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Université du Sine Saloum EL-HADJI IBRAHIMA NIASS

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UFR Sciences SAEPAN
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Département d’Agroforesterie

SYSTEMES agroforestiers EN ZONE


TEMPEREE
Licence 2 Agroforesterie

Dr. Arfang O.K GOUDIABY


Agroforestier
INTRODUCTION (1)

Les concepts généraux de l'agroforesterie ont depuis longtemps

été développés et appliqués dans les pays tropicaux. En milieu

tempéré, l'acceptation grandissante du concept de développement

durable et la recherche d’une agriculture plus respectueuse de

l'environnement constituent des circonstances opportunes pour le

développement de l'agroforesterie.
INTRODUCTION (2)

L'agroforesterie procure de nombreux avantages tels que la

protection des cultures, des animaux d'élevage, des sols et des

cours d'eau. L’agroforesterie permet également de diversifier les

revenus agricoles par la production de bois à diverses fins par la

production de plantes à valeur ajoutée sous couvert forestier.


INTRODUCTION (3)

Les pratiques agroforestières stimulent aussi la biodiversité,


contribuent au captage du carbone et embellissent les paysages. En
somme, l'agroforesterie constitue un fournisseur remarquable de biens
et de services écologiques s'inscrivant dans un contexte de gestion
intégrée des terres agricoles et du paysage.

Dans cette optique, l’agroforesterie et ses diverses formes présentent


un grand potentiel de mitigation des impacts négatifs de l’agriculture
intensive ainsi que de diversification des productions.
I- Définition de l’Agroforestier

« L'agroforesterie consiste en l’association délibérée d'arbres à des

cultures végétales et/ou à des élevages, sur une même parcelle ou

sous toute autre forme d'arrangement spatial ou temporel, et dont les

interactions écologiques et/ou économiques) entre tes composantes

arborées et non arborées sont significatives. »


I-Définition de l’Agroforesterie
 Un système agroforestier

C’est un ensemble de composantes interdépendantes (ligneux, cultures


annuelles, animaux) représentant un type courant d’utilisation des terres
dans une région donnée.

Autrement dit, c’est un exemple local spécifique d'une pratique, caractérisé


par l'environnement, les espèces et l'arrangement des végétaux, le mode de
gestion, et le fonctionnement économique et social.

Il existe des centaines, voire des milliers de systèmes agroforestiers, mais


seulement une vingtaine de pratiques distinctes.
I-Définition de l’Agroforesterie
Pour tout système, les quatre caractéristiques suivantes doivent être définies:
- Limites:
Les limites d'un système sont naturelles ou artificielles et définissent clairement
ce qui est endogène (interne) et ce qui est exogène (externe) au système. Le
système est ainsi défini par la présence de certaines composantes.
- Structure:
C'est la disposition des composantes endogènes du système, dans l'espace et
dans le temps. Elle indique comment les différentes composantes du système
sont arrangées les unes par rapport aux autres. Si on ne les trouve pas toutes
simultanément, elle précise quelle est leur séquence dans le temps.
I-Définition de l’Agroforesterie
- Fonction:
La fonction d'un système concerne les relations entre les intrants et les extrants. On
appelle intrants et extrants tout ce qui peut entrer dans le système et en sortir.
La fonction d'un système est détaillée en termes de gestion et de productivité. On
appelle gestion la manière de transformer les intrants en extrants et productivité
(ou performance) la relation quantifiée entre les intrants et les extrants.
-Etat:
il indique si le système est en développement, stable ou en
déclin.
C'est uniquement lorsque les trois premières de ces caractéristiques sont connues
qu'un système est correctement décrit.
II- Domaine de l'agroforesterie
Le but de la définition des domaines qui demeure perfectible est de
donner un panorama des pratiques est de visualiser les rapprochements
qui peuvent être faits entre les domaines forestiers, agricole et
agroforestier.
III- Analyse des systèmes agroforestiers
L’analyse d’un système Agroforestier est généralement axée sur trois
points :

(i) l’analyse structurale;

(ii) l’analyse fonctionnelle;

(iii) et le diagnostic des systèmes d’utilisations des terres.


III-1-Analyse structurale des systèmes agroforestiers

C’est la résultante de l’arrangement dans l’espace et dans le temps des éléments


endogènes (composantes) du système.

La classification des SAF se base sur trois éléments :

les composantes associées ;

la répartition spatiale ;

la durée de l’association.


III-1-1-Analyse structurale en fonction des composantes
associées
L’utilisation des terres peut concerner soit les cultures, soit l’élevage, soit la foresterie
qui se réalisent respectivement par des techniques agricoles, pastorales et sylvicoles.

L’intégration de ces techniques par 2 ou 3 conduit à d’autres formes d’utilisation des


terres.

C’est ainsi qu’on distingue des catégories structurales suivantes fondées sur la nature
et la présence de ces composantes:
III-1-1-Analyse structurale en fonction des composantes associées (suite)

Systèmes agroforestiers classifiés selon la nature de leurs composantes


Source : Nair, P.K.R. (1993)
III.1.1.1. Agrosylviculture
Elle regroupe tous les systèmes d’utilisation des terres dans lesquels des ligneux
pérennes sont associés aux cultures que ce soit de manière concomitante ou
séquentielle.

Exemples : arbres dispersés dans les champs, système taungya, cultures en couloir ou
intercalaires, etc.

Il existe différents types de systèmes agrosylvicoles parmi lesquels on peut noter :


 Les Arbres d’ombrage dans les plantations de cultures pérennes ou
Culture pérenne ombragée

• Comme exemple nous pouvons citer les


poivriers

• Ces arbres peuvent être des arbres de bois


d’œuvre, des arbres à usages multiples et des
arbres de service.

Les arbres de service sont gérés seulement au


profit de la culture, afin de fixer l’azote, de modifier Cultures pérennes sous les arbres d’ombrage

la lumière du milieu et de produire du paillis.


 Cultures en couloirs et haies vives

Ces méthodes incluent l’utilisation d’arbres et


d’arbustes disposés en lignes.

Cultures en couloirs

Les “couloirs” sont généralement utilisés pour les


cultures annuelles. Les espèces souvent utilisées sont
le noyer, l'olivier, les peupleraies, les cerisiers,
châtaigniers, pêchers, pommiers, Jujubiers fruitiers et Cultures en couloirs
autres fruitiers. ...

Cultures en couloirs disposées en courbes de niveau


 Cultures en couloirs et haies vives
 Cultures en couloirs et haies vives

Les cultures intercalaires accompagnent les noyers lors des premières années
(principalement des céréales et des oléoprotéagineux : blé tendre, maïs, colza,
soja). La durée de culture est très variable.

Elle dépend de l’écartement entre les arbres et de la hauteur de l’arbre. La

durée est généralement comprise entre 5 et 10 ans.

Cette méthode est employée pour améliorer le sol, par la fixation de l’azote

et l’application de mulch, et/ou pour réduire l’érosion sur les pentes.


Système de plantation taungya

Il ressemble beaucoup à la culture intercalaire, mais il met l’accent sur la


récolte de la biomasse ligneuse plutôt que sur les cultures vivrières. Les
espèces d’arbres fréquemment exploitées sont le laurier.

Il ne vise pas non plus à enrichir les sols, même s’il peut jouer un rôle positif à cet
effet. Les cultures vivrières sont intercalées entre les rangées d’arbres lorsque les
arbres sont encore à un stade juvénile ou intercalées simultanément entre
deux plantations d’arbres et des rangées d’arbres juvéniles.
Système de plantation taungya
 Les arbres de délimitation spatiale ou foncière
Ce sont des arbres plantés à la lisière des champs agricoles ou
pour borner une exploitation.

• Dans cette catégorie on peut inclure les haies vives de


Arbres en bordure des champs
délimitation spatiale ou foncière et les brise-vent.

• Les haies vives de délimitation jouent un rôle important dans


l’aménagement de l’espace rural. Les espèces telles que le
noyer, le chêne rouge d’Amérique(Quercus rubra), le frêne,
de l’érable (Acer sp.), le peuplier (Populus sp)., ou Brise-vent

résineuses sont souvent utilisées

• Quant aux brises vent, ils protègent les sols et les cultures
contre l’érosion éolienne.
Les cycles des nutriments dans les systèmes agrisylvicoles

En matière d’efficacité de recyclage des nutriments, on pourrait croire que les


systèmes agroforestiers se situent entre les forêts naturelles (cycle des
nutriments fermé) et les systèmes agricoles (cycle des nutriments ouvert).

C’est partiellement vrai. Les designs des systèmes agrosylvicoles comme les
cultures intercalaires sont spécialement pensés de façon à maximiser la
rétention des nutriments dans le système, voire à augmenter les sources de
nutriments. Dans une culture intercalaire, par exemple, on utilise
fréquemment les espèces d’arbres capables de fixer l’azote atmosphérique.
Les cycles des nutriments dans les systèmes agrisylvicoles

Sous un scénario semblable, les cultures intercalaires peuvent accumuler de l’azote et


le rendre disponible pour la culture associée. La disponibilité en azote dans ce genre de
système peut dépasser celle d’une forêt qui n’abrite pas d’espèces fixatrices de l’azote
atmosphérique.

De plus, l’espacement entre les rangées d’arbres est choisi afin d’obtenir les meilleures
conditions de croissance pour la culture. Pour éviter que les arbres soient en
compétition pour l’eau et la lumière, les rangées d’arbres ne doivent pas être trop
rapprochées.
Les cycles des nutriments dans les systèmes agrisylvicoles
III.1.1.2. Le sylvopastoralisme

Il regroupe les systèmes d’utilisation des terres qui associent délibérément les ligneux
aux animaux ou les ligneux dans les espaces pastoraux afin d’améliorer les fourrages
et de produire du bois d’œuvre ou de service.

Exemple : banques fourragères, arbres dans les prairies etc.

Comme systèmes sylvopastoraux on peut noter :


 Pâturages dans les forêts
Dans une étude sur l’effet de l’espacement des rangées
d’arbres sur la productivité des pâturages, en sont venus
à la conclusion que la production de biomasse herbacée
était supérieure dans les allées plus larges en climat
tempéré.
Pâturage dans une forêt
Des conclusions similaires peuvent être observées dans
des systèmes sylvopastoraux tempérés (où
l’arrangement spatial n’est pas ordonné en rang, mais
plutôt aléatoire) selon la densité arborée : il y a un seuil
de densité au-dessus duquel les baisses de production
herbacée sont très marquées à cause d’une diminution
Bétail qui broute l’herbe d’une forêt du Colorado, États-Unis.
substantielle de luminosité.
 Banque de protéines

Arbres fourragers (Trema orientalis) plantés dans

un champ de graminées (Setaria sphacelata). Ce

système est appelé « banque de protéines »

lorsqu’on utilise des espèces d’arbres constituées

de feuilles riches en protéines (ex. Desmodium

rensonii et Pueraria phaseoloides).


 Arbres et arbustes fourragers répartis aléatoirement sur un champ

Les éleveurs peuvent laisser des arbres,

pour le bois d’œuvre, l’ombre, le fourrage

ou les fruits, dans les pâturages.

Le choix de l’espacement peut ainsi se


faire en fonction du but recherché : une
plus grande production fourragère ou une
meilleure qualité des pâturages.

Arbres dans un pâturage


 Les arbres de fourrage
Cette catégorie comprend les banques de fourrage aussi
bien que n’importe quelle utilisation d’arbres ou
d’arbustes, avec ou sans herbacée, pour fournir du
fourrage aux animaux domestiques.

Fourrage externe de haute qualité pour


complémenter les pâturages pauvres

Paspalum sp est communément apporté pour satisfaire


les besoins alimentaires du bétail en Amérique du Sud
dans les systèmes sylvopastoraux où les pâturages sont
pauvres.

Banque fourragère
III.1.1.3. L’agrosylvopastoralisme

C’est l’ensemble des systèmes d’utilisation des terres types où les trois
principales composantes de l’agroforesterie sont associées.

Ce système est d’une grande importance dans les régions où l’agriculture et


l’élevage constituent les activités économiques majeures des communautés
rurales.
 Mélange arbres-animaux ou culture agricole
Consiste à associer cultures, arbres pâturages et animaux. L’exemple le plus parlant est
celui de la Dehesa espagnole, où les terres communales sont occupées par des arbres
clairsemés entre lesquels des céréales sont cultivées, puis le sol est laissé en jachère
pour être pâturé par les troupeaux de moutons, vaches chevaux ou ânes présents dans
ces campagnes

Culture de blé sous chênes en Dehesa (Espagne), Chèvres sous chênes en Dehesa
Photo : Présentation APCA, Paris, 26, 2005 Photo : Présentation APCA, Paris, 26, 2005
 Mélange arbres-animaux ou culture agricole (suite)

Le Dehesa est un système espagnol dans lequel


on cultive aussi les plantes aromatiques (ex.
thym et romarin) entre les chênes. Les chênes
fournissent du bois de chauffage, du liège
(chêne-liège) et des glands, alors que les plantes
aromatiques sont vendues sur les marchés.

On y fait aussi l’élevage porcin, bovin et ovin. Le


porc ibérique est reconnu en Europe pour sa saveur
particulière parce qu’il est nourri de glands. La laine
du mérinos est vendue partout dans le monde.
 Broutage dans des vergers

Broutage par des chèvres dans un verger

d’oliviers au nord de l’Italie.

Les arbres ne sont pas récoltés pour la biomasse

ligneuse, à l’exception des résidus d’élagage qui

peuvent servir comme bois de chauffage.

Les culture ombragée peuvent y être pratiqué

également.
III-1-2-Analyse structurale en fonction de la répartition spatiale
des ligneux
La disposition spatiale concerne l’emplacement physique des composantes sur la parcelle
considérée.

On peut distinguer une répartition régulière et une répartition irrégulière.

Les principaux types possibles de dispositions des composantes sont :

La disposition en mélange (dispersée).

Les composantes ne sont pas arrangées géométriquement mais dispersées dans l’espace
agricole. Ex: La Dehesa

La disposition ordonnée ou en alignement.

Les composantes sont disposées géométriquement sous forme de rang d’arbres délimitant les
cultures annuelles. Exemple : Haies vives, brises vent, cultures en couloir etc;
III-1-2-Analyse structurale en fonction de la répartition spatiale
des ligneux (suite)

La composante ligneuse peut être :


dense (haie vive défensive);
clairesemée ;
monostrate . Exemple : jachère arbustive;
pluristrate (plusieurs étages arborescents)
III-1-2-Analyse structurale en fonction de la répartition spatiale des ligneux
(suite)

Les arrangements dans l’espace et dans le temps peuvent varier beaucoup à


l’intérieur d’un type agroforestier ou d’un système agroforestier. En fait, ces
variations peuvent définir en quelque sorte de quel type ou de quel système
il s’agit.

Par exemple, une culture intercalaire de peupliers et de blé en France peut


être définie comme un système agrisylvicole pourvu que les espacements
entre les rangées d’arbres demeurent suffisamment proches (ex. ≤10 m)
pour :
III-1-2-Analyse structurale en fonction de la répartition spatiale des ligneux
(suite)

(1) maximiser les effets fertilisants de la litière forestière et;


(2) favoriser des conditions hydro-climatiques qui augmentent le
rendement de la culture de blé.
Si les espacements sont plus grands (ex. ≥50 m), ces bénéfices diminuent.
Toutefois, ces rangées (ou haies) de peupliers peuvent protéger les
cultures et les sols de l’érosion en brisant l’action ravageuse du vent.
Ce type d’agroforesterie environnementale est alors un système de haies
brise-vent.
III-1-2-Analyse structurale en fonction de la répartition spatiale des ligneux
(suite)
III-1-3-Analyse structurale en fonction de la durée de l’association

La répartition de la composante ligneuse peut également varier dans le temps.


En association avec les cultures annuelles, les techniques agroforestières ont généralement
un caractère temporaire.
Les associations avec des plantes pérennes sont habituellement permanentes.
Les dispositions suivantes peuvent être rencontrées :
 la disposition Simultanée : les différentes composantes (arbre et culture) sont
présentes simultanément sur la même parcelle, croissent en même temps et suffisamment
près les uns des autres pour entrer en concurrence la lumière et les éléments nutritifs.
On parle de système agroforestier simultané.
Exemple : cultures en couloir associant composante ligneuse et culture pérenne.
III-1-3-Analyse structurale en fonction de la durée de l’association

 La disposition séquentielle : les différentes composantes ne sont pas présentes


simultanément, mais se succèdent sur la même parcelle.

Le système séquentiel comporte des variantes selon que les composantes sont
entièrement séparées (ex. cultures en relais ou en rotation) ou bien se chevauchent avec
les recouvrements plus ou moins importants.

Les rythmes maximaux de croissance de la culture et de l’arbre se déroulent à des


moments différents, même si les deux éléments sont mis en place en même temps et sont
très voisins l’un de l’autre.

On parle de système agroforestier séquentiel.


III-1-3-Analyse structurale en fonction de la durée de l’association (suite)

 la disposition intermittente ou interpolée.

La composante ligneuse est toujours présente mais la composante non ligneuse n’est
présente que pendant certaines périodes de l’année.

Exemple : le pâturage des animaux en forêt.


III-2-Analyse fonctionnelle des systèmes agroforestiers

Il s’agit de ne pas se limiter à décrire le système selon la présence et la disposition des


composantes mais à analyser des relations qui se créent entre les intrants et les
extrants du système.

Cette analyse peut être définie en termes de gestion (voie par laquelle les intrants sont
convertis en extrants) et de productivité ou performance (comparaison quantitative
des intrants et des extrants).

Pour analyser un système, du point de vue fonctionnel, il faudra d’abord identifier les
intrants et les extrants (produits).
III-2-Analyse fonctionnelle des systèmes agroforestiers (suite)

On peut distinguer des catégories d’intrants et d’extrants biophysiques et des catégories


d’intrants et d’extrants économiques.

Exemples biophysiques : biens gratuits pour le paysan comme la pluie, énergie solaire,
azote fixé par les plantes (nodules racinaires), l’ombre, protection et contrôle de l’érosion.

Exemples économiques : c’est ceux qui peuvent être vendus ou achetés c’est-à-dire les
terres, l’équipement en matériel, les semences, la main d’œuvre, les subventions, la
matière organique, les engrais et toutes les productions.

Quand les intrants et les extrants sont connus, on peut analyser leur fonction en termes
de gestion et de productivité.
IV. Autres types de classifications: Classification de Nair 1985

Il existe plusieurs classifications des systèmes agroforestiers dû à leur grande diversité. En effet,
chaque système exerce des fonctions précises dans le milieu, ce qui mène à l’identification de
nombreux critères différentiels. Toutefois, Nair (1985) est parvenu à restreindre la classification en
cinq éléments.
Le premier concerne la nature des composantes et fait référence à ce qui est intégré dans les
systèmes agroforestiers.

 Agrosylviculture, il s’agit de la combinaison des arbres et des cultures;


 Sylvopastoralisme, de la combinaison d’arbres et d’élevages;
 Agrosylvopastoralisme, de la combinaison d’arbres, de cultures et d’élevages

Ces trois catégories visent la diversification des productions et des revenus à la


fois dans le temps et l’espace (Anel, 2009; Schoeneberger, 2009).
IV. Autres types de classifications: Classification de Nair 1985
Le second élément tend à caractériser l’arrangement des composantes des
systèmes agroforestiers afin de déterminer si elles coexistent simultanément à long
terme, si elles coexistent seulement pour une période donnée ou si elles se
succèdent dans le temps.

Le troisième élément traite du rôle fonctionnel des systèmes, en appuyant leur


différenciation sur leur objectif premier, soit la production ou la conservation.

Quatrièmement, les zones agro-écologiques sont utilisées pour distinguer les


systèmes en fonction des conditions climatiques et végétales, ainsi que le potentiel
d’utilisation des terres.
IV. Autres types de classifications: Classification de Nair 1985

En fait, les systèmes de subsistance sont essentiellement rencontrés dans les pays
en voie de développement; la production est suffisante pour répondre aux besoins
de la famille de l’agriculteur.

À l’autre extrême, les systèmes commerciaux sont associés à des grandes


productions sur des terres appartenant soit au gouvernement, à des industries ou
des compagnies privées.

Entre les deux, les systèmes de type intermédiaire visent les productions des
petites et moyennes fermes où il est possible d’obtenir des revenus
supplémentaires pour la famille du producteur. En d’autres termes, c’est la
prospérité économique qui distingue les trois niveaux de production (Nair, 1985).
IV. Autres types de classifications: Classification de Nair 1985

Finalement, la considération des caractéristiques sociales et économiques est

une méthode basée sur une échelle de production et de complexité des

technologies, telle que les niveaux de subsistance, intermédiaire ou commercial.

En se basant sur une telle classification, il est évident que chaque système est

unique selon les conditions du milieu et les objectifs du propriétaire


IV. Autres types de classifications: Classification de Nair 1985

Il est toutefois possible d’effectuer une brève revue des cinq principaux

systèmes agroforestiers tempérés répertoriés à ce jour et reconnus

officiellement par l’AFTA (Association for Temperate Agroforestry), soit les haies

brise-vent, les bandes riveraines, les systèmes de cultures intercalaires, les

systèmes sylvopastoraux et les cultures sous couverts forestiers.

Pour chacun de ces systèmes, plusieurs variantes sont envisageables.


 Haies brise-vent
Les haies brise-vent consistent en un alignement d’une ou plusieurs rangées de

végétaux ligneux (arbres ou arbustes: les peupliers (Populus spp.), l’érable argenté

(Acer saccharinum) etc.) disposées à proximité des bâtiments ou à travers les

champs ou les pâturages et dont la fonction première réside dans la capacité

d’atténuer les perturbations des terres cultivées attribuables aux vents.

Les rôles connexes de ces systèmes extensifs sont nombreux : protection contre

l’érosion des sols, barrière contre la dispersion des pesticides, optimisation de la

pollinisation de certaines cultures, atténuation des odeurs et réduction des

accumulations de neige (Vézina, 2011; Schoeneberger, 2009).


 Haies brise-vent

De cela découlent divers avantages socio-économiques et

environnementaux, soit la réduction du stress des animaux

d’élevage et donc de leur mortalité, l’augmentation des

rendements des cultures, la production de bois, la réduction des

coûts de chauffage des bâtiments, l’embellissement du paysage

et la diversification des habitats pour la faune (De Baets, 2007;

AFTA, s. d.).
 Haies brise-vent
La nature des bénéfices encourus par une telle approche dépendent de divers
facteurs techniques, tels que la hauteur, la densité, l’orientation, la continuité et
la localisation des haies (Brandle et al., 2000).

Dans un système de type haie, le nombre d’arbres dépend de l’espace linéaire


disponible en bordure de parcelle. Sur une même ligne, l’espacement entre les
arbres varie en fonction des objectifs et du modèle de plantation.

S’il n’y a que des feuillus nobles et qu’il est prévu de ne garder qu’un arbre sur
quatre, la distance peut être aussi courte que 2m. Si une végétation
d’accompagnement est mise en place et/ou que la sélection doit être plus faible,
les arbres peuvent aussi être espacés jusqu’à une quinzaine de mètres entre eux
 Haies brise-vent
 Haies brise-vent
 Bandes riveraines

Les bandes riveraines sont des aménagements constitués d’arbres,

d’arbustes et de divers végétaux localisés en bordure des cours d’eau qui

contribuent à un apport de nombreux services écologiques.

Elles sont des systèmes extensifs principalement utilisées pour contrôler la

pollution de l’eau (captation des sédiments, de matières organiques et des

contaminants présents dans les eaux de ruissellement) et réduire l’érosion

des berges.
 Bandes riveraines
Elles remplissent aussi plusieurs autres fonctions : amélioration
des habitats fauniques, hausse de la biodiversité, régulation des
cycles hydrologiques perturbés par les activités humaines,
contrôle de la morphologie des cours d’eau et recharge des eaux
souterraines (Schoeneberger, 2009; Johnson, 2006; Schultz et al.,
2000).

De plus, des avantages économiques directs découlent de la


vente de matière ligneuse suivant les activités de coupes
sélectives nécessaires pour l’entretien des bandes riveraines (De
Baets, 2007)
 Bandes riveraines

Bande riveraine Sur cette représentation schématique, on distingue le cours d'eau (stream), une zone de
protection permanente (Zone 1), une zone où la production sylvicole est envisageable (Zone 2) et une
troisième zone pour le filtrage des sédiments (Zone 3) Tiré de Schultz et al. (2000)
Schématisation des mécanismes de séquestration de l’azote soluble (NO3–) dans les bandes riveraines.
Écoulement des eaux souterraines à travers les couches superficielles de sol d’une bande riveraine.

Écoulement des eaux souterraines à travers les couches profondes de sol d’une bande riveraine.
Bande riveraine à trois zones pour maximiser les bénéfices environnementaux.
Systèmes de cultures intercalaires

Garrett et McGraw (2000) définissent les SCI comme une plantation de rangées d’arbres

largement espacées et entre lesquelles des cultures agricoles ou horticoles sont

produites. Les SCI sont des systèmes intensifs possédant les caractéristiques qui

s’assimilent le mieux à la définition de l’agroforesterie, car l’association intentionnelle des

arbres et des cultures est réalisée à grande échelle sur l’ensemble de la superficie

cultivée et tend à intégrer davantage les fonctions écosystémiques naturelles.

De plus, comparativement aux haies brise-vent et aux bandes riveraines, les interactions

entre les arbres et les cultures sont présentes sur l’ensemble de la parcelle plutôt que

restreintes à un seul secteur.


Systèmes de cultures intercalaires

Ces fonctions génèrent des bénéfices variés : protection


des sols et des eaux, protection de la biodiversité,
séquestration du carbone, augmentation des rendements
agricoles, diversification de la production dans le temps et
l’espace, stratification des habitats, etc. (Dupraz et Liagre,
2011; Schoeneberger, 2009; Garrett and McGraw, 2000).

Afin de réaliser ces systèmes, une attention rigoureuse doit cultures intercalaires

être portée envers la sélection des espèces associées pour


optimiser les bénéfices.
Systèmes de cultures intercalaires

La compatibilité a priori des feuillus avec les cultures agricoles tient entre autres à

la qualité de la litière qu’ils produisent. Celle-ci se dégrade plus rapidement que

celle des résineux et elle n’acidifie pas les sols (Gobat et al., 1998).

En effet, la litière végétale fournie par les feuillus est riche en azote et en cellulose

(énergie facilement utilisable) mais relativement pauvre en lignine. Elle active les

processus bactériens dans le sol et notamment les transferts d’azote, alors que la

litière de plusieurs résineux, riche en lignine, peut avoir tendance à les inhiber par

la libération de phénols et de tanins qui conduit à l’acidification.


Systèmes de cultures intercalaires
Le frêne, l’érable, le tilleul et l’orme sont parmi les meilleurs producteurs de
litière améliorante alors que le chêne et le hêtre (Fagus sp.) se placent en
seconde position.
La qualité des sols et le climat des zones tempérées, de même que l’utilisation

d’engrais et l’irrigation, limitent généralement les carences en eau et en éléments

minéraux.

L’irrigation n’étant cependant pas envisageable partout, la compétition hydrique peut

à l’occasion être marquée, surtout lors d’années sèches comme l’a été l’été 2002

dans l’Ouest canadien (qui a affecté toutes les cultures, agroforestières ou pas)
Systèmes sylvopastoraux
Les systèmes sylvopastoraux reposent sur la complémentarité entre les productions

d’arbres, de cultures fourragères et d’animaux d’élevage.

Ainsi, plusieurs des bénéfices mentionnés précédemment pour les SCI s’appliquent

également pour les systèmes sylvopastoraux, mais les objectifs sont quelque peu

divergents.

En effet, les revenus annuels reposent sur les animaux d’élevage plutôt que sur les cultures

intercalaires (Clason and Sharrow, 2000). De plus, la possibilité de vendre des permis de

chasse est une source de revenu supplémentaire (ib.). Il s’agit d’un système traditionnel

assez répandu dans les pays développés puisque la diversification des productions constitue

un avantage majeur face aux incertitudes économiques (De Baets, 2007).


Cultures sous couvert forestier

Les cultures sous couvert forestier correspondent à la production végétale sous couvert

arboré. Afin d’appartenir aux systèmes agroforestiers et d’être considéré comme un

système intentionnel, ce type d’exploitation doit être instauré dans des peuplements

forestiers naturels exploités ou des plantations.

Ainsi, la simple récolte de plantes sauvages n’est pas considérée comme de

l’agroforesterie. Les cultures sous couvert forestier génèrent des produits forestiers non

ligneux (PFNL) qui sont très diversifiés et utilisés pour une multitude de produits dérivés :

aliments, produits médicinaux, huiles essentielles, biocarburants, etc. (De Baets et Lebel,

2007).
Cultures sous couvert forestier

La diversification de la production s’étale sur sept niveaux de récolte : la canopée, la

strate intermédiaire des arbres, la strate arbustive, la strate herbacée, la surface du sol,

la rhizosphère et la strate verticale (Hill and Buck, 2000).

Cette pratique favorise la diversification des cultures, la régulation du cycle

hydrologique, la conservation des sols et la création d’habitats fauniques.


Autres systèmes Agroforestiers
APISYLVICULTURE

Pratiquée à grande échelle, l’apisylviculture combine des ruches et une ou des


espèces ligneuses.
Des productions fruitières y sont souvent associées, par exemple dans des
bleuetières
Près de 90% des bleuetières sont d’ailleurs pollinisées par les abeilles, suite à
une entente entre apiculteurs et agriculteurs de bleuets.

Le nombre de ruches nécessaire pour une bonne pollinisation des bleuetières

dépend de la quantité d'abeilles par ruche, de la grandeur du terrain et de I

'historique de la pollinisation par les abeilles indigènes.


Autres systèmes Agroforestiers
APISYLVICULTURE

En général on recommande 2,5 à 5 ruches par hectare (1 à 2 ruches/acre).

L'introduction des ruches se fait lorsqu'il y a de l0 à 20% de pollinisation (Sarloie et al.

l996), on rencontre ces taux vers la fin de la première semaine de floraison.

Le fait de placer les ruches plus tôt a pour but d'assurer que la culture soit suffisamment

attirante pour inciter les abeilles à butiner sur Les fleurs du bleuet sauvage et non pas

sur d’autres types de fleurs présentes au même moment.


Autres systèmes Agroforestiers

AQUAFORESTERIE

La pratique de l’aquaforesterie est expérimentale présentement. Elle

vise surtout à filtrer le phosphore des effluents de pisciculture, par

des plantations de saules et de peupliers (De Baets et Lebel, 2007).


a- La gestion

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a- La gestion (suite)

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b- La productivité d’un système ou performance

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Systèmes agroforestiers: optimisation de l’exploitation des ressources

Les systèmes agroforestiers (SAFs) sont des systèmes multifonctionnels dans

lesquels il y a une strate arborée (cycle long) en combinaison avec des cultures

ou des pâturages (cycle court).

Par rapport aux monocultures agricoles, ce sont des systèmes structurellement

divers, dont l’exploitation des ressources naturelles est d’habitude plus efficace

(lumière, eau et éléments nutritifs), grâce à la différentiation spatiale et/ou

temporelle de la double strate végétale.


Systèmes agroforestiers: optimisation de l’exploitation des ressources

Cette utilisation plus efficace des ressources du milieu entraîne généralement des

bénéfices économiques et environnementaux importants (Gordon et Newman 1997).

Dans les systèmes agroforestiers, la radiation solaire est un facteur fondamental pour

la croissance des plantes et leur microclimat.

L’arbre permet la pénétration d’un pourcentage de radiation élevé vers la strate

inférieure, ce qui permet que les pâturages puissent couvrir 99% de la surface. L’arbre

minimise l’effet des gelées en hiver et de l’insolation en été.


Systèmes agroforestiers: optimisation de l’exploitation des ressources

L’existence d’un couvert végétal amortit les températures maximales et minimales,


comme il se passe sous la cime du chêne vert (Moreno et al. 2007).

Le système radiculaire profond des arbres prélève des éléments nutritifs des horizons
inférieurs, tout en réduisant leur perte par lessivage. Ces éléments nutritifs sont
recyclés grâce à la décomposition des feuilles mortes et retournent aux racines en
augmentant l’efficacité de l’utilisation des ressources du système (van Noordwijk et al.
1996; Jose et al. 2004).

Les arbres constituent un endroit attrayant pour les animaux, puisque l’ombre leur
permet de se reposer et se rafraîchir; les animaux déposent leurs déjections sous le
couvert en augmentant la fertilité (Grove et Rackham 2001).
Fonctions des systèmes agroforestiers
En Europe, comme partout dans la zone tempérée, l’intérêt initial pour des nouvelles
formes de SAFs surgit des bénéfices environnementaux attribués à ces systèmes
mixtes face aux monocultures.

Puisque les SAFs sont des systèmes structurellement divers par rapport aux
monocultures agricoles, des ressources telles que la lumière, l’eau et les éléments
nutritifs peuvent être mieux utilisées grâce à la différentiation spatiale et/ou
temporelle de leur utilisation.

Dans ces systèmes, la complémentarité des strates végétales est spécialement


aménagée pour réduire les apports chimiques, améliorer l’efficacité des coûts et,
avec cela, la rentabilité des cultures, tout en diminuant la dépendance des
Fonctions des systèmes agroforestiers
Bénéfices pour l’environnement

a. Amélioration du paysage:

b. Contrôle de feux de forêt dans les peuplements:


c. Contrôle de l’érosion:

d. Amélioration du microclimat:

e. Amélioration de la fertilité du sol:

f. Contrôle de la pollution diffuse:

g. Augmentation de la biodiversité:

h. Puits de CO2:
Fonctions des systèmes agroforestiers
Bénéfices pour l’agriculteur

a. Les SAFs augmentent et diversifient la productivité:


b. Fournissent des revenus annuels et permettent la capitalisation des arbres (e.g.
bois) en même temps.
c. Réduisent les périodes d’amortissement des plantations d’arbres.
d. Favorisent l’auto approvisionnement.
e. Améliorent l’état des terres marginales:
f. Pompent des éléments nutritifs et fixent de l’azote, réduisent les apports d’engrais
et, par conséquent, les coûts de production.
g. Procurent un contrôle biologique des ravageurs.
h. Réduisent les risques liés aux plantations.
V- Conception et gestion des systèmes agroforestiers

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A-1- Introduction des arbres dans un système agricole (suite)

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A-2- Choix des composantes du système agroforestier

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A-2- Choix des composantes du système agroforestier

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A-2- Choix des composantes du système agroforestier

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CONCLUSION

En zone tempérée, peu d'associations d'arbres et de cultures et/ou


d’élevage sont actuellement pratiquées à grande échelle.

L'agroforesterie tempérée peut être une alternative intelligente de gestion des


terroirs marginaux et extensifs.

Cette revue des différentes pratiques et recherches sur des associations


d'arbres et de cultures et /ou d’élevage en zone tempérée nous a montré que
certaines formes d'agroforesterie sont potentiellement capables de valoriser des
terroirs agricoles riches, et très intensifiés.

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