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INTRODUCTION
L’étude du cycle de l’eau, ou hydrologie au sens large comporte trois volets
distincts :
- la météorologie ou climatologie : c’est la science qui étudie la composition et les
circulations de l’atmosphère, son bilan énergétique, les précipitations (pluie, neige, grêle)
et l’évaporation et l’évapotranspiration.
- l’hydrologie de surface : cette discipline s’intéresse aux écoulements dans les réseaux
hydrographiques. Elle a pour principaux objectifs :
- l’évaluation des ressources disponibles soit en régime naturel, soit après un
aménagement (barrage), et le calcul du volume de retenue nécessaire pour assurer un
débit donné.
- la prévision des risques de crue et des ouvrages nécessaires pour les
combattre.
- l’hydrologie souterraine ou hydrogéologie : C’est la science des eaux souterraines.
Elle a pour objet l’étude du rôle des matériaux constituant le sol et le sous-sol et des
structures géologiques dans l’origine, la distribution et le mode de gisement, les modalités
de l’écoulement et les propriétés physico-chimiques de l’eau.
2
Chapitre I
3
I- LE CYCLE HYDROLOGIQUE MONDIAL
Le cycle hydrologique met en jeu divers processus bien individualisés
(précipitation, évaporation, interception, transpiration (des végétaux),
ruissellement, percolation, infiltration, stockage dans les aquifères) qui
constituent les principaux volets de l’hydrologie d’où son expression schématique :
P=R+E+I
Les volumes d’eau mis en oeuvre dans le cycle de l’eau peuvent être
abordés d’un point de vue réserves statiques (stocks) ou réserves dynamiques
(flux).
• D’un point de vue statique (Tableau 2-1) : on remarquera que les océans (eaux
salées) représentent plus de 97 % des eaux terrestres; uniformément répartis sur
le globe, leur épaisseur moyenne serait de 2 640 mètres. L’eau douce ne
représente que 2,6 % des eaux terrestres dont 60 % sont des glaces, et les
rivières, qui sont abondamment exploitées pour l’alimentation en eau et
l’évacuation des déchets, ne représentent que 0,003 % de cette eau douce.
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Tableau 2-1 : Volumes d’eau stockés dans les différents réservoirs
5
D’un point de vue dynamique (Figure 1-1) : Les différentes phases du
cycle de l’eau échangent constamment de la matière par précipitation (577 000
km3/an), évaporation (577 000 km3/an), infiltration, etc. En effet, si les précipitations
qui tombent sur l’océan sont de 458 000 km3/an et les précipitations qui tombent sur
les continents de 119 000 km3/an, l’évaporation sur les océans s’élève à 505 000
km3/an et l’évapotranspiration sur les continents à 72 000 km3/an. Il en ressort qu’il
y a un volume de 47 000 km3/an d’eau douce (44 000 liquide et 3000 neige et glace)
qui est transféré annuellement par l’atmosphère, des océans vers les continents.
Pour boucler ce cycle qui doit être conservatif, un écoulement souterrain de 44 000
km3/an des continents vers les océans doit se faire.
Sur ces 44 000 km3/an, 70 % (30 800 km3/an) sont des écoulements de
surface dans les cours d’eau et interceptés par les ouvrages de stockage
(barrages), et 30 % (13 200 km3/an) des écoulements souterrains. 9000 km3/an sont
potentiellement disponibles pour l’humanité et ce volume suffirait pour une
population mondiale de 25 Milliards d’habitants.
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Figure 1-1 : Le cycle de l’eau d’un point de vue dynamique
7
Figure 2-1 : Cycle de l’eau et quantités d’eau en mouvement en km3/an
(D’après G. CASTANY, 1982)
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Réservoir Temps de renouvellement Temps de renouvellement
(Jacques, 1996) (Gleick, 1993)
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II- ETUDE DES PARAMETRES DU BILAN
HYDROLOGIQUE (P, E, R, I)
1- Précipitations (P)
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Pluviomètre
Abri météorologique
Anémomètre
Bac d’évaporation
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Figure 4-1 : Abri météorologique
La mesure de la température de l'air exige quelques précautions en raison des effets perturbateurs, principalement ceux du rayonnement. Il est
donc nécessaire de protéger le thermomètre en le mettant sous un abri météorologique. Ces abris météorologiques abritent en général d'autres
instruments tels qu'un barographe ou un psychromètre par exemple.
12
Pluviomètre 2000 cm²
15
Figure 8-1 : Evaporation et évapotranspiration
(d’après G. CASTANY, 1982)
16
- Mesure de l’évaporation et estimation de l'évapotranspiration :
Il existe des formules empiriques qui sont basées sur des mesures
climatologiques (température, ensoleillement, vitesse du vent…). [par exemple
formules de Thornthwaite, Turc, Coutagne ou Penman].
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Figure 9-1 : Bac d’évaporation circulaire
Les bacs d’évaporation sont des bassins de 1 à 5 mètres de diamètre et de 10 à 70 cm de profondeur, posés
sur ou dans le sol (bacs enterrés) ou encore dans l'eau (bacs flottants). Dans tous les cas, on doit maintenir
le niveau de l'eau à faible distance au-dessous du bord du bac. Les variations du niveau d'eau du bac,
mesurées à des intervalles fixes, sont le reflet de l'intensité de l'évaporation.
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L'évaporimètre de Piche est constitué d'un tube
d'où l'eau s'évapore à travers la surface de papier
filtre. La baisse du niveau de l'eau est directement
lisible sur le tube calibré et le taux d'évaporation est
alors calculé par unité de surface de papier filtre.
19
Formules empiriques d’estimation de l’Evapotranspiration :
21
Formules empiriques d’estimation de l’Evapotranspiration :
• Formule de TURC
22
Formules empiriques d’estimation de l’Evapotranspiration :
23
3- Ruissellement (R)
- Mesure du ruissellement :
* échelles limnimétriques,
* moulinet de jaugeage dans les petits cours d’eau
* stations téléphériques de jaugeage avec saumon dans les grands
cours d’eau.
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Figure 11-1 : Echelles limnimétriques sur berges d’oued
L’échelle limnimétrique est une règle en métal, graduée au centimètre près, placée verticalement ou
inclinée, et permettant la lecture directe de la hauteur d'eau à la station considérée. Le zéro de l'échelle
limnimétrique doit être placé au-dessous des plus basses eaux, et ce pour ne pas avoir de cotes négatives.
25
Figure 13-1 : Moulinet de jaugeage
26
Figure 12-1 : Station téléphérique de jaugeage Figure 13-1 : Saumon de jaugeage monté sur treuil
avec saumon 27
4- Infiltration (I)
- Mesure de l'infiltration:
* Méthode directe (Infiltromètres et lysimètres)
* Méthodes indirectes par mesure de l’humidité du sol
(tensiomètres, sonde à neutrons, résistivité)
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Figure 14-1 : Infiltromètre Müntz
La méthode de l’infiltromètre de Müntz est fondée sur le principe de l'infiltration à charge
constante. Un réservoir gradué entretient un niveau d'eau constant de 30 mm dans un cylindre implanté
dans le sol. Les variations, en fonction du temps, du niveau de l'eau dans le réservoir d'alimentation
gradué détermine le taux d'infiltration.
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Figure 15-1 : Infiltromètre à double cylindre
Deux cylindres concentriques sont implantés dans le sol. Le cylindre externe est rempli d'eau de façon
à saturer le sol autour du cylindre central et limiter également l'écoulement latéral de l'eau infiltrée dans le
sol à partir de ce dernier. On favorise ainsi un flux vertical de l'eau. La mesure est basée sur le principe de
l'infiltration à charge variable. Après remplissage des deux cylindres, les variations du niveau d'eau dans le
cylindre central sont mesurées au cours du temps. Cette méthode permet donc d'évaluer l'infiltration
verticale de l'eau dans le sol. 30
Figure 16-1 : Principe d'un lysimètre (ou case lysimétrique)
31
III- EXPRESSION DU BILAN HYDROLOGIQUE
A L’ECHELLE D’UNE REGION
L’expression générale du bilan hydrologique d’une
région pour une année est :
P = E + R + I ± ΔW ± q
Avec :
Sur les 2,7.109 m3/an, 0,6.109 m3/an proviennent des écoulements de surface aux
limites (Algérie)
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Entrées Sorties
34
Figure 18-1 : Carte des isohyètes moyennes
interannuelles de la Tunisie
35
Figure 19-1 : Carte de l’évapotranspiration
potentielle moyenne annuelle de la Tunisie
36
Figure 20-1 : Carte des principaux bassins versants de la Tunisie
37
Mobilisation des eaux de surface :
26 Barrages et grands barrages
- 15 au Nord :
Gouvernorat Ben Arous (1) : El Hmma (2002)
Gouvernorat Bizerte (3) : Ghezala (1984), Joumine (1984), Sejnane (1994)
Gouvernoat Béja (3) : Kasseb (1968), Sidi Salem (1981), Sidi El Barrak (1999)
Gouvernorat Jendouba (3) : Beni M’tir (1954), Bou Heurtma (1976), Zouitina
(1999)
Gouvernorat Le Kef (1) : Mellègue (1954)
Gouvernorat Siliana (3) : Lakhmes (1966), Siliana (1987), R’Mil (2002)
Gouvernorat Zaghouan (1) : Bir M’Cherga (1971)
- 6 au Cap Bon :
Chiba (1963), Masri (1968), Lebna (1988), Bezirkh (1959), Rmel (1998), El Abid
(2002)
- 4 au Centre :
Gouvernorat Kairouan (3) : Nebhana (1965), Sidi Saad (1982), El Haouareb
(1989)
Gouvernorat Kasserine (1) : El Brek (2002)
- 1 au Sud :
Gouvernorat Gafsa : Sidi Aïch (1998)
- Nappes phréatiques :
Généralement les eaux des nappes phréatiques sont exploitées sur place
sans conduite.
- Nappes profondes :
40
Puits de surface
41
Forage artésien dans le sud tunisien
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Chapitre II
CARACTERISTIQUES HYDROLOGIQUES ET
FACTEURS D’ECOULEMENT :
Porosité, perméabilité, coefficient
d’emmagasinement et transmissivité
43
INTRODUCTION
L’hydrogéologie, d’après la définition retenue, étudie cinq grandes séries de problèmes:
- la distribution et le mode de gisement de l’eau dans le sol et le sous-sol (physique du sol)
- l’écoulement des eaux souterraines (hydrodynamique souterraine);
- la physico-chimie des eaux souterraines (hydrogéochimie);
- l’alimentation et l’émergence des eaux souterraines (bilan);
Le sol et le sous-sol ou complexe air-eau-sédiment est constitué de matériaux
(roches et sols) ayant la propriété, à des degrés divers, d’emmagasiner, de laisser s’écouler
et de restituer l’eau souterraine en fonction de leurs caractéristiques physiques et
hydrologiques. Les sels solubles contribuent à la composition chimique des eaux (exemple:
eaux minérales en général, eaux sulfatées sodiques des roches métamorphiques, sulfatées
calciques des formations gypseuses).
En hydrogéologie, on s’intéresse à la zone saturée qui constitue l’aquifère et qui
rempli trois fonctions essentielles par rapport à l’eau :
- fonction Réservoir ou capacitive : elle est régie par la porosité n et le coefficient
d’emmagasinement S.
- fonction Conductrice : elle est régie par la perméabilité K et le coefficient de
transmissivité T
- fonction Echange : elle donne la qualité physico-chimique de l’eau
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I- DIFFERENTS TYPES D'EAU DANS LE SOL ET LE
SOUS-SOL (Phase eau)
Le sol et le sous-sol sont constitués de matériaux poreux susceptibles de contenir de l’eau.
L'eau est une molécule ionisée constituant un dipôle, qui subit dans le sol et le sous-sol, des
forces d'attraction moléculaire.
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De ce fait, l’eau se présente sous deux états :
1- L’eau de rétention
La molécule d’eau (H2O), par son caractère polaire (H+ et OH-) est attirée par la surface des cristaux
contenus dans le sol (chargée +). Une certaine quantité d’eau du sol est ainsi adsorbée par la roche. C’est
l’eau de rétention ou l’eau d’imbibition, souvent qualifiée d’eau liée. On peut y distinguer :
- l’eau hygroscopique, est adsorbée à la surface des grains et fortement retenue par les forces d’attraction
moléculaires. Elle est impossible à extraire. Cette eau ne peut se déplacer qu’à l’état de vapeur : on l'élimine
par dessiccation à 105°C.
- l'eau pelliculaire entoure les particules de sol d’une mince pellicule d’épaisseur variable (0 à 1 µm). Les
racines des végétaux sont capables de l'extraire. En laboratoire on l'extrait par centrifugation. Elle peut se
déplacer à l’état liquide par le jeu des attractions moléculaires.
- l'eau capillaire occupe les fins interstices que constituent les passages entre les grains du sol. Dans ces
pores, elle est soumise aux forces de tension superficielle et peut remonter au-dessus de la nappe souterraine,
par capillarité. On distingue l’eau capillaire continue qui remplit la totalité des pores et l’eau capillaire isolée qui
n’occupe qu’une partie des vides. La hauteur capillaire dépend de la nature des pores; plus les pores sont
petits, plus la hauteur est grande.
2- L’eau libre
- L'eau gravitaire ou eau libre est la seule à circuler dans le sol et le sous-sol, sous l'effet de la pesanteur.
L’eau libre remplit l’espace resté libre des pores, interstices et fissures de la roche. Elle s’écoule dans le sous-
sol et peut être extraite par des procédés facilement utilisables. Sous l’action des différences de pression, l’eau
gravifique peut circuler dans les nappes aquifères. C’est elle qui constitue la partie active des eaux
souterraines.
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ZONALITE SOL/EAU SOUTERRAINE
Une coupe depuis la surface du sol
jusqu'à la première nappe phréatique montre la
zonalité suivante:
- une zone non saturée ou d’aération
constituée d’un complexe réservoir/eau de
rétention/air. En fonction de la teneur en eau qui
croît vers le bas, elle se subdivise en trois sous-
zones : zone d’évapotranspiration, zone de
transition et zone de remontée capillaire ou frange
capillaire.
- une zone saturée constituée d’un
complexe réservoir/eau de rétention/eau
gravitaire. La partie supérieure est imprégnée
d'eau remontant par capillarité. Les piézomètres
indiquent la position du sommet de l'eau gravitaire
alors que le sommet de la nappe libre se situe au
niveau de l'eau capillaire.
On peut identifier deux types de vides dans les roches : les pores et les fissures.
- Les pores ou interstices sont des vides de petites dimensions, toujours inférieurs au
dixième de millimètre, dépendant de la cohésion des grains de formes et de grosseurs
variables: grains de silice d’un sable, galets et particules de limons d’une formation alluviale.
- Les fissures sont des fentes plus ou moins étroites, allongées, d’origine mécanique en
général. Les microfissures, d’une largeur inférieure à 0,25 mm, ont les mêmes
caractéristiques que les pores. Un calcaire présente des fissures.
Ces deux types de vides permettent de distinguer deux grandes catégories de roches du
point de vue hydrogéologique:
- les roches meubles, ou non consolidées, qui présentent uniquement des pores (roches
poreuses: graviers, sables, sables argileux et argiles);
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II- 1- Etude de la granulométrie d’un sédiment (Phase solide)
49
Les résultats de l'analyse granulométrique sont représentés sous forme d'une courbe
cumulative (diagramme semi-logarithmique : taille des grains en mm en abscisses
logarithmiques et % des poids cumulés des refus ou tamisas, en ordonnées).
La position de la courbe cumulative dans le diagramme permet par référence à la
classification portée en haut ou en bas, de classer l'échantillon et de le désigner par un terme
lithologique précis.
50
La pente de la courbe donne une indication sur le type de granulométrie :
uniforme ou homogène si la pente est voisine de la verticale.
51
b- Calcul des paramètres granulométriques
- le diamètre caractéristique dx, en mm, est mesuré par la valeur lue en abscisses,
correspondant à un pourcentage en poids cumulés, choisi arbitrairement en ordonnées. Le
plus utilisé est le diamètre efficace d10, obtenu par la valeur 10 %.
52
c- Classification granulométrique des sédiments
1 1 2
1 1 2
Selon que ces vides sont ou non interconnectés, on distinguera deux types de porosité.
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a- Porosité totale (concerne toutes les eaux )
La porosité efficace (ne) (spécific yield) est définie comme étant le rapport du
volume Ve de l’eau de gravité, recueilli par drainage, au volume total de l'échantillon (Vt). Ce
paramètre, exprimé en pourcentage, permet de calculer le volume d’eau exploitable d'un gisement,
le volume de l’aquifère étant connu.
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Sédiment nt (%) ne (%)
Gravier moyen 45 40
Sable grossier 38 34
Sable moyen 40 30
Sable fin 40 28
Silt 36 3
Argile 47 0
59
c- Mesures de la porosité
La mesure de la porosité d’un échantillon est une tâche
délicate étant donné qu’il est difficile dans la pratique d’avoir un
échantillon non remanié sauf dans le cas d’un carottage.
- Résistivité du terrain : A l’exception des argiles, les minéraux usuels du sol sont plus ou
moins isolants et l’électricité circule dans la phase liquide du sol. La résistivité est donc
fonction de la porosité.
Les géophysiciens proposent la relation empirique permettant de déterminer le
« facteur de formation » F de la façon suivante :
Résistivité de la roche
F = -------------------------------------------------
Résistivité de l’eau contenue
A l’aide de tables appropriées, à chaque facteur F correspond une valeur de porosité
totale.
61
- Diagraphie neutron : A l’aide d’une sonde à neutrons, on bombarde le terrain avec des
neutrons rapides (Am : Améritium généralement), puis on compte les neutrons lents
produits par ralentissement des neutrons rapides sur les atomes d’Hydrogène, qui sont
essentiellement présents dans l’eau.
On peut obtenir ainsi la porosité des milieux saturés, et surtout la teneur en eau des
milieux non saturés. Il est préférable cependant de faire un étalonnage de la méthode sur
un échantillon de sol sec, pour retrancher la part des atomes d’Hydrogène qui ne sont
pas liés à la porosité (eau de constitution des argiles)
- Vitesse du son : C’est une méthode surtout utilisée par les pétroliers. La vitesse du son
est liée à de nombreux paramètres dont la porosité par la quantité de fluide dans la
roche.
62
II- 3- Coefficient d’emmagasinement
Les vides d’un matériau aquifère contiennent une eau
de rétention et une eau gravitaire.
- Cas des nappes libres :
Pour les nappes libres, le coefficient
d’emmagasinement (storage coefficient) est défini
comme étant le volume d’eau pouvant être libéré (par
gravité) par un prisme vertical de matériau aquifère de
section égale à l’unité, pour une baisse unité du niveau
piézométrique ou de charge hydraulique.
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- Cas des nappes captives :
Pour les nappes captives, le mécanisme de libération de l’eau
est différent. Le départ d’eau se fait essentiellement par
décompression. Le départ d’eau entraîne une baisse de pression
et le liquide contenu dans les pores se dilate par détente élastique
fournissant ainsi une certaine quantité d’eau. La pression
hydrostatique dans les terrains diminue entraînant ainsi des
tassements de sol à la suite de pompages prolongés.
L’expression du coefficient d’emmagasinement pour les
nappes captives est le suivant : S = r . ne . g . e ( a / ne + b) où
a : coefficient de compressibilité de la matrice poreuse
b : coefficient de compressibilité de l’eau
r : poids spécifique de l’eau
ne : porosité efficace
g : accélération de la pesanteur
e : épaisseur de l’aquifère
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Le débit Q qui s’écoule par unité de temps, à travers une section totale de terrain A (m2), est
fonction d’un coefficient de proportionnalité K (m/s) et du gradient hydraulique (Dh/L sans dimension)
ou perte de charge.
En divisant par A les deux membres de l’équation de Darcy, on fait apparaître la vitesse U
fictive du fluide à la sortie du massif, comme si toute la section était soumise à l’écoulement. C’est ce
que nous pouvons appeler vitesse de Darcy ou vitesse apparente ou vitesse de filtration : U = Q / A
67
III- 2- Gradient hydraulique
Le gradient hydraulique ou perte de charge par unité de longueur est un facteur
prépondérant dans la circulation des eaux souterraines. C’est un nombre sans dimension qui
correspond à une différence de pression entre deux points donnés d’un aquifère.
h1 = z1 + p1/rg
h2 = z2 + p2/rg
68
La charge hydraulique en un point est la somme de la charge hydrostatique et de la charge
hydrodynamique. Ces deux charges constituent deux types d’énergies (énergie potentielle et
énergie cinétique).
Les caractéristiques de l’écoulement d’un fluide sous l’effet d’un champ de pesanteur
(d’accélération g) sont définies par l’équation d’état (Théorème de Bernouilli) suivante :
h = z + p/rg + u2/2g
h : énergie mécanique totale
z + p/rg : énergie potentielle
u2/2g : énergie cinétique
69
- h est constant dans un fluide au repos
En deux points A et B d’un fluide au repos de masse spécifique r, on peut écrire :
hA = PA/rg + zA
PA + rg(zA - zB)
hB = PB/rg + zB = ---------------------- + zB
rg
hB = PA/rg + zA = hA
70
Limite de validité de la loi de Darcy :
Cette loi n’est valable que dans des conditions nettement définies :
- milieu continu
- milieu homogène et isotrope
- substratum imperméable horizontal
- écoulement en régime laminaire
* Pour que l’on ait un régime d’écoulement laminaire, il faut que la vitesse de filtration U soit
inférieure à la vitesse critique Uc.
Uc = m. Re/d
où :
m :est la viscosité dynamique de l’eau
d : le diamètre des conduites (en hydraulique) ou des grains (d10)
Re : le nombre de Reynolds en milieu poreux
L’écoulement est laminaire à l’intérieur des pores tant que 1 < Re < 10, si 10 < Re <
100 l’écoulement n’est ni laminaire ni turbulent. Au delà de Re = 100, le régime d’écoulement
est turbulent à l’intérieur des pores.
71
Dans la nature, les conditions de validité de la loi de Darcy peuvent être considérées
comme respectées, sauf dans les cas où les gradients hydrauliques sont faibles ou forts :
Gradients faibles : Pour les faibles valeurs de i, la vitesse de filtration est nulle, donc K = 0. La
proportionnalité ne s’applique que pour i > i1
Gradients forts :
Dans les terrains karstiques et au voisinage immédiat des ouvrages de captage, comme
valeur du gradient limite, on peut noter la formule empirique de Sichardt (in Chauveteau) :
I = 1/ ( 15 . K ) où K est exprimé en m/s
72
III- 3- Perméabilité
a- Définition :
La perméabilité est définie comme étant l’aptitude plus ou moins grande avec laquelle
une roche se laisse traverser par un fluide sous l’effet d’un gradient hydraulique. Elle
dépend de la morphologie des grains, également de la porosité mais ne lui est pas
proportionnelle.
Deux roches peuvent avoir la même porosité mais des perméabilités différentes
puisque cette perméabilité est fonction de la grosseur des grains.
73
b/ Coefficient de perméabilité
74
- Coefficient de perméabilité intrinsèque
Le coefficient de perméabilité englobe des facteurs propres au fluide (poids spécifique, viscosité,
densité) et des facteurs propres à la roche (porosité). D’où le coefficient de perméabilité peut s’écrire sous
forme d’une relation :
K = [ g / m ] . [d² . f(n)]
A. Hazen (1895) établit une relation empirique qui lie la vitesse apparente d’écoulement (vitesse de
filtration) en fonction de la granulométrie :
U = N . D10² . h/L . 1/m où :
U est la vitesse apparente d’écoulement en cm/s
N est une constante voisine de 100-116
h est la charge d’eau sur la colonne expérimentale en cm
L est la longueur de la colonne expérimentale en cm
m est la viscosité en poise, qui varie avec la température
Après simplifications, la formule empirique qui permet de déterminer le coefficient de perméabilité
intrinsèque est la suivante : k = 100 . d10² où k est exprimé en cm² et d10 exprimé en cm.
75
c/ Unité de perméabilité
A l’origine, l’unité de perméabilité à été le darcy souvent utilisé par les pétroliers.
Le darcy est la perméabilité d’un matériau aquifère débitant 1cm3/s à travers une surface
de 1 cm², sous un gradient normal à cette surface de 1 atmosphère par centimètre.
Dans le système de mesure international, l’unité de perméabilité est le m/s. Pour une eau
souterraine classique, 1 darcy = 10-5 m/s
La transmissivité d’une couche aquifère est définie comme étant son aptitude à
transmettre un flux d’eau. Elle dépend de l’épaisseur de cette couche et de son coefficient de
perméabilité.
L’écoulement de l’eau souterraine, donc la productivité d’un aquifère, est régi par la
transmissivité. Mais le coefficient d’emmagasinement joue un rôle par l’intervention du volume
des vides dans la libération de l’eau.
C’est pourquoi on définit aussi la diffusivité T/S d’un aquifère, quotient de la transmissivité
par le coefficient d’emmagasinement.
78
79
CHAPITRE III
LES DIFFERENTS TYPES
DE RESERVOIRS AQUIFERES
ET LEURS CARACTERISTIQUES
80
I- INTRODUCTION
Définitions
- Un réservoir aquifère est une couche de roche perméable comportant une zone saturée (ensemble du milieu
solide et de l’eau contenue) qui permet un écoulement significatif d’une nappe d’eau souterraine et le captage d’une
quantité appréciable d’eau. Un aquifère peut comporter une zone non saturée.
- une nappe d’eau souterraine est définie par Margat et Castany comme « l’ensemble des eaux comprises
dans la zone saturée d’un aquifère, dont toutes les parties sont en liaison ».
81
82
De plus, un aquifère présente toujours :
- une ou des zones d'alimentation (entrées) : affleurement du réservoir aquifère, faille, cours d’eau
alimentant
- une ou des zones d'exhaure (sorties ou exutoires) : sources, faille, cours d’eau drainant, sebkha,
mer, puits ou forage d’exploitation
83
II- 3- Différents types de réservoirs aquifères
a/ Aquifère à nappe libre :
Une nappe libre (water table aquifer) est une nappe où la surface piézométrique (limite supérieure)
coïncide avec la surface libre de la nappe, qui est surmontée par une zone non saturée.
La surface piézométrique qui est en équilibre avec la pression atmosphérique est une limite
hydrodynamique qui peut s’élever ou s’abaisser librement dans la formation hydrogéologique. On dit qu’il
y a des fluctuations piézométriques.
Le niveau piézométrique est l’altitude du niveau d’eau dans un piézomètre ouvert à une cote
donnée et mesuré à une date donnée. L’ensemble des niveaux piézométriques recueillis dans une
84 région
constitue la surface piézométrique.
b/ Aquifère à nappe captive :
Une nappe captive (confined aquifer) est une nappe dont la limite supérieure est
constituée par une formation peu ou pas perméable. Dans ce cas, le niveau piézométrique
est supérieur à la cote du toit de la nappe.
85
c/ Aquifère à nappe semi-captive
Dans le cas d’une nappe semi-captive, au moins une des limites est une formation
semi-perméable, ce qui se traduira par des échanges verticaux d’eau par le phénomène de
drainance (leakage). Ce phénomène de drainance exige deux conditions : existence d’un
semi-perméable (perméabilité de 10-4 à 10-9 m/s) et existence d’une différence de charge
hydraulique entre les deux aquifères.
86
En réalité, une même nappe peut être libre, captive ascendante ou captive
artésienne selon les endroits.
ascendante
Captive
Nappe
87
III- LES PRINCIPAUX TYPES DE SOURCES
88
III- 2- Les sources par débordement :
89
III- 3- Les sources par émergences :
Lorsque la zone saturée d’un aquifère à nappe libre affleure à la surface du sol, elle donne
naissance à une source par émergence. Ce type de sources se rencontre dans des zones à relief très
peu accentué, non loin de zones marécageuses.
90
III- 4- Les sources par déversement :
91
IV- PRINCIPAUX TYPES DE NAPPES
IV- 1- Nappes libres
a/ Nappes de vallée
En climat tempéré
Dans ce type de nappe, l’eau circule vers les exutoires, qui sont les points bas de la topographie (sources,
rivières, lacs…).
Nous avons représenté sur cette coupe, les lignes de courant de l’écoulement, et les lignes d’égale charge,
qu’on appelle ligne équipotentielles de l’écoulement (ou courbes isopièzes, courbes piézométriques).
Si la perméabilité est isotrope, les lignes de courant sont perpendiculaires aux équipotentielles d’après la loi
de Darcy.
On appelle nappe phréatique ce type de nappe (du grec phreatos , puits) qui veut simplement dire que c’est
la première nappe que l’on rencontre lorsque l’on creuse un puits, et qui est donc la plus facilement exploitée.
92
En climat aride
Les crues des oueds temporaires amènent beaucoup d’eau, qui peut s’infiltrer et alimenter
la nappe. On a souvent des systèmes endoréiques c’est-à-dire des écoulements vers des
dépressions fermées formant des lacs temporaires où l’eau s’accumule et s’évapore, laissant
des croûtes salées en surface (chotts, sebkhas).
93
b/ Nappes alluviales
C’est une nappe libre contenue dans des alluvions qui ont été accumulés par un cours
d’eau (fleuve). L’eau de la nappe est généralement en équilibre avec l’eau du fleuve, étant
tantôt drainée par le fleuve, tantôt alimentée par lui.
94
c/ Nappe perchée
C’est une nappe limitée vers le bas par un imperméable et qui n’est pas en liaison avec un
cours d’eau venant soutenir son alimentation. Elle s’alimente généralement directement par la
pluie, et ses exutoires sont matérialisés par des sources (cas du Nord de la Tunisie à Aïn
Draham).
95
d/ Les karsts
Ce type de nappe se rencontre dans les régions calcaires. Sous l’effet de l’érosion et
par attaque chimique par des eaux de pluie acides, les carbonates sont dissous
progressivement et il se forme des cavités et des chenaux permettant à l’eau d’infiltration
de circuler. Les exutoires de ces nappes sont appelées résurgences ou exurgences.
96
IV- 2- Nappes captives
Ces nappes sont généralement situées à des profondeurs plus grandes. Elles sont
recouvertes par des formations imperméables mettant l’eau sous pression.
Si deux nappes sont superposées, il peut se produire des phénomènes de drainance
verticale vers le haut ou vers le bas selon les gradients.
97
IV- 3- Cas des nappes côtières
Dans le cas où l’eau n’est pas perturbée, le contact eau douce-eau salée peut être
considéré comme une ligne de courant, et la surface piézométrique également. En un point A du
biseau, l'égalité des pressions et l'immobilité de l'eau de mer nous permet d'écrire :
PA = - r2 . g. zA ou bien PA= - r1 . g . zA + r1 . g . h
Soit en posant l'égalité : - r2 . g. zA = - r1 . g . zA + r1 . g . h
Ceci permet, en première approximation, d'estimer sur une nappe côtière, la profondeur
probable de l'interface eau douce-eau salée. Si par exemple, à 200 m du rivage marin, la
charge piézométrique est de +2 m au dessus du niveau de la mer, la profondeur probable du
biseau sera d'environ 80 m, à moins qu'il n'ait déjà été arrêté par le substratum de la nappe.
L’exploitation intensive des nappes côtières peut parfois engendrer une intrusion marine
qui contaminera les eaux de la nappe à jamais.
99
V- RESERVES DES NAPPES AQUIFERES
V- 1- Définitions
100
V- 2- Réserves en eau des nappes libres
101
a/ Réserves totales
Les réserves totales d’une nappe d’eau souterraine constituent le volume d’eau gravitaire
emmagasiné entre le substratum imperméable et la surface libre maximum moyenne de toutes les
années d’observation : WT = A . ne . Bmax
b/ Réserves régulatrices
Les réserves régulatrices d’une nappe d’eau souterraine représentent le volume d’eau gravitaire
emmagasiné dans la zone de fluctuation de la surface piézométrique d’une nappe libre par
référence à une durée donnée (année) : WR = A . ne . Dh
c/ Réserves permanentes
Les réserves permanentes d’une nappe d’eau souterraine représentent le volume d’eau non
renouvelé des réserves totales. Dans le cas d’une nappe libre, elle est limitée vers le haut par la
surface piézométrique minimale moyenne pour une durée donnée :
WP = WT – WR
d/ Réserves exploitables
Les réserves exploitables d’une nappe d’eau souterraine constituent le volume d’eau maximal
qu’il est possible en pratique d’extraire dans un aquifère temporairement ou définitivement dans des
conditions économiques acceptables.
Les réserves en eau souterraine sont généralement renouvelées chaque année par l’infiltration
efficace (IE). En dehors de l’exploitation par l’homme, IE est compensée par QW (écoulement
souterrain).
102
V- 3- Réserves en eau des nappes captives
Dans les nappes captives, la surface piézométrique étant, par définition, au dessus du
toit imperméable, les fluctuations n'intéressent pas la couche aquifère. Elles se traduisent par
des variations de pression dp. Les réserves régulatrices ne sont pas individualisées et seules
sont à considérer les réserves permanentes, égales aux réserves totales et au volume d'eau
libérable de la totalité de la couche aquifère.
103
V- 4- Taux de renouvellement
Le taux de renouvellement des réserves d’une nappe est le rapport de l’alimentation moyenne annuelle à la réserve
totale moyenne (WM) c’est-à-dire limitée vers le haut par la surface piézométrique moyenne annuelle.
V- 5- Durée de renouvellement
La durée de renouvellement des réserves d’une nappe est le temps théorique nécessaire pour que le volume cumulé
de l’alimentation soit égal à la réserve moyenne. Il est exprimé en années :
Si l’alimentation est très faible, on parle de nappe fossile : c’est une eau très ancienne, qui se renouvelle très peu
aujourd’hui et qui s’est infiltrée dans des conditions climatiques plus clémentes.
C’est le cas des aquifères sahariens (Continental Intercalaire et Complexe Terminal) dont les eaux qui constituent les
réserves se sont infiltrées il y a 7000 à 30 000 ans, lors des périodes humides du Quaternaires (dernières glaciations).
104
CHAPITRE IV
CIRCULATION DES EAUX SOUTERRAINES
DANS LES COUCHES HOMOGENES ET
HETEROGENES A ECOULEMENT
UNIFORME ET NON UNIFORME
105
I- INTRODUCTION
Pour qu’il y ait écoulement d’eau entre deux
points, il faut qu’il existe une différence de pression
ou de charge hydraulique c’est-à-dire qu’il existe un
gradient hydraulique.
La schématisation de l'écoulement de l'eau
souterraine se fait à l'aide de cartes piézométriques
qui représentent la répartition de la charge
hydraulique d'une nappe en tout point de l'espace.
On définit les lignes piézométriques comme
étant des équipotentielles (égale charge, potentiel
hydraulique ou niveau piézométrique) et en
hydrodynamique souterraine, l'écoulement est
considéré comme le déplacement de particules le
long de trajectoires théoriques appelées lignes de
courant ou lignes de flux ou filets liquides. Une ligne
de courant est par définition perpendiculaire aux
lignes équipotentielles.
Dans le chapitre 2, nous avons vu que la loi de
Darcy ne pouvait s’appliquer que si le milieu
perméable présentait les trois caractéristiques
physiques suivantes : Continuité, Isotropie et
homogénéité.
106
II- MILIEU CONTINU, HOMOGENE, ISOTROPE : définition
II- 1- Milieu continu :
Un milieu perméable comportant des vides interconnectés dans le sens de l’écoulement est dit continu. Les
roches meubles, pourvues de pores et les roches compactes, découpées par un réseau de micro-fissures
constituent des milieux continus. Par contre, les roches compactes à macrofissures et karstiques (cavités) sont des
milieux discontinus.
II- 2- Milieu isotrope :
Un milieu est dit isotrope lorsque ses caractéristiques
physiques (granulométrie en particulier) sont constantes dans les
trois directions de l’espace. Dans le cas contraire, il est dit
anisotrope.
107
II- 4- Notion de Volume Représentatif
Elémentaire (VRE) :
Ainsi, un aquifère peut être considéré comme
homogène à l’échelle régionale, mais il devient
hétérogène à l’échelle locale, tout en étant
homogène à l’échelle du VRE.
On définit le VRE comme étant le volume
unitaire assimilé à un cube de grandeur comprise
entre deux limites extrêmes. Ce VRE doit être
assez petit pour être isotrope et homogène et
assez grand par rapport aux dimensions des vides
pour permettre la continuité de l’écoulement.
Cette notion de VRE est utilisée pour
l'établissement des modèles conceptuels dans la
modélisation hydrogéologique.
108
III- CIRCULATION DES EAUX SOUTERRAINES DANS LES MILIEUX NATURELS
Dans la nature, les milieux aquifères présentent des variations de perméabilité par rapport
au sens de l’écoulement des eaux souterraines, les dépôts sédimentaires présentant des
variations de faciès latérales et verticales. On doit alors considérer la perméabilité de l’aquifère
dans les trois directions de l’espace avec Kx, Ky et Kz.
La loi de Darcy suppose que Kx, Ky et Kz sont égaux (Principe d’une couche aquifère
isotrope). Cependant, pour les écoulements souterrains, nous ne prendrons en considération
que Kx et Ky car l’essentiel de l’écoulement est dans un plan horizontal.
109
Si par contre, nous considérons un milieu homogène anisotrope, nous pouvons décrire
deux cas particulier :
QV : Q1 = Q2 = Q3
S ei
Kmoy V = ---------------
S ei/Ki
110
- Circulation en parallèle ou circulation horizontale :
QH = Q1 + Q2 + Q3
Sei.Ki
KmoyH =-------------
S ei
111
IV- DIFFERENTS TYPES D’ECOULEMENTS
L’écoulement uniforme est caractérisé par des débits unitaires et une direction constants
en tout point de l’aquifère. Les lignes isopièzes sont parallèles et équidistantes. La surface
piézométrique présente de ce fait un profil linéaire, c’est-à-dire que le gradient hydraulique est
constant. Généralement l’écoulement est uniforme si la formation aquifère est homogène et à
épaisseur contante.
Dans les nappes libres, l’écoulement est très rarement de type uniforme car les formations
aquifères sont souvent des sédiments détritiques d’origine continentale très hétérogènes. Par
contre, dans les nappes captives, il est fréquent d’avoir un écoulement souterrain uniforme.
113
IV- 2- Ecoulement non uniforme :
L’écoulement non uniforme se caractérise par des débits unitaires et une direction
variable selon les endroits de l’aquifère. Les lignes isopièzes sont parallèles mais non
équidistantes. Le profil de la surface piézométrique a une allure non linéaire mais convexe ou
concave.
Dans la réalité, on peut avoir un profil qui combine les deux types d’écoulement non
uniforme, donnant ainsi un profil elliptique à la surface piézométrique :
114
IV- 3- Ecoulement radial :
115
V- INTERPRETATION DU PROFIL DE DEPRESSION :
Le profil de dépression d’une nappe est défini par une multitude de facteurs à savoir :
116
a/ Variation de la perméabilité :
Par hypothèse, on a : Q1 = Q2
Les autres facteurs étant constants (K), soient Q1 et Q2 les débits souterrains
traversant deux sections A1 et A2 sous les gradients hydrauliques i1 et i2 :
Q1 = K .A1 .i1 et Q2 = K . A2 . i2 d’où :
Q1/Q2 = (A1 . i1)/ (A2 .i2) donc : Q1/Q2 = C . i1/i2
118
d/ Influence de la structure de l’aquifère :
- Variation de la section d’écoulement
Q = K .A .i donc : à K et Q constants : si A diminue, alors i augmente
119
- Variation de la forme du substratum imperméable
120
TRAVAUX PRATIQUES :
ETABLISSEMENT ET INTERPRETATION
DE LA CARTE PIEZOMETRIQUE
121
INTRODUCTION
122
I- LES CARTES STRUCTURALES
123
I-4- Carte des conditions aux limites latérales géologiques et hydrodynamiques
Sur ces cartes, on reporte les informations concernant les limites latérales géologiques
(affleurement, lignes de partage des eaux, limite à flux nul, failles...).
124
II- CARTES PIEZOMETRIQUES
II-1- Etablissement
Une carte de la surface piézométrique établie à partir des mesures des niveaux
piézométriques, à une date donnée, représente la distribution spatiale des charges et des
potentiels hydrauliques.
Les cartes piézométriques sont des documents de base de l'analyse et de la
schématisation des fonctions capacitive et conductrice du réservoir, et du comportement
hydrodynamique de l'aquifère. C'est la synthèse la plus importante d'une étude
hydrogéologique.
125
Puits de surface (Mejez El Bab)
126
Puits de surface dans oued (Siliana)
127
Différents types de sondes électriques
- Interpolation approximative
Les courbes iso piézométriques sont tracées en tenant compte, implicitement , des lois
générales de la morphologie de la surface piézométrique.
- Interpolation du triangle
Les données sont groupées par trois, aux sommets de triangles. Les côtés du triangle
sont tracées et divisés en segments proportionnels. Les courbes sont obtenues en joignant par
des segments de droites, les points d'égal niveau. Les tracés sont ensuite lissés pour obtenir
des courbes régulières. Cette méthode donne d'excellents résultats lorsque les points de
mesure sont suffisants.
129
La méthode d’interpolation des triangles
Rivière
Points de mesure
130
La méthode d’interpolation des triangles (Suite)
131
II-2- Habillage des cartes piézométriques
Après avoir tracé les courbes isopiézométriques (équipotentielles), il est nécessaire de
tracer les lignes de courant qui leurs sont perpendiculaires, et les flèches correspondantes
représentant le sens d’écoulement déduit des niveaux piézométriques. Les droites brisées,
ainsi tracées perpendiculairement aux courbes isopiézométriques, sont lissées.
133
- analyse de la courbure du tracé
Si la concavité des courbes est ouverte vers l’aval de la nappe, elle signifie un écoulement convergent vers l’aval.
Si la concavité est orientée vers l’amont, elle signifie au contraire un écoulement divergent vers l’aval.
134
- analyse du module d’espacement
Le module d’espacement des courbes isopiézométriques peut être constant, croissant ou
décroissant dans le sens de l’écoulement. Selon les cas, il reflète deux types d’écoulement :
- Ecoulement uniforme (a) caractérisé par des débits unitaires et une direction constante
en tout point du domaine aquifère. Sur une coupe verticale passant par une ligne de courant, il
caractérise le profil piézométrique. La valeur numérique de cet espacement s’appelle gradient
hydraulique. Ce régime exige un aquifère homogène à épaisseur constante.
- Écoulement non uniforme (b et c) présente des débits unitaires et une direction
variable selon les points du domaine
135
- calcul du gradient hydraulique
Définition : Le gradient hydraulique est la différence de niveau piézométrique
entre deux points de la surface piézométrique, par unité de longueur, mesurée le long
d’une ligne de courant. Elle est assimilable à la pente de la surface piézométrique.
136
Une nappe peut soit alimenter une rivière (à droite) : on parle de cours d’eau
drainant;
soit être alimentée par une rivière (à gauche) : on dit que la nappe draine la rivière
137
CHAPITRE V
METHODES DE PROSPECTION ET
D’EXPLORATION HYDROGEOLOGIQUES
138
I- INTRODUCTION
Pour étudier une nouvelle région d’un point de vue hydrogéologique, il est
nécessaire d’entreprendre des études préliminaires diverses qui se complètent. Ces
études nous permettront de localiser les ressources en eau souterraines et d’évaluer
les quantités d’eau disponibles. Parmi ces études préliminaires on peut citer :
- l’inventaire des ressources en eau
- étude géologique et géomorphologique,
- étude par prospection géophysique (prospections électrique, sismique et
gravimétrique, polarisation spontanée),
- la reconnaissance par sondage,
- les diagraphies des sondages,
- la cartographie des eaux souterraines,
- l’établissement du bilan en eau (de surface et souterraine) de la région,
- étude par modèle numérique du bassin hydrologique afin de pouvoir faire
des prévisions d’exploitation à moyen ou long terme en établissant des scénarios
possibles de développement de la région.
139
II- INVENAIRE DES RESSOURCES EN EAU
L’inventaire des ressources en eau d’une région passe tout d’abord par
une étude bibliographique sur la région puis par une étude de prospection sur le
terrain afin de dresser un inventaire systématique de tous les points d’eau
naturels (source, lacs, marais, cours d’eau pérennes ou temporaires) et artificiels
(puits de surface, forages, citernes, lacs collinaires, ouvrages d’épandage des
crues…). Tous les résultats de l’enquête menée sur le terrain seront portés sur des
fiches d’inventaire.
140
III- ETUDE GEOLOGIQUE ET
GEOMORPHOLOGIQUE
A l’aide d’une carte topographique, des photos aériennes et même parfois des
photos satellitaires, nous allons étudier le relief de la région, c’est-à-dire situer les
points hauts et les points bas et voir les sens d’écoulement des eaux de surface qui
peuvent parfois être en relation avec l’écoulement souterrain.
S’il existe des forages dans la région il faudra tenter de dresser des coupes
géologiques schématiques passant par ces forages et par les affleurements.
141
142
Carte topographique au 1/50 000
143
Photographie aérienne
144
Carte géologique au 1/50 000
145
IV- PROSPECTIONS GEOPHYSIQUES
Les méthodes géophysiques consistent en l’étude des variations dans
l’espace d’un paramètre physique des roches ou des sols. Les méthodes les plus
fréquemment utilisées en hydrogéologie sont la prospection électrique et la
prospection par sismique réfraction. Toutefois, on peut toujours utiliser des résultats
de campagnes de prospections géophysiques par sismique réflexion si l’on a accès
à ces données (forages pétroliers de grande profondeur). Nous allons citer les
principales méthodes de prospections géophysiques.
IV- 1- Prospection par polarisation
Cette méthode consiste à suivre les variations des courants de polarisation du
sol. Ces courants de polarisation sont d’origine électrocinétique (circulation d’eau)
et électrochimique (différence de concentration). On distingue deux méthodes :
* la polarisation spontanée :
* la polarisation provoquée (si le signal électrique n’est pas assez fort)
146
IV- 2- Prospection électrique et électromagnétique
147
En prospection électrique, on distingue deux types de dispositifs couramment
utilisés :
Une ligne d’émission permet entre deux électrodes d’injection A et B, plantées dans
le sol, de faire passer un courant d’intensité I. On mesure la différence de potentiel DV
entre deux électrodes réceptrices M et N qui constituent la ligne de réception. Ainsi, les
électrodes A et B, M et N sont disposées symétriquement par rapport au centre O du
quadripôle.
148
La mise en œuvre de ce dispositif de mesure permet deux méthodes d’investigation :
151
Résistivités de quelques formations lithologiques
152
Exemples de sondages électriques
153
- le traîné électrique : pour une même géométrie du quadripôle (même profondeur
d’investigation), on translate le dispositif d’un point à l’autre et on obtient une série de
valeurs de résistivités apparentes qui nous permettent de tracer une carte d’iso résistivité.
154
b/ La prospection électromagnétique :
Cette méthode est très utilisée en prospection minière et dans les terrains
karstiques pour tenter de déceler des cavités souterraines.
Le principe de cette méthode consiste à envoyer dans un câble posé sur le sol,
un courant alternatif qui va engendrer en tout point un champ magnétique appelé
champ primaire. En présence d’un corps conducteur dans le sol (eau, accumulation
minérale), le champ magnétique primaire engendre dans ce corps une force
électromotrice d’induction, d’où naissance d’un champ magnétique secondaire de
même période que le champ primaire mais déphasé.
155
IV- 3- Prospection sismique
157
Courbes dromochroniques
159
b/ La sismique réflexion
Cette technique repose sur l’étude des ondes réfléchies (ai > aL). Elle permet
d’atteindre de grandes profondeurs d’investigation avec des charges d’explosifs
moins importantes que la sismique réfraction.
Les résultats sont généralement représentés par des coupes temps, coupes
profondeurs, cartes isochrones et cartes isobathes. Le dépouillement des
sismographes enregistrés nous permet de déterminer la profondeur du “ miroir ”
ainsi mis en évidence et d’estimer la nature des roches traversées à partir de la
vitesse de propagation des ondes.
161
V- RECONNAISSANCE PAR SONDAGE
Un sondage est un trou de faible diamètre, généralement vertical, creusé
dans le sol et le sous sol à l’aide de moyens mécaniques appropriés.
Les appareils de forage sont généralement constitués de :
- un outil de foration
- une tête rotative ou table de rotation
- un train de tiges comportant une masse tige ou tige d’entraînement.
Selon le type d’outil de foration, on distingue plusieurs techniques :
- la foration par percussion : surtout utilisée dans les terrains très
durs. Dans ce cas, l’outil est un marteau fond de trou actionné par de l’air
comprimé,
- la foration par battage : surtout utilisée dans les terrains meubles,
- la foration par rotation : destructif ou non destructif (carottier)
Dans les terrains meubles, les parois du trou ainsi foré doivent être
maintenues soit par des tubes en acier, soit par la boue (bentonite) comme c’est le
cas dans les forages rotary.
162
Principe du forage par battage
166
- Les crépines ou tubages perforés
168
Crépine à fil enroulé 169
Crépine à nervures repoussées
170
Crépine lanternée
171
Crépine en PVC (type lanterné) Crépine en PVC (type fil enroulé)
172
VI- DIAGRAPHIES
En cours de foration, le trou étant plein de bentonite, il est parfois utile de
procéder à une exploration du trou à l’aide d’une sonde. Cette opération s’appelle
une reconnaissance par carottage ou diagraphie. Il existe alors plusieurs types
de diagraphies possibles selon le problème posé.
Vue en coupe
Vue en plan
VI-1- Carottage électrique
Le carottage électrique dans les sondages a pour but de mesurer les
variations avec la profondeur de deux paramètres électriques des terrains :
- la résistivité
- le potentiel spontané (ou polarisation spontanée)
Cette opération est effectuée dans un trou non tubé, rempli de bentonite au
repos et homogène. 173
a/ Mesure de la résistivité
176
Ces deux types de forces prennent naissance au contact de milieux de
nature différente.
177
VI-2- Carottage radioactif
a/ Diagraphie Gamma-ray
Les sondes de diagraphie Gamma-ray permettent de mesurer la radioactivité naturelle
des roches. Le principe est celui d’un compteur de radioactivité donnée en coups par seconde.
Nous pouvons classer les roches en deux groupes :
- roches à faible radioactivité : calcaires, dolomies, sables, grès, sel gemme
- roches à forte radioactivité : argiles, marnes, schistes charbonneux ou bitumineux,
bentonite.
La sonde de diagraphie neutron est utilisée pour bombarder les parois du trou par une
source radioactive de Béryllium-Radium. On détecte les rayons gamma émis par les
formations traversées, et on peut mettre en évidence les formations perméables et les
formations imperméables.
Carottage neutronique
179
VI-3- Pendagemétrie
180
VI-4- Thermométrie
182
Carottage électrique montrant les caractéristiques
de différentes roches
183
Carottage électrique en formations dures
185
VI -6- Inspection télévisée
186
187
VII- CARTOGRAPHIE
Après avoir rassemblé toutes les données à partir de l’inventaire et des
prospections (géologique, géomorphologique, prospections géophysiques,
reconnaissance par forages et diagraphies…), on peut établir plusieurs types
de cartes :
- cartes structurales du réservoir aquifère ( toit, substratum, épaisseur)
- cartes des paramètres hydrodynamiques (Perméabilité, Transmissivité,
porosité, débit spécifique),
- cartes piézométriques qui vont nous permettre de tracer les principales
lignes d’écoulement souterrain et de définir les zones d’alimentation et
d’exhaures,
- cartes du résidu sec (minéralisation totale) et cartes chimiques
188
CHAPITRE 6
CHIMIE DE L’EAU
ET CARTES HYDROCHIMIQUES
189
INTRODUCTION
L’étude de la chimie des eaux souterraines apporte un concours précieux en
hydrogéologie. L’interprétation de leur composition chimique permet de comparer les eaux
entre elles et de différencier plusieurs familles à partir du faciès chimique. L’interprétation de la
composition chimique d’une eau souterraine doit nécessairement prendre en compte :
190
b/ Par attaque chimique
Hydratation, hydrolyse, oxydation (en zone d’aération Fe 2+ Fe 3+), réduction (en absence d’oxygène :
sulfates H2 et H2S), par les acides (CO2 produit par la respiration des micro-organismes vivants dans
le sol).
- Spectrométrie d'absorption
- SA Atomique
- SA moléculaire
I- 3- Méthodes chromatographiques
- Chomatographie Liquide Haute Performance (convient pour les liquides peu ou pas
volatiles). 193
II- CARACTERISTIQUES PHYSICO-CHIMIQUES DES EAUX
- Concentration en poids : mg/l le plus couramment utilisé; ppm (partie par million de
partie) c’est-à-dire mg de sel dissout par kg de solution. On admet en général que 1 kg de
solution équivaut à un litre, donc ppm est assimilable à mg/l.
194
Commodité d’utilisation des milliéquivalents par litre
Dans une analyse complète, le nombre de meq des cations doit être égal au nombre de meq d’anions : S r+
= S r-; mais dans la pratique, il y a toujours une petite différence qui ne doit toutefois pas dépasser 5 %. On
exprime le degré de fiabilité d’une analyse chimique par l’expression suivante :
S r+ - S r-
Degré de fiabilité : DF (%) = 100 -----------------
S r+ + S r-
Les éléments non dissous c’est-à-dire à l’état colloïdal (SiO2, Al2O3, Fe2O3…) ou en suspension n’entrent pas
dans la balance ionique. Par contre, on peut les retrouver dans le résidu sec.
Si Df > 5%, ceci indique une erreur soit dans l’analyse, soit dans le calcul; soit l’existence d’éléments non dosés.
- Représentation en r %
On peut de cette manière comparer aisément les eaux entre elles.
195
Echantillonneur d’eau
196
Pompe d’échantillonnage
197
Mini laboratoire de terrain
198
II- 2- Les données de l’analyse
Nous allons passer en revue tous les paramètres susceptibles d’être mesurés pour une eau de boisson.
1- Paramètres organoleptiques et physiques
a/ Couleur
b/ Turbidité
Quand une eau contient des particules en suspension, on dit qu’elle est turbide. La turbidité est mesurée
à l’aide d’un turbidimètre et exprimée en degré de silice.
c/ Odeur et saveur
d/ Température
La température de l’eau, mesurée à l’aide d’un thermomètre de précision (au 1/10 è de degré) doit être
effectuée sur le terrain. Elle joue un rôle très important dans la solubilité des sels, donc sur la conductivité
électrique. Ce paramètre est une caractéristique très importante des eaux thermales.
Une source est dite thermale si son eau présente une température supérieure de 5 à 6 °C à la température
moyenne de la zone d’émergence (Eau thermale en Tunisie si T > 25°C au Nord et si T > 30 °C au Sud).
- Aïn El Atrous : T = 58°C Q = 40 l/s (le plus grand débit en Tunisie)
- Hammam Sollah : T = 71 °C (source la plus chaude en Tunisie située dans la région de Aïn Draham
dans Oued Ellil)
- Hammam Meskoutine : T = 95 °C (source la plus chaude en Afrique du Nord (Algérie))
- Aix-Les-Bains : T = 45 °C (source la plus chaude en France)
L’origine primordiale de la température est le gradient géothermique (en moyenne 1 °C/30 m).
En Tunisie, un forage exécuté dans le cap Bon (CB 101) près de Tazograne, a donné une eau de température
185°C à 4500 m de profondeur, ce qui donne un gradient géothermique gT = 27 à 28 m.
Dans les forages profonds de la Tunisie du Sud, qui atteignent 1500 à 2500 m de profondeur, l’eau sort à une
température variant entre 50 et 82 °C. On conçoit donc que l’eau se refroidisse en remontant vers la surface.
L’émergence des sources thermales exige donc une ascension très rapide.
199
Forage artésien d’eau chaude (Sud tunisien)
200
e/ pH
Le pH d’une solution est mesuré à l’aide d’un pH mètre gradué de 1 à 14. Mais, les pH des eaux
naturelles (eaux souterraine et superficielles) sont généralement situés entre 5 et 10.
f/ Le résidu sec
Le résidu sec représente la minéralisation totale de l’eau en sels dissous, en éléments colloïdaux et
en matières organiques (Norme : RS < 1500 mg/l). Il est exprimé en g/l ou mg/l et est obtenu :
- à 110 °C par dessiccation (destruction de la matière organique)
- à 180 °C par calcination à 180 °C (destruction des bicarbonates)
- à 500 °C
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g/ Conductivité électrique
En raison des sels dissous qu’elle contiennent, les eaux naturelles
constituent des solutions d’électrolytes qui permettent un passage plus
ou moins aisé du courant électrique.
202
2- Paramètres chimiques d’une eau
a/ Alcalinité
On distingue le titre alcalimétrique Complet (TAC) et le Titre Alcalimétrique (TA).
- TAC : Le TAC donne la teneur en CO32- en en HCO3- des carbonates alcalins et
alcalinoterreux et en OH- dû aux hydrates alcalins NaOH et KOH contenus dans l’eau. Le TAC
traduit le caractère basique de l’eau et correspond à la neutralisation de l’eau jusqu’à pH= 4,6
en présence de méthyle orange.
TAC = rCO3 + rHCO3 + rOH en meq/l
TAC = (rCO3 + rHCO3 + rOH) . 5 en °F
pH = 4,6 pH = 8,3
Le TA est compris dans le TAC, sa valeur est souvent nulle dans les eaux naturelles.
203
b/ Titre Hydrotimétrique (TH)
Le TH indique la teneur totale en sels de calcium et magnésium. Il traduit la dureté de
l’eau. Une eau dure incruste à froid ou à chaud les récipients et les canalisations, elle mousse
difficilement avec le savon.
Pb, Zn, Cd, As,Fe, Al, Ag, B, Cr, Cu, Mn, Ni, Zn, Se…
204
205
III- MODES D’EXPRESSION DES RESULTATS D’UNE ANALYSE D’EAU
III- 1- Résultats numériques
Exemple de calculs :
On donne les résultats en mg/l de l’analyse chimique d’une eau :
Ca 2+ : 85,2 Cl - : 214
Mg 2+ : 33,5 SO 4 2- : 38,7
Na + : 332,5 HCO 3 - : 967
K + : 45,8
1- Calcul des équivalents chimiques des principaux ions
Poids atomique Masse de Poids atomique Masse de
Cations ou moléculaire Valence l’équivalent Anions ou moléculaire Valence l’équivalent
en g Chimique (g) en g Chimique (g)
2+ -
Ca 40 2 20 Cl 35,5 1 35,5
2+ 2-
Mg 24 2 12 SO 4 96 2 48
Na + 23 1 23 HCO 3 - 61 1 61
K+ 39 1 39 NO 3 - 62 1 62
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2- Calcul des quantités en réaction (meq /l)
Cations Anions
rCa = 85,2/20 =4,26 rCl = 214/35,5 = 6,03
rMg = 33,5/12 = 2,79 rSO4 = 38,7/48 = 0,80
rNa = 332,5/23 = 14,45 rHCO3 = 967/61 = 15,85
rK = 45,8/39 = 1,17
Total cations : 22,67 méq/l Total anions : 22,68 méq/l
3- Calcul de l’erreur sur l’analyse :
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- Diagramme losangique de Piper
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Source jaillissante
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