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SYLVICUTURE GENERALE

I. LA FORET ET LE PEUPLEMENT

1.1FORET :

La forêt : Est une société d’arbres d’une ou plusieurs espèces, en équilibre avec
le milieu dans lequel elle croît.

Forêt naturelle : Tous les arbres, les arbustes et les nombreuses plantes
compagnes y sont nées spontanément, suivant les conditions climatiques et
pédagogiques.

Forêt artificielle : C’est une forêt crée par l’homme.

Forêt subnaturelle : C’est une forêt naturelle où l’homme à apporter une certaine
amélioration.

Peuplement : c’est une partie de la forêt constituant un tout bien distinct, bien
caractérisé, objet d’un traitement déterminé.

1. 2 CARACTERES DE PEUPLEMENT

On classe les peuplements d’après leur régime, leur origine, leur forme et leur
structure, leur composition, et leur consistance.

1. 2. 1 Le régime

Selon le mode de régénération habituelle des arbres, on distingue les régimes


suivants :

a) la futaie : où tous les arbres sont issus de brins de semences, donc


directement des graines ; le bouturage y sert parfois aussi de mode de
reproduction.

b) Le taillis : où les arbres sont issus de rejets de souches et parfois de


drageons.

c) Le taillis sous futaie : où les deux régimes précédents coexistent ; la


futaie de ce régime s’appelle également « réservé ».

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La conservation est l’opération sylvicole qui consiste à passer d’un régime à
l’autre dans une parcelle forestière.

1. 2. 2 L’origine

Elle peut-être :

Naturelle : les arbres proviennent normalement de semis issus de graines


dispersées sans intervention manuelle de l’homme ; les arbres semenciers sont
généralement proches.

Artificielle : les arbres proviennent, soit d’un semis réalisé par l’homme, soit
d’une plantation, soit encore de rejets de souches après la coupe (taillis) ou de
drageons ou même de boutures.

1. 2. 3 la forme et la structure

Les peuplements peuvent se distinguer comme suit :


a) peuplements équiennes : où tous les arbres ont le même âge ou à peu près
(taillis ou futaie) ; ces peuplements ont un aspect régulier ; c’est la forme
courante des peuplements d’essences de lumière et des plantations de
résineux. La futaie régulière est une suite de peuplements équiennes
normaux, d’âges convenablement gradués pour donner des coupes
annuelles ou périodiques.

b) Peuplements d’âges multiples : où des arbres d’âges variés sont


confusément mélangés soit par individus (futaie jardinée par pieds
d’arbres), soit par groupes (futaie jardinée par groupes ou bouquets), soit
par quartiers de blocs d’âges. La réserve du taillis sous futaie entre dans
cette classe avec des arbres mélangés par catégories d’âges. Notons que
chaque groupe ou bouquet d’une futaie jardinée est en soit un petit
peuplement équienne.

On peut également caractériser les peuplements par leur structure,


exprimable sous forme de courbes. En effet la grosseur des tiges varie
toujours, même dans les peuplements les plus réguliers. La figure 1 illustre
bien ce phénomène ; de plus, on constate que la courbe figurant le
peuplement s’aplatit et se déplace avec l’âge, car s’accentue entre les sujets
vigoureux et les retardataires.

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On constate aussi dans un peuplement équienne (figure 2) que le nombre de
tiges diminue le plus vite chez les essences héliophiles qui ne supportent pas
bien l’ombrage des arbres voisins.

Dans une futaie d’âges multiples ou jardinée par pieds ou par groupes, le
nombre de tiges par catégories de diamètres diminue régulièrement comme
l’indique la figure 3. La courbe en traits pleins représente la norme, c’est à dire
la représentation idéale des catégories de diamètres d’une futaie jardinée. La
courbe en pointillés indique une futaie comportant trop de gros bois. Et ceci
nous amène à reprendre la définition de COCHET : « une futaie jardinée est une
futaie irrégulière dans laquelle les arbres des différentes grosseurs sont en
nombre tel que, sur une surface donnée (élémentaire), le même nombre d’arbres
arrive au diamètre d’exploitation chaque année ou en un certain nombre
d’années ».
La transformation est l’opération sylvicole qui consiste à changer de
traitement pour un peuplement donnée (sans en modifier le régime). Par
exemple : passer de la futaie équienne à la futaie d’âges multiples.
Avantages des futaies équiennes : plus grande quantité de matières ligneuses,
arbres à fût (partie de la tige nette de branches) plus long, propre et cylindrique,
à bois plus régulier. Gestion, traitement et exploitation plus simples.

Inconvénients des futaies équiennes : moindre stabilité (vent) ; moindre


protection du sol (montagne) ; en principe, moins bel aspect esthétique ;
moindre résistance aux épidémies ; davantage de main d’œuvre pour assurer leur
conduite et leur régénération.
1. 2. 4 La composition

On parle de :

Peuplements purs : composés d’une seule essence (généralement d’origine


artificielle) ;

Peuplements mélangés : composés de plusieurs espèces (peuvent être d’origine


naturelle ou artificielle),
Les avantages d’un peuplement mélangé :

- couvert plus complet et plus durable ;

- ambiance forestière plus parfaite ;

- humus de meilleure qualité ;

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- meilleur parti tiré du volume du sol et de l’atmosphère ;

- régénération naturelle plus facile (humus, variété des essences) ;


- meilleure résistance aux dangers et ennemis (abiotique et biotique) ;

- forêt souvent plus belle.

Les inconvénients d’un peuplement mélangé :


- création, entretien, gestion et surveillance plus difficile ;

- exploitation plus difficile, surtout avec l’augmentation de la mécanisation,


d’ou économiquement plus défavorable.

Le mélange peut-être :

Par pieds isolés : d’origine naturelle (simple) ou artificielle par plantation


(difficile) ;
Par ligne : plantation ;

Par étages : étage d’essence d’ombre sous un étage d’essence de lumière ;


Par groupes ou bouquets : pas trop grands, car il faut conserver les avantages des
mélanges (maximum 0,5 à 1 ha) ; pas trop petits, car il faut éviter la
concurrence entre espèces, et assurer une gestion et une exploitation
raisonnables (minimum 2 à 5 arbres).

1. 2. 5 La consistance

La consistance est fonction de la densité, de la continuité et de l’épaisseur de


l’écran que constituent les cimes des arbres. On parlera, selon les circonstances,
d’un peuplement au couvert dense ou clair formant un massif complet et dense,
ou complet et clair, ou incomplet et clairière,

Le couvert a également une influence sur la production de bois en qualité surtout


et en quantité. Par exemple si le couvert est dense, les arbres sont serrés, ont de
petits nœuds, s’élargissent bien, défilent peu, mais croisent lentement en
diamètre.

Une considération importante est que, pour une station donnée, la production
totale en matière organique est liée à la lumière reçue par une surface verte.
Dans la nature, la production se porte sur les nombreuses espèces qui occupent
le sol. Le rôle du forestier sera de concentrer le plus possible la production sur

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des essences dont la matière ligneuse présente le plus d’intérêt, sans nuire
cependant aux qualités intrinsèques du sol et du milieu.
L’épaisseur du feuillage, la densité des arbres, l’état de santé des peuplements,
la répartition des cimes en étages, conditionnent le couvert du peuplement. La
notion d’étages appelle une explication : sauf pour des peuplements issus de
boutures où tous les individus sont au départ exactement les mêmes, un
peuplement voit toujours les individus qui composent la population, se
développer différemment les uns des autres. Certains arbres prennent le dessus (
arbres dominants ), d’autres sont vaincus, vivotent ( arbres dominés ) : on voit
ainsi se dessiner un étage dominant ( comprenant des arbres dominants et
codominants ), un étage dominé ( formé des arbres dominés ), un sous-étage (
formé d’arbres petits ou jeunes ) et un sous-bois ( formé d’espèces ligneuses
arbustives ).

1. 3 l’évolution du peuplement

Dès que les jeunes arbres sont en place sur le terrain (qu’ils proviennent de
semis, de plantation, de rejets de souche ou de drageons), ils commencent à
pousser en hauteur et leur cime s’élargit car les branches s’allongent. Après
quelques années, les branches des arbres voisins se touchent et l’on dit que le
peuplement est au stade de fourré. A partir de ce moment, les arbres entrent en
concurrence les uns avec les autres pour la lumière dans l’air et pour l’eau et les
éléments nutritifs dans le sol car les racines suivent un développement analogue
à celui des cimes. Le couvert résultant de cet état de fourré provoque la mort des
branches basses et l’on commence à apercevoir un jeune fût en formation. La
croissance en hauteur s’accélère et après quelles que années, le peuplement
atteint le stade de gaulis. Ensuite, il passe au perchis, stade auquel les arbres
atteignent à peu près leur hauteur définitive. Enfin, le stade ultime est dit de
futaie : on y laisse vieillir les arbres en les encourageant à croître surtout en
diamètre, de façon à augmenter le volume du bois d’œuvre.

Dès le stade du gaulis, un phénomène très important se dessine : la lutte pour la


vie que se livrent les individus, ce qui entraîne irrémédiablement plus ou moins
rapide des faibles et des inadaptés au profit des sujets vigoureux.

Quand le peuplement a atteint son stade final, qui est celui de l’exploitation par
l’homme dans une forêt aménagée, ou celui de la mort naturelle dans une forêt
vierge, les trouées ou clairières permettent au semis naturel ou artificiel, ou
encore à la plantation, de s’installer et de recommencer le cycle.

On appelle révolution le temps que prend l’accomplissement complet du cycle


de vie d’un peuplement.
II. LA SYVICULTURE

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2. 1 Définition

La sylviculture est la science, la technique et l’art qui consistent à traiter,


aménager et exploiter la forêt de façon à lui assurer une production stable aussi
élevée que possible.

2. 2 Sylviculture de la futaie
Les arbres sont issus du développement de semis qui proviennent, soit de
graines épandues naturellement ou artificiellement, soit de graines semées en
pépinières.

2. 2. 1 Le peuplement artificiel

(Voir cours de « Pépinières et Reboisements »)

2. 2. 2 Le traitement de la forêt
Nous avons vu jusqu’ici les techniques très artificielles qui permettent de créer
ou de recréer un peuplement forestier. Un peuplement peut aussi se former par
régénération naturelle d’essence en place ; nous expliquerons plus loin
l’intervention de l’homme pour y aboutir. Considérons seulement ici le jeune
peuplement, quelle que soit son origine (naturelle ou artificielle, semis ou
plantation), et suivons le dans sa croissance et dans ses démêlés tant intérieurs
(les arbres entre eux) qu’extérieurs (les arbres dans leur milieu). Le forestier va
intervenir de façon à aider la nature dans le sens qu’il désire, afin que son
peuplement donne le rendement le plus intéressant. L’ensemble des
interventions porte le nom de soins culturaux. Ils se prolongent jusqu’à la fin de
la révolution (durée de vie du peuplement) et font place à la régénération du
peuplement qui recommence le cycle après l’exploitation du dernier arbre. Ils
s’adressent à toute unité de peuplement, si petite ou si grande soit-elle.
1 Les soins culturaux
Des opérations culturales sont nécessaires pour créer des conditions favorables à
la survie puis à la croissance et au rendement des arbres ou arbustes de la
plantation. Dans la plupart des plantations forestières, les opérations culturales
consistent à empêcher les arbres et arbustes d’être étouffés par une végétation
concurrente. Les soins culturaux s’appliquent aux futaies équiennes, aussi bien
q’aux bouquets équiennes des futaies jardinées.

1. 1. Peuplement des vides ou regarnissage

Le massif doit être complet, d’une part pour assurer l’élagage naturel le
meilleur possible, et d’autre part pour éviter les vides dans lesquels poussent une
végétation adventice concurrente dont la présence entraîne une perte de

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production, la surface n’étant pas totalement dévolue à l’essence principale.
C’est pourquoi, dès le moment où le massif est incomplet, il doit être regarni à
l’aide de plants de l’essence fondamentale (plants forts, parfois mis en réserve
sur les lieux mêmes), ou d’une espèce à croissance plus rapide capable de
rattraper l’essence principale. Les « regarnis » ou « regarnissage » ont pour but
de remplacer les plants morts dans les jeunes peuplements forestiers. L’idéal
dans toute plantation serait de n’avoir aucun regarni à faire, mais il se produit
inévitablement des manquants dus à des facteurs tels que plantation défectueuse,
sécheresse, etc. Lorsqu’une partie des plants meurt, il faut procéder à un
inventaire de la plantation afin de déterminer si les arbres restants sont en
nombre suffisant pour constituer un peuplement acceptable.

Un regarnis à grande échelle est très coûteux. C’est pourquoi on ne conseille pas
de replanter si le taux de mortalité est supérieur à 20 % surtout si le nombre de
survivants est assez bien réparti. On regarnie si la mortalité est concentrée sur un
endroit pour ne pas laisser de vaste espace vide dans la plantation. On peut
toutefois éviter une mortalité importante si toutes les opérations (depuis la
sélection de plants en pépinière jusqu’à la fin de plantation) sont bien menées.

Marque : Les échecs sérieux dans les reboisements, bien qu’imputables parfois à
des conditions climatiques exceptionnelles, sont souvent dus à des erreurs
d’appréciation ou de technique, par exemple un mauvais choix de stations ou
d’essences, une mauvaise préparation du terrain, l’emploi de plants de mauvaise
qualité, une manipulation peu soigneuse des plants ou une absence de protection
pendant le transport, une plantation défectueuse, des dégâts de rongeurs ou de
maladies, un entretien négligé. Pouvoir y remédier par la suite avant de procéder
aux regarnis.

1. 2. Désherbage
Le désherbage est une opération culturale qui élimine la végétation indésirable
qui si l’on ne faisait rien, compromettrait la croissance des essences plantées.
Cette végétation indésirable entre en concurrence avec les arbres et arbustes
pour la lumière, l’eau et les nutriments; le désherbage augmente la quantité de
tous ces éléments ou des plus essentiels d’entre eux dont peuvent disposer les
arbres et arbustes. Un objectif premier du désherbage est de favoriser la
croissance et le développement de la plantation tout en maintenant les coûts de
l’opération dans les limites acceptables.
Les méthodes de désherbage consistent à supprimer ou éliminer la végétation
concurrente. La suppression consiste à écraser ou à couper les mauvaises herbes
au niveau du sol ou en au-dessus. L’élimination peut être réalisée en tuant les
herbes, en détruisant toute la plante soit par des moyens mécaniques soit par des
moyens chimiques. Le désherbage peut être total ou partiel.

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1. 3 Dé pressage
Le dépressage ne s’applique qu’aux semis (naturel ou artificiel). Il consiste à
enlever les sujets surabondants, malades, mal conformés dans un reboisement
trop dense. On les extrait si la main d’œuvre est disponible et la récupération des
plants possible par plantation ou repiquage en pépinière ; le plus souvent, on les
coupe.

1. 4. Rehaussement et Tuteurage
Ce sont des soins parfois nécessaires en sol lourd (argileux) avec des espèces à
faible enracinement ou à sol léger ou mouillé.

Le rehaussement consiste à replacer en terre, d’un coup de talon, les plants qui
se seraient soulevés au cours des intempéries
.
Le tuteurage consiste à placer des tuteurs en bois auxquels on fixe les plants
chancelants.

1. 5 Recépage
Le recépage consiste à couper au ras du sol les jeunes plants jugés mal
conformés ou qui poussent mal pour leur donner un nouvel élan de croissance en
hauteur. Il n’est possible que pour des essences qui rejettent bien de souches et
exige de repasser après un an pour éliminer les sujets superflus en ne laissant
que le meilleur.

1. 6 Taille
La taille s’avère parfois nécessaire ou utile sur des plants mal conformés ou
fourchues, à branches trop fortes… surtout chez les feuillus.

1. 7 Nettoyage
Dès le stade de fourré, quand la lutte pour la vie devient violente entre les
individus voisins, le forestier intervient pour favoriser les sujets d’avenir. Cette
intervention consiste à éliminer en une ou plusieurs fois, sans rompre l’état de
massif, les non-valeurs ( sujets mal conformés et encombrants ) dans l’étage
dominant. Les sujets morts, tarés, malades et les essences indésirables sont
également enlevés dans quelque étage qu’ils se trouvent. L’objectif est
essentiellement sanitaire.

Le Nettoyage s’impose surtout dans les peuplements issus de semis et


particulièrement chez les essences feuillues.

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1. 8 Eclaircies
a) Principes
Il est utile de rappeler deux principes de la vie d’un peuplement forestier :

- la croissance en hauteur totale et la production en volume sont


indépendantes du nombre de tiges à l’hectare et ne dépendent que de
l’essence, de l’âge des arbres et de la fertilité de la station ;

- la variabilité individuelle des arbres dans un peuplement est déterminante


tant pour les caractères de forme (qualité) que pour la croissance
(quantité).

L’éclaircie est faite généralement suite au dernier nettoiement. Plus sélective,


elle vise à amener le peuplement à sa composition idéale et à favoriser
individuellement les meilleurs sujets en leur donnant progressivement un
espace suffisant pour les placer dans les conditions de croissance les plus
favorables.

Une production élevée et de qualité est, de la sorte, concentrée dans ces élites
qui pourront éventuellement assurer, dans la suite, la régénération naturelle
d’un peuplement de valeur. Si par malheur, il n’y a pas d’éléments
intéressants à favoriser, les sujets trop rapprochés sont simplement espacés
par élimination systématique d’un certain pourcentage d’arbres ou de
volume.

L’éclaircie est toujours progressive. Elle n’est jamais brutale : elle ne doit en
aucun cas rompre l’état du massif, ni créer des vides. Les sujets morts,
malades, tarés, dépérissant, mal conformés et ceux qui ne resteront en vie
jusqu’à l’éclaircie suivante sont éliminées, de même que les arbres nuisibles
et inutiles. Il existe différentes méthodes théoriques d’éclaircies. En bref, on
peut dire que l’éclaircie en forêt répond à 3 préoccupations :
- Assainissement (aspect sanitaire) ;
- Récolte de bois (aspect économique et financier immédiat) ;
- Et sélection (aspect économique à terme).

b) Types d’éclaircie

De nombreux types d’éclaircies ont été étudiées, décrites, appliquées. Ils


peuvent au fond se ramener actuellement à deux principaux (fig. 4) :

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- l’éclaircie par le bas enlève progressivement tous les sujets dominés et
laisse l’étage dominant intact à l’exception des arbres morts ou
dépérissant ; cependant, dès le moment où l’étage dominé a complètement
disparu, les arbres de l’étage dominant étant très denses, doivent être
éclaircis quelque peu si l’on souhaite maintenir plus longtemps le
peuplement sur pied ;

- l’éclaircie par le haut, appelé aussi éclaircie sélective, sélectionne et


réserve les beaux sujets dans l’étage dominant, ce qui conduit à enlever
les arbres qui gênent, et laisser l’étage dominé intact, sauf les arbres
morts, cassés ou abattus par une cause naturelle.

Tous les intermédiaires existent et une éclaircie mixte est possible.

On distingue encore parfois une éclaircie sanitaire qui consiste à enlever


uniquement les « loups », c’est à dire les arbres mal venants, les chablis, les
malades ; cela se pratique dans les jeunes peuplements d’essences dont les
caractères de forme sont très variables ; il s’agit plus ou moins de nettoiements
répétés et tardifs.

Le choix du type d’éclaircie dépend des facteurs suivants :

1. l’objectif du forestier

Pour faire de nombreux troncs propres, réguliers, cylindriques, mais à croissance


en diamètre faible, on pratique l’éclaircie par le bas. Pour assurer une forte
croissance en diamètre à des tiges de valeur dûment sélectionnées, tout en
maintenant une certaine vie dans les strates dominées ( couverture du sol ), on
choisit l’éclaircie par le haut.

2. l’âge du peuplement

Lors des premières interventions, on éliminera surtout des sujets dominés, en


laissant les dominants lutter entre eux et s’élaguer, alors que par après, on
sélectionne plus sûrement dans l’étage dominant.

3. l’essence

Pour les essences de lumière qui ne peuvent résister en sous-étage ; on


appliquera une méthode plus proche de l’éclaircie par le bas, alors qu’une
essence d’ombre permettra de laisser évoluer les arbres dans plusieurs étages
pendant plus longtemps.

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c) Périodicité et intensité de l’éclaircie

Les éclaircies se répètent à des rotations régulières et courtes. Eclaircir souvent


et modérément est la règle. L’éclaircie débute à un âge variable selon l’essence,
l’origine, la densité du peuplement, sa vigueur et les conditions du milieu. Sa
nécessité se manifeste quand l’élagage naturel refoule les branches vivantes sur
moins du tiers de la hauteur totale des arbres, et aussi quand les sujets meurent
faute de lumière.

La périodicité des éclaircies oscille entre 4 et 8 ans pour les feuillus ; la rotation
est généralement plus courte dans les jeunes peuplements que dans les
peuplements âgés.

L’intensité dépend de la périodicité, de l’âge du peuplement et d’autres facteurs.


Relativement faible pendant la période d’accroissement en hauteur pour
maintenir l’état serré et favoriser la formation du fût, l’éclaircie devient plus
forte pendant la période de grossissement, on peut aller, dans ce dernier cas,
jusqu’à enlever l’accroissement courant, de telle sorte que, dès ce moment, on
maintient sur pied un volume total constant.

d) effets de l’éclaircie

Les éclaircies pratiquent l’hygiène de la forêt en éliminant les sujets morts,


malades et dépérissant qui sont des foyers de multiplication d’insectes et de
propagation de maladies cryptogamiques.

Elles influencent favorablement l’accroissement en diamètre, la forme et la


hauteur du fût, la qualité des arbres et des peuplements, ainsi que la bonne
évolution de l’humus et l’activité biologique du sol, mais n’ont aucune influence
sur le volume total produit.

Elles procurent des revenus intermédiaires importants : le volume total de bois


produit en éclaircies peut dépasser celui de la coupe finale du peuplement

Les éclaircies conditionnent la structure des peuplements. A titre d’exemple, la


figure 5 montre l’influence de l’éclaircie sur la structure d’un peuplement âgé de
36 ans ; l’allure asymétrique par l’enlèvent de nombreux bois des catégories
petites et moyennes.
(Très rapidement cependant et à cause de cette intervention humaine,
l’asymétrie réapparaîtra et s’accentuera dans la suite car on favorise
l’accroissement des catégories les plus grosses).

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1. 9 Elagage
L’élagage a pour but d’améliorer la qualité du fût des arbres et par conséquent,
leur valeur marchande. L’élagage s’adresse à des branches issues de la
croissance normale des arbres. On distingue souvent l’élagage naturel de
L’élagage artificiel.

1) L’élagage naturel
L’élagage naturel n’est pas à proprement parler un soin cultural. Pourtant, il est
à la base même de L’élagage artificiel qui, s’adresse surtout aux branches
mortes. Un écartement judicieux des plants lors du reboisement donnera des
arbres bien équilibrés et suffisamment élagués.

2) L’élagage artificiel

a) L’élagage des branches mortes

Lorsque l’élagage consiste à enlever les branches mortes, il est considéré comme
le parachèvement précipité de l’élagage naturel.

Chez les feuillus, les branches mortes tombent facilement d’elles-mêmes tandis
que chez les résineux elles restent plus ou moins longtemps sur le tronc. Comme
la croissance de l’arbre en diamètre se poursuit, les branches s’intègrent de plus
en plus dans la tige et provoquent des trous qui déprécient la beauté et la
résistance des pièces de bois lors de leur mise en œuvre. C’est pourquoi les
branches doivent être enlevées dès que possible après leur mort. L’ablation au
moyen d’une scie doit être faite soigneusement au ras du tronc sans
endommager l’écorce du fût. Ainsi réalisé cet élagage ne cause aucune plaie à
l’arbre et écarte tout risque d’infection et de pourriture, car la cicatrice se produit
au préalable lors de la mort de la branche.

b) L’élagage des branches vivantes


On déconseille habituellement l’élagage des branches vivantes en technique
forestière. En effet, cette opération cause une blessure vive et risque
d’occasionner des taches de pourritures donc une dépréciation réelle du bois
voire la mort précipitée de l’arbre. On peut toutefois se permettre de tailler les
jeunes sujets ou d’éliminer une branche anormale. La cicatrisation est alors
rapide car la plaie petite et surtout si la plante est vigoureuse.
Lorsqu’on est malgré tout amené à éliminer une grosse branche d’un vieil arbre,
des précautions s’imposent : plaie nette, outil tranchant (pas de scie), enduit
protecteur ( goudron végétal, antiseptiques divers ).

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1. 10 Emondage
L’émondage consiste à enlever les gourmands c’est à dire les petites branches
qui poussent sur le tronc par suite du développement de bourgeons dormants ou
préventifs. Les gourmands apparaissent lors de la mise en lumière brutale du fût,
ou sur le bourrelet cicatriciel de plaies d’élagage. Leur présence et leur nombre
sont conditionnés par la nature génétique des individus. Ils sont d’autant plus
fréquents que les arbres sont en difficultés. Ils réduisent la vitalité des organes
normaux et sont une source supplémentaire de nœuds dans les bois.

11. Protection générale des jeunes plants

a) contre le gibier

1) clôture appropriée au gibier et au bétail et à la surface à isoler ; le prix de


revient intervient : il diminue par hectare si la surface augmente, mais son
efficacité diminue (rupture, surveillance).

2) Produits répulsif divers appliqués à quelques plants ou à des petits


groupes de plantes.

3) Limitation du nombre de têtes de gibier et apport de nourriture (gagnages,


mangeoires).

b) contre les insectes : poudrages et pulvérisateurs.


c) contre les intempéries : tuteurs, buttes, abri latéral.

2 Exploitation et régénération

Les peuplements fournissent, dès un âge peu avancé, et tout au long de leur
existence, des bois d’éclaircie d’une certaine valeur mais qui ne donnent
cependant que des revenus accessoires. En effet, les éclaircies n’étant que des
coupes d’amélioration, c’est lors de la coupe finale que le forestier vendra les
plus beaux arbres, tout en réservant éventuellement des semenciers
soigneusement sélectionnés. La technique qu’il mettra en œuvre dépendra de ses
objectifs pour l’avenir de la forêt (peuplement ultérieur, traitement général de la
forêt localement ou régionalement). Il s’agit donc d’une question de politique
forestière au niveau individuel du propriétaire, ou au niveau communautaire
d’une région ou d’un état.

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A) Régénération de la futaie équienne

a) Méthode de coupe unique ou blanc étoc

Le peuplement arrivé au terme de sa période de révolution est abattu en une


fois. La régénération est donc obligatoirement artificielle par plantation ou
par semis d’essences de lumière robustes, à moins que l’on ne puisse compter
sur un ensemencement latéral en provenance du peuplement voisin
(exceptionnellement).

La mise à blanc présente de réels avantages :

- la simplicité pour le forestier et l’exploitant ;


- la sécurité et la facilité pour le forestier dans son reboisement ultérieur ;
- le revenu financier maximum, compte tenu de la simplicité de la récolte et
de la réduction des frais généraux de l’exploitant (prix au m3 plus élevé) ;
- la possibilité d’avancer ou de retarder la coupe, donc choisir le meilleur
moment pour vendre ;
- la liberté dans le choix des essences et l’âge d’exploitation ;
- la possibilité de profiter de la minéralisation de l’humus accumulé par le
peuplement antérieur.

Elle présente principalement des inconvénients suivants :

- sol dénudé, exposé au vent au soleil et à la pluie ;


- humus enlevé ou dégradé rapidement ;
- envahissement par la végétation adventice qui profite de la brutale
minéralisation de l’humus accumulé pendant la vie du peuplement
(appauvrissement de la station). En outre, elle conduit le plus souvent à
des futaies équiennes pures avec leur fragilité et leurs dangers.

b) Méthode de la coupe à blanc en lisière

Cette méthode est courante aujourd’hui et répond assez directement à la


notion de futaie régulière. La méthode offre les mêmes avantages que la
coupe unique (voir plus haut), tout en atténuant l’inconvénient du sol dénudé,
car le vieux peuplement apporte un abri. C’est d’ailleurs cet abri qui
conditionnera la largeur de la coupe qui varie aussi avec l’essence à planter et
les conditions locales
La coupe en lisière permet parfois d’obtenir une régénération naturelle si le
peuplement qui reste est dans les conditions de bonne fructification.

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c) Méthode des coupes progressives

La méthode des coupes progressives a pour objectif d’obtenir un


ensemencement naturel. Elle s’applique théoriquement à toutes les essences,
à condition qu’elles soient aptes à fructifier et à donner des semis viables
dans les stations où elles se trouvent. Mais la qualité génétique des
semenciers doit être suffisante, sinon mieux vaut s’abstenir et employer la
coupe d’abri (voir plus loin). La méthode consiste à faire des coupes
successives destinées à récolter progressivement les arbres qui ont atteint leur
maturité et à favoriser la régénération naturelle du peuplement. Une coupe
préparatoire éventuellement a pour objectif la réduction du matériel
surabondant et l’élimination des essences indésirables.

Vient ensuite la coupe d’ensemencement : on ouvre le peuplement, en


supprimant notamment tous les arbres de l’étage dominé, de façon à apporter
au sol plus de lumière et de chaleur favorables à la bonne décomposition de
la litière, à la germination des graines et la croissance des jeunes semis
naturels. En même temps, les arbres semenciers étant espacés, voient
augmenter leur capacité à fructifier. Le forestier parlera :
- de coupe sombre là où il maintient beaucoup d’arbres et peu de lumière, et
- de coupe claire là où il ouvre largement le peuplement.
Cette coupe est suivie de coupes secondaires qui assurent au jeune
peuplement les conditions de lumière, de chaleur, d’approvisionnement en
eau suffisantes pour accélérer sa croissance.
Enfin, la dernière coupe appelée coupe définitive se fait lorsque le
peuplement régénéré est capable de vivre sans l’abri de ses parents. On
comprend aisément que la durée de la période de régénération ainsi que le
nombre et la rotation des coupes secondaires, varieront avec le tempérament
de l’essence et sa capacité de fructifier. La régénération n’est pas toujours
compète ; il est souvent nécessaire de la compléter artificiellement par
plantation. On peut alors utiliser, soit la même essence, soit une autre, ce qui
permet d’aboutir à un peuplement mélangé.

Les avantages de cette méthode sont surtout culturaux : continuité de l’état


boisé, protection du sol, mise en œuvre de l’humus accumulé au profit du
jeune peuplement, abri pour les jeunes plants qui l’exigent. Elle réalise
l’économie des plants du futur peuplement. De plus, si le vieux peuplement
était bien adapté à la station et de bonne qualité génétique, on a des garanties
pour l’avenir. De toute façon, un gain de temps est réalisé, car le jeune
peuplement a déjà une certaine hauteur lors de la coupe définitive. Mais cette
méthode présente comme inconvénient principal la difficulté technique pour
le forestier (coupes délicates à marteler et à surveiller) et pour l’exploitant
(coupes successives ou morcelées, jeunes plants à protéger lors des

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exploitations, marchandises plus diversifiées, d’où prix unitaires moins
élevés). De plus, une concurrence peut s’exercer dans le sol au détriment de
la croissance des deux peuplements.

d) Méthodes de la coupe d’abri :

Cette méthode s’apparente à la précédente en ce qui concerne le peuplement


à exploiter (coupes progressives). Mais en diffère par la régénération qui
est ici artificielle.

- les avantages sont surtout culturaux et dus à la permanence de la forêt


- Les inconvénients sont d’ordre technique : gestion, surveillance,
exploitation des coupes, diversité des produits.

B - Régénération de la futaie d’âge multiples

a) Futaie jardinée par pieds d’arbres

Il n’y a pas à proprement parler de coupes de régénération, celle-ci est liée à


l’exploitation permanente de toute la surface, des arbres mûrs qui sont
dissimulés par pieds d’arbres. Dans les trouées ainsi obtenues, s’installe ou
semis ou micro-peuplement équienne dans lequel se subsistera qu’un seul
arbre en fin de révolution.

b) Futaie jardinée par groupes ou bouquets

Le traitement à appliquer est celui des coupes progressives en futaie


équienne. La seule différence se situe dans l’espace. En effet, sur une même
parcelle, on fera des coupes différentes d’un groupe à l’autre selon leur état :
coupes d’amélioration (nettoiements, éclaircies) et coupes de régénération
(ensemencement, secondaires, définitives).

Les avantages sont surtout culturaux et dus à la permanence de la forêt.

Les inconvénients sont d’ordre technique : gestion, surveillance, exploitation


des coupes, diversité des produits.

c) Futaie jardinée par quartiers

Il s’agit d’une méthode intermédiaire entre la futaie jardinée par groupes et la


futaie équienne traitée par coupes progressives.

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On concentre sur le terrain les groupes âges où se font les coupes de
régénération, ceux où se font les coupes d’éclaircies et ceux où croissent les
semis, les gaulis et les perchis.
On conserve ainsi les avantages culturaux du jardinage et on évite ses
principaux inconvénients.

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