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COURS D’HYDROLOGIE GENERALE 2018-2019

Plan du cours

Introduction

CHAPITRE I : CYCLE DE L’EAU

1. 1: LES PRECIPITATIONS
1.2: EVAPORATION ET INTERCEPTION
1.3: L'INFILTRATION ET LES ECOULEMENTS
1.4: LES MESURES HYDROLOGIQUES

CHAPITRE II: PARAMETRES DU CALCUL HYDROLOGIQUE DU BILAN


2.1. Précipitations
2.2. Evaporation

CHAPITRE III : BASSINS VERSANTS


3.1 Notion du bassin versant
3.1.1. Introduction et définition du bassin versant
3.1.2. Représentation d’un bassin versant
3.2.1. Bassin hydrographique ou réseau hydrographique
3.2.1.1. Genèse
3.2.1.2. Paramètres des réseaux hydrographiques
3.2.2. Caractéristiques physio métriques ou physiographiques du bassin
versant

-BIBLIOGRAPHIE INHERENTE

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-Introduction

L’hydrologie d’une manière générale est une science qui étudie les propriétés,
la distribution2 et la circulation de l’eau à la surface de la terre, dans les
sols, dans les souterrains et dans l’atmosphère. Certains hydrologues disent
qu’elle est l’étude de l’eau en mouvement.

D’une manière spécifique l’ L'hydrologie est la science de la terre qui


s'intéresse au cycle de l'eau, c'est-à-dire aux échanges entre l'atmosphère, la
surface terrestre et son sous-sol. On parle d'hydrosphère pour désigner la
partie de la planète dans laquelle l'eau se trouve.

D'une façon très générale, l'hydrologie peut se définir comme l'étude du cycle
de l'eau et l'estimation de ses différents flux.
Hydrologie « fondamentale » : Etudes des processus hydrologiques
Hydrologie « appliquée » : Approches heuristiques, échelle régionale
Hydrologie « globale » : Etudes des interactions climat et océan

L'hydrologie au sens large regroupe :


· La climatologie, pour la partie aérienne du cycle de l'eau (précipitations,
retour à l'atmosphère, transferts, etc.) ;
· L’hydrologie de surface au sens strict, pour les écoulements à la surface des
continents ;
· L’hydrodynamique des milieux non saturés pour les échanges entre les
eaux de surface et les eaux souterraines (infiltration, retour à l'atmosphère à
partir des nappes, etc.) ;
· L’hydrodynamique souterraine (sensu stricto) pour les écoulements en
milieux saturés.
L'hydrologie de surface est la science qui traite essentiellement des
problèmes qualitatifs et quantitatifs des écoulements à la surface des
continents.

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-SCIENCES UTILISEES

L'étude de la partie "écoulement superficiel" du cycle de l'eau nécessite


quand même de connaître les autres parties de ce cycle. L'hydrologie est une
science appliquée qui fait appel à des connaissances dans des domaines très
divers :

Sciences et Techniques Domaines d’application


Météorologie et Etude des pluies et du retour à
Climatologie l’atmosphère
Géologie, Géographie et Analyse du comportement hydrologique
Pédologie du bassin
Hydraulique Mesure et étude des écoulements à
surface libre
Informatique Instrument de travail pour les calculs
numériques, le stockage des données…
Calcul numérique Propagation de crue, modélisations et
optimisations…
Statistique Traitement des données, simulations…
Agriculture Irrigation intégrale et raisonnée

- DOMAINES D'APPLICATIONS

Il convient de signaler que les domaines d'application de l'hydrologie sont


également très variés. Parmi les plus importants et les plus classiques, on
notera :
· l'agriculture : irrigation, drainage ;
· l'étude des ressources en eaux : eau potable, eau pour l'industrie ;
· la lutte contre la pollution : étude des débits d'étiage évacuant les effluents,
les calories ;
· l'énergie hydraulique ;
· le transport solide (dépôt ou érosion) ;
· la navigation ;
· les loisirs (plans d'eau) ;
· la sécurité des biens et des personnes : protection contre les crues…

- BUT D’ETUDE DE COURS D’HYDROLOGIE GENERALE

Il est très important d’étudier le cours d’hydrologie pour que l’élève –


ingénieur puisse avoir les notions des
des précipitations, prévoir les crues ,prévoir les étiages, pour bien
dimensionner les ouvrages de génie civil, afin d’éviter l’impact de
l’anthropisation pour une bonne gestion des ouvrages.

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On peut considérer que l’hydrologie possède trois objectifs distincts, tous
aussi important l’un que l’autre:
1. La connaissance des phénomènes tels que ruissellement, évaporation,
infiltration, etc., dans un environnement évolutif (sécheresse,
urbanisation, déforestation...);
2. La constitution d’un stock de données de base portant sur un grand
nombre d’années en vue de disposer d’une banque de donnée;
3. L’attribution d’une valeur ou d’une fourchette de valeurs aux
paramètres nécessaires pour la conception d’un ouvrage hydraulique,
grâce à une méthode appropriée.

Le premier objectif ressort du caractère scientifique de l’hydrologie. La


connaissance des phénomènes peut envisagée aussi bien à toute petite
échelle (ex simulateur de pluie sur une surface de 1 m2) qu’à l’échelle locale
ou régional (étude d’un bassin versant) ou même çà l’échelle planétaire
(météorologie). Cette connaissance a progressée très rapidement avec
l’introduction des nouveaux moyens d’observation (satellites) et
d’investigation (ordinateurs) depuis une vingtaine d’années.
Le deuxième objectif est parfois difficile à faire comprendre aux non-
hydrologues, car il n’est jamais totalement atteint. Il est justifié par
traitement statistique d’un grand nombre de paramètre à caractère aléatoire.
Enfin, le troisième objectif concerne l’application directe des données et
méthodes hydrologique aux problèmes pratiques de conception des ouvrages
hydrauliques. Une attention particulière a été à cette approche dans le
cours.

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CHAPITRE I CYCLE DE L’EAU

a)Introduction

Le cycle de l'eau, appelé aussi cycle hydrologique, est l'ensemble des


cheminements que peut suivre une particule d'eau. Ces mouvements,
accompagnés de changements d'état, peuvent s'effectuer dans l'atmosphère,
à la surface du sol et dans le sous-sol.
Chaque particule n'effectue qu'une partie de ce cycle et avec des durées très
variables : une goutte de pluie peut retourner à l'océan en quelques jours
alors que sous forme de neige, en montagne, elle pourra mettre des dizaines
d'années.

La question de la disponibilité et d'accès à l'eau est sans aucun doute un des


problèmes majeurs auquel devra faire face l'humanité durant le siècle à
venir. Aujourd'hui on estime en effet qu'un habitant sur cinq de la planète
n'a pas accès à l'eau en suffisance et un sur trois a une eau de qualité.
Dans ce contexte, il peut être utile de rappeler que "la mesure quantitative et
qualitative des éléments du cycle hydrologique et la mesure des autres
caractéristiques de l'environnement qui influent sur l'eau constituent une
base essentielle pour une gestion efficace de l'eau". (Déclaration de Dublin,
1992).
De fait, la compréhension et l'analyse du cycle de l'eau est la base de toute
étude et réflexion au sujet de la gestion des eaux.

b) L'eau, généralités

L'eau est la source principale et originelle de toute vie. Elle se présente, dans
la nature, sous trois états :

 Solide : neige et glace.


 Liquide : eau chimiquement pure ou chargée en solutés.
 Gazeux : à différents degrés de pression et de saturation.

Le changement de phase de l'eau dépend essentiellement de la température


et de la pression mais aussi du degré de pollution de l'atmosphère. La figure
suivante donne les différentes conditions de pression et de température pour
les trois états de l'eau, ainsi que les transformations de phase.

Classiquement, on schématise les états et les situations de l'eau dans le


cycle de la façon suivante :

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Etats Principaux stocks Phénomènes de
transport
Vapeur humidité atmosphérique, Evaporation
nuages, évapotranspiration
brouillards
Liquide Mers , fleuves , lacs, Pluies , cours d’eau
océans, eaux souterraines ,nuages et circulations
souterraines
Solide glaciers, manteaux neige, grêle, écoulements
neigeux, des glaciers
calottes polaires

c)STOCKS, FLUX ET INERTIE DES SYSTEMES


Quelles sont les quantités d'eau correspondant à chacun des termes de ce
tableau, et avec quelles vitesses se font les échanges ? Les réponses à ces
questions sont très difficiles à donner ; on pourra retenir, pour fixer les
ordres de grandeur, les chiffres fournis par G. REMENIERAS :

Fig. 1.1 - Représentation mondiale du cycle de l'eau

d) Volumes
En surface, les terres émergées ne représentent que 146 106 km2 sur une
surface totale de la planète de 510 106 km² (soit sensiblement 1/4). Cette
disparité entre océans et terres est beaucoup plus accentuée entre eaux
douces et eaux salées.

Le volume total des eaux douces est d'environ 36 106 km3, soit 2,8 % des
réserves totales en eau. Par ailleurs, les eaux se répartissent à peu près
ainsi, exprimées en épaisseur uniformément réparties sur la terre :
Mers et océans : 2500 m Eaux souterraines : 300 à 600 mm.

Glaciers : 50 à 100 m Eaux atmosphériques : 20 à 30 mm.

Eaux continentales : 350 à 700 mm. et Matière vivante : indéterminée


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NB : 1mm de lame = 10m3 d’eau /ha /h et qu’il est à noter que ce qui
circule dans les cours d'eau ne représente qu'une partie absolument infime
du volume d'eau total.

L'eau se retrouve, sous ses trois formes dans l'atmosphère terrestre. Les
eaux sont en constante circulation sur la terre et subissent des changements
d'état. L'importance de ces modifications fait de l'eau le principal agent de
transport d'éléments physiques, chimiques et biologiques. L'ensemble des
processus de transformation et de transfert de l'eau forme le cycle
hydrologique.

Les mécanismes des mouvements de l'eau dans la nature sont déterminés


par l'énergie thermique solaire, la gravité, l'attraction solaire, l'attraction
lunaire, la pression atmosphérique, les forces intermoléculaires, les
réactions chimiques, nucléaires et les activités biologiques, et enfin les
activités humaines.
L'énergie thermique du soleil produit une circulation de l'air dans
l'atmosphère, en raison du fait que la surface terrestre est réchauffée de
façon inégale.
La force de gravité est responsable des phénomènes de précipitations, de
ruissellement, d'infiltration et de courant de convection. L'attraction solaire
et lunaire est à l'origine des marées et des courants marins.
Les différences de pression atmosphérique occasionnent les déplacements
horizontaux de l'air. Les vents sont eux-mêmes responsables du mouvement
des couches superficielles dans les lacs et les océans.
Les forces intermoléculaires dans le sol provoquent les phénomènes
capillaires ainsi que la viscosité et influencent donc la vitesse d'écoulement.
L'eau est une des composantes de plusieurs réactions chimiques organiques
ou inorganiques. Un autre type de transformation de l'eau est le processus
physiologique qui se produit dans l'organisme animal. Finalement, l'homme
intervient directement sur les processus de mouvement et de transformation
de l'eau.
Son action peut conduire à une meilleure gestion de sa plus précieuse
ressource naturelle, mais elle peut aussi causer de nombreux problèmes,
notamment en perturbant le cycle hydrologique, tant au niveau quantitatif
que qualitatif.

1.0. Définition et composantes du cycle hydrologique

1.0.1 Définition

Le cycle hydrologique est un concept qui englobe les phénomènes du


mouvement et du renouvellement des eaux sur la terre (Fig. 1-2). Cette
définition implique que les mécanismes régissant le cycle hydrologique ne
surviennent pas seulement les uns à la suite des autres, mais sont aussi
concomitants. Le cycle hydrologique n'a donc ni commencement, ni fin.

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Fig. 1.2 - Représentation du cycle de l'eau
Sous l'effet du rayonnement solaire, l'eau évaporée à partir du sol, des
océans et des autres surfaces d'eau, entre dans l'atmosphère.

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Fig. 1.2 .bis - Représentation du cycle de l'eau : Figure des anglo-saxon.

L'élévation d'une masse d'air humide permet le refroidissement général


nécessaire pour l'amener à saturation et provoquer la condensation de la
vapeur d'eau sous forme de gouttelettes constituant les nuages, en présence
de noyaux de condensation.
Puis la vapeur d'eau, transportée et temporairement emmagasinée dans les
nuages, est restituée par le biais des précipitations aux océans et aux
continents.
Une partie de la pluie qui tombe peut être interceptée par les végétaux puis
être partiellement restituée sous forme de vapeur à l'atmosphère. La pluie
non interceptée atteint le sol. Suivant les conditions données, elle peut alors
s'évaporer directement du sol, s'écouler en surface jusqu'aux cours d'eau
(ruissellement de surface) ou encore s'infiltrer dans le sol. Il peut aussi y
avoir emmagasinement temporaire de l'eau infiltrée sous forme d'humidité
dans le sol, que peuvent utiliser les plantes.
Il peut y avoir percolation vers les zones plus profondes pour contribuer au
renouvellement des réserves de la nappe souterraine.

Un écoulement à partir de cette dernière peut rejoindre la surface au niveau


des sources ou des cours d'eau.

L'évaporation à partir du sol, des cours d'eau, et la transpiration des plantes


complètent ainsi le cycle.
Le cycle de l'eau est donc sujet à des processus complexes et variés parmi
lesquels nous citerons les précipitations, l'évaporation, la transpiration (des
végétaux), l'interception, le ruissellement, l'infiltration, la percolation,
l'emmagasinement et les écoulements souterrains qui constituent les
principaux chapitres de l'hydrologie. Ces divers mécanismes sont rendus
possibles par un élément moteur, le soleil, organe vital du cycle
hydrologique.

1. LES PRECIPITATIONS

Sont dénommées précipitations toutes les eaux météoriques qui tombent


sur la surface de la terre, tant sous forme liquide (bruine, pluie, averse) que
sous forme solide (neige, grésil, grêle) et les précipitations déposées ou
occultes (rosée, gelée blanche, givre,...). Elles sont provoquées par un
changement de température ou de pression. La vapeur d'eau de l'atmosphère
se transforme en liquide lorsqu'elle atteint le point de rosée par
refroidissement ou augmentation de pression. Pour produire la
condensation, il faut également la présence de certains noyaux
microscopiques, autour desquels se forment des gouttes d'eau condensées.
La source de ces noyaux peut être océanique (chlorides, en particulier NaCl
produit par l'évaporation de la mer), continentale (poussière, fumée et autres
particules entraînées par des courants d'air ascendants) ou cosmiques
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(poussières météoriques). Le déclenchement des précipitations est favorisé
par la coalescence des gouttes d'eau. L'accroissement de poids leur confère
une force de gravité suffisante pour vaincre les courants ascendants et la
turbulence de l'air, et atteindre le sol. Enfin, le parcours des gouttes d'eau
ou des flocons de neige doit être assez court pour éviter l'évaporation totale
de la masse. Les précipitations sont exprimées en intensité (mm/h) ou en
lame d'eau précipitée (mm) (rapport de la quantité d'eau précipitée
uniformément répartie sur une surface).

Les détails hydrologiques sur les précipitations suivants à caractère


purement scientifique sont nécessaires à connaitre dans le cadre de ce
cours des étudiants ingénieurs voués à bien maitriser l’hydrologie
comme science de référence à appliquer dans leur métier :

Les précipitations désignent tous les météores qui tombent dans une
atmosphère et il peut s'agir de solides ou de liquides selon la composition et
la température de cette dernière. Ce terme météorologique est toujours au
pluriel2,3 et désigne sur la Terre les hydrométéores (cristaux de glace ou
gouttelettes d'eau) qui, ayant été soumis à des processus de condensation et
d'agrégation à l'intérieur des nuages, sont devenus trop lourds pour
demeurer en suspension dans l'atmosphère et tombent au sol ou s'évaporent
en virga avant de l'atteindre1,4. Par extension, le terme peut également être
utilisé pour des phénomènes similaires sur d'autres planètes ou lunes ayant
une atmosphère.

TYPES DES PRECIPITATIONS

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Type de la précipitation selon la structure thermique (bleu sous zéro degré
Celsius et rouge au-dessus)

La fréquence et la nature des précipitations dans une région géographique


donnée sont des caractéristiques importantes de son climat.

Elles contribuent de façon essentielle à la fertilité et à l'habitabilité des


zones tempérées ou tropicales ; dans les zones polaires, elles aident au
maintien des calottes glaciaires.

La précipitation peut prendre les formes suivantes (parfois mélangées):

A.LIQUIDE

1.Pluie naturelle:

La pluie est un phénomène naturel par lequel des gouttes d'eau tombent des
nuages ou brouillards du ciel vers le sol. Il s'agit, avec la bruine, la neige, le
grésil, la grêle, le givre, les grêlons d'orage, d'une des formes les plus
communes de précipitations ou d'hydrométéores sur Terre. Son rôle est
prépondérant dans le cycle de l'eau.

Elle est naturellement acide par l'effet de dissolution de dioxyde de carbone


ou gaz carbonique acide : le potentiel hydrogène ou pH de l'eau de pluie
recueillie dans les pluviomètres est de l'ordre de 5,7.

Elle contient en conséquence de très faibles quantités d'acide carbonique, en


particulier des ions bicarbonates et des ions hydronium. Il peut exister une
grande quantité d'ions ou de composés différents, de grandes variétés
d'origine y compris radioactives ou toxiques par polluants.

Notons qu'en présence d'acide nitrique ou d'acide sulfurique, le pH des


gouttes peut descendre exceptionnellement à 2,6. Il s'agit de pluies acides ou
à potentiel acidifiant.

Elle prend nombre de formes allant de pluie légère au déluge, d'averses à la


pluie continue, de fines gouttelettes à de très grosses. Elle est parfois mêlée
de neige, de grêlons ou verglaçante. Elle s'évapore parfois avant de toucher
terre pour donner la virga. Ses gouttes sont transparentes ou parfois
opaques, chargées de poussières. Les vastes "rideaux de pluies", causés par
la rencontre ou l'approche d'un front froid et/ou d'un front chaud, sont des
cas typiques de pluies bien prévisibles en météorologie et suivie par satellite
ainsi qu'en animation cartographique en temps légèrement différé par les
radars météorologiques.

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-La formation de la pluie :

Les nuages chargés d'eau représentent la phase aérienne de la condensation


en micro-gouttelettes d'eau (d'une taille de l'ordre du micromètre jusqu'à 30
μm) de la vapeur d'eau de l'air de préférence chaud et humide sur des
noyaux de condensation.

L'eau qui forme ces nuages provient de l'évaporation de l'humidité qui existe
dans la nature et plus particulièrement des grandes étendues d'eau (lacs,
mers, etc.). Cette vapeur d'eau se mélange à la masse d'air. Lorsque l'air
s'élève à cause des mouvements de l'atmosphère, il se refroidit par détente.
La vapeur d'eau contenue dans l'air se condense autour de noyaux de
condensation (poussières, pollens et aérosols) lorsqu'une légère
sursaturation est atteinte.

Ces gouttelettes donnent des nuages. C'est le grossissement de ces


gouttelettes qui donnera la pluie.

On parle de pluie chaude quand les gouttes de pluie se sont entièrement


formées dans un nuage au-dessus du point de congélation et de pluie froide
quand elles sont le résultat de la fonte de flocons de neige quand l'air passe
au-dessus de zéro degré Celsius en altitude. Mais il existe des phénomènes
de surfusion hors équilibre thermodynamique, qui expliquent des
températures de congélation réelle de gouttelettes avoisinant −20 °C.

Dans un nuage chaud, les gouttes d'eau grossissent par condensation de la


vapeur d'eau qui les entoure et coalescence avec d'autres gouttelettes. La
pluie se forme à partir du moment où l'accrétion des gouttelettes avoisine ou
dépasse la taille de 50 μm. La taille des gouttelettes peut alors facilement
atteindre le dixième de millimètre, voire de manière catastrophique 4 à 5 mm
dans les grosses pluies d'orage. Il existe aussi toutefois des "pluies sans
nuages", telles que le serein des milieux maritimes et tropicaux.

La pluie est polydisperse : la taille des gouttes varie du dixième de


millimètres à quelques millimètres (en moyenne 1 à 2 mm). Aucune goutte
ne dépasse 3 mm, au-delà elles se pulvérisent.

Néanmoins, certaines gouttes peuvent dépasser cette taille par condensation


sur de grandes particules de fumée ou par des collisions entre les gouttes de
régions proches d'un nuage à très forte saturation. Le record atteint (10 mm)
a été enregistré au-dessus du Brésil et dans les Îles Marshall en 2004.

Quand elles sont trop lourdes (environ 0,5 mm de diamètre) pour être
soutenues par le courant ascendant, elles tombent, formant ainsi une pluie.

Dans un nuage froid, les gouttelettes peuvent rencontrer un noyau de


congélation et se transformer en cristaux de glace. Ces derniers grossiront
par condensation mais surtout par l’effet Bergeron, soit la cannibalisation
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des gouttes surfondues les entourant. Ils finissent eux aussi par tomber en
capturant des flocons plus petits pour augmenter leur diamètre. Lorsqu'ils
passent dans de l'air au-dessus du point de congélation, les flocons fondent
et continuent leur croissance comme les gouttes des nuages chauds. Des
variations de température sur le parcours de la pluie peuvent occasionner
d'autres formes de précipitations :

*pluie verglaçante : est de la pluie qui reste liquide malgré une température
inférieure à 0 °C. Les gouttelettes sont alors en état de surfusion et
lorsqu'elles rencontrent un objet, elles gèlent instantanément causant du
verglas .

a) mécanisme de formation de la pluie verglaçante :

Les précipitations aux latitudes tempérées en période froide naissent en


altitude sous forme de neige. La neige qui se forme en altitude tombe alors à
travers une couche au-dessus du point de congélation et fond.

Elle passe finalement dans la couche de surface sous zéro °C. Comme les
gouttes de pluie peuvent rester liquides jusqu'à −39 °C si elles ne
rencontrent pas de noyaux de congélation, cette pluie gèlera au contact de
tout objet sous le point de congélation et formera du verglas (ce processus
prenant du temps le verglas n'est pas uniforme). Cependant, si la couche
froide est trop épaisse, la pluie aura la possibilité de rencontrer un de ces
noyaux et de se recongeler avant d'atteindre le sol. Elle donnera alors du
grésil.

La température dans la couche près de la surface n'a pas nécessairement à


être sous 0 °C pour que la pluie gèle. La même chose se produira si l'objet
touché est lui sous le point de congélation. Ainsi, de la pluie touchant de la
neige, de la glace ou un objet déjà gelé deviendra verglaçante.

b) Observations :

Les observations de surface par des stations météorologiques humaines et


automatiques sont la seule façon de confirmer directement la présence de
pluie verglaçante. Ces données sont cependant limitées. Cependant, il est
possible de déduire l'occurrence de celle-ci sur un plus large territoire grâce
à certains indices sur les radars météorologiques.

En effet, l'intensité des échos de retour des précipitations, la réflectivité, est


directement proportionnelle à leur constante diélectrique et à la sixième
puissance de leur diamètre. La constante pour la pluie est beaucoup plus
élevée que celle pour la neige mais le diamètre des gouttes est beaucoup plus
petit que celui des flocons. Lorsque le radar détecte des flocons de neige en
altitude et près du sol les gouttes de pluie qui en proviennent après la fonte,
les deux effets s'annulent presque complètement. Les échos dans la pluie ne
sont alors que légèrement plus intense que ceux de la neige. Par contre,
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dans la zone où les flocons commencent à fondre, ils ont un large diamètre
et leur constante diélectrique est fortement influencée par l'eau qu'ils
contiennent. La réflectivité est à ce niveau beaucoup plus forte et on peut
voir, comme sur l'image, une « bande brillante » sur les coupes verticales.

Si le radar est à polarisation double, c'est-à-dire qu'il envoie des ondes


polarisées verticalement et horizontalement, on peut comparer les retours de
ces deux points de vue revenant des précipitations. On peut en déduire la
forme des cibles, le mélange d'état, etc. et en déduire le type.

Grâce à ces indices et aux observations des stations terrestres, il est possible
d’estimer la zone de la pluie verglaçante dans les zones couvertes par des
radars météorologique et produire des cartes de types de précipitations

c)Dangers de Verglas

La pluie verglaçante en gelant sur les structures cause de nombreux


inconvénients et dangers. Le verglas qu'elle forme contient très peu de bulles
d'air emprisonnées et prend donc la couleur de la surface sur laquelle il
repose. Il rend les routes extrêmement glissantes et provoque de nombreuses
pertes de contrôle. La pluie verglaçante est aussi particulièrement
dangereuse pour les avions et hélicoptères en vol en formant une couche
de glace sur toutes les surfaces ce qui change les caractéristiques
aérodynamiques des appareils, modifiant leur portance, ou en givrant leurs
moteurs ainsi que leurs tubes de Pitot.

La pluie verglaçante, en gelant sur les objets, peut également les faire
s'effondrer par l'accumulation de glace qu'elle provoque et causer des
pannes de courant, des bris aux arbres, la destruction ou accidents des
automobiles etc..

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LA TATILLE ET FORME DE LA GOUTTELETTE

Tailles des gouttes d'eau :


A) En réalité, les gouttes d'eau n'ont pas la forme 'classique'.
B) Les gouttes très petites sont presque sphériques.
C) Le dessous des gouttes plus grandes s'aplatit par la résistance de l'air, et
donne l'apparence d'un petit pain de hamburger.
D) Les grandes gouttes ont beaucoup de résistance à l'air, ce qui les rend
instables.
E) Les gouttes très grandes sont divisées par la résistance de l'air.

-REHAUSSEMENT ET DISSIPATION DE LA PLUIE EN GENERAL

La fréquence des pluies, apportées par le passage d'air humide maritime, est
souvent accrue quasi-exponentiellement par l'obstacle d'un simple relief
terrestre, comme de simples collines à des monts plus élevés qui, eux, sont
déjà susceptibles d'épuiser toute l'humidité des nuages ou brouillards bas.
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Ainsi, les mesures pluviométriques spécifiques prouvent qu'à moins de 90
km de Bergen, ville très arrosée à plus de 2 mètre d'eau annuel, de vastes
versants pierreux ou sableux, secs et arides, de profondes vallées
montagnardes norvégiennes, paradoxalement situées sous les abondantes
réserves de glaces des formations glaciaires, ne reçoivent quasiment pas
d'eaux de pluie. Les pluies d'orage, aléatoires dans le temps et l'espace,
restent souvent très localisés.

Rideau de pluie sous un ciel orageux

Selon l’humidité relative de l'air rencontré sous le nuage, la goutte de pluie


peut s'évaporer et seulement une partie atteint le sol (interception).

Quand l'air est très sec, la pluie se vaporise entièrement avant d'atteindre le
sol et donne le phénomène nommé virga. Cela se produit souvent dans les
déserts chauds et secs mais également partout où la pluie provient de
nuages de faible extension verticale.

2. PLUIE TORRENTIELLE

Une pluie torrentielle sous orage, aussi appelée lame d'eau, est un
événement météorologique violent qui se produit lorsqu'un orage contenant
une masse importante d'eau la déverse en très peu de temps sur une région
limitée. Ces pluies causent souvent des inondations, en particulier lorsque le
relief est accidenté et que la pluie ruisselle dans des pentes vers une vallée,
causant la crue d'un cours d'eau. Le diagnostic et la prévision de ces pluies
constituent pour le météorologue d'exploitation un problème
particulièrement ardu. Ce type d'orage dépend en effet de la disponibilité
d'humidité, d'un faible cisaillement des vents avec l'altitude et d'une
circulation atmosphérique particulière.

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Pluie torrentielle sous un orage à -Orléans

Les orages se forment dans une masse d'air instable lorsqu'il y a une réserve
importante de chaleur et d'humidité au niveau du sol et d'air plus sec et
froid en altitude.

Une parcelle d'air plus chaude que l'environnement entre en convection.


Tant qu'elle n'est pas saturée, sa température change selon le taux
adiabatique sec. À partir de la saturation, la vapeur d'eau contenue dans la
parcelle d'air se condense selon les lois de la thermodynamique ce qui
relâche de la chaleur latente et son changement de température avec la
pression est alors celui qu'on appelle le taux pseudo-adiabatique humide.

L'accélération ascensionnelle se poursuit jusqu'à ce que la parcelle arrive à


un niveau où sa température égale celle de l'air environnant. Ensuite, elle se
met à décélérer et le sommet du nuage est atteint quand la particule atteint
une vitesse nulle.

L'Énergie Potentielle de Convection Disponible (EPCD) pour des nuages de


grande extension verticale (pouvant atteindre de grandes altitudes) est
généralement plus importante que pour des nuages engendrant des simples
averses. Ceci est important car les gouttes qui s'élèvent dans le courant
ascendant perdent des électrons par collision comme dans un accélérateur
de Van de Graff.
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Un plus haut sommet permet d'atteindre une température inférieure à -
20 °C nécessaire pour donner un grand nombre de cristaux de glace. Ces
derniers sont de meilleurs producteurs et transporteurs de charge ce qui
permet une différence de potentiel suffisante entre la base et le sommet du
nuage pour dépasser le seuil de claquage de l'air et donner de la foudre.

On peut calculer l'eau disponible pour condensation grâce aux équations de


la thermodynamique et évaluer le potentiel d'accumulation de pluie sous
l'orage. Plus la masse d'air est humide, plus la quantité de vapeur d'eau à
condenser sera grande. Si l'EPCD est faible, l'orage produit sera de faible
extension verticale et peu de cette humidité se changera en pluie

Téphigramme qui montre le chemin de la parcelle d'air convective,


température versus pression (ligne rouge), par rapport à l'environnement (en
noir). La surface en jaune est égale à son EPCD

Le téphigramme est l’un des quatre diagrammes thermodynamiques utilisés


pour analyser la structure thermique de l’atmosphère. Le nom vient des axes

utilisés, soit T pour la température et pour l’entropie, dans ce


diagramme semi-logarithmique. Il est utilisé pour pointer la température et
le point de rosée provenant d’un sondage aérologique par radiosondes, d’un
avion ou extrapolés par satellite.

Sur le téphigramme, les isothermes sont parallèles mais à un angle de 45


degrés avec la verticale. Elles sont orthogonales avec ln Tp(températures
potentielles).

18
Les isobares sont horizontales, légèrement courbées et sont espacées selon
une progression logarithmique. Les adiabatiques sèches, montrant la
variation de température avec l'altitude de l'air sec, sont droites mais à -45
degrés de la verticale et les pseudo-adiabatiques saturées, montrant le
soulèvement d'air saturé, sont courbées. En général, les lignes de rapport de
mélange sont également indiquées et les vents aux différents niveaux de
pression sont souvent ajoutés dans la marge sous forme de

19
barbules (1)

(2)

Exemple de pointage sur le


Téphigramme

20
(1)Téphigramme vierge avec les courbes adiabatiques sèches, les
adiabatiques humides et les courbes iso-rw (rapport de mélange à
saturation)

En thermodynamique classique, l'entropie est une fonction d'état extensive,


introduite en 1865 par Rudolf Clausius dans le cadre du deuxième principe
de la thermodynamique, d'après les travaux de Sadi Carnot. Clausius a
montré que le rapport (où Q est la quantité de chaleur reçue par un système
thermodynamique à la température T) est inférieur ou égala à la variation
d'une fonction d’état qu'il a appelée entropie, notée S, et dont l'unité est le
joule par kelvin (J/K).

La fonte de la glace dans une pièce chaude est un exemple


d'augmentation d'entropie décrit en 1862 par Rudolf Clausius comme
une augmentation du désordre dans les molécules d'eau

3. PLUIE ARTIFICIELLE

Il est possible de créer des pluies artificielles par nucléation des gouttes
d'eau à l'aide d’un produit chimique d’ensemencement dispersé à hauteur
des nuages par avion ou fusée. Dans les pays industriels ou développés, le
régime hebdomadaire des pluies est modifié par la pollution (qui est moindre
le week-end) car celle-ci, notamment lorsqu'elle est riche en aérosols soufrés
qui contribuent à nucléer les gouttes d'eau. Les modifications climatiques
globales perturbent aussi probablement le régime mondial des pluies mais
d'une manière qui n'est pas encore clairement comprise en raison de la
grande complexité des phénomènes météorologiques.

21
Le procédé de pluie artificielle, pour aboutir à de véritables résultats dans un
pays nécessite un ensemble de conditions préalables. Pour que la pluie
artificielle soit profitable au pays qui l‘utilise, il faut avant toute chose
prévoir de la faire tomber sur des terrains propices à l’agriculture,
cultivables mais manquant d’eau. Ainsi, il est donc important de choisir le
bon moment et la bonne période.

Il faut également être doté d’infrastructures hydrauliques et hydroélectriques


adéquates ainsi que d’un système d’irrigation suffisamment développé pour
accueillir le procédé. Dans tous les cas et quelle que soit la méthode exercée,
des conditions atmosphériques spécifiques sont nécessaires.

* ENSEMENCEMENT par PRODUITS CHIMIQUES :

L’ensemencement des nuages est une forme de modification du climat qui


consiste à relâcher différents aérosols dans des nuages afin d’augmenter la
condensation de la vapeur d'eau en eau liquide disponible et ainsi
augmenter ou diminuer le nombre et la taille des gouttelettes qui s’y
trouvent.

Le procédé se base sur le fait que la condensation directe de vapeur à


gouttelettes est thermodynamiquement très défavorable et nécessite la
présence dans l'air de noyaux de condensation solide, un procédé très bien
connu de la physique des nuages.

L’ensemencement des nuages peut être utilisé pour disperser le brouillard,


diminuer la grosseur des grêlons ou augmenter la quantité de précipitations.
Il est utilisé dans différents domaines dont l'agriculture, la lutte à la
désertification, et même dans le domaine militaire

Les gouttelettes d'un nuage avant de précipiter grossissent essentiellement


par captation d'autres gouttelettes. Les cristaux de glace grossissent plus
rapidement lorsqu'ils sont en présence d'une multitude de gouttelettes d'eau
surfondue (par transfert de vapeur d'eau ou par collision).

Naturellement, les nuages non précipitants et les brouillards sont constitués


d'une multitude de gouttelettes d'eau microscopiques ou de cristaux de glace
qui ne sont pas suffisamment gros pour tomber et atteindre le sol sous forme
de précipitations (dans les conditions normales de sursaturation il faudrait
plus de 10 heures pour faire grossir une goutte par condensation jusqu'à
100 micromètres).

Les expériences d'ensemencement visent à rompre cet équilibre en


accélérant la croissance de certaines gouttelettes ou leur transformation en
cristaux de glace par introduction dans les nuages de particules artificielles
comme des poussières ayant une forte affinité pour l’eau (sels de sodium,
22
calcium, magnésium), des matériaux réfrigérants (neige carbonique, propane
ou azote liquides…) ou des noyaux glaçogènes (iodure d’argent,…).

L'iodure d'argent est la particule artificielle la plus communément utilisée à


cet effet.

Les difficultés d'approvisionnement en eaux à cause de la sécheresse


persistante ont conduit beaucoup de pays de par le monde à recourir à
l'ensemencement des nuages pour provoquer les précipitations.

Cette technologie mise au point aux États-Unis consiste à déverser dans le


nuage des sels d'iodure d'argent ou de sodium. Ce déversement se fait par
le biais de vecteurs qui peuvent être soit des avions qui ensemencent
directement le nuage à la base ou au sommet, soit des générateurs qui
ensemencent à partir du sol grâce aux courants ascendants.

Les sels d'iodure d'argent, dont les noyaux ont une structure cristalline
semblable à celle de la glace, agissent comme des noyaux géants de
condensation. Les gouttelettes d'eau contenues dans le nuage s'agglomèrent
autour des noyaux de cristaux de sels, s'alourdissent et précipitent générant
ainsi la pluie.

L'ensemencement des nuages par des noyaux d'iodure d'argent peut donc
favoriser la formation des nuages et des précipitations. Néanmoins, si la
présence de noyaux de condensation s'avère quasi-nécessaire, elle n'est pas
suffisante : l'état thermodynamique de l'atmosphère doit absolument
permettre la condensation (rôle de la quantité de vapeur d'eau, de la
température, pression etc.).

L'ensemencement des nuages n'est donc en aucun cas une solution miracle
au problème de sécheresse.

Les produits les plus fréquemment utilisés pour l'ensemencement des


nuages sont :

 iodure d'argent ;
 chlorure de sodium ;
 alginates ;
 neige carbonique.

23
Principe de l’ensemencement des nuages par un projecteur de
particules au sol ou en avion

Quoique certains scientifiques sous-tendent que les quantités d'iodure


d'argent émises lors de l'ensemencement des nuages sont infimes et sans
conséquences négatives, d'autres allant jusqu'à dire que l'iodure d'argent est
bon pour le cœur et que les mineurs dans les mines d'argent vivent plus
longtemps, la question des risques posés par l'iodure d'argent sur
l'écosystème terrestre et aquatique soumis à des années et des années
d'ensemencement de nuages reste ouverte.

L'argent fait partie des métaux nobles. Il est très réactif et peut former de
nombreux complexes en solution. Ses sels sont en général peu solubles, sauf
le nitrate, le perchlorate, le fluorure, l'acétate et le chlorate. Le sel le moins
soluble est Ag2S.

En ce qui concerne les composés solubles, la réaction avec les halogénures


et halogénoïdes donne des complexes plus ou moins stables dont l'ordre de
stabilité décroissante est le suivant : I > CN > Br > SCN > Cl > F. Des
complexes peuvent être formés également avec des groupements sulfhydriles
et aminés, avec des sulfures, le thiosulfate ainsi qu'avec des composés
organiques.

24
Pour des pays où la majeure partie de la population boit l'eau de pluie, les
risques de contamination à l'iodure d'argent deviennent préoccupant. Un
ensemencement de nuages régulier, année après année se traduira par un
effet cumulatif de l'iodure d'argent dans les écosystèmes.

L'iodure d'argent est très toxique pour les espèces aquatiques surtout les
plus petits dont il bloque le stade de reproduction.

Dans les pays du Sahel où il est pratiqué, on constate un assèchement


précoce des feuilles de certains arbres, l'argent s'accumulant dans les
racines remonte évidemment vers les feuilles

1.2. AVERSE :

Dans les rapports d'observation météorologique, le type de précipitation


s'accompagne d'une indication d'intensité (légère, modérée, ou forte), ainsi
que d'une mesure de la visibilité au travers de la précipitation. Les rapports
d'observations indiquent aussi le caractère temporel de la précipitation : si
son intensité varie rapidement et s'accompagne d'éclaircies, la précipitation
est appelée une averse.

Une averse est un mode de précipitations se caractérisant par un début et


une fin brusque et par des variations rapides d'intensité. Souvent forte et de
courte durée, elle provient de nuages convectifs comme le cumulus
bourgeonnant et donne de la pluie, si la température est au-dessus du point
de congélation dans le nuage, ou de la neige si la température est sous celui-
ci.

L'origine du mot est lié au terme « verse » qui désigne les cultures couchées
au sol à la suite d'une pluie violente : il est dit alors qu'il pleut « à verse ». En
Belgique et dans le nord de la France on utilise le terme de drache.

a)Mécanisme de formation de l’Averse :

Les nuages d'averses sont causés par la différence de température entre la


parcelle d'air soulevée et l'environnement plus froid en altitude. En effet, la
parcelle se refroidit en montant mais selon le gradient thermique
adiabatique, soit moins que la température de l'environnement dans les cas
instables. Elle est donc moins dense que l'environnement et subit une
poussée d'Archimède vers le haut.

En s'élevant, la parcelle d'air se refroidit donc et la vapeur d'eau qu'elle


contient se condense quand l'humidité relative atteint 100 %, c'est alors la
formation du nuage convectif puis des précipitations.

25
Lorsque la couche d'air instable est peu étendue verticalement, on a
formation de cumulus humilis, dit cumulus de beau temps, synonymes d'air
ascendant. Si l'EPCD augmente, on passe ensuite au cumulus mediocris,
puis au congestus, le second produisant les averses.

Le cycle de vie de ces nuages est rapide car le courant ascendant qui les
forme est coupé le plus souvent par la descente des précipitations. De plus,
ces nuages se déplacent dans la circulation atmosphérique et passent peu de
temps au-dessus d'un point au sol. C'est ce qui explique les variations
d'intensité et la courte durée des averses

-Gradient thermique adiabatique :

Le gradient thermique adiabatique est, dans l'atmosphère terrestre, la


variation de température de l'air avec l'altitude (autrement dit le gradient de
la température de l'air), qui ne dépend que de la pression atmosphérique,
c'est-à-dire :

 sans considération d'échange de chaleur avec l'environnement (autres


masses d'air, relief) ;
 sans considération de condensation (formation de nuages) ni de
précipitations.

Ce concept a une grande importance en météorologie, ainsi qu'en navigation


aérienne et maritime

La variation de pression de l'atmosphère est très complexe. Toutefois, pour


comprendre un certain nombre de mécanismes météorologiques, on peut
s'en tenir à un modèle très simple qui ne dépend que de l'altitude. Dans la
troposphère, on peut considérer l'air comme un gaz parfait : la pression est
relativement faible (de l'ordre de 105 pascals) et les molécules n'ont pas
d'interaction autre que des chocs entre elles. Ainsi, si une masse d'air
n'échange pas de chaleur avec son environnement (conditions dites
adiabatiques), sa température ne dépend que de sa pression : lorsque l'air se
comprime, il s'échauffe, et lorsqu'il se détend, il refroidit.

-poussée d’Archimède :

La poussée d'Archimède est la force particulière que subit un corps plongé


en tout ou en partie dans un fluide (liquide ou gaz) soumis à un champ de
gravité.

Cette force provient de l'augmentation de la pression du fluide avec la


profondeur (effet de la gravité sur le fluide, voir l'article hydrostatique) : la
pression étant plus forte sur la partie inférieure d'un objet immergé que sur
sa partie supérieure, il en résulte une poussée globalement verticale orientée
vers le haut. C'est à partir de cette poussée qu'on définit la flottabilité d'un
corps
26
. Archimède est un savant grec qui vécut à Syracuse (Sicile) de 287 av. J.-C.
à 212 av. J.-C. Il est connu pour ses multiples travaux scientifiques,
théoriques ou pratiques, que ce soit en mathématique ou en physique. Parmi
ces derniers, son Traité des corps flottants jette les bases de ce qui sera plus
tard la science nommée hydrostatique. C'est notamment dans cet ouvrage
qu'il étudie avec rigueur l'immersion d'un corps, solide ou fluide, dans un
fluide de densité inférieure, égale ou supérieure. Le théorème qui portera
plus tard le nom du savant y est ainsi énoncé (ce théorème fut ensuite
démontré au XVIe siècle).

Energie potentielle de convection disponible (EPCD):

L'énergie potentielle de convection disponible (EPCD) (en anglais


Convective Available Potential Energy ou CAPE) est la quantité d'énergie
(exprimée en joules par kilogramme, symbole : J/kg, ou l'équivalent m2/s2
rarement utilisé) qu'a une parcelle d'air plus chaude que son environnement
ce qui se traduit par une poussée ascensionnelle due à la force d'Archimède.
Cela se produit dès qu'on dépasse le niveau de convection libre de la masse
d'air.

-Vapeur d’eau :

La vapeur d'eau est l'état gazeux de l'eau. C'est un gaz inodore et incolore.
Le langage familier et quotidien tend à identifier la vapeur d'eau à un
brouillard ou à une fumée, ce qui est faux.

De manière plus générale, la vapeur humide ou vapeur saturante désigne la


vapeur en équilibre avec le liquide dans une coexistence de phase

-humidité relative :

L'humidité relative de l'air, ou degré hygrométrique, couramment notée φ,


correspond au rapport de la pression partielle de la vapeur d'eau contenue
dans l'air sur la pression de vapeur saturante (ou tension de vapeur) à la
même température. Elle est donc une mesure du rapport entre le contenu en
vapeur d'eau de l'air et sa capacité maximale à en contenir dans ces
conditions. Ce rapport changera si on change la température ou la pression
bien que l'humidité absolue de l'air n'ait pas changé. Elle est mesurée à
l'aide d'un hygromètre.

27
Hygromètre

La pression de vapeur saturante correspond à la pression partielle de vapeur


d'eau contenue dans l'air saturé. La pression de vapeur saturante est une
fonction croissante de la température. Elle est la pression maximale de
vapeur d'eau que peut contenir l'air à une température et une pression
déterminées.

L'humidité relative est donc le rapport entre la pression de vapeur d'eau


vraiment présente dans l'air considéré (pression partielle de l'eau dans
l'air(Pvap ) et la valeur de pression saturante (Psat (T)) théorique x 100.

Cette expression supporte les interprétations suivantes :

 comme la pression de vapeur saturante augmente avec la température,


pour une même quantité absolue d'eau dans l'air, de l'air chaud aura
une humidité relative plus basse que de l'air froid. Pour diminuer
l'humidité relative d'un volume d'air fermé, il suffit donc de le
réchauffer ;

28
 d'autre part, si on ajoute de la vapeur d'eau dans le volume sans
changer sa température, une fois atteinte la saturation (100 %),
l'humidité relative ne varie plus dans de l'air sans particules liquides.

CONFORT et APPLICATION :

Les humains et les animaux à sang chaud contrôlent la température de leur


corps avec leur transpiration. En effet, l'évaporation de la sueur entraîne un
refroidissement direct de la peau. L'humidité relative de l'air ambiant
influence l'évaporation de la sueur, et donc le refroidissement du corps.

Un taux d'humidité trop faible accroît le refroidissement et augmente


l'efficacité de la transpiration, tandis qu'un taux d'humidité trop important
limite le refroidissement et donc amplifie la sensation de chaleur.

Ainsi les fortes chaleurs sont-elles plus supportables par temps sec, la
transpiration refroidissant efficacement le corps. Les grands froids sont
aussi plus supportables par temps sec, mais pour des raisons de conduction
thermique et non d'évaporation.

Selon l'American Society of Heating, Refrigerating and Air-Conditioning


Engineers (ASHRAE), il est recommandé de maintenir un taux d'humidité
relative entre 30 et 60 % (en dessous de 50 % si l'on veut limiter la
prolifération des acariens). Et selon le centre canadien d'hygiène et de
sécurité au travail, « un taux d'humidité inférieur à 20 % peut occasionner
un inconfort en desséchant les membranes muqueuses et contribuer aux
éruptions cutanées »1.

Pour avoir un ordre d’idée, dans la zone de confort (soit environ 20 °C et


50 % d’humidité), une augmentation de un degré va provoquer une baisse de
2 à 3 % du taux d’humidité relative et inversement. Ce n’est qu’un ordre
d’idée car les relations dans les diagrammes d’humidité sont faites de
courbes.

Un air à 20 °C et 50 % d'humidité relative contient 8,65 g d'eau par mètre


cube (m3 ); à la même température mais à 100 % d'humidité relative, il en
contient 17,3 g/m3, c'est-à-dire deux fois plus.

Génie des procédées :

La valeur d'humidité relative est importante en génie des procédés, plus


particulièrement dans les opérations unitaires faisant intervenir l'air comme
agent séchant. En effet, c'est la valeur d'humidité relative, comparée à
l'activité de l'eau d'un produit solide ou liquide, qui va permettre de
connaître le sens des échanges d'eau entre l'air et le produit ainsi que la
valeur d'équilibre. Classiquement, l'air ambiant sera chauffé (diminution de
son humidité relative et donc augmentation de son pouvoir séchant) avant
d'être mis en contact avec le produit à sécher.
29
Déshumidification :

Pour ces opérations, c’est le principe inverse qui est utilisé. Pour diminuer
l’humidité relative (et aussi absolue), la température de l’air est abaissée au-
dessous du point de rosée de l’eau par un système de génération de froid tel
qu'un climatiseur. En d’autres termes, ce refroidissement va augmenter le
degré d’humidité relative jusqu’à 100 %. À ce stade, des gouttelettes d’eau se
forment. Elles sont séparées de l’air par simple gravité et de l’eau s’écoule
hors du système. L’air refroidi et débarrassé d’une partie de son humidité
traverse alors la seconde partie du système qui le réchauffe jusqu’à atteindre
une température généralement un peu plus élevée qu'à l’entrée. L’humidité
de l’air à la sortie de ce système est alors largement diminuée. Dans le cas
du désembuage, il a un pouvoir séchant bien meilleur

- courant ascendant :

*Les courants aériens sont des zones concentrées de vents forts. Ils sont
principalement dus à des différences de pressions ou de températures et se
divisent en courants horizontaux et verticaux. À petite et moyenne échelle,
les courants aériens peuvent être produits dans les deux axes, alors qu'à
l'échelle synoptique ces courants sont généralement horizontaux (courants-
jets). Il est à noter que l'existence de courants aériens ne se limite pas à la
troposphère mais se retrouvent dans la stratosphère et la mésosphère

Un écart dans la pression atmosphérique provoque un déplacement d'air et


génère le vent. La Force de Coriolis dévie ce mouvement de l'air, vers la
droite dans l'hémisphère nord et la gauche dans celui du sud, ce qui rend les
vents parallèles aux isobares sur une carte de pression en altitude. C'est ce
qu'on appelle le vent géostrophique.

Les différences de pression dépendent, quant à elles, de la température


moyenne dans la colonne d'air. Comme le Soleil ne réchauffe pas la Terre de
façon uniforme, il y a une différence de température entre les pôles et
l'équateur, ce qui crée des masses d'air ayant des températures plus ou
moins homogènes selon la latitude. Les différences de pression
atmosphérique sont aussi à l'origine de la circulation atmosphérique
générale alors que les masses d'air sont séparées par des rubans où la
température change rapidement. Ce sont les fronts. Le long de ces zones, des
vents plus importants se forment en altitude. Il s'agit des courant-jets qui
peuvent atteindre une vitesse de plusieurs centaines de kilomètres à l'heure,
et qui peuvent s'étendre sur des milliers de kilomètres de longueur, mais qui
peuvent n'avoir que quelques dizaines ou centaines de kilomètres de
largeur2.

30
En surface, la friction due au relief et aux autres obstacles (édifices, arbres,
etc.) peut contribuer à un ralentissement et/ou à une déviation du vent. On
obtient ainsi un vent plus turbulent dans la couche limite atmosphérique.
Ce vent pourra être canalisé par des rétrécissements, comme des vallées3. Ce
vent pourra aussi être soulevé le long des pentes des montagnes pour
donner des courants aériens locaux

Coupe verticale à travers un courant-jet

FORCAGE MECANIQUE DE L’AIR (1)

Dans une masse d'air en déplacement, des mouvements verticaux se


produisent lorsqu'il y a convergence entre un niveau et divergence avec un
autre. Par exemple, lorsque nous sommes près du courant-jet, les vents
augmentent lorsque son cœur s'approche d'une région et diminuent lorsqu'il
s'en éloigne, ce qui fait qu'on aura des zones où l'air s'accumule et doit
descendre, alors que pour d'autres zones, il y a une perte et un appel d'air,
fait des couches plus basses. Ces courants ascendants ou descendants
seront relativement diffus.

D'autre part, les obstacles tels que les montagnes forcent l'air à monter ou à
descendre, parfois très rapidement. Comme les obstacles sont très localisés,

31
ces courants vont affecter des zones très limitées, et vont donc former des
corridors.

L'atmosphère est rempli de zones de mouvements mécaniques, que l'on peut


retracer aux équations primitives atmosphériques, qui expliquent les
courants verticaux.

(1)Soulèvement mécanique (2) Ascension d'un planeur dans une


thermique sous un cumulus

FORCAGE THERMIQUE (2)

L'air qui s'élève voit sa pression diminuer, et par conséquent sa température.


Si le mouvement ascensionnel est assez rapide, on peut considérer que le
volume d'air qui s'élève n'échange pas de chaleur avec l'air environnant.
Autrement dit, il ne subit aucune transformation adiabatique. Dans ces

32
conditions, et selon la loi de compression et détente adiabatique, sa
température décroît.

Le taux de décroissance varie selon que le volume d'air soulevé est saturé en
vapeur d'eau (~0,6°/100 m) ou pas (~0,98°/100 m, selon l'altitude).

Ainsi une parcelle d'air soulevée subira une poussée d'Archimède si elle
devient d'une densité différente de celle de l'environnement à son nouveau
niveau. Cela se traduit de deux façons:

1. Si le gradient de température vertical de la masse d'air ambiante


(variation de température par unité de déplacement vertical) est
inférieur à celui de la parcelle, tout volume d'air qui commence à
s'élever, se retrouve dans une masse d'air plus chaude que lui et donc
moins dense. Le volume d'air va ainsi redescendre à son point initial et
la masse d'air est globalement stable. Aucune ascendance thermique
ne peut se former en son sein.

 Si au contraire le gradient de température de l'air ambiant est


supérieur à celui de la parcelle, tout volume d'air qui commence à
s'élever se retrouve, malgré sa baisse de température, dans une masse
d'air plus froide (donc plus dense) que lui. Il subit donc une poussée
vers le haut et continue son ascension jusqu'à ce qu'il atteigne un
niveau où l'environnement est plus froid. On a donc une masse d'air
instable dans ce cas.

La moindre turbulence ou réchauffement dans une masse d'air instable


génère une ascendance thermique. Ceci peut se produire par un
réchauffement diurne au sol ou en tout temps en altitude.

On peut même y arriver par un soulèvement mécanique de la masse d'air, en


autant que l'air soulevé devienne instable par rapport à l'environnement.

Ce courant ascendant, dû à l'instabilité thermique, est responsable des


nuages convectifs comme les cumulus de beau temps et les cumulonimbus
d'orages.

En absence d'humidité, ces courants ascendants ne sont pas visibles mais


se produisent quand même et donnent lieu aux thermiques et à la
turbulence diurne.

D'un autre côté, dans les orages, l'air sec et plus frais venant des niveaux
moyens peut s'engouffrer dans le nuage et être plus froid que l'air de ce
dernier. Il se met donc à descendre et donne un courant descendant qui
peut mener à des rafales descendantes causant des dommages.

IMPORTANCE ECONOMIQUE

33
L'étude des courants aériens est le domaine de la météorologie. Il est
important de les repérer et de les prévoir dans tous les domaines qui sont
sensibles au vent. En particulier pour:

 le vol à voile et les planeurs


 l'aviation de plaisance et commerciale
 la navigation

-circulation atmosphérique :

La circulation atmosphérique est le mouvement à l'échelle planétaire de la


couche d'air entourant la Terre qui redistribue la chaleur provenant du Soleil
en conjonction avec la circulation océanique.

En effet, comme la Terre est un sphéroïde, la radiation solaire incidente au


sol varie entre un maximum aux régions faisant face directement au Soleil,
situé selon les saisons plus ou moins loin de l'équateur, et un minimum à
celles très inclinés par rapport à ce dernier proche des Pôles.

La radiation réémise par le sol est liée à la quantité d'énergie reçue. Il


s'ensuit un réchauffement différentiel entre les deux régions.

Ce déséquilibre thermique a pour conséquence la création d'un type


particulier de cellules de convection près de l'équateur. Plus loin de celui-ci,
la rotation de la Terre influence le trajet de l'air selon la répartition des
pressions et les toutes formes de circulation atmosphérique.

Vue idéalisée des trois cellules ou zones de circulation atmosphérique

34
1.3. Rosée

La rosée est un type de précipitations d'eau résultant de la liquéfaction de la


vapeur d'eau de l'air. Elle apparaît sous forme de gouttelettes qui se
déposent généralement le soir (et parfois le matin) sur les végétaux et autres
corps exposés à l'air libre, quand leur température baisse jusqu'au point de
rosée de l'air ambiant, ce qui provoque la condensation de la vapeur d'eau
contenue dans la couche d'air voisine. De façon plus générale ce phénomène
peut également se produire n'importe quand, lorsqu'un corps froid est placé
dans un air ambiant contenant de la vapeur d'eau, par exemple lorsqu'une
bouteille fraîche est sortie d'un réfrigérateur.

La rosée sur les végétaux ne doit pas être confondue avec le phénomène
biologique de guttation, dans lequel les végétaux eux-mêmes produisent le
liquide qui se retrouve ensuite sous forme de gouttelettes.

Si la température du support est en dessous du point de givrage, la vapeur


d'eau se dépose directement sous forme de cristaux de glace, ce qui produit
alors du givre ou de la gelée blanche ; ceci ne doit pas être confondu avec la
« rosée blanche », rosée qui a gelé après s'être déposée à l'état liquide

a)Conditions de formations de la rosée

Les conditions idéales pour l'apparition de la rosée sont :

 nuit claire ;
 absence de vent (ou vent de moins de 5 km/h) ;
 air humide près du sol, et faible degré d'humidité de la couche d'air
supérieure.

L'absence de nuage et de vent permet un fort rayonnement et un


refroidissement important jusqu'au point où la vapeur d'eau contenue dans
l'air se condense. Ce point est dit « point de rosée ». Les gouttelettes de rosée
se forment alors sur toutes les surfaces froides.

En été, la rosée peut ne pas se former localement, en particulier dans les


« îlots de chaleur urbains», quand le refroidissement et/ou l'humidité y sont
moindres, et alors insuffisants.

35
Gouttes de rosée sur un brin d'herbe. Gouttes de rosée sur
un bouquet de fleur

36
b) Environnement

De nombreux insectes tels que les abeilles s'abreuvent de la rosée. C'est


pour cette raison que, lorsqu'on souhaite utiliser des insecticides, il vaut
mieux le faire en fin de journée plutôt qu'en matinée.

La rosée fournit aussi un apport hydrique 'occulte' aux végétaux, parfois


majeur. En pays chauds, la rosée peut suffire aux plantes pour passer le cap
difficile des mois d’été. L'absorption se fait par les feuilles3, d'autres organes
aériens dont les racines aériennes, ou par les racines de surface à partir de
la terre qui a capté la rosée. L'absorption est augmentée par des ondes
sonores. La rosée peut même apporter des éléments nutritifs dissous.

Enfin, la rosée (avec la pluie) contribue à supprimer la poussière des


feuillages, permettant à la plante de mieux respirer. La rosée qui perle sur
certaines feuilles (Songe) fournit de la matière esthétique en photographie, et
est parfois censée contenir certains sucs de la plante ("eau céleste" de
l'Alchemille). Attention, ne pas prendre pour de la rosée les gouttelettes
présentes sur les feuilles de Drosera (il s'agit de sucs digestifs

C) Utilisation de la rosée

Dans certaines périodes et certains lieux, la rosée a été utilisée pour pallier
simplement l'absence d'une eau de qualité satisfaisante : un débarbouillage
à l'aube notamment.

Des systèmes récents plus performant de condensateurs radiatifs


(récupérant jusqu'à 0,7 L/m2/nuit) ou de filets récupérateur de brumes ont
été développés depuis quelques décennies, notamment testés à l'ouest de
l'Amérique du Sud où l'air est humide, mais les pluies très rares.

Le refroidissement des condenseurs radiatifs à une température inférieure


au point de rosée est obtenu par transfert thermique radiatif vers le ciel
nocturne ; le rendement théorique est de l'ordre de 0,8 litre/m² (par nuit
favorable ; ciel découvert, rafraichissement et absence de vent). Les surfaces
hydrophiles semblent avoir un rendement plus grand que les surfaces
hydrophobes.

Là où la pluviométrie est très faible, mais où la rosée est fréquente (ex. : îles
croates, Inde, Maroc, Israël), des expériences de production et récupération
de rosée par des condenseurs de rosée existent, et fournissent de petites
quantité d'eau potable.

Une ONG, l'organisation pour l'utilisation de la rosée (OPUR Française) promeut


et soutient des actions scientifiques, techniques, artistiques et littéraires
liées à la formation et à la récupération de la rosée atmosphérique comme
source d'eau alternative.

37
L'OPUR coordonne divers projets de production d'eau alternative ou
afférents, notamment pour les pays ou régions souffrant ou risquant de
souffrir de pénurie d'eau pure (régions arides, îles, déserts...) ; communique
à ce sujet vers les médias ; et a ouvert un centre documentaire et soutient
toute activité scientifique et éducative liée à la rosée au sein des collèges,
lycées et écoles supérieures.

d) Point de rosée

Le point de rosée ou température de rosée est la température la plus


basse à laquelle une masse d'air peut être soumise, à pression et humidité
données, sans qu'il se produise une formation d'eau liquide par saturation.

La notion de point de rosée est une notion de base importante dans le


fonctionnement des sécheurs frigorifiques d'air comprimé et de la
condensation atmosphérique créant les hydrométéores.

Il est une donnée déterminante dans l'isolation thermique du bâtiment qui


permettra de savoir s'il y a un risque que l'humidité ambiante d'une pièce se
condense en traversant les couches successives d'un mur extérieur, dans
lequel chaque couche affiche un gradient de température particulier,
dégressif vers l'extérieur.

Le cas échéant, l'humidité qui se condense peut provoquer la détérioration


de la couche dans laquelle le phénomène se produit.

e)Définition et principe

Le point de rosée est une donnée thermodynamique caractérisant


l’humidité dans un gaz. Le point de rosée de l’air est la température à
laquelle la pression partielle de vapeur d'eau est égale à sa pression de
vapeur saturante2. Il s'agit donc de la température à laquelle il faut refroidir
un volume d'air, à pression et humidité constantes, pour qu'il devienne
saturé.

L'air contient toujours une certaine proportion de vapeur d'eau. La pression


partielle exercée par cette vapeur est égale ou inférieure à une valeur
maximale qui dépend de la température ambiante2. Si l’air humide est
progressivement refroidi à pression constante, la pression de vapeur d'eau
ne change pas mais la valeur maximale diminue jusqu'à ce que les deux
deviennent égales.

La température de rosée correspond à la saturation de l'air et tout


refroidissement subséquent conduit à l’apparition d’eau sous phase liquide.
C'est le phénomène de condensation, qui survient lorsque le point de rosée
est atteint et que des sites de nucléation sont disponibles, qui crée les
nuages, la brume et la rosée en météorologie.

38
La condensation atteint de la même manière les parois des bâtiments3. Ce
phénomène est le principe moyen de mesure mis en œuvre dans les
hygromètres à condensation, encore appelés hygromètres à point de rosée.

Lorsque la température est inférieure au point de congélation, l'air peut


devenir saturé par rapport à l'eau et donner des gouttelettes surfondues, ou
saturé par rapport à la glace et donner de la gelée blanche.

Dans ce second cas, la température de saturation est appelée point de


givrage. Ce dernier est plus chaud que le point de rosée à ces températures
car la pression de vapeur saturante par rapport à la glace est plus basse que
par rapport à l'eau liquide. Ceci mène la vapeur d'eau à se déposer plus
généralement sous forme solide que liquide sous le point de condensation.

1.4.Bruine

a)définition :

La bruine, ou crachin, est un type de précipitations dont les gouttes d'eau


paraissent presque flotter dans l'air grâce à leur petite taille (de 0,2 à 0,5
mm). Définie comme une petite pluie fine, Ces fines gouttelettes tombent très
lentement.

Le nuage où elles se forment est un stratus bas.

La bruine est particulièrement fréquente dans les régions côtières.


Elle est aussi courante dans les vallées d'altitude lors de la présence de
fortes inversions de températures et de stratus. Les mouvements verticaux
de l'air à l'intérieur de ces nuages ne sont pas assez forts pour leur
permettre de se développer par collision, elles doivent donc croître surtout
par condensation. C'est pour cela que les gouttelettes sont si petites.

b) Importance écologique de la Bruine :

En zone tempérée, sur le littoral ouest des États-Unis et du Canada (ex :


forêts brumeuses canadiennes) et en Europe près des côtes (Irlande, Écosse,
Angleterre, Bretagne...) ou en altitude, en complément de la rosée, c'est une
source d'« eau météoritique » dont profitent les mousses et lichens, ainsi que
quelques plantes épiphytes supérieures.
En période de bruine, l'hygrométrie est très élevée. À la différence des pluies
d'orage ou des fortes pluies, la bruine n'est pas facteur d'érosion hydrique,
mais comme les brumes et brouillards, elle peut solubiliser certains
polluants. Elle n'est pas source d'alimentation des nappes, mais contribue à
limiter les effets de la déshydratation et des périodes de sécheresse.

c)Bruine verglaçante

39
La bruine verglaçante est un type de précipitations liquides qui tombent
dans une masse d'air sous le point de congélation et gèlent au contact de
tout objet pour donner du verglas.

-Formation de la bruine verglaçante :

La bruine est courante surtout dans les régions côtières ou dans des
situations de nuages de peu d'extension verticale. Le mouvement vertical est
alors limité dans une mince couche de l'atmosphère donnant des stratus et
des stratocumulus. Les mouvements verticaux de l'air à l'intérieur de ces
nuages ne sont pas assez forts pour leur permettre de développer les
gouttellettes par collision, elles doivent donc croître surtout par
condensation. C'est pour cela que ces gouttelettes sont très petites.

Si la température est sous le point de congélation dans toute la couche du


nuage, les petites gouttes ne peuvent se congeler avant -10 °C du fait du
manque de noyaux de congélation.

Elles peuvent même rester dans cet état jusqu'à -39 °C si l'air est très pur
comme dans les zones arctiques. Ces gouttelettes sont donc dans un état de
surfusion. En tombant, elles gèleront instantanément au contact de tout
objet.

d) Giboulée

Une giboulée est une averse, souvent accompagnée de vent, aussi brève que
violente qui se produit lors du passage de l'hiver au printemps,
principalement aux mois de mars et d'avril (d'où l'expression « giboulées de
mars »), au cours de laquelle des précipitations mixtes sont notées. À la pluie
peuvent se mêler des grêlons, des flocons de neige, des granules de glace ou
de la neige fondante1. À ne pas confondre avec une averse hivernale ou une
averse de neige.

Ce phénomène météorologique de convection atmosphérique est un


mouvement vertical de l'air provoqué par le contraste thermique qui
intervient à l'arrivée du printemps. Les couches basses de l'atmosphère se
réchauffent mais l'air froid persiste en altitude. Sous l'effet des courants
ascendants, l'air humide et chaud s'élève et, en se condensant, crée des
nuages formés de gouttelettes d'eau ou de particules de glace qui fondent de
façon imparfaite avant d'arriver au sol.

e) Givre

Le givre est un dépôt assez lent de micro-gouttelettes d'eau en surfusion (à


une température inférieure au point de congélation de 0 °C) sur une surface
froide (à une température inférieure à 0 °C).

40
En effet, l'eau peut rester sous forme liquide jusqu'à -39 °C à la pression
atmosphérique au niveau de la mer, si elle ne rencontre pas de noyau de
congélation1. Mais lors d'un tel contact, elle passera directement à l'état
solide et formera des cristaux de glace, comme se forme la neige.

Le givre a une source : Dans l'atmosphère, la source de gouttelettes pour le


givre est un nuage ou le brouillard. Le givrage effectué sur des surfaces
solides constitue alors un revêtement opaque et granuleux qui s'accroit dans
la direction d’où vient le faible vent. Il est fréquent en hiver sur le sol, la
végétation, les objets et les aéronefs. Le givre peut également se déposer sur
des flocons de neige dans les nuages et les enrober d'un dépôt glacé qui
augmentera leur densité (grésil).

Dans le manteau neigeux, la source est la vapeur d'eau :

 en cas de fort gradient de température, le givre de profondeur se


constitue lentement (plusieurs jours) à la base du manteau, avec un
cristal en forme de gobelet (creux à l'intérieur),
 en cas de fort rayonnement nocturne, le givre de surface se constitue
rapidement (quelques heures) à la surface du manteau, avec un cristal
en forme de flamme plane.

Ces 2 derniers givres sont translucides et sans cohésion.

Solide

*grêle : est un des types solides de précipitations atmosphériques. Elle est


constituée de billes disjointes de glace (grêlons) dont le diamètre peut varier
de quelques millimètres à une vingtaine de centimètres, mais il est en
général de 5 à 50 millimètres.

Elle se forme spécifiquement dans les cumulonimbus; un nuage de forte


extension verticale dû à l'instabilité de l'air où les puissants courants
ascendants soulèvent rapidement en altitude de l'air très humide qui se
condense puis gèle en montant à la suite du refroidissement rapide.

Les grêlons redescendent ensuite en périphérie du cumulonimbus et


commencent à fondre quand ils repassent sous l'altitude de l'isotherme zéro
degré.

Les averses de grêle durent peu de temps, ne touchent qu'une superficie


limitée le long d'un corridor sous l'orage. À l'intérieur des précipitations de
grêle, le diamètre des grêlons n'est pas uniforme car la vitesse ascensionnelle
et la densité d'humidité dans un nuage convectif varient d'un point à un
autre. La grêle peut affecter une large région et laisser plusieurs dizaines de
tonnes de glace au sol.
41
Ces masses de glace produisent souvent une grande surprise chez les
observateurs car les grêlons tombent le plus souvent alors que la
température au sol est élevée (couramment 30 °C) et moins souvent en hiver.

*Grésil :

Le grésil est un type de précipitations formé de pluie totalement gelée après


être passée dans une couche épaisse d'air sous 0°C. Les grains de glace ne
dépassent pas 5 mm de diamètre, sont généralement sphériques, et
rebondissent1. Techniquement parlant, le grésil est formé de granules de
glace . Cependant, une autre forme de grésil provient de nuages convectifs.

a) Forme principale de grésil

En général, le grésil se forme avec un système météorologique synoptique


(une dépression) où de l'air doux surmonte une épaisse couche froide près
du sol.

La neige qui tombe dans la masse d'air au-dessus du point de congélation va


fondre. Cependant, en repassant dans la couche froide, les gouttes regèlent
en granules. On obtient alors des granules translucides qui rebondissent sur
toute surface où ils tombent.

Le grésil est généralement une période transitoire entre la neige et la pluie


verglaçante. Il indique une situation dangereuse en altitude puisque qu'on y
retrouve des gouttes de pluie surfondue qui peuvent geler au contact d'un
aéronef et causer du givre.

Au sol, ce type de grésil est en général peu dangereux bien que glissant.
Cependant, comme il est très dense, il est très difficile de l'enlever à la pelle,
surtout si les accumulations sont importantes au sol.

b) Forme secondaire de grésil

Il existe une seconde catégorie de grésil, il s'agit de gouttelettes de pluie


surfondue dans un nuage convectif comme un cumulus bourgeonnant. Ces
gouttes condensent éventuellement lorsque la température dans le nuage est
trop basse ou lorsqu'elles rencontrent un noyau de congélation comme un
flocon de neige5. Cependant, le trajet dans le nuage n'est pas assez long pour
qu'elles atteignent un diamètre important par accrétion.

Si le niveau de congélation est élevé, elles fondront avant de retomber au


sol. Ce niveau doit donc être assez près du sol, sans l'atteindre, pour que de
petits granules de glace subsistent à la chute et tombent en averses. Il s'agit
donc d'un type de précipitations qui se voit surtout au printemps et à
l'automne.
42
La formation de ce second genre est similaire au début de la formation d'un
grêlon. Cependant, il n'y a pas le passage dans des zones de densité de
vapeur d'eau différentes qui permettent le grossissement en pelure d'oignon
de ce dernier.

*Neige :

La neige est d'abord une forme de précipitation constituée de particules de


glace ramifiées contenant de l'air qui sont la plupart du temps cristallisées
et agglomérées en flocons, de structure et d'aspect très variables. Mais cette
glace solide peut aussi être sous forme de grains : neige en grains et neige
roulée.

Lors d'une chute de neige, la neige apparaît naturellement dans


l'atmosphère par condensation de la vapeur d'eau à saturation, lorsqu'il y a
suffisamment de froid et d'humidité, ainsi que des noyaux de congélation.
Puis, selon sa structure, elle tombe ensuite plus ou moins vite vers le sol. Sa
formation dans l'atmosphère (son état solide dès l'origine) et ses
ramifications la distinguent d'autres précipitations relativement voisines
comme la grêle ou le grésil.

La neige est aussi le dépôt des précipitations sur le sol ou sur un obstacle
avant le sol (un toit, un arbre, ...) : c'est le manteau neigeux4. Elle est donc
toujours constituée d'un mélange de glace et d'air, avec parfois (si sa
température est proche de 0 °C) de l'eau liquide.

Le dépôt de ce matériau évolue, soit en mouvement (en poudrerie,


transportée par le vent, ou en avalanche), soit sur place, naturellement (dans
une plaque, un névé, une corniche, une congère) ou artificiellement (par
damage ou trituration lors d'évacuations mécaniques (ex : chasse-neige,
souffleuse à neige) ou manuelles (ex : pelle à neige, boule de neige), ou lors
de préparations pour une piste de ski ou d'écrasements par circulation).

La neige disparait soit :

 par fonte : lorsque ses cristaux ou ses grains de glace fondent (par
l'effet du rayonnement solaire et/ou de la température de l'air et/ou
du flux géothermique), vers de l'eau liquide ;
 par tassement naturel : lorsque l'air contenu est quasi complètement
évacué, vers un glacier ;
 par sublimation : vers de la vapeur d'eau contenue dans l'atmosphère.

Les canons à neige produisent de la neige artificielle, en réalité de


minuscules grains de glace proches de la neige fondue. Cette technique est
utilisée sur les pistes de ski intérieures, mais aussi dans les stations de

43
sports d'hiver pour améliorer et prolonger l'enneigement des pistes. Il est à
noter que la nivologie est la science de la neige

-Aspect physique de la neige :

La neige est un matériau composite naturel constitué d'un agrégat de


particules d'eau sous forme solide (cristaux ou grains) et parfois
partiellement liquide, et d'air. La neige est hétérogène, polyphasique,
déformable, de couleur blanche, isolante thermiquement, thermo-sensible,
glissante, éphémère.

C'est un matériau en constante évolution.

-Jour de neige :

Un jour de neige est une période de 24 heures représentant un jour


climatologique et au cours duquel on observe une chute de neige. Le nombre
de jours et la quantité de neige annuels font partie du type de climat.

-Manteau de neige

L'accumulation de la neige au niveau du sol, par chutes de neige ou


transportée par le vent, produit le manteau neigeux. Celui-ci est constitué de
strates d'épaisseurs et de qualité de neige très variables, selon les conditions
météorologiques de chaque hiver, selon l'altitude et l'exposition au soleil.
Dans chaque strate les cristaux évoluent, se transforment plus ou moins
rapidement : ce sont les métamorphoses de la neige.

Le manteau neigeux se réduit et disparait avec la fonte printanière.

44
Photo de la couverture des maisons par neige à Edmonton, Canada
2012(JPK)

-BILAN ENERGETIQUE DE LA NEIGE

L'énergie solaire contribue au réchauffement des sols de manière inégale. Un


facteur important est l'albédo qui mesure la part réfléchie du rayonnement.
L'albédo moyen sur Terre est de 0,28. Comme la neige fraîche est d'un blanc
particulièrement pur, elle fait grimper l'albédo à 0,85. Cela implique une
réflexion importante des rayons lumineux du Soleil, donc un moindre apport
d'énergie. La neige ancienne gardant un albédo de 0,60, on comprend que
les sols enneigés tendent à rester froids en surface, donc à garder leur
manteau.

A contrario, les forêts de résineux profitent de leur albédo faible (0,12) et de


la lumière réfléchie pour libérer leurs branches

-EAU DE NEIGE

45
La neige se transforme très lentement en eau liquide. L'eau de neige pénètre
donc beaucoup mieux dans le sol et profite davantage aux nappes
phréatiques que l'eau de pluie.

Ce bénéfice est parfois contrarié par un radoucissement rapide accompagné


de pluies, situation qui conduit souvent à des inondations parfois
catastrophiques.

-ROLE PROTECTEUR DE LA NEIGE

La neige est un excellent isolant thermique, car elle renferme une grande
quantité d'air. Par sa présence, les écarts de température sont diminués et le
sol gèle moins en profondeur. Souris et campagnols vivent dans l'espace
subnival sombre et tranquille, se déplaçant sans cesse dans un réseau de
tunnels et grignotant les tiges des plantes.

De même, la végétation couverte de neige est protégée des fortes gelées.


Certaines plantes d'altitude continuent leur activité pendant l'hiver.
Galanthus nivalis (un perce-neige) est capable de traverser une certaine
épaisseur de neige pour fleurir. Quand l'épaisseur est trop forte,
l'allongement des tiges se fait à l'horizontale et dans tous les sens et c'est
seulement quand ils sont libérés que les pédoncules se redressent.

Les Inuits ont tiré profit de cette propriété pour leur maison de neige, l'igloo.
De structure hémisphérique, l'habitation est construite en disposant des
blocs de neige durcie. Le sommet est réservé à un bloc de glace translucide
et le tout est consolidé avec de l'eau glacée. Même par -40 °C, la température
intérieure au sol est de -5 °C. Toutefois, l'igloo n'est qu'un abri temporaire de
chasse et non la maison réelle de l'Inuit.

Pareillement, la neige abrite de petits animaux comme les vers de neige.


Ceux-ci profitent des réserves d'air pour creuser de petits tunnels
souterrains et se mettre à l'abri du gel.

Sur la Terre, des zones sont enneigées, recouvertes de neige, essentiellement


en fonction de leur latitude, de leur altitude, de leur exposition au soleil, de
la saison.

-ZONE DE NEIGE :

Il ne neige quasiment pas dans les régions équatoriales et tropicales. On a


coutume de considérer que les 35e parallèles délimitent cette région où
seules les montagnes reçoivent de la neige. Le Cayambe, sommet équatorien
de 5 790 m, est régulièrement enneigé bien qu'il soit exactement à la latitude
0.

Plus on se rapproche des pôles, plus la nivosité augmente. Toutefois, la


quantité de neige tombant dans les régions polaires est faible car la
46
température y est trop faible. Par ailleurs, les zones côtières sont
relativement épargnées par la neige.

C'est donc dans les régions tempérées, continentales et montagneuses qu'on


relève des chutes record, comme les 145 cm en 24 h à Tahtsa Lake West en
Colombie-Britannique, au Canada, en février 1999, ou les 193 cm en 24 h
mesurés à Silver Lake (Colorado) en avril 1921 et en Edmonton (Canada).

Représentation mondiale des pays à neige.

Pays recevant de la neige : Neige en dessous de 1 000 mètres d'altitude


chaque année. Neige au-dessus de 1 000 mètres d'altitude chaque année,
mais peu fréquemment en dessous de 1 000 mètres d'altitude. Neige
uniquement au-dessus de 1 000 mètres d'altitude. Sans neige

Quand la couverture neigeuse ne parvient pas à fondre totalement à la


saison chaude, on parle classiquement de neiges éternelles ou plus
exactement de neiges permanentes. Cette neige s'installe à des altitudes très
variables en fonction de la situation géographique sur la Terre, de zéro à
plus de 5 000 m, en fonction notamment de la latitude, de l'exposition au
soleil du site et de l'accumulation hivernale de la neige.

Cette situation existe sur la plupart des hauts sommets et près des pôles.
Tassées et fondant partiellement, ces neiges se transforment en névés puis
en glaciers. La glace continentale des pôles s'appelle inlandsis, les icebergs
qui s'en détachent sont donc constitués d'eau douce, au contraire de la
banquise qui se forme sur l'eau de mer. L'eau de mer se dessale en gelant
(« expulsion » du sel vers les eaux plus profondes).
47
Le cas de la couverture de neige du Kilimandjaro, point culminant de
l'Afrique, est souvent montré comme un révélateur du réchauffement de la
planète. Au cours du XXe siècle, elle a perdu 82 % de sa superficie. Elle a
perdu en moyenne 17 mètres d'épaisseur entre 1962 et 2000. Elle est de
plus en plus ténue et devrait disparaître totalement d'ici à 2020 selon les
experts de la NASA

ASPECTS ECONOMIQUES ET AVANTAGES

L'arrivée de la neige est source d'excitation chez les plus jeunes, pour qui la
construction de bonshommes de neige ou la bataille de boules de neige sont
des activités ludiques immédiates.

La neige offre de larges domaines glissants. Elle permet ainsi de nombreux


loisirs plus ou moins sportifs : ski (alpin, de fond, extrême), luge, snowboard,
raquette à neige. Dans les stations, les pistes sont damées et des moyens de
transport sont prévus pour amener les skieurs (remontées mécaniques :
téléskis, télésièges, téléphériques). L'engouement pour ces loisirs a motivé
l'invention du canon à neige pour allonger la période du ski.

Les propriétés de glisse sont aussi utilisées dans les régions arctiques pour
le déplacement et le transport par traîneau ou motoneige.

Elle permet lors des fontes, de bien recharger les nappes phréatiques et de
manière plus efficace que la pluie car cette dernière a souvent tendance à
ruisseler ou à être absorbée par les plantes.

INCONVENIENTS

La neige perturbe la circulation des véhicules, surtout quand elle tombe


dans des régions inhabituelles. En France, les routes sont classées en quatre
niveaux de priorité, les routes de niveau 1 étant traitées 24 h sur 24 si
nécessaire.

Un traitement préventif est possible par épandage de saumure. Le traitement


curatif est basé sur le raclage suivi d'un salage. La quantité de sel est limitée
en raison de la pollution engendrée. Cette saumure a aussi tendance à
favoriser la corrosion des véhicules.

On utilise un chasse-neige pour déblayer les routes.

En hiver, de nombreux cols sont fermés à la circulation de façon plus ou


moins durable ou restreints aux véhicules équipés de chaînes à neige. Les
cols les plus élevés ont une fermeture annuelle programmée.
48
Dans certains lieux, en cas de chute de neige, chacun est requis de déblayer
le trottoir devant son habitation. Les pouvoirs publics tentent régulièrement
de responsabiliser les citadins en les déclarant responsables si un accident
survient à un piéton. Pourtant, légalement, il est impossible d'incriminer un
particulier pour un accident de circulation survenu sur un lieu public dû à
la neige ou au verglas en son absence et sans qu'il y soit impliqué.

Chacun doit veiller à sa propre sécurité et les pouvoirs communaux sont


tenus d'entretenir les voies de circulation en bon état.

En cas de nivosité inhabituelle, le poids de la neige peut entraîner des


surcharges de certaines constructions. Les câbles et pylônes électriques
peuvent être endommagés par l'accumulation de neige collante, entraînant
des coupures de courant.

Dans ce cas le poids peut dépasser les 20 kg/m de conducteur électrique,


alors que la masse habituelle oscille entre 100 g à 5 kg/m de conducteur
électrique21.

Au Québec et dans plusieurs régions du Canada, l'hiver 2007-2008 passera


à l'histoire comme étant celui des records de neige. L'exemple le plus
spectaculaire est celui de la ville de Québec qui aura reçu 558 cm de neige,
alors que la quantité moyenne reçue durant un hiver est de 316 cm.
Cependant, la ville de Sept-Îles, située plus au nord, a reçu un record de
762 cm durant l'hiver 1968-1969

Dégagement de la neige sur la chaussée à Montréal

-NEIGE ET ENVIRONNEMENT

La neige joue un rôle climatique important de par son albédo et sa place


dans le cycle de l'eau. Quand la couche est épaisse et durable, elle limite les
49
capacités d'alimentation d'un certain nombre d'espèces. De plus leurs traces
visibles rendent leur chasse plus facile.

En France en temps de neige la chasse du petit gibier sédentaire est en


théorie interdite. En pratique, il est parfois difficile de différentier chez les
oiseaux les petits migrateurs des sédentaires. Une espèce d'éphémère émerge
de l'eau en hiver, et peut être aperçue sur la neige.

C'est peut-être une stratégie payante retenue par l'évolution et la sélection


naturelle, permettant à l'insecte d'émerger puis pondre à un moment où ses
prédateurs habituels (surtout des oiseaux et chauve-souris insectivores) sont
absents ou endormis.

Le sel de déneigement a des impacts environnementaux encore mal cernés,


mais a priori devenus non négligeables

Encombrement des arbres par la neige à Beauvais –France 2014

2. EVAPORATION

L'évaporation se définit comme étant le passage de la phase liquide à la


phase vapeur, il s'agit de l'évaporation physique. Les plans d'eau et la
couverture végétale sont les principales sources de vapeur d'eau. On parle de
sublimation lors du passage direct de l'eau sous forme solide (glace) en
vapeur. Le principal facteur régissant l'évaporation est la radiation solaire.
Le terme évapotranspiration englobe l'évaporation et la transpiration des
plantes. On distingue :

50
 l'évapotranspiration réelle (ETR) : somme des quantités de vapeur
d'eau évaporées par le sol et par les plantes quand le sol est à une
certaine humidité et les plantes à un stade de développement
physiologique et sanitaire spécifique.
 l'évapotranspiration de référence (ET0) (anciennement
évapotranspiration potentielle) : quantité maximale d'eau susceptible
d'être perdue en phase vapeur, sous un climat donné, par un couvert
végétal continu spécifié (gazon) bien alimenté en eau et pour un
végétal sain en pleine croissance.

Elle comprend donc l'évaporation de l'eau du sol et la transpiration du


couvert végétal pendant le temps considéré pour un terrain donné.

L'évaporation est une des composantes fondamentales du cycle hydrologique


et son étude est essentielle pour connaître le potentiel hydrique d'une région
ou d'un bassin versant.
En général, des analyses spécifiques d'évaporation devront être faites pour
des études de bilan et de gestion de l'eau par les plantes.
Cependant, ces analyses approfondies sont moins nécessaires pour les
études de projets d'aménagement où l'eau est plutôt considérée sous un
aspect d'agent dynamique.

* L'INTERCEPTION ET LE STOCKAGE DANS LES DEPRESSIONS

La pluie (ou dans certains cas la neige) peut être retenue par la végétation,
puis redistribuée en une partie qui parvient au sol et une autre qui
s'évapore. La partie n'atteignant jamais le sol forme l'interception. Son
importance est difficile à évaluer et souvent marginale sous nos climats,
donc souvent négligée dans la pratique.

Le stockage dans les dépressions est, tout comme l'interception, souvent


associé aux pertes. On définit l'eau de stockage comme l'eau retenue dans
les creux et les dépressions du sol pendant et après une averse.

La quantité d'eau susceptible d'être interceptée varie considérablement. Si la


végétation offre une grande surface basale ou foliaire, donc un important
degré de couverture, la rétention d'eau peut atteindre jusqu'à 30% de la
précipitation totale pour une forêt mixte, 25% pour les prairies et 15% pour
les cultures.

L'effet respectif de l'interception et du stockage dans les dépressions est très


variable et diminue au cours de l'averse. Il provoque en générale un retard
dans le démarrage et la réaction hydrologique qui peut être perçue à
l'exutoire du bassin.

4. L'INFILTRATION ET LA PERCOLATION
51
L'infiltration désigne le mouvement de l'eau pénétrant dans les couches
superficielles du sol et l'écoulement de cette eau dans le sol et le sous-sol,
sous l'action de la gravité et des effets de pression.

La percolation représente plutôt l'infiltration profonde dans le sol, en


direction de la nappe phréatique.

Le taux d'infiltration est donné par la tranche ou le volume d'eau qui


s'infiltre par unité de temps (mm/h ou m3/s). La capacité d'infiltration ou
l'infiltrabilité est la tranche d'eau maximale qui peut s'infiltrer par unité de
temps dans le sol et dans des conditions données.

L'infiltration est nécessaire pour renouveler le stock d'eau du sol, alimenter


les eaux souterraines et reconstituer les réserves aquifères. De plus, en
absorbant une partie des eaux de précipitation, l'infiltration peut réduire les
débits de ruissellement.

* LES ECOULEMENTS

De par la diversité de ses formes, on ne peut plus aujourd'hui parler d'un


seul type d'écoulement mais bien des écoulements. On peut distinguer en
premier lieu les écoulements rapides des écoulements souterrains plus lents.

Les écoulements qui gagnent rapidement les exutoires pour constituer les
crues se subdivisent en écoulement de surface (mouvement de l'eau sur la
surface du sol) et écoulement de subsurface (mouvement de l'eau dans les
premiers horizons du sol).
L'écoulement souterrain désigne le mouvement de l'eau dans le sol.

On peut encore ajouter à cette distinction les écoulements en canaux ou


rivières qui font appel à des notions plus hydrauliques qu'hydrologiques (à
l'exception des méthodes de mesures comme nous le verrons
ultérieurement).
Au-delà de cette distinction simpliste – ces notions seront réexaminées plus
en détail au chapitre 9 consacré à l'étude des processus de génération des
crues – on remarquera que les écoulements peuvent aussi se signaler par
leur domaine d'application.

L'écoulement de surface caractérise un écoulement sur une surface et


s'exprime généralement par un rapport volume / surface / temps [L3/L2/T].
Il est ainsi souvent exprimé en millimètre par année hydrologique dans les
études de bilans ou encore en litres par secondes et par hectares dans le
cadre de projet d'aménagement des terres et des eaux (drainage ou
irrigation).
Les écoulements souterrains et en rivière font explicitement référence à la
notion de débit, à savoir à un volume d'eau traversant une section par unité
de temps [L3/T].

52
* LA REPARTITION DES EAUX

Nous pouvons concevoir la répartition des eaux sur la terre selon différents
points de vue :

 Une répartition quantitative et qualitative des eaux à l'échelle du


globe, et par rapport aux différentes composantes du cycle
hydrologique.
 Une répartition spatiale du bilan de l'eau sur les continents et à
l'échelle d'une zone géographique.

* A l'échelle du globe

La terre, vue de l'espace, apparaît comme une planète recouverte en grande


partie d'eau (planète bleue).
Les océans occupent en effet une superficie à peu près égale à 70% de la
surface du globe et représentent 97% de la masse totale d'eau dans la
biosphère.
Le tableau 4.1 donne quelques grandeurs indicatives tandis que la figure 1.3
présente la disponibilité mondiale d'eau.
On peut encore remarquer que la superficie des terres émergées de
l'hémisphère Nord est deux fois supérieure à celle de l'hémisphère sud.

De plus la distribution spatiale des aires continentales et océaniques à la


surface du globe est inhomogène.
La distribution quantitative des eaux sur terre fait apparaître que les eaux
dites douces ne représentent qu'environ 3% du volume total des eaux du
globe.

Elles se retrouvent à 99% dans les calottes polaires, les glaciers et les eaux
souterraines de grandes profondeurs qui représentent des réserves d'eau
douce difficilement accessibles. Toutefois, dans certaines régions
montagneuses (Andes, Rocheuses, Alpes), les eaux de fonte alimentent la
plupart des cours d'eau et le débit des fleuves est étroitement lié au taux de
fonte des glaciers.

Tableau 4.1 - Fraction des réserves totales et des réserves d'eau douce des
différents stocks d'eau de la planète (Tiré de Gleick, 1993))

Fraction des Fraction des


Réservoir réserves totales réserves d'eau
[%] douces [%]
Eaux océaniques 96,5379
Eaux souterraines totales 1,6883
Nappes d'eau douce 0,7597 30,0606
Eau du sol 0,0012 0,0471
Glaciers et couverture neigeuse
1,7362 68,6972
permanente

53
Antarctique 1,5585 61,6628
Groenland 0,1688 6,6801
Arctique 0,0060 0,2384
Régions montagneuses 0,0029 0,1159
Permafrost 0,0216 0,8564
Réserves d'eau dans les lacs 0,0127
Douces 0,0066 0,2598
Salées 0,0062
Marais 0,0008 0,0327
Rivières 0,0002 0,0061
Eau biologique 0,0001 0,0032
Eau atmosphérique 0,0009 0,0368
Réserves totales 100
Réserves d'eau douce 2,53 100

Les eaux souterraines occupent le 2ème rang des réserves mondiales en eau
douce après les eaux contenues dans les glaciers.

Elles devancent largement les eaux continentales de surface. Leur apport est
d'autant plus important que, dans certaines parties du globe, les
populations s'alimentent presque exclusivement en eau souterraine par
l'intermédiaire de puits, comme c'est le cas dans la majorité des zones semi-
arides et arides.

En Suisse, l'eau potable a pour origine principale l'eau souterraine (70 -


80%) et secondaire l'eau de surface (20 - 30%). On doit cependant garder à
l'esprit que plus de la moitié de l'eau souterraine se trouve à plus de 800
mètres de profondeur et que son captage demeure en conséquence difficile.

En outre, son exploitation abusive entraîne souvent un abaissement


irréversible des nappes phréatiques et parfois leur remplacement graduel par
de l'eau salée (problème rencontré en zone maritime telle qu'en Libye,
Sénégal, Egypte, etc.).

Les eaux continentales de surface (lacs d'eau douce, rivières, fleuves, etc.)
sont, à l'inverse des eaux souterraines, très accessibles. Par contre, elles
sont quantitativement infimes et sont susceptibles d'être plus facilement
polluées malgré l'effort fait depuis une dizaine d'années pour en améliorer la
qualité. Le Canada possède à lui seul 30 % des réserves mondiales d'eau
douce et 6% du ruissellement terrestre.
Quant aux eaux météoriques, elles peuvent paraître quantitativement très
modestes, du moins dans certaines régions. Néanmoins, elles constituent
une étape essentielle du cycle de l'eau.

Le pourcentage d'eau disponible pour l'homme est certes très faible, mais
suffisant grâce à la circulation ou au recyclage de cette eau.
54
Dans chacun des ces grands réservoirs terrestres, l'eau se renouvelle au fil
des ans. La vitesse de renouvellement des eaux dans les réservoirs est
mesurée par un flux : le temps de séjour moyen ou temps de résidence est
obtenu en divisant la taille du réservoir par le flux d'entrée (somme de tous
les flux entrants) ou de sortie (somme de tous les flux sortants)
(tableau 4.2).

Tableau 4.2 - Temps de renouvellement de l'eau dans les principaux


réservoirs (Tiré de Gleick (1993), Jacques (1996))

Réservoir Temps de renouvellement Temps de renouvellement


(Jacques, 1996) (Gleick, 1993)

Océans 2500 ans 3100 ans

Calottes glaciaires 1000 – 10'000 ans 16000 ans

Eaux souterraines 1500 ans 300 ans

Eaux du sol 1 an 280 jours

Lacs 10-20 ans 1-100 ans (eaux douces)

10-1000 ans (eaux salées)

Cours d'eau 10-20 jours 12-20 jours

Eau atmosphérique 8 jours 9 jours

Biosphère Quelques heures -

Le cycle global de l'eau se subdivise en cycles océanique et continental. Des


échanges d'environ 40000 km3/an équilibrent le bilan de ces deux cycles. A
l'échelle du globe, le bilan hydrique est théoriquement nul.

La contribution de l'océan au bilan évaporation-précipitation représente 86%


de l'évaporation totale, mais seulement 78% des précipitations. La différence
de 8% se retrouve, sur les continents, par l'excès des précipitations sur
l'évaporation. Cet excès est la cause de l'écoulement fluvial continental.

L'évaporation prédomine dans les régions océaniques tropicales, tandis que


les précipitations se produisent principalement dans les zones océaniques et
continentales équatoriales ainsi qu'au-dessus des chaînes de montagne
situées aux basses latitudes.

On comprend de cette façon que le cycle de l'eau soit étroitement influencé


par le rapport des superficies continents-océans ou, à superficies égales, par
la répartition des aires continentales en fonction de la latitude ou, à
positions égales, par la distribution des altitudes. Cependant, cette
représentation du cycle de l'eau reste quand même approximative et les
pourcentages attribués aux divers mécanismes de transport de l'eau peuvent
être quelque peu différents suivant les auteurs.

55
Les trois processus principaux, à savoir les précipitations, l'évaporation et le
ruissellement, décroissent de l'équateur vers les pôles.
Sur un même parallèle, l'intensité de l'évaporation sur les continents est
pratiquement uniforme.

En général, la quantité totale de précipitations en un point est inversement


proportionnelle à sa distance à l'océan. Pour une même position
géographique, les quantités totales de précipitations et de ruissellement sont
directement proportionnelles à l'élévation moyenne du bassin versant
jusqu'à une certaine altitude (optimum pluviométrique).

Parmi les composantes du cycle hydrologique, l'évaporation est la moins


sensible aux changements d'environnement géographique, suivie des
précipitations et du ruissellement.

* A l'échelle des continents

A l'échelle continentale, les principaux éléments de la répartition des eaux


sont donnés par le tableau 1.3 ci-après. Le pourcentage des précipitations
qui ruisselle est plus important dans l'hémisphère Nord (~40%) que dans
l'hémisphère sud (Australie : ~35%, Afrique : ~20% et Amérique du sud :
~10%).

Tableau 4.3 - Principaux éléments de la répartition des eaux à l'échelle du


globe
Précipitations Evaporation Ruissellement
Continents
mm mm mm
Europe 790 507 283
Afrique 740 587 153
Asie 740 416 324
Amérique du Nord 756 418 339
Amérique du Sud 1600 910 685
Australie et Océanie 791 511 280
Antarctique 165 0 165
Moyenne pour tous les
800 485 315
continents

Conclusion sur le cycle hydrologique

Pour conclure sur le cycle hydrologique, on peut dire qu'il est caractérisé par
l'interdépendance de ses composantes, par sa stabilité et son équilibre
dynamique. Si un processus est perturbé, tous les autres (cycle de l'azote,
cycle du phosphore, etc.) s'en ressentent !

56
En particulier, le cycle hydrologique peut être influencé à des degrés divers
par les activités humaines. En effet, l'homme agit directement sur le
processus de transformation de l'eau, et cela de plusieurs façons : la
construction de réservoirs, le transport de l'eau pour des besoins industriels,
le captage des eaux phréatiques, l'irrigation, le drainage, la correction des
cours d'eau, l'utilisation agricole des sols, l'urbanisation, les pluies
provoquées, etc., sont des exemples de l'intervention humaine .Pour ce qui
concerne les échelles spatiales de l’hydrologie : la figure suivante résume
toutes les généralités :

Temps de résidence = stock / flux

« Cycle de l’eau = Transport, stockage, Changement de phase »

LES ELEMENTS LES PLUS IMPORTANTS A CONNAITRES DANS LE


CADRE DE LA PROTECTION, PREVENTION ET DIMMENSIONNEMENT
DES OUVRAGES INHERENTS AU CYCLE DE L’EAU SONT :

• Crue :

Augmentation plus ou moins brutale du débit et par conséquent de la hauteur


d'un cours d'eau suite à une pluie, à la fonte des neiges, à une montée de
nappe, à une vidange de réservoir, etc.

• Inondation :

Submersion temporaire, naturelle ou artificielle, d'un espace terrestre;


l'inondation est à la fois :
• un phénomène naturel ou induit involontairement par des transformations
artificielles du milieu, ou encore une action humaine volontaire ou accidentelle
: le fait ou l'action d'inonder;
• un état temporaire, résultat de ce phénomène ou de cette action.

57
Travaux pratiques sur le premier chapitre du cours
Nom & post nom :
Numéro d’ordre :

1.Le changement de phase de l'eau dépend essentiellement de la


température et surtout de la pression mais aussi du degré de pollution de
l'atmosphère sans oublier les rivières. Vrai ou faux ? Barrez les mots
encombrants.

2. En général, le cycle hydrologique peut être influencé à des degrés


divers par les activités humaines. Vrai ou Faux ? Encerclez la
mauvaise réponse.
3. Parmi les composantes du cycle hydrologique, la condensation est la
moins sensible aux changements d'environnement géographique,
suivie des précipitations et d’évaporation. Vrai ou faux ?
4. Expliquez scientifiquement le phénomène d’écoulement des
eaux venues des précipitations moyennant un schéma
hydraulique.

58
5. Les trois processus principaux, à savoir les précipitations,
l'évaporation et le ruissellement, croissent de l'équateur vers les pôles.
Vrai ou faux.

6. Le ruissèlement d’eau de pluie est un emmagasinement


temporaire occasionnant parfois le changement d’état. Vrai
ou faux, encerclez la mauvaise réponse.

7. L’eau se trouve sous ses trois formes dans l’atmosphère


terrestre. Les eaux sont en perpétuelle circulation sur la
terre et subissent des changements réguliers d’état.
L’importance de ces modifications fait de l’eau le principal
agent de transport d’éléments physiques, chimiques. Vrai ou
faux.

8. L'effet respectif de l'interception et du stockage dans les


dépressions est très variable et diminue à la fin de l'averse. Il provoque
en générale un retard dans le démarrage et la réaction hydrologique
qui peut être perçue uniquement à l'exutoire du bassin. Vrai ou
Faux ? Barrez les mots encombrants

9. Quels sont les deux éléments les plus essentiels et sensibles


du cycle de l’eau ? Réponse en (1 ligne)

10. Quelle est la précipitation importante parmi les sortes des


précipitations étudies dans le cours d’hydrologie générale ?
Réponse en (1 ligne).

11. Quel est l’élément moteur du cycle de l’eau ?

- 59
12. Leshydrologues disent qu’il y a une petite différence entre le
cycle de l’eau et le cycle hydrologique. vrai ou faux.

13. Leruissèlement d’eau de pluie est un emmagasinement


temporaire occasionnant parfois le changement d’état. Vrai
ou faux. Encerclez la mauvaise réponse.

14. Sous l’effet du rayonnement solaire, l’eau évaporée à partir


du sol, des océans et des autres surfaces d’eau, entre dans
l’atmosphère. L’élévation d’une masse d’air humide permet
le refroidissement général nécessaire pour l’amener à
saturation et provoquer la condensation de la vapeur d’eau
sous forme de gouttelettes constituant les nuages, en
présence de noyaux de condensation. Vrai ou faux.
Souligner la mauvaise réponse.

15. Quellessont les étapes générales que l’on utilise pour rendre
l’eau potable dans l’ordre croissant.

16. Laprécipitation est une des composantes la plus fondamentales du


cycle hydrologique et son étude est essentielle pour connaître le
potentiel hydrique d'une région ou d'un bassin versant. Vrai ou
faux. Soulignez la mauvaise réponse.

60
CHAIPTRE 2 : BILAN HYDRIQUE
Le calcul du bilan hydrique estime l'écoulement et l'évaporation sur un pas
de temps décadaire ou mensuelle en fonction du sol et de la météorologie.
Le sol a un impact important sur le bilan car il possède une capacité de
stockage qui peut s'épuiser ce qui conduit au flétrissement des végétaux et
ainsi à une baisse de l'évapotranspiration.
La porosité du sol (20 à 30% en général) peut être considérée comme une
capacité de stockage :
Lorsque le sol est rempli d 'eau, la porosité est presque totalement
occupée par l'eau, le sol est dit saturé,
Une grande partie de cette eau s 'écoule par gravité verticalement dans
le sous sol ou latéralement,
Le sol se draine jusqu'à atteindre la « capacité au champ » W330 qui
correspond l'eau contenue dans le sol à une tension d'humidité du sol de -
330 hPa (généralement obtenue après 48 h de ressuyage) : l 'eau qui
subsiste alors dans le sol est retenue par succion,
La végétation puise dans cette réserve jusqu'à une tension de -
1500hPa, puis elle flétrit (la valeur de tension de -1500hPa est nommée
W1500 ou point de flétrissement),
La réserve utile est la différence entre l'eau contenue dans le sol à la
capacité au champ et l'eau contenue dans le sol au point de flétrissement,
elle varie d 'un sol à l 'autre, elle correspond à une lame d'eau contenue dans
une épaisseur unitaire de sol et est exprimée généralement en mm/m,
La réserve utile totale = réserve utile * épaisseur sol
2.1. SCHEMA GENERAL

On peut schématiser le phénomène continu du cycle de l'eau en trois phases


qui entrent dans le processus de calcul de bilan hydrique:

 les précipitations,
 le ruissellement de surface et l'écoulement souterrain,
 l'évaporation.

61
Il est intéressant de noter que dans chacune des phases on retrouve
respectivement un transport d'eau, un emmagasinement temporaire et
parfois un changement d'état.
Il s'ensuit que l'estimation des quantités d'eau passant par chacune des
étapes du cycle hydrologique peut se faire à l'aide d'une équation appelée
"hydrologique" qui est le bilan des quantités d'eau entrant et sortant d'un
système défini dans l'espace et dans le temps.

Le temporel introduit la notion de l'année hydrologique. En principe, cette


période d'une année est choisie en fonction des conditions climatiques. Ainsi
en fonction de la situation météorologique des régions, l'année hydrologique
peut débuter à des dates différentes de celle du calendrier ordinaire.
Au niveau de l'espace, il est d'usage de travailler à l'échelle d'un bassin
versant (entité structurelle définie en détails au chapitre 2) mais il est
possible de raisonner à un autre niveau (zone administrative, entité
régionale, etc.).

L'équation du bilan hydrique se fonde sur l'équation de continuité et peut


s'exprimer comme suit, pour une période et un bassin donnés :

Avec :

P : précipitations (liquide et solide) [mm],

S : ressources (accumulation) de la période précédente (eaux souterraines,


humidité du sol, neige, glace) [mm],

R : ruissellement de surface et écoulements souterrains [mm],

E : évaporation (y compris évapotranspiration) [mm],

S + DS : ressources accumulées à la fin de la période [mm].

On exprime généralement les termes du bilan hydrique en hauteur d'eau


(mm par exemple), on parle alors de lame d'eau (précipitée, écoulée,
évaporée, stockée, etc.).

Cette équation exprime simplement que la différence entre le débit d'eau


entrant et le débit d'eau sortant d'un volume donné (par exemple un bassin

62
versant) au cours d'une période déterminée est égale à la variation du
volume d'eau emmagasinée au cours de la dite période.
Elle peut s'écrire encore sous la forme simplifiée suivante :

Avec :

E : évaporation [mm] ou [m3],

I : volume entrant [mm] ou [m3],

O : volume sortant [mm] ou [m3],

DS : variation de stockage [mm] ou [m3].

Si le bassin versant naturel est relativement imperméable, la variation de


stock sur une période donnée peut être considérée comme nulle (DS=0). Dès
lors, on peut introduire le déficit d'écoulement D dans l'équation qui s'écrit :

Ce déficit d'écoulement représente essentiellement les pertes dues à


l'évaporation. Il peut être estimé à l'aide de mesures ou de méthodes de
calcul.

A titre illustratif, les formules de Turc et Coutagne sont les suivantes :

1. Formule de Turc

Cette formule tient compte de la hauteur annuelle de la pluie et


de la température moyenne annuelle et donne l'ordre de
grandeur d'une moyenne annuelle de l'Etr.

Avec :
D : déficit d'écoulement [mm],
P : pluie annuelle
T : température moyenne annuelle [°C].
L = 300 + 25 T + 0.05 T3.

2. Formule de Coutagne

63
Avec :

D : déficit d'écoulement [mm],

P : pluie annuelle [mm],

m= 1/(0.8 + 0.16 T) : coefficient régional (m=0.42 pour la France).

La connaissance du déficit d'écoulement permet d'évaluer le comportement


du système ou la fiabilité des données sensées le décrire, par comparaison
entre les valeurs du déficit calculées directement et les valeurs estimées
dans un bassin versant plus grand.

2.2. PRINCIPE DE CALCUL HYDROLOGIQUE DU BILAN

Au niveau du principe d’évaluations des paramètres qui entrent dans le


calcul du bilan hydrologique ,on va se baser sur des méthodes de mesure ou
d'estimation et de l’analyse des détails du bilan hydrologique annuel d'un
bassin versant à partir des éléments entrants et sortants notamment :
les précipitations, l’évapotranspiration, débit des cours d’eau et
l’infiltration.

BILAN HYDROLOGIQUE = P = R + I + ET ±Δ S
P = PRECIPITATIONS ; R = RUISSELLEMENT, ECOULEMENT ; I =
INFILTRATION (INCLUS DANS R A LONG TERME) ; ET = EVAPO-
TRANSPITATION ; ±Δ S = VARIATION DE STOCK
2.2.1. LES PRECIPITATIONS

2.2.1.1 .Notions et définition des précipitations

Les précipitations constituent la principale « ENTREE » des principaux


systèmes hydrologiques continentaux que sont les bassins versants et seront
bien détaillés dans ce cours par rapport à l’évaporation, débit de cours d’eau
et l’infiltration.
Ce sont l'ensemble des eaux météoriques qui tombent sur la surface de la
terre, tant sous forme liquide (bruine, pluie, averse) que sous forme solide
(neige, grêle) et les précipitations déposées ou occultes (rosée, gelée blanche,
givre,...).
Elles sont provoquées par un changement de température ou de pression.

On exprime généralement les précipitations en:

64
Hauteur ou lame d'eau précipitée (mm)
Hauteur ou lame d'eau précipitée par unité de surface horizontale.
1mm = 1dm3/m2 = 1 l/m2 = 10 m3/ha

Si on rapporte cette hauteur d'eau à l'unité de temps im, il s'agit d'une


intensité (mm/heure).

2.2.1.2 Les nuages

Les processus responsables de la formation des nuages sont décrits dans les
manuels de climatologie et leur exposé détaillé sort du cadre de ce cours.
Signalons toutefois que la forme, l'ampleur, le développement des nuages
dépendent de l'importance et de l'étendue horizontale des mouvements
verticaux ascendants qui leur donnent naissance.

Quant aux types de nuages, on distingue deux morphologies de base : les


nuages stratiformes et cumuliformes.

On classe généralement les nuages aussi en fonction de leur altitude :


nuages supérieurs, nuages moyens, nuages inférieurs et nuages à
développement vertical.

2.2.1.3 Mécanismes de formation des précipitations

La formation des précipitations nécessite la condensation de la vapeur d'eau


atmosphérique. La saturation est une condition essentielle à tout
déclenchement de la condensation. Divers processus thermodynamiques
sont susceptibles de réaliser la saturation des particules atmosphériques
initialement non saturées et provoquer leur condensation :

 Saturation et condensation par refroidissement isobare (à pression


constante),
 saturation et condensation par détente adiabatique,
 saturation et condensation par apport de vapeur d'eau,
 saturation par mélange et par turbulence.

La saturation n'est cependant pas une condition suffisante à la


condensation ; cette dernière requiert également la présence de noyaux de
condensation (impuretés en suspension dans l'atmosphère d'origines variées
- suie volcanique, cristaux de sable, cristaux de sel marin, combustions
industrielles, pollution) autour desquels les gouttes ou les cristaux se
forment.

Lorsque les deux conditions sont réunies, la condensation intervient sur les
noyaux ; il y a alors apparition de gouttelettes microscopiques qui
grossissent à mesure que se poursuit l'ascendance, celle-ci étant le plus
souvent la cause génératrice de la saturation.
65
Les noyaux de condensation jouent en faite un rôle de catalyseur pour la
formation de gouttelettes d’eau.

Pour qu’il y ait précipitations il faut encore que les gouttelettes ou les
cristaux composant les nuages (les hydrométéores) se transforment en
gouttes de pluie.

Ce phénomène est lié à l'accroissement de ces éléments dont la masse


devient suffisante pour vaincre les forces d'agitation. Ce grossissement peut
s'expliquer par les deux processus suivant :

 l'effet de coalescence. Il y a grossissement par choc et fusionnement


avec d'autres particules. Du fait de la dispersion des vitesses, le cristal en se
déplaçant, soit en chute libre, soit par turbulence, entre en collision avec les
gouttelettes surfondues ; la congélation de celles-ci augmente le volume du
cristal.

Il en est de même pour les gouttelettes de diamètre supérieur à 30 microns


qui entrent en collision avec des gouttelettes de diamètre inférieur. Ce
processus provoque un accroissement rapide de leur dimension et donc de
leur masse augmentant leur vitesse de chute.

 l'effet Bergeron. Dans la partie du nuage où la température est


négative mais supérieure à -40°C, coexistent des cristaux de glace et des
gouttelettes d'eau surfondues (eau liquide avec une T°<0°C, l'eau pure ne se
solidifie pas à 0°C mais en dessous de - 40°C).

Autour d'un cristal de glace, l'air est saturé à un taux d'humidité plus bas
qu'autour d'une gouttelette d'eau surfondue. Suite à cette différence
d'humidité, il apparaît un transfert de la vapeur d'eau des gouttelettes vers
les cristaux. Par conséquent, les gouttelettes s'évaporent tandis qu'il y a
condensation autour des cristaux. Lorsque la masse du cristal est suffisante,
il précipite. S'il traverse une région à température positive suffisamment
épaisse (souvent à partir de 300 m dans les nuages stables) et si la durée de
chute le permet, il fond et donne lieu à de la pluie.

Le même processus de grossissement a lieu entre deux gouttelettes à des


températures différentes (la plus froide grossit au détriment de la plus
chaude).

2.2.1.4 Types de précipitations

Il existe différents types de précipitations : les précipitations convectives, les


précipitations orographiques et les précipitations frontales

 Les précipitations convectives. Elles résultent d'une ascension


rapide des masses d'air dans l'atmosphère. Elles sont associées aux
cumulus et cumulo-nimbus, à développement vertical important, et sont
66
donc générées par le processus de Bergeron. Les précipitations résultantes
de ce processus sont en général orageuses, de courte durée (moins d'une
heure), de forte intensité et de faible extension spatiale.
 Les précipitations orographiques. Comme son nom l'indique (du
grec oros, montagne), ce type de précipitations résulte de la rencontre entre
une masse d’air chaude et humide et une barrière topographique
particulière. Par conséquent, ce type de précipitations n’est pas «
spatialement mobile » et se produit souvent au niveau des massifs
montagneux. Les caractéristiques des précipitations orographiques
dépendent de l'altitude, de la pente et de son orientation, mais aussi de la
distance séparant l'origine de la masse d'air chaud du lieu de soulèvement.
En général, elles présentent une intensité et une fréquence assez régulières.
 Les précipitations frontales ou de type cyclonique. Elles sont
associées aux surfaces de contact entre deux masses d'air de température,
de gradient thermique vertical, d'humidité et de vitesse de déplacement
différents, que l'on nomme « fronts ».

Les fronts froids (une masse d’air froide pénètre dans une région chaude)
créent des précipitations brèves, peu étendues et intenses.

Du fait d’une faible pente du front, les fronts chauds (une masse d’air
chaude pénètre dans une région occupée par une masse d’air plus froide)
génèrent des précipitations longues, étendues, mais peu intenses.

2.2.1.5 Régime des précipitations

En utilisant la seule donnée de précipitation dans une nomenclature


climatique, on parvient à définir une répartition mondiale des différents
régimes pluviométriques. Pour identifier et classer les diverses régions
pluviométriques du globe, on a habituellement recourt aux précipitations
moyennes mensuelles ou annuelles (évaluées sur une longue période) et à
leurs variations. La précipitation moyenne annuelle établie sur un grand
nombre d'année (hauteur moyenne des précipitations annuelles tombant à
un endroit donné) est aussi appelée sa valeur normale, son module annuel
ou sa valeur inter- annuelle.

Une classification pluviométrique générale basée sur les données annuelles


est fournie par le tableau suivant.

Tableau 2.2.1 - Régimes pluviométriques du monde (Champoux, Toutant,


1988)

Nom Caractéristiques

Régime équatorial humide - plus de 200 cm de précipitations annuelles moyennes - à


l'intérieur des continents et sur les côtes - région typique de ce
régime : bassin de l'Amazone

Régime subtropical humide en Amérique - entre 100 et 150 cm de précipitation annuelle moyenne - à
l'intérieur des continents et sur les côtes - région typique de ce

67
régime : pointe sud-est de l'Amérique du Nord

Régime subtropical sec - moins de 25 cm de précipitation annuelle moyenne - à


l'intérieur des continents et sur les côtes ouest - région typique
de ce régime : le sud du Maghreb

Régime intertropical sous l'influence des - plus de 150 cm de précipitation annuelle moyenne - sur des
alizés zones côtières étroites ; humidité - région typique de ce régime :
côtes est de l'Amérique centrale

Régime continental tempéré - entre 10 et 50 cm de précipitation annuelle moyenne - à


l'intérieur des continents ; il en résulte des déserts ou des
steppes - région typique de ce régime : plaines de l'ouest du
continent nord-américain

Régime océanique tempéré - plus de 100 cm de précipitation annuelle moyenne - sur les
côtes ouest des continents - région typique de ce régime : la
Colombie britannique, l'Europe

Régime polaire et arctique - moins de 30 cm de précipitation annuelle moyenne - se situe au


nord du 60e parallèle ; formation de grands déserts froids -
région typique de ce régime : le Grand Nord canadien

Finalement, les précipitations sont un des processus hydrologiques les plus


variables. D'une part, elles sont caractérisées par une grande variabilité
dans l'espace et ceci quelle que soit l'échelle spatiale prise en compte
(régionale, locale, etc.). D'autre part, elles sont caractérisées par une
grande variabilité dans le temps, aussi bien à l'échelle annuelle qu'à celle
d'un événement pluvieux

2.2.2. Mesures des précipitations

2.2.2.1 Mesures de la hauteur d'eau précipitée

Comme les précipitations varient selon différents facteurs (déplacement de la


perturbation, lieu de l'averse, influence de la topographie, etc.), leur mesure
est relativement compliquée.

Quelle que soit la forme de la précipitation, liquide ou solide, on mesure la


quantité d'eau tombée durant un certain laps de temps. On l'exprime
généralement en hauteur de précipitation ou lame d'eau précipitée par
unité de surface horizontale (mm). On définit aussi son intensité (mm/h)
comme la hauteur d'eau précipitée par unité de temps. La précision de la
mesure est au mieux de l'ordre de 0,1 mm.

Les différents instruments permettant la mesure des précipitations sont


décrits dans le chapitre 7 "mesures hydrologiques". Citons toutefois les deux
appareils de mesures fondamentaux que sont :

Le pluviomètre : instrument de base de la mesure des précipitations


liquides ou solides. Il indique la quantité d'eau totale précipitée et recueillie à
l'intérieur d'une surface calibrée dans un intervalle de temps séparant deux
relevés.
D’une manière beaucoup plus explicite on peut se permettre de dire que :
Les précipitations sont mesurées par l'intermédiaire d'un pluviomètre. Il
68
s'agit d'un récipient associé à une éprouvette graduée qui permet la lecture
de la hauteur de pluie H Δt (ou lame d'eau précipitée) reçu durant un
intervalle de temps Δt .

Le pluviomètre est un appareil où l'eau traversant une surface


réceptrice est dirigée par un entonnoir vers un seau récepteur (voir
figure ci-haut).

Le pluviographe : instrument captant la précipitation de la même manière


que le pluviomètre mais avec un dispositif permettant de connaître, outre la
hauteur d'eau totale, leur répartition dans le temps, autrement dit les
intensités.

HΔt = V/S

avec : HΔt : hauteur de pluie

V : Volume récupéré par la surface du


récipient
S : Surface du récipient
Un pluviomètre peut être associé à un pluviographe qui permet la
mesure des hauteurs de pluie et leur intensité de manière automatique.

69
Pluviomètre
Pluviographe

Installation des pluviographes dans un bassin versant

(densités de pluviographes d’après Paturel et al.(1986))

70
2.2.2.2. Intensité des précipitations

L'intensité d'une averse est exprimée en hauteur d'eau par unité de temps
(mm/h).

Im = ΔP/ Δt en mm/h ou en mm/mn

Im : intensité moyenne de la pluie [mm/h, mm/min]

ΔP : hauteur de pluie de l'averse [mm]


Δt : durée de l'averse [h ou min]

Dans l’étude et dimensionnement de certains ouvrages hydrauliques tel que


les réseaux d’assainissements des eaux pluviales en hydrologie urbaine, on
considère la notion d’intensité de pluie. Celle-ci caractérise la force et
l’énergie de la pluie plutôt que sa hauteur.

En fait une pluie de 10mm tombée dans un bassin au cours de 24h ne


provoquera pas la même réponse du bassin que si elle est tombée en 12h ou
en 48h. L’intensité des pluies représente la lame d’eau tombée par unité de
temps.

Les appareils doivent être normalisés: les dimensions et les conditions


d’installation sont imposées par l’OMM (Organisation Mondiale
Météorologique) . La hauteur d’encrage doit être située entre 1m à 1.50m.

71
2.2.2.3. Fréquence de lecture

1jour j

18h_________0h___________6h___________18h__________0h___________6h_

Fréquence de lecture de la pluie journalière

La lecture se fait tous les 6h du matin. On appelle pluie du jour i la pluie


tombée entre 6h du matin du jour i et 6h du jour i+1. Si plusieurs lectures
sont faites, alors la pluie journalière représentera le cumul des lectures
faites au cours d’une même journée.
La pluie maximale journalière annuelle: C’est la hauteur de pluie la plus forte
enregistrée en 24h sur 365 jours de l’année.
On calcule aussi les pluies ou modules pluviométriques mensuels et annuels
à partir des pluies journalières.
Le module pluviométrique mensuel Pm: C’est la hauteur d’eau tombée
mensuellement en mm

Pm= n/1

2.2.2. EVAPORATION

*Evaporation (E) = phénomène physique de la transformation de l’eau en


phase vapeur
⌠Pluie, eau interceptée, eau sur le sol (sublimation si neige ou glace),
surfaces d’eau libre (lacs, mares,
lacs, océans), eau du sol (pendant l’infiltration ou les nappes)⌡

* Transpiration (T)= phénomène biologique lié à la couverture végétale


*Evaporation + Transpiration = Evapotranspiration (ET)

Pouvoir évaporant de l’atmosphère

1. C’est l’ E exprimée en mm d’eau pour une période donnée (1 jour, 1 mois,


1 année,…)
2. Facteurs (dépendance):
-Déficit hygrométrique (ou déficit de saturation)
-T de l’air et de l’eau
-Insolation
-Vitesse et turbulence du vent
-P barométrique
72
-Qualité de l’eau
-(Altitude)

Masse de vapeur max dans l’air en fonction de la température (voir


facteurs)

Déficit hygrométrique
Formule de Dalton (base)
E = (Fe – Fa)
avec
Fe = tension de vapeur à saturation ( à T superficielle de l’eau)
Fa = tension de vapeur effective dans l’air ambiant
= coefficient variable (limite de la formule ! )
E = Fe (1 – )
= degré hydrométrique = Fa / Fe )

73
T de l’air et de l’eau
Fe croît avec T => E=f(T) (fonction croissante)
P barométrique
E augmente quand P décroît
Altitude
Fe diminue avec l’altitude
Qualité de l’eau
E diminue d’environ 1% pour 1% d’augmentation de la concentration en sels
L’eau de mer a un taux d’E 2 à 3 % plus faible que celui d’une eau douce
Insolation
Vitesse et turbulence du vent

ETP Thornthwaite

74
Travaux pratiques sur le deuxième chapitre du cours

Nom & post nom :


Numéro d’ordre :

1. Le service météo de l’aéroport de kinshasa nous a donné une lame d’eau de


la pluie tombée le lundi 12/04/2021 dans la ville de kinshasa de 18mm.
Avant cette pluie il y avait la quantité accumulée de 6 mm d’eau ; l’eau
ruisselée vers le fleuve Congo étant à 15 mm à la même date. Après cette
pluie, il y a eu une forte insolation qui a occasionné l’évaporation sur le
fleuve et sur la végétation de la ville de 5 mm. On vous demande de
Calculer :
a) La précipitation P(mm)
b) Les ressources en eau accumulées à la fin de la journée du lundi
12/04/2021 en m3 sur une étendue de 5ha.

75
2. Les données météo de la pluviométrie moyenne mensuelle enregistrées
dans la station météorologique de la ville de Kananga de l’année 2020 ses
présentent de la manière suivante :

Mois J F M AV M J J A S O N D

Pmoyenne 7 4 6 11 5 3 0 0 4 3 5 9

(mm)

Et la température moyenne mensuelle est de 2.50 C.

On vous demande de calculer le déficit d’écoulement des eaux en m3/ha en


utilisant la formule de Coutagne.

76
3.L’équation du bilan hydrique se fonde sur l’équation de continuité et peut
s’exprimer comme suit, pour une période et un bassin donnés :
P + S = R+E+(S±ΔS)
Parmi toutes les composantes qui entrent dans l’équation du bilan hydrique
simplifié, on dit qu’il existe deux composantes les plus importantes.
a) Vrai ou Faux ? Encerclez la mauvaise réponse

b) Justifiez votre réponse en (1 ligne)

4.Les hydrologues disent que l’interception des eaux météorologique se


réalise uniquement et souvent sur la flore.

a) Vrai ou faux. Soulignez la bonne réponse

b) Justifiez votre réponse en (2 lignes)

5. Il y a t-il la différence entre la lame d’eau et l’intensité de la pluie ?


Justifiez votre réponse.

77
CHAPITRE III : BASSIN VERSANT

3.1. Notion du bassin versant

3.1.1. Introduction

Un continent est formé d’un ensemble de bassins versants ; chaque bassin


drainé par un fleuve, se divise à son tour en autant des bassins secondaires
qu’il y a des cours d’eau.

3.1.2. Représentation d’un bassin versant

Un bassin versant peut être soit :

a. Un BV Topographique
b. Un BV Hydrogéologique

a. Représentation du BV Topographique

Chaque bassin est séparé des bassins qui l’environnent par la ligne de
partage des eaux. Cette ligne sera tracée sur une carte topographique dont
l’échelle doit être convenablement choisie.

La ligne de partage des eaux suivra les crêtes et traversera le cours d’eau au
droit du point considéré, en descendant par une ligne normale aux courbes
de niveau que l’on appelle : line de plus grande pente et qui correspond à la
trajectoire théoriquement empruntée par une goutte d’eau.

78
Par exemple :

Rivière

1000

1000

900
1000
800

900
800
1000 900

Ligne de crête

b. Représentation du BV Hydrogéologique

Le Bassin versant topographique ne coïncide pas toujours avec le bassin


versant réel. En effet, notamment dans les terrains calcaires, le bassin
étudié peut comporter des bassins secondaires fermés, dan lesquels les eaux
de surface aboutissant à des gouffres qui ne sont reliés au réseau
hydrographiques du cours d’eau considéré.

Le Bassin versant topographique pourra donc être inférieur ou supérieur au


bassin versant hydrologique.

Par exemple :

Surface Cours d’eau

Exutoire
En dehors de ces cas particuliers, qui demandent une étude
géologique très délicate, on évaluera la superficie d’un Bassin Versant par
planimétrage sur une carte topographique.

a) Si le sol était imperméable, le bassin versant ne dépendrait que de la


topographie, et le bilan précédent serait exact
79
b)Dans la réalité, il peut y avoir ambiguïté sur la surface qui contribue
effectivement au débit à l'exutoire

De ce qui précède, on définira le Bassin Versant de la manière ci-après :

3.1.2.1. Définition du Bassin Versant

On appelle Bassin Versant :

- Toute eau qui tombe dans cette superficie du BV, a trainée et qui
passe par le point A.
- Est une superficie qui reçoit toutes les eaux pour les conduire en un
seul point A appelé : Exutoire et enfin ces eaux coulent vers l’aval.
- Est une superficie caractérisée par un seul point de drainage appelé :
EXUTOIRE
Le Bassin Versant correspondant à une superficie regroupant
l’ensemble des points d’où partent les écoulements qui passent par le
point A c'est-à-dire par le profil en travers situé au droit de A pour
poursuivre leur trajectoire vers l’aval.

- En généralisant toutes les définitions ci -hauts, nous dirons


définitivement que :

Le Bassin versant : en une section donnée d’un Cours d’eau,


est défini comme la surface Topographique drainée par les cours d’eau et ses
affluents, de telle façon que tout écoulement prenant naissance à l’intérieur
de cette surface doit traverser la section normale considérée pour poursuivre
sa trajectoire vers l’aval.

80
Les proverbes pratiques dans ce domaine d’études sur le BV,
concernent le plus souvent un BV limité à l’aval, en un point donné d’un
Cours d’eau. Les caractéristiques : Topographiques, glaciologiques,
géologiques et thermiques de ce bassin joueront un grand rôle dans son
comportement hydrologique.

3.1.2.2. L’objet de l’étude du BV


- Est de fixer la terminologie utilisée dans ce domaine et,
- Exposer les diverses méthodes de mesures, de calcul et de
représentations employées pour décrire les principales caractéristiques
physiques du BV.
 Les limites d’un BV sont les lignes de crêtes qui séparent des Bassins
Versants voisins.
 Les lignes de crête peuvent facilement être tracées sur une carte en
courbe de niveau.

Lorsqu’un BV reçoit un débit important, il est nécessaire que


l’IR maîtrise les données de base qui lui permettrons de :

- Dimensionner les ouvrages hydrauliques capable de recevoir ce débit


sans gène afin d’éviter plusieurs causes néfastes telles que :
 Les érosions
 Les éboulements
 Les ruptures des Routes dues aux eaux des pluies.
- Donc, il s’avère nécessaire d’étudier en avance toutes les données de
base comme :
 Le régime hydrographique
 La pente moyenne du BV
 Les études du sol et sous-sol
 La végétation
etc.

3.2.1. Les Bassins Hydrographiques ou Réseaux Hydrographiques

Quel est le but visé sur le réseau hydrographique ?

En réponse à cette question :

- C’est de déterminer leur :


 Origines

81
 Genèse
 Provenance
- Chercher la relation entre – elle
- Dimensionner les ouvrages les ouvrages hydrauliques d’évacuation.

Nous verrons ici, les relations entre – elles (pluies)

Aussi :

- BV (Superficie (m2)) ; altitude (m) ; pente (%)


- Sols, caractérisé par les facteurs géologiques et sédimentologiques
(Relief)

Le réseau hydrographique peut couvrir

- Une population
- Ravinement ; Crée au cours d’eau d’une portion de l’année
hydrographique. Au vu de ceci, l’Ingénieur conçoit certains ouvrages
pour l’évacuation des eaux de ruissellement.

3.2.1.1. La Genèse de réseau hydrographique

Du point de vue géomorphologique, nous avons une classification des cours


d’eau.

a. Classification des Cours d’eau

Il y a deux types de classe :

 Une chevelure hydrographique c'est-à-dire un ensemble de


ramification des cours d’eau (C.E)

1 1 1 1
1 1
1
2
2 4

3
1
1 3
1

1 1 2
1
1 2
1

82
Nous hiérarchisons la situation suivant les méthodes ci-
après :

1. La Méthode d’Horton
- Les cours d’eau principaux au collecteur principaux
- Les segments de cours d’eau qui sont confluant au cours d’eau
principal servent de l’ordre 2
- Lorsqu’il y a ramification hydrographique, le premier segment est de
l’ordre 1. La seconde de l’ordre deux et termine lorsqu’il y a un
gonflement

2. La méthode d’après STRANGER

1 1
1

1
1

2 2
2

1
1

2
3
2

1
2
1

1
1 1

La 1ère ramification du cours d’eau fait le cours d’eau de


l’ordre 3.

2. La Différence entre HORTON et STRANGER

83
Les deux sont presque les mêmes mais apparemment. Il y a
une différence d’ordre 4 des cours d’eau principal depuis la source de cours
d’eau qui a plusieurs ramification prend l’ordre 3. (Cours d’eau charge de
grandeur, manière décroissante) selon STRANGER, la 1ère confluence prend
l’ordre qui soit cette différence et est capital dans la hiérarchisation de
réseau hydrographique et la quantification de la densité de drainage.

Pour expliquer la provenance d’un Ravin dans un BV dont la


couverture végétale est détruite, on a besoin de la densité de Drainage,
Hypsomètre (Relief), du BV et l’altitude du BV la 1ère monte la fonction de la
dernière.

En hydrologie, la précipitation augmente avec l’altitude c'est-à-dire les pluies


sont très fréquentes dans les régions des collines et la densité de Drainage
augmente avec l’altitude.

Le Cours d’eau d’ordre 1 : sont des ravins qui naissent avec la saison de
pluie et sont fonction de l’altitude (H).
La multiplication de cours d’eau est conditionnée par l’altitude (c’est ici que
∆d est plus importante) et est encore lié à certains phénomènes physique
(couverture végétale…)

La densité au réseau hydrographique est importante dans la


région de pluie à cause de l’abondance des pluies, d’où Dd est plus
importante.

La superficie d’un Bassin Versant ou d’un réseau


hydrographique se détermine sur une carte hydrographique au moyen d’un
planimètre.

Pour caractériser le réseau hydrographique, il faut connaître les éléments


des segments qui sont :

*Le nombre de segment


*Les longueurs de segment
*Les aires
*La pente

3. Les différentes lois pour analyser les segments

84
Les lois pour analysé des segments dépendent du type de réseau de réseau
de cours d’eau.

Les lois pour l’analyse des segments :

Nous avons :

- La loi de nombre des segments du réseau


- La loi de nombre de longueur
- La loi des pentes de surface.

Citons :

- Le réseau dendritique
- Le réseau en treillis
- Le réseau étoilé. Radial

De tous ces réseaux, ils définissent la nature géographique de la région


traversée par le Cours d’eau ainsi que la forme du Bassin – Versant.

4. Alimentation d’un cours d’eau par la structure géologique et


vallée.
1.

Vallée encaissée dans les différentes


couches. Il peut se faire qu’à certains
endroits, qu’il y’ait de sources.
2.

Vallée symétrique avec couche


imperméable et cours d’eau encaissé.

85
3.
Un cours d’eau qui se
Vallée taille sur la vallée
Cours d’eau asymétrique

Le lit majeur du cours d’eau

4. Vallée
Vallée qui subit l’accident et le cours
d’eau accidentai (géologique)
Cours d’eau

5.
Ecoulement souterrain
Cours d’eau (CE) complet encaissé

Eau de ruissellement

86
6.
Ecoulement superficiel

Vallée encaissée
Structure perméable dans une
7. L structure dure

Rivière

Structure Imperméable

8
Pendant la pluie

Eau souterraine

Couche Imperméable
Pendant la pluie, la vallée est alimentée tandis qu’à la saison sèche la vallée
alimente la rivière et la rivière alimente les rives.

8.

87
Vallée encaissée dans une couche de roche alimentée par une couche
perméable.

9. Les serpentins

Cours d’eau sous forme de serpent

10. Boucle abandonnée délaissée

3.2.1.2.Paramètres des réseaux hydrographiques

1. Le coefficient de sinuosité

2. Le coefficient de ramification

88
3. La fréquence

4. La confluence Rc

5. Le coefficient de Drainage

6. Les lois sur l’analyse des segments

A. Coefficient de sinuosité

Il est calculé par la formule :

B. Coefficient de ramification

Il s’agit d’un branchement hydrographique

L1

LAB
L3
B
A

L2

89
Avec L.B=C.E principal

C. La Fréquence
F(Km2)

Avec Nx : Nombre de cours d’eau

F : surface du bassin versant

Méthode de carroyage

Grille quadrillée
Ligne de crête

1 3 4
2
I K K m K 5
mm m
4
II 2
K
3K
1
mm
1K m
III Km 3
m
m
IV

V 10 Km

Principe : Examiner les lignes parallèles, les niveaux de cours d’eau.

Coefficient de drainage et confluence

Paramètre :

Dans l’hydrographie, Dd est fonction de :

90
Dd : f(Qa ; K ; H ; ; µ,g)

D:

Avec K: facteur de proportionnalité d’érosion

µ : viscosité des eaux de ruissellement.

Donc la densité de drainage est fonction de la somme de longueur de cours


d’eau et la surface ou superficie du Bassin versant qui les couvrent.

3.2.2. Caractéristiques physio métriques ou physiographiques du BV

1) La superficie :
Elle se calcul à l’aide d’un planimètre. (F)

2) La longueur :

Notée (L) : permet de connaître la longueur de la rivière

B
Lorsqu’on n’a pas les appareils de mesure, utiliser le coefficient de sinuosité
Ks qui varie suivant les échelles 1,01----2

91
Echelle de Travail

C'est-à-dire prendre la longueur (en cm) du contour, puis à l’échelle, on a le


périmètre en Km.

l(cm) ech P(Km)

Exemple 1 : Avec si l=50cm

=100Km
A
Exemple 2

R1=10cm

Avec R, la longueur sur la carte, ) une échelle donnée 200.000, R1=10cm et


Ks=1,01

Quelle est sa longueur réelle ?

Solution :

T=20Km

Donc, la longueur réelle : 20 x 1,01=20,2Km

Exemple 3

92
La longueur de la rivière verte vaut 14,9Km. Du point A au point B, la
longueur vaut 10,2 Km. Que vaut son coefficient de sinuosité.

Solution :

LR=LTxKs (*)

Avec :

LR= Longueur réelle

LT = Longueur totale

KS= Coefficient de sinuosité

(*) devient :

C'est-à-dire LR=14,9Km ; LT=10,2 ; KS=1,46

3) La densité de drainage notée D


Elle est calculée par la formule :

=somme de longueur de chaque cours d’eau

F=superficie du BV

4) Le coefficient de dissymétrie du BV noté :

Il est calculé par la formule

Avec : Sg : Superficie du BV Rive gauche

Sd : Superficie du BV Rive droite Gauche

Droite

5) La largeur moyenne du Bassin Versant

Notée : l moyenne

Superficie
Longueur de la rivière

93
6) L’Indice de compacité représentée par le coefficient de compacité de
gravelius

Noté : ou S

6) Rectangle équivalent du Bassin Versant

L
C’est le rectangle qui a le même air que l’aire du BV, le périmètre égal au
périmètre du BV.

Il est calculé par :

Ou bien :

L=

l=

7) La pente
 Un paramètre très important dans le calcul des travaux en
hydraulique fluviale
 Elle permet de connaître le temps de concentration (Tc) sa
détermination n’est pas simple et repose sur plusieurs critères
 Critères pour déterminer la pente d’un Bassin Versant.

1. Critères de HORTON
94
Pour un plan de délimitation du Bassin Versant qui contient les courbes de
niveau, on fait ce qui suit :

1) On suit l’orientation du drain principal (fleuve) et on trace une maille


de manière suivante :
 Si le bassin a une surface < 250 Km2, on construit une maille d’au
moins 4 carrées de chaque côté
 Si le bassin a une surface > 250 m2, il faut augmenter le nombre de
carrés de la maille pour augmenter ainsi la précision du travail

2) On associe la maille ainsi construite on dessinée, à un système d’axes


rectangulaire x,y et dans ce sens, on divise chaque axe

y y > 250 Km2

< 250 Km2

x x

3) On mesure la longueur de chaque ligne de la maille dans les directions


x et y et il faut compter le nombre d’… et de tangente de chaque ligne
avec les courbes de niveau.

Point de tgce
axe

4) On calcul les pentes du BV dans les formules :

Sx : pente dans la direction

95
Sy : pente dans la direction y

Nx : le nombre total d’… et de tgce de ligne de la maille avec les courbes de


niveau dans la direction des Xs.

Ny : Le nombre total d’… et des tgc

D : la dénivellation constante entre les courbes de


niveaux.

Lx : la somme de la longueur de ligne de la maille du


BV dans la direction de la maille du BV dans la direction de x.

Ly : la somme de la longueur de ligne de la maille du


BV dans la direction de y.

5) On détermine l’angle θ entre les lignes de la maille et les


courbes de niveau.

De ce qui précède, on applique l’équation de Horton

Avec :

Sc : pente du Bassin Versant

L : Lx + Ly

N : Nx + Ny

Séc θ= 1,57 pour HORTON

Résumé spécifique sur le chapitre bassin versant :


L’hydrologie est la science qui étudie l’eau, dans la nature et son évolution sur
la terre dans le sol sous ses trois états : solide, gazeux. De ce fait, l’hydrologie
repose essentiellement sur l’observation et la mesure des phénomènes
naturels sur lesquelles l’homme n’a pratiquement aucun contrôle.

Pourtant, de plus en plus, l’activité humaine apporte des modifications, voire


des transformations radicales de certains phénomènes très localement
(urbanisation) ou à grande échelle (déforestation, etc). Ainsi, l’hydrologie doit

96
désormais permettre de comprendre et d’appréhender les multiples relations
qui existent entre l’eau et l’homme, ce qui en fait à la fois une science
expérimentale et une discipline technique.

Le bassin versant représente, en principe, l'unité géographique sur laquelle


se base l'analyse du cycle hydrologique et de ses effets. C’est une superficie
drainée par 2 ou plusieurs cours d’eau. Cette superficie transforme les
écoulements des pluies en débit.

Plus précisément, le bassin versant qui peut être considéré comme un


" système " est une surface élémentaire hydrologiquement close, c'est-à-dire
qu'aucun écoulement n'y pénètre de l'extérieur et que tous les excédents de
précipitations s'évaporent ou s'écoulent par une seule section à l'exutoire.

Le bassin versant en une section droite d'un cours d'eau, est donc défini
comme la totalité de la surface topographique drainée par ce cours d'eau et
ses affluents à l'amont de cette section. Il est entièrement caractérisé par son
exutoire, à partir duquel nous pouvons tracer le point de départ et d'arrivée de
la ligne de partage des eaux qui le délimite. D’une manière globale, la ligne de
partage des eaux correspond à la ligne de crête. On parle alors de bassin
versant topographique.

Toutefois, la délimitation topographique nécessaire à la détermination en


surface du bassin versant naturel n'est pas suffisante. Lorsqu'un sol
perméable recouvre un substratum imperméable, la division des eaux selon la
topographie ne correspond pas toujours à la ligne de partage effective des
eaux souterraines . Le bassin versant est alors différent du bassin versant
délimité strictement par la topographie. Il est appelé dans ce cas bassin
versant réel.

97
Distinction entre bassin versant réel et bassin versant topographique
D'après Roche - Hydrologie de surface, Ed. Gauthier-Villars, Paris
1963(NB : il s’agit d’une coupe transversale jpk 2014)

Cette différence entre bassins réel et topographique est tout particulièrement


importante en région karstique. Lorsque l'on s'intéresse au ruissellement, la
délimitation du bassin versant doit aussi tenir compte des barrières
artificielles (routes, chemins de fer, etc.). En effet, l'hydrologie du bassin
versant, et notamment la surface drainée, peuvent être modifiées par la
présence d'apports latéraux artificiels (réseaux d'eaux usées ou potables,
drainages, routes, pompages ou dérivations artificielles modifiant le bilan
hydrologique).

Il convient donc également de définir, en plus des délimitations


topographiques, les limites souterraines de ce système. De plus, il est aussi
nécessaire de tenir compte des effets anthropiques relatifs aux eaux du
système.

Le temps de concentration (tc) des eaux sur un bassin versant se définit


comme le maximum de durée nécessaire à une goutte d'eau pour parcourir le
chemin hydrologique entre un point du bassin et l'exutoire de ce dernier.

Il est composé de trois termes différents :

 th : Temps d'humectation. Temps nécessaire à l'imbibition du sol par


l'eau qui tombe avant qu'elle ne ruisselle.

98
 tr : Temps de ruissellement ou d'écoulement. Temps qui correspond à la
durée d'écoulement de l'eau à la surface ou dans les premiers horizons
de sol jusqu'à un système de collecte (cours d'eau naturel, collecteur).
 ta : Temps d'acheminement. Temps mis par l'eau pour se déplacer dans
le système de collecte jusqu'à l'exutoire.

Le temps de concentration tc est donc égal au maximum de la somme de ces


trois termes, soit :

Théoriquement on estime que tc est la durée comprise entre la fin de la pluie


nette et la fin du ruissellement Pratiquement le temps de concentration peut
être déduit de mesures sur le terrain ou s'estimer à l'aide de formules le plus
souvent empiriques.

======/=======

99
Travaux pratique sur le troisième chapitre du cours

Nom & post nom :


Numéro d’ordre :

1. Commentez la figure suivante avec vos propres mots (10 lignes)

100
2.D’après les études et les recherches menées, les hydrologues et géologues
ont conclus que : il existe deux se trouvant uniquement dans le B.V
topographique et pas dans le B.V naturel.

a) citez les

b) Justifiez votre réponse en (1ligne)

3.Pendant les études hydrologiques dans un B.V pour le dimensionnement


des ouvrages hydrauliques d’évacuation des eaux pluviales, pourquoi
l’ingénieur est curieux de savoir l’occupation et la nature du sol ? (1 ligne)

4.Dans quelle mesure la maitrise du bassin versant est-il important pour un


ingénieur ? (10 lignes)

101
BIBLIOGRAPHIE INHERENTE

Anctil F., Rousselle J., Lauzon N. (2005). Hydrologie. Cheminements de


l’Eau. Presses Internationales Polytechniques.
Brutsaert W. (2005) Hydrology, an introduction. Cambridge University
Press, 605p.
Chow V.T., Maidment D.R. & Mays L.W. (1988). Applied Hydrology. Mc
Graw Hill éditeur, 572 p.
Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition, 1932-1935
(hydrologie)
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Cours d’Hydrologie Générale


Par
Prof. Jean Pierre KALALA BANGA BANGA
Docteur ès Sciences, Ingénieur Hydrologue et Spécialiste en Hydraulique Agricole.Fr

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Destiné aux étudiants de la première année d’Ingénieur
Novembre2017 Kinshasa/RD. Congo

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