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Chapitre I : Cycle de l’eau et bilan hydrologique

1. Hydrologie
L’hydrologie peut se définir comme l'étude du cycle de l'eau et l'estimation de ses
différents flux. L'hydrologie au sens large regroupe :

- la climatologie, pour la partie aérienne du cycle de l'eau (précipitations, retour à


l'atmosphère, transferts, etc.) ;
- l'hydrologie de surface au sens strict, pour les écoulements à la surface des continents ;
- l'hydrodynamique des milieux non saturés pour les échanges entre les eaux de surface
et les eaux souterraines (infiltration, retour à l'atmosphère à partir des nappes, etc.) ;
- l'hydrodynamique souterraine (sensu stricto) pour les écoulements en milieux saturés.

2. L'hydrologie de surface
Est la science qui traite essentiellement des problèmes qualitatifs et quantitatifs des
écoulements à la surface des continents. Ces problèmes se ramènent généralement à des
prévisions (associer à une date une certaine grandeur) ou des prédéterminations (associer à une
grandeur une certaine probabilité) de débits ou de volume en un point ou sur une surface.

3. Domaines d'applications
Les domaines d'application de l'hydrologie de surface sont également très variés. Parmi
les plus importants et les plus classiques, on notera :

- l'agriculture : irrigation, drainage ;


- l'étude des ressources en eaux : eau potable, eau pour l'industrie ;
- la lutte contre la pollution;
- le transport solide (dépôt ou érosion) ;
- la sécurité des biens et des personnes : protection contre les crues…

4. Le cycle de l’eau sur le bassin versant


Le cycle de l'eau, appelé aussi cycle hydrologique, est l'ensemble des cheminements que peut
suivre une particule d'eau. Ces mouvements, accompagnés de changements d'état, peuvent s'effectuer
dans l'atmosphère, à la surface du sol et dans le sous-sol. Chaque particule n'effectue qu'une partie de
ce cycle et avec des durées très variables : une goutte de pluie peut retourner à l'océan en quelques jours
alors que sous forme de neige, en montagne, elle pourra mettre des dizaines d'années.

Le cycle hydrologique met en jeu plusieurs compartiments qui sont l’atmosphère, le sol,
les nappes phréatiques, les cours d’eau et plans d’eau, les mers et les océans.
Atmosphère

Préci pitat ion

att eint la att eint les plans


s'évapotranspire s'évapore
végétat ion d'eau li bre

s'évapore att eint le sol rui ssel le

s'évapotranspire s'infilt re s'écoule att eint les oceans

Cycle hydrologique schématique

4.1. Les paramètres du cycle de l'eau


Les éléments qui composent le cycle de l'eau sont respectivement :
- Les précipitations : eaux météoriques qui tombent sur la surface de la terre, sous forme
liquide (pluie, averse) et / ou solide (neige, grêle) ainsi que les précipitations déposées
ou occultes (rosée,...).
- L'évaporation : passage de la phase liquide à la phase vapeur, il s'agit de l'évaporation
physique.
- L'évapotranspiration : englobe les processus d'évaporation et de transpiration de la
végétation
4.2. Calcul du bilan hydrologique
Il est intéressant de noter que dans chacune des phases on retrouve respectivement un
transport d'eau, un emmagasinement temporaire et parfois un changement d'état. Il s'ensuit que
l'estimation des quantités d'eau passant par chacune des étapes du cycle hydrologique peut se
faire à l'aide d'une équation appelée "hydrologique" qui est le bilan des quantités d'eau entrant
et sortant d'un système défini dans l'espace et dans le temps.
Au niveau de l'espace, il est d'usage de travailler à l'échelle d'un bassin versant mais il est
possible de raisonner à un autre niveau (zone administrative, entité régionale, etc.).
L'équation du bilan hydrique se fonde sur l'équation de continuité et peut s'exprimer comme
suit, pour une période et un bassin donnés :

Avec :
P : précipitations [mm] ;
S : ressources disponible à la fin de la période précédente [mm] ;
R : ruissellement de surface et écoulements souterrains [mm] ;
E : évaporation (y compris évapotranspiration) ;
S+/-DS : ressources accumulées à la fin de la période étudiée [mm].
Chapitre II : Bassin versant

1. Définition d’un bassin versant


Le bassin versant en une section d'un cours d'eau est défini comme la surface drainée
par ce cours d'eau et ses affluents en amont de la section. Tout écoulement prenant naissance à
l'intérieur de cette surface doit donc traverser la section considérée, appelée exutoire, pour
poursuivre son trajet vers l'aval. Selon la nature des terrains, nous serons amenés à considérer
deux définitions.

1.1.Bassin versant topographique


Si le sous-sol est imperméable, le cheminement de l'eau ne sera déterminé que par la
topographie. Le bassin versant sera alors limité par des lignes de crêtes et des lignes de plus
grande pente comme le montre la figure ci-jointe.

Ligne de crêtes

Courbes de
niveau
Réseau
hydrographique
Ligne de plus
grande pente

1.2.Bassin versant hydrogéologique


Dans le cas d'une région au sous-sol perméable, il se peut qu'une partie des eaux tombées
à l'intérieur du bassin topographique s'infiltre puis sorte souterrainement du bassin.
2. Caractéristiques morphometriques
2.1.Caractéristiques de la disposition dans le plan
2.1.1. Surface A
La surface du bassin versant est la première et la plus importante des caractéristiques.
Elle s'obtient par planimétrage sur une carte topographique après que l'on y ait tracé les limites
topographiques et éventuellement hydrogéologiques. La surface A d'un bassin s'exprime
généralement en km2.

2.1.2. Longueur

On utilise différentes caractéristiques de longueur ; la première et une des plus utilisées


est le "périmètre P du bassin versant".

Schématisation du périmètre d’un bassin Ajout d’un périmètre fictif


versant pour un bassin versant repliè

Le périmètre est curvimétré sur carte cartographique mais, selon l'échelle de la carte, les
détails sont plus ou moins nombreux et il en résulte des différences de mesures, il faut donc
procéder à une schématisation des limites du bassin.

Le périmètre P n'est généralement pas utilisé directement mais le plus souvent à travers des
valeurs qui en dérivent, comme la "longueur L du rectangle équivalent". On définit le rectangle
équivalent comme le rectangle de longueur L et de largeur l qui a même surface et même
périmètre que le bassin versant, soit à l'aide de :

P = 2 . (L + l) et A=L.l

L'inconvénient de cette méthode est que l'on peut rencontrer des bassins plus compacts qu'un
carré ; l'équation n'a alors plus de racines réelles !

A la suite de ces remarques critiques sur l'utilisation du périmètre comme critère de longueur,
il a fallu définir d'autres caractéristiques et en particulier :
La caractéristique de forme la plus utilisée est le "coefficient Kc de Gravelius". Il se définit comme le
rapport du périmètre du bassin versant au périmètre du cercle ayant même surface (appelée aussi
coefficient de capacité) :

P P
Kc = = 0,28
2 A A

A : surface et P : périmètre du bassin versant

On utilise également pour caractériser la forme d'un bassin, son "rectangle équivalent" (défini plus haut)
et le rapport de la plus grande longueur à la plus grande largeur perpendiculaire.

2.2. Caractéristiques des altitudes (hypsométrie)

En général, on ne s'intéresse pas à l'altitude moyenne mais plutôt à la dispersion des altitudes.
L'étude statistique permet de tracer la "courbe hypsométrique". Cette courbe donne la surface s (en
km2 ou en % de la surface totale) où les altitudes sont supérieures à une cote h donnée Cette courbe
est établie en planimétrant pour différentes altitudes les surfaces situées au-dessus de la courbe de
niveau correspondante.
On définit la "dénivelée D" comme étant la différence de cote entre H5 % et H95 % :

D = H5 % - H95 %

Altitudes

Z5

Z 95

0% 20% 40% 60% 80% 100%


5% Pourcentage de la surface 95%

2.3. Les indices de pente globale Ig


L'indice de Roche étant cependant trop long à évaluer pour des études rapides, on a
proposé un indice encore plus simple : la pente globale.
D
Ig = l
Avec :
D : étant la dénivelée h5 % - h95 %, définie sur la courbe hypsométrique ou même directement
à l’œil sur la carte topographique ;

L : étant la longueur du rectangle équivalent.

Cet indice, très facile à calculer, est des plus utilisés. Il sert de base à une des classifications
O.R.S.T.O.M. pour des bassins versants dont la surface est des l'ordre de 25 km2 :
R1 Relief très faible Ig < 0,002
R2 Relief faible 0,002 < Ig < 0,005
R3 Relief assez faible 0,005 < Ig < 0,01
R4 Relief modéré 0,01 < Ig < 0,02
R5 Relief assez fort 0,02 < Ig < 0,05
R6 Relief fort 0,05 < Ig < 0,1
R7 Relief très fort 0,1 <Ig

3. Caractéristiques du réseau hydrographique


Le réseau hydrographique est constitué de l'ensemble des chenaux qui drainent les eaux
de surface vers l'exutoire du bassin versant. Le réseau hydrographique peut se caractériser par
trois éléments :

- sa hiérarchisation ;
- son développement (nombres et longueurs des cours d'eau) ;
- et son profil en long.

La différentiation d’un réseau hydrographique d’un bassin est due à quatre facteurs :
- La géologie : nature du substratum, failles, plissements ;
- Le climat : densité de drainage régions humides ;
- La pente du terrain : lit du cours d’eau en érosion ;
- La présence humaine : drainage des terres agricoles, barrages, endiguements, Protection
des berges, correction des cours d’eau.

3.1. Hiérarchisation du réseau

Pour chiffrer la ramification du réseau, chaque cours d'eau reçoit un numéro fonction de son
importance. Cette numérotation, appelée ordre du cours d'eau, diffère selon les auteurs. Parmi toutes ces
classifications, nous adopterons celle de Strahler :

- tout cours d'eau n'ayant pas d'affluent est dit d'ordre 1 ;

- au confluent de deux cours d'eau de même ordre n, le cours d'eau résultant est d'ordre n + 1 ;

- un cours d'eau recevant un affluent d'ordre inférieur garde son ordre, ce qui se résume par :

n+n  n+1 et n + m  max (n,m)


1 1 1
12 1 1
1 1
3 1 1 1
2
1 1
1 1 1
1 2 1
2 4 3 2
1 3 1
11
2 1
1 2 1 1 1 1
2 1
11 2 1 3 1 1
2 1
1 1 1
1 2 1
1 1 1 1
1 1 1

4. Caractéristiques géologiques
La géologie d'un bassin versant est un facteur très important du régime des cours d'eau qui
drainent ce bassin. En période de crue, les volumes écoulés seront d'autant plus grands que le bassin
sera plus imperméable. En période de basses eaux, les débits seront d'autant plus forts que les nappes
sont plus nombreuses et importantes.
Enfin, la géologie influe indirectement sur l'évapotranspiration par l'effet thermique dû
à la couleur des sols et par le développement de la végétation en fonction des sols.

5. Le Couvert Végétal
Le couvert végétal influe beaucoup sur les quantités d'eau disponibles pour l'écoulement
de surface. En effet, l'évapotranspiration par les végétaux est très importante et elle varie selon
la nature des végétaux (forêts, cultures, prairies, etc.).

Par ailleurs, la végétation joue également un rôle atténuateur important en période de


crue : en effet, lorsque la végétation est développée, le ruissellement est retardé et la pointe de
crue est atténuée.
Chapitre III : Les Précipitations

1. Définition :
Les précipitations constituent la principale « entrée » des principaux systèmes
hydrologique, englobent toutes les eaux météoriques qui tombent sur la surface de la terre tant
sous forme liquide que sous forme solide.
Sont le facteur essentiel des régimes hydrologiques puisqu’elles constituent la matière
première des débits des cours d’eau, elles sont provoquées par un changement de température
et de pression, exprimées en lame précipitée (mm) ou en intensités (mm/h).

2. Définition da la hauteur de précipitation


Epaisseur, comptée suivant la verticale, de la lame précipitée qui s’accumulerait sur une
surface horizontale, si toutes les précipitations relevées par celle-ci s’y trouveraient
immobilisées.

2.1. Mesure de la hauteur d’eau précipitée :


Quelle que soit la forme de la précipitation, liquide ou solide, on mesure la quantité
d’eau tombée durant un certain laps temps.
Les principaux instruments de mesures des précipitations sont le « Pluviomètre et le
Pluviographe ».

2.2. Les réseaux de mesure et la collecte de donnée :


Les données sont récolté au cours de la journée pour les différents paramètres et sont
reporté sur les fiche journalier qui une fait donnant des fiches mensuelles et ensuite annuelles.

2.3.Erreurs de la mesure des précipitations


- Erreurs d’observation (erreurs de lecture, fuites, évaporation, débordement, …) ;
- Erreurs de transcription et de calcul ;
- Erreurs de copie (dans les centres de collecte des données).

3. Mesure et la collecte des données :


La lecture se fait tous les 6h du matin. On appelle pluie du jour i la pluie tombée entre
6h du matin du jour i et 6h du jour i+1. Si plusieurs lectures sont faites, alors la pluie journalière
représentera le cumul des lectures faites au cours d’une même journée.

La pluie maximale journalière annuelle: C’est la hauteur de pluie la plus forte enregistrée en
24h sur 365 jours de l’année. On calcule aussi les pluies ou modules pluviométriques mensuels
et annuels à partir des pluies journalières.
Le module pluviométrique mensuel Pm: C’est la hauteur d’eau tombée mensuellement en mm
Le module pluviométrique annuel Pa: C’est la hauteur d’eau tombée annuellement en mm.

3.1.La fraction pluviométrique mensuelle: C’est le rapport entre le module mensuel et le


module annuel en %. Elle permet de comparer les pluviosités enregistrées dans
différentes stations au cours des 12 mois.

3.2.Le module pluviométrique inter annuel: C’est la moyenne arithmétique des modules
pluviométriques annuels calculés sur N années.
4. Evaluation régionale des précipitations
L'analyse spatiale tient compte des mesures issues de plusieurs stations et a pour but le
calcul des précipitations moyennes à l'échelle d'un bassin versant. Parmi les méthodes utilisées:
la moyenne arithmétique, la méthode des polygones de Thiessen et la méthode des isohyètes.
4.1.La moyenne arithmétique
Cette méthode est utilisée quand le réseau de mesure a une répartition homogène
consiste à calculer la moyenne arithmétique des valeurs. S'applique uniquement si les stations
sont bien réparties et si le relief du bassin est homogène.
𝑛
1
𝑃𝑚𝑜𝑦 = ∑ 𝑃𝑖
𝑛
𝑖=1

Avec :
Pmoy : précipitation moyenne sur le bassin ;
Pi : précipitations enregistrée dans les stations pluviométriques ;
ni: nombre de stations pluviométriques.

4.2.La méthode des polygones de Thiessen


Cette méthode appelée encore moyenne pondérée est utilisée quand le réseau de mesure
a une répartition non homogène. La précipitation moyenne pondérée Pmoy pour le bassin, se
calcule alors en effectuant la somme des précipitations Pi de chaque station, multipliées par leur
facteur de pondération (aire Ai), le tout divisé par la surface totale A du bassin. Le facteur de
pondération est une surface ou aire d'influence déterminée par découpage géométrique du
bassin sur une carte topographique
𝑛
1
𝑃𝑚𝑜𝑦 = ∑ 𝐴𝑖 𝑃𝑖
𝐴
𝑖=1

Avec :
Pmoy: Précipitation moyenne à l'échelle du bassin,
Ai : Surface du polygone associé à la station i,
A: Surface totale du bassin (=ΣAi).

4.3.La méthode des isohyètes (isovaleurs)


Les isohyètes sont des lignes de même pluviosité (isovaleurs de pluies annuelles,
mensuelles. journalières, etc.). Elles sont construites grâce aux valeurs pluviométriques
acquises aux stations du bassin et aux autres stations avoisinantes. Les méthodes d’interpolation
sont nombreuses. Les plus sophistiqués font appel à des notions mathématiques et statistiques
rigoureuses comme la méthode de splines ou de krigeage. Ces méthodes sont intégrées dans les
systèmes SIG et donc le travail peut se faire de manière automatique. La pluie moyenne est
alors calculée de la manière suivante:

1 ℎ𝑖 +𝐴𝑖+1
𝑃𝑚𝑜𝑦 = 𝐴 ∑𝑘𝑖−1 𝐴𝑖 𝑃𝑖 Avec : 𝑃𝑖 =
2

Avec :
Pmoy: Précipitation moyenne à l'échelle du bassin ;
K : nombre total d'isohyètes
Ai : Surface du polygone associé à la station i ;
A: Surface totale du bassin (=ΣAi) ;
Pi : moyenne des hauteurs h de précipitations entre deux isohyètes i et i+1.
Chapitre IV : Mesures Hydrologique
1. Définitions :

Évaporation
Pertes en eau, chauffées par le soleil, les molécules superficielles de l'eau emmagasinent
suffisamment d'énergie pour se libérer de l'attraction qui les lie entre elles, puis elles
s'évaporent et montent dans l'atmosphère sous forme de vapeur invisible.
Transpiration
Les feuilles des plantes dégagent aussi de la vapeur d'eau par le phénomène de la transpiration.
Une plante en croissance transpire ainsi chaque jour de 5 à 10 fois la quantité d'eau qu'elle peut
contenir.
Evapotranspiration
On appelle évapotranspiration ou évaporation totale (ET) l'ensemble des phénomènes
d'évaporation (processus physiques) et de transpiration (phénomènes biologiques).

2. Facteurs conditionnent le taux d’évaporation


Deux facteurs conditionnent le taux d’évaporation :
- Les paramètres caractérisant l’état de l’atmosphère au voisinage de la surface
évaporante et son aptitude à provoquer l’évaporation. Les facteurs principaux du
pouvoir évaporant : l’insolation, température de l’air, la vitesse et la turbulence du vent,
le déficit de saturation de l’atmosphère et la pression barométrique ;
- Les paramètres caractérisant la nature et l’état de la surface évaporante (surface d’eau
libre, sol nu, végétation) ainsi que son aptitude à alimenter l’évaporation et à répondre
plus au moins rapidement aux variations du pouvoir évaporant de l’atmosphère.

3. Estimation de l’évapotranspiration potentielle


L’évapotranspiration potentielle ou de référence (ETo), utilisée dans le calcul des besoins
en eau des plantes, peut être estimée par des formules empiriques utilisant des paramètres
climatiques disponibles:
- Température ;
- vitesse du vent ;
- humidité de l’air et radiation.
4. Infiltration
L'infiltration désigne en hydrologie et sciences de la terre, le processus par lequel l'eau
pénètre le sol ou un autre substrat à partir de la surface du sol ou du substrat.
Si le taux de précipitations dépasse le taux d'infiltration (et d'évaporation-évapotranspiration,
l'évapotranspiration potentielle), un phénomène de ruissellement se produit habituellement,
sauf s'il existe une barrière physique. Cette dernière va former une retenue d'eau (naturelle ou
artificielle), laquelle peut, si son fond n'est pas imperméable, jouer un rôle tampon en alimentant
plus durablement le phénomène d'infiltration (et donc l'alimentation de la nappe phréatique et
les sources qu'elle génère le cas échéant). L’infiltration est liée à la conductivité hydraulique à
saturation du sol près de la surface.

4.1.Facteurs d’influence sur l’infiltration


- Nature du sol ;
- Pente ;
- Température ;
- Durée et intensité de la pluie ;
- Végétation ;
- Sous couche (drainage).

Chapitre V : homogénéisation et contrôle des données


Une information pluviométrique :
- peut contenir des valeurs observées erronées;
- peut être constituée par des séries non homogènes;
- peut manquer de quelques valeurs observées;
- peut être courte ne permettant pas d’extraire des paramètres statistiques significatifs.
Ainsi avant toute étude hydrologique, il est recommandé de vérifier si la série des pluies
annuelles est homogène (l’échantillon fait bien partie de la même population ou non). Il est
nécessaire de faire.

Un examen attentif à « l’oeil » des bordereaux et fichiers de données; Des tests graphiques,
numériques et statistiques indispensables pour mettre en évidence l’existence d’erreurs
systématiques.

L’objectif de toute analyse de contrôle de qualité des données de pluie est de former des séries
homogènes fiables et étalées sur une période de temps maximale. Plusieurs procédés d’analyse
des données pluviométriques peuvent être utilisés:
- Contrôle des erreurs: des tests de contrôle statistique et graphiques ;
- Correction des hétérogénéités: des procédés graphiques et numériques
d’homogénéisation ;
- Reconstitution ou comblement de données manquantes: Approches d’estimation ou
régression linéaire simple ;
- L’extension ou maximisation des séries courtes: Approche par corrélation.

Le comblement des données manquantes


Exemple de station illustrant l'ampleur des données manquantes: Station Mdouar dans le
bassin Loukous

Plusieurs méthodes d’approche:


A- remplacer les données manquantes par celles observées à la station la plus proche
(vérifier la proximité et la position en altitude des deux stations) ;
B- estimer la donnée manquante par la moyenne arithmétique des stations voisines
(méthode fiable lorsque les précipitations ne sont pas très irrégulières d’un poste à
l’autre « on peut tolérer une différence de 10% ») ;
C- pondérer les précipitations observées dans les stations voisines par l’inverse des carrés
des distances Di qui séparent ces stations avec la station où les données manquent ;
D- la reconstitution se fait par le biais de procédé de la régression linéaire simple ;
E- Estimer par la tendance annuelle des stations pluviométriques à l’échelle de la région :
Ainsi on peut calculer la valeur manquante P(x,m) en fonction de:

a. Le comblement des données manquantes:


𝑛
1 Pi,m
𝑃𝑥,𝑚 = 𝑛−1 ∑ Px,a Pour i ≠ x
𝑖=1 Pi,a

i

Avec :
Pi,a: Précipitation annuelle à la station i
Pi,m: Précipitation mensuelle à la station i
Px,a: Précipitation annuelle à la station x
Px,m: Précipitation manquante mensuelle à la station x
n: est le nombre de stations existantes.
αi: représente la tendance annuelle entre les stations i et x

Exemple de calcul
On connait aux stations X, A, B, C les précipitations inter annuelles. Les précipitations sont
connues aux stations A, B et C. On voudrait estimer la donnée manquante à la station X.

Station P mensuelle (mm) P annuelle (mm)


X PX 37,9
A 4,1 43,8
B 3,7 36,6
C 5,1 41,9

1 PA PB PC
𝑃𝑥,𝑚 = [𝑃𝑥,𝑎 [ + + 
3 PA,a PB,a PC,a

1 4,1 3,7 5,1


𝑃𝑥,𝑚 = [37,9[ + + 
3 43,8 36,6 41,9

𝑃𝑥,𝑚 = 4mm

b. Méthodes graphiques de contrôle et d’homogénéisation.


La représentation graphique de la série chronologique de la pluie annuelle donne une idée sur
la tendance pluviométrique et permet de ressortir les excédents et les déficits d’apports
pluviométriques (années humides et années sèches) enregistrées en une station donnée.

Les techniques graphiques existent et permettent de vérifier et confirmer l’existence d’une


hétérogénéité dans une série pluviométrique. Parmi ces méthodes on a:

b1. Contrôle par le cumul des écarts à la moyenne ou à l’écart type


b2. La méthode du double cumul : L’homogénéisation par cette technique graphique
nécessite la connaissance d’une série de données annuelles et homogènes et observées dans une
station de référence dite station témoin ou station de base, voisine et régionale avec la station à
corriger. La méthode du double cumul est une méthode bidimensionnelle. Elle est employée
pour évaluer, s’il y a lieu, la présence d’une anomalie dans la série étudiée pour la corriger.

Principe de la méthode:
Il s’agit de comparer la tendance de la station étudiée par rapport à celle de la station témoin,
en traçant le graphe des données cumulées à la station étudiée par rapport aux données cumulées
de la station témoin.

La méthode est fondée sur le principe suivant:


En l’absence d’anomalie, deux stations A, B, voisines mesurent chaque année une pluviométrie
annuelle dans un rapport sensiblement constant d’une année à l’autre, que l’année soit sèche ou
humide. Soit:

𝑃𝐴 (𝑖)
𝑃𝐵 (𝑖)
En conséquence les points M(i) de coordonnées les pluies cumulées calculées à chaque station
A et B jusqu’à l’année i sont pratiquement alignés. En revanche si une erreur systématique à la
station étudiée s’est produite alors la droite des doubles cumuls présenterait une cassure de sa
pente à l’année de l’introduction de l’erreur.

Procédure de l’homogénéisation:

Comment procéder à la correction?

La procédure de correction des données de la portion du graphe non fiable se fait en prolongeant
la pente la plus fiable selon la formule:
𝑆
𝑃corrigé = S ajusté P observé
observé

Avec :
P observé est la précipitation mesurée
P corrigé est la précipitation corrigée
S ajusté est la pente de la portion du graphe fiable
S observé est la pente de la portion du graphe à corriger

Corrélation des doubles cumuls peut renseigner sur la qualité des données des Précipitations
par changement de pente

Si correction partie inférieur:


𝑆2 ∆𝑌𝑖
Y1′ = 𝑌1 Si =
𝑆1 ∆𝑋𝑖

Si correction partie Supérieur:


𝑆1
Y2′ = 𝑌
𝑆2 2

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