« Agroforesterie ; principes de base et fonctionnement. »
Clément MARTY
L’arbre : au-delà de 4 idées reçues
1. Abattre un arbre, c’est le tuer
Pour faire mourir un arbre par la simple opération d’un abattage, trois conditions doivent être réunies. Premièrement, la souche doit se trouver dans l’incapacité de produire des feuilles, donc des rejets. Deuxièmement, il faut que les racines n’aient pas la possibilité de drageonner. Enfin, la souche ne doit pas être reliée par greffage racinaire (ou anastomose) aux arbres voisins.
2. Seuls les arbres jeunes stockent du carbone
L’excès de gaz à effet de serre peut-être en partie réduit par certains « puits de carbone » qui absorbent et stockent le CO2 atmosphérique. Le rôle des arbres dans cette régulation, reconnu pour les individus jeunes en pleine croissance, est considéré comme insignifiant pour les vieux sujets. Des résultats scientifiques obligent à reconsidérer ce préjugé. Une publication datant de 2014 montre que les sujets dont le diamètre du tronc est supérieur à 100 cm accroissent annuellement leur masse aérienne d’environ 103 kg (biomasse sèche). C’est pratiquement trois fois plus que l’accroissement calculé sur des arbres de 50 cm de diamètre de la même espèce. C’est comme si un gros arbre ajoutait à la forêt, chaque année, l’équivalent en biomasse d’un jeune arbre entier (10 à 20 cm de diamètre !). 3. Le lierre nuit aux arbres On a longtemps accusé le lierre de tous les maux. Il est parfois même dénommé « bourreau des arbres » ! Dans les faits, lierre et arbre se rendent service mutuellement. Le lierre protège les arbres contre les parasites et les excès du climat, tandis que les troncs permettent à la liane d’accéder à la lumière.
4. Un arbre dépérissant est un arbre condamné
Tout au long de leur existence, les arbres sont confrontés à de nombreux stress : sécheresses, tempêtes, froids, maladies, ou interventions de l’homme. Leur résistance a des limites, mais après un épisode de dépérissement, nombreux sont les individus capables de se reconstruire et de reprendre le cours de leur développement. On parle alors de résilience.