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AXE PROCESSUS NATURELS
UP3
"Moyens d'Investigations"
Aidemémoire
Interprétation d'essais de pompage
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Frédéric PORTET
ENTE Aix en Provence
0ctobre 2003
sommaire
Introduction
I. Rappel d’hydrogéologie et d’hydraulique souterraine
I.1. Aquifères
I.1.1. Aquifère à surface libre
I.1.2. Aquifère à nappe captive
I.1.3. Aquifère à nappe semicaptive ou à drainance
I.2. Charge hydraulique
I.3. gradient hydraulique
I.4. Perméabilité
I.4.1. Loi de Darcy (H. DARCY, Dijon 1856)
I.5. Homogénéité et isotropie
I.6. Transmissivité
I.7. Porosité
I.8. Coefficient d’emmagasinement
I.9. Diffusivité
I.10. Dispersion
I.11. Hydraulique souterraine théorique
II. Etude de nappe
II.1. Objectif
II.2. Hypothèses sur les propriétés des nappes sollicitées par pompage
II.3. Essais de pompage en écoulement permanent
II.3.1. Méthode de DUPUIT (1863)
II.3.1.1. Formule de DUPUIT
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II.3.1.1. Formule de DUPUIT
II.3.1.2. Détermination de la perméabilité avec l'essai DUPUIT
II.3.1.2.1. Principe
II.3.1.2.2. Interprétation
II.3.2. Essai Lefranc (fortes perméabilités, k>104 m/s, gravier)
II.3.2.1. Principe
II.3.2.2. Interprétation de l'essai LEFRANC
II.3.2.3. Coefficients de forme
II.3.3. Variante essai LEFRANC Essai K12 (faibles perméabilités)
II.4. Essais de pompage en Régime transitoire
II.4.1. Variantes de l'essai Lefranc sous charge variable
II.4.1.1. Essai d'absorption (perméabilités, k<104 m/s, sol traitéalluvionslimonsargilessables)
II.4.1.2. Autres variantes
II.4.2. Essai LUGEON (Maurice LUGEON)
II.4.3. Essai LUGEON simplifié
II.4.4. Equation de THEIS pour nappe captive
II.4.5. Utilisation de la formule de THEIS et de sa courbe universelle pour les nappes captives
II.4.6. Utilisation de la formule de JACOB pour les nappes captives
II.4.7. Remontée de la nappe avec la méthode de JACOB
II.4.8. Remontée de la nappe avec la méthode de POUCHAN
II.4.9. Application de THEIS dans le puits de pompage
II.4.10. Application de THEIS aux nappes libres
II.4.11. Autres méthodes
II.4.11.1. Méthode de PORCHET
II.4.11.2. Méthode de Hantush
II.5. Essai de puits pompage par paliers pour puits de captage
III. Rendement d’un forage (stabilisé)
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
INTRODUCTION
MOTS CLES :
hydrogéologie, pompage, essai, perméabilité transmissivité, emmagasinement, puits, piézomètre, etc.
L’hydrogéologie est la science qui étudie les modalités de stockage et d’écoulement de l’eau souterraine. Toutes les
études et évaluations doivent s’effectuer sur une unité d’espace (bassin hydrologique, bassin hydrogéologique et aquifère) et
se rapporter à une durée moyenne.
La simulation du fonctionnement hydrologique d'un aquifère peut se faire au moyen d'un modèle élaboré à partir de
méthodes de modélisation quantitative. Ce dernier, pour fonctionner, nécessite l’intégration des lois de comportement et des
paramètres caractéristiques du sol où se déroulent les écoulements. On en déduit ainsi les hypothèses de départ (nombre
de mailles, fourchette des paramètres, etc...) nécessaire au calage du modèle.
Liste des paramètres à identifier pour la modélisation et moyens de les déterminer :
Paramètres topographiques, géologiques et hydrogéologiques du site
Altimétrie calage par rapport aux bornes IGN (Système IGN69) ;
Coupe géologique sondages insitu ;
Limites de l’aquifère étude carte géologique et topographie du site (canal, fossé de drainage, station de
relevage, etc..)
Conditions initiales étude de la piézométrie ;
Conditions aux limites étude des potentiels imposés (canal, drainage, relevage, etc...).
Porosité efficace essai de sol ;
Perméabilité horizontale (transmissivité) et verticale essai de sol et pompage d’essai ;
Coefficient d’emmagasinement essai de sol et pompage d’essai ;
Pluie totale et pluie efficace données hydrologiques et étude des infiltrations ;
Propriétés géologiques et physicochimiques du milieu prélèvements et essais ;
Eléments spatiotemporel
Localisation de la pollution historique et campagne d’échantillonnage ;
Date, durée et temps de transfert de la pollution historique ;
Paramètres liés à l’écoulement de la pollution
Caractéristiques du milieu poreux où se propage la pollution (saturé, non saturé) ;
Type de polluants (miscibles ou non miscibles dans l’eau) ;
Caractéristiques hydrodispersives du couple polluant/sol ;
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Caractéristiques hydrodispersives du couple polluant/sol ;
Type d’écoulement (mono, bi ou polyphasiques) ;
Lois de comportement.
On obtient ces renseignements en effectuant une étude de nappe au moyen de l'exploitation de pompages d’essais (ou
essais d’eau) réalisés sur site. Avant d'expliciter les moyens à mettre en œuvre pour leur caractérisation, il apparaît
important d'expliquer leur signification d'où la nécessité de quelques rappels d'hydrogéologie et d'hydraulique souterraine.
Nous nous intéresserons dans cet aidemémoire aux essais de pompage des eaux souterraines superficielles (soit
0,31% du volume total des eaux sur la planète pour les profondeurs n’excédant pas 800m) qui sont alimentées en France
par les 20% des précipitations qui s’infiltrent.
I. Rappel d’hydrogéologie et d’hydraulique souterraine
I.1. Aquifères
On distingue trois grands types de terrains selon leurs capacités à laisser passer l’eau :
les terrains semiperméables ou l’eau circule très lentement
les terrains imperméables.
et les terrains aquifères ou l’eau circule librement.
L’aquifère est un complexe de deux constituants en interactions : le réservoir et l’eau souterraine.
Le réservoir :
Il s’agit d’une formation hydrogéologique perméable permettant l’écoulement significatif d’une nappe d’eau souterraine ou
son exploitation par captage. Le réservoir représente la trame solide de la structure de l’aquifère. L’eau souterraine mobile
s’emmagasine et circule dans les vides.
La première fonction du réservoir est capacitive. Elle caractérise le stockage ou la libération de l’eau souterraine. Ces
deux actions sont groupées sous le terme d’emmagasinement souterrain de l’eau.
Le réservoir est identifié par ses caractéristiques et la genèse de ses vides (pores ou fissures). On établit donc une
classification hydrogéologique des réservoirs d’eau souterraine en fonction du type de vides :
les réservoirs homogènes, à perméabilité d’interstices, constitués de roches meubles ou non consolidées (sable,
gravier ou de grès). C’est le cas des nappes alluviales en fond de vallée ou dans les bassins sédimentaires.
Les réservoirs hétérogènes, à perméabilité de fissures, constitués de roches fissurées ou consolidées (surtout de
calcaire mais également de roches volcaniques).
L’eau souterraine :
L’eau souterraine constitue un milieu continu dans le réservoir dont seule une fraction, l’eau gravitaire, est mobile dans
l’aquifère.
La configuration des aquifères porte sur les caractéristiques de ses limites géologiques et hydrodynamiques : on parle de
conditions aux limites. En simplifiant, on assimile la base de l’aquifère à une formation imperméable (substratum). Pour sa
limite supérieure, on distingue trois types :
hydrodynamique avec fluctuation libre : aquifère à nappe libre ;
géologique imperméable : aquifère à nappe captive ;
géologique semi perméable : aquifère à nappe semicaptive.
I.1.1. Aquifère à surface libre
Figure 1
Aquifère à surface libre.
Cas représenté sur la Figure 1. Il s'agit de la configuration la plus courante en nappe superficielle. La formation aquifère
n’est pas saturée sur toute son épaisseur. Il existe entre la surface de la nappe et la surface du sol une zone de terrain non
saturé contenant de l’air. Le niveau supérieur de la nappe est appelé niveau piézométrique, il se trouve toujours sous le
niveau du sol.
I.1.2. Aquifère à
nappe captive
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Figure 2
Aquifère à nappe captive.
La formation représentée sur la Figure 2,
est un aquifère saturé sur toute son
épaisseur ; il est limité vers le haut par une
couche imperméable (argile) ou semi
perméable. Le niveau piézométrique, différent
de celui de la surface de la nappe et toujours
audessus de la base de la couche
imperméable supérieure, est virtuel tant qu’un
forage ou un piézomètre n’a pas atteint
l’aquifère au travers de son toit. Un tel forage
est appelé forage artésien et si l'eau remonte
I.1.3. Aquifère à nappe semicaptive ou à
drainance
Figure 3
Principe de fonctionnement d'un aquifère
semicaptif
L’importance du mécanisme de drainance,
illustré sur la Figure 3, repose sur le fait que des
volumes importants d’eau peuvent traverser des
horizons imperméables ou semiperméables
lorsque la superficie de cet horizon est grande et
qu’il existe une différence de pression de part et
d'autres de cet horizon. Ce phénomène permet
des échanges importants entre nappes
superposées ou sousjacentes au travers du
substratum ou du toit en cas de différence de
charge. On parle alors de nappes semicaptives
avec substratum et toit semiperméables.
I.2. Charge hydraulique
L’énergie totale de l’aquifère est exprimée par
sa charge hydraulique.
Energie totale (charge hydraulique)
= Energie potentielle (hauteur d’eau et
pression)
+ Energie cinétique (vitesse)
En M, la charge hydraulique vaut
La composante d'énergie cinétique est négligeable en raison des faibles vitesses d'écoulement dans les
sols (quelques cm/s) soit pour V=10 cm/s, =0,5mm ;
g = poids volumique de l'eau = w (=10 kN/m³) ;
PM= pression du fluide = u (= 0 si sol non saturé) ;
ZM cote prise depuis la surface de référence.
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En M, la charge hydraulique, définie à une constante près, devient :
Le gradient hydraulique est représente la différence de niveaux piézométrique entre deux points.
indique la direction et l'intensité de l'écoulement (l'eau s'écoule des charges les plus élevées vers les charges les plus
faibles).
Si est constant, l'écoulement est dit uniforme (hypothèse très fréquente en écoulement souterrain).
Ecoulement uniforme (cas le plus fréquent, Figure 4)
i est constant et son module vaut :
Figure 4
Gradient hydraulique d'un écoulement uniforme
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I.4. Perméabilité
La perméabilité est l’aptitude d’un réservoir à se laisser traverser par l’eau sous l’effet d’un gradient hydraulique. Elle
exprime la résistance du milieu à l’écoulement de l’eau qui le traverse. Elle est mesurée par deux paramètres : le
coefficient de perméabilité et la perméabilité intrinsèque.
I.4.1. Loi de Darcy (H. DARCY, Dijon 1856)
Darcy propose une loi expérimentale à la suite d'observations d'écoulements d'eau sous pression dans une conduite
verticale remplie de sable. La vitesse apparente v d'écoulement de l'eau (débit par unité de surface) est proportionnelle à la
perte de charge et inversement proportionnelle à la hauteur de la conduite.
Loi de Darcy : avec k coefficient de perméabilité du sol en [m/s]
La perméabilité (conduction hydraulique) représente la vitesse avec laquelle l’eau (ou fluide de viscosité de 1
centipoise) traverse une unité de section perpendiculaire par rapport au sens du courant d’un milieu poreux sous un gradient
hydraulique unité à 20°C.
Q : débit d’écoulement en m³/sec
v : vitesse d’écoulement en m/s ;
S : section traversée par l’écoulement en m² ;
k : perméabilité de Darcy m³/sec ;
i : gradient hydraulique.
La loi de Darcy est valable sous 4 conditions : continuité, isotropie et homogénéité, du réservoir, et écoulement
laminaire.
Pour l’écoulement laminaire
il est respecté lorsque le nombre de Reynodls est inférieur à 2000.
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On rappelle Nombre de Reynolds
v : vitesse d’écoulement en m/s ;
: viscosité dynamique du liquide en centipoise;
: masse volumique en t/m³ ;
d : diamètre moyen des pores du terrain.
Il en résulte que pour l’eau, l’écoulement reste laminaire tant que la vitesse n’excède pas 1,7.104 m/sec (0,17 mm/sec),
soit la grande majorité des aquifères à l’exception des cônes de rabattement.
Pour l’application de la loi de Darcy, il est nécessaire d’admettre que les eaux souterraines suivent ce type d’écoulement
dans la plus grande partie de leur trajet. Des écoulements turbulents peuvent apparaître parfois à proximité immédiate des
zones de captage (crépines) ; ils sont dus à l’accroissement des vitesses de circulation de l’eau mais ce phénomène reste
limité dans l’espace.
En réalité, les cas où la loi de Darcy n’est pas applicable sont limités aux formations très hétérogènes, aux réseaux
karstiques et lorsque la vitesse d’écoulement est très élevée.
La perméabilité k ainsi définie par Darcy est une caractéristique physique du milieu indépendante des caractéristiques de
l’eau en mouvement.
Extension aux différents liquides et aux grandes profondeurs ( pression et température)
Le coefficient de perméabilité doit tenir compte de toutes les caractéristiques du milieu poreux (structure du réservoir) et
de l’eau qui le traverse (viscosité dynamique et poids volumique). Ce coefficient de perméabilité au sens large ne
correspond plus à la conception initiale d'H. Darcy valable pour les eaux souterraines normales de faibles profondeurs.
K. Hubbert a développé en 1969 une expression généralisée applicable dans tous les cas en différenciant le réservoir du
fluide (Figure 5) :
.
Figure 5
Principe d'écoulement d'un fluide dans un
réservoir
avec kint perméabilité intrinsèque :
en m² ou en Darcy
d’où
v : vitesse d’écoulement en m/s ;
: viscosité dynamique du liquide en centipoise (= x viscosité
cinématique) ;
: masse volumique ;
N : facteur de forme sans dimension (100 en moyenne) ;
i : gradient hydraulique ;
d10 : diamètre efficace des grains en cm ;
g : force de gravité.
Il est nécessaire de rechercher les paramètres spécifiques du fluide lorsque que l’on sort de l’étude des nappes
superficielles classiques. Ces derniers évoluent en fonction de sa viscosité (hydrocarbures par exemple), de sa pression et
de sa température (grandes profondeurs).
Pour les réservoirs, les propriétés propres seront ainsi exprimées par sa perméabilité intrinsèque.
Tableau 1
Valeurs de perméabilité selon G. Castagny, 1992.
k en m/s 10 1 101 102 103 104 105 106 107 108 109 1010 1011
Granulométrie
homogène gravier pur sable pur sable très fin limons argile
Granulométrie gravier
variée gros&moy gravier et sable sable et limons argileux
degrés de NULLE
perméabilité TRES BONNE BONNE MAUVAISE
type de IMPER
formation PERMEABLE SEMIPERMEABLE MEABLE
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L’utilisation des coefficients de perméabilité, du Tableau 1, sont valables pour caractériser les aquifères d’eau jusqu'à une
profondeur d’un millier de mètres. Audelà, il faut tenir compte de l’augmentation de température et de pression.
Remarque :
Une perméabilité de 108 m/s représente une vitesse de 30 cm par an environ.
Dans les alluvions, une nappe libre met entre 0,5 à 1 an pour parcourir 1 km.
Expressions empiriques des coefficients de perméabilité Formules de Hazen :
en cm² si d10 en cm ;
si avec C =25 pour des grains de 25 mm
C=100 pour des grains compris entre 0,1 et 3mm.
Coefficient de perméabilité équivalent en terrain stratifié (Figure 6)
Figure 6
Configuration des sols stratifiés pour le calcul de coefficient de perméabilité équivalent.
(a) (b)
Les terrains aquifères ne sont jamais isotropes et homogènes. Mais dans la pratique, on néglige souvent cette
anisotropie et cette hétérogénéité.
En effet, les filets d’eau sont à peu près parallèles à la stratification du terrain et les perméabilités varient peu suivant cet
écoulement. On peut donc considérer l’aquifère comme isotrope.
Par ailleurs comme on fait toujours appel à des volumes importants de terrain et que les caractéristiques ne sont que les
moyennes des valeurs ponctuelles de celuici, les hétérogénéités se compensent et sont fortement réduites. Le résultat,
dans son ensemble, peut donc être appliqué à un aquifère homogène
On considérera donc un aquifère comme un milieu homogène et isotrope. Cette hypothèse sera admise durant toute
la suite de cet exposé.
I.6. Transmissivité
Figure 7
Conductivité/Transmissivité d'un aquifère.
La productivité d’un captage dans un aquifère dépend
du coefficient de perméabilité k et de l’épaisseur e de
l’aquifère. On définit ainsi la transmissivité :
Transmissivité : en m²/sec
k : perméabilité ;
e : épaisseur de l’aquifère.
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I.7. Porosité
La porosité est le rapport des volumes des vides ou des pores avec le volume total de l’échantillon (Figure 8).
Porosité totale: en %
Figure 8
Constituants d'un sol.
Un sol à l’état naturel se compose de grains de différentes
dimensions. Les fines se logent donc dans les interstices
laissés entre les éléments de forte granulométrie ce qui permet
une diminution de la porosité. Cette dernière dépend donc
uniquement de l’arrangement des grains indépendamment de
leurs dimensions
Pour mesurer cette porosité, il faut mesurer le volume des
vides, ce qui revient à estimer le volume d’eau pour un
aquifère.
On distingue 2 deux catégories d’eau :
l’eau gravitaire : mobilisable par gravité, elle circule dans les aquifères et alimente les captages et sources ;
l’eau de rétention ou eau capillaire : non mobilisable, sauf par étuvage, elle est retenue sur la surface des grains
Toutefois, un réservoir n’est jamais dépourvu de son eau de rétention. En hydrogéologie, on préfère donc parler de
porosité efficace que de porosité totale plus théorique.
Porosité efficace: en % avec Ve volume d’eau gravitaire.
On définit ainsi la vitesse réelle vr de cheminement de l'eau dans les pores du sol en fonction de v :
vitesse réelle de l'eau : en m/s avec n porosité totale.
Un terrain drainé donne une porosité efficace (eau gravitaire).
L’eau de rétention donne la porosité résiduelle (eau capillaire)
La somme de ces deux porosités donne la porosité totale.
Tableau 2
Tableau de valeurs porosités moyennes pour les principaux réservoirs (d’après G. CASTAGNY, Michel DETAY).
Sols Porosité totale Porosité Sols Porosité totale Porosité
en % efficace en % en % efficace en %
Vases 0,1 % gravier + sable 15 à 25 %
Limons 36 % 2 % gravier fin 20 %
Argile 45 % 3 % gravier moyen 45 % 25 %
sable gros + limons 32 % 5 % gravier gros 30 %
sable très fin 35 % 5 % grès fissuré 16 % 2 à 15 %
sable fin 35 % 10 % craie 2 à 5 %
sable moyen 35 % 15 % calcaire fissuré 4,8 % 2 à 10 %
sable gros 35 % 20 % granite fissuré 1,2 % 0,1 à 2 %
Alluvions 8 à 10 %
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Une caractéristique hydraulique importante d’un aquifère est la connaissance du volume d’eau libéré ou emmagasiné par
unité de surface à la variation de charge correspondante.
Figure 9
Libération de l'eau gravitaire
C’est le coefficient d’emmagasinement : S.
Physiquement, on le définit (Figure 9) comme la quantité d’eau
libérée (eau gravitaire) d’un prisme vertical de 1 m² de base et de
la hauteur de l’aquifère sous une variation unitaire de la charge
hydraulique (h=21=1).
S s’exprime en %
S se mesure par des pompages d’essai.
Dans un aquifère libre, l’eau est libérée par l’action des
forces de gravité (drainage). Le coefficient d’emmagasinement S
est égale, en pratique, à la porosité efficace (la porosité résiduelle
concerne l’eau de rétention). Les valeurs usuelles vont de 1%
pour certains limons et jusqu’à 30 40% pour les alluvions
grossiers bien lavés.
Dans un aquifère captif ou semicaptif, l’expulsion de l’eau
est le résultat de la compression de l’aquifère et de la baisse du
niveau statique lors du pompage provoquant une baisse de
pression, une détente élastique et une déformation du solide
libérant l’eau (actions d’élasticité de l’eau et du solide). Les
modules d’élasticité étant faibles, le volume d’eau libéré est beaucoup plus petit, à caractéristiques égales, que pour les
nappes libres. Le coefficient d’emmagasinement S est ici de 100 à 1 000 fois (voir 10 000 fois) plus petit. Les valeurs
usuelles se situent entre 0,1 et 0,01 %.
Le coefficient d'emmagasinement se mesure sur le terrain au moyen d'essais de pompage.
I.9. Diffusivité
La diffusivité régit la propagation d’influence dans l’aquifère.
Diffusivité = en m²/s
I.10. Dispersion
La représentation de la dispersion de l’eau (donc des polluants dissous) peut se faire au moyen d’un traceur injecté dans
le sol.
La courbe de restitution montre que les particules du traceur, donc les particules d’eau, injectées à un instant donné, au
point de départ, n’arrivent pas simultanément en bas de la colonne. A la sortie, elles sont étalées dans le temps et dans un
volume plus ou moins grand. Ce fait n’est pas conforme à la loi de Darcy. Ce phénomène est appelé la dispersion.
Figure 10
Hydrodynamique et hydrocinématique : phénomène de
dispersion
La Figure 10 décrit ce phénomène avec :
1 : trajectoire réelle des particules d’eau.
2 : cône de dépression.
3 : traçage par bouffées.
4 : traçage par injection continue.
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L’étude à l’échelle microscopique montre que les particules
d’eau se déplacent dans les vides continus, alignés selon la
direction moyenne générale de l’écoulement. Elles décrivent des
trajets compliqués liés à la tortuosité des trajectoires. Au cours de
ces trajets, les caractéristiques physiques du milieu entraînent
des variations de la vitesse des molécules, causées par la
dispersion mécanique. Cette action mécanique n’est pas la seule
qui intervient. La dispersion est due à trois groupes de facteurs :
la structure physique du réservoir, cause de la dispersion
mécanique étudiée précédemment, laquelle est
prépondérante ;
la structure du fluide dont l’agitation thermique des
molécules provoquant la diffusion moléculaire ;
les interactions eau/roche à l’origine de l’adsorption et de la désorption.
Figure 11
Adsorption/désorption.
Les interactions entre la phase mobile en déplacement (eau
gravitaire) et la phase immobile ou corps solide (solide + eau de
rétention) sont des deux types (Figure 11) :
échanges dynamiques avec déplacement des molécules
d’eau entre l’eau gravitaire et l’eau de rétention, sous
l’action, sous l’action des forces d’attraction moléculaires ;
échanges géochimiques, sous l’action d’ions, entre l’eau de
rétention et le solide, d’une part et entre l’eau de rétention et l’eau gravitaire d’autre part. Suivant le sens de ces
échanges, il y a adsorption (eau gravitaire vers le corps solide) ou désorption (corps solide vers eau gravitaire).
L’étude de l’écoulement de l’eau souterraine, véhicule de transport de toutes substances minérales ou organiques,
nécessaire pour la diffusion des polluants (hydrocarbures) en zone saturée doit considérer les trajectoires et les vitesses
réelles de déplacement sur le terrain.
Equation de continuité : soit .
en coordonnées cartésiennes :
en coordonnées cylindriques :
et en sphériques :
En milieu anisotrope, l'équation en coordonnées cartésienne devient :
II. Etude de nappe
II.1. Objectif
Une étude de nappe consiste à déterminer :
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Une étude de nappe consiste à déterminer :
son mode d’alimentation ;
ses conditions aux limites ;
sa porosité ;
sa transmissivité (perméabilité et hauteur de l’aquifère) ;
son coefficient d’emmagasinement.
On obtient ces renseignements par l’interprétation de pompages d’essais (ou essais d’eau) réalisés sur site. La
détermination de la perméabilité (transitivité) et/ou du coefficient d’emmagasinement de l’aquifère, utile pour la
modélisation de son fonctionnement, se fait généralement en utilisant les équations de DUPUIT pour les pompages en
régime permanent ou de THEISJACOB pour les pompages en régime transitoire. D’autres méthodes existent, on les
retrouve dans les logiciels d’interprétation semiautomatique d’essais de pompage comme le logiciel ISAPE du BRGM.
Pour l’exploitation des forages de captage, des essais de puits sont également pratiqués afin d’apprécier les ressources
en eau et les effets du pompage. Il s’agit de pompages par paliers de débits de courte durée avec mesure du niveau d’eau
dans le puits destiné à déterminer les caractéristiques du complexe aquifère/ouvrage.
II.2. Hypothèses sur les propriétés des nappes sollicitées par pompage
Un aquifère (libre, semicaptif ou artésien) est assimilé à un milieu homogène et isotrope. Pour faciliter l’interprétation
d’essais de pompage, il est admis quelques simplifications et hypothèses supplémentaires :
l’aquifère est idéalement simple, c’estàdire :
homogène et isotrope ;
horizontal ;
non réglementé ;
d’extension latérale infinie ;
initialement au repos ;
d’épaisseur constante ;
captée sur toute sa hauteur ;
l’eau est relâchée instantanément lors d’une baisse du niveau piézométrique.
les conditions de pompage sont idéales, c’estàdire :
écoulement laminaire ;
pas de perturbation autour de la crépine.
L’écoulement permanent est un régime d’équilibre obtenu après une longue période de pompage lorsque la réalimentation
de la nappe équivaut au débit d’extraction de l’eau. A un débit de pompage constant correspond une stabilisation du
rabattement et du cône de dépression.
Les pompages en écoulement permanent sont les plus simples à interpréter, offrent des résultats précis mais demande
une longue période de pompage souvent incompatible avec les exigences économiques (fonctionnement et immobilisation
du chantier). De plus, pour permettre une interprétation correcte, il faut un rabattement significatif avec un débit continu
acceptable ce que ne permet pas tous les aquifères.
Ce type de pompage d’essai est aujourd’hui délaissé par les industriels exceptés pour l'essai Lefranc.
II.3.1. Méthode de DUPUIT (1863)
II.3.1.1.Formule de DUPUIT
Figure 12
Cône de dépression dû à un pompage.
DUPUIT est le premier hydraulicien (1863) à
avoir exprimé une formule liant le débit de
pompage avec le rayon d’action en fonction de la
perméabilité pour les problèmes de puits
On note, dans sa représentation Figure 12,
que DUPUIT fait passer la surface du cône de
rabattement par FK alors qu’en vérité on
constate qu’elle passe par FEK. Il existe une
zone EK, dite zone de résurgence, par laquelle il
arrive une partie plus ou moins grande du débit.
Cette zone de turbulence au passage de la
crépine est l’effet de puits
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crépine est l’effet de puits
Formules de DUPUIT :
Débit traversant une surface
équipotentielle de rayon r avec
Equation de continuité en cordonnée polaire
Nappe libre : Nappe captive ou artésienne (ep = e) :
Par intégration entre rp et Ra (hp et HO) Par intégration entre rp et Ra (hp et HO):
Q ; débit de pompage ;
k : perméabilité du terrain ;
H O : épaisseur de la partie saturée ;
hP :hauteur d’eau dans le puits pendant le pompage ;
rP : rayon du puits ;
R a : rayon d’action (ou d’influence du cône de dépression) ;
e : épaisseur de la couche aquifère.
Ces formules supposent un aquifère idéalement simple avec des conditions de pompage idéales et parfaitement
stabilisées (cône de dépression, débit).
Néanmoins, pour les forages d’eau, les résultats obtenus sont parfaitement fiables et exploitables.
II.3.1.2.Détermination de la perméabilité avec l'essai DUPUIT
II.3.1.2.1.Principe
L'essai consiste à pomper à régime constant dans un puits jusqu'à l'établissement d'un état d'équilibre avec une
stabilisation des niveaux dans les piézomètres.
Nappe libre : Nappe captive :
La formule de DUPUIT tient compte du rayon d’action Ra du puits, paramètre difficile à apprécier insitu. Pour
s’affranchir de toutes approximations hasardeuses sur Ra et les pertes de charges à proximité immédiate du forage, on
utilise deux ou plusieurs piézomètres de contrôle (On pompe à régime constant Q dans le forage jusqu'à atteindre le régime
permanent. On mesure les hauteurs d’eau dans les deux piézomètres h’ et h’’
Figure ) à une distance du puits r (r’ et r’’ pour 2 piézo) et on applique la formule de DUPUIT.
II.3.1.2.2.Interprétation
Avec 2 piézomètres :
On pompe à régime constant Q dans le forage jusqu'à atteindre le régime permanent. On mesure les hauteurs d’eau dans
les deux piézomètres h’ et h’’ (Figure 13)
Figure 13
Détermination de la perméabilité avec la méthode de Dupuit en utilisant deux piézomètres de contrôle.
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Nappe libre : Nappe captive ou artésienne :
Avec plusieurs piézomètres en nappe libre (Figure 14):
Figure 14
Exemple essai Dupuit Interprétation d'un essai de pompage en régime permanent dans une nappe libre.
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Si r désigne la distance d'un piézomètre à l'axe du puits et h sa hauteur d'eau,
en portant sur un graphique semilogarithmique les relevés des différentes valeurs de (H²O h²) et log r (Figure 14), on doit
obtenir une droite. L'intersection de cette droite avec l'axe des abscisses donne le rayon d'action Ra et la pente =
permet de calculer k : .
Avec plusieurs piézomètres en nappe captive (Figure 15) :
Figure 15
Exemple essai Dupuit Interprétation d'un essai de pompage en régime permanent dans une nappe libre.
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Si r désigne la distance d'un piézomètre à l'axe du puits et h sa hauteur d'eau,
en portant sur un graphique semilogarithmique les relevés des différentes valeurs de (HO h) et log r (Figure 15), on doit
obtenir une droite. L'intersection de cette droite avec l'axe des abscisses donne le rayon d'action Ra et la pente =
permet de calculer k :
II.3.2. Essai Lefranc (fortes perméabilités, k>104 m/s, gravier)
II.3.2.1.Principe
Figure 16
Essais Lefranc à charge constante par extraction ou injection d'eau.
L'essai Lefranc mesure la perméabilité
d’un terrain alluvionnaire pourvu d’une
nappe (saturée) au travers d’un forage
d’essai. On obtient par cette méthode
uniquement les coefficients de
perméabilité ponctuels soit au voisinage
immédiat de la cavité du forage.
La poche d’essai est réalisée depuis un
forage tubé. Elle peut être constituée par :
le fond du forage (ou disque plat) ;
une poche sphérique après remontée du
tubage et remplissage de gravier très
perméable ;
une poche cylindrique de grande longueur
(par rapport au diamètre) après remonté du
tubage et remplissage de gravier très
perméable ou encore par la mise en place
d’un tube crépiné.
L’essai sera conduit en stabilisé (par
extraction ou injection d’eau), c’estàdire
que l’on maintiendra un niveau constant h
dans le forage par ajout ou extraction
d’eau à débit constant Q (Figure 16).
La perméabilité s’exprime par
en m/s.
Q : débit constant de pompage ou
d’injection ;
D : diamètre du forage (cavité)
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D : diamètre du forage (cavité)
m : coefficient de forme ou de poche de la
cavité (Tableau 3) ;
h : charge hydraulique stabilisée
II.3.2.2.Interprétation de l'essai LEFRANC
Dans la pratique, il faut réaliser plusieurs paliers de pompage (ou d'injection) afin de pouvoir tracer la courbe des débits
en fonction du rabattement : Q = f(h), comme en Figure 17, qui en régime laminaire doit être une droite. C'est d'ailleurs là un
moyen de vérifier la qualité de l'essai.
Figure 17
Différents types d'évolution du débit avec la charge.
On se trouve en présence d'un certain nombre de points dont on tracera la droite de régression. La pente de cette droite
, permet le calcule du coefficient de perméabilité :
Il arrive parfois, surtout lorsqu'on opère avec des cavités de faible hauteur, que se produise des remontés de sable dans
le forage. Dans ce cas, le coefficient de perméabilité réel peut atteindre et dépasser 10 fois le coefficient apparent.
II.3.2.3.Coefficients de forme
Dans un milieu homogène indéfini (limite de l'aquifère éloignée de la crépine), les coefficients de forme à prendre en
compte, soit mO, sont donnés par le Tableau 3.
Tableau 3
Valeurs de coefficients de poche en milieu homogène indéfini : formules de Brillant
mO : coefficient de poche
> 10
1,2 p 10
0,7 p < 1,2
0,3 p < 0,7
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0 p < 0,3
0 2
Mais lorsque la cavité se trouve à proximité de l'une des limites de la nappe (surface libre, substratum étanche, horizon
de perméabilité différent) il faut opérer certaines corrections sur le coefficient de forme. On utilise un coefficient de forme
corrigé m fonction de mO et des distances de la cavité par rapport aux limites de l'aquifère. Voici quelques exemples pour
les configurations les plus courantes :
Figure 18
Essai Lefranc dans un aquifère dont les limites (haute et basses) sont à des distances finies
les deux limites de la nappe sont infiniment éloignées :
la cavité est proche du substratum étanche Figure 18 a :
Le substratum est une surface de courant et l'influence de la surface libre est négligeable.
D'où m le coefficient de poche corrigé :
mO étant le coefficient de forme en milieu homogène indéfini ;
Z2 : la distance du milieu de la crépine avec le substratum.
la cavité est proche de la surface libre, celleci étant à l'intérieur du massif Figure 18 a :
La surface libre est une surface de courant et l'influence du substratum est négligeable.
D'où m le coefficient de poche corrigé :
mO étant le coefficient de forme en milieu homogène indéfini ;
Z1 : la distance du milieu de la crépine avec la surface libre.
la cavité est proche du terrain naturel, celuici étant sous la nappe Figure 18 b :
Le terrain naturel est un surface de filtration et l'influence du substratum est négligeable.
D'où m le coefficient de poche corrigé :
mO étant le coefficient de forme en milieu homogène indéfini ;
Z1 : la distance du milieu de la crépine avec le terrain naturel.
les deux limites de la nappe sont à distance finie
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On définit le coefficient
k1 :perméabilité de la couche superficielle ou se trouve la cavité ;
k2 : perméabilité de la couche inférieure et/ou substratum.
la surface libre est à l'intérieur du massif Figure 18 a :
Z1 grand par rapport à Z2 :
m:
Z1 petit par rapport à Z2 :
m:
mO étant le coefficient de forme en milieu homogène indéfini ;
Z1 : la distance du milieu de la crépine avec le terrain naturel ;
: coefficient fonction de k1 et k2, si substratum imperméable prendre = 1,002.
la surface libre est audessus du terrain naturel Figure 18 b :
Z1 grand par rapport à Z2 :
m :
Z1 petit par rapport à Z2 :
m :
mO étant le coefficient de forme en milieu homogène indéfini ;
Z1 : la distance du milieu de la crépine avec le terrain naturel ;
: coefficient fonction de k1 et k2, si substratum imperméable = 1.
II.3.3. Variante essai LEFRANC Essai K12 (faibles perméabilités)
Cet essai repose sur le même principe que l'essai Lefranc mais avec une charge hydraulique imposée bien supérieure.
La manipulation, schématisée sur la Figure 19 consiste à injecter de l'eau sous pression dans une chambre de mesure
réalisée dans le sol à tester et à mesurer le débit d'infiltration en fonction du temps.
Figure 19
Perméamètre insitu K12 chambre de mesure et
obturateur gonflable
La méthode de dépouillement est identique à l'essai
Lefranc, mais l'expression de la hauteur de charge est
différente.
La perméabilité s’exprime par en m/s.
Q : Débit de pompage ou d’injection
constant ;
D : diamètre du forage (cavité)
m : coefficient de forme ou de poche de la
cavité donné par le Tableau 3;
h' : charge hydraulique imposée et stabilisée :
h' = Pi + Pe + H avec
Pi : pression d'injection
Pe : profondeur de la nappe ou de
l'essai en cas d'absence de nappe
;
H : hauteur de l'appareil corrigée
fonction de la hauteur et de la
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fonction de la hauteur et de la
sensibilité de l'appareil.
Régime transitoire
Figure 20
Exécution d'un pompage d'essai :courbe
rabattement/temps.
Tant que le débit de réalimentation n’est
pas égal au débit d’exhaure, il n’y aura pas
de stabilisation. Dans ce cas, l’on se
trouvera en régime transitoire.
Les pompages d’essai en régime
transitoire (Figure 20) permettent de
déterminer les caractéristiques
hydrodynamiques de l’aquifère,
transmissivité, coefficient
d’emmagasinement et son débit
d’exploitation optimal. On les préfère aux
essais stabilisés pour les sols non saturés
ou pour leurs délais d’exécution moindres.
L’interprétation des essais en régime transitoire se fait par intégration du volume d’eau traversant une surface donnée en
fonction du temps (essais Lefranc transitoire ou Lugeon) ou sur l’analyse des données de rabattement des piézomètres
(descente et remontée) au moyen d’expressions hydrodynamiques établies par C.V. THEIS (1935) et ses successeurs dont
C.E. JACOB (1950)
II.4.1. Variantes de l'essai Lefranc sous charge variable
On peut rattacher à l'essai Lefranc des essais sous charge variable que l'on réalise dans des terrain à faible perméabilité
lorsque le débit injecté devient trop petit ou lorsque le pompage conduit à une épuisement instantané.
II.4.1.1.Essai d'absorption (perméabilités, k<104 m/s, sol traitéalluvions
limonsargilessables)
Procédure identique à l’essai Lefranc à charge constante (Figure 21) sauf qu’ici, la faible perméabilité du terrain ne
permet pas d’obtenir une situation d’équilibre entre débit et niveau d’eau. On remplit ou on vide le forage et l’on mesure en
fonction du temps, la variation de la hauteur d’eau qui tend à retrouver sa position d’équilibre.
Figure 21
Schéma de principe de l'essai "Lefranc" par pompage et par injection.
La poche d’essai est caractérisée de la même manière que pour
l’essai Lefranc à charge constante.
L’essai sera conduit en variable, c’estàdire que pour une injection
d’eau on mesurera la descente en fonction du temps (pour une
extraction d’eau, on mesurera la remonté en fonction du temps).
Pendant le temps dt, le niveau s'abaisse de dh :
Le débit qui pénètre dans le sol est :
D'après Lefranc :
Cette équation permet l'évaluation du coefficient de perméabilité :
soit numériquement en utilisant directement les mesures ;
soit analytiquement par intégration.
Méthode numérique :
L'ensemble des mesures permet de tracer point par point la courbe
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L'ensemble des mesures permet de tracer point par point la courbe
h(t). Entre deux mesures consécutives (i ; i+1), on calcule les deux
quantités suivantes :
et
On porte ensuite sur un graphique
.
Si on se trouve effectivement en régime laminaire et si l'essai a
été correctement réalisé, on doit obtenir des points à peu près alignés d'après l'équation précédente de Lefranc.
On détermine alors la droite de régression dont la pente permet d'évaluer immédiatement le coefficient de
perméabilité :
D : diamètre du forage (cavité);
S : section du tubage ;
m : coefficient de forme ;
h : charge finale ;
ho : charge initiale ;
t : temps.
Méthode analytique :
L'intégration de l'équation entre 0 et t (entre hO et h) donne :
La perméabilité s’exprime par
D : diamètre du forage (cavité);
S : section du tubage ;
m : coefficient de forme ;
h : charge finale ;
ho : charge initiale ;
t : temps.
Dans la pratique, il faut réaliser plusieurs mesures au court du temps afin de pouvoir tracer sur un diagramme semi
logarithmique la courbe des temps en fonction du logarithme de h/hO : t = f[log (h/hO)], qui est une droite de pente
permettant le calcul de k :
II.4.1.2.Autres variantes
On peut également citer d'autres variantes de l'essai Lefranc:
la mesure de la remontée après pompage en utilisant les mêmes formules que l'essai d'absorption ;
la mesure à l'appareil Brillant (J. Brillant) pour la remontée (Figure 22).
Figure 22
Appareil Brillant
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II.4.2. Essai LUGEON (Maurice LUGEON)
Test permettant la mesure de la perméabilité des roches au travers d’un forage d’essai. On obtient par cette méthode
uniquement les coefficients de perméabilité ponctuels de fissure soit au voisinage immédiat de la cavité du forage. Méthode
utilisée pour estimer la perméabilité des fondations de barrages.
Le principe de l’essai consiste est présenté sur la Figure 23 . Il consiste à injecter de l’eau sous différentes pressions
croissantes (de 0 à 1Mpa puis 0) dans une partie de la cavité du forage préalablement isolée à l’aide d’un obturateur.
Figure 23
Essai Lugeon pour la perméabilité des roches
Pour chaque pallier de pression, on mesure le volume d’eau injecté en 10 minutes. Les valeurs de pressions p
ascendantes et descendantes sont des pression corrigées en fonction de la profondeur de l'essai et des pertes de charge :
Pmano : pression lue sur le manomètre ;
h : hauteur du manomètre / nappe ;
pC : pertes de charge ;
W : poids volumique de l'eau.
Pour l’interprétation des essais Lugeon, on construit les courbes
débit/pression : Q = f(p), de la montée et la descente en pression
(Figure 24). Leur nonchevauchement fournit des indications sur le
comportement du forage (écoulement turbulent, colmatage,
éboulement, etc...).
En début d'essai l'écoulement est à tendance laminaire ce qui
permet de tracer la tangente à l'origine de la courbe pour la
détermination du débit [en l/min] pour 1Mpa que l'on ramène ensuite à
1ml de forage. Toutefois, on limitera cette approximation au cas du
colmatage à haute pression ou de l'écoulement turbulent car elle joue
dans le sens de la sécurité. Dans le cas du débourrage, on relèvera
directement sur la courbe la valeur du débit correspondant à la pression
de 1Mpa. Par contre, s'il y a claquage, le débit caractérisant la roche
est obtenu en extrapolant jusqu'à 1Mpa la courbe obtenue avant le
claquage.
Figure 24
Différentes formes de courbes d'essais Lugeon
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Le résultat est donné en unité Lugeon. L’unité Lugeon correspond à
l’absorption de 1 litre d’eau par mètre de forage et par minute sous une
pression constante de 1Mpa. Si le débit ramené à 1,00 mètre de forage
est de N litres/minute, on dira que la perméabilité de la roche est de N
Lugeon.
Si longueur de la passe d'essai L >1,00 mètre :
[Lugeon]
Q : débit injecté sous 1Mpa ;
L : longueur de la passe.
Si longueur de la passe d'essai L <1,00 mètre :
[Lugeon] avec
mO : coefficient de forme d'un tronçon de 1ml ;
m : coefficient de forme de la passe d'essai ;
Q : débit injecté sous 1MPa
L : longueur de la passe.
Une perméabilité de 1 Unité Lugeon correspond environ à 107 m/s
II.4.3. Essai LUGEON simplifié
On peut réaliser un essai Lugeon simplifier moins long pour les sols de mauvaise qualité mécanique avec des paliers de
5 minutes et des pressions moindres. Les résultats obtenus ne sont pas d’une grande précision, ils doivent être considérés
comme une simple indication. On utilise alors la formule :
Unité Lugeon :
N : Coefficient Lugeon :;
Q :Quantité totale d’eau
absorbée (en litre par 5
minutes) ;
P : Pression de l’eau en
tête de forage;
H : profondeur du niveau
statique en m ;
L : Longueur de la tranche.
II.4.4. Equation de THEIS
pour nappe captive
Le professeur
Américain C.V. THEIS
(U.S. Geological Survey) a
développé en 1935
l’équation différentielle du
régime variable en fonction
des conditions aux limites
des nappes infinies
captives non
réalimentées et
d’épaisseur constante
(Figure 25 ).
Figure 25
Puits parfait en nappe
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Puits parfait en nappe
captive.
Pour les nappes libres,
la méthode de THEIS n’est
applicable que sous
réserve de nouvelles
hypothèses simplificatrices
que nous verrons plus loin.
Formule de THEIS :
ou plus
simplement
avec
fonction de puits connue
fonction de
s : rabattement dans le
piézomètre en m ;
Q : débit de pompage
du puits en m³/s ;
T : transmissivité en
m²/s ;
S : coefficient d’emmagasinement ;
t : temps en s ;
W(u) : peutêtre calculé à partir d’une table des fonctions exponentielles intégrales (Tableau 4).
Tableau 4
Valeurs de W(u) pour les valeurs de u (d’après WENZL, 1942).
u 1 2 3 4 5 6 7 8 9
x 1 0.219 0.049 0.013 0.0038 0.0011 0.00036 0.00012 0.000038 0.00
x 101 1.82 1.22 0.91 0.7 0.56 0.45 0.37 0.31 0.26
x 102 4.04 3.35 2.96 2.68 2.47 2.3 2.15 2.03 1.92
x 103 6.33 5.64 5.23 4.95 4.73 4.54 4.39 4.26 4.14
x 104 8.63 7.94 7.53 7.25 7.02 6.84 6.69 6.55 6.44
x 105 10.94 10.24 9.84 9.55 9.33 9.14 8.99 8.86 8.74
x 106 13.24 12.55 12.14 11.85 11.63 11.45 11.29 11.16 11.04
x 107 15.54 14.85 14.44 14.15 13.93 13.75 13.60 13.46 13.34
x 108 17.84 17.15 16.74 16.46 16.23 16.05 15.9 15.76 15.65
x 109 20.15 19.45 19.05 18.76 18.54 18.35 18.2 18.07 17.95
x 1010 22.45 21.76 21.35 21.06 20.84 20.66 20.5 20.37 20.25
x 1011 24.75 24.06 23.65 23.36 23.14 22.96 22.81 22.67 22.55
x 1012 27.05 26.36 25.96 25.67 25.44 25.26 25.11 24.97 24.86
x 1013 29.36 28.66 28.26 27.97 27.75 27.56 27.41 27.28 27.16
x 1014 31.66 30.97 30.56 30.27 30.05 29.87 29.71 29.58 29.46
x 1015 33.96 33.27 32.86 32.58 32.35 32.17 32.02 31.88 31.76
Un autre Américain JACOB (Université d’Utah) a explicité la fonction de puits en 1950 pour u suffisamment petit
(u<0,01)
Formule de JACOB :
La formule de THEIS et sa dérivée simplifiée, celle de JACOB, permettent de déterminer rapidement la transmissivité
et le débit sans que le niveau de la nappe soit stabilisé comme en régime permanent.
Ces formules expriment le rabattement s d’une nappe à une distance r du puits de pompage avec un débit Q constant au
bout d’un temps de pompage t.
Pour les essais, on réalise un piézomètre d’observation à proximité du puits afin d’obtenir les données nécessaires au
calcul de la transmissivité, du coefficient d’emmagasinement et de la capacité spécifique.
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calcul de la transmissivité, du coefficient d’emmagasinement et de la capacité spécifique.
Dans la pratique, on utilisera la formule simplifiée de JACOB pour des durées de pompage suffisamment longues
(1/u>100 soit ) et pour des piézomètres situés à proximité du puits (distance maximale de l’ordre de 50m). Le
temps de pompage doit être d’au moins 42 heures et la distance du puits au piézomètres inférieure à 50m.
L’approximation par rapport à la formule complète de Theis sera ainsi de :
0,25%près dès que 1/u > 100 ;
2% près dès que 1/u > 20 ;
5% près dès que 1/u > 10 ;
10% près dès que 1/u > 6,7.
Le Professeur Jacob estime que cette formule peut être adoptée pour 1/u>100 mais si une approximation à 5% est
suffisante on pourra l’utiliser dès que 1/u>10 . soit
Lorsque la durée de pompage est trop courte ou que la distance du puits au piézomètre est relativement grande, il n’est
pas possible d’utiliser la formule simplifier de Jacob : on doit alors utiliser la formule complète de Theis.
Pour l’aquifère de notre exemple (caractéristiques estimées k 103104 m/s ; S 0,11%.et épaisseur de l’aquifère 5
8m) Max 40 heures pour un piézomètre d’observation à 8 mètres. Avec un pompage de l’ordre d’une ou deux
heures il faudra donc utiliser la formule complète de Theis.
II.4.5. Utilisation de la formule de THEIS et de sa courbe universelle pour les
nappes captives
Méthode toujours applicable à condition que 1/u dépasse 0,05.
L’aquifère doit répondre aux mêmes conditions que pour les essais stabilisés (perméabilités uniformes, épaisseur
constante, formation infiniment étendue, pénétration totale du puits de pompage dans l’aquifère, ...).
Formule de THEIS : et
r : distance du piézomètre de contrôle avec le puits de pompage ;
T : transmissivité en m²/s ;
t : temps depuis le début du pompage.
Le calcul de la transmissivité T et du coefficient d’emmagasinement S se fait avec la formule de THEIS en utilisant sa
courbe universelle.
Tracer sur une échelle bilogarithmique W(u) en fonction de 1/u (Figure 26 : Courbe universelle de THEIS) ;
Figure 26
Courbe caractéristique de Theis.
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Tracer sur une échelle bilogarithmique s en fonction de t (Figure 27 : courbe expérimentale).
Figure 27
Courbe expérimentale : piézomètre 21 dans une nappe alluviale.
Si le terrain aquifère suit la loi de THEIS, les points obtenus doivent se placer sur une courbe identique à la courbe
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Si le terrain aquifère suit la loi de THEIS, les points obtenus doivent se placer sur une courbe identique à la courbe
universelle mais avec une origine différente.
En superposant les deux graphiques (Figure 28), en gardant les axes parallèles pour faire coïncider les courbes le plus
justement possible, on choisit un point P commun et on lit ses coordonnées dans les deux graphiques.
Figure 28
Méthode de Theis : superposition des courbes caractéristique de Theis et courbe expérimentale.
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Connaissant Q et r, on en déduit T : et S :
Exemple avec l’aquifère de notre exemple semi captif:
Pompage dans le piézomètre Pz18 à 5 m³/h = 1,4.103 m³/s ;
Observation dans le piézomètre de contrôle Pz21 distant de 6,45m ;
W(u) = 5 , 1/u=300
s = 0,2m , t = 900s
Donc T = 2,8.103 m²/s et S = 0,08%
II.4.6. Utilisation de la formule de JACOB pour les nappes captives
JACOB ne peut être utilisé que pour les durées de pompage longues (1/u>100 soit ).avec des piézomètres
de contrôles proches du puits de pompage. Il s’agit en fait d’une simplification de la formule de THEIS.
Formule de JACOB :
r : distance du piézomètre de contrôle avec le puits de pompage ,
T : transmissivité en m²/s ;
t : temps depuis le début du pompage ;
S : coefficient d’emmagasinement.
L’utilisation de cette méthode peut se faire avec plusieurs régimes de débits successifs. On obtient des résultats avec
5,5% d’erreur pour 1/u>10 et inférieur à 0,3% pour 1/u>100
Le calcul se fait sur un graphique semilogarithmique. On trace la courbe expérimentale de l’essai avec t (log t) en
abscisse et s en ordonnée (Figure 29). Normalement, tous les points ont tendance à s’aligner sur une droite.
Figure 29 Méthode de Jacob pour une nappe captive.
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Pente droite = avec s pente soit le rabattement correspondant à 1 cycle logarithmique
D’où
En prolongeant la droite jusqu'à ce qu’elle coupe la l’axe de rabattement nul, on détermine l’abscisse to
à to donc
D’où :
II.4.7. Remontée de la nappe avec la méthode de JACOB
Applicable à l’étude de la remontée d’une nappe immédiatement après l’arrêt d’un pompage de courte durée
(nappe non stabilisée).
Permet le calcul de T par interprétation de l’équation de THEISJACOB avec les données suivantes :
ta : temps écoulé depuis l’origine du pompage jusqu’à son arrêt ;
t’ : le temps compté après cet arrêt ;
s : la continuation de l’enregistrement du rabattement dans le piézomètre de contrôle ;
Q : valeur de débit du pompage ayant crée le rabattement initial.
Le raisonnement mathématique pour déterminer les effets de l’arrêt du pompage est basé sur le principe de
superposition : on combine une « poursuite fictive » du pompage au débit initial Q avec une «injection fictive » d’eau au
même débit soit un pompage au débit Q. Le rabattement se mesure dans le piézomètre d’observation.
JACOB devient :
D’où
Le calcul se fait, comme précédemment, sur un graphique semilogarithmique. On trace la courbe expérimentale de
l’essai avec cette fois (en fait ) en abscisse et s en ordonnée. Normalement, tous les points ont
tendance à s’aligner sur une droite.
Pente droite = avec s pente soit le rabattement correspondant à 1 cycle logarithmique
D’où
Cette méthode permet de vérifier le résultat obtenu pour T (la transmissivité) lors de la phase de descente de la nappe.
II.4.8. Remontée de la nappe avec la méthode de POUCHAN
Applicable à l’étude de la remontée d’une nappe immédiatement après l’arrêt d’un pompage de longue durée
(nappe stabilisée) sans piézomètre de contrôle.
Permet le calcul de T par mesure directe dans le puits de pompage avec les données suivantes :
t’ : le temps compté après l’arrêt de la pompe;
sa : rabattement dans le puits de pompage à l’arrêt de la pompe
s : la continuation de l’enregistrement du rabattement dans le puits de pompage ;
Q : valeur de débit du pompage ayant crée le rabattement initial.
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Cette méthode présente un grand intérêt car elle néglige le piézomètre de contrôle et le temps de pompage pourvu qu’il
soit très grand. On l’utilise pour déterminer la transmissivité autour d’un ouvrage en fonctionnement continu depuis un
certain temps en l’arrêtant quelques instants.
La formule précédente donne après l’arrêt de la pompe :
JACOB donne au moment de l’arrêt de la pompe avec ta très grand et r fonction du
rayon réel/effectif du forage. sa est le rabattement au moment de l’arrêt de la pompe.
Exprimons
D’où :
r : distance du piézomètre de contrôle avec le puits de pompage ,
t’ : le temps compté après cet arrêt ;
s : la continuation de l’enregistrement du rabattement dans le piézomètre de contrôle ;
Q : valeur de débit du pompage ayant crée le rabattement initial.
T : transmissivité en m²/s ;
S : coefficient d’emmagasinement.
Le calcul se fait sur un graphique semilogarithmique. On trace la courbe expérimentale de l’essai avec t’ (en fait log(t’))
en abscisse et sas en ordonnée. Normalement, tous les points ont tendance à s’aligner sur une droite.
Pente droite = avec s pente soit le rabattement correspondant à 1 cycle
logarithmique
D’où
Par cette méthode, on peut également déterminer la position statique de la nappe.
II.4.9. Application de THEIS dans le puits de pompage
En l’absence de piézomètre, on ne dispose comme mesure de rabattement de la nappe que des mesures effectuées
dans le forage luimême.
Dans son domaine de validité de l’équation de Jacob, il est possible d’utiliser cette méthode au cours de la descente
avec quelques adaptations importantes
Formule de JACOB : et
Valeurs de r
r n’est plus la distance entre le lieu d’observation des rabattements et le lieu de pompage puisque les observations se
font au lieu même du pompage. Ne pouvant calculer r, on ne peut pas calculer S non plus. Il faut donc
supposer une valeur pour r.
En première approximation, on se fixe r = rp (rayon du puits). Toutefois, dans la pratique, le développement du puits
améliore la perméabilité et la porosité au voisinage de la crépine. L’estimation précédente devient ainsi pessimiste et il
convient d’augmenter légèrement sa valeur en se basant sur la qualité du développement et sur l’expérience qu’on peut avoir
de cas semblables : on parle ici de rayon effectif légèrement supérieur au rayon du puits.
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de cas semblables : on parle ici de rayon effectif légèrement supérieur au rayon du puits.
Valeurs de s
Les valeurs de s mesurées ici ne sont pas analogues aux rabattements mesurés dans les piézomètres d’observation.
Ces derniers rabattements étaient dus seulement à la formation aquifère proprement dite s’écoulant en régime laminaire. Les
rabattements dans le forage sont influencés par l’effet de puits entraînant l’apparition, en période de pompage (régime
turbulent), d’une perte de charge singulière sp qui se superpose à la perte de charge théorique globale qui serait imposée
par le milieu poreux supposé capté dans des conditions idéales.
Il apparaît donc que le rabattement réel sr observé dans le puits lors de l’abaissement du niveau, sera égal à la somme
du rabattement de la nappe sn et à la perte de charge consécutive à l’effet de puits :
sr = sn + sp
avec
sr : rabattement réel observé dans le puits
sn : rabattement de la nappe due aux pertes de charge lors de l’écoulement en régime laminaire dans le milieu
poreux. sn est proportionnel au débit : sn = b.Q (b étant un coefficient)
sp rabattement du à l’effet de puits donc aux pertes de charges locales provoquées par la turbulence, ellemême
provoquée par l’accélération des vitesses à la traversé du milieu filtrant amélioré autour du forage et des crépines
ainsi que par le frottement dans le tube de forage luimême. sp est proportionnel au carré du débit, le plus
souvent même, l’exposant du débit est compris entre 1 et 2. sp = c.Qn (c étant un coefficient et n est compris
entre 1 et 2)
L’utilisation de la méthode de Jacob, pour un débit de pompage constant, en reportant sur un graphique semi
logarithmique la courbe d’abaissement mesurée (sr en ordonné et t (logt) en abscisse) sera simplement translatée d’une
quantité égale aux pertes de charges locales (sp = c.Qn) par rapport à la courbe d’abaissement théorique (les deux droites
sont parallèles). Ainsi le calcul de T par la méthode approximative de Jacob, qui repose sur la détermination de la pente de
la droite de descente ( ), ne sera en rien altérée par la présence des pertes de charge locales. Par contre, le
calcul du coefficient d’emmagasinement S par la formule n’est valable que si l’on prend pour t0 la valeur de
l’abscisse à l’origine de la droite théorique. On obtiendra évidemment un résultat erroné si l’on veut procéder de même avec
la droite réelle obtenue directement à partir des rabattements observés.
Détermination des pertes de charges locales sp = c.Qn
sr2 = b.Q2 + c.Q2n
sr3 = b.Q3 + c.Q3n
2ème solution : observation de l’abaissement et de la remonté
On réalise le pompage en relevant régulièrement les niveaux piézométriques pendant l’abaissement et la
remonté du niveau de l’eau.
Descente, Jacob s’écrit :
Remontée, Jacob s’écrit :
Exprimons la différence de rabattement entre l’arrêt du pompage et l’instant t’ :
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si t’<<ta :
d’où :
sr(ta) rabattement maximum, mesuré au moment de l’arrêt de la pompe ;
s’r(t’) mesuré à t’ ou estimé si t’ faible (voir ci dessous) ;
T
La détermination de s’(t’) exige que t’ soit suffisamment petit pour que l’approximation soit licite. Or
pour de faibles valeurs de t’, on ne peut pas négliger la post production (prolongation de l’effet de puits
immédiatement après l’arrêt de la pompe). Afin de lever cette indétermination on pourra extrapoler la
partie linéaire de la courbe de remontée au temps t’ de façon à déterminer graphiquement s’(t’).
Dans la mesure ou l’on connaît les caractéristiques géologiques du réservoir, on estime une valeur
pour S. On calcule ainsi un sp qui nous permet d’obtenir graphiquement une autre valeur pour S. Par
dichotomie on approche ainsi le résultat de S.
II.4.10.Application de THEIS aux nappes libres
L’application de la formule de THEIS aux nappes libres suppose un certain nombre d’hypothèses simplificatrices
comme une épaisseur constante de la nappe et un écoulement horizontal.. Ces dernières limitent donc la validité de la
méthode et imposent la présence d’un piézomètre de contrôle (pas de mesure dans le puits de forage).
En pratique, il faut connaître la hauteur h de la nappe puis :
pour un rabattement inférieur à 10% l’équation de THEIS reste valable ;
pour un rabattement compris entre10 et 30% l’équation de THEIS est valable avec un
terme correctif : d’où
Ainsi THEIS devient avec s corrigé:
pour un rabattement supérieur à 30% on appliquera les méthodes spécifiques des nappes libres
tenant compte de la composante verticale de la vitesse et de la diminution de T
II.4.11.Autres méthodes
II.4.11.1.Méthode de PORCHET
Cette méthode sert à mesurer le débit de pompage optimum en fonction du rabattement souhaitable.
Il s’agit d’une interprétation des courbes de rabattement et de remontée de la nappe à la suite d’un essai de pompage à
débit constant.
II.4.11.2.Méthode de Hantush
Méthode non décrite applicable aux nappes semi
captives.
Rendement d’un forage (stabilisé)
Le rendement d’un forage est égal au quotient du rabattement théorique avec le rabattement réel.
Rabattement réel : niveau mesuré dans le puits de pompage ;
Rabattement théorique : Valeurs obtenues graphiquement. On mesure le rabattement sur plusieurs piézomètres et grâce
à un graphique semilogarithmique, on prolonge la droite jusqu’au rayon du puits . On lit ainsi le rabattement réel
Remarque, on peut également déterminer le rendement par le rapport des débits spécifique réel et théorique.
Dans ce cas, le débit spécifique peut se déterminer par les formules empiriques suivantes :
Nappe libre : Nappe captive :
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