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1.1.

EVACUATION DES EAUX PLUVIALES :


L’évacuation des eaux pluviales en système unitaire ou séparatif est estimée pour un
débit de pointe d’une période de retour donnée. Les différents composants du
système doivent être dimensionnés en fonction de ce débit.

FIGURE 2.1 : INONDATION DES ZONES URBAINES

1.1.1. COMPOSANTS DU RÉSEAU D’ASSAINISSEMENT D’EAUX PLUVIALES :

Le réseau d’évacuation des eaux pluviales comporte les mêmes éléments que le
réseau des eaux usées à ajouter les regards à grilles. Les composants du réseau
d’évacuation des eaux pluviales sont :

 canalisations et collecteurs

 boîtes de branchement

 regards de visite

 regards à grille : Ce sont des regards de petites dimensions couverts par une
grille en fonte. Ces regards sont alignés dans le fil d’eau (caniveaux ou
conduites). A titre d’exemple, une grille de 40x40 draine 400 m² de surface
imperméabilisée et 2000 m² de surface perméable.
FIGURE 2.2 : REGARD A GRILLE

1.1.2. DÉBIT DES EAUX PLUVIALES :


1.1.2.1. HYDROLOGIE

1.1.2.1.1. ETABLISSEMENT D'UN ORGANIGRAMME D'ÉTUDE

L'organigramme de l'étude hydrologique permet de mettre au point une méthode


d'évaluation des débits de pointe des crues exceptionnelles sur les bassins versants
interceptés par le projet, et ceci afin de proposer des éléments de calcul rationnels
pour la construction des ouvrages de Génie Civil : dalots, canaux, buses, conduites,
….

Une analyse multicritère des problèmes hydrauliques dans le contexte particulier de


la route a permis d'élaborer l'organigramme de calcul suivant.

Délimitation des bassins


versants

Détermination des caractéristiques des


bassins versants

Bassin urbanisé Bassin non urbanisé

Formule superficielle Méthode Autres Formules y compris les


(dite de Caquot) Rationnelle formules Régionales
Tunisiennes

Comparaison

Choix d'un débit de pointe

Assemblage des bassins


si nécessaire

Débits de pointe

Choix de la période de retour

Débit de projet
FIGURE 2.3 : ORGANIGRAMME D’UNE ÉTUDE HYDROLOGIQUE

1.1.2.1.2. CARACTÉRISTIQUES D’UN BASSIN VERSANT

Un bassin versant est caractérisé par sa morphologie (forme, relief, surface), la


nature des terrains rencontrées, la couverture végétale et l’occupation du sol.
A. La morphologie d’un bassin versant
a) La surface

Le bassin versant étant l'aire de réception des précipitations et d'alimentation des cours
d'eau, les débits vont être en partie reliés à sa surface.
b) Le relief

L'influence du relief sur l'écoulement se conçoit aisément, car de nombreux paramètres


hydrométéorologiques varient avec l'altitude (précipitations, températures, etc.) et la
morphologie du bassin. En outre, la pente influe sur la vitesse d'écoulement. Le relief se
détermine lui aussi au moyen d'indices ou de caractéristiques suivants :

La courbe hypsométrique : La courbe hypsométrique fournit une vue synthétique de la


pente du bassin, donc du relief. Cette courbe représente la répartition de la surface du
bassin versant en fonction de son altitude. Elle porte en abscisse la surface (ou le
pourcentage de surface) du bassin qui se trouve au-dessus (ou au-dessous) de l'altitude
représentée en ordonnée. Elle exprime ainsi la superficie du bassin ou le pourcentage de
superficie, au-delà d'une certaine altitude.

A partir de la courbe hypsométrique de la page suivante, les altitudes suivantes ont été
déterminées :

 L'altitude maximum de 84 m correspondant au sommet du bassin versant.

 L'altitude minimale (exutoire) de 40 m

 L'altitude médiane correspond à une surface cumulée de 50% est égale à 53 m.

 L'altitude moyenne est donnée par l’équation suivante :

Hmoy 
A H i i

A (Hmoy = 54 m. ) avec
o Ai, aire comprise entre deux courbes de niveau (km²)
o Hi, altitude moyenne entre deux courbes de niveau (m)
o A, superficie totale du bassin versant (km²)

FIGURE 2.4 COURBE HYPSOMÉTRIQUE

Les courbes hypsométriques demeurent un outil pratique pour comparer plusieurs


bassins entre eux ou les diverses sections d'un seul bassin. Elles peuvent en outre servir
à la détermination de la pluie moyenne sur un bassin versant et donnent des indications
quant au comportement hydrologique et hydraulique du bassin et de son système de
drainage.

La pente équivalente

Chaque bassin est constitué de tronçons successifs de longueurs L k et de pente


constante Ik. La pente moyenne s’exprime par la formule suivante :
2
 

I 
 Lk 

 Lk 
  
Ik 


 L 
k
avec L : longueur totale de l’écoulement en m (Longueur du plus long chemin hydraulique) (

c) La forme – indice de compacité


La forme d'un bassin versant influence l'allure de l'hydrogramme à l'exutoire du bassin
versant. Par exemple, une forme allongée favorise, pour une même pluie, les faibles
débits de pointe de crue, ceci en raison des temps d'acheminement de l'eau à l'exutoire
plus importants. Ce phénomène est lié à la notion de temps de concentration.
En revanche, les bassins en forme d'éventail (bv1), présentant un temps de concentration
plus court (tc1), auront les plus forts débits de pointe, comme le montre la infra.
Il existe différents indices morphologiques permettant de caractériser le milieu, mais aussi
de comparer les bassins versants entre eux. Citons à titre d'exemple l'indice de
compacité de Gravelius (1914) KG , défini comme le rapport du périmètre du bassin au
périmètre du cercle ayant la même surface :
P P
Kg   0,28
2  A A
Avec :
 KG est l'indice de compacité de Gravélius,
 A : surface du bassin versant [km²],
 P : périmètre du bassin [km].
Cet indice se détermine à partir d'une carte topographique en mesurant le périmètre du
bassin versant et sa surface. Il est proche de 1 pour un bassin versant de forme
quasiment circulaire et supérieur à 1 lorsque le bassin est de forme allongée, tel
qu'illustré par la ci dessous.

FIGURE 2.5 : INFLUENCE DE LA FORME DU BASSIN VERSANT SUR L'HYDROGRAMME DE CRUE

FIGURE 2.6 : EXEMPLES D'INDICES DE COMPACITÉ

Plus KG est élevé plus l’hydrogramme est aplatit.


La notion de rectangle équivalent ou rectangle de Gravelius, introduite par Roche
(1963), permet de comparer facilement des bassins versants entre eux, en ce qui
concerne l'influence de leurs caractéristiques sur l'écoulement.
Le bassin versant rectangulaire résulte d'une transformation géométrique du bassin réel
dans laquelle on conserve la même superficie, le même périmètre (ou le même
coefficient de compacité). Les courbes de niveau deviennent des droites parallèles aux
petits côtés du rectangle. La climatologie, la répartition des sols, la couverture végétale et
la densité de drainage restent inchangées entre les courbes de niveau.
Si L et l représentent respectivement la longueur et la largeur du rectangle équivalent,
alors :
Le périmètre du rectangle équivalent vaut : P=2 × (L + l) ;
La surface du rectangle équivalent vaut : S = L × l
P
K g  0,28
Le coefficient de compacité : A

K g  A 
2 
 1,12  
L 1  1   

1,12   K G  
En combinant ces trois relations, on obtient :  

Le tracé des droites de niveau du rectangle équivalent découle directement de la


répartition hypsométrique cumulée.
d) Allongement du bassin versant
L’allongement M est égal au rapport du plus long chemin hydraulique L sur la racine
carrée de la surface du bassin.
L
M
A
avec

o L : Longueur du plus


 L  long chemin hydraulique
k

o A : superficie du bassin versant.


e) Coefficient de ruissellement
La capacité d'un bassin versant à ruisseler est caractérisée par le coefficient de
ruissellement qui est très souvent utilisé en hydrologie de surface. Ce coefficient est
défini comme étant le rapport du volume d'eau ruisselé sur le volume d'eau total précipité
sur le BV.
volume ruisselé
C
volume total
.
En l'absence de mesure (cas le plus fréquent) sur les bassins de type Urbain, on utilise,
en assainissement urbain, le rapport des surfaces imperméables raccordées au réseau à
la surface totale du bassin versant.
volume imperméabl e
C
volume total
=
En première approximation, on prendra :
Type d’urbanisation Coefficient de ruissellement
Zone d’habitation très dense 0,9
Zone d’habitation dense 0,6 à 0,7
Zone d’habitation moins dense 0,3 à 0,5

TABLEAU 2.1 : COEFFICIENT DE RUISSELLEMENT POUR LES BASSINS URBANISÉS


Pour les bassins non urbains, ce coefficient est plus difficile à estimer et subit de fortes
variabilités dans le temps. Les pertes initiales, la potentialité d'infiltration conditionnent la
réponse volumétrique du BV. Sa détermination dépend de la pente du bassin et de la
nature des terrains rencontrés.
En première approximation, on prendra :

Pente Indice de végétation Coefficient de


ruissellement
Plus de 50% du bassin couverte de 0,3
Pente faible végétation
(bassin de plaine) De 30 à 50% couverte de végétation 0,4
Moins de 30% couvert de végétation 0,5
Plus de 50% du bassin couverte de 0,4
Pente forte végétation
(bassin de montagne) De 30 à 50% couverte de végétation 0,5
Moins de 30% couvert de végétation 0,6

TABLEAU 2.2 : COEFFICIENTS DE RUISSELLEMENT POUR LES BASSINS NON URBANISÉS

1.1.2.1.3. ASSEMBLAGES DE BASSINS VERSANTS


Un bassin versant peut être composé de sous bassins élémentaire. Pour déterminer
les caractéristiques du bassin versant équivalent, on tiendra compte du fait que les
bassins élémentaires sont assemblés en parallèles ou en série.

B2
B2 et B3 sont en parallèle et forment le bassin équivalent Beq
B1
B1 et Beq sont en série
B3

FIGURE 2.7 : ASSEMBLAGES DE BASSINS VERSANTS

Paramètres Paramètres équivalents Bassins en série Bassins en parallèles


Coefficient de
Ceq
C A k k C A k k

ruissellement A k A k
2
 

Pente Ieq

  Lk 
 I Q k k

 
Lk 
 Q k

 Ik 

Surface Seq A k A k
L Qk max
Coefficient
Meq
Lk
A k
d’allongement
A k LQkmax est la longueur du bassin
ayant le plus grand débit

TABLEAU 2.3 : PARAMÈTRES DE BASSINS ÉQUIVALENTS

1.1.2.1.4. CARACTÉRISTIQUES DES PLUIES


L'application des techniques statistiques aux données des relevés pluviométriques
permet de déterminer la fréquence et les caractéristiques des événements pluvieux.
A. Intensité moyenne
Les chutes de pluies se mesurent à l’aide :
 Des pluviomètres des hauteurs d’eau tombées en 24 heures
 Des pluviomètres qui enregistrent la hauteur d’eau d’une partie d’averse à
intervalles donnés toutes les 5, 6 ou 10 minutes.
L’intensité moyenne im se définit par le rapport de la hauteur d’eau tombée (H) pendant
H
im 
une durée t : t

B. Fréquence de dépassement - Période de retour


Si au cours d'une période d'observation de N années, il a été enregistré n averses
d'intensité supérieure ou égale à i sur un intervalle de temps dt, la fréquence de
dépassement F de cette averse est définie par le rapport n/N. La période de retour T est
l'inverse de la fréquence de dépassement; elle représente le nombre d'années au cours
duquel l'averse surviendra, en moyenne, seulement une fois.
Il est important de préciser qu’une période de retour indique une fréquence d’occurrence
de pluie. Une période de retour de 100 ans indique que la pluie a une probabilité de 1%
d’arriver au cours de l’année d’observation alors qu’une période de retour de 5 ans
indique que cette probabilité est 20%.
Pour choisir une période de retour de conception d’un projet, on doit prendre en compte à
la fois les contraintes économiques et les objectifs de sécurité et de protection contre les
inondations.
Il est souvent admis à priori qu'il est de bonne gestion de se protéger du risque de
fréquence décennale. Cependant, dans le cas d'un aménagement routier d'une certaine
importance, on n'hésite pas à calculer les ouvrages en vue d'absorber les débits de
période de retour 20 ans, voire 50 ans, de manière à éviter, même à de tels intervalles,
des inondations étendues et prolongées compte tenu de la longévité des ouvrages et de
l'accroissement continuel du coefficient de ruissellement (suite à l’évolution de
l’urbanisation).
Les périodes de retour choisies pour le dimensionnement des ouvrages hydrauliques
sont généralement les suivantes :
Dalots 10 ou 20 ans 
Fossés 1 à 2 ans
Ouvrages de décharges 1 à 2 ans

C. Courbes Intensité-Durée-Fréquence (IDF)


Des dépouillements complets des relevés pour divers intervalles de temps dt permettent
d'établir des familles de courbes donnant, pour une période de retour donnée, l'intensité
moyenne sur l'intervalle de référence dt.
Si Hdt,T est la hauteur maximale enregistrée pendant l’intervalle dt pour une période de
Hdt ,T
i dt ,T 
retour T, l’intensité est calculée par la formule dt
I
(mm/h)

1 an
5 ans
10 ans
20 ans
50 ans

FIGURE 2.8 : COURBES INTENSITÉ-DURÉE-FRÉQUENCE DE KAIROUAN

Diverses formules mathématiques permettent une représentation de ces familles de


t
courbes. Une des plus répandues est la formule de Montana : i(t, T)=a(T)×t b(t)

(mn)
Avec :
 t : intervalle de temps en mn
 a(T), b(T) : coefficients fonction de la région et de la période de retour
 i : intensité de la pluie en mm/h
1.1.2.1.5. PLUIE DE PROJET
Les courbes IDF sont également employées pour construire des « pluies de projet ».
Une « pluie de projet » est une pluie fictive définie par un hyétogramme synthétique et
statistiquement représentatif des pluies réelles, bien que jamais observée.
Le modèle de pluie de projet couramment utilisé a été mis au point par M.DESBORDES
(Laboratoire d'Hydrologie Mathématique de Montpellier) suite à une analyse des deux
longues séries d'observations disponibles en France (Montpellier Bel-Air et Paris
Montsouris).

FIGURE 2.9 : MODÈLE DE PLUIE DE PROJET « DESBORDES »

La pluie de projet "Desbordes" est caractérisée par :


 Une durée totale de la pluie DP de l'ordre de 4 heures
 Une durée intense DM qui varie de 15 minutes à une heure selon la nature des
bassins versants
 La position de cette période intense
 Les hauteurs HT précipitée sur la durée totale et HM précipitée au cours de la
période intense. Cette dernière a la période de retour T choisie pour la pluie.
 Une forme doublement triangulaire.
Les principes de construction de la pluie de projet initiale sont les suivants :
 La durée de la période intense est prise égale au temps de concentration calculé
avec la formule de Kirpich.
 La durée totale est prise égale à 4 fois la durée intense.
 Les hauteurs précipitées sur ces deux durées sont évaluées par application de la
loi de Montana.
Cette procédure conduit à affecter le même temps de retour sur les deux périodes
caractéristiques de la pluie (durée de la période intense et durée totale). Cette démarche
ne reflète pas la réalité et il conviendrait de retenir une période de retour plus faible pour
le calcul de la hauteur d'eau précipitée durant la totalité de la pluie.
Cette représentation d'un événement pluvieux est utilisée pour le calcul par la méthode
de l'hydrogramme.
1.1.2.1.6. LE TEMPS DE CONCENTRATION

A. Définition
Le temps de concentration tc des eaux sur un bassin versant se définit comme le
maximum de durée nécessaire à une goutte d'eau pour parcourir le chemin hydrologique
entre un point du bassin et l'exutoire de ce dernier.
Le temps de concentration représente donc le temps au bout duquel le débit spécifique
(débit rapporté à la surface) va atteindre son maximum. En effet, le débit à l’exutoire
augmente du fait de la précipitation des zones les plus éloignées. Quand l’ensemble du
bassin aura contribué à l’écoulement, le débit connaitra un pallier.
Le temps de concentration est composé de trois termes différents :
 th : Temps d'humectation. Temps nécessaire à l'imbibition du sol par l'eau qui
tombe avant qu'elle ne ruisselle.
 tr : Temps de ruissellement ou d'écoulement. Temps qui correspond à la durée
d'écoulement de l'eau à la surface ou dans les premiers horizons de sol jusqu'à
un système de collecte (cours d'eau naturel, collecteur).
 ta : Temps d'acheminement. Temps mis par l'eau pour se déplacer dans le
système de collecte jusqu'à l'exutoire.
Le temps de concentration tc est donc égal au maximum de la somme de ces trois
termes.
Théoriquement on estime que tc est la durée comprise entre la fin de la pluie nette et la fin
du ruissellement. Pratiquement le temps de concentration peut être déduit de mesures
sur le terrain ou s'estimer à l'aide de formules le plus souvent empiriques.
On le calculera pratiquement en tenant compte du :
 temps tc1 : temps de ruissellement superficiel jusqu’à une entré dans le réseau ;
 temps tc2 : temps mis par l’eau pour s’écouler dans le réseau.
B. Calcul du temps de concentration
a) Calcul de tc1
Plusieurs formules permettent de calculer le temps de concentration. Ces formules sont
empiriques et elles sont bien entendu à prendre avec précaution.
S
tc  7,6
Formule de Ventura : I en minutes

avec S = Superficie du bassin versant en Km²


I = Pente moyenne du talweg1 en m/m
Cette formule est utilisée pour les bassins versants de superficie inférieure à 25 Km²
présentant une pente faible ou moyenne.
3
S L
tc  6,48
Formule de Passini : I en minutes
Avec L= longueur du talweg principal : distance en km entre l’exutoire et le point le plus
éloigné du bassin
S = Superficie du bassin versant en Km²
I = Pente moyenne du talweg en m/m
Cette formule est employée pour les bassins versants de superficie supérieure à 25 Km².
1 L1,155
tc 
Formule de Kirpich : 60 H0 ,385 en minutes

Avec L= longueur du talweg principal : distance en mètres entre l’exutoire et le point le


plus éloigné du bassin
H= dénivelée en mètre entre les extrémités du talweg : entre l’exutoire et le point
le plus éloigné du bassin.
4
S  1,5L
tc 
Formule de Giandotti : 0,8 H en heures

Avec L= longueur du talweg principal : distance en mètres entre l’exutoire et le point le


plus éloigné du bassin
H= dénivelée en mètre entre les extrémités du talweg : entre l’exutoire et le point
le plus éloigné du bassin.
S = Superficie du bassin versant en Km²
b) Calcul de tc2
Le temps d’écoulement dans le réseau est calculé à partir des lis de l’hydraulique des
écoulements en conduites. Si on considère un collecteur de pente I et de longueur, la
durée de parcours est :
L
t c2 
U

U  C Rh  I
Avec vitesse moyenne en m/s
Rh : rayon hydraulique
C : coefficient de Chezy

1
Talweg : Ligne de fond d’une vallée. Dans une vallée drainée, le talweg est le lit du cours d’eau.
Talweg signifie littéralement « chemin de la vallée » en allemand. Il est équivalent des expressions «
ligne de plus grande pente » ou de « ligne de collecte des eaux ».
1.1.2.1.7. CALCUL DES DÉBITS

A. Méthode Rationnelle
Cette méthode donne de bons résultats. Elle est généralement employée pour des
bassins versants de superficie inférieure à 250 Km². L’organigramme de la méthode
rationnelle est le suivant :

Caractéristiques du bassin

Superficie A (Km2), Ka

Nature du terrain
Coefficient de
ruissellement C Q= 0.278.Ka.C.i.A
Nature de la végétation

I Temps de Intensité
Pente
concentratration maximale
Longueur L i (mm/h)

Climatologie

Courbes Intensités -Durées -Fréquences Paramètres


a, b

A (Km2) ≤ 25 25 à 50 50 à 100 100 à 150 150 à 250


Ka 1 0,95 0,90 0,85 0,80
L’intensité de la pluie à prendre en compte est l’intensité moyenne maximale enregistrée sur
une durée égale au temps de concentration du bassin versant , i=a tcb.
B. Méthode superficielle de Caquot
Le modèle de ruissellement proposé par M. Caquot en 1949, est en fait une variante de la
méthode rationnelle. Il s'applique pour des bassins versants subissant une urbanisation
notable. La formule de Caquot permet le calcul du débit maximal d'un bassin urbanisé.
Caractéristiques du bassin

Superficie A (Ha)

Nature du terrain
Coefficient de 1/u 1/u v/u w/u
ruissellement C Q= m . K . C . I . A
Nature de la végétation

Pente I (m/m)
Longueur L (m)

Climatologie K, u, v, w

Courbes Intensités -Durées -Fréquences Paramètres


a, b
Dans cette expression, on a :
0.84b
M  u
m 
 m : coefficient correcteur 2

 M : allongement du bassin versant ;


0,5 b a
k  a' a' 
 6,6 avec 60
 u=1+0,287×b
 v=-0,41×b
 w=0,95+0,507×b
Cette méthode est valable dans les conditions suivantes :
 Superficie A≤200 Ha ;
 Pente 0,2% ≤ I ≤ 5% ;
 Coefficient de ruissellement : 0,2 ≤ C ≤ 1 ;
 Allongement du bassin versant : M ≥ 0,8.

1.1.2.2. DIMENSIONNEMENT DES OUVRAGES HYDRAULIQUES

1.1.2.2.1. RÉGIME PERMANENT UNIFORME

A. Formule générale de l’écoulement

U  C  Rh  I
Avec U : vitesse moyenne
C : coefficient de Chezy
I : pente longitudinale du radier
Rh : rayon hydraulique.

Sm
Rh 
Le rayon hydraulique
Pm
Sm (la section mouillée) est la portion de la section transversale mouillée par le liquide.
Pm (le périmètre mouillé) est la longueur de la ligne de contact entre la surface mouillée et le
lit.

Sm

Le débit Q = U×Sm
1.1.2.2.2.
P
FORMULE DU COEFFICIENT
m DE CHEZY

Le coefficient de Chezy dépend de la nature des parois, de la forme de la section


transversale et suivant les auteurs de la vitesse et de la pente.
A. Formule de Bazin
87
C

1
Rh
avec Ƴ: coefficient d’écoulement, fonction de la nature des eaux et des parois.
Nature des parois 
Parois très unies (enduit de ciment très lisse, bois raboté) 0,06
Parois unies (briques, béton brut) 0,16
Paroi de nature mixte (terre régulière) 0,85
Canaux en terre dans les conditions ordinaires 1,30
Canaux en terre avec fond de galets 1,75

TABLEAU 2.4 : VALEUR DE  SELON BAZIN


B. Formule de Manning Strickler
La formule la plus utilisé pour la détermination du coefficient de Chézy est la formule de
Manning Strickler : C=K×Rh1/6 ; donc U = K×Rh2/3×I1/2
Nature des parois K (coefficient de rugosité)
Collecteur en PVC 100 à 120
Collecteur en béton coulé en place, ben lisse 90
collecteur en béton, grès, fonte 80
Caniveau en béton 70
Caniveau en grosse maçonnerie 45 à 60
Caniveau en terrain naturel ordinaire 30à 40
Fossé en très mauvais état, de pente 3% 20
Fossé naturel en très mauvais état et pente faible 10

TABLEAU 2.5 : VALEURS DU COEFFICIENT DE RUGOSITÉ K

1.1.2.3. CALCUL DES OUVRAGES HYDRAULIQUES

1.1.2.3.1. CALCUL DES BUSES ET DES DALOTS

A. Les diverses conditions de fonctionnement


Afin de déterminer les dimensions des petits ouvrages hydrauliques d'une route, il
convient de bien connaitre les conditions dans lesquelles ils vont fonctionner et les
diverses formes que peut prendre l'écoulement à travers ces ouvrages.
On distingue essentiellement 2 types de fonctionnement pour un petit ouvrage
hydraulique :
a) La sortie est noyée
C'est-à-dire que le niveau de l'eau à l'exutoire immédiat de l'ouvrage dépasse le bord
supérieur de l'ouvrage. C'est par exemple le cas des ouvrages situés en zone inondable
ou bien subissant la marée en zone littorale ou présentant un niveau aval élevé parce
qu'il est à la confluence avec un autre cours d'eau à fortes crues.
L'écoulement des eaux se fera par surélévation du niveau amont à l'arrivée d'une crue :
l'écoulement est en charge.

FIGURE 2.10 : SORTIE NOYÉE


b) La sortie est libre
C’est-à-dire que le niveau de l'eau à l'exutoire immédiat de l'ouvrage est en dessous du
bord supérieur de l'ouvrage.
Le type d'écoulement dans le cas de la sortie aval libre dépend alors du niveau amont :
 si le niveau est tel que H1≤ 1,25 D, D étant le diamètre s'il s'agit d'une buse
circulaire ou bien la hauteur s'il s'agit d'un dalot ou d'une buse arche.

FIGURE 2.11 : SORTIE DÉNOYÉE – ECOULEMENT À SURFACE LIBRE

 si le niveau amont est tel que H1> 1,25 D, l'écoulement de l'eau dans l'ouvrage
peut se faire à surface libre ou à pleine section suivant la longueur de l'ouvrage,
après une forte contraction à l'entrée amont semblable au passage d'une vanne
de fond.

FIGURE 2.12 : SORTIE DÉNOYÉE – ECOULEMENT EN CHARGE

c) Calcul des sections en cas de sortie libre


Les études expérimentales ont permis de démontrer que le débit se met sous la forme :
Q H 
 F 1 
2 g D 5 D 

Ceci permet donc d’établir des courbes expérimentales représentant la relation entre les
Q
H1
2  g D5
deux quantités et D
Les mêmes courbes sont valables dans les deux cas de l’écoulement. Celles du cas (H1
> 1,25 D) prolongent les courbes du cas (H1 ≤ 1,25 D)
Remarques importantes
 Comme nous le voyons, dans le cas de la sortie libre, l'écoulement dans l'ouvrage
se fait très souvent à surface libre. Pour assurer une bonne évacuation des débits
admis à l'entrée de l'ouvrage il faut que le régime soit torrentiel, c'est-à-dire que la
pente longitudinale de l'ouvrage soit égale ou supérieure à la pente critique.
 La limitation de la vitesse maximale à 3 m/s reste imposée. L'écoulement ne se
faisant pas à section pleine, la vitesse ne peut plus se calculer par la formule V =
Q/.S. nous présentons plus loin la méthode de calcul de la vitesse de l'eau dans
le cas de la sortie libre. Le calcul de cette vitesse est obligatoire pour s'assurer
qu'elle reste bien inférieure à 3 m/s. Si elle est supérieure à cette valeur, on devra
alors prendre un ouvrage d'ouverture plus grande.
d) Cas des buses circulaires en béton
Connaissant le débit Q à évacuer, et se fixant une première valeur du diamètre D, on
Q
H1
2  g D5
calcule alors d'où l'on tire D de la courbe correspondante. On obtient ainsi
H1
une première valeur de D dont on jugera de la compatibilité avec le projet.
On calculera alors la pente critique correspondante puis la vitesse de l'eau dans la buse
pour vérifier si elle est inférieure à 2 m/s. Si V est supérieure à 2 m/s, soit on prend une
valeur du diamètre supérieure à la première valeur D essayée, soit on augmente le
nombre de buses.
H1/D

Q/√2gD5

FIGURE 2.13 : ABAQUE POUR CALCUL DE DIAMÈTRE DE BUSE CIRCULAIRE EN BÉTON – SORTIE LIBRE

e) Cas des dalots


Les variables adimensionnelles étant dans ce cas :
Q Q H1

A 2 g D BD 2 g D
et D
Nous avons également des relations expérimentales qui sont représentées sur les
courbes de la page suivante et où sont regroupés trois cas :
 avec murs en aile, faisant 30° à 75° avec l'axe de l'ouvrage,
 avec mur de tête mais sans mur en aile,
 tête saillante ou coupée en sifilet suivant le talus.
Les calculs d'un dalot se font à deux niveaux différents d'approximations successives.
Connaissant Q, on se donne une première valeur de la hauteur D admissible pour le
dalot, compte tenu des caractéristiques géométriques du projet au droit de l'ouvrage. On
se fixe alors la largeur B du dalot tel que la vitesse moyenne V= Q/BD ne dépasse pas la
vitesse maximale de 3 m/s.
Q
BD 2 g D
Les valeurs B, D et Q étant connues, on calcule . L’abaque de la page
H1
suivante donne alors D dont on vérifiera la compatibilité avec le projet.
On recommencera le cas échéant avec une autre valeur de la largeur B, supérieure à la
première valeur essayée.

C B A
H1/D

Q/BD√2gD

Cas A: avec murs en aile, faisant Cas B : avec mur de tête mais Cas C : tête saillante ou coupée
30° à 75° avec l'axe de l'ouvrage, sans mur en aile, en sifilet suivant le talus.
FIGURE 2.14 : ABAQUE POUR CALCUL DE DIMENSIONS DE DALOTS EN BÉTON – SORTIE LIBRE

f) Calcul de la vitesse
La pente de l'ouvrage étant fixée en fonction de la pente critique Ic précédemment
calculée, de la topographie au point de franchissement et de la géométrie du projet en ce
point, il convient de calculer la vitesse moyenne d'écoulement de l'eau dans l'ouvrage
pour vérifier :
 d'une part si elle reste en dessous d'une valeur maximale admissible (= 3 m/s),
 d’autre part si elle reste suffisante pour éviter les dépôts des particules solides
dans l'ouvrage.
Les vitesses minimales à respecter suivant le diamètre des matériaux solides
susceptibles de se déposer dans l'ouvrage sont les suivantes :
 sable fin (< 0,05 mm) 0,40 à 0,50 m/s
 graviers fins (< à 5 mm) 0,50 à 0,70 m/s
 gros graviers (5 mm à 15 mm) 0,7 à 0,90 m/s
 cailloux (15 mm à 30 mm) 1 à 1,20 m/s
 gros cailloux (30 à 100 mm) 1,50 à 1,80 m/s
Pour le cas des ouvrages fonctionnant en charge (sortie aval noyée), la vitesse V = Q/A
est simple à calculer, A étant la section de l'ouvrage.
Pour le cas des ouvrages à sortie aval libre la vitesse dans l'ouvrage est plus complexe à
calculer puisqu'elle dépend de la hauteur d'eau y dans l'ouvrage dans les cas où
l'écoulement ne se fait pas à section pleine.
Vitesse dans une buse circulaire
En utilisant le même paramètre  présenté plus haut pour le calcul de la pente critique, on
V Q
1 2 1 8
3
représente KI 2 R en fonction de KI 2 R 3

On procédera de la manière suivante : connaissant le débit à évacuer et ayant déterminé


Q
1 8
la pente critique Ic et le rayon R de la buse, on calcul KI 2 R 3
t on déduit de l’abaque
V
1 2
3
suivant KI 2 R K étant égal à 37 pour les buses métalliques et égal à 67 pour les buses
béton.
V/KIc1/2R2/3

Q/KIc1/2R8/3

FIGURE 2.15 : ABAQUE DE DÉTERMINATION DE LA VITESSE POUR LES BUSES CIRCULAIRES


Vitesse dans un dalot
V
1 2
3
On utilise le paramètre y présenté plus haut pour les dalots. On représente alors KI 2 B
Q
1 8
en fonction de KI 2b 3
.
On procède comme pour une buse, connaissant le débit à évacuer et la largeur B, on
Q V
1 8 1 2
calcule KI 2 b 3
et on déduit KI 2 B 3
de l’abaque suivant et donc V avec K=67 .
V/KIc1/2B2/3

Q/KIc1/2B8/3

FIGURE 2.16 : ABAQUE DE DÉTERMINATION DE LA VITESSE POUR LES DALOTS

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