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Mme Hend Zbidi

Chapitre II - HYDROLOGIE Mme Sawssen El Euch Ben Saïd

Chapitre II– HYDROLOGIE

I- INTRODUCTION

L’eau obéit dans la nature à un cycle dont l’origine est matérialisée par les précipitations.
L’hydrologie est la science qui étudie ce cycle ainsi que ses paramètres fondamentaux : pluie,
ruissellement, infiltration, évapotranspiration.

L'étude hydrologique consiste à définir les caractéristiques des crues afin de prédéterminer les
débits et les volumes ruisselés des écoulements de surface pour pouvoir dimensionner les
ouvrages hydrauliques, tel que les ponts, les dalots, les buses, les fossés, les canaux, etc. Ces
derniers assureront le drainage des eaux de ruissellement.

II- BASSIN VERSANT


II.1- Définition
Un bassin versant (BV) en un point ou à une section droite d’un cours d’eau, est défini comme la
totalité de la surface topographique drainée par ce cours d’eau. Il est délimité par des lignes de
partage des eaux (lignes de crête). Il fonctionne comme collecteur chargé de recueillir les
précipitations et de les transformer en écoulement à l'exutoire pour former un cours d’eau
(Figure 1).

Figure 1- Bassin versant.

II.2- Délimitation des bassins versants

Un bassin versant est limité par des lignes de partage des eaux. Ces derniers sont des crêtes
rejoignant la section par deux lignes de pente. Le bassin versant hydrologique est alors confondu
avec le bassin versant topographique (Figure 2).

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Figure 2- BV hydrologique-BV topographique.

La délimitation des bassins versants est faite suivant les lignes de crêtes; en les joignant et en
respectant les lignes de Talweg, qui sont les lignes d’écoulement des eaux des bassins et ainsi la
surface drainée par l’écoulement principal.
Avant le développement de la micro informatique et jusqu’à un passé récent, la délimitation des
bassins versants se faisait de manière directe sur un fond topographique ou des cartes d’Etat
Major (Figure 3), la surface était calculée par planimètrage (à l’aide d’un planimètre).
Actuellement les fonds topographiques sont scannés et la délimitation se fait sur PC grâce à des
logiciels tel que global mapper et Arcsig, ces logiciels permettent également de calculer les
surfaces et périmètres de bassins versants. La Figure 3 montre la délimitation des bassins
versants d’un tronçon de la route locale RL853 dans la région du Sahel sur carte d’Etat Major
(Figure3a) et avec le logiciel global mapper (Figure 3b). La Figure 4 montre la délimitation du
bassin versant d’un pont de franchissement de l’oued Miliaine avec le logiciel global mapper. La
Figure 5 présente un relief et un réseau hydrographique d’un BV.

(a)Délimitation des BV sur carte d’Etat Major.

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(b)Délimitation des BV avec le logiciel global mapper.


Figure 3-Délimitation des BV d’un tronçon de la RL853 dans la région du Sahel..

Figure 4-Délimitation du BV d’un pont de franchissement de l’oued Miliaine avec le logiciel


global mapper.

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Figure 5-Relief et réseau hydrographique d’un BV.

Un bassin versant est souvent décomposé en sous bassins élémentaires selon les critères suivants
- Répartition en fonction de l’altitude.
- Répartition en fonction de la surface occupée par des glaciers pour les bassins de haute
montagne. (Cette répartition est bien fondée compte tenu de l’influence des glaciers sur les
débits).
* Répartition en fonction de la nature lithologique et notamment de la perméabilité (celle-ci
intervient sur la rapidité de montée des crues et sur la valeur des débits d’étiage qui sont
influencés par les nappes souterraines).

La Figure 6 montre le bassin versant de l’oued El Kébir (situé au nord-ouest de la ville de


Sousse) décomposé en cinq sous bassins en fonction de la densité de drainage.

Figure 6-Division du BV de l’oued El Kébir en sous-BV en fonction de la densité de drainage.

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III- CARACTERISTIQUES D’UN BASSIN VERSANT

Un bassin versant est caractérisé généralement par :


- La morphologie : la forme géologique du terrain et les pentes des reliefs.
- La nature des terrains : la nappe d'eau et la couverture végétale.
- Le climat de la région : l'humidité, la température, l'intensité des précipitations, leur
durée et leur période de retour.

III.1- Caractéristiques géométriques d’un bassin versant

Chaque bassin versant se caractérise par différents paramètres géométriques : surface, périmètre,
longueur d’écoulement, etc.

III.1- 1- Surface:
C’est l’aire de la portion du plan délimitée par la ligne de crête ou le contour du bassin.

III.1- 2- Périmètre:
C’est la longueur, de la ligne de contour du bassin.

III.1- 3- Longueur d’écoulement :


C’est la distance depuis l’exutoire jusqu’à la ligne de partage des eaux.

III.1- 4- Pente moyenne :


C’est une caractéristique importante qui renseigne sur la topographie du bassin versant. Elle
donne une bonne indication sur le temps de parcours du ruissellement direct et influence
directement le débit de pointe lors d'une averse.
Plusieurs méthodes ont été développées pour estimer la pente moyenne d'un bassin. Toutes se
basent sur une lecture d'une carte topographique réelle ou approximative.
La pente moyenne « Im » est donnée par la relation suivante :
L
Im = [ ]2
LK
( ⁄ )
√IK
Avec :
Im : La pente moyenne du bassin exprimée en (m/km) ou bien en (°/°°)
L : Longueur totale du cours d’eau (en km).
𝐋 = 𝐋𝐊
LK : Longueur des différents tronçons du cours d’eau (en km).
IK : Pente de chaque tronçon du cours d’eau en (m/km).

III.1- 5- Coefficient de compacité


La forme du bassin versant est définie par le coefficient de compacité Kc de Gravélius, qui établit
une relation entre le périmètre du bassin versant et celui d’un cercle à surface égale. Ainsi le
coefficient a été calculé à partir de la formule suivante :

𝐊 𝐂 = 𝟎. 𝟐𝟖𝐏⁄√𝐀
Avec :
P : Périmètre du bassin versant [en km].
A : Surface du bassin versant [en km2]

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Cet indice renseigne sur la forme du bassin versant et permet de comparer les bassins versants
entre eux, celui-ci sera de plus en plus rond lorsque kc s’approche de 1 (Figure 7).

Figure 7-Valeurs de Kc suivant la forme du BV.

La Figure 8 explique l’influence la forme du bassin versant et du coefficient kc sur le débit de


pointe paramètre principal pour le dimensionnement des ouvrages hydrauliques à projeter.

Figure 8-Influence du coefficient kc sur le débit de pointe

III.1- 6- Pente moyenne Pm d’un cours d’eau


La pente moyenne Pm est déterminée à partir de la relation suivante :
(𝐇𝐦𝐚𝐱 − 𝐇𝐦𝐢𝐧 )
𝐏𝐦 =
𝐋
Avec :
Pm : Pente moyenne d’un cours d’eau en [m/km].

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Hmax : L'altitude du point le plus élevé du bassin tandis en [m].


Hmin : L'altitude du point le plus bas, généralement à l'exutoire. en [m].
L : Longueur du cours d’eau principal en [km]. (Longueur du talweg)

III.2- Caractéristiques physiques d’un bassin versant

III.2- 1- -Période de retour T


La récurrence d’une pluie, correspond à la probabilité que survienne une pluie donnée et au
risque qui lui est associée. Généralement, la période de retour T est choisie en fonction de la
superficie des bassins versant ainsi que de l’importance de leurs écoulements. Ainsi, le degré de
protection à assurer résultera d’un nécessaire compromis entre l’aspiration à une protection
absolue pratiquement irréalisable et le souci de limiter tout le coût de l’investissement.

En Tunisie les périodes de retour adoptées sont les suivants:

• Pour les barrages T= 100 ou 500 ans ou même 1000 ans


• Pour les ponts T= 100 ans (débit centennal)
• Pour les routes et suivant la note circulaire du Ministère de l’Equipement
n°D/2019/40/1054 du 06 Septembre 2019:

▪ Pour les autoroutes, les routes express et les rocades : T= 100 ans quel que soit la
taille du bassin versant.

▪ Pour les routes classées (RN, RR, RL) : la période de retour dépend de la surface
du bassin versant et de l’importance du trafic suivant le Tableau 1.

Surface du BV
Trafic journalier
Moyen Prévisible à l’horizon du projet S < 10 Km2 10 Km2≤S <100 Km2 S ≥100 Km2
(véhicule /jour)
T ≤650 30 ans 50 ans 100 ans
650 < T ≤3300 50 ans 50 ans 100 ans
T > 3300 100 ans 100 ans 100 ans
Tableau 1 - Choix de la période de retour pour les routes classées.

▪ Pour les pistes rurales


T= 100 ans pour les BV de surface S ≥100 Km2
T= 50 ans pour les BV de surface 10 Km2≤ S <100 Km2
T= 30 ans pour les BV de surface S <10 Km2

III.2- 2- Temps de Concentration :


C’est le temps mis par la goutte d’eau la plus éloignée pour arriver à l’exutoire. Il dépend de la
forme, de la pente, de la nature du sol, de la couverture végétale du bassin versant et de
l’évènement pluvieux.
De nombreuses formules permettent de calculer le temps de concentration sur un bassin versant.
A chacune de ces formules sont applicables un domaine de validité, que ce soit pour la taille des
bassins versants étudiés ou pour les résultats obtenus.
Généralement pour les bassins versants de superficie inférieure à 25 km² on utilise les formules
de Ventura ou de Kirpich et pour les bassins versants de superficie supérieure à 25 km² on utilise
la formule de Passini.

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❖ Formule de Ventura :
La formule de Ventura est exprimée par l’expression suivante :
𝐀
𝐭 𝐜 = 𝟕. 𝟔𝟐 𝐱√
𝐈
Avec :
tc : Temps de concentration [en min].
A : L’aire du bassin versant [en km²].
I : Pente du bassin versant [en %].

❖ Formule de Passini :

La formule de Passini est exprimée par l’expression suivante :


𝟑
√𝐀𝐋
𝐭 𝐜 = 𝟔. 𝟒𝟖𝐱
√𝐈

Avec :
tc : Temps de concentration [en min].
A : L’aire du bassin versant [en km²].
L : Longueur du cours d’eau principal [en km]. (Longueur du talweg)
I : Pente du bassin versant [en m/m].

❖ La formule de Kirpich :

La formule de Kirpich est exprimée par l’expression suivante :

𝐭 𝐜 = 𝟎. 𝟎𝟏𝟗𝟓𝐱𝐋𝟎.𝟕𝟕 𝐱𝐈−𝟎.𝟑𝟖𝟓

Avec :
tc : Temps de concentration [en min].
L : Longueur du cours d’eau principal [en m]. (Longueur du talweg)
I : Pente du bassin versant [en m/m].

III.2- 3- Intensité de pluie :

L’intensité d’une pluie i(t), est le rapport du volume d’eau tombé pendant une durée t donnée
sur une surface donnée. L'intensité de pluie i (t) est considérée uniforme dans l’espace et au
cours du temps de concentration tc.
Ainsi, une précipitation pluviale est caractérisée par sa durée t et par son intensité i (t) qui est
variable pendant la durée de chute.

L’étude statistique des relevés pluviométriques permet de représenter les intensités moyennes « i
(t) » de durée « t » pour une période de retour « T » à partir du modèle empirique de Caquot:

i(t)=a(T) tcb(T)(mm/h) (Formule de Montana)

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Avec :
i (t, T) : Intensité maximale de la pluie de durée « t » et de fréquence de dépassement « F »
[en mm/h].
tc : Temps de concentration [en h].
a (T) : Coefficient de Montana {Les coefficients de Montana utilisés, sont les
b (T) coefficients locaux de la station météorologique automatique la plus
représentative du territoire d’étude.}.

La Figure 9représente les courbes IDF de la région de Gabès.

1000

100
Intensité en mm/h

100 ans
50 ans
20 ans
10 ans
10 5 ans
2 ans

1
1.0 10.0 Durée en min 100.0 1000.0

Figure 9- Courbe IDF de la Station météorologique de Gabès.

III.2- 4- Le coefficient de ruissellement Cr


Cr est définie comme étant le rapport du volume d’eau ruisselé sur le volume d’eau total
précipité sur le bassin versant.
Volume d′ eau ruisselé
𝐂𝐫 =
Volume d′ eau total

Ce coefficient, qui traduit l’imperméabilisation naturelle ou artificielle (revêtement des


chaussées et des trottoirs), peut toutefois varier dans une certaine mesure, en fonction de la pente
du sol et de la durée de la précipitation (saturation des terres).

▪ Pour les zones urbaines


Ce coefficient est pratiquement égal, pour un bassin homogène urbanisé, au rapport de la surface
imperméabilisée à la surface totale :

Surface imperméable
𝐂𝐫 ~
Surface totale

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Pour des surfaces partielles Aj, on peut prendre les valeurs C j données dans le Tableau 2.

Valeurs de Cj
Parties imperméabilisées 0.9
Voies non goudronnées 0.35
Allées piétonnières (gravier) 0.25
Parcs boisés 0.10

Tableau 2 – Valeurs de Cr élémentaires en zone urbaines

Nous pouvons déterminer ainsi, les valeurs du coefficient de ruissellement équivalent Creq, par la
relation suivante :
𝐂𝐣 𝐀 𝐣
𝐂𝐫𝐞𝐪 =
𝐀 𝐣

▪ Pour les zones rurales


Cr diminue lorsque la superficie du bassin versant augmente. D’autre part, il varie dans le même
sens que la pente du bassin. En outre la perméabilité du terrain et la densité de la couverture
végétale abaissent considérablement le coefficient de ruissellement.

Pente Indice de végétation Coefficient de ruissellement


Période de retour Période de retour
(10 ans et 20 ans) (50 ans et 100
ans)
Pente faible Plus de 50% de la surface 0.3 0.4
(Bassins de est couverte de végétation
plaines)
De 30 à 50% de la surface 0.4 0.5
I < 15 % est couverte de végétation

Moins de 30% de la 0.5 0.6


surface est couverte par la
végétation
Pente forte Plus de 50% de la surface 0.4 0.5
(Bassin de est couverte de végétation
montagne)
De 30 à 50% de la surface 0.5 0.6
I > 15 % est couverte de végétation

Moins de 30% de la 0.6 0.7


surface est couverte par la
végétation

Tableau 3- Valeurs de Cr en zones rurales.

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IV- ESTIMATION DES DEBITS DE CRUES

Il existe plusieurs méthodes empiriques de calcul de débit de crues pour un bassin versant. Le
choix de la méthode dépend essentiellement des caractéristiques du bassin versant.

IV-1-Méthode rationnelle
La méthode rationnelle permet de déterminer à l’aide d’une formulation simple les débits de
pointe à l’exutoire d’un bassin versant. Elle est basée sur l’utilisation du temps de
concentration tc . Elle donne d’assez bons résultats pour les petits bassins (superficie inférieure à
25 km²).
Le débit de la crue exprimé en [m3/s], est donné par la formule suivante :

𝐐 (𝐓) = 𝟎, 𝟐𝟕𝟖 . 𝐊 𝐚 . 𝐂𝐫 . 𝐢. 𝐀
Avec :
Q (T) : Débit de pointe de période de retour « T » à l’exutoire du bassin [m3/s].
Ka : Coefficient d’abattement spatial de la pluie.
Cr : Coefficient de ruissellement sous une averse de durée égale au temps de
concentration « tc ».
i : Intensité de pluie pour une période de retour « T » [mm/h].
A : Superficie du bassin versant [km²].
Coefficient d’abattement spatial Ka
Afin de prendre en compte le fait qu’un évènement pluvieux intense ne se produit pas de manière
homogène sur un bassin versant de quelques dizaines de kilomètre carré [km²], un coefficient
d’abattement Ka. Le Tableau 4 donne les valeurs du coefficient d’abattement Ka correspondant
aux différentes valeurs de superficies des bassins versants :

A [en km²] A < 25 25 < A < 50 50 < A < 100 100 < A < 200
Valeur de « Ka » 1 0.95 0.9 0.85
Tableau 4 - Valeurs du coefficient d’abattement « Ka »

La Figure 10 donne l’organigramme dela méthode rationnelle.

Caractéristiques du bassin
A
Superficie
Coefficient de
ruissellement C Q= 0.278.Ka.C.i.A
Nature du terrain

Nature de la végétation I Temps de Intensité


L concentratration maximale
i
Pente
Longueur
Paramètres
a, b
Climatologie

Courbes Intensités -Durées -Fréquences

Figure 10- Organigramme de la méthode rationnelle.

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IV-2-Méthode de Caquot

La méthode superficielle ou bien dite le modèle de Caquot est une évolution de la méthode
rationnelle ; un modèle mis au point par Albert Irénée Caquot (compte rendu de l’Académie des
Sciences du 20 octobre 1941).
En faisant intervenir tous les mécanismes de l’écoulement, cette méthode permet de calculer aux
divers points caractéristiques des tronçons, le débit de pointe qui servira à la détermination
ultérieure des dimensions hydrauliques des ouvrages évacuateurs.
C’est une des caractéristiques de la méthode qui oblige, dans le cours de calcul la détermination
des caractéristiques essentielles pour évaluer le temps de concentration.
C’est un modèle déterministe de définition du débit de pointe prenant en considération l’effet de
capacité du réseau, ce qui est important du point de vue des investissements.
Mais à la différence de la méthode rationnelle, il ne s’adresse qu’aux surfaces urbaines drainées
par des réseaux.

Le débit de la crue exprimé en [m3/s], est donné par la formule suivante :

𝐐(𝐓) = 𝐊 𝟏⁄𝐮 . 𝐈𝐯⁄𝐮 . 𝐂 𝟏⁄𝐮 . 𝐀𝐰⁄𝐮

Avec :
Q (T) : Débit de pointe au cours de la pluie en aval du bassin versant pour une période de
retour T, [en m3/s].
I : Pente moyenne du bassin versant [en m/m].
C : Coefficient de ruissellement.
A : Superficie du bassin versant [en hectares « ha »].
K, u, : Dépondent des coefficients de Montana a et b.
v et w

Avec :
𝐚
𝐤 = 𝟎. 𝟓𝐛 𝐱
𝟔. 𝟔
𝐮 = 𝟏 + 𝟎. 𝟐𝟖𝟕 𝐛 𝐚𝐯𝐞𝐜 (𝟎 < 𝑢 < 1)
𝐯 = −𝟎. 𝟒𝟏 𝐛
𝐰 = 𝟎. 𝟗𝟓 + 𝟎. 𝟓𝟎𝟕 𝐛

Le débit brut ainsi calculé doit être corrigé pour avoir le débit de pointe par un coefficient m:
𝐌 𝐮′
𝐦=( )
𝟐
D’influence « u » dont la formule est :
𝟎. 𝟖𝟒𝐛
𝐮′ =
𝐮
Et « M » le coefficient de l’allongement définit par :
𝐋
𝐌 =  𝟎. 𝟖 Et M  2
√𝐀
Avec :
L : Le plus long cheminement hydraulique [en m].
A : Superficie du bassin versant [en m²].

Ainsi la formule de débit de pointe corrigé est :


𝐐𝐩 (𝐓) = 𝐦. 𝐐(𝐓)
Les limites de validité de cette formule sont :
- Superficie : A ≤ 200 ha

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- Pente : 0.2 % ≤ I ≤ 5 %
- Coefficient de ruissellement : 0.2 ≤ C ≤ 1

IV-3-Méthode de Francou-RODIER (1967)

Le débit de la crue exprimé en [m3/s], est donné par la formule suivante :

𝐀 𝟏− 𝐊
𝐐 = 𝐐𝟎 . ( ) 𝟏𝟎
𝐀𝟎
Avec :
A : superficie du bassin versant [en km2].
K : Coefficient en fonction des caractéristiques du bassin et de la période de retour.
Q0 = 106 m3/s.
A0 = 108 km².

L’observation de crue en Tunisie a permis d’établir les valeurs du coefficient K données dans le
Tableau 5.

Période de retour 10 20 50 100


K 3.8 3.85 3.98 4.15

Tableau 5- Constante de la formule de Francou-Rodier.

IV-4 -Méthode de Ghorbel (1984)

Cette méthode est basée sur l’utilisation de paramètres régionaux relatifs aux débits de pointes à
partir d’études statistiques des débits maximaux observés dans les stations hydrométriques
répartis à travers le réseau hydrographique du pays.

𝐐 = 𝐑 𝐓 × 𝐐𝐦𝐨𝐲

Q : Débit maximum en m3/s

Qmoy: Débit moyen des débits maximum d’un échantillon en m3/s.

RT: Valeur régionale représentant le rapport des débits et qui dépend de la période de retour.

Ensuite, Ghorbel a distingué 3 zones à savoir:

Zone I: L’Ichkeul, l'extrême nord et les affluants rive gauche de la Medjerdah.


Zone II: La Medjerdah avec ses affluant rive droite, le Cap Bon et le Zeroud à Khanguet Zazia
Zone III: Le Miliane, le Merguellil, la branche nord du Zéroud.

L'estimation de Qmoyen (en m3/s) et par la suite le calcul du débit de crue Q est effectuée par zone
à l'aide des formules suivantes:

a) Oueds appartenant à la dorsale avec une pente I> 5% (tel que Oued Abid, O. Kébir à
SidiAouidet, O. Haffouz et O. Oudiane)

Qmoy = 2,86 A0,8. Avec A : Surface du BV (km2).

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RT = 1,47. T 0,4 - 1,35

Ainsi :
Q = 2,86 A0,8.(1,47 T0,4 - 1,35).

b) Autres Oueds des zones I, II et III.


𝟏, 𝟎𝟕𝟓 𝐏𝐥. ∆𝐇
𝑸𝒎𝒐𝒚 = 𝐀𝟎,𝟖 [ √ − 𝟎, 𝟐𝟑𝟐]
𝐊𝐜 𝐋
Avec
▪ S: Surface du BV (km2).
▪ ΔH: Différence entre altitude de la médiane et l’altitude de l’exutoire (m).
▪ Pl: Pluviométrie moyenne annuelle sur le BV (m).
▪ L: Longueur de l’Oued (km).
▪ Kc: Indice de compacité.

D'autre part :
-Zone I: RT = 1.33 log T + 0.46
- Zone II: RT = 1.07 T0.4 - 0.71
- Zone III: RT = 1.47 T0.4 - 1.35

Ainsi, pour obtenir le débit de crueQ : Q = RT .Qmoy

c) Région du Sud et du Sahel de Sfax


Qmoy = 85 logA.

RTest déterminé d’après le Tableau 6 suivant:

T (ans) 10 20 50 100
Sud 2,2 3,7 6,7 9,2
Sahel de Sfax 2,5 3,5 5,1 6,2

Tableau 6- Valeur de RT pour les régions du Sud et du Sahel de Sfaxpour la formule de


Ghorbel.

Pour obtenir le débit de crue Q : Q = RT .Qmoy

IV-5 -Méthode de Kallel (1979)

Cette formule est établie par suite d’un inventaire de tous les débits spécifiques maximaux en
Tunisie. Ainsi le débit est défini par la formule suivante :

𝐪 = 𝐐𝟎 . 𝐀𝛂 . 𝐓 𝛃

Avec :
q : débit spécifique (en m3/s/ km2)
A : superficie du bassin versant (en km2)
T : période de retour (en ans)
α et β : constantes régionales

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Ainsi, le débit maximum en m3/s est égal à :

𝐐 = 𝐪 .𝐀

- Pour la Tunisie du nord : Q = 5,5. A0,5 . T0,41


- Pour le noyau de la dorsale tunisienne : Q = 2,6 . A0,8 . T0,41
- Pour la Tunisie centrale : T = 10, 20 ans : Q = 12,3 . A0,5 . T0,41
T = 50, 100 ans :Q = 24,7 . A0,5 . T0,41
- Pour la Tunisie méridionale : Q = 12,35 . A0,5 . T0,41.

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