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1.

L'hydrogéologie est la science qui étudie l'eau souterraine

2. Son domaine d'étude repose essentiellement sur la géologie

et l'hydrologie, mais aussi sur la géostatistique, la physique, la

chimie, la biologie, la géochimie, l'hydrochimie, la

géophysique, l'hydrodynamique, l'hydraulique souterraine,

l'analyse numérique ainsi que des techniques de modélisation.

3. L'hydrogéologie s'occupe de la distribution et de la

circulation de l'eau souterraine dans le sol et les roches, en

tenant compte de leurs interactions avec les conditions

géologiques et l’eau de surface.

4. L'hydrogéologie est une branche des sciences de la terre qui

s'occupe du flux de l’eau souterraine à travers les aquifères et

autres milieux poreux peu profonds (généralement moins 1000

mètres sous la surface). Le flux de l'eau très peu profonde

(plus haute que 3 mètres sous la surface) est une branche

pertinente pour la pédologie, l'agriculture et le génie civil,

autant que pour l'hydrologie. Le flux de fluides que l'on trouve


dans des formations plus profondes (tels que l'eau mais aussi

les hydrates de carbone et les fluides géothermiques) est aussi

important pour la géologie, la géophysique et la géologie du

pétrole.

5. Le mouvement continuel de l’eau sur, au-dessus et en-

dessous de la surface de la Terre, décrit le cycle de l’eau

(schéma du cycle de l’eau)

6. Le cycle de l’eau est un système en boucle fermée, sans

point de départ spécifique, schématisé par le chemin que les

molécules d’eau parcourent entre les différents réservoirs

(atmosphère, hydrosphère, biosphère et lithosphère), grâce aux

processus d'évaporation, de condensation, de précipitation et

d'écoulement. Globalement, environ 61% de l’eau des

précipitations s’évapore, 16% s’écoule en surface et rejoint les

cours d’eau et 23% s’infiltre et alimente les nappes

phréatiques.
7. La Terre est recouverte de plus de 70% d’eau. On estime

que les océans en contiennent de 95 à 98 %. Les 2 à 5 %

restant sont répartis entre les autres grands réservoirs et

constituent les seules réserves d’eau douce mondiale. De cette

proportion, une grande partie est stockée dans les glaciers

(près de 70 %), mais cette eau est difficilement disponible

pour répondre aux besoins en eau potable. Les lacs et les

rivières ne représentent qu’une infime partie de l’eau douce

disponible (moins de 1 %), tandis que l’eau souterraine est

beaucoup plus abondante (environ 30 %)


8. L’eau, sous forme de pluie tombant sur le sol, s’écoule par

gravité, du point le plus élevé vers le point le moins élevé (de

l’amont vers l’aval). La direction d’écoulement de l'eau est

donc limitée par des frontières naturelles topographiques

appelées lignes de partage des eaux. Ces dernières constituent


les limites du bassin versant (Figure 3), qui peut être défini

comme le territoire délimité par les élévations du terrain à

l’intérieur duquel l’eau qui s’écoule en surface se dirige vers

le même exutoire. En première approximation, on considère

généralement que la ligne de partage des eaux souterraines

correspond à celle des eaux qui ruissellent en surface. L'eau

qui ruisselle s’écoule dans le sens de la pente et se concentre

dans des dépressions du sol, les rivières et les lacs. Connectés

les uns aux autres, les cours d’eau et plans d’eau forment un

réseau hydrographique.
9. Lorsque les précipitations atteignent le sol, une part de

celles-ci retourne à l’atmosphère par évaporation, une part

ruisselle à la surface et une part s’infiltre dans le sol. Ce sont

des processus importants du bilan hydrique (Figure 4), qui

peut se traduire à l’aide de l’équation suivante :

P sont les précipitations, sous forme de pluie ou de neige ‒

c’est la source d’apport en eau qui dépend principalement

des conditions climatiques. ET est l’évapotranspiration, qui

correspond à l’eau retournée à l’atmosphère par évaporation

et par transpiration des plantes ‒ elle dépend entre autres du

type de végétation, des propriétés physiques du sol, de la

température, du taux d’humidité dans l’air et de l’insolation.

Rsurf est le ruissellement de surface, qui survient lorsque la

capacité d’infiltration du sol est dépassée de sorte que l’eau

ne peut plus y pénétrer et s’écoule donc en surface il dépend

entre autres du degré d’humidité antérieur des terrains, de la


pente, du type de sol et de l’utilisation du sol. R est la

recharge, qui correspond à l’eau qui s’infiltre dans le sol et

qui atteint la nappe phréatique.

10. L'eau est présente dans le sol en comblant les interstices

constitués par les pores et les fractures

11. Ces interstices peuvent contenir de l’air comme de l’eau.

Lorsqu’ils sont totalement remplis d’eau et qu’il n’y a plus

d’air, on parle alors de zone saturée (où une nappe phréatique

peut circuler), contrairement à la zone non saturées (ou zone

vadose), où les pores contiennent encore de l’air.


12. L'eau qui s’infiltre dans le sol va percoler verticalement et

traverser la zone non saturée en eau pour atteindre la zone

saturée et ainsi contribuer à la recharge de l’aquifère

13. La vitesse d’écoulement de l’eau souterraine dépend donc

des propriétés hydrauliques de l'aquifère et du taux de

variation de la pression de l’eau. Dans un délai variant entre

plusieurs jours à plusieurs milliers d’années, cette eau fera

éventuellement résurgence en surface dans le réseau

hydrographique. On distingue d'ailleurs trois échelles

d'écoulement de l'eau souterraine, soit l'échelle locale,

intermédiaire, et régionale.

14. l’eau de constitution qui entre dans la composition

chimique/minéralogique de certains minéraux (essentiellement

les argiles) ; l’eau liée à la surface des grains, qui est solidaire

des grains ; l’eau capillaire qui est retenue par les pores les

plus fins du sol au-dessus du niveau de la nappe : la zone de

remontée capillaire peut être complètement ou partiellement


saturée ; l’eau libre qui peut circuler dans les pores du sol sous

l’effet des forces de pesanteur : le volume occupé par cette eau

définit la notion de porosité efficace qui est plus petite que la

porosité géométrique

15. Un aquifère désigne une couche perméable capable de

contenir de l’eau. L’aquifère est suffisamment conducteur

d’eau souterraine pour permettre l’écoulement significatif

d’une nappe d’eau souterraine et le captage de quantités d’eau

appréciables. Exemple de formation Aquifère contenant de

l’eau qui peut être extraite : sable, gravier…Une formation qui

n’est pas aquifère est aquifuge (roches cristallines). Une


formation qui contient de l’eau qui ne peut être extraite est dite

Aquiclude : argile. L’aquifère remplit trois fonctions vis-à-vis

de l’eau souterraine qui le traverse :

- une fonction réservoir ou capacitive (emmagasinement de

l’eau)

- une fonction conduite qui se traduit par le transport de

quantités d’eau, la transmission de différence de pression ou

de charge. La fonction conduite ou conductrice est associée au

concept d’écoulement de l’eau souterraine (flux de l’eau

souterraine) ;

- une fonction d’échanges ou d’interactions physico-chimiques

permanentes entre le réservoir et l’eau souterraine

(interactions roche / eau, chaleur, dissolution ou précipitation

de sels, échanges d’ions). Cette fonction d’échanges est

associée au concept de qualité de l’eau souterraine.

16. Il existe plusieurs types d’aquifères :


- les aquifères continus qui se développent dans les

bassins sédimentaires. Dans ce cas, une ou plusieurs

couches superposées qu’on appelle aussi strates peuvent

fournir des capacités aquifères. Lorsque dans un bassin

sédimentaire une seule couche offre les possibilités de

contenir de l’eau on dit qu’on a un aquifère monocouche,

mais lorsque deux couches superposées sont des

aquifères, on parle d’aquifère bicouche et il peut exister

des aquifères tri couche ou multicouches, etc. On

distingue généralement trois types de couches dans les

systèmes aquifères multicouches : les couches

perméables considérées comme aquifère (sable et

graviers) de perméabilité k = 10-1 à 10-4 m.s-1. les

couches « semi-perméables » (sable très fin et argileux,

limons fins et silts) de perméabilité k = 10-5 à 10-8 m.s-

1; les couches imperméables (argiles, argilites, granites

peu fracturés) de perméabilité k≤ 10-9 m.s-1.


- les aquifères discontinus : les aquifères se rencontrent

dans les terrains cristallins qui ne devraient pas contenir

normalement de l’eau car la porosité des roches

cristallines est très faible de l’ordre de 0,05% donc ce

sont des formations aquifuges. Mais, lorsque ces

formations sont soumises à l’influence des phénomènes

tectoniques, elles subissent le phénomène de fracturation

qui leur donne une qualité d’aquifère sectoriel. L’eau

circule et s'accumule dans les plans de fractures ; on dit

qu’il s’agit d’un aquifère de fracture ou d’un aquifère de

fissure, etc.; dans ce cas, les eaux sont retenues dans de

petites poches isolées les unes des autres sans qu’il existe

forcément une liaison hydraulique entre les différentes

poches. Dans certains cas, il se développe des horizons

d’altérites aux droits des fractures. Lorsque les altérites

sont bien développées elles peuvent également contenir


de l'eau et dans ce cas on parle d’aquifère altéritique sur

le socle cristallin.

17. Les aquifères non confinés sont souvent ceux qu'on

retrouve le plus près de la surface du sol et qui sont le plus

facilement accessibles. Les aquifères confinés et partiellement

confinés sont souvent situés plus profondément dans le sol.

Plus un aquifère confiné ou partiellement confiné est profond

et plus la couche de matériau qui le recouvre est épaisse, plus

cet aquifère et son eau sont protégés des contaminations.

18. La notion de nappe désigne normalement un aquifère

contenant de l’eau de telle sorte que cette eau soit au repos ou

en écoulement sous l’action de la gravité. L’existence des

nappes d’eau souterraines est fonction de trois conditions

naturelles :

 la lithologie des formations (perméabilité) ;

 les conditions structurales (morphologie du substratum et

structure du toit) ;
 les conditions d’alimentation (arrivée latérale et verticale).

Une nappe d’eau souterraine se caractérise par trois zones

types :

- La zone non saturée : C’est la zone du sous-sol comprise

entre la surface du sol et la surface d'une nappe libre.

Dans le cas d’une nappe libre, c’est la partie non occupée

par l’eau gravitaire (mobile) et qui se trouve au-dessus de

la surface piézométrique.

- La zone saturée : C’est où l’eau repose dans la nappe. En

ce lieu, on est en présence de trois phases : une phase

liquide constituée par l’eau ; une phase gazeuse

constituée par le CO2 et les autres gaz dissous ; une

phase solide constituée par la roche encaissante. Dans la

zone saturée, l’eau va dissoudre les roches en fonction de

son degré d’acidité. On assiste à des échanges de bases

entre l’eau et la roche ou permitolites. Ces phénomènes


concernent les éléments alcalino-terreux et les éléments

alcalins (K+, Na+, Ca2+ Mg2+).

- La zone de battement de la nappe : Elle se situe entre la

zone non saturée et la zone saturée et correspond à la

zone de fluctuation du niveau piézométrique de la nappe.

Dans cette zone, certains auteurs décrivent les argiles à

canaux ou argiles bariolées. En effet, les changements

périodiques du niveau d’eau provoquent en cet endroit

une oxydation des argiles qui deviennent multicolores.

Nappe libre lorsqu’une nappe possède ces trois zones, on

dit qu’il s’agit d’une nappe libre.

19. Dans une nappe libre, le niveau de la nappe aquifère

perméable repose sur un mur imperméable qui peut être une

roche cristalline, des argiles ou des marnes; tandis que le toit

est le sol en contact direct avec l’atmosphère.


20.

21. On a aussi les semi captives et semi libres.

22. Une nappe en charge est forcément captive mais une nappe

captive n’est pas forcement en charge.

Dans une nappe libre, les eaux de pluie qui tombent,

s’infiltrent par le toit de la nappe et descendent en profondeur

jusqu’à atteindre le mur imperméable. Au contact du mur,

l’eau s’arrête et son niveau monte peu à peu dans le terrain.


La nappe phréatique (un exemple de nappe libre) est

contenue dans l'aquifère souterrain que l'on rencontre à faible

profondeur. Elle alimente traditionnellement les puits et les

sources en eau potable. C'est la nappe la plus exposée à la

pollution en provenance de la surface.

Une nappe perchée est une nappe libre, permanente ou

temporaire, formée dans une zone non saturée, et qui surmonte

une nappe libre de plus grande extension.

23. Nappe captive : C’est une nappe prisonnière dans laquelle

les eaux souterraines sont généralement fossiles donc plus

anciennes que celles des nappes libres qui, elles, sont récentes.

L’alimentation dans une nappe captive ne se fait pas par

infiltration verticale mais plutôt par écoulement horizontal

dans l’aquifère. Les eaux s’entassent dans l’espace coincé. Les

eaux sont comprimées à cause de l’espace très réduit qui les

contient. La surface piézométrique n’existe pas dans la nappe

mais elle se situe bien en haut dans le toit ou même dans


l’atmosphère. Elle est jaillissante ou artésienne. Cette surface

piézométrique fictive marque la limite que l’eau peut atteindre

dans la nappe si on avait affaire à une nappe libre. C’est

pourquoi la pression qui s’exerce au niveau de cette surface

est toujours supérieure à la pression atmosphérique. Dans ce

cas, dès qu’un forage est creusé dans la nappe captive, dès

qu’il atteint le plan d’eau, l’eau monte dans l’ouvrage pour

atteindre la surface piézométrique. Si la surface piézométrique

est au niveau du sol, on dit la nappe est artésienne.


24. Nappe alluviale : L'aquifère est constitué par les alluvions

d'une rivière. L'eau de la nappe est en équilibre avec celle de

la rivière et les échanges se font dans les deux sens. Les

alluvions sont très perméables; elles peuvent être très épaisses

(une centaine de mètres) et constituer un réservoir très

important qui sert à l'alimentation en eau des villes (c'est le cas

du Rhin, du Rhône). Ces nappes, soutenues par l'apport de la

rivière (ou d'un lac), sont très vulnérables à la pollution. En


pays aride, la nappe alluviale est alimentée par les crues de la

rivière (oued) qui est à sec en période d'étiage. Comme l’oued,

les eaux de la nappe s'écoulent, souvent vers les dépressions

endoréiques où elles s'évaporent (lacs temporaires avec dépôt

de sels ou sebkha continentale)

25. On parle de nappe interstices en milieu poreux ; nappe de

fissure ou en réseau en milieu fissuré ; nappe de chenaux en

milieu karstique.

26. Nappe superficielle contenue dans les terrains de

couverture (altérite, dune, alluvions, éluvion…) ; nappe

profonde contenue dans le substratum parfois cristallin mais le

plus souvent représenté par les couches superficielles

perméables dans les bassins de sédimentaires.

27. La recharge est le processus qui permet le renouvellement

de l’eau souterraine. Elle correspond à la quantité d’eau qui

alimente l’aquifère depuis l’infiltration des précipitations à la

surface. À l’échelle régionale, il est nécessaire de déterminer


les zones de recharge importantes pour mieux les protéger.

L’estimation de la recharge d’un aquifère par unité de temps

(ou taux de renouvellement) est essentielle pour assurer la

pérennité de l’eau souterraine.

La recharge est liée aux conditions climatiques, à l’occupation

du sol et aux propriétés physiques du sol, soit sa capacité à

laisser s’infiltrer l’eau. Comme ces facteurs varient d’un

endroit à l’autre, la recharge n’est pas uniforme sur l’ensemble

du territoire. Ainsi, les zones d’affleurement de roches ou de

dépôts meubles perméables constituent les zones

préférentielles de recharge. À l’inverse, une couverture

argileuse épaisse et continue limite la recharge. En milieu

urbain, l’imperméabilisation des surfaces par le l’asphaltage

des routes et des stationnements, le compactage des sols et la

présence d’immeubles et autres structures ont un impact

important sur la recharge car ils empêchent l’eau de s’infiltrer.

Au terme de leur parcours souterrain, les eaux souterraines


font résurgence en surface. Ces zones de résurgence sont en

bonne partie diffuses (c.à.d. largement étendue), et se

traduisent par la formation de milieux humides ou par

l’exfiltration d’eau souterraine en bordure ou même au fond

des cours d’eau. Elles peuvent aussi parfois être ponctuelles

(c.à.d. en un point précis) et ainsi former des sources ou des

têtes de ruisseaux situés en pied de talus. En période d’étiage,

l’essentiel de l’eau qui s’écoule dans les rivières provient de

l’apport des eaux souterraines. C’est ce qu’on appelle le débit

de base des cours d’eau. Les zones de résurgence jouent un

rôle vital dans le maintien des écosystèmes, notamment en

fournissant un apport constant en nutriments et en eau pour la

faune et la flore aquatiques.

Le niveau piézométrique est le niveau ou l’altitude du niveau

de l’eau dans l’ouvrage. Il permet de déterminer la surface

piézométrique qui piézométrique varie en fonction de


plusieurs paramètres comme la perméabilité, la variation du

niveau de la nappe.

28. En général, le gradient hydraulique est un paramètre qui

renseigne sur la vitesse d’écoulement dans le sol. Plus sa

valeur est faible, plus l’écoulement est facile, plus la

perméabilité est grande. Au contraire, les secteurs où le

gradient hydraulique est très fort sont les secteurs où

l’écoulement rendu difficile par les mauvaises conditions de

circulation d’eau dans le sol. Les fluctuations périodiques de

la surface piézométrique des nappes présentent des variations

dans le temps d’origine naturelle ou artificielle :

- variation séculaires dues à l’alternance des cycles annuels

excédentaire ou déficitaire ;

- variation annuelle dues aux variations de précipitation due à

l’évapotranspiration;

- variation journalière due à la pression atmosphérique ;


- variation artificielle due à l’exploitation par l’homme

(pompage, barrage).

La différence de côte à chaque point entre nappe haute,

moyenne et nappe basse s’appelle le battement de la nappe.

Les battements sont généralement importants sur les nappes

superficielles, beaucoup plus faible pour les nappes profondes

et captives.

29. La carte piézométrique s’établit pour un espace délimité et

pour un temps donné. Les cartes piézométriques sont une

retranscription cartographique de la surface des nappes d’eau

souterraine. Elles peuvent être lues comme des cartes

topographiques, les courbes de niveau (ou isopièzes)

correspondant aux altitudes de la nappe. La lecture d’une carte

piézométrique permet donc de connaître le niveau de la nappe,

avec un niveau d’incertitude variable selon la densité de points

de mesure utilisés pour l’établissement de la carte. Elle permet

également de déterminer les sens d’écoulement de la nappe.


30. Établir la carte piézométrique d’une nappe nécessite un

long travail pour les hydrogéologues :

- sélection des points d’eau (forages) représentatifs de la

nappe étudiée ;

- campagne de terrain pour effectuer les mesures du niveau

de la nappe dans un intervalle de temps réduit (quelques

jours à quelques semaines) ;

- contrôle des résultats, interprétation et tracé des courbes

piézométriques.

Les courbes piézométriques portent des chiffres de valeur

égale à celle des côtes de l’eau, alors que les lignes de courant

portent des flèches qui indiquent le sens de l’écoulement.

Courbes piézométriques = isopièzes = courbes équipotentielles

= hydroisohypses.

31. Les forages sur même courbe piézométrique sont au même

potentiel hydraulique, d’où le nom de courbe équipotentielle.


32. Les courbes piézométriques sont perpendiculaires aux

limites imperméables et parallèles aux limites perméables.

C’est le contraire pour les lignes de courant. Les eaux coulent

des équipotentielles les plus élevées vers les moins élevées.

33. La ligne de courant est une ligne idéale qui représente la

trajectoire d’une particule d’eau en mouvement dans la nappe.

C’est pourquoi elle donne le sens de l’écoulement des eaux.

Pour dessiner les lignes de courant, on doit se rappeler qu’elles

sont toujours perpendiculaires en tout point aux

équipotentielles.

34. L’étude d’une carte piézométrique présent un grand

intérêt. Elle renseigne sur les zones de pertes ou de captage

dans la nappe, l’alimentation ou de gestion d’eaux ; permet de

suivre les problèmes de pollution (utilisation dans les

programmes d’assainissement). Elle renseigne aussi sur les

relations entre eaux souterraines et de surface, sur la nature

pétrographique des sols. Il suffit de calculer les variations du


gradient hydraulique dans les différents secteurs de la carte

piézométrique :

 dans les zones d’alimentation, les lignes de courant sont

divergentes ;

 dans les zones de captage, elles sont convergentes.

Quand les formations limites sont de nature perméable, elles

facilitent l’acheminement des eaux d’infiltration vers la nappe.

On parle d’alimentation de la nappe.

Si les formations limites sont imperméables, elles assurent la

canalisation des eaux, empêchent les pertes des eaux de la

nappe.

35. L’analyse morphologique de la surface piézométrique dans

les zones de limite de l’aquifère apporte des informations

qualitatives :

 isopièzes fermés.
Selon le sens d’écoulement, le filet d’eau diverge quand on a

une dépression piézométrique. On a :

- une zone de drainance

- une zone d’alimentation où les filets d’eau convergent

 les isopièzes sont perpendiculaires sur les conditions aux

limites. On a une limite étanche à débit nul

 les courbes piézométriques sont obliques ou parallèles à

la bordure. Deux cas peuvent se présenter :

- si l’écoulement est dirigé vers l’intérieur, on a une limite

d’alimentation ou une limite à débit entrant ;

- si l’écoulement est dirigé vers l’extérieur, on a une limite

d’écoulement ou limite à débit sortant.

La carte piézométrique donnant des indications sur l’analyse

et la schématisation des fonctions capacitive et conductrice du

réservoir et du comportement hydrodynamique de l’aquifère

36. Paramètres hydrauliques des aquifères :


 Porosité : elle représente le volume d’eau que le sol

peut libérer pour une exploitation ; c’est la quantité d’eau

qui circule librement dans le terrain. Elle est déterminée

indirectement par essais de débits dans les puits. Les

facteurs de variation de la porosité sont :

- la granulométrie : Wt diminue quand la dimension des grains

augmente

- l’arrangement des grains et la compacité

- la forme et la répartition : si les grains sont étalés ou sont

dans un mauvais classement, Wt diminue.

On parle de porosité d’interstice par opposition à la porosité

de fissure. La porosité d’interstice concerne les roches

meubles et qui ont presque toujours une porosité ouverte. La

porosité de fissure englobe la schistosité, les fissures, la

fracturation et la stratification. La porosité des chenaux est due

à l’élargissement des fissures préexistantes par dissolution ou

par l’intermédiaire des activités biologiques. Elle concerne les


roches solubles telles que le calcaire, le sel gemme, le gypse et

la dolomie. Ces différentes porosités peuvent coexister dans

une même roche. On distingue la porosité primaire ou

congénitale et la porosité secondaire ou acquise due à des

dissolutions ou à un broyage après fissuration.

 La perméabilité est le paramètre exprime la capacité d’un

terrain à laisser circuler de l’eau sous l’effet d’un gradient

hydraulique. Par conséquence, c’est elle qui renseigne sur

l’impact des pertes de charge qui naissent dans la

circulation d’eau dans les terrains.

En hydrogéologie, elle désigne la vitesse de filtration ou

d’écoulement d’eau souterraine sous une charge donnée. On le

désigne par la lettre K. C’est un paramètre très différent de la

porosité parce qu’une roche peut être poreuse et non

perméable c’est le cas des argiles, des pierres ponces qui sont

très poreuses mais dont les vides ne communiquent pas entre

eux. La perméabilité est une notion dynamique. Contrairement


à la porosité ; elle implique la présence de l’eau et son

mouvement.

Le coefficient de perméabilité est défini par la loi de Darcy,

K = coefficient de perméabilité = coefficient de Darcy =

conductivité hydraulique.

K dépend des caractéristiques du fluide (poids spécifique et

viscosité). Il est défini par un autre coefficient appelé

perméabilité intrinsèque k qui ne dépend que du milieu poreux

quel que soit le fluide.

K et k sont liés par la relation K = (k. δ)/η δ : poids spécifique

η : Viscosité

k est exprimé en darcy ; Le darcy est la perméabilité d’un

milieu débitant 1 cm3/s à travers une surface de 1 cm2 sous un

gradient hydraulique, normal à cette surface, d’une

atmosphère par centimètre


La loi de Darcy n’est valable que pour les écoulements

laminaires c’est-à-dire les écoulements lents à travers les pores

d’un aquifère. Cependant, lorsqu’on étudie les écoulements

turbulents dans les karts, les canaux et les rivières, il faut

utiliser les lois mathématiques dans le cas des tuyauteries.

Il convient de bien distinguer :

1 - la vitesse potentielle ou vitesse de Darcy K appelée

conductivité hydraulique ;
2 - la vitesse apparente ou vitesse de filtration V = K i qui est

le produit du coefficient de Darcy par la valeur du gradient qui

est une grandeur sans dimensions ;

3- la vitesse réelle ou vitesse effective Ve = (K i)/ We ; We

(Wu) étant la porosité efficace car dans une section donnée il

n’y a qu’une surface égale à S de vides à travers lesquels l’eau

peut circuler.

Il existe deux grands types de perméabilité dans le cas des

roches cristallines :

- la perméabilité de fissure : se rencontre dans les joints de

stratification, dans les plans de faille, dans les zones de

foliation, de schistosité et de rubanement ou agneissossité.

C’est une perméabilité très répandue en Afrique de l’Ouest

dans les milieux cristallins.

- la perméabilité de chenaux. : La perméabilité de chenaux est

une perméabilité de dissolution ou d’écartement ou

d’élargissement. On la rencontre dans les roches calcaires et


dans les roches cristallines là où les arbres poussent dans les

granites. Très souvent, la perméabilité de fissure ou de

chenaux peut être fermée, soit par les sédiments transportés

par les eaux de ruissellement comme l’argile et les marnes,

soit par une remontée tardive des minéralisations appelée

remontées hydrothermales.

 Transmissivité (T) : C’est la quantité d’eau qu’une nappe

peut transmettre d’un point à l’autre. Cependant, ce

paramètre s’exprime en m2.s-1 et il est désigné par la

lettre T. T = K.e (produit de la perméabilité K par la

puissance de la nappe e) Dans le cas des aquifères

composés de plusieurs couches. La transmissivité totale

est la somme de la transmissivité de chacune des n

couches perméables, soit :


Quand la perméabilité d’une nappe est très faible (10-6 -

10-9), son coefficient de transmissivité est très faible

également; la transmissivité évolue donc en fonction de la

perméabilité. T évalue la fonction conduite de l’aquifère.

Elle permet de représenter sur des cartes les zones de

production. Elle est mesurée sur le terrain par les pompages

d’essais.

Le coefficient d'emmagasinement est défini comme le rapport

du volume d'eau libérée (ou emmagasinée) par unité de

surface sur la différence de charge hydraulique. Dans les

nappes libres, le coefficient d'emmagasinement est égal à la

porosité efficace; Il est mesuré sur le terrain par des pompages

d'essai qui rabattent la nappe.

On le désigne par la lettre S. Il est sans dimension, on

l’exprime en pourcentage. Le coefficient d’emmagasinement

tient compte de la surcharge des terrains surmontant le toit de

la nappe.
 La diffusivité, notée T/S est égale au quotient de la

transmissivité T par le coefficient d’emmagasinement, S.

Elle s’exprime en m2/s. Elle régit la propagation

d’influences dans l’aquifère. Plus la valeur est élevée,

plus la nappe est dite "nerveuse".

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