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HYDROGEOLOGIE

Filière Sciences de la Terre et de l’Univers (STU5)

Par
Youssef HSISSOU
Plan :

Généralités et conception de l’hydrologie


I. DEFINITIONS:

II. LE CYCLE DE L'EAU

Hydrologie des eaux souterraines ou Hydrogéologie

Chapitre I : porosité des roches et relation fluide-solide en milieu poreux

I. Porosité

1. Porosité totale

2. Porosité de surface

3. Surface spécifique

II. Relation fluide-solide

1. Eau liée

2. Eau libre

3. Porosité cinématique

4. Terreur en eau et coefficient de saturation


Chapitre II : LES SYSTEMES AQUIFERES

I. QUELQUES DEFINITIONS

II. TYPES DE NAPPES

1. Nappes libres

2. Nappes captives

Chapitre III : DEPLACEMENT DE L'EAU

I. Loi de Darcy (écoulement vertical)

II. Généralisation de la Loi de Darcy

III. Caractéristiques hydrodynamiques

1. Transmissivité

2. Emmagasinement souterrain
Chapitre IV : Cartographie de l'aquifère

I. Cartes structurales de l'aquifère

1. Cartes de la configuration de l'aquifère.

2. Cartes de la structure du réservoir

II. Cartes piézométriques

1. Mesure des niveaux piézométriques

2. Report des niveaux piézométriques

3. Tracé des courbes hydroisohypses

4. Interprétation des cartes piézométriques

5. Débit d’une nappe et vitesses d’écoulement


Généralités et conception de l’hydrologie

I. DEFINITIONS:

D'une façon très générale, l'hydrologie peut se définir comme l'étude du cycle de l'eau
et l'estimation de ses différents flux. L'hydrologie au sens large regroupe :

• la climatologie, pour la partie aérienne du cycle de l'eau (précipitations, retour à


l'atmosphère, transferts, etc.);

• l'hydrologie de surface au sens strict, pour les écoulements à la surface des continents ;

• l'hydrodynamique des milieux non saturés pour les échanges entre les eaux de surface
et les eaux souterraines (infiltration, retour à l'atmosphère à partir des nappes, etc.) ;

• l'hydrodynamique souterraine (sensu stricto) pour les écoulements en milieux saturés.


L'hydrologie de surface est la science qui traite essentiellement des problèmes

qualitatifs et quantitatifs des écoulements à la surface des continents.

Ces problèmes se ramènent généralement à des prévisions (associer à une date une

certaine grandeur) ou des prédéterminations (associer à une grandeur une certaine

probabilité) de débits ou de volume en un point ou sur une surface.

L'hydrologie souterraine ou hydrogéologie est une discipline des sciences de la terre,

elle porte sur l’étude du rôle des matériaux constituant le sous-sol et des structures

hydrogéologiques avec application des lois physiques et chimique.


II. LE CYCLE DE L'EAU

Le cycle de l'eau, appelé aussi cycle hydrologique, est l'ensemble des cheminements que
peut suivre une particule d'eau. Ces mouvements, accompagnés de changements d'état,
peuvent s'effectuer dans l'atmosphère, à la surface du sol et dans le sous-sol.
Les principales étapes du cycle sont :

Chaque particule n'effectue


qu'une partie de ce cycle et
avec des durées très variables :
une goutte de pluie peut
retourner à l'océan en
quelques jours alors que sous
forme de neige, en montagne,
elle pourra mettre des dizaines
d'années.

Le travail de mise en mouvement des particules d’eau dans le cycle est fourni par 2
sources d’énergie : L’énergie solaire et l’énergie de gravité.
Les précipitations (pluies et neiges) arrivant à la surface de la terre constituent la
quasi-totalité des apports d'eau au sol.
cas de la pluie
Quand une pluie arrive au sol, trois processus prennent naissance:
• L’humidification du sol et l'infiltration,
• Le ruissellement de surface,
• L’évaporation.
Nous regarderons comment on peut tenter d'estimer ces différents flux.
1) Humidification et infiltration
Dans la quasi-totalité des pays où il pleut, le sous-sol renferme en temps normal de
l'eau. Un profil habituel de la quantité d'eau contenue en fonction de la cote se
présente de la façon suivante:

Cette teneur en eau est, bien sûr, fonction de la porosité et de la


perméabilité du sol.
Au-dessous de la surface du sol, deux zones peuvent être identifiées de haut en bas :

• la zone non saturée, système à trois phases (solide, liquide, gaz) où seule une partie
des espaces lacunaires est remplie d'eau, le reste étant occupé par l'air du sol,

• la zone saturée, système à deux phases (solide, liquide) où tous les pores sont
remplis d'eau.

l'eau est soumise essentiellement aux forces


de gravité dans la zone saturée et, en plus,
aux forces de capillarité (qui deviennent très
vite prépondérantes) dans la zone non
saturée.
L'eau qui tombe à la surface du sol commence par humidifier la fraction supérieure du
sol (quelques centimètres). Le profil est alors le suivant:

Cette augmentation d'humidité en surface n'entraîne pas nécessairement un écoulement


vertical immédiat: tant que les forces de capillarité sont supérieures aux forces de gravité.

Quand la teneur en eau dépasse une valeur limite, appelée capacité de rétention
spécifique, l'eau se propage plus rapidement vers le bas.

Si la pluie se poursuit suffisamment longtemps, l'humidification sera de plus en plus


importante et entraînera une infiltration.
Mais ce phénomène est très lent: suivant la profondeur de la nappe et la perméabilité du
sol, l'arrivée d'eau à la nappe peut se produire dans la semaine qui suit la pluie, dans le
mois, ou même dans quelques mois.
2) Ruissellement de surface
Si l'intensité de la pluie est forte, le sol ne peut ingurgiter l'apport d'eau; passés les
premiers instants et l'humidification de la zone tout à fait supérieure du sol, un excès
d'eau apparaît en surface, formant une pellicule qui peut alors circuler sur le sol.

On distingue même, un peu artificiellement, un ruissellement pur en surface et un


"écoulement hypodermique''qui se fait dans les premiers centimètres du sol ou de la
végétation.

Ce ruissellement circule suivant la ligne de plus


grande pente du sol et vient alimenter le
réseau de drainage naturel: fossés, ruisseaux,
rivières, etc... Il entraîne des particules solides
par érosion, ce qui génère le transport solide
des rivières

Remarque :
Notons enfin que la végétation constitue un premier écran aux mécanismes cités plus
haut: ce qui peut empêcher une faible pluie de commencer tout mécanisme
d'humidification.
3) Evaporation
 Même pendant la pluie, une partie non négligeable de l'eau arrivée au sol est
immédiatement réévaporée. En effet, l'humidité de l'atmosphère est rarement saturée,
même pendant un orage.

 Une fois la pluie arrêtée, cette évaporation continue et assèche peu à peu l'eau qui se
trouve interceptée par la végétation, ou qui reste en surface. Elle continue, bien sûr, sur
les surfaces d'eau libre (rivières, lacs) et à la surface du sol.

 Dans le sol même, cette évaporation continue également.


Elle pourrait avoir lieu simultanément sur la totalité du profil et même presque jusqu'à la
nappe.

 La facilité pour l'atmosphère d'évaporer l'eau du sol diminue avec la teneur en eau de
celui-ci: plus celle-ci est faible, plus l'eau est liée par capillarité au sol, et plus l'énergie à
fournir pour l'en extraire est élevée. Elle est également fonction du pouvoir évaporant de
l'atmosphère: température, vent, ensoleillement.
En été, quand cette évaporation est intense, elle reprend généralement la totalité de l'eau qui a
humidifié le profil: il ne se produit pas d'infiltration à la nappe.

Profils de teneur en eau


caractéristiques dans un
sol, en hiver et en été,
mettant en évidence la
différence de
comportement.
On admet cependant que la reprise évaporatoire sur la nappe devient négligeable,
même en pays tropical ou aride, quand celle-ci se trouve à plus de 10 ou 15 m sous la
surface du sol.

En utilisant des méthodes isotopiques, Fontes et al. (1986) ont pu ainsi estimer le flux
évaporatoire en pays aride (au Sahara, à Beni-Aloès), à environ 5 mm/an, quand la
nappe se situe à 10 m de profondeur sous le sol.

Un autre phénomène joue dans le même sens que l'évaporation sur le sol: c'est la
transpiration des végétaux. Les racines des plantes sont capables de reprendre l'eau du
sol dans la zone non saturée, ou parfois dans la zone saturée si elle est proche.
4) Cas de la neige

Les précipitations tombées sous forme de neige ont un sort voisin de celui de la pluie,
mais différé.

 Initialement, humidification, infiltration et ruissellement sont nuls.

 L'évaporation a lieu sous forme de sublimation de la neige.

 Lors de la fonte, l'infiltration et le ruissellement prennent naissance.


Le taux d'infiltration est généralement plus élevé, car l'apport d'eau au sol est plus lent
que lors d'une pluie.
Cependant, si le sol est gelé en profondeur (cas des pays froids), une grande partie de
l'eau ruisselle, et peut entraîner avec elle une couche de sol saturé au-dessus du niveau
gelé (coulée de boue).
Hydrologie des eaux souterraines ou Hydrogéologie

Chapitre I : porosité des roches et relation fluide-solide en milieu poreux

La plupart des roches et des sols contiennent naturellement un certain pourcentage de


vides qui peuvent être occupés par de l’eau ou des fluides. C’est ce qu’on appelle leur
porosité. Il faut distinguer l’existence de ces vides avec leur interconnexion permettant à
un fluide d’y circuler. Cette deuxième propriété est la perméabilité (cf chap III).

I - Porosité
La plupart des roches sont constituées de particules minérales solides, plus ou moins
cimentées, formant un squelette autour duquel subsistent des espaces vides : ce sont
les milieux poreux. Exemple : les sables, les grés, … etc.

Pour les roches compactes et fissurées, on parle d’une porosité de fissures (failles,
fissures, diaclases) en plus d’une porosité intersticielle. Exemple : basaltes, calcaires,
etc…
1. Porosité totale

Porosité totale ω = = x 100 (%)

Les mécaniciens des sols utilisent aussi :

Indices des vides e = =

En hydrogéologie, on utilise toujours ω, mais on passe de l’un à l’autre par :

e= ==> =e =e( – ) car = –

ω= = = e - e ω = e (1- ω)

Donc ω = e (1 – ω) ==> e =

On a aussi :
ω = e - e ω ==> ω + e ω = e ==> ω (1 + e) = e ==> ω =
2. Porosité de surface

Sur une section de milieu poreux, on peut définir une porosité de surface totale

ωs =

3. Surface spécifique

Elle est définie par Ssp =


II- Relation fluide-solide

Dans un milieu saturé en eau, on distingue deux types d’eau en général : eau libre et eau
liée.

1. Eau liée
Elle est attachée à la surface des grains par le jeu des forces d’attraction moléculaires.
Ces forces décroissent avec la distance de la molécule d’eau au grain.
•Eau pelliculaire = elle correspond à la zone de transition qui contient des molécules d’eau qui
supportent encore une attraction non négligeable et sont immobiles.
•Eau de rétention : eau liée
Ces phénomènes d’adsorption des molécules d’eau et des ions sont liés à la surface
spécifique du milieu et sont particulièrement importants pour les minéraux argileux, ce
qui réduira beaucoup la possibilité pour l’eau et les ions de circuler dans une argile.

2. Eau libre
C’est l’eau en dehors du champ d’attraction des particules solides et qui est susceptible de
se déplacer sous l’effet de la gravité ou des gradients de pression.

Pratiquement, en considérant la mobilité de l’eau sous l’action de la gravité, on peut


distinguer deux grands types d’eau souterraine : l’eau gravitaire et l’eau de rétention
(=liée) et seule l’eau gravitaire participe à l’écoulement.

L’eau gravitaire ou mobilisable est fonction du temps d’égouttage et de la granulométrie.


3. Porosité cinématique

ωc =

Appelée aussi porosité efficace (pores non connectés).

4. Terreur en eau et coefficient de saturation

θ= elle varie de 0 à ω ; si le milieu est saturé θ = ω

s= il varie de 0 à 1 ou de 0 à 100%

« s » est appelé aussi la saturation volumique.


Chapitre II : LES SYSTEMES AQUIFERES

I. QUELQUES DEFINITIONS

Le bassin hydrologique est délimité par les lignes de crêtes topographiques isolant le bassin
versant d'un cours d'eau et de ses affluents. Il correspond en surface au bassin hydrographique.

Le bassin hydrogéologique correspond à la partie souterraine du bassin hydrologique.


Un aquifère est un corps (couche, massif) de roches perméables comportant une zone saturée
suffisamment conductrice d'eau souterraine pour permettre l'écoulement significatif d'une
nappe souterraine et le captage de quantité d'eau appréciable. Un aquifère peut comporter une
zone non saturée (définition de Margat et Castany).
L'aquifère est homogène quand il a une perméabilité d'interstices (sables, graviers); la
vitesse de percolation y est lente.
Il est hétérogène avec une perméabilité de fissures (granite, calcaire karstique); la
vitesse de percolation est plus rapide.

Les formations peu perméables (dites semi-perméables), comme les sables argileux, peuvent
stocker de l'eau mais la vitesse de transit est faible: on parle d'aquitard. Ces formations peuvent
assurer la communication entre aquifères superposés par le phénomène de drainance.

Les aquicludes sont des formations imperméables ne produisant pas d'eau.

Une nappe est l'ensemble des eaux comprises dans la zone saturée d'un aquifère, dont toutes
les parties sont en liaison hydraulique (Margat et Castany).
Charge hydraulique et cote piézométrique : on définit dans les cours d’hydraulique, la
charge hydraulique en un point M d’un fluide incompressible et soumis à la seule gravité
par la relation :

V : étant la vitesse réelle du fluide au point M dont la cote est Z.


Z est compté positivement vers le haut.
ρ : la masse volumique du fluide.
g : l'accélération de la pesanteur.
P : la pression statique.

Pour les nappes souterraines le déplacement des eaux est négligeable. On peut donc
négliger le terme (charge dynamique).

La charge se résume à la charge statique ou cote piézométrique :

: Charge hydrostatique ; Z : charge gravitationnelle


Notons que la charge gravitationnelle Z augmente vers le haut et que la charge
hydrostatique h augmente vers le bas.

h est déterminé par référence à la surface d’eau libre où la pression est égale à la pression
atmosphérique.

Tout ce qui se perd en pression se gagne en charge gravitationnelle le long d’une colonne
d’eau.

Pour mesurer la charge en un point A d’une nappe d’eau souterraine, il suffit d’implanter un
piézomètre.
On a

Comme on choisit toujours la pression atmosphérique comme pression nulle de référence,


donc = 0, on a bien HA = HB = ZB

La cote piézométrique est donc confondue avec la charge.

La valeur de la charge est fonction, bien sûr, de l’origine choisie sur l’axe Z.
On exprime généralement les charges par rapport au nivellement général (NGM).

Hydrogéologie de la
région d'Amiens.
II. TYPES DE NAPPES

1. Nappes libres
La surface piézométrique coïncide avec la surface libre de la nappe qui est surmontée par
une zone non saturée.
Ce type de nappe est la première directement atteinte par les puits: c'est la nappe
phréatique.

Nappe libre des Sables de Fontainebleau.


* Nappe alluviale
L'aquifère est constitué par les alluvions d'une rivière. L'eau de la nappe est en
équilibre avec celle de la rivière et les échanges se font dans les deux sens.

Ces nappes, soutenues par l'apport de la rivière (ou d'un lac), sont très vulnérables à la
pollution.

En pays aride, la nappe alluviale est alimentée par les crues de la rivière (oued) qui est
à sec en période d'étiage.

L'aquifère de la craie en Artois

* Nappe de vallée en pays tempéré


•Nappe en pays karstique
En pays calcaire, l'eau remplit et circule dans les cavités du karst dont certaines sont
complètement ennoyées. Les vitesses de circulation sont grandes et les sources
peuvent être temporaires et abondantes (résurgences).
* Nappe en plaine littorale
La nappe d'eau douce qui est située dans les alluvions est en équilibre hydrostatique
avec la nappe salée issue de l'eau de mer. Ces 2 nappes se mélangent peu, leur
interface constitue un biseau salé. Tout rabattement de la nappe d'eau douce entraîne
la rupture de l'équilibre et la progression du biseau salé vers l'intérieur des terres.

* Soutien d'une nappe


Une nappe est limitée vers le bas par un niveau imperméable. Elle peut être
alimentée, ou soutenue, par l'infiltration de l'eau d'une rivière.
Une nappe est dite perchée si elle surmonte une autre nappe libre qu'elle peut
alimenter par drainance.
Par exemple, dans la région de Soisson, les nappes du Tertiaire sont dans des nappes
perchées; la nappe de la craie et les nappes alluviales sont soutenues par les rivières.
Relation nappe-rivière et amplitude piézométrique annuelle en Champagne (d'après Rouxel-David et Cordonnier).
2- Nappes captives
La nappe est confinée car elle est surmontée par une formation peu ou pas perméable;
l'eau est comprimée à une pression supérieure à la pression atmosphérique. A la suite
d'un forage au travers du toit imperméable, l'eau remonte et peut jaillir: la nappe est
artésienne. Le jaillissement peut disparaître par la suite si la nappe est exploitée au
point de diminuer sa pression (cas historique du forage artésien de Grenelle, source El
Kléa).

Source jaillissante en Artois

Nappe captive des sables tertiaires de Gironde.


Chapitre III : DEPLACEMENT DE L'EAU

I. Loi de Darcy (écoulement vertical)


L'étude du déplacement de l'eau dans un milieu poreux a été conduite expérimentalement par
Darcy en 1856.
Pour une même charge hydraulique (même énergie potentielle), Darcy définit un coefficient de
perméabilité K, mesuré en m/s, dépendant du type de milieu poreux.
La quantité d'eau transitant dans ce milieu est proportionnelle à la section totale traversée A,
au coefficient de perméabilité K du milieu et à la charge hydraulique H et inversement
proportionnelle à la longueur L du milieu traversé:
Q (m3/s) = K (m/s).A (m2).

H/L est la perte de charge par unité de longueur, appelée encore gradient hydraulique i:
Q = K. A. i

La vitesse de filtration U est égale au rapport de la quantité d'eau passant en une seconde sur la
surface A. C'est également le produit du coefficient de perméabilité par le gradient hydraulique:

U (m/s) = = K. i

U qui est déduite de est une vitesse fictive de l’écoulement à la sortie du massif.
Dispositif expérimental pour la loi de Darcy.
I. Généralisation de la Loi de Darcy

Dispositif avec écoulement latéral: il représente mieux l'écoulement des eaux dans un aquifère.

Si H1 = H2 pas d’écoulement

Si H1  H2 il ya écoulement, la perte de charge H1-H2 est donc le moteur de l’écoulement.

Dispositif avec écoulement latéral


Les résultats obtenus par cette expérience, permettent d’écrire :

Q = K. A. = K. A. i

= = i = gradient hydraulique

Lorsque L diminue et devient petite, on peut la remplacer par de même pour H


= - = - - = -

Alors Q = - K . A . et U = - K . i

étant le gradient de h

La loi U = - K. i peut s’écrire


=- .i=-K

La loi de Darcy n'est strictement applicable que pour des milieux homogènes où
l'écoulement de l'eau est laminaire. Elle ne peut être utilisée en particulier pour les
réseaux karstiques.
Généralisation de la loi de Darcy pour :

toutes les directions d’écoulement ;


tous les liquides de différents poids volumiques et viscosités dynamiques ;
tous les milieux aquifères poreux.
Ces études ont permis d’établir l’expression généralisée suivante :

= - N. . i = - K. i

N. , caractérise la granulométrie avec:

N facteur de forme (sans dimension)


Et le diamètre efficace (cm)
est la viscosité dynamique (kg/m.s)

= . g est le poids volumique


K = N. = k.

Le coefficient de perméabilité est lié à un coefficient spécifique à la roche k (m2), appelé :


perméabilité intrinsèque et aux caractéristiques de l’eau ( et ).
K est donc lié aux caractéristiques du réservoir et du liquide. Il ne répond donc pas à la
conception de Darcy (constante physique du réservoir seulement)
Quand il s’agit d’eaux souterraines normales à salinité modérée, varie peu, par contre varie
largement avec la température suivant la relation :

Donc le facteur principal est


diminue avec l’augmentation de la température donc K augmente avec l’augmentation de la
température

Le coefficient de perméabilité est propre à chaque réservoir; il dépend notamment de la


porosité efficace et de la viscosité du fluide; il augmente avec la profondeur (l'augmentation de
température diminue la viscosité).

K varie en général de 101 à 10-11 m/s.


Quelques exemples :

 Graviers moyens : k = 3. 10-1 m/s perméable


 Sables moyens : k = 6. 10-4 m/s perméable
 Silts : k = 3. 10-8 m/s semi-perméable
 Argile : k = 5. 10-10 m/s imperméable

Conditions de validité de la loi de Darcy

Quatre conditions doivent être respectées :


 continuité
 Isotropie
 homogénéité du réservoir
 écoulement laminaire
III. Caractéristiques hydrodynamiques

1. Transmissivité
La productivité d'un captage dans un aquifère est fonction de son coefficient de
perméabilité, K et de son épaisseur, b. C'est pourquoi la transmissivité, notée T, a été créée.
Elle régit le débit d'eau qui s'écoule, par unité de largeur, L, d'un aquifère, sous l'effet d'une
unité de gradient hydraulique, i. Elle l évalue la fonction conduite de l'aquifère par la
relation suivante :
T = K. b
2. Emmagasinement souterrain
Des études et expérimentations, sur le terrain, permettent de mesurer, en place et sur un
volume important, les paramètres de l'emmagasinement de l'eau dans les réservoirs.
Sous l'effet d'un abaissement unitaire de niveau piézométrique, entraînant une différence de
charge, l'eau est libérée du réservoir :
• dans l'aquifère à nappe libre par l'action de la force de gravité
• dans l'aquifère à nappe captive par expulsion de l'eau
Le coefficient d'emmagasinement, noté S (sans dimension), est le rapport du volume d'eau
libérée ou emmagasinée (Vw) par unité de surface de l'aquifère (A=1m²) à la variation de
charge hydraulique, h, correspondante.

Dans l'aquifère à nappe libre, le coefficient d'emmagasinement est égal, en pratique, à la


porosité efficace. Par contre dans l'aquifère à nappe captive, il est 100 à 1000 (voir 10000)
fois plus petit.

Il varie de 0.2 à 0.01 pour les nappes libres et de 10-4 à 10-6 pour les nappes captives.
Chapitre IV : Cartographie de l'aquifère

La cartographie de l'aquifère a pour but de représenter sa configuration, sa structure et


de schématiser les fonctions du réservoir et son comportement hydrodynamique.

Les cartes sont de 2 types : structurales et piézométriques.

 Les cartes structurales, représentent la morphologie et la position des


surfaces limites.

 La carte piézométrique, en courbes hydroisohypses, synthèse essentielle de


l'étude hydrogéologique, schématise la fonction conduite du réservoir et le
comportement hydrodynamique de l'aquifère avec figuration des conditions aux
limites.

I. Cartes structurales de l'aquifère

Les cartes structurales de l'aquifère représentent sa configuration et sa structure; Elles


sont établies par synthèse des données sur la géologie, les conditions aux limites et les
paramètres physiques et hydrodynamiques des aquifères.
1. Cartes de la configuration de l'aquifère
La cartographie de la configuration, ou enveloppe de l'aquifère, représente les limites
géologiques et hydrodynamiques. Ces cartes permettent de déterminer les dimensions
et le volume de l'aquifère. L'interpolation spatiale des données ponctuelles est figurée
par 3 types de cartes en courbes d'isovaleurs :

 Cartes en courbes isohypses ou d'égale altitude, figurant la morphologie de la


surface considérée, au même titre que les cartes topographiques en courbes de
niveau, représentant la surface du sol ;

 Cartes en courbes isobathes ou d'égale profondeur, par référence à la surface


du sol, situant dans le sous-sol la surface représentée ;

 Cartes en courbes isopaches ou d'égale épaisseur de l'aquifère, bases du


calcul du volume du réservoir.
Exemple : Carte de l'aquifère multicouche des sables albiens de Paris

Carte isohypse Carte isopache


2. Cartes de la structure du réservoir
Les données sur les caractéristiques physiques du réservoir permettent de dresser
des cartes représentant la structure de l'aquifère. Les 3 principales catégories
d'information portent sur :

• La lithologie (lithofaciès) exprimée par les symboles conventionnels normalisés;

• La granulométrie des roches meubles avec les classes granulométriques et le


diamètre efficace ;

• La fissuration des roches compactes

Exemple de carte de fissuration : formation


hydrogéologique perméable carbonatée fissurée
du Crétacé inférieur
II. Cartes piézométriques

Les cartes piézométriques représentent à une


date donnée, la distribution spatiale des charges
et des potentiels hydrauliques. Elles figurent
également les conditions aux limites
hydrodynamiques.

Elles sont les documents de base de l'analyse et


de la schématisation des fonctions capacitives et
conductrices du réservoir, et du comportement
hydrodynamique de l'aquifère. C'est la synthèse
la plus importante d'une étude hydrogéologique.

Un exemple de carte piézométrique simplifiée


1. Mesure des niveaux piézométriques

Les mesures doivent être effectuées avec des piézomètres dans des conditions de stabilisation
et pour l'ensemble de la région cartographiée au cours d'une période la plus courte possible.

En cas de variations importantes au cours de la campagne de relevés, il faut effectuer des


corrections par rapport à une cote de référence en observation continue.
surface piézométrique au repos surface piézométrique en pompage
(niveau statique) (niveau dynamique)
captage

zone non saturée

Aquifère
nappe

substratum imperméable
2. Report des niveaux piézométriques

Les points d'eau, affectés de leur code de référence et de leur niveau piézométrique, sont
reportés sur une carte topographique .
L'échelle de la carte est choisie en tenant compte de la densité des points de mesure et
des fonds topographiques existants.
Pour les cartes à petites échelles ou poursuivant des objectifs particuliers, comme
l'évaluation de la réserve, les données moyennes sont retenues.

3. Tracé des courbes hydroisohypses

La surface piézométrique est, comme la surface du sol, représentée par des courbes
d'égale altitude de niveau d'eau, soit d'égal niveau piézométrique, dites courbes
hydroisohypses.
Le dessin de ces courbes comporte successivement le choix de leur équidistance et la
technique de leur tracé.

 Choix de l'équidistance des courbes hydroisohypses


L'équidistance dépend de la précision et de la densité des mesures, des valeurs du
gradient hydraulique, et de l'échelle de la carte.
En général, elle est de l'ordre du mètre (0.5, 1 ou 2m) pour les cartes à 1/1000 et
1/20.000 ; de 5 ou 10m pour celles à 1/50.000 et 1/100.000.
 Tracé des courbes hydroisohypses :
Il est effectué par différentes méthodes d'interpolation, adaptées à la précision et à la
densité des données disponibles.

L'interpolation approximative est effectuée par une méthode visuelle. Dans la


plupart des cas, cette méthode donne des résultats satisfaisant mais elle doit être
utilisée avec prudence.

La méthode d'interpolation du triangle se réalise en groupant par 3 les données.


Les côtés du triangle sont tracés et divisés en segments proportionnels. Les courbes
hydroisohypses sont obtenues en joignant, par des segments de droite, les points
d'égal niveau. Cette méthode donne d'excellents résultats lorsque les points de
mesure sont suffisants.

Utilisations de logiciels de cartographie

(voir travaux pratiques)


4. Interprétation des cartes piézométriques

L'interprétation des cartes piézométriques, appuyée sur les cartes structurales du


réservoir, aboutit à 5 opérations :

• Analyse morphologique de la surface piézométrique, par traçage des lignes de


courant et des axes principaux de flux ;

• Étude de la structure de l'aquifère. Anomalies structurales du réservoir.


Distribution spatiale des paramètres hydrodynamiques ;

• Étude des fonctions du réservoir : distribution spatiale des stocks d'eau et


régime de l'écoulement de l'eau souterraine ;

• Étude du comportement hydrodynamique de l'aquifère : débits imposés entrants


et sortants, potentiels imposés ;

• Analyse des fluctuations de la surface piézométrique des aquifères à nappe libre.


Prévision de l'évolution des niveaux piézométriques.

L'interprétation globale des cartes structurales et piézométriques aboutit à


l'identification des zones privilégiées pour l'implantation des stations d'essais et des
ouvrages de captages. Elle contribue également à la prescription des mesures de
protection de la qualité des eaux souterraines captées pour l'alimentation humaine.
D’après Y.Hsissou, 1999

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