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Hydrologie

1
Introduction générale
Les ressources en eau, plus que toute autre forme de ressources,
constituent un élément fondamental et nécessaire au maintient
et au développement de toute activité humaine économique et
sociale.
Cependant, le succès de tels projets passe nécessairement par
une bonne connaissance du régime hydrologique.
Défis actuels liés à l'eau, comme le changement climatique, la
surexploitation des nappes phréatiques et la pollution de l'eau.
Importance de l'interdisciplinarité dans l'étude de l'hydrologie,
incluant des aspects de géologie, écologie, météorologie.
L'impact de l'hydrologie sur d'autres secteurs, tels que
l'agriculture, l'urbanisme et la santé publique.

2
Introduction générale

Les intérêts de l’étude du cycle hydrologique sont multiples :

• Les techniques et technologies modernes utilisées dans l'étude


hydrologique, comme les systèmes d'information géographique
(SIG), la télédétection et les modèles informatiques.
• Estimer les ressources en eau et les prédéterminer,
• Gérer de façon rationnelle les ressources en eau;
• Dimensionner les ouvrages hydrauliques;
• Limiter la gravité des catastrophes naturelles liées à l’eau
• Prévoir les crues et les inondations.
• L'importance de la coopération internationale et de la
gouvernance de l'eau dans le contexte des ressources partagées
à l'échelle mondiale.

Ainsi, ce cours est structuré selon le plan suivant:

3
PLAN
Chapitre 1 : Le cycle de l’eau dans la nature

Chapitre 2 : Les bassins versants

Chapitre 3 : L’atmosphère

Chapitre 4 : Les précipitations

Chapitre 5 : L’infiltration

Chapitre 6 : Les écoulements dans les cours d’eau

Chapitre 7 : Modèles de transformation pluie-débit

Chapitre 8 : L’hydrologie statistique

Chapitre 9 : Hydrogéologie
4
Définition de l’hydrologie

Science qui étudie les eaux terrestres et souterraines,


leur origine, leur mouvement et leur répartition spatiale,
leurs propriétés physiques et chimiques, leur
interactions avec l’environnement physique et
biologique et leur influence sur les activités humaines;
Science qui étudie le cycle de l’eau;
Science qui étudie la distribution spatiale et temporelle
de l’eau dans l’atmosphère, en surface (lacs, oueds) et
dans le sol et sous-sol.

5
Types d’hydrologie

L'hydrologie de surface étudie le ruissellement, les


phénomènes d'érosion, les écoulements des cours d'eau et
les inondations.

L'hydrologie de subsurface ou hydrologie de la zone non-


saturée étudie les processus d'infiltration, de flux d'eau et de
transport de polluants au travers de la zone non saturée.

L'hydrologie souterraine ou hydrogéologie porte sur les


ressources du sous-sol, leur captage, leur protection et leur
renouvellement.

L'hydrologie urbaine constitue un « sous-cycle » de l'eau lié à


l'activité humaine : production et distribution de l'eau potable,
collecte et épuration des eaux usées et pluviales. 6
Application de l’ingénierie hydrologique

► Barrages;
► Digues de protection contre les crues;
► Ouvrages de franchissement des oueds (pont, dalot, ponceau,
…);
► Hydroélectricité;
► Assainissement urbain, assainissement agricole et drainage;
► Alimentation en eau potable;
► Irrigation;
► Lutte contre la pollution des eaux.

7
Chapitre 1: Le cycle de l’eau dans
la nature et bassins versants

I. Cycle de l’eau
II. Bassins versants
III. Bilan hydraulique

8
I. Le cycle de l’eau dans la
nature

9
1. Définition du Cycle de l’eau

On peut définir les mouvements de l’eau sur la Terre


comme des flux dans un système à circuit fermé:

Masses océaniques Atmosphère

Masses continentales

Fig1.1 Mouvement simplifié d’eau

10
1. Définition du cycle de l’eau

Or

La réalité est plus complexe cependant, car le cycle de l’eau


comprend plusieurs cheminements;

❑ Les principaux cheminements de l’eau présentés à la figure 1.1, sont


le produit de l’apport énergétique du rayonnement solaire et terrestre
et de l’accélération gravitationnelle;

❑ On y distingue différentes masses d’eau, différents états de l’eau et


différents processus :

11
Fig. 1.2 cycle de l’eau
12
Ainsi, on le définit:

Le cycle de l'eau, appelé aussi cycle hydrologique, est


l'ensemble des cheminements que peut suivre une
particule d'eau. Ces mouvements, accompagnés de
changements d'état, peuvent s'effectuer dans
l'atmosphère, à la surface du sol et dans le sous-sol.
Chaque particule n'effectue qu'une partie de ce cycle
et avec des durées très variables : une goutte de
pluie peut retourner à l'océan en quelques jours
alors que sous forme de neige, en montagne, elle
pourra mettre des dizaines d'années

13
2. Principe

i. Les Phénomènes : évaporation, évapotranspiration, condensation,


précipitations, l’interception, le ruissellements, les écoulements,
infiltration, la percolation et le stockage ;
ii. Les États de l’eau : liquides, solides, gaz ;
iii. Les Réservoirs : Océans, mers, lacs, nuages, neige, glaciers,
nappes.

Le moteur de ce cycle en est le soleil : grâce à l’énergie


thermique qu’il rayonne, il active et maintient constamment
les masses d’eau en mouvement.

14
3. Composantes:
Les précipitations: les eaux météoriques qui tombent sur la surface de la terre,
tant sous forme liquide (bruine, pluie, averse) que sous forme solide (neige,
grésil, grêle).

L’évaporation: se définit comme étant le passage de la phase liquide à la phase


vapeur, il s'agit de l'évaporation physique. Les sources principales de vapeur
d'eau sont les plans d'eau et la couverture végétale. Le principal facteur
régissant l'évaporation est la radiation solaire.

L’interception: processus selon lequel la pluie (ou dans certains cas la neige) est
retenue par la végétation, et repart par évaporation directe, sans entrer dans le
cycle d'eau du bassin versant.

Le stockage dans les dépressions: l'eau retenue dans les creux et les
dépressions du sol pendant et après une averse.

15
3. Composantes:

L’infiltration: désigne le mouvement de l'eau pénétrant dans les couches


superficielles du sol et l'écoulement de cette eau dans le sol et le sous-sol, sous
l'action de la gravité et des effets de pression.

La percolation: représente plutôt l'infiltration profonde dans le sol, en direction de


la nappe phréatique.

Les écoulements: on distingue deux types d’écoulement:


i. Ecoulements rapides gagnent rapidement les exutoires pour constituer les
crues:
• Ecoulement de surface : mouvement de l'eau sur la surface du sol
• Ecoulement de subsurface ou ruissellement hypodermique : mouvement
de l'eau dans les premiers horizons du sol.

ii. Ecoulements lents souterrains. L'écoulement souterrain est le mouvement de


l'eau dans le sol.
16
4. Dynamique du cycle de l’eau

➢ Ce cycle se divise en deux parties intimement liées :


▪ une partie atmosphérique qui concerne la circulation de l’eau dans
l’atmosphère, sous forme de vapeur d’eau

▪ une partie terrestre qui concerne l’écoulement de l’eau sur les continents,
qu’il soit superficiel ou souterrain.

➢ En moyenne sur l’année et sur l’ensemble du globe terrestre, 65% des


précipitations qui arrivent à terre s’évaporent, 24% ruissellent et 11%
s’infiltrent.

➢ le cycle de l’eau est stationnaire c’est à dire que toute perte d’eau par l’une ou
l’autre de ses parties, atmosphérique ou terrestre, est compensée par un gain
d’eau par l’autre partie.

17
5. Quantification du cycle de l’eau

18
Fig. 1.3 quantités
a. Temps de résidence Stock % T résidence
km3 du total
1 400 000 000 96.0 milliers d'années
Océans
43 400 000 3.0 milliers d'années
Glaciers
15 300 000 1.05 semaines à plusieurs centaines de milliers d'années
Eaux souterraines
360 000 0.0247 quelques jours à dizaines d'années
Eau de surface
2 000 0.0001 quelques heures
Biomasse
15 500 0.0011 quelques heures à quelques jours
Humidité de l'air

Total 1 459 077 500 100

Dans chacun des ces grands réservoirs terrestres, l’eau se renouvelle au fil des ans :

Temps nécessaire pour apporter à un réservoir de surface ou souterrain un volume égal à sa


capacité de stockage, sur la base de la valeur moyenne des apports

Volume du réservoir (m3)


Tr =
Flux d’entrée ou de sortie (m3/s)

Application : Calculer le Tr de l’eau dans les calottes glaciaires terrestres


Données : Leur surface : ~ 1.6 * 107 km²
Leur volume : ~ 2.4 * 107 km3
Les précipitations annuelles moyennes : 127 mm
b. L’eau dans les différents réservoirs terrestres

• Volume = 1.46 109 km3 Superficie Terre (km²)


510 067 420
Superficie des oceans (km²)
Surface = 510 10 km6 2
361 000 000
Superficie des continents (km²)
149 067 420

Volume d' eau total sur la Terre


Hauteur d'eau =
Surface de la Terre

Si l’on ramenait ces chiffres à une hauteur d’eau répartie


uniformément sur la planète dont on aurait gommé tous les
reliefs, la Terre arriverait au chiffre de 2,86 km
En moyenne sur tous
les continents

Précipitations = 800 mm

Evaporation = 485 mm

Ecoulements = 315 mm

Fig 1.5 répartition

• le pourcentage des précipitations qui ruisselle est plus important


dans l’hémisphère sud (Env. 40%) que dans l’hémisphère nord
• le continent sud-américain totalise 31% de l’écoulement mondial

Musy et Higy, 2004


Gleick, 1993, Water in Crisis, Oxford University, 473 pp

21
d. Bilan hydrologique moyen pour le Maroc

Volume (x109
Type de ressource
m3)
Ressources en eau potentielles 150
Évapotranspiration 121
Ressource en eau globales 29
………………… non mobilisables 09
………………… mobilisables 20
………………… de surface 16
………………… souterraines 04
Capacité des barrages 20

Tableau 2. Bilan hydrologique moyen pour le Maroc 22


23
Fig 1.6 quantités
DONNEES RESSOURCES EN EAU : APPORTS D’EAU AU NIVEAU DES
BARRAGES

Le taux de remplissage des barrages du pays au


30 Janvier 2024
Situation des ressources en eau
souterraines 38,8 %
35,6 % LOUKKOS

Exploitation excessive des SEBOU


ressources en eau 21 % CHAOUIA- BOUREGREG
MOULOUYA
souterraines
4,8 % OUM ER-RBIA
Année hydrologique
TENSIFT GUIR-ZIZ-
septembre 2022 à août 2023: 48,7 % RHERIS
SOUSS-MASSA

11,4 %
DRAA-OUED NOUN 24%
•la plupart des réservoirs
d'eau ont enregistré une
baisse du niveau d'eau, avec
les baisses les plus 26,6 %
importantes enregistrées au
niveau des réservoirs de -8,6
SAKIA EL
Tadla (-5), de Beni Amir HAMRA-OUED
20,9 %
EDDAHAB
Point
(-4), de Souss (-4) et de
Chtouka (-1,5) Les réserves disponibles au niveau des
31,8
% 23,2
retenues des barrages en date du 30
Janvier sont de l’ordre de 3,73 %
milliards de m3

2023 2024 10
INFRASTRUCTURES HYDRAULIQUES
15
153 141 Stations de dessalement 17
Grands barrages Petits et de l’eau de mer Ouvrages de
Capacité totale 20 moyens Capacité de production transfert
Mm3 barrages 192 Mm3

Bienfaits

Généralisation de l’approvisionnement Irrigation de plus de 2 Millions d’hectares


(Publics et Privés)
en eau potable Amélioration du taux
Adaptations aux phénomènes extrêmes
d’accès à l’eau potable en milieu rural à (inundations et sécheresses) / CC
98,6% -

Contribution à la production énergétique du pays


Eaux non conventionnelles INFLEXIONS MAJEURES DE LA POLITIQUE DE L’EAU

Tanger Al Hoceima
Région de
Usines de dessalement de Jorf Lasfar
Casablanca 1ere
et 2ème phase
l’Oriental

l’eau de mer Extention

Safi
Extention

• 2021 : 12 stations de Agadir 1ère phase

dessalement de l’eau de
mer d’une capacité de Tiznit

production de 145 Mm3/an; Guelmim Essaouira


• 2023 : 15 stations de Akhfennir
dessalement de l’eau de Tarfaya Agadir 2ème phase
mer d’une capacité de Extention Sidi Ifni
Extention
production de 192 Mm3/an Sidi El Ghazi Amgriou
• 2030 : (16 stations en plus
Boujdour Station existante
dont 5 en extension) Laayoune
Station en cours
xxx de réalisation

Station
Programmée
Dakhla
El Mhiriz
Eaux non conventionnelles INFLEXIONS MAJEURES DE LA POLITIQUE DE L’EAU

Réutilisation des Recharge artificielle


eaux usées épurées des nappes
• Réalisation de deux projets de
•Accélération des projets de recharge artificielle de la nappe de
réutilisation des eaux usées pour Feija dans la province de Zagora;
atteindre 100 Mm³/an pour • 2023: lancement de réalisation de deux
l’arrosage des espaces verts et des seuils de recharge artificielle pour les
golfs à fin 2027; nappes au niveau des provinces
•Situation à fin 2022: Volume d’Errachidia et Zagora;
réutilisé des eaux épurées : 32 • 2024 : lancement programmé des
Mm³/an: ✓ 10 communes utilisent projets des seuils de recharge artifitielle
5 Mm³/an pour l’arrosage des des nappes au niveau des provinces de
espaces verts; ✓ 3 projets de Midelt, Zagora et Errachidia;
réutilisation de 8 Mm³/an des eaux • 2025-2028 : programmation de la
usées traitées pour l’usage réalisation de 22 projets des seuils de
recharge artifitielle des nappes au niveau
industriel; ✓ 28 golfs réutilisent 19
des provinces de Zagora, Errachidia,
Mm³/an des eaux usées traitées. Tinghir et Figuig;
27
Question de consolidation du cours

Ex 1 : questions directes

1. Quel est le volume total d'eau sur terre ?


2. Quel est le plus grand réservoir d'eau ?
3. Quels sont les trois petit réservoir d'eau ?
4. Quel est le rapport des eaux surface et des eaux de souterraines ?
5. Quel est le plus grand flux d'eau ?
6. Quel est le flux d'eau dominant sur les continents ?
7. Quels sont les cheminements de l'eau sur les continents
Ex 2 : Application numérique

Calculer le temps de résidence de l'eau d’un lac dont le fond est colmaté, connaissant :
Sa surface : 20 [km²]
Son volume : 3.10 6 [mᵌ]
La pluie moyenne annuelle : 250 [mm]
Les débits moyens annuels :
o Affluent : 800 [l/s]

28
Chap. II: Le bassin versant

29
1. Notion de bassin versant :

❑ Le bassin versant relatif à une section droite S d’un cours d’eau


est la surface telle que tous les écoulements - dus aux
précipitations - qui prennent naissance dans celle-ci traversent
la section S, c’est la surface drainée par le cours d’eau et ses
affluents en amont de S.

❑ Un bassin versant sera limité par la ligne de partage des eaux.


Qui est en général formée par les crêtes (les points hauts) de la
région.

❑ À l’extérieure de cette ligne les précipitations ne contribuent


pas au débit du cours d’eau

❑ Le bassin versant représente donc le domaine géographique de


l’hydrologie. 30
1. Notion de bassin versant :

31
2. Délinéation d’un bassin versant

Le cheminement de l’eau est déterminé par la topographie

32
2. Délimitation du bassin versant

Talweg Courbe de niveau


limite du bassin versant
N.B: la limite d’un BV ne doit jamais couper un cours d’eau 33
2. Délimitation du bassin versant

Le bassin versant qui


alimente en eau le cours
d’eau au point de traversée
doit être délimité à l’aide
d’une carte topographique.
La figure présente, à titre
d’exemple, la délimitation
d’un bassin versant.

34
3. Caractéristiques géomorphologiques

a. Le périmètre
Le périmètre du bassin est une caractéristique de longueur. Elle s’obtient
en mesurant la longueur de la frontière du bassin en Km.

35
3. Caractéristiques géomorphologiques

b. La surface (A)
La superficie d’un bassin versant est l’aire circonscrite par la ligne de
partage.
La surface du bassin versant peut être mesurée par planimètrage
des cartes topographiques ou par des techniques de digitalisation.

36
3. Caractéristiques géomorphologiques

c. La longueur du talweg

– La longueur du cours d'eau


principal (L) est la distance
curviligne depuis l'exutoire jusqu'à
la ligne de partage des eaux, en
suivant toujours le segment d'ordre
le plus élevé lorsqu'il y a un
embranchement et par extension
du dernier jusqu'à la limite
topographique du bassin versant.

37
3. Caractéristiques géomorphologiques

e. Largeur moyenne du bassin


Outre le périmètre et la superficie, la largeur moyenne 𝒍𝒎𝒐𝒚 (km) du
bassin versant constitue un autre paramètre géométrique. Elle peut être
approximée par le rapport de la superficie (km2) à la longueur du
thalweg principal (𝑳𝒑 en km) ou celle du rectangle équivalent (𝑳𝒆𝒒 en
km) et alternativement par la médiatrice à 𝑳𝒃
𝑨 𝑨 𝑨
𝒍𝒎𝒐𝒚 ≅ ≅ ≅
𝑳𝒑 𝑳𝒆𝒒 𝑳𝒃

38
d. La forme
La forme du bassin et les différentiels d’élévation sont aussi des caractéristiques
reconnues pour affecter le cheminement de l’eau.
Il existe différents indices morphologiques permettant de caractériser le milieu,
mais aussi de comparer les bassins versants entre eux.
L'indice de compacité de Gravelius (1914) KG défini:

𝑷é𝒓𝒊𝒎è𝒕𝒓𝒆 𝒅𝒖 𝒃𝒂𝒔𝒔𝒊𝒏 𝑷
𝑲𝑮 = ≈ 𝟎, 𝟐𝟖 (Eq. 1)
𝑷é𝒓𝒊𝒎è𝒕𝒓𝒆 𝒅𝒖 𝒄𝒆𝒓𝒄𝒍𝒆 𝒅𝒆 𝒎ê𝒎𝒆 𝒔𝒖𝒓𝒇𝒂𝒄𝒆 𝒒𝒖𝒆 𝒍𝒆 𝒃𝒂𝒔𝒔𝒊𝒏 𝑨

39
d. La forme

40
3. Caractéristiques géomorphologiques

d. La forme
Indice de compacité de HORTON: Il exprime le rapport de la
largeur moyenne du bassin à la longueur du cours d’eau principal L
(en Km). L’indice de compacité de Horton noté K H est donné par:
𝒍𝒎𝒐𝒚 𝑨 𝟏 𝑨
𝐊𝐇 = ≅ x = (𝐄𝐪. 𝟐)
𝑳 𝑳 𝑳 𝑳²

Si K < 1: le bassin est allongé.


H

Si K > 1: le bassin est ramassé


H

Tableau 3 : Critères de classification des bassins par type


41
3. Caractéristiques géomorphologiques

e. Le rectangle équivalent
C’est une notion qui sert à comparer facilement des bassins entre eux du point de vue
de l’influence de leurs caractéristiques sur l’écoulement. Soit P le périmètre en Km du
B.V. et soit A sa superficie en Km2.
Le rectangle équivalent est un rectangle de longueur Léq et de largeur léq de même
superficie A et de même périmètre P que le bassin réel.
P = 2 .(𝑳𝒆𝒒 + 𝒍𝒆𝒒 )
A = 𝑳𝒆𝒒 . 𝒍𝒆𝒒
𝑲𝑮 𝑨 𝟏,𝟏𝟐 𝟐
En résolvant on obtient: 𝑳𝒆𝒒 = . [𝟏 + 𝟏−( ) ]
𝟏,𝟏𝟐 𝑲𝑮
Eq. 3

𝑲𝑮 𝑨 𝟏,𝟏𝟐 𝟐
𝐊𝐆 = 0.28*P/(A)1/2: 𝒍𝒆𝒒 = [𝟏 − 𝟏 − ( ) ]
𝟏,𝟏𝟐 𝑲𝑮

Rem: Pas de solution si 𝑲𝑮 <1.12


42
6. Le relief:

43
6. Le relief
a. La courbe hypsométrique

Il est important de connaître la répartition des altitudes dans le


bassin versant.
• Pour cela la représentation la plus utilisée est la courbe
hypsométrique obtenue par planimétrie des surfaces comprises
entre certaines tranches d’altitudes.
• La forme de cette courbe donne implicitement une certaine idée
des pentes et de leur répartition en altitude.
• La courbe hypsométrique est généralement tracée de façon à ce
qu’elle donne, en abscisse, le % de la surface totale du bassin qui
se trouve au dessus (au-dessous) des cotes d’altitudes portées en
ordonnées.

44
a. La courbe hypsométrique

% au
Elévation Superficie dessous de % au dessus
courbe de entre les la limite de la limite
niveau (m) courbes (m²) supérieure inférieure

170-300 500 7,69% 100%


300-400 1700 33,84% 92,31%
400-500 2400 70,76% 66,16%
500-600 1900 100% 26,16%
Total 6500 1 0,00%

Tableau 4 : répartition des altitudes

a. Les altitudes caractéristiques


Les altitudes sont obtenues directement à partir de cartes topographiques
❑ L'altitude maximale représente le point le plus élevé du bassin tandis que
❑ l'altitude minimale considère le point le plus bas, généralement à l'exutoire.
Elles interviennent aussi dans le calcul de la pente. 45
a. La courbe hypsométrique

❑ L'altitude moyenne se déduit directement de la courbe hypsométrique. On


peut la définir comme suit :
1 𝑛 ℎ𝑖 +ℎ𝑖+1
hmoy = σ 1 𝐴 𝑖
(Eq. 4)
𝐴𝑡𝑜𝑡 2

hmoy : altitude moyenne du bassin [m] ;


𝐀𝐢 : aire comprise entre deux courbes de niveau [km²] ;
𝐡𝐢 : altitude moyenne entre deux courbes de niveau [m] ;
𝐀𝐭𝐨𝐭 : superficie totale du bassin versant [km²].

L'altitude moyenne est peu représentative de la réalité. Toutefois, elle est


utilisée dans l'évaluation de certains paramètres hydrologiques.

❑ L'altitude médiane correspond à l'altitude lue au point d'abscisse 50% de la


surface totale du bassin, sur la courbe hypsométrique. Cette grandeur se
rapproche de l'altitude moyenne dans le cas où la courbe hypsométrique du
bassin concerné présente une pente régulière.
46
a. La courbe hypsométrique

Bien souvent, on définit la "dénivelée


D" comme étant la différence de cote
entre H𝟓% et H𝟗𝟓% : D = H𝟓% - H𝟗𝟓% %

Parfois, on schématise la forme du


bassin et la répartition des altitudes
sur le rectangle équivalent. On
construit alors une surface ayant
même hypsométrie, même
périmètre et même surface que le 47

bassin versant
b. La pente moyenne du bassin versant:

La pente moyenne est une caractéristique importante qui


renseigne sur la topographie du bassin;
Elle est considérée comme une variable indépendante. Elle
donne une bonne indication sur le temps de parcours du
ruissellement direct et influence directement le débit de pointe
lors d'une averse.
Plusieurs méthodes ont été développées pour estimer la pente
moyenne d'un bassin
𝒉𝒎𝒐𝒚 −𝒉𝒎𝒊𝒏
𝑺𝒎𝒐𝒚 = 𝟐 (Eq 5)
𝑳

Où L est la longueur du cours d’eau principal et 𝐡𝐦𝐢𝐧 est


48
l’élévation minimale du bassin versant
6. Le relief
c. Indice de pente global:
𝑫𝒖 𝒉𝟓% −𝒉𝟗𝟓% (Eq 6)
Il est défini par : 𝑰𝒈 = =
𝑳é𝒒 𝑳é𝒒
𝑳é𝒒 Longueur rectangle équivalent du bassin
𝑫𝒖 Dénivelée utile qui est l’altitude entre laquelle s’inscrit 90% de la surface du bassin.
𝑰𝒈 sert à classer le relief des bassins ayant une superficie de l’ordre de 25 Km².
R1 Relief très faible Ig < 0,002

R2 Relief faible 0,002 < Ig < 0,005

R3 Relief assez faible 0,005 < Ig < 0,01

R4 Relief modéré 0,01 < Ig < 0,02

R5 Relief assez fort 0,02 < Ig < 0,05

R6 Relief fort 0,05 < Ig < 0,1

R7 Relief très fort 0,1 < Ig

Tableau 5 : Classement ORSTOM du relief à partir 𝑰𝒈 (pour


des bassins versants < 25 km²) 49
6. Le relief
d. Dénivelée spécifique

𝑫𝑺 : dénivelée spécifique : 𝑫𝑺 = 𝑰𝒈 𝑨 (Eq 7)

La dénivelée spécifique peut servir pour comparer le relief des bassins versants
de superficies différentes
R1 Relief très faible Ds < 10 m
R2 Relief faible 10 m < Ds < 25 m
R3 Relief assez faible 25 m < Ds < 50 m
R4 Relief modéré 50 m < Ds < 100 m
R5 Relief assez fort 100 m < Ds < 250 m
R6 Relief fort 250 m < Ds < 500 m
R7 Relief très fort 500 m < Ds

Tableau 6 : Classement ORSTOM du relief à partir de la dénivelée spécifique


50
Application numérique

A partir des données de répartition hypsométriques présentées au tableau ci-


dessous,
1. faire une présentation graphique de la courbe puis déterminer
2. les altitudes médiane et moyenne,
3. de même que la pente moyenne du bassin versant, si la longueur du cours
d’eau principal est de 12km
4. Déterminer: Bande d’altitudes (m) Superficie entre les courbes
𝐼𝑔 et 𝐷𝑆 si le périmètre (km²)
est de 60 km 305 - 315 5
5. Trouver les 315-325 16
dimensions du
325-335 29
rectangle équivalent
335-345 57
345-355 32
355-365 17
365-375 11
375-385 14 51

385-415 7
7. Caractéristiques du réseau hydrographique

– Le réseau hydrographique se définit comme l'ensemble des


cours d'eau naturels ou artificiels, permanents ou
temporaires, qui participent à l'écoulement. Il peut prendre
une multitude de formes. La différenciation du réseau
hydrographique d'un bassin est due à quatre facteurs
principaux:
➢La géologie
➢Le climat
➢La pente du terrain
➢La présence humaine

52
7. Caractéristiques du réseau hydrographique

➢ La géologie : par sa plus ou moins grande sensibilité à l'érosion, la nature du


substratum influence la forme du réseau hydrographique. La structure de la
roche, sa forme, les failles, les plissements, forcent le courant à changer de
direction.

➢ Le climat : le réseau hydrographique est dense dans les régions montagneuses


très humides et tend à disparaître dans les régions désertiques.

➢ La pente du terrain, détermine si les cours d'eau sont en phase érosive ou


sédimentaire. Dans les zones plus élevées, les cours d'eau participent souvent à
l'érosion de la roche sur laquelle ils s'écoulent. Au contraire, en plaine, les cours
d'eau s'écoulent sur un lit où la sédimentation prédomine.

➢ La présence humaine : le drainage des terres agricoles, la construction de


barrages, l'endiguement, la protection des berges et la correction des cours
d'eau modifient continuellement le tracé original du réseau hydrographique.
53
7. Caractéristiques du réseau hydrographique
a. Hiérarchisation du réseau

L’ordre des cours d’eau est une classification qui reflète la ramification
du réseau de drainage. Il existe plusieurs types de classifications, celle
de Strahler est parmi les plus répandues:
− tout cours d'eau n'ayant pas d'affluent est dit d'ordre 1 ,
− au confluent de deux cours d'eau de même ordre n, le cours d'eau
résultant est d'ordre n + 1 ,
− un cours d'eau recevant un affluent d'ordre inférieur garde son ordre,
ce qui se résume par : n + n = n + 1 et n + m = max (n,m)

54
7. Caractéristiques du réseau hydrographique
a. Hiérarchisation du réseau

L’indice de confluence
Il permet de caractériser l’importance du développement du
réseau d’écoulement. Il se calcule à l’aide de la relation :
(Eq 8)

1 Ni
R𝐶 = σn−1 R avec R Ci =
n−1 i=1 Ci Ni+1
Formule de calcul de l’indice de confluence

Où Ni Nombre de tronçons d’ordre i


n Ordre maximal du réseau

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