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Le cycle et le bilan hydrologiques

Exercice 1 Exercice 2

Exercice 1 : Temps de résidence de l'eau dans différents réservoirs naturels

1) Calculer le temps de résidence de l'eau dans les calottes glaciaires terrestres (temps de renouvellement du
stock), connaissant :

 Leur surface : ~1.6 * 107 km2


 Leur volume : ~2.4 * 107 km3
 Les précipitations annuelles moyennes : 127 mm

2) Même estimation pour les eaux du Léman, avec :

 Surface : 582.4 km2


 Volume : 89 * 109 m3
 Précipitations annuelles moyennes : 1200 mm
 Débits moyens annuels :

affluents :

o Rhône : 187 m3/s


o Dranse : 20 m3/s
o Venoge : 4 m3/s
o Aubonne : 6 m3/s

exutoire :
o Débit de sortie au pont de la Machine à Genève : 250 m3/s

3) Même estimation avec les eaux contenues dans la zone non-saturée de la plaine de la Broye dans la région
d'Avenches d'une épaisseur moyenne de 1,5 m sur quelque 100 ha (sol limoneux). On peut estimer la pluie
moyenne annuelle à 900 mm et l'humidité volumique moyenne à 0.25.

Piste pour la résolution de l'exercice :

 La variation du stock d'eau est nulle par hypothèse.


 L'humidité volumique est définie comme le volume d'eau contenu dans un volume unitaire de sol (en %).

Exercice 2 : Bilan hydrologique

Pour le bassin versant de la Broye (mesures du SHGN à Payerne, 392 km2), nous disposons des données
suivantes :

 ET0 : évapotranspiration de référence annuelle (mm) (calculée par la formule de Turc) pour la station de
Payerne
 pluviométrie annuelle (mm) pour la station de Romont (altitude 688 m)
 pluviométrie annuelle (mm) pour la station de Payerne (altitude 491 m)
 débits annuels moyens (m3/s)

1) Calculer et discuter le déficit d'écoulement annuel D de la Broye à Payerne, en utilisant successivement la


lame précipitée mesurée à Payerne et à Romont.
2) Calculer les bilans hydrologiques moyens (bilans inter-annuels). Commenter les résultats obtenus avec les
deux stations pluviométriques. Expliquer.

3) Proposer des solutions pour améliorer l'estimation du bilan hydrologique de ce bassin versant.

Mêmes questions en considérant les valeurs moyennes calculées sur 14 ans.

Année ET0 [mm] Lame précipitée Lame précipitée Débit moyen


[mm] [mm] [m3/s]
Romont Payerne

1978 468 1213 872 9.7

1979 518 1201 925 10.0

1980 488 1250 982 10.8

1981 521 1272 884 10.4

1982 554 1386 944 10.4

1983 552 1244 894 9.5

1984 518 1241 898 9.0

1985 569 1145 878 8.2

1986 540 1176 876 8.2

1987 521 1468 1087 10.1

1988 574 1417 965 10.5

1989 614 892 628 4.6

1990 635 1373 927 8.1

1991 603 1118 780 7.3

Piste pour la résolution de l'exercice :

 La variation de stock d'eau est supposée négligeable par rapport aux autres termes composant le bilan
hydrologique.
 Les hydrologues utilisent plus volontiers le déficit d'écoulement que le bilan hydrologique.
 La lame écoulée est obtenue en divisant le volume écoulé par la surface du bassin versant.
 Le facteur multiplicatif permettant de passer de [m3/s] en [mm/an] est d'environ 80.4 pour le bassin
versant de la Broye UNIQUEMENT (surface de 392 km2).

CORRIGE
Corrigé des exercices (chapitre 1)

Réponse Exercice 1

Démarche à adopter :

 Exprimer le volume d'eau contenu dans le réservoir considéré.


 Calculer la somme des flux entrants ou sortants du réservoir.
 Le temps de résidence est égal au rapport entre le volume d'eau et la somme des flux entrants ou
sortants du réservoir. Il est plus judicieux d'utiliser la somme des flux entrants car il peut y avoir des
pertes et des flux sortants non pris en compte.

Résultats :

(1) Temps de résidence de l'eau dans les calottes glaciaires :

Volume du réservoir : 2.4 107 km3


Somme des flux entrants : 2000 km3/an
Temps de résidence : 12'000 ans.

(2) Temps de résidence des eaux du lac Léman :

Données disponibles Temps de résidence


Volume du réservoir : 89 109 m3
Somme des flux sortants : Emissaire (7,9 109 m3) +
Temps de résidence : 11,3 ans.
Evapotranspiration (négligé) + infiltration (négligé) = 7,9
109 m3
Volume du réservoir : 89 109 m3
Somme des flux entrants : Affluents (6,8 109 m3) + Temps de résidence : 11, 8 ans
Précipitations (0,70 109 m3) = 7,5 109 m3

Pour le Léman les données sont de loin incomplètes pour obtenir un bilan hydrologique nul. En effet bien des
cours d'eau se jetant dans le lac ne sont pas pris en compte (flux entrants), alors que l'évaporation d'un tel plan
d'eau est très importante (estimée à 950 mm/an selon l'Atlas hydrologique de la Suisse, Planche 4.1).
C'est pourquoi le temps de résidence est de 11.8 ans si l'on considère les flux entrants, alors qu'il est de 11.3 ans
avec les flux sortants (évaporation non comprise).

(3) Temps de résidence des eaux contenues dans la zone non-saturée de la plaine aventicienne de la Broye :

Les calculs peuvent se faire uniquement en considérant une surface de 1 mètre carré et pour une profondeur de
1.5 mètres. Le volume d'eau contenu dans un mètre cube est de 0.25 m3 (humidité volumique du sol), donc de
0.375 m3 en considérant un volume de sol de 1.5 m3. Puisque les précipitations sont estimées à 900 mm/an, ce
qui équivaut à 0.9 m3/an et par mètre carré, le temps de résidence est donc de 5 mois.

Réponse Exercice 2

Démarche à adopter :

1. Calculer la lame d'eau écoulée.


2. Calculer la somme des flux entrants et sortants du bassin versant.
3. Calculer le déficit d'écoulement.

Résultats :

1) Le bassin versant de la Broye étant considéré comme un système hydrologiquement clos, on peut vérifier
l'égalité de l'équation du bilan hydrique en utilisant successivement la lame précipitée mesurée à Payerne et à
Romont. Les résultats du calcul sont présentés dans la figure suivante :
2) Si le bilan hydrologique peut être aussi bien positif (P > ET + Q) que négatif (P < ET + Q) d'une année à l'autre
(figure ci-dessus), pour un bassin versant n'ayant ni glacier ni lac comme celui de la Broye (i.e. sans stockage), il
doit être proche de zéro lorsqu'il est établi sur une longue période. C'est pourquoi le bilan établi avec les pluies de
Payerne est manifestement faux, et dans une moindre mesure celui déterminé à l'aide des pluies enregistrées à
Romont aussi. A cela deux explications :

 D'une part, les précipitations observées à Payerne ne sont pas représentatives de la pluviométrie
moyenne de la Broye. En effet Payerne se situe au point le plus bas du bassin (491 mètres), alors que
son altitude moyenne est de 710 mètres. Sachant que pour cet intervalle d'altitudes les précipitations
augmentent avec l'élévation, il est normal que la lame précipitée à Payerne sous-estime la pluviométrie
réelle du bassin. Ce phénomène est mis en évidence par un bilan plus équilibré pour Romont (altitude
de 688 mètres), même si cette station n'est pas sur le bassin lui- même.
 D'autre part le calcul du bilan s'est fait à l'aide de l'évapotranspiration de référence et non pas réelle. De
plus ces valeurs ne sont pas représentatives de l'ET0 du bassin, puisque celle-ci fait intervenir
notamment la température de l'air qui diminue avec l'altitude.

3) Il en ressort des explications données ci-dessus que l'amélioration de l'estimation du bilan hydrologique
nécessite une meilleure représentativité des mesures.
Ainsi pour la pluviométrie il conviendrait d'augmenter le nombre de stations de mesure, permettant de mieux
appréhender la variabilité spatiale des précipitations. A défaut il faudrait ajuster la lame précipitée observée à
l'altitude moyenne du bassin à l'aide d'un gradient altimétrique des précipitations, généralement disponible dans
la littérature. Le même principe devrait être appliqué à l'ET0, ou encore mieux à l'évapotranspiration réelle ETR.

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