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Prospection Electrique
1 Introduction
Les méthodes électriques en géophysique présentent une grande diversité. Elles sont
aujourd'hui de plus en plus utilisées dans les sciences de l'ingénieur pour une investigation
unidimensionnelle (sondage électrique), bidimensionnelle ou tridimensionnelle
(tomographie électrique) du sol.
Le principe des méthodes électriques consiste à la détection d'effets produits lorsqu'un
courant électrique traverse le sous-sol.
On note deux grands groupes en fonction de la source du courant électrique: Les méthodes
de polarisation spontanée qui utilisent le champ électrique naturel de la roche et les
méthodes dites de polarisation induite ou le champ électrique est introduit par une source
artificielle.
Différentes grandeurs électriques telles que le potentiel (V), l’intensité (A) ou le champ
électromagnétique peuvent être mesurées. Mais les méthodes les plus utilisées restent de loin
celles qui étudient la variation de la résistivité électrique.
Les techniques basées sur la résistivité sont possibles du fait de la grande variabilité des
résistivités des roches et des minéraux.

2 Résistivité des roches

La résistivité ρ d'un milieu est la propriété physique qui détermine la capacité de ce


milieu à laisser passer le courant électrique.
La résistivité électrique d'un matériau est définie comme étant la résistance selon la loi d'ohm
entre les deux faces d'un cylindre unitaire de longueur L et de section s .
D'un point de vue formel, on définit la relation entre la résistance et la résistivité par
l'équation:
L
R=ρ
s
R est la résistance exprimée en ohms [Ω], ρ est la résistivité exprimé en ohm.mètre
[Ω.m], L est la longueur du cylindre en m est s la section du cylindre unitaire en
2
m .
Dans certaines situations on s'intéresse à la conductivité σ . La conductivité est l'inverse de
la résistivité. La conductivité d'un matériau est donnée par la relation:
1
σ=
ρ
La conductivité s'exprime en mho/m ou en siemens.

3 Loi d'Archie
La loi d'Archie est une loi empirique qui permet d'établir une relation entre la résistivité de la
roche, la résistivité de l'eau d'imbibition et la porosité dans le cas d'une roche saturée.

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ρr =ρ w aΦ−m

ρr est la résistivité de la roche,
ρw correspond à la résistivité de l'eau d'imbibition,
Φ est la porosité, a est un facteur qui dépend de la lithologie et qui varie entre 0.6 et 2.
(a<1 pour les roches à porosité intergranulaire et a> 1 pour les roches à porosité de fracture).
m est un facteur de cimentation il dépend de la forme des pores, de la compaction et varie
entre 1.3 pour les sables non consolidés à 2.2 pour les calcaires cimentés.

Pour des raisons pratiques, on utilise la formule de Humble qui permet de regrouper a ,
Φ et m dans une grandeur F ou facteur de formation.
Pour les formations meubles F s'obtient par la relation:
−2. 15
F=0 .62Φ

Pour les formations cimentées F est donnée par la relation:


−2
F=Φ

Nota: Il existe des abaques qui permettent de lire directement le facteur de formation

La loi d'Archie s'écrit alors:


ρr =Fρ w
Figure 4: Abaque de la relation porosité-facteur de formation.

4 Profils et cartes de résistivité


Les méthodes de résistivité permettent de caractériser la structure du sous sol en se basant sur
la répartition des résistivités. Certains terrains argileux peuvent garder la même résistivité sur
plusieurs kilomètres mais en général, la résistivité d'une formation varie progressivement
surtout dans les terrains quaternaires (récents). Dès lors, les résistivités que nous mesurons en
prospection devront être prises comme des résistivités moyennes des terrains en place.
D'autre part, les résistivités mesurées présentent des variations en fonction de la direction du
courant qui traverse la roche. On parle d'anisotropie.
La mesure de la résistance entre deux prises conduit à une impasse de par l'existence d'une
forte résistivité de contact. Pour contourner cette difficulté, les méthodes de résistivité sont
basées sur la comparaison de la distribution du potentiel créé par le passage d'un certain
courant avec ce que serait cette distribution dans un milieu homogène.

4.1 Dispositif de mesure


Les dispositifs de mesure de résistivité sont très variés mais le quadrupole reste de loin le plus
répandu. Dans le cas du quadrupole, on fait circuler un courant d'intensité I entre les deux
pôles A et B d'un circuit fermé. On peut mesurer entre M et N la différence de potentiel créée
lors du passage du courant:

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Exemple de dispositif quadrupole AMNB. Le terrain est considéré comme homogène et


isotrope.

4.2 Calcul de la résistivité

La résistivité ρ est calculée à partir des valeurs de ΔV et I mesurées.


On aura:
KdV
ρ=
I

K est appelé facteur géométrique et dépend du dispositif.


Pour un dispositif AB symétrique au point O centre de AB avec on a:

AM∗AN
K=π
MN
En maintenant constante la distance entre A, B, M, et N, et en déplaçant le dispositif le long
d'un profil, on arrive à établir les profils et cartes de résistivité.

Une longueur donnée de ABMN correspond à une profondeur d'investigation à peu près
constante. Les dimensions du dispositif de mesure doivent de ce fait être choisies en fonction
du problème à traiter.

4.3 Profondeur d'investigation et résolution


La profondeur d'investigation dépend naturellement de la distance entre les électrodes de
mesure mais aussi du type de dispositif.

Dispositif Distance L Profondeur d'investigation Pouvoir de résolution


Wenner AMNB, L = AB 0.17L 1/ 2. 25
Schlumberger AMNB, L = AB 0.19L 1/ 2. 45
Dipôle-dipôle ABMN, L = AN 0.25L 1/ 3. 45
Pôle-pôle AM, L = AM 0.35L 1/ 8 . 4

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Profondeur et pouvoir de résolution des dispositifs classiques

4.4 Représentation des résultats


Sur les profils de résistivité, on reporte les valeurs au centre du dispositif dans le cas des
dispositifs symétriques ou au centre de MN dans le cas des dispositifs dissymétriques.
Si on dispose d'un ensemble de profils de résistivité, les données seront représentées sur une
carte de résistivité. La carte de résistivité doit représenter chaque profil avec son échelle,
l'emplacement des mesures et leurs valeurs. Ensuite on trace par interpolation les lignes
d’égale résistivité.
Il est important dans tous les cas (profils ou cartes de résistivité d'annexer les plans de
situation avec échelle, les données topographiques, les feuilles de données: espacement des
mesures, longueur des lignes, etc.)

5 Sondages électriques
Les sondages électriques comme l'indiquent leur nom permettent d'investiguer la résistivité
sur une ligne verticale. Il s'agit de garder le centre du dispositif fixe en faisant la varier la
longueur du dispositif, ce qui permet de varier la profondeur d'investigation. Le sondage
électrique ne s'applique avec rigueur qu'en l'absence de variations latérales de résistivité, d'où
l'importance, en cas de doute, de se baser sur des cartes de résistivité pour l'emplacement
optimal des sondages électriques.
On mesure une résistivité apparente en fonction de l'espacement des électrodes. Les résultats
sont représentés sur papier bilogarithmique ce qui donne une courbe de sondage électrique.
A partir de là, plusieurs méthodes existent pour traduire la courbe de sondage électrique en
coupe du sous sol comportant les épaisseurs et résistivités des terrains.

5.1 Dispositifs d'acquisition

Tous les dispositifs vus précédemment dans l'acquisition des profils et cartes de résistivité
sont utilisables en sondage électrique. Cependant on utilise le plus souvent les quadripoles ou
plus particulièrement le dispositif schlumberger. En effet de tels dispositifs ont l'avantage
d'avoir une mise en œuvre plus facile. En plus la distance MN constante permet d'éviter les
« à coups de prise ».

Les « à-coups de prise » correspondent à des variations brusques de la résistivité lors du


passage des électrodes d'enregistrement sur un contact correspondant à une variation de
résistivité. Les hétérogénéités locales donnent des « à-coups de prise » au passage de MN. Les
électrodes AB ne donneraient des « à-coups de prise » qu'en présence de changement de
résistivité affectant de gros volumes. La présence des « à-coups de prise » rend difficile
l'interprétation.

Il existe différentes techniques pour corriger les « à-coups de prise ». Ces techniques sont
toutes basées sur la diversification des mesures. On note:
 Le débrayage: il consiste à effectuer les mesures en utilisant deux écarts de MN
successifs pour une même valeur de AB.
 Le sondage en croix: On utilise le centre O du dispositif AB pour faire deux
sondages en directions perpendiculaires.
 Les sondages à trois bras: On utilise une électrode C supplémentaire sur la
médiatrice de MN ce qui permet d'avoir deux mesures supplémentaires AC et BC en
plus de MN. AC et BC doivent être multipliées par 2 avant d'être comparés avec MN
pour déduire l'effet du aux hétérogénéités.

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5.2 Représentation graphique d'un sondage électrique

AB
On porte sur un graphique bilogarithmique les valeurs de 2 notées OA en abscisse et
les valeurs de résistivité apparente
ρ a correspondantes en ordonnées.
La principale raison expliquant l'utilisation de l'échelle logarithmique c'est qu'en multipliant
les épaisseurs par un même facteur, ou en multipliant les résistivités apparentes par le
même facteur, la forme de la courbe du sondage reste inchangée, elle sera juste décalée
respectivement par rapport à l'axe des abscisses et l'axe des ordonnées. Ce principe est
d'ailleurs utilisé pour l'interprétation des sondages électriques.

5.3 Interprétation des sondages électriques


5.3.1 Cas des terrains à une seule couche homogène et isotrope

Lors d'un sondage électrique, la courbe obtenue est une résultante de la résistivité du terrain
de son épaisseur mais aussi du dispositif de mesure utilisé.
Dans le cas d'une seule couche homogène et isotrope, la courbe obtenue est une ligne droite.
La résistivité apparente
ρ
a mesurée correspond à la résistivité
ρ1 du terrain.
L'épaisseur est considérée comme infinie.

5.3.2 Cas des terrains à deux couches

On considère un terrain constitué d'une première couche de résistivité


ρ1 et d'épaisseur
h1 et d'une deuxième couche de résistivité ρ2 et d'épaisseur infinie.
D'abord la courbe du sondage commence, aux petits écarts de MN par une ligne droite où la
résistivité apparente
ρa est à peu près égale à
ρ1 .
Ensuite la courbe subit
 une déviation dans le sens positif si
ρ 2 >ρ 1
 une déviation dans le sens négatif si
ρ1 >ρ 2
Enfin la courbe tend vers une asymptote correspondant à la valeur de
ρ2

Utilisation de l'abaque CH1

On trace les variations de


ρ
a en fonction de OA sur papier bilogarithmique. Ensuite il
suffit de superposer la courbe obtenue avec l'Abaque CH1. Les données de la première
couche
ρ1 et h1 sont lues au niveau de la « croix à gauche » de la l'abaque CH1.
ρ2 est la valeurs asymptotique atteinte par la courbe, elle est obtenu en utilisant le rapport
ρ2
ρ1 fourni par l'abaque CH1.
La précision ainsi obtenue est de 5 à 10%, l'erreur sur l'épaisseur de la première couche sera
d'autant plus importante que l'imprécision sur
ρ1 sera importante d'où l'importance d'avoir
beaucoup de mesures au début du sondage.

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Figure 11: principe d'utilisation de l'abaque CH1


(Source D. Chapellier voir animation complète sur http://www-ig.unil.ch/cours/c_prof.htm)

5.3.3 Sondages à plusieurs couches

Le tableau ci dessous montre les quatre possibilités dans le cas de sondage d'un terrains à 3
couches de résistivités
ρ1 , ρ2 et ρ3 et d'épaisseurs h1 et h2
Description Graphique obtenu
La résistivité augmente par palier

ρ1 <ρ 2 <ρ 3

Sondage de type A

La résistivité diminue par palier

ρ1 >ρ 2 >ρ 3

Sondage de type Q

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Une couche conductrice entre deux


couches résistantes

ρ1 >ρ 2 <ρ 3
Sondage de type H

Une couche résistante entre deux couches


conductrices

ρ1 <ρ 2 >ρ 3

Sondage de type K

Différents types de sondages dans le cas de terrains à 3 couches

L'interprétation des sondages à plusieurs couches commence par l'identification du type de


courbe correspondant à notre sondage pour ensuite déduire les valeurs de
ρ1 , ρ2 ρ3
et 1
h 2 . h
Chaque sondage à 3 couches possède une abaque LCD spécifique, nous avons de ce fait
LCD-A, LCD-Q, LCD-H et LCD-K.

Utilisation des Abaques LCD (Démonstration en classe)

L'interprétation des sondages à 3 couches peut se faire avec l'abaque CH1 en utilisant le
principe de réduction. Le principe de réduction consiste à remplacer les deux couches par une
couche fictive équivalente électrique caractérisée par les paramètres
ρf et
hf .
Dans un premier temps,
ρ1 , ρ2 et h1 sont déterminés sur le début de la courbe avec
l'abaque CH1.
Dans un second temps on combine les abaques LCD correspondant et CH1 pour déduire les
valeurs de
ρf ,
ρ3 et h2
ρ
Etape 1: Utilisation de l'abaque CH1 pour la détermination de 1 , 2 et 1
ρ h
Etape 2: Utilisation de l'abaque CH1 (combiné à LCD spécifique) pour la détermination de
ρf et
ρ3

5.3.4 Cas particuliers

A une succession de terrains donnée correspond une seule courbe de sondage. Par contre une
courbe de sondage peut correspondre à plusieurs types de terrain. Ceci est la principale cause
d'indétermination lors de l'interprétation des sondages électriques à plusieurs couches.
L'indétermination peut être due au principe d'équivalence ou au principe de suppression.

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5.3.4.1 Principe d'équivalence

Le principe d'équivalence concerne en général les sondages de type K et H.


 Dans les sondages de type K (couche résistante entre deux couches conductrices), tant
que le produit R=hρ qui est la résistance transverse est constant, le sondage reste
inchangé.
 Dans les sondages de type H (couche conductrice entre deux couches résistantes) tant
que le rapport R = h/ρ qui est la conductance longitudinale est constant, le sondage
reste inchangé.

5.3.4.2 Principe de suppression

Le principe de suppression concerne en général les sondages de type A et Q. Dans les deux
cas il y a une couche de résistivité intermédiaire entre les deux couches qui l'entoure. Et dans
ce cas, si la couche n'est pas suffisamment épaisse, elle ne modifiera pas le sondage
électrique.

6 Tomographie électrique
La tomographie électrique (Electrical Resistivity Tomography ou ERT) permet
d'obtenir une
« image électrique » du sous-sol, à partir de mesures de résistivité en surface.
Dans le cas de la tomographie en 2D, la répartition des résistivités varie verticalement
et horizontalement le long du profil. En d’autres termes il s’agit d’une « coupe de la
résistivité » sur une profondeur pouvant aller jusqu’à une centaine de mètres.
La tomographie 2D assume que la résistivité ne change pas dans la direction
perpendiculaire au profil, d’où le terme d’imagerie 2D. Cette supposition est
raisonnable pour beaucoup de corps allongés. Il faut alors veiller à placer les profils
perpendiculairement au corps à étudier.

Dans le cas de la tomographie en 3D, les données sont acquises selon une grille carrée
ou rectangulaire (bien que cela ne soit pas une obligation). La forme de la grille peut
varier selon la forme du corps à étudier. Les mesures effectuées selon les directions x
et y mais également selon des directions diagonales afin d’optimiser l’information sur
la variation spatiale de la résistivité du sol. Il est également possible d’obtenir des
modèles 3D à partir de la compilation de profils 2D acquis séparément.

6.1 Acquisition des données


6.1.1 Protocole d’acquisition
Une acquisition 2D utilise en général un grand nombre d’électrodes (jusqu’à 64)
placées selon un profil et connectées à un câble multiconducteur. Les électrodes sont
régulièrement espacées le long du profil. Chaque électrode possède une adresse
numérique unique dans le dispositif, ce qui lui permet d’être identifiée par
l’ordinateur

Une séquence de mesure ou protocole d’acquisition est programmée sur l’ordinateur.


Le protocole définit les quartets d’électrodes à utiliser successivement comme
électrodes d’injection et comme électrodes de mesure. Le protocole est transmis de

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façon séquentielle à un sélecteur d’électrodes qui l’exécute en sélectionnant les


électrodes concernées. La mesure est automatiquement stockée en mémoire.

Figure 1 : Tomographie 2D aux ICS (Décembre 2014). On voit le câble multiconducteur, les
électrodes placées en profil et le résistivimètre incorporant l’ordinateur et le sélecteur
d’électrodes.

Figure 2 : Protocole d’acquisition des données en tomographie 2D : Exemple du dispositif
Wenner. On voit le quartet impliqué dans la première mesure (station 1) et celui qui est
impliqué dans la 14e mesure (station 14).

6.2 Construction de la pseudo-section


La pseudo-section est obtenue en reportant la valeur de la résistivité apparente
mesurée au centre du dispositif et à une profondeur dépendant de l’écartement entre
les électrodes et du dispositif d’acquisition utilisé. Les valeurs sont interpolées pour
obtenir un profil de résistivité continu.

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Figure 3 : Principe de construction de la pseudo-section. Nous avons en haut les points de
mesure et en bas le profil avec des valeurs continues.

Cette représentation conduit à une image pour laquelle les valeurs de résistivité
apparentes et les valeurs de profondeur sont approximatives. La pseudo-section est
distordue par la répartition des résistivités et par le type de dispositif. A titre
d’exemple, deux dispositifs d’acquisition différents utilisés sur un même terrain
donneront deux pseudo-sections différentes. Pour cette raison, une pseudo-section non
inversée n’est pas à priori interprétable en terme géologique.

6.3 Inversion de la pseudo-section


Afin d'obtenir une image quantitative représentant les variations de résistivité réelle
(et non la résistivité apparente) en fonction de la vraie profondeur, il est nécessaire de
réaliser une inversion la pseudo-section. L’inversion permet de retrouver les
paramètres du modèle à partir des données mesurées (cf chapitre 1 inversion des
données géophysiques).
La relation entre les paramètres du modèle et les données mesurées n’est pas linéaires,
ce qui rend complexe le problème inverse géoélectrique. Le problème peut être
linéarisé en considérant le développement limité du premier ordre selon la formule de
Taylor autour d’une solution approchée. Le problème inverse est par la suite résolu de
manière itérative selon une minimisation par moindres carrés (norme L2). La
résolution se fait en trois étapes :
 Etape 1 : une valeur initiale est affectée au modèle m
 Etape 2 : la réponse du modèle est calculée par modélisation directe (dcalc)
 Etape 3 : la correction Δm à apporter au modèle est calculée en utilisant
Δm=[GTG+εI]-1GTΔd (avec Δd=log(ρam)- log(ρacalc) et Gij=δg(m)i/δmj). Après
évaluation de Δm le modèle est corrigé
Le processus est répété de façon itérative jusqu’à la convergence qui survient lorsque

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en devient très faible entre une itération n et une itération n+1

avec

Figure 4 : Les trois étapes du processus d’inversion des données géoélectriques (source
Marescot 2003).

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7 Exercice d’Application
7.1 Exercice 1 : Recherche de cavités

Dans le cadre d’une étude en vue de l’implantation d’un bâtiment au pole urbain de
Diamniadio, des mesures de résistivités ont été effectuées pour vérifier la présence de cavités.
Les données figurent dans le fichier carte.xlsx.
Les sondages carottées SC6 et SC7 donnent un aperçu de la géologie.
1. Sous surfer, élaborer la carte de résistivité. Utiliser les outils postmap de surfer pour
afficher les informations supplémentaires collectées.
2. Formuler des hypothèses sur la variation de résistivités liée à la présence de cavités.
3. Repérez les cavités probables et proposez une technique permettant d’éviter les
risques pour les infrastructures à construire.

7.2 Exercice 2 : sondage électrique

Deux sondages électriques verticaux (SEV) ont été réalisés en utilisant un dispositif
Schlumberger. Les résultats sont représentés sur le tableau ci-dessous.

AB/2 1 1.5 2 3 4 6 8 6 8 10 12 16 20 16 20 30 40 60 80 60 80
MN/2 0.2           1           4           10  
SEV.1 15 14 13 13 13 16 19 18 19 22 27 30 38 33 36 54 65 82 95 88 100
SEV.2 191 187 183 130 76 32 18 35 20 15 14 14 14 15 14 15 21 30 44 28 40

Pour chacun des sondages SEV.1 et SEV.2


1- Analyser et interpréter les résultats en utilisant le logiciel Winsev.
2- Identifier la zone la plus favorable pour l’implantation d’un forage
3- Travail à faire à la maison: Tracer la courbe de sondage électrique sur papier
millimétré ; analyser et interpreter avec les abaques. Comparer les résultats obtenus.

7.3 Exercice 3 : prospection hydrogéologique à l’UCAD

Dans le cadre d’une étude en vue de l’implantation d’un forage d’eau dans le Campus
de l’UCAD, nous disposons des données suivantes :
- Trois profils de résistivité électrique ainsi que leur localisation (BU, CESTI et
VETO)
- Un extrait de la carte hydrogéologique du Cap Vert
- La coupe stratigraphique synthétique (notez que cette coupe présente
également la légende de la carte)

1. Regarder les conditions géologiques dans la zone d’étude, identifier le niveau


aquifère et prédire la profondeur du forage.
2. Faire une inversion des profils obtenus en utilisant le logiciel Res2DInv
3. Fournir des recommandations en vue de l’implantation optimale d’un forage
d’eau.

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