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Production de plants

Les plants peuvent être obtenus à partir de graines par semis indirect ou à partir de
partie végétale on appelle cela la reproduction végétative.

I. Le semis indirect

La production de plants est de plus en plus pratiquée au détriment du semis direct. Elle
présente des avantages indéniables et quelques inconvénients.

avantages inconvénients
Conditions de semis maîtrisées, diminue les Consommation de terreau et d’espace en
risques de non levée serre de plants

Gain de temps sur la croissance à des Temps important alloué à la production on


périodes non favorables : exemple : tomate peut supprimer cet inconvénient en
achetant des plants à un autre producteur
Temps gagné sur la croissance des
adventices

Les planches en tunnel sont encore


utilisées pour la production pendant que les
plants grossisent dans un autre tunnel

II.Matériels nécessaires

Le semis est pratiqué alors dans des terrines, plaques alvéolées, mottes ou godets dans
un substrat inerte dit terreau.

• Semis en terrine : → tomates, oignons,


poireaux…

• Semis en plaques polystyrène ou


plaque PE

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• Semis en godets : godets de 8 → concombres,
courgettes, courges

• semis en mottes pressées

Les mottes pressées peuvent être réalisées de manière manuelle avec des presses
motte manuel ou à l’aide d’une motteuse automatique.

Presse motte 20 mottes de 4cm de


côté.

Photo d’un modèle de motteuse automatique :

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Le terreau est placé dans le malaxeur on y ajoute de l’eau. Ensuite une visse sans fin
amène le terreau humide dans la trémie. Si on a pas de malaxeur on peut utiliser une
bétonnière (1 sac pour 1,5 à 2 arrosoirs d’eau). Le terreau est pressé et ensuite découpé
par des matrices de tailles différentes qui découpent les mottes. Le semis par motte est
aussi réalisé par un semoir incorporé à la machine. Les mottes semées sont ensuite
récupérées par une fourche et placées sur des plaques de semis posées ensuite sur des
tables chauffantes pour favoriser la levée des graines.

Fonctionnement d’une motteuse automatique filmé par Loïc maraicher :


https://www.youtube.com/watch?v=byVxKmWBO2Y

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La nappe chauffante est placée sur un table ou au sol ( attention au sol les plaques sont
beaucoup plus accessibles à la prédation par les rongeurs). La température, régulée par
un thermostat, doit être généralement de 18 jusqu’à 23°C.

III. Le terreau

Le terreau est composé en grande partie de tourbe brune, noire ou blonde. Il y est rajouté
en différentes proportions des matériaux végétaux (fibre de noix de coco) et des
amendements organiques (compost). Il est caractérisé par une bonne porosité, une
rétention d’eau importante et une richesse en éléments minéraux. Il est garanti sans
éléments pathogènes pouvant détruire les semis.

En agriculture biologique le sac doit comporter la mention Afnor Nf U 44-551 (202) et la


mention utilisable en agriculture biologique. Cette mention doit aussi être reportée
sur votre facture.

Attention en condition de température très élevée l’azote peut se minéraliser rapidement et


entraîner la fonte des semis par brûlure des racines

On peut faire son propre terreau à base de son propre compost de feuilles (faire vérifier
par le contrôleur AB!!!).

ll existe des terreaux pour les mottes et du terreau de repiquage (moins cher). Le terreau
motte est plus fin et retient plus l’eau. Le terreau repiquage comporte plus de fibres de
coco et est alors plus drainant. Les coûts du sac sont de 8 à 10€ le sacs de 70L.

IV. Précisions sur le semis manuel

Lorsque l’on fait un semis à la main, dans des terrines, on sème à la volée ou on pose les
graines. Ensuite on les recouvre de terreau fin sec ou de vermiculite.

Quand on sème à la main dans des plaques en polypropylène, le terreau dans les plaques
doit être bien tassé.

En plaque ou en motte, la graine ou les graines en fonction du semis effectué sont posées
dans chaque motte ou trou de plaque et peuvent être enfoncées à l’aide d’un crayon
pour favoriser le contact avec le terreau.

La vermiculite (argile très fines) ou du sable peuvent être ajoutés pour favoriser le
réchauffement du terreau et conserver l’humidité sur la motte.

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VI. Reproduction végétative

Définition : production de plants identiques à la plante mère à partir d’une partie de la


plante mère.

avantages inconvénients

Reproduction de la plante à l’identique Temps de reprise

Basé sur les capacités naturelles des Respecter les moments pour le prélèvement
plantes à se reproduire
On multiplie les maladies portées par la
Culture in vitro : plantes saines sans virus plante mère

Les différentes techniques de


reproduction végétative pouvant
être pratiquées en maraîchage .

Schéma tiré de techniques horticole,Pierre


Gautreau et Alain Machefer

IV. 1. Le bouturage

Bouturage : multiplication d’une plante à l’identique à partir d’une partie de végétal de la


plante mère cela donne un clone.

On prélève un morceau de la plante que l’on place dans la terre. La plante produit des
racines et un plant se forme que l’on repiquera dans un second temps dans un godet.

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Schéma tiré de techniques horticole,Pierre Gautreau et Alain Machefer

Exemple : patate douce. Trois techniques de bouturage patate douce: Ferme de cagnolle.
https://www.youtube.com/watch?v=Zfy_3TFFdKE

IV. 2. Drageonnage

Définition : reproduction de la plante mère entière à l’identique par la plantation d’un


drageon.

Exemple : framboisier, artichaut

Schéma tiré de techniques horticole,Pierre Gautreau et Alain Machefer

IV. 3.Greffage

Définition : création d’une nouvelle plante sur un porte greffe. On connecte le greffon
(partie supérieure prélevé sur un individu) au porte greffe (issu d’un semis d’une autre
espèce ou d’une autre variété).

On utilise les qualités de bon enracinement et de résistance à certaines maladies du sol


du porte greffe et on sélectionne les qualités gustatives et de production du greffon.

Le greffage d’aubergines sur porte greffes tomates et de tomates sur porte greffe
tomates rustiques évite certaines maladies racinaires (corky root, verticilliose…) et un
meilleur enracinement pour l’aubergine sur pied de tomates. Les rendements sont plus
élevés et ainsi on plante à plus faible densité. On obtient aussi un gain de précocité.

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Le coût d’environ 2€ par pied est assez élevé mais justifié par un besoin de grande
technicité pour réussir les plants (dextérité et maintien d’un hygrométrie et température
idéales),

Greffage d’aubergine
(greffon) sur tomate
(porte greffe). Cela
nécessite la mise en
place de pinces
plastiques pour que les vaisseaux
conducteurs de sève
des des deux individus se
connectent.

V. Le repiquage

Définition : transfert de jeunes plants semés en caisses ou terrines dans des godets ou en
pleine terre en général dès l’apparition des premières feuilles ou au stade cotylédons
étalés.

avantages inconvénients

Gain de place au début de la production Opération délicate car casse des racines

Passage d’un terreau de semis à un terreau


de croissance

Première phase de sélection des sujets

Le repiquage est surtout pratiqué pour faire des plants de tomates, aubergines,
poivrons au stade cotylédons étalés. Ainsi on sélectionne les plants de la terrine que
l’on passe dans des godets de 7, 8 ou 9 contenant du terreau de croissance.

Lorsque l’on repique un plant de tomate on le plante très profondément dans le


godet pour favoriser un enracinement très vigoureux.

Le repiquage de racines nues en pleine terre est pratiqué pour l’oignons, les
poireaux.

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Avant le repiquage on habille les plants de poireaux : taille des racines et des feuilles.

VI. Elevage des plants en serre


Les semis lèvent et les plants s'enracinent sur la nappe chauffante. Ensuite ils sont placés
au sol ou sur des tables d'élevage.

On devra pour certains plants pratiqués un distançage des godets : tomates, poivrons,
aubergines, courges. Cela consiste à supprimer un godets sur deux dans les caisses ou
juste de les écrater si on travaille directement au sol. Cette technique permet alors aux
plants dans le godets de s'étoffer, de devenir plus vigoureux et atteindre la bonne
morphologie pour être ensuite planté en pleine terre.

L’humidité favorable est de 60 %. Attention si on est à une humidité très forte il est
nécessaire d'aérer pour éviter la fonte des semis (causées par des bactéries et
champignons se développant avec une forte humidité).

Les semis doivent être arrosés très régulièrement avec un arrosage fin. Il faut éviter
d’arroser avec une eau trop froide, on peut avoir une cuve tampon dans la serre. Des
mottes de terreau desséchées sont très difficiles à réhumecter

La technique de trempage sur table


(table remplie d’eau dans laquelle on
place les plaques semées) est très
efficace pour faire le plein d’eau des
mottes et cela booste la croissance
des plants.

L’hiver un voile de forçage type P17 ou P30 doit être placé sur la nappe ou sur les
plaques pour conserver la chaleur dégagée et éviter la gelée.

La serre protège vos plants jusqu’à -2°C dehors, si vous posez un voile, mais au-delà je
recommande un petit chauffage d’appoint lors de risque de gelées fortes et surtout si vous
avez les plants de tomates sous serre !!!!

Au printemps et automne on peut poser une ombrière sur, ou dans la serre, pour éviter
de très fortes températures.
L’été ne pas laisser les plants dans la serre : betteraves, épinards, choux, salades,
blettes ne supportent pas les trop fortes températures estivales et la levée des salades
peut être totalement compromise.

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On peut observer des pertes sur cucurbitacées liées à la mouche du terreau on peut
tenter de lutter en posant des pièges englués jaune et un voile pour éviter les pontes. Mais
ce ravageur est très problématique.

Il faut placer un voile anti-insectes l’été quand on sème des brassicacées contre l’altise
et pour éviter aussi les pontes de papillons sur salades.

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