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Formation FOAD (novembre-février 2021-2022)

« Agroforesterie ; principes de base et fonctionnement. »

Clément MARTY

L’arbre : au-delà de 4 idées reçues

1. Abattre un arbre, c’est le tuer


Pour faire mourir un arbre par la simple opération d’un abattage, trois conditions
doivent être réunies. Premièrement, la souche doit se trouver dans l’incapacité de
produire des feuilles, donc des rejets. Deuxièmement, il faut que les racines
n’aient pas la possibilité de drageonner. Enfin, la souche ne doit pas être reliée par
greffage racinaire (ou anastomose) aux arbres voisins.

2. Seuls les arbres jeunes stockent du carbone


L’excès de gaz à effet de serre peut-être en partie réduit par certains « puits de
carbone » qui absorbent et stockent le CO2 atmosphérique. Le rôle des arbres
dans cette régulation, reconnu pour les individus jeunes en pleine croissance, est
considéré comme insignifiant pour les vieux sujets. Des résultats scientifiques
obligent à reconsidérer ce préjugé. Une publication datant de 2014 montre que
les sujets dont le diamètre du tronc est supérieur à 100 cm accroissent
annuellement leur masse aérienne d’environ 103 kg (biomasse sèche). C’est
pratiquement trois fois plus que l’accroissement calculé sur des arbres de 50 cm
de diamètre de la même espèce. C’est comme si un gros arbre ajoutait à la forêt,
chaque année, l’équivalent en biomasse d’un jeune arbre entier (10 à 20 cm de
diamètre !).
3. Le lierre nuit aux arbres
On a longtemps accusé le lierre de tous les maux. Il est parfois même dénommé
« bourreau des arbres » ! Dans les faits, lierre et arbre se rendent service
mutuellement. Le lierre protège les arbres contre les parasites et les excès du
climat, tandis que les troncs permettent à la liane d’accéder à la lumière.

4. Un arbre dépérissant est un arbre condamné


Tout au long de leur existence, les arbres sont confrontés à de nombreux stress :
sécheresses, tempêtes, froids, maladies, ou interventions de l’homme. Leur
résistance a des limites, mais après un épisode de dépérissement, nombreux sont
les individus capables de se reconstruire et de reprendre le cours de leur
développement. On parle alors de résilience.

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