Vous êtes sur la page 1sur 24

Bioclimatologie Sedjar A.

METEOROLOGIE, CLIMATOLOGIE, BIOCLIMATOLOGIE

I. Définitions :
I.1. Météorologie :
Meteor = particules en suspension dans l’atmosphère, Logos = discours, connaissance
➢ Etude de la formation et évolution de phénomènes atmosphériques et de leur interaction avec la
surface du globe.
➢ Etude des lois qui régissent les gaz de l’atmosphère, leurs changements d’états et leurs mouvements.
➢ Etude du temps qu’il fait dans une région durant une période donnée.
Le Temps est considéré comme l’état physique de l’atmosphère en un lieu donné et à un moment donné. Il
se décrit en fonction de divers éléments météorologiques exprimés en valeurs instantanées (pression,
température, ...) ou en valeurs moyennes ou cumulées sur des courtes périodes.

I.2. Climatologie :
➢ Science qui décrit et explique les climats.
➢ Etablissement de valeurs moyennes et d’évolution saisonnière caractéristique de paramètres
caractérisant le temps, pendant une période de > 30 ans.

Le climat: Klima= inclinaison, désigne étymologiquement l’angle entre le rayonnement solaire et son
inclinaison sur la surface terrestre. La combinaison des états de l’atmosphère (P, T, Vent…..) en un lieu
donné et sur une période définie.

• Buts de la climatologie et démarche climatologique:


La climatologie a essentiellement pour but:
a) l’analyse des éléments météorologiques qui constituent le climat;
b) la recherche des causes qui expliquent les différents climats et les fluctuations qui les accompagnent;
c) l’étude de l’action du climat sur sols, des matériaux, des êtres vivants.

Dans la démarche climatologique, on distingue plusieurs phases associées à ces différents buts:
1) la climatologie descriptive (ou analytique): c’est l’étude géographique des conditions météorologiques
caractérisant chaque région. Elle permet, à partir d’observation, à la description des évolutions de
l’atmosphère aux différents points du globe.
2) la climatologie explicative (ou synthétique): elle consiste à étudier les propriétés et l’origine des
fluctuations ou des évènements climatiques avec une interprétation physique ou dynamique.
3) la climatologie appliquée: c’est l’application de la climatologie à des domaines autres que l’atmosphère
elle même puisque le climat agit constamment sur diverses sortes d’activités. Ainsi existe:
l’agroclimatologie, l’Hydroclimatologie, la bioclimatologie.

I.3. Bioclimatologie :
➢ Etude de l’influence du climat sur les êtres vivants et l’influence réciproque de ceux-ci sur le climat.
➢ Elle suppose donc la connaissance des lois physiques de l’atmosphère et des lois biologiques.
➢ Le champ d’étude de la Bioclimatologie regroupe de nombreuses disciplines scientifiques
➢ La Bioclimatologie est souvent divisée en
❖ Bioclimatologie végétale
❖ bioclimatologie humaine et animale.
1
Bioclimatologie Sedjar A.

II. Echelles du climat:


Les différentes composantes du climat peuvent être analysées à différents niveaux.

Échelles spatio-temporelles du climat

III. Eléments et Facteurs du climat

III.1 Les éléments du climat:

Ce sont des paramètres physiques et des observations visuelles qui caractérisent le climat.ils résultent :

➢ soit directement de la lecture ou de l’enregistrement d’un appareil de mesure: thermomètre,


pluviomètre,

➢ soit des observations visuelles codifiées directement par l’observateur: on peut citer par exemple la
détermination de la couverture nuageuse ou de la morphologie du type de nuages.

2
Bioclimatologie Sedjar A.

A- La température de l’air:

❖ Définition :

➢ Ensemble des conditions atmosphériques, variables, traduites subjectivement en sensations relatives


de chaud ou de froid.

➢ Température = une grandeur qui permet de repérer l’énergie thermique d’un corps.

➢ Traduit la capacité du corps à céder ou recevoir de l’énergie thermique des corps environnants.

➢ C'est un paramètre essentiel qui conditionne toutes les activités physiologiques, les réactions
chimiques et la répartition des êtres vivants car ils ne peuvent subsister et se développer qu’entre
certaines limites.

Nombreux facteurs agissent sur la variation diurne de la température; nébulosité, l'altitude, la latitude, la
saison, le relief (exposition).

❖ mesures de la température :

La température de l'air usuelle est la température de l'air mesurée à l’ombre. Thermomètre est placé à
l'intérieur d’un un abri météorologique, peinte en blanc placé à une altitude de 1m50, le but étant de limiter
les rayonnements solaires réfléchis par le sol.

❖ unités de mesure ;

Plusieurs unités de mesure sont employées: Celsius (°C) ou centigrade, Fahrenheit (°F) et Kelvin (K)

❖ paramètres thermo-climatiques:(voir TD)

B- Les précipitations :

❖ Définition:

➢ Précipitations = produits solides ou liquides qui résultent de la condensation de la vapeur d’eau.

➢ hydrométéores, ensemble de particules d'eau liquides ou solides.

➢ La pluviosité est mesurée à l'aide d'un pluviomètre et exprimée en millimètre.

➢ En fonction de la nature physique et la dimension des particules, on distingue plusieurs types de


précipitation :

3
Bioclimatologie Sedjar A.

Etat physique type taille

liquide Bruine < 0,5 mm

Pluies 0,5 à 6 mm

solide Grêle 5 à 50 mm

Neige taille variable

Grésil < 5 mm

➢ L’importance des précipitations a poussée les spécialistes à caractériser le climat à partir de la valeur
moyenne annuelle :

Pluviosité annuelle moyenne (mm) Type de climat

< 120 mm climat désertique

120 mm < P < 250 mm climat aride

250 mm < P < 500 mm climat semi aride

500 mm < P < 1000 mm climat modérément humide

1000 mm < P < 2000 mm climat humide

P > 2000 mm climat excessivement humide

➢ Les précipitations sont caractérisées par: leur quantité, leur nature physique, leur fréquence, leur
durée de chute, leur intensité, leur répartition dans le temps.

❖ Paramètres ombro-climatiques : (voir TD)

C- L’humidité relative :

➢ Appelée également degré hygrométrique.l’appareil de mesure l’hygrographe

➢ C’est le rapport exprimé en pourcentage entre la tension de vapeur d’eau contenue dans
l’atmosphère (humidité effective he) et la tension maximale de la vapeur d’eau (humidité saturante
hs).

hr = he/hs.100

➢ L'humidité relative compare donc la quantité d'eau présente dans l'air à la quantité qu'il faudrait pour
saturer cet air à une température donnée.

➢ Le rapport he/hs est minimal au moment du maximum de température et maximal au moment du


minimum de température.
4
Bioclimatologie Sedjar A.

D- Le vent

➢ Le vent est un mouvement naturel d’une masse d’air qui se déplace suivant une direction.

➢ C'est la résultante des de la différence de pression entre deux zones voisines.

➢ Il est caractérisé par:

• sa vitesse, exprimée généralement en kilomètre par heure (km/h)

• sa direction ou provenance.

➢ L'appareil de mesure de la vitesse du vent est un anémomètre. Sa direction est déterminée à l'aide
d'une girouette.

➢ Le vent peut avoir une action mécanique (érosion du sol, déformation des arbres…) ou
physiologique (assèchement des surfaces ou au contrainte vecteur d'air humide…).

E- Rayonnement :

➢ L’ensoleillement est la durée pendant laquelle un lieu subit le rayonnement direct du soleil.

➢ Il dépend de la position géographique du lieu (latitude) et de la nébulosité.

➢ Le rayonnement solaire est caractérisé par la durée d'insolation et l'intensité de la radiation globale.

➢ La durée d'insolation se mesure généralement à l'aide d'un héliographe.

F- La nébulosité

➢ C’est l’état de recouvrement du ciel par les nuages.

➢ Au cour de la journée et en contact avec une masse nuageuse, le rayonnement solaire est réparti en
rayonnement réfléchi, rayonnement diffus et rayonnement absorbé et donc seule une partie le
l'énergie solaire atteint la surface du sol.

➢ Ainsi, au cour de la journée, un ciel nuageux permet la diminution du réchauffement de la surface


Terrestre.

➢ Au cours de la nuit, un ciel nuageux permet la réduction de la perte d'énergie de la Terre donc
diminution du refroidissement de la Terre.

G- pression atmosphérique :

➢ Elle est mesurée à l’aide d’un baromètre

➢ exprimée en pascal (Pa), en mm de mercure ou en millibars.

III.2 Les facteurs du climat :

Ce sont des facteurs qui agissent sur la variabilité des éléments du climat. On distingue:

- les facteurs astronomiques

5
Bioclimatologie Sedjar A.

- les facteurs météorologiques

- les facteurs géographiques

- les facteurs anthropogéniques

IV. Le système climatique:


Le système climatique comprend:

* l’atmosphère: constitué par l’enveloppe gazeuse (air sec, vapeur d’eau, impureté et autres gaz: gaz
carbonique, ozone, etc.)
*l’hydrosphère: comprend l’ensemble de toutes les étendues liquides (océans, mers, cours d’eau, fleuves)
*la cryosphère: constituée par l’enveloppe glaciaire ou neigeuse (calottes glaciaires, polaires ou
montagneuses, banquises et glaces de mer, étendues neigeuses,..).
*la lithosphère: comprend les éléments de l’enveloppe corticale rocheuse (masses continentales) et les
aérosols.
*la biosphère: constituée par l’ensemble des êtres vivants

6
Bioclimatologie Sedjar A.

LES INDICES BIOCLIMATIQUES

I. Définitions
En raison de la variabilité spatio-temporelle des paramètres climatiques et de la nécessité de
description synthétique, de classement et de comparaison des types de climat et de végétation à travers le
monde, de nombreux auteurs ont proposé diverses formules, indices et expressions graphiques, tenant
compte d'un nombre plus ou moins élevé de facteurs. On peut distinguer deux grands types d'indices selon
leur finalité : les indices climatiques globaux et les indices climatiques de production.

➢ Les indices climatiques globaux fournissent des variables synthétiques qui combinent généralement
des données climatiques moyennes calculées à partir de séries climatologiques correspondant à un poste
d'observation. Ils ont été tout d'abord utilisés pour classer et cartographier les climats selon leur aridité par
les hydrologues et les géomorphologues (Köppen, Lang, De Martonne, Rubner, Gaussen et Bagnouls,
Walter et Lieth, Moral…) puis par les botanistes et écologues (Emberger, Thornthwhaite…). A l'échelle
macroclimatique, ces indices permettent d'expliquer la répartition biologique des essences, de définir les
limites d'aire biotique coïncidant avec celle d'un facteur climatique précis.

➢ Les indices climatiques de production sont destinés à permettre une estimation de la production d'un
type de culture pour une période et dans une zone donnée. Ces indices sont calculés à partir des principaux
facteurs qui affectent la croissance des plantes (T, P, durée du jour, rayonnement global,
évapotranspiration…).

Un indice climatique est une donc combinaison d'au moins deux valeurs numériques sur l'état de
l'atmosphère pour caractériser le climat d'un lieu, en vue de la classification à l'échelle planétaire ou
pour des applications spécifiques.

II. Les indices climatiques fondés sur les données de précipitations (P) et de
températures (T)
II.1. Indice d'aridité de De Martonne (1926)
De Martonne a proposé un indice d’aridité annuel (IDM=P/(T+10)) caractérisant la saison sèche, et
pour caractériser le climat à l’échelle mensuelle, les précipitations du mois considéré sont multipliées par 12
(IDM=12P/(T+10)), afin d’aboutir à une valeur comparable à celle de l’indice annuelle.

L’indice (IDM) est d’autant plus élevé que le climat est moins aride. En fonction des valeurs de cet
indice, applicables aussi bien à l’échelle mensuelle qu’annuelle, De Martonne distingue divers bioclimats :
7
Bioclimatologie Sedjar A.

Valeur de Type de bioclimat Signification


l’indice

I< 5 Hyperaride (HA) - désert sans culture


5 à 10 Aride (A) - désert et steppe ; aucune culture sans irrigation
10 à 20 Semi-aride (SA)
- formations herbacées, steppes ou savanes. Irrigation nécessaire
pour les cultures exigeant de l’humidité

20 à 30 Subhumide (SH) - prairie naturelle ; irrigation généralement non nécessaire

30 à 55 Humide (H) - les arbres jouent un rôle de plus en plus grand dans le paysage
I >55 Perhumide (PH)
- la forêt est partout la formation climatique.

II.2. Indices et diagrammes ombrothermiques de Gaussen et Bagnouls (1952)

C'est encore à l'heure actuelle un des indices les plus utilisés. Cet indice tient compte des moyennes
mensuelles des précipitations (P en mm) et de la température (T en °C) et donne une expression relative de
la sécheresse estivale en durée et en intensité. Celle-ci est appréciée à travers un indice de sécheresse (indice
ombrothermique) calculé en faisant la différence entre les courbes P et T pour le ou les mois les plus secs.

Un mois donné est considéré comme sec quand P < 2T c'est-à-dire quand l'évapotranspiration
potentielle (ETP) est supérieure aux précipitations. Inversement, quand P > 2T, le mois est considéré
comme humide.
P < 2T……….MOIS SEC
P > 2T……….MOIS HUMIDE

La durée et l’intensité de la période sèche peuvent être déterminées par le diagramme ombrothermique
proposé par ces deux auteurs. Ce diagramme obtenu à l’aide d’un graphique où les mois de l’année sont
abscisse, les précipitations moyennes mensuelles, exprimé en mm, en ordonnée de gauche et les
températures en C°, en ordonne droite, à condition que les échelles prises en ordonnée sont telles qu’à 1 C°
corresponde 2 mm. La période sèche est obtenu lorsque la courbe des précipitations passe sous celle des
températures, c’est-à-dire lorsque P<2T. La surface du polygone est utilisée comme « indice d’intensité de
sècheresse ».

8
Bioclimatologie Sedjar A.

Diagramme ombrothermique

II.3. l'indice xérothermique de Gaussen


Il s'agit de compter le nombre de jours secs à travers les mois secs consécutifs
➢ étape n°1 : définition des mois secs

➢ étape n°2 : pour chaque mois sec, on compte le nombre de jours "p" sans pluie. Les jours de
brouillard ou de rosée seront comptés pour une demi-journée. Les jours de pluie sont comptés zéro

➢ étape n°3 : Pour tenir compte de l'humidité relative, il est convenu d'appliquer un coefficient k
d'équivalence :
si H < 40% .……………... k = 1 (jour sec)
si 41 < H < 60% ………… k=0,9
si 61 < H < 80% ………… k=0,8
si 81 < H < 90% ………… k=0,7
si H > 91% ………… ……k=0,6
brouillard et rosée…. …….k=0,5
pluie ………………………k=0,0
Ainsi, les jours secs sont non seulement des jours sans pluie mais également présentant une humidité
relative moyenne inférieure à 40%. Pour les autres jours secs, un coefficient de pondération (de 0,9 à 0) doit
s'appliquer pour le décompte. L'indice xérothermique peut prendre toutes les valeurs de zéro à 365. On
définit alors les climats sur la base de l’indice Xérothermique :
• X > 300: climat désertique
•200 < X < 300: climat subdésertique
•150 < X < 200: climat Xéro-thermo-méditerranéen
9
Bioclimatologie Sedjar A.

•100 < X < 150: climat thermo-méditerranéen


• 40 < X < 100: climat méso-méditerranéen
• 0 < X < 40: climat subméditerranéen
II.4. Quotient pluviothermique et climagramme d’Emberger :

II.4.1. Quotient pluviothermique :

Les travaux d’Emberger (1930, 1936, 1955) consistent à définir et classer les climats méditerranéens
du point de vue biogéographique (étage bioclimatiques) selon la formule suivante (Quotient
pluviothermique) : Q2=1000P/ [(M+m)/2.(M-m)]

Ou
Q2=2000 P/ (M-m)
Où : Q2 : Quotient pluviothemique.
P : Précipitation moyenne annuelle (m).
M : Températures maximales du mois le plus chaud.
m : La minimales du mois le plus froid.
Les températures sont exprimé en degré absolu (OC°=237.16°). Selon Emberger le « M » et « m »
représentent les deux seuils lesquels se déroule la vie végétale dans un endroit donné, le facteur M+m/2
exprime la moyenne et M-m exprime l’amplitude thermique extrême ou la continentalité.
II.4.2. Climagramme d’Emberger:
Les étages bioclimatiques (zone ou ambiance bioclimatique) sont reconnus par référence au
climagramme créer par Emberger (1930, 1936), celui-ci consiste en un système de cordonnées (m en
abscisse et Q2 en ordonnées). Le tableau résume l’ensemble des étages définis par la région
méditerranéenne.
Tab. : Etages bioclimatiques selon Emberger (1952)

Q2 P en mm Zones bioclimatiques

Q2≤10 P≤100 Saharienne

10<Q2≤ 45 100<P≤400 Aride

45<Q2≤ 70 400<P≤600 Semi-aride

70<Q2≤ 110 600<P≤800 Sub-humide

110<Q2≤ 150 800<P≤1200 Humide

Q2>150 P>1200 Per-humide

10
Bioclimatologie Sedjar A.

Selon les valeurs de m ces zones bioclimatiques correspondant aux variantes thermiques :

Tab.: Sous étages bioclimatiques.

Variantes à hiver Valeurs de m (C°) Variantes à hiver Valeurs de m (C°)

Glacial m<-102 Frais 0<m<+3

Extrêmement froid -10<m<-7 Tempéré +3<m<+4.5

Très froid -7<m<-3 Doux +4.5<m<+7

Froid -3<m<0 Chaud +7<m<+10

Frais 0<m<3 Très chaud m<+10

La représentation du quotient en fonction de « m » est la base du climagramme qui est une tentative de
synthèse climatique, permettant de situer une localité, une essence, une formation végétale.

La répartition de quelques espèces végétales dans le climagramme d’EMBERGER

III. LES INDICES CLIMATIQUES DE PRODUCTION


Ils sont destinés à permettre une estimation de la production d'un type de culture pour une période et
dans une zone données.
11
Bioclimatologie Sedjar A.

III.1. Indice CVP de Paterson (1956) (modifié par Pardé 1959)


En 1956, Paterson, chercheur forestier Suédois, propose un nouvel indice (CVP : Climate –Vegetation
– Productivity) permettant d'estimer la productivité potentielle d'une forêt selon des paramètres climatiques
qu’ils jugent déterminant c'est-à-dire la température, l'humidité, la longueur de la saison de végétation et
l'intensité des radiations solaires. En 1959, Pardé modifie la formule de Paterson. Plus cet indice est fort et
plus la productivité ligneuse potentielle est élevée.

Tv = température moyenne en °C du mois le plus chaud


Ta = amplitude thermique entre le mois le plus chaud et le mois le plus froid
P = cumul annuel de pluie (en mm)
G = longueur de la saison de végétation
E = radiation solaire locale en %

IV. L’ÉVAPOTRANSPIRATION

IV.1. Définitions
L'évapotranspiration (ET) concerne l’ensemble des processus renvoyant dans l’atmosphère sous forme
gazeuse une partie des précipitations (forme liquide). Ce phénomène combine les pertes en eau par
évaporation directe d'eau liquide (eau libre ou eau du sol dans les 15 premiers cm environ) et par
transpiration de la biomasse. Ce phénomène nécessite une quantité importante d'énergie que l'on appelle
chaleur latente de vaporisation de l'eau. Il faut 2,45 106 J pour évaporer 1 kg d'eau à 20°C.

L'intensité de l'évapotranspiration dépend :


1) De la demande c'est-à-dire des apports énergétiques (rayonnement, température) nécessaires à
l'évaporation – et qui conditionnent l'humidité atmosphérique – ainsi que du vent – qui remplace
éventuellement l'air humide, au contact de la surface liquide ou humide par de l'air plus sec.
2) De l'offre c'est-à-dire de la disponibilité de l'eau évaporable.

Selon la disponibilité en eau et le type du couvert végétal, on distingue différentes valeurs de


l’évapotranspiration
· L’évapotranspiration potentielle (ETP)
· l'évapotranspiration réelle (ETR)

12
Bioclimatologie Sedjar A.

IV.2. estimation de l'évapotranspiration:


Elle peut être mesuré directement par les appareilles de mesures: l’évaporomètre et les cases
lysimétriques ou par les formules d’estimation.
❖ Formules d’estimation de l'évapotranspiration :

➢ Formule de Thornthwaite (1948) :

Climatologue et botaniste, Thornthwaite (1948) a été le premier à introduire les notions d'ETP et d'ETR.
Sa formule s'appuie sur des données facilement accessibles : la température moyenne de l'air et la durée
théorique de l'insolation qui dépend de la saison et de la latitude.

L'évapotranspiration potentielle (ETP en mm/mois) est obtenue par la formule ci dessous.

T = température moyenne mensuelle en °C


I = indice thermique annuel, somme des 12 indices mensuels

13
Bioclimatologie Sedjar A.

a = 0,018 (I) + 0,492


F = terme correctif fonction de la durée théorique de l'insolation variant avec la latitude et la saison

➢ Formule de Turc :
C'est une formule utilisée à l'échelle mensuelle ou décadaire qui rend bien compte du bilan hydrique à
l'échelle d'un bassin versant et pour les régions subhumides.

T = température moyenne des 10 jours ou mensuelle


Rg = Rayonnement global.

V. BILAN HYDRIQUE FORESTIER


l’analyse des conditions climatiques moyennes (régime pluvio-thermique,fréquence des gelées…)
permet d’appréhender les conditions moyennes de croissance des peuplements. Cette analyse, indispensable,
peut être complétée par un calcul de bilan hydrique qui permet de suivre l’évolution dans le temps de la
réserve utile en eau du sol et ainsi caractériser plus finement les niveaux de contraintes hydriques subis par
les arbres ; contraintes qui affectent plus ou moins directement la production des essences.

Un bilan hydrique forestier permet donc de faire la balance entre les quantités d’eau entrant et sortant du
complexe sol – forêt et d’estimer le degré de satisfaction des besoins en eau.
Les termes du bilan hydrique en foret comprennent : les entrées, les sorties et les réservoirs internes.
1. Les entrées
Elles correspondent à l’eau entrant dans le système sous forme essentiellement de pluies (les
brouillards, la rosée participent également aux entrées).
Concernant les pluies, toute l’eau incidente n’est pas disponible au niveau du sol pour l’alimentation
hydrique des arbres. Une partie importante est interceptée par le feuillage. Le bilan peut s'écrire de la façon
suivante.
- Pi est la part potentiellement disponible
- (Ps+Es+Et) la fraction réellement utilisable.
- L'interception In peut se définir comme la part de l'eau que recueillent les houppiers :
In = Pi – (Ps + Es + Et).
La pluie au sol, c’est-à-dire la pluie « utile » permettant au réservoir du sol de se recharger, est obtenue par
différence entre la pluie incidente (Pi) et l’interception des précipitations (In). Cette pluie s’infiltre
verticalement dans le sol.

14
Bioclimatologie Sedjar A.

L'interception des pluies va dépendre de différents paramètres liés au climat mais également au peuplement.
Parmi ces paramètres, on peut citer :
· La durée et l'intensité des pluies ;
· L’espèce : -La morphologie de la ramification et du feuillage ;
- La surface des houppiers
- Type et grosseur des troncs ;
- La structure du peuplement à travers la densité des tiges ;
- de la saison…
2. Les sorties
Elles correspondent à l’eau sortant dans le système par drainage D superficiel et profond dans le sol
hors de la zone d’exploitation des racines, au ruissellement R sur les pentes, à l évapotranspiration.

3. Les stocks d’eau


Ils correspondent essentiellement au stock du sol que l’on peut estimer à travers le calcul de la réserve utile
maximale en eau (RUM). La réserve utile en eau est un paramètre essentiel reflétant la capacité du sol à
stocker l’eau, elle conditionne, en grande partie, la capacité de résistance des arbres à des réductions de
précipitations et à des sécheresses pendant la saison de croissance.
La RUM correspond à l’eau potentiellement disponible. Cette RUM se décompose en une RUF ou réserve
utile facilement utilisable et une RUS ou réserve utile de survie.

15
Bioclimatologie Sedjar A.

❖ Principe de calcul d’un bilan hydrique forestier

Un bilan hydrique permet de suivre l’évolution dans le temps de la réserve utile en eau du sol. La
variation du contenu est donc la différence entre les entrées et les sorties :
DRU = Pu – D - R - ETR
DRU = Variation de la réserve hydrique du sol sur la période considérée
ETR = évapotranspiration réelle
Pu= pluie utile
D = Drainage
R = Ruissellement
Les méthodes de calcul du bilan hydrique sont nombreuses et dépendent de l’échelle spatiale et temporelle
considérée. Les modèles largement utilisés Sont la méthode de Palmer et de la méthode de Thornthwaite.

16
Bioclimatologie Sedjar A.

Structure et composition de l’atmosphère


I- L’atmosphère:
➢ L’atmosphère est une enveloppe gazeuse qui entoure la globe terrestre.
➢ L’atmosphère est épaisse d’environ 800 km.
➢ La moitié de sa masse se trouve dans les 5 premiers kilomètres.
➢ L’atmosphère est composée par des couches qui sont organisées verticalement.
II. Composition de l’atmosphère:
➢ L’atmosphère est composée essentiellement: azote et oxygène.
➢ elle renferme en outre un nombre élevé de gaz trace dont les plus importantes sont l’argon et
dioxyde du carbone.
➢ l’eau atmosphérique se présente à l’état de vapeur. La teneur en vapeur d’eau de l’air est variable.
➢ l’atmosphère renferme en outre des particules minérales en suspension (aérosols):
- Exogènes (introduit dans l’atmosphère par érosion éolien, volcanisme).
- Endogène (lies à des réactions chimiques se produisant in situ).
➢ les distributions en altitude des divers composants gazeux de l’atmosphère ne sont pas homogènes.

17
Bioclimatologie Sedjar A.

III. Structure de l’atmosphère:

➢ l’atmosphère est constituée par une série de couches superposées

III. 1. La troposphère:

➢ La troposphère est la couche de l'atmosphère terrestre située jusqu'à une altitude d'environ 12 km de
la surface du globe.

➢ Son épaisseurs décroit avec la latitude ( 18 km au dessus de l’équateur et 7 km au dessus des pôles).

➢ Cette couche atmosphérique représente environ 80 % de la masse totale de l'atmosphère.

➢ On y trouve la plupart des phénomènes météorologiques.

➢ Elle referme la quasi-totalité des formations nuageuses, on y trouve une masse importante de vapeur
d'eau (H2O).

➢ La troposphère se caractérise par une décroissance de la température avec l’altitude ―› ce qu’on


appelle gradient thermique vertical

➢ La zone qui marque la transition avec la couche suivante : Tropopause

18
Bioclimatologie Sedjar A.

III. 2. La stratosphère:

➢ cette couche qui monte jusqu’à une altitude d’environ 50 km est trés importante sur le plan écologique
puisqu’elle renferme la couche d’ozone qui attient sa concentration maximale en entre 18 et 30 km .

➢ à la différence de la troposphère, les couches d’air dans la stratosphère

sont pauvres en vapeur d’eau.

➢ la température augmente avec l’altitude.

➢ La stratopause est la limite supérieure de cette couche( T = 0 C).

III. 3. La mésosphère:

➢ elle s’étend de 50 à 8O km.

➢ La température décroit de nouveau avec l’altitude.

➢ a sa limite supérieure la température est d’environ – 80 C, le point de renversement de la


température est appelé la mésopause.

III. 4. La thermosphère:

➢ elle s’étend de 80 jusqu’à 800 km.


19
Bioclimatologie Sedjar A.

➢ la température augmente de nouveau avec l’altitude.

➢ elle est subdivisée en ionosphère, jusqu’à environ 600 km. Au –delà, on entre dans la
magnétosphère

Bilan radiatif de la terre et l’effet de serre


I. Le rayonnement thermique:
I.1. Les différents processus de transfert de la chaleur:

La chaleur est transmise essentiellement par trois processus d'échange thermique : conduction thermique,
convection et rayonnement.

❖ La conduction:

Transfert de chaleur du + chaud vers le – chaud par contact moléculaire (peu efficace dans le système
climatique, mais c’est la seule possibilité dans les solides)

❖ La convection:

➢ transfert de chaleur par mouvement vertical en relation avec les gradients de densité (de l’air/eau
chaud est moins dense que de l’air/eau froid).

➢ Ce mécanisme beaucoup plus efficace que la conduction au sein du système climatique

➢ il n’est possible que dans les fluides (océan et atmosphère) et correspond donc à la circulation
verticale de l’air et de l’eau

Le rayonnement thermique:

Un corps chauffé émet de l'énergie sous forme de rayonnement électromagnétique. Une des particularités de
ce rayonnement dit "thermique" est qu'il peut se propager dans le vide.

I.2. Caractéristiques du rayonnement thermique:

Les différents comportements de la matière vis à vis du rayonnement thermique:

❖ Émission:

Un corps porté à une certaine température convertit son énergie interne en rayonnement thermique. Une
unité de surface d'un corps émet durant une unité de temps une quantité d'énergie appelée flux d'émission
( Femi ).

❖ Absorption:

Quand une surface reçoit un flux d'énergie, la fraction transformée en énergie interne est appelée flux
absorbé (Fabs).

❖ Réflexion et diffusion:

Au lieu d'être absorbé, le rayonnement incident peut être directement renvoyé. Dans ces conditions on
distingue 2 cas:
20
Bioclimatologie Sedjar A.

➢ Le renvoi obéit aux lois de l'optique géométrique (un angle d'incidence, un angle de réflexion). Il
s'agit alors de réflexion.

➢ Le renvoi se fait dans toutes les directions (même si l'on a une seule direction incidente). On parle
alors de diffusion.

• La somme de ces deux flux = Fref.

❖ Transparence et opacité:

Un milieu peut transmettre intégralement l'onde incidente, il est alors appelé milieu transparent.Inversement,
un corps ne transmettant aucune partie du rayonnement incident est dit corps opaque.

Les différents flux au niveau de la surface d'un corps opaque

Fréf = FLUX réfléchi + FLUX diffusé


Fabs = Flux absorbé
Fémi = FLUX émis
Fi = Flux réfléchi + FLUX absorbé
Fp = FLUX réfléchi + FLUX émis
I.3.Relations entre les flux lumineux, notion de rayonnement d’équilibre:

❖ Flux incident :

Le flux incident Fi est soit réfléchi-diffusé, soit absorbé. On a donc la relation suivante :

❖ Flux partant:

Le flux surfacique partant du corps est la somme du flux émis et du flux réfléchi. On a donc la relation
suivante :

Fp = Fluxréf + Fluxémi

21
Bioclimatologie Sedjar A.

❖ Équilibre radiatif :

Le flux incident doit être égal au flux partant. On a donc

II. Bilan radiatif de la terre:


➢ La planète Terre est un bon exemple de système thermo dynamique.

➢ La première fonction du système est la dégradation et la répartition de l’énergie solaire selon


différentes étapes :

1. la transformation en chaleur d’une fraction du rayonnement solaire incident ;

2. la répartition de ce flux d’énergie entre la surface et l’atmosphère ;

3. émission de rayonnement vers l’espace de ce même flux d’énergie, de manière à assurer un équilibre
globale.

➢ Le bilan radiatif de la terre correspond à la différence entre le flux d’énergie solaire (rayonnement
d’ondes courtes) absorbé dans l’atmosphère et à la surface de la terre, et le flux du rayonnement
thermique (rayonnement d’ondes longues) émis par la terre vers l’espace.

➢ Au cours d’une année la Terre reçoit en moyenne une énergie correspond à 342 watts.m2 provenant du
soleil:

1. l’atmosphère et la surface de la Terre réfléchissent plus de 30 % (107watts.m2) de ce flux : c’est


l’albédo terrestre.

2. Les 235 watts.m2 qui ne sont pas réfléchis vers l’espace servent à chauffer la planète :

- environ 67watts.m2 sont absorbés par l’atmosphère

- 168 watts.m2 réchauffent les océans et la surface continentales.

22
Bioclimatologie Sedjar A.

➢ Le rayonnement solaire absorbé par la Terre est transformé en chaleur de telle sorte que le système
terrestre devient à son tour émetteur dans l’infrarouge.

➢ Il émet vers l’espace environ 235 watts.m2, ce qui fait que la planète est en équilibre thermique.

Bilan radiatif terrestre :

❖ Le rayonnement solaire incident est estimé à 342 W/m2 se répartissant en :

➢ 107 W/m2 sont réfléchis par l'atmosphère (77 W/m2) et par la surface terrestre (30 W/m2)
L'albédo

➢ 67 W/m2 sont directement absorbés dans l'atmosphère par les molécules d'air et les nuages.

➢ 168 W/m2 sont absorbés par la surface terrestre (océans et continents).

❖ L'atmosphère reçoit 519 W/m2 répartis comme suit :

➢ 67 W/m2 de la part du rayonnement solaire incident.

➢ 78 W/m2 sont absorbés par l'évaporation de l'eau. L'énergie correspondante est convertie en chaleur
latente d'évaporation

➢ 24 W/m2 par convection de l'air à la surface terrestre. c'est le flux de chaleur sensible

➢ 350 W/m2 par absorption du rayonnement infra-rouge émis par la surface terrestre.

Flux de chaleur sensible :

Le flux de chaleur sensible entre la surface terrestre et l'atmosphère correspond à la quantité de chaleur
échangée par convection qui assure le transport de chaleur vertical depuis les basses couches vers les hautes
couches troposphériques.

Flux de chaleur latente :

➢ On appelle chaleur latente l'énergie échangée lors d'un changement de phase d'un corps. Dans le
système climatique, il s'agit toujours des changements d'états de l'eau. Il faut distinguer les 2 étapes
suivantes :

1. Évaporation à la surface des océans. Ce processus refroidit la surface océaniques et introduit de la


vapeur d'eau dans l'atmosphère.

2. L'énergie absorbés par l'évaporation de l'eau est convertie en chaleur latente d'évaporation, et libérée
dans l'atmosphère lorsque la vapeur d'eau se condense pour former des nuages.

Ces 519 W/m2 sont réémis ainsi :

➢ 324 W/m2 sont émis par rayonnement infra-rouge pour réchauffer la surface terrestre.

➢ 195 W/m2 sont émis par rayonnement infra-rouge vers l'espace.

23
Bioclimatologie Sedjar A.

❖ La surface terrestre reçoit 492 W/m2 répartis comme suit :

➢ 168 W/m2 proviennent du rayonnement solaire parvenant à la surface terrestre

➢ 324 W/m2 proviennent de l'atmosphère sous forme de rayonnement infra-rouge.

Ces 492 W/m2 sont réémis comme suit :

➢ 78 W/m2 par évaporation de l'eau de la surface des océans

➢ 24 W/m2 par convection de l'air à la surface de la Terre

➢ 350 W/m2 sont émis par la Terre sous forme de rayonnement infra-rouge vers l'atmosphère

➢ 40 W/m2 sont émis par la Terre sous forme de rayonnement infra-rouge vers l'espace

❖ L'espace reçoit 342 W/m2 répartis comme suit :

➢ 107 W/m2 réfléchi par l'atmosphère et la Terre

➢ 195 W/m2 sont émis par atmosphère sous forme de rayonnement infra-rouge vers l'espace

➢ 40 W/m2 sont émis par la Terre sous forme de rayonnement infra-rouge vers l'espace

* Les gaz à effet de serre :


L’équilibre radiatif de la planète dépend de la présence et de la concentration de plusieurs gaz (Sans un
effet de serre naturel la terre serait un vaste désert de glace). Ces gaz peuvent être d’origine naturelle ou
artificiel. Des gaz naturel, c'est-à-dire qu’ils étaient présents dans l’atmosphère avant l’apparition de
l’homme, d’autre sont artificiels, il s’agit de gaz industriels qui ne sont présents dans l’atmosphère qu’à
cause l’homme.

Les deux principaux gaz naturels à effet de serre sont vapeur d’eau et gaz carbonique. Les autre gaz sont : le
méthane, le protoxyde d’azote et l’ozone.

24

Vous aimerez peut-être aussi