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Chapitre I: Prospection et captages des eaux souterraines

I-1- Prospection des eaux souterraines

I-1- 1. Informations géologiques


Les méthodes géologiques seront mises en œuvre au "démarrage" d'une étude de
gisement pour la conceptualisation d'un mode de fonctionnement des circulations d'eau
minérale. La géologie dispose généralement : de carte géologique, de photos
aériennes, de télédétection.

Cette étude permet de :


• Préciser les structures géologiques qui ordonnent la zone étudiée ainsi que les
types de fractures qui les accompagnent : discontinuité, fractures, plis, régimes
de contraintes.
• Prévoir les qualités de l'éventuel aquifère et donne un cadre au chimisme de
l'eau.

I-1- 2. Indices géomorphologiques


La géomorphologie, basés sur l'observation des éléments de la nature est la méthode
la plus rapide et la moins onéreuse parmi toutes les méthodes d'implantation.
L'observation de certains signes peut aider à pouvoir positionner un ouvrage. En région
de socle, si la végétation aux environs d'un village est constituée d'une foret dense en
anneau, nous avons plus de chances d'avoir un sous sol très fracturé. La présence
d'une végétation linéaire dense peut être un indice de la présence d'une fracture. Ceci
s'explique par la présence de sédiments dans la zone fracturée. Le sol acquiert une
porosité lui permettant d'emmagasiner une certaine quantité d'eau.

I-1- 3. Géophysique
Les méthodes géophysique permettent la détermination de l'épaisseur des terrains
aquifères, de la couche d'altération et du rocher fracturé au dessus du substratum
rocheux compacte.
La prospection électrique est en mesure dans la majorité des cas de mettre en
évidence de manière indirecte les zones fracturées hydrauliquement favorables. La
géophysique permet donc de repérer un ensemble de zones potentielles. Mais sa mise
en œuvre ainsi que son cout plus élève limitent son utilisation.
Contrairement à la géomorphologie qui donne un rayon assez grand de la zone à
exploiter, la géophysique elle donne plus de précisions.

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I-1- 4. Télédétection
L'eau ne peut pas être directement observée sur les images satellitaires. Par
conséquent il faut procéder à l identification et à l'étude d'un certain nombre d'indices
révélateurs d'occurrence de cette eau. La télédétection grâce à son échelle très fine
permet d'obtenir divers types d'informations sur la surface de la terre. On distingue sur
les images satellitaires les zones sèches des zones humides. La persistance du sol
humide pendant la saison sèche, les traits structuraux régionaux, le système de
fracture, la densité du réseau de drainage, la nature et la disposition de la végétation.
En milieu de socle, l'indicateur utilisé est la fracturation. Les sites sont généralement à
l'intersession des accidents majeurs. On tente de différencier les directions structurales
productrices des directions moins productrices en compte la position topographique
d'un site retenu. L’image satellitaire s'offre donc comme un moyen efficace de
caractérisation des réservoirs.

I-1- 5. Forages de reconnaissance


Le forage de reconnaissance est réalisé uniquement dans un but de recherche et non
d'exploitation. Suivant les conditions et les objectifs, il peut être fait rapidement et
économiquement ou inversement très soigneusement. Il permettra autre les
observations géologiques et l'étalonnage de la géophysique, de reconnaitre l'aquifère,
soit principalement les éléments tels que la nature du terrain (sec, tendre, dur, très dur,
instable…), l'épaisseur de l'aquifère, la granulométrie, la profondeur et le type de
nappe, la charge hydraulique, la nature physico-chimique de l'eau, la porosité, la
perméabilité, le coefficient d'emmagasinement. Le forage de reconnaissance marque
l'étape finale de l'évaluation technique préliminaire d'une campagne de forage d'eau.

I-2. Captages des eaux souterraines


Les eaux souterraines ont toujours été recherchées en raison de leur fraicheur et de
leurs qualités chimiques et bactériologiques. lorsque ces caractéristiques restent
sensiblement constantes au cours des examens successifs d'une eau souterraine, elles
sont l'indice d'une circulation lente dans les milieux ou les échanges de surface ou autre
à l'intérieur d'un réservoir souterrain.
Ces eaux peuvent être captées:
-soit à leur exutoire naturel que sont les sources.
-soit au sein même de la nappe ou elles se trouvent incluses dans les éléments
meubles, sables et gracier.
-soit au sein même du gisement pour les eaux circulant en terrain fissurés.
- soit dans les nappes profondes

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Captage des sources et nappes

I-2.1 Captage des eaux de source


La qualité d'une eau de source peut être extrêmement variable selon le type
d'écoulement sous terrain dont elle est issue, comportant ou non nue filtration, selon la
durée de son séjour souterrain, la nature des roches rencontrées, etc.

I-2.1.1 Source d'émergence ou de thalweg


Elles se forment lorsque le fond de la vallée n'atteint pas la formation imperméable qui
sert de substratum à la nappe phréatique. Elle est alimentée par la partie supérieure de
la réserve aquifère. Elles trissent assez facilement.

I-2.1.2 Source d'affleurement


Elles se produisent sur les flancs d’une vallée au contact d’un substratum imperméable
avec la formation perméable qui lui est superposée. Elles peuvent être masquées par
des éboulis.
a) Grand versant : si le toit de l’assise imperméable est incliné, le flanc de la vallée qui
correspond à la partie la plus élevée du toit est le grand versant. Il est généralement le
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plus riche en eau et, à ce titre, comporte les sources d’affleurement les plus
nombreuses et de plus gros débit.
b) Petit versant : l’autre côté de la vallée s’appelle le petit versant, sur lequel les
sources ont généralement un débit moindre.

I-2.1.3 Source de déversement


Quand la vallée est ouverte dans des formations fissurées en surface seulement,
comme dans le granit, l'eau apparait au point de rencontre des fissures. Ce sont des
sources de diversement. Leur débit est ordinairement faible.

I-2.2 Captage en nappe dans les sables et gravier


Nous allons voir les procèdes de captage dans la nappe elle-même:
I-2.2.1 Les drains horizontaux
Les drains sont des ouvrages de captage d'une certaine longueur, établis au sein de la
nappe selon un profil présentant une légère pente vers un ouvrage d'extrémité étanche
ou sont aménagés les appareils de pompage.
La longueur des drains est fonction du débit à extraire, il n'est pas rare de rencontrer
des drains de plus de 100m de longueur. Les drains ne peuvent s'adresser à une nappe
quelconque. Pour des raisons d'exécution, celle-ci devra se situer assez proche du sol.
Par ailleurs, pour que le drain soit efficace de tout temps, il devra toujours être noyé.
Le drain est ordinairement constitué par une suite d'éléments en béton armé solidaire
d'une semelle qui viendra prendre appui sur le terrain imperméable.
Il est percé de barbacanes inclinés sur les cotés et s'ouvrant vers les massifs de
graviers. Le rôle de la semelle est de faciliter la mise en place de façon que les
barbacanes soient correctement disposées. L'ouvrage est complété, à sa partie
supérieure, par un corroi d'argile qui l'isole des infiltrations de surface.

Coupe type d'un drain captant Mise en place d'un drain

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I-2.2.2 Puits verticaux
Il ya toujours avantage de à prévoir un ouvrage de grand diamètre afin de limiter la
vitesse de l'eau à son arrivée dans le puits. Cependant, il y'a lieu de rester dans les
limites raisonnable et, en tout état de cause, d'envisager des dimensions d'ouvrages
compatibles avec le matériel dont dispose l'entreprise. Des diamètres trop importants
nécessitent la mise en œuvre d'une énergie couteuse.

Un puits rationnellement établi s'alimente sur sa périphérie dans toute l'épaisseur de la


nappe aquifère. Il est constitué de :
1- un couvercle cylindrique en béton armé bien étanche est descendu au travers du
terrain de couverture et vient de s'encastrer dans la tête des terrains aquifères. Son but
est d'désoler l'infiltration de l’eau de surface ou de la nappe phréatique.
2- des buses captantes sont disposées dans toute la traversé de la couche aquifère.
Elles sont prolongées, en tête, à l'intérieur de l'avant puits, par quelques buses pleines.
3- un massif de gravier qui entoure les buses et s'interpose entre leur paroi et le terrain
naturel. Son rôle est d'assurer la continuité de la grande perméabilité que l'on désire
maintenir le long de la paroi et de s'opposer à l'éboulement du massif aquifère.
4- le creusement du puits sera poursuivi de 1m à 1.5m dans le substratum, afin de
pouvoir effectuer un pompage au débit maximal.

Coupe d'un puits de captage


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I-2.2.3 Les puits à drains rayonnants
Ce type de captage consiste essentiellement à capter l'eau au moyen de drain
horizontaux foncés à partir d'un puits vertical qui, lui, n'est pas captant, mais joue le rôle
de collecteur de l'eau des drains.
La station de pompage est établie directement au dessus du puits, avec toutes les
précautions voulues pour éviter la pollution des eaux.
La longueur des drains et leur nombre est fonction de la puissance de la nappe et des
besoins à satisfaire. La longueur peut être poussée jusque prés de 80m.

Captages d'eaux souterraines par drains rayonnants


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I-2.3 Captage en en gisement dans les terrains fissurés

Un puits établis en terrain fissuré comportera :

- un avant-puits
puits qui traversera les terrains de couverture et viendra reposer sur la tète
de la formation fissurée ou, mieux, s'encastrera sur une profondeur de 1 m environ, le
niveau statique du gisement pouvant se situer bien au-dessus,
au dessus, comme il arrive dans les
formations de craie surmontées d'alluvions en partie noyées.

-des
des buses captantes et un massif de gros graviers
graviers ayant pour but de maintenir les
terrains, de combler les vides pouvant survenir au cours du creusement dans la
formation par suite de l'extraction de blocs isolés. Ils constituent une paroi propre,
s'intercalant entre le terrain et les buses.

nstruction d'un tel ouvrage est identique à celle décrite pour les puits creusés
La construction
dans les alluvions. un grand diamètre est recommandé pour permettre d'avoir des
chances de rencontrer le maximum de fissures.

I-2.4
2.4 Les captages profonds

I-2-4-1 Forages d’eau

Les forages se caractérisent par leur petit diamètre (inférieur à 1 m et généralement


compris entre 0,2 et 0,5 m), en comparaison avec leur profondeur, qui peut atteindre
plusieurs centaines de mètres, rarement plus de 1 000 mètres (hormis en géothermie
géoth et
en exploitation pétrolière).

Schéma type d’un forage d’eau


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Ces ouvrages permettent donc d’accéder à toutes les nappes souterraines, aussi bien
libres que captives. Ils peuvent solliciter des horizons aquifères bien déterminés à l’aide
de tubes crépines, en isolant les nappes indésirables par des tubages pleins et des
cimentations. De même une cimentation annulaire est-elle réalisée en partie supérieure
pour éviter l’apport d’eaux superficielles.

I-3 Entretien Des Captages

Il est fréquent que la productivité des ouvrages de captage présente une dégradation
au cours du temps. Cette évolution est provoquée par un colmatage obstruant les voies
d’eau et/ou par une corrosion des organes drainants d’un forage.

• Dans le cas des captages de sources et des tranchées et galeries drainantes, la perte
de débit résulte généralement d’un colmatage, dont les origines peuvent être diverses :

– physico-mécanique, lorsque c’est l’entraînement des particules fines du terrain


qui diminue l’ouverture des barbacanes ou l’indice des vides du matériau
drainant;

– physico-chimique, lorsque l’obstruction est réalisée par un dépôt qui résulte de


la précipitation de carbonates ou de sulfates de calcium ou de magnésium, ou
encore d’hydroxydes de fer;

– biochimique, lorsque le colmatage provient de boues gélatineuses résultant du


cycle biologique de certains micro-organismes, en particulier lorsque les eaux
contiennent des sels de fer (bactéries ferriques).

Des améliorations sensibles peuvent généralement être obtenues par des entretiens
réguliers, lorsque les ouvrages sont visitables. S’ils sont en majeure partie constitués
par des massifs drainants dépourvus de regards, les possibilités d’intervention y sont
réduites. Il est donc fondamental de prévoir les possibilités de son entretien ultérieur,
lors de la conception d’un ouvrage.

De même convient-il de ne pas végétaliser un champ de captage et d’y enlever


régulièrement la végétation arbustive ou arborée qui s’y implante naturellement, car les
racines offrent une très forte capacité de pénétration jusqu’aux barbacanes et aux
massifs drainants, où elles facilitent en outre la précipitation de dépôts chimiques.

• Dans le cas des puits et des forages, les mêmes processus interviennent et peuvent
être aggravés par les conditions de pompage, en particulier l’entraînement de fines
dans la zone de fort rabattement et la formation de précipités générée par les
dépressions.

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Les puits, du fait de l’ouverture des barbacanes de leur partie captante, sont sujets au
risque d’ensablement ou d’envasement de leur partie inférieure ou de leur massif filtrant
périphérique.

La sensibilité des forages tient également au risque de corrosion des parties


métalliques de leur équipement (tubages de soutènement, tube de refoulement,
dispositif de pompage), lorsque l’eau prélevée est chimiquement ou
bactériologiquement agressive ou par réactions électrolytiques si les constituants sont
multiples.

Le seul moyen d’éviter ou d’atténuer ces effets consiste à agir sur la réalisation de
l’ouvrage captant et sur son mode d’exploitation : choix des équipements (matériaux
constitutifs, joints d’isolation, protection cathodique ou revêtement de surface des
tubes), choix de la crépine et du fourreau de gravier, développement prolongé du forage
avant exploitation, adaptation du régime de pompage.

Les procédés de rénovation sont nombreux, mais d’une efficacité toute relative :

grattage mécanique des parois, des barbacanes et des crépines, pompage alternatif ou
injection d’air comprimé ou d’eau sous pression, injection de produits chimiques
sélectifs (acide chlorhydrique, acide sulfamique, polyphosphates, chlore).

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