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Chapitre 1 :

II -

I
Introduction à

1. Qu'est ce que l'hydrologie?

Dingman (2002) [10] donne la définition suivante :


« La science de l‘hydrologie étudie le cycle hydrologique global (cycle de l‘eau) et
les processus contrôlant la branche terrestre de ce cycle. Elle décrit et prédit les
variations spatiales et temporelles de l‘eau dans ses compartiments terrestres,
océaniques, et atmosphériques »
Donc l'hydrologie : est une science qui étudie l'eau liquide dans :
 Sa répartition géographique
 Ses échanges avec les formes gazeuse et solide
 Ses propriétés chimiques et hydrauliques
 Son utilisation par l'homme
 Les risques liés à sa dynamique et ses mouvements

2. Sciences utilisées

L'étude de la partie "écoulement superficiel" du cycle de l'eau nécessite quand


même de connaître les autres parties de ce cycle. L'hydrologie est une science
appliquée à une grande relation avec d'autres sciences et qui fait appel à des
connaissances dans des domaines très divers :
 La climatologie (Étude des pluies et du retour à l'atmosphère)
 Géologie, Géographie et Pédologie (Analyse du comportement hydrologique
du bassin)
 Hydraulique (Mesure et étude des écoulements à surface libre)
 Statistique (Traitement des données, simulations...)
 Calcul numérique (Propagation de crue, modélisations et optimisations...)
 Informatique (Instrument de travail pour les calculs numériques, le stockage
des données...)

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Chapitre 1 : Introduction à l'hydrologie

3. Domaines d'applications

Les domaines d'application de l'hydrologie sont également très variés, les plus
importants sont :
 L'agriculture (drainage, irrigation...) ;
 L'étude des ressources en eau : eau potable, pour l'industrie... ;
 La sécurité des biens et des personnes (protection contre les inondations,
crues) ;
 La lutte contre la pollution : étude des débits d'étiage évacuant les effluents,
les calories ;
 L'énergie hydraulique ; La navigation.
 Le transport solide (dépôt ou érosion) ;
 Aménagement des cours d'eau et des bassins versants,
 l'environnement fluviale et aquatique,

4. Cycle de l'eau

4.1. Concept et mécanismes

D'après Claude (2017) [7] , le cycle hydrologique est un concept qui englobe, à
l'échelle du système terre, les phénomènes de transformation, de mouvement et de
renouvellement de l'eau (figure 1.1) [34].

Figure 1.1. Représentation du cycle de l'eau : vision qualitative de l'enchaînement


des processus
La notion de cycle signifie que l'enchaînement de ces phénomènes n'a ni
commencement identifié, ni fin prévisible (voir module web distant : cycle de l'eau)
[44]. Il ne signifie aucunement qu'un système pourrait repasser plusieurs fois par la
même succession d'événements ou d'états, même s'il est souvent schématisé ainsi
pour satisfaire à notre besoin de simplification. Ainsi, aux latitudes tempérées, les
chutes de neige arrivent globalement pendant la saison hivernale, mais derrière ce
« globalement » se cache un vaste champ de variations dans l'espace et le temps,
et un hiver ne ressemble à aucun autre .

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Chapitre 1 : Introduction à l'hydrologie

Fondamental
Les mécanismes à l'œuvre au cours du cycle hydrologique n'agissent pas seulement
à sens unique ou les uns à la suite des autres, mais ils interagissent et sont aussi
concomitants.
1. Sous l'effet du rayonnement solaire, l'évaporation de l'eau liquide à partir du
sol, des océans et des autres surfaces d'eau fait élever l'eau à l'état de
vapeur dans l'atmosphère.
2. L'élévation des masses d'air humide qui sont généralement relativement
chaudes, vont se refroidir pour provoquer la saturation et déclencher la
condensation de la vapeur d'eau sous forme de gouttelettes constituant les
nuages.
3. Puis la vapeur d'eau transportée et temporairement stockée dans les nuages
est restituée aux océans et aux continents par les précipitations à l'état
solide ou liquide.
4. Une partie de la pluie qui tombe est interceptée par les feuilles des
végétaux, puis absorbée et partiellement restituée sous forme de vapeur à
l'atmosphère. L'interception peut être aménagée pour la favoriser en
milieu urbain au moyen de plantations sur la voirie, d'espaces verts ou de
terrasses végétalisées sur les toitures.
5. La pluie non interceptée atteint le sol et, selon les conditions qui y règnent,
elle peut s'évaporer, s'accumuler dans des retenues, ruisseler pour s'écouler
jusqu'aux cours d'eau ou bien s'infiltrer dans le sol.
6. L'eau infiltrée peut s'emmagasiner dans le sol et être utilisée par les plantes.
7. L'eau infiltrée peut aussi, si elle est abondante, percoler en profondeur dans
le sous-sol et contribuer ainsi au renouvellement de la nappe phréatique, qui
est la première masse d'eau, contenue dans la porosité du terrain aquifère,
rencontrée par un puits.
8. L'écoulement souterrain à partir d'une nappe peut rejoindre la surface du
sol au niveau des sources ou des cours d'eau.
9. L'évaporation à partir du sol, des cours d'eau et des plantes, ainsi que la
transpiration des plantes, complètent le cycle. Les deux phénomènes étant
souvent indiscernables, ils sont compris sous le terme « évapotranspiration
».
Parmi tous ces processus, ceux qui concernent le plus l'hydrogéologie sont
l'infiltration, la percolation et l'écoulement souterrain.
L'infiltration désigne la pénétration de l'eau dans le sol et la circulation de cette eau
dans le sous-sol sous l'action de la gravité et éventuellement de la pression. Le
taux d'infiltration est le volume d'eau ou la lame d'eau qui s'infiltre par unité de
temps (mm/h ou m3/s). Elle concerne donc l'eau qui s'est infiltrée assez
profondément dans le sous-sol pour atteindre la zone saturée et qui alimente donc
la nappe phréatique.

Attention
En raison de la diversité de ses modalités, on ne doit plus parler de « l'écoulement
», mais « des écoulements ». On peut d'abord distinguer les écoulements
superficiels, mesurés par le rapport d'un volume d'eau par surface de terrain et par
unité de temps, qui rejoignent rapidement les exutoires, et les écoulements
souterrains, mesurés par un rapport volume/temps, donc un débit, qui sont plus
lents. Les premiers se subdivisent en écoulements de surface et de subsurface : ce
dernier mot entend, de façon vague, un écoulement dans une tranche supérieure
saturée du terrain.

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Chapitre 1 : Introduction à l'hydrologie

4.2. Distribution des eaux à l'échelle globale

Laborde (2009) [20] a posé une question dans son livre intitulé ‘' éléments
hydrologiques de surface ‘' , Quelles sont les quantités d'eau correspondant à
chacun des termes des éléments hydrologiques et avec quelles vitesses se font les
échanges ?. Cette question a une réponse dans la thèse de Gildas DAYON
(Dayon,2015) [8];où; explique que : Le moteur des échanges d' eau est le soleil
par l'énergie qu'il apporte sous forme de rayonnement, énergie qui va servir à
évaporer l'eau à la surface du globe et initier le cycle de l'eau (Figure 1.2) [29]. Les
océans recouvrent près des deux tiers de la planète, ils forment ainsi, et de loin le
principal réservoir d'eau pour l'atmosphère. La cryosphère terrestre et les eaux
souterraines représentent les deux plus importants réservoirs d'eau douce de la
terre. Les eaux de surface, rivières et lacs sont pourtant l'une des principales
sources d'eau pour les activités humaines. La taille de chacun des réservoirs ne
permet d'avoir qu'une image partielle du cycle hydrologique globale. Il est essentiel
de raisonner également en terme de flux d'eau entre chacun de ces réservoirs. La
vapeur d'eau est essentiellement issue des océans, les précipitations sont
globalement plus faibles que l'évaporation au-dessus de ceux-ci (Figure1.2) [29].
Cette vapeur d'eau est advectée par l'atmosphère au-dessus des surfaces
continentales où elle se condense pour tomber sous forme de neige ou de pluie.
Une majorité de ces précipitations, plus de la moitié, retourne à l'atmosphère par
évapotranspiration (Figure 1.2) [29]. L'eau qui ne retourne pas à l'atmosphère
ruisselle, pour une partie, vers les rivières puis s'écoule jusqu'à la mer.

Figure 1.2: Cycle hydrologique global terrestre avec la taille de chacun des
réservoirs (en encadré en 1000 km3) et les flux entre chacun de ces réservoirs (en
1000 km3.an−1)

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Chapitre 1 : Introduction à l'hydrologie

Gleick (1993) [12]a établi les réserves totales et les réserves d'eau douce des
différents stocks d'eau de la planète illustrés dans le Tableau 1.1

Le Tableau 1.1. Fraction des réserves totales et des réserves d'eau douce des
différents stocks d'eau de la planète

Réservoir Fraction des réserves Fraction des réserves d’eau


totales (%) douce (%)
Eaux océaniques 96,5379 Sans objet
Eaux souterraines totales 1,6883 Sans objet
Nappes d’eau douce 0,7597 30,0606
Eau du sol 0,0012 0,0471
Glaciers et couverture neigeuse permanente : 1,7362 68,6972
– Antarctique 1,5585 61,6628
– Greenland 0,1688 6,6801
– Arctique 0,0060 0,2384
– Régions montagneuses 0,0029 0,1159
Glace au sol / pergélisol 0,0216 0,8564
Réserves d’eau dans les lacs : 0,0127 Sans objet
– douces 0,0066 0,2598
– salées 0,0062 Sans objet
Marais 0,0008 0,0327
Rivières 0,0002 0,0061
Eau biologique 0,0001 0,0032
Eau atmosphérique 0,0009 0,0368
Réserves totales 100 Sans objet
Réserves d’eau douce 2,53 100

4.3. Distribution des eaux à l'échelle


continentale, régionale, ou locale

D'après Musy et Higy (2004) [27] , à l'échelle continentale, les principales


composantes du cycle de l'eau et leur répartition traduit un bilan hydrologique
simplifié P = E + R. Le pourcentage des précipitations qui ruisselle est plus
important dans l'hémisphère Nord (40 %) que dans l'hémisphère Sud (de 20 à 35
%). Sur un même parallèle, l'intensité de l'évaporation sur les continents est
quasiment uniforme (Tableau 1.2).
Tableau 1.2. Les composantes du cycle de l'eau et leur répartition à l'échelle du
globe

Précipitations Évaporation Ruissellement


Continents
(mm) (mm) (mm)
Europe 790 507 283
Afrique 740 587 153
Asie 740 416 324
Amérique du Nord 757 418 339
Amérique du Sud 1595 910 685

Australie et Océanie 791 511 280


Antarctique 165 0 165
Moyenne pour tous
les continents 800 485 315

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Chapitre 1 : Introduction à l'hydrologie

5. Le bilan hydrologique

Le cycle de l'eau peut-être analysé schématiquement selon les trois éléments


suivants :
 Les précipitations,
 Le ruissellement ou écoulement de surface et l'écoulement souterrain,
 L'évaporation.
Dans chacune des phases on retrouve respectivement un transport d'eau, un
emmagasinement temporaire et parfois un changement d'état.
L'estimation des quantités d'eau passant par chacune des étapes du cycle
hydrologique peut donc se faire à l'aide des quantités d'eau (hauteur de la lame
d'eau en mm) entrant et sortant d'un système défini dans l'espace (entité naturelle
en générale) et dans le temps. On choisit généralement comme espace un bassin
hydrologique et comme durée une année, à savoir l'année hydrologique
(période d'une année très souvent différente de l'année civile).

5.1. Formes possibles de l'équation du bilan

L'équation du bilan hydrique se fonde sur l'équation de continuité, elle peut s'écrire
sous différentes formes plus ou moins précises selon le degré de finesse d'analyse
désiré et selon la richesse des mesures disponibles.
Elle peut s'exprimer comme suit, pour une période et un espace donnés :

P +S =R+ E+( S + ΔS )

Avec :
P : précipitations (liquide et solide) (mm) ;
S : ressources disponibles à la fin de la période précédente (eaux souterraines,
humidité du sol, neige, glace) (mm) ;
R : ruissellement de surface et écoulements souterrains (mm) ;
E : évaporation (y compris évapotranspiration) (mm) ;
S + ΔS : ressources accumulées à la fin de la période étudiée (mm).
Sous sa forme la plus générale et pour une période déterminée (mois, année), ce
bilan peut s'écrire
encore sous la forme simplifiée suivante :

E=I −O ± ∆ s

avec :
E : évaporation [mm],
I : flux d'eau entrant [mm],
O : flux d'eau sortant [mm],
ΔS : variation de stockage (positive ou négative) [mm].
Si ΔS ≅ 0 (bassin versant naturel relativement imperméable), la différence entre
les débits entrant (les précipitations) et sortant correspond au déficit d'écoulement.
Ce déficit d'écoulement représente essentiellement les pertes dues à l'évaporation.
Il peut être estimé à l'aide de mesures (pluies et débits) ou de méthodes de calcul
(formules de Turc et Coutagne).

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Chapitre 1 : Introduction à l'hydrologie

5.2. Applications nécessitant un bilan hydrologique

Claude (2017) [7] a représenté les différents intérêts suite à la connaissance du


bilan hydrologique. Le bilan permet :
 en agronomie, de contrôler le développement des cultures selon la teneur en
eau des sols (pédologie) ;
 en bioclimatologie, de prévoir des impacts climatiques et leurs répercussions
sur le couvert végétal ;
 en hydrologie, de prévoir les débits des rivières et notamment le débit
d'étiage ;
 en hydrogéologie, d'étudier la recharge et la vidange des nappes ;
 dans l'étude des risques naturels, de comprendre l'influence de l'eau sur les
mouvements de terrain afin de les anticiper ;
 en étude d'impact des aménagements (barrages, urbanisation), de définir
les modifications hydriques ;
 en étude de pollution, de prévoir la dilution d'une source polluante.
Chacune de ces applications correspond à des échelles d'espace et de temps très
différentes, et possède sa propre méthodologie. Il n'y a donc pas de démarche
intellectuelle unique pour aborder un bilan hydrologique.
Les communications entre les systèmes hydrologiques emboîtés sont aussi
schématisées par un bilan hydrologique. Un exemple typique de ces relations est
décrit dans l'étude du système complexe [aquifère + rivière].

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Chapitre 2 : Le
III -

II
bassin versant

D'aprés Boudol et Hampp (2006) [5] « La fin du 18ème siècle fut introduit la notion
de bassin au point qu'un révolutionnaire estima , voir texte en épigraphe, qu'elle
servirait de frontière ! »

Un jour la division du globe en bassins remplacera cette foule de


démarcations territoriales - Allent ( conventionnel l793) -

1. Définition

D’après Laborde (2009) [20], le bassin peut se définir, géographiquement, comme


la surface drainée par le cours d'eau et ses affluents en amont de la section. Tout
écoulement prenant naissance à l'intérieur de cette surface doit donc traverser la
section considérée, appelée exutoire, pour poursuivre son trajet vers l'aval. Le
bassin versant correspond , en principe, à l'unité géographique sur laquelle se base
l'analyse du cycle hydrologique et de ses effets (Figure 2.1) [20]. Selon la nature
des terrains, on est amené à considérer deux définitions :

Figure 2.1. Délimitation du bassin versant

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Chapitre 2 : Le bassin versant

Fondamental : Bassin versant topographique


Si le sous-sol est imperméable, le cheminement de l'eau ne sera déterminé que par
la topographie. Le bassin versant sera alors limité par des lignes de crêtes et des
lignes de plus grande pente comme le montre la figure 2.2. [35]
Fondamental : Bassin versant hydrogéologique
Dans le cas d'une région au sous-sol perméable, il se peut qu'une partie des eaux
tombées à l'intérieur du bassin topographique s'infiltre puis sorte souterrainement
du bassin (ou inversement l'inverse des eaux entrent souterrainement dans le
bassin). Le bassin versant est alors différent du bassin versant délimité strictement
par la topographie. La géologie du bassin est prise en considération pour sa
délimitation. On parle dans ce cas de bassin versant hydrogéologique ou de bassin
versant réel (Figure 2.2) [35]

Figure 2.2. Distinction entre bassin versant réel et bassin versant topographique

Fondamental : La ligne de partage des eaux


Une ligne de partage des eaux est une ligne de faîte ou frontière séparant des
bassins contigus. Elle est définie comme une ligne reliant les points géographiques
les plus hauts dont les eaux s'écoulent d'un côté dans un autre bassin que de
l'autre côté (Figure 2.3) [22].

Figure 2.3. Vallée de Ceillac, Bassin versant de la Durance

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Chapitre 2 : Le bassin versant

2. Les caractéristiques géométriques

Nous abordons les caractéristiques purement géométriques du bassin, atteintes


avec le seul concours des relevés topographiques.

2.1. Surface

La surface du bassin versant est la première et la plus importante des


caractéristiques. Elle s'obtient par planimétrage sur une carte topographique ou par
délimitation à partir des cartes MNT issues de l'utilisation du SIG après avoir
tracé les limites topographiques et éventuellement hydrogéologiques. La surface
‘'A'' d'un bassin s'exprime généralement en km2 (Figure 2.4) [22].

Figure 2.4. Délimitation du bassin versant à partir des cartes MNT

2.2. Périmètre

Laborde (2009) [20] a expliqué en détail le curvimétrage et comment schématiser


les limites du bassin. Pour le périmètre, il est curvimétré sur carte cartographique
mais, selon l'échelle de la carte, les détails sont plus ou moins nombreux et il en
résulte des différences de mesures. Par ailleurs, on devrait souvent prendre en
compte des détails de la frontière qui, on s'en rend compte intuitivement, n'ont
aucune influence sur l'écoulement. Avant de procéder au curvimétrage, il faut
donc procéder à une schématisation des limites du bassin, soit par des
courbes à grand rayon de courbure, soit par un tracé polygonal. Dans des
cas particuliers tels que celui d'un bassin replié sur lui-même, on pourra être amené
à tracer des contours fictifs qui tiendront compte de chaque cas particulier.

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Chapitre 2 : Le bassin versant

2.3. La forme
La forme du bassin versant conditionne son comportement hydrologique (influer sur
l'allure de l'hydrogramme à l'exutoire du bassin versant). Il existe différents indices
morphologiques qui caractérisent le milieu et permettent de comparer les bassins
versants entre eux. Deux indices peuvent être cités :

a) L'indice de Gravelius
L'indice de forme la plus utilisée est le "coefficient K G de Gravelius [13]" . Il se
définit comme le rapport du périmètre du bassin versant au périmètre du cercle
ayant même surface (appelé aussi coefficient de capacité). Il est appelé aussi
coefficient de compacité.

K G = p/( 2 √ πA)=0.28 p / √ A

Avec :
KG : est l'indice de compacité de Gravélius,
A : surface du bassin versant (km2),
P : périmètre du bassin (km).
Cet indice se détermine à partir d'une carte topographique en mesurant le
périmètre du bassin versant et sa surface. Il est proche de 1 pour un bassin
versant de forme quasiment circulaire et supérieur à 1 lorsque le bassin
est de forme allongée

b) L'indice de compacité de Horton


Il exprime le rapport de la largeur moyenne du bassin versant à la longueur du
cours d'eau principal. L'indice est inférieur à 1 si la forme du bassin est
allongée et supérieur à 1 si sa forme est ramassée
2
K H =A/ L

A : aire du bassin (Km²)


L : longueur du cours d'eau principal (km)

2.4. Le rectangle équivalent

C'est une notion qui a été proposée par Roche (1963) [35] pour pouvoir comparer
facilement les bassins entre eux du point de vue de l'influence de leurs
caractéristiques sur l'écoulement.
Il s'agit donc d'une transformation purement géométrique en un rectangle de
longueur ‘ L 'et de largeur ‘l' dans laquelle le contour du bassin devient un rectangle
de même périmètre et la même surface que le bassin versant. Les courbes de
niveau sont parallèles à ses petits côtés et l'exutoire sera un des petits côtés du
rectangle. les paramètres sont :

L=((K g √ A)/1.12)[1+ √(1−(1.12/ K g )2)]

l=((K g √ A)/1.12)[1−√(1−(1.12/ K g )2 )]

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Chapitre 2 : Le bassin versant

Avec:
KG: indice de compacité de Gravelius ;
A: surface du bassin versant (km²) ;
l: largeur du rectangle équivalant (km);
L: longueur du rectangle équivalant (km).

3. Le relief

L'influence du relief sur l'hydrogramme de crue est encore plus évidente. Un


temps de concentration plus court des eaux de ruissellement dans les canaux de
drainage et de là dans les affluents et le cours principal correspond à une pente
plus forte.

3.1. Répartition altimétrique (hypsométrié)

Pour établir la la courbe hypsométrique du relief d'un bassin ; on porte une altitude
donnée en abscisses et en ordonnées la surface du bassin pour laquelle chaque
point est à une cote au moins égale à cette altitude (Eskenasi, 1991) in ( Kisangala
Muke , 2009) [19] (Voir tableau 2.1)
Cette courbe hypsométrique peut aussi servir de référence pour les valeurs de H5
et H95 dans le calcul d'indice global d'un bassin versant (Figure 2.5 [9] et Figure
2.6 [1]) . Le relief peut être illustré par la courbe hypsométrique.

Figure 2.5. Carte altimétrique du bassin versant de l'Oued

Partant de la carte altimétrique (Figure 2-5), nous avons établi la


répartition par tranche d'altitude du bassin (Tableau 2.1) et la courbe
hypsométrique (Figure 2,6).

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Chapitre 2 : Le bassin versant

Tableau 2.1: Répartition altimétrique

Tranches Surface Surfaces %des % des


d’altitude Partielles cumulées surfaces surfaces
(Km²) cumulées

1380-1460,97 0,35 0,35 0,05 0,05

1280-1380 7,62 7,97 1,02 1,07

1180-1280 15,44 23,40 2,07 3,14

1080-1180 18,65 42,05 2,50 5,64

980-1080 66,39 108,44 8,90 14,54

880-980 182,35 290,79 24,44 38,98

780-880 236,80 527,59 31,74 70,72

680-780 156,35 683,94 20,96 91,68

580-680 62,05 746,00 8,32 100,00

Figure 2.6. Courbe hypsométrique et histogramme des fréquences altimétriques du


magistere
bassin versant d’Oued Louza

Méthode
La courbe hypsométrique est obtenue en mesurant les surfaces comprises entre les

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Chapitre 2 : Le bassin versant

courbes de niveau et en leur attribuant des pourcentages de la surface totale. On


trace un diagramme avec les tranches d'altitude en ordonnées et les superficies
cumulées leur correspondant en abscisses

3.2. Les altitudes caractéristiques

a) Les altitudes maximale et minimale


Elles sont obtenues directement à partir de cartes topographiques. L'altitude
maximale représente le point le plus élevé du bassin tandis que l'altitude minimale
considère le point le plus bas, généralement à l'exutoire. Ces deux données
deviennent surtout importantes lors du développement de certaines relations
faisant intervenir des variables climatologiques tels que la température, la
précipitation et le couvert neigeux. Elles déterminent l'amplitude altimétrique du
bassin versant et interviennent aussi dans le calcul de la pente.

b) L'altitude moyenne
L'altitude moyenne se déduit directement de la courbe hypsométrique ou de la
lecture d'une carte topographique. On peut la définir comme suit :

H moy =∑ ( Ai hi )/ A

Avec :
Hmoy : altitude moyenne du bassin (m) ;
Ai : aire comprise entre deux courbes de niveau (km2) ;
hi : altitude moyenne entre deux courbes de niveau (m) ;
A : superficie totale du bassin versant (km2).

Remarque
L'altitude moyenne est peu représentative de la réalité. Toutefois, elle est parfois
utilisée dans l'évaluation de certains paramètres hydrométéorologiques ou dans la
mise en œuvre de modèles hydrologiques.

c) L'altitude médiane
L'altitude médiane correspond à l'altitude lue au point d'abscisse 50% de la surface
totale du bassin, sur la courbe hypsométrique. Cette grandeur se rapproche de
l'altitude moyenne dans le cas où la courbe hypsométrique du bassin concerné
présente une pente régulière.

3.3. Les indices de pente

L'objectif de ces indices est de caractériser les pentes d'un bassin et de


permettre des comparaisons et des classifications.

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Chapitre 2 : Le bassin versant

a) L'indice de pente Ip
A partir du rectangle équivalent, Roche (1963) [35] a introduit la notion d'indice de
pente qui traduit la pente moyenne au niveau du bassin. soit :
n
I p=(1/ √ L) ∑ √ ( X i (a i−a(i−1) ))
i=1

Ip : Indice de pente
L : Longueur du rectangle équivalent
Xi : Portion de la surface du bassin comprise entre les courbes de niveau, côte a i et
ai-1 (%).
(ai-ai-1) : Dénivelée entre deux courbes de niveau voisines

b) L'indice de pente globale Ig


L'indice de pente globale Ig est obtenu à partir de la formule suivante:

I g =( H (0,05)−H (0,95 ))/ L

Suivant la valeur Ig, On peut ranger le bassin versant étudié en se référent à la


classification de l'ORSTOM (Tableau 2.1) [9].

Tableau 2.1 : Classification des reliefs d'après l'ORSTOM

Type de relief Ig (m/km)


Relief très faible Ig < 0.002
Relief faible 0.002 < Ig <0.005
Relief assez faible 0.005 < Ig < 0.01
Relief modéré 0.01 < Ig < 0.02
Relief assez fort 0.02 < Ig < 0.05
Relief fort 0.05 < Ig < 0.5
Relief très fort 0.5 < Ig

c) La pente moyenne
La pente moyenne du cours d'eau détermine la vitesse avec laquelle l'eau se rend à
l'exutoire du bassin donc le temps de concentration. Le calcul de la pente moyenne
du cours d'eau s'effectue à partir du profil longitudinal du cours d'eau principale et
de ses affluents.
Elle est définie comme étant le rapport entre la dénivelée totale du rectangle
équivalent et sa longueur.

Imoy=D / L

Avec :
D= Hmax - Hmin (m)
L : représente la longueur du rectangle équivalent (km)
L : Longueur du rectangle équivalent (m)

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Chapitre 2 : Le bassin versant

4. Caractéristiques du réseau hydrographique

Le réseau hydrographique est caractérisé par deux éléments: son hiérarchisation


et son développement (longueur et nombre des cours d'eau). Pour chiffrer la
ramification du réseau hydrographique, chaque cours d'eau reçoit un numéro en
fonction de son importance. Cette numérisation appelée ordre du cours d'eau
diffère selon les auteurs, la classification que nous allons utiliser est celle de
Strahler (1957) [36] .
L'étude du réseau hydrographique permet de définir les caractéristiques de celui-ci
comme la densité de drainage, la fréquence des cours d'eau, le rapport de
confluence et le rapport des longueurs.

4.1. Hiérarchisation du réseau

Pour chiffrer la ramification du réseau, chaque cours d'eau reçoit un numéro


fonction de son importance. Cette numérotation, appelée ordre du cours d'eau,
diffère selon les auteurs. Parmi toutes ces classifications, nous adopterons celle de
Strahler (1957) [36] . Cette classification permet de décrire sans ambiguïté le
développement du réseau de drainage d'un bassin de l'amont vers l'aval (Figure
2.7) [20]

Méthode
La classification de Strahler se base sur les règles suivantes :
1. tout cours d'eau n'ayant pas d'affluent est dit d'ordre 1 ,
2. au confluent de deux cours d'eau de même ordre n, le cours d'eau résultant
est d'ordre n+1 ,
3. un cours d'eau recevant un affluent d'ordre inférieur garde son ordre, ce qui
se résume par: n + n = n + 1 et n + m = max (n,m)

Exemple
Exemple hiérarchisation du réseau

Figure 2.7. Hiérarchisation du réseau

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Chapitre 2 : Le bassin versant

4.2. Les rapports caractéristiques et lois de Horton

Ces "lois" empiriques relient le nombre, la longueur moyenne et l'ordre des cours
d'eau. On constate que pour un bassin versant homogène, le "rapport de
confluence" Rc, rapport du nombre Ni de cours d'eau d'ordre i au nombre N i+1 de
cours d'eau d'ordre i+1, est sensiblement constant :

Rc =N i /(N i +1)≅ Cte

Le ‘'rapport des longueurs moyennes'' Rl est :

Rl =l i /l (i−1) ≅ Cte

(li : longueur moyenne des cours d'eau d'ordre i).


La détermination de Rc et Rl se fait par voie graphique en portant N i, li et i sur un
graphique semi-logarithmique comme le montre la figure 2.8 [20]. La pente de la
droite moyenne permet de déterminer la raison de la progression géométrique.

Figure 2.8. La détermination de Rc et Rl

Conseil
Rc c'est un nombre sans dimension qui exprime le développement du réseau de
drainage. C'est un élément important à considérer pour établir des corrélations
d'une région à une autre. Sogreah (1967) [37] , révèle que les chevelus
hydrographiques sont bien hiérarchisés si (Rc = 2).

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Chapitre 2 : Le bassin versant

5. Autres caractéristiques du chevelu

D'autres éléments que Rc et Rl sont utilisés pour caractériser le chevelu. Parmi


ceux-ci, on peut citer :

5.1. La densité de drainage

La densité de drainage, introduite par Horton (1945) [15] , est la longueur totale
du réseau hydrographique par unité de surface du bassin versant :
n
D d =∑ L x / A
x=1

Avec :
Dd : densité de drainage (km/km2) ;
Lx : longueur de cours d'eau (km) ;
A : surface du bassin versant (km2).

5.2. Fréquence des cours d'eau

Elle représente le nombre de cours d'eau (N) par unité de surface (A), Elle est
calculée par la formule :

F s= N / A

FS : Fréquence des cours d'eau (1/km2) ;


N : Nombre de talweg;
A : Surface du bassin en (km2).

5.3. Profils en long

Ces profils sont établis en portant en abscisses les longueurs développées à partir
d'un point de référence et en ordonnées les côtes de l'eau dans le cours d'eau
principal et dans ces affluents (parfois on donne la cote du fond). Ces profils sont
parfois disponibles lorsque la navigation, où les besoins en hydroélectricité ont
nécessité des études. Mais dans la plupart des cas, on devra faire ce relevé, soit
par nivellement sur le terrain, soit plus sommairement à partir des cartes
topographiques.
Les profils en long permettent d'estimer la pente moyenne du cours d'eau (Figure
2.9) [20]. Cette pente moyenne sert surtout dans l'évaluation des temps de
concentration d'un bassin versant, ce temps de concentration étant lié à la vitesse
de propagation des particules fines. On calcule généralement la pente moyenne I
d'un cours d'eau par la formule suivante :
n
1/ √ I =(1/ L) ∑ l i / √(i j )
j =1

Dans cette formule, le cours d'eau de longueur totale L est découpé en n tronçons j
où la pente ij est constante sur lj. une longueur lj

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Chapitre 2 : Le bassin versant

Figure 2.9. Profil en long des cours d'eau

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