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Interprétation des courbes de sondages électriques verticaux

SEV
Interprétation des courbes de sondage: le dispositif de Schlumberger

On fait varier par rapport au point O le centre du quadripôle les longueurs AB et MN


et on calcule les différentes valeurs de ρ.

L’écartement AB la profondeur d’investigation le nombre de couches investiguées

En reportant sur un papier bilogarithmique les valeurs de AB/2 en abscisses et ρ app en


ordonnées : courbe de sondage électrique

Pour le dépouillement et l’interprétation du sondage électrique on utilisera les


abaques: une série de courbes théoriques crées pour divers contrastes de résistivité et
d’épaisseur pour les différentes couches du sol.

L'interprétation consiste à comparer la courbe mesurée à l’abaque : la courbe théorique


qui s'ajuste le mieux aux données observées est choisie et l'on tire directement les
renseignements relatifs à l'épaisseur et à la résistivité vraie de chacune des couches.
Selon la forme de la courbe obtenue on utilisera l’abaque adéquat : 2, 3 terrains
Interprétation des courbes de sondage
ρapp Nombre de couches = nombre de point d’inflexion + 1
1
Point d’inflexion
2

ρ1 > ρ2 3 AB/2

ρapp
ρapp La plus résistante
2 1 3

3 2
1
La plus conductrice
AB/2 AB/2
Interprétation des sondages électriques
Milieu homogène et isotrope
Cas d'une couche d'épaisseur infinie et de résistivité
finie, ρapp mesurée sera une ligne droite dont l'ordonnée
est la résistivité ρ1 de ce milieu.
Cas de deux couches
Couche 1 : épaisseur h1 et de résistivité ρ1
Couche 2 : épaisseur infinie et de résistivité ρ2 ,
pour les petits espacements : OA petit : ρapp ± égale à ρ1
l'espacement augmente: la courbe monte ou descend selon
que ρ2 est plus grande ou plus petite que ρ1
finalement atteint une valeur qui est ± égale à ρ2
Plus h1 est important plus l’espacement entre AB pour obtenir
ρ2 est grand

Quand ρ2/ρ1> 1 pour avoir ρapp = ρ2 il faut des OA plus grands.


Cas de deux couches

Les résultats du terrain peuvent être interprétés


grâce à l'abaque CH1: c’est l'ensemble des
courbes précalculées pour divers modèles
(épaisseur et résistivité variables). Elles
représentent ρ2/ρ1 en fonction de OA/h1 pour
différentes valeurs de  ρ2/ρ1. Par commodité,
on représente  ρapp/ρ1 en fonction de OA/h1
pour différentes valeurs de  ρ2/ρ1

Abaque à deux couches


Démarche
On déplace la courbe sur l’abaque jusqu’à ce qu’elle se superpose à
une de ses courbes
Lorsque les deux sont superposées, à l’aide de la position de l’origine
de l’abaque, on peut trouver ρ1 et h1 et connaissant à quelle droite on
est superposé, on aura ρ2.
Démarche
On superpose l’abaque sur le graphique bilogarithmique de terrain et on
fait correspondre une des courbes de l’abaque avec celle obtenue sur la
feuille de terrain
Démarche
Lorsque les deux sont superposées, à l’aide de la position de l’origine
de l’abaque, on peut trouver ρ1 et h1 et connaissant à quelle droite on
est superposé, on aura ρ2.
Cas de trois couches
L’interprétation devient un peu plus compliquée, puisqu’aux deux courbes possibles qu’on
aurait dans le cas de deux couches, on passe à quatre cas possibles.

Les abaques de deux couches ne dépendaient que de trois paramètres ρ 1, ρ2 /ρ1 et h1.

Dans le cas à trois couches, il y a cinq paramètres dont on doit tenir compte, soient ρ 1, ρ2 /ρ1 , ρ3
/ρ1 , h1 et h2 /h1 . Les abaques sont donc plus compliquées et plus nombreuses.

On les présente selon les contrastes de résistivité et on trace les courbes pour différents h 2/ h1 .
Il y a quatre combinaisons possibles:
*Conducteur compris entre deux résistants, sondage de type H

*Résistant compris entre deux conducteurs, sondage de type K

*Résistivité qui augmente par palier, sondage de type A

*Résistivité qui diminue par palier, sondage de type Q


INTERPRETATION DES RESULTATS/Plus que deux couches
• L’interprétation se fait aussi en comparant (ajustant) la courbe expérimentale
avec les abaques.
1. On interprète la partie gauche (AB/2 petit) de la courbe à partir de l’abaque 2
couches. On obtient ainsi h1, ρ1 et ρ2 /ρ1 . On note alors le point (h1, ρ1) sur la
courbe expérimentale.
2. A partir des valeurs trouvées au numéro 1 (i.e. ρ1/ ρ1 = 1, ρ2 /ρ1 = x) et en plaçant
le point (h1, ρ1) sur l’origine de l’abaque trois couches, on cherche la courbe de
l’abaque qui se superpose le mieux à la courbe de terrain.
• On obtient ainsi h2/ h1 et ρ3 /ρ1 . De la même manière, on peut interpréter une
courbe de sondage quatre ou cinq couches.
Cas de quatre couches
– A partir d’abaques deux couches, on trouve . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .h 1, ρ1, ρ1 /ρ2 ;
– A partir d’abaques trois couches, on aura . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . Ρ3/ ρ1 , h2/ h1 ;
– On calcule le point équivalent pour les deux premières couches . . . . . . . . . . ρ e, he ;
– A l’aide des abaques trois couches, on peut trouver . . . . . . 1, ρ 3 /ρe , ρ4 /ρe , h3/ he ;
– Pour vérifier ρ4, on utilise le même stratagème que pour le cas trois couches vu
précédemment.

Cela permet de trouver 1, ρ2/ ρ1 , ρ3 /ρ1 , h2 /h1 ; on a donc trouvé tous les paramètres
nécessaires à l’interprétation. Pour vérifier la valeur de ρ3 trouvée, on peut remplacer
les deux premières couches par une couche équivalente et interpréter à nouveau avec
l’abaque deux couches. On aura un meilleur estimé de ρ3 de cette façon.
Le calcul de la couche équivalente est détaillé dans ce qui suit. Ce terme est donné selon ρ e
ρ1 et he h1 d’où on peut trouver ρe et he. On place ρe, he sur le graphique et on peut lire
ρ2 /ρe et trouver ρ2 qui, en réalité, est ρ3.
Coupes géoélectriques
Etalonnage des sondages électriques

• La détermination des valeurs absolues de h et ρ supposent d’autres circonstances favorables.

Pour implanter des sondages électriques dans une zone inconnue il faut procéder à un étalonnage.

S’il existe des forages mécaniques assez profonds, ils peuvent fournir un étalonnage quantitatif
des sondages électriques exécutés à leur emplacement.

Les principaux terrains affleurant permettent d’effectuer un certain nombre de ces sondages
d’étalonnage que l’on nomme « SONDAGES PARAMETRIQUES ».

Ces sondages paramétriques permettront de déterminer les résistivités vraies des différents
terrains existant et faciliteront l’interprétation des sondages effectués dans la région (même
lithologie).

Ces sondages paramétriques permettent d’autre part de faire le choix de la longueur de ligne à
utiliser pour le traîné.
Coupes géo-électriques
• L’interprétation des SEV permet de déterminer un modèle de terrain montrant la
succession verticale des couches en un point (emplacement du sondage).

• Chaque couche sera caractérisée par son épaisseur et sa résistivité vraie.

• La coupe géo-électrique permet d’illustrer les résultats d’interprétation d’une série de


SEV répartie le long d’un profil.

• Ayant une série de sondages électriques le long d’un profil, on reporte les différents
modèles de terrain sur une section. La corrélation des différentes couches en fonction de
leurs résistivités permet d’établir la coupe géo-électrique.

• La coupe géo-électrique est une image de la géologie le long d’une section, déduites à
partir des sondages électriques.

• Une coupe géologique diffère d’une coupe géo-électrique quand les limites entre les
couches géologiques ne coïncident pas avec les limites entre les différentes résistivités.

• Par exemple quand la salinité de l’eau d’un sable varie avec la profondeur on peut
distinguer plusieurs couches électriques alors qu’il s’agit de la même couche géologique,
par contre si de l’argile à 20Ωm repose sur de la molasse à 20 Ωm on ne distinguera pas ces deux
couches.
Exemples de coupes géo-électriques dans la plaine d’ El Mida, région de Gabes (Mhamdi et al., 2006).
Coupes géo-électriques
Exercice n°1
Représenter les résultats d’interprétation des sondages électriques 1, 2 et 3 sous forme
d’une coupe géo-électrique.
-Préciser l’orientation de la coupe sachant que le sondage 1 est le plus septentrional et
le sondage 3 est le plus méridional.
-Préciser les échelles : l’échelle de distance entre les sondages et l’échelle de
profondeur.
2) Identifier la couche réservoir. Est-elle continue ?
On donne : la distance entre SEV 1 et 2 est égale 700m et la distance entre SEV 2 et 3 est
égale à 400m.
Sondage 1 Sondage 2 Sondage 3
Résultats
d’interprétatio Résistivité Epaisseur Résistivité Epaisseur Résistivité Epaisseur
n (Ωm) (m) (Ωm) (m) (Ωm) (m)

Couche 1 9 10 7 15 10 13
Couche2 50 40 47 43 52 45
Couche 3 15 10 12
Sondage 1 Sondage 2 Sondage 3
Résultats
d’interprétatio Résistivité Epaisseur Résistivité Epaisseur Résistivité Epaisseur
n (Ωm) (m) (Ωm) (m) (Ωm) (m)

Couche 1 9 10 7 15 10 13
Couche2 50 40 47 43 52 45
Couche 3 15 10 12

700 m 400 m
N SEV1 SEV2 SEV3 S

9 Ωm 7 Ωm 10 Ωm
10 m

30 m 50 Ωm 52 Ωm
47 Ωm

50 m

70 m 15 Ωm 10 Ωm 12 Ωm
• Exercice n°2

1- Représenter les résultats d’interprétation des sondages électriques a, b et c sous


forme d’une coupe géo-électrique.

2- Préciser les échelles : l’échelle de distance entre les sondages et l’échelle de


profondeur.
3- Comment évolue la résistivité de la deuxième couche ? Proposer des explications à
cette évolution.

Sondage a Sondage b Sondage c


Résultats
Résistivité Epaisseur Résistivité Epaisseur Résistivité
d’interprétation Epaisseur (m)
(Ωm) (m) (Ωm) (m) (Ωm)
Couche 1 23 9 25 10 22 9
Couche2 7 10 8 12 85 48
Couche 3 20 15 23

On donne : la distance entre SEV a et b est égale à 500m et la


distance entre SEV b et c est égale à 300m.
Sondage a Sondage b Sondage c
Résultats
Résistivité Epaisseur Résistivité Epaisseur Résistivité
d’interprétation Epaisseur (m)
(Ωm) (m) (Ωm) (m) (Ωm)
Couche 1 23 9 25 10 22 9
Couche2 7 10 8 12 85 48
Couche 3 20 15 23

500 m 300 m
SEVa SEVb SEVc

23 Ωm 25 Ωm 22 Ωm
10 m
7 Ωm 8 Ωm
?!
30 m 85 Ωm
15 Ωm Cavité ?
20 Ωm

50 m

23 Ωm
70 m

Faille ?
Sondage a Sondage b Sondage c Sondage d
Résultats
Epaisseu
d’interprétati Résistivité Résistivité Epaisseur Résistivité Epaisseur Résistivité Epaisseur
r
on (Ωm) (Ωm) (m) (Ωm) (m) (Ωm) (m)
(m)
Couche 1 23 9 25 10 22 9 22 11
Couche2 7 10 80 15 85 20 6 25
Couche 3 17 15 16 13

500 m 300 m 400 m


SEVa SEVb SEVc SEVd

23 Ωm 25 Ωm 22 Ωm
10 m 22 Ωm
7 Ωm 80 Ωm
85 Ωm 6 Ωm
Lentille de
30 m sable
15 Ωm
13 Ωm
20 Ωm
23 Ωm
50 m

70 m
Carte de résistivité apparente

• Exercice n°3
Afin de préciser la structure d'un tumulus, une carte de traîner électrique AB = 5 m a été
effectuée. Le but est de localiser les structures intéressantes afin de procéder à une
fouille du site. Tracer les iso-courbes de résistivité apparente 1000, 2000, 2500, 3000,
3500, 4000,4200 Ωm afin de localiser la partie la plus intéressante du tumulus. Localiser
cet endroit d'après les coordonnées de la carte. N'oubliez pas de faire une légende !
1000 Ωm
2000 Ωm
2500 Ωm
3000 Ωm
3500 Ωm
4000 Ωm
4200 Ωm
INTERPRETATION DES RESULTATS/ Interprétation Qualitative

  X Y AB/2=6 AB/2=10 AB/2=14 AB/2=20 AB/2=30 AB/2=40 AB/2=60 AB/2=80 AB/2=100

SEV1 350 292 11.3 11.4 10.9 11 10.8 107 10.6 10 10.2
SEV2 351 292 22.7 31.4 40.2 42.3 40.2 35.4 25.6 20.3 16.2
SEV3 352 292 22.5 31 40 42 40 35 25 20 16

SEV4 350 291 40.7 40.6 41 41.2 40.4 40 40.9 40.2 40.6

SEV5 351 291 50 50.7 50.6 50.8 61 50.4 61 61.1 60.9

SEV6 352 291 32.3 40.8 40.1 41.8 39.8 35.2 25.1 19.4 16.1

SEV7 350 290 10.8 11.1 10.7 10.6 10.4 10.5 10.7 10.8 11

SEV8 351 290 11.2 11.1 10.9 11.3 10.8 11.1 10.9 10.8 10.7

SEV9 352 290 11.4 11.1 11.2 10.9 10.8 11 11.2 11 10.9
54
52 160
50 150
48
46 140
44 130
42
120
40
38 110
36
100
34
32 90
30 80
28
26 70
24 60
22
20 50
18 40
16
14 30
12 20
10
8 10
6 0
4
2
0

Résistivité apparente AB/2=10 Résistivité apparente AB/2=40

64
65
60
60 56
55 52

50 48
44
45
40
40
36
35 32
30 28
25 24
20
20
16
15
12
10
8
5 4
0 0

Résistivité apparente AB/2=80 Résistivité apparente AB/2=100


Panneaux électriques

Basée sur l’emploi de nombreuses longueurs de ligne, l’imagerie électrique appelée aussi
panneaux électriques ( tomographies électriques) est une technique récemment
développée pour l’examen de régions ou la géologie est complexe.
Les panneaux électriques consistent à faire des profils multiples en augmentant
régulièrement l’espacement entre les électrodes.
Les points sont reportés à l’aplomb du dispositif à une profondeur proportionnelle à a . On
parle alors de niveaux d’acquisition.

Mise en œuvre des mesures avec le dispositif pseudo-section.


• Si l’espacement entre les électrodes augmente, la profondeur d’investigation
augmente elle aussi. On peut alors représenter les résistivités apparentes
mesurées sous forme de Pseudo sections qui reflètent qualitativement la
variation spatiale de la résistivité apparente.
• La longueur du profil, la profondeur de pénétration et la résolution désirée
détermine l’espacement choisi entre les électrodes qui peut varier de 10cm à
50m et plus.
• Cette pseudo section n’est absolument pas égale à une coupe des résistivités
et profondeurs vraies des structures du sous-sol!
TRAINEE ELECTRIQUE

Avec le même matériel, si l’opérateur se fixe un espacement des électrodes A et B constant


et qu’il déplace l’appareil et les électrodes selon une maille de points, il réalise une traînée
électrique qui permet de caractériser une zone pour une profondeur à peu près constante. Il
permet une exploration horizontale du sol.
Un panneau électrique est composé d’une multitude de point de sondage.
TOMOGRAPHIE ELECTRIQUE
PSEUDOSECTION

Les pseudo-sections de résistivités s’obtiennent en combinant

déplacement horizontal de quadripôles et variation de l’écartement des

électrodes. Le résultat permet d’imager verticalement les variations de

ρa en fonction de l’écartement des électrodes le long d’un profil, ce que

l’on nomme une pseudo-section. On peut, par inversion des données

remonter à de véritables sections de résistivité, permettant cette fois-ci

d’imager les variations de celle-ci en 2D, suivant la profondeur et la

distance horizontale le long du profil.


Exemples d’imagerie électrique
Exemples d’imagerie électrique

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