Vous êtes sur la page 1sur 167

COURS D’HYDROLOGIE ET HYDROGEOLOGIE

0. INTRODUCTION

L’hydrologie est une science qui étudie les eaux de surface, plus
particulièrement le devenir des eaux des précipitations à travers leurs trois composantes :
évapotranspiration, le ruissellement de surface et l’infiltration dans le sol qui constituent les
éléments du cycle de l’eau. Les eaux infiltrées dans le sol et qui atteignent la nappe aquifère
sont l’objet d’études hydrogéologiques ; en effet, l’hydrogéologie est une discipline qui étudie
les réserves, les mouvements et les caractéristiques physicochimiques des eaux souterraines
soumises à l’action de la pesanteur.

Une branche apparentée à ces deux sciences est l’hydraulique qui


n’étudie principalement que le mouvement de l’eau en partant de l’eau en mouvement de
vitesse nulle (hydrostatique) et l’eau en mouvement de vitesse non nulle.

Ce cours d’hydrologie et hydrogéologie comprendra cinq parties


subdivisées en dix-sept chapitres et deux annexes. La première concerne les éléments de base
de l’hydrologie ; la deuxième partie porte sur l’eau dans le sol et les notions de base de
l’hydraulique souterraine ; la troisième partie porte sur des ouvrages hydrauliques ; la
quatrième partie traite de l’hydrochimie.

PREMIERE PARTIE
INTRODUCTION A L’HYDROLOGIE

La première partie porte sur l’introduction à l’hydrologie ; elle est


divisée en quatre chapitres : Chapitre 1. Notions de base de l’hydrologie et le bassin versant ;
chapitre 2 : le Cycle de l’eau ; chapitre 3 : les méthodes de détermination des éléments du bilan
hydrologique et chapitre 4 : le Bilan hydrologique.

1. LES NOTIONS DE BASE DE L’HYDROLOGIE.

1.1. L’objet de l’hydrologie

L’hydrologie étudie, principalement, le devenir des eaux des


précipitations à la surface de la terre. Les précipitations sont les eaux atmosphériques qui

1
tombent sur la surface terrestre sous forme des pluies, de neige et de rosée. Nous n’étudierons
que les pluies car dans notre pays et dans notre érigions intertropicale, les précipitations ne
sont formées essentiellement que de la pluie. Ainsi, lorsque nous parlerons de précipitations, il
faudra entendre la pluie.

L’hydrologie étudie les trois principales composantes des précipitations :


l’évapotranspiration (l’évaporation plus la transpiration), le ruissellement et l’infiltration.

Les méthodes d’évaluation de ces composantes et des précipitations


elles-mêmes forment l’essentiel de l’étude hydrologique.

L’équation de base de l’hydrologie est

Avec
 P : précipitations
 E : évapotranspiration
 R : ruissellement
 I : Infiltration

Toutes ces quantités sont exprimées, d’habitude, en millimètres ; qui


indique la hauteur qu’atteindrait l’eau de chaque composante en divisant son volume par la
surface de la terre où tombe la pluie qui leur donne naissance. Les anglons-saxons expriment s
souvent en inches (pouces) les hauteurs que représentent ces éléments hydrologiques (inch =
2,54 cm).
Leur étude se fait en général sur un bassin versant d’un cours d’eau ou
d’un lac.

1.2. Le bassin versant

1.2.1. Définition

Le bassin versant est un lieu des points où toute eau qui y tombe et
ruisselle, finit, directement ou indirectement, par passer par un point, appelé, exutoire du
bassin versant. Sur le terrain, tout comme sur une carte topographique en courbes de niveau, le
bassin versant est délimité par une ligne courbe fermée au niveau de l’exutoire et qui passe par

2
la ligne des crêtes de la partie amont des versants du thalweg qui contient l’exutoire (figure
1.1.). C’est cette ligne qui sépare le bassin versant considéré avec les bassins versants voisins.

Figure 1.1. Bassins versants vus en plan (images Google)

Toutefois, la délimitation topographique nécessaire à la détermination


en surface du bassin versant naturel n'est pas suffisante. Lorsqu'un sol perméable recouvre un
substratum imperméable, la division des eaux selon la topographie ne correspond pas toujours
à la ligne de partage effective des eaux souterraines (voir Fig. 1.2). Le bassin versant qui draine
les eaux souterraines est alors différent du bassin versant délimité strictement par la
topographie. Il est appelé dans ce cas bassin versant hydrogéologique ou réel. Mes études aux
niveaux du bassin versant de la Kafubu supérieure ont montré que la ligne de partage des eaux
de surface entre le bassin versant de la Kafubu, tributaire du fleuve Congo et le bassin versant
de la Lufubu, tributaire du fleuve Zambèze, diffère de la ligne de partage des eaux souterraines
entre les deux bassins. La frontière entre la Zambie où se trouve la rivière Lufubu et la RDC, où
coule la Kafubu, est tracée, à cet endroit, suivant la ligne de partage des eaux de surface. Or la
ligne de partage des eaux souterraines se trouve au Nord de la ligne de partage des eaux de
surface. Ainsi donc les eaux qui s’infiltrent en RDC entre la ligne de partage des eaux
souterraines et la ligne de partage des eaux de surface, alimente les sources et les cours d’eau
zambiens par l’intermédiaire de la nappe aquifère zambienne dont une partie se trouve en RDC.

3
Fig. 1.2 - Distinction entre bassin versant réel et bassin versant topographique (vue en coupe
verticale)
D'après Roche - Hydrologie de surface, Ed. Gauthier-Villars, Paris 1963.

En outre, lorsque l'on s'intéresse au ruissellement, la délimitation du


bassin versant doit aussi tenir compte des barrières artificielles (routes, chemins de fer, etc.).
En effet, l'hydrologie du bassin versant, et notamment la surface drainée, peuvent être
modifiées par la présence d'apports latéraux artificiels (réseaux d'eaux usées ou potables,
drainages, routes, pompages ou dérivations artificielles modifiant le bilan hydrologique).

Ainsi donc, il convient lorsqu’on définit des unités hydrographiques,


tenir compte, non seulement de délimitations topographiques, mais aussi de limites
souterraines des unités aquifères et des effets anthropiques relatifs aux eaux au drainage ou
stockage des eaux.

1.2.2. Bassin versant comme facteur de l’écoulement

Le bassin versant influence l’écoulement par sa forme géométrique, par


son relief, par son couvert végétal et par la nature des formations géologiques qui y affleurent.
En effet, du point de vue de la forme géométrique, on retiendra qu’un bassin versant allongé
favorisera, toute chose restant égale ailleurs, l’infiltration au dépend du ruissellement ; un
bassin dont le relief se présente en forte pente va favoriser le ruissellement et défavoriser
l’infiltration ; le bassin avec beaucoup de végétaux freinera le ruissellement et sera plus le siège
de l’infiltration et de la transpiration des plantes alors que le bassin versant tapissé de
formations géologiques imperméables sera plus favorables au ruissellement qu’à l’infiltration.

On retiendra qu’un bassin versant où il y a plus d’infiltration qui


alimente une nappe située à une dizaine ou plusieurs dizaines de mètres de profondeur, sera
un bassin dépourvu de cours d’eau ou ceux-ci y seront plutôt rares. Le cas du plateau de Bateke
à Kinshasa à sol sableux, donc très perméable, et qui, par sa hauteur, la nappe souterrain s’y
trouve à grande profondeur, est un excellent exemple d’un tel bassin dépourvu des cours
d’eau ; ce qui rend la culture, en saison sèche, des légumes qui demandent beaucoup d’eau,
très difficile par manque d’eau.

Dans ce cours nous n’allons donner des notions de base que sur l’étude
géométrique du bassin et du réseau des thalwegs non sur le couvert végétal et sur la géologie
du bassin.

1.2.3. Etude de la forme du bassin versant

a) L’indice de compacité

4
L’indice de compacité est un paramètre destiné à quantifier

l’allongement d’un bassin versant. Il est exprimé par le coefficient, Kc, de


Gravellius qui est le quotient du périmètre, P, du bassin versant par la
circonférence, C, d’un cercle de même superficie que le bassin.

Comme √ ; alors √ √

Donc,

Kc a une valeur minimum de 1 quand le bassin versant est parfaitement circulaire. Ce coefficient
est d’autant plus grand que le bassin est allongé. Ainsi donc, toutes choses restant égales, par
ailleurs, le bassin favorisera plus l’infiltration que le ruissellement quand son coefficient de
Gravellius, Kc, est grand.

 Le rectangle équivalent de Roche

L’ORSTOM1 a introduit ce paramètre qui exprime non seulement la


forme (allongée ou ramassée) du bassin versant, mais aussi la répartition hypsométrique des
superficies du bassin versant. Par le rectangle équivalent, le bassin versant est transformé en un
rectangle de même superficie, de même Indice de compacité et même courbe hypsométrique.
Les courbes de niveau du bassin sont représentées, dans le rectangle équivalent par des
segments de droite parallèles à la largeur du rectangle. Ainsi, si les autres facteurs (nature des
formations géologiques, valeurs et orientations des pentes, couvert végétal) entre les courbes
de niveau du bassin sont les mêmes qu’entre les segments de droite figurant les courbes de
niveau sur le rectangle équivalent, l’écoulement sur le bassin sera parfaitement le même que
sur le rectangle équivalent.

1
Office de la Recherche Scientifique et Technique d’Outre Mer. Qui est un office français très réputé en matière
d’études hydrologiques et très connu en France et en ses ex-colonies.

5
La longueur, L, et la largeur, l, du rectangle équivalent sont déterminé
comme suit :


Une fois le rectangle tracé, on trace les segments de droite joignant les
deux longueurs du rectangle. La superficie totale du rectangle est égale à celle du bassin
versant ; de même, la superficie entre des segments de droite figurant les courbes de niveau
est égale à la superficie entre les courbes de niveau du bassin versant qu’ils figurent.

1.2.4. Etude du relief du bassin versant

a) Répartition hypsométriques des reliefs

L’étude du relief d’un bassin versant porte souvent sur la répartition des
altitudes sur le dit bassin. Dans le cas du bassin versant de la Kafubu2 supérieure, on a la
répartition suivante :

2
Un cours d’eau qui traverse la route Lubumbashi-Zambie et la route Lubumbashi-Kipushi et que j’ai étudié.

6
Pourcentages
Tranches d'altitudes Superficies des Pourcentages
(en m) (en Km2) superficies cumulées
1175 1200 3,26 1,190 1,190
1200 1225 27,115 9,895 11,085
1225 1250 50,684 18,496 29,581
1250 1275 59,917 21,866 51,447
1275 1300 51,587 18,826 70,273
1300 1325 49,585 18,095 88,369
1325 1350 23,745 8,665 97,034
1350 1375 6,993 2,552 99,586
1375 1400 1,134 0,414 100,000
1175 1400 274,02 100 100,000

A partir de cette répartition, les hydrologues tracent la courbe


hypsométrique portant en ordonnée les pourcentages des superficies dont l’altitude est
inférieure à celle de l’ordonnée correspondante (Figure 1.3.).

120,000

100,000

80,000

60,000

40,000

20,000

0,000
1150 1200 1250 1300 1350 1400 1450

Figure. 1.3. Courbe hypsométrique.

On définit aussi trois altitudes caractéristiques d’un bassin versant :


 Altitude moyenne, Hm

 Altitude médiane, Hme

7
Est l’altitude dont l’ordonnée sur la courbe hypsométrique vaut 50 %

 Altitude modale, Hmo

Est l’altitude la plus fréquente sur le bassin. La somme des longueurs des courbes de niveau de
cette altitude est la plus grande de toutes sur le bassin versant.

b) Les pentes

On peut distinguer 4 types de pentes:

 la pente orographique;
 la pente topographique;
 la pente hydrographique;
 la pente des discontinuités géologiques.

 Pente orographique. La pente orographique caractérise le relief. Elle favorise l'élévation


des masses d'air en mouvement au dessus des reliefs et provoque la condensation de
l'humidité qu'elles contiennent.
 La pente topographique. C'est la pente qui influence l'écoulement superficiel des eaux:
ruissellement de surface et écoulement hypodermique. Elle accélère le ruissellement
sur les versants et détermine en partie le temps de réponse du cours d'eau aux
impulsions pluviométriques. La pente topographique se lit et se mesure sur la carte
topographique à grande échelle ( >1/100000) ou à l'aide de M.N.T.
 La pente hydrographique. La pente hydrographique, ou profil en long du cours d'eau,
peut-être déterminée sur la carte ou mesurée sur le terrain par un nivellement de
précision. Cette pente exprimée généralement en m/km conditionne:

- la vitesse de l'eau dans le chenal;


- la vitesse de l'onde de crue;
- le tirant d'eau de la rivière: pour un même débit et une même largeur une rivière
plus pentue a une vitesse d'écoulement plus grande et donc, généralement, une
profondeur plus faible.

La pente hydrographique varie plus ou moins irrégulièrement pour un


même cours d'eau selon les structures géologiques traversées et diminue en général d'amont
en aval (forme concave des profils en long).

La pente d'un cours d'eau varie beaucoup d'un type de cours d'eau à un
autre: supérieurs à m/km pour les torrents fortement pentus à m/km pour les grands
fleuves. Elle conditionne la forme des hydrogrammes de crue, comme le montre la figure 1.5.

8
 La pente des discontinuités géologiques (plans stratigraphiques, plans des failles et des
cassures). Elle contrôle le chemin des eaux infiltrées qui alimentent les aquifères. Elle
détermine la direction de l'écoulement des eaux souterraines.

Fig. 1.4. Rôle de la pente sur la forme de l’hydrogramme.

Les indices de pentes permettent, comme pour certaines


caractéristiques géométriques, de comparer les bassins versants entre eux.

 Les indices de pente :

- L’indice de pente de Roche. L'indice de pente de Roche caractérise la pente


globale du bassin versant. Il s'exprime par:

∑√

L: Longueur du rectangle équivalent,


ai : représente la fraction en % de la surface A comprise entre deux courbes
de niveau voisines distantes de di.

- L’indice global de pente. Sur la courbe hypsométrique, on prend les points tels
que la surface supérieure ou inférieure soit égale à 5% de A. On en déduit les
altitudes H5 et H95 entre lesquelles s'inscrit 90% de l'aire du bassin et la dénivelée
D =H5-H95 L'indice global est égal à :

9
- Les modèles numériques de terrain. Le modèle numérique de terrain est établi à
partir des courbes de niveau numérisées du bassin. Les altitudes sont calculées
aux points d'une grille dont la taille d'une maille élémentaire détermine le pas du
modèle. Différents paramètres sont calculés pour chacune des mailles: altitude
moyenne, direction de drainage, pente moyenne, exposition, concavité,
convexité etc. Le modèle numérique de terrain permet d'avoir une
représentation en 3 dimensions du bassin versant. Il permet surtout d'étudier la
distribution des paramètres précédents, de tracer automatiquement le réseau
de drainage et de disposer de données descriptives quantifiées et précises pour
réaliser une modélisation des écoulements distribuée dans l'espace.

 La pente moyenne :

Paramètre important pour la détermination du temps de parcours de


ruissellement, c'est à dire le temps de concentration, la pente moyenne du
bassin versant a été déterminée par la relation suivante :

Avec :
L, longueur totale de courbes de niveau (km)
Ed, équidistance entre deux courbes de niveau (m)
A, surface du bassin versant (km2)

1.2.5. Etude du réseau hydrographique.

Le réseau hydrographique se définit comme l'ensemble des cours d'eau


naturels ou artificiels, permanents ou temporaires, qui participent à l'écoulement. Le réseau
hydrographique est sans doute une des caractéristiques les plus importantes du bassin. Le
réseau hydrographique peut prendre une multitude de formes. La différenciation du réseau
hydrographique d'un bassin est due à quatre facteurs principaux.

a) Les facteurs qui influencent le type d’écoulement sur un bassin versant

 La géologie : par sa plus ou moins grande sensibilité à l'érosion, la nature du substratum


influence la forme du réseau hydrographique. Le réseau de drainage n'est
habituellement pas le même dans une région où prédominent les roches sédimentaires,
par comparaison à des roches ignées (i.e. des "roches de feu" dénommées ainsi car ces
roches proviennent du refroidissement du magma). La structure de la roche, sa forme,
les failles, les plissements, forcent le courant à changer de direction. En outre, les

10
formations imperméables favorisent un développement dense du réseau
hydrographique alors que des formations perméables et épaisses comme le sable du
plateau de Bateke à Kinshasa où prédomine l’infiltration profonde au dépend du
ruissellement sont souvent le siège d’un réseau hydrographique très peu dense.

 Le climat : le réseau hydrographique est dense dans les régions montagneuses très humides et
tend à disparaître dans les régions désertiques.

 La pente du terrain, détermine si les cours d'eau sont en phase érosive ou sédimentaire. Dans
les zones plus élevées, les cours d'eau participent souvent à l'érosion de la roche sur laquelle ils
s'écoulent. Au contraire, en plaine, les cours d'eau s'écoulent sur un lit où la sédimentation
prédomine.

 La présence humaine : le drainage des terres agricoles, la construction de barrages,


l'endiguement, la protection des berges et la correction des cours d'eau modifient
continuellement le tracé originel du réseau hydrographique.

Afin de caractériser le réseau hydrographique, il est souvent utile de reporter


son tracé en plan sur une carte à une échelle adéquate. L'utilisation de photographies analogiques ou
numériques est utile à cette identification. Divers paramètres descriptifs sont utilisés pour définir le
réseau hydrographique :

b) La topologie : structure du réseau et ordre des cours d'eau

11
Figure 1.5. Réseau hydrographique d’un bassin versant

Par topologie, on entend l'étude des propriétés géométriques se


conservant après déformations continues. Par extension, la topologie étudie les notions de
voisinage et de limite. Appliquée à l'hydrologie, la topologie s'avère utile dans la description du
réseau hydrographique notamment en proposant une classification de ceux-ci. A titre
d'exemple, on trouve les types dendritique, en treillis, en parallèle, rectangulaire, à méandre,
anastomosé, centripète, etc.

La classification est facilitée par un système de numérotation des


tronçons de cours d'eau (rivière principale et affluents). L'ordre des cours d'eau est donc une
classification qui reflète la ramification du cours d'eau. La codification des cours d'eau est
également utilisée pour la codification des stations de mesures, permettant ainsi un traitement
automatisé des données. Il existe plusieurs types de classifications des tronçons des cours
d'eau, dont la classification de Schumm qui est une des plus utilisée.

Cette classification permet de décrire sans ambiguïté le développement


du réseau de drainage d'un bassin de l'amont vers l'aval. Elle se base sur les règles suivantes :

 Est d’ordre 1, tout thalweg qui n’a reçu aucun autre.


 Reste d’ordre i, tout thalweg qui résulte de la confluence entre un thalweg d’ordre i et
d’un thalweg d’ordre inférieur à i.
 Est d’ordre i+1 le thalweg résultant de thalwegs de même ordre i.
 Un bassin versant a l'ordre du plus élevé de ses cours d'eau, soit l'ordre du cours d'eau
principal à l'exutoire. Il existe d'autres classifications de ce type comme celle de Horton
(1945) qui est parfois utilisée dans le même but.

12
c) Les longueurs et les pentes caractéristiques du réseau

 Les longueurs caractéristiques

Un bassin versant se caractérise principalement par les deux longueurs


suivantes, illustrées sur la figure ci-dessous.

- La longueur d'un bassin versant (LCA) est la distance curviligne mesurée le long
du cours d'eau principal depuis l'exutoire jusqu'à un point représentant la
projection du centre de gravité du bassin sur un plan.
- La longueur du cours d'eau principal (L) est la distance curviligne depuis
l'exutoire jusqu'à la ligne de partage des eaux, en suivant toujours le segment
d'ordre le plus élevé lorsqu'il y a un embranchement et par extension du dernier
jusqu'à la limite topographique du bassin versant. Si les deux segments à
l'embranchement sont de même ordre, on suit celui qui draine la plus grande
surface.

 Le profil longitudinal du cours d'eau

On a l'habitude de représenter graphiquement la variation altimétrique


du fond du cours d'eau en fonction de la distance à l'émissaire. Cette représentation devient
intéressante lorsque l'on reporte les cours d'eau secondaires d'un bassin versant qu'il est alors
facile de comparer entre eux et au cours d'eau principal. Notons qu'il est d'usage d'utiliser un
graphisme différent lorsque les affluents sont en rive gauche ou droite de la rivière dont ils sont
tributaires. Le profil en long d'un cours d'eau permet de définir sa pente moyenne.

 La pente moyenne d'un cours d'eau

La pente moyenne du cours d'eau détermine la vitesse avec laquelle


l'eau se rend à l'exutoire du bassin donc le temps de concentration. Cette variable influence
donc le débit maximal observé. Une pente abrupte favorise et accélère l'écoulement
superficiel, tandis qu'une pente douce ou nulle donne à l'eau le temps de s'infiltrer,
entièrement ou en partie, dans le sol.

Le calcul des pentes moyennes et partielles de cours d'eau s'effectue à


partir du profil longitudinal du cours d'eau principal et de ses affluents. La méthode la plus
fréquemment utilisée pour calculer la pente moyenne longitudinale du cours d'eau, Pm,
consiste à diviser la différence d'altitude, , (mesurée ne mètres) entre les points
extrêmes du profil par la longueur totale du cours d'eau, .

13
d) Les Degré de développement du réseau hydrographique

 La densité de drainage

La densité de drainage, Dd, introduite par Horton, est la longueur totale


du réseau hydrographique par unité de surface du bassin versant :

Avec :

Dd : densité de drainage [km/km2] ;

Li : longueur de cours des thalwegs [km] ;

A : surface totale du bassin versant [km2].

La densité de drainage dépend de la géologie (structure et lithologie)


des caractéristiques topographiques du bassin versant et, dans une certaine mesure, des
conditions climatologiques et anthropiques. En pratique, les valeurs de densité de drainage
varient de 3 à 4 pour des régions où l'écoulement n'a atteint qu'un développement très limité
et se trouve centralisé ; elles dépassent 1000 pour certaines zones où l'écoulement est très
ramifié avec peu d'infiltration. Selon Schumm, la valeur inverse de la densité de drainage,
C=1/Dd, s'appelle « constante de stabilité du cours d'eau ». Physiquement, elle représente la
surface du bassin nécessaire pour maintenir des conditions hydrologiques stables dans un
vecteur hydrographique unitaire (section du réseau).

 La densité hydrographique

La densité hydrographique, F, représente le nombre de canaux d'écoulement par unité de


surface.

Où :

F : densité hydrographique [km-2] ;

Ni : nombre de thalwegs ;

A : superficie du bassin [km2].

14
Il existe une relation assez stable entre la densité de drainage Dd et la densité hydrographique
F, de la forme :

(2.11)

Où a est un coefficient d'ajustement.

En somme, les régions à haute densité de drainage et à haute densité


hydrographique (deux facteurs allant souvent de pair) présentent en général une roche mère
imperméable, un couvert végétal restreint et un relief montagneux. L'opposé, c'est-à-dire faible
densité de drainage et faible densité hydrographique, se rencontre en région à substratum très
perméable et très épais (Plateau de Bateke à Kinshasa), à couvert végétal important et à relief
peu accentué.

 Le rapport de confluence

Sur la base de la classification des cours d'eau, Horton (1932) et


Schumm (1956) ont établi différentes lois :

Loi des nombres :

̅
Loi des longueurs : ̅

̅
Loi des aires : ̅

Avec :

RB : rapport de confluence des cours d'eau ("bifurcation ratio") ;

RL : rapport des longueurs des cours d'eau ; RA : rapport des aires des cours d'eau ;

i : ordre d'un cours d'eau i varie entre 1 et w (w est l'ordre du cours d'eau principal,
classification selon Schumm) ;

Ni : nombre des cours d'eau d'ordre i ; Ni+1 : nombre des cours d'eau d'ordre suivant (i+1) ;

̅ : longueur moyenne des cours d'eau d'ordre i ;

̅ : aire tributaire moyenne des cours d'eau d'ordre i.

Le rapport de confluence est un nombre sans dimension exprimant le


développement du réseau de drainage. Il varie suivant l'ordre considéré. C'est un élément
important à considérer pour établir des corrélations d'une région à une autre.

15
c) L'endoréisme

L'endoréisme est un phénomène rencontré dans certains bassins


versants pour lesquels le réseau hydrographique n'est relié à aucun autre réseau. L'eau est
alors acheminée et concentrée en un point du bassin qui peut être un lac, une mare ou une
accumulation souterraine. Ce phénomène est généralement observé en zones arides (ex : mare
d'Oursi au Burkina Faso, lac Tchad, mer Morte, le Delta d’Okavango en Namibie ; etc.).

1.2.6. Les caractéristiques agro-pédo-géologiques

a) La couverture du sol

 La couverture végétale

L'activité végétative et le type de sol sont intimement liés et leurs actions combinées influencent
singulièrement l'écoulement en surface. Le couvert végétal retient, selon sa densité, sa nature et
l'importance de la précipitation, une proportion variable de l'eau atmosphérique. Cette eau
d'interception est en partie soustraite à l'écoulement.

La forêt, par exemple, intercepte une partie de l'averse par sa frondaison. Elle exerce une action
limitatrice importante sur le ruissellement superficiel. La forêt régularise le débit des cours d'eau
et amortit les crues de faibles et moyennes amplitudes. Par contre, son action sur les débits
extrêmes causés par des crues catastrophiques est réduite.

A l'inverse, le sol nu, de faible capacité de rétention favorise un ruissellement très rapide.
L'érosion de la terre va généralement de paire avec l'absence de couverture végétale.

Etant donné l'importance du rôle joué par la forêt, on traduit parfois sa présence par un indice de
couverture forestière K :

(2.15)

On peut calculer ce type d'indice avec d'autres couvertures végétales telle que les cultures.

 Les plans d'eau

Parmi les éléments de la couverture du sol qui influencent le comportement hydrologique d'un
bassin versant, on doit prendre en compte la présence de surfaces d'eau libre tels que les lacs qui
jouent un rôle important du fait de leur capacité de stockage temporaire d'un certain volume
d'eau. Ce stockage temporaire a ainsi pour effet de laminer les crue c'est à dire de réduire le débit
de pointe de la crue. Cet effet de laminage est illustré pour le Rhône (entre son entrée dans le
Léman au niveau de la Porte du Scex et sa sortie à Genève) dans la figure 2.15 dans laquelle on a
représenté les valeurs du coefficient mensuel de débit (rapport entre le débit mensuel et la
moyenne annuelle des débits sur une longue période de mesure).

16
Un indice analogue à celui de la couverture forestière peut-être identifié pour quantifier
l'importance de ces plans d'eau.

On soulignera encore que la surface du cours d'eau constitue aussi un plan d'eau et que le canal
d'une rivière permet aussi de laminer une crue.

Fig. 2.15 - Illustration de l'effet de laminage par un plan d'eau. Le cas du Léman sur le débit du
Rhône

 La neige et les glaciers

Certains bassins d'altitude peuvent être partiellement ou totalement couvert de neige ou de glace.
Ce type de couverture doit être pris en compte dans l'étude des facteurs de génération de
l'écoulement de l'eau. En effet, le réchauffement printanier de la température peut entraîner une
fonte rapide de la neige et provoquer du même coup un important écoulement d'eau venant
s'ajouter à celui de l'eau des précipitations. De la même manière, la présence de glaciers ou le gel
des cours d'eau durant l'hiver peut, lors des processus de fonte, générer des crues de débâcle de
glace se traduisant par un transport de blocs de glace. Ceux-ci peuvent localement bloquer
l'écoulement de l'eau ( embâcle) jusqu'à la rupture de ces barrages naturels. Il s'ensuit alors des
crues rapides et intenses pouvant avoir des conséquences catastrophiques.

Il est toujours possible de calculer un indice analogue à celui de la couverture forestière pour les
surfaces enneigées et celles des glaciers.

 Les surfaces urbanisées

Les surfaces imperméables jouent un très grand rôle en hydrologie urbaine. Elles augmentent
l'écoulement de surface, réduisent les infiltrations et la recharge des nappes, et diminuent le

17
temps de concentration. On calcule souvent un taux d'imperméabilité qui est le rapport entre les
surfaces imperméables et la surface totale.

 Le coefficient de ruissellement

Pour caractériser la capacité d'un bassin versant à ruisseler un indice est très souvent utilisé en
hydrologie de surface : le coefficient de ruissellement (Cr). Son calcul et son emploi sont
simples, mais notons qu'il peut conduire à commettre de grossières erreurs. Ce coefficient est
défini comme suit :

(2.16)

Ce coefficient est fortement influencé par la couverture du sol comme le montre le tableau
suivant dans lequel les quelques valeurs de ce coefficient issues des normes suisses SNV sont
présentées. Ces valeurs reflètent la capacité des sols à ruisseler en fonction uniquement de la
couverture du sol. On remarque notamment le très fort taux du coefficient de ruissellement
donné pour les routes et toitures. Comme on l'a vu, cela s'explique par le fait que ces surfaces
sont pratiquement imperméables.

Tableau 2.1 Valeurs du coefficient de ruissellement pour différentes couvertures du sol


(Tiré des normes suisses SNV 640 351)

Nature superficielle du bassin Coefficient de ruissellement Cr


versant
Bois 0,1
Prés, champs cultivés 0,2
Vignes, terrains nus 0,5
Rochers 0,7
Routes sans revêtement 0,7
Routes avec revêtement 0,9
Villages, toitures 0,9

b) La nature du sol

La nature du sol intervient sur la rapidité de montée des crues et sur leur volume. En effet, le
taux d'infiltration, le taux d'humidité, la capacité de rétention, les pertes initiales, le coefficient de
ruissellement (Cr) sont fonction du type de sol et de son épaisseur.

18
Pour étudier ce type de réactions, on peut comparer le coefficient de ruissellement sur différentes
natures de sol (intérêt d'une carte pédologique détaillée dans les études de prédétermination des
crues). La littérature fournit des valeurs du coefficient de ruissellement pour chaque type de sol
et, très souvent, en rapport avec d'autres facteurs tels que la couverture végétale, la pente du
terrain ou l'utilisation du sol. Un exemple est donné dans le tableau 2.2 pour la Suisse, et en
secteur rural.

Tableau 2.2 Différentes valeurs de coefficient de ruissellement pour les cas suisses. Cr est une
fonction de la pente et de la couverture du sol. (Tiré de Sautier, Guide du Service Fédéral des
Améliorations foncières)

Couverture du sol

Culture dans
Pente % Forêts Pré-champ la sens de la
pente
0,5 -- 0,005 0,12
1,0 0,01 0,020 0,13
2,0 0,02 0,040 0,18
4,0 0,04 0,070 0,23
6,0 0,05 0,090 0,27
8,0 0,06 0,110 0,31
10,0 0,07 0,130 0,34
15,0 0,08 0,170 0,40
20,0 0,10 0,190 0,45
25,0 0,12 0,220 0,50
30,0 0,13 0,250 0,55
35,0 0,14 0,270 0,59
40,0 0,15 0,290 0,62
45,0 0,16 0,310 0,65
50,0 0,17 0,330 0,69

On peut introduire, dès à présent, une caractéristique du sol importante : l'état d'humidité du sol
qui est un des facteurs principaux conditionnant les temps de concentration. Cet état est
cependant très difficile à mesurer car très variable dans l'espace et le temps. On a souvent recours
à d'autres paramètres qui reflètent l'humidité du sol et qui sont plus faciles à obtenir. En
hydrologie, on fait souvent appel à des indices caractérisant les conditions d'humidité
antécédentes à une pluie. Il en existe de nombreux qui sont pour la plupart basés sur les

19
précipitations tombées au cours d'une certaine période précédant un événement. Ils sont
généralement notés IPA, c'est-à-dire Indices de Précipitations Antécédentes (API en anglais).

La forme la plus classique de cet indice repose sur le principe de décroissance logarithmique
avec le temps du taux d'humidité du sol, au cours des périodes sans précipitations :

(2.17)

Avec :

IPA0 : valeur initiale de l'indice des précipitations antécédentes [mm] ;

IPAt : valeur de cet indice t jours plus tard [mm] ;

K : facteur de récession, K< 1. Il est variable d'un bassin à l'autre, ainsi que d'une saison à l'autre
pour un même bassin ;

t : temps [jour].

L'Institut d'Aménagement des Terres et des Eaux de l'EPFL (IATE/HYDRAM), après différents
travaux de recherche sur parcelles expérimentales, a adopté un indice de la forme suivante :

(2.18)

Où :

IPAi : indice de précipitations antérieures au jour i [mm] ;

IPAi-1 : indice de pluies antécédentes au jour i-1 [mm] ;

Pi-1 : précipitations tombées au jour i-1 [mm] ;

K : coefficient inférieur à 1, en général compris entre 0,8 et 0,9.

La figure 2.16 illustre le calcul de l'IPA au cours d'une année à la station de Payerne (VD).

20
Fig. 2.16 - Variation de l'indice IPA en fonction du temps à Payerne (VD) en 1991 (K = 0.9).

1.2.7. Etude de la nature géologique et du sol du bassin versant

La connaissance de la géologie d'un bassin versant s'avère importante


pour cerner l'influence des caractéristiques physiographiques. La géologie du substratum influe
non seulement sur l'écoulement de l'eau souterraine mais également sur le ruissellement de
surface. Dans ce dernier cas, les caractères géologiques principaux à considérer sont la
lithologie (nature de la roche mère) et la structure tectonique du substratum. L'étude
géologique d'un bassin versant dans le cadre d'un projet hydrologique a surtout pour objet de
déterminer la perméabilité du substratum. Celle-ci intervient sur la vitesse de montée des
crues, sur leur volume et sur le soutien apporté aux débits d'étiage par les nappes
souterraines. Un bassin à substratum imperméable présente une crue plus rapide et plus
violente qu'un bassin à substratum perméable, soumis à une même averse. Ce dernier retient
l'eau plus aisément, et en période de sécheresse, un débit de base sera ainsi assuré plus
longtemps. Néanmoins, le substratum peut absorber une certaine quantité d'eau dans les
fissures et diaclases des roches naturellement imperméables ou dans les formations rocheuses
altérées.

Pour ces dernières, la dissolution de certains éléments et leur migration,


menant à la formation de canaux, peut créer une circulation souterraine importante. Ce
phénomène se retrouve sans exception dans les régions karstiques. Dans ce cas, l'étude
géologique devra être beaucoup plus détaillée de manière à localiser les nappes d'eaux
souterraines, leur zone d'alimentation et leurs résurgences. Cette étude devra être réalisée par
un hydrogéologue.

1.2.8. Informations digitales et modèles numériques

21
a) Généralités sur les MNA et MNT

La demande de données spatiales s'est accrue ces dernières années car l'on sait désormais qu'il
est essentiel de connaître la distribution spatiale de la réponse hydrologique pour bien
comprendre les processus sous-jacents de la génération de l'écoulement. De plus, la
représentation et la connaissance du terrain sont essentielles pour comprendre les processus
d'érosion, de sédimentation, de salinisation et de pollution via des cartes de risque.

Aujourd'hui, le développement de techniques modernes d'acquisition et de mise à disposition


d'informations digitales a rendu possible la représentation à la fois de la topographie du milieu
par le biais de modèles numériques d'altitude (MNA) et de terrain (MNT) ainsi que la
représentation de l'occupation des sols par le biais de photographies aériennes ou de données
satellitaires. Ces informations servent de plus en plus à la description des caractéristiques
physiques des bassins versants et à la cartographie numérique de leur couverture.

Nous n'aborderons ici que les modèles numériques d'altitude (MNA) et de terrain (MNT).

b) Les modèles numériques d’alttude (MNA) et de terrain

A partir de la densité locale de courbes de niveau ou de traitement stéréoscopique d'images


satellitaires, il est possible de produire une spatialisation du milieu (MNA) qui, in fine, aboutit à
l'élaboration de modèles numériques de terrain (MNT). Ce MNT est une expression numérique
de la topographie, sous forme matricielle ou vectorielle. Outre les altitudes (MNA), les fichiers
qui le constituent sont les pentes, l'orientation et l'éclairage simulé.

Schématiquement, on distingue trois types essentiels de découpage spatial du milieu utilisés pour
la génération d'un MNA. Il s'agit respectivement de :

 découpage régulier et arbitraire (généralement grille rectangulaire),


 découpage à base d'éléments irréguliers (TIN) épousant les discontinuités du milieu,
 découpage topographique basé sur une approche hydrologique qui s'appuie sur la délimitation
des lignes d'écoulement et des courbes de niveau.

A partir de ces trois approches, il est possible de déterminer plusieurs attributs du modèle
numérique d'altitude tels que des attributs topographiques (élévation, orientation, pente, surface,
courbure) qui influencent diverses grandeurs intervenant directement dans les processus
d'écoulement.

22
2. LE CYCLE DE L’EAU

La pluie est la condensation dans la haute atmosphère de la vapeur


d’eau qui provient de l’évaporation de l’eau et de la transpiration des êtres vivants (surtout des
végétaux). L’eau ainsi condensée tombe par le fait de la pesanteur sous forme des pluies.

A la surface de la terre, une partie de cette eau s’évapore pendant la


pluie et après et rentrent dans l’atmosphère sous forme de vapeur. Une autre partie ruisselle à
la surface de la terre et rejoint le réseau hydrographique qui la conduira à la mer d’où elle
s’évaporera pour rentrer dans l’atmosphère comme vapeur ; l’évaporation a lieu aussi pendant
le ruissellement et pendant le séjour de cet eau dans les cours d’eau, les lacs, les étangs, les
flaques d’eau etc. Une troisième partie d’eau des précipitations s’infiltre dans le sol d’où elle
sortira par les flancs de cours d’eau, de lacs, de océans etc. et par des sources d’eau ; une fois à
la surface de la terre, elle s’évapore pour rentrer dans l’atmosphère. Les plantes aspirent par
leurs racines l’eau infiltrée des précipitations et la transpire dans l’atmosphère sous forme de
vapeur.

Donc l’eau des précipitations finit toujours par rentrer dans


l’atmosphère sous forme de vapeur. De là, elle se condensera et tombera de nouveau sous
forme des précipitations. C’est le cycle de l’eau tel que schématisé par cette image google
(figure 2.1.).

23
Figure 2.1. : Cycle de l’eau sur la terre.

3. METHODES DE DERMINATION DES ELEMENTS DU BILAN HYDROLOGIQUE

3.1. Détermination des précipitations

Les précipitations, ici la pluie, sont mesurées en un point par un


pluviomètre qui peut être enregistreur ou pas.

Un pluviomètre non enregistreur collecte la pluie à l’aide d’un entonnoir


(figure 3.1.). La quantité d’eau de pluie collectée est exprimée en hauteur qui est le quotient du
volume recueilli dans le récipient du pluviomètre par la surface réceptrice de l’entonnoir.
L’unité très souvent utilisé dans le monde francophone est le millimètre tendis que le monde
anglophone utilise aussi le inch (1 inch ou pouce vaut presque 2,5 cm). La mesure prise un
pluviomètre est extrapolée sur une étendue de plusieurs kilomètres carrés autour de celui-ci.
La précision de l’extrapolation est d’autant meilleure que cette étendue est faible. Donc pour
avoir de bonnes extrapolations, il faudrait avoir beaucoup de pluviomètres. Or notre pays n’a
pas de pluviomètres ; pour toute la ville de Kinshasa, on a qu’un pluviomètre et même on y
compte un ou deux pluviomètres par province de plusieurs centaines des milliers de kilomètres
carrés !

Figure 3.1. : Pluviomètre non enregistreur

La moyenne annuelle de pluie en RDC est autour de 1200 mm. Les zones
les plus pluvieuses sont autour de l’équateur et atteignent 2000 mm voire plus et les moins
pluvieuses, au Bas-Congo, sont autour de 800 mm de pluie.

24
La pluie moyenne sur une étendue (par exemple un bassin versant), en
anglais « Equivalent Uniform Depth (EUD) » équipée de n pluviomètres est définie comme la
hauteur qu’aurait attient la pluie si toute l’eau tombée était uniformément répartie sur la dite
étendue est déterminée par plusieurs méthodes dont :

a) la méthode de la moyenne arithmétique des hauteurs pluies des stations

C’est la méthode la plus simple et aussi la moins précise

b) La méthode de Thiessen.

EUD est déterminé comme une moyenne pondérée. A chaque station est affectée une
surface d’influence. Celle-ci est déterminée de la façon suivante :

 On joint les stations voisines par des segments des droites


 On élève une médiatrice sur chaque segment ; ce qui a comme résultat
d’enfermer chaque station dans un polygone. Ce polygone constitue la surface
d’influence ou d’extrapolation du pluviomètre.

 On détermine la surface du polygone


D’où
 Pi est la pluie à la station i (i=1,2,3…n)
 ai est la surface d’influence de la station i
 A est la surface totale de l’étendue

La méthode de Thiessen est plus laborieuse que celle de la moyenne


arithmétique mais donne des meilleurs résultats.

25
c) La méthode des isohyètes

A l’aide des données ponctuelles des hauteurs des pluies de chaque


station (variable spatiale), on trace des courbes de même hauteur, P i, de pluie, les isohyètes
(Ces courbes sont tracée par différentes méthodes, notamment par des logiciels appropriés).
On mesure ensuite la surface, ai, comprise entre les isohyètes.

La méthode des isohyètes est plus laborieuse que les deux précédentes ;
elle est cependant la plus précise.
.
3.2. Détermination de l’Evapotranspiration

L’évapotranspiration est le terme qui englobe l’évaporation est la


transpiration. Nous allons examiner ces deux paramètres hydrométéorologiques.

3.2.1. L’évaporation

L’évaporation est le phénomène par lequel l’eau liquide se transforme


en vapeur. Cela n’est possible que s’il y a apport d’énergie calorifique. Cette énergie peut
provenir du soleil, de la chaleur apportée par un vent chaud, de la chaleur stockée dans le sol
ou de la chaleur stockée dans les masses d’eau. De toutes ces sources d’énergie, le soleil et le
vent chaud sont les principales sources qui provoquent l’évaporation.

Il arrive que l’énergie nécessaire à l’évaporation étant suffisante mais


que l’évaporation n’ait pas lieu suffisamment du que l’atmosphère est saturée en eau. Ceci est
le cas à Kinshasa ou dans la région équatoriale où il fait chaud avec une atmosphère très
humide ; alors qu’à Lubumbashi dans le climat tropical sec, il fait froid avec une atmosphère
plus sèche, l’évaporation y est plus forte qu’à Kinshasa.

26
La quantité d’eau évaporée sur une étendue (eau libre, sol nu, sol avec
couverture végétale) pendant un temps donnée (un jour, un mois une année etc.) est évaluée
soit expérimentalement soit à l’aide des formules empiriques.

Parmi les méthodes expérimentales, on peut citer, les bacs (bac classe
A, bac Colorado etc.) et des évaporomètres. Le principe de base est d’évaluer la quantité d’eau
évaporée à partir de la surface libre de l’eau contenue dans le bac pendant un temps donné et
d’en déduire par analogie et par extrapolation le taux d’évaporation de la surface libre d’un lac
par exemple.

Les bacs qui sont plus petits que les lacs, l’eau qu’ils contiennent se
chauffe plus, toutes les choses restant égales par ailleurs, que celle contenue dans les lacs. Des
formules de corrections ainsi que les protocoles d’installation existent pour chaque type de bac.

Le pouvoir évaporant de l’air peut se mesurer aussi par des


évaporomètres, un des plus connu est l’évaporomètre de Piche (figure 3.2.) qui est une
éprouvette renversée de 20 à 30 cm de long fermée à sa base par une rondelle de papier
buvard de 13 cm2. Le tube est directement gradué depuis son sommet en dixième de
millimètres d’eau évaporée.

Figure 3.2 : Evaporomètre Piche

On peut également déterminer l’évaporation par des formules


mathématiques empiriques, notamment :

 La formule de Dalton :

27
D’où
- K : coefficient dont la valeur dépend de la vitesse du vent et de la pression
atmosphérique
- es : la pression de la vapeur d’eau à la saturation
- ea : la pression de la vapeur d’eau dans l’air

 La formule de Meyer :

3.2.2. La transpiration

La transpiration est le processus physiologique par lequel les êtres


vivants, principalement, les végétaux, rejettent dans l’atmosphère de la vapeur d’eau. Par ce
processus, la plante tire l’eau souterraine par ces racines, la fait traverser tout son corps et
l’envoie, sous forme de vapeur, dans l’atmosphère par les cellules des feuilles, les stomates.
Evidemment, une petite quantité d’eau aspirée par les racines, sert à la fabrication des tissus de
la plante par le mécanisme de photosynthèse.

La transpiration a lieu pendant la croissance des plantes. La majorité des


plantes transpirent durant le jour grâce aux rayons solaires. Le papayer et le cactus sont parmi
les exceptions à cette règle. La transpiration s’intensifie pendant la période de floraison et de
formations des fruits. Lorsque les fruits murissent, la plante jaunit et la transpiration arrête. Les
plantes qui perdent saisonnièrement leurs feuilles ne transpirent plus durant cette saison.

Dans le cas général, les plantes aspirent facilement l’eau libre du sol
(l’eau qui se meut par la gravité), lorsque cette quantité d’eau est terminée, la plante aspire
une certaine quantité d’eau liée aux grains du sol par les forces d’attraction, autres que la
pesanteur, telles les forces d’attraction coulombiennes et newtoniennes entre les particules
d’eau et les grains du sol. Comme toutes ces forces sont inversement proportionnelles au carré
de la distance entre les centres de gravité du grain du sol et celui de la particule d’eau, il arrive
que les racinent ne soient plus capables de sucer l’eau qui se trouve très proche du grain ; car
trop attachée à celui-ci. Lorsque la demande en eau de la plante persiste alors que ses racines
ne peuvent plus tirer l’eau liée très fortement aux grains, la plante flétrit ; on dit que le sol a
atteint sont point de flétrissement. La demande en eau des différentes plantes et le point de
flétrissement des sols sont des paramètres très utiles pour la modélisation de l’irrigation.

3.2.3. L’évapotranspiration

28
Comme il n’est pas aisé de différencier, dans le volume de vapeur
atmosphérique, la part de l’évaporation et de celle de la transpiration, les hydrologues ont
inventé le terme de l’évapotranspiration (ET) qui est la somme de l’eau évaporée et l’eau
transpirée. On a aussi introduit le concept de l’évapotranspiration potentiel et de
l’évapotranspiration réelle.

a) L’évapotranspiration potentielle

L’évapotranspiration potentielle (ETP) d’une étendue donnée, un bassin


versant par exemple, pour une période donnée (un jour, un mois, une année etc.) est la
quantité d’eau qui se serait évaporée et transpirée pour satisfaire l’état atmosphérique
(pouvoir évaporant) et le besoin en eau des plantes sur cette étendue durant la dite période.

b) L’évapotranspiration réelle

L’évapotranspiration réelle (ETR) est la quantité d’eau réellement


évaporée et transpirée compte tenu de la disponibilité en l’eau sur la dite étendue durant la
période considérée.

c) Méthodes de détermination de l’ETP

Plusieurs méthodes peuvent être utilisées, celle de Thornthwaite a


l'avantage de ne faire intervenir qu’un élément climatique, la température, qui est très souvent
connue dans beaucoup de régions qui ne dispose pas de mesures d’autres éléments climatiques
(humidité de l’aire, ensoleillement etc).

 Ej : évapotranspiration mensuelle (en mm)


 Tj : température (en °C)
 a = 6,75.10-7 I3 - 7,71.10-5 I2 + 1,79.10-2 I +0,49
 : correction liée à la latitude (durée maxi de l 'ensoleillement) → cf. abaque de calcul
 I : somme des 12 indices thermiques mensuels

29
Coefficient de correction en fonction de la latitude

Cet avantage de n’introduire que la température dans le calcul de l’ETP


est atténué par le fait qu’elle surestime l’ETP dans la zone intertropicale, surtout équatoriale,
où la température est certes élevée mais la forte humidité de l’air qui y règne réduit
sensiblement l’ETP.
En effet, la très grande majorité des formules empiriques de calcul de
l’ETP est formée de formules établies or de la zone intertropicale. C’est ainsi que Garcia et
Lopez, travaillant au Venezuela, ont tenté d’établir une formule empirique sensée fournir des
meilleurs résultats pour cette zone. Comme la comparaison avec les données expérimentales
révélait une certaine sur estimation des résultats, Andressen l’a corrigé légèrement en
remplaçant le coefficient 3,3 de Gracia-Lopez par 2,3. La formule ainsi légèrement modifiée se
présente comme suit :

30

 ETP est exprimée en mm et T (température) de la période (jour, mois etc), exprimée en


°C.
 He est l’humidité relative de l’air. L'humidité relative est le rapport entre la pression de
vapeur d'eau vraiment présente dans l'air considéré (pression partielle de l'eau dans
l'air Pvap) et la valeur de pression saturante (Psat) théorique. Elle est exprimée le plus
souvent en pourcentage, son expression est :

L’humidité relative, He, souvent appelé, degré hydrométrique de l’air, est déterminée par un
hygromètre.

Figure 3.3 : Un hygromètre enregistreur(image google).

d) Formules de détermination de l’ETR

Parmi plusieurs formules de détermination de l’ETR, celle de Turc est la


plus largement utilisée. Il faudra cependant confronter ces résultats aux données
expérimentales :

31

 P : hauteur pluviométrique moyenne du lieu en mm


 L:
 T : température moyenne en °C.

3.3. Détermination du ruissellement

Le ruissellement causé par une pluie sur un bassin versant est déterminé
par l’évaluation, à l’aide d’un hydrogramme du à cette pluie.

Pour le faire, on mesure, à l’exutoire du bassin versant, le débit causé


par la pluie. Le débit est déterminé, à l’aide de mesures limnométriques et de la courbe de
tarage.

L’hydrogramme est un graphique qui porte, en ordonnées, les débits, et


en abscisses, le temps.
Le limnimétrie est une échelle graduée placée dans le cours d’eau. La
lecture du niveau de l’eau est faite par un opérateur. Il existe aussi des limnigraphes qui
enregistrent en continue et de façon autonome la hauteur du plan d’eau du cours d’eau.
La courbe de tarage est un graphique établi pour une section donné du
cours d’eau dont un des axes porte les niveaux limnimétriques et l’autre axe, les débits
correspondants. La courbe de tarage est dressée, pour une section donnée, après plusieurs
mesures de débits et des hauteurs limnimétriques correspondants.

3.4. Détermination de l’infiltration

L’infiltration en un endroit est mesurée à l’aide d’un lysimètre (figure


33). Le lysimètre collecte l’eau qui s’infiltre dans le sol et qui s’y écoule sous l’effet de la
pesanteur.

32
Figure 3.4. Lysimètre

4. LE BILAN HYDROLOGIQUE

Le bilan hydrologique établit l’équation de base de l’hydrologie pour


une étendue de terre donnée.

Très souvent le bilan se fait sur un bassin versant.

L’équation est établie à l’aide de quantité de chaque élément entrant


dans l’équation de base.

Plusieurs méthodes participent à l’établissement du bilan hydrologique.


Nous allons examiner ici la méthode de Thorntwaite dont l’avantage est de pouvoir déterminer
plusieurs termes du bilan hydrologique à l’aide de seulement trois éléments : la pluie,
l’évapotranspiration potentiel et la capacité au champs.

Le calcul de l’exemple ci ci-dessous est fait sur un terrain dont la


capacité au champ est 140 mm.

33
En mm Aout sept oct Nov Déc Janv Fév Mars Av Mai Juin Juil
Pluie 0,8 4,3 39 151 256 268 217 214 44 5 1 0

Evapotranspiration
potentielle 88 118 142 149 103 100 93 101 108 111 85 76

Déficit
d'évapotranspiration 87,2 113,7 103 0 0 0 0 0 0 30 84 76

Variation de la
rétention du sol 0 0 0 +2 +138 0 0 0 -64 -76 0 0

Rétention du sol 0 0 0 2 140 140 140 140 76 0 0 0

Evapotranspiration
réelle 0,8 4,3 39 149 103 100 93 101 108 81 1 0

Ecoulement 0 0 0 0 15 168 124 113 0 0 0 0

Eau d'irrigation
nécessaire 87,2 113,7 103 0 0 0 0 0 0 30 84 76

Le calcul se fait mois par mois de la façon suivante :

Nous commençons par le mois d’août du fait que le mois de juillet étant sec, le mois d’août
constitue le premier mois du début de la nouvelle saison de pluie et considérons donc que la
réserve d’eau dans la zone d’aération du sol est nulle.

a) Août : La pluie offre 0,8 mm alors que l’évapotranspiration réclame 88 mm. Le déficit de
l’évapotranspiration sera donc de 87,2 mm. C’est-à-dire, la demande moins l’offre.
Comme toute l’offre en eau (offre par la pluie) est partie en évapotranspiration, la
variation de la quantité d’eau dans la zone d’aération est nulle et la réserve d’eau dans
la zone d’aération est aussi nulle. L’évapotranspiration réelle est égale à l’offre en eau
qui a été transpirée, soit 0,8 mm. Partout, il faudra retenir que l’évapotranspiration
réelle sera toujours égale à l’offre en eau qui a été évapotranspirée. L’écoulement,
c’est-à-dire, la somme du ruissellement et de l’infiltration est aussi nulle. L’eau
nécessaire à l’irrigation est égale au déficit d’évapotranspiration, donc à 87,2. Partout le
besoin en eau d’irrigation sera toujours égal au déficit d’évapotranspiration.
b) Septembre : La pluie apporte seulement 4,3 mm tendis que l’évapotranspiration
réclame 118 mm. Le déficit d’évapotranspiration sera donc de 113,7 mm. La variation de
la réserve d’eau dans le sol est nulle car toute l’offre a été évapotranspirée. La réserve

34
d’eau dans la zone d’aération est donc nulle. L’évapotranspiration réelle est égale à
l’offre qui a été évapotranspirée, soit 4,3 mm. Le besoin d’eau pour l’irrigation est
toujours égal au déficit d’évapotranspiration, donc à 113,7 mm.
c) Octobre. La pluie offre 39 mm d’eau et la demande en évapotranspiration est de 142
mm. Le déficit sera donc de 103 mm. La variation d’eau dans la zone d’aération est donc
nulle. La réserve dans cette zone aussi est nulle. L’évapotranspiration réelle sera égale à
l’offre en eau évapotranspirée, donc, 39 mm. Le besoin d’eau en irrigation est égal au
déficit d’évapotranspiration donc à 103 mm.
d) Novembre. La pluie amène 151 mm et la demande en évapotranspiration est 149 mm.
Le déficit d’évapotranspiration est donc nulle car l’offre est supérieure à la demande.
L’excédent, 2 mm passe dans la zone d’aération dont la variation est +2 mm ; ce qui
porte la réserve d’eau dans la zone d’aération à 2 mm. L’évapotranspiration réelle est
égale à l’évapotranspiration potentielle (en effet, l’évapotranspiration réelle varie
toujours de zéro à la valeur de l’évapotranspiration potentielle). Comme tout l’excédent
d’eau est retenu dans la zone d’aération, l’écoulement est donc de nul. Le besoin en
irrigation est nul car lé déficit en évapotranspiration est nul.
e) Décembre. La pluie donne 256 mm d’eau et l’évapotranspiration potentielle ne
demande que 103 mm. Le déficit d’évapotranspiration est donc nul, l’offre étant
supérieure à la demande. Comme la capacité au champ de la zone d’aération est de 140
mm et qu’il y a déjà 2 mm d’eau y apportés au moins de novembre, il faudra donc y
ajouter 138 mm pour atteindre la capacité au champ. La variation de la quantité d’eau
au mois de décembre est donc + 138 mm. La réserve d’eau dans la zone d’aération étant
à la capacité au champ, elle est donc de 140 mm. La quantité d’eau qui s’est réellement
évaporée étant de 103 mm, l’évapotranspiration réelle est donc de 103, soit la valeur de
l’évapotranspiration potentielle. De 256 mm apportés par la pluie, 103 mm sont passés
en évapotranspiration réelle et 138 mm sont retenus dans la zone d’aération, le reste de
l’eau de pluie, soit 14 mm, passe en écoulement. Le besoin d’eau pour l’irrigation est
nul.
f) Janvier. La pluie apporte 268 mm et la demande de l’évapotranspiration est de 100 m
seulement, donc il n’y a pas de déficit. La zone d’aération ayant déjà atteint la capacité
au champ, la variation de réserve d’eau dans cette zone est nulle et la réserve y reste
égale à la capacité au champ, soit 140 mm. L’évapotranspiration réelle est égale à la
hauteur d’eau réellement évapotranspirée, 100 mm, qui est la hauteur de
l’évapotranspiration potentielle. L’excédent, soit 168 mm passent en écoulement.
Comme le déficit d’évapotranspiration est nul, le besoin en eau pour l’irrigation est aussi
nul.
g) Février. La pluie donne 217 mm et l’évapotranspiration demande 93 mm. Il n’y a pas de
déficit d’évapotranspiration. La variation de réserve d’eau dans la zone d’aération est
nulle car cette zone est déjà à sa capacité au champ. La réserve d’eau dans la zone
d’aération est de 140 mm. L’évapotranspiration réelle est égale à l’évapotranspiration

35
potentielle, soit 93 mm. L’excédent d’eau passe en écoulement, soit 124 mm. Comme le
déficit en évapotranspiration étant nul, le besoin en eau d’irrigation est également nul.
h) Mars. La pluie offre 214 mm et l’évapotranspiration réclame 101 mm. Le déficit
d’évapotranspiration est zéro. La variation de la réserve d’eau dans la zone d’aération
est nulle. La réserve d’eau dans cette zone est 140 mm. L’évapotranspiration réelle est
égale à la quantité d’eau réellement évapotranspirée, soit 101 mm. L’excédent d’eau
passe en écoulement, soit 113 mm. Le besoin d’eau pour irriguer est nul.
i) Avril. La pluie apporte seulement 43,8 mm alors que l’évapotranspiration potentielle
réclame 108 mm. Donc les 43,8 mm d’eau provenant de la pluie passeront en totalité en
évapotranspiration et les 64,2 mm restants, l’évapotranspiration ira les chercher dans la
réserve d’eau de la zone d’aération. Le déficit d’évapotranspiration est donc nul. La
variation d’eau dans cette zone sera de -64,2 mm. Comme il y avait dans cette zone 140
mm d’eau, il en reste alors 75,8 mm. L’évapotranspiration réelle sera de 108 mm.
L’écoulement est nul. Le besoin d’eau pour l’irrigation est nul aussi.
j) Mai. La pluie n’offre que 4,6 mm tendis que l’évapotranspiration réclame 111 mm. Les
4,6 mm apportés par la pluie passeront tous en évapotranspiration dont la demande
sera réduite à 106,4 mm. Il faudra donc recourir aux 75,8 mm qui étaient restés dans la
zone d’aération durant le mois d’avril pour tenter de répondre, un tant soit peu, au
reste de la demande, 106,4 mm de l’évapotranspiration. Donc ces 75,8 mm passent
aussi en évapotranspiration, malgré ce recours à l’eau de la réserve de la zone
d’aération, l’évapotranspiration potentielle accusera un déficit de 30,6 mm (111 mm -
(4,6 mm +75,8 mm) = 30,6 mm). La variation d’eau dans la zone d’aération sera de -75,8
mm et comme toute la quantité d’eau qui y était est passée en évapotranspiration, la
réserve dans la zone d’aération est devenue nulle au mois de mai. L’évapotranspiration
réelle est 80,4, c’est-à-dire, la somme de l’eau disponible (4,6 mm de la pluie et 75,8
mm d’eau qui était dans la zone d’aération) qui est passée réellement en
évapotranspiration. L’écoulement est nul. Le besoin en eau pour l’irrigation est donc
30,6 car il est toujours égal au déficit d’évapotranspiration.
k) Juin. La pluie n’apporte que 0,5 mm face à une demande en eau de 85 mm. Tous ces 0,5
mm vont passer en évapotranspiration. Comme dans la zone d’aération il n’y a plus rien,
le déficit d’évapotranspiration sera de 84,5 mm. La variation de la réserve de la zone
d’aération est nulle tout comme la réserve dans cette zone est nulle aussi.
L’évapotranspiration réelle est 0,5 mm. L’écoulement est nul. Le besoin d’eau pour
l’irrigation qui équivaut toujours au déficit d’évapotranspiration est donc de 84,5 mm.
l) Juillet. La pluie n’apporte rien alors que la demande en eau pour l’évapotranspiration
est 76 mm. Comme la réserve de la zone d’aération est zéro, le déficit
d’évapotranspiration sera de 76 mm. La variation de l’eau dans la zone d’aération est
nulle et la réserve d’eau dans cette zone est aussi nulle. L’évapotranspiration réelle est
nulle. L’écoulement est aussi nul. Le besoin d’eau pour l’irrigation est donc de 76 mm.

36
DEUXIEME PARTIE

L’EAU DANS LE SOL ET LES NOTIONS DE BASE DE L’HYDRAULIQUE SOUTERRAINE

La deuxième partie traite de théories de base de l’écoulement


souterrain ; elle part du chapitre 5 au chapitre 9 : chapitre 5 : L’eau dans le sol ; chapitre 6 la loi
de Darcy expérimentale ; chapitre 7 : la généralisation de la loi de Darcy 8 : l’équation générale
de l’écoulement souterrain permanent ; chapitre 9 : l’équation générale de l’écoulement
souterrain transitoire.

5. L’EAU SOUTERRAINE

5.1. L’EAU DANS LA ZONE D’AERATION

Lorsque l’on creuse un trou, on traverse d’abord un sol sec puits un sol
humide et puis on atteint une zone où l’on voit l’eau envahir le trou, à ce moment là, on a
atteint l’eau libre gravitaire de la nappe aquifère.

La zone sec est la zone humide mais où l’eau n’envahit pas le trou
constitue la zone d’aération. C’est la zone où l’eau et l’air remplissent les vides intergranulaires
du sol.

Lorsqu’une particule d’eau pénètre dans le sol, elle est sujette à deux
forces d’attractions : (i) la force de pesanteur qui l’attire vers le bas (vers le centre de gravité de
la planète Terre) et (ii) une résultante des forces qui l’attire vers le grain du sol, la succion. Cette
succion est d’autant plus grande que la distance du centre de gravité de la particule est proche
du celui du grain du sol. Ainsi les particules qui sont très proche de grains du sols restent collées
au grains et celles qui en sont éloignées poursuivent le descente vers la bas du fait de la
pesanteur. L’eau contenue dans la zone d’aération est celle qui est collée aux grains par la force
de succion. La figure 5.1. ci-dessus indique différents cas que l’on peut rencontrer dans la
nature.

37
Figure 5.1. : les zones d’eau dans le sol.

L’agriculture comme les travaux de Génie civil s’adaptent à ces


différentes situations :

 Dans la situation A, ne survivent que les végétaux dont les racines atteignent les zones 1
ou 2. Ceux dont les racines s’arrêtent dans les zones 3 ou 4, il faudrait, pour leur survie,
recourir à l’arrosage. Les ouvrages de Génie civil se trouvant dans la zone 4 ne
nécessiteront aucun traitement anticapillaire ou de drainage d’eau libre. Les ouvrages
se trouvant dans la zone 3 ou 2 nécessiteront un traitement anticapillaire, telle une
couche de gravier surmontant cette zone. Les ouvrages de Génie civil se trouvant dans
la zone 1, nécessiteront des ouvrages de drainage souterrain tel les drains qui seront
étudiés au chapitre 7.

38
5.2. L’EAU DANS LA NAPPE AQUIFERE

L’eau de la nappe aquifère est celle qui peut s’émouvoir par la gravité
ou par différence de pression au cas où la hauteur altimétrique serait constante partout (plan
horizontal). Ce sont des roches à perméabilité en grand qui sont susceptibles de fournir
beaucoup d’eau de l’ordre de centaines de mètre cubes par heure avec des faibles
rabattements. Ces notions seront approfondies au chapitre 14.

La surface supérieure de la zone contenant de l’eau libre gravitaire,


donc de la nappe aquifère est appelée surface piézométrique. Les trous (puits, forages) que
l’on creuse pour déterminer leur niveau (profondeur ou altitude) sont appelés piézomètres.

Ces niveaux piézométriques des nappes aquifères sont souvent


déterminés par une détection électrique. En effet, on met dans une gaine graduée un câble
constitué de deux fils conducteurs d’électricité. Dès que les deux extrémités des fils du câble
touchent l’eau de la nappe aquifère, comme l’eau contient des sels minéraux qui la rendent
conductrice de l’électricité, un signal lumineux ou sonore (sonde rossignol) est émis et la
graduation de la corde permet de déterminer la profondeur à la quelle les fils de la sonde ont
touche l’eau de la surface piézométrique.

On appelle nappe aquifère l’eau libre souterraine. La nappe aquifère est


la roche qui la contient forme ensemble un aquifère.

39
5.3. LES CARACTESITIQUES HYDROGEOLOGIQUES D’UN AQUIFERE

5.3.1. La porosité

On distingue la porosité totale et la porosité efficace

5.3.1.1. La porosité totale

La porosité totale (m) d’un terrain est le rapport du volume total des
vides (VV) au le volume total (VT) du terrain :

est la proportion du volume total des grains dans le terrain

5.3.1.2. La porosité efficace

La porosité efficace (me) est le rapport du volume total de vides pouvant


contenir de l’eau gravitaire (VVG) au volume totale du terrain (VT).

5.3.2. Le Coefficient d’emmagasinement

Le coefficient d’emmagasinement, S, est la quantité d’eau qu’une


colonne d’eau de section unitaire et de longueur égale à l’épaisseur de la nappe aquifère libère
lorsque le potentiel hydraulique baisse d’une unité.

Pour les nappes aquifères à surface libre, le coefficient


d’emmagasinement est égal à la porosité efficace.

5.3.3. La conductivité hydraulique

La conductivité est la vitesse d’écoulement de l’eau souterraine lorsque


le gradient hydraulique est unitaire. La vitesse d’écoulement est elle-même est le débit
d’écoulement lorsque la section d’écoulement est unitaire. Donc la conductivité hydraulique
est le débit d’écoulement à travers une section unitaire sous un gradient unitaire. Elle est
directement proportionnelle au poids spécifique de l’eau et la perméabilité intrinsèque du

40
milieu d’écoulement et inversement proportionnelle à sa viscosité. La perméabilité intrinsèque
(k) dépend de la texture et de la structure des grains du sol.

Avec

 K : conductivité hydraulique (L.T-1)


 : masse volumique de l’eau (M.L-3)
 : accélération de la pesanteur (L.T-2)
 : viscosité dynamique de l’eau (M.L-1.T-1)
 : perméabilité intrinsèque ou spécifique du terrain (L2)

Hazen a donne une forme empirique suivante de k :

Avec

 k : perméabilité intrinsèque ou spécifique (L2)


 d10 : diamètre des grains dont la proportion en poids est de 10 % au non dépassement
(le diamètre du passant représentant 10 % de poids du total).

k est très faible d'où l'emploi du Darcy ; 1 Darcy vaut 10-8 cm2, ou 10-12 m2

5.3.4. La transimissivité

La transimissivité est le produit de la conductivité hydraulique par


l’épaisseur de la nappe aquifère. Elle exprime la capacité d’un aquifère à libéré de l’eau
gravitaire par le fait de sa conductivité hydraulique et de son épaisseur (sa grandeur).

6. LA LOI DE DARCY EXPERIMENTALE

L’écoulement souterrain dans les roches à perméabilité en petit suit la


3
loi de Darcy qui est propre à l’écoulement laminaire tendis que l’écoulement dans les aquifères
à perméabilité en grand avec écoulement turbulent ne sont plus régis par la loi de Darcy.

La loi expérimentale de Darcy ou loi de Darcy avait été établie par


l’hydraulicien Français, H. Darcy, après ses expériences dont la représentation est figurée ci-
dessous.

3
Henry Philibert Gaspard Darcy (10 juin 1803 - 2 janvier 1858) est un hydraulicien français de la ville de Dijon.

41
Elle dit que la vitesse (V) d’écoulement laminaire dans un milieu poreux
est directement proportionnelle à la parte de charge unitaire, gradient hydraulique (I).

Où K est un coefficient qui dépend tant de dimensions des pores du milieu aquifère que de la
viscosité du liquide en écoulement. C’est la conductivité hydraulique.

Une fois la vitesse connue, le débit est déterminé par le produit de la


vitesse par la section transversale à l’écoulement.

Il faut noter le fait que Darcy a agit comme si toute la section


transversale du milieu poreux était sujette à l’écoulement alors que l’eau gravitaire dont la
vitesse est déterminée par la loi qui porte son nom ne passe qu’à travers les vides
intergranulaires non occupés par l’eau liée. Donc la section réelle où l’eau passe en milieu
poreux est plus faible que la section totale du milieu, ce qui fait que la vitesse réelle
d’écoulement interstitiel est supérieure à la vitesse de Darcy.

Figure 6.1. : Dispositif de l’expérience de Darcy.

Darcy avait constaté que l’eau (en bleu) qui traverse le sol (en
gris) perd la charge H en parcourant une distance L. Connaissant le débit, Q, d’écoulement et la
section transversale, S, du tube contenant l’échantillon de sol, il avait calculé la vitesse V
d’écoulement de l’eau ( ) et découvert quelle était égale au produit de la perte de charge par
unité de distance parcourue dans l’échantillon et un coefficient K propre au sol et à l’eau, qu’il a
appelé coefficient de perméabilité. La perte de charge par unité de distance parcourue en milieu
poreux à écoulement laminaire est appelé gradient hydraulique, I. La loi de Darcy expérimentale
s’écrit donc :

7. LA GENERALISATION DE LA LOI DE DARCY


42
L’expérience de Darcy avait été réalisée sur un écoulement dans un tube
de section transversale constante, dans un sable homogène et sous un gradient hydraulique
constant. Cela donne une vitesse d’écoulement constante dans tout le milieu d’écoulement.
C’est l’écoulement uniforme. Les composantes de la vitesse dans les directions perpendiculaires
à l’axe d’écoulement sont nulles.

La généralisation de la loi de Darcy consiste à considérer l’écoulement


non uniforme, les composantes du vecteur vitesse d’écoulement dans les directions des axes
d’un système cartésien quelconque ne sont plus nulle.

7.1. Aspect cinématique de l’écoulement souterrain. Le concept du vecteur vitesse


d’écoulement. Surfaces et lignes de courant.

La cinématique de l’écoulement traite seulement des paramètres de


l’écoulement sans s’occuper des forces et des énergies qui sont à la base de cet écoulement.
Les paramètres traités dans la cinématique sont la vitesse et l’accélération, par exemple.
Cependant, en écoulement souterrain les vitesses sont si faibles qu’il n’est pas utile de
considérer les accélérations. Nous allons parler seulement de la vitesse et montrer qu’il s’agit
d’un vecteur.

7.1.1. Vecteur vitesse de l’écoulement

Figure 7.1. Vecteur vitesse d’écoulement

Imaginons un tétraèdre OACB découpé dans un aquifère en écoulement.


Comme l’eau est incompressible, la somme des débits qui entrent par les faces OAB, OAC et
OBC est égale au débit qui sort par la face ACB. Ceci peut s’écrire :

Avec

 dS, la surface de la face ABC

43
 Vx, la vitesse selon l’axe des x
 Vy, la vitesse selon l’axe des y
 Vz, la vitesse selon l’axe des z
 Vn, la vitesse selon la normale à la face ABC

D’autre part, on sait que si dQ est le débit qui sort par la face ABC, on aura :

Ainsi donc

On aura

Donc α, β et γ sont des cosinus directeurs de la normale n

La forme de cette dernière équation nous amène à considérer V x, Vy, Vz


et Vn comme des projections sur n, ox, oy et oz d’un vecteur ̅ Nous appellerons ce vecteur,
vecteur vitesse de l’écoulement ou de filtration.

Vx, Vy et Vz sont des composantes du vecteur ̅

7.1.2. Lignes et surfaces de courant

̅ ̅

Donc est le produit scalaire de ̅ par ̅. Donc la composante du


vecteur vitesse dans une direction qui lui est normale est nulle, ou, toute surface porteuse du
vecteur vitesse n’est traversée par aucun débit étant donné que le produit scalaire du vecteur
vitesse par le vecteur unitaire de la normale à cette surface est nulle. En effet, si la vitesse dans
une direction est nulle le débit dans cette direction est nul aussi. Tes telles surfaces, porteuses
du vecteur vitesse d’écoulement sont appelées surfaces de courant ; elles sont formée des
lignes parallèles ou tangentes au vecteur vitesse, ce sont des lignes de courant. Les surfaces de
courant sont donc imperméables. Le vecteur vitesse d’écoulement est toujours tangente aux
lignes et surfaces de courant et est dirigé dans le sens de l’écoulement de l’eau.

7.2. Aspect dynamique de l’écoulement souterrain

44
Nous n’avons considéré jusqu’ici que les mouvements de l’eau sans
tenir compte de forces qui leur donnent naissances. C’était la cinématique des écoulements.
Nous étudierons maintenant les forces qui sont à l’origine de ces mouvements. C’est l’aspect
dynamique de l’écoulement.

L’équation fondamentale de la dynamique qui établit la relation entre la


force, F, la masse, m et l’accélération, a, est

Les forces qui agissent sur une particule élémentaire (de masse unitaire)
d’un liquide sont :
 Les forces de volume comme la pesanteur
 Les forces d’inertie
 Les forces de pressions.

A partir de ces forces Navier et Stokes ont établi l’équation générale du


mouvement des fluides qui porte leurs noms :

( )

Devant la difficulté de l’intégration de cette équation, les hydrauliciens


recourent ne fût-ce qu’à la compréhension de chacune de ses termes.
 représente les forces des masses. Dans le cas d’un liquide qui s’écoule dans le champ
de la gravité, F est le poids du liquide. Pour une particule de masse unitaire, F vaut g
(accélération de la pesanteur).
 représente les forces d’inertie
 est un vecteur qui correspond à la variation de la pression dans le sens de
l’écoulement.
 exprime l’action d’une particule liquide en mouvement sur les autres particules
sous l’effet de la viscosité,
 est un vecteur qui traduit l’effet de la compressibilité du fluide en
mouvement. Il est nul pour des fluides incompressibles à des pressions habituelles. C’est
le cas de l’eau.

Dans le cas d’un liquide en mouvement dans le champ de la gravité


universelle, F = grad –gz +Cte. L’équation générale de Navier Stockes s’écrit, après avoir divisé
chaque terme par ̅ alors :

45
( )
̅ ̅

Pour l’écoulement souterrain où les vitesses d’écoulement sont déjà


très faibles, leurs accélérations sont négligeables ; donc est nulle.

L’équation de Navier Stokes devient


( )
̅ ̅
( ̅
) est donc une force ; on l’appelle en hydrogéologie, comme nous le verrons au
sous-chapitre suivant, gradient hydraulique.

̅
, comme nous l’avons dit, exprime les forces de frottement qui sont à la base de perte de
charge tel que nous le verrons au sous-chapitre ci-après.

En hydraulique souterrain, de quatre forces qui agissent sur une


particule du liquide, il ne reste que trois : la force de pesanteur, la force de pression et la force
de frottement. Donc l’équation fondamentale des forces agissant sur une particule d’eau
souterraine se réduit à l’expression suivante :

D’où
 M : la somme des forces motrices (force de pesanteur et force de pression)
 F : force de frottement causé par la viscosité de l’eau et qui est à la base des pertes de
charge.

7.3. L’aspect énergétique de l’écoulement. Le gradient hydraulique

Pour une nappe aquifère sans écoulement, les pertes de charge par
frottement n’existent pas, alors la loi de Navier-Stockes se réduit à :

( )
̅

D’où

Cette quantité est donc une énergie car elle est l’intégrale de la force
par rapport à l’espace.

46
C’est la somme de l’énergie potentiel de position, z, et l’énergie
potentielle de pression, ̅ , que possède une particule de l’eau libre de poids (mg) unitaire. On
l’appelle potentiel hydraulique, symbolisé très souvent par la lettre grecque phi minuscule . Il
commande le mouvement de l’eau dans le sens que l’eau se déplace de fortes valeurs vers des
faibles valeurs de

Chaque point d’un aquifère a son propre potentiel hydraulique qui est
une grandeur scalaire. Un aquifère est donc un champ du potentiel hydraulique.

La dérivée du potentiel hydraulique par rapport à la distance parcourue


par la particule d’un liquide en mouvement est une grandeur vectorielle appelée gradient
hydraulique ( ( ̅
) , qui est, de ce fait, une force. En chaque point d’un aquifère
correspond un gradient hydraulique. L’aquifère est donc un champ du gradient hydraulique. La
direction du vecteur gradient hydraulique est toujours perpendiculaire aux courbes et aux
surfaces isopièzes et son sens est dirigé de faibles valeurs vers les fortes valeurs du potentiel
hydraulique ; donc contraire au sens de l’écoulement dans un milieu isotrope.

Le lieu géométrique de même potentiel hydraulique forme des courbes


isopièzes ou courbes piézométriques. Mises cote à cote, ces courbes génèrent des surfaces
équipotentielles. Les surfaces équipotentielles sont donc des surfaces sur lesquelles le
potentiel hydrauliques est partout constant.

Si la nappe est en écoulement, le frottement de l’eau contre les grains


du sol et la viscosité de l’eau créent des pertes de charge, on peut donc écrire :

Cette différence de potentiel dans le corps de l’aquifère génère


l’écoulement de l’eau qui se fait de fort potentiel à faible potentiel.

Pour l’étude des écoulement permanents bidimensionnels, les


hydrauliciens définissent le potentiel de vitesse, symbole de la lettre majuscule grecque de
, qui est le produit du potentiel hydraulique, et de la conductivité hydraulique K :

A ce potentiel de vitesse, correspond une fonction de courant, ,


définit de la même façon :

47
Ce potentiel de vitesse, , et cette fonction de courant, , sont très
utiles dans l’étude des écoulements plans ayant lieu dans un aquifère à conductivité
hydraulique, K, constante comme on le verra dans le cas de l’étude de l’écoulement vers un
puits foré dans une nappe aquifère en écoulement uniforme.

Comme en chaque point d’un aquifère en écoulement bidimensionnel, il


existe un et un , les hydrauliciens définissent encore un potentiels complexe, , défini par :

est un nombre complexe qui donne l’énergie, à la conductivité hydraulique près, et la


fonction de courant, , le débit à partir de l’origine, en chaque point de l’aquifère. est la
partie réelle et est la partie imaginaire du nombre complexe, .

7.3.1. Les dimensions des écoulements

 Lorsque le potentiel hydraulique varie seulement le long d’un axe d’un système
cartésien mais restant constant dans les deux autres axes, l’écoulement est
unidimensionnel ou monodimensionnel.

Les surfaces équipotentielles sont alors des plans perpendiculaires à l’axe ou leur dérivé
n’est pas nulle, ici, l’axe des x.

 Lorsque le potentiel hydraulique varie dans deux direction est reste constant dans la
troisième direction, l’écoulement est bidimensionnel

Les surfaces équipotentielles peuvent être des cylindres concentriques dont l’axe
longitudinal est parallèle à l’axe dont la dérivée du potentiel hydraulique est nulle, ici,
l’axe z.

 Quand l’écoulement varie dans toutes les trois direction de l’espace cartésien,
l’écoulement est tridimensionnel

48
Les surfaces équipotentielles peuvent être imaginées comme des sphères concentriques
avec l’origine des axes de cordonnées comme leur centre.

7.3.2. La surface piézométrique

La surface piézométrique est le lieu des points où la pression de l’eau


est nulle. Donc le potentiel hydraulique à la surface piézométrique est seulement égal à z. La
surface piézométrique est représentée sur une carte par des courbes de même potentiel
hydraulique ; ici, du fait que p est nulle, par les courbes de même z, Ce sont des courbes
isopièzes. Elles sont semblables aux courbes de niveau topographique. Avec la différence que
ces dernières sont les traces des intersections avec la surface du sol des plans horizontaux de
même altitude, les courbes isopièzes sont les traces d’intersections des surfaces
équipotentielles avec le niveau supérieur de la nappe aquifère.

7.4. Les relations géométriques entre les lignes de courant et les courbes isopièzes, d’une
part, et entre les surfaces de courant et les surfaces équipotentielles, d’autre part.

On a vu au sous-chapitre 7.3. que le vecteur gradient hydraulique est


toujours perpendiculaire aux courbes et aux surfaces équipotentielles. Le vecteur vitesse
d’écoulement, nous l’avons dit à la section 7.1.2., qu’il est toujours tangente aux lignes et
surfaces de courant. Dans un milieu isotrope, les lignes ou les surfaces de courant sont toujours
perpendiculaires aux courbes ou aux surfaces équipotentielles. Par conséquent, en milieu
isotrope, le vecteur gradient hydraulique et le vecteur vitesse de l’écoulement sont colinéaires
et de sens opposés. Mais dans un milieu anisotrope les courbes (surfaces) équipotentielles et
les lignes (surfaces de courant) ne sont plus orthogonales. Nous verrons à la section 7.5.2
comment déterminer, en chaque cas d’anisotropie, l’angle que font les courbes (surfaces)
équipotentielles avec les lignes (surfaces) de courant

7.5. L’équation de Darcy généralisée

7.5.1. La loi de Darcy généralisée dans le cas d’un milieu isotrope

La généralisation de la loi de Darcy signifie qu’elle est valable en tout


point d’un écoulement souterrain laminaire et dans toutes les directions. Dans le système des
axes coordonnés, on aura :

49
Avec, u, v et w, des composantes du vecteur vitesse de filtration, ̅ ,
respectivement dans les directions, x, y et z (Sont donc des équivalentes des V x, Vy et Vz).

est la gradient du potentiel hydraulique, ,. Il est dirigé dans le sens contraire du


vecteur vitesse, c’est ce que signifie le signé négative dans les seconds membres de ces
équations. , et sont des composantes du vecteur gradient, ̅ respectivement selon l’axe
des x, des y et des z.

La généralisation de la loi de Darcy a recours à des dérivées qui,


mathématiquement, font intervenir la notion des infiniments petits. Mais dans le cas des
écoulements interstitiels, l’infiniment petit doit être suffisamment grand pour représenter le
milieu poreux avec ses grains pleins et ses vides.

7.5.2. La loi de Darcy généralisée dans le cas d’un milieu anisotrope

Un milieu anisotrope est un milieu où la valeur de la conductivité


hydraulique, K, change d’une direction à une autre, contrairement au milieu isotrope où K est
constante dans toutes les directions.

Si pour simplifier nous considérons l’écoulement bidimensionnel où le


potentiel hydraulique varie seulement dans les directions x et y et pas dans z, il est démontré
que la conductivité hydraulique, dans un tel milieu possède une direction où sa valeur est
maximale et une autre où elle est minimale. On appelle ces deux directions les directions
principales du terrain et les conductivités hydrauliques correspondantes, les conductivités
hydrauliques principales. Soient KI et KII respectivement la plus grande conductivité
hydraulique et la plus petite conductivité hydraulique.

Une des caractéristiques de l’anisotropie est que le vecteur vitesse et


le vecteur gradient ne sont plus colinéaires comme dans le milieu isotrope. Ici, leurs directions
respectives font un angle dont la valeur dépend de l’anisotropie de chaque terrain aquifère.
Pour un aquifère isotrope il suffit de tracer des perpendiculaires aux courbes isopièzes pour
trouver la direction d’écoulement souterrain un en point de chaque courbe, les sens
d’écoulement étant dirigé vers les courbes isopièzes de faibles valeurs. La détermination de la
direction et du sens d’écoulement, donc la direction et le sens du vecteur vitesse, est plus
laborieux dans un terrain aquifère anisotrope. Nous allons indiquer la procédure pour
déterminer en un point d’un aquifère anisotrope la direction et le sens du vecteur vitesse,
partant, de l’écoulement de l’eau.

50
a) A l’aide d’un essai de pompage on détermine KI et KII et leurs directions
respectives.
b) On détermine la valeur, la direction et le sens du vecteur gradient hydraulique
sur la carte en courbes isopièzes ; sachant que sa direction est perpendiculaire à cette
courbe et son sens dirigé vers les isopièzes de plus grandes valeurs.
c) On détermine l’angle que fait la direction de KI avec celle du gradient I.
d) On trace un système d’axes coordonnées dont le point où l’on veut déterminer la
direction et le sens du vecteur vitesse est l’origine de ces axes.
e) On prend l’axe des x comme étant celui du vecteur gradient hydraulique.
f) On détermine sur cet axe, le point A tel que
g) A l’aide de l’angle on trace la direction de KI passant par le point A.
h) On détermine sur l’axe des x, donc sur la direction de I, le point B, tel que

i) On trace une circonférence de diamètre AB et centre C, milieu de AB.


j) La circonférence intercepte la direction de KI en un point P.
k) OP est la direction du vecteur vitesse, partant la direction de l’écoulement,
recherchée. L’écoulement se fait dans le sens de P vers O.

Figure 7.2. Détermination graphique de la direction et du sens du vecteur


vitesse en milieu anisotrope.

Si a est est l’angle que fait la direction du vecteur gradient avec celle de la plus grande
conductivité hydraulique, KI, On aura.

Soit La composante du vecteur vitesse dans la direction du vecteur gradient hydraulique, I ;


on aura :

51
[ ]

Soit VPI dans la direction du vecteur vitesse dans la direction perpendiculaire au vecteur
gradient hydraulique.

[ ]

D’après la figure ci-dessus :

8. EQUATION GENERALE DE L’ECOULEMENT SOUTERRAIN PERMANENT

L’équation générale de l’écoulement souterrain permanent donne le


champ du potentiel hydraulique en fonction des coordonnées des différents point d’un
aquifère.

8.1. L’importance de la connaissance du champ du potentiel hydraulique d’un aquifère.

La connaissance du champ du potentiel hydraulique dans un aquifère


permet de résoudre la quasi-totalité de problèmes de l’écoulement souterrain qui se pose
généralement pour un projeteur, on peut en citer notamment :

a) La détermination du sens d’écoulement d’un aquifère utile à plusieurs égards


b) La détermination du gradient hydraulique qui permet de connaitre le module du vecteur
vitesse de l’eau connaissant la conductivité hydraulique ; donc le calcul du débit
découlement
c) La détermination de la pression de l’eau en chaque point de l’aquifère

8.2. Equation générale de l’écoulement permanent dans un aquifère isotrope

52
Figure 8.1. : Cube imaginaire dans une nappe aquifère en écoulement.

Découpons par l’imagination un cube des côtés dx, dy, et dz dans un


écoulement permanent. Comme l’eau et le terrain sont incompressibles, le débit entrant par
une face du cube égal au débit sortant par la face opposée. Ainsi, on peut écrire :

( )

( )

( )

On peut donc poser que

Donc

Ou

C’est l’équation de continuité souvent écrite par la forme vectorielle :

Or l’équation de Darcy généralisée s’écrit :

53
Si nous remplaçons les composantes du vecteur vitesse de l’équation de continuité par leur
valeur de l’équation de Darcy généralisée, nous arrivons à l’équation suivante :

C’est l’équation très connue en mathématique que l’on appelle, équation de Laplace. Comme
le potentiel hydraulique, , est une fonction de x, y et z satisfaisant l’équation de Laplace, est
donc un potentiel harmonique.

Comme le potentiel hydraulique est un potentiel harmonique, on peut le déterminer


entièrement et de façon univoque à l’intérieur d’un domaine, un aquifère par exemple, si on

connait soit ses valeurs sur les limites du domaine ( condition de Dirichlet), soit
ses dérivés dans la direction perpendiculaire à la limite ( condition de
Neumann).

8.3. Les différents types des conditions aux limites

Les conditions aux limites qui permettent de résoudre l’équation de


Laplace sont :

a) Sur une limite imperméable

(Condition de Neumann)

b) Sur une surface filtrante, c’est-à-dire, surface de contact de la nappe aquifère avec de
l’eau (un lac, un cours d’eau, l’eau dans un puits etc.)

54
c) Sur une surface de suintement, c’est-à-dire, surface où la nappe aquifère est en contact
avec l’air

d) Sur piézométrique

(En effet, sur la surface piézométrique p est nulle)

(En effet, la surface piézométrique étant une surface de courant, il est donc
imperméable)

8.4. Equation générale de l’écoulement souterrain dans un aquifère anisotrope.

Etant donné que le terrain est anisotrope, chaque direction a sa propre


conductivité hydraulique. L’équation de Darcy généralisée s’écrit donc dans le cas d’un aquifère
anisotrope :

En remplaçant les composantes du vecteur vitesse de l’équation de continuité


par leurs expressions de l’équation de Darcy généralisée pour un milieu anisotrope on obtient
l’équation suivante :

Le potentiel hydraulique n’est plus une fonction harmonique des variables x, y


et z, car elle n’est plus, par rapport à ces variables, une équation de Laplace. Donc on ne peut
plus déterminer son champ à l’aide des conditions de Dirichlet ni de Neumann.

Pour déterminer son champ, nous devons remplacer de façon imaginaire,


l’aquifère anisotrope réel par un aquifère isotrope fictif de conductivité hydraulique K

55
constante dans toutes les directions. Pour cela, replacer par l’imagination l’aquifère étudié dans
un système d’axe x’,y’ et z’ tel que :

On démontre que cette transformation, appelée en mathématique,


transformation affine, permet, par la substitution des variables indépendantes x, y et z par
d’autres variables indépendantes x’, y’ et z’, de faire que le potentiel hydraulique soit une
fonction harmonique dans le système de ces nouveaux axes des coordonnées car il est
maintenant une fonction de Laplace de ces nouvelles variables et l’on écrit alors :

Un fois le champ du potentiel hydraulique déterminé dans le milieu isotrope fictif à l’aide de la
solution mathématique de l’équation de Laplace en milieu isotrope fictif, on le replace en
milieu anisotrope réelle des coordonnées x, y et z, en faisant les transformations inverses.

Ainsi on

En ces qui concerne les caractéristiques de l’écoulement obtenues dans le milieu isotrope fictif
on les convertit en caractéristiques hydrauliques de l’aquifère réel anisotrope de la façon
suivante :

56

8.5. Ecoulement à travers des zones de conductivités hydrauliques différentes

8.5.1. Réfraction des lignes de courant et des lignes équipotentielles.

En vertu du principe de continuité, la quantité de l’eau qui passe d’un


terrain d’une conductivité hydraulique donnée, K1, à un terrain de conductivité hydraulique
différente, K2, est le même. Pour que cela soit possible, il faudrait qu’en vertu de la loi de Darcy,
le gradient hydraulique soit plus petit dans le milieu de forte conductivité hydraulique et
supérieur dans celui de plus faible conductivité hydraulique. Donc les surfaces équipotentielles
(les courbes isopièzes) seront plus resserrées dans le terrain à plus faible conductivité
hydraulique que dans celui de plus forte conductivité.

Tout cela entraine une réfraction tant des lignes de courant que des
courbes équipotentielles en passant d’un milieu à un autre tout comme cela se fait pour la
lumière. Comme dans le cas des rayons lumineux, Il y a réfraction si l’angle d’incidence que fait
des lignes de courant avec la surface de séparation de deux terrains est différents de
.
Soit , l’angle d’incidence et l’angle de réfraction, on aura

Nous supposons dans tout ce qui suit que les milieux 1 et 2 sont chacun
isotrope.

57
Figure 8.2. : Réfraction des lignes de courant et des lignes équipotentielles à travers des milieux
de conductivités hydrauliques différentes

Les lignes de courant sont en bleu et les lignes isopièzes en brun.

Dans le cas de la figure A, le milieu 2 est imperméable, donc la surface de contact est une
surface de courant qui n’est traversée par aucun débit.

Dans le cas de la figure B, K1 > K2 , en effet, les courbes isopièzes sont plus resserrées dans le
milieu 2 que dans le milieu 1.

Dans le cas de la figure C, le milieu 2 a une conductivité hydraulique infinie, c’est soit un lac ou
un cours d’eau, bref, c’est une nappe d’eau libre.

8.5.2. Conductivité hydraulique globale d’un milieu hétérogène. Cas d’un terrain stratifiée.

Considérons un terrain stratifié comprenant n, couches horizontales de


conductivités respectives, K1, K2, ….Kn et d’épaisseurs respectives, e1, e2…en.

58
Figure 8.3. Conductivité hydraulique moyenne des couches géologiques
superposées

Si nous considérons l’eau qui traverse ces couches perpendiculairement.


Dans ce cas, il n’y a pas de réfraction des lignes de courant et de lignes équipotentielles lorsque
l’eau traverse les interfaces des terrains à conductivités hydrauliques différentes. En effet,
l’angle d’incidence de lignes de courant est avec ( ) ; ce qui nécessite que l’angle de
réfraction soit aussi égale à . Comme l’eau ne se comprime pas et ne se réfracte pas, il faudrait
que le débit qui entre par la couche supérieure soit le même que celle qui sort par la couche
inférieure. Soit Q, ce débit. Comme la section d’écoulement est la même, il faudrait que la
vitesse soit la même dans chaque couche. Comme les conductivités hydrauliques de couches
traversées sont différentes, pour garder la même vitesse, le gradient hydraulique doit être
différent d’une couche à l’autre. Si est la perte de charge totale entre le sommet de la
couche 1 et la base de la couche n, alors le gradient hydraulique global est :

Soient, les pertes de charges respectivement dans la couche 1, dans la couche 2 et


dans la couche n ; alors les gradients hydrauliques respectifs sont : . Comme la
vitesse verticale, Vv, est la même dans chaque couche, alors :

Car

Avec : conductivité hydraulique globale verticale.

59
Or

Donc

D’où

En définitif, on a :

Considérons maintenant un écoulement parallèle aux couches. Les


vitesses d’écoulement sont différentes d’une couche à l’autre. Cependant le gradient
hydraulique est le même dans chaque couche ; dans les couches de faible conductivité
hydraulique, la vitesse y est aussi faible tendis qu’elle est forte dans celles de forte conductivité
hydraulique est la variation est linéaire. Nous pouvons donc écrire :

La vitesse globale horizontale, VGH sera :

Si nous considérons une section de longueur unitaire, nous aurons :

Et

Tendis que

On a donc

En définitive, on a :

60
La conductivité globale horizontale est donc toujours supérieure à la vitesse globale verticale.

8.6. Ecoulement des nappes à surfaces libres et à substratum imperméables

Considérons une nappe aquifère à surface libre en écoulement et


reposant sur un substratum imperméable horizontal. Le potentiel hydraulique est variable sur
une verticale car les surfaces équipotentielles ne sont pas verticales. Le débit qui traverse le
plan vertical de largeur dy et de hauteur dz dont la normale est l’axe des x découpé dans une
telle nappe sera :

∫ ∫

Le débit qui traverse l’unité de largeur sera :

∫ ∫

Tcharnyi a inventé un moyen d’intégration permet de donner le résultat


suivant en tenant compte du fait qu’à la surface libre règne la pression atmosphérique don y
est égale à h :

La quantité entre les crochets est une fonction uniquement de x et de y,


on peut le dénoter par J. On aura donc :

Alors

Et

En application du principe de continuité et le fait que l’écoulement est


permanent, on a :

61
Ce qui donne

J est donc une fonction harmonique des variables x et y satisfaisant


l’équation de Laplace. On peut donc le déterminer en chaque point de l’aquifère des
coordonnées x,y connaissant les valeurs aux limites (conditions de Dirichlet) ou ses dérivés sur
ces limites (condition de Neumann).

 Sur une surface imperméable formant la limite on a

 Sur une surface filtrante formant la limite on a

 Sur une surface de suintement formant la limite on a

Donc qu’il y ait ou pas une surface de suintement au dessus du contact


de la nappe aquifère avec une étendue d’eau libre, J est la même.

Cependant la connaissance de J ne permet pas en général de connaître


h en dehors des limites de l’aquifère car les surfaces équipotentielles ne sont pas toujours
verticales dans l’aquifères. Il arrive très souvent, pour faciliter les calculs, de les considérer
comme verticales. C’est l’assomption que Dupuit a fait pour calculer le débit d’eau dans un
puits en pompage. Nous le verrons au chapitre 7.

62
9. EQUATION GENERALE DE L’ECOULEMENT SOUTERRAIN TRANSITOIRE

On rappelle qu’un écoulement transitoire (écoulement en régime de


non équilibre) est caractérisé par le fait que les caractéristiques de l’écoulement (vitesse,
potentiel hydraulique) changent à chaque instant en chaque point de la nappe aquifère.

9.1. Validité de la loi de Darcy en écoulement transitoire

De façon rigoureuse la loi de Darcy aura, en régime transitoire,


l’expression suivante :
̅
̅ ̅̅̅̅̅̅̅̅̅
Comme les vitesses des écoulements souterrains sont très faibles, à
̅
fortiori leurs accélérations, , en négligeant cette accélération, on retrouve l’équation de
Darcy généralisée en régime permanent :

̅ ̅̅̅̅̅̅̅̅̅
La loi de Darcy sera donc considérée comme valable à chaque instant
dans un écoulement en régime de non équilibre (régime transitoire).

9.2. Equation générale des écoulements à surface libre

L’écoulement transitoire à surface libre se fait par exemple dans une


digue en terre dont l’eau endiguée remplit ou s’évide su réservoir ou dans une nappe aquifère à
surface libre soumis à un pompage ou à une injection.
L’équation que nous établissons est valable sous deux hypothèses :
a) La loi de Darcy est valable à chaque instant de l’écoulement transitoire
b) L’eau et le terrain qui la contient son incompressibles.

Nous avons vu à la section 6.9.2. que ces deux hypothèses conduise à


l’équation de Laplace :

La seule différence est que cette équation permet de déterminer le champ du potentiel
hydraulique à un instant donné grâce aux conditions aux limites qui existent au bord de
l’aquifère à cet instant là. Si les conditions aux limites de l’aquifère arrivent à changer à l’instant
d’après, le champ du potentiel hydraulique est recalculé à l’aide des nouvelles conditions aux
limites. Ainsi, dans écoulement transitoire, le champ du potentiel hydraulique change à chaque
instant du fait de changement continu des conditions aux limites de l’aquifère dans le temps.

63
Les conditions aux limites dont il est question sont les mêmes que celle
que nous avons vues à la section 6.9.4. Sauf qu’ici la position de la surface piézométrique n’est
connue qu’à l’instant initial pour connaitre la position de cette surface à l’instant d’après, il
faudrait déterminer la vitesse de monter ou de descente de cette surface en chacun de ses
points en un instant donnée.

On détermine cette vitesse par le procédé suivant :

Pour simplifier les écritures dans la procédure, considérons que le


potentiel hydraulique ne varie que dans les directions x et z et reste constant dans celle des y.

Considérons deux positions successives de la surface libre à l’instant


initial to et à l’instant suivant to + dt (voir figure ci-dessous). Pour que la surface libre ait pu
passer de sa position au moment to à sa nouvelle position au temps to + dt, elle a dû être
traversée par un débit d’eau Q. Soit dQ le débit qui traverse une surface élémentaire dS de la
surface libre de normale ̅ Soient respectivement le coefficient d’emmagasinement
(porosité efficace) de l’aquifère, la composante selon n du vecteur vitesse d’eau sur la surface
libre et le segment de la normale compris entre les deux lignes qui déterminent la position de la
surface libre à ces deux instants.

La croissance dh de h pendant le temps de dt de la remontée de la


surface piézométrique est

Avec la vitesse instantanée de la remontée de la surface libre de la


nappe aquifère au point considérée de cette surface.

Figure 9.1. : Variation dans le temps de la surface piézométrique

64
Du fait du principe de continuité, le volume d’eau qui est entré dans la nappe par la surface
élémentaire dS pour relever la surface libre est égal au volume qui a rempli les vides efficaces :

Donc

Or

Α étant l’angle que fait la dn avec la verticale.

Par ailleurs

Donc

Ou

Or

L’équation de la vitesse instantanée de remontée de la surface libre en


chacun de ses point est finalement :

 K est la conductivité hydraulique de l’aquifère


 est le coefficient d’emmagasinement (porosité efficace) de l’aquifère
 est le potentiel hydraulique au point de la surface piézométrique où on voudrait
connaître la vitesse de la remontée ou de la descente de la surface piézométrique
 st la hauteur en ce point de la surface piézométrique.

65
Etant donné qu’à la surface piézométrique = h, cependant qui est le gradient hydraulique
à la surface libre n’est plus égal à qui est la pente de la surface libre. Les deux ne sont les
mêmes que si l’écoulement est horizontal, c’est-à-dire, si les surfaces équipotentielles sont
verticales.

A l’aide de cette vitesse instantanée du mouvement (remontée ou


descente) de la surface libre, on peut déterminer la position et la forme de cette surface à une
date donnée. On doit d’abord retenir que le mouvement de la surface libre se fait à une vitesse
variable dans le temps ; donc on ne connait à chaque instant que la vitesse instantanée qui va
changer, augmenter ou diminuer le temps d’après. Alors, pour connaître la position et la forme
de la surface libre à une date donnée, on procède comme suit :

a) On temps initial to, on détermine la position et la forme de la surface libre à l’aide des
conditions aux limites régnant au bord de l’aquifère à cet instant.
b) On calcule en chaque point de la surface libre la vitesse instantanée de son mouvement.
c) On découpe et petits temps, dt, le temps compris entre l’instant initial et la date à
laquelle on voudrait connaître la position et la forme de la surface libre.
d) On multiplie la vitesse instantanée de chaque point par dt, ce qui permet de trouver la
position et la forme de la surface libre au temps to +dt.
e) On détermine les conditions aux limites de l’aquifère en cet instant t o +dt pour
connaitre le potentiel hydraulique, , en chaque point de la surface libre.
f) A l’aide du champ du potentiel hydraulique, on calcul la nouvelle vitesse instantanée en
chaque point de la surface libre à cet instant to +dt.
g) On procède ensuite comme en d) pour trouver la position et la forme de la surface libre
à l’instant to + 2dt.
h) On procède ainsi de d) à f) jusqu’à ce qu’on arrive à la date choisie pour déterminer la
position et la forme de la surface libre.

9.3. Equation générale des écoulements dans une nappe phréatique peu épaisse

L’épaisseur de la nappe est si faible par rapport à son étendue que la


composante verticale du vecteur vitesse de l’eau est considérée comme quasi nulle. Ainsi la
variation du potentiel hydraulique sur l’axe verticale z est très faible ; les surfaces
équipotentielles étant presque verticales. Alors on a

Et

Or

66
∫ ∫ * +

L’équation de la vitesse instantanée de la surface libre s’écrit alors :

( )

Comme l’épaisseur de la nappe aquifère et très faible par rapport à l’étendue de celle-ci, nous
pouvons considérer h comme l’épaisseur constante, H, de la nappe et récrire l’équation ci-
dessus :

Ou

Ou

Avec T, la transimissivité de la nappe aquifère qui est le produit de la conductivité par


l’épaisseur de la nappe.

C’est l’équation de la chaleur très connue en physique.

9.4. Equation générale des écoulements transitoires dans une nappe profonde sous
pression (nappe captive)

Lorsque la nappe aquifère n’est plus phréatique mais profonde est sous
pression et d’épaisseur e et de porosité efficace, n, l’équation générale de l’écoulement
transitoire prend en compte la compressibilité de l’eau, , et de la roche magasin, .

La variation dans le temps du potentiel hydraulique s’écrit toujours en


équation de la chaleur :

Avec

67
 est le coefficient d’emmagasinement de l’aquifère. Il est sans
dimension et représente la quantité d’eau qu’une colonne de section unitaire
(découpée mentalement dans l’aquifère sous pression) peut libérer lorsque le potentiel
hydraulique, , baisse d’une unité.
 est la transimissivité de l’aquifère.

Le coefficient d’emmagasinement et la transimissivité sont déterminés


par des essais de pompage que nous verrons dans le chapitre 13, ci-dessous.

TROISIEME PARTIE

OUVRAGES HYDRAULIQUES

Cette troisième partie concerne l’hydrogéologie appliquée ; elle va du


chapitre 10 au chapitre 15. Chapitre 10 : Hydraulique des puits ; chapitre 11 : L’hydraulique des
tranchées et des drains ; chapitre 12 : L’hydraulique des digues et barrages ; chapitre 13 :
Hydraulique des écrans et batardeaux ; chapitre 14 : Vidanges des fouilles ; chapitre 15 :
Détermination des caractéristiques hydrogéologiques des aquifères

10. L’HYDRAULIQUE DES PUITS


10.1. Puits unique
10.1.1. Puits complet dans une nappe sous pression sans écoulement

Soit une nappe aquifère d’étendue infinie et d’épaisseur, e, prise en


sandwich par deux couches de roches parfaitement horizontales. La nappe est sans
écoulement. On voudrait déterminer le débit de pompage que donnerait un puits vertical de
section transversale de rayon r. Le puits traverse entièrement la nappe et crépiné sur toute
l’épaisseur, e, de la nappe.

Figure 10.1. : Puits pompant dans une nappe aquifère sous


pression
68
Soit , le potentiel hydraulique dans la nappe avant la mise en route
du pompage ; la nappe n’étant pas en écoulement ce potentiel est constant dans toute la
nappe. Avant le démarrage de la pompe, le puits est rempli d’eau de la nappe jusqu’à la
hauteur égale à celle de la surface libre, Lorsque le pompage démarre, l’eau du puits
est aspirée par la dépression créée dans la pompe et est renvoyée hors du puits. Ce qui a pour
effet, de baisser le niveau de l’eau dans le puits. Cette baisse du niveau fait que, sur tout plan
horizontal, le potentiel hydraulique dans le puits soit inférieur à celui dans la nappe. Cette
différence de potentiel hydraulique crée le mouvement de l’eau de la nappe des bords
immédiat du puits vers celui-ci d’où elle est pompée en continue vers l’extérieur. Le niveau de
l’eau dans le puits baisse continuellement pendant le pompage jusqu’à ce que la quantité d’eau
qui entre dans le puits soit égale à celle que la pompe aspire vers l’extérieur. Lorsque le niveau
de l’eau dans le puits cesse de baisser, ou lorsque la hauteur de cette baisse dévient, par unité
de temps (vitesse de baisse du niveau de l’eau), on dit que le pompage a atteint le régime
d’équilibre ; tendis que la période durant laquelle le niveau baisse continuellement dans le
puits et dans la nappe, est appelé, régime transitoire ou de régime de non équilibre. La baisse
du niveau due au pompage est appelé le rabattement de la nappe. Ce rabattement se propage,
pendant le régime de non équilibre, de proche en proche de plus en plus loin du puits jusqu’à
ce que le pompage atteigne le régime d’équilibre. La distance à laquelle cette onde de
rabattement s’arrête lorsque le pompage a atteint le régime permanent (régime d’équilibre)
est appelée rayon d’influence, ou rayon d’action du puits, Ra.

Comme le puits est complet l’écoulement de l’eau vers le puits est


parfaitement horizontal ; c’est-à-dire, la composante verticale du vecteur vitesse de l’eau est
nulle.
Le débit, Q, du puits, lorsque le régime d’équilibre est atteint, se calcule
comme suit :
a) Le débit est égal au produit de la vitesse par la section d’écoulement :
b) La vitesse est déterminée par la formule de Darcy :
c) I est le gradient hydraulique définit par :
d) La section est égale à la surface latérale du corps cylindrique du puits sous eau :

e) Donc

Ou

∫ ∫

( est la hauteur de l’eau dans le puits)

69
( )

Ou

C’est la formule de Dupuit pour les nappes sous-pression (nappe captives) en régime
d’équilibre qu’il a établie le premier quelques années après la formulation de celle de Darcy.

Comme le rayon des cylindres que forment les surfaces équipotentielles cylindriques augmente
de rp à Ra, leurs surfaces latérales à travers lesquelles passe l’eau qui va au puits augmentent
aussi. Donc la vitesse de l’eau allant au puits est plus faible loin du puits et plus forte près de
celui-ci. Donc, par le principe de Bernoulli la pression de l’eau diminue au fur et à mesure que
l’on s’approche du puits. De ce fait la hauteur piézométrique diminue aussi vers le puits ; ce qui
forme un cône de dépression par autour du puits dans la nappe. Ce cône, non visible, est
cependant matérialisable par des piézomètres qui traverseraient la couche imperméable qui
couvre le toit de la nappe. En effet, l’eau sous-pression de la nappe monterait dans ces
piézomètres jusqu’à la hauteur piézométrique, , comptée à partir du toit du
substratum imperméable sur lequel repose la nappe aquifère.

10.1.2. La notion de rabattement.

Le rabattement, est la mesure de la dépression de la surface


piézométrique du au drainage de la nappe aquifère. Pour le drainage causé par un puits en
pompage, il est déterminé comme la différence entre le niveau initial, H 0 de la surface
piézométrique de la nappe avant le pompage et le niveau dynamique, h, de la surface
piézométrique durant les effets du pompage.

70
On symbolise très souvent le rabattement causé dans le puits par le
majuscule de delta, le minuscule, , étant réservé au symbole du rabattement en dehors du
puits.
La formule de Dupuit peut donc s’écrire en fonction du rabattement
comme :

A une distance r, de l’axe du puits, nous aurons

71
Comme est constant pour un puits donné et une nappe aquifère donnée, on peut donc

écrire :

Donc la fonction Q = f( ) est une droite dont le coefficient angulaire permet de déterminer K,
connaissant, Ra, rp, et e. Ce pui permet de déterminer la transimissivité, T, de l’aquifère.

10.1.3. Puits complet dans une nappe à surface libre sans écoulement et d’étendue infinie

Figure 10.2. : Puits pompant dans une nappe aquifère à surface libre.

Lorsque l’eau baisse dans le puits suite au démarrage du pompage, la


hauteur h de l’eau dans la nappe baisse continuellement jusqu’à ce que le pompage atteigne le
régime d’équilibre. Du fait de la perte de charge de plus en plus forte vers le puits, il se forme
autour de celui-ci, un cône de dépression (cône de rabattement) réel dont le rayon s’élargit au
fur et à mesure pendant le pompage jusqu’à ce que le régime d’équilibre soit atteint ou jusqu’à
ce que la vitesse de cet élargissement devienne trop faible pour être prise en compte. Le
régime d’écoulement de l’eau vers le puits est alors assimilé au régime d’équilibre

Ici la hauteur du cylindre par laquelle l’eau entre dans le puits n’est plus
l’épaisseur constante, e, de la nappe (comme dans la cas de la nappe sous pression) mais plutôt
la hauteur, de l’eau dans la nappe dont la valeur varie de à .

72
La formule de Dupuit pour les nappes à surface libre, s’obtient de le
calcul suivant

Ou

∫ ∫

( est la hauteur de l’eau dans le puits)

( )

Ou

C’est la formule de Dupuit pour les nappes aquifères à surface libre.

Exprimé en fonction du rabattement, on écrit :

( )
Comme

Alors

Comme est constant pour une nappe donnée et un puits donné, alors la formule de

Dupuit en fonction du rabattement s’écrit :

73
On voit que la fonction Q = f( ) n’est plus une droite comme pour la nappe aquifère captive
(sous-pression), mais plutôt une parabole, dans le cas d’une nappe aquifère à surface libre.

Le rabattement est une donnée que beaucoup de projeteurs


recherchent à déterminer. On peut en citer à titre indicatif : (i) projet agricole où on doit
rabattre les eaux d’une nappe aquifère qui affleure pour permettre la culture des plantes qui ne
supportent pas trop d’eau ; (ii) projet minier où on doit rabattre le niveau piézométrique de la
nappe afin de pouvoir exploiter à sec un gisement situé dans la nappe ; (iii) creusement d’un
tunnel dans un terrain aquifère ; etc.

10.1.4. Détermination de la hauteur piézométrique, h, dans le périmètre du cône de


dépression.

Très souvent la connaissance de h à une distance donnée, r, de l’axe du


puits est utile, surtout dans les projets de rabattement d’eau (projets miniers, projets agricoles,
projets de Génie civil etc.)

A) Pour une nappe sous-pression

L’eau et le sol étant incompressibles, les débits qui traversent les


différentes surfaces équipotentielles, h, situées à différentes distances, r, de l’axe du puits, sont
les mêmes. On peut donc écrire :

( )

( )

Comme ( )

Alors

74
On voit qu’à la distance, r, égale au rayon d’action, Ra, h = H0.

Pour un même débit de pompage, on peut remplacer par une constante,


Cte, et écrire :

Ou, pour un écoulement parfaitement bidimensionnel (cylindrique dans le cas d’un puits)

Beaucoup d’auteurs omettent la constate, Cte, dans la formule, de ou de h.

On peut également écrire :

( )

Ou

Lorsqu’on omet la constante ( ), comme beaucoup d’auteurs les font, on peut


écrire :

Exprimé en termes de rabattement, on écrit

( )

75
Avec

( )

( )

Avec et

La fonction = f(ln(r)) est une droite dont le coefficient angulaire, C’’, est négatif, donc,
décroît quand r augmente ; ce qui est logique car le rabattement diminue au fur et à mesure
que l’on s’éloigne du puits en pompage.

Exprimons le rabattement dans le puits en fonction de débit

Ainsi donc,

( )

B) Pour une nappe à surface libre


76
Par le même raisonnement de l’égalité des débits à travers les
différentes surfaces équipotentielles, Dupuit était arrivé à la formulation suivante :

( )

Comme Dupuit ignorait l’existence de la zone de suintement au au


dessus du niveau dynamique, Hp, dans le puits, il avait raccordé la surface déprimée de la nappe
à ce niveau. De ce fait sa formule ne donne un débit exact mais ne peut plus donner avec
exactitude la hauteur déprimée de la nappe dans la zone d’influence du pompage. L’erreur
d’estimation de h par cette formule s’accroît au fur et à mesure que l’on s’approche du puits où
existe la zone de suintement et où les surfaces équipotentielles ne sont plus verticales mais de
plus en plus courbées vers le puits.

Exprimé en termes de rabattement, on écrira :

( )

( )

10.1.5. Le phénomène de superposition des écoulements.

Lorsqu’un point d’un aquifère subit l’effet de plusieurs écoulements, le


rabattement qui sera observé en ce point sera la somme algébrique des rabattements y causés
par chacun des écoulements agissant indépendamment des autres.

10.1.6. L’effet d’une limite située dans la zone d’influence d’un puits en pompage (Principe des
images)

Lorsqu’une limite rectiligne existe dans la zone d’influence d’un puits,


les ondes de rabattement créées par le pompage dans le puits se réfléchissent sur cette limite
comme le feraient les rayons lumineux sur un miroir. Deux effets contraires se produisent dans
le puits selon la nature hydraulique de la limite :

a) Pour une limite imperméable

La limite imperméable est causée par une couche géologique imperméable ou une barrière
créée par l’homme.

77
Figure 10.3. : Puits pompant à proximité d’une limite étanche

Les ondes de rabattement réfléchies sur une telle limite provoquent un rabattement
supplémentaire dans le puits. Le phénomène physique est facile à comprendre. En effet, pour
une même quantité d’eau puisée, le niveau baisse plus dans un petit récipient que dans un
grand. Ici les récipients sont des nappes où la pompe puise. Pour une même quantité d’eau
pompée, le niveau de l’eau va baisser plus dans une nappe dont l’étendue est limitée dans
l’espace que dans la nappe d’étendue infinie.

Pour trouver le rabattement dans une telle nappe, tout se passe comme s’il y avait un puits
image symétrique par rapport à la limite et pompant le même débit que le puits réelle. Par le
principe de superposition, on va faire la somme algébrique des rabattements du puits réel et du
puits fictif (puits image). Comme le puits image agit comme un puits en pompage, on dit qu’il
s’agit d’un puits image positive.

Soient les rabattements causés en un point M, d’un aquifère, respectivement par le puits
réel et le puits image, le rabattement résultant, , qui sera observé en ce point sera la somme
algébrique de ces deux rabattements :

b) Pour une limite filtrante

La limite filtrante est créée par une étendue d’eau libre, un cours d’eau par exemple.

Dans ce cas, l’onde réfléchie va plutôt créer un rabattement négatif dans la zone d’influence du
pompage. Tout se passe comme s’il y avait un puits symétrique par rapport à la limite filtrante
et injectant dans l’aquifère le même débit que le puits en pompage. Ici aussi le phénomène est
facile à concevoir car le pompage attire l’eau du cours d’eau (du lac) cette eau qui arrive au
puits en grand débit tend à retarder la baisse du niveau de l’eau dans la nappe comme si une

78
personne, P, puisait de l’eau dans un récipient tendis qu’une autre personne, P’, venait y
ajouter de l’eau ; en conséquence, la basse du niveau de l’eau dans le récipient sera plus faible
que si la personne P’ n’y versait pas de l’eau. Ici, le récipient, c’est la nappe aquifère, la
personne, P, est le puits réel de pompage et la personne P’ est le puits image qui y verse l’eau
du cours d’eau.

Figure 10.4. : Puits pompant à proximité d’une limite filtrante

Soient les rabattements causés en un point M, d’un aquifère, respectivement par le puits
réel et le puits image, le rabattement résultant, , qui sera observé en ce point sera la somme
algébrique de ces deux rabattements :

10.1.7. Puits dans une nappe en écoulement

Le cas le plus simple est celui des nappes sous pression ou à surface
libre mais à écoulement assimilable à écoulement cylindrique ; étant donné que les surfaces
équipotentielles autour du puits sont assimilables aux cylindres verticaux (ceci est concevable
dans tous les cas où la nappe en pompage reste sous pression ; cependant pour les nappes à
surface libre, cela n’est concevable que si le battement près du puits est assez faible pour
considérer que les surfaces équipotentielles sont quasi perpendiculaires au profil du cône de
dépression). Pour simplifier davantage, considérons l’écoulement de la nappe comme
uniforme, plan et permanent.

Le rabattement causé par le puits va se superposer au rabattement


naturel de la nappe qui de fait de façon constante de l’amont à l’aval.

79
Pour mieux déterminer les effets du puits sur une telle nappe, plaçons, à
l’axe du puits, l’origine de deux axes des coordonnées, x et y, avec l’axe des x, dirigé selon le
sens de l’écoulement et l’axe des y perpendiculaires à l’axe de l’écoulement.
Considérons comme nul le rabattement de la nappe sur l’axe des y avant
la mise en route du pompage. En effet, la perte de charge avant le pompage est dû seulement à
l’écoulement naturel de la nappe sous le gradient hydraulique, I0. Et son expression sur toute la
nappe est

Le pompage dont le puits est placé à l’origine des axes des coordonnées,
provoquera partout le rabattement ci-dessous tel que nous l’avons vu à la litera A de la sous-
section 13.1.4.

Le rabattement résultant, sera donc, la somme algébrique du


rabattement et de :

Pour déterminer le potentiel hydraulique à la surface piézométrique, c’est-à-dire, les côtes


piézométriques, il suffit de soustraire, en chaque point où on veut connaître le niveau de la
nappe rabattue par le pompage, le rabattement résultant, y calculé à partir du niveau
piézométrique, H0, d’avant la mise en route du pompage. Comme la nappe est en écoulement,
H0 décroît de l’amont en aval en raison du gradient hydraulique, I 0. Comme l’écoulement
naturel d’avant le pompage est plan et uniforme, les lignes de courant sont des droites
parallèles dirigées vers l’aval. L’aquifère étant isotrope, les lignes équipotentielles sont des
droites parallèles entre elles à l’axe des y et perpendiculaires aux lignes de courant, donc à l’axe
des x. On les trace une à une grâce au gradient hydraulique, I0, qui donne la perte de charge par
unité de distance parcourue. Il suffira donc de connaître, à l’aide d’un forage ou des conditions
aux limites de Dirichlet, H0 en un point de la surface piézométrique, pour tracer toutes les
courbes isopièzes en amont et en aval de ce point.

On peut donc tracer le réseau d’écoulement (c’est-à-dire, les lignes de courant et les lignes
équipotentielles, lignes isopièzes) graphiquement en procédant comme suit :

a) On trace les lignes de courant qui sont, dans ce cas, les droites parallèles entre elles et
dirigées vers l’aval.
b) On se choisit librement une équidistance, des courbes isopièzes

80
c) On détermine le niveau piézométrique, H0, en un point de l’aquifère.
d) La côte H0 de la courbe isopièze à tracer sera à la distance, x en amont (dans ce
cas on aura H0 ) ou en aval (dans ce cas on aura H0 ), tel que xI0 = A cette
distance x, on trace une ligne isopièze, H0 qui sera une droite perpendiculaire aux
lignes de courant.
e) On procède comme en d) pour tracer toutes les courbes isopièzes que l’on veut.
f) On trace les circonférences concentriques à l’axe du puits qui indique partout le
rabattement provoqué par le puits pompant en régime d’équilibre. Ces circonférences
recoupent les lignes isopièzes de l’écoulement naturel de la nappe.
g) A chaque point d’intersection, on soustrait le rabattement que représente la
circonférence de la côte de la ligne des isopièzes. On obtient ainsi des points dont le
niveau piézométriques est le résultat de l’écoulement naturel et de celui du puits qui s’y
superpose.
h) A l’aide de ces nouvelles côtes, on trace enfin la carte en courbes isopièzes de deux
écoulements (écoulement naturel de la nappe avant le pompage et l’écoulement
provoqué par le pompage) superposés.
i) Les lignes de courant de d’écoulement résultant sont tracées perpendiculairement aux
courbes équipotentielles.

On peut également tracer le réseau d’écoulement de façon analytique. Par cette méthode, on
procède comme suit :

a) On pose que le potentiel complexe, de l’écoulement influencé par le pompage


dans le plan z est égal à

(√ )
Ou
( )

 , est un plan complexe dont l’axe des abscisses porte la partie réelle, le potentiel
hydraulique, et l’axe des ordonnées, porte la partie imaginaire, la fonction de
courant, . En effet, en coordonnées polaires et . Or, d’après
Euler, Donc

 q est le débit que donne l’épaisseur unitaire de la nappe : . Ces dimensions sont

b) Comme ( ) on sépare la partie réelle, et la partie


imaginaire, du potentiel complexe, comme suit :

81
(√ ) (Partie réelle)

Ici, signifie le rabattement,

(Partie imaginaire)

Avec

c) On trace partout les courbes de même rabattement, et les courbes de courant,


, à l’aide des coordonnées x et y.

La connaissance de q, permet de déterminer la longueur, L, du front d’emprunt du puits en


pompage :

Toutes les lignes de courant qui traversent le front d’emprunt, L, vont aller vers le puits et
toutes celles qui ne le traversent pas n’iront jamais dans le puits malgré que certaines seront
influencées par l’effet du pompage. Les lignes de courant qui limitent le front d’emprunt en
amont du puits sont

En aval du puits, se trouve, sur l’axe des x (qui passe par celui-ci), un point , point de
stagnation, qui sépare les eaux qui coulent vers le puits et celles qui coulent vers l’aval. Ce
point est un maxima de la fonction , donc la dérivée de cette fonction par rapport à x y
est nulle :

Ou

Les cordonnées (xs et ys) du point de stagnation sont donc :

82
Donc xs est le rayon d’un cercle dont la circonférence est égale à L

En aval du point de stagnation, l’eau ne coule plus vers le puits ; mais coule naturellement vers
l’aval de l’aquifère même si ses lignes de courant et ses courbes isopièzes se trouvent
perturbées par le pompage.

10.1.8. Ecoulement vers le puits en régime transitoire (régime de non équilibre)

Soit un puits complet qui traverse entièrement un aquifère homogène et isotrope, d’étendue
infinie sans écoulement, sous-pression, et d’épaisseur, e, ou phréatique de faible épaisseur H,
tel que l’on peut considérer que les équipotentielles pendant le pompage restent verticales.
Dès la mise en route du pompage à débit constant, Q, le rayon d’action, c’est-à-dire, la zone
d’influence augmente sans cesse ainsi que le rabattement dans le puits et dans cette zone
d’influence.

Dans ce cas, on prend les mesures de rabattement dans un piézomètre en fonction du temps
de pompage tout au cours du pompage durant un minimum de 48 heures.

On a vue, aux sections 12.3. et 12.4. que l’équation général de l’écoulement transitoire est

Avec
 pour une nappe phréatique peu épaisse

La forme de l’équation générale de change pas si on substitue le potentiel hydraulique, par


le rabattement, On écrit alors :

Une solution de cette équation en coordonnée polaire pour un puits pompant une débit
constant Q est

83
Si on pose

l’intégral ci-dessus s’écrira alors

∫ ∫

La formule de Theis

La fonction ) est tabulée.


Pour des faibles valeur de u, c’est-à-dire, que quand t est grand, alors

)
Avec
, la constante d’Euler.

Jacob a simplifié la formule de Theis pour des temps suffisamment long (plus de 48 heures) par
la formule d’approximation qui porte son nom :

( ) ( )

10.1.9. Remontée de l’eau après l’arrêt du pompage

A l’arrêt du pompage, l’eau qui arrive dans le puits n’est plus pompée
vers l’extérieur. Le puits commence à ce remplir d’eau. L’onde de remplissage se repend
progressivement dans le cône de dépression. Là où elle arrive, l’eau commence à remonter et là
où elle n’est pas encore arrivée le niveau piézométrique continue à baisser comme durant le
pompage.

Tout va se passer comme si pendant le pompage, quelqu’un autre est


venu injecter dans le puits le même débit. Alors il y aura, à l’arrêt du pompage deux
écoulements qui vont se superposer : l’écoulement du puits pompant qui a commencé à la mise
en route du pompage et celui du puits injectant qui a commencé à l’arrêt du pompage.

Le rabattement résultant, , que l’on va observer au temps, t, après la


mise en route du pompage et au temps, t’, après l’arrêt du pompage sera, là où l’onde de
remontée est déjà arrivée, la somme algébrique de ces deux écoulement :

84
( ) ( )

10.2. Groupe des puits

Comme nous l’avons vue à la sous-section 13.1.5., les effets des puits
agissant en groupe se superposent.

Ainsi le rabattement résultant, de n puits agissant sur un point M


d’un aquifère en charge est :

Avec

 Ra : rayon d’action de tous les puits


 ri : distance du puits, i, au point, M.
 Qi : débit de pompage du puits Pi.

Le rabattement dans le puits Pi, est :

( ) ∑

Lorsque les puits n, agissent simultanément dans une nappe à surface


libre, on aura :

√ ∑

Le battement, , dans un puits, Pi, sera :

85
√ ( ) ∑

Rappelons que pour une nappe à surface libre, H de Dupuit n’est pas
égal à h réel dans la zone d’influence du puits. Cependant l’approximation est bonne
lorsque|̅̅̅̅̅̅̅̅̅ | . Ce qui est souvent le cas dans la zone d’influence du pompage, à
l’exception du voisinage immédiat du puits.

Lorsque les puits forment une ligne droite, le cas mérite d’être examiné.

Soit une infinité des puits alignés sur une droite dans une nappe
aquifère en charge (sous-pression) sans écoulement. Les puits sont complets et séparés l’un de
l’autre par une distance constante, a. Les puits pompent tous un même débit constant, Q.

On peut tenter de résoudre le problème du rabattement résultant, ,


en superposant l’infinité des rabattements de tous les puits en nombre infini. Ce qui n’est pas
aisé. Comme le réseau hydraulique est identique de par et d’autre de la ligne des puits, sa
connaissance sur un coté de la ligne des puits est la solution pour l’autre coté. Nous allons donc
étudier ce réseau hydraulique seulement sur un demi-plan. Les médiatrices des segments de
droite joignant des puits voisins sont des lignes de courant ou des traces des surfaces de
courant, donc imperméable. Tout se passe donc comme si chaque puits était situé à mis
distance, , de deux limites parfaitement étanches. Ce qui fait que les autres puits sont ses
images positives en nombre infini. En effet, lorsqu’un objet se trouve entre deux miroirs, le
nombre de ses images est infini. .L’écoulement est celui qui sera observé pour un puits situé sur
la médiane d’une bande d’un terrain aquifère limitée par ceux couche imperméable.

Comme l’écoulement autour d’un puits est identique à celui d’un autre
puits, nous allons l’étudier seulement dans une demi-bade de largeur a autour d’un puits. La
formule permettant par la transformation conforme de transformer le demi-plan, , réel où se
trouve le puits, en en une demi-bande, z, est :

86
Un puits, Pi, situé dans le plan, , donne un potentiel complexe,
déterminé par

Ce potentiel complexe, , est transformé un potentiel complexe,


, comme :

( )

La séparation des parties réelles et des parties imaginaires donne :

( )

10.3. Expressions analytiques des potentiels hydrauliques plus une constante C, contenant le débit
de pompage, la transimissivité, le potentiel hydraulique initial et la Rayon d’influence

a) En coordonnées cartésiennes

Ouvrages hydrauliques

Source ponctuelle dans


un plan ou source
linéaire de longueur
infinie dans l’espace
Puits ponctuel dans un
plan ou puits linéaire de
longueur infinie dans
l’espace
Source ponctuelle dans
l’espace √
Puits ponctuel dans
l’espace √
Source linéaire de √
longueur 2c dans { }

l’espace

87
Puits linéaire de √
longueur 2c dans { }

l’espace

b) En coordonnées cylindriques ou polaires

Ouvrages hydrauliques

Source ponctuelle dans


un plan ou source
linéaire de longueur
infinie dans l’espace
Puits ponctuel dans un
plan ou puits linéaire
de longueur infinie
dans l’espace
Source ponctuelle dans
l’espace √
Puits ponctuel dans
l’espace √
Source linéaire de √
longueur 2c dans { }

l’espace
Puits linéaire de √
longueur 2c dans { }

l’espace

c) En coordonnées sphériques

Ouvrages hydrauliques

Source ponctuelle dans


un plan ou source
linéaire de longueur
infinie dans l’espace
Puits ponctuel dans un
plan ou puits linéaire
de longueur infinie
dans l’espace
Source ponctuelle dans
l’espace
Puits ponctuel dans
l’espace
Source linéaire de √
longueur 2c dans { }

l’espace

88
Puits linéaire de √
longueur 2c dans { }

l’espace

11. L’HYDRAULIQUES DES TRANCHEES ET DRAINS

11.1. Tranchée drainante de longueur finie

Considérons, pour garder un écoulement plan, une tranchée de


longueur, 2c, traversant entièrement une nappe en charge d’épaisseur constante, e, ou une
nappe à surface libre dont l’épaisseur, e, si faible devant l’étendue de la nappe que
l’écoulement soit considéré comme plan.

Considérons un écoulement qui se fait vers un puits de rayon c pompant


en régime d’équilibre que nous présentons dans le plan . Si nous prenons le centre du
cercle dont les parois du puits forment une circonférence comme l’origine des axes de
coordonnées, e potentiel complexe que crée cet écoulement est :

La transformation de cet écoulement dans un plan z = x + iy, vers une


tranchée de longueur 2c a été trouvée par Joukowsky et donne :

D’où

Ainsi le cercle de rayon, c, du plan, , est transformé, dans le


plan, z = x +iy, en un segment de droite de longueur 2c avec l’origine des axes x et y au milieu
du segment qui préfigure la tranchée.

Le potentiel complexe, , s’écrit alors :

( )

89
En séparant la partie réelle et la partie imaginaire, on arrive à :


{ (√ ) }

√ √

Avec

L’équation des courbes équipotentielles est :

Avec

Elles forment donc des ellipses homofocales de foyers et y = 0 et


de demi-axes a et b tel que :

Les lignes de courant ont pour équation

Avec

90
Les lignes de courant sont donc des hyperboles homofocales des foyers
et de demi-axes a’ et b’ tel que :

Le potentiel dans la tranchée, , est tiré de l’équation du potentiel


hydraulique en remplaçant, r par c, étant donné que dans la tranchée, y est nul. Donc :

Si la nappe est alimentée périphériquement le long d’une ellipse de


demi axes A et B, le potentiel, , sur cette ellipse sera :

Ou si on introduit la notion de rayon d’action, Ra, de la tranchée, on


aura :

Le débit, Q, fourni par la tranchée :

La répartition du débit le long de la tranchée mérite un examen :

Les coordonnes de la tranchée sont : ( . Sur la tranchée, la fonction de


courant qui représente le débit est donc :
91
√ √

Ce qui donne, après simplification :

Le débit, qx, arrivant dans la tranchée par unité de longueur de celle-ci est :

Comme c’est la fonction qui nous intéresse nous allons transformer, par l’équation de
Cauchy Riemann, le gradient, en gradient de la fonction de courant, :

D’après l’équation de Cauchy-Riemann, comme sont des fonctions conjuguées, on a :

Alors

On a donc

Soit , entrant par unité de longueur de la tranchée.

Donc

Si le débit qx entrant à x=c, soit aux deux extrémités de la tranchée est infini. Alors que celui
entrant à x = 0, donc au milieu de la tranchée est seulement d’environ 63 % du débit moyen.

En effet

Et

92
Ceci signifie que si l’on doit équiper la tranchée d’une couronne filtrante et couteuse, c’est vers
les extrémités de la tranchée qu’il faudra la soigner au mieux étant donné que c’est par là que
l’eau entre en grande quantité dans le puits. Ceci signifie aussi que si on une ligne des puits,
dont les cônes de dépression se chevauchent, ce sont les puits des extrémités de la lignes qui
auront de plus gros débit ; ce sont donc eux qu’il faudra bien équiper en couronne filtrant et en
crépine.

Pour les nappes à surface libre, toutes les formules sont valables
cependant il faudra y remplacer par , H étant la hauteur piézométrique de Dupuit compté
à partir du substratum imperméable.

11.2. Drain horizontal de longueur infinie dans une nappe aquifère sous pression

Soit drain horizontal foré dans une nappe d’épaisseur e et situé à une
distance, a, du substratum imperméable sur lequel repose la nappe. Pour éviter de prendre en
compte l’eau qui entre par les extrémités du drain, ce qui rendrait la modélisation
mathématique d’un tel écoulement plus complexe, nous considérons que le drain a une
longueur infinie et son aptitude à recevoir l’eau est la même sur toute sa longueur.

Les deux limites imperméables entre lesquelles se trouve le drain vont


créer deux séries d’images positives du drain décalées de 2a. Les images du drain sont distantes
de 2e dans chaque série. L’écoulement résultant est la superposition des images de drains de
deux séries. Le potentiel de l’écoulement superposé s’écrit :

( ) ( )

Avec q, le débit par unité de longueur du drain. L’origine des axes de coordonnées est situé sur
l’axe du drain et l’axe des x est dans la direction horizontal perpendiculaire au drain tendis que
celui des y est dans la direction verticale perpendiculaire au drain.

Près du drain, on a ; du fait que :

( )

93
( )

Alors dans ce voisinage du drain, l’expression simplifiée du potentiel hydraulique s’écrit :

( )

Avec √

Avec cette expression simplifiée, le potentiel hydraulique, dans le drain est :

( )

Avec rd, le rayon du drain.

Donc le débit, q, par unité de longueur du drain est :

( )

Lorsque l’on est à une distance telle que | | , et l’expression du


potentiel hydraulique s’écrit :

Lorsque la distance, a, du drain au dessus du substratum imperméable


est nulle, c’est-a-dire que le drain est posé sur ce substratum, l’eau de la nappe n’entre dans le
drain que par la moitié de la surface latérale du drain, on aura qu’une série infinie d’images
distantes de 2e. Alors, on aura :

( )

11.3. Drainage par des tranchées et des drains des sols ayant une alimentation de surface
constante. Régimes d’équilibre.

J’ai pensé ajouter ce sous-chapitre à ce cours donnée aux agronomes


car il leur arrive aussi, en plus de rechercher l’eau pour irriguer des sols secs, de drainer les
eaux en surabondance qui inondent les terrains à mettre en valeur. Même si les puits rabattent
aussi des eaux, donc peuvent assainir les terrains inondés, ce sont des tranchées (fossés) et des
drains qui sont les plus utilisés dans l’agriculture. Cette fois, nous allons pendre en compte

94
l’alimentation de surface qui peut provenir, par exemple, de l’infiltration de l’eau des
précipitations.

Pour mieux concevoir les ouvrages de drainage la connaissance de


l’origine de l’eau est obligatoire. Parmi les travaux préliminaires à exécuter par le projeteur, il y
a donc la connaissance de la configuration géologique du site, soit par la documentation, soit
par les levés géologiques, soit les deux à la fois. Les points A, B, C et D sont les différentes
possibilités de présence de l’eau en surface donnant soit les sources soit les marécages. En
points A et C, il s’agit d’une nappes aquifère qui affleure, en B, c’est une petite couche
perméable qui repose sur un substratum imperméable situé à faible profondeur et en point D,
la présence de l’eau est due à la sortie par les fissures des la couche imperméable située au toit
de la nappe aquifère sous-pression.

La conception des ouvrages et des débits de drainage devra tenir


compte de ces configurations.

11.3.1. Drainage par tranchées

Le drainage par tranchées se fait souvent par des séries des tranchées
parallèles entre elles et c’est souvent l’écartement, E, entre tranchées successives qui est
recherché par le projeteur lorsqu’il se fixe le niveau de rabattement utile pour ses plantes.

Le raisonnement fait ici suppose que les tranchées sont si longues que la
forme ellipsoïdale des équipotentielles et hyperbolique des lignes de courant n’est pas prise en
compte. Tout se fait donc comme si la tranchée ou le fossé est de longueur infinie.

95
Considérons deux tranchées destinées à drainer jusqu’à la hauteur h 0,
au moins, un terrain aquifère à surface libre alimenté par les infiltrations efficaces, Ie, de la
pluie. Le débit de drainage, Qd, doit donc être égal au débit d’infiltration, Qi, sur la surface à
drainer. En général, comme le taux d’infiltration varie d’une pluie à une autre, le projeteur
dimensionnera ses drains pour qu’ils soient capables de drainer un débit d’infiltration, Q i,
provenant d’une pluie d’une intensité dont la période de retour a été choisie à l’avance.

Si nous considérons le débit qui entre sur une unité de longueur de la


tranchée, nous pouvons écrire :

Or d’après Dupuit, la vitesse, V, sur une verticale est la même et vaut :

Avec :

 K, la conductivité hydraulique de Darcy


 , l’angle de la pente de h entre deux abscisses x, d’où . Les axes de
coordonnées cartésiennes sont placés de telle sorte que l’origine soit sur le fond
imperméable et à mi distance de deux fossés ; l’axe de x repose donc sur le substratum
imperméable et intercepte les fossés ; l’axe de z et vertical et intercepte la surface
piézométrique rabattue à à sa hauteur maximale.

96
Donc

D’où

∫ ∫

Après intégration et simplification et réarrangement, on a

Cependant il faudrait noter que d’après la loi de Darcy,

Donc l’hypothèse de Dupuit ne se vérifie que lorsque l’angle, , est assez faible pour que sin( )
soit égal à tg( ). Ceci est le cas loin du puits ou de la tranchée, près de l’ouvrage de captage, ,
devient trop grand pour remplacer licitement sin( ) par tg( ). Comme on le voit sur la figure, il
y a un décrochage entre l’intersection du profil de dépression et le niveau de l’eau, h d, dans la
tranchée. Ce décrochage forme la surface de suintement au dessus du niveau de l’eau dans le
puits. Et Dupuit qui ignorait l’existence de cette surface pensait, à tort, que le profil de
dépression se raccordait directement au niveau de l’eau dans le puits.

La longueur verticale de cette zone de suintement, hs, est difficile à déterminer analytiquement,
Vibert en a donné une formule empirique :

E est la distance horizontale entre le point où est mesuré le niveau h 0 et le point où est mesuré
hd.

Etant donné que la surface libre est une surface de courant, donc le
débit qui provient loin de la tranchée où l’hypothèse de Dupuit sur la hauteur du niveau
piézométrique déprimée est valable et le débit qui entre dans le puits où cette hypothèse n’est
plus valable sont égaux, l’eau n’étant pas compressible. Ceci veut dire que si la formule de
Dupuit ne donne pas la surface libre réelle, elle donne au moins le débit exact.

97
Or dans le drainage, c’est la hauteur de la surface libre (surface
piézométrique) qui nous intéresse, il faudra donc avoir toujours à l’esprit que cette hauteur est
sous estimée près de la tranchée ou du puits dans les formules utilisées pour la déterminer
pour une nappe à surface libre. D’où l’intérêt de la formule approximative de Vibert pour
approcher la vraie hauteur du niveau piézométrique près de l’ouvrage de drainage.

Cependant, étant donné que dans le calcul de l’écartement, E, les


hauteurs, h0 et hd qui entrent dans le calcul sont exactes, parce que mesurables sur terrain,
l’écartement trouvé par l’hypothèse de Dupuit est exact aussi. Ce qui est inexacte, surtout près
de l’ouvrage de drainage, c’est le rabattement déterminé entre deux tranchées.

Drainage d’une nappe aquifère sous pression. Il peut arriver que l’on
doive drainer une nappe sous pression parce que l’eau qu’elle donne par son affleurement
partiel ou par résurgence au droit des cassures du toit imperméable ou par son contact avec un
sol perméable gène d’une façon ou d’une autre le projeteur.

Comme le toit est imperméable, nous considérons que le drainage se fait à l’absence de
l’alimentation par infiltration.

Le débit de drainage Qd est égal au volume d’eau reçu par la tranchée


par unité de temps. Nous considérons ce débit sur une longueur unitaire de la tranchée.

Pour trouver le débit en tenant compte de la variation du gradient


hydraulique sur la courbe de dépression entre la ligne de partage des eaux de deux tranchées
voisines, il faudra intégrer l’expression ci-dessus.
98
∫ ∫

Après intégration et réarrangement, on écrit :

D’où

Et

Avec x, la distance compté à partir de la tranchée au point où on désire connaître h.

11.3.2. Drainage par drains

a) Drains reposant sur un substratum imperméable horizontal

Examinons d’abord le cas de drains horizontaux et parallèles de


longueur infinie reposant sur le substratum imperméable d’une nappe aquifère à surface libre.

99
Le projeteur a choisi une intensité ic de pluie d’une récurrence donnée.
Soit qc le débit d’eau de cette pluie qui s’infiltre dans le sol à drainer par unité de temps et par
unité de surface. Ici, qc signifie l’infiltration efficace, Ie. Dans le texte, h0 correspond à h de la
figure ci-dessus. Nous admettons que la surface piézométrique rabattue se raccorde
directement au drain, donc touche le substratum imperméable au niveau du drain et est à la
hauteur, h0, au dessus du substratum imperméable à l’endroit de la ligne de partage des eaux
avec les drains voisins. Nous étudions l’écoulement de l’eau drainée par l’unité de longueur du
drain.

Pour que le niveau de la nappe rabattue reste à la même position


malgré l’alimentation de la nappe par l’infiltration efficace de la pluie, il faudrait que le débit,
Qd, du drain soit égal à l’infiltration sur toute la surface drainée, Q i. Donc

Or d’après Dupuit,

Donc

∫ ∫

Après intégration et réarrangement, on a :

( )

Donc cette formule permet également de déterminer K si E, h 0 et qc sont connus. En effet :

Si nous remplaçons, dans cette intégrale, par x et h par z, nous trouvons l’équation générale
de la surface libre rabattue de la nappe :

100
∫ ∫

D’autre part

Si on remplace K par sa valeur, on aura :

Donc la courbe z = f(x) est une ellipse de demi-grand axe

Si le profil de la surface piézométrique rabattue est à la hauteur h d au niveau des drains, on


aura :

b) Drains situés au dessus du substratum imperméable horizontal

Lorsque les drains sont situés à la hauteur D au dessus du substratum


imperméable, l’eau entre dans le drain aussi par le bas. La prise en compte de cet écoulement
bidimensionnel autour du drain qui a été imaginé par un hydraulicien Hollandais, Hooghoudt,
remplace les drains par des tranchées reposant directement sur un substratum imperméable
horizontal à la profondeur, d, déterminée par :

quand
( )

quand

101
Avec u, le périmètre mouillé du drain de rayon r. On prend en général
.

La tranchée fictive de Hooghoudt présente les caractéristiques


suivantes :

 Elle draine le même débit, Qd, que le drain réel


 h0 à la ligne de partage des eaux entre les tranchées fictives est la même que celle à la
partage des eaux des drains réelles
 E entre les tranchées fictives est le même que celui entre les drains réels.
 qc est identique pour les tranchées fictives et les drains réels.
 La hauteur d’eau dans la tranchée fictive est de même ordre de grandeur que sa largeur

Situation réelle Situation équivalence de Hooghoudt


(drain au dessus du substratum) (tranchée fictive reposant sur le
substratum)

A part Hooghoudt, d’autres chercheurs ont proposé des formules pour


résoudre les problèmes des ouvrages de drainages situés au dessus du substratum
imperméable et drainant un terrain composé de deux couches de conductivité hydraulique
différentes. Nous en citons deux :

 La formule de Kirkham.

Le plan horizontal formé par les axes longitudinaux des drains


horizontaux est situé au contact de deux couches géologiques aquifères horizontales : la couche
supérieure de conductivité hydraulique K1 présente une épaisseur de la nappe d’eau de b1 et la
couche inférieure a la conductivité hydraulique K2 et une épaisseur de la nappe b2.

102
 La formule de

11.4. Drainage en régime de non équilibre.

12. L’HYDRAULIQUES DES DIQUES ET DES BARRAGES

Les digues et les barrages sont des ouvrages hydrauliques destinés à la


retenue de l’eau. Ils créent généralement en amont, les lacs de retenue dont l’étendue varie
avec l’importance de l’ouvrage, la superficie du bassin amont et le débit du cours d’eau
endigué.
Les barrages formes un écran imperméable à l’eau tendis que les digues
sont perméables à celle-ci.

Dans ce cours d’hydrogéologie, seuls les aspects hydrogéologiques


seront considérés au dépends d’autres aspects, tels que ceux relatifs au Génie civil.

12.1. Les digues

L’étude hydraulique des digues en terre se fonde sur le fait que


contrairement à ce que l’on pense souvent, l’eau de la retenue n’agit pas sur la digue comme
une force de surface qui s’exercerait sur la paroi amont de la digue pour pousser celle-ci vers
l’aval et que la digue devrait résister contre cette poussée soit par son poids soit par son
encrage. L’eau de la retenue pénétrant dans la digue agit sur celle-ci comme une force de
volume qui s’exerce sur chaque grain de la digue tendant à la pousser vers l’aval par la force du
gradient hydraulique.

Cette force du gradient hydraulique augmente de l’amont à l’aval de la


digue car, du fait de la perte de charge de l’eau s’écoulant à travers la digue, la section
d’écoulement diminue de l’amont à l’aval ; ce qui entraine l’augmentation de la vitesse
d’écoulement de l’amont à l’aval, le débit entrant étant égal au débit sortant. La conductivité
hydraulique étant constante dans toute la digue, la si la vitesse croît de l’amont à l’aval, c’est
alors, d’après la loi de Darcy, le gradient qui croit avec la vitesse. Le gradient hydraulique étant
une force, elle pousse chaque grain de la digue vers l’aval.

Le tapis filtrant constitué d’un lit de gravier de forte conductivité


hydraulique joue comme un drain qui draine l’eau de la digue avant que sa section transversale
ne diminue d’avantage est comme sa conductivité hydraulique est plus forte que celle de la
terre formant la digue, l’accroissement de la vitesse de l’eau n’entraine pas nécessairement
l’accroissement du gradient hydraulique. Le tapis est donc destiné à empêcher la digue à se

103
détruire du fait de l’accroissement du gradient hydraulique donc de la force qui agit sur les
grains de terre de la digue ; il empêche donc l’érosion régressive de la digue.

Pour déterminer l’écoulement à travers la digue, ce qui permet de


connaître le champ du potentiel hydraulique, partant de la pression de l’eau sur le grain de la
digue et aussi pour connaître le débit de fuite de la digue, nous allons étudier l’écoulement de
l’eau à travers cet ouvrage.

12.1.1. Digue est terre homogène sur fondation imperméable avec un tapis filtrant

Plaçons dans la digue un système de coordonnées cartésiennes avec le


point amont du tapis filtrant comme l’origine des axes 0x et 0y.

L’écoulement à travers une telle digue est régi par l’équation suivante :

Comme , on a

En séparant la partie réelle et la partie imaginaire, on aura

Comme sur la surface libre = y, alors la ligne de courant dont est une ligne de la
surface libre de l’eau de la digue.

Pour déterminer e, il suffit de connaitre la position de la surface libre en un point de la digue ;


c’est-à-dire, connaître x et y de ce point. Or au point supérieur du contact de la digue avec l’eau

104
de la retenue, on est sur la surface libre et les cordonnées x et y de ce point sont connues ; ce
qui permet de déterminer e à l’aide de deux équations ci-dessus.

La combinaison de ces deux équations amène à :

Les lignes de courant, =Cte, et les lignes équipotentielles, , sont des paraboles
homofocales de foyer, F, à l’origine des axes x et y. Les paraboles des lignes de courant coupe
l’axe des ordonnées à et l’axe des abscisses à . Les lignes équipotentielles

auront comme l’ordonnée à l’origine, et couperont l’axe des abscisses à .

Le réseau d’écoulement est basée sur la théorie de Kozeny, le champ du


potentiel hydraulique qu’il donne ne coïncide parfaitement avec la réalité que vers le tapis
filtrant mais près de la paroi amont de la digue, la théorie et la réalité ne coïncident plus
parfaitement. Cependant, pour les cas pratique, la théorie de Kozeny est le plus souvent utilisée
pour déterminer l’écoulement à travers une digue en terre homogène et isotrope.

Le débit, q, traversant une tranche de longueur unitaire de la digue calcule à partir de


l’équation de la partie imaginaire : .

Comme à la surface libre, et comme sur substratum imperméable alors

( )

12.1.2. Digue en terre homogène sur fondation imperméable sans tapis filtrant

105
L’eau va sortir sur la paroi aval sur une hauteur ha.

La théorie présentée pour les digues avec tapis filtrant ne convient plus
tout à fait pour les digues en terre homogènes et isotropes sans tapis filtrant. En effet les
travaux de Casagrande ont montré qu’en aval la courbe théorique est légèrement au dessus de
la courbe réelle représentant la surface libre.

Huard de la Marre a, à l’aide des modèles physiques, donné une formule


simple et acceptable pour le calcul de débit, q :

Il faut noter que l’absence de tapis filtrant cause un risque d’érosion de


la partie avale de l’ouvrage du fait de l’augmentation du gradient hydraulique. Pour parier à
cela, on pose un massif graveleux filtrant sur la partie avale.

12.1.3. Digue perméable sur fondation perméable

Si la conductivité hydraulique du sol sur lequel repose la digue est cent


fois ou plus moins perméable que le corps de la digue, on considère que celle-ci repose sur une
fondation imperméable et on utilise les formules vues ci-dessus pour de tels ouvrages. Si la
conductivité hydraulique du sol de fondation n’est pas aussi faible par rapport à celle du corps
de l’ouvrage, le calcul fait pour les digues perméables reposant sur un substratum imperméable
sous estime le débit en ignorant le débit qui passe à travers la fondation perméable sur laquelle
l’ouvrage repose et surestime la hauteur de la surface libre (surface piézométrique) dans la
digue ; alors la seule façon de trouver des solutions exactes est la modélisation numérique ou
physique.

106
13. DETERMINATION DE CARACTERISTIQUES HYDROGEOLOGIQUES D’UN AQUIFERE

13.1. Détermination de la conductivité hydraulique in vitro

La conductivité hydraulique d’un sol peut se mesurer en laboratoire (in


vitro) à l’ai de d’un perméamètre (schéma ci-dessous). Schématiquement un perméamètre est
formé d’un tube cylindrique, T, de diamètre, d, destiné à contenir l’échantillon, E, du sol. L’eau
qui va traverser toute la longueur, L, de l’échantillon provient de récipient à niveau constant.
L’eau du récipient à niveau constant pénètre dans l’échantillon par le haut et en sort par le bas
et remonte jusqu’ à un niveau qui n’atteint plus, suite à la perte de charge, H, le niveau de
départ du récipient à niveau constant. De ce niveau qu’elle atteint après la perte de charge, elle
est recueillie dans un autre récipient, R. Alors la perméabilité se mesure par la procédure
suivante :

 On mesure le volume d’eau recueilli dans le récipient, R, après un temps donné, dt,
durant l’établissement du régime permanent (régime d’équilibre : le débit ne change
plus en fonction de temps).
 On divise ce volume par le temps dt, pour trouver le débit d’écoulement à travers
l’échantillon du sol.
 On divise ce débit par la section transversale du tube, T, dont on connait le diamètre
intérieur, pour trouver la vitesse d’écoulement, V, de l’eau à travers l’échantillon, E, du
sol.
 A l’aide de la formule de Darcy ( ), on divise cette vitesse par le gradient
hydraulique, , pour trouver la conductivité hydraulique, K, de l’échantillon.

107
L’échantillon du sol, pour mieux représenter valablement le sol in situ d’où il a été prélevé, il est
gardé aussi intact que l’on peut.

13.2. DETERMINATION DE LA CONDUCTIVITE HYDRAULIQUE PONCTUELLE IN SITU

13.2.1. La Méthode de Porchet au dessus de la nappe phréatique

Par cette méthode, l’opérateur procède comme suit :

a) Il creuse un trou cylindrique (à la tarière à mains, par exemple) de quelques dizaines de


centimètres (20 à 30 cm) de profondeur et d’un diamètre, D, (D=2R, R : rayon de la
surface de base du trou) de quelques centimètres dans un sol non saturé.
b) Il remplit de l’eau le trou4
c) Il note, au cours de temps, la hauteur, h, de l’eau dans le trou et le temps, t, écoulé pour
atteindre cette hauteur.
d) Il porte en ordonnée le logarithme népérien de la somme que forment le double de
hauteur et rayon du trou et en abscisse, le temps correspondant. Il obtient ainsi une
droite.
e) Le coefficient angulaire de la droite, obtenue au point d, ci-dessus, permet de calculer la
conductivité hydraulique du sol sec. En effet :

L’eau versée dans le trou pénètre, pendant le temps dt, dans le sol par la surface latérale du
trou et par sa base. Soit dM, cette quantité.
Cette pénétration pendant le temps, dt, provoque une baisse de niveau dh dans le trou.
dM est donc égale au volume Sdh (S est la surface de base du trou et est égale à ).
On peut donc écrire :

4
Il est très souvent recommander de remplir le trou de l’eau et laisser l’eau entrer dans le sol sans prendre les
mesure et répéter cela plusieurs fois jusqu’à ce que l’on estime que la capacité au champ du sol autour du trou est
atteinte. Ce n’est qu’après cela que l’on commence à prendre les mesures prévues à la litera c) dans le texte
principal ci-dessus.

108
La vitesse de pénétration de l’eau dans le sol est égale, d’après la loi de Darcy, à KI. On prend
toujours ici, I égale à 1.
Donc

En divisant le tout par , on obtient

En séparant les variables, on obtient

∫ ∫

L’intégration donne

13.2.2. La Méthode de Lefranc

L’essai se fait dans la nappe aquifère.

Par cette méthode on procède comme suit :


a) On fore un trou de diamètre D dans le terrain où on veut déterminer K.
b) On tube le trouve pour rendre ses parois imperméables mais on laisse, près du fond une
poche de longueur l, non tubé sur laquelle va se faire l’expérience.

109
c) On pompe, à un débit constant, Q, l’eau de la nappe qui va entrer dans le forage par la
proche de longueur, l, aménagé près du fond du trouve de forage jusqu’à ce que le
régime soit considéré comme permanent.
d) On détermine la conductivité hydraulique, K, par

 : la perte de charge dans le puits


 m : le coefficient de proche dont la valeur dépend du diamètre, de la longueur et de la
forme de la poche.

- Si on considère que les surfaces équipotentielles ont la forme des sphères


concentriques autour de la proche, alors

- Si on considère que les surfaces équipotentielles sont des ellipsoïdes de petit axe D
et de distance focale, l, alors

Cette est conçue pour déterminer la conductivité hydraulique, K, dans


une nappe aquifère d’étendue infinie. C’est-à-dire, les limites de l’aquifère ne perturbe pas
l’écoulement vers la poche du forage. Cependant lorsque la limite imperméable que forme le
substratum imperméable ou la surface libre de la nappe est très proche de la poche, alors il faut
ajouter, à α, un terme correctif, α’, déterminé par

Comme il peut, durant le pompage, y avoir des colmatages ou des fuites


d’eau par des voies privilégiées, il est conseillé de toujours effectuer des pompages à débit
différents, d’abord croisant et ensuite décroissants. Et noter à chaque régime d’équilibre, le

110
débit, Q, et le rabattement, correspondant dans le forage. A l’aide de ces données, tracer
un graphique, = f(Q).

- Si l’essai est correctement effectué (sans colmatage ni fuite d’eau), = f(Q), sera
une droite (la droite 1)
- Si on obtient le graphique 2, c’est qu’il y a eu fuite d’eau par des voies privilégiées
- Si on obtient le graphique 3, il y a eu colmatage.

Dans les cas 2 et 3, on pourrait essayer de rattraper la situation en traçant une tangente à la
courbe ascendante passant par l’origine.
Le coefficient angulaire d’une telle droite, tout comme celui de la droite, 1, permet de
déterminer K car :

13.3. DETERMINATION DES CARACTERISTIQUES DE LA NAPPE AQUIFERE SUR UNE GRANDE


ETENDUE

La détermination de caractéristiques hydrogéologiques se fait soit par


les méthodes de pompage en régime d’équilibre soit par les méthodes de pompage en régime
de non équilibre (ou en régime transitoire).

13.3.1. Méthodes de pompage en régime d’équilibre

Par ces méthodes, on détermine la conductivité de l’aquifère par la formule de Dupuit :

111
(pour une nappe en charge)

D’où

Ou
(pour une nappe à surface libre)

D’où

Avec
 K : conductivité hydraulique de l’aquifère
 e : épaisseur de la nappe aquifère sous-pression
 Q : débit de pompage constant
 Ra ; le rayon d’influence du pompage pendant le régime d’équilibre
 : rabattement de la surface piézométrique de la nappe aquifère dans un piézomètre
situé à la distance, r, de l’axe du puits lorsque le régime d’équilibre est atteint.

Dans les deux cas, on pompe jusqu’à ce que régime soit considéré comme permanent (régime
d’équilibre), on calcul K, connaissant les paramètres indiqués ci-dessus.

13.3.2. Méthodes de pompage en régime de non équilibre ou régime transitoire

Par ces méthode, on utilise surtout la formule de Jacob tant pour les nappes sous-pression que
pour les nappes à surface libre :

112
Ou

( )

Par cette méthode, on mesure, de façon discontinue, le rabattement, , dans un piézomètre


situé à une distance, r, de l’axe du puits. On note chaque fois le temps, t, écoulé depuis le début
du pompage et le rabattement mesuré y correspondant. On porte, ensuite, sur un graphique le
rabattement en ordonnée et le logarithme décimal du temps correspondant en abscisse. On
obtient ainsi une droite dont le coefficient angulaire, , permet de déterminer la
transimissivité, T de l’aquifère connaissant, le débit constant de pompage Q. Or T = K*e.
Connaissant l’épaisseur, e, de l’aquifère, on détermine facilement K, par . Le coefficient
d’emmagasinement, S, (porosité efficace pour une nappe à surface libre) est déterminé par
l’abscisse à l’origine de la droite, ,

En effet,

( )
Ce qui signifie que

D’où

Avec, to : l’abscisse à laquelle la droite coupe l’axe des abscisses.


Comme on connait, r, T et to, on calcul facilement S.

QUATRIEME PARTIE
HYDROCHIMIE

14. LES PROPRIETES PHYSICO-CHIMIQUES DE L’EAU

14.1. LA MOLECULE DE L’EAU

113
L’eau présente les propriétés physicochimiques particulières suivantes :
a) Elle est l’unique substance présente en abondance dans la nature sous les trois états physiques :
état solide, état liquide et état gazeux.
b) De tous les liquides communs, l’eau présente les caractéristiques suivantes :
 Elle est le solvant le plus universel
 Sa tension superficielle est la plus forte
 Son constant diélectrique est le plus grand
 Sa chaleur d’évaporation est la plus forte
 A l’exception de l’ammoniaque, elle possède la plus haute chaleur de fusion.

Ces propriétés exceptionnelles sont dues à la particularité de la structure de la


molécule de l’eau (H2O).

La disposition des noyaux de deux atomes d’hydrogène, du noyau de l’atome d’oxygène et les électrons
dans la molécule de l’eau est asymétrique. En effet, ces noyaux et ces électrons y sont disposés dans un
tétraèdre avec le centre de masse du noyau de l’atome d’oxygène au centre du tétraèdre, le centre de
masse de chacun des noyaux de deux atomes d’hydrogène occupe chacun un sommet et les deux
sommets restants sont occupés chacun par une paire d’électrons.

De six électrons restants, quatre sont en position qui leur permet de former des liaisons chimiques entre
le noyau de l’atome d’oxygène et les noyaux des deux atomes d’hydrogène, les deux électrons restant

114
sont attachés au noyau de l’atome d’oxygène. Ainsi deux sommets du tétraèdre occupés par les noyaux
des atomes d’hydrogène ont la charge électrique positive et forme ainsi un pôle positif et les deux
autres sommets occupés par les paires d’électrons, ont la charge négative et forment un pôle négatif.
C’est cette polarisation des charges électriques qui confère à la molécule de l’eau les propriétés
exceptionnelles évoquées ci-dessus. Cette polarisation permet aux molécules de l’eau de former des
liaisons hydrogènes.

14.2. LES PROPRIETES PHYSIQUES DE L’EAU

a) Capacité thermique massique (chaleur spécifique) :

 Vapeur d’eau : 1850 Joules par Kg et par I°K


 Eau liquide : 4185 J.Kg-1.1°K-1
 Glace : 2060 J.Kg-1.1°K-1
b) La chaleur nécessaire pour fondre un gramme de glace à la pression atmosphérique est
79,7 calories
c) La chaleur requise pour vaporiser un gramme d’eau liquide à la pression atmosphérique
est 539,6 calories
d) La viscosité de l’eau à 20 °C est un centipoises et de 0,28 centipoise pour l’eau à 100 °C.
e) La masse spécifique de l’eau à 4 °C est 1 g/cm3 ou une tonne par m3.

14.3. LA DISSOCIATION

A côté des molécules d’eau, il existe dans l’eau pure, et en très faible
concentration, des ions H+ et OH-. Le logarithme à base dix de la concentration des ions H+,
multiplié par -1, est appelé le pH de l’eau. Si l’eau contient 10-5 moles d’ions H+ par litre ([H+] =
5), son pH est 5. Dans l’eau, le produit de la concentration des ions H +, notée, et de celle
-
des ions OH , notée, vaut . Lorsque l’eau est pure, les ions = = 10-7.
Donc le pH de l’eau pure à 25 °C est 7.

Lorsque une substance se dissout dans l’eau, certains de ses ions se


combinent de préférence, soit avec des ions H+, soit avec des ions OH-. Ceci conduit
naturellement à la variation de la concentration des ces deux ions dans la solution, donc à son
changement de pH. Les substances qui se combinent de préférence avec les ions H +, diminuent
leur concentration dans la solution est rendent celle-ci basique du fait de la prédominance des
ions OH- qui ne sont pas entrées en réaction. Le chlorure de sodium ne change quasi pas le pH
de l’eau quand il s’y dissout ; tendis que le carbonate de calcium rend la solution basique. Les
ions de fer et d’aluminium qui ne sont généralement pas en concentration suffisamment élevée
pour affecter sensiblement le pH de leur solution aqueuse, rendent la solution légèrement
acide.
Les solutions qui tendent à garder constant le pH lorsqu’on y ajoute un
peu d’acide ou de base sont appelées, solutions tampons. Le fait tampon est causé par les

115
acides ou les bases faibles (qui se dissocient difficilement). L’eau naturelle contient du gaz
carbonique (CO2) dissout et des ions bicarbonates (HCO3-) qui provoquent l’effet tampon. C’est
ce qui explique que le pH de l’eau naturelle varie très peu autour de 7. Néanmoins, certaines
sources d’eau basiques présentent de pH de l’ordre de 11 et certaines sources d’eau chaudes
acides présentent un pH de 1,8. Toutes fois, l’eau naturelle (de surface ou souterraine) a un pH
qui varie généralement entre 5 et 8.

Comme la concentration du CO2 dissout dans l’eau diminue quand la


pression de l’eau baisse, le pH de l’eau va changer avec la pression de l’eau. C’est ce qui fait que
le CO2 dissous dans le lac Kivu reste en solution et ne cause pas des problèmes aussi longtemps
que l’eau qui le contient reste en grande profondeur. Mais si cette eau, pour une raison ou une
autre, arrive à remonter en surface, le CO2 qui y est dissout quitte la solution et remonte en l’air
sous forme de gaz et tuent par asphyxie, dans quelques minutes, tous ceux qui ont besoin
d’oxygène pour respirer.

Comme le pH varie, entre autre, avec la teneur en gaz dissout, si l’on


recherche des valeurs précises de pH, il faudrait effecteur des mesures sur le terrain.

Les valeurs de pH supérieures à 8,2 sont mesurées dans l’eau riche en


sodium-carbonate (CO3--)-bicarbonate. Les valeurs moyennes de ph (autour de 7) sont associées
aux eaux riches en bicarbonates. Les faibles valeurs de pH ( ) sont mesurées dans l’eau
contenant des acides fortes provenant de l’oxydation des minéraux sulfureux comme la pyrite
ou dans l’eau en contact avec des gaz volcaniques contenant des sulfures d’hydrogène, de
l’acide chlorhydrique ou d’autres acides volatils. Des valeurs modérées de pH (4<pH<7) sont
mesurées généralement dans l’eau en contact avec des végétaux en décomposition ou en
contact avec les minéraux sulfatés. L’eau en provenance d’argile a un pH plus acide alors que
celle en contact avec les roches carbonatées (dolomies, calcaires) a un pH basique.

14.4. LA CONDUCTIVITE ELECTRIQUE DE L’EAU

La capacité d’un cube d’un centimètre d’arête à conduire le courant


électrique est appelée la conductivité spécifique ou la conductivité électrique. Comme la
conductivité électrique est l’inverse de la résistivité, l’unité de mesure de la conductivité est
appelée mhos qui est l’inverse de l’écriture du ohm, l’unité de mesure de la résistivité. Comme
la conductivité de l’eau douce naturelle est généralement faible, les mesures se font d’habitude
en millimhos ou en micromhos.

La conductivité électrique de l’eau est fonction de la température, de


type d’ions en solution ainsi que de leur concentration. Les mesures effectuées avec des
conductimètres sont ajustées déjà à 25°C ; ainsi ces mesures ne dépendent plus que des ions en
solution et de leurs concentration. Ainsi, comme la mesure de la conductivité électrique se fait

116
généralement facilement et rapidement, elle sert très souvent à donner une idée sur la salinité
de l’eau.

Pour les eaux naturelles habituellement rencontrées, les eaux


carbonatées ou bicarbonatées calciques présentent une conductivité électrique faible et les
eaux chlorurées sodiques, une conductivité électrique élevée. Quoiqu’il existe des procédés
plus précis, cependant pour une estimation grossière de la concentration en sels, exprimée en
ppm (parties par millions), on peut multiplier la conductivité électrique de l’eau en micromhos
par 0,7. Pour l’eau pure, on peut estimer la concentration en milliéquivalents grammes par
millions avec une précision de 5 % en divisant la conductivité électrique en micromhos par 100.
La précision est de 15 lorsque la concentration en équivalents grammes par millions est entre 1
et 10. Les formules empiriques ci-dessous donnent la conductivité électrique, C, en micromho
en fonction de la concentration, B, équivalents grammes.

a) Pour B < 1, C = 100B


b) Pour 1 <B < 3,
c) Pour
d) Pour
e) Pour
f) Pour

Comme la somme des concentrations d’anions diffère très légèrement


de celle de cations, B est la moyenne de ces deux concentrations. Donc au cas où les deux
sommes sont égales, B est la moitié de cette somme. Toutefois ces formules empiriques ne
sont appliquées que si B < 1000 équivalents grammes par million.
L’eau pure a une conductivité électrique de 0,055 micromhos à 25 °C. La
distillée de laboratoire en généralement une conductivité électrique variant de 0,5 à 5
micromhos. La conductivité électrique de l’eau de pluie va de 5 à 30 micromhos. L’eau potable
naturelle a une conductivité électrique allant de 30 à 2000 micromho. L’eau saline des océans a
une conductivité électrique de 45 mille à 55 mille micromhos. L’eau de champs pétroliers a une
conductivité électrique supérieure à 100 milles micromhos.

14.5. MOBILITE DES SUBSTANCES CHIMIQUES DANS L’EAU

Les scientifiques pensent que les premières roches qui constituaient la


planète Terre sont les roches plutoniques. Les roches sédimentaires sont formées à partir des
éléments de décomposition des roches plutoniques.

La mobilité est la capacité d’un élément chimique à se mouvoir dans un


environnement chimique. L’élément peut se mouvoir comme un constituant d’un minéral,

117
comme un gaz, ou lorsqu’il est le produit de fusion des roches ou encore lorsqu’il se trouve en
solution liquide.
Le tableau ci-dessous donne la teneur en ppm et le pourcentage de
cette teneur par rapport à leur teneur dans les roches plutoniques originelles pour les
principaux éléments chimiques dans la nature5 et indique ainsi la mobilité de chaque élément.

Roches
sédimentaires L'eau des mers L'eau souterraine
Roches
plutoniques
Elément (ppm) ppm % ppm % ppm %
Si 277000 24000 8,7 1 0,00036 8 0,002888087
Al 81000 4200 5,2 0,01 0,00001 0,04 4,93827E-05
Fe 50000 3800 7,6 0,01 0,00002 0,07 0,00014
Ca 36300 302000 832,0 400 1,10193 45 0,123966942
Na 26000 400 1,5 10500 40,38462 35 0,134615385
K 26000 2700 10,4 380 1,46154 2,5 0,009615385
Mg 21000 47000 223,8 1350 6,42857 11 0,052380952
Ti 4400 400 9,1 0,001 0,00002 0,001 2,27273E-05
P 1200 400 33,3 0,07 0,00583 0,03 0,0025
Mn 1000 1100 110 0,002 0,00020 0,02 0,002
Fe 600 330 55 1,3 0,21667 0,2 0,033333333
S 400 1200 300 885 221,25000 14 3,5
C 320 115000 35937,5 28 8,75000 40 12,5
Cl 200 150 75 19000 9500,00000 16 8

Le silicium, l’aluminium et le fer, par exemple, malgré leur abondance


dans les roches plutoniques leur teneur dans les roches sédimentaires résultant de la
décomposition et de la dissolution des roches plutoniques, dans l’eau de mer et dans l’eau
souterraine douce sont très faibles. Ce sont les exemples d’éléments chimiques de faible
mobilité. Par contre la calcium, le potassium, la sodium, la manganèse, le soufre et le chlore,
par exemple, sont des éléments chimiques très mobiles.

La mobilité d’un élément dans l’hydrosphère dépend de la solubilité des


minéraux dans lesquels est un des composés, de la tendance de ses ions à participer à
l’échange ioniques et la facilité des microorganismes à l’extraire de l’hydrosphère.

15.5.1 La solubilité
La solubilité d’un élément chimique dans l’eau dépend la température,
de la pression, des ions OH- et H+. du potentiel redox (Eh) et de la concentration relatives

5
L’oxygène, l’élément chimique naturel le plus abondant n’est pas indiqué dans ce tableau.

118
d’autres substances dissoutes dans l’eau. Ces facteurs agissent de façon très complexe, si bien
que la prévision exacte de la solubilité d’un élément devient très difficile à faire. Néanmoins des
chimistes ont déterminé quelques lois pouvant servir à faire des prévisions dans certaines
limites.
Le produit de solubilité est une de ces lois qui permet de déterminer la
concentration d’équilibre de certains ions en solution. Il est basé sur le fait que pour une
solution saturée d’une substance de faible solubilité, le produit de concentrations molaires des
ions est constant à une température donnée. Si la surface d’un élément solide de composition
AnBm est constante, le produit de solubilité, Ksp, de cette substance à une température donnée.

Où,

 *A+ est la concentration molaire par litre de l’ion A


 *B+ est la concentration molaire par litre de l’ion B

Exemple, Le produit de solubilité du fluorure de calcium (CaF2) à 20°C est 3,5*10-11. La


concentration des ions calcium (Ca2+) à l’équilibre à 20°C est 20 ppm. Quelle est alors la
concentration d’ions fluorure (F-) dans cette solution ?

Solution :

20 ppm d’ion calcium signifient 20 mg/l. Or une mole d’ion calcium vaut 40 g. Donc, il y dans
cette solution 5*10-4 moles par litres.

Comme [Ca2+][F-]2 = 3,5*10-11

Donc

mole/litre ou 5 ppm de F-.

Ainsi s’il arrive que la concentration de l’ion fluor dépasse 5ppm, cela provoquera la
précipitation de CaF2. Ce calcul considère que les coefficients d’activité des ions calcium et
Fluor sont égale à l’unité. Un calcul plus précis prendrait en compte les coefficients d’activité de
deux ions.

La température influence surtout la solubilité des gaz. Plus la


température baisse, plus grande est la solubilité des gaz. De tous les gaz dissouts dans l’eau, on
retient surtout le CO2 par son abondance. Lorsque la température baisse, la concentration de
C02 dissouts augmente. Elle va augmenter jusqu’à provoquer la précipitation de la calcite
(CaCO3). Pour beaucoup de sels, c’est, contrairement aux gaz, l’élévation de la température qui

119
augmente la solubilité. Cependant, l’influence de la température sur les solides est de loin plus
faible que sur les gaz.

La surface en contact du minéral avec le solvant joue un très grand rôle ;


plus elle est importante plus la possibilité pour le minéral à se dissoudre est élevée. Ce
phénomène est mis en évidence surtout dans la zone d’aération où l’eau d’infiltration passe
très rapidement et moins dans la zone saturée du sol où l’eau reste en contact plus longtemps
avec les minéraux. Lorsque la zone d’aération est formée de graviers, l’eau d’infiltration qui la
traverse sera très peu chimiquement modifiée par la dissolution des minéraux constituant le
gravier. Cependant, lorsque la zone d’aération est constituée d’éléments de la taille de limon,
de même composition minéralogique que le gravier, l’eau qui la traverse verra sa composition
chimique fortement changer par la dissolution des minéraux, qui, dans le limon, présente une
surface de contact avec l’eau un millier de fois plus grande que celle du gravier.

La pression de l’eau qui règne habituellement dans les aquifères n’a pas
d’influence significative sur la dissolution des minéraux. Cependant la pression partielle des gaz
peut favoriser la solution des gaz, qui, par leur présence dans la solution vont faciliter la
mobilité des certains minéraux ou la défavoriser pour d’autres. A titre d’exemple, la présence
d’oxygène va diminuer la mobilité du fer tendis que la présence de CO2 va augmenter la celle de
calcium et de magnésium.

A l’exception de quelques ions tels que restent en


solution dans toute la gamme de pH de l’eau souterraine. Les autres ions précipitent avec le
changement de pH. A titre d’exemple :

 La majorité de métaux sont solubles comme cations dans l’eau de faible pH et


précipitent comme hydroxydes ou sels basiques lorsque le pH est basique.
 Le fer ferrique ( ne restera en solution que sous forme de trace car il précipite
fortement lorsque le pH dépasse 3.
 Les ions aluminium sont absents dans une solution aqueuse de pH supérieur à 5
 La concentration du fer ferreux ( décroît rapidement dans une solution aqueuse
lorsque le PH dépasse 6
 Les ions magnésium précipitent abondamment quand le pH est supérieur à 10,5.

Le potentiel redox, Eh, joue possède aussi influence la solubilité des


certains éléments chimiques dans l’eau. Le potentiel redox est l’énergie nécessaire pour
arracher des électrons des ions dans un environnement chimique donné. Dans l’eau naturelle,
c’est la présence ou l’absence de l’oxygène libre qui est une de causes de la variation du Eh.
Deux autres gaz, le chlore et le fluor sont également des oxydants qui interviennent dans la
variation de Eh. Le Eh réel au quel l’oxydation ou la réduction apparaissent est aussi fonction du
Ph. En général, en milieu alcalin, l’oxydation de fer et de magnésium arrive à faible valeur de
Eh. Dans les nappes aquifères, l’ion ferreux reste en solution à faible pH mais va s’oxyder en ion
ferrique quand le pH augmente et ainsi précipiter sous-forme de l’hydroxyde ferrique. Malgré

120
le fait que d’autres facteurs tels que l’adsorption jouent un important rôle dans leur stabilité, la
mobilité du manganèse, du cuivre, du vanadium et de l’uranium est fortement affecté par le Eh
de l’eau souterraine.

La diagramme 3.1.1. ci-joint est établi pour le fer dans l’eau pure mais
peut être utilisé pour suivre la solubilité du fer dans l’eau douce. Il suggère que dans l’eau
douce, le fer en solution se présente surtout en ion ferreux (Fe +2) et que l’ion ferrique (Fe+3) va
précipiter que lorsque le milieu devient très oxydant. La présence de significative de sulfures et
des carbonates va bouger l’équilibre du diagramme 3.1.1. et va exiger d’autres conditions de
stabilité pour les composés solides de fer, le FeCO3 et le FeS2. A titre d’exemple, le diagramme
3.1.2. montre que si la solution contient 100 ppm de et 10 ppm de , le FeCO3 reste
stable même pour les solutions de pH supérieur à 9 et de Eh de -0,3 volts.

La stabilité d’autres éléments dans le milieu aussi complexe que celui de


l’eau souterraine est très difficile à déterminer. On peut néanmoins retenir qu’en général,
lorsqu’une eau est très concentrée en une substance, elle dissout plus facilement d’autres et
que la précipitation de certaines substances provoque celle des autres ; c’est le phénomène de
coprécipitation.

14.5.1.1. L’échange ionique

Tous les minéraux, même les plus stables comme les silicates, la quartz,
par exemple, leur surface est électriquement polarisée. Cette surface retient, par l’attraction
coulombienne, des substances chimiques chargées électriquement, telle la molécule de l’eau
qui est très polarisée électriquement et aussi des ions. Très peu de minéraux possèdent des
pores assez larges pour permettre l’échange ioniques à l’intérieur de leurs cristaux.

Les ions retenus par un minéral peuvent être remplacés par d’autres de
plus grande charge électrique ou en concentration plus élevée. Ainsi l’ion Na+ retenu peut être
remplacé par l’ion Ca++. Cependant si les ions Na+ sont en très grande concentration par rapport
aux ions Ca++, les ions Na+ vont remplacer les ions Ca++ pourtant de plus grande charge
électrique. L’action d’échange ionique est donc réversible.

Les minéraux possédant le plus grande capacité d’échange ionique sont


les zéolithes, la vermiculite, et la montmorillonite. Les matières organiques possèdent
également une capacité d’échange ionique élevée.

La capacité d’échange cationique est mesurée par la quantité de cations


échangés, exprimée en milliéquivalent gramme par gramme ou par 100 gramme du minéral
solide à pH 7. Ainsi :

121
 Les roches plutoniques ont une capacité d’échange cationique de 0,5 à 5 méq/100 g
 Les argiles ont une capacité d’échange cationique de 3 à 15 méq/100 g pour la kaolinite
 De plus de 100 méq/100 g pour la vermiculite et quelques montmorillonites.
 Les matières organiques ont une capacité d’échange cationique de 100 à 500 méq/100
g.

Sous réserve d’autres facteurs physico-chimiques qui peuvent occasionner d’autres échanges
cationiques, on peut considérer que le lithium sera l’élément le plus facile à remplacer et le
baryum le plus difficile. On peut établir l’ordre suivant du plus facile au plus difficile à
remplacer, toutes choses restant égales, par ailleurs :

Dans une solution aqueuse de faible pH, H+ peut remplacer d’autres cations.

Quoi que l’échange anionique existe aussi, mais son importance est très
faible par rapport à l’échange cationique.

15.5.2 Les facteurs biologiques

Les racines de plantes participent à l’échange cationique car, même si


elles sont constituées en grande partie de carbone, d’hydrogène, et d’oxygène, les plantes ont
besoin, pour leur croissance et leur vie, d’une assez bonne quantité d’éléments chimiques tels
que calcium, silice, potassium, soufre, magnésium et sodium. Elles concentrent également
certains éléments mineurs tels que strontium, molybdène, cuivre, bore et zinc. Ainsi les plantes
retiennent plusieurs ions contenus dans l’eau d’infiltration de pluie qui, autrement, auraient
atteint la nappe aquifère et contribuer à l’enrichissement de celle-ci en matière dissoute.
Lorsque les plantes poussent sur un terrain plat, les minéraux provenant notamment de la
décomposition des plantes mortes vont s’infiltrer dans la nappe avec l’eau de pluie qui les
véhicule ; l’activité de racines, celle des acides organiques ainsi que du CO2, vont accélérer la
destruction de ces minéraux et enrichir ainsi la nappe aquifère en ions. Cependant si le terrain
est à forte pente, les ions en provenance de la décomposition des planantes seront emportés
par le ruissellement et ne vont pas rentrer dans la nappe.

L’action des microorganismes dans le changement de la chimie d’une


eau est très connue. La faible concentration du silicium et la relativement faible concentration
du calcium dans l’eau de mer découlent du fait que les microorganismes utilisent fortement ces
deux éléments chimiques dans leur cycle de vie marine. Le fer et le manganèse sont aussi
utilisés par certaines bactéries d’eau douce. En effet certaines bactéries tirent leur énergie par
le processus d’oxydation du fer et de manganèse.

122
D’autres bactéries utilisent l’oxygène issu de la réduction des sulfates
pour oxyder les hydrocarbures ; le sulfure de soufre est un sous produit de ce processus.

14.6. QUELQUES METHODES DE PRESENTATION DE LA QUALITE PHYSICO-CHIMIQUE DE


L’EAU

a) Unités de mesure d’analyse de l’eau

Les résultats de l’analyse chimique de l’eau sont très souvent exprimés,


soit en ppm (parties par millions) en poids ; c’est-à-dire, le poids de la substance analysée sur
un million de poids de la solution. Ainsi un gramme d’une substance sur un million de grammes
de la solution ou un Kg de la substance sur un million de Kg de ka solution ; soit en
milligrammes par litre de solution, c’est-à-dire, le poids de la substance analysée dans un litre
de solution ou, soit encore en milliéquivalent-gramme de substance par litre de solution. Un
milliéquivalent-gramme d’une substance à la masse moléculaire ou atomique de la substance
divisée par la valence de la substance.

Ainsi, si un échantillon d’eau contient 86 ppm d’ions Ca2+, il contient alors 4,3 équivalent
grammes par millions (epm) d’ions Ca2+ ; en effet, la masse atomique de calcium est 40 g et
comme sa valence est 2, alors la masse de son équivalent gramme est .

Si un échantillon d’eau contient 240 ppm d’ions , la masse moléculaire de cet ion étant de
96 g et sa valence de 2, alors l’échantillon contient
.

Les résultats de l’analyse de l’eau sont très souvent exprimés en mg/l. Si l’eau analysé a une
masse spécifique égale à l’unité, un litre d’une telle eau a une masse de 1Kg, un million de
milligrammes. Donc à cette condition, 1 mg/l vaut un ppm. En divisant les mg/l par la valence
de l’ion, on trouve le résultat en milliéquivalent gramme par litre, qui est unité très souvent
utilisée dans l’analyse de l’eau. En effet, si l’analyse est bien faite, la somme de milliéquivalent
gramme de cations majeurs :
( ) sont égales, si non
l’analyse est incomplète ou fausse.

La silice est la matière en suspension autres formes de molécules organiques qui ne sont pas
sous forme d’ions dans l’eau ne peuvent pas être exprimées en milliéquivalent gramme.

b) Présentation graphique

123
Les analyses de l’eau portent très souvent sur un grand nombre
d’échantillons de provenances différentes. Leur présentation dans un tableau est moins
parlante que la présentation graphique.

Les types de graphiques que l’on peut utiliser pour présenter les
résultats d’analyses exprimés en epm est très grand et dépendent du fait ou phénomène que
l’on voudrait mettre en évidence. A titre purement indicatif, on peut recourir à ces types de
graphiques :
a) Lorsque l’on veut mettre en évidence les caractéristiques régionales des eaux, on peut,
par exemple présenté les résultats en courbes d’iso valeurs epm sur une carte.
b) Lorsque l’on veut montrer le type d’ion prédominant dans un échantillon, on a plusieurs
choix de présentation, à titre d’exemple :

c) On peut mettre en évidence la dilution de l’eau, par exemple, par les graphiques de
Berkaloffs. On porte alors en ordonnée les logarithmes de la concentration d’ion en epm
et abscisses, les ions eux-mêmes. Si l’eau est diluée, les graphiques de différents
échantillons restent parallèles si non, il y a eu mélange d’eau de chimies différentes.

124
d) Lorsqu’on veut mettre en évidence la classification des eaux, on peut utiliser les
diagrammes triangulaires :

15. L’HYDROGEOCHIMIE

15.1. INTRODUCTION

L’hydrogéochimie est une branche de la géochimie qui étudie la relation


entre la composition chimique de l’eau souterraine et celle des roches réservoirs. En effet, la
composition chimique de l’eau souterraine reflète si bien celle de roches réservoirs qu’il est
parfois possibles de découvrir des gisements miniers cachés grâce à la composition chimique de

125
l’eau du site. On sait par exemple que les eaux souterraines très riches en matières dissoutes
contiennent très souvent d’éléments chimiques en quantité commercialisable tels que le
lithium, le potassium, le sodium et le chlorure.

Dans ce sous-chapitre il sera tenté d’expliquer la présence de certaines


substances dissoutes dans l’eau souterraine et de dire brièvement l’usage de l’eau en fonction
de sa composition chimique.

15.2. SUBSTANCES DISSOUTES DANS L’EAU SOUTERRAINE

15.2.1. Total de matières dissoutes

Le total de matières dissoutes comprend toutes les matières solides


dissoutes dans l’eau, ionisées et non ionisées. Il ne comprend pas les matières en suspension,
les matières colloïdales et les gaz dissouts.

Le résidu sec obtenu après avoir évaporation est séchage à l’étuve


pendant une heure entre 110 et 180 °C, ne représente que grossièrement le total de matières
dissoutes. En effet ;

 le gaz dissout part à l’évaporation,


 le bicarbonate est converti en carbonate,
 le sulfate peut se déposé sous forme de gypse
 de petites quantités de magnésium, de chlorure et de nitrate peuvent se volatilisé
pendant l’évaporation et surtout pendant le séchage à l’étude

Malgré tout ceci, le résidu sec est considéré comme une estimation grossière mai admissible du
total des matières dissoutes.

L’eau naturelle contient de moins de 10 ppm de matières dissoutes pour


la neige et la pluie à plus de 300 mille ppm dans les saumures. L’eau pour les usages
domestiques et industriels doit contenir moins de 1000 ppm et l’eau pour l’agriculture de
devrait pas dépasser 3000 ppm. Toutes fois, l’usage de l’eau doit tenir plus compte de la
concentration de chaque substance plutôt que du total de matières dissoutes.

15.2.2. Silicates

Après l’oxygène le silicium est l’élément chimique le plus abondant dans


la croute terrestre ; cependant il n’est que le quatrième ou le cinquième dans l’hydrosphère.
Ceci est dû au fait que les minéraux dans lesquels il est un des composants (quartz, minéraux
argileux, feldspaths et autres) sont très peu solubles ou tout simplement insoluble dans l’eau
dans les conditions normales de température et de pH.

126
Les silicates amorphes peut se dissoudre dans l’eau est atteindre des
concentrations de 50 ppm pour l’eau à 0°C et 400 ppm pour l’eau à 100 °C de SiO 2. Malgré le
fait que les concentrations en silicates sont exprimées en de SiO2, les silicates se présente
probablement sous la forme d’acide silicique, H4SiO4 à des températures et des valeurs de Ph
de l’eau naturelle souterraine. L’acide silicique est normalement non ionisé ; ainsi les silicates
sous forme d’ions ne pourraient exister que dans l’eau à pH supérieur à 9. En effet, le pH qui
semble ne pas jouer outre mesure sur la concentration des silicates dans l’eau joue un rôle très
appréciable lorsque le pH de l’eau monte au-dessus de 9. On a trouvé ainsi des concentrations
de plus de 3700 ppm de SiO2 dans l’eau de pH 11,6.

A l’exception des eaux volcaniques ou contenues dans des sédiments ou


des granites qui peuvent présenter des concentrations en de SiO2 de l’ordre de 100 ppm, l’eau
souterraine contient généralement de 5 à 40 ppm de SiO2.

15.2.3. Fer

Le fer est un des éléments les plus abondants dans la croute terrestre
mais ces ions présentent une concentration très faible dans l’hydrosphère du fait de la faible
solubilité des minéraux dans lesquels il entre comme composants. Les minéraux qui
contiennent une grande part de fer sont les pyroxènes, les amphiboles, la magnétite, la pyrite,
la biotite et les grenats. L’altération de ces minéraux libère des grandes quantités de fer qui
forment après des oxydes de fer de très faible solubilité dans l’eau.

La grande quantité de fer dans l’eau s’y trouve sous la forme ionique
même si le fer peut se trouver sous forme de complexes organiques dans l’eau de surface.

 Si le pH de l’eau est moins de 3, le fer y est sous forme de fer ferrique (Fe+3)
 Au dessus de cet pH, le fer ferrique se présente sous forme de complexes ioniques
 Si le Eh n’est pas très élevé, le fer sera sous forme de fer ferreux (Fe +2)
 La concentration de l’ion ferreux est limitée par la solubilité de carbonate ferreux
(FeCO3) mais sa concentration reste entre 1 et 10 ppm si le pH de l’eau est entre 6 et 8
et si la concentration de bicarbonate reste faible.

Lorsque l’eau contenant les ions fer ferreux entre en contact avec
l’oxygène de l’air, la réaction suivante a lieu et fait précipiter le fer sous forme d’hydroxyde de
fer ferrique.

La Régideso recours à cet oxygénation pour se débarrasser du fer dans l’eau, notamment à
Kamina.

127
Comme il suffit d’une petite quantité d’oxygène pour déclencher cette réaction, il faut veiller
que l’eau à analyser pour la recherche de fer ne puisse pas entrer en contact avec l’oxygène de
l’air lors son prélèvement.

15.2.4. Calcium

L’ion C++ présent dans l’eau naturelle souterraine provient soit de roches
sédimentaires d’origine marine par la dissolution des minéraux tels que la calcite (CaC0 3),
l’aragonite, la dolomite, l’anhydrite et le gypse, soit de roches plutoniques et métamorphiques
par l’altération des minéraux tels que l’apatite, la wallastonite, la fluorite, et de certains
feldspaths, amphiboles et pyroxènes. Le fait que le calcium est un des éléments les plus
abondants dans la croute terrestre, d’une part, et le fait que beaucoup de minéraux dans
lesquels il se trouve comme un de composants sont très soluble dans, l’ion calcium (Ca +2) est
parmi les ions majeurs dans l’eau naturelle et très souvent le cation le plus abondant.

Le carbonate de calcium se dissout très facilement dans l’eau contenant


+
en abondance l’ion H . Une de plus importantes sources de cet ion est la dissociation de l’acide
carbonique. Tout se fait selon la série d’équations suivantes :

Lorsque la présence de CO2 est assurée, la dissociation continue et si la présence du CO2 se


raréfie, il y aura dépôt de CaCO3.

L’eau pure à 23°C ne dissout que 13 ppm de carbonate de calcium ou 5


ppm de calcium. Comme la présence du CO2 est toujours assurée dans la nature, la dissolution
de carbonate de calcium dans l’eau naturelle est plus grande. En outre la présence de sels de
sodium et de potassium accroît la dissolution de carbonate de calcium. L’eau de surface qui est
en contact permanent avec l’atmosphère contient, en moyenne, 20 à 30 ppm de carbonate de
calcium en solution à la saturation. Cependant si l’eau de surface est riche en sels dissouts, elle
peut contenir jusqu’à 40 ou 50 ppm de carbonate de calcium en équilibre avec le système
dioxyde de carbone-bicarbonate. La concentration du dioxyde de carbone dans l’air contenu
dans le sol peut être dix à plus de cent fois plus élevée que dans l’atmosphère. Cette présence
accrue du CO2 dans le sol fait que l’eau souterraine puisse contenir 100 ppm de calcium, même
plus. En outre, l’augment du CO2 due à l’activité des roches plutoniques et au métamorphisme
des roches carbonatées ou à la diagénèse de dépôts organiques accroît la solubilité de
carbonate de calcium pour amener à des concentrations de l’ordre de 200 à 300 ppm de
CaCO3en présence d’une présence accrue d’ion bicarbonate. D’autre part, si l’ion sulfate (

128
est l’anion dominant et l’ion bicarbonate ( est en faible concentration, ce sera l’ion
sulfate qui va contrôler la concentration de l’ion calcium ( dans l’eau. On peut ainsi
rencontrer des concentrations de l’ordre de 600 ppm de calcium dans l’eau saturée en gypse.
Par ailleurs, les concentrations en calcium les plus élevées pouvant atteindre jusqu’à 50 mille
ppm de calcium se rencontre dans les eaux saumures riches en ion chlorure (Cl -).

La concentration de l’ion calcium dans l’eau potable peut atteindre 100


ppm et cela n’a aucun inconvénient pour la santé animale. En effet, les hommes et les animaux
peuvent consommer de l’eau contenant 3 fois plus de calcium sans que cela ne nuise à leur
santé.

Un inconvénient majeur des fortes concentrations d’ion calcium dans


l’eau est le fait qu’il réagit avec le savon et forme un précipité qui empêche le savon de
mousser et de nettoyer. La concentration élevée d’ion de magnésium, de fer, de manganèse, de
cuivre, de baryum et de zinc produit les mêmes effets avec le savon. Cette neutralisation de
l’effet du savon par ces ions est appelée la dureté de l’eau. A l’exception du calcium et du
magnésium, les autres ions sont à l’état de trace dans l’eau. C’est pour cela que la dureté de
l’eau est attribuée habituellement à ces deux ions majeurs. Elle est mesurée en poids de
carbonate de calcium susceptible de produire la dureté mesurée.

15.2.5. Magnésium

La source principale du magnésium dans l’hydrosphère est la dolomite,


en ce qui concerne les roches sédimentaires, l’olivine, la biotite, l’hornblende, et l’augite, en ce
qui concerne les roches plutoniques et la serpentine, le talc, le diopside et la trémolite en ce qui
concerne les roches métamorphiques. En plus beaucoup de cristaux de calcite contiennent du
magnésium si bien que la dissolution de calcaire libère autant de calcite que de magnésium.

L’hydrochimie du magnésium est similaire à celui du calcium, étant, elle


aussi contrôlée par la présence du CO2 dans l’eau. Cependant le carbonate de magnésium est
de loin plus soluble dans l’eau que celui du calcium. Le chlorure et le sulfate de magnésium sont
également plus solubles dans l’eau que ceux du calcium.

Cependant malgré cette plus forte solubilité de ces sels de magnésium


par rapport à celle de calcium, l’eau douce naturelle contient plus d’ion calcium que d’ions
magnésium. Ceci est au fait que la dolomite, principale minéral contenant le magnésium est
moins soluble que la calcite, d’une part, et d’autre part, le calcium est plus abondant dans la
croute terrestre que le magnésium. L’eau de mer, par contre, contient jusqu’à cinq fois plus de
magnésium que de calcium à cause du fait que les organismes marins utilisent le calcium dans
leurs cycle de vie (récifs coralliens, par exemple).

L’eau naturelle présente une concentration en magnésium de l’ordre de


1 à 40 ppm. L’eau en provenance de roches riches en magnésium peut contenir jusqu’à 100

129
ppm de magnésium. Des concentrations de plus de 100 ppm sont extrêmement rares dans
l’eau douce. Lorsque l’eau a subi l’échange ionique, sa concentration en calcium et en
magnésium peut fortement baisser au profit de celle en sodium.

15.2.6. Sodium

Contrairement au calcium et au magnésium, le sodium n’est pas très


abondant dans la croute terrestre. La source primaire de sodium dans l’eau est sa libération lors
de l’altération des feldspaths plagioclases. Dans les évaporites, le sodium provient de la
dissolution de l’halite. Per le processus d’échange cationiques, certaines argiles peuvent libérer
une grande quantité de sodium. Une source moins importante de sodium dans l’eau douce est
la dissolution de néphéline, de sodalite, de stibilite, natrolite, jadéite, arfvedsonite,
glaucophane et aégirite. Ces minéraux peuvent être abondants dans des roches plutoniques et
métamorphiques mais leur quantité est faible par rapport à celle de feldspaths.

Les sels de sodium sont très solubles dans l’eau et peuvent atteindre
jusqu’à plusieurs milliers de ppm. La saturation d’une solution de NaCl arrive à 264 mille ppm
ou 105 mille de Na+ à 20°C. Le point de saturation de NaNO3 est trois fois plus élevé que celui
de NaCl et celui de trois fois moins que celui de NaCl. Du fait que les points de
saturation de ses sels sont très élevés, le sodium se concentre dans l’eau qui s’évapore, cas des
océans et des lagunes sans exutoires dans le désert. La seule façon d’enlever le sodium en
solution aqueuse est l’échange cationique, phénomène réversible selon l’abondance d’ions en
présence.
Dans l’hydrosphère on observe des concentrations en sodium allant de
0,2 ppm dans l’eau de précipitations (pluie et neige) jusqu’à 100 mille ppm dans l’eau des
saumures en contact avec les couches de sels. Les régions à roches plutoniques et à pluie
moyenne ou abondante peuvent avoir des eaux avec 1 à 20 ppm de sodium. L’eau ayant une
concentration total de matières dissoutes de l’ordre de 1000 à 5000 ppm contient
généralement plus de 10 ppm de sodium.

15.2.7. Potassium

Le potassium qui se trouve dans l’hydrosphère provient principalement


de la dissolution des substances issues de l’altération de minéraux tels que l’orthose, la
microcline, la biotite et la néphéline, minéraux des roches plutoniques et métamorphiques.
L’eau ayant traversé des dépôts d’évaporites peut contenir beaucoup de potassium provenant
de la dissolution de la Sylvine et de la niter.

Malgré le fait que le potassium présente la même abondance dans la


croute terrestre que le sodium, le potassium dissout dans l’eau naturelle représente
habituellement environ un dixième de celle de sodium. Ceci est dû principalement aux deux
faits : (i) le potassium entre comme composant dans la structure des argiles lors de la
130
décomposition des minéraux qui le contiennent ; (ii) les minéraux contenant le potassium sont
généralement plus résistants à l’altération que ceux qui contiennent le sodium. En outre, les
végétaux concentrent plus le potassium que le sodium, ce fait n’explique que faiblement
l’absence de potassium dans l’eau car les matières organiques qui meurent se décomposent sur
place et libèrent le potassium qui peut rentrer dans la nappe aquifère par infiltration de l’eau
de pluie.
Les sels de potassium présente autant de solubilité que ceux de sodium ;
à titre d’exemple, à 20°C, l’eau peut contenir jusqu’à 255 mille ppm de KCl ou 133 mille ppm de
K+. Du fait de cette forte solubilité, les ions potassium ne peut quitter la solution aqueuse que
par sorption, par échange cationique ou par précipitation lors de l’évaporation.

L’eau des précipitations contient habituellement une concentration en


potassium de l’ordre de 0,1 ppm. L’eau des saumures en contient de l’ordre de 100 mille ppm.
L’eau souterraine a généralement une concentration en potassium inférieure à 10 ppm, les
concentrations les plus courantes sont de 1 à 5 ppm. Un fait particulier au potassium : lorsque
la concentration d’une eau en total de substances dissoutes augmente, celle de potassium
n’augmente que faiblement par comparaison aux autres substances en solution ; ainsi, une eau
contenant un total de substances dissoutes de 20 ppm peut contenir 2 ppm de potassium et
quand sa concentration en substances dissoutes est multipliée par 100, celle de potassium ne
sera multipliée que par 10.

15.2.8. Bicarbonate et carbonate

La quantité nécessaire de d’acide sulfurique standard pour titrer une


eau jusqu’à ce qu’elle atteigne un pH de 4,5 est l’alcalinité de l’eau. En effet, quoi d’autres ions
tels que hydroxyde, phosphate et autres représentent de façon marginale l’alcalinité d’une eau,
on considère que seuls les ions carbonate et bicarbonate représentent la totalité de l’alcalinité
de l’eau et ces ions n’existent pas dans une eau dont le pH est inférieur à 4,5. L’ion carbonate
est présent uniquement quand l’eau a un pH supérieur à 8,2, donc entre les pH 4,5 et 8,2, ce
qui est l’intervalle de pH de l’eau naturelle normale, seul l’ion bicarbonate est présent dans
l’eau. Comme l’indication à pH 8,2 est faite à la phénolphtaléine et à pH 4,5, au méthyle orange,
on appelle parfois l’alcalinité carbonatée, alcalinité phénolphtaléine et l’alcalinité bicarbonatée,
l’alcalinité méthyle orange.

Les majorités d’ions carbonates ( et d’ions bicarbonates (


contenus dans l’eau naturelle provient du dioxyde de carbone de l’atmosphère et du sol au
aussi de la dissolution des roches carbonatées. L’eau dans le désert ou dans le sol peut se
concentrer en bicarbonate de sodium par évaporation, mais, en présence de beaucoup de
calcium, le bicarbonate va précipiter sous forme de carbonate de calcium.

131
L’eau souterraine dont le pH varie de 4,5 à 8,2 contient généralement 50
à 400 ppm de bicarbonate. Les valeurs de 10 ppm et 800 ppm sont considérées comme des
valeurs limites.

15.2.9. Acides

L’acidité de l’eau existe lorsque son pH est inférieur à 4,5, car tous les
bicarbonates sont transformés en acide carbonique. L’acidité d’une eau est la quantité
d’hydroxyde de sodium à 0,02N nécessaire pour accroître son pH jusqu’à 4,5. L’acidité d’une
eau est causée par la présence de l’acide chlorhydrique et ou de l’acide sulfurique dans les
zones d’activités volcaniques, par l’oxydation des sulfures, par le lessivage des acides
organiques provenant de la décomposition de végétaux ou par l’hydrolyse de fer ou
d’aluminium. L’hydrolyse de sulfure de fer peut se faire suivant ces équations :

Le sulfate ferreux ) peut s’oxyder en sulfate ferrique ( ) et générer des ions


hydrogène (H+) :

Comme il n’est pas toujours possible de déterminer à quel acide ou composé on doit attribuer
l’acidité titrée, on attribue celle-ci à l’équivalent acide sulfurique.

L’acidité d’une eau dépasse rarement quelques ppm mais peut atteindre
900 ppm dans l’eau acide de sources thermales.

15.2.10. Sulfates

Malgré le fait que le soufre, surtout sous la forme de sulfate est


abondant dans l’eau et dans les roches sédimentaires, il est un constituant mineur de roches
originelles, les roches plutoniques. A l’origine de l’hydrosphère, la grande quantité de sulfates
pouvait provenir de l’oxydation des sulfures des roches plutoniques ou d’éruptions
volcaniques ; cependant actuellement les sulfates proviennent principalement du recyclage des
sulfates atmosphériques et de la dissolution des minéraux contenus dans les roches
sédimentaires. L’oxydation des minéraux de roches sédimentaires tels que la pyrite et la
marcassite libère de sulfate contenu dans l’eau. Malgré le fait que la concentration de sulfate
dans l’eau de précipitation est moins de 2 ppm, le sulfate est le constituant majeur de l’eau de
pluie et de la neige. Le sulfate atmosphérique provient de particules poussiéreuses des
minéraux sulfatés, de dioxyde de soufre et de l’oxydation de sulfure d’hydrogène. Le sulfure
d’hydrogène atmosphérique provient de la décomposition des matières organiques et
localement des émanations volcaniques. Une des sources les plus importantes de sulfure
d’hydrogène est probablement la réduction bactérienne des matières organiques des les zones

132
plates et humides. Le dioxyde de soufre atmosphérique provient aussi de la combustion des
charbons et des huiles fossiles ainsi que de la fusion des minerais ; ainsi l’eau de pluie tombant
dans les zones où ces activités sont intenses est riche en sulfate ; pluie acide.

La plupart de composés sulfatés sont solubles dans l’eau. Le baryum est


le moins soluble d’entre eux. Cependant la quantité de baryum nécessaire pour former les
précipités est très faible si bien qu’il n’est pas indiqué de penser enlever l’ion sulfate d’une
solution aqueuse par la précipitation de sulfate de baryum. La seule voie indiquée pour enlever
le sulfate d’une solution aqueuse est à la réduction bactérienne des sulfates qui produit le
sulfure d’hydrogène comme sous-produit. En présence du fer en milieu réducteur, les ions HS-
et le gaz H2S entrent en combinaison avec le fer pour produire le sulfure de fer qui précipite.
Lors de la réduction bactérienne de sulfate dans le sol, une bonne quantité de sulfure
d’hydrogène gazeux échappe dans l’atmosphère.

L’eau souterraine naturelle contient de 1 à 100 ppm d’ion sulfate. L’eau


des précipitations atmosphériques (pluie, neige) et l’eau des milieux soumis à la réduction
bactérienne des sulfates peut contenir moins de 1 ppm d’ion sulfate. Les saumures
magnésiennes peuvent contenir jusqu’à 100 mille ppm d’ions sulfates.

15.2.11. Chlorure

Le chlore est malgré sa faible présence dans les roches plutoniques, un


des éléments les plus abondants dans l’hydrosphère surtout dans l’eau des mers. La sodalite et
l’apatite sont les seuls minéraux principaux qui contiennent une quantité appréciable de chlore
dans les roches plutoniques et métamorphiques. Cependant quelques micas, l’hornblende et
les verres naturels, ainsi que les eaux et certains minéraux d’inclusion dans les roches peuvent
contenir aussi de chlore. Toutes ces sources ne peuvent pas expliquer la présence en si grande
quantité de chlore dans les eaux marines. Le chlore sous forme de chlorure de sodium de l’eau
des mers pourrait avoir une origine les activités volcaniques répétitives.

Cinq principales sources d’ion chlore peuvent expliquer la présence de


cet ion dans l’eau souterraine :

 Les anciennes eaux de mer emprisonnées dans les roches sédimentaires


 La dissolution de l’halite et des minéraux similaires des dépôts d’évaporites
 La concentration par évaporation des faibles quantités d’ions chlore en provenance de
l’eau de précipitation qui s’infiltre dans les nappes aquifères
 La dissolution des particules atmosphériques contenant le chlore qui tombent sur la
terre, surtout dans les régions arides.
 Localement on peut citer les sources hydrothermales comme une source importante
d’ion chlore.

Il a été constaté que l’eau de pluie et de neige transporte une grande quantité d’ions chlores
des océans vers la terre. En effet que l’eau des précipitations contient sur le littorale, 3 à 6 ppm

133
d’ion chlore et ceci diminue rapidement, car à environ 160 Km de la côte, on les précipitations
ne contiennent plus que 1 ppm et 0,3 ppm ou mois à 800 Km de la côte. En outre on peut
constater une élévation de la concentration d’ion chlorure dans l’eau des précipitations dans
les villes où le sel de table est utilisé pour fondre la neige.

Tous les sels de chlore sont très solubles, à l’exception de


refroidissement ou de l’évaporation il est très difficile d’enlever les ions chlorure dans l’eau.

Les concentrations en ion chlorure de la neige dans la région arctique


est de l’ordre O,1 ppm, mais sur les continents, l’eau des précipitations peut en contenir de 1 à
3 ppm ou moins. Les concentrations les plus élevées en ions chlore se trouvent dans les
saumures qui peuvent atteindre 150 mille ppm. Les nappes phréatiques des régions à fortes
précipitations peuvent contenir jusqu’à 30 ppm d’ion chlore. L’eau souterraine des régions
arides présente fréquemment des concentrations en ions chlorure de 1000 ppm ou plus.

15.2.12. Nitrate

Malgré le fait que des roches plutoniques contiennent des petites


quantités des nitrates solubles ou de l’ammoniaque, la grande partie de nitrates dans l’eau
naturelle provient de la décomposition organique ou d’activités industrielles ou agricoles.
Quand les protéines d’animaux ou de végétaux sont décomposées par les bactéries, il est
résulte d’abord l’ammoniaque, puis le nitrite et afin le nitrate. Ce de nitrate, une partie s’infiltre
et peut atteindre la nappe aquifère et une autre est retenue par les plantes pour le cycle de vie.

Les composés de nitrates sont très solubles ainsi le nitrate est enlevé de
la solution uniquement pas l’action bactériologique ou par l’évaporation. L’eau de précipitation
contient de 0,1 à 0,3 ppm d’ion nitrate ; la concentration en nitrate de l’eau naturelle non
polluée est de l’ordre 0,1 à 10 ppm et l’eau contaminée par les engrais nitreux peut contenir
jusqu’à 600 ppm d’ion nitrate.

15.2.13. Substances secondaires et mineures

Les substances secondaires et mineures dans l’eau sont présentées dans


la tableau ci-dessous ; Leurs études sont peut connues. Leur dosage présente cependant
quelques intérêts : (i) certains d’entre eux permettent de connaître l’historique de l’eau
comme on le verra sur les considérations sur l’ion iodure (ii) les anomalies peuvent permettre
de détecter la présence des gisements miniers contenant les minerais de ces métaux rares ; (iii)
beaucoup de ces substances affectent la santé végétale ou animale.

Comme les études menées sur ces substances sont partielles nous allons
donner quelques caractéristiques hydrochimiques de certains d’entre eux

134
Substances Substances
majeures secondaires Substances mineures Substances en trace
1 à 1000 ppm 0,01 à 10 ppm 0,0001 à 0,1 ppm Moins de 0,001

Bicarbonate Bore Aluminium Argent


Calcium Carbonate Antimoine Béryllium
Chlorure Fer Arsenic Bismuth
Magnésium Fluorure Bromure Cérium
Silicate Nitrate Cadmium Césium
Sodium Potassium Chrome Etain
Sulfate Strontium Cobalt Gallium
Cuivre Indium
Iode Lanthane
Lithium Niobium
Manganèse Or
Molybdène Platine
Nickel Radium
Phosphate Ruthénium
Plomb Scandium
Rubidium Thallium
Sélénium Thorium
Titane Tungstène
Uranium Ytterbium
Vanadium Yttrium
Zinc Zircon

L’Ion bromure. L’ion bromure a une hydrochimie similaire à celle de l’ion chlorure mais se
trouve en faible quantité dans l’eau comparativement à l’ion chlorure. Beaucoup d’eaux
contiennent 1 ppm d’ion bromure pour 300 ppm d’ion chlorure. Certains chercheurs affirment
que l’eau en provenance de zones volcaniques présente une proportion bromure/chlorure plus
faible que l’eau naturelle (c’est-à-dire, plus faible que 1/300).

L’ion iodure. L’iode, tout comme le chlore et le brome sont des halogènes, cependant
l’hydrochimie de l’iode est quelque peut différente des autres. En effet, comme il entre dans le
cycle de vie d’animaux et des plantes, il est enlevé de l’eau par ces organismes. Ceci explique la
faible concentration de l’ion iodure dans l’eau de mer où il ne représente que 3*10 -6 de celle de
l’ion chlorure ; cependant dans les saumures des champs pétroliers ce rapport devient de 10-3.
Ceci permet donc de reconnaître l’eau des anciens océans et l’eau des océans actuels lorsqu’on
trouve l’eau en intrusion dans les terrains littoraux.

L’ion fluorure. Le fluor est aussi du groupe halogène, cependant son hydrogéochimie est très
différente des autres ; par exemple, alors que les sels des autres halogènes sont très solubles,
ceux du fluor sont peu soluble dans l’eau. L’eau naturelle douce contient généralement de 0,01

135
à 10 ppm d’ion fluorure. La faible solubilité des sels de fluor sont lié à la fable solubilité de CaF 2
qui n’est que de 9 ppm dans l’eau pure. En outre, il a été constaté que lorsque l’eau est riche en
ions Ca++, la concentration d’ion fluorure (F-) ne dépasse guère 1 ppm.

Le bore. Le bore peut servir comme indicateur de l’origine de l’eau. En effet, l’eau de mer et
l’eau naturelle douce concentrée par évaporation présente un rapport de 2*10 -4. Ce rapport
monte à 2*10-2 pour l’eau des saumures pétroliers et à 10-1 pour l’eau de source
hydrothermales des zones volcaniques. En outre, le bore est un élément essentiel pour la
croissance des plantes en faible quantité mais peut nuire en grande quantité.la sensibilité des
plantes au bore varie d’une espèce à l’autre ; le citronnier peut supporter seulement des eaux
dont la concentration en bore ne dépasse pas 0,5 ppm alors que la luzerne peut supporter des
concentrations de 10 ppm si le sol est bien drainé. L’eau naturelle contient généralement entre
0,01 à 1 ppm de bore. Des concentrations élevées sont obtenues dans l’eau des sources
hydrothermales de régions volcaniques et dans les saumures des champs pétroliers où cette
concentration peut excéder 10 ppm mais ne dépasse pas 100 ppm.

Le manganèse. L’hydrogéochimie du manganèse est semblable à celle du fer. Sa concentration


dans l’eau est très souvent inférieure à la moitié de celle du fer ; on peut le trouver dans
certaines eaux acides naturelles à une concentration pouvant dépasser 1 ppm, cependant la
grande majorité d’eaux naturelles présentent une concentration de moins de 0,2 ppm. Comme
le far, la manganèse peut favoriser la prolifération de bactéries et tacher les habits ; c’est pour
cela à certaines concentrations, il devient indésirable dans l’eau à usage domestique.
Cependant le manganèse libéré par l’altération minérale est utile à la croissance des plantes.

L’aluminium. L’aluminium est une élément très abondant dans la croute terrestre cependant
très peu mobilisable par l’eau. Ainsi sa concentration dans l’eau naturelle varie de 0,005 à 0,3
ppm. L’eau avec un Ph entre 5 et 9 peut contenir moins de 1 ppm. Certaines eaux acides
peuvent présenter des concentrations en aluminium de l’ordre de 100 ppm. Les valeurs élevées
de concentration d’aluminium dans l’eau souterraine sont très souvent liées aux gisements
d’aluminium ; ainsi, cet élément dans l’eau peut servir à la prospection minière.

Le strontium. L’hydrogéochimie de strontium est similaire à celui de calcium qu’il remplace


souvent par le jeu d’échange cationique. Sa concentration dans l’eau semble limitée par cet
échange ionique. Dans l’eau, sa concentration est limitée par la solubilité de sulfate de
strontium (SrSO4) qui est de 132 ppm de sulfate de strontium ou de 63 ppm d’ion strontium
(Sr++). L’eau naturelle présente des concentrations en ion strontium variant de 0,01 à 1 ppm.
C’est dans les saumures riches en calcium que l’on peut trouver des concentrations en ions
strontium pouvant atteindre près de 3000 ppm.

Le lithium. Le lithium est un élément rare dans la croute terrestre ; on le trouve cependant en
abondance dans les granites. Beaucoup de composés de lithium sont solubles dans l’eau ; ainsi
l’ion lithium (Li+) tend à rester en solution. L’eau naturelle en contient de 0,01 à 1 ppm. Les
saumures peuvent en contenir plus.

136
L’arsenic. L’arsenic, comme le cuivre, le zinc, le plomb, le nickel et l’uranium ne se trouvent en
concentration appréciable que dans les effluents industriels où ils peuvent atteindre de
concentration dépassant les limites de potabilité ou d’usages domestiques. L’arsenic et le
plomb sont toxiques. Nous les étudierons plus en détail ci-dessous. Mais l’eau naturelle en
contient rarement à des teneurs toxiques. Les concentrations élevées de ces métaux sont
rencontrées dans l’eau de faible pH ou de haute température.

Le sélénium. Le sélénium est un élément très toxique. Il est rencontré dans les zones
d’affleurement des sédiments marins du crétacé supérieur où l’eau peut en contenir jusqu’à 1
ppm. Généralement, la concentration de l’eau naturelle en sélénium ne dépasse pas 0,1 ppm.

Le cobalt. La composition chimiques des minéraux contenant le cobalt, la baryum, le rubidium


et le titane, leurs abondances dans la croute terrestre ainsi que leurs solubilité respectives,
suggèrent que les concentrations de ces métaux dans l’eau naturelle est de l’ordre de 10 -4 ppm
ou un peu plus.

15.2.14. Substances en traces

Tous les éléments sont présents en solution aqueuse mais la teneur


certains est si faible qu’on ne peut les détecter par des analyses habituelles. Le mercure, le
cadmium, l’indium, le bismuth, et l’argent se trouvent dans l’eau dans des concentrations de
l’ordre de 10-4 à 10-3 ppm. L’or, le béryllium et le platine peuvent se trouver dans l’eau avec des
concentrations de l’ordre de 10-5 ppm. La radium, radioactif, s’y présente à une concentration
de moins de 10-10 ppm.

Les concentrations supérieures peuvent indiquer soit une pollution


industrielle soit une présence de gisements des minerais de ces métaux.

15.2.15. Les gaz dissouts

Les analyses de l’eau ne présentent quasi jamais la concentration en gaz


dissouts ; cependant les gaz dissouts dans l’eau présentent quelques faits qui mériteraient
d’être connus. On peut en citer à titre d’exemple :

 Lorsque les gaz dissouts dans l’eau arrivent à quitter la solution, ils forment des bulles
qui obstruent les voies de passage de l’eau souterraine, surtout près du puits où la
vitesse de l’eau est grande, et, par le principe de Bernoulli, la pression de l’eau diminue,
ce qui a pour effet de libérer les gaz en solution.
 Certains gaz comme l’oxygène et le dioxyde de carbone changent la composition de
l’eau.
 Le gaz méthane libéré de la solution aqueuse peut s’accumuler et provoquer les
explosions et le feu.
 L’oxygène dissout favorise la corrosion des métaux en contact avec l’eau.

137
 Lorsque la concentration de sulfure d’hydrogène dans l’eau atteint 1 ppm, cela donne à
l’eau une odeur nauséabonde.
 Le sulfure d’hydrogène dissout dans l’eau y favorise la prolifération des bactéries qui
obstruent les ouvertures des crépines et peuvent boucher les tuyaux de faible diamètre.
 L’hélium comme élément inerte peut servir de traceur de l’eau souterraine ; seule le
coût de son analyse qui est élevé peut dissuader à l’utiliser à cet effet.

15.3. MATIERES EN SUSPENSION

Les matières en suspension dans l’eau peuvent être inorganiques ou


organiques.

15.3.1. Matière inorganiques

Les matières en suspensions inorganiques peuvent être de plusieurs


natures. On y trouve des oxydes de fer et surtout des particules d’argiles et de sable fin. La
turbidité de l’eau peut provenir de nettoyage des fissures et d’autres cavités dans la roche
aquifères ou de l’érosion du fond et des berges dans un cours d’eau. La concentration en
matières en suspension excède rarement 5 ppm.

15.3.2. Matières organiques

Beaucoup de bactéries se trouvent l’eau de surface (cours d’eau lac)


même des bactéries pathogènes. L’eau souterraine contient rarement de bactéries pathogènes
excepté celle des nappes très superficielles ou des roches karstiques alimentées directement
par l’eau de surface par la bouche des cavernes.

Les matières organiques de nappes souterraines dépassent rarement la


concentration de 15 ppm.

15.4. CLASSIFICATION DE L’EAU

15.4.1. Selon les matières dissoutes totales

Dénomination Concentration de matières dissoutes en ppm


L’eau douce 0 à 1000
L’eau saumâtre 1000 à 10000
L’eau salée 10000 à 100000
L’eau des saumures Plus de 100000

138
15.4.2. Selon les ions dominants

On peut classer l’eau en ne considérant que les ions majeurs


que l’on placerait sur le
diagramme triangulaire de la section 14.1.6. On aurait ainsi des eaux carbonaté calcique,
propre aux roche carbonatées ; les eaux chlorurées sodico-potassiques, eau de mer, par
exemple ; des eaux sulfatées magnésiennes comme celles des saumures magnésiennes ou tout
simplement, l’eau mixte.

15.4.3. Selon l’usage de l’eau

Usages Cuisson de
Substance Boisson domestiques Irrigation nourritures Chaudières
Bonne Médiocre Bonne Médiocre H.P. B.P.
Antimoine 0,05 0,05
Argent 0,05 0,05
Arsenic 0,05 0,05
Baryum 1 1

Bicarbonate 500 150 500 200 500 300 5 50


Bore 20 0,3 3
Cadmium 0,01 0,01
Calcium 200 40 100 80 1 40
Chlorure 250 100 300 300
Chrome
hexavalent 0,05 0,05
Cuivre 1 0,5 3 3
Cyanure 0,2 0,2

Détergents
synthétiques 0,5 0,2 1 0,5 0 0
Fluorure 1,5 1,5
Fer 1 0,2 0,5 0,2
Magnésium 125 20 100 40 1 20
Manganèse 0,05 0,05 0,3 0,1
Matières
dissoutes
totales 1500 300 2000 500 3000 1000 100 2000
Nitrate 20 20
Nitrite 0 0
Phénol 0,001 0,001
Plomb 0,05 0,05
Sélénium 0,01 0,01

139
Silicates 10 50 50 1 30
Sodium 200 100 300 50 300 300 50
Sulfate 250 100 300 200 500
Sulfure
d'hydrogène 1 0,05 2 0,5 0 5
Zinc 5 5

Les limites supérieures de tolérance indiquées dans le tableau ci-dessus


servent d’indicateurs. En effet, plusieurs raisons militent à ce qu’on ne les prenne pas au pied
de la lettre. Quelques unes de ces raisons sont :

a) La recherche scientifique peut arriver à dire qu’une substance jadis considérée comme
non toxique à une certaine dose l’est à une dose différente.
b) L’eau de mer est réputée non utilisable pour beaucoup d’usages, cependant quand
l’eau douce est trop chère, on peut avoir recours à l’eau de mer pour le nettoyage, pour
le refroidissement d’outils, pour le loisir, pour éteindre le feu etc. En outre, la luzerne
plantée sur un sol sableux, donc où l’eau est facilement drainée vers le sous-sol, peut
supporter une eau de très forte concentration en sels dissouts que ne pourrait
supporter un citronnier planté sur un sol argileux. Donc la capacité de drainage du sol et
l’espèce végétale doivent aussi être prises en compte. Il a été constaté que les
populations habitants des zones arides d’Australie, d’Afrique du Nord, notamment,
boivent sans dommage apparent, l’eau deux fois plus saline que la limite de tolérance
généralement recommandée.

Dans le tableau ci-dessus, on peut retenir, notamment, ces faits :

a) Les limites pour l’eau potable sont basées sur deux critères (i) les effets organoleptiques
telles que l’odeur, la couleur, les taches que l’eau peut occasionner ; ces effets ne sont
pas généralement nocifs mais rendent l’eau indésirable pour la boisson humaine et (ii)
la présence dans l’eau de substances nuisibles à la santé. Les limites indiquées pour
l’arsenic, le chlorure, le chrome, le fluorure, le nitrate, le plomb, le sélénium, le sodium
et le sulfate portent sur la nuisance à la santé humaine. Les limites indiquées pour le fer,
le manganèse et le sulfure d’hydrogène concernent les effets organoleptiques.
b) Les limites pour l’eau à usage domestique sont indiquées pour prévenir les odeurs, les
taches, les dépôts et l’annulation des effets du savon tel est le cas de la dureté de l’eau
provoquée par des ions calciques et magnésiques.
c) Les limites indiquées pour l’irrigation devront prendre en compte, comme il vient d’être
dit ci-dessus, les espèces végétales, le type de sol, le climat et aussi la quantité d’eau
utilisée pour l’irrigation. Les tableaux ci-dessous donnent la tolérance des plantes
respectivement envers le bore et envers la salinité de l’eau. Si le sol reçoit la totalité de
ses eaux par l’irrigation, la limite inférieure sera examinée à la hausse car l’eau
d’irrigation en abondance va laver les sels déposés sur le champ et nettoyer ainsi le sol

140
des dépôts des sels nuisibles aux plantes. En général, un sol argileux va causer plus de
problèmes d’irrigation du fait de son mauvais drainage qui ne permet pas à l’eau
d’irrigation de nettoyer les dépôts des sels qu’un sol sableux plus drainant. En outre, les
plantes dans un climat chaud et sec vont pomper l’humidité du sol, et de ce fait,
concentrer celui-ci en sel dissout dans l’eau, ce qui n’est pas le cas pour les plantes
vivant dans un climat froid et humide. La salinité de l’eau est estimée grossièrement par
sa conductivité électrique. Le sodium dans l’eau d’irrigation peut présenter deux
inconvénients : (i) la réduction de la conductivité hydraulique de l’eau et de la
consistance du sol par le fait de remplacement d’ion calciums et magnésium par les ions
sodium par le mécanisme d’échange ionique dans les sols argileux et les colloïdes. Ce
remplacement est mesuré par la valeur da la SAR (sodium adsorption ration) :


D’où *Na+], [Mg+2] et [Ca+2] sont des concentrations en milliéquivalents grammes par
litre d’eau d’ion sodium, magnésium et calcium. Le graphique ci-dessous indique
l’utilisation de la SAR.

Tolérance au bore

Sensible Peu tolérant Tolérant


Très bonne eau < 0,3 ppm < 0,7 ppm < 1 ppm
Mauvaise eau > 1,3 ppm > 2,5 ppm > 3,8 ppm

abricotier avoine asperge


artichauts blé betterave
avocatier citrouille betterave
cerisier coton carotte
citronnier haricot choux
noyer maïs luzerne
oranger olivier navet
pamplemousse orge oignon
pêcher poivrier palmier, dattier
plante à raisin radis salade
plaqueminier tomate
Poirier tournesol
Pomme

141
Tolérance à la salinité de l’eau

Faible tolérance Tolérance moyenne Forte tolérance

abricotier avoine asperge


amandier Blé bermuda
avocatier carotte betterave
céleri Chou coton
citronnier chou-fleur épinard
haricot vert Figue orge
oranger grenadier palmier, dattier
pêcher luzerne
poirier Maïs
pomme ognon
radis olivier
trèfle plante à raisin
salade
seigle
tomate
tournesol

d) Etant donné que chaque nourriture exige sa façon particulière de se cuire, les limites
indiquées pour l’eau de cuisson ne portent que sur la boisson et certains inconvénients
pouvant occasionner les tâches ou les odeurs ou tout autre caractère organoleptique
désagréable. Les limites pour la cuisson des nourritures relatives au calcium et au
magnésium, par exemple, sont plus faibles que celles pour la boisson humaine car
beaucoup de nourriture sont mal cuites dans l’eau dure.
e) Les limites pour les chaudières et les casseroles à haute et basse pression sont prévues
pour prévenir la corrosion et les tartres. L’eau qui ne répond pas à ces exigences devrait
être traitée avant usage afin qu’elle rentre dans ces critères.

15.4.4. Selon l’origine de l’eau

L’eau souterraine peut être classée selon l’origine en eau marine, eau
météorique, eau conée, eau métamorphique, eau magmatique, eau plutonique, eau juvénile.
a) L’eau marine ou l’eau océanique est l’eau de mer qui a récemment envahi des roches
côtières. Sa composition chimique est très proche de celle de l’eau de mer à part qu’elle
peut contenir légèrement plus de calcium que celle-ci. La composition isotopique est
celle de l’eau de mer. Sa température est généralement normale.
b) L’eau météorique est l’eau souterraine qui provient récemment de l’eau de
précipitations atmosphériques (pluie et neige) sa composition chimique est contrôlée

142
par celle des eaux des précipitations et celle de roches magasins. Sa composition
isotopique est celle de l’eau des précipitations. Sa température est normale.
c) L’eau conée est l’eau qui est restée pendant plusieurs millions d’années sans entrer en
contact ni avec l’atmosphère ni avec l’eau en provenance récente de l’atmosphère.
d) L’eau métamorphique est l’eau qui est ou qui a été dans les roches durant la période du
métamorphisme. Elle peut être très riche en CO2 combiné et en bore, moins faiblement
concentrée en chlorure que l’eau de mer et légèrement plus concentrée en iodure. Sa
composition isotopique est . Sa température est normale ou
légèrement élevée.
e) L’eau magmatique est l’eau qui est dans les magmas ou qui en provient. Elle est
généralement riche en lithium, fluore, silice, bore, soufre et en CO2. Peu concentrée en
iode, brome, calcium et en magnésium. Sa composition isotopique est

. Sa température est très élevée.


f) L’eau plutonique est l’eau qui est ou qui provient de magma venant des grandes
profondeurs de l’ordre de plusieurs kilomètres.
g) L’eau juvénile est l’eau qui n’a jamais été en contact avec l’atmosphère ou avec l’eau en
provenance de l’atmosphère.

15.5. LES METAUX LOURDS

Contaminants Définition Sources de pollution


Métaux lourds  Masse spécifique > Altération des roches mères
3
5g/cm et activités humaines
 Sulfures insolubles
 Cd, Hg, Ni, As, Co, Pb,
Sb, Cr, Cu, Mn, V, Sn,
Se, Te, Zn, Tl

15.6. LES SUBSTANCES ORGANIQUES

Contaminants Définition Sources de pollution

Hydrocarbures ou huiles Différents produits pétroliers Rarement des gisements


minérales (pétrole brut, pétrole raffiné, primaires d’hydrocarbures,
kérosène, essences, fuel, surtout des activités
lubrifiants, huiles à moteurs) humaines (production,
raffinage, transport,

143
utilisation diverses,
pétrochimie, usines à gaz,
fabrication des caoutchoucs,
industrie mécaniques)
Hydrocarbures aromatiques Hydrocarbures halogénés Travail des métaux et
volatils et hydrocarbures volatils ou composés industries mécaniques,
halogénés volatils organiques volatils (COV), les traitement de surface,
chlorofluorocarbones (CFC) et industrie de cuire, textile,
les Composés aromatiques imprimerie, industrie
volatils (CAV ou BTEX : chimique de base, des
Benzène, Toluène, Ethylène- colorants et des plastiques,
Benzène, Xylène). Point activités utilisant des
d’ébullition < 300°C ; tension réfrigérants.
de vapeur > 0,2 kPa à 20 °C.
Hydrocarbures aromatiques Hydrocarbures comportant Origine pyrolytique ou de
polycycliques (HAP) au moins deux noyaux combustion des moteurs ou
benzéniques fusionnés entre des chauffages. Donc très
eux et renfermant des présents sur les sites de
atomes d’hydrogène et de cokéfaction, des usines à gaz
carbone. On peut en citer les et des sites carbochimiques.
plus représentatifs :
naphtalène, acénaphtalène,
acénaphtylène, fluorène,
phénanthrène, anthracène,
fluoranthène, pyrène, benzo
(a) anthracène, chrysène,
benzo (b) fluoranthène,
benzo (a) pyrène, benzo (ghi)
pyrène, dibenzo (ah)
anthracène, indeno (1, 2, 3,
cd) pyrène.
Dioxines et furannes Polychlorodibenzo-para- Les dioxines et les furanes
dioxines et sont des composés
polychlorodibenzofuranes secondaires générés à partir
constituent un groupe de 210 de molécules organiques ou
composés organiques au cours de certains
tricycliques dont 75 dioxines processus de combustion ou
et 135 furanes que l’on industriel de haute
appelle tous dioxines. Ils température : incinération
caractérisés par leur stabilité des déchets, la production
à haute température, par le des ciments, l’agglomération
fait d’être lipophiles ce qui des minerais, la production
entrainent leur d’énergie thermique, le
bioaccumulation dans la chauffage urbain, l’industrie
chaine alimentaire. Sur le du papier.
210, 17 sont réputés
toxiques. Les plus toxiques de

144
ces 17 sont les 2, 3, 7 et 8
TCDD.
Polychlorobiphényles (PCB) et Il existe plus de 200 Les sources directes de ces
polychloroterphényles (PCT) structures possibles de PCB. produits étaient, avant
Les plus toxiques sont les l’interdiction de leur
planaires appelés ainsi du fait fabrication, les sites
qu’ils ne présentent pas de industriels ou les fuites à
substitutions en position partir de produits de ces
ortho. Leur teneur en chlore industries où ils étaient
varie de 20 à 60 %. Il sont utilisés comme diélectriques
présents à l’état de trace. On des transformateurs et des
peut en citer sept condensateurs, comme fluide
 PCB-28 caloriporteurs et
 PCB-101 hydrauliques, comme
 PCB-138 plastifiants, et leur usage
 PCB-180 comme intrants dans la
 PCB-52 fabrication des peintures, des
 PCB-118 vernis, d’encres, des papiers
 PCB-153 autocopiants, des huiles des
Les PCT sont formés de 3 coupes etc. Ils sont
noyaux aromatiques sur commercialisé sous les
lesquels sont fixé de 5 à 12 appellations de Pyralène,
atome de chlore. Aroclor, Clophen, Phénochlor.
La fabrication des PCB et PCT Les sources indirectes de
a été interdite en Europe pollution sont actuellement
depuis les années 1980 et sont des apports
1990 mais comme ils sont atmosphériques et hydriques
toxiques et stables leur qui les rependant dans
recherche pour la qualité de l’environnement. Leur
l’eau est recommandée. combustion en milieu
occident génère les
polychlorodibenzofurannes et
les
polychlorodibenzodioxines.
Phénols et chlorophénols Les phénols sont des Les phénols entrent dans les
composés aromatiques processus industriels tels que
hydroxylés comprenant le la fabrication du papier, des
phénol et ses substitués tels plastiques, des colorants, et
que les chlorophénols, les des produits
nitrophénols, les crésols, les pharmaceutiques et
diméthylphénols ou xylols. agrochimiques. Ils
proviennent également de la
dégradation des insecticides
organophosphorés et des
herbicides
chlorophénoxyacides ainsi
que de transformation des

145
composés organiques
naturels comme les lignites,
les tanins et les acides
humiques. Le
pentachlorophénol est un
chlorophénol considéré
comme un polluant important
de tout le groupe des
chlorophénols du fait de son
utilisation dans le traitement
des bois. La combustion de
chlorophénols en milieu
oxydant entraine la formation
des furannes et des dioxines.
Pesticides Les pesticides ou substances Les pesticides sont amenés
phytosanitaires ou dans les sols principalement
agropharmaceutiques par des activités agricoles et
forment une famille les par des activités des
hétérogène utilisé contre les désherbages non agricoles.
parasites animaux et Les centres industriels de leur
végétaux des cultures. On fabrication peuvent
distingue les herbicides et les constituer des sources
insecticides. Les herbicides ponctuelles de pollution.
comprennent des groupe
amides, acides
aryloxyalkanoiques, diphényl-
éther, urées, sulfonylurées,
triazines et carbures. Les
insecticides
organophosphorés
comprennent les carbamates
et les pyréthroïdes. Les
insecticides organochlorés et
les fongicides comprennent
les groupes des azotes, des
dithiocarbamates et autres.
Les herbicides persistent plus
dans le sol que les
insecticides et les fongicides.
Cyanures Les cyanures correspondent Les cyanures se trouvent sur
chimiquement à l’ensemble des sites o* ils sont
des composés cyanés considérés comme des sous-
(cyanures alcalins, cyanures produits indésirables
métalliques doubles tels les (cokéfaction, usines à gaz,
ferrocyanures et les carbochimie, eaux de lavage
ferricyanures) qui, après de hauts fourneaux,
traitement à l’acide sulfurique pétrochimie : plastique,

146
eb présence de sulfate de pesticides, teintures). On les
cuivre (II) et de chlorure trouvent aussi sur des sites où
d’étain (II) libèrent de l’acide ils sont directement utilisés
cyanhydrique. Cette méthode comme réactifs ou comme
permet de donner une base de synthèse (traitement
concentration des cyanures de surfaces, galvanoplastie,
totaux ; toutefois elle ne traitement de minerais d’or
prend pas en compte certains et d’argent.
composés cyanés tels les
cyanates, les thiocyanates, les
cobaltocyanates ou encore
les chlorures de cyanogènes.
La toxicité des cyanures et lié
au pH du milieu.
On distingue, en outre, les
cyanures totaux (CNT), les
cyanures faiblement
dissociables en milieu acide
faible (WAD), les cyanures
libres (CNL), les cyanures
oxydables par le chlore et les
thiocyanates (SCN). Toutes
ces différentes formes
chimiques présentent des
toxicités différentes et
s’analysent différemment.
Phtalates ou esters phtalates Lorsqu’on estérifie les alcools Les sources de pollution en
tels que l’éthanol, le butanol- phtalates et esters phtalates
1, 2-ethyl-hexanol) par l’acide sont des sites de fabrication
phtalique (acide benzène 1,4- des peintures, des laques, des
dicarboxylique), on aboutit à encres, des emballages
des produits finaux tels les alimentaires. On les trouvent
phtalates de di-nbutyle, le aussi sur les sites des usines
phtalate de diéthyle, le cellulosiques et vinyliques où
phtalate de di(2-éthylhexyl) ils interviennent comme
plastifiants.
Substances tensio-actives On n’y distingue trois sous- Sont présents dans la plupart
famille : les agents de surface des produits ménagers
anioniques, des agents de d’autant plus qu’ils sont
surface cationiques et des employés en quantité
agents de surfaces non importantes pour le
ioniques. nettoyage industriel et
 Les agents de surface domestique.
anioniques
comprennent des
alkylbenzènes
sulfonates à chaine

147
ramifiés peu
biodégradables et des
alkylbenzènes
sulfonates à chaines
linéaires
biodégradables.
 Les agents de surface
cationiques
comprennent
principalement des
dérivés d’ammoniums
quartenaires et des
chlorhydrates
d’hydroxylamine.
 Les agents de surface
non ioniques sont
synthétisés par
addition d’alcools à
longues chaines ou
d’alkylphénols sur un
nombre variable de
motifs d’oxyde
d’éthylène ; ils sont
biodégradables
d’autant plus
facilement de
molécules d’oxyde
d’éthylène sur
lesquels s’est réalisé
l’addition est plus
élevée.
Substances chimiques à usage Les principaux contaminants Comme ils se trouvent dans le
militaire et explosifs de cette famille sont : sol des anciens terrains
hexogène ; 1,3- militaires, des sites
dinitrotoluène ; 2- d’industries de l’armement,
nitrotoluène ; 2,6- des poudres et des explosifs,
dinitrotoluène ; 2-amino,4- ils atteindront l’eau de
nitrotoluène ; 2-amino,4,6- surfaces ou souterraine par le
dinitrotoluène ; 1,3,5- ruissellement ou par
trinitrobenzène ; 3- l’infiltration d’eau de pluie.
nitrotoluène ; 2,4-
dinitrotoluène ; 2,4,6-
trinitrotoluène ; 2-amino-6-
nitro-toluène.
Autres éléments chimiques Certains éléments non
recherchés dans l’eau analysés par des méthodes
usuelles tels le carbone,

148
l’azote, le phosphore, le
soufre peuvent être
recherchés comme
indicateurs de sites des
pollutions lorsqu’on les
trouvent en quantités
anormalement élevées dans
l’eau.
Autres polluants divers Ce sont, par exemples, les
alcools, les cétones, les
aldéhydes qui forment la
famille des solvants polaires ;
les amines aromatiques et
aliphatiques ainsi que les
dérivés chlorés et nitrés du
benzène.

16. LES ELEMENTS RADIOACTIFS DANS L’EAU SOUTERRAINE.

16.1. INTRODUCTION

La radioactivité est le phénomène naturel par lequel certains noyaux


atomiques instables émettent des rayonnements en se désintégrant. La désintégration change
la nature chimique d’un élément en un autre. En effet, les éléments chimique se distinguent, les
uns des autres, par leur nombre atomique, qui figure le nombre de particule à charge positive,
appelées protons, qui se trouvent dans leurs noyaux. En émettant ces particules sous forme de
rayonnement alpha, l’atome d’un élément change de nature. Les éléments dont les atomes se
désintègrent ainsi sont appelés des éléments radioactifs. Les éléments chimiques de même
nombre de protons et de masses atomiques différents (nombre de neutron différent) sont des
isotopes. Une grande majorité d’éléments chimiques possèdent plus de dix isotopes et la
plupart de ces isotopes sont radioactifs dont beaucoup sont produits artificiellement.

La radioactivité a été découverte vers la fin du 19 siècle ; elle est


actuellement surtout utilisée pour les explosions et pour la production de l’énergie. Dans le
domaine de l’eau la radioactivité sert à la datation de l’eau, au traçage de l’eau et peut, par les
explosions des roches non argileuses augmenter la conductivité hydraulique de celles-ci.
L’énergie qu’elle produit peut aussi servir à la désalinisation de l’eau saline.

149
Les dangers d’explosion, de radiation du milieu environnant, de brulures
de la mort causées par l’exposition du corps humains exposés à la radiation limitent son
utilisation.

La désintégration atomique produit les rayonnements alpha (α), beta (β)


et gamma (γ). Les rayonnements alpha sont constitués d’ions d’hélium chargés positivement.
Du fait de leur charge et surtout de leur masse relativement importante, les rayonnements
alpha possèdent un faible pouvoir de pénétration ; ils sont arrêtés, par exemple, par une feuille
de papier. Malgré leur faible pouvoir de pénétration, du fait qu’ils ont un grand pouvoir
d’ionisation, les rayonnements alpha causent de sérieux dégâts aux parties sensibles de
l’homme lorsqu’un élément capable de les émettre est ingéré. Contrairement aux rayons alpha,
les rayons gamme ont un pouvoir de pénétration très élevé qui leur permet de pénétrer
quelques dizaines de centimètres dans le sol et les roches et traverse facilement le corps
humain. Comme les rayonnements X, le rayonnement gamma sont des ondes
électromagnétiques. Cependant ils possèdent plus d’énergie et se déplacent avec une
fréquence plus élevée que les rayonnements X. Les dégâts biologiques causés par les
rayonnements gamma sont similaires à ceux provoqués par les rayons X. Les rayonnement beta
sont des électrons, il en existent aussi de charge positive en petit nombre. Leur pouvoir de
pénétration et plus fort que celui des rayons alphas mais de loin plus faible que celui des rayons
gammas. Comme leur pouvoir ionisant est très faible, ils ne constituent pas un danger pour
l’homme lorsqu’un élément chimique qui les émet est ingéré.

16.2. UNITE DE MESURE DE LA RADIOACTIVITE

La quantité de rayon gamma et de rayon X est mesuré par leur pouvoir


d’ionisation. Un roentgen, qui est l’unité de base de mesure, est défini comme la quantité de
rayons gamma ou de rayon X capable de produire 2,08*10-9 pairs d’ion par mètre cube d’air
sec sous les conditions normale de pression et de température. Ceci est équivalent à la
production d’environ 88 ergs d’énergie. Une autre unité de mesure est le roentgen-absorbed-
dose (rad) qui est l’équivalent de 100 ergs d’énergie absorbée par un gramme de tissus tendre
quel que soit le rayonnement ionisant. Une troisième unité de mesure est le roentgen-
equivalent-man (rem) est l’absorption par le corps humain d’un rayonnement ionisant
équivalent à un roentgen de rayonnement gamma ou de rayon X. Les mesures de rad se font à
l’aide d’instrument fait pour cela. Elles sont converties en ram par un facteur multiplicateur qui
prend en compte les effets biologique du rayonnement. Par exemple, si la totalité de
rayonnement provient de rayons gammas, la quantité mesurée de rad vaut numériquement les
effets biologiques de rem ; si la totalité de rayonnement provient de rayons alpha, il faudra
multiplier les mesures en rads par 20 pour les convertir en rems. Du fait de différentes sources
de rayonnement les mesures sont actuellement exprimées en rems qui donnent directement
les effets biologiques négatifs.

150
La quantité de matières radioactives est mesurée indirectement par la
mesure du nombre de désintégration atomique sur une période donnée. L’unité de mesure est
la curie définie à l’origine comme le nombre de désintégrations d’un gramme de radium
observé pendant une unité de temps. Du fait de l’existence de plusieurs isotopes de radium
chacun avec sa propre période de désintégration, la curie est définie aujourd’hui comme étant
égale à 3,7*1010 désintégrations par seconde. Etant donné que cette unité s’avère souvent trop
grande pour les mesures auxquelles on a à faire habituellement, on a créé les millicurie (mc),
microcurie (µc), micro-microcurie (µµc) ou picocurie (pc). On donne seulement le nombre de
curies sans spécifier l’élément chimique radioactif qui s’est désintégré. Ainsi beaucoup
d’analyses donnent les µµc de rayons millilitre d’eau sans spécifier l’élément chimique
radioactif qui a produit ce rayonnement.

16.3. DOSES ACCEPTABLE DE RADIATION POUR LE CORPS HUMAIN

La dose annuelle sur le corps humain des radiations échappant de


centrales nucléaires ou de tout autre lieu d’activités nucléaires ne devrait pas dépasser 0,5
rems dans les lieux résidentiels non liés directement aux activités nucléaires. Les habitants des
endroits où la radiation naturelle est due aux minéraux radioactifs présents peuvent recevoir
plus de 2 rems par an. Les signes extérieurs de la radiation dépassant 20 rems pour une
exposition de courte durée ne sont pas visible immédiatement. Affectation du sang apparaît
lorsqu’on expose à une radiation de 150 à 200 rems. La radiation de plus de 1000 rems est
fatale même pour une brève exposition.

Même si les signes pathologiques ne sont pas immédiatement visibles


pour une faible durée d’exposition, il est admis que l’exposition même à une très faible dose
favorise l’apparition des cataractes, de la leucémie, des tumeurs, du raccourcissement de la
durée de vie et de retard de croissance des enfants qui ont été affectés pendant qu’ils étaient
encore dans l’utérus lors de la période où leurs mamans étaient exposées à la radiation.

Les faibles quantités de substances radioactives ingérées dans l’eau de


boisson revêtent, pour l’investigation hydrogéologique, plus d’importance que la radiation
reçue par les autres sources. Il est recommandé que l’eau destinée à la boisson ou à la
préparation et le cuisson des nourritures soit pure de toute substance radioactive en solution
ou en suspension. La purification de l’eau contaminée en substances radioactives est
l’enlèvement de ceux-ci en fonction de la mobilité de chacune d’elles.

MPC au dessus
Demi-vies de la
Masse (années :a ; concentration
atomique de jours : j ; naturelle dans
Elément radioactif l'isotope heure : h) radiation l'eau en µc/ml

151
Baryum 131 13 j 2*10-4
140 12,8 j 3*10-5
Brome 82 36 h 3*10-4
Calcium 45 153 j 9*10-6
Carbone 14 5600 a 8*10-4
Cérium 144 290 j 1*10-5
Césium 135 2,9 *106 a 1*10-4
137 33 a 2*10-5
Chlore 36 4*105 a 8*10-5
Chrome 51 27,8 j 2*10-3
Cobalt 57 270 j 5*10-4
60 5,3 a 5*10-5
Hydrogène 3 12,4 a 3*10-3
Iode 129 1,72*107 a 4*10-7
131 8,04 j 2*10-6
Phosphore 32 14,3 j 2*10-5
Plutonium 238 92 a 5*10-6
239 2,4*104 a 5*10-6
240 6580 a 5*10-6
242 5*105 a 5*10-6
Radium 226 1620 a 1*10-8
228 6,7 a 3*10-4
Radon 222 3,83 j Un gaz
Rubidium 86 18,7 j 7*10-5
87 6*1010 a 1*10-4
Ruthénium 103 40 j 8*10-5
106 1a 1*10-5
Sodium 22 2,6 a 4*10-5
Soufre 35 88 j 6*10-5
Strontium 89 51 j 1*10-5
90 29 a 1*10-7
Uranium 235 7,1*108 a 3*10-5
238 4,5 * 109 a 4*10-5
Zinc 65 245 j 1*10-4

Les Etats-Unis d’Amérique ont établi à titre indicatif (car la règle est que
l’eau de boisson ou de préparation des nourritures soit pure de toute présence de substance
radioactive), pour différents éléments radioactifs, le concentration maximum permissible,
«maximum permissible concentration » (MPC) pour l’eau de boisson ou à usage domestique
reproduit dans le tableau ci-dessus. Ceci est d’autant plus vrai que les effets de la radiation
varient d’un individu à un autre surtout en fonction des l’âge des personnes exposées à celle-ci.
En outre, le fait que les isotopes radioactifs se logent dans des tissus différents du corps,
complique davantage la fixation des limites MPC indiquées dans le tableau ci-dessus ; par
exemple, le plutonium, le radium et le strontium s’accumulent dans les os alors que l’iode, lui

152
se loge dans le thyroïde et le plomb, dans le rein. En plus la durée de vie dans le corps diffère
d’un élément à un autre ; exemple, l’hydrogène et le carbone passe à travers le corps humain
durant une période relativement courte (quelques semaines) alors que le radium qui se fixe sur
les os y demeure très longtemps.

16.4. RADIATION NATURELLE DANS L’EAU SOUTERRAINE

Un grand nombre d’éléments radioactifs naturels sont considérés, du


fait de leur longue demi-vie, comme ayant été présents dans la matière primitive qui avait
formé la planète Terre. Pour les études hydrogéologiques Les éléments radioactifs originels qui
présentent un grand intérêt pour les études hydrogéologiques sont K40, Rb87, Th232, U235 et U238.
Leur désintégration naturelle a donné naissance aux autres éléments raioactifs naturels
présentant le même intérêt en hydrogéologie tels que Rn232 et Ra226 qui proviennent, par
exemple, de la désintégration de l’U238. Un faible quantité d’autres éléments radioactifs
provient de la fission naturelle et des activités de neutrons qui en résultent.

Un autre groupe important d’éléments radioactifs naturels provient de


bombardement de rayons cosmiques sur les éléments non radioactifs comme le N14, l’O16 et
Ar40. Les éléments radioactifs issus des bombardements des rayons cosmiques ont une demi-vie
de moins d’un million d’années ; ainsi on les rencontre les formations géologiques récentes,
dans les tissus de matières vivantes, dans l’eau et dans l’air. Les éléments radioactifs issus de
bombardement des rayons cosmiques les plus étudiés en hydrogéologie sont H3 et C14.

Nous allons examiner quelques éléments radioactifs naturels présentant


un intérêt hydrogéologique.

16.4.1. L’uranium

L’uranium se trouve en en trace ou en éléments mineurs dans l’eau car


la plupart de ses composant sont suffisamment solubles pour espérer voir plusieurs ppm
d’uranium en solution dans l’eau naturelle. Cependant les concentrations réellement trouvées
dans l’eau naturelles varient de 0,05 à 10 ppb. L’eau traversant les roches riches en uranium
peut contenir jusqu’à 200 ppb. Il a été trouvé jusqu’à 90 ppm dans certaines eaux issues des
gisements uranifères. Malheureusement nous ne disposons pas de mesures faites sur l’eau des
gisements uranifères de la RDC.

A l’instar des éléments en trace ou mineurs dans l’eau, la concentration


de l’eau souterraine varie dans un même aquifère d’un endroit à un autre en fonction du pH,
du Eh et de la température.

153
La limite MPC du tableau ci-dessus, soit 4*10-4 µc/ml, équivalent à 120
ppm n’a pas encore été trouvée dans l’eau naturelle. Il faut noter cependant que l’U 238 ingéré
dans l’eau potable est plus dangereux que l’irradiation extérieure du même isotope.

16.4.2. Le radium

L’isotope de radium le plus rependu, Ra226 provient de la désintégration


de l’U238 et l’autre isotope, Ra228 provient de la désintégration du Th232. L’hydrogéochimie du
radium est similaire à celui de baryum et peut ainsi être adsorbé dans les argiles et les colloïdes.
Il aussi réputé coprécipiter avec le baryum, le calcium et le manganèse dans la nature.

L’isotope Ra226, le plus rependu de radium, est le plus toxique de toutes


les matières inorganiques. On trouve souvent de l’eau souterraine dont la concentration en
radium est supérieure à la limite de 3*10-9 µc/ml indiquée dans le tableau ci-dessus, surtout
dans les eaux en provenance de grandes profondeurs dans les zones faillées. On a ainsi trouvé
des concentrations de 10-7 à 7*10-7 µc/ml. L’eau en provenance de roches riches en uranium
présente souvent des concentrations en Ra226 supérieure à la limite de 3*10-9 µc/ml.
Malheureusement nous ne disposons pas de résultats d’analyse des eaux de zones uranifères
de la RDC.

16.4.3. Le radon

Le radon un est gaz noble qui a douze isotopes de courte demi-vie.


L’isotope le plus abondant est le Rn222 dont la demi-vie est de 3,8 jours ; ce qui est déjà 5 fois
plus longue que la demi-vie de l’isotope suivant en terme de stabilité.

Une petite quantité de Rn222 est produit continuellement dans les


aquifères par la désintégration du Ra226. La grande partie du Rn222 en contact avec l’eau
souterraine y restera en solution jusqu’à ce que cette eau soit en contact avec l’atmosphère ou
jusqu’à la désintégration de l’atome. Du fait de la courte demi-vie de Rn222 et du fait que l’eau
souterraine migre très lentement, la concentration du Rn222 dans l’eau souterraine est en
équilibre avec les traces du Ra226 contenu dans les roches aquifères. Comme la concentration
des gaz dissouts dans l’eau est en équilibre avec leur concentration dans l’air en contact avec
l’eau, le radon étant un gaz rare dans l’air, dès qu’une eau souterraine riche en radon entre en
contact avec l’atmosphère ou avec l’eau en contact avec celle-ci (cours d’eau, lac, étang
artificiel etc., la concentration du radon dans l’eau souterrain mise ainsi en contact décroît très
rapidement.
L’eau souterraine riche en radon est associée à l’eau souterraine riche
en uranium et de ce fait, riche en radium. Il a été également constaté que l’eau souterraine
chaude qui a remonté très vite en surface du sol par les failles ou des cassures ouvertes
contient des concentrations anormalement élevées en radon. L’eau souterraine contient de

154
moins de 10-7 µc/ml à 3*10-5 µc/ml. La concentration habituelle est de 2*10-6 µc/ml. Et les
concentrations exceptionnelles sont de 5*10-5 à 4*10-4 µc/ml.

Le radon sous forme de gaz attaque les poumons.

16.4.4. Le potassium 40

0,012 % de potassium dans la nature est sous forme d’isotope K40. L’eau
souterraine qui contient 2,5 ppm de potassium total quotient environ 3*10-4 mg/l de K40 ; ce
qui est l’équivalent de 2*10-9 µc/ml.

Du fait de sa faible radioactivité et de sa faible quantité dans l’eau


potable, le K40 qui se loge dans les gonades n’est pas connu comme pouvant causer des
problèmes majeurs à la santé lorsqu’il est ingéré dans l’eau potable.

16.4.5. Le tritium

Le tritium, H3, le plus loud isotope d’hydrogène provient du


bombardement des rayons cosmiques sur les atomes d’azotes.

En hydrogéologique, le tritium sert à dater l’eau. En effet, comme sa


demi-vie est de 12,4 ans, sa concentration dans l’eau de pluie sera nécessairement égale ou
inférieur à sa concentration dans l’eau souterraine. Le rapport de ces deux concentrations
permet de dater l’eau souterraine. La concentration du tritium dans l’eau est exprimée en
unités tritium (TU). Un TU est la concentration d’un atome H3 sur 1018 atomes de tous les
isotopes d’hydrogène. 1 TU produit une radiation de 3,2 * 10-3 µµc/ml. Il peut aussi servir
comme traceur.

La concentration de tritium dans l’eau de pluie ou dans l’eau naturelle


varie d’une région à l’autre sur la Terre ; ceci du fait des essais nucléaires ; les concentrations
les plus élevées étant, évidemment dans les régions où on a beaucoup de ces essais.

16.4.6. Le chlore 36

Le Cl36 est produit en petite quantité et continuellement par le


bombardement des atomes d’argon40 par les rayons cosmiques.

Du fait de la faible possibilité d’enlèvement du chlore dissout dans l’eau


et du fait de la longue demi-vie de Cl36, cet isotope devrait servir grandement à la datation de
l’eau souterraine. Malheureusement les essais nucléaires qui en produisent ne facilitent pas
cette datation.

16.4.7. Le carbone 14

155
La datation par le C14 est très connue. Elle découle du fait que lorsqu’un
organisme est vivant, le rapport de C14 par rapport à la somme de C13 et C12 est quasi le même
que celui de l’atmosphère. Cependant, lorsque l’organisme meurt, il ne peut plus inspiré du
carbone, donc le C14 qu’il avait à la date de sa mort diminue par désintégration atomique et le
ce rapport baisse au fur des années après sa mort. Le calcul de ce rapport après la mort de
l’organisme permet donc de connaître la date de sa mort. Lorsque l’eau est en contact
permanent avec l’atmosphère, le rapport de son C14 avec les autres isotopes de carbone est
aussi quasi le même que celui dans l’atmosphère. Cependant lorsque cette eau reste très
longtemps enfermée dans le sous sol sans contact ni avec l’atmosphère ni avec l’eau en
provenance récente ou en contact récent avec l’atmosphère, sa concentration en C 14 va
décroître. Ce rapport pourrait ainsi permettre la datation de l’eau par le C 14 ;
malheureusement, comme il ya déjà dans l’eau et dans le sol en contact de l’eau souterraine
beaucoup de carbone sous différentes compositions (bicarbonate, carbonate, CO2 etc.)
d’origine différentes et d’âges différents, la datation de l’eau souterraine par la méthode de C 14
ne donne pas des résultats probants.

L’eau en contact récent avec l’atmosphère ne peut avoir qu’environ


-10
2,1*10 µc/ml ; ce qui est de loin inférieur à la limite supérieure de potabilité de l’eau
contenant le C14.

Contrairement au H3 et Cl36, la quantité de C14 dans l’atmosphère ne


change pratiquement pas avec la pratique d’essais nucléaires.

16.5. CONCENTRATION DE LA RADIATION NUCLEAIRE DUE AUX ACTIVITES ANTHROPIQUES

La radiation produite par l’action de l’homme provient du


bombardement de la matière par des particules des atomes. Si les particules lourdes
produisent, lors du bombardement, des particules plus légères, le phénomène est la fission
atomique ; quand le bombardement provoque la fusion des particules légères pour produire
des particules plus lourdes, le phénomène est la fusion atomique. La réaction en chaine par le
phénomène de fission atomique provoque d’autres fissions atomiques. Le plutonium 239 et
l’uranium 235 sont des substances capables de produire de telles réactions en chaine. C’est
pour cela qu’ils sont employés dans la production d’explosions atomiques et dans les réacteurs
atomiques. La réaction fondamentale se fait comme suit :

D’où, n signifie neutron

La plupart de fragments issus de la fission ont des masses atomiques de


variant de 80 à 110 et de 125 à 155. Parmi environ 80 fragments produits, Sr 89, Sr90, Ru106, I131,
Cs137 et Ce144 sont ceux qui causent plus de problèmes à la santé.

156
Les réactions de fusion atomique se font de la façon suivante :

Les neutrons produits par la fission et la fusion nucléaires bombardent


les matières et produisent d’éléments radioactifs dans l’environnement. Parmi ces éléments,
Fe55, Ca45, Cl36, Co60, H3, P32, S35 et C14 sont ceux qui présentent un intérêt pour l’étude de l’eau.

L’environnement est ainsi contaminé par des radiations provenant


notamment

 du raffinage de l’uranium et de traitement des minerais d’uranium ;


 de la production d’huiles nucléaires et des explosions nucléaires ;
 réemploi d’éléments issus de centrales nucléaires
 déchargement dans la nature de l’eau de refroidissement en provenance de centrales
nucléaires
 échappement dans la nature d’éléments radioactifs volatils en provenance de la
calcination ou évaporation des substances radioactives
 dispersion dans la nature des particules radioactives lors d’explosions nucléaires
 rejet dans la nature de substances radioactives provenant d’activités scientifiques et
médicales.
De toutes ces sources de pollution nucléaires, les plus importantes sont celles en provenance
d’explosions et de réacteurs nucléaires.

17. METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE DE L’ORIGINE D’UNE POLLUTION DES EAUX


SOUTERRAINES.

L’essentiel de ce chapitre est tiré du «Guide Méthodologique pour la


Recherche de l’Origine de Pollution(s) dans les Eaux Souterraines » publié par le Bureau de
Recherche Géologique et Minière (BRGM) de France. L’exemple est tiré de mes propres
recherches au tour du captage de la Régideso à Kimilolo à Lubumbashi.

17.1. CONTEXTE ET OBJECTIF

Une nappe aquifère est un milieu intégrateur des eaux en provenance


de différentes sources (eau s’infiltrant au droit du point d’impact, eau provenant d’anciennes
sources de pollution déjà disparues ; l’eau polluée par une formation géologique contenant des

157
substances polluantes ; l’eau polluée par une ou plusieurs sources encore actives etc.). C’est
pour cela qu’il est important d’établir l’origine de la pollution constaté.

En général la recherche est menée à partir d’un point d’impact (capte


d’eau, forage indiquant l’eau polluée etc.) pour remonter jusqu’à la (aux) source(s) de la
pollution, d’abord pour établir les responsabilités et ensuite pour prendre les mesures
préventives afin d’éviter de continuer à polluer le point impacté et de polluer les autres points
non encore touchés mais susceptibles de l’être dans l’avenir.

La méthode est itérative les étapes et les tâches que nous présentons ici
ne sont qu’indicatifs et pourraient varier d’un site à l’autre selon le contexte.

Nous pouvons présenter un schéma conceptuel de la recherche de


l’origine d’une pollution comme suit :

17.2. CHAMP D’APPLICATION

Ce chapitre vise uniquement la recherche de l’origine de la pollution


physico-chimique non radioactive et exclut les polluants bactériologiques ou viraux.

La recherche de l’origine d’une pollution en un point d’une nappe


aquifère est complexe du fait que l’eau se déplace et les polluants eux-mêmes, non seulement
se déplacent aussi, mais sont susceptibles de changer de composition chimique au cours du
déplacement ou même de disparaître tout simplement.

Ajouter à cela le fait que les polluants dans un aquifère peuvent


provenir de plusieurs sources et mêmes de formations géologiques non contaminées par une
activité anthropique quelconque, la recherche de l’origine d’une pollution d’un point d’un
aquifère devient plus ardue que celle de la rechercher de la source de pollution d’un point de
sol impacté.

17.3. UTILISATEURS DE CETTE METHODOLOGIE

158
Les administrations publiques, les ONG, les chercheurs indépendants
peuvent se servir de la méthodologie présentée ici pour rechercher la source de pollution d’un
point d’un aquifère impacté afin d’établir des responsabilités individuelles ou collectives d’une
pollution qui aurait créé des nuisances quelconques.

17.4. PRECAUTIONS A PRENDRE AVANT LE LANCEMENT DE LA RECHERCHE DE L’ORIGINE


D’UNE POLLUTION

Avant de lancer la recherche de l’origine de la pollution observée en un


point d’un aquifère, il faut d’abord s’assurer que la contamination observée n’est pas un
artefact6 ponctuel éventuellement dû un état défectueux de l’ouvrage impact ou à des
problèmes relatifs aux prélèvements de l’eau, à leur transport, à leur conservation out tout
simplement aux accidents de laboratoire ou d’analyse. L’artefact peut aussi être dû à la
réalisation même du forage qui utilise des produits chimiques pour sa réalisation. Pour établir
que la pollution n’est pas un fait d’artefact, il faudrait répéter des analyses, de préférence en
faisant intervenir d’autres personnes comme des bureaux d’études, par exemple.

17.5. L’AUTORITE ABILITEE A LANCER LA RECHERCHE

Toute structure étatique, selon sa compétence, peut lancer la recherche


de l’origine d’une pollution. Une Entité Territoriale Décentralisée (ETD), peut, à mon avis,
conformément à la Loi organique n° 08/016 du 07 octobre 2008 portant composition,
organisation et fonctionnement des Entités Territoriales Décentralisées et leurs rapports avec
l’Etat et les Provinces, plus particulièrement à l’alinéa 8 de l’article 73, lancer la recherche de
l’origine de la pollution dans sa juridiction. Les exécutants de cette recherche peuvent être
n’importe quels experts.

17.6. ASPECTS METHODOLOGIQUES

La recherche se fait suivant les étapes résumées dans le diagramme ci-


dessous que nous commentons dans le texte.

6
Un artéfact ou artefact est un effet artificiel. Le terme désigne à l'origine un phénomène créé de toutes pièces
par les conditions expérimentales, un effet indésirable, un parasite.

159
17.7. PREMIERE ETAPE

Cette première étape comprend quatre tâches principales : tâche 1, qui


concerne la réunion de lancement de la recherche de l’origine de pollution ; tâche 2, qui porte
sur la documentation ; tâche 3, relative à la délimitation du périmètre d’étude et d’indication
des travaux envisageables ; tâche 4, qui sera la présentation de la synthèse de la tâche de
documentation et du programme de terrain.

17.7.1. Tâche 1 : Réunion de lancement de la recherche

1. Elle est présidée par l’autorité compétente en matière de police de l’eau dans zone
d’étude sous la coordination du représentant du pouvoir exécutif national. L’alinéa 26 de
l’article 204 confère la tâche de production de l’eau potable aux provinces ; l’Ordonnance du 1er
juillet 1914 sur la pollution et la contamination des sources, lacs, cours d’eau et parties des
cours d’eau reconnaît aux autorités des entités territoriales décentralisées la compétence de
déterminer les zones de protection des sources, lacs, cours d’eau et parties des cours d’eau
pouvant servir à l’alimentation en eau potable. Les articles 3 et 4 de l’Ordonnance interdisent la
pratique de certaines activités polluantes et déterminent le régime répressif pour les pollueurs.
Le Chef de l’ETD dans laquelle l’étude se fait peut, aux termes de la Loi organique n° 08/016 du
07 octobre 2008 portant composition, organisation et fonctionnement des Entités Territoriales
Décentralisées et leurs rapports avec l’Etat et les Provinces, plus particulièrement à l’alinéa 8 de
l’article 73, présider la réunion sous la coordination de l’Administrateur du Territoire comme
représentant du Gouverneur de la province.
A cette réunion assisteraient tous les intéressés, en premier lieu, le
représentant du Comité National de l’Action de l’Eau et de l’Assainissement (CNAEA), les ONG,

160
les représentants des associations de la société civile intéressées, les distributeurs de l’eau, les
experts en matière de l’eau (hydrogéologues et hydrologues) et ou de l’environnement etc.
La réunion a pour objectifs
a) La concertation entre tous les intéressés
b) La délimitation grossière du périmètre d’étude englobant la zone d’alimentation du
point impacté ou susceptible de l’être ; c’est-à-dire, de l’amont possible des
écoulements hydrauliques de la nappe et des polluants mis en cause, ainsi que le cône
d’appel du forage au point d’impact ;
c) Lister toutes les personnes morales et physiques susceptibles de détenir des
informations ou des documents utiles à la rechercher à mener et prévoir comment les
contacter.
d) Mettre en place le module de financement de l’étude envisagé.

17.7.2. Tâche 2. Documentation

Cette tâche a pour rôle de rassembler les données facilement


accessibles auprès des personnes morales ou physiques listées à la litera C de la première
tâche, ci-dessus. Les objectifs à atteindre dans cette tâche sont :
a) Savoir quelles sont les substances détectées au point impacté ou susceptible de polluer
le point à protéger et établir une corrélation entre les substances en question et les
activités menées polluantes ou supposées tel menées dans le périmètre délimité à la
litera b de la première tâche ci-dessus.
b) Analyser l’historique de la découverte de la pollution consistant, entre autres, à faire le
suivi des analyses de l’eau ou du sol dans la zone du point d’impact. L’historique a pour
but essentiel d’établir la date approximative de la pollution de la nappe et de lister les
activités polluantes à cette date là.
c) Connaître dans le périmètre les installations classées7
d) Connaître sur lesquels les diagnostiques ont déjà été réalisés et dire quels en étaient les
résultats
e) Prendre connaissance d’éventuelles plaintes et procès verbaux
f) Faire le point sur l’existence des travaux récents susceptibles de polluer
g) S’interroger sur l’existence d’autres cibles possibles
h) Rechercher les voies d’accès à l’aquifère polluée et tous les ouvrages qui auraient pu
détourner ou réorienter l’écoulement naturel de l’eau souterraine
i) Rechercher les décharges polluantes, les carrières et autres creux de la topographie
susceptibles de collecter les eaux ou les rejets contenant des contaminants

7
Comme il n’est pas certains qu’un tel classement soit à jour dans notre pays, il faut alors connaître toutes les
activités susceptibles d’avoir créé la dite pollution.

161
17.7.3. Tâche 3. Synthèse de la documentation acquise et détermination de périmètre
optimal d’étude et indication des travaux envisageables.

On fait la synthèse des dossiers détenus par les services qui ont lancé
l’alerte et des ceux obtenus à la tâche 2 et on les croise avec les données topographiques,
géologiques et hydrogéologiques afin de voir si, à ce stade, on peut déjà déterminer la source
de la pollution. Si non, il faudra, à la lumière de ces données, délimiter un périmètre optimal et
cohérent d’investigations pour la recherche de l’origine de la pollution constatée.

La cohérence du périmètre d’investigations est établie compte tenu,


notamment, de la nature des polluants, de l’ancienneté de la pollution, de la vitesse de
transfert des polluants dans la nappe aquifère.

Une fois le périmètre d’investigations délimité, il faudra ensuite dresser


un programme de travaux de recherche de l’origine de la pollution détectée. Pour mieux établir
ce programme, une visite du terrain s’avère nécessaire pour la confirmation, in situ des
données obtenues aux tâches précédentes.

17.7.4. Tache 4. Réunion de présentation de la synthèse de la documentation et du


programme de terrain

A cette réunion il sera présenté à tous les intéressés, la synthèse de la


documentation, la liste de références et de commentaires sur la crédibilité de chaque
référence. Si l’origine de la pollution n’a pas pu être déterminée à ce stade, alors il sera
présenté aussi le programme de la suite des investigations compte tenu des informations
obtenues.

17.8. DEUXIEME ETAPE : La RECHERCHE SUR LE TERRAIN DE L’ORIGINE DE LA POLLUTION

C’est à cette étape qu’il sera appliqué le programme élaboré à la fin de


l’étape précédente. Il s’agira notamment de localiser sur les cartes, les sites des activités
susceptibles de causer une pollution anthropique (industries, activités artisanaux, activités
agricoles, sites de décharges etc) situés dans le périmètre d’investigation. Un levé géologique
sera effectué car la pollution constatée peut aussi avoir une origine naturelle. Des levés
piézométriques et un échantillonnage des sols peuvent aussi être envisagés dans cette étape.

Chaque activité étant couteuse, il ne faudra l’envisager que si elle


s’avère vraiment nécessaire.

A l’issue de cette étape, il faudra dresser une synthèse de recoupement


des informations fiables obtenues à cette étape et à l’étape précédente.

L’étape deux peut être réalisée en cinq tâches.

162
17.8.1. Tâche 1 : Recherche d’une cause naturelle en cas de pollution par les métaux, les
metalloïdes ou par des hydrocarbures naturelles.

Les travaux de cette tâche consisteront à la recherche d’une ou des


formations géologiques contenant une minéralisation polluantes qui n’avaient pas été pris en
compte lors de l’implantation du captage.

L’équipe des investigateurs comprendra des personnes ayant des


compétences spécifiques en pédologie (science du sol), en pétrographie (science des roches),
en stratigraphie (science de succession naturelle des formations géologiques), en minéralogie,
en géologie structurale (science qui étudie les déformations (cassures, failles, plis etc.) des
roches suites aux mouvements de la croute terrestre) et en cartographie géologique.

17.8.2. Tâche 2 : Recherche de la cause anthropique.

Cette tâche consiste à localier sur une carte à grande échelle (de
1/25000 à 1/5000) les objets susceptibles de générer une pollution, il s’agit notamment :
 Les voies d’accès à la nappe aquifère
 Les installations classées (activités connues comme sources des pollutions), les
décharges, les carrières et les travaux récents
 Les parcelles ayant fait l’objet des plaintes relatives à la pollution
 Les sites où les pollutions auraient déjà été signalées
 Les incendies d’installations industrielles susceptibles d’engendrer des pollutions
 Les pratiques agricoles susceptibles de polluer

17.8.3. Tâche 3 : Levés piézométriques.

Si une carte piézométrique du site d’étude n’existe pas, il faudrait en


établir une à l’aide de mesures piézométriques prises dans le puits et forages existants. Si ces
ouvrages n’existent pas ou n’existent en nombre suffisant pour tracer une carte piézométrique
fiable, ce qui est le cas le plus général au pays, il faudrait ordonner le forages des piézomètres
pour ce faire.

17.8.4. Tâche 4 : Echantillonnage et analyse des sols.

Les sols des endroits suspectés comme étant les lieux d’infiltrations dans
la nappe aquifère des polluants étudiés devraient être analysés. Cependant comme cette
opération est couteuse, on ne pourra se décider de l’effectuer que s’il existe de fortes
présomptions d’origine de la pollution à partir des sols.

17.8.5. Tâche 5 : Echantillonnage et analyse des eaux souterraines.

163
a) Recommandations sur le prélèvement des échantillons

Les échantillons d’eau doivent être prélevés de façon adéquate.


 L’emplacement, le nombre, la profondeur, l’équipement etc. des forages où l’eau à
analyser sera prélevée, devront permettre de rencontrer le panache de pollution et
aussi de prélever l’eau de la nappe non polluée afin d’établir la comparaison.
 Les échantillons d’eau seront prélevés à différentes profondeur dans les forages afin
d’appréhender les polluants non miscibles à l’eau flottants ou en suspensions dans l’eau
ou reposant sur le substratum imperméable de la nappe aquifère et aussi des polluants
miscibles à l’eau
 La fréquence de prélèvement ne doit pas permettre à ce que le panache de pollution
échappe à l’échantillonnage.
b) Recommandations sur l’analyse

A ce stade de la recherche, les premières analyses à réaliser porteront


sur :

 Les éléments physico-chimiques facilement mesurables (pH, conductivité électrique,


température, couleur, potentiel redox, oxygène dissous éventuellement) ainsi que l’eau
de la nappe non polluée afin de marquer les anomalies éventuelles
 Les substances polluantes identifiées au point d’impact.

Il faut toute fois retenir à l’esprit que la modification chimique des substances polluantes peut
fortement changer pendant leur évolution en milieu souterrain (complexion des métaux et
metalloïdes, décomposition des substances organiques etc.)

Il arrive souvent, qu’au bout de la deuxième étape, qu’un ou plusieurs


sites soient identifiés comme étant à l’origine de la pollution. Tout au moins, on aura un ou
plusieurs sites pressentis comme responsables de la pollution et on passe à la troisième étape.

17.9. TROISIEME ETAPE : CORRELATION ENTRE LES POLLUANTS AYANT PROVOQUE


L’IMPACT ET LES SOURCES DE POLLUTION PRESSENTIES.

164
La troisième étape a pour but de conformer un ou plusieurs sites
pressentis à l’étape 2 comme étant effectivement l’origine de la pollution étudiée. Elle se fait
en quatre tâches.

17.9.1. Tâche 1. Complément de levés piézométriques

Cette tâche a pour but de préciser les circuits de l’eau souterraine et de


recouper le mieux possible les panaches de pollution. Pour cela, il sera nécessaire d’ajouter aux
forages de la tâche 3 et l’étape 2 d’autres forages qui seront en prenant en compte
 les axes préférentiels de l’écoulement de la nappe aquifère ;
 les structures géologiques de l’aquifère;
 les profondeurs de la surface piézométrique en période d’étiage
 la nature de polluants recherchés (solubles, flottants ou plongeants)

Les nouveaux forages devront donc être implantés à des endroits


adéquats et avoir une profondeur leur permettant de recouper la pollution recherchée.

17.9.2. Tâche 2. Analyses chimiques complémentaires afin de s’assurer de la source effective


de pollution

Comme les analyses chimiques réalisée à la tâche 4 de la deuxième


étape n’ont pas suffit à préciser l’origine de la pollution, on va avoir recours aux analyses
complémentaires plus multiéléments. A ce stade de la recherche où il faudra corréler
chimiquement les cibles impactés et les sources pressenties de pollution, des analyses
chimiques complémentaires et approfondies sur l’eau et sur le sol seront effectuées. Pour cela
ces analyses, devront, si possible

165
 porter sur les paramètres et substances non standards, voir sur des analyses d’isotopes
pouvant servir de traceurs
 prendre en compte les produits de la dégradation ou de la transformation chimiques
des substances observées à la source pressentie de pollution afin d’établir de façon
fiable la signature hydrochimique de la pollution
 être réalisées autant que possible selon la même procédure analytique afin de pouvoir
comparer les résultats entre eux
 être interprétées en fonction du nombre d’éléments et des paramètres analysés par un
traitement statistique multicritère des résultats.

17.9.3. Tâche 3. Usage du modèle numérique

L’usage de modèle dépasse le cadre de ces cours destinés aux chimistes,


mais l’OCC peut demander aux hydrogéologues d’effectuer cette modélisation soit par la
méthode des différences finies soit par celle des éléments finies très souvent recommandée en
ce genre d’études. Les Américains on développé plusieurs logiciels AQUA3D.

17.9.4. Tâche 4. Usage de traceurs

Le traçage est une technique qui consiste à introduire un substance


chimique ou un colorant à un endroit de la nappe aquifère et de le rechercher à un autre dans
le but de déterminer les voies de circulation de l’eau souterraine.

Comme le traceur est véhiculé par l’eau, il faudra prendre en compte la


vitesse de l’eau pour estimer le temps où le traceur pourra passer par le point d’observation. En
outre le traceur devra être une substance qui n’existe pas déjà dans la nappe (c’est pour cela
que l’on utilise les isotopes) et ne doit pas réagir avec d’autres substances dans la nappe (c’est
pour cela que l’on utilise l’hélium qui est un gaz neutre).

Normalement après la troisième étape, la source de la pollution est


identifiée avec assez bien d’arguments géologiques, topographiques, hydrogéologiques,
chimiques etc.
Si après la troisième étape la source n’est pas identifiée avec précision,
on rentre à la première étape, surtout on pourra revoir le périmètre d’investigation.

166
18. BIBLIOGRAPHIE.

1) Schneebeli G. « Hydraulique souterraine » Ed. Editions Eyrolles, 1987, 362 p.


2)

167

Vous aimerez peut-être aussi