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Besoins en eau des cultures

Les besoins en eau des cultures sont définis comme la hauteur d’eau (mm)
nécessaire pour compenser l’évapotranspiration d’une culture en bon état cultivée
dans un champ de grande superficie, dans des conditions de sol non limitantes du
point de vue de la disponibilité de l’eau et de la fertilité, et conduisant à un
rendement optimal dans des conditions climatiques données.

Pour atteindre ces objectifs de production satisfaisants, une culture doit être dans
des conditions hydriques optimales. Ces conditions seront assurées si l’on a bien
défini les besoins en eau des cultures qui s’obtiennent à partir d’un bilan hydrique
dont l’évapotranspiration constitue le principal facteur.

1-Evapotranspiration de référence (ET0)

Elle correspond à l’évapotranspiration d’un gazon haut de 8-15cm, couvrant


totalement le sol, et sans aucun facteur limitant (c’est à dire avec un sol maintenu à
la capacité au champ, dans des conditions climatiques favorables, sans aucune
maladie, aucune carence en éléments minéraux……).

2-1 Méthodes d’estimation de l’évapotranspiration de référence (ET 0)

2-1-1 Méthode des bacs

La méthode la plus pratiquée pour déterminer ET0 est la méthode de l’évaporation


en bac, qui intègre les effets de la température, de l’humidité de l’air, du vent et de
l’ensellement. Le bac le plus utilisé est le bac « class A » de forme circulaire.

L’évaporation dans le bac est très proche de l’évapotranspiration du gazon pris


comme référence. L’évapotranspiration de référence est liée à l‘évaporation dans le
bac par la relation suivante :

ET0 = kbac Ebac


Ex. Estimation de ET0 en mm/j

Mois Juin Juillet Aout Sept. Oct. Nov. Déc.


ETbac(mm/j) 9.0 8.8 8.8 8.2 8.0 6.5 5.7
kbac
0.7
ET0 (mm/j)
6.3 6.2 6.2 5.7 5.6 4.5 4.0
2-1-2 Formule de la FAO : Penman-Monteith

Pour estimer l’évapotranspiration de référence ET0 Penman et Monteith ont établi


une formule qui intègre pratiquement tous les paramètres climatiques. Cette
formule s’écrit

900
0.408 Δ ( Rn−G ) +γ U (e s−ea)
T + 273 2
ET 0=
Δ+ γ (1+ 0.34 U 2)

Avec ;

ET0 : Evapotranspiration de référence (mm/j)

Rn : Rayonnement net à la surface de la culture (Joule/m2/jour)

G : Flux de chaleur échangé avec le sol (Joule/m2/jour)

T : température moyenne journalière (°C)

U2 : vitesse moyenne journalière du vent mesurée à 2m du sol

Es et ea : respectivement la vapeur saturante et la pression réelle de l’air à la même


hauteur( Kpa)

Δ : pente de la courbe de vapeur saturante à la température réelle de l’air (Kpa/°C)

γ : Constante psychrométrique (Kpa/°C)

2-Evapotranspiration de la culture (ETc)

Elle correspond à l’évapotranspiration d’une culture sous un climat donnée et


maintenue dans les conditions favorables :

-sol à la capacité au champ

-pas de carence en éléments minéraux

-plante saine ne soufrant d’aucune maladie

-conditions climatiques favorables

-etc……

ETc est liée à ET0 par la relation suivante :

ETc = kc ET0
Où :

-kc est un coefficient cultural dépendant de la culture et de son stade végétatif

3-Calcul des besoins en eau

Pour calculer les besoins en eau des cultures la FAO a établi un programme
informatique dénommé Cropwat. Ce programme est un outil efficace pour le
pilotage des irrigations

3-1 -Données climatiques exigées par le cropwat:

-Tm : températures moyennes mensuelles (°C)

-HR : humidités relatives de l’aie en %

-Vv : vitesse du vent (km/jour)

-I : Durée d’insolation (heures/jour)

-Pluies moyennes mensuelles en (mm/jour)

3-2 Données culturales

Le logiciel cropwat contient un fichier contenant des données sur un grand nombre
de cultures. Ces données sont les suivantes :

-le coefficient cultural utilisé pour le calcul de ETc

-le tarissement admissible qui représente le niveau critique de l’humidité du sol à


partir duquel le stress dû au manque d’eau se fait sentir. Les valeurs sont exprimées
en fraction de l’humidité disponible du sol.

-le coefficient de réponse du rendement qui permet d’estimer les réductions dues au
stress hydriques.

-Exemple d’application du cropwat pour le pilotage des irrigations du palmier


dattier dans la région de Ouargla
Exemple de programmation des irrigations par l’utilisation d’un bac « class A »

-Culture : coton

-surface cultivée : 1.5ha

-saison culturale : aout à décembre

-méthode d’irrigation : irrigation de surface, conduites sous pression

-efficience de l’irrigation : 70%

-Sol de texture moyenne


Autres données :

Aout Sept. Oct. Nov. Déc.


Eau disponible dans le sol бa (mm/m) 99 99 99 99 99
Epuisement de l’eau disponible p 0.5 0.6 0.6 0.6 0.6
Profondeurs des racines (m) 0.4 0.7 1.0 1.0 1.0
Ebac (mm/j) 8.8 8.2 8.0 6.5 5.7
Coefficient cultural kc 0.4 0.7 1.1 1.0 0.8
kbac 0.7 0.7 0.7 0.7 0.7

Calculez :

-La dose d’irrigation

-Evapotranspiration de référence ET0

-Evapotranspiration du coton

-Intervalles d’irrigation

Etablir un calendrier des irrigations de la culture du coton.

aout Sept. Oct. Nov. Déc.


Dose d’irrigation (mm) 19.8 41.6 59.4 59.4 59.4
ET0 (mm/j) 6.2 5.7 5.6 4.5 4.0
ETc (mm/j) 2.5 4.0 6.2 4.5 3.2
Intervalles d’irrigation (jours) 8 10. 9.6 13 18.
4 5
Calendrier des irrigations de la culture du coton :

Fin juilletIrrigation avant semis pour humidifier le sol sur 1273m3


une profondeur de 60 cm
Début aout Mise en culture
8 aout irrigation 425m3
16 aout irrigation 425m3
24 aout irrigation 425m3
31aout irrigation 425m3
10sept irrigation 891m3
20sept. irrigation 891m3
30sept. irrigation 891m3
er
1 oct. irrigation 1275m3
10 oct. irrigation 1275m3
20oct. irrigation 1275m3
31oct. irrigation 1275m3
13novemb. irrigation 1275m3
26novemb. irrigation 1275m3

11598 m3

La dernière irrigation du 26 novembre peut durer jusqu’au 9 décembre c'est-à-dire


jusqu’à la récolte. La quantité totale d’eau distribuée sur une superficie de 1.5 ha est
de 11598 m3 + une pré-irrigation de 12773m3 soit ua total 12871m3.
Le tensiomètre

Comme pour le bilan hydrique, le bac class A, le tensiomètre est un moyen très
efficace pour le pilotage des irrigations.

1-Définition

Le tensiomètre est un tube en verre au bout duquel on a placé une bougie poreuse
en céramique perméable. Le tensiomètre est fermé par le haut à l’aide d’un bouchon
et comporte un manomètre.

Bouchon Manomètre

Tube en verre

Bougie poreuse en céramique

Schéma d’un tensiomètre

2-Potentiel de pression

Le potentiel de pression caractérise l’état énergétique de l’eau dans le sol. Il existe


une relation forte entre le potentiel de pression et l’humidité du sol. Plus un sol sera
sec, plus son potentiel de pression est petit.

Le potentiel de pression dans un sol non saturé est toujours négatif. Il est mesuré à
laide d’un tensiomètre.

3-Notion de pF

pF = Log∣Ψp∣

-Log= logarithme décimal

- Ψp = potentiel de pression exprimé en centimètre de colonne d’eau


3-1 Rappel des unités de pression

F
P= Exprimée en N/m2
S

1bar = 105 N/m2

3-1-1-Pression exprimée en hauteur de fluide

P = ρgh ❑h= P

ρg

Avec :

-ρ : masse volumique du fluide considéré

-g : Pesanteur

Exemple : Transformez la pression de 1 bar en mètres de colonne d’eau

ρeau = 103kg/m3 ; g =10m/s2


5
10
h= 3 = 10m
10 x 10

1bar = 105 n/m2 = 10m de colonne d’eau.

1 bar = 100 kpa (lire kilo pascal)

1cb = 1kpa

Lecture Interprétation
tensiométrique
(kPa)
Le sol est presque saturé pendant le ou les jours qui
Sol saturé : suivent l’irrigation. Il peut y avoir de mauvaise aération
0 - 10 du sol, d’une nappe phréatique haute ou d’une décharge
du tensiomètre si la lecture persiste
Capacité au champ L’irrigation est interrompue à ces valeurs pour prévenir
20 - 30 les pertes par infiltration profonde et le lessivage des
éléments minéraux. Les sols sableux seront à la capacité
au champ vers 11kPa et les sols argileux vers 28 -30 kPa
Irrigation 30 – 40 Valeurs habituelles pour commencer l’irrigation. En
50 général l’irrigation commence à des lectures 30 – 40kPa
60 dans les sols sableux, de 40 – 50kPa dans les sols
limoneux et de 50 – 60 dans les sols argileux.
En commençant l’irrigation à ces valeurs, on maintient la
réserve utile à un niveau normal.
Sol sec Valeurs du stress hydrique
70 - 80
Les systèmes d’irrigation

1-l’irrigation

L’irrigation est une opération qui consiste à amener l’eau sur une surface à irriguer
afin de compenser le déficit pluviométrique. Ce déficit peur être total (cas des zones
sahariennes, cultures sous serres). Pour ce type de situation, l’irrigation est dite
intégrale. Dans les zones pluvieuses ou moyennement pluvieuses, le déficit
pluviométrique est partiel et l’irrigation est dite de complément ou d’appoint.

2-Les différents systèmes d’irrigation

Les systèmes d’irrigation peuvent être classés en deux grandes catégories :

L’irrigation gravitaire et l’irrigation sous pression (irrigation localisée et l’irrigation


par aspersion).

Systèmes d’irrigation

Irrigation de surface Irrigation localisée Irrigation par aspersion

Irrigation par planche Irrigation goutte à goutte Rampes fixes Rampes mobiles

Irrigation par bassin Diffuseur Rampes permanentes


Rampes pivotantes
(pivot)
Irrigation à la raie Orifice ou ajutage Rampes semi-portatives

Rampes frontales
Micro-asperseur (micro-jet) Rampes portatives

Rampes d’irrigation
sur roues

Enrouleurs

2-1-Irrigation de surface
L’irrigation de surface consiste à amener l’eau au point le plus haut du terrain et la
laisser s’écouler par gravité. L’eau est ensuite distribuée au champ, soit par
submersion (irrigation par bassin), soit dans des sillons (irrigation à la raie) ou bien
par ruissellement à la surface d’une planche d’arrosage (irrigation par planche).

2-1-1-Irrigation par bassins

L’irrigation par bassin consiste à remplir un bassin. Sa pratique nécessite un sol


nivelé ayant une pente comprise entre 0.1 et 1%.

Les bassins sont constitués de cuvettes en terre à fond à peu prés plat, entourés de
diguettes de faible hauteur ou levées. Ces levées sont conçues pour empêcher le
passage de l’eau aux champs adjacents. Cette technique est utilisée généralement
pour l’irrigation des rizières. Cette méthode est aussi utilisée pour l’irrigation des
arbres fruitiers, dans ce cas une petite cuvette (bassin) est aménagée autour de
chaque arbre.

*Cultures recommandées :

La technique par bassins convient à l’irrigation d’un grand nombre de cultures. C’est
la technique la plus appropriée à l’irrigation des rizières. Cette technique est aussi
utilisée pour l’irrigation d’autres types de cultures :

-Fourrages : luzerne, orge etc………………………..

-Arboricultures : agrumes, palmier dattier etc………………

-céréales etc…………………………

La méthode n’est pas recommandée pour l’irrigation des cultures à racine tubercule
et à tubercule, telle que la pomme de terre.

*Eaux d’irrigation :

L’utilisation des eaux albiennes dont la température dépasse parfois les 60°C
nécessite des dispositifs de refroidissement avant leur utilisation en irrigation par
bassin pour éviter les brulures des plantes.

En résumé :

Les bassins doivent être petits si :

1-La pente du terrain est forte

2-Le sol est sableux

3-Le débit d’arrosage est faible


4-La dose d’arrosage est faible

5-La préparation du terrain est faite manuellement

2-1-2-Irrigation par sillons/à la raie

Les sillons sont des petites rigoles en terre, aménagés dans le sens de la pente du
terrain, pour transporter l’eau entres les rangées des cultures. L’eau s’infiltre dans le
sol, principalement par les cotés du sillon, tout le long de son trajet dans le sens de la
pente du terrain.

Généralement, les plantes sont cultivées sur les billons séparant les sillons. Cette
technique est valable pour l’irrigation de toutes les cultures en lignes et toutes les
cultures qui ne tolèrent pas la submersion par les eaux de leur feuillage ou de leur
collet pour une longue durée.

Les sillons sont alimentés par des prises d’eau aménagées sur les berges du canal
d’amenée. Les ouvrages de prise peuvent être de simples ouvertures aménagées sur
les berges du canal d’amenée, soit des siphons etc……

2-1-3-Irrigation par planche

Les planches sont des bandes de terrain aménagées en pente douce et séparées par
des diguettes. Elles sont aussi appelées calant ou planches d’arrosage. L’alimentation
en eau des planches est faite de plusieurs façons soit à l’aide de prises d’eau
aménagées sur le canal d’amenée et équipée d’une vannette, soit par des siphons. La
lame d’eau introduite ruisselle en descendant la pente de la planche, guidée par les
diguettes des deux cotés de celle-ci.

2-2-Irrigation sous pression

L’irrigation sous pression se compose de :

-L’irrigation localisée (micro-irrigation) par goutteurs, mini-diffuseurs, micro-jets etc ,


Dans cette technique l’eau est livrée aux plantes sans être réparties sur toute la
surface, mais appliquée sur une surface limitée autours des plantes. Ceci permet de
limiter les pertes d’eau par évaporation et percolation. Elle permet aussi de réduire
le développement des mauvaises herbes et permet également de pratiquer la
fertigation.

-L’Irrigation par aspersion

C’est une technique qui consiste à apporter l’eau aux plantes sous forme de pluies.

Un réseau d’irrigation sous pression se compose des éléments suivants :


Point d’eau (puits, forage, bassin)

Station de tête (filtre ; doseur d’engrais

Accessoires (débimètre, manomètre)

Conduites (d’amenée, secondaires..)

Les distributeurs selon le système


Irrigation par aspersion

1-Conditions d’utilisation

L’irrigation par aspersion consiste à apporter l’eau aux plantes sous formes de
gouttes de pluies. L’eau est mise sous pression, généralement par pompage, pour
être ensuite distribuée par un réseau de canalisation. La distribution d’eau est faite
aux moyens de rampes d’arrosage équipées d’asperseurs. L’eau sort sous la forme
d’un jet et se répartit en gouttelettes d’eau qui tombent sur le sol.

1-1-Cultures recommandées

L’irrigation par aspersion convient aux cultures en lignes, de plein champ et à


l’arboriculture. La distribution de l’eau peut se faire sur ou sous frondaison.

1-2-Type de sol

L’irrigation par aspersion convient parfaitement aux sols sableux à taux d’infiltration
assez fort, sans pour autant ignorer qu’elle s’adapte parfaitement à la plupart des
types de sol. La pluviométrie moyenne des asperseurs (mm/h) doit être inférieure au
taux d’infiltration permanent du sol pour éviter le ruissellement des eaux en surface.

1-3-Qualité des eaux

L’eau d’irrigation doit être propre, exempte de matières solides pour éviter
l’obstruction des buses et le dépôt de matières solides sur frondaison.

2-Schéma type d’un réseau d’irrigation par aspersion

Le schéma type d’un réseau d’irrigation par aspersion comporte les éléments
suivants :

-L’unité de pompage

-Les canalisations principales et d’approche

-Les rampes

-Les asperseurs

L’unité de pompage comporte généralement une pompe centrifuge qui puise l’eau
de la source et la refoule à la pression requise dans le réseau de canalisations.

Les canalisations principales et les canalisations d’approche (ou secondaires) servent


à transporter l’eau de la pompe jusqu’aux rampes d’arrosage. Ces canalisations sont
généralement fixes et posées à la surface du sol ou enterrées. Ces canalisations sont
essentiellement en plastique, ou en alliage d’aluminium.

Les rampes sont des tuyaux qui transportent l’eau à partir des canalisations
principales ou secondaires jusqu’aux asperseurs. Elles sont dans la plupart des cas
mobiles et de ce fait, elles sont faites en alliage légers d’aluminium pour faciliter le
transport manuel.

3-Aspersion classique

Le réseau d’irrigation le plus classique est constitué d’un réseau de canalisations


légers en alliage d’aluminium et transportable manuellement. Les asperseurs sont à
intervalles égaux (6-12mètres) sur les rampes latérales posées sur le champ à des
intervalles de 6 à 18métres de façon que l’eau d’irrigation soit réparties
uniformément sur toute la zone couverte.

4-Le Pivot

Le système d’irrigation par aspersion à pivot central est constitué d’une seule
conduite d’arrosage de diamètre relativement grand composée de tuyaux en acier
léger galvanisé ou en aluminium à haute résistance, suspendus au dessus du sol par
de longues structures métalliques et posés sur des tours mobiles sur roues.

Une des extrémités de la conduite est raccordée à un mécanisme à pivot implanté au


centre de la zone à irriguer. L’ensemble de la conduite tourne autour du pivot.

Le pivot central est un système d’irrigation automatisé, à basse pression/ou


moyenne pression et assemblé de manière permanente.

Le pivot central est conçu pour irriguer les cultures de plein champ, céréales,
fourrages, et légumes.

Ce système est mieux adapté pour l’irrigation des grandes exploitations. La superficie
irriguée peut varier entre 3.5 à 60 ha (voir jusqu’à 1ha, voir le pivot artisanal du
souf).

4-1-Composantes du pivot

Le pivot est constitué d’une longue conduite reliée à une tour centrale, qui tourne
lentement sur le champ en décrivant un cercle et irrigue les plantes avec des
asperseurs ou mini-diffuseurs disposés à intervalles fréquents.

La tour centrale avec son mécanisme de pivotement et le panneau principal de


commande sont ancrés dans un petit socle de béton au droit d’un point fixe
d’alimentation en eau (borne) au centre du terrain.
L’extrémité de la conduite est équipée d’un canon asperseur.

L’ensemble du système automoteur tourne lentement autour du pivot à une vitesse


de 2-3m/mn et se déplace en pulvérisant l’eau au dessus des plantes et décrive un
cercle.

Le système d’entrainement se compose de petites unités motrices individuelles


équipant chacune des tours. Ces unités sont pilotées électriquement.

4-1-1-La conduite d’arrosage

La longue conduite latérale portant les distributeurs d’eau (asperseurs, mini-


diffuseurs etc..) a un diamètre qui peut varier entre 140-250mm. Les dimensions
standards d’environ 160 et 200mm sont très courantes. La longueur de la conduite
d’arrosage peut varier de 50 à 750mètres. Elle est constituée d’aluminium ou d’acier
léger galvanisé.

La conduite est disposée entre les tours intermédiaires de support de forme en A et


sur roues, dont la hauteur au dessus du sol est 3mètres au minimum et qui sont
espacées de 35 à 55 mètres (longueur de la travée). La longueur habituelle ou
standard est de 40mètres.

Les travées sont équipées à leur extrémité de joints flexibles permettant


l’articulation de la conduite et permettant des mouvements latéraux, verticaux et
rotatifs sans provoquer des contraintes sur la conduite.

4-1-2-Les distributeurs d’eau

Les distributeurs d’eau sont montés sur la conduite à des intervalles de 1.5 ou 6
mètres. Actuellement les distributeurs sont des mini-diffuseurs fixes sur des tubes,
fonctionnant à des pressions de 0.5 – 1.5 bars

4-1-3 La tour centrale

Elle a une forme pyramidale d’environ 3.50 à 4 mètres de hauteurs ancrée dans un
socle en béton formant une plate forme carrée. Cette structure est équipée d’une
échelle d’accès. Elle constitue la tête du système et comporte tout l’équipement
nécessaire pour la commande du système, tel que le dispositif en tube vertical avec
coude au sommet, alimenté en eau et équipé d’entrées pour l’injection d’engrais
liquide et le panneau central de commande.

Le panneau de commande protégé par un coffret est installé sur la tour centrale du
pivot, il permet le maniement de la machine d’arrosage et la programmation de
l’irrigation, c'est-à-dire la commande du débit, la période de rotation et de
fonctionnement de la machine et la vitesse/ou durée de chaque tour.
4-2-Fonctionnement de la machine

Le pivot, entièrement mécanisé fonctionne automatiquement. De petits moteurs


électriques montés sur chaque tour à deux roues assurent le déplacement de la
machine.

Les tours ne bougent pas continuellement, mais progresse par une série d’avances et
d’arrêts.

4-3-Avantages

-Efficience d’irrigation élevée

-Meilleure uniformité d’application en comparaison avec d’autre système


d’aspersion.

-Economie de main-d’œuvre

-Contrôle de la salinité : possibilité de pratiquer un lessivage intégral et efficace de la


zone racinaire en fin de saison

4-4-Inconvénients

-Investissement initial important

Exemple d’application :

Les principales étapes pour la conception d’un projet d’irrigation par pivot sont les
suivantes :

-Détermination de la surface à irriguer, la longueur du rayon de la machine

-Les principales caractéristiques de la culture (profondeur d’enracinement, saison de


croissance, stades critiques etc.)

-Calcul des besoins en eau de pointe (utilisation du copwat)

-Détermination de l’humidité disponible du sol

- Etablissement d’un programme d’irrigation (dosage, nombre d’heures


quotidiennes de fonctionnement et intervalles entre les irrigations).

1-Superficie

-Surface à irriguer, environ 15 ha


-La conduite du pivot a une longueur = 215 mètres de longueur effectivement
arrosée et atteint 218.5 mètres avec le canon asperseur d’extrémité.

-La périphérie de l’aire circulaire mesure environ 1350 mètres (circonférence = 2ПR).

2-Culture

-La superficie est plantée d’arachides, une culture sensible au manque d’eau

-Saison de croissance : Avril-Septembre soit 130 jours environ.

-Profondeur d’enracinement effectif : 0.64mètres

-Valeurs des coefficients culturaux :stade initial kc = 0.45, croissance végétatif kc =


075, floraison et formation de la graine kc = 1, dernier stade kc = 0.75 .

Le stade de mi-saison d’environ 45 jours avec un k c = 1 tombe en juillet – aout avec


une demande d’eau d’irrigation maximal.

3-Sol

Texture légère à moyenne avec une humidité disponible RU = 120 mm/m et un taux
d’infiltration > 15m3/h.

4-Climat

- ETO du mois de pointe = 7 mm/j soit ET C du mois de pointe est 7 mm/jour


(ETC =kcxETo) avec kc = 1

5- Efficience de l’irrigation = 85%

Ce qui permet de calculer les besoins brutes du mois de pointe = 7 : 0.85 = 8.2
mm/jour ou 8.2x10 x15 = 1235 m3/jour

Débit du système = 60m3/h

Le nombre d’heures quotidiennes de fonctionnement du pivot pour couvrir la


demande de la culture au mois de pointe est 1235 :60 = 20.5 heures/jour

Au niveau de la boite de commande du pivot on doit régler la vitesse d’avancement


et déterminer le temps par tour.

Irrigation goutte à goutte

En irrigation goutte à goutte, l’eau est appliquée à chaque plante en quantités


réduites, précises et fréquentes au moyen d’un distributeur appelé goutteur.
L’eau est distribuée en continu au même endroit sous forme de gouttes et s’infiltre
dans le sol en humectant la zone racinaire, verticalement par gravité et latéralement
par capillarité et forme le bulbe humide. La zone plantée n’est que partiellement
humidifiée. La forme du bulbe humide dépend du type de sol. Elle est allongée dans
les sols sableux par contre elle est plate dans les sols lourds.

1-Composantes du système goutte à goutte

Un système goutte à goutte comprend un ouvrage de tête, des conduites principales


et secondaires, des bornes, des adducteurs et des conduites latérales équipées de
goutteurs.

1-1-Ouvrage de tête

Les caractéristiques et équipements dépendent des besoins du système.


Habituellement il comprend une vanne de sectionnement, une unité de filtrage, un
injecteur d’engrais et petites accessoires.

1-2- Les conduites principales et secondaires

Elles sont généralement enterrées surtout si elles sont en PVC rigide.

1-3-Bornes

Elles sont branchées sur les conduites principales et secondaires et sont munies de
Vannes.

1-4- Adducteurs

Ce sont généralement des conduites de 50, 63 ou 75 mm, et sont posées en surface.

1-5-Conduites latérales

Elles ont un diamètre de 12-20mm et sont branchées sur les adducteurs et posées le
long des rangées de cultures. Elles sont équipées de goutteurs espacés
régulièrement.

1-6-Les distributeurs (goutteurs)

Les goutteurs sont de petits distributeurs en plastique. Ils ont montés à intervalle
régulier. L’eau pénètre dans les goutteurs sous une pression d’environ un bar et
ressort sans pression sous forme de gouttelettes continues avec un faible débit de 1
à 24l/h.
Ouvrage de tête

Conduite secondaire

Conduite latérale

Exercice :

Données de l’exercice :

-Superficie et culture

La parcelle de 120x83m (environ 1ha) porte une culture de pastèque en rangs


espacés de 2.20m avec un espacement de 50 cm entre chaque plant. La parcelle est
divisée en 2 parties de 54 rangs de 40.5 m chacune, à raison de 85 plantes par rang,
cela donne 4374 plantes par 1/2partie, 8748 au total et 108 rangs.

-Eau et climat

Le sol est de texture lourde à faible perméabilité (6mm/h) et une capacité de


rétention élevée. La source d’eau est un réservoir à ciel ouvert situé à proximité.
L’eau est de bonne qualité, contient des impuretés (algues).

La saison culturale va de début avril à début juillet. Les mesures maximum moyennes
de l’évaporation en bac sont 3.3mm/j pour avril, 4.64mm/j pour le mois de mai,
6.13mm/j pour juin.

-Besoins et programme d’irrigation


Les besoins maximums en eau de la pastèque surviennent durant le stade de mi-
croissance et de formation du fruit à la fin mai et au début juin, lorsque le coefficient
cultural kc = 1. La valeur moyenne relevée pour ces deux mois est de 5.38 mm/j, ce
qui multiplié par un facteur de correction de 0.66 donne ET o = 3.55 mm/j équivalente
à ETC puisque kc = 1. L’efficience de l’irrigation atteint 90%.

Par conséquent, le besoin quotidien brute est de :

3.55 x 90
= 3.94 mm/jour
100

3.94 x 10 x 1ha = 39.4 m3/jour

Le programme d’irrigation à la fin mai n’est pas fixé en fonction d’un tarissement fixe
d’humidité du sol, mais d’un intervalle fixe d’une journée. En conséquent l’irrigation
est appliquée à chaque jour avec une dose de 39.5m3/jour.

Au stade initial de la saison ce croissance, l’intervalle varie entre 4 et 2jours.

Trame du système :

Le système comprend un ouvrage de tête équipé :

-d’un filtre à gravier

-d’une crépine

-d’un injecteur à fertilisant et d’une vanne de réglage

La conduite principale en PEHF est posée au milieu du champ en surface. Sur cette
conduite qui joue le rôle d’adducteur, on installe 54 bornes, espacées de 2.2m.

Les conduites latérales, connectées aux bornes sont des tuyaux en PEFD de 16 mm
posées perpendiculairement à conduite principale des deux côtés, un par rangés de
plantes.

Afin d’alimenter les plantes, les goutteurs sont insérés dans les conduites latérales
tous les 502 cm, soit un goutteur par plante.

Caractéristiques des goutteurs :

.en dérivation : 4l/h à 1 bar

Caractéristiques des conduites latérales :

.Tuyaux en PEFD de 16 mm, PN 4 ars, longueur 41 m.

.nombre de goutteurs : 81
.débit total : 324l/h

.nombre de conduites latérales : 108

.nombre total de goutteur : 8748

-Fonctionnement du système :

Le débit requis pour le fonctionnement simultané des conduites latérales est de 35


m3/h. Si une irrigation est effectuée en trois (3) tours, le débit de l’installation est 12
m3/h

La durée d’application par tour en période de pointe pour une dose d’irrigation de
39. m3 est de une heure et six minutes (1h 06mn) ; une irrigation complète prendra
donc trois heurs et six minutes (3h 06mn).

Conduite principale PEHD 63 mm

Ouvrage de tête

Conduite latérale PEFD 16 mm


avec goutteurs tous les 50cm

120m

85m

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