fluide en écoulement, nous pouvons définir une relation qui donne la charge hydraulique en
fonction des coordonnées de chaque point. Une telle fonction est appelée le potentiel
hydraulique et est symbolisée très souvent par la lettre 𝜑 (en minuscule) quand le potentiel
hydraulique est exprimé en longueur ou par lettre Φ (en majuscule) quand le potentiel
hydraulique est exprimée en longueur au carré par unité de temps ; on l’appelle alors,
potentiel de vitesse.

Le potentielle de vitesse est le potentiel hydraulique multiplié par le


débit à travers une section transversale à l’écoulement de surface unitaire, la vitesse
d’écoulement, d’où son nom. Un tel débit est exprimé en longueur au carrée par unité de
temps.

1.2.3.8. Potentiel de force

Hubert qui a donné une explication mathématique des écoulements


des fluides pétroliers dans le milieu poreux, surtout dans la roche réservoir, a inventé le
concept de potentiel de force, 𝜑* qui est le produit du potentiel hydraulique, 𝜑, par
l’accélération de la pesanteur, g ; d’où :

𝜑* = 𝑔𝜑………………………………………………(1.2.16)

Pour Hubert, le potentiel de vitesse, 𝐾𝜑, n’est utilisé que dans le cas
simplifié où on considère que la conductivité hydraulique est constants partout dans la roche
aquifère. Comme dans la majorité de cas, les roches sont hétérogène, ce qui conduit à la
variation spatiale de K, l’usage de potentiel de vitesse ne se justifie plus dans le cas des
roches non homogènes ; il conseille alors, pour les milieux hétérogènes, d’utiliser le
potentiel de force.

11
1.2.3.9. La loi de Darcy généralisée dans le cas d’un milieu isotrope

La généralisation de la loi de Darcy signifie qu’elle est valable en tout


point d’un écoulement souterrain laminaire et dans toutes les directions. Dans le système
des axes coordonnés, on aura :

𝜕𝜑
𝑉𝑥 = −𝐾 𝜕𝑥 ………………………………………………………(1.2.17)
𝜕𝜑
𝑉𝑦 = −𝐾 𝜕𝑦 ………………………………………………………(1.2.18)
𝜕𝜑
𝑉𝑧 = −𝐾 𝜕𝑧 ………………………………………………………(1.2.19)

Avec, Vx, Vy et Vz des composantes du vecteur vitesse de filtration, 𝑉̅ ,


respectivement dans les directions, x, y et z.

Gradφ est le gradient du potentiel hydraulique, φ. Il est dirigé dans le sens contraire du
vecteur vitesse, c’est ce que signifie le signe négative dans les seconds membres de ces
𝜕𝜑 𝜕𝜑 𝜕𝜑
équations. , et sont des composantes du vecteur gradient, 𝐼 ̅ respectivement selon
𝜕𝑥 𝜕𝑥 𝜕𝑥
l’axe des x, des y et des z.

La généralisation de la loi de Darcy a recours à des dérivées qui,


mathématiquement, font intervenir la notion des infiniments petits. Mais dans le cas des
écoulements interstitiels, l’infiniment petit doit être suffisamment grand pour représenter le
milieu poreux avec ses grains pleins et ses vides.

1.2.3.10. La loi de Darcy généralisée dans le cas d’un milieu anisotrope

Un milieu anisotrope est un milieu où la valeur de la conductivité


hydraulique, K, change d’une direction à une autre, contrairement au milieu isotrope où K
est constante dans toutes les directions.

Si pour simplifier nous considérons l’écoulement bidimensionnel où


le potentiel hydraulique varie seulement dans les directions x et y et pas dans z, il est
démontré que la conductivité hydraulique, dans un tel milieu possède une direction où sa
valeur est maximale et une autre où elle est minimale. On appelle ces deux directions les
directions principales du terrain et les conductivités hydrauliques correspondantes, les
conductivités hydrauliques principales. Soient KI et KII respectivement la plus grande
conductivité hydraulique et la plus petite conductivité hydraulique. Les directions principales
sont orthogonales l’une par rapport à l’autre.

12
Une des caractéristiques de l’anisotropie est que le vecteur vitesse
et le vecteur gradient ne sont plus colinéaires comme dans le milieu isotrope. Ici, leurs
directions respectives font un angle dont la valeur dépend de l’anisotropie de chaque terrain
aquifère. Pour un aquifère isotrope il suffit de tracer des perpendiculaires aux courbes
isopièzes pour trouver la direction d’écoulement souterrain un en point de chaque courbe,
les sens d’écoulement étant dirigé vers les courbes isopièzes de faibles valeurs. La
détermination de la direction et du sens d’écoulement, donc la direction et le sens du
vecteur vitesse, est plus laborieux dans un terrain aquifère anisotrope. Nous allons indiquer
la procédure pour déterminer en un point d’un aquifère anisotrope la direction et le sens du
vecteur vitesse, partant, de l’écoulement de l’eau.

a) A l’aide d’un essai de pompage on détermine KI et KII et leurs directions


respectives.
b) On détermine la valeur, la direction et le sens du vecteur gradient hydraulique
sur la carte en courbes isopièzes ; sachant que sa direction est perpendiculaire, en
tout point, à ces courbes et son sens dirigé vers les isopièzes de plus grandes valeurs.
c) On détermine l’angle 𝛼que fait la direction de KI avec celle du gradient I.
d) On trace un système d’axes coordonnés dont le point où l’on veut déterminer
la direction et le sens du vecteur vitesse est l’oriQgine de ces axes.
e) On prend l’axe des x comme étant celui du vecteur gradient hydraulique.
f) On détermine sur cet axe, le point A tel que 𝑂𝐴 = 𝐾𝐼𝐼 𝐼
g) A l’aide de l’angle 𝛼 on trace la direction de KI passant par le point A.
h) On détermine sur l’axe des x, donc sur la direction de I, le point B, tel que
𝑂𝐵 = 𝐾𝐼 𝐼
i) On trace une circonférence de diamètre AB et de centre C, milieu de AB.
j) La circonférence intercepte la direction de KI en un point P.
k) OP est la direction du vecteur vitesse, partant la direction de l’écoulement,
recherchée. L’écoulement se fait dans le sens de P vers O.

Figure 1.2.3. Méthode graphique de tracer le sens d’écoulement en milieu anisotrope

13
Si a est l’angle que fait la direction du vecteur gradient avec celle de la plus grande
conductivité hydraulique, KI, et u et v les composantes du vecteur vitesse respectivement
dans la direction de la plus grande conductivité hydraulique et celle de la plus petite
conductivité hydraulique, aura.

u = K I Icos(a) ………………………………………………………(1.2.20)

v = K II Isin(a) ………………………………………………………(1.2.21)

Le vecteur vitesse a pour module :

𝑉 = √𝑢2 + 𝑣 2 ………………………………………………………(1.2.22)

Soit

𝑉 = √(𝐾𝐼 𝐼𝑐𝑜𝑠(𝑎))2 + (𝐾𝐼𝐼 𝐼𝑠𝑖𝑛(𝑎))2 ………………………………………………………(1.2.23)

Soit 𝑉𝐼 , La composante du vecteur vitesse dans la direction du vecteur gradient hydraulique,


I ; on aura :
𝐾𝐼 +𝐾𝐼𝐼 𝐾𝐼 −𝐾𝐼𝐼
𝑉𝐼 = 𝑢𝑐𝑜𝑠(𝑎) + 𝑣𝑠𝑖𝑛(𝑎) = [ + 𝑐𝑜𝑠(2𝑎)] 𝐼……………………………………(1.2.24)
2 2

Soit VPI la composante du vecteur vitesse dans la direction perpendiculaire au vecteur


gradient hydraulique.
𝐾𝐼 −𝐾𝐼𝐼
𝑉𝐼𝑃 = −𝑢𝑠𝑖𝑛(𝑎) + 𝑣𝑐𝑜𝑠(𝑎) = [ sin(2𝑎)] 𝐼………………………………………………………(1.2.25)
2

D’après la figure ci-dessus :

𝐾𝐼 − 𝐾𝐼𝐼 𝐾𝐼 + 𝐾𝐼𝐼
𝐶𝑃 = 𝐼=𝑟; 𝑂𝐶 = 𝐼; 𝑂𝑄 = 𝑉𝐼 ; 𝑂𝑃 = 𝑉; 𝑃𝑄 = 𝑟𝑠𝑖𝑛(2𝛼)
2 2

𝐶𝑄 = 𝑟𝑐𝑜𝑠(2𝛼) ………………………………………………………(1.2.26)

L’angle, 𝛽, que fait le vecteur vitesse avec la direction du gradient hydraulique est

(𝐾𝐼 −𝐾𝐼𝐼 )𝐼
𝑃𝑄 sin(2𝛼)
2
𝛽 = 𝑎𝑟𝑐𝑡𝑔 (𝑂𝑄) = 𝑎𝑟𝑐𝑡𝑔 { 𝐾𝐼 +𝐾2 𝐾𝐼 −𝐾𝐼𝐼 }………………………………………………………(1.2.27)
𝐼[ + cos(2𝛼)]
2 2

14
1.3. LE CONCEPT DE POTENTIEL COMPLEXE

Nous avons vu à la section 1.2.1. qu’à un point des coordonnées, il


existe une fonction, la fonction de courant, qui associe le débit qui passe entre ce point et
une origine aux coordonnées de ce point. Nous venons de voir à la section 1.3.1. qu’il existe
des fonctions, appelées potentiel hydraulique et potentiel de vitesse qui donnent les dits
potentiels pour chaque point d’un fluide en écoulement. Donc, à chaque point de
l’écoulement on a ces deux fonctions ; l’un exprimant le débit à ce point et l’autre l’énergie à
ce même point. Ceci génère une fonction qui donne, en chaque point d’un fluide en
écoulement, et le débit et l’énergie associés aux coordonnées de ce point, une telle fonction
est appelée potentiel complexe. En effet, il fait la somme de deux grandeurs de natures
différentes : le débit et l’énergie ; or en mathématiques, pour opérer sur des grandeurs de
natures différentes, on a recours aux nombres complexes.

1.3.1. Rappel sur les nombres complexes

Les nombres complexes (z) comprennent deux chiffres (x et y) chacun


exprimant la grandeur d’une variable de nature différente de celle indiquée par l’autre.

𝑧 = 𝑥 + 𝑖𝑦……………………………………………………………………………………(1.3.1)

En hydrogéologie, ces variables sont la fonction du potentiel hydraulique, symbolisé par ϕ


et la fonction de courant, symbolisé par 𝜓. Nous avons choisi dans ce cours, pour exprimer
le nombre complexe qu’est le potentiel complexe, le symbole 𝜔. Ainsi nous pouvons écrire :

𝜔 = 𝜑 + 𝑖𝜓……………………………………………………………………………………(1.3.2)

1.3.2. Valeur absolue d’un nombre complexe

La valeur absolue d’un nombre complexe, 𝑧 = 𝑥 + 𝑖𝑦 est

|𝑥 + 𝑖𝑦| = √𝑥 2 + 𝑦 2 …………………………………………………………………………..(1.3.3)

Exemple, la valeur absolue du nombre complexe 𝑧 = −4 + 𝑖2 est

|4 + 𝑖2| = √(−4)2 + (𝑖2)2 = √16 + 4 = √20 = 2√5

15
1.3.3. Représentation graphique des nombres complexes

Figure 1.3.1. Représentation graphique des nombres complexes

Les potentiels complexes aux points de ce graphique peuvent être écrits comme suit :

 au point Q : 𝑧 = 𝑥 + 𝑖𝑦 = −3 + 𝑖3
 au point p : 𝑧 = 𝑥 + 𝑖𝑦 = 3 + 𝑖4
 au point R : 𝑧 = 𝑥 + 𝑖𝑦 = −2,5 − 𝑖1,5
 au point S : 𝑧 = 𝑥 + 𝑖𝑦 = 2 − 𝑖2

1.3.4. La forme polaire des nombres complexes

Un nombre complexe, z, peut être écrit et représenté sous forme


polaire comme l’indique la figure (1.3.2), ci-dessous.

Figure 1.3.2. Représentation polaire d’un nombre complexe

Nous pouvons écrire, sous forme polaire, le nombre complexe, 𝑧 = 𝑥 + 𝑖𝑦, situé au point, P,
du plan complexe dans lequel sont tracés les axes des coordonnées cartésiennes x, et y
comme suit :

Sachant que 𝑥 = 𝑟𝑐𝑜𝑠(𝜃) et 𝑦 = 𝑟𝑠𝑖𝑛(𝜃), alors

𝑧 = 𝑟[𝑐𝑜𝑠(𝜃) + 𝑖𝑠𝑖𝑛(𝜃)]…………………………………………………………………………………………..(1.3.4)

16
Avec

 𝑟 = √𝑥 2 + 𝑦 2 = |𝑥 + 𝑖𝑦|est appelé le module ou la valeur absolue de 𝑧 = 𝑥 + 𝑖𝑦,


noté mod(z) ou |𝑧| ;
 𝜃 est l’amplitude ou l’argument de 𝑧 = 𝑥 + 𝑖𝑦, noté arg(z). C’est l’angle que fait le
vecteur OP avec le demi-axe positif OX.

Ainsi donc 𝑟 𝑒𝑡 𝜃 sont des coordonnées polaires. On écrit très souvent cis à la place de
𝑐𝑜𝑠(𝜃) + 𝑖𝑠𝑖𝑛(𝜃).

Pour tout nombre complexe, z, non nul, il correspond un et un seul arg(z) dans
l’intervalle0 ≤ 𝜃 < 2𝜋. Toutefois on peut utiliser n’importe quel autre intervalle de longueur
2𝜋 tel −𝜋 < 𝜃 ≤ 𝜋, par exemple.

1.3.5. La formule de Moivre

Si 𝑧1 = 𝑥1 + 𝑖𝑦1 et 𝑧2 = 𝑥2 + 𝑦2 alors, on aura :

𝑧1 𝑧2 = 𝑟1 𝑟2 [cos(𝜃1 + 𝜃2 ) + 𝑖𝑠𝑖𝑛(𝜃1 + 𝜃2 )]……………………………………………..(1.3.5)

𝑧1 𝑟
= 𝑟1 [cos(𝜃1 − 𝜃2 ) + 𝑖𝑠𝑖𝑛(𝜃1 − 𝜃2 )]………………………..…………………………..(1.3.6)
𝑧2 2

En généralisant, nous pouvons écrire :

𝑧1 𝑧2 … 𝑧𝑛 = 𝑟1 𝑟2 … 𝑟𝑛 [cos(𝜃1 + 𝜃2 + ⋯ + 𝜃𝑛 ) + 𝑖𝑠𝑖𝑛(𝜃1 + 𝜃2 + ⋯ 𝜃𝑛 )]……..(1.3.7)


Donc
𝑧 𝑛 = {𝑟[cos(𝜃) + 𝑖𝑠𝑖𝑛(𝜃)]}𝑛 = 𝑟 𝑛 [cos(𝑛𝜃) + 𝑖𝑠𝑖𝑛(𝑛𝜃)]………………………………….(1.3.8)

1.3.6. Les racines d’un nombre complexe

Un nombre, w, est appelé racine nme d’un nombre complexe, z, si 𝑤 𝑛 = 𝑧. Nous écrivons
1
alors : 𝑤 = 𝑧 𝑛 . D’après la formule de Moivre, on peut montrer que si n est un nombre entier
positif, alors

1 1 1
𝜃+2𝑘𝜋 𝜃+2𝑘𝜋
𝑧 𝑛 = {𝑟[cos(𝜃) + 𝑖𝑠𝑖𝑛(𝜃)]}𝑛 = 𝑟 𝑛 [cos ( ) + 𝑖𝑠𝑖𝑛 ( )]………………………….(1.3.9)
𝑛 𝑛
Avec k = 0, 1, 2,…, n-1
1
Ceci montre que si 𝑧 ≠ 0, il y a donc n valeurs différentes pour 𝑧 𝑛 , c’est-à-dire, nme racines
différentes de z.

17
1.3.7. La formule d’Euler

𝑥2 𝑥3
En admettant que le développement en série entière suivant : 𝑒 𝑥 = 1 + 𝑥 + + + ⋯de
2! 3!
l’analyse élémentaire conserve un sens quand 𝑥 = 𝑖𝜃, on parvient au résultat suivant :

𝑒 𝑖𝜃 = cos(𝜃) + 𝑖𝑠𝑖𝑛(𝜃)………………………………………………………..(1.3.10)
Avec
e = 2,71828… (base de logarithme népérien)

C’est la formule d’Euler.

Donc le nombre complexe, z, peut s’écrire d’après l'équation (1.3.4), par

𝑧 = r[cos(𝜃) + 𝑖𝑠𝑖𝑛(𝜃)]………………………………………………………..(1.3.10 bis)

On peut la généraliser comme suit :

𝑒 𝑧 = 𝑒 𝑥+𝑖𝑦 = 𝑒 𝑥 𝑒 𝑖𝑦 = 𝑒 𝑥 [cos(𝑦) + 𝑖𝑠𝑖𝑛(𝑦)]…………………………………………(1.3.11)

En considérant la formule d’Euler, celle de Moivre devient :

𝑛
(𝑒 𝑖𝜃 ) = 𝑒 𝑖𝑛𝜃 …………………………………………………………………………(1.3.12)

1.3.8. Les racines nme de l’unité

Les solutions de l’équation 𝑧 𝑛 = 1 où n est un entier positif sont appelées les racines n ème de
l’unité et sont données par l’équation :
𝑖2𝑘𝜋
2𝑘𝜋 2𝑘𝜋
𝑧 = cos ( ) + 𝑖𝑠𝑖𝑛 ( )=𝑒 𝑛 ……………………………………(1.3.12)
𝑛 𝑛

Avec

k = 0, 1, 2,…, n-1
𝑖2𝜋
2𝜋 2𝜋
Si l’on pose 𝑤 = cos ( 𝑛 ) + 𝑖𝑠𝑖𝑛 ( 𝑛 ) = 𝑒 𝑛 , les racines sont 1, 𝑤, 𝑤 2 , … , 𝑤 𝑛−1 . Elles
représentent géométriquement les n sommets d’un polygone régulier de n côtés, inscrit
dans le cercle de rayon 1 centré à l’origine. Ce cercle a pour équation |𝑧| = 1 et est souvent
appelé cercle unité.

1.3.9. L’interprétation vectorielle des nombres complexes

18
Un nombre complexe 𝑧 = 𝑥 + 𝑖𝑦 peut être considéré comme un vecteur OP dont l’origine
est à l’origine 0 du plan complexe et dont l’extrémité P est le point (x,y) ainsi que le
représente la figure (1.3.3). Deux vecteurs ayant même longueur ou module et même
direction et sens mais avec des origines distinctes, tels que OP et AB dans le figure (1.3.3), ci-
dessous, sont considérés comme étant égaux. On écrit alors :
𝑂𝑃 = 𝐴𝐵 = 𝑥 + 𝑖𝑦…………………………………………………………………(1.3.13)

Figure 1.3.3. Représentation vectorielle des nombres complexes

Ainsi, la somme de nombres complexes z1 et z2, de la figure (1.3.4), ci-dessous, se fait,


comme pour les vecteurs, par la construction de parallélogramme.

Figure 1.3.4. Somme de deux nombres complexes, z 1 et z2.

1.3.10. Représentation sphérique des nombres complexe. Projection stéréographique

Soit P (Figure 1.3.5) le plan complexe et considérons une sphère unité S de rayon 1 tangente
à S en z = 0.

Figure 1.3.5. Représentations sphériques des nombres complexes, z 1 et z2. La projection stéréographique.

19
Le diamètre NS est perpendiculaire à P et nous pouvons appeler les points N et S
respectivement le pôle Nord et le pôle Sud de S. A chaque point A de P on peut associer la
droite NA qui coupe S en A'. Ainsi, à chaque point du plan complexe P, il correspond un point
et un seul de la sphère S et nous pouvons représenter tout nombre complexe par un point
de la sphère. Pour compléter nous dirons que le point N correspond au "point à l'infini" du
plan. L'ensemble de tous les points du plan complexe comprenant le point à l'infini est
appelé le plan complexe entier ou le plan complexe complété. Cette méthode de
représentation du plan sur la sphère est appelée projection stéréographique. La sphère est
quelquefois appelée sphère de Riemann.

1.3.11. Produit intérieur et produit extérieur

Soient 𝑧1 = 𝑥1 + 𝑦1 et 𝑧2 = 𝑥2 + 𝑦2 deux nombres complexes (vecteurs). Le produit


intérieur (aussi appelé produit scalaire) de 𝑧1 et 𝑧2 est défini par
1
𝑧1 °𝑧2 = |𝑧1 ||𝑧2 | cos(𝜃) = 𝑥1 𝑥2 + 𝑦1 𝑦2 = 𝑅𝑒(𝑧̅1 𝑧2 ) = 2 {𝑧̅1 𝑧2 + 𝑧1 𝑧̅2 }……………(1.3.14)

Où, θ est l’angle compris entre 0 et 𝜋 que font z1 et z2.

Le produit extérieur (aussi appelé produit vectoriel) de 𝑧1 et 𝑧2 est défini par


1
𝑧1 𝑥 𝑧2 = |𝑧1 ||𝑧2 | sin(𝜃) = 𝑥1 𝑦2 + 𝑦1 𝑥2 = 𝐼𝑚{𝑧̅1 𝑧2 } = 2𝑖 {𝑧̅1 𝑧2 − 𝑧1 𝑧̅2 }……………(1.3.15)

Avec

𝑧̅1 𝑧2 = (𝑧1 °𝑧2 ) + 𝑖(𝑧1 𝑥𝑧2 ) = |𝑧1 ||𝑧2 |𝑒 𝑖𝜃 …………………………………..(1.3.16)

Si 𝑧1 et 𝑧2 sont non nuls, alors

(i) une condition nécessaire et suffisante pour que 𝑧1 et 𝑧2 soient orthogonaux est
que 𝑧1 °𝑧2 = 0 ;
(ii) une condition nécessaire et suffisante pour que 𝑧1 et 𝑧2 soient parallèles est que
𝑧1 𝑥𝑧2 = 0 ;
|𝑧1 °𝑧2 |
(iii) la longueur de la projection de 𝑧1 sur 𝑧2 est |𝑧2 |
(iv) l’aire du parallélogramme ayant 𝑧1 et 𝑧2 pour côtés est |𝑧1 𝑥 𝑧2 |

1.3.12. Coordonnées complexes conjuguées

Un point du plan complexe peut être repéré par ses coordonnées rectangulaires (x, y) ou
polaires(r,𝜃). On peut opérer de beaucoup d'autres manières. L'une d'entre elles utilise le
1 1
fait que 𝑥 = 2 (𝑧 + 𝑧̅), 𝑦 = 2𝑖 (𝑧 − 𝑧̅) où 𝑧 = 𝑥 + 𝑖𝑦. Les coordonnées (z ,𝑧̅) qui déterminent
un point sont appelées coordonnées complexes conjuguées, ou plus brièvement
coordonnées conjuguées.

20
1.3.13. Variables et fonctions

Un symbole tel que z qui peut remplacer n'importe quel élément d'un ensemble de nombres
complexes est appelé une variable complexe.
Si à chaque valeur que peut prendre une variable complexe z, il correspond une ou plusieurs
valeurs d'une variable complexe w, nous dirons que w est une fonction de z et écrirons 𝑤 =
𝑓(𝑧) ou 𝑤 = 𝐺(𝑧). La variable z est quelquefois appelée la variable indépendante cependant
que w est appelée la variable dépendante. La valeur de la fonction en z = a est souvent écrite
f (a). Ainsi, si 𝑧 = 2𝑖, pour 𝑓(𝑧) = 𝑧 2 , on a 𝑓(2𝑖) = (2𝑖)2 = −4.

1.3.14. Fonctions uniformes. Fonctions multiformes

Si une seule valeur de w correspond à chaque valeur de z nous dirons que w est une fonction
uniforme de z ou que f (z) est uniforme. Si plusieurs valeurs de w correspondent à chaque
valeur de z, nous dirons que w est une fonction multiforme de z. Une fonction multiforme
peut être considérée comme un ensemble de fonctions uniformes, chaque élément de cet
ensemble étant appelé une branche de la fonction. On choisit habituellement un des
éléments de cet ensemble comme branche principale de la fonction multiforme considérée,
la fonction ainsi définie est appelée la détermination principale.

 Exemple 1. Si w = z2, à toute valeur de z il correspond une seule valeur de w. Donc


𝑤 = 𝑓(𝑧) = 𝑧 2 est une fonction uniforme de z.
1
 Exemple 2. Si l'on considère la fonction 𝑤 = 𝑧 2 , à chaque valeur de z correspondent
1
deux valeurs de w. Donc 𝑤 = 𝑓(𝑧) = 𝑧 2 est une fonction multiforme de z.

Toutes les fois que nous utiliserons le mot fonction ce sera, sauf spécification contraire, avec
le sens de fonction uniforme.

1.3.15. Fonctions inverses

Si w = f (z), nous pouvons aussi considérer z comme fonction de w, ce qui peut s'écrire sous
la forme 𝑧 = 𝑔(𝑤) = 𝑓 −1 (𝑤). La fonction f-1 est souvent appelée la fonction inverse de f.
Ainsi w = f (z) et w = f-1(z) sont des fonctions inverses l'une de l'autre.

1.3.16. Transformations

Si w = u + iv (où u et u sont réels) est une fonction uniforme de z = x + iy (où x et y sont


réels), nous pouvons écrire u + iv = f (x + iy). En égalant les parties imaginaires et les parties
réelles ceci est équivalent à

𝑢 = 𝑢(𝑥, 𝑦) et 𝑣 = 𝑣(𝑥, 𝑦)………………………………………………………………………………(1.3.17)

Ainsi étant donné un point (x , y) dans le plan de la variable z, tel que P dans la figure (1.3.6 à
gauche) ci-après, il lui correspond un point (u, v) noté P', du plan de la variable w (Fig. 1.3.6 à
droite).

21
Figure 1.3.6. Transformation.

L'ensemble des équations (1.3.17) [ou ce qui est équivalent, w = f (z)] est appelé une
transformation. Nous dirons que les points P et Q sont transformés respectivement en P' et
en Q’ par cette transformation et appellerons P' et Q’ respectivement l'image de P et de Q.

Exemple : Si w = z2, alors u + iv = (z + iy)2 = x2 - y2 + 2izy et la transformation est définie par


u = x2 - y2, v = 2xy. L'image du point (1 , 2 ) du plan de la variable z est le point (- 3, 4) du plan
de la variable w.

En général un ensemble de points tel que l'arc de la courbe PQ de la figure (1.3.6, à gauche)
est transformé en un ensemble de points, appelé l'image, tel que l'arc P'Q' de la figure (1.3.6,
à droite). Les particularités de l'image dépendent naturellement du type de fonction f(z)
utilisée. Si f(z) est multiforme, un point (ou une courbe) du plan de la variable z est appliqué
en général sur plus d'un point (ou d'une courbe) du plan de la variable w.

1.3.17. Coordonnées curvilignes

Si l'on se donne la transformation w = f (z) ou ce qui est équivalent, u = u (x, y), v = v(x, y),
nous appellerons (x, y) les coordonnées rectangulaires correspondant au point P du plan de
la variable z et (u , v) les coordonnées curvilignes de P.

Figure 1.3.7. Transformation des coordonnées curvilignes et coordonnées rectangulaires.

Les courbes f(x, y) = c1 et g(x, y) = c2, où c1 et c2, sont des constantes sont appelées
coordonnées [voir Figure (1.3.7, à gauche], une courbe d'une famille rencontre toujours une
courbe de l'autre famille en un point. Dans le plan de la variable w ces courbes sont
transformées en une famille de droites, 𝑢 = 𝑢(𝑥, 𝑦) et 𝑣 = 𝑣(𝑥, 𝑦), formant un réseau
orthogonal [voir Figure (1.3.7, à droite].

1.3.18. Fonctions élémentaires

1.3.18.1. Les fonctions polynomiales

22
Les fonctions polynomiales sont définies par

𝑤 = 𝑎𝑜 𝑧 𝑛 + 𝑎1 𝑧 𝑛−1 + ⋯ + 𝑎𝑛−1 𝑧 + 𝑎𝑛 = 𝑃(𝑧)……………………….…………………….(1.3.18)


Où 𝑎𝑜 ≠ 0, 𝑎1 , 𝑎2 … 𝑎𝑛 sont des constantes complexes et n un entier positif appelé le degré
du polynôme P(z).
La transformation w = az + b est appelé une transformation linéaire.
1.3.18.2. Les fonctions rationnelles

Les fonctions rationnelles sont définies par

𝑃(𝑧)
𝑤 = 𝑄(𝑧)……….……………………………………………………………..…………….(1.3.19)

Où P(z) et Q ( z ) sont des polynômes. Nous appellerons quelquefois l’équation (1.3.19) : une
𝑎𝑧+𝑏
transformation rationnelle. Le cas particulier 𝑤 = 𝑐𝑧+𝑑 où 𝑎𝑑 − 𝑏𝑐 ≠ 0 est appelé
transformation homographique.

1.3.18.3. Les fonctions exponentielles

Les fonctions exponentielles sont définies par

𝑤 = 𝑒 𝑧 = 𝑒 𝑥+𝑖𝑦 = 𝑒 𝑥 [cos(𝑦) + 𝑖𝑠𝑖𝑛(𝑦)]…………………………………………………(1.3.20)

Pour a réel et positif, on définit :

𝑎 𝑧 = 𝑒 𝑧𝑙𝑛(𝑎) ……………………………………………………………………………………(1.3.21)

Les fonctions exponentielles complexes ont des propriétés analogues à celles des fonctions
exponentielles réelles. Ainsi par exemple :

𝑒 𝑧1 ∗ 𝑒 𝑧2 = 𝑒 𝑧1 +𝑧2 ………………………………………………………………………..(1.3.22)
et
𝑒 𝑧1
= 𝑒 𝑧1 −𝑧2 …………………………………………….………………………………..(1.3.23)
𝑒 𝑧2

1.3.18.4. Les fonctions trigonométriques

Nous définirons les fonctions trigonométriques ou circulaires, sin z, cos z, etc., à l'aide des
fonctions exponentielles de la manière suivante :

𝑒 𝑖𝑧 −𝑒 −𝑖𝑧
sin(𝑧) = …………………………………………….………………………………..(1.3.24)
2𝑖
𝑒 𝑖𝑧 +𝑒 −𝑖𝑧
cos(𝑧) = …………………………………………….………………………………..(1.3.25)
2

23
1 2
sec(𝑧) = cos(𝑧) = 𝑒 𝑖𝑧 +𝑒 −𝑖𝑧 …………………………………………….…………………..(1.3.26)
1 2𝑖
cosec(𝑧) = sin(𝑧) = 𝑒 𝑖𝑧 −𝑒 −𝑖𝑧………………………………………….…………………..(1.3.27)
sin(𝑧) 𝑒 𝑖𝑧 −𝑒 −𝑖𝑧
tg(𝑧) = cos(𝑧) = 𝑖(𝑒 𝑖𝑧 +𝑒 −𝑖𝑧 )…………………………………………….…………………..(1.3.28)
cos(𝑧) 𝑖(𝑒 𝑖𝑧 +𝑒 −𝑖𝑧 )
cotg(𝑧) = = (𝑒 𝑖𝑧 −𝑒 −𝑖𝑧 )
…………………………………………….…………………..(1.3.29)
sin(𝑧)

La plupart des propriétés des fonctions trigonométriques réelles sont encore valables dans le
cas complexe. Ainsi par exemple

[sin(𝑧)]2 + [cos(𝑧)]2 = 1…………………………………………….…………………..(1.3.30)


1 + [𝑡𝑔(𝑧)]2 = [sec(𝑧)]2 …………………………………………….…………………..(1.3.31)
1 + [𝑐𝑜𝑡𝑔(𝑧)]2 = [cosec(𝑧)]2 …………………………………………….…………..(1.3.32)
sin(−𝑧) = −sin(𝑧) …………………………………………….…………………………..(1.3.33)
cos(−𝑧) = 𝑐𝑜𝑠(𝑧) …………………………………………….……..……………………..(1.3.34)
tg(−𝑧) = −tg(𝑧) …………………………………………….………………………… …..(1.3.35)

sin(𝑧1 ± 𝑧2 ) = sin(𝑧1 ) cos(𝑧2 ) ± cos(𝑧1 ) sin(𝑧2 )……………………………(1.3.36)

cos(𝑧1 ± 𝑧2 ) = cos(𝑧1 ) cos(𝑧2 ) ∓ sin(𝑧1 ) sin(𝑧2 )……………………………(1.3.37)

1 𝑡𝑔(𝑧 )±𝑡𝑔(𝑧2 )
𝑡𝑔(𝑧1 ± 𝑧2 ) = 1∓𝑡𝑔(𝑧 …………………………… ………………………………..(1.3.38)
1 )𝑡𝑔(𝑧2 )

1.3.18.5. Les fonctions hyperboliques

Les fonctions hyperboliques sont définies comme suit :

𝑒 𝑧 −𝑒 −𝑖𝑧
sh(𝑧) = …………………………………………….………………………………..(1.3.39)
2𝑖
𝑒 𝑧 +𝑒 −𝑧
cos(𝑧) = …………………………………………….………………………………..(1.3.40)
2
1 2
sech(𝑧) = ch(𝑧) = 𝑒 𝑧 +𝑒 −𝑧 …………………………………………….…………………..(1.3.41)
1 2
csch(𝑧) = sh(𝑧) = 𝑒 𝑧 −𝑒 −𝑧 ………………………………………….…………………..(1.3.42)
sh(𝑧) 𝑒 𝑧 −𝑒 −𝑧
th(𝑧) = ch(𝑧) = (𝑒 𝑧 +𝑒 −𝑧 )…………………………………………….…………………..(1.3.43)
ch(𝑧) (𝑒 𝑧 +𝑒 −𝑧 )
coth(𝑧) = sh(𝑧) = (𝑒 𝑧 −𝑒 −𝑧 )…………………………………………….…………………..(1.3.44)

Les propriétés suivantes sont encore vérifiées :

[ch(𝑧)]2 − [sh(𝑧)]2 = 1…………………………………………….…………………..(1.3.45)

24
1 − [𝑡ℎ(𝑧)]2 = [sech(𝑧)]2 ………………………………………….…………………..(1.3.46)
[coth(𝑧)]2 − 1 = [csch(𝑧)]2 ……………………………………………….…………..(1.3.47)
sh(−𝑧) = −sh(𝑧) …………………………………………….…………………………..(1.3.48)
ch(−𝑧) = 𝑐ℎ(𝑧) …………………………………………….……..……………………..(1.3.49)
th(−𝑧) = −th(𝑧) …………………………………………….………………………… …..(1.3.50)

sh(𝑧1 ± 𝑧2 ) = sh(𝑧1 ) ch(𝑧2 ) ± ch(𝑧1 ) sh(𝑧2 )……………………………(1.3.51)

ch(𝑧1 ± 𝑧2 ) = ch(𝑧1 ) ch(𝑧2 ) ± sh(𝑧1 ) sh(𝑧2 )……………………………(1.3.52)


𝑡ℎ(𝑧 )±𝑡ℎ(𝑧2 )
1
𝑡ℎ(𝑧1 ± 𝑧2 ) = 1±𝑡ℎ(𝑧 …………………………… ………………………………..(1.3.53)
1 )𝑡ℎ(𝑧2 )

Les fonctions trigonométriques et les fonctions hyperboliques sont liées par les relations
suivantes :

sin(𝑖𝑧) = 𝑖𝑠ℎ(𝑧) ………………………………………………………………………………..………(1.3.54)


cos(𝑖𝑧) = 𝑐ℎ(𝑧) …………………………………………………………….…………………..………(1.3.55)
tg(𝑖𝑧) = 𝑖𝑡ℎ(𝑧) …………………………………………………..……………………………..………(1.3.56)
sh(𝑖𝑧) = 𝑖𝑠𝑖𝑛(𝑧) ………………………………………………………………………………..………(1.3.57)
ch(𝑖𝑧) = 𝑐𝑜𝑠(𝑧) …………………………………………………………….…………………..………(1.3.58)
th(𝑖𝑧) = 𝑖𝑡𝑔(𝑧) …………………………………………………..……………………………..………(1.3.59)

1.3.18.6. Les fonctions logarithmiques

Si = 𝑒 𝑤 , nous écrirons w = ln(z) appelé le logarithme népérien de z. La fonction ln(z) est donc
l'inverse de la fonction exponentielle et peut être définie par :

𝑤 = ln(𝑧) = ln(𝑧) + 𝑖(𝜃 + 2𝑘𝜋)……………………………………………………………(1.3.60)


Avec
𝑘 = 0, 1, ±2, …

Où 𝑧 = 𝑟𝑒 𝑖𝜃 = 𝑟𝑒 𝑖(𝜃+2𝑘𝜋) . On remarque que ln(z) est une fonction multiforme (cette


fonction possède une infinité de déterminations). La détermination principale ou valeur
principale de ln(z) est souvent définie par ln(𝑟) + 𝑖𝜃 où 0 ≤ 𝜃 < 2𝜋. Cependant tout autre
intervalle d'amplitude 2𝜋 peut être utilisé, par exemple −𝜋 ≤ 𝜃 < +𝜋, etc.

La fonction logarithme peut être définie pour d'autres bases réelles que e. Ainsi pour 𝑧 = 𝑎𝑤
ln(𝑧)
on a 𝑤 = 𝐿𝑜𝑔𝑎 (𝑧), avec 𝑎 > 0 et 𝑎 ≠ 0, 1. Dans ce cas 𝑧 = 𝑒 𝑤𝑙𝑛(𝑎) et donc 𝑤 = ln(𝑎).

1.3.18.7. Les fonctions trigonométriques inverses

Si 𝑧 = 𝑠𝑖𝑛 (𝑤) alors 𝑤 = 𝑎𝑟𝑐𝑠𝑖𝑛 (𝑧) est appelée la fonction inverse de sin z ou arcsinus de
z. De la même façon on peut définir d'autres fonctions trigonométriques inverses 𝑎𝑟𝑐𝑜𝑠(𝑧),
𝑎𝑟𝑐𝑡𝑔(𝑧), etc. Ces fonctions qui sont multiformes peuvent être exprimées au moyen de la

25
fonction logarithme. Dans les formules qui suivent nous avons omis la constante 2𝑘𝜋𝑖 avec
= 0, ±1, ± 2 , . . . , du logarithme.

1
arcsin(𝑧) = 𝑖 ln(𝑖𝑧 + √1 − 𝑧 2 )…………………………………………………………..………(1.3.61)
1
arcos(𝑧) = 𝑖 ln(𝑖𝑧 + √𝑧 2 − 1)…………………………………………………………..………(1.3.62)

1 1+𝑖𝑧
arctg(𝑧) = 2𝑖 ln (1−𝑖𝑧)…………………………………………………………………………..………(1.3.63)
1 𝑧+𝑖
arcotg(𝑧) = 2𝑖 ln (𝑧−𝑖)…………………………………………………………………………..………(1.3.64)

1.3.18.8. Les fonctions hyperboliques inverses

Si 𝑧 = 𝑠ℎ (𝑤) alors 𝑤 = 𝑎𝑟𝑔𝑠ℎ (𝑧) est appelée la fonction inverse de sh(z) ou argsh(z). De
la même façon on peut définir d'autres fonctions inverses des foncions hyperboliques
inverses 𝑎𝑟𝑐ℎ(𝑧), 𝑎𝑟𝑔𝑡ℎ(𝑧), etc. Ces fonctions qui sont multiformes peuvent être exprimées
au moyen de la fonction logarithme. Dans les formules qui suivent nous avons omis la
constante 2𝑘𝜋𝑖 avec = 0, ±1, ± 2 , . . . , du logarithme.

argsh(𝑧) = ln(𝑧 + √𝑧 2 + 1)…………………………………………………….………..………(1.3.65)


argch(𝑧) = ln(𝑧 + √𝑧 2 − 1)…………………………………………………..…………..………(1.3.66)

1 1+𝑧
argth(𝑧) = 2 ln (1−𝑧)…………………………………………………………………………..………(1.3.67)
1 𝑧+𝑖
argcoth(𝑧) = 2 ln (𝑧−𝑖)…………………………………………………………………………..………(1.3.68)

1.3.18.9. La fonction 𝒛𝜶

La fonction 𝑧 𝛼 , où 𝛼 peut être complexe, est définie par 𝑧 𝛼 = 𝑒 𝛼ln(𝑧) . De même si f (z) et g(z)
sont deux fonctions données, de z, nous pouvons définir 𝑓(𝑧) 𝑔(𝑧) = 𝑒 𝑔(𝑧) ln[𝑓(𝑧)] . En général
de telles fonctions sont multiformes.

1.3.18.10. Les fonctions algébriques et transcendantes

Si w est solution de l'équation algébrique suivante

𝑃0 (𝑧)𝑤 𝑛 + 𝑃1 (𝑧)𝑤 𝑛−1 + ⋯ + 𝑃𝑛−1 (𝑧)𝑤 + 𝑃𝑛 (𝑧) = 0……………………………(1.3.69)

Où 𝑃0 ≠ 0, 𝑃1 (𝑧) … 𝑃𝑛 (𝑧) sont des polynômes en z et n un entier positif, alors w = f (z) est
appelée une fonction algébrique de z.
1
Exemple : 𝑤 = 𝑧 2 est solution de l'équation 𝑤 2 − 𝑧 = 0 et est donc une fonction algébrique
de z.

Toute fonction qui ne peut être considérée comme solution de (1.3.69) est appelée fonction
transcendante. Les fonctions trigonométriques et hyperboliques ainsi que leurs inverses, la

26
fonction logarithme, la fonction exponentielle, sont des exemples de fonctions
transcendantes.
Les fonctions considérées dans les paragraphes 1.3.18.1 à 1.3.18.9 ci-dessus ainsi que les
fonctions qui en dérivent par un nombre fini d'opérations telles que addition, soustraction,
multiplication, division et extraction de racines, sont appelées fonctions élémentaires.

1.3.19. Les transformations conformes

Le potentiel complexe est très souvent symbolisé par la lettre 𝜔 (en


minuscule quand le potentiel hydraulique, 𝜑 et la fonction de courant, 𝜓, sont exprimés en
longueur ) ou la lettre Ω (en majuscule quandle potentiel hydraulique,Φ et la fonction de
courant,Ψ, sont exprimés en longueur au carrée par temps ). On a donc

𝜔 = 𝜑 + 𝑖𝜓………………………………………………………(1.2.28)

Et

Ω = Φ + 𝑖Ψ………………………………………………………(1.2.29)

Tout problème d’hydraulique souterraine (même d’hydraulique


générale) est considéré comme résolu lorsque l’on connait en chaque point le potentiel
complexe ; c’est-à-dire, lorsqu’on connait en chaque point le potentiel hydraulique et la
fonction de courant.

D’autre part, il avait été démontré (une telle démonstration dépasse


le cadre de ce cours) que la fonction de courant et le potentiel hydraulique sont des
fonctions conjuguées. Cela signifie que si l’on connait l’une, on en déduit automatiquement
l’autre.

D’ailleurs, dans un écoulement en milieu isotrope, cas des


écoulements auxquels on a à faire le plus souvent en hydrogéologie théorique, les courbes
ou les surfaces équipotentielles sont toujours orthogonales aux lignes de courant ou aux
surfaces de courant.

1.3.19.1. Etude des écoulements des fluides par le potentiel complexe

Beaucoup de problèmes de dynamique des fluides,


d’hydrodynamique ou d’aérodynamique sont souvent résolus par les méthodes employant
le potentiel complexe dans les cas suivants :
a) L’écoulement est bidimensionnel

27
b) L’écoulement est permanent
𝜕𝑉 𝜕𝑉
c) Le fluide en écoulement est incompressible. Cela veut dire que + 𝜕𝑦 = 0
𝜕𝑥
d) Le fluide étudié est non visqueux (fluide parfait). Cependant on use de ces méthodes
dans l’étude de l’écoulement de l’eau qui est pourtant visqueuse en négligeant l’effet
de sa viscosité intrinsèque.
e) Le vecteur vitesse de l’écoulement dérive d’un potentiel. Cela veut dire que 𝑉𝑥 =
𝜕Φ ∂Φ
et𝑉𝑦 =
𝜕𝑥 𝜕𝑦

1.3.19.1.1. La vitesse complexe

La combinaison de la condition c et de la condition e, conduit à

𝜕2 Φ 𝜕2 Φ
+ 𝜕𝑦 2 = 0………………………………………………………(1.2.30)
𝜕𝑥 2
Donc Φ est une fonction qui vérifie l’équation de Laplace. On dit que
Φ est une fonction harmonique dans l’espace z = x+iy. On peut donc la déterminer à chaque
point de cet espace si on y connait des conditions aux limites. Les conditions aux limites
peuvent être celles de Dirichlet si c’est le potentiel de vitesse qui est connu sur ces limites ou
celles de Neumann si c’est sont les dérivées du potentiel de vitesse qui sont connues.

L’équation de Cauchy-Reamann dit que si on a :

Ω (x, y) = Φ(𝑥, 𝑦) + 𝑖Ψ(𝑥, 𝑦), dérivable, alors :


∂Φ ∂Ψ
= ………………………………………………………(1.2.31)
𝜕𝑥 𝜕𝑦

∂Φ ∂Ψ
= − 𝜕𝑥 ………………………………………………………(1.2.32)
𝜕𝑦

Φ et Ψ étant des fonctions conjuguées.

Dérivons la première équation par y et la seconde par x. Nous aurons

𝜕2 Φ 𝜕2 Ψ
= ………………………………………………………(1.2.33)
𝜕𝑥𝜕𝑦 𝜕𝑦 2

𝜕2 Φ 𝜕2 Ψ
= − 𝜕𝑥 2 ………………………………………………………(1.2.34)
𝜕𝑥𝜕𝑦

Donc

𝜕2 Ψ 𝜕2 Ψ
= − 𝜕𝑥 2 ………………………………………………………(1.2.35)
𝜕𝑦 2

D’où

28
𝜕2 Ψ 𝜕2 Ψ
+ = 0………………………………………………………(1.2.36)
𝜕𝑦 2 𝜕𝑥 2

Donc Ψ est aussi une fonction harmonique. Ses valeurs peuvent donc être déterminées sur
chaque point d’un domaine où elle est dérivable si on connait sur les limites de ce domaine
soit les conditions de Dirichlet soit celles de Neumann.

Dérivons Ω (x, y) = Φ(𝑥, 𝑦) + 𝑖Ψ(𝑥, 𝑦) par rapport à x, nous aurons :


𝜕Φ ∂Ψ
Ω′ = + 𝑖 𝜕𝑥 ………………………………………………………(1.2.37)
𝜕𝑥

Or d’après l’équation de Cauchy-Reamann :


𝜕Φ ∂Ψ
= − 𝜕𝑥 ………………………………………………………(1.2.32)
𝜕𝑦

Donc
𝜕Φ 𝜕Φ
Ω′ = − 𝑖 𝜕𝑦 = 𝑉𝑥 − 𝑖𝑉𝑦 ………………………………………………………(1.2.38)
𝜕𝑥

̅̅̅′ , on aura
Prenons le conjuguée de Ω′ , soit Ω

̅̅̅
Ω′ = 𝑉𝑥 + 𝑖𝑉𝑦 =V………………………………………………………(1.2.39)

Son module, V, vaut :

V= √𝑉𝑥2 + 𝑉𝑦2 ………………………………………………………(1.2.40)

V est la vitesse complexe.

1.3.19.1.2. Relation géométriques entre les lignes de courant et les lignes équipotentielles

Φ(x,y) et Ψ (x,y) génèrent des familles des courbes

Φ(x,y) = α et Ψ (x,y) = β

Les courbes Φ(x,y) = α sont orthogonales aux courbes Ψ(x,y) = β

1.3.19.1.3. Les sources et les puits

Les sources et les puits sont des points singuliers de l’écoulement où


les équations de continuité ne sont plus valables. Une source est un point singulier par
lequel l’eau entre dans l’aquifère ; alors qu’un puits est un point singulier par lequel l’eau
sort d’un aquifère.

29
Le potentiel complexe d’une source située à z = a dans un plan z est

Ω(z) = −𝑘𝑙𝑛(𝑧 − 𝑎) ………………………………………………………(1.2.41)

Le potentiel complexe d’un puits situé à z = a dans un plan z est

Ω(z) = 𝑘𝑙𝑛(𝑧 − 𝑎) ………………………………………………………(1.2.42)

Les notions de l’hydraulique des sources et des puits seront examinées avec un peu plus de
détails au le chapitre 6 qui traite de l’hydraulique des puits.

1.3.19.1.4. L’écoulement uniforme

Lorsqu’on a un écoulement uniforme dont le vecteur vitesse fait un


angle 𝜃 avec l’axe des abscisses, le potentiel complexe d’un tel écoulement est :

Ω = 𝑉𝑒 −𝑖𝜃 𝑧………………………………………………………(1.2.43)

30
Ω = 𝑉𝑒 −𝑖𝜃 (𝑥 + 𝑖𝑦)

Ω = 𝑉[cos(−𝜃) + 𝑖𝑠𝑖𝑛(−𝜃)][𝑥 + 𝑖𝑦] ………………………………………………………(1.2.44)

En effet, 𝑧 = 𝑥 + 𝑖𝑦

Et d’après la formule d’Euler

𝑒 𝑖𝜃 = cos(𝜃) + 𝑖𝑠𝑖𝑛(𝜃)………………………………………………………(1.2.45)

Et, en général

𝑒 𝑧 = 𝑒 𝑥+𝑖𝑦 = 𝑒 𝑥 cos(𝑦) + 𝑖𝑒 𝑥 sin(𝑦) ………………………………………………………(1.2.46)

Donc

Ω = 𝑉[cos(𝜃) − 𝑖𝑠𝑖𝑛(𝜃)][𝑥 + 𝑖𝑦] ………………………………………………………(1.2.47)

Ω = 𝑉[𝑥𝑐𝑜𝑠(𝜃) + 𝑖𝑦𝑐𝑜𝑠(𝜃) − 𝑖𝑥𝑠𝑖𝑛(𝜃) + 𝑦𝑠𝑖𝑛(𝜃)]

Ω = 𝑉{𝑥𝑐𝑜𝑠(𝜃) + 𝑦𝑠𝑖𝑛(𝜃) + 𝑖 [𝑦𝑐𝑜𝑠(𝜃) − 𝑥𝑠𝑖𝑛(𝜃)]}

D’où

Φ = 𝑉[𝑥𝑐𝑜𝑠(𝜃) + 𝑦𝑠𝑖𝑛(𝜃)] ………………………………………………………(1.2.48)

Ψ = 𝑉[𝑦𝑐𝑜𝑠(𝜃) − 𝑥𝑠𝑖𝑛(𝜃)] ………………………………………………………(1.2.49)

Car Ω = Φ + 𝑖Ψ

1.3.19.2. L’écoulement autour d’un obstacle

31
Lorsque l’écoulement permanent uniforme de vite V de la figure A ci-
dessus rencontre un obstacle cylindrique dont hauteur infinie (la hauteur est dite infinie afin
d’éviter de tenir compte dans les calculs des effets des extrémités du cylindre sur
l’écoulement) est perpendiculaire à la direction de l’écoulement et de rayon a, le potentiel
complexe autour de l’obstacle sera :

𝑎2
Ω = 𝑉(𝑧 + ) ………………………………………………………………………..(1.2.50)
𝑧

1.3. MISE EN EQUATION DES ECOULEMNTS SOUTERRAINS OBEISSANTS A LA LOI DE


DARCY.

1.3.1. Introduction

La mise en équation des écoulements souterrains qui sont en


adéquation avec la loi de Dracy permet de résoudre ces équations pour déterminer le champ
du potentiel hydraulique de ces écoulements.

La connaissance du champ du potentiel hydraulique dans un aquifère


permet de résoudre la quasi-totalité de problèmes de l’écoulement souterrain qui se pose
généralement pour un projeteur, on peut en citer notamment :

a) La détermination du sens d’écoulement d’un aquifère utile à plusieurs égards


b) La détermination du gradient hydraulique qui permet de connaitre les forces de l’eau
qui agissent sur les grains de la formation aquifère et ainsi prévenir des accidents tel
que le phénomère de renard.
c) La détermination de la pression de l’eau en chaque point de l’aquifère
d) La prévision de l’évolution du champ du potentiel hydraulique dans le temps et en
particulier de la surface piézométrique en ce qui concerne les écoulements
transitoires.

Dans ce sous chapitre nous étudierons la mise en équation des


écoulements permanents et la mise en équation des écoulements transitoires.

32
1.3.2. Mise en équation des écoulements permanents

L’équation générale de l’écoulement permanent est la combinaison


de l’équation de continuité et de l’équation de Darcy généralisée.

1.3.2.1. Equation de continuité

Figure 1.3.1. Perllépipède imaginé dans un aquifère homçgène et isotrope en écoulement


permanent

Comme l’eau et le terrain sont incompressibles, le débit entrant dans le cube est égal au
débit qui en sort. Les cotés dx, dy et dz du cube sont suffisamment petits pour que l’on
puisse négliger l’erreur de troncature de la série de Taylor après le premier terme de la
dérivée de la vitesse. Ainsi, on peut écrire :
 La somme des débits entrant :𝑉𝑥 𝑑𝑦𝑑𝑧+ 𝑉𝑦 𝑑𝑥𝑑𝑧 + 𝑉𝑧 𝑑𝑥𝑑𝑦
𝜕𝑉𝑥
 La somme des débits sortant:(𝑉𝑥 + 𝑑𝑥) 𝑑𝑦𝑑𝑧+
𝜕𝑥
𝜕𝑉𝑦 𝜕𝑉𝑧
(𝑉𝑦 + 𝑑𝑦) 𝑑𝑥𝑑𝑧 + (𝑉𝑧 + 𝑑𝑧) 𝑑𝑥𝑑𝑦
𝜕𝑦 𝜕𝑧

On peut donc poser que

𝜕𝑉𝑥 𝜕𝑉𝑦 𝜕𝑉𝑧


𝑉𝑥 𝑑𝑦𝑑𝑧 + 𝑉𝑥 𝑑𝑦𝑑𝑧 + 𝑉𝑧 𝑑𝑥𝑑𝑦 = 𝑉𝑥 𝑑𝑦𝑑𝑧 + 𝑉𝑥 𝑑𝑦𝑑𝑧 + 𝑉𝑧 𝑑𝑥𝑑𝑦 + 𝑑𝑥𝑑𝑦𝑑𝑧 + 𝑑𝑥𝑑𝑦𝑑𝑧 + 𝑑𝑥𝑑𝑦𝑑𝑧
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧

Donc

𝜕𝑉𝑥 𝜕𝑉𝑦 𝜕𝑉𝑧


𝑑𝑥𝑑𝑦𝑑𝑧 + 𝑑𝑥𝑑𝑦𝑑𝑧 + 𝑑𝑥𝑑𝑦𝑑𝑧 = 0
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧

Ou
𝝏𝑽𝒙 𝝏𝑽𝒚 𝝏𝑽𝒛
+ + = 𝟎………………………………………………………………..(1.3.1)
𝝏𝒙 𝝏𝒚 𝝏𝒛

C’est l’équation de continuité souvent écrite sous la forme vectorielle :

𝑑𝑖𝑣 𝑉 = 0………………………………………………………………………………………..(1.3.2)

33
On arriverait à la même équation pour un liquide incompressible si on faisait le bilan sur la
masse liquide qui entre et qui sort dans le cube en multipliant le volume entrant et sortant
par la masse spécifique constante, 𝜌, du liquide.

1.3.2.2. Equation de l’écoulement permanent dans un milieu isotrope

Au point 1.2.3.9, nous avons écrit l’équation de Darcy généralisée


comme suit :
𝜕𝜑
𝑉𝑥 = −𝐾 𝜕𝑥 ………………………………………………………(1.2.17)
𝜕𝜑
𝑉𝑦 = −𝐾 𝜕𝑦 ………………………………………………………(1.2.18)
𝜕𝜑
𝑉𝑧 = −𝐾 𝜕𝑧 ………………………………………………………(1.2.19)

Remplaçons les composantes du vecteur vitesse dans l’équation de continuité (1.3.1) par
leurs expressions respectives des équations (1.2.17), (1.2.18) et (1.2.19) qui expriment la
généralisation de l’équation de Darcy en milieu isotrope. Nous aurons :

𝜕 𝜕𝜑 𝜕 𝜕𝜑 𝜕 𝜕𝜑
(−𝐾 ) + (−𝐾 ) + (−𝐾 ) = 0
𝜕𝑥 𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑦 𝜕𝑧 𝜕𝑧

Après multiplication par -1 et division par K, nous obtenons :

𝜕2 𝜑 𝜑2 𝜑 𝜑2 𝜑
+ + = ∆𝜑 = 0……………………………………………………………(1.3.3)
𝜕𝑥 2 𝜕𝑦 2 𝜕𝑧 2

Le potentiel hydraulique, 𝜑, est donc un potentiel harmonique, c’est-à-dire, une fonction de


x, y et z satisfaisant l’équation de Laplace. Cette est l’équation très connue en mathématique
et en physique, l’on appelle, équation de Laplace. En mathématique, une fonction obéissant
à l’équation de Laplace peut être entièrement déterminée et de façon univoque en tout
point d’un domaine, un aquifère par exemple, si on connait sur les limites du domaine les
conditions aux limites. Lorsqu’on connait les valeurs de la fonction sur la limite, on dit que
les conditions en question sont de Dirichlet. Lorsque ce sont les dérivées de la fonction qui
sont connues sur la limite, on parle des conditions de Neumann.

Les conditions aux limites qui permettent de résoudre l’équation de


Laplace sont :

a) Sur une limite imperméable

𝜕𝜑
= 0 (Condition de Neumann)
𝜕𝑛

b) Sur une surface filtrante, c’est-à-dire, surface de contact de la nappe aquifère avec
une étendue d’eau libre (un lac, un cours d’eau, l’eau dans un puits etc.)

34
𝜑 = 𝐶 𝑡𝑒 (condition de Dirichlet),

c) Sur une surface de suintement, c’est-à-dire, surface où la nappe aquifère est en


contact avec l’air
𝜑=𝑧

d) Sur une surface piézométrique

𝜑 = 𝑧 (En effet, sur la surface piézométrique p est nulle)


On a aussi
𝜕𝜑
=0
𝜕𝑛

En effet, la surface piézométrique étant une surface de courant, il est donc imperméable

L’équation générale de l’écoulement souterrain permanent, ici


l’équation de Laplace, donne le champ du potentiel hydraulique en fonction des
coordonnées des différents point d’un aquifère et des conditions aux limites et indique
qu’en milieu isotrope, ce champs n’est pas fonction de la conductivité hydraulique.

1.3.2.3. Equation de Laplace dans un milieu anisotrope

Etant donné que le terrain est anisotrope, chaque direction a sa propre


conductivité hydraulique. L’équation de Darcy généralisée s’écrit donc dans le as d’un
aquifère anisotrope :

𝜕𝜑
𝑉𝑥 = 𝐾𝑥 𝜕𝑥 …………………………………………………………….1.3.4
𝜕𝜑
𝑉𝑦 = 𝐾𝑦 𝜕𝑦 …………………………………………………………….1.3.5
𝜕𝜑
𝑉𝑧 = 𝐾𝑧 …………………………………………………………….1.3.6
𝜕𝑧

L’équation de continuité (1.3.1) ne change pas :


𝝏𝑽𝒙 𝝏𝑽𝒚 𝝏𝑽𝒛
+ + = 𝟎…………………………………………………………….1.3.1
𝝏𝒙 𝝏𝒚 𝝏𝒛

En remplaçant les composantes du vecteur vitesse de l’équation de


continuité par leurs expressions de l’équation de Darcy généralisée pour un milieu
anisotrope on obtient l’équation suivante :

35
𝜕2 𝜑 𝜕2 𝜑 𝜕2 𝜑
𝐾𝑥 𝜕𝑥 2 + 𝐾𝑦 𝜕𝑦 2 + 𝐾𝑧 𝜕𝑧 2 = 0…………………………………………………………….1.3.7

Le potentiel hydraulique n’est plus une fonction harmonique des variables


x, y et z, car elle n’est plus, par rapport à ces variables, une équation de Laplace. Son champ
dépend, cette fois, de la conductivité hydraulique qui change selon la direction considérée.
Donc on ne peut plus déterminer ce champ à l’aide des conditions aux limites seulement, il
faut, en plus, connaitre les conductivités hydrauliques dans chaque direction.

Pour déterminer le champ du potentiel hydraulique dans un milieu


anisotrope, nous devons remplacer de façon imaginaire, l’aquifère anisotrope réel par un
aquifère isotrope fictif de conductivité hydraulique K constante dans toutes les directions.
Pour cela, il faut replacer par l’imagination l’aquifère étudié dans un système d’axes
cartésiens x’,y’ et z’ tel que :

𝐾
𝑥 ′ = 𝑥√𝐾 …………………………………………………………….1.3.8
𝑥

𝐾
𝑦 ′ = 𝑦√𝐾 …………………………………………………………….1.3.9
𝑦

𝐾
𝑧 ′ = 𝑧√𝐾 …………………………………………………………….1.3.10
𝑧

On démontre que cette transformation, appelée en mathématique,


transformation affine, permet, par la substitution des variables indépendantes x, y et z par
d’autres variables indépendantes x’, y’ et z’, de remplacer l’aquifère réel anisotrope par un
aquifère fictif isotrope de conductivité hydraulique K. Ainsi le potentiel hydraulique devient
une fonction harmonique dans le système de ces nouveaux axes des coordonnées car il est
maintenant une fonction de Laplace de ces nouvelles variables et l’on écrit alors :

𝜕2 𝜑 𝜕2 𝜑 𝜕2 𝜑
+ 𝜕𝑦′2 + 𝜕𝑧′2 = Δ𝜑 = 0…………………………………………………………….1.3.11
𝜕𝑥′2

Une fois le champ du potentiel hydraulique déterminé dans le milieu isotrope fictif à l’aide
de la solution mathématique de l’équation de Laplace en milieu isotrope fictif, on le replace
en milieu anisotrope réelle des coordonnées x, y et z, en faisant les transformations inverses.

Ainsi on

𝐾
𝑥 = 𝑥′√ 𝐾𝑥 …………………………………………………………….1.3.12

𝐾𝑦
𝑦 = 𝑦′√ 𝐾 …………………………………………………………….1.3.13

36
𝐾
𝑧 = 𝑧′√ 𝐾𝑧 …………………………………………………………….1.3.14

En ces qui concerne les caractéristiques de l’écoulement obtenues dans le milieu isotrope
fictif on les convertit en caractéristiques hydrauliques de l’aquifère réel anisotrope de la
façon suivante :

𝐾
𝑢 = 𝑢′√ 𝐾𝑥 …………………………………………………………….1.3.15

𝐾𝑦
𝑣 = 𝑣′√ 𝐾 …………………………………………………………….1.3.16

𝐾
𝑤 = 𝑤′√ 𝑧 …………………………………………………………….1.3.17
𝐾

𝐾𝑥 𝐾𝑦 𝐾𝑧
𝑄 = 𝑄′√ …………………………………………………………….1.3.18
𝐾3

1.3.3. Mise en équation de l’ecoulemnt transitoire

On rappelle qu’un écoulement transitoire (écoulement en régime de


non équilibre) est caractérisé par le fait que les caractéristiques de l’écoulement (vitesse,
potentiel hydraulique) changent à chaque instant en chaque point de la nappe aquifère.

1.3.3.1. Validité de la loi de Darcy en écoulement transitoire

De façon rigoureuse la loi de Darcy aura, en régime transitoire,


l’expression suivante :
𝜕𝑉̅
𝑉̅ + 𝛼 ̅̅̅̅̅̅̅̅̅
= −𝐾𝑔𝑟𝑎𝑑𝜑
𝜕𝑡
Comme les vitesses des écoulements souterrains sont très faibles, à
̅
𝜕𝑉
fortiori leurs accélérations, , en négligeant cette accélération, on retrouve l’équation de
𝜕𝑡
Darcy généralisée en régime permanent :

̅̅̅̅̅̅̅̅̅
𝑉̅ = −𝐾𝑔𝑟𝑎𝑑𝜑
La loi de Darcy sera donc considérée comme valable à chaque instant
dans un écoulement en régime de non équilibre (régime transitoire).

1.3.3.2. Equation générale des écoulements à surface libre

37
L’écoulement transitoire à surface libre se fait par exemple dans une
digue en terre dont l’eau endiguée remplit ou s’évide su réservoir ou dans une nappe
aquifère à surface libre soumis à un pompage ou à une injection.

L’équation que nous établissons est valable sous deux hypothèses :


a) La loi de Darcy est valable à chaque instant de l’écoulement transitoire
b) L’eau et le terrain qui la contient son incompressibles.

Nous avons vu zu point 1.3.2.2. que ces deux hypothèses conduise à


l’équation de Laplace :

𝜕2 𝜑 𝜕2 𝜑 𝜕2 𝜑
+ 𝜕𝑦 2 + 𝜕𝑧 2 = Δ𝜑 = 0……………………………………………………………..(1.3.3)
𝜕𝑥 2

La seule différence est que cette équation permet de déterminer le champ du potentiel
hydraulique à un instant donné grâce aux conditions aux limites qui existent au bord de
l’aquifère à cet instant là. Si les conditions aux limites de l’aquifère arrivent à changer à
l’instant d’après, le champ du potentiel hydraulique est recalculé à l’aide des nouvelles
conditions aux limites. Ainsi, dans écoulement transitoire, le champ du potentiel hydraulique
change à chaque instant du fait de changement continu des conditions aux limites de
l’aquifère dans le temps.

Les conditions aux limites dont il est question sont les mêmes que
celle que nous avons vues au point1.3.2.2. Sauf qu’ici la position de la surface piézométrique
n’est connue qu’à l’instant initial. Pour connaitre la position de cette surface à l’instant
d’après, il faudrait déterminer la vitesse de monter ou de descente de cette surface en
chacun de ses points en un instant donnée.

On détermine cette vitesse par le procédé suivant :

Pour simplifier les écritures dans la procédure, considérons que le


potentiel hydraulique ne varie que dans les directions x et z et reste constant dans celle des
y.

Considérons deux positions successives de la surface libre à l’instant


initial to et à l’instant suivant to + dt (voir figure ci-dessous). Pour que la surface libre ait pu
passer de sa position au moment to à sa nouvelle position au temps to + dt, elle a dû être
traversée par un débit d’eau Q. Soit dQ le débit qui traverse une surface élémentaire dS de la
surface libre de normale 𝑛̅. Soient 𝜀, 𝑉𝑛 𝑒𝑡 𝑑𝑛 respectivement le coefficient
d’emmagasinement (porosité efficace) de l’aquifère, la composante selon n du vecteur
vitesse d’eau sur la surface libre et le segment de la normale compris entre les deux lignes
qui déterminent la position de la surface libre à ces deux instants.

38
La croissance dh de h pendant le temps de dt de la remontée de la
surface piézométrique est

𝜕ℎ
𝑑ℎ = 𝑑𝑡
𝜕𝑡
𝜕ℎ
Avec 𝜕𝑡 la vitesse instantanée de la remontée de la surface libre de la
nappe aquifère au point considérée de cette surface.

Figure 9.1. : Variation dans le temps de la surface piézométrique

Du fait du principe de continuité, le volume d’eau qui est entré dans la nappe par la surface
élémentaire dS pour relever la surface libre est égal au volume qui a rempli les vides
efficaces :

𝑉𝑛 𝑑𝑆𝑑𝑡 = 𝜀𝑑𝑆𝑑𝑛

Donc

𝑉𝑛 𝑑𝑡 = 𝜀𝑑𝑛

Or

𝜕ℎ
𝑑𝑛 = 𝑑𝑡𝑐𝑜𝑠(𝛼)
𝜕𝑡
Α étant l’angle que fait la dn avec la verticale.

Par ailleurs

𝑉𝑛 = 𝑢𝑠𝑖𝑛(𝛼) + 𝑤𝑐𝑜𝑠(𝛼)

Donc

39
𝜕ℎ
𝑢𝑠𝑖𝑛(𝛼) + 𝑤𝑐𝑜𝑠(𝛼) = 𝜀 𝑐𝑜𝑠(𝛼)
𝜕𝑡
Ou

𝜕ℎ
𝑢𝑡𝑔(𝛼) + 𝑤 = 𝜀
𝜕𝑡
Or

𝜕ℎ 𝜕𝜑 𝜕𝜑
𝑡𝑔(𝛼) = − ; 𝑢 = −𝐾 ; 𝑤=
𝜕𝑥 𝜕𝑥 𝜕𝑧
L’équation de la vitesse instantanée de remontée de la surface libre
en chacun de ses point est finalement :

𝜕ℎ 𝐾 𝜕𝜑 𝜕ℎ 𝜕ℎ 𝜕𝜑 𝜕𝜑
= ( + − )
𝜕𝑡 𝜀 𝜕𝑥 𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑦 𝜕𝑧

 K est la conductivité hydraulique de l’aquifère


 𝜀 est le coefficient d’emmagasinement (porosité efficace) de l’aquifère
 𝜑 est le potentiel hydraulique au point de la surface piézométrique où on voudrait
connaître la vitesse de la remontée ou de la descente de la surface piézométrique
 ℎ 𝑒st la hauteur en ce point de la surface piézométrique.
𝜕𝜑
Etant donné qu’à la surface piézométrique 𝜑 = h, cependant qui est le gradient
𝜕𝑥
𝜕ℎ
hydraulique à la surface libre n’est plus égal à qui est la pente de la surface libre. Les deux
𝜕𝑥
ne sont les mêmes que si l’écoulement est horizontal, c’est-à-dire, si les surfaces
équipotentielles sont verticales.

A l’aide de cette vitesse instantanée du mouvement (remontée ou


descente) de la surface libre, on peut déterminer la position et la forme de cette surface à
une date donnée. On doit d’abord retenir que le mouvement de la surface libre se fait à une
vitesse variable dans le temps ; donc on ne connait à chaque instant que la vitesse
instantanée qui va changer, augmenter ou diminuer le temps d’après. Alors, pour connaître
la position et la forme de la surface libre à une date donnée, on procède comme suit :

a) On temps initial to, on détermine la position et la forme de la surface libre à l’aide des
conditions aux limites régnant au bord de l’aquifère à cet instant.
b) On calcule en chaque point de la surface libre la vitesse instantanée de son
mouvement.
c) On découpe et petits temps, dt, le temps compris entre l’instant initial et la date à
laquelle on voudrait connaître la position et la forme de la surface libre.

40
d) On multiplie la vitesse instantanée de chaque point par dt, ce qui permet de trouver
la position et la forme de la surface libre au temps to +dt.
e) On détermine les conditions aux limites de l’aquifère en cet instant to +dt pour
connaitre le potentiel hydraulique, 𝜑, en chaque point de la surface libre.
f) A l’aide du champ du potentiel hydraulique, on calcul la nouvelle vitesse instantanée
en chaque point de la surface libre à cet instant to +dt.
g) On procède ensuite comme en d) pour trouver la position et la forme de la surface
libre à l’instant to + 2dt.
h) On procède ainsi de d) à f) jusqu’à ce qu’on arrive à la date choisie pour déterminer
la position et la forme de la surface libre.

1.3.3.3. Equation générale des écoulements dans une nappe phréatique peu épaisse

L’épaisseur de la nappe est si faible par rapport à son étendue que la


composante verticale du vecteur vitesse de l’eau est considérée comme quasi nulle. Ainsi la
variation du potentiel hydraulique sur l’axe verticale z est très faible ; les surfaces
équipotentielles étant presque verticales. Alors on a

𝜕𝜑 𝜕ℎ 𝜕𝜑 𝜕ℎ
= 𝜕𝑥 𝑒𝑡 = 𝜕𝑦.
𝜕𝑥 𝜕𝑦

Et

Or
ℎ 2 ℎ
𝜕𝜑 𝜕 𝜑 𝜕 2𝜑 𝜕 2𝜑 𝜕 2ℎ 𝜕 2ℎ
=∫ 2
𝑑𝑧 = − ∫ [ 2
+ ] 𝑑𝑧 = −ℎ[ + ]
𝜕𝑧 0 𝜕𝑧 0 𝜕𝑥 𝜕𝑦 2 𝜕𝑥 2 𝜕𝑦 2

L’équation de la vitesse instantanée de la surface libre s’écrit alors :

𝜕ℎ 𝐾 𝜕 𝜕ℎ 𝜕 𝜕ℎ
= (ℎ ) + (ℎ )
𝜕𝑡 𝜀 𝜕𝑥 𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕ℎ

Comme l’épaisseur de la nappe aquifère et très faible par rapport à l’étendue de celle-ci,
nous pouvons considérer h comme l’épaisseur constante, H, de la nappe et récrire l’équation
ci-dessus :

𝜕ℎ 𝐾𝐻 𝜕 2 ℎ 𝜕 2 ℎ
= ( + )
𝜕𝑡 𝜀 𝜕𝑥 2 𝜕𝑦 2

Ou

𝜕ℎ 𝑇 𝜕 2 ℎ 𝜕 2 ℎ
= ( + )
𝜕𝑡 𝜀 𝜕𝑥 2 𝜕𝑦 2

41
Ou

𝜕ℎ 𝑇
= ∆ℎ
𝜕𝑡 𝜀

Avec T, la transimissivité de la nappe aquifère qui est le produit de la conductivité par


l’épaisseur de la nappe.

C’est l’équation de la chaleur très connue en physique.

1.3.3.4. Equation générale des écoulements transitoires dans une nappe profonde sous
pression (nappe captive)

Lorsque la nappe aquifère n’est plus phréatique mais profonde est


sous pression et d’épaisseur e et de porosité efficace, n, l’équation générale de l’écoulement
transitoire prend en compte la compressibilité de l’eau, 𝛽, et de la roche magasin, 𝛼.

La variation dans le temps du potentiel hydraulique s’écrit toujours


en équation de la chaleur :
𝜕𝜑 𝐾𝑒 𝑇
= ∆𝜑 = ∆𝜑
𝜕𝑡 𝑆 𝑆
Avec

 S = ρg(α + nβ)est le coefficient d’emmagasinement de l’aquifère. Il est sans


dimension et représente la quantité d’eau qu’une colonne de section unitaire
(découpée mentalement dans l’aquifère sous pression) peut libérer lorsque le
potentiel hydraulique, 𝜑, baisse d’une unité.
 T = eK est la transimissivité de l’aquifère.

Le coefficient d’emmagasinement et la transimissivité sont


déterminés par des essais de pompage que nous verrons dans le chapitre 13, ci-dessous.

2. ACTION DE L’EAU INTERSTITIELLE SUR LES MILIEUX POREUX

2.1. INTRODUCTION

En hydrogéologie nous étudions surtout ou principalement l’action


du mileu poreux sur l’eau qui se trouve dans ses interstices. Lorsque ces eaux sont en

42
mouvement, nous considérons le frottement qu’exerce le milieu sur l’eau qui provoque aisni
les pertes de charge.
Dans ce chapitre, nous allons étudier cette fois l’action de l’eau sur le
milieu poreux qui la contient.

L’étude de cette action repose sur la théorie de Terazghi2 de la


contrainte effective et la pression neutre.

Dans ce chapitre, nous verrons, tour à tour, les contraintes effectives


et les pressions neutres, le soulèvement hydrostatique, la pression de courant et le phémène
de renard, le potentiel de forces de volume sur un massif poreux, l’action des forces
capillaires sur le milieu poreux, le cas particulier des terrains sans cohésion et enfin, la
théorie de la consolidation.

2.2. LES CONTRAINTES EFFECTIVES ET LES PRESSIONS NEUTRES

Considérons un terrain grénu sans cohésion, un sable, par exemple,


et entièrement saturé d’eau remplissant un récipient sur une hauteur h comme le motre la
figure (2.2.1. a). Versons de l’eau d’un poids, P, dans le récipient comme le montre la figure
(2.2.1.b). Nous constatons que le sol ne se trasse pas. Remplaçons l’eau de poids, P, par des
grenailles de plomb de même poids, P, que l’eau comme le montre la figure (2.2.1.c). Nous
constatons, celle fois que le sable a subi un tassement dh.

Terzaghi est la première personne à avoir éffectué cette expérience.


Il a expliqué le fait que le sable du récipient de la figure (2.2.1. b) ne s’est pas tassé parce que
chaque grain du sable subit la pression hydrostatique dans tous les sens qui tend à le
comprimer. Comme à cette pression là, les grains de sable ne peuvent pas se comprimer, la
pression de l’eau replissant les vides intergranulaires ne provoque aucun tassement. C’est
pour cette raison que Terzaghi a appelé la pression de l’eau, pression neutre (p). Les
grenailles de plomb ne pénètrent pas dans le sable ; leur pression n’est donc pas dirigée
dans tous les sens mais seulement de haut en bas sur les grains de la surface supérieure du
sable avec lesquelles elles sont en contact. Les grains de la surface supérieure
communiquent cette poussée des grenailles de plomb aux autres grains qui sont en bas,

2
Karl von Terzaghi, né le 2 octobre 1883 à Prague et mort le 25 octobre 1963 à Winchester, est un ingénieur civil et
géologue autrichien, considéré comme le « père » de la géotechnique et de la mécanique des sols. On lui doit les principales
méthodes d'essai qui ont fait de la mécanique des sols une science reconnue en tant que telle, et plus particulièrement :

 la notion de « contrainte effective » dans un sol granulaire


 le modèle analogique de la consolidation unidimensionnelle, et l'exploitation de l'essai œdométrique pour prédire
le temps de consolidation caractéristique d'un sol.

43
d’où le tassement du sable sur une hauteur dh. Comme la pression excercer par les
grenailles de plomb provoque le tassement, Terzaghi l’a appelée, contrainte effective (𝝈′ ).

Figure (2.2.1.). Expérience de Terzaghi pour la mise en évidence de la contrainte effective et la pression neutre

D’après Terzaghi, si on met sur le sable du récipient de la figure


(2.2.1.a) et de l’eau et de la grenaille de plomb, à chaque surface horizontale dans le sable, il
y aura ces deux pressions, la pression neutre créée par l’eau et la contrainte effective créée
par les grenailles de plomb. La somme de ces deux pressions engendre en un point d’une
surface horizontale du sable, une pression ou une contrainte totale (𝝈). On a donc :

𝜎 = 𝜎 ′ + 𝑝……………………………………………………………..…………………..(2.2.1)

𝜎 ′ = 𝜎 − 𝑝…………………………………………………………………………………..(2.2.2)

A la profondeur z,

𝑝 = 𝑧𝜛𝑤 ………………………………………………………………………………………(2.2.3)

L’équation (2.2.1), ci-dessus, est l’équation de base de ce chapitre. Dans le cas plus général,
σ et σ′ sont des tenseurs comportant chacun, trois contraintes normales et trois contraintes
tangentielles.

Nous travaillerons sous ces hypothèses :

(i) le liquide interstitiel est incompressible ;


(ii) les grains de sable sont, chacun, également incompressibles et
(iii) le milieu poreux, lui, est compressible parce que les espaces intergranulaires
peuvent changer de volume du fait des contraintes qui s’exercent sur le sable
poreux.

2.3. LE SOULEVEMENT HYDROSTATIQUE

Pour comprendre l’action du soulèvement hydrostatique sur le milieu


poreux nous allons examiner les contraintes sur un sol de porosité n, dont les grains ont un

44
poids spécifique de 𝜛𝑔 et le poids spécifique du sol sec (grains plus les vides intergranulaires)
est 𝜛.

2.3.1. Cas où ce sol est complètement sec

Comme le sol est sec, la pression neutre est nulle. La contrainte


totale est, d’après l’équation (2.2.1), égale à la contraite effective partout. A la profondeur z,
la contrainte effective se détermine comme suit :

𝜎𝑧′ = 𝜛𝑔 (1 − 𝑛)𝑧 = 𝜛𝑧………………………………………………………………………….(2.3.1)

Donc

𝜛 = 𝜛𝑔 (1 − 𝑛)…………………………..……………………………………………………(2.3.2)

2.3.2. Cas où ce sol est saturé en eau au repos

Comme le sol poreux est saturé d’eau au repos, la pression neutre


existe. A la profondeur z, règne la contraite (pression) totale, 𝜎𝑧 , que nous allons déterminer
comme suit :

𝜎𝑧 = 𝜛𝑔 (1 − 𝑛)𝑧 + 𝜛𝑤 𝑛𝑧 = 𝜛𝑠 𝑧…………………………………….…………..(2.3.3)

Avec

 𝜛𝑤 : le poids spécifique de l’eau ;


 𝜛𝑠 : le poids spécifique du sol saturé.

Donc

𝜛𝑠 = [𝜛𝑔 (1 − 𝑛) + 𝜛𝑤 𝑛]…………………………………………………………..(2.3.4)

Or d’après les équations (2.2.2 et (2.2.3), la contrainte effective sera ici :

𝜎𝑧′ = 𝜛𝑠 𝑧 − 𝜛𝑤 𝑧 = (𝜛𝑠 − 𝜛𝑤 )𝑧…………………………………………………………..(2.3.5)

Ou, d’après l’équation (2.3.4),

𝜎𝑧′ = [𝜛𝑔 (1 − 𝑛) + 𝜛𝑤 𝑛 − 𝜛𝑤 ]𝑧…………………………………………………..(2.3.6)

Après réarrangement, l’équation (2.3.6) peut s’écrire :

𝜎𝑧′ = (𝜛𝑠 − 𝜛𝑤 )𝑧 = [𝜛𝑔 (1 − 𝑛) + 𝜛𝑤 (𝑛 − 1)]𝑧 = (𝜛𝑠 − 𝜛𝑤 )𝑧


= [𝜛𝑔 (1 − 𝑛) − 𝜛𝑤 (1 − 𝑛)]𝑧

Ou encore

𝜎𝑧′ = (𝜛𝑠 − 𝜛𝑤 )𝑧 = [(1 − 𝑛)(𝜛𝑔 − 𝜛𝑤 )]𝑧 = 𝜛𝑎 𝑧………………………………(2.3.7)

45
D’après l’équation (2.3.1), ci-dessus, la contrainte effective du terrain sec était 𝜛𝑔 (1 − 𝑛)𝑧.
Cependant l’équation (2.3.7) indique que la contrainte effective du terrain saturé est

(𝜛𝑔 − 𝜛𝑤 )(1 − 𝑛)𝑧.

Tout se passe comme si le poids spécifique des grains qui était de 𝜛𝑔 quand le sol était sec
est devenu (𝜛𝑔 − 𝜛𝑤 ) dans le sol saturé. Il a donc été réduit de 𝜛𝑤 en devenant 𝜛𝑎 . Cette
réduction du poids spécifique des grains est appelée le soulèvement hydrostatique.

La diminution du poids spécifique du terrain est due à la poussée d’Archimède qui s’exerce
sur les grains du sol baigant dans l’eau du terrain saturé.

On appelle 𝜛𝑎 le poids spécifique apparent.

𝜛𝑎 = (𝜛𝑠 − 𝜛𝑤 ) = [(1 − 𝑛)(𝜛𝑔 − 𝜛𝑤 )]…………………………………………………..(2.3.8)

Le terme (1 − 𝑛) est le volume spécifique des grains (volume des grains dans un volume
unitaire du terrain). Il équivaut au volume d’eau de placée par les grains dans un volume
unitaire du terrain saturé en eau.

Le soulèvement hydrostatique est utile à connaître lorsqu’on étudie


la stabilité des ouvrages hydrauliques ou de leurs fondations. En effet, les grains de leurs sols
ou de leurs terrains de fondation ne résistent plus à la poussée du gradient hydraulique par
leur poids mais plutôt par leur poids réduit par le soulèvement hydrostatique comme nous le
verrons au point suivant.

2.4. LA PRESSION DE COURANT ET LE PHENOMENE DE RENARD

2.4.1. Force pression de courant

Considérons un massif de terre poreuse de dimensions dx, 1 et dz


saturé d’eau en écoulement (figure 2.4.1). Nous avons choisi dy = 1 de travailler en deux
dimensions pour des raisons didactiques ; la généralisation à trois dimensions en découle
facilement.

Figure 2.4.1. Forces agissant sur massif poreux saturé d’eau

 Sur la face AC agit la force, Fx, valant 𝑝𝑑𝑧


46
𝜕𝑝 𝜕𝑝
 Sur la face BD agit la farce, (Fx)’, valant (𝑝 + 𝜕𝑥 𝑑𝑥) 𝑑𝑧 = 𝑝𝑑𝑧 + 𝜕𝑥 𝑑𝑥𝑑𝑧
 Sur la face CD agit la force, Fz, valant 𝑝𝑑𝑥
𝜕𝑝 𝜕𝑝
 Sur la face AB agit la force, (Fz)’, valant (𝑝 + 𝜕𝑥 𝑑𝑧) 𝑑𝑥 = 𝑝𝑑𝑥 + 𝜕𝑧 𝑑𝑥𝑑𝑧

Comme les forces agissant le long de l’axe de x sont dans le sens opposé, nous pouvons dire
𝜕𝑝
que leur résultante est − 𝜕𝑥 𝑑𝑥𝑑𝑧

Tout comme les forces agissant le long de l’axe de z sont dans le sens opposé, nous pouvons
𝜕𝑝
dire que leur résultante est − 𝜕𝑧 𝑑𝑥𝑑𝑧

Donc la résultante générale des forces agissant sur le volume de la figure (2.4.1) est donc

̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅𝑑𝑥𝑑𝑧
−𝑔𝑟𝑎𝑑(𝑝)

̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅𝑑𝑥𝑑𝑧, par dxdz, nous trouvons la résultante par unité de


En divisant la résultante, −𝑔𝑟𝑎𝑑(𝑝)
̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅
volume du massif : −𝑔𝑟𝑎𝑑(𝑝)

Or ce que nous avons vu au point 2.3, ci-dessus, nous permet de dire qu’un volume unitaire
de ce massif est aussi soumis à une résultante des forces de pesanteur de −𝜛𝑠 ̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅
𝑔𝑟𝑎𝑑(𝑧).
Donc le volume unitaire du massif est soumis à la somme, FV, de forces de volume :

̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅ + (−𝜛𝑠 𝑔𝑟𝑎𝑑(𝑧)


𝐹𝑣 = −𝑔𝑟𝑎𝑑(𝑝) ̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅)…………………………………………………………………….(2.4.1)

D’autre part, l’équation (1.2.9) rencontrée au point 1.2 montre que


𝑝
𝜑 = 𝑧 + 𝜛…………………………………………………………………(1.2.9)

D’où

−𝑝 = 𝜛𝑧 − 𝜛𝜑

Le gradient d’une somme étant égal à la somme des gradients, nous écrivons :

̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅ = 𝜛𝑔𝑟𝑎𝑑(𝑧)
−𝑔𝑟𝑎𝑑(𝑝) ̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅ − 𝜛𝑔𝑟𝑎𝑑(𝜑)
̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅……………………………………………..(2.4.2)

L’équation (2.4.1) peut donc se reécrire comme suit :

̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅ − 𝜛𝑔𝑟𝑎𝑑(𝜑)
𝐹𝑣 = 𝜛𝑔𝑟𝑎𝑑(𝑧) ̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅ + (−𝜛𝑠 𝑔𝑟𝑎𝑑(𝑧)
̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅)……………………………………………….(2.4.3)

L’équation (2.4.3) révèle que le volume unitaire d’un massif poreux saturé d’eau en
écoulement est soumis à trois forces de volume qui sont :

(i) ̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅,
la force de pesanteur : −𝜛𝑠 𝑔𝑟𝑎𝑑(𝑧)
(ii) ̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅
la poussée d’Archimède : 𝜛𝑔𝑟𝑎𝑑(𝑧)
(iii) ̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅
la force variable dépendant du gradient hydraulique : −𝜛𝑔𝑟𝑎𝑑(𝜑)

47
̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅, est appelée la pression de courant. Elle porte le signe moins
La dernière force, −𝜛𝑔𝑟𝑎𝑑(𝜑)
qui montre qu’elle est dirigée dans le sens contraire du gradient hydraulique. Elle est dirigée
donc dans le même sens que le vecteur vitesse de l’écoulement. C’est ce sens qui explique le
fait que les grains de terre sur lesquels elle s’applique sont poussés vers l’aval, donc dans la
direction de l’écoulement.

2.4.2. Phénomène de renard

Figure 2.4.2. Création du phénomène de renard

Considérons un réciptient cylindrique contenant une colonne de


sable de longueur L (figure 2.4.2.). Créons un écoulement ascendant dans la colonne de
sable en l’alimentant en eau par la base et dont nous pouvons faire varier la charge motrice
grâce à un réservoir d’alimentation réglable en hauteur et muni d’un trop plein. Cet
écoulement est uniforme et le gradient de charge sera :
𝐻
𝑔𝑟𝑎𝑑(𝜑) = 𝐿 ……………………………………….……………………………………(2.4.3)

Le gradient de l’équation (2.4.3) est dirigé vers le haut.

Les forces qui agissent sur un volume unitaire de la phase solide sont :

 la force de pesanteur : 𝜛𝑠
 la poussée hydrostatique : 𝜛𝑤
 la pression de courant : 𝜛𝑤 ̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅
𝑔𝑟𝑎𝑑(𝜑)

Si nous combinons la force de pesanteur et la poussée hydrostatique, nous arrivons à :

(𝜛𝑠 − 𝜛𝑤 )

Or d’après l’équation (2.3.8),

(𝜛𝑠 − 𝜛𝑤 ) = 𝜛𝑎

Donc la résultante descendante de la combinaison de la force de pesanteur et de la poussée


d’archimède est :

48
𝜛𝑎

C’est cette résultante descendante qui va s’opposer à la force ascendante de la pression de


courant, 𝜛𝑤 ̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅
𝑔𝑟𝑎𝑑(𝜑). Trois cas de figure peuvent se présenter :
𝜛
(i) 𝜛𝑎 > 𝜛𝑤 ̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅
𝑔𝑟𝑎𝑑(𝜑) ⇒ 𝜛 𝑎 > ̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅
𝑔𝑟𝑎𝑑(𝜑) : il y a stabilité du sol
𝑤
𝜛𝑎
(ii) ̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅ ⇒
𝜛𝑎 = 𝜛𝑤 𝑔𝑟𝑎𝑑(𝜑) ̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅ : il boulance du sol, la phase solide devient non
= 𝑔𝑟𝑎𝑑(𝜑)
𝜛𝑤
pesante. On est au gradient critique.
(iii) ̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅ ⇒ 𝜛𝑎 < 𝑔𝑟𝑎𝑑(𝜑)
𝜛𝑎 < 𝜛𝑤 𝑔𝑟𝑎𝑑(𝜑) ̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅ : il y a phénomène de renard
𝜛𝑤

2.5. LE POTENTIEL DES FORCES DE VOLUME SUR UN MASSIF POREUX

Nous avons, au point 2.3, montré qu’un volume unitaire d’un massif
poreux saturé d’eau est soumis à trois forces :

(i) la force de pesanteur : 𝜛𝑠 ̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅


𝑔𝑟𝑎𝑑(𝑧)
(ii) ̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅
la poussée hydrostatique (poussée d’Archimède) : 𝜛𝑤 𝑔𝑟𝑎𝑑(𝑧)
(iii) la pression de courant : 𝜛𝑤 ̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅
𝑔𝑟𝑎𝑑(𝜑)

Sur ces trois forces, deux proviennent de l’eau interstitielle, à sa voir, la poussée
hydrostatique et la pression de courant. Or ces deux forces sont des forces de volume (c’est-
à-dire) des forces qui agissent sur tout le corps du massif. Donc l’eau interstitielle n’agit sur
un massif poreux qu’elle pénètre uniquement par des forces de volume.

L’importance pratique de cette conclusion en Génie civil peut être montrée par l’exemple de
l’étude de stabilité d’une digue en terre poreuse dans laquelle l’eau retenue pénètre. En
pénétrant dans le corps de la digue, elle devient l’eau interstitielle et, à ce titre, elle n’agit
que par les forces de volume et non par les forces de surface. N’agissant pas par les forces
de surface, elle ne pousse pas la digue vers l’aval comme elle le ferait sur un barrage
imperméable qu’elle ne pénètre pas. Ainsi l’étude de stabilité d’une digue en terre poreuse
vis-à-vis de l’eau qui y agit par les forces de volume diffère de cette de la stabilité d’un
barrage imperméable sur lequel l’eau agit par les forces de surface. Nous étudierons la
stabilité des digues et des barrages dans les chapitres suivants.

2.6. L’ACTION DES FORCES CAPILLAIRES SUR LE MILIEU POREUX

La figure (2.6.1), ci-dessous, présente un récipient rempli de sable


partiellement saturé d’eau. La partie saturée est divisée en deux zones séparées par la
surface plane figurée par le segment de droite FG. La zone en dessous de FG est la zone
saturée en eau libre, son épaisseur est H, et la zone au dessus, d’épaisseur C, est saturée en
eau capillaire. Donc le segment de troite FG figure la surface piézométrique ou règne la
pression atmosphérique où la pression de l’eau est nulle. La zone (frange) capillaire est
surmontée d’une zone non saturée en eau d’épaisseur E.

49
Nous allons évaluer les contraintes régnant dans ces trois zones.

2.6.1. Les contraintes dans la zone saturée d’eau libre

Figure 2.6.1. Diagramme des contraintes avec zone capillaire

La contrainte totale, 𝜎𝑧 , agissant sur un élément de surface


horizontale situé au point A est, d’après les équations du point 2.3, déterminée comme suit :

𝜎𝑧 = 𝜛𝐸 + 𝜛𝑠 (𝐶 + ℎ)………………………………………………………………………(2.6.1)

La contrainte effective agissant sur le même élément de surface


sera :

𝜎𝑧′ = 𝜎𝑧 − 𝑝…………………………………………………………………………………..(2.2.2)

𝜎𝑧′ = 𝜛𝐸 + 𝜛𝑠 (𝐶 + ℎ) − 𝜛𝑤 ℎ………………………………………………………(2.6.2)

𝜎𝑧′ = 𝜛𝐸 + 𝜛𝑠 𝐶 + 𝜛𝑠 ℎ − 𝜛𝑤 ℎ………………………………………………………(2.6.3)

𝜎𝑧′ = 𝜛𝐸 + 𝜛𝑠 𝐶 + (𝜛𝑠 − 𝜛𝑤 )ℎ………………………………………………………(2.6.4)

𝜎𝑧′ = 𝜛𝐸 + 𝜛𝑠 𝐶 + 𝜛𝑎 ℎ……………………………..……………………………………(2.6.5)

𝜎𝑧′ = 𝜛𝐸 + 𝜛𝑎 𝐶 + 𝜛𝑤 𝐶 + 𝜛𝑎 ℎ……………………………..……………………………………(2.6.6)

𝜎𝑧′ = 𝜛𝐸 + 𝜛𝑤 𝐶 + 𝜛𝑎 (𝐶 + ℎ)……………………………..……………………………………(2.6.7)

2.6.2. Les contraintes dans la zone saturée d’eau capillaire

La contrainte totale agissant sur un élément de surface horizontale


passant par le point A’ dans la zone saturée en eau capillaire est évaluée comme suit :

𝜎𝑧 = 𝜛𝑒 + 𝜛𝑠 (𝐶 − ℎ′)………………………………………………………………………(2.6.8)

La contrainte effective agissant en ce point est :

50
𝜎𝑧′ = 𝜛𝑒 + 𝜛𝑠 (𝐶 + ℎ′) − (−𝜛𝑤 ℎ′ )………………………………………………………(2.6.9)

𝜎𝑧′ = 𝜛𝑒 + 𝜛𝑠 (𝐶 + ℎ′) + 𝜛𝑤 ℎ′ )………………………………………………………(2.6.10)

𝜎𝑧′ = 𝜛𝑒 + 𝜛𝑠 𝐶 + 𝜛𝑠 ℎ′ + 𝜛𝑤 ℎ′………………………………………………………(2.6.11)

𝜎𝑧′ = 𝜛𝑒 + 𝜛𝑠 𝐶 + (𝜛𝑠 − 𝜛𝑤 )ℎ′………………………………………………………(2.6.12)

𝜎𝑧′ = 𝜛𝑒 + 𝜛𝑠 𝐶 − 𝜛𝑎 ℎ′……………………………..……………………………………(2.6.13)

𝜎𝑧′ = 𝜛𝑒 + 𝜛𝑎 𝐶 + 𝜛𝑤 𝐶 − 𝜛𝑎 ℎ′…………………………………………………………(2.6.14)

𝜎𝑧′ = 𝜛𝑒 + 𝜛𝑤 𝐶 + 𝜛𝑎 (𝐶 − ℎ′)…………………..……………………………………(2.6.15)

Immédiatement en dessous de la surface horizontale figurée par le segment de droite IJ dans


la zone de saturation en eau capillaire, h’ = C. Donc l’équation (2.6.15), ci-dessus, devient :

𝜎𝑧′ = 𝜛𝑒 + 𝜛𝑤 𝐶…………………..……………………………………(2.6.16)

2.6.3. Les contraintes dans la zone non saturée

Immédiatement au-dessus de la surface horizontale figurée par le


segment de droite IJ dans la zone non saturée, on a :

𝜎𝑧′ = 𝜛𝑒………………………………………………………………………..(2.6.17)

2.6.4. Les forces capillaires

La considération des équations (2.6.16) et (2.6.17) montre qu’il suffit


de traverser le segment de droite IJ qui sépare la zone non saturée de la zone saturée en eau
capillaire pour que la contrainte effective augmente brusquement de 𝜛𝑤 𝐶 dans la zone
saturée en eau capillaire. Cette augmentation de la contrainte effective est due au poids de
l’eau suspendue aux gres sur toute la hauteur C du fait du phénomène capillaire.

2.6.5. Evolution des contraintes dans les trois zones (zone non saturée, frange capillaire,
zone saturée en eau libre)

2.6.5.1. Zone non saturée (𝒛 > 𝑯 + 𝑪)

Les dérivées par rapport à z de la contraintre effective (𝜎𝑧′ ) et de la contrainte totale sont
égales :

𝜕𝜎𝑧 𝜕𝜎𝑧′
= = 𝜛……………………………………………………..……………(2.6.18)
𝜕𝑧 𝜕𝑧

51
2.6.5.2. Zone saturée en eau capillaire (𝑯 < 𝒛 < 𝑯 + 𝑪)

 A la surface piézométrique où z = H, la contrainte effective (𝜎𝑧′ ) est égale à la


contrainte totale (𝜎𝑧 ) car p est nulle (𝜎𝑧 = 𝜎𝑧′ ).
 Au dessus de la surface piézométrique où p devient négative, nous avons 𝜎𝑧′ > 𝜎𝑧 . En
effet, d’après l’équation (2.2.1),
𝜎𝑧 = 𝜎𝑧′ + (−𝑝) = 𝜎𝑧′ − 𝑝

𝜎𝑧′ évolue de 𝜎𝑧 , à la surface piézométrique, à 𝜎𝑧 + 𝐶𝜛𝑤 , immédiatement en dessous


de la surface de séparation de la frange capillaire avec la zone non saturée.

 Les dérivées par rapport à z de la contraintre effective (𝜎𝑧′ ) et de la contrainte totale


ne sont plus égales :
𝜕𝜎𝑧
= −𝜛𝑠 ……………………………………………………..……………(2.6.19)
𝜕𝑧

𝜕𝜎𝑧′
= 𝜛𝑎 ……………………..…………………………………..……………(2.6.20)
𝜕𝑧

L’équation (2.6.20) indique que les grains de sable sont déjaugés même dans la
frange capillaire ; la poussée d’Archimède (poussée hydrostatique) y existe donc.

2.6.5.3. Zone saturée en eau libre (𝟎 ≤ 𝒛 ≤ 𝑯)

 En essous de la surface piézométrique où p devient positive, nous avons 𝜎𝑧′ < 𝜎𝑧 . En


effet, d’après l’équation (2.2.1),
𝜎𝑧 = 𝜎𝑧′ + (+𝑝) = 𝜎𝑧′ + 𝑝

 Les dérivées par rapport à z de la contraintre effective (𝜎𝑧′ ) et de la contrainte totale


ne sont pas égales et sont les mêmes que celles de la frange capillaire :
𝜕𝜎𝑧
= −𝜛𝑠 ……………………………………………………..……………(2.6.21)
𝜕𝑧

𝜕𝜎𝑧′
= 𝜛𝑎 ……………………..…………………………………..……………(2.6.22)
𝜕𝑧

2.6.6. Les graphiques de différentes contraintes

Les graphiques à gauche du récipient indiquent l’évolution avec la


profondeur des contraintes :
 La pression neutre (p) augmente de façon linéaire avec la profondeur en desous de la
surface de séparation entre la zone non saturée et la zone saturée. Elle est négative
au dessus de la surface piézométrique et atteint sa valeur minimum de – 𝜛𝐶 au

52
niveau de la surface de séparation entre la zone non saturée et la zone saturée en
eau capillaire. Elle est nulle à la surface piézométrique. Sa dérivée par rapport à la
profondeur z, est
𝜕𝑝
= −𝜛𝑤 ………………………………………………………………………(2.6.23)
𝜕𝑧
La pression neutre est nulle à la surface piézométrique et devient négative au dessus
de cette surface.

 La contrainte effective (𝜎𝑧′ ), toujours positive, elle croît de manière linéaire en


dessous de la surface de séparation entre la zone non saturée et la zone saturée et
est égale à la contrainte totale au niveau de la surface piézométrique parce que p est
nulle à cette surface.
 La contrainte totale (𝜎𝑧 ), toujours positive, elle croît de manière linéaire en dessous
de la surface de séparation entre la zone non saturée et la zone saturée et est égale à
la contrainte totale au niveau de la surface piézométrique parce que p est nulle à
cette surface.

2.7. LE CAS PARTICULIER DES TERRAINS SANS COHESION

2.7.1. La loi de Coulomb3 en mécanique

Figure 2.7.1. Illustration des composantes de la loi de Coulom en mécanique

La loi Coulomb en mécanique s’écrit comme suit :

𝜏𝑚𝑎𝑥 = 𝑐 + 𝜎 ′ 𝑡𝑎𝑔(𝜙)……………………………………………………………………….(2.7.1)

Avec

 𝜏𝑚𝑎𝑥 : contrainte tangentielle maximum


 𝑐 : cohésion de la matière soumise à l’effort de cisaillement
 𝜎 ′ : contrainte éffective
 𝜙 : angle de frottement interne

2.7.2. Définition des terrains pulvérulents

3
Charles-Augustin Coulomb , né le 14 juin 1736 à Angoulême et mort le 23 août 1806 à Paris, est un officier, ingénieur et
physicien français. Il est passé à la postérité pour la formulation précise des loi)s du frottement solide, et pour l'invention
du pendule de torsion, dynamomètre de précision qui lui permit de formuler la loi d'attraction entre solides électrisés.

53
Si le sol est sans cohésion, tel le sable sec, on l’appelle « sol pulvérulent ». L’équation (2.7.1)
s’écrit pour le sol sec :

𝜏𝑚𝑎𝑥 = 𝜎 ′ 𝑡𝑎𝑔(𝜙)……………………………………………………………………….(2.7.2)

2.7.3. La cohésion capillaire

On sait que si le sol est sec la contraite effective est égale à la


contrainte totale dans l’équation (2.7.1.). Mais si le sol est saturé en eau, on écrit :

𝜏𝑚𝑎𝑥 = (𝜎 − 𝑝)𝑡𝑎𝑔(𝜙)……………………………………………………………………….(2.7.3)

Ou

𝜏𝑚𝑎𝑥 = 𝜎𝑡𝑎𝑔(𝜙) − 𝑝𝑡𝑎𝑔(𝜙)……………………………………………………………………….(2.7.4)

Si le sol est saturé en eau capillaire, la pression neutre, p, est remplacé par la pression
capillaire pc, négative. Alors l’équation (2.7.4) devient :

𝜏𝑚𝑎𝑥 = 𝜎𝑡𝑎𝑔(𝜙) + 𝑝𝑐 𝑡𝑎𝑔(𝜙)……………………………………………………………………….(2.7.5)

Tout se passe comme le sol pulvérulent avait une cohésion, 𝑝𝑐 𝑡𝑎𝑔(𝜙). Ce ce qui explique
que les enfant batissent des maisons en sable légèrement mouillé et non en sable sec
(équation 2.7.4) ou en sable saturé en eau libre (équation 2.7.4).

2.8. LA THEORIE DE LA CONSOLIDATION

Lorsqu’on charge certains terrains peu perméables saturés d’eau, on


constate peu ou pas de tassement ; mais après un temps plus ou moins long (ce temps
dépend de la charge et de la perméabilité du terrain ; il peu prendre quelques jours,
quelques mois ou quelques années), le tassement apparait et se poursuit dans le temps. Ce
phénomène de tassement dans le temps est appelé consolidation.

Pour pouvoir le prévoir dans le temps, Terzaghi a posé quatre


hypothèses :

1) l’écoulement de l’eau interstitielle sous la charge s’écoule en suivant la loi de Darcy ;


2) la conductivité hydraulique reste constante durant toute la période de la
consolidation ;
3) les grains du sol ainsi que l’eau interstitielle sont considérés comme incompressibles
durant la consolidation ; le tassement se fait par expulsion de l’eau et par la
réduction des vides ;
4) la compressibilité du squelette solide (diminution des vides) est « élastique ». C’est-à-
dire qu’il existera une relation linéaire entre la contrainte effective qui s’exerce sur le
terrain et la diminution du volume apparent du terrain.

54
Ces hypothèses en sont pas toutes vraies mais forment tout de même un socle sur lequel
Terzaghi a basé sa théorie de consolidation.

Sur base de la quatrième hypothèse, on peut écrire :


𝑑𝑉
− = 𝑚𝑣 𝑑𝜎 ′ ……………………………………………………………………….(2.8.1)
𝑉

Comme le changement de volume se fait seulement sur la porosité (n) du sol, alors nous
pouvons écrire :

𝑑𝑉 = 𝑉𝑑𝑛 ………………………………………………………………………………….(2.8.2)

Au début de la surcharge, la contraite totale est suporté quasi uniquement par l’eau et la
contrainte totale est ainsi égale à la pression neutre. Mais au fur et à mesure que l’eau est
chassée, le squelette rocheux commence aussi à supporter une partie de la surcharge. Le
tassement s’achève que toute la surcharge est supportée uniquement par les grains du sol
quand l’eau interstitielle est complètement chassée ; à ce moment là, la contrainte totale est
égale à la contrainte effective.

L’équation générale de la consolidation s’écrit :


𝑚𝑣 𝜛 𝜕𝑝
= ∆𝑝…………………………………………………………………….(2.8.3)
𝐾 𝜕𝑡

𝜕𝑝 𝐾
= ∆𝑝…………………………………………………………………….(2.8.4)
𝜕𝑡 𝑚𝑣 𝜛

𝜕𝑝
= 𝑐𝑣 ∆𝑝…………………………………………………………………….(2.8.4)
𝜕𝑡

Avec

𝐾
𝑐𝑣 =
𝑚𝑣 𝜛

3. L’HYDRAULIQUES DES DIGUES ET DES BARRAGES

Les digues et les barrages sont des ouvrages hydrauliques destinés à


la retenue de l’eau. Ils créent généralement en amont, les lacs de retenue dont l’étendue
varie avec l’importance de l’ouvrage, la superficie du bassin amont et le débit du cours d’eau
endigué.
Les barrages formes un écran imperméable à l’eau tendis que les
digues sont perméables à celle-ci.

Dans ce cours d’hydrogéologie, seuls les aspects hydrogéologiques


seront considérés au dépends d’autres aspects, tels que ceux relatifs au Génie civil.

55
3.1. LES DIGUES

L’étude hydraulique des digues en terre se fonde sur le fait que


contrairement à ce que l’on pense souvent, l’eau de la retenue n’agit pas sur la digue comme
une force de surface qui s’exercerait sur la paroi amont de la digue pour pousser celle-ci vers
l’aval et que la digue devrait résister contre cette poussée soit par son poids soit par son
encrage. L’eau de la retenue pénétrant dans la digue agit sur celle-ci comme une force de
volume qui s’exerce sur chaque grain de la digue tendant à la pousser vers l’aval par la force
du gradient hydraulique.

Cette force du gradient hydraulique augmente de l’amont à l’aval de


la digue car, du fait de la perte de charge de l’eau s’écoulant à travers la digue, la section
d’écoulement diminue de l’amont à l’aval ; ce qui entraine l’augmentation de la vitesse
d’écoulement de l’amont à l’aval, le débit entrant étant égal au débit sortant. La conductivité
hydraulique étant constante dans toute la digue, la si la vitesse croît de l’amont à l’aval, c’est
alors, d’après la loi de Darcy, le gradient qui croit avec la vitesse. Le gradient hydraulique
étant une force, elle pousse chaque grain de la digue vers l’aval.

Le tapis filtrant constitué d’un lit de gravier de forte conductivité


hydraulique joue comme un drain qui draine l’eau de la digue avant que sa section
transversale ne diminue d’avantage est comme sa conductivité hydraulique est plus forte
que celle de la terre formant la digue, l’accroissement de la vitesse de l’eau n’entraine pas
nécessairement l’accroissement du gradient hydraulique. Le tapis est donc destiné à
empêcher la digue à se détruire du fait de l’accroissement du gradient hydraulique donc de
la force qui agit sur les grains de terre de la digue ; il empêche donc l’érosion régressive de la
digue.

Pour déterminer l’écoulement à travers la digue, ce qui permet de


connaître le champ du potentiel hydraulique, partant de la pression de l’eau sur le grain de
la digue et aussi pour connaître le débit de fuite de la digue, nous allons étudier
l’écoulement de l’eau à travers cet ouvrage.

3.1.1. Digue est terre homogène sur fondation imperméable avec un tapis filtrant

Plaçons dans la digue un système de coordonnées cartésiennes avec


le point amont du tapis filtrant comme l’origine des axes 0x et 0y.

56
Si e est la valeur de la surface de courant que forme la surface
piézométrique dans la digue, l’écoulement à travers une telle digue est régi par l’équation
suivante :
𝜔 = 𝜑 + 𝑖𝜓 = √2𝑒𝑧

Comme 𝑧 = 𝑥 + 𝑖𝑦, on a

𝜑 2 + 2𝑖𝜑𝜓 − 𝜓 2 = 2𝑒𝑥 + 2𝑖𝑒𝑦

En séparant la partie réelle et la partie imaginaire, on aura

𝜑 2 − 𝜓2 = 2𝑒𝑥

𝜑𝜓 = 𝑒𝑦

En effet, comme à la surface libre 𝜑 = y, alors la ligne de courant dont 𝜓 = 𝑒 est une ligne
de la surface libre de l’eau de la digue.

Pour déterminer e, il suffit de connaitre la position de la surface libre en un point de la


digue ; c’est-à-dire, connaître x et y de ce point. Or au point supérieur du contact de la digue
avec l’eau de la retenue, on est sur la surface libre et les cordonnées x et y de ce point sont
connues ; ce qui permet de déterminer e à l’aide de deux équations ci-dessus.

La combinaison de ces deux équations amène à :

2
𝜓2 𝜓2
𝑦 =2 (𝑥 + )
𝑒 2𝑒

2
𝜑2 𝜑2
𝑦 = 2 ( − 𝑥)
𝑒 2𝑒
Les lignes de courant, 𝜓=Cte, et les lignes équipotentielles, 𝜑 = 𝐶 𝑡𝑒 , sont des paraboles
homofocales de foyer, F, à l’origine des axes x et y. Les paraboles des lignes de courant
𝜓2 𝜓2
coupe l’axe des ordonnées à 𝑦 = et l’axe des abscisses à 𝑥 = − 2𝑒 . Les lignes
𝑒

57
𝜑2
équipotentielles auront comme l’ordonnée à l’origine, 𝑦 = et couperont l’axe des
𝑒
𝜑2
abscisses à 𝑥 = .
2𝑒

Le réseau d’écoulement est basée sur la théorie de Kozeny, le champ


du potentiel hydraulique qu’il donne ne coïncide parfaitement avec la réalité que vers le
tapis filtrant mais près de la paroi amont de la digue, la théorie et la réalité ne coïncident
plus parfaitement. Cependant, pour les cas pratique, la théorie de Kozeny est le plus souvent
utilisée pour déterminer l’écoulement à travers une digue en terre homogène et isotrope.

Le débit, q, traversant une tranche de longueur unitaire de la digue calcule à partir de


l’équation de la partie imaginaire : 𝜑𝜓 = 𝑒𝑦.

𝐻𝜓 = 𝑒𝐻

Comme à la surface libre, 𝜓 = 𝑒 et comme sur substratum imperméable 𝜓 = 0 alors

𝑞 = 𝐾(𝜓𝑠𝑢𝑟𝑓 𝑙𝑖𝑏𝑟𝑒 − 𝜓 𝑠𝑢𝑏 𝑖𝑚𝑝𝑒𝑟 ) = 𝐾𝑒

3.1.2. Digue en terre homogène sur fondation imperméable sans tapis filtrant

L’eau va sortir sur la paroi aval sur une hauteur ha.

La théorie présentée pour les digues avec tapis filtrant ne convient


plus tout à fait pour les digues en terre homogènes et isotropes sans tapis filtrant. En effet
les travaux de Casagrande ont montré qu’en aval la courbe théorique est légèrement au
dessus de la courbe réelle représentant la surface libre.

Huard de la Marre a, à l’aide des modèles physiques, donné une


formule simple et acceptable pour le calcul de débit, q :

58
𝐻2
𝑞=𝐾
𝐿+𝑙

Il faut noter que l’absence de tapis filtrant cause un risque d’érosion


de la partie avale de l’ouvrage du fait de l’augmentation du gradient hydraulique. Pour
parier à cela, on pose un massif graveleux filtrant sur la partie avale.

3.2. LES BARRAGES

3.2.1. Barrage imperméable sur terrain aquifère sans écran d’étanchéité vertical

Nous considérons un barrage imperméable de largeur a reposant sur


une couche aquifère d’épaisseur b, homogène et isotrope de conductivité hydraulique K.
L’eau qui passe en dessous du barrage à travers la couche perméable de base perd une
charge égale à 𝑑𝐻 = 𝐻𝑎𝑚 − 𝐻𝑎𝑣 .

59
(Images tirées de Google pour mieux visualiser les lignes de courant et les courbes équipotentielle)

D’après G. Schneebeli, l’expression précise du potentiel complexe est

𝑑𝜁
𝜔 = 𝜑 + 𝑖𝜓 = 𝑐1 ∫ + 𝑐2
√(𝜁 2 − 1)(𝜁 2 − 𝑚2 )

Avec

1
𝑚= 𝜋𝑎
𝑇ℎ( )
4𝑏

60
𝜋𝑧
𝑇ℎ( )
𝜁= 2𝑏
𝜋𝑎
𝑇ℎ( )
4𝑏
Face a la complexité de cette équation, G. Schineebeli propose une expression plus
simple mais donnant une solution approchée acceptable dans la majorité de cas, surtout
dans les cas où b est très grand par rapport à a.

2𝑧
𝜔 = 𝜑 + 𝑖𝜓 = 𝑎𝑟𝑐 cos ( )
𝑎

Ce qui fait que

2𝑧 2𝑥 2𝑦
cos(φ + iψ) = = +𝑖
𝑎 𝑎 𝑎
Or

𝑐𝑜𝑠(𝜑 + 𝑖𝜓) = cos(𝜑) cos(𝑖𝜓) − sin(𝜑) sin(𝑖𝜓)

Ou

𝑐𝑜𝑠(𝜑 + 𝑖𝜓) = cos(𝜑) Ch(𝜓) − sin(𝜑) iSh(𝜓)

Donc

2𝑥
= cos(𝜑) 𝐶ℎ(𝜓)
𝑎
2𝑦
= − sin(𝜑) 𝑆ℎ(𝜓)
𝑎
Ou
𝑎
𝑥= cos(𝜑) 𝐶ℎ(𝜓)
2
𝑎
𝑦 = − sin(𝜑) 𝑆ℎ(𝜓)
2
Les lignes équipotentielles (𝜑 constant) sont donc exprimées par l’expression suivante :

𝑥2 𝑦2
2 − 2 =1
𝑎 𝑎
[2 cos(𝜑)] [2 sin(𝜑)]

𝑎
Les lignes équipotentielles sont donc des hyperboles de foyers 𝑥 = ± 2

On peut tracer les équipotentiels par l’expression suivante

61
𝑥2 𝑎 2
𝑦 = √[ 2 − 1] [ sin(𝜑)]
𝑎 2
[2 cos(𝜑)]

Les lignes de courant (𝜓 constant) sont donc exprimées à l’aide l’expression suivante :

𝑥2 𝑦2
𝑎 2+ 𝑎 2 =1
[2 Ch(𝜓)] [2 Sh(𝜓) ]

𝑎
Elles sont donc des ellipses de foyers 𝑥 = ± 2

On peut tracer les lignes de courant à l’aide l’expression suivante

𝑥2 𝑎 2
𝑦 = √[1 − 𝑎 ] [ 𝑆ℎ(𝜓)]
[2 𝐶ℎ(𝜓)]2 2

Immédiatement sous la fondation du barrage et au contact de celle-ci, 𝜓, est nul, donc

2𝑥
cos(𝜑) =
𝑎
Ou

2𝑥
𝜑 = 𝑎𝑟𝑐 𝑐𝑜𝑠 ( )
𝑎

Donc,
𝑎
 𝜑 = 𝜋 au point, 𝑥 = − 2, c’est-à-dire, à l’extrémité amont du barrage
𝜋
 𝜑 = 2 au point, 𝑥 = 0, c’est-à-dire, au milieu du barrage
𝑎
 𝜑 = 0 au point, 𝑥 = 2, c’est-à-dire, à l’extrémité aval du barrage

Or à l’extrémité amont, le potentiel hydraulique vaut la hauteur d’eau de la retenue, H,


et à l’extrémité aval, le potentiel hydraulique est à la hauteur, ho = H − dH. Donc sous
le barrage,

𝑑𝐻 𝑑𝐻 2𝑥
ℎ= 𝜑 + ℎ𝑜 = 𝑎𝑟𝑐𝑜𝑠 ( ) + ℎ𝑜
𝜋 𝜋 𝑎

62
𝑝
Par définition en écoulement souterraine suivant la loi de Darcy, 𝜑 = 𝑧 + 𝛾, lorsque 𝜑
est exprimé en longueur ; or sur l’axe de x, z est nul, donc la charge hydraulique, h vaut
𝑝
; d’où la pression sous la semelle du barrage est h𝛾. Donc les sous-pressions sur la
𝛾
semelle du barrage sont calculée par

𝑑𝐻 𝑑𝐻 2𝑥
ℎ𝛾 = 𝜑𝛾 + ℎ𝑜 𝛾 = 𝑎𝑟𝑐𝑜𝑠 ( ) 𝛾 + ℎ𝑜 𝛾
𝜋 𝜋 𝑎

La force de pression de l’eau qui agit en dessous du barrageest verticale et est dirigée vers le
haut ; elle tend à soulever le barrage. Comme x est maximum sur l’extrémité amont de la
semelle du barrage et minimum sur l’extrémité aval de celle-ci, cette poussée diminue de
l’amont à l’aval. Ceci explique pourquoi les barrages sont moins épais en aval qu’en amont.

Le débit, q’, qui passe entre la surface de contact de la fondation du barrage avec le terrain
perméable sur lequel l’ouvrage repose et une surface de courant 𝜓′ est déterminé par :

𝐾Δ𝐻
𝑞′ = 𝜓′
𝜋
Or le ligne de courant 𝜓′ est une ellipse de petit demi-axe, d, de définie par l’expression :
𝑎
𝑑= 𝑆ℎ(𝜓′ )
2
Ou

2𝑑
𝜓′ = 𝑎𝑟𝑆ℎ( )
𝑎
Donc

𝐾Δ𝐻 2𝑑 𝐻Δ𝐻 2𝑑 2𝑑
𝑞′ = 𝑎𝑟𝑆ℎ ( ) = ln[ + √( )2 + 1]
𝜋 𝑎 𝜋 𝑎 𝑎

Donc le débit, q, qui passe entre la semelle du barrage et la ligne de courant 𝜓 tangente au
terrain imperméable, c’est-à-dire, le débit total qui passe sous le barrage sur une longueur
unitaire du barrage est

𝐾Δ𝐻 2𝑏 𝐻Δ𝐻 2𝑏 2𝑏
𝑞= 𝑎𝑟𝑆ℎ ( ) = ln [ + √( )2 + 1]
𝜋 𝑎 𝜋 𝑎 𝑎

𝑏 𝑏
Cette formule donne des résultats exacts pour > 1. Lorsque < 1 la formule qui convient
𝑎 𝑎
est

𝐾∆𝐻𝑏
𝑞=
𝑏+𝑎
63
3.2.2. Barrage imperdable sur terrain aquifère avec écran d’étanchéité vertical

(Image tirée de Google pour mieux visualiser les lignes de courant et les courbes équipotentielle)

Pour réduire la poussée verticale, Fv, sous le barrage, on augmente la longueur du trajet de
l’eau en posant un écran imperméable verticale sous la semelle du barrage ; ce qui
augmente ainsi la perte de charge entre l’amont et l’aval du barrage.

64
3.2.2.1. Equations des équipotentielles et des lignes de courant

Comme pour le cas du barrage sans écran, il existe une formule plus exacte mais aussi plus
complexe à appliquer. Schneebeli propose une formule approchée mais plus simple
d’application. En effet, il procède par deux transformations de Schwarz-Christoffel4 de la
formule ci-dessous pour passer du barrage avec écran au barrage sans écran :

𝜁
𝑧 = 𝐴∫ 𝑑𝜁 + 𝐵
√𝜁 2 − 1

Soit le plan z = x + iy de départ de la figure ci-dessous indiquant une ligne de la fondation du


barrage tracée de l’amont à l’aval et perpendiculaire à l’axe du barrage transerversal au
cours d’eau. Le point A est l’extrémité amont de cette ligne tandis que le point A est sont
extrémité aval. L’écran est figuré par le segment de droite DC et sa longueur est c ; a est la
distance entre l’écran et l’extrémité amont du barrage et e la distance entre l’écran et
l’extrémité aval du barrage.

Plan z = x + iy

Pour revenir à l’étude d’un barrage sans écran, le plan z ci-dessus est transformé, par la
méthode de Schwarzt-Christoffel, en 𝑃 = 𝑚 + 𝑖𝑛, ci-dessous.

Plan P = m + in

Les paramètres de transformation du plan z en plan P sont

4
La transformation de Schwarz-Christoffel transforme tout polygone (un polygone non fermé est considéré
comme un polygone fermé à l’infini.) en un demi-plan (voir les transformations conformes dans les variables
complexes).Ici l’axe des abscisses et l’écran forment un polygone non fermé

65
 mc = 0
 mB = -1
 mD = +1

Ils ont été choisis de telle sorte que le point C occupe l’origine des coordonnées dans le plan
P et les point B et D en occupent respectivement les abscisses - 1 et +1.

Donc chaque point du plan z est transformé en point

𝑧 = 𝐴√𝑃 2 − 1 + 𝐵

Une telle transformation fait que pour

 P = ±1, on a z = 0, ce qui signifie que B = 0


 P = 0, on a z = −ic, ce qui signifie que A = −c

La transformation s’écrit donc

𝑧 = −𝑐√𝑃2 − 1

Pour trouver la position des points du plan z dans le plan P, on utilise donc la formule
suivante

𝑧
𝑃 = ±√( )2 + 1
𝑐

Ainsi l’abscisse, a, du point A dans le plan z, devient , dans le plan P

𝑎
𝑖 = +√( )2 + 1
𝑐

Et l’abscisse, e, du point E dans la plan z, devient, dans le plan P

𝑒
𝑘 = +√( )2 + 1
𝑐

Pour trouver l’écoulement qui donne la solution que nous recherchons, transformons le plan
P = m + in, en plan H = J +iK tel que

2𝑃 + 𝑚 − 𝑛
𝐻=
𝑚+𝑛

66
Par cette transformation, les abscisses + m et - m des points extrêmes (E et A) de la ligne du
barrage se trouve respectivement en abscisses +1 et -1 dans le plan H.

La solution du problème est donc

𝜔 = 𝜑 + 𝑖𝜓 = 𝑎𝑟𝑐𝑜𝑠(𝐻)

Pour procéder établir le réseau d’écoulement dans le plan z, il faut donc procéder par les
transformations inverses de cette expression.

Dans le plan P nous aurons

2𝑃 + 𝑚 − 𝑛
𝜔 = 𝜑 + 𝑖𝜓 = 𝑎𝑟𝑐𝑜𝑠 ( )
𝑚+𝑛

Et dans le plan z, nous aurons

𝑧
2√(𝑐 )2 + 1 + 𝑉
𝜔 = 𝜑 + 𝑖𝜓 = 𝑎𝑟𝑐𝑜𝑠
𝑊
( )
Avec

𝑎 𝑒
𝑉 = √( )2 + 1 − √( )2 + 1
𝑐 𝑐

𝑎 𝑒
𝑊 = √( )2 + 1 + √( )2 + 1
𝑐 𝑐

En observant les deux équations ci-dessus on voit que V diminue plus rapidement que W
quand a diminue ; en effet, e s’accroît de la même valeurque décroît a. On verra d’après les
équations qui donnent la charge le long de l’axe des abscisses, donc le long de la semelle du
barrage, que comme V diminue plus vite que W lorsque a décroît, donc le numérateur de la
fraction qui donne 𝜑, diminue plus vite que son dénominateur, alors la charge sous le
barrage diminue donc quand a diminue. C’est pour cela que la meilleure position pour placer
l’écran est l’extrémité amont du barrage.

 Charge, 𝜑, sur l’axe de x, sous la semelle du barrage, sera

67
𝑥
2 ∗ √( 𝑐 )2 + 1 + 𝑉
𝜑 = 𝑎𝑟𝑐𝑜𝑠( )
𝑊
Pour −𝑒 ≤ 𝑥 ≤ 0, on aura

𝑥
2 ∗ √( 𝑐 )2 + 1 + 𝑉
𝜑 = 𝑎𝑟𝑐𝑜𝑠[ ]
𝑊
Pour 0 ≤ 𝑥 ≤ 𝑎, on aura

𝑥
−2 ∗ √( 𝑐 )2 + 1 + 𝑉
𝜑 = 𝑎𝑟𝑐𝑜𝑠[ ]
𝑊
On aura aux points D, B, E et A :

2+𝑉
𝜑𝐷 = 𝑎𝑟𝑐 𝑐𝑜𝑠( )
𝑊
𝑉−2
𝜑𝐵 = 𝑎𝑟𝑐 𝑐𝑜𝑠( )
𝑊
𝜑𝐸 = 𝑎𝑟𝑐 cos(+1) = 0

𝜑𝐴 = 𝑎𝑟𝑐 cos(−1) = 𝜋

La charge hydraulique, h, sera, en chaque point de la semelle de l’ouvrage

∆𝐻
ℎ= 𝜑 + ℎ2
𝜋
Et la pression, p, exprimée en N/m2, qui tend à soulever le barrage et qui s’exerce sous
chaque unité de surface de la semelle

∆𝐻
ℎ𝛾 = 𝑝 = 𝛾 𝜑 + 𝛾ℎ2
𝜋
La charge, et partant, la pression sous le barrage, décroît lorsque l’écran approche de la
partie amont du barrage, donc quand a diminue. C’est pour cela que l’on place très souvent
cet écran à l’extrémité amont du barrage.

 Charge le long de l’écranvertical d’étanchéité

Sur l’axe des y, on seulement −𝑐 ≤ 𝑦 ≤ 0

68
𝑦
2√1 − ( 𝑐 )2 + 𝑉
𝜑 = 𝑎𝑟𝑐𝑜𝑠[ ]
𝑊
Et au point C
𝑉
𝜑𝑐 = 𝑎𝑟𝑐 cos( )
𝑊

Et pour une même position de l’écran, la pression sous l’ouvrage décroît avec
l’augmentation de la longueur c, de l’écran.

3.2.2.2. Equation des débits

Pour 𝑦 = 𝑖𝑦 avec 𝑦 > 𝑐, on a

𝑚 𝑖 𝑦
𝜔 = 𝜑 + 𝑖𝜓 = 𝑎𝑟𝑐 cos[ + 2 √( )2 − 1]
𝑛 𝑛 𝑐

En séparant la partie réelle et imaginaire, on obtient :


𝑚
𝑐𝑜𝑠𝜑𝐶ℎ𝜓 =
𝑛
2 𝑦
−𝑠𝑖𝑛𝜑𝑆ℎ𝜓 = ± √( )2 − 1
𝑛 𝑐

En éliminant 𝜑, on obtient

𝑚 2 𝑦
−sin(𝑎𝑟𝑐 cos ( ) 𝑆ℎ𝜓 = ± √( )2 − 1
𝑛𝐶ℎ𝜓 𝑛 𝑐

Si l’écran est au milieu de l’ouvrage, on obtient une expression assez simple car m = 0. On a
alors

𝑦
2√( 𝑐 )2 − 1
𝑆ℎ𝜓 =
𝑛
D’où

𝑦2 − 𝑐2
𝜓 = 𝐴𝑟 𝑆ℎ(√ 2 )
𝑎 + 𝑐2

𝑎 𝑒
Car, a = la moitié de la largeur du barrage, 𝑛 = 2√( 𝑐 )2 + 1 = 2√(𝑐 )2 + 1

On voit que pour 𝑦 = −𝑐, on a 𝜓 = 0

69
Alors le débit q passant entre la ligne de courant 𝜓′ et l’écran sur une longueur unitaire du
barrage (débit unitaire) est

𝐾𝐻
𝑞= 𝜓′
𝜋
Ainsi le débit unitaire passant entre l’écran et le substratum imperméable sur lequel repose
la couche aquifère supportant le barrage est

𝐾Δ𝐻 𝑏2 − 𝑐 2 𝐻Δ𝐻 𝑏2 − 𝑐 2 𝑏 2 + 𝑎2
𝑞= 𝑎𝑟 𝑆ℎ (√ 2 ) = ln ( √ + √ )
𝜋 𝑎 − 𝑐2 𝜋 𝑎2 + 𝑐 2 𝑎2 + 𝑐 2

On voit que pour c = 0, on retrouve la formule du débit unitaire sous un barrage sans écran
(ici a est la moitié de la largeur du barrage alors que dans la formule du débit pour un
barrage sans écran, a signifie toute la largeur de l’ouvrage.

Toutes ces formules tant du potentiel que des lignes de courant n’approchent de la solution
exacte que si b est très grand par rapport à la largeur du barrage.

Dans le cas où l’écran approche beaucoup du substratum imperméable (b/c approche 1), on
peut utiliser la formule suivante pour le calcul du débit :
𝑧
𝜔 = 𝜑 + 𝑖𝜓 = 𝐴𝑟 𝑆ℎ( )
𝑏−𝑐
Ceci génère des courbes équipotentielles et des lignes de courant respectivement des
hyperboles et des ellipses homofocales des foyers

𝑦 = ±(𝑏 − 𝑐)

Pour 𝑥 = 0 et 𝑦 ≥ 𝑏 − 𝑐
𝑦 𝑦
𝐶ℎ𝜑 = soi𝑡 𝜑 = ±𝐴𝑟𝐶ℎ( )
𝑏−𝑐 𝑏−𝑐
Si on considère que les pertes de charge totales sont celles qui ont lieu le long de l’écran et
on néglige celles qui ont lieu entre A et B et entre D et E, on pour écrire que la charge sous le
barrage est

ℎ = 𝛼𝜑 + 𝛽

On pourra écrire

𝑏
ℎ1 = ℎ𝐵 = +𝛼 𝐴𝑟 𝐶ℎ ( )+𝛽
𝑏−𝑐
𝑏
ℎ𝑜 = ℎ𝐷 = −𝛼 𝐴𝑟 𝐶ℎ ( )+𝛽
𝑏−𝑐

70
D’où

ℎ1 − ℎ𝑜 ℎ1 + ℎ𝑜
𝛼= 𝑒𝑡 𝛽 =
𝑏 2
2 𝑎𝑟 𝐶ℎ( )
𝑏−𝑐
Donc

ℎ1 − ℎ𝑜 ℎ1 + ℎ𝑜
ℎ= 𝜑+
𝑏 2
2 𝑎𝑟 𝐶ℎ( )
𝑏−𝑐
Le débit unitaire, q, est

𝑞 = 𝐾𝛼(𝜓1 − 𝜓2 )

Lorsque 𝛼, 𝜓1 𝑒𝑡 𝜓𝑜 sont remplacés par leurs expressions, on aura

𝜋𝐾∆𝐻 𝜋𝐾∆𝐻
𝑞= =
𝑏 2𝑏
4 𝐴𝑟 𝐶ℎ( ) 4ln( )
𝑏−𝑐 𝑏−𝑐
Cette formule de débit ne prend pas en compte la largeur du barrage et pourtant, elle donne
2𝑎 𝑐
de bons résultats pour ≤ 1 𝑒𝑡 > 0,8
𝑏 𝑏

Le débit ne varie que faiblement en fonction de la position de l’écran, il est maximum pour
l’écran situé au milieu de la largeur de l’ouvrage.

3.2.3. Poussée horizontale sur la face amont du barrage par l’eau de la retenue

Sur le barrage agit aussi une autre force de surface qu’exerce l’eau sur la face amont de
l’ouvrage, le poussant vers l’aval. Sa direction est horizontale.

Cette poussée horizontale, Ph, agissant sur la face amont verticale du barrage et qui pousse
celui-ci vers l’aval est déterminée par :

𝑃ℎ = 𝑆𝛾𝑧

Avec

 S : la surface de la face amont du barrage sous eau


 𝛾 : le poids spécifique de l’eau
 𝑧 : la profondeur du centre gravité de la face amont du barrage

Cette poussée s’applique au point R du barrage situé à la profondeur y déterminée comme


suit :

71
𝑅𝑔2
𝑦=𝑧+
𝑧

Avec

Rg : le rayon de giration. Le rayon de giration de la surface en contact de l’eau par rapport à


l’axe horizontal contenu par le plan de la surface et passant par le centre de gravité de la
surface est calculé comme la racine carrée du rapport de moment quadratique (moment
d’inertie), I, de la surface par rapport à cet axe à l’aire, A, de la surface en contact de l’eau :

𝐼
𝑅𝑔 = √
𝐴

3.2.4. Calcul de la stabilité du barrage par rapport à la poussée de l’eau

La stabilité de l’ouvrage est calculée pour contrebalancer la résultante de la


poussée verticale agissant sous la semelle du barrage et la poussée horizontale agissant sur la face
amont de celui-ci.

Attentions ! Toutes ces deux forces sont directement proportionnelles à la hauteur de l’eau dans la
retenue en face de la paroi amont du barrage. Or cette hauteur est une variable aléatoire. La stabilité
du barrage doit donc prendre en compte les valeurs extrêmes de cette hauteur. Les probabilités de
ces valeurs extrémis ainsi que leurs récurrences sont déterminées par des lois statistiques telles que
celle de Gumbel ou celle de Log Pearson III.

4. L’HYDRAULIQUES DES ECRANS

4.1. ECRAN VERTICAL DANS UN TERRAIN AQUIFERE D’EPAISSEUR INFINIE

L’étude porte sur un écran vertical enfoncé jusqu’à la profondeur c,


dans un terrain aquifère de conductivité hydraulique K et d’épaisseur infinie (l’aquifère aura
toujours une épaisseur finie mais, il s’agit ici d’un aquifère si épais qu’aucun effet de sa
limite inférieure n’affecte l’écoulement qui contourne l’écran).

Pour simplifier, nous supposerons que l’écran a une longueur infinie


pour ne pas tenir compte ainsi des effets de ces limites latérales sur l’écoulement.

4.1.1. Equations des courbes équipotentielles et des lignes de courant


Considérons un système d’axe des coordonnées cartésiennes dont
l’axe des abscisses coïncide avec le plan horizontal d’un sol inondé et l’axe des ordonnées, y,
coïncide avec l’écran vertical (voir figures ci-dessous).

72
(Image tirée de Google pour mieux visualiser les lignes de courant et les courbes équipotentielle)
Le potentiel complexe, 𝜔, de l’écoulement au tour de l’écran, obtenu
par le procédé de transformations conformes, sera :

𝑖𝑧
𝜔 = 𝜑 + 𝑖𝜓 = 𝑎𝑟𝑐 sin( )
𝑐
𝑖𝑧 𝑖𝑥 − 𝑦
sin(𝜑 + 𝑖𝜓) = =
𝑐 𝑐
Ou

𝑖𝑥 − 𝑦
sin(𝜑) cos(𝑖𝜓) + sin(𝑖𝜓) cos(𝜑) =
𝑐
Or d’après Euler,

𝑒 −𝜓 + 𝑒 𝜓
cos(𝑖𝜓) = = 𝐶ℎ(𝜓)
2

𝑒 −𝜓 − 𝑒 𝜓
sin(𝑖𝜓) = = 𝑖𝑆ℎ(𝜓)
2𝑖
Donc

73
𝑦 𝑥
sin(𝜑) Ch(𝜓) + i Sh(𝜓) cos(𝜑) = − + 𝑖
𝑐 𝑐
Et en séparant les parties réelles de parties imaginaires, on aura

−y = c sin(𝜑) 𝐶ℎ(𝜓)

𝑥 = c cos(𝜑) 𝑆ℎ(𝜓)

En combinant ces deux équations on aura

𝑦2 𝑥2
− =1
[𝑐 sin(𝜑)]2 [𝑐 cos(𝜑)]2

et

𝑦2 𝑥2
+ =1
[𝑐 𝐶ℎ(𝜓)]2 [𝑐 𝑆ℎ(𝜓)]2

Les lignes équipotentielles sont donc des hyperboles de foyers 𝑦 =


±𝑐 et de demi-axes c sin(𝜑) et c cos(𝜑). Les lignes de courant sont des ellipses de foyers ±𝑐
et de demi-axes𝑐 𝐶ℎ(𝜓) et 𝑐 𝑆ℎ(𝜓).

L’équation −y = c sin(𝜑) 𝐶ℎ(𝜓) montre que quand y est zéro (on


est sur l’axes des abscisses), sin(𝜑), est aussi zéro (car 𝐶ℎ(𝜓) ne peut pas être nul), donc 𝜑
est soit égal à 0, soit à 𝜋. En effet, 𝜑 = 0 quand 𝑥 > 0 𝑒𝑡 𝜑 = 𝜋 quand 𝑥 < 0 ; car le
potentiel, 𝜑 est plus grand en amont et plus faible en aval ; ici, il est exprimé en radian. La
surface de contact avec l’eau libre et l’aquifère est d’ailleurs toujours une surface
équipotentielle (une surface filtrante).

L’équation 𝑥 = c cos(𝜑) 𝑆ℎ(𝜓) montre que quand x est nul, on est


𝜋
sur l’axe des y, donc sur l’écran. Cette équation est nulle soit quand = , qui montre encore
2
que l’on est sur l’axe des y donc sur l’écran ou quand 𝜓 = 0 ou dans les deux cas. La ligne de
courant, 𝜓 = 0 correspond au contour de l’écran, c’est-à-dire, 𝑥 = 0 𝑒𝑡 |𝑦| ≤ 𝐶. En effet, la
surface de contact entre l’aquifère et une surface imperméable (la surface de l’écran) est
toujours une surface de courant.

4.1.2. Etudes des gradients hydrauliques au voisinage de l’écran

Il apparait que du point de vue angulaire, l’eau en passant du coté


amont de l’écran où le potentiel angulaire est 𝜋 au coté aval où le potentiel angulaire est 0,
elle subit une perte de charge égale à 𝜋. On peut donc déterminer sa vitesse angulaire, son
gradient angulaire et son potentiel angulaire, 𝜑, qui sera tel 0 ≤ 𝜑 ≤ 𝜋 entre l’amont et
l’aval de l’écran. D’autre part, l’eau s’infiltre du côté amont de l’écran, où 𝑥 < 0, et où le
potentiel hydraulique estH1 et rejaillit de l’autre coté de l’écran où 𝑥 > 0 et où le potentiel
hydraulique est H2. Elle subit donc une perte de charge égale à ∆𝐻 = 𝐻1 − 𝐻2 . On peut

74
également déterminer sa vitesse linaire, son gradient hydraulique et son potentiel
hydraulique par rapport à cette perte de charge.

Comme la perte de charge hydraulique, ∆𝐻, est la même sur chaque


ligne de courant le gradient hydraulique sur une ligne de courant est donc d’autant plus
élevé que la ligne de courant est courte. Donc la valeur maximum du gradient hydraulique
dans cette couche aquifère homogène et isotrope est celle qui se fait le long de l’écran où la
ligne de courant est la plus courte. L’écoulement n’étant pas uniforme (même vitesse en
grandeur et en direction partout), le gradient hydraulique le long de l’écran devrait pendre
sa valeur maximum à l’extrémité de celui-ci où les pertes de charge augmentent du fait du
changement brusque de la direction et du sens de l’écoulement qui y amorce son ascension.

Le gradient hydraulique étant une force, cette force s’exerce sur les
grains du terrain aquifère qu’elle pousse dans le sens de l’écoulement. Sur la demi-droite
𝑥 > 0 où les lignes de courant sont verticales, le gradient hydraulique n’a plus que la
composante verticale, donc la poussée sur les grains du terrain vers le haut y prend sa valeur
maximum.

Le gradient hydraulique étant plus grand près de l’écran et devient


vertical sur la demi-droite 𝑥 > 0 ; la conjugaison de ces deux phénomènes fait que la
poussée de l’eau sur les grains du terrain aquifère est maximum sur la demi-droite 𝑥 > 0,
près de l’écran. C’est d’ailleurs là-bas que le phénomène de renard que nous allons voir ci-
dessous se produit en général.

Après avoir examiné les caractéristiques de l’écoulement sur le plan


physique, examinons les maintenant sur le plan mathématique analytique pour pouvoir le
chiffrer.

Comme le gradient hydraulique dans les deux considérations de


l’écoulement est proportionnel à la perte de charge entre l’amont et l’aval, nous pouvons
écrire à propos du gradient entre l’amont et l’aval de l’écran, la relation suivante
𝐼 𝐼′
=
∆𝐻 𝜋
D’où
∆𝐻𝐼′
𝐼=
𝜋
Les composantes, 𝐼′𝑥 et𝐼′𝑦 du gradient angulaire I′ sont exprimées par

𝜕𝜑 𝜕𝜓
𝐼′𝑥 = = (Equations de Cauchy-Riemann)
𝜕𝑥 𝜕𝑦

𝜕𝜑 𝜕𝜓
𝐼′𝑦 = = − 𝜕𝑥 (Equations de Cauchy-Riemann)
𝜕𝑦

75
Les composantes horizontale et verticale, 𝐼𝑥 et𝐼𝑦 , du vecteur gradient hydraulique linaire5, I,
sont exprimées par

∆𝐻 𝜕𝜑 ∆𝐻 𝜕𝜓
𝐼𝑥 = = (Equations de Cauchy-Riemann)
𝜋 𝜕𝑥 𝜋 𝜕𝑦

∆𝐻 𝜕𝜑 ∆𝐻 𝜕𝜓
𝐼𝑦 = =− (Equations de Cauchy-Riemann)
𝜋 𝜕𝑦 𝜋 𝜕𝑥

Soient 𝐼𝑦1 le gradient hydraulique à la sortie d’eau dans le terrain aquifère sur le coté aval
(𝑥 > 0)𝑒𝑡 𝐼𝑦2 le gradient hydrauliques le long de l’écran du côté aval.

∆𝐻 𝜕𝜑 ∆𝐻 𝜕𝜓
𝐼𝑦1 = =− quand 𝑦 = 0 𝑒𝑡 𝜑 = 0
𝜋 𝜕𝑦 𝜋 𝜕𝑥

Dérivons 𝑥 = c cos(𝜑) 𝑆ℎ(𝜓) par rapport à x ; comme 𝜑 est constant sur 𝑥 ≥


0, cos(𝜑) est constant, seul 𝜓 y varie, nous aurons

𝜕𝜓
1 = c cos(𝜑) 𝑆ℎ(𝜓)
𝜕𝑥
Comme 𝜑 = 0, on a cos(𝜑) = 1

Donc

𝜕𝜓 1
=
𝜕𝑥 𝑐𝑆ℎ(𝜓)

Comme 𝑥 = c cos(𝜑) 𝑆ℎ(𝜓) et c cos(𝜑) = 1

Donc
𝑥
𝑆ℎ(𝜓) =
𝑐
Et

𝜕𝜓 1
=
𝜕𝑥 𝑥

D’où

5
Le mot linéaire ici ne signifie pas en ligne droite mais seulement l’opposition entre la vitesse angulaire et la
vitesse linéaire dont les deux gradients dérivent.

76
∆𝐻 𝜕𝜑 ∆𝐻 𝜕𝜓 Δ𝐻 1
𝐼𝑦1 = =− = quand 𝑦 = 0 𝑒𝑡 𝜑 = 0
𝜋 𝜕𝑦 𝜋 𝜕𝑥 𝜋 𝑥

On voit que le gradient hydraulique tend vers infini quand x tend vers zéro, donc quand on
s’approche de l’écran. C’est la démonstration mathématique de la vision physique du
gradient hydraulique qui augmente près de l’écran, où d’ailleurs se produit toujours le
phénomène de renard. En réalité, le gradient hydraulique ne devient pas infini quand x est
nul car nous avions négligé dans nos équations l’effet de l’inertie de la vitesse de l’eau.

𝜕𝜑
Le long de l’écran, l’étude du gradient se fait par l’évolution de 𝜕𝑦 quand x = 0
Or le long de l’écran, 𝜓 est constant et est égal à zéro

Comme −y = c sin(𝜑) 𝐶ℎ(𝜓) et 𝐶ℎ(𝜓) = 1

On a donc

−y = c sin(𝜑)

Et
𝑦
𝜑 = 𝑎𝑟𝑐 sin(− )
𝑐
Donc

𝜕𝜑 1
=
𝜕𝑦 𝑦
√1 − ( )2
𝑐

Il apparait clairement que la dérivée du potentiel le long de l’écran, donc le gradient,


augmente avec y et atteint sa valeur maximum, ici, ∞, quand y = c. Cependant, du fait des
forces d’inertie dont nous n’avons pas tenu compte, le gradient hydraulique n’atteint pas la
valeur infinie à l’extrémité inférieure de l’écran.

Nous venons de démontrer mathématiquement les deux faits physiques dont nous avons
parlé ci-haut, à savoir, l’augmentation de l’action du gradient hydraulique sur la partie
positive de l’axe des abscisses et près de l’écran et la croissance du gradient hydraulique à
l’extrémité inférieur de l’écran.

L’étude de la charge hydraulique le long de l’écran est utile car le phénomène de renard à
éviter se produit souvent le long de l’écran.

Si ∆𝐻 est la perte de charge entre les deux côtés opposés de l’écran (∆𝐻 = 𝐻1 − 𝐻2 ), la
charge hydraulique, h, le long de l’écran est
77
∆𝐻 ∆𝐻 𝑦
ℎ= 𝜑 + 𝐻2 = 𝑎𝑟𝑐 sin ( ) + 𝐻2
𝜋 𝜋 𝑐
Donc la dérivée de h par rapport à y est

𝜕ℎ ∆𝐻 1
=
𝜕𝑦 𝜋 𝑦
√1 − ( )2
𝑐

Cette dérivée croît quand y croît et atteint sa valeur maximum, ici, ∞ quand y = c comme
nous venons de le montrer ci-dessus.

La pression de l’eau le long de l’écran est déterminée par l’équation :

∆𝐻 𝑦
𝛾ℎ = 𝛾 𝑎𝑟𝑐 sin ( ) + 𝛾𝐻2
𝜋 𝑐
Avec, 𝛾, le poids spécifique de l’eau.

Cette pression s’exerce sur les grains du sol. Du côté aval de l’écran où la nappe est rabattue,
la pression tend à soulever les grains car elle est dirigée vers le haut. Les grains y opposent
leur poids déjaugé respectifs, leur frottement contre les autres grains et la cohésion entre
eux. A l’absence de frottement et de cohésion, seul leurs poids déjaugé s’opposera à la
poussé de soulèvement.

Pour éviter le phénomène de renard en aval de l’écran dans un terrain sans cohésion ni
frottement interne, il faudrait qu’en chaque point de profondeur y, la somme de poids de
l’eau au-dessus de la surface du sol (𝛾𝐻2 ) et de poids déjaugé des grains qui surmontent ce
point (𝑦𝛾𝑎 ), soit plus grande à la composante verticale de la poussée de l’eau vers le haut en
ce point (𝛾ℎ). La composante verticale du gradient de la charge 𝛾ℎ n’est maximum que sur
la demi droite 𝑥 > 0où le gradient n’a pas d’autre composante que la composante verticale
dirigée vers le haut et tendant à soulever les grains du sol ; en effet, sur la demi-droite 𝑥 <
0où n’existe aussi que la composante verticale du gradient, celle-ci est dirigée vers le bas et
pousse ainsi les grains du sol vers le bas, aucun risque de renard.
Pour éviter le renard, il faut qu’à chaque point, l’équation suivante se vérifie

∆𝐻 𝑦
𝑦𝛾𝑎 > 𝛾 𝑎𝑟𝑐 sin( ) + 𝛾𝐻2
𝜋 𝑐
Ou vous avez le renard quand
∆𝐻 𝑦
𝛾 𝑎𝑟𝑐 sin( ) + 𝛾𝐻2 ≥ 𝛾𝑎 𝑦
𝜋 𝑐

Avec 𝛾𝑎 , le poids spécifique apparent ou déjaugé des grains.

𝛾𝑎 = 𝛾𝑠 − 𝛾 = (1 − 𝑚)(𝛾𝑔 − 𝛾)

78
Où,
 m est la porosité totale du terrain aquifère,
 𝛾𝑠 le poids spécifique du terrain saturé
 𝛾𝑔 le poids spécifique de grain du terrain aquifère
 (1 − 𝑚), le volume de grains dans un volume unitaire de terrain
 (𝛾𝑔 − 𝛾), poussé d’Archimède sur un volume de grains contenus dans un volume
unitaire de terrain saturé.

Lorsque |𝑦| = 𝑐, vous avez le renard quand

∆𝐻
𝛾 + 𝛾𝐻2 ≥ 𝛾𝑎 𝑐
2

Ou
∆𝐻
𝛾 2 + 𝛾𝐻2
𝑐≤
𝛾𝑎

Donc pour éviter le phénomène de renard pour une perte de charge donnée, ∆𝐻 , il faut que

∆𝐻
𝛾 2 + 𝛾𝐻2
𝑐>
𝛾𝑎
Cette formule permet de déterminer,pour un rabattement,∆H, donné, la profondeur c à
laquelle l’écran doit descendre afin d’éviter le phénomène de renard.

Ce calcul, du fait qu’il ne prend pas en compte la résistance mécanique du terrain (cohésion
et frottement interne), il est l’option la plus pessimiste de l’étude du phénomène de renard.
C’est elle que l’on prend généralement pour se prémunir du renard quelle que soit la
faiblesse de la résistance mécanique du terrain.

Sur l’axe des abscisses où y est nul, on a


𝛾 ∆𝐻
𝑐≥
𝛾𝑎 𝜋

La formule ci-dessus donne la profondeur minimale, c, en dessous de laquelle il y aura le


phénomène de renard dans un terrain sans cohésion quel que soit son angle de frottement
interne.

79
4.1.3. Equations des débits

Le débit, q, passant entre l’écran et la ligne de courant, 𝜓, est, par unité de longueur de
l’écran

𝐾Δ𝐻
𝑞= 𝜓
𝜋
Comme la ligne de courant 𝜓 est une ellipse de demi-petit axe 𝑏 = 𝑐 𝑆ℎ(𝜓) et de demi-
grand axe 𝑎 = 𝑐 𝐶ℎ(𝜓), on peut exprimer le débit en fonction soit de a soit de b et écrire :

𝐾Δ𝐻 𝑏 1 𝑎
𝑞= 𝑎𝑟 𝑆ℎ ( ) = 𝐴𝑟 𝐶ℎ( )
𝐾 𝑐 𝜋 𝑐

𝐾Δ𝐻 𝑏 𝑏 2 𝐾Δ𝐻 𝑎 𝑎
𝑞= √
ln[ + ( ) + 1] = ln[ + √( )2 − 1]
𝜋 𝑐 𝑐 𝜋 𝑐 𝑐

4.1.4. Ecran vertical dans un terrain aquifère d’épaisseur finie

L’équation exacte est très complexe, alors on a recours à des solutions approchées qui
fournissent des résultats largement suffisant dans la plupart des cas réels. Une de ces
solutions est de considérer le substratum imperméable sur lequel repose le terrain aquifère
comme une surface courbe dont la courbure coïncide parfaitement avec une surface de
courant dont la coupe longitudinale a la forme elliptique dont nous avons vu l’équation à la
sous-section 9.2.1. ci-dessus.

La répartition de la charge hydraulique sera la même que dans le cas ci-dessus d’un écran
posé dans un terrain aquifère d’épaisseur infinie.

Le débit par unité de longueur de l’écran sera donné par

𝐾∆𝐻 𝑎 𝐾∆𝐻 𝑎 𝑎
𝑞= 𝑎𝑟 𝐶ℎ ( ) = ln[ + √( )2 − 1
𝜋 𝑐 𝜋 𝑐 𝑐

Avec

a : l’épaisseur du terrain perméable

c : la longueur de l’écran.

Cette formule donne le débit légèrement inférieur au débit déterminé par une formule
mathématique exacte.

80
4.1.5. Ecran vertical placé au bord d’une fouille dans un terrain aquifère d’épaisseur
infinie

Il s’agit d’un écran placé pour soutenir une paroi verticale d’une fouille de profondeur d
creusée dans un terrain inondée. La surface horizontale du sol coïncide avec l’équipotentiel
amont et le fond de la fouille coïncide avec l’équipotentiel aval.

4.1.5.1. Le réseau hydraulique et les conditions de renard

Par la transformation de Schwarz-Christoffel, le plan z défini par les axes x et y et qui


contient l’écran et la fouille est transformé en un demi-plan 𝜁 défini par les axes 𝜉 𝑒𝑡 𝜂 par
l’expression suivante :
𝜁
𝜁+𝛾
𝑧 = 𝐴∫ 𝑑𝜁 + 𝐵
0 √𝜁 2 − 1

Les paramètres de la transformation ont été choisis de sorte que 𝜉(𝐵 ′ ) = −1, 𝜉(𝐷′ ) = +1
et 𝜉(𝐶 ′ ) = −𝛿 tendis que 𝜉(A’) et 𝜉(E’) sont respectivement rejetés à −∞ 𝑒𝑡 + ∞

Après intégration, on a :

𝑧 = 𝑖𝐻 [−√1 − 𝜁 2 + 𝛿 𝑎𝑟𝑐 sin(𝜁)] + 𝐽


Comme au point B, 𝜁 = −1, alors
𝑑 𝜋
𝑧 = −𝑖 = −𝑖𝐴𝛿 + 𝐽
2 2
81
Comme au point D, 𝜁 = +1, on aura, en ce point,

𝑑 𝜋
𝑧=𝑖 = 𝑖𝐻𝛿 + 𝐽
2 2

Donc 2J = 0 et J = 0

Donc
𝑑
𝐻=
𝜋𝛿

La transformation de Schwarz-Christoffel devient

𝑑
𝑧=𝑖 [−√1 − 𝜁 2 + 𝛿 𝑎𝑟𝑐 sin(𝜁)]
2𝜋

Nous avons vu lors de l’étude d’une ligne des puits que la formule
𝜋𝑧
𝜁 = sin( )
𝑎
𝑎
transforme le plan 𝜁 en une bande du plan z limitée par ± 2
De même, la formule suivante
𝜁 = sin(𝜔)

𝜋
transforme un le plan, 𝜁, en une bande de plan 𝜔 limitée par 𝜑 = ± 2 dans le plan 𝜔(𝜑, 𝜓)
du potentiel complexe 𝜔 = 𝜑 + 𝑖𝜓 de la figure ci-dessous.

𝜋
Les paramètres de la transformation ont été choisis de sorte que 𝜑(𝐵 ′′ ) = − 2 , 𝜑(𝐷′′ ) =
𝜋
+ 2 ; comme -1 et +1, les abscisses respectivement des points B’ et D’ dans le plan 𝜁 sont
𝜋 𝜋
respectivement les sinus de − 2 et de 2 , alors nus allons choisir – 𝛿, l’abscisse du point C,
comme le sinus de 𝜑𝑐 ; tendis que A’’ et E’’ sont respectivement rejetés à +∞ 𝑒𝑡 + ∞. A’’B’’
𝜋 𝜋
et E’’D’’ sont des équipotentiel de valeurs respectives − 2 et 2 ; tendis que le segment B’’D’’
est une ligne de courant de valeur zéro car elle longe l’écran.

82
Comme dans le plan z
𝜋
 sur DE, 𝜑 = + 2
𝜋
 sur AB, 𝜑 = − 2
 sur le point C
– 𝛿 = sin(𝜑𝑐 ) ;

d’où

𝜑𝑐 = 𝑎𝑟𝑐 sin(−𝛿)

𝑑
Donc l’équation 𝑧 = 𝑖 2𝜋 [−√1 − 𝜁 2 + 𝛿 𝑎𝑟𝑐 sin(𝜁)] devient

𝑑 cos(𝜔)
𝑧=𝑖 [ + 𝜔]
𝜋 sin(𝜑𝑐 )

Sur la verticale contenant l’écran, 𝑧 = 𝑖𝑦 (sur l’axe des ordonnées), on a alors

𝑦 1 cos(𝜑)
=+ [ + 𝜑]
𝑑 𝜋 sin(𝜑𝑐 )

Au point C, on a

𝑐 1
= − [𝑐𝑡𝑔(𝜑𝑐 ) + 𝜑𝑐 ]
𝑑 𝜋

La charge hydraulique est donnée par

∆𝐻
ℎ= 𝜑 + 𝐻𝐵
𝜋

Avec ∆𝐻 = 𝐻𝐷 − 𝐻𝐵 ; 𝐻𝐷 𝑒𝑡 𝐻𝐵 étant respectivement la charge hydraulique en amont et en


aval de l’écran.

La pression agissant sur chaque grain du terrain pour le soulever est

∆𝐻
𝑝 = ℎ𝛾 = 𝛾 𝜑 + 𝛾𝐻𝐵
𝜋

Pour éviter le renard au pied aval de l’écran (nous avons démontré que c’est là que le
phénomène a lieu de préférence), il faut, pour un sol sans cohésion ni frottement interne,
que le poids du terrain au dessus de l’extrémité inférieur de l’écran, au point C, soit plus

83
grand que la poussée verticale de l’eau due à la différence de potentiel hydraulique entre
l’extrémité de l’écran, point, C, (𝛾𝑤 𝐻𝑐 ) et le pied aval de l’écran, point B, (𝛾𝜔 𝐻𝐵 ). Donc il faut
que

𝑑 𝛾𝜔
𝑐− > (𝐻 − 𝐻𝐻 )
2 𝛾𝑎 𝑐
Avec, 𝛾𝜔 , le poids spécifique de l’eau.

Pour pouvoir tracer le réseau hydraulique de l’écoulement dans le plan z, il faudrait


déterminer les équations du potentiel hydraulique, 𝜑, et de la fonction de courant, 𝜓, dans
𝑑 cos(𝜑]
l’expression suivante : 𝑧 = 𝑖 [ + 𝜔]. Pour cela, il faut séparer la partie réelle et la
𝜋 sin(𝜑𝑐 )
partie imaginaire de cette expression.

𝑑 cos(𝜔) 𝑑 𝑑
𝑥 + 𝑖𝑦 = 𝑖 +𝑖 𝜑+𝑖 𝜓
𝜋 sin(𝜑𝑐 ) 𝜋 𝜋
Ou
𝑥 𝑦 1 cos(𝜑 + 𝑖𝜓) 1 1
+𝑖 = 𝑖 +𝑖 𝜑+ 𝜓
𝑑 𝑑 𝜋 sin(𝜑𝑐 ) 𝜋 𝜋
Ou
𝑥 𝑦 1 cos(𝜑) cos(𝑖𝜓) − sin(𝜑) sin(𝑖𝜓) 1 1
+𝑖 = 𝑖 +𝑖 𝜑+ 𝜓
𝑑 𝑑 𝜋 sin(𝜑𝑐 ) 𝜋 𝜋

Ou
𝑥 𝑦 1 cos(𝜑) 𝐶ℎ(𝜓) sin(𝜑) 𝑆ℎ(𝜓)
+ 𝑖 = {𝑖 − + 𝑖𝜑 − 𝜓}
𝑑 𝑑 𝜋 sin(𝜑𝑐 ) sin(𝜑𝑐 )
Donc

𝑥 1 sin(𝜑)
= [ 𝑆ℎ(𝜓) − 𝜓]
𝑑 𝜋 sin(𝜑𝑐 )

𝑦 1 cos(𝜑)
= [ 𝐶ℎ(𝜓) + 𝜑]
𝑑 𝜋 sin(𝜑𝑐 )

Si sur un système des coordonnées on porte en abscisse les valeurs de𝑠 𝜑 exprimées en
degrés et partant de – 90° à +90° et en ordonnée, les valeurs des 𝜓 exprimées en degrés et
partant de 0° à 180°, on peut tracer, à l’aide de deux équations ci-dessus, des courbes d’iso
𝑥 𝑦
valeur de 𝑑 et des courbes iso valeurs de 𝑑 et obtenir ainsi deux familles de ces courbes. Les
points d’intersection des courbes de deux familles sont aux cordonnées où 𝜑 et 𝜓 sont
facilement indentifiables ; ce qui permettra de tracer les courbes d’iso valeurs de 𝜑 et de 𝜓
dans le plan z portant l’écran et la fouille.

84
4.1.5.2. Le calcul du débit

Le débit unitaire, q, passant sur une longueur unitaire de l’écran entre l’écran (𝜓 = 0) et la
ligne de courant, 𝜓 est déterminé par

𝐾Δ𝐻
𝑞= 𝜓
𝜋

4.1.6. Ecran vertical au bord d’une fouille dans un terrain aquifère d’épaisseur finie

4.1.6.1. La détermination du réseau d’écoulement

Etudions l’écoulement autour de l’écran dans un système des coordonnées cartésiennes où


l’axe des abscisses passe à mi-profondeur de la fouille et celui des ordonnées par l’écran
vertical. Soit a la distance verticale entre l’axe des abscisses et le toit du substratum
imperméable sur lequel repose le terrain aquifère dans lequel est enfoncé l’écran qui
protège la fouille et d, la profondeur de celle-ci. L’épaisseur de la couche aquifère est donc
𝑑
𝑎 + 2.

Une fois encore nous n’allons donner que la solution approchée qui fournit des résultats
généralement admis. Pour cela reprenons l’équation que nous avons vue ci-dessus pour la
partie imaginaire :

𝑦 1 cos(𝜑)
= [ 𝐶ℎ(𝜓) + 𝜑]
𝑑 𝜋 sin(𝜑𝑐 )

Nous sommes intéressés par l’équation de la ligne de courant passant par le toit du
substratum imperméable sur lequel repose la couche aquifère dans lequel est creusé la
fouille sous l’abri de l’écran. L’équation de cette ligne peut être assimilée à la tangente au

85
point – a, de la ligne de courant du plan passant par ce point. Cherchons donc le maxima de
cette courbe. Pour cela il faudra annuler la dérivée de l’expression ci-dessus de la courbe
𝑦 𝑎
= − 𝑑 = 𝐶 𝑡𝑒 dans le plan 𝜔 = 𝜑 + 𝑖𝜓 de la section précédente par rapport à 𝜑 et à 𝜓.
𝑑

Cela donne
1 sin(𝜑) cos(𝜑)
[− 𝐶ℎ(𝜓)𝑑𝜑 + 𝑆ℎ(𝜓)𝑑𝜓 + 𝑑𝜑] = 0
𝜋 sin(𝜑𝑐 ) sin(𝜑𝑐 )

Ou
sin(𝜑) cos(𝜑) 𝑑𝜓
1− 𝐶ℎ(𝜓) + 𝑆ℎ(𝜓) =0
sin(𝜑𝑐 ) cos(𝜑𝑐 ) 𝑑𝜑

𝑑𝜓
Cette courbe a une tangente horizontale (𝑑𝜑 = 0) au point 𝜔𝑎 du plan 𝜔 = 𝜑 + 𝑖𝜓 qui
correspond au point 𝑧𝑎 du plan 𝑧 = 𝑥 + 𝑖𝑦 où la ligne de courant est tangente à
𝑦 𝑎
l’horizontale = − 𝑑 = 𝐶 𝑡𝑒 .
𝑑
La valeur 𝜓𝑎 correspondant à cette ligne de courant sera

sin(𝜑𝑐 )
𝜓𝑎 = 𝐴𝑟𝑔𝐶ℎ[ ]
sin(𝜑𝑎 )

Si nous introduisons cette valeur dans l’expression de départ, nous aurons

𝑎 1 cos(𝜑𝑎 ) sin(𝜑𝑐 )
− = [ + 𝜑𝑎 ]
𝑑 𝜋 sin(𝜑𝑐 ) sin(𝜑𝑎 )
Ou
𝑎 1
= − [𝑐𝑡𝑔(𝜑𝑎 ) + 𝜑𝑎 ]
𝑑 𝜋

𝑎
C’est une équation qui permet de déterminer 𝜑𝑎 en fonction de 𝑑.

4.1.6.2. Le calcul de débit

Le débit, q, qui passe de l’aquifère à la fouille sous l’écran est

𝐾𝐻 𝐾𝐻
𝑞= (𝜓𝑎 − 𝜓𝑐 ) = 𝑞 𝜓
𝜋 𝜋 𝑎
Car
𝜓𝑐 = 0
𝑐 𝑎
Pour 𝑑 𝑒𝑡 𝑑 ≥ 1, le débit est donné par

86
Kh a KH a a
q= ArCh ( ) = ln[ + √( )2 − 1]
π c π c c

87
88

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