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EAUX SOUTERRAINES:
PRINCIPES DE BASE EN
HYDROGEOLOGIE
Prof. SORO N
1
PREMIERE PARTIE : PRINCIPES DE
BASEEN HYDROLOGIE
1. CYCLE DE L’EAU
2. HYDROLOGIE ET HYDRODYNAMIQUE
SOUTERRAINE
3. TRANSPORT D’UN FLUIDE EN MILIEU POREUX
2
INTRODUCTION
L’étude du cycle de l’eau ou hydrologie, au sens large, est habituellement
divisée en trois disciplines distinctes : la climatologie, l’hydrologie et
l’hydrogéologie.
La climatologie ou météorologie comporte :
- la circulation de l’eau au niveau de l’atmosphère ;
- le bilan énergétique de l’atmosphère ;
- les précipitations (pluie et neige), pluies artificielles, etc. ;
- l’évaporation et évapotranspiration
L’hydrologie de surface s’intéresse aux écoulements dans le réseau
hydrographique. Ses objectifs sont :
- l’évaluation des ressources disponibles soit en régime naturel, soit après un
aménagement (barrage) et le calcul du volume de retenue nécessaire pour
assurer un débit donné ;
- la prévision des risques de crue et des ouvrages nécessaires pour les combattre
(réseau de drainage, barrage écrêteur).
L’hydrologie souterraine ou hydrogéologie est la science de l’eau
souterraine. Son centre d’intérêt est :
- l’étude du rôle des matériaux constituant le sol et le sous-sol et des
structures géologiques dans l'origine, la distribution et le mode de
gisement, les modalités de l'écoulement et les propriétés physico-
chimiques de l'eau ;
- se préoccupe également de l'exploitation (géologie appliquée) et de la
conservation des ressources en eaux
Rôle de l’hydrogéologue
- la recherche et l’exploitation des eaux souterraines à usage domestique ou
industriel ;
- il doit avoir des connaissances en hydraulique ;
- il étudie la qualité des eaux ainsi que de leur protection ;
- il doit être capable d’estimer la quantité et la qualité de l’eau et prédire
son comportement dans l’aquifère.
3
1 CYCLE DE L’EAU
Les molécules d'eau sont associées entre elles aussi bien en phase liquide qu'en
phase solide (Figure 1).
4
A la pression atmosphérique (101,325 Pa) l'eau liquide bout (1ère bulle de gaz
produite) à 100°C (Figure 2).
5
1-2. Etats successifs de l’eau
à l'état gazeux (vapeur d'eau), liquide (gouttelettes d'eau formant les gros
nuages : les cumulo-nimbus) ou solide (nuages de glace), l'eau est en
suspension dans l'atmosphère basse ou troposphère.
à l'état solideou liquide, l'eau s'écoule par gravité dans les bassins
continentaux ou marins.
Une partie de l'eau pénètre dans le sol puis le sous-sol. Une autre partie de l'eau
est emmagasinée dans les organismes vivants (biosphère).
6
Figure 4:Cycle de l’eau
Evaporation
Le soleil réchauffe les eaux océaniques qui passent de l’état liquide à l’état
gazeux puis se mêlent ainsi aux gaz de l’atmosphère. Ce phénomène s’appelle
évaporation.
7
Transpiration
Condensation
Ce phénomène peut se produire au niveau du sol très tôt le matin sous forme de
rosée (gouttelettes d’eau).
8
Précipitation
Ruissellement
Si l’intensité de la pluie est forte, le sol ne peut pas absorber tout l’apport d’eau :
après les premiers instants et l’humidification de la zone supérieure du sol, un
excès d’eau apparaît en surface. La tranche supérieure du sol est saturée sur une
faible épaisseur.
Une pellicule d’eau de surface peut alors circuler sur le sol c’est ce qu’on
appelle le ruissellement.
Humidification et Infiltration
Par contre, au-dessus de la cote N, le sol est dit non saturé et les vides
contiennent à la fois de l’air et de l’eau.
Dans la zone saturée (ZS) l’eau est soumise aux forces de gravité alors que dans
la zone non saturée (ZNS) les forces de capillarité viennent s’y ajouter et sont
prépondérantes.
Lorsqu’il pleut, l’eau humidifie la partie supérieure du sol selon le profil suivant
(Figure 6).
9
:
10
L’humidité en surface n’entraîne pas systématiquement un écoulement vertical
immédiat.
L’eau est retenue comme dans une éponge et ne migre pas en profondeur tant
que les forces de capillarité sont supérieures aux forces de gravité.
L’eau ne migre vers le bas que lorsque la teneur en eau dépasse une valeur
limite appelée capacité de rétention(Figure 8).
11
Figure 8. Place de l’eau du sol dans le cycle de l’eau
12
1-4. Equation de conservation hydraulique
Un système hydraulique peut être considéré comme un volume d’eau tel un lac,
une rivière, un aquifère, un bassin versant, etc. L’équation de base dans un
bassin hydrogéologique s’écrit :
- infiltrations souterraines ;
Sorties
- évaporation ;
- transpiration ;
- ruissellement de surface ;
- ruissellement souterrain ;
- pompage
13
1-5. Bilan hydrologique
On modélise, dans un volume clos (bassin versant), les entrées, les
circulations et les sorties (Figure 10).
P = Q + E + I ± ΔW
E=évapotranspiration (m)
I=infiltration (m)
ΔW =variation des réserves. Sur une longue période d’observation (moyenne sur
plusieurs années) on néglige les réserves.
14
Figure 10. Modèle mathématique du cycle de l’eau
- porosité et emmagasinement ;
- à l’environnement de l’aquifère ;
- aux limites à flux imposé (limites perméables et imperméables) ;
- aux limites à potentiel imposé (matérialisées par une hydro-isohypse) ;
- à la surface piézométrique de la nappe.
15
Tableau 2. Principaux paramètres hydrodynamiques des aquifères
Coefficient d’emmagasinement
S
Transmissivité T m2/s
Niveau piézométrique h
16
2-1. Porosité-Perméabilité
L'eau qui arrive dans le sous-sol s'y accumule et y circule. Deux paramètres
mesurent ces deux aspects:
Vv Vv
ω= =
Vt Vs+Vv
avec :
Vs = volume du solide
17
• Porosité efficace et capacité de rétention
Dans un milieu poreux toute l’eau remplissant les pores n’est pas libre de
s’écouler car une partie est liée et une autre est contenue dans les pores
vacuolaires fermés. Pour cela on utilise la notion de porosité efficace (ou
porosité cinématique) relative au volume d’eau exploitable dans un terrain
(Figure 12).
Porosité efficace
Ve
ω e=
Vt
Capacité de rétention
ω r =ω−ω e
Dans un sol cultivé, cette part d’eau restant représente la capacité utile pour
l’alimentation des plantes.
18
Figure 11. Sol et Saturation
19
Tableau 3. Ordre de grandeur de la porosité efficace
20
• Facteurs physiques agissant sur la porosité
Les facteurs physiques qui font varier la porosité des terrains sont : la forme, les
dimensions et l’arrangement relatif des grains.
forme des grains. Elle fixe l’aspect et la dimension des vides. Ainsi, la
porosité totale est la plus grande pour des graviers anguleux que
sphériques ;
Par contre, une pente faible de la courbe indique une granulométrie étalée
caractérisant un matériau constitué de particules de toutes les grosseurs, en
proportions sensiblement identiques. Dans ce cas des particules fines viennent
comblées les espaces formés par les grosses particules ;
21
• les roches meubles ou roches incohérentes dans lesquelles les éléments
sont plus ou moins libres les uns des autres. On les appelle également
roches grenues ;
Les roches grenues ont une porosité primaire relativement grande ; elle peut
aller jusqu’à 30% dans le cas des sables ou des grès par exemple. La porosité
des roches grenues peut prendre différentes formes :
• la porosité d’interstice. Elle est due aux vides entre les grains constituant
la roche. Elle est souvent détruite par cimentation des vides ;
• la porosité vacuolaire. Elle est due à des cavités complètement closes (cas
des ponces).
Cette porosité qui se rencontre dans les roches compactes peut prendre les
formes suivantes :
22
Figure 13. Classification de la porosité
23
2-2. Perméabilité (k)
Les facteurs intervenant sont la taille des grains, la porosité, la nature du fluide
transmis et son gradient de pression.
Tandis que la porosité décrit les espaces dans lesquels le fluide peut se déplacer,
la perméabilité (k) et la conductivité hydraulique (K) par contre décrivent la
facilité qu’à un fluide à se déplacer dans une formation.
2-3. Mobilité de l’eau dans le sol : eau liée, eau libre et égouttage des roches
• Eau liée est rattachée à la surface des grains par le jeu des forces
d’attraction moléculaire. Ces forces décroissent avec la distance au grain :
- l’eau adsorbée constitue un film continu autour des grains, c’est-à-dire une
pellicule d’une épaisseur de 1/10 de microns.
- entre 0,1 et 0,5µ les molécules d’eau supportent une attraction non
négligeable et sont immobiles;
- au delà de 0,5 à 1µ les forces d’attraction son négligeables et l’eau est dite
libre.
• Eau libre est celle qui est en dehors du champ d’attraction des particules
solides et qui est susceptible de se déplacer sous l’effet de la gravité ou
des gradients de pressions.
24
Figure 14: Différents types d'eau au voisinage d'un grain dans
un aquifer (Polubrina-Kochina in Castany)
25
égouttage des roches
Un échantillon (de volume V) initialement saturé, que l’on laisse égoutter sur
une grille libère un volume Ve d’eau par gravité, appelé eau gravitaire.
26
3. Transport d’un fluide en milieu poreux (écoulement vertical)
Pour mesurer la perméabilité qui est une variable dynamique ayant les unités
d'une vitesse, on mesure le débit d'eau passant à travers une colonne de roche de
hauteur et de section données, à pression constante.
Montage :
27
Les résultats de l’expérience de Darcy sont les suivants :
S= section du cylindre en m2
Q = K. S. i
Q K.H
V= =
S L
avec : V(m/s)
28
3.2 Généralisation de la Loi de Darcy
A = S = surface
Tout cylindre élémentaire de section dS, de longueur dL, telle que la charge
hydraulique soit H+dh sur sa face amont et H sur sa face aval, est traversé par un
débit dQ, tel que :
dh
dQ=K . dS .
dl
Ramenons les quantités exprimées à une section unité
dQ dh
=K .
dS dl
K coefficient de perméabilité de Darcy.
dh
V =K
dl
29
Si on note :
dh
dl = perte de charge par unité de longueur = gradient hydraulique : i
d’où : V =Ki
Q
Q=KSI ⇒ =Ki
S
Q
=V D =Ki
Or S
VD = vitesse potentielle = vitesse de Darcy ; elle est assez faible par rapport à la
vitesse réelle que l’écoulement devrait avoir dans le cylindre de Darcy. Ensuite
VD n’est pas la vitesse réelle d’écoulement. On considère que le fluide circule
dans toute la section, or il ne circule que dans les pores.
VD
V R=
VD est donc une vitesse fictive. La vitesse effective ou vitesse réelle ωe
ω e= porosité .. efficace
Loi de Darcy généralisée.
30
Facteurs influençant la perméabilité
γ
K=Nd 210
η
γ = ρg= poids volumique du fluide (γ constante)
η : viscosité dynamique
Nd210 = caractérise la résistance rencontrée par l’eau circulant dans les vides du
réservoir.
31
3-3. Notions de perte de charge et de gradient hydraulique
Δh
Q=KS
Δl
Au point A.
PA
la pression est égale à :
γ
2
l’énergie cinétique : V A 2
et l’énergie potentielle :
2g
Z A+
PA
+
V A
γ 2g
32
Au point B
PB
la pression est égale à : γ
V
2
l’énergie cinétique : B
2g
P V
2
l’énergie potentielle: Z B+
B
γ + 2g
A
V négligeables.
2
V
2
etsont
A B
2g 2g
Ainsi, la perte de charge est une différence de potentiel entre deux points
d’altitudes différentes.
Le milieu est homogène, la charge H est linéaire entre l’entrée et la sortie dans
le cylindre ; donc on peut faire le différentiel H = dh et la loi de Darcy devient :
L dl
dh
Q KS KSi
dl
dh
i=C’est un nombre sans dimension, un gradient, ici le gradient Hydraulique.
dl
33
3-4. Application de la loi de Darcy
Niveau piézométrique
34
Calcul du gradient hydraulique i
P1 et P2 sont deux piézomètres dans une nappe libre. H 1 et H2, les cotes
piézométriques dans les puits. L = la distance entre P1 et P2.
H 1−H 2 h
i= =
L L
ΔY dy
i=tg α = =
ΔX dx
36
Q = K. S. i
Q: débit en m3/s
K: coefficient de perméabilité en m/s
S: section de la nappe en m2
i: gradient hydraulique
Relation de Hazen
Cd
2
K ( en . cm/ s )= 1 10
d10 : diamètre en deçà duquel il y a 10% des grains ou diamètre efficace en cm,
C1 est un coefficient variant entre 100 et 150 s.cm-1.
Relation de Casangrade
La perméabilité des sols à gros éléments (>1mm) supposés cubiques peut
1, 4 K . e
2
4. SYSTEMES AQUIFERES
37
Le bassin hydrologique est délimité par les lignes de crêtes topographiques
isolant le bassin versant d'un cours d'eau et de ses affluents. Il correspond en
surface au bassin hydrographique.
Le bassin hydrogéologique correspond à la partie souterraine du bassin
hydrologique qui tient compte des limites des couches géologiques
.
38
4-1.Quelques définitions
Une nappe (d’eau souterraine) ou nappe aquifère est constituée par la totalité
de l’eau qui sature un terrain à condition qu’il y ait une liaison hydraulique
possible entre les points de ce volume d’eau. Autrement dit c’est la masse d'eau
continue contenue (recelée) dans une formation géologique.
Le terme nappe aquifère est trompeur car il désigne à la fois la masse d'eau et
la roche réservoir
Nappe phréatique: nappe libre peu profonde (atteinte par les forages des puits
de particuliers: 0 à 50m) dont le niveau piézomètrique correspond au niveau de
l'eau dans un puits. Les nappes plus profondes sont les nappes d'eaux de
subsurface (50 à 250 m) puis les nappes d'eaux profondes (au delà de 250 m).
39
Figure . Nappe aquifère
40
4-2. Caractéristiques des aquifères
41
Figure : Différents types d’aquifères
On distingue :
- des aquifères monocouches (formés d’une seule couche)
- et des aquifères multicouches (formées de plusieurs couches).
42
4-4. Zonalité d'un aquifère
Nappe libre
C’est une nappe dont la base (mur) est une couche imperméable et dont le
sommet (toit) une surface libre au sein d’une couche à travers laquelle l’eau
s’infiltre facilement pour atteindre la nappe.
Dans ce cas l’aquifère présente une zone saturée et une zone non saturée et la
surface libre ou surface piézométrique est le lieu des points où la pression de
l’eau est égale à la pression atmosphérique. Cette surface libre ne correspond
pas à la limite de saturation du sol car elle est surmontée de la frange capillaire.
44
b. Nappe libre
- Nappe captive
C’est une nappe dont le mur et le toit sont des couches imperméables et dans ce
cas la nappe ne communique pas avec l’atmosphère.
L’eau s’y entasse comme dans un tunnel, identique à une pompe de vélo, sur
lequel on appuie pour comprimer l’air : on dit que l’eau est comprimée ou
qu’elle est en charge.
Le niveau piézométrique de la nappe captive ne se situe pas dans l’aquifère mais
à un niveau situé au dessus de l’aquifère, notamment dans le toit imperméable
ou même en plein air, quand l’épaisseur du toit imperméable est faible. C’est
donc un niveau piézométrique fictif.
C’est pourquoi la pression qui règne à la surface de l’eau dans une telle nappe
est toujours supérieure à la pression atmosphérique..
45
a. Nappe captive des sables tertiaires de Gironde.
b. Nappe captive
46
Nappe semi-captive
C’est une nappe recélée par une couche perméable entièrement saturée dont une
éponte ou les deux sont des couches semi-perméables : mur imperméable et
toit semi-perméable ; ou vice-versa ; ou mur et toit semi-perméables (Fig.).
Dans ce cas, les épontes semi perméables se laissent traverser par un
égouttement lent des eaux, caractérisé par trois paramètres comme :
1
=cons tante . empririque . appelée .indice . de .retard=
α T
47
Figure : variation de charge et volume d'eau libérée
(adapté de G. CASTANY).
48
4-6. Cartographie des aquifères
Les cartes isohypses. Ce sont des cartes d’égale altitude qui donnent la
morphologie de la surface étudiée par rapport à la mer : toit du
substratum, toit de l’aquifère (limite supérieure de la nappe). Elles
s’apparentent assez bien aux courbes de niveau topographiques.
Les cartes isobathes. Ce sont les cartes d’égale profondeur qui, par
référence à la surface du sol, situent dans le sous-sol la surface étudiée :
toit du substratum, toit de l’aquifère (limite supérieure de la nappe).
Les cartes isopaches. Ce sont des cartes d’égale épaisseur de l’aquifère.
Elles sont indispensables aux calculs des volumes d’eau dans l’aquifère.
Dans le cas des nappes captives, on réalise la carte isopache en
superposant la carte isohypse du toit imperméable à la carte isohypse de la
surface du substratum.
49
4-6-2. Cartes piézométriques
Ces cartes représentent à une date donnée, la distribution des charges et des
potentiels hydrauliques. Elles sont les documents de base de l’analyse et de la
schématisation des fonctions capacités et conductrices du réservoir et du
comportement hydrodynamique de l’aquifère.
* * Cas de nappe libre. La cote piézométrique est obtenue par différence entre
l’altitude du bord du puits par rapport au plan horizontal de référence et la
profondeur h de l’eau dans le puits.
** Cas de nappe captive, la limite supérieure de la nappe n’est pas donnée par
la surface libre ; elle est due à la présence du toit imperméable. L’eau de la
nappe est en pression sous ce toit imperméable.
H=Z−h
50
Surface piézométrique d’une nappe. Elle est représentée par un
ensemble de lignes d’égale valeur de charge (équipotentielle).C’est le lieu
géométrique de tous les points de la nappe où la pression de l’eau est
égale à la pression atmosphérique.
** Pour une nappe libre la surface piézométrique coïncide avec la surface libre
de la nappe.
** Pour une nappe captive la surface piézométrique se trouve au-dessus du toit
imperméable.
4-6-3. Artésianisme
51
4-6-4. Etablissement de la carte piézométrique d’une nappe
Les lignes de courant sont les lignes idéales qui représentent la trajectoire
théorique d’une particule d’eau en mouvement dans la nappe.
Elles correspondent à la direction générale d’écoulement dans la nappe. Elles
sont orthogonales, en tout point, aux courbes équipotentielles et parallèles aux
limites imperméables de la nappe ; le courant allant vers les cotes
piézométriques décroissantes.
53
Figure. Ligne de courant
Importance de la carte piézométrique
b1 b 1 ΔH
Q=K . L.
2 ΔX
Elle fournit toutes les informations utiles sur le comportement des eaux
souterraines dans une région : sens d’écoulement, zones vulnérables à la
pollution, zones de captage ou d’alimentation, limites imperméables et
perméables de la nappe, variations du gradient hydraulique i, relation entre eau
de surface et eau de souterraine, etc.
C’est à partir des informations apportées par une carte piézométrique que l’on
peut réaliser des projets d’assainissement ou collectifs dans les villes.
Sur une carte piézométrique :
- les zones d’alimentation sont des zones où les lignes de courant y sont
divergentes et l’équipotentielle de cote plus élevée est entourée par les
équipotentielles de cote plus faible. C’est une zone élevée qui chasse ou qui
évacue l’eau.
La connaissance de ces données est capitale dans les projets de lutte contre la
pollution, dans les projets d’assainissement urbain individuel ou collectif, dans
la création des dépôts d’ordure et des cimetières, etc.
54
En cas d’assainissement individuel, la carte piézométrique permet de choisir le
site des latrines hygiéniques à construire dans une cour, en évitant que les eaux
d’infiltration entraînent des polluants susceptibles de contaminer la nappe
prélevée pour l’alimentation des populations.
Figure.
55
4-6-5. Interprétation de la piézométrie
P
H=z + =z +h=z 0
ρg
ρ = masse volumique
56
sont : la transmissivité, le coefficient d’emmagasinement (ou de remplissage), la
diffusivité, le gradient hydraulique, la vitesse d’écoulement des eaux.
volume. d ' eau.libre . ou. emmagasin é /unité . de. surface. de.l ' aquifère
S=
var iation. de. charg e. hydraulique. correspondante .( Δh)
Si l’on rabat d’une hauteur Δh la surface libre d’une nappe libre, le volume
d’eau dégagé est égal au produit du volume balayé par la surface libre par la
porosité de drainage (porosité utile) ωd de la nappe.
ΔV e= ω d Δh
Δ V e = porosité de drainage
57
Coefficient d’emmagasinement dans le cas d’une nappe captive
Le volume d’eau libéré par la variation de charge Δh, par unité de surface (dans
le plan horizontal) de la nappe captive est :
V= S.Δh
58
Figure. Cône de rabattement en fonction du coefficient d’emmagasinement et
du débit
59
4-8. Réserves d’une nappe
Les réserves en eaux souterraines d’une région peuvent être classées en quatre
catégories : les réserves totales, les réserves régulatrices (ou renouvelables),
les réserves permanentes et les réserves exploitables.
C’est la quantité d’eau gravitaire contenue dans un volume aquifère délimité par
son toit, son mur et ses limites d’extension latérale.
Réserves permanentes
V r= A . Δh. ω e
60
Réserves exploitables
Les réserves d’exploitation sont donc les réserves régulatrices et une partie
des réserves permanentes pendant la durée prévue.
61
4-9. Comportement des nappes en régime transitoire
4-9-1. Définition
Niveau statique (Ns): niveau non influencé (donc stabilisé) d’une nappe.
62
Puits incomplet : puits ou forage traversant et/ou ne captant pas un aquifère sur
toute la hauteur de sa zone saturée.
Un canal (plan d’eau constant à la cote Z 1) est parallèle à une rivière (plan d’eau
constant à la cote Z2) et distant de celle-ci d’une longueur (L).
Le fond du canal et le fond de la rivière sont à la même cote. Entre le canal et la
rivière la coupe des terrains est partout formée de sables.
Comme ce canal alimente la rivière on pourra établir la coupe hydrogéologique,
le profil piézométrique et calculer le débit de fuite du canal vers la rivière.
63
dy
i=
dx augmente vers l’aval, le substratum n’est pas incliné
donc q=Ky dy (2)
dx
Calcul de C
Si x =0 alors y=h (si x est à l’origine des axes l’eau est toujours à la hauteur h).
On aura :
y +C
2
K avec y=h d’où
q . 0=
2
2 2
C=−
K
2
y =−
K
2
h
K 2
qx= y +C
2
K 2 h2
qx= y −K
2 2
si on remplace x par L et y par H
K
q= ( H 2 −h2 )
2L 64
débit de fuite du canal vers la rivière
q=Kyi
dy
=Ky
dx
∫ qdx=∫ Kydy
K 2
qx= y +C
2
Calcul de C
Si x=o alors y=H
K 2
C=− H
2
D’autre part dans la rivière
Si x = L alors y = h (x augmente jusqu’à la valeur L et H diminue jusqu’à h)
K 2 K 2
qx= y− H
2 2 65
K 2 K 2
qL= h− H
2 2
K 2 2
q= (h −H
4-10. Exutoire ) souterraines
des eaux
2L
a- Exutoire au profit de la mer : Relations entre eau douce
et eau salée dans les zones côtières
Les eaux souterraines continentales se déversent sur le littoral dans les océans.
De même les eaux salées océaniques s’infiltrent dans le sol sous-marin et
s’écoulent vers les continents.
Il s’établit un équilibre entre eaux douces alimentées par les précipitations
atmosphériques continentales et les eaux marines qui pénètrent en coin sous la
nappe d’eau douce par suite de leur densité plus élevée.
Cet équilibre est fonction de la charge d’eau douce et la perméabilitédes couches
aquifères sous le littoral.
P = ρ gh
D s (1)
s
PC= ρ gH + ρ ghs
(2)
Selon la loi de la conservation de masse, la pression hydrostatique étant partout
la même, en combinant (1) et (2), on aura :
P = P ⇔ ρ s gh = ρ gH + ρ gh
D C s s
ρ s gh s −ρ gh s =ρ gH
ρ
h s= H
ρ − ρ
Avec ρs = 1g/cm3
hs=40 H
L’invasion des eaux salées est donc déterminée par le niveau piézométrique des
eaux douces.
L’équilibre eau douce – eau salée se trouve modifié sous l’effet des marées
journalières dont l’amplitude varie suivant les mois et les saisons et entraîne
67
donc des fluctuations de l’interface eau douce – eau salée mais il est encore plus
perturbé par l’effet de pompages d’exploitation.
b- Sources continentales
la surface du sol ;
la surface piézométrique ;
les sources d’affleurement.
68
Source par plissement
69
b-3. Sources vauclusiennes
70
4-11. Exemples de situations piézométriques
Elles s’obtiennent chaque fois que les zones d’alimentation et de drainage sont
parallèles. Dans ce cas leurs lignes de courant sont parallèles ; il en va de même
pour les courbes isopièzes mais de direction perpendiculaire (CIEH p.49).
Exemple de différents cas de nappes cylindriques :
Nappes convergentes
Les lignes de courant convergent vers un point ou vers une droite. Il s’agit
d’une zone de drainage de la nappe, correspondant au cône de dépression
provoqué par le pompage dans un puits, le soutirage par évaporation intense
ou des infiltrations localisées (écoulement karstique).
Nappes divergentes
Les lignes de courant divergent les unes des autres. C’est le cas des zones
d’élargissement et des zones d’alimentation des nappes.
71
Nappes alluviales : Relation entre le cours d’eau et la nappe
On trouve ces nappes dans les alluvions de la vallée du cours d’eau. En fonction
de la position de la surface piézométrique de cette nappe, on distingue :
Nappes adjacentes
Ce sont des nappes situées côte à côte et séparées par une zone de drainage
commune vers laquelle se dirigent les filets liquides des deux nappes.
Une telle nappe est fortement influencée par le drainage des eaux
superficielles.
72
BIBLIOGRAPHIE
Bakalowicz M., 2002.
Biemi J., 2003. Les eaux souterraines. Cours d’hydrogéologie. Maîtrise des
Sciences et Techniques. Université de Cocody
Detay M., 1997. Gestion active des eaux. Edition Masson, Paris.
Letourneur J., Michel R., 1971. Géologie du génie civil. Librairie Armand
Colin, collection U, série Géologie, Paris.
Condensation :
la vapeur d'eau qui s'élève dans l'atmosphère se refroidit et se condense,
généralement autour de minuscules particules de poussière dans l'atmosphère.
Elle redevient liquide ou solide. Ces particules d'eau s'assemblent pour former
des nuages.
Précipitation :chute d'eau qui provient de l'atmosphère (des nuages) sous forme
liquide ou solide (pluie, neige, grêle).
Nappe phréatique: nappe libre peu profonde (atteinte par les foragse des puits
de particuliers: 0 à 50m) dont le niveau piézomètrique correspond au niveau de
l'eau dans un puits. Les nappes plus profondes sont les nappes d'eaux de
subsurface (50 à 250 m) puis les nappes d'eaux profondes (au delà de 250 m)
Nappe captive : nappe recélée par une couche perméable entièrement saturée
d'eau et comprise entre deux couches (ou épontes) imperméables (aquicludes:
matériau comme les argiles, les granites ou les calcaires compacts où l'eau
s'écoule très lentement (quelques millimètres par an) car en fait l'imperméabilité
n'est jamais totale). Dans les nappes captives, la pression de l'eau, en tout point,
est supérieure à celle de la pression atmosphérique. Un puits artésien abouche
une nappe captive. Le niveau piézométrique est plus haut que le niveau où le
forage rencontre la nappe. Si l'eau jaillit à l'air libre on parle de puits artésien
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jaillissant (puits artésien sens strict). Dans une nappe captive le toit de la nappe
et la surface piézométrique sont distincts (sauf si l'aquifère est quasiment vide).
Nappe libre : nappe recélée par une couche perméable partiellement saturée
d'eau et reposant sur une couche imperméable ou semi-perméable.
Elle est en communication directe avec l'air libre à travers les interstices, de
façon à ce que la surface piézométrique soit toujours à la pression
atmosphérique.
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DEUXIEME PARTIE : ESSAIS DE POMPAGE
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