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I. LA FORET ET LE PEUPLEMENT
1.1FORET :
La forêt : Est une société d’arbres d’une ou plusieurs espèces, en équilibre avec
le milieu dans lequel elle croît.
Forêt naturelle : Tous les arbres, les arbustes et les nombreuses plantes
compagnes y sont nées spontanément, suivant les conditions climatiques et
pédagogiques.
Forêt subnaturelle : C’est une forêt naturelle où l’homme à apporter une certaine
amélioration.
Peuplement : c’est une partie de la forêt constituant un tout bien distinct, bien
caractérisé, objet d’un traitement déterminé.
1. 2 CARACTERES DE PEUPLEMENT
On classe les peuplements d’après leur régime, leur origine, leur forme et leur
structure, leur composition, et leur consistance.
1. 2. 1 Le régime
1
La conservation est l’opération sylvicole qui consiste à passer d’un régime à
l’autre dans une parcelle forestière.
1. 2. 2 L’origine
Elle peut-être :
Artificielle : les arbres proviennent, soit d’un semis réalisé par l’homme, soit
d’une plantation, soit encore de rejets de souches après la coupe (taillis) ou de
drageons ou même de boutures.
1. 2. 3 la forme et la structure
2
On constate aussi dans un peuplement équienne (figure 2) que le nombre de
tiges diminue le plus vite chez les essences héliophiles qui ne supportent pas
bien l’ombrage des arbres voisins.
Dans une futaie d’âges multiples ou jardinée par pieds ou par groupes, le
nombre de tiges par catégories de diamètres diminue régulièrement comme
l’indique la figure 3. La courbe en traits pleins représente la norme, c’est à dire
la représentation idéale des catégories de diamètres d’une futaie jardinée. La
courbe en pointillés indique une futaie comportant trop de gros bois. Et ceci
nous amène à reprendre la définition de COCHET : « une futaie jardinée est une
futaie irrégulière dans laquelle les arbres des différentes grosseurs sont en
nombre tel que, sur une surface donnée (élémentaire), le même nombre d’arbres
arrive au diamètre d’exploitation chaque année ou en un certain nombre
d’années ».
La transformation est l’opération sylvicole qui consiste à changer de
traitement pour un peuplement donnée (sans en modifier le régime). Par
exemple : passer de la futaie équienne à la futaie d’âges multiples.
Avantages des futaies équiennes : plus grande quantité de matières ligneuses,
arbres à fût (partie de la tige nette de branches) plus long, propre et cylindrique,
à bois plus régulier. Gestion, traitement et exploitation plus simples.
On parle de :
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- meilleur parti tiré du volume du sol et de l’atmosphère ;
Le mélange peut-être :
1. 2. 5 La consistance
Une considération importante est que, pour une station donnée, la production
totale en matière organique est liée à la lumière reçue par une surface verte.
Dans la nature, la production se porte sur les nombreuses espèces qui occupent
le sol. Le rôle du forestier sera de concentrer le plus possible la production sur
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des essences dont la matière ligneuse présente le plus d’intérêt, sans nuire
cependant aux qualités intrinsèques du sol et du milieu.
L’épaisseur du feuillage, la densité des arbres, l’état de santé des peuplements,
la répartition des cimes en étages, conditionnent le couvert du peuplement. La
notion d’étages appelle une explication : sauf pour des peuplements issus de
boutures où tous les individus sont au départ exactement les mêmes, un
peuplement voit toujours les individus qui composent la population, se
développer différemment les uns des autres. Certains arbres prennent le dessus (
arbres dominants ), d’autres sont vaincus, vivotent ( arbres dominés ) : on voit
ainsi se dessiner un étage dominant ( comprenant des arbres dominants et
codominants ), un étage dominé ( formé des arbres dominés ), un sous-étage (
formé d’arbres petits ou jeunes ) et un sous-bois ( formé d’espèces ligneuses
arbustives ).
1. 3 l’évolution du peuplement
Dès que les jeunes arbres sont en place sur le terrain (qu’ils proviennent de
semis, de plantation, de rejets de souche ou de drageons), ils commencent à
pousser en hauteur et leur cime s’élargit car les branches s’allongent. Après
quelques années, les branches des arbres voisins se touchent et l’on dit que le
peuplement est au stade de fourré. A partir de ce moment, les arbres entrent en
concurrence les uns avec les autres pour la lumière dans l’air et pour l’eau et les
éléments nutritifs dans le sol car les racines suivent un développement analogue
à celui des cimes. Le couvert résultant de cet état de fourré provoque la mort des
branches basses et l’on commence à apercevoir un jeune fût en formation. La
croissance en hauteur s’accélère et après quelles que années, le peuplement
atteint le stade de gaulis. Ensuite, il passe au perchis, stade auquel les arbres
atteignent à peu près leur hauteur définitive. Enfin, le stade ultime est dit de
futaie : on y laisse vieillir les arbres en les encourageant à croître surtout en
diamètre, de façon à augmenter le volume du bois d’œuvre.
Quand le peuplement a atteint son stade final, qui est celui de l’exploitation par
l’homme dans une forêt aménagée, ou celui de la mort naturelle dans une forêt
vierge, les trouées ou clairières permettent au semis naturel ou artificiel, ou
encore à la plantation, de s’installer et de recommencer le cycle.
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2. 1 Définition
2. 2 Sylviculture de la futaie
Les arbres sont issus du développement de semis qui proviennent, soit de
graines épandues naturellement ou artificiellement, soit de graines semées en
pépinières.
2. 2. 1 Le peuplement artificiel
2. 2. 2 Le traitement de la forêt
Nous avons vu jusqu’ici les techniques très artificielles qui permettent de créer
ou de recréer un peuplement forestier. Un peuplement peut aussi se former par
régénération naturelle d’essence en place ; nous expliquerons plus loin
l’intervention de l’homme pour y aboutir. Considérons seulement ici le jeune
peuplement, quelle que soit son origine (naturelle ou artificielle, semis ou
plantation), et suivons le dans sa croissance et dans ses démêlés tant intérieurs
(les arbres entre eux) qu’extérieurs (les arbres dans leur milieu). Le forestier va
intervenir de façon à aider la nature dans le sens qu’il désire, afin que son
peuplement donne le rendement le plus intéressant. L’ensemble des
interventions porte le nom de soins culturaux. Ils se prolongent jusqu’à la fin de
la révolution (durée de vie du peuplement) et font place à la régénération du
peuplement qui recommence le cycle après l’exploitation du dernier arbre. Ils
s’adressent à toute unité de peuplement, si petite ou si grande soit-elle.
1 Les soins culturaux
Des opérations culturales sont nécessaires pour créer des conditions favorables à
la survie puis à la croissance et au rendement des arbres ou arbustes de la
plantation. Dans la plupart des plantations forestières, les opérations culturales
consistent à empêcher les arbres et arbustes d’être étouffés par une végétation
concurrente. Les soins culturaux s’appliquent aux futaies équiennes, aussi bien
q’aux bouquets équiennes des futaies jardinées.
Le massif doit être complet, d’une part pour assurer l’élagage naturel le
meilleur possible, et d’autre part pour éviter les vides dans lesquels poussent une
végétation adventice concurrente dont la présence entraîne une perte de
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production, la surface n’étant pas totalement dévolue à l’essence principale.
C’est pourquoi, dès le moment où le massif est incomplet, il doit être regarni à
l’aide de plants de l’essence fondamentale (plants forts, parfois mis en réserve
sur les lieux mêmes), ou d’une espèce à croissance plus rapide capable de
rattraper l’essence principale. Les « regarnis » ou « regarnissage » ont pour but
de remplacer les plants morts dans les jeunes peuplements forestiers. L’idéal
dans toute plantation serait de n’avoir aucun regarni à faire, mais il se produit
inévitablement des manquants dus à des facteurs tels que plantation défectueuse,
sécheresse, etc. Lorsqu’une partie des plants meurt, il faut procéder à un
inventaire de la plantation afin de déterminer si les arbres restants sont en
nombre suffisant pour constituer un peuplement acceptable.
Un regarnis à grande échelle est très coûteux. C’est pourquoi on ne conseille pas
de replanter si le taux de mortalité est supérieur à 20 % surtout si le nombre de
survivants est assez bien réparti. On regarnie si la mortalité est concentrée sur un
endroit pour ne pas laisser de vaste espace vide dans la plantation. On peut
toutefois éviter une mortalité importante si toutes les opérations (depuis la
sélection de plants en pépinière jusqu’à la fin de plantation) sont bien menées.
Marque : Les échecs sérieux dans les reboisements, bien qu’imputables parfois à
des conditions climatiques exceptionnelles, sont souvent dus à des erreurs
d’appréciation ou de technique, par exemple un mauvais choix de stations ou
d’essences, une mauvaise préparation du terrain, l’emploi de plants de mauvaise
qualité, une manipulation peu soigneuse des plants ou une absence de protection
pendant le transport, une plantation défectueuse, des dégâts de rongeurs ou de
maladies, un entretien négligé. Pouvoir y remédier par la suite avant de procéder
aux regarnis.
1. 2. Désherbage
Le désherbage est une opération culturale qui élimine la végétation indésirable
qui si l’on ne faisait rien, compromettrait la croissance des essences plantées.
Cette végétation indésirable entre en concurrence avec les arbres et arbustes
pour la lumière, l’eau et les nutriments; le désherbage augmente la quantité de
tous ces éléments ou des plus essentiels d’entre eux dont peuvent disposer les
arbres et arbustes. Un objectif premier du désherbage est de favoriser la
croissance et le développement de la plantation tout en maintenant les coûts de
l’opération dans les limites acceptables.
Les méthodes de désherbage consistent à supprimer ou éliminer la végétation
concurrente. La suppression consiste à écraser ou à couper les mauvaises herbes
au niveau du sol ou en au-dessus. L’élimination peut être réalisée en tuant les
herbes, en détruisant toute la plante soit par des moyens mécaniques soit par des
moyens chimiques. Le désherbage peut être total ou partiel.
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1. 3 Dé pressage
Le dépressage ne s’applique qu’aux semis (naturel ou artificiel). Il consiste à
enlever les sujets surabondants, malades, mal conformés dans un reboisement
trop dense. On les extrait si la main d’œuvre est disponible et la récupération des
plants possible par plantation ou repiquage en pépinière ; le plus souvent, on les
coupe.
1. 4. Rehaussement et Tuteurage
Ce sont des soins parfois nécessaires en sol lourd (argileux) avec des espèces à
faible enracinement ou à sol léger ou mouillé.
Le rehaussement consiste à replacer en terre, d’un coup de talon, les plants qui
se seraient soulevés au cours des intempéries
.
Le tuteurage consiste à placer des tuteurs en bois auxquels on fixe les plants
chancelants.
1. 5 Recépage
Le recépage consiste à couper au ras du sol les jeunes plants jugés mal
conformés ou qui poussent mal pour leur donner un nouvel élan de croissance en
hauteur. Il n’est possible que pour des essences qui rejettent bien de souches et
exige de repasser après un an pour éliminer les sujets superflus en ne laissant
que le meilleur.
1. 6 Taille
La taille s’avère parfois nécessaire ou utile sur des plants mal conformés ou
fourchues, à branches trop fortes… surtout chez les feuillus.
1. 7 Nettoyage
Dès le stade de fourré, quand la lutte pour la vie devient violente entre les
individus voisins, le forestier intervient pour favoriser les sujets d’avenir. Cette
intervention consiste à éliminer en une ou plusieurs fois, sans rompre l’état de
massif, les non-valeurs ( sujets mal conformés et encombrants ) dans l’étage
dominant. Les sujets morts, tarés, malades et les essences indésirables sont
également enlevés dans quelque étage qu’ils se trouvent. L’objectif est
essentiellement sanitaire.
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1. 8 Eclaircies
a) Principes
Il est utile de rappeler deux principes de la vie d’un peuplement forestier :
Une production élevée et de qualité est, de la sorte, concentrée dans ces élites
qui pourront éventuellement assurer, dans la suite, la régénération naturelle
d’un peuplement de valeur. Si par malheur, il n’y a pas d’éléments
intéressants à favoriser, les sujets trop rapprochés sont simplement espacés
par élimination systématique d’un certain pourcentage d’arbres ou de
volume.
L’éclaircie est toujours progressive. Elle n’est jamais brutale : elle ne doit en
aucun cas rompre l’état du massif, ni créer des vides. Les sujets morts,
malades, tarés, dépérissant, mal conformés et ceux qui ne resteront en vie
jusqu’à l’éclaircie suivante sont éliminées, de même que les arbres nuisibles
et inutiles. Il existe différentes méthodes théoriques d’éclaircies. En bref, on
peut dire que l’éclaircie en forêt répond à 3 préoccupations :
- Assainissement (aspect sanitaire) ;
- Récolte de bois (aspect économique et financier immédiat) ;
- Et sélection (aspect économique à terme).
b) Types d’éclaircie
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- l’éclaircie par le bas enlève progressivement tous les sujets dominés et
laisse l’étage dominant intact à l’exception des arbres morts ou
dépérissant ; cependant, dès le moment où l’étage dominé a complètement
disparu, les arbres de l’étage dominant étant très denses, doivent être
éclaircis quelque peu si l’on souhaite maintenir plus longtemps le
peuplement sur pied ;
1. l’objectif du forestier
2. l’âge du peuplement
3. l’essence
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c) Périodicité et intensité de l’éclaircie
La périodicité des éclaircies oscille entre 4 et 8 ans pour les feuillus ; la rotation
est généralement plus courte dans les jeunes peuplements que dans les
peuplements âgés.
d) effets de l’éclaircie
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1. 9 Elagage
L’élagage a pour but d’améliorer la qualité du fût des arbres et par conséquent,
leur valeur marchande. L’élagage s’adresse à des branches issues de la
croissance normale des arbres. On distingue souvent l’élagage naturel de
L’élagage artificiel.
1) L’élagage naturel
L’élagage naturel n’est pas à proprement parler un soin cultural. Pourtant, il est
à la base même de L’élagage artificiel qui, s’adresse surtout aux branches
mortes. Un écartement judicieux des plants lors du reboisement donnera des
arbres bien équilibrés et suffisamment élagués.
2) L’élagage artificiel
Lorsque l’élagage consiste à enlever les branches mortes, il est considéré comme
le parachèvement précipité de l’élagage naturel.
Chez les feuillus, les branches mortes tombent facilement d’elles-mêmes tandis
que chez les résineux elles restent plus ou moins longtemps sur le tronc. Comme
la croissance de l’arbre en diamètre se poursuit, les branches s’intègrent de plus
en plus dans la tige et provoquent des trous qui déprécient la beauté et la
résistance des pièces de bois lors de leur mise en œuvre. C’est pourquoi les
branches doivent être enlevées dès que possible après leur mort. L’ablation au
moyen d’une scie doit être faite soigneusement au ras du tronc sans
endommager l’écorce du fût. Ainsi réalisé cet élagage ne cause aucune plaie à
l’arbre et écarte tout risque d’infection et de pourriture, car la cicatrice se produit
au préalable lors de la mort de la branche.
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1. 10 Emondage
L’émondage consiste à enlever les gourmands c’est à dire les petites branches
qui poussent sur le tronc par suite du développement de bourgeons dormants ou
préventifs. Les gourmands apparaissent lors de la mise en lumière brutale du fût,
ou sur le bourrelet cicatriciel de plaies d’élagage. Leur présence et leur nombre
sont conditionnés par la nature génétique des individus. Ils sont d’autant plus
fréquents que les arbres sont en difficultés. Ils réduisent la vitalité des organes
normaux et sont une source supplémentaire de nœuds dans les bois.
a) contre le gibier
2 Exploitation et régénération
Les peuplements fournissent, dès un âge peu avancé, et tout au long de leur
existence, des bois d’éclaircie d’une certaine valeur mais qui ne donnent
cependant que des revenus accessoires. En effet, les éclaircies n’étant que des
coupes d’amélioration, c’est lors de la coupe finale que le forestier vendra les
plus beaux arbres, tout en réservant éventuellement des semenciers
soigneusement sélectionnés. La technique qu’il mettra en œuvre dépendra de ses
objectifs pour l’avenir de la forêt (peuplement ultérieur, traitement général de la
forêt localement ou régionalement). Il s’agit donc d’une question de politique
forestière au niveau individuel du propriétaire, ou au niveau communautaire
d’une région ou d’un état.
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A) Régénération de la futaie équienne
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c) Méthode des coupes progressives
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exploitations, marchandises plus diversifiées, d’où prix unitaires moins
élevés). De plus, une concurrence peut s’exercer dans le sol au détriment de
la croissance des deux peuplements.
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On concentre sur le terrain les groupes âges où se font les coupes de
régénération, ceux où se font les coupes d’éclaircies et ceux où croissent les
semis, les gaulis et les perchis.
On conserve ainsi les avantages culturaux du jardinage et on évite ses
principaux inconvénients.
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