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Complexe physique du Bassin versant

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Rappel de cours
Le bassin versant est une unité géographique sur laquelle se base l'analyse du cycle hydrologique.

Donc c’est une surface hydrologiquement close, c'est-à-dire qu'aucun écoulement n'y pénètre de
l'extérieur et que tous les excédents de précipitations s'évaporent ou s'écoulent par une seule section
à l'exutoire.
Le bassin, en une section d’un cours d’eau représente la surface topographique drainée par ce cours
d’eau et ses affluents de telle façon que tout écoulement prenant naissance à l’intérieur.
Hydrologiquement, on définit un bassin versant comme étant un espace géographique dont les
apports naturels sont constitués par les précipitations et dont les excès en eau forment à un point
unique cet espace, une embouchure ou un exutoire. 3
Caractéristiques du réseau hydrographique

On appelle Réseau hydrographique l’ensemble des canaux de drainage naturel


permanents ou temporaires, par où s’écoulent les eaux provenant du ruissellement
ou restituées par les nappes souterraines, soit sous forme de sources, soit par
restitution continue le long du lit du cours d’eau.
Le réseau hydrographique est l'ensemble des chenaux qui drainent les eaux de
surface vers l'exutoire du bassin versant. La définition d'un cours d'eau est difficile à
donner avec précision, en particulier pour les cours d'eau temporaires. Selon le
support cartographique utilisé, on étudiera le réseau avec plus ou moins de détails:
en photographie aérienne, on pourra déceler des thalwegs de très faibles extensions,
tandis qu'on ne verra que les cours d'eau pérennes et importants sur une carte au
1/100 000ème.
L'étude du chevelu hydrographique servant surtout à comparer des
bassins entre eux, il suffit, dans la plupart des cas, de se fixer une définition du
thalweg élémentaire et de l'appliquer pour l'étude, de tous les bassins (par exemple:
thalwegs = traits bleus temporaires ou pérennes sur carte au 1/50000ème).

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Parmi les éléments d’un réseau de drainage, on distingue d’abord le cours d’eau principal.
Le cours principal est alimenté par les affluents de premier ordre (ou affluents) eux-mêmes
approvisionnés par les affluents de second ordre (affluents secondaires ou sous affluents),...jusqu’aux
ruisselets et petits cours d’eau de tête de bassin(chevelus).
La description d'un réseau hydrographique nécessite la détermination de plusieurs paramètres. En
effet, le réseau hydrographique peut se caractériser par trois éléments: sa hiérarchisation, son
développement (nombres et longueurs des cours d'eau) et son profil en long.
Hiérarchisation du réseau (Ordre du bassin versant) :

Pour chiffrer la ramification du réseau, chaque cours d'eau reçoit un


numéro fonction de son importance. Cette numérotation, appelée ordre du cours
d'eau, diffère selon les auteurs. Parmi toutes ces classifications, nous adopterons
celle de Strahler :
- tout cours d'eau n'ayant pas d'affluent est dit d'ordre 1 ,
- au confluent de deux cours d'eau de même ordre n, le cours d'eau résultant est
d'ordre n + 1 ,
- un cours d'eau recevant un affluent d'ordre inférieur garde son ordre, ce qui se
résume par : n + n => n + 1 et n + m → max (n,m)

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La densité de drainage Dd:

Elle se définit par le rapport de la longueur totale des cours d'eau à la


surface du bassin:

Dd 
 Li  1

A km

Avec :
Dd : densité de drainage [km/km2] ;
L : longueur de cours d'eau [km] ;
A : surface du bassin versant [km2].

La densité de drainage dépend de la géologie, des caractéristiques topographiques du bassin et


des conditions climatologiques et anthropiques.
Si Dd de l’ordre de 3 à 4 pour des régions à développement très limité
Si Dd dépasse 1000 pour des zones où l'écoulement est très ramifié avec peu d'infiltration
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L’ endoréisme:

On caractérise par ce terme, les réseaux hydrographiques qui ne se


relient à aucun autre réseau plus important. Les réseaux endoréiques sont surtout
fréquents en zone aride. On peut distinguer deux types d'endoréisme :
- un endoréisme total où le réseau hydrographique converge vers une zone centrale
(ou parfois périphérique) du bassin où apparaît une surface d'eau libre permanente
ou non, à partir de laquelle s'évapore la quasi-totalité des apports ;
- un endoréisme du ruissellement. Dans ce cas, le réseau de drainage aboutit à une
zone où l'eau s'infiltre et poursuit son écoulement vers l‘intérieur du bassin par les
nappes.
Profils en long :

Ces profils sont établis en portant en abscisses les longueurs


développées à partir d'un point de référence et en ordonnées les cotes de l'eau dans
le cours d'eau principal et dans ces affluents. Ces profils sont parfois disponibles
lorsque la navigation, où les besoins en hydroélectricité ont nécessité des études.
Mais dans la plupart des cas, on devra faire ce relevé, soit par nivellement sur le
terrain, soit plus sommairement à partir des cartes topographiques

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La forme du réseau hydrographique dépend d'un complexe de
facteurs qui agissent en interaction. Les plus importants sont:

* la géologie agit par la nature lithologique des terrains traversés


par l‘eau ainsi que par les structures (failles, plis) qui orientent le courant et
déterminent les pentes régionales, (agit sur la forme)
* le climat par le biais du régime des précipitations, détermine la
densité du réseau hydrographique, dense dans les régions montagneuses
très humides et tend à disparaître dans les régions désertiques.
Le climat agit également sur la couverture végétale qui limite le
ruissellement superficiel. régularise le débit des cours d'eau et amortit les
crues. (agit sur la densité)
* l'activité de l'Homme dans les domaines de l'agriculture et de
l'aménagement (barrages) peut également modifier le débit et le tracé du
réseau hydrographique. (agit sur le tracé)
nature lithologique forme
La géologie du r. h.
structures

La forme du
réseau Le climat
régime des précipitations densité
du r. h.
couverture végétale
hydrographique
dépend de
L'activité agriculture tracé
de l'Homme aménagement du r. h.
Caractéristiques géologiques

La géologie d'un bassin versant est un facteur très important du régime


des cours d'eau qui drainent ce bassin. En période de crue, les volumes écoulés
seront d'autant plus grands que le bassin sera plus imperméable. En période de
basses eaux, les débits seront d'autant plus forts que les nappes sont plus
nombreuses et importantes.
Enfin, la géologie influe indirectement sur l'évapotranspiration par l'effet
thermique dû à la couleur des sols et par le développement de la végétation en
fonction des sols (albédo). On se contente généralement de caractériser la géologie
d'après le comportement hydrogéologique du bassin, selon la classification suivante:

Classe Intitulé du bassin Géologie


1 Perméable à aquifère drainant Formation gréseuse dont les exutoires sont
ou non drainé à l'extérieur du bassin
2 Perméable à aquifère drainé Formation gréseuse dont les sources
alimentent le réseau
3 Perméabilité moyenne ou Alternance de marnes et calcaires
faible
4 Karstique Formation calcaire, perméabilité de fissures
et développement d'un réseau souterrain
5 Perméable Terrain marneux, cristallin, etc. 13
La géologie et la pédologie du bassin versant
nature lithologique

perméabilité du terrain

vitesse et volume du ruissellement maintient du débit de base en


période d’étiage

La géologie agit sur le ruissellement superficiel et sur l'écoulement


souterrain. La nature lithologique détermine la perméabilité du terrain.
Pour une même averse le ruissellement est plus violent et la crue plus
rapide pour un bassin imperméable que pour un bassin perméable.
En plus de la vitesse et du volume du ruissellement, la perméabilité agit également
sur le débit de base en période de sécheresse. Dans un bassin perméable nappes
souterraines maintiennent plus longtemps, le débit de base des cours d’eau en période
d’étiage.
Le Couvert Végétal

Le couvert végétal influe beaucoup sur les quantités d'eau disponibles


pour l'écoulement de surface. En effet, l'évapotranspiration par les végétaux est très
importante et elle varie selon la nature des végétaux (forêts, cultures, prairies, etc.).
Par ailleurs, la végétation joue également un rôle atténuateur important en
période de crue: en effet, lorsque la végétation est développée, le ruissellement est
retardé et la pointe de crue est atténuée. Par ailleurs, l'écoulement étant plus long, la
part d'eau reprise par l'évapotranspiration augmente et le volume de la crue diminue.
Pour caractériser le couvert végétal, on utilise le pourcentage des surfaces
occupées par chaque type de végétation. On se contente généralement de trois
classes: forêt, cultures, pâturages et friches. (Parfois même, on ne retient que le
pourcentage des forêts.). Cette classification est évidemment à adapter pour d'autres
climats (par exemple sols nus, savanes, forêts, rizières, etc.).
La détermination des surfaces occupées par chaque type de végétation est parfois
difficile. La télédétection satellitaire trouve ici une application particulièrement
efficace.

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La couverture végétale
La couverture végétale protège le sol de l'érosion et influence
conssidérablement l'écoulement de surface. Son action se joue à deux niveaux:

Interception d’une partie des eaux Retardement du ruissellement et atténuation des crues
des précipitations dont une part par un couvert végétal dense
est restituée à l'atmosphère par
l'évapotranspiration,
L'action du couvert végétal peut être également décelé à travers le
coefficient de ruissellement (Cr).
Hauteurd'eau ruisselée(mm)
Le coefficient de ruissellement : Cr 
Hauteurd'eau précipitée(mm)

Comparé pour différents types de couvertures de sols,


Il est faible (0.1 à 0.2) pour des régions boisées ou cultivée
Il est élevé pour les rochers et les routes (0.7 à 0.9).
Ce coefficient dépend également de la pente du type de sol et son épaisseur.
Cycle de l’eau

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Introduction

La question de la disponibilité et d'accès à l'eau est sans aucun doute un des


problèmes majeurs auquel devra faire face l'humanité durant le siècle à venir.
Aujourd'hui on estime en effet qu'un habitant sur cinq de la planète n'a pas accès à l'eau en
suffisance et un sur trois a une eau de qualité.
Dans ce contexte, il peut être utile de rappeler que "la mesure quantitative et qualitative des
éléments du cycle hydrologique et la mesure des autres caractéristiques de l'environnement
qui influent sur l'eau constituent une base essentielle pour une gestion efficace de l'eau". De
fait, la compréhension et l'analyse du cycle de l'eau est la base de toute étude et réflexion au
sujet de la gestion des eaux.
L’eau est la source principale et originelle de toute vie. Elle se présente, dans la nature, sous
trois états :
•Solide : neige et glace.
•Liquide : eau chimiquement pure ou chargée en solutés.
•Gazeux : à différents degrés de pression et de saturation.
Le changement de phase de l'eau dépend essentiellement de la température et de la pression
mais aussi du degré de pollution de l'atmosphère. La figure suivante donne les différentes
conditions de pression et de température pour les trois états de l'eau, ainsi que les
transformations de phase.
L'eau se retrouve, sous ses trois formes dans l'atmosphère terrestre. Les eaux sont en constante
circulation sur la terre et subissent des changements d'état. L'importance de ces modifications fait de
l'eau le principal agent de transport d'éléments physiques, chimiques et biologiques.
L'ensemble des processus de transformation et de transfert de l'eau forme le cycle hydrologique.
Le cycle hydrologique est un concept qui englobe les phénomènes du mouvement et du
renouvellement des eaux sur la terre. Cette définition implique que les mécanismes régissant le cycle
hydrologique ne surviennent pas seulement les uns à la suite des autres, mais sont aussi
concomitants. Le cycle hydrologique n'a donc ni commencement, ni fin.
Le cycle de l'eau, appelé aussi cycle hydrologique, est donc l'ensemble des cheminements que peut
prendre une particule d'eau. Ces mouvements, accompagnés de changements d'état, peuvent
s'effectuer dans l'atmosphère, à la surface du sol et dans le sous-sol. Chaque particule n'effectue
qu'une partie de ce cycle et avec des durées très variables: une goutte de pluie peut retourner à
l'océan en quelques jours alors que sous forme de neige, en montagne, elle pourra mettre des
dizaines d'années.

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Que se passe t-il avec l’eau qui tombe au sol?

Une première partie reste stockée en surface ou dans les couches de sol superficielles
pendant quelques heures ou quelques jours, puis retourne à l’atmosphère par évaporation;

Une deuxième partie s’infiltre en profondeur et rejoint une nappe phréatique, puis s’écoule
lentement jusqu'à rejoindre la surface sous la forme d’une source ou pour réalimenter un cours
d’eau superficiel, de quelques semaines à quelques années plus tard;

Une troisième partie ruisselle en surface et rejoint les eaux de surfaces en quelques
minutes ou quelques heures.
Composantes du cycle hydrologique
Le cycle hydrologique est un concept qui englobe les phénomènes du mouvement
et du renouvellement des eaux sur la terre.
Cette définition implique que les mécanismes régissant le cycle hydrologique
surviennent conjointement. Le cycle hydrologique n'a donc ni commencement, ni
fin.

Sous l'effet du
rayonnement solaire
l'eau évaporée à partir du
sol , des océans et des
autres surfaces d'eau, entre
dans l'atmosphère.

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L'élévation d'une masse d'air humide permet le refroidissement nécessaire pour
l'amener à saturation et provoquer la condensation de la vapeur d'eau sous forme
de gouttelettes constituant les nuages, en présence de noyaux de condensation.

Puis la vapeur d'eau, transportée et temporairement emmagasinée dans les


nuages, est restituée par le biais des précipitations aux océans et aux
continents. 25
Une partie de la pluie qui tombe peut être interceptée par les végétaux puis
être partiellement restituée sous forme de vapeur à l'atmosphère.

La pluie non interceptée atteint le sol. Suivant les conditions données, elle peut
alors :
 s'évaporer directement du sol,
 s'écouler en surface jusqu'aux cours d'eau (ruissellement de surface)
 ou encore s'infiltrer dans le sol.
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Il peut aussi y avoir emmagasinement temporaire de l'eau infiltrée sous
forme d'humidité dans le sol, que peuvent utiliser les plantes.

Il peut y avoir percolation vers les zones plus profondes pour contribuer au
renouvellement des réserves de la nappe souterraine.

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Le cycle de l'eau est donc sujet à des processus complexes et variés parmi
lesquels nous citerons:

les précipitations, l'évaporation, la transpiration (des végétaux), l'interception,


le ruissellement, l'infiltration et la percolation.

Ces divers mécanismes sont rendus possibles par un élément moteur, le soleil,
organe vital du cycle hydrologique.

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Définitions

Précipitations: Produits, sous forme liquide ou solide, de la condensation de la vapeur d’eau,


tombant des nuages ou déposés par l’air humide sur le sol.
Evaporation: Emission de vapeur par une surface libre d’eau liquide à une température
inférieure au point d’ébullition.
Transpiration: Processus par lequel l’eau des végétaux est transférée dans l’atmosphère sous
forme de vapeur.
Evapotranspiration: Quantité d’eau transférée du sol vers l’atmosphère par l’évaporation et la
transpiration des plantes.
Infiltration: Mouvement de l’eau pénétrant dans un milieu poreux depuis la surface du sol.
Ruissellement (ou écoulement de surface): Partie des précipitations qui s’écoule à la surface de
sol.
Ecoulement souterrain: Tout écoulement sous la surface du sol.
Pour qu'il y ait formation de précipitations, il faut de la vapeur d'eau, un noyau de
condensation et des turbulences.

La vapeur d'eau peut-être dûe à un réchauffement des cours d'eau ou une transpiration
des plantes ( évapotranspiration )

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une fois arrivée dans le nuage, elle est entraînée par des courants d'air froid ; la présence
d'un noyau de condensation permet la rotation de la vapeur d'eau autour de ce noyau de
condensation :

le nuage se forme; en l'absence de noyaux de condensation, une goutelette d'eau peut se


former partiellement; si la température est négative au sommet du nuage, il y a alors
passage de l'eau à l'état liquide à des cristaux de glace .
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Les précipitations constituent la principale « entrée » des principaux systèmes hydrologiques
continentaux que sont les bassins versants.
Ce sont l'ensemble des eaux météoriques qui tombent sur la surface de la terre, tant sous
forme liquide (bruine, pluie, averse) que sous forme solide (neige, grésil, grêle) et les
précipitations déposées ou occultes (rosée, gelée blanche, givre,...). Elles sont provoquées
par un changement de température ou de pression.
On exprime généralement les précipitations en:
Hauteur ou lame d'eau précipitée par unité de surface horizontale (mm).
Si on rapporte cette hauteur d'eau à l'unité de temps im, il s'agit d'une intensité (mm/h).
Rappelons que :
1mm = 1dm3/m2 = 1 l/m2 = 10 m3/ha
Les cristaux de glaces situés au sommet du nuage peuvent donner différentes types de
précipitations :

Les précipitations convectives qui sont d'une forte intensité et peuvent être accompagnées
d’orage ou de grêle mais elles ne durent pas longtemps.
Si une masse d'air se réchauffe au voisinage du sol, le profil de température va évoluer en
augmentant son gradient et en tendant vers la zone 1. Il y aura alors instabilité et apparition
de cellules de convection. L'air humide et chaud va monter, se détendre et se refroidir.
Lorsque le point de rosée est atteint, il se forme un nuage et si l'ascendance est suffisante,
on pourra atteindre une altitude suffisante pour déclencher les précipitations.
Ce type de pluie correspond à la plupart des précipitations des régions
équatoriales; on le rencontre également en climat tempéré sous forme d'orages d'été.

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Précipitations orographique Comme son nom l'indique (du grec oros, montagne),

Ce type de précipitations résulte de la rencontre entre une masse d’air chaude et humide
et une barrière topographique.

Les caractéristiques des précipitations orographiques dépendent : de l'altitude, de la


pente, de son orientation et de la distance séparant l'origine de la masse d'air chaud du
lieu de soulèvement.
Elles présentent une intensité et une fréquence assez régulières.

Ce type de précipitations se produit souvent au niveau des massifs montagneux.


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Précipitations de front
Lorsque plusieurs masses d'air de propriétés différentes se rencontrent, les plus chaudes et
les plus humides sont poussées vers les hautes altitudes où elles se refroidissent et se condensent. Ce
sont ces précipitations qui sont les plus importantes, les plus longues et les plus fréquentes sous notre

région.

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Les précipitations frontales ou de type cyclonique.

Elles sont associées aux surfaces de contact entre deux masses d'air de température, de
gradient thermique vertical , d'humidité et de vitesse de déplacement différents, que l'on
nomme « fronts ».
Les fronts froids (une masse d’air froide pénètre dans une région chaude) créent des
précipitations brèves, peu étendues et intenses.
les fronts chauds (une masse d’air chaude pénètre dans une région occupée par une
masse d’air plus froide) génèrent des précipitations longues, étendues, mais peu
intenses.
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Les précipitations solides

Elles se produisent essentiellement sous deux formes:


* La grêle:
Elle se forme vers 5 000 m d'altitude avec de fortes turbulences. Les quantités d'eau
surfondues que peuvent contenir ces nuages se solidifient brusquement au contact de cristaux de
glaces. Ce phénomène est relativement mal connu. Son extension géographique est généralement
faible.
* La neige :
C'est la principale forme de précipitations solides. Elle résulte d'une condensation lente et
progressive de la vapeur d'eau à une température voisine de 0° C. Cette condensation se fait
initialement en cristaux en forme d'étoile à six branches. Si les cristaux subissent une fusion partielle,
ils s'agglomèrent au cours de leur chute pour former les flocons.
Mesure de Précipitations

Les différents instruments permettant la mesure des précipitations sont:

Cet appareil comporte, en dessous de son


entonnoir de collecte l'eau de pluie,

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Le pluviomètre à auget basculeur, mesure la pluie en orientant l’eau vers un auget
qui bascule et se vide après avoir accumulé un volume prédéterminé d’eau (souvent
l’équivalent de 0,2mm). Chaque bascule de l’auget active un interrupteur magnétique
qui envoie un signal au système d’acquisition de données. Idéalement, le système
est couplé avec un siphon à son sommet, qui assure ainsi une arrivée régulière de
l’eau à l’auget. On évite ainsi des éclaboussures ou des débordements qui
fausseraient les mesures.
Pluie

un dispositif particulier, permet


de déterminer la hauteur de
précipitation et sa répartition
dans le temps donc son
intensité

Une pièce pivotante dont les deux compartiments peuvent recevoir l’eau de
pluie tour à tour (augets basculeurs).

Quand un poids d'eau s'est accumulé dans un des compartiments, la bascule et change de
position, ces basculements sont comptés mécaniquement avec enregistrement sur papier
enroulé, soit électriquement par comptage d’impulsions
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Le réseau d'observation est un réseau formé par l'ensemble des stations
pluviométriques pour un bassin versant ou une région donnés.

Ils fournissent des mesures ponctuelles publiées, par les services publiques, dans des
annuaires pluviométriques

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Précipitations Solides
La mesure de l’épaisseur d’une chute de neige demeure une opération délicate, car
la quantité mesurée en un point donné du sol peut être influencée par le vent de façon
plus importante que la pluie.
On peut mesurer de façon régulière la hauteur de la chute de neige au sol. (2 fois
par jours) à l’aide de la table à neige et la règle à neige : planchette carrée de 30cm de cotée et
de 2,5 cm d’épaisseur, au centre de laquelle on fixe une tige de fer de 30cm et un œil. On
attache un ruban de couleur voyante qui permet de repérer la table. Après la mesure, la
planchette est nettoyée et replacée sur le couvert de neige.

30cm
Dans bien des cas, un rapport de 10 pour 1 peut
être utilisé pour déterminer l’équivalent en eau de 30cm
la neige. Ainsi, 1 centimètre de neige équivaut à
environ 1 millimètre d’eau une fois la neige
fondue.

2,5cm
Table à neige et règle à neige
Règles d’utilisation des pluviomètres
Les mesures des hauteurs des précipitations se font à l’aide de pluviomètres. Ces derniers
doivent respecter quelques règles simples pour que les mesures soient significatives, notamment :

- Orifice doit être horizontal,


- Niveau de l’orifice placé à une altitude minimale de 1,50m,
- Le site doit être non abrité du vent,
- Le pluviomètre doit être, si c’est possible aérodynamiquement neutre,
- Il doit avoir une contenance suffisante,
- Il nécessite une protection contre l’évaporation,
- La fente de neige doit être assurée éventuellement

Effet de la non horizontalité


de l’orifice

Effet du vent
Hauteur d’eau précipitée:

Les précipitations sont mesurées par l'intermédiaire d'un pluviomètre. Il s'agit


d'un récipient associé à une éprouvette graduée qui permet la lecture de la hauteur de
pluie H∆t (ou lame d'eau précipitée) reçu durant un intervalle de temps ∆t .

H V H∆t : hauteur de pluie


t V : Volume récupéré par la surface du récipient
S S : Surface du récipient

Un pluviomètre peut être associé à un pluviographe qui permet la mesure


des hauteurs de pluie et leur intensité de manière automatique.

Pluviogramme
Intensité des précipitations:

l'intensité d'une averse est exprimée en hauteur d'eau par unité de temps (mm/h).

P Im : intensité moyenne de la pluie [mm/h, mm/min]


Im  en mm / h ou mm / mn ∆P : hauteur de pluie de l'averse [mm]
t ∆t : durée de l'averse [h ou min]

Dans l’étude et dimensionnement de certains ouvrages hydrauliques tel que


les réseaux d’assainissements des eaux pluviales en hydrologie urbaine, on considère
la notion d’intensité de pluie. Celle-ci caractérise la force et l’énergie de la pluie plutôt
que sa hauteur.
En fait une pluie de 10mm tombée dans un bassin au cours de 24h ne
provoquera pas la même réponse du bassin que si elle est tombée en 12h ou en 48h.
L’intensité des pluies représente la lame d’eau tombée par unité de temps.

Les appareils doivent être normalisés: les dimensions et les conditions


d’installation sont imposées par l’OMM. La hauteur d’encrage doit être à 1.50m ou 1m
(Maroc).
La lecture se fait tous les 6h du matin. On appelle pluie du jour i la pluie
tombée entre 6h du matin du jour i et 6h du jour i+1. Si plusieurs lectures sont faites
alors la pluie journalière représentera le cumul des lectures faites au cours d’une même
journée.
Fréquence de lecture

Jour j

18h 0h 6h du matin 18h 0h 6h du matin


Fréquence de lecture
de la pluie journalière
P(6h -18h), jour j P(18h -6h), jour j

P(24h), jour j
On calcule aussi les pluies ou modules pluviométriques mensuels et annuels à partir des
pluies journalières.
Le module pluviométrique mensuel Pm: C’est la hauteur d’eau tombée mensuellement en mm
n
Pm   Pj Pj la pluie journalière égal au cumul des pluies mesurées au cours d’une même
journée n= 28, 29, 30 ou 31 jours.
1
Le module pluviométrique annuel: C’est la hauteur d’eau tombée annuellement en mm
12 365
Pa   Pm,i   Pj
i1 1
Le module pluviométrique inter annuel: C’est
N la moyenne arithmétique des modules pluviométriques


annuels calculés sur N années 1
Pmoy  P a,i
N i1
La pluie maximale journalière annuelle: C’est la hauteur de pluie la plus forte enregistrée en 24h sur
365 jours de l’année.
La fraction pluviométrique mensuelle: C’est le rapport entre le module mensuel et le module annuel
en %. Elle permet de comparer les pluviosités enregistrées dans différentes stations au cours des 12
mois P
Fm  (( m )*100)
Pa
Les données pluviométriques proviennent de sources différentes. Au Maroc, ces ressources
peuvent être fournies par les services de la Météorologie Nationale, l’Hydraulique (Agences de bassins),
de l’Agriculture (Offices régionaux de mise en valeur Agricole,….), des Eaux et Forêts ou de l’Intérieur. La
disparité de ces ressources posent souvent un problème de la qualité des données. Les erreurs les plus
souvent rencontrées relèvent de deux catégories:

Les erreurs accidentelles et aléatoires dues:

La collecte au cours de l’observation: pertes d’eau


absence de l’observateur non signalée
déguisement de la donnée ou décalage de jour
mauvaises conditions de mesure.

L’inscription sur les originaux et copies: oublies de virgules , mauvaises interprétation des chiffres
La transmission et saisie de données
Le calcul des cumuls, moyenne etc.

Les erreurs systématiques dues au:


Déplacement du site d’observation au cours du temps
Modification de l’environnement immédiat du poste de mesure: déboisement, boisement, urbanisation,
construction d’un barrage…
Problème de dégagement du pluviomètre
Absence ou remplacement de l’observateur
La non conformité du matériel de mesure, défaut d’appareillage non remarqués,
Une information pluviométrique
peut contenir des valeurs observées erronées;
peut être constituée par des séries non homogènes;
peut manquer de quelques valeurs observées;
peut être courte ne permettant pas d’extraire des paramètres statistiques significatifs.

Ainsi avant toute étude hydrologique, il est recommandé de vérifier si la série des pluies
annuelles est homogène. Il est nécessaire de faire
Un examen attentif à « l’œil » des bordereaux et fichiers de données;
Des tests graphiques, numériques et statistiques indispensables pour mettre en évidence
l’existence d’erreurs systématiques.

L’objectif de toute analyse de contrôle de qualité des données de pluie est de


former des séries homogènes fiables et étalées sur une période de temps maximale.
Plusieurs procédés d’analyse des données pluviométriques peuvent être utilisés

Contrôle des erreurs: des tests de contrôle statistique et graphiques.


Correction des hétérogénéités: des procédés graphiques et
numériques d’homogénisation.
Reconstitution ou comblement de données manquantes: Approches d’estimation
ou régression linéaire simple.

L’extension ou maximisation des séries courtes: Approche par corrélation.

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